revue reach de l'icra automne 2011

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AUTOMNE 2011 APPRENTISSAGE DU JEUNE CERVEAU — LE QUAND ET LE COMMENT Section spéciale Revue de l’année 2010-2011

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Revue Reach de l'ICRA Automne 2011

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A U T O M N E 2 0 1 1

APPRENTISSAGE DU JEUNE CERVEAU — LE QUAND ET LE COMMENTSection spéciale

Revue de l’année2010-2011

Automne 2011Volume 11, Numéro 2

Reach, Institut canadien de recherches avancées

180, rue Dundas O., Bureau 1400

Toronto (Ontario) M5G 1Z8

Tél. : (416) 971-4251 Téléc. : (416) 971-6169

Courriel : [email protected]

Web : icra.ca

NE-Numéro d’inscription 11921 9251 RR0001

TABLE DES MATIÈRES

1 Mot de bienvenue du président du conseil

d’administration : Et si?

2 Chronique : Apprentissage du jeune

cerveau, le quand et le comment

9 Revue de l’année 2010-2011

10 Rapport de la présidente et chef de

la direction

13 Favoriser la création de connaissances

de pointe

27 Œuvrer à l’appui des penseurs visionnaires

du Canada

31 Stimuler l’innovation

33 Renseignements financiers et Bienfaiteurs

Fondé en 1982, l’Institut canadien de recherches

avancées est un institut privé sans but lucratif qui se

consacre à la recherche avancée.

La fondation de l’ICRA repose sur la conviction que

le Canada a un rôle important à jouer pour trouver

de nouvelles façons de créer un avenir meilleur pour

le monde.

Œuvrent à l’appui de l’ICRA des personnes

exceptionnelles, des fondations, des sociétés, le

gouvernement du Canada et les gouvernements de

l’Alberta, de la Colombie-Britannique et de l’Ontario.

Reach est une revue destinée aux chercheurs, aux

bénévoles, aux amis et aux bienfaiteurs de l’Institut

canadien de recherches avancées et à quiconque

valorise la curiosité et l’imagination. Reach célèbre

la recherche avancée et explore les enjeux, opinions

et idées qui découlent de ce travail. Nous accueillons

avec plaisir tout commentaire et toute question sur

le contenu de Reach et les travaux de l’ICRA.

1

L’ICRA réunit les plus brillants

chercheurs du monde et leur

donne la liberté nécessaire

pour transcender les frontières

traditionnelles et s’attaquer

à des questions essentielles

en recherche que personne

d’autre n’aborde. Notre modèle

singulier favorise la création

de connaissances de pointe,

œuvre à l’appui des penseurs

visionnaires du Canada et stimule l’innovation.

Dans ce numéro de Reach, nous soulignons certains des

travaux de recherche emballants réalisés par les membres

du programme Développement cérébral et biologique fondé

sur l’expérience. Les chercheurs du programme posent la

question suivante : « Et si les premières expériences sociales

des enfants influençaient leur santé de façon permanente? ».

Il découle de ces recherches des possibilités extraordinaires

de mieux comprendre le fonctionnement du jeune cerveau

afin d’améliorer le développement et le bien-être de l’enfant

tout au long de la vie. En reconnaissance de leur travail

d’avant-garde, la US National Academy of Sciences a invité

ces chercheurs de l’ICRA à tenir la barre d’un prestigieux

colloque Sackler qui aura lieu plus tard cette année.

En outre, à la section Revue de l’année, nous faisons état des

activités et réalisations remarquables de l’Institut au cours

de la dernière année.

Au nom du conseil d’administration, j’aimerais féliciter

les quelque 400 chercheurs de 16 pays qui participent à

nos équipes de recherche avancées multidisciplinaires,

collaboratives et au long cours. Cette année, leurs travaux de

recherche ont continué à transformer notre compréhension

de domaines aussi diversifiés que la santé humaine,

l’environnement, la politique, l’économie, l’énergie et les

technologies de l’information.

Je veux aussi remercier le grand nombre de personnes,

fondations et sociétés exceptionnelles qui ont appuyé

l’Institut cette année. Je tiens tout particulièrement à

reconnaître le soutien visionnaire du gouvernement du

Canada et des gouvernements de l’Alberta, de la Colombie-

Britannique et de l’Ontario.

Pour conclure, je tiens à vous remercier tous et, surtout,

remercier mes collègues du conseil d’administration de

l’ICRA de votre soutien et de vos encouragements pendant

cette première année où j’ai agi comme président du

conseil. Je suis fier de faire partie de cette petite, mais solide

communauté de Canadiens animés d’une grande curiosité

intellectuelle qui partage les connaissances importantes de

l’ICRA avec le monde.

Au fil de votre lecture, j’espère que vous serez aussi inspiré

que moi par la contribution impressionnante de l’ICRA dans

la création d’un avenir meilleur pour le Canada et le monde.

David DodgePrésident du conseil d’administration

La fondation de l’ICRA, il y a près de trente ans, reposait sur la conviction

que le Canada pourrait devenir un chef de file mondial dans l’élargissement

audacieux des possibilités humaines en demandant, « Et si? ». Cette question

nous inspire encore et l’Institut est aujourd’hui l’un des plus précieux atouts

de recherche du Canada au plan international.

M O T D E B I E N V E N U E D U P R É S I D E N T D U C O N S E I L D ’A D M I N I S T R A T I O N

ET SI?

2

Un cerveau en développement absorbe plus facilement l’information dans les

quelques premières années de sa vie qu’à tout autre moment. Il s’agit d’une période

d’occasions et de vulnérabilités qui a, jusqu’à présent, dérouté les scientifiques.

Grâce à de nouvelles technologies et à des expériences récentes, les chercheurs sont

maintenant mieux outillés pour comprendre les mécanismes et le moment des

changements biologiques essentiels au façonnement du cerveau pour la vie.

LES EXPÉRIENCES QUI COMPTENT :

L’APPRENTISSAGE DU JEUNE CERVEAU, LE QUAND

ET LE COMMENTP A R V E R O N I K A B R Y S K I E W I C Z

3

Les chercheurs du programme Développement cérébral

et biologique fondé sur l’expérience étudient ces premières

fenêtres d’apprentissage et de vulnérabilité – connues sous

le nom de « périodes d’apprentissage critiques » – pour

mieux comprendre les mécanismes d’apprentissage du

jeune cerveau. Ces recherches ont des répercussions qui

transcendent les neurosciences, car elles nous éclairent sur

d’éventuelles approches pédagogiques auprès des enfants,

ainsi que sur des stratégies utiles pour les adultes en période

de rétablissement après une atteinte cérébrale.

Depuis vingt ans, David Clayton, neurobiologiste à

l’Université de l’Illinois à Urbana–Champaign et Boursier

de l’ICRA, étudie la relation entre gènes et comportement

chez le diamant mandarin, un oiseau chanteur. Les diamants

mandarins sont les seuls animaux, à part l’humain, à

apprendre une langue d’autres membres de leur espèce.

L’étude de ces oiseaux peut nous révéler bien des choses sur

la façon dont les humains apprennent à parler.

Le professeur Clayton est chercheur principal de la première

équipe internationale à séquencer le génome du diamant

mandarin. Ses travaux ont été essentiels pour comprendre les

mécanismes génétiques et environnementaux de l’acquisition

de la parole chez l’oiseau chanteur et l’humain.

« Nous naissons tous avec la capacité biologique d’apprendre

tôt, mais les expériences sociales dictent ce que nous devons

apprendre et ce dont nous n’avons pas besoin, dit-il. En ce

sens, la vie est une question de contraintes. Nous croyons

naître avec des possibilités infinies, mais ça n’est pas tout à

fait le cas. Cela dépend de ce qui vous entoure à un moment

précis et de l’interaction qui s’ensuit avec votre biologie. »

Les oiseaux chanteurs, comme les humains, sont des

animaux sociaux dont le développement survient dans un

contexte social. Les jeunes oiseaux chanteurs mâles, dans les

deux premiers mois de vie, apprennent des chansons selon ce

qu’ils entendent d’un tuteur. Comme les bébés humains, ils

babillent et s’exercent avant de finalement maîtriser le chant.

Ce qu’ils apprennent à cette période est essentiel – non

seulement cela devient un acquis, mais leur capacité à attirer

une future partenaire dépend à la fois du caractère singulier

de la chanson et de la maîtrise des tons propres à leur espèce.

Nous naissons tous avec la capacité biologique d’apprendre

tôt, mais les expériences sociales dictent ce que nous devrions

apprendre et ce dont nous n’avons pas besoin.

Le professeur Clayton décrit ce processus d’apprentissage

comme une tension entre l’ouverture à l’expérience à un

jeune âge et l’efficacité à retenir une culture ou un langage

donné. « Notre cerveau veut s’assurer de retenir ce qu’il

a appris; l’apprentissage et la mémoire agissent donc

comme des forces opposées, explique-t-il. Afin de préserver

quelque chose, il faut imposer certaines contraintes, même

au plan moléculaire. »

En mode apprentissage, les synapses du cerveau – les

connexions entre les neurones – sont malléables et

plastiques. Pendant une période critique, l’organisme traite

l’information externe jugée importante ou intéressante

à l’aide de ces circuits cérébraux, ce qui entraîne des

changements moléculaires dans le matériel génétique de

l’organisme. Les gènes renferment des instructions pour

un organisme – ils encodent des molécules qui fabriquent

les cellules et maintiennent leur intégrité. Et à la fin

d’une période critique, l’organisme garde en mémoire ces

changements moléculaires, « tout comme si l’on coulait du

ciment sur les synapses ».

Mais quel est le mécanisme responsable de ce changement

de la plasticité à la préservation? Pour répondre à cette

question, il faut examiner le cerveau de plus près.

Takao Hensch, neurobiologiste à l’Université Harvard,

explore les mécanismes qui sous-tendent les périodes

d’apprentissage critiques – comment les premières

expériences recâblent-elles les circuits cérébraux aux plans

structurels et fonctionnels. « Nous naissons sans savoir

où nous sommes – c’est seulement au contact de notre

environnement que nous commençons à comprendre

quelle information est véritablement utile », explique-t-il.

Dans les années 1960, une série d’expériences novatrices

réalisées par David Hubel et Torsten Wiesel, futurs

lauréats d’un prix Nobel, a permis l’identification d’un

modèle classique de la période critique dans le système

visuel. En couvrant un des yeux de chatons pendant leur

développement, les scientifiques ont constaté que l’œil

couvert devenait aveugle. Après un certain âge, cet organe

ne pouvait pas recouvrer la vue.

L’organisme garde en mémoire ces

changements moléculaires, « tout comme

si l’on coulait du ciment sur les synapses ».

4

À l’aide d’outils sophistiqués, le professeur Hensch et son

équipe ont non seulement démontré que le même principe

vaut pour les souris, mais ils ont aussi été les premiers au

monde à élaborer une explication mécaniste du moment où se

développe la vue.

Le jeune cerveau compte un grand nombre de molécules

qui stimulent la création de nouvelles connexions entre les

synapses, selon ce que le cerveau absorbe de l’environnement.

Voilà l’assise de l’apprentissage par l’expérience.

Quant à la régulation de ce « câblage », il est essentiel d’avoir

des molécules qui ralentissent le processus. « La plasticité

n’est pas une activité que le cerveau désire entreprendre à

tout moment, explique le professeur Hensch. Nos travaux

ont démontré qu’après une période de recâblage intense,

le cerveau déploie beaucoup d’énergie pour mobiliser des

“ freins moléculaires ” qui suppriment cette habileté à changer

sans cesse. Ces freins moléculaires nous aident à stabiliser

notre perception du monde. »

Un neurotransmetteur spécifique du cerveau appelé acide

gamma-aminobutyrique (GABA) déclenche la fin de la période

d’apprentissage critique en activant les freins moléculaires qui

arrêtent graduellement le processus pour mettre un terme au

recâblage du cerveau.

De façon contre-intuitive, c’est la maturation du système

inhibiteur GABA qui est responsable du lancement du

processus des périodes d’apprentissage critiques et de la

cimentation des acquis dans le cerveau. Le ralentissement

du recâblage cérébral est un aspect nécessaire de

l’apprentissage.

Les travaux du professeur Hensch ont révélé qu’il existe

des médicaments approuvés qui peuvent artificiellement et

prématurément réamorcer des périodes critiques. En outre,

ils ont démontré que les freins moléculaires peuvent être

inactivés pour prolonger la durée de la période critique, ou

induire la plasticité à un moment où le recâblage cérébral a

déjà été établi.

Le professeur Hensch espère mettre au point des approches

ciblées favorisant le rétablissement après une atteinte

cérébrale et le traitement de maladies mentales comme

l’autisme, qui pourraient découler de jalons placés au

mauvais moment du développement précoce. Ses travaux

pourraient aussi contribuer à expliquer les processus

neurodéveloppementaux normaux, comme l’acquisition du

langage. Ces recherches ont mené à une collaboration avec

Janet Werker, également Boursière de l’ICRA.

L’apprentissage et la mémoire agissent

comme des forces opposées. Afin de préserver

quelque chose, il faut imposer certaines

contraintes, même au plan moléculaire.

Des freins moléculaires nous aident à

stabiliser notre perception du monde.

5

6

La professeure Werker, membre du corps professoral à

l’Université de la Colombie-Britannique et titulaire de la

Chaire de recherche du Canada en psychologie, effectue

des recherches sur l’apprentissage du langage chez le bébé

depuis plus de 30 ans.

Ses travaux mettent au jour le cheminement de l’acquisition

du langage de la naissance à l’enfance. Elle cherche à

comprendre quand cette fenêtre d’apprentissage s’ouvre et

quand elle se ferme, et à voir si on peut en forcer l’ouverture

plus tard dans la vie. Elle pose les questions suivantes :

Y a-t-il des périodes critiques associées au développement

du langage? Peut-on les manipuler ou les prolonger?

« Ce qui est plutôt remarquable est le fait que les bébés ont

une préférence pour la parole par rapport à d’autres sons, dit-

elle. De nombreuses études ont démontré que les nouveau-

nés réagissent différemment à la parole et à d’autres sons.

La préparation au langage semble être conférée au plan

biologique. L’expérience aide les bébés à choisir ce qu’ils

doivent écarter ou retenir. »

Il semble que l’apprentissage du langage commence dans

l’utérus. Des études ont démontré que les nouveau-nés

affichent une préférence pour leur langue maternelle dès la

naissance. Qui plus est, la recherche a démontré que les bébés

peuvent distinguer les sons conversationnels de n’importe

quelle langue jusqu’à l’âge de dix mois. Passé dix mois, cette

ouverture au langage commence à s’atténuer, alors que les

bébés deviennent plus aptes à réagir aux sons qu’ils ont appris

et font la sourde oreille aux sons étrangers.

Les recherches de la professeure Werker ont aussi démontré

qu’il en va de même pour les nouveau-nés qui grandissent

dans un environnement bilingue. À la naissance, les bébés

bilingues réagissent à leurs deux langues maternelles, mais

disposent aussi d’un mécanisme pour les distinguer. Toutefois,

les bébés bilingues apprennent aussi quelque chose que les

autres n’apprennent pas. Une étude a démontré qu’après huit

mois, au visionnement de vidéos muettes de personnes en

train de parler, les bébés unilingues n’étaient plus capables de

distinguer une langue non maternelle d’une autre, mais les

bébés bilingues avaient toujours cette habileté.

Qui plus est, la recherche a démontré que les bébés

peuvent distinguer les sons conversationnels en n’importe

quelle langue jusqu’à l’âge de dix mois.

7

La professeure Werker et son équipe ont analysé ce résultat

en notant l’intérêt manifesté par les bébés pour ces vidéos.

Les bébés unilingues devenaient distraits et perdaient intérêt,

alors que les bébés bilingues restaient fascinés par les images

muettes. L’une des conclusions que la chercheuse a tirées

de l’étude est que les bébés bilingues grandissant avec deux

langues qui restent distinctes depuis la naissance semblaient

mieux percevoir les indices sociaux et les signaux langagiers.

En collaboration avec le professeur Hensch, elle espère

créer un modèle qui offrira une explication mécaniste de

l’apprentissage du langage chez l’humain et déterminera

comment l’environnement influence cet apprentissage.

Ces travaux en collaboration auront bien des répercussions

emballantes sur l’identification précoce des troubles du

langage.

Bien que tous ces chercheurs étudient un morceau important

du casse-tête, soit les périodes d’apprentissage critiques, une

question demeure – comment les gènes influencent-ils ce

processus?

Tom Boyce, codirecteur du programme de l’ICRA dans le

domaine et professeur d’études interdisciplinaires et de

pédiatrie à l’Université de la Colombie-Britannique, vise à

mieux comprendre les répercussions au long cours du stress

vécu tôt dans la vie qui façonne l’avenir de l’enfant.

Il étudie comment les gènes et l’environnement interagissent

pour modifier le développement neurobiologique et le

comportement génique d’un enfant. Le professeur Boyce

vise à cerner le moyen idéal pour tirer profit des périodes

d’apprentissage critiques en examinant de façon générale la

relation entre les gènes et les expériences et comment ceux-ci

influencent la santé.

Dans un article publié dans Child Development, une revue

de pointe sur la science du développement, le professeur

Boyce et une équipe de chercheurs, dont Clyde Hertzman

et Michael Kobor, Boursiers de l’ICRA, ont suivi 109 enfants

d’avant leur naissance à la fin de leurs études secondaires.

Ces travaux en collaboration auront bien des

répercussions emballantes sur l’identification

précoce des troubles du langage.

8

Des membres du programme Développement

cérébral et biologique fondé sur l’expérience de l’ICRA

et des invités spéciaux sont conviés à présenter leur

recherche en décembre 2011 au prestigieux colloque

Arthur M. Sackler à Irvine, en Californie.

Coanimé par la réputée National Academy of

Sciences (NAS) des États-Unis et par l’ICRA, le

colloque convoquera une assemblée de chercheurs

interdisciplinaires de classe mondiale issus de divers

domaines, de la génétique moléculaire fondamentale

à la santé des populations.

À l’occasion de ce colloque de trois jours, les

chercheurs exploreront les tout derniers résultats

sur l’intériorisation biologique de l’adversité sociale

dans les premières années de la vie – comment ces

premières expériences tracent-elles une trajectoire

pour le reste de la vie. Une meilleure compréhension

du rôle joué par ces périodes critiques dans le

développement contribuera à garantir le mieux-être

tout au long de la vie.

Pour de plus amples renseignements,

veuillez visiter www.icra.ca.

Intériorisation biologique de l’adversité sociale dans les premières années de la vie : des drosophiles aux enfants de la maternelleC O L L O Q U E A R T H U R M . S A C K L E R D E L A N A T I O N A L A C A D E M Y O F S C I E N C E S

Les chercheurs ont demandé aux parents de signaler tout

facteur stressant pendant les premières années de vie

de leur enfant et ont prélevé des échantillons d’ADN par

écouvillonnage au niveau de la joue à la mi-adolescence

de l’enfant. L’étude a permis de découvrir que le stress

vécu par la mère et le père dans les premières années de

vie de l’enfant changeait considérablement l’expression de

centaines de gènes. En fait, la répercussion sur les gènes

est survenue même si le stress se manifestait avant que les

enfants ne commencent à parler. L’effet de ces facteurs de

stress précoces était évident 15 ans plus tard.

« Cette étude démontre que les bébés vivent des expériences

qui pourraient éventuellement modifier l’expression de

leurs gènes, dit le professeur Boyce. Nous commençons

maintenant à comprendre vraiment l’importance de ces

premières expériences qui se produisent avant même l’éveil

intellectuel. » On fera un autre prélèvement d’ADN quand

les sujets auront 18 ans.

Même s’il y a eu de nombreuses percées dans le domaine,

les chercheurs ne savent toujours pas à quel stade les

changements géniques deviennent permanents.

« Au sein de ces périodes critiques, nous ne savons pas encore

ce qui est possible ou quelle est l’ampleur du changement

possible, explique le professeur Clayton. Ce que nous savons

par contre, c’est qu’il n’y a aucun déterminisme. »

« Il est clair que les premières expériences ont un profond

effet sur notre santé, notre mieux-être et notre succès futurs,

dit le professeur Boyce. Selon moi, notre travail collectif vise à

comprendre comment et pourquoi le cerveau fonctionne ainsi

et à déterminer ce que l’on peut faire pour garantir le meilleur

départ possible aux jeunes enfants. »

9

La section spéciale Revue de l’année souligne le travail de l’Institut au cours

de la dernière année. Nous vous invitons à lire le rapport de Chaviva Hošek,

présidente et chef de la direction, sur les réalisations de l’année de l’Institut.

Découvrez certains des travaux passionnants en cours à l’ICRA qui visent

à favoriser la création de connaissances de pointe, à œuvrer à l’appui des

penseurs visionnaires du Canada et à stimuler l’innovation. Vous entendrez

aussi parler de Peter Bentley, l’un des bienfaiteurs passionnés de l’ICRA et

vous pourrez jeter un coup d’œil à nos plus récentes activités financières.

2010-2011

REVUE DE L’ANNÉE

10

Programmes de recherche

Cette année, deux programmes de l’ICRA ont fait l’objet

d’un examen externe par les pairs qui a mené à leur

renouvellement par le conseil d’administration : Réseaux

génétiques et Interactions sociales, identité et mieux-être. Je suis

ravie de signaler que dans les deux cas, le groupe composé

d’examinateurs de renommée internationale a trouvé que ces

programmes étaient composés des plus grands chercheurs

et positionnaient le Canada à l’avant-plan de la recherche

internationale dans leur domaine respectif.

Au total, l’Institut a organisé 24 réunions de programmes et

cocommandité trois ateliers thématiques et, par le fait même,

a offert aux chercheurs des occasions privilégiées d’interagir

au sein de groupes interdisciplinaires et collaboratifs qui se

penchent sur des questions d’importance mondiale.

On a nommé seize nouveaux membres de programmes

issus de divers domaines d’expertise et recruté sept Boursiers

juniors au sein de l’Académie des Boursiers juniors. En outre,

l’Institut a nommé deux chercheurs distingués aux comités

consultatifs de programme.

RAPPORT DE LA PRÉSIDENTE ET CHEF DE LA DIRECTION

La dernière année a été marquée par des réalisations remarquables – allant de

progrès dans nos programmes de recherche et de leadership en début de carrière

à des initiatives gagnantes en matière de rayonnement, d’avancement et de

gouvernance. J’ai le plaisir de présenter certains de ces faits saillants.

Qui plus est, grâce à des contributions au financement et

à la participation aux programmes de recherche, l’Institut

a aidé les universités canadiennes à embaucher deux

chercheurs des États-Unis et à maintenir en poste au

Canada un autre penseur d’avant-garde.

Il y a eu beaucoup d’activité dans les ateliers de l’Institut

explorant de nouveaux domaines de recherche. Un atelier

sur l’Astrobiologie s’est penché sur la question suivante :

« Y a-t-il de la vie sur d’autres planètes? »; et deux autres

ateliers ont exploré les Interactions humains-environnement,

en se demandant « Comment influençons-nous le climat

et vice versa? ». On a aussi tenu plusieurs rencontres

préparatoires dans le cadre de l’Initiative en sciences

humaines de l’Institut qui explore la notion d’appartenance

par la lorgnette de la littérature, de l’histoire, de la

philosophie et d’autres domaines des sciences humaines.

14 LAURÉATS D’UN PRIX NOBEL

ont participé à l’Institut.

11

Engagement international

Cette année, plus de 40 % des chercheurs de l’ICRA étaient

basés dans des institutions hors Canada. Partie intégrante

du modèle de recherche de l’ICRA, ce réseau renforce les

liens entre les meilleurs chercheurs canadiens et leurs

homologues étrangers.

En outre, l’Institut tient un certain nombre de ses réunions

de programmes de recherche à l’extérieur du Canada. Cette

année, il y a eu des réunions au Royaume-Uni, en Italie et

aux États-Unis. Dans le but de soutenir cette interaction

mondiale, des dirigeants de l’Institut ont rencontré des

représentants d’établissements de recherche en Israël,

au Japon et à Singapour, et ont cerné certains moyens de

renforcer l’engagement de l’ICRA auprès des meilleurs

chercheurs dans ces pays.

Chercheurs en début de carrière

Le programme phare de l’Institut destiné aux chercheurs

en début de carrière, l’Académie des Boursiers juniors,

permet d’encadrer des chercheurs en début de carrière

très talentueux en les intégrant aux programmes de

recherche de l’ICRA. Au cours de l’année, l’Académie

a atteint son plein effectif d’environ 24 chercheurs en

début de carrière exceptionnels. En plus des réunions

de programmes individuels auxquels appartiennent les

Boursiers juniors, on a tenu une réunion avec tous les

membres de l’Académie. Cette rencontre a donné l’occasion

aux Boursiers juniors de l’Institut de prendre part à des

conversations multidisciplinaires et à des ateliers de

perfectionnement des compétences en leadership.

L’Institut a financé trois écoles d’été organisées par

des étudiants et en a cocommandité cinq autres dans

les domaines de recherche suivants : Astrobiologie,

Nanoélectronique, Calcul neuronal et perception adaptative,

Informatique quantique et Matériaux quantiques.

Avancement

Grâce au soutien généreux de personnes exceptionnelles,

de fondations et de sociétés, ainsi que du gouvernement

du Canada et des gouvernements de l’Alberta, de la

Colombie-Britannique et de l’Ontario, l’Institut a mobilisé

des fonds importants cette année à l’appui de sa mission.

Dans le cadre de notre campagne annuelle et de notre

campagne de mobilisation de fonds et de dotation,

l’ICRA a rassemblé un peu plus de 3 millions de

dollars du secteur privé et 9,6 millions de dollars des

gouvernements fédéral et provinciaux. Les apports

provenant du secteur privé ont augmenté de 15 % cette

année.

Pour œuvrer à l’appui du lancement de la campagne de

mobilisation de fonds et de dotation de l’Institut, l’ICRA

a mis au point un plan coordonné et ciblé en consultation

avec Richard Ivey, président de campagne et les membres

du comité de campagne de l’ICRA. On a créé quatre fonds

pour aider les donateurs à bien aiguiller leurs dons.

Le Fonds – Direction de la recherche vise à soutenir

les recherches menées par la mine d’intellectuels

visionnaires d’envergure mondiale à la tête des

programmes de recherche de l’Institut. Le Fonds -

Académie des Boursiers juniors vise à garantir la capacité

de l’Institut à trouver, aider et favoriser les futurs chefs

de file de la recherche au Canada. Le Fonds - Explorations

vise à appuyer les efforts de l’Institut dans la quête

de nouveaux domaines de recherche importants qui

transformeront les champs d’études. Le Fonds – Chefs de

file de l’Institut vise à soutenir le conseil d’administration

de l’ICRA dont la mission est de se pencher sur de

grandes questions d’importance mondiale.

Depuis cinq ans, le nombre de

membres de programmes a

AUGMENTÉ DE 5 %.

12

Communications

Un des faits saillants des activités de rayonnement

de l’Institut cette année fut la série Prochaine grande

question 2011 : Qui êtes-vous? Mettant en lumière le travail

de trois chercheurs de l’ICRA dans deux programmes

de recherche, l’Institut a lancé un dialogue avec la

communauté de l’ICRA sur la nature de l’identité. Le

projet a mis à profit le numéro du printemps 2011 de la

revue Reach et les médias sociaux, notamment les envois

électroniques, Twitter et Facebook. Les activités se sont

terminées par un événement fascinant au mois de mai

réunissant 200 amis et bienfaiteurs de l’ICRA.

Tout au long de l’année, on a beaucoup parlé des

réalisations des chercheurs de l’ICRA dans des médias

canadiens et internationaux. L’Institut a souligné ces

réussites sur son site web et dans les médias sociaux.

L’Institut a manifesté sa gratitude pour le soutien

généreux de ses bienfaiteurs dans ses publications

imprimées et en ligne, sur son site web, sur des affiches

et dans le cadre de remarques et d’allocutions de

conférenciers à divers événements.

Finances

Les produits totaux de l’ICRA au cours de l’exercice ont

totalisé 13,5 millions de dollars répartis comme suit :

23 % du secteur privé, 71 % de quatre gouvernements et

6 % en revenu de placements. L’ICRA a terminé l’exercice

avec un bilan solide. L’encaisse et les placements ont

totalisé environ 27 millions de dollars. Un sommaire des

états financiers pour l’exercice financier 2010-2011 figure

plus loin dans ce rapport.

Gouvernance

L’Institut est reconnaissant du leadership de ses

21 administrateurs qui siègent aussi à l’un des quatre

comités du conseil, soit : gouvernance, audit et finances,

placements, et avancement et communications.

Le renouvellement du conseil d’administration de l’ICRA

s’est poursuivi cette année avec la nomination de Frank

O’Dea et Jacques Lamarre. Nous anticipons avec plaisir la

venue de Patricia Meredith qui a accepté de commencer

son mandat le 1er juillet 2011. Le conseil a transmis ses

remerciements à Evan Chrapko qui nous a quittés après

bien des années de leadership à l’Institut.

Je suis ravie du travail accompli par l’Institut quant

à l’approbation d’un nouveau plan stratégique

quinquennal 2012-2017. Misant sur la feuille de route

de l’Institut marquée par l’excellence en recherche au

plan mondial, le nouveau plan stratégique articule

comment l’Institut saisira les occasions de renforcer

et rehausser son excellence en recherche, son profil

international, ses programmes de leadership destinés

aux chercheurs en début de carrière, ses explorations de

nouveaux domaines et la mobilisation du savoir.

Je suis reconnaissante au conseil de son leadership tout au

long de l’année et au cours de mon mandat. La générosité

dont ils ont fait preuve en temps, en sagesse et en

expérience est le fondement même de la réussite

de l’Institut.

J’anticipe avec plaisir la nouvelle année et tout ce que

nous accomplirons ensemble.

Chaviva HošekPrésidente et chef de la direction

13

L’ICRA cerne des domaines où de nouvelles connaissances importantes – voire même

peut-être des idées révolutionnaires – pourraient voir le jour par la réunion des plus

grands penseurs du monde. Par ses programmes diversifiés, l’ICRA crée un espace

d’exploration et de découverte qui élargit avec audace les possibilités humaines.

FAVORISER LA CRÉATION DE

CONNAISSANCES DE POINTE

14

Examens de programmes exceptionnelsDes examens exceptionnels des programmes Réseaux

génétiques et Interactions sociales, identité et mieux-être

de l’ICRA ont mené au renouvellement de leur mandat

quinquennal. Ces deux programmes exemplaires illustrent

le travail novateur réalisé par les chercheurs de l’ICRA.

L’équipe du programme Réseaux génétiques, dirigée par

Brenda Andrews (Université de Toronto), « change le

visage de la science », selon le groupe d’examen. Ces

chercheurs sont en train de faire le relevé complet de

la carte d’interactions génétiques. Les résultats de ces

recherches pourraient permettre l’identification des causes

fondamentales de nombreuses maladies génétiques et ouvrir

la voie à de nouvelles formes de prévention et de traitement.

Selon les examinateurs, « aucun autre groupe au monde

n’arrive à la hauteur du programme Réseaux génétiques

de l’ICRA pour ce qui est de l’analyse des interactions

génétiques à de multiples niveaux. Il s’agit d’un défi

déterminant de la génétique du siècle présent. »

Le programme Interactions sociales, identité et mieux-être

codirigé par John Helliwell (Université de la Colombie-

Britannique) et George Akerlof (Université de la

Californie à Berkeley), lauréat d’un prix Nobel, est en

train d’élaborer un « principe unificateur » qui pourrait

transformer les sciences sociales. Traditionnellement, les

économistes ont présumé que les gens tirent leur bonheur

de la consommation et qu’il s’agit là de la source de leur

motivation. Toutefois, les chercheurs de ce programme

démontrent que l’identité joue un rôle plus important dans

notre sentiment de mieux-être et que celle-ci détermine

notre motivation. Il existe de nombreuses applications des

travaux menés par ces chercheurs, qu’il s’agisse d’analyser

et de prévenir les crises financières mondiales ou de

favoriser l’adaptation des personnes âgées à une vie dans

un établissement de soins chroniques.

Le comité d’examen place la collaboration parmi les

nombreuses réussites du programme. Le comité a convenu

qu’il était « très inhabituel de voir un groupe de cette taille

et de ce calibre travailler si bien ensemble et avec tant

d’enthousiasme ».

43 %

des membres de programmes de

l’ICRA se situent dans le CENTILE

SUPÉRIEUR de leur domaine.

15

Interactions humains-environnement C O M M E N T L E S S O C I É T É S C O M P O S E N T- E L L E S AV E C L E S C H A N G E M E N T S E N V I R O N N E M E N T A U X

Depuis 2009, les membres de cette exploration ont

mis l’accent sur la façon de déterminer l’incidence

des changements environnementaux sur les humains

préhistoriques. Une meilleure compréhension de la façon

dont les changements climatiques passés ont influencé

le comportement et la migration des humains pourrait

aider les sociétés à composer avec des changements

similaires dans l’avenir. Plus de vingt chercheurs de cinq

pays, représentant de nombreux domaines comme les

sciences terrestres, atmosphériques et de l’environnement,

l’océanographie, ainsi que l’anthropologie et l’archéologie

collaborent à ce sujet.

Cette année, les ateliers ont mis l’accent sur quatre

thèmes clés : le rôle des facteurs biophysiques dans

la dispersion des humains dans l’ancien monde et le

nouveau; l’incidence de cette dispersion sur la culture; les

répercussions de certains événements climatiques rapides

et de grande envergure, comme le dernier maximum

glaciaire, sur les populations humaines préhistoriques;

et les modalités d’intégration optimale du travail des

anthropologues et des spécialistes de l’environnement pour

répondre à ces questions importantes.

Processus décisionnel cellulaireC O M P R E N D R E C O M M E N T L E S C E L L U L E S T R A I T E N T L’ I N F O R M A T I O N

Les ateliers sur le Processus décisionnel cellulaire ont réuni

des chercheurs issus de diverses disciplines et ont permis

de combler un écart des savoirs dans le domaine. Depuis

2008, cette exploration a mené à la collaboration de membres

des programmes Nanoélectronique, Biodiversité microbienne

intégrée et Réseaux génétiques de l’ICRA. En 2010, y ont aussi

pris part des chercheurs de la United States National Science

Foundation, de l’Engineering and Physical Sciences Research

Council et du Biotechnology and Biological Sciences Research

Council au Royaume-Uni.

Les membres du groupe étudient comment les cellules

vivantes prennent des décisions qui les aident à se régénérer.

Les progrès dans le domaine pourraient permettre

l’évolution de la recherche fondamentale en biologie,

ainsi que la réingénierie cellulaire à des fins médicales et

environnementales. Nous savons que les cellules réagissent

à des conditions externes et internes en faisant appel à

des processus biochimiques : elles reçoivent des signaux,

interprètent l’information et réagissent en conséquence pour

leur santé et leur survie. Toutefois, nous comprenons mal

comment une cellule peut mesurer, entreposer et traiter cette

information chimique. Par le passé, un manque d’intégration

entre les chercheurs de différentes disciplines avait entravé

les progrès scientifiques. Heureusement, le soutien offert par

l’ICRA contribue à combler cet écart.

Exploration de nouveaux domaines de rechercheL’ICRA est toujours à la recherche de nouveaux domaines

où réaliser des percées. En œuvrant à l’appui d’ateliers

exploratoires, l’Institut réunit avec efficacité des chercheurs

de par le monde pour partager des connaissances d’avant-

garde. Cette année, plusieurs explorations emballantes ont

réalisé des avancées importantes.

16

Astrobiologie À L A R E C H E R C H E D E L A V I E

La question clé des chercheurs de l’ICRA explorant

l’Astrobiologie a évolué : de « Sommes-nous seuls dans

l’Univers? », elle est devenue « Si la vie existe ailleurs,

comment faire pour la trouver? ».

En 2009, à la suggestion de scientifiques de l’Agence spatiale

canadienne, l’ICRA a réuni des chercheurs de pointe en

sciences terrestres et planétaires, en biologie moléculaire

et en biochimie pour s’attaquer à cette grande question.

Ils explorent ensemble la gamme d’environnements qui

pourraient être propices à la vie et évaluent comment la vie

réagit aux changements environnementaux et au stress. Ils

formulent les questions suivantes : « Quels sont les signes

d’activité que laisse derrière elle la biologie? » et « Pouvons-

nous utiliser les données provenant de divers lieux sur Terre

pour chercher des signes de vie sur d’autres planètes? ».

En octobre 2010, un groupe multidisciplinaire s’est rencontré

à Toronto pour parler de ce thème clé. Parmi les participants

à l’atelier, notons des scientifiques de l’Agence spatiale

canadienne, de la NASA et des programmes Biodiversité

microbienne intégrée, Évolution du système terrestre et

Cosmologie et gravité de l’ICRA.

Initiative en sciences humaines Q U E V E U T D I R E L’A P P A R T E N A N C EÀ L A S O C I É T É

La recherche en sciences humaines nous permet de mieux

comprendre notre lieu de vie et notre époque; elle décrit aussi

les assises philosophiques et éthiques qui appuient et animent

notre vie. Bien que la recherche en sciences humaines

se fonde traditionnellement sur le travail de chercheurs

individuels, il y a nombre de circonstances où les progrès

dans le domaine ont découlé d’activités collectives réunissant

plusieurs chercheurs qui, dans bien des cas, ont œuvré de

concert intensément et sur une longue période. L’ICRA

analyse comment soutenir au mieux la recherche avancée

dans le domaine.

De ces travaux découle une exploration de l’Appartenance

différente. Ce thème met l’accent sur notre compréhension

du sentiment d’appartenance à une société et comment cette

appartenance a été représentée et contestée au fil du temps

et à l’époque contemporaine. Cette exploration réunit des

chercheurs de plusieurs domaines, dont la philosophie, les

études anglaises, les études françaises, l’histoire, la littérature

comparée, le droit et le théâtre.

17

Cette année, les douze programmes de l’Institut ont

signalé d’importantes réalisations à la frontière des

connaissances humaines. Voici certains des faits saillants

les plus fascinants.

Faits saillants de nos programmes de recherche

Des scientifiques ont découvert qu’un microorganisme

marin a développé une façon singulière d’alimenter en

énergie ses fonctions biologiques : il acquiert de ses proies

des gènes bactériens qui permettent la photosynthèse – le

processus de captation de la lumière pour la transformer

en énergie.

Patrick Keeling (Université de la Colombie-Britannique),

directeur du programme et Claudio Slamovits (Université

Dalhousie), Chercheur, ont découvert ce mécanisme de

survie extrême chez un microorganisme marin prédateur

connu sous le nom de Oxyrrhis marina. Ayant souvent

pour habitat les zones côtières et abritées de par le monde,

y compris le long des côtes de la Colombie-Britannique,

Oxyrrhis marina est membre d’une famille de plancton

marin qui comprend aussi les organismes responsables

de la marée rouge, phénomène qui survient lorsque de

vastes populations s’agglomèrent et que la mer semble

devenir rouge.

Biodiversité microbienne intégrée

Micrographie électronique à balayage colorisée du

microorganisme marin Oxyrrhis marina.

Image : S. Breglia, Université de la Colombie-Britannique.

Dans la revue Nature Communications, les professeurs

Keeling et Slamovits ont fait état de la capacité qu’a Oxyrrhis

marina d’acquérir des capacités de photosynthèse. Selon

les chercheurs, l’adoption de cette nouvelle fonction par

Oxyrrhis marina pourrait permettre la production d’énergie

quand les proies se font rares ou même contribuer à la

digestion des proies. Prédateur impressionnant, il se

nourrit de cellules presque aussi grosses que lui et il a

adopté au fil du temps des mécanismes de survie extrêmes,

comme le cannibalisme en l’absence de proies.

20 %

des membres de

l’ICRA ont reçu un prix

important en 2010-2011.

18

Jusqu’à tout récemment, il était incroyablement difficile de

simuler par animation informatique un mouvement naturel

aussi fondamental que la marche d’un être humain, mais

Aaron Hertzmann et David Fleet (tous deux de l’Université

de Toronto), Boursiers, ont réalisé plusieurs percées qui

donnent lieu à un réalisme sans précédent.

Dans la plupart des cas de marche animée, le spectateur

note quelque chose qui cloche, car la représentation enfreint

subtilement les lois physiques fondamentales en jeu lorsque

diverses forces influencent le mouvement d’un objet. En

ce qui concerne la marche réelle et d’autres formes de

locomotion, le système nerveux d’une personne doit choisir

un ensemble coordonné d’activations musculaires à chaque

instant. Ces choix doivent entraîner le mouvement désiré,

tout en composant avec un vaste éventail de conditions

inattendues, comme une rafale de vent, un terrain accidenté

ou une surface glissante.

Cette année, les professeurs Hertzmann et Fleet ont publié

de nouvelles méthodes qui permettent de simuler avec

exactitude divers aspects de la motricité et réaliser des

animations qui respectent les principes de la biomécanique

et les lois du mouvement, même en présence de certaines

conditions difficiles. Grâce à cette réalisation, il sera

possible à l’aide de programmes d’infographie de créer

des mouvements humains réalistes avec une plus grande

autonomie. Cela pourrait aussi éclairer certaines théories

sur le contrôle biologique de la locomotion, dont la

compréhension nous échappe en partie.

Calcul neuronal et perception adaptative

Les figures illustrent les résultats des nouvelles méthodes élaborées par les professeurs Hertzmann et Fleet visant

à simuler avec réalisme certains aspects de la motricité, même en présence de conditions incertaines et difficiles.

La figure A illustre une démarche détendue en l’absence de perturbations. La figure B, en conditions venteuses,

illustre une démarche plus énergique aux pas plus grands et aux pieds plus écartés. La figure C, sur une surface

glissante, illustre une démarche prudente où les bras sont étendus pour améliorer l’équilibre. La figure D, sur un

mur étroit par temps venteux, illustre une démarche où les pieds sont plus rapprochés et les pas plus petits.

19

Grâce à la puissance informatique de milliers de bénévoles

de par le monde, les chercheurs de l’ICRA ont contribué à

la découverte d’un nouveau pulsar qui pourrait mener à la

détection d’ondes gravitationnelles, et appuyer d’autant plus

la théorie de la relativité générale d’Einstein.

Les pulsars sont les denses vestiges en rotation d’une étoile

qui a explosé. La rotation s’accompagne de l’émission

d’ondes radios et entraîne un « effet phare » qui donne

l’impression que les vestiges sont en pulsation. Ce

mouvement est si précis et si fiable qu’on pourrait l’utiliser

pour détecter des ondes gravitationnelles, une prédiction

de la relativité qui n’a encore jamais été observée. On croit

que les ondes gravitationnelles compriment et étirent

subtilement l’espace qu’elles parcourent. On devrait même

pouvoir détecter la faible distorsion qu’entraîne le passage

d’une onde gravitationnelle comme une interruption dans

la régularité d’un pulsar. Au fil de la découverte et de la

surveillance d’un nombre croissant de pulsars, les chances

de découvrir des ondes gravitationnelles augmentent.

Une équipe internationale de chercheurs, y compris Victoria

Kaspi, boursière de la Fondation R. Howard Webster et

Slavko Bogdanov, Boursier junior (tous deux de l’Université

McGill), a contribué à la première découverte d’un nouveau

pulsar grâce à une initiative informatique internationale

faisant appel à des bénévoles. La professeure Kaspi dirige

en collaboration un groupe qui effectue un relevé à grande

échelle des pulsars dans la Voie lactée à l’aide du plus grand

radiotélescope au monde, situé à l’Observatoire d’Arecibo

à Porto Rico. Pour distinguer les signaux du pulsar des

autres ondes radios détectées par le télescope d’Arecibo,

il faut utiliser des algorithmes complexes qui requièrent

d’importantes ressources informatiques. Le groupe de la

professeure Kaspi s’est associé à l’initiative Einstein@Home

qui tire profit de dons de temps d’ordinateur à la maison et

au travail de 250 000 bénévoles de 192 pays. La première

détection d’un pulsar grâce à ce programme souligne

la puissance de ce type de calcul et les possibilités de

découvertes futures. Ces travaux ont été publiés dans Science.

Cosmologie et gravité

Image d’un pulsar de la NASA

20

De nouvelles recherches suggèrent que les expériences

indésirables tôt dans la vie d’une mère ou pendant la

grossesse, en association avec des variations dans des gènes

spécifiques, peuvent influencer la façon dont celle-ci interagit

avec son nourrisson. Cette étude contribue aux recherches du

programme sur la façon dont les gènes et l’environnement

œuvrent de concert pour influencer le développement. Cela

révèle aussi comment les expériences parentales peuvent

façonner le comportement tout comme la santé mentale et

physique d’un enfant jusqu’à l’âge adulte.

Marla Sokolowski (Université de Toronto), codirectrice du

programme et Michael Meaney (Université McGill), Boursier,

avec le concours d’Alison Fleming (Université de Toronto), de

Viara Mileva-Seitz, stagiaire postdoctorale et de Hiwote Belay,

doctorant, ont examiné des différences génétiques dans le

gène du transporteur de la sérotonine – un gène associé à

des maladies mentales comme la dépression et des troubles

psychotiques – chez les mères ayant vécu des expériences

d’agression pendant l’enfance.

Ils ont découvert que ces mères, si elles étaient porteuses

d’une forme particulière du gène du transporteur de la

sérotonine, avaient des comportements et des attitudes

maternelles très différentes des autres. Elles affichaient,

par exemple, un score inférieur quant aux signes de leur

attachement à leur bébé et détournaient le regard de leur

nouveau-né plus souvent que les mères porteuses de la

même forme du gène, mais sans antécédents d’agression

pendant l’enfance ou que les mères porteuses de la forme

plus protectrice du gène.

Cette étude met en évidence l’idée importante que les

gènes (l’inné) seuls ou l’environnement (l’acquis) seul

ne déterminent ni n’entraînent un comportement.

Ils s’influencent plutôt l’un l’autre et c’est donc leur

interaction qui importe pour prédire les changements de

comportement.

Développement cérébral et biologique fondé sur l’expérience

21

Voici le tracé de la fréquence de l’intensité des tremblements avant et après une éruption volcanique, en avril 1999 en

Alaska. Des tremblements pouvant durer des heures ou des semaines précèdent et accompagnent toutes les éruptions

volcaniques explosives. Les scientifiques ont observé un répertoire remarquablement uniforme de fréquences de

tremblements avant et pendant les éruptions volcaniques de par le monde. Le modèle des professeurs Jellinek et

Bercovici démontre que l’émergence et l’évolution temporelle du signal de tremblement avant et pendant l’éruption

se fondent sur des paramètres physiques constants d’un volcan à l’autre. Avant une éruption explosive, l’activité de

faible intensité se caractérise par un tremblement dans une « fréquence à bande étroite » de 1 à 2 Hz. Avec l’entrée du

gaz dans le système qui annonce la transition à un comportement explosif, la fréquence augmente jusqu’à ce qu’une

explosion catastrophique marque le début d’une grosse éruption.

Un phénomène surnommé « frétillement du magma »

pourrait être l’élément clé pour élaborer de meilleurs systèmes

d’alerte en cas d’éruption volcanique. Ce « frétillement »

correspond à un mode de tremblement sismique qui survient

souvent pendant les heures ou les semaines précédant une

éruption volcanique. Les chercheurs ont élucidé la cause des

tremblements, ainsi qu’une façon d’en tirer profit pour prédire

la gravité éventuelle des explosions volcaniques subséquentes.

Dans le cadre de leurs travaux, Mark Jellinek (Université

de la Colombie-Britannique), Boursier de l’ICRA et son

cochercheur David Bercovici (Université Yale) ont fait appel à

un nouveau modèle théorique ainsi qu’à diverses contraintes

d’expériences en laboratoire, de mesures sur le terrain et de

modèles numériques de volcans explosifs. Ils ont déterminé

que le magma propulsé dans le cône du volcan forme un

bouchon visqueux et rigide, entouré d’un anneau de bulles

de gaz. La pression du gaz en ascension varie, de sorte que le

bouchon magmatique frappe à répétition les parois du volcan,

un peu comme fait le bouchon dans le goulot d’une bouteille

de champagne mal fermée.

En outre, les professeurs Jellinek et Bercovici ont

découvert que même si la fréquence ou le rythme des

tremblements demeure relativement constant avant

de plus petites éruptions, celui-ci tend à augmenter

peu de temps avant des éruptions plus puissantes et

dangereuses. Ces nouvelles connaissances pourraient

servir de cadre à l’élaboration d’une nouvelle génération

de stratégies d’alerte en cas d’éruption volcanique. Cet

article a été publié dans Nature.

Évolution du système terrestre

Activité volcanique faible : tremblement à bande étroite

Activité volcanique intense : tremblement à bande large

Explosion : transition

date et heure

fréq

uen

ce (H

z)

04-18-99 04-19-99 04-20-99 04-21-9912:00 12:00 12:00

22

On a longtemps cru que des utilisateurs malveillants

d’ordinateurs quantiques pourraient toujours tromper les

ordinateurs conventionnels en élucidant les techniques de

chiffrement mathématique typiques de la cryptographie

classique. Ce scénario troublant a motivé la difficile

recherche de nouveaux protocoles à intégrer aux ordinateurs

classiques contemporains qui pourraient ainsi être à l’abri de

futures attaques quantiques pernicieuses. Des membres de

l’ICRA ont récemment résolu cette question.

Gilles Brassard (Université de Montréal) et Peter Høyer

(Université de Calgary), membres du programme, ont atteint

le but que l’on croyait impossible quand ils ont découvert

de nouveaux protocoles cryptographiques qui permettent

l’échange protégé d’information privée entre deux

ordinateurs conventionnels, même si une oreille indiscrète

éventuelle avait l’avantage de l’informatique quantique. En

collaboration avec Sophie Laplante (Université de Paris)

et Louis Salvail (Université de Montréal), les professeurs

Brassard et Høyer et leurs étudiants ont réalisé une percée

majeure en la matière.

L’établissement d’une clé constitue un protocole central

en cryptographie. Elle permet à deux parties légitimes

– surnommées Alice et Bob – d’échanger une « clé »

commune, ou chaîne de bits qu’eux seuls connaissent et

grâce à laquelle ils peuvent échanger de l’information en

privé. L’échange de cette clé secrète sans interception par

une oreille indiscrète – Ève – est essentiel pour la protection

du message. L’équipe de chercheurs a découvert et validé un

protocole d’établissement de clé novateur, en vertu duquel

Ève ne peut élucider la clé secrète à moins de déployer plus

de temps et d’énergie que ne l’ont fait Alice et Bob pour

obtenir la clé, même si Ève utilise un ordinateur quantique.

Ces travaux de pointe ont été présentés à la 31e Conférence

internationale de CRYPTO.

Informatique quantique

On a longtemps cru qu’il

était impossible d’empêcher

un ordinateur quantique

de déjouer la cryptographie

classique. Les membres

de l’ICRA ont maintenant

trouvé la solution.

23

En se fondant sur les trois piliers de la prospérité énoncés

par l’économiste Adam Smith - « paix, fiscalité simple et

administration de la justice tolérable » -, des chercheurs de

l’ICRA mettent de l’avant une façon unifiée de comprendre

la source de l’efficacité d’un état.

Deux membres du programme Institutions, organisations et

croissance, Timothy Besley (London School of Economics)

et Torsten Persson (Université de Stockholm), ont écrit un

ouvrage intitulé Pillars of Prosperity: The Political Economics

of Development Clusters, fraîchement sorti des presses

de l’Université de Princeton. En se servant des outils de

l’économie politique moderne et en appliquant la théorie

économique à un survol de données pertinentes, les

chercheurs arrivent à expliquer l’existence de « grappes de

développement » - des lieux qui tendent à présenter à la fois

des institutions d’état efficaces, une absence de violence

politique et des revenus élevés par habitant.

Les professeurs Besley et Persson montrent que les pays

ont tendance à jouir des trois piliers de la prospérité

quand y ont évolué des institutions politiques cohésives

qui font la promotion d’intérêts communs, tout en

garantissant l’offre de biens collectifs. Ils démontrent aussi

– en adéquation avec bien des recherches historiques –

comment les conflits internationaux peuvent représenter

une grande force pour des états efficaces en favorisant

la promotion d’intérêts communs. L’absence d’intérêts

communs ou d’institutions politiques cohésives peut

mener à des états fragiles en proie à la pauvreté, à la

violence et à une faible capacité de l’état.

Les professeurs Besley et Persson ont présenté une

version préliminaire de leur ouvrage à la réunion de ce

programme de l’ICRA en octobre 2010. Dans la préface, ils

mentionnent que les discussions entretenues au fil des ans

avec les membres du programme sur les institutions et le

développement ont été indispensables à la formulation des

idées mises de l’avant dans cet ouvrage.

Institutions, organisations et croissance

L’absence d’intérêts

communs ou

d’institutions politiques

cohésives peut mener

à des états fragiles en

proie à la pauvreté, à la

violence et à une faible

capacité de l’état.

24

Le pouvoir des identités

sociales pour soutenir le

sentiment de soi d’une

personne et améliorer sa

santé physique et mentale

est d’une telle profondeur

qu’on parle maintenant

de « guérison sociale ».

Des recherches de l’ICRA

de publication récente

démontrent avec quelle

puissance l’identité sociale

– le sentiment de soi qui découle de l’appartenance à un

groupe – peut influencer la santé et le mieux-être.

Dans l’ouvrage The Social Cure: Identity, Health and Well-

Being, (Psychology Press, R.-U., 2011; bientôt publié au

Canada), Alex Haslam et Catherine Haslam (Université

d’Exeter), rédacteurs et membres de l’ICRA, présentent

les dernières recherches sur les façons dont les groupes

sociaux – et le sentiment de soi qu’ils procurent – peuvent

améliorer la résilience humaine aux changements difficiles

de la vie. The Social Cure compte des chapitres rédigés par

les deux professeurs Haslam, ainsi que par le codirecteur

du programme John Helliwell (Université de la Colombie-

Britannique), le Boursier junior Christopher Barrington-

Leigh (Université de la Colombie-Britannique), la Boursière

Nyla Branscombe (Université du Kansas) et le membre du

comité consultatif Kimberly Matheson (Université Carleton).

Les auteurs examinent des résultats issus d’un vaste

éventail d’environnements (au domicile, au travail,

dans la collectivité) pour démontrer que le sentiment

d’appartenance à un groupe social favorise l’ajustement,

l’adaptation et le mieux-être chez les personnes aux prises

avec une gamme de maladies, de blessures, de traumatismes

et de facteurs stressants. En outre, on a démontré que les

avantages associés aux liens tissés avec un groupe sont

plus importants que ceux associés aux approches médicales

et économiques standards. L’ouvrage énonce aussi des

stratégies pratiques aptes à maintenir et à améliorer le bien-

être au sein de populations vulnérables.

Interactions sociales, identité et mieux-être

Une percée récente d’une équipe du programme Matériaux

quantiques pourrait nous rapprocher de la difficile

concrétisation de la supraconductivité à température

ambiante. Quand on refroidit certains matériaux à de très

basses températures, ils deviennent « supraconducteurs »,

c’est-à-dire qu’ils n’exhibent pratiquement aucune résistance

électrique. Dans cet état, ils peuvent transporter de grandes

quantités de courant électrique sans perdre d’énergie sous

forme de chaleur. Si la supraconductivité était possible

à température ambiante, le transport d’énergie serait

considérablement plus efficace et de nouvelles technologies

comme des machines d’imagerie par résonance magnétique

portables pourraient voir le jour.

Louis Taillefer (Université de Sherbrooke), directeur du

programme, et Doug Bonn, Walter Hardy et Ruixing Liang

(tous trois de l’Université de la Colombie-Britannique),

Boursiers, et Cyril Proust (LNCMI – Toulouse), Associé,

ont réalisé une percée importante en 2007 sur laquelle

ils misent depuis. Ils ont exploré pourquoi les matériaux

à base d’oxyde de cuivre, ou cuprates, deviennent

supraconducteurs. Cela fait vingt ans que des chercheurs

de par le monde se penchent sur cette question. Une fois

que nous aurons une bonne compréhension de la nature

fondamentale de ces matériaux, nous pourrons peut-être

les manipuler pour qu’ils exhibent la supraconductivité à

température ambiante.

L’équipe de l’ICRA a découvert que les électrons du cuprate

supraconducteur d’oxyde d’yttrium, de baryum et de cuivre

(YBCO), subissent une profonde transformation de leur état

métallique, en plus de l’apparition de la supraconductivité

elle-même. Cette année, l’équipe a découvert que cette

transformation découle d’un état de la matière, appelé

« ordre de rayures » - un motif ondulatoire de charges

d’électrons. L’équipe, en collaboration avec Hidenori Takagi

(Université de Tokyo), membre du comité consultatif,

suggère que cet ordre de rayures joue probablement un rôle

clé dans la maîtrise de la température critique à laquelle

survient la supraconductivité. Ces travaux ont été publiés

dans Nature Communications.

Matériaux quantiques

25

Philip Stamp (Université de la Colombie-Britannique),

membre du programme, a piloté une équipe qui a

surmonté cette année l’un des obstacles les plus gênants

pour les scientifiques qui tentent de construire un

ordinateur quantique.

Les ordinateurs quantiques utilisent les propriétés des

particules subatomiques pour entreposer, traiter et

transférer l’information. Mais dans l’univers quantique,

un phénomène physique appelé « décohérence » peut

détériorer l’information et la rendre irrécupérable.

Le professeur Stamp et ses collaborateurs ont démontré

comment les chercheurs peuvent prédire et diminuer

de façon considérable la décohérence dans le fer 8, une

molécule magnétique de grande dimension. Il s’agit

d’une étape importante pour la conception d’ordinateurs

quantiques utiles, dont la rapidité et la puissance seraient

exponentiellement plus grandes que celles des ordinateurs

conventionnels dans la réalisation de nombreuses tâches.

Un ordinateur quantique ne prendrait que quelques

secondes pour résoudre certains problèmes qui auraient

pris des milliers d’années à un ordinateur conventionnel.

Il y a un certain temps, le professeur Stamp et son

groupe ont formulé une théorie sur la façon de ralentir

suffisamment la décohérence pour permettre le

fonctionnement d’un ordinateur quantique. Une autre

équipe de la Californie a maintenant confirmé cette théorie

en procédant à des expériences en laboratoire suggérées par

l’équipe du professeur Stamp; ils ont découvert qu’il était

possible de maîtriser et supprimer la vitesse de décohérence

exactement comme prédit. Leur article conjoint récent,

publié dans Nature, ouvre une nouvelle avenue de recherche

importante qui recèle beaucoup de possibilités à des fins

d’applications et de recherches fondamentales.

Nanoélectronique

Cristal de Fe8

Molécule de Fe8 (S=10)

La figure du haut illustre une molécule de fer 8. La figure

du bas illustre comment les molécules s’assemblent

pour former un cristal de fer 8. Dans l’expérience, les

chercheurs ont observé la décohérence dans un cristal de

fer 8 de grande dimension.

26

Des chercheurs de l’ICRA ont récemment défini un cadre

pour mieux comprendre comment les institutions peuvent

aider les collectivités à composer avec les défis que pose la

vie à l’époque néolibérale. Ces travaux se retrouvent dans

le deuxième volume collectif du programme, intitulé Social

Resilience in the Neo-Liberal Age.

Les membres du programme conçoivent le néolibéralisme

comme un ensemble de changements économiques,

culturels et politiques qui mettent l’accent sur le rôle limité

du gouvernement, l’efficacité et la solidité de l’entreprise

privée, le fondamentalisme de marché, l’individualisation

et la privatisation du risque. Dans l’ouvrage, on fait état

d’une variété de défis positifs et négatifs qui découlent de

formes différentes de néolibéralisme de par le monde.

Misant sur le premier ouvrage des chercheurs, Successful

Societies: How Institutions and Culture Affect Health,

ce nouveau volume introduit le concept de « résilience

sociale », un prolongement de la notion de « résilience »

en psychologie pour englober la meilleure capacité

d’adaptation de certains groupes et collectivités à des

circonstances difficiles. Dans l’ouvrage, on cherche à

comprendre la nature des ressources et des stratégies

créées collectivement par les communautés et les sociétés

pour obtenir des résultats favorables à l’ère néolibérale.

Le groupe trouve que la résilience sociale émane souvent

de structures institutionnelles et de répertoires culturels,

y compris des récits, des symboles et des mythologies.

Peter Hall et Michèle Lamont (tous deux de l’Université

Harvard), codirecteurs du programme, notent que la

rédaction de cet ouvrage a nécessité un engagement

intellectuel à long terme et un échange interdisciplinaire

intense entre les membres du programme. Le groupe a

pour visée de publier l’ouvrage d’ici un an.

Sociétés réussies

Des scientifiques de partout au monde utilisent un nouvel

outil logiciel qui catalogue les fonctions des gènes pour trier

une mine d’information génétique. Cela accroît l’efficacité

de la recherche, du partage de connaissances et des progrès

pour comprendre comment les gènes contribuent à la santé

et à la maladie chez l’humain.

À l’aide d’une base de données par combinaison et d’un

système logiciel web mis au point par Frederick Roth et

Timothy Hughes (tous deux de l’Université de Toronto),

Boursiers de l’ICRA, les utilisateurs peuvent explorer des

prédictions de fonction génique de multiples organismes,

y compris l’humain. Lancé en 2010, l’outil collige de

l’information de nombreuses sources et la classifie en

fonction du niveau de confiance des données.

Le séquençage du génome humain a procuré aux

scientifiques une profusion d’information sur la nature des

gènes qui déterminent qui nous sommes, mais nous ne

savons encore pratiquement rien de la fonction spécifique

de ces gènes. Grâce à cet outil, les scientifiques ont en main

une façon plus efficace et ciblée de faire le tri de la grande

quantité d’information disponible sur les gènes ce qui les

aiguille par ricochet vers les hypothèses les plus probables

quant à la fonction des gènes.

Cet outil computationnel produit déjà des résultats très

intéressants. Le professeur Roth, en collaboration avec

plusieurs autres chercheurs, a récemment utilisé le système

pour analyser de nouveaux gènes dans la myocardiopathie

dilatée, une maladie du cœur. Forts de ce nouvel outil, les

scientifiques de par le monde pourront gagner du temps en

laboratoire et maximiser les nouvelles découvertes.

Réseaux génétiques

27

L’ICRA s’engage à rehausser la position mondiale de chef de file du

Canada en matière de recherche et en tant que maître à penser. Cette

année, nous avons maintenu nos efforts pour permettre à des chercheurs

du monde entier de se réunir, tout en offrant soutien et occasions de

mentorat à de brillants chercheurs en début de carrière.

ŒUVRER À L’APPUI DES

PENSEURS VISIONNAIRESDU CANADA

28

L’une des forces singulières de l’ICRA est de favoriser

l’interaction entre les meilleurs chercheurs du Canada et

du monde. Cette stratégie permet le maintien en poste des

chercheurs au Canada, attire les meilleurs du monde au pays

et permet la mise au point de nouveaux modèles relationnels

entre les institutions internationales.

En 2010-2011, on a compté un grand nombre de collaborations

entre les chercheurs de l’ICRA et leurs pairs internationaux :

44 % des chercheurs de l’ICRA proviennent de l’étranger. En

outre, 86 invités internationaux de douze pays ont participé

aux réunions de programmes de l’ICRA.

Cette année, les programmes Nanoélectronique et Matériaux

quantiques ont continué à renforcer leurs relations avec

l’Institut de physique de l’Académie des sciences de la Chine

en accueillant deux chercheurs à des réunions au Canada et en

élaborant des plans d’échanges étudiants à plus long terme.

En partenariat avec le programme canadien de formation en

astrobiologie, l’ICRA a parrainé quatre étudiants diplômés

pour leur permettre de participer à une école d’été espagnole

en astrobiologie. Cette activité d’une semaine, intitulée

« L’exploration de Mars : dévoilement d’une planète habitable »

a aussi reçu un soutien financier de l’Institut d’astrobiologie

de la NASA, du Centre espagnol d’astrobiologie, de l’Agence

spatiale européenne, de la Harvard Origins of Life Initiative et

de l’Université internationale Menendez Pelayo (Espagne).

Des chercheurs recevant un soutien financier du ministère

de l’Éducation, de la Culture, des Sports, de la Science et

de la Technologie du Japon et du programme Matériaux

quantiques de l’ICRA ont participé à une réunion conjointe

sur les « Nouveaux états de la matière induits par frustration »,

tenue à Vancouver. On a compté 55 participants à cette

activité, y compris 30 chercheurs du Japon, neuf membres

de programmes de l’ICRA, six étudiants ou stagiaires

postdoctoraux, et dix conférenciers et invités du Canada,

des États-Unis et d’Europe.

Engagement international

Le programme Institutions, organisations et croissance s’est

réuni à Milan, en Italie. La Fondazione Eni Enrico Mattei,

un établissement de recherche sans but lucratif qui se

consacre à l’étude du développement durable et de la

gouvernance mondiale a cocommandité la réunion.

À l’automne 2010, Pekka Sinervo, vice-président principal

à la recherche, s’est rendu en mission au Japon et à

Singapour. Après avoir participé au 7e Forum annuel

sur la science et la technologie dans la société, tenu à

Kyoto, il a passé deux jours à Tokyo pour rencontrer des

représentants des principaux organismes japonais de

financement et de l’Institut de recherche RIKEN, ainsi que

des chercheurs de l’ICRA basés au Japon. Le professeur

Sinervo a ensuite passé une journée à Singapour pour

se rendre chez A*STAR, l’organisme subventionnaire de

la recherche avancée du pays, et à l’Université nationale

de Singapour. L’ICRA travaille maintenant à tisser des

relations et des collaborations à long terme avec ces

chercheurs et ces organisations.

Les chercheurs de l’ICRA

sont basés dans

16 PAYS.

Depuis 1982, 68 membres de

programmes ont été recrutés au Canada

en provenance de l’étranger.

44 %

des chercheurs de l’ICRA sont

basés à l’étranger.

Les chercheurs de l’ICRA ont pour port

d’attache 103 établissements de par le

monde. De ce chiffre, 30 établissements

se trouvent au Canada.

29

L’ICRA comprend que la formation de jeunes chercheurs

exceptionnels est essentielle à la création d’une communauté

de recherche solide et dynamique. À cette fin, l’Institut

favorise le perfectionnement de la prochaine génération de

chefs de file de la recherche au Canada et à l’étranger par

l’entremise de son Académie des Boursiers juniors, ainsi

que par la tenue d’écoles d’été et d’hiver sur la recherche

avancée destinées aux étudiants diplômés et aux stagiaires

postdoctoraux. En outre, l’ICRA favorise une culture de

collaboration entre les membres de programmes distingués

et les chercheurs en début de carrière, et procure un soutien

financier significatif à la génération montante de chercheurs

de classe mondiale

A C A D É M I E D E S B O U R S I E R S J U N I O R S

Cette année a marqué la première promotion des Boursiers

juniors de l’ICRA au sein de l’Académie des Boursiers

juniors; les premiers dix anciens ont tous trouvé un poste

à titre de professeur subalterne dans une université ou de

chercheur à plein temps.

Les deux premières années, les Boursiers juniors font partie

intégrante d’un des douze programmes de recherche de

l’ICRA et participent aux réunions régulières de programmes.

Cette exposition précoce à l’environnement multidisciplinaire

de l’ICRA et la possibilité de travailler en collaboration étroite

avec certains des plus grands chercheurs de leur domaine

influencent profondément leur cheminement de carrière.

Soutenir les chercheurs en début de carrière

Après la fin de leur mandat à l’Académie, on invite les

Boursiers juniors à poursuivre leur engagement à titre

d’Anciens et à participer aux réunions annuelles de

l’Académie. Cet engagement continu permet de prolonger

leur exposition à la culture de collaboration de l’ICRA et

d’étoffer d’autant plus les liens formant une communauté

durable de pairs.

Ce programme de bourses prestigieux attire certains des

meilleurs chercheurs en début de carrière au monde au

profit de l’ICRA. Au cours de l’année, plusieurs participants

ont reçu des prix en reconnaissance de leur excellence :

Ryan Adams a reçu le prix du meilleur article à l’occasion

de la Conférence internationale sur l’intelligence artificielle

et les statistiques 2010; Dave Donaldson a reçu le prix

de la meilleure dissertation pour jeunes économistes de

l’Organisation mondiale du commerce 2010 (ex aequo pour

la première place); Krister Shalm a obtenu une bourse

postdoctorale du CRSNG; et Matt Weirauch a obtenu une

bourse postdoctorale des IRSC.

1689

étudiants diplômés et stagiaires

postdoctoraux participent à un

programme de mentorat dispensé

par des chercheurs de l’ICRA.

Les Boursiers juniors lors de leur plus récente réunion

en avril 2011.

30

É C O L E S D ’ É T É E T D ’ H I V E R

Trois programmes de l’ICRA – Nanoélectronique, Calcul

neuronal et perception adaptative et Matériaux quantiques –

organisent régulièrement des écoles d’été à l’intention des

étudiants diplômés et stagiaires postdoctoraux de leurs

membres. Les étudiants organisateurs choisissent des

thèmes d’avant-garde et invitent des membres du programme

et d’autres personnes à donner des conférences sur les

fondements de ces sujets. On tient souvent les écoles juste

avant une réunion de programme afin que les étudiants

soient bien renseignés et en mesure de comprendre les

propos exprimés lors de la réunion. L’Institut est aussi un

cocommanditaire régulier de l’École d’été canadienne en

informatique quantique et de la Conférence canadienne des

étudiants en informatique quantique, tenues annuellement.

École d’été canadienne en informatique quantique 2011

Qui plus est, en avril 2011, l’Institut a organisé une

école d’hiver conjointe regroupant les programmes

Nanoélectronique, Informatique quantique et Matériaux

quantiques, à Whistler (Colombie-Britannique). L’école

d’hiver avait pour objectif de tisser des liens entre les

programmes et d’explorer de nouveaux développements en

« matériaux quantiques, nanostructures et information ».

Les étudiants organisateurs choisissent

des thèmes d’avant-garde et invitent des

membres du programme et d’autres

personnes à donner des conférences sur

les fondements de ces sujets.

31

Les chercheurs de l’ICRA s’engagent à créer un avenir meilleur pour

le monde en partageant leurs connaissances avec les gouvernements,

le milieu des affaires, l’industrie, les organisations internationales et

les professionnels pour garantir le maximum de résultats possibles.

STIMULER

L’INNOVATION

32

B Â T I R L A R É S I L I E N C E E N T E M P SD E C R I S E

En novembre 2010, en collaboration

avec le Hennick Centre for Business

and Law de l’Université York, l’ICRA

a tenu un séminaire sur la façon

dont les organisations composent

avec les crises et tentent de les gérer.

Le professeur Daniel Diermeier,

Boursier du programme Institutions,

organisations et croissance de l’ICRA a fait une allocution sur

le sujet. Cette présentation a eu lieu juste avant la publication

de son récent ouvrage, Reputation Rules.

Ses propos ont mis l’accent sur des questions clés de l’heure :

Quand la société Lehman Brothers a fait faillite, était-ce à

cause d’une mauvaise gestion des risques d’entreprise ou

d’une mauvaise gestion de crise, ou les deux? La société BP

s’était-elle bien préparée à la crise causée par la fuite du puits

Macondo dans le golfe du Mexique?

Le séminaire public a compté 150 participants. Parmi les

autres membres du groupe d’experts, notons : l’honorable

Kevin Lynch, vice-président de BMO Groupe financier et Tiff

Macklem, premier sous-gouverneur de la Banque du Canada.

Activités de mobilisation du savoir

I N F L U E N C E D E S P R E M I È R E S E X P É R I E N C E S S U R L A S A N T É A U L O N G C O U R S

En mars 2011, le professeur Clyde

Hertzman, Boursier de l’ICRA

et membre des programmes

Développement cérébral et biologique

fondé sur l’expérience et Sociétés

réussies, a fait une brève allocution

à des dirigeants d’organisations

publiques et privées responsables

de la prestation de soins de santé et de services sociaux

à l’occasion d’une réunion tenue en partenariat avec la

Société royale du Canada. Le professeur Hertzman a

parlé de données qui démontrent maintenant que les

toutes premières expériences d’une personne jouent

un rôle déterminant sur la santé physique et mentale,

et sur le développement adaptatif tout au long de la vie.

Plus spécifiquement, les expériences des enfants d’âge

préscolaire définissent les vulnérabilités développementales

qu’ils devront surmonter afin de devenir de bons élèves

et des membres productifs de la population active. Les

investissements dans le développement pendant la petite

enfance ont un taux de rendement d’environ 10 pour 1,

mais leur déploiement doit se faire avec l’ensemble adéquat

d’interventions coordonnées.

Cette année, les chercheurs

de l’ICRA ont publié

2498 ARTICLES.

De ce nombre, 14 % ont été écrits en collaboration par au

moins deux chercheurs de l’ICRA.

33

Nous comptons sur la générosité des membres de la communauté

de l’ICRA, dont les conseils et les dons contribuent à faire de ce

pays le havre intellectuel de certains des plus grands penseurs de la

recherche avancée collaborative au monde.

ICRA

RENSEIGNEMENTS FINANCIERS ET BIENFAITEURS

34

SURVOL DE LA SITUATION FINANCIÈRE2010-2011Les renseignements financiers suivants constituent l’état des résultats d’exploitation

pour l’exercice terminé le 30 juin 2011. Figurent aussi des diagrammes à secteurs

illustrant la ventilation des produits issus des secteurs privés et publics et la façon

dont les fonds de l’Institut ont été dépensés.

Particuliers 9 %

Fondations 7 %

Sociétés 7 %Revenu de placements 6 %

Gouvernement de la Colombie-Britannique 15 %

Gouvernement de l’Ontario 15 %

Gouvernement de l’Alberta 4 %

Gouvernement du Canada 37 %

PRODUITS

4 % Fonds annuel, 5 % Campagne de mobilisation de fonds

35

Programmes de recherche

Leadership enrecherche en débutde carrière

Soutien auxprogrammesde rechercheCommunications

Avancement

Gouvernance etadministration

CHARGES

Recherche81 %

Non liées auxprogrammes

19 %

Alberta 5 %

Colombie-Britannique 23 %

Ontario 34 %

Québec 14 %

International 21 %

Autres provinces 3 %

VENTILATION GÉOGRAPHIQUEDU FINANCEMENT DE LA RECHERCHE

36

2011 2010

Produits

Gouvernement

Fédéral 5 000 000 5 000 000

Provincial 4 600 000 6 555 000

9 600 000 11 555 000

Secteur privé

Campagne annuelle 2 591 749 2 670 238

Campagne de mobilisation de fonds 487 000 -

Commandites - 206 000

Revenu de placements 799 272 (781 865)

Produits totaux 13 478 021 13 649 373

Charges

Programmes

Programmes actifs, charges directes 10 741 103 9 937 987

Programmes actifs, charges de soutien 2 689 622 2 603 874

13 430 725 12 541 861

Charges non liées aux programmes 3 130 845 3 196 080

Charges totales 16 561 570 15 737 941

Insuffisance des produits sur les charges (3 083 549) (2 088 568)

ÉTAT DES RÉSULTATS D’EXPLOITATION(NON AUDITÉ)

Exercice terminé le 30 juin 2011

Pour consulter l’intégralité des états financiers, veuillez aller au www.icra.ca/etats-financiers.

37

Je suis emballé de faire partie d’une institution canadienne

couronnée de succès qui se consacre à la réflexion et à la

découverte. Fraser Mustard, président fondateur de l’ICRA,

m’a fait découvrir l’Institut il y a plus de vingt ans. Nous

étions tous deux engagés à bâtir l’excellence en recherche

avancée au Canada et à favoriser les chercheurs canadiens

de talent. Aujourd’hui, je suis honoré de faire partie d’une

organisation qui est restée fidèle à sa vision d’origine et qui

compte tant de réalisations.

Depuis vingt ans, la communauté de recherche du Canada

a accumulé bien des réalisations remarquables. Selon moi,

elle a commencé à renverser l’« exode des cerveaux », cette

tendance des brillants jeunes cerveaux canadiens à faire

carrière à l’étranger. C’est un problème dont je me soucie

depuis longtemps et je crois que nous devons continuer à

déployer des efforts pour attirer et appuyer nos plus grands

chercheurs.

Renverser l’exode des cerveaux

En tant que fier Canadien, le soutien

que j’offre à l’ICRA vise à attirer les

meilleurs chercheurs du monde au

Canada et à maintenir en poste ceux

qui s’y trouvent déjà.

Le Cercle lunaire de l’ICRA –

groupe de donateurs qui ont

fait des dons à vie totalisant

100 000 dollars ou plus – compte

111 MEMBRES.

14 123 $ : le don moyen du secteur

privé au profit de l’ICRA

en 2010-2011.

Voilà pourquoi l’ICRA me donne vraiment espoir. Je

suis d’un grand optimisme quand je pense à toutes les

personnes que l’ICRA maintient en poste au Canada en

leur permettant de poursuivre leurs explorations au pays

et d’entretenir des liens avec les plus grands cerveaux du

monde. En outre, l’ICRA a contribué à la venue de plus de

60 chercheurs au Canada en provenance de l’étranger.

Ce travail est essentiel au renforcement des universités

canadiennes. En attirant et en maintenant en poste de

jeunes cerveaux talentueux, nous réalisons un puissant

investissement dans l’avenir du Canada.

C’est un plaisir de faire partie d’une communauté

aussi visionnaire et florissante de personnes au grand

dévouement.

Peter BentleyDonateur de l’ICRA et membre du conseil d’administration

PROFIL D’UN DONATEUR

38

CERCLE LUNAIRE DE L’ICRALe Cercle lunaire se compose d’un groupe prestigieux de particuliers et d’organisations qui ont fait des dons à vie

totalisant 100 000 dollars ou plus au profit de l’ICRA (selon la valeur des dons en date du 30 juin 2011). Le Cercle

lunaire s’inspire de la Société lunaire des années 1760 – un groupe de philosophes, de gens d’affaires, de scientifiques

et d’expérimentateurs qui se rencontraient les soirs de pleine lune pour partager et discuter d’idées à l’occasion de

longs dîners. Par sa collaboration, ce groupe est devenu le catalyseur de la révolution industrielle.

50 millions de dollars ou plusGouvernement du CanadaGouvernement de l’Ontario

10 millions de dollars ou plusGouvernement de la Colombie-Britannique

4 millions de dollars ou plusGouvernement de l’AlbertaRBC Groupe financier(un donateur anonyme)

2 millions de dollars ou plusBMO Groupe financierFondation de la famille J.W. McConnell Financière Manuvie

1 million de dollars ou plusCanadien Pacifique LimitéeCIBCGeneral Motors du Canada LimitéeGouvernement du QuébecDr Gerald G. HatchJerry et Geraldine HeffernanFondation Henry White Kinnear Inco LtéeFondation Ivey LAC Minerals LimitéeFondation Lawson Fondation Max Bell MD RoboticsPower Corporation du CanadaFondation R. Howard Webster Banque ScotiaGroupe Banque TD Xstrata

500 000 $ ou plusAlcan Inc.Fondation Arthur J.E. Child Fondation caritative Atkinson Bell Canada EntreprisesCN

500 000 $ ou plus (suite)Dofasco Inc.Fondation canadienne Donner George A. FierhellerSuccession de Beryl M. IveyRichard W. et Donna IveyBruce H. MitchellFondation Molson Pétro-CanadaShell Canada LimitéeFondation de la famille T.R. Meighen (un donateur anonyme)

200 000 $ ou plusJames C. BailliePeter BentleyThe Bowring Group LimitedFondation CRB John et Gay EvansFondation Flair Margaret et Jim FleckGeorge Weston LimitéeGerdeau AmeristeelGouvernement du ManitobaGouvernement du Nouveau-BrunswickGreat-West, London Life, Canada-Vie, compagnies d’assurance-vie Fondation Harold Crabtree Beland H. HonderichHydro OneFondation John Dobson Michael M. et Sonja KoernerMacMillan Bloedel Ltd.Margaret et Wallace McCainFondation McLean Placer Dome Inc.Famille John et Barbara Poole Precarn IncorporatedTexas Industries, Inc.Richard H. TomlinsonThe Toronto StarFondation W. Garfield Weston (trois donateurs anonymes)

100 000 $ ou plusAlberta Research CouncilFondation Alva Andrés Wines Ltd.Fiducie caritative Auld Cedar John et Mary BarnettBill BlundellCanadian Technion SocietyCanfor CorporationGroupe CGI Inc.Fondation Chawkers Purdy Crawford Bruno DucharmeGénérale électrique du Canada Inc.Fondation caritative George Cedric Metcalf Banque HSBC CanadaCompagnie Pétrolière Impériale LtéeInstitut de recherche sur le travail et la santéRichard M. IveyJoseph E. Seagram and Sons, Inc.Liberty HealthBanque nationale du Canada et Financière Banque NationaleConseil de recherches en sciences naturelles et en génie du CanadaGilles et Julia OuellettePricewaterhouseCoopers LLPFondation Rockefeller Sandra et Joseph RotmanFondation de la famille S.M. Blair Financière Sun Life CanadaSuncor Energy Inc.Allan R. et Shirley I. TaylorTELUS CorporationTorys LLPFondation Walter et Duncan Gordon Alfred G. WirthFonds de la famille Young de la Fondation communautaire de Hamilton(deux donateurs anonymes)

L’ICRA tient aussi à remercier Les Aliments Maple Leaf de leur soutien.

39

25 millions de dollarsGouvernement du Canada*

10 millions de dollarsGouvernement de la

Colombie-Britannique*

4 millions de dollarsGouvernement de l’Ontario*

2 millions de dollarsRichard W. et Donna Ivey*

(un donateur anonyme)

1 000 000 $ - 1 999 999 $Gouvernement de l’Alberta*

BMO Groupe Financier*

Fondation Lawson*

(un donateur anonyme)

500 000 $ - 999 999 $Fondation caritative Ira Gluskin

et Maxine Granovsky Gluskin*

Succession de Beryl M. Ivey

Fondation RBC*

50 000 $ - 99 999 $Fondation Liz et Tony Comper*

N. Murray et Heather Edwards*

PricewaterhouseCoopers LLP*

Gerard J. Protti

Fondation de la famille Lawrence

et Judith Tanenbaum

Fondation W. Garfield Weston*

25 000 $ – 49 999 $Canada Colors and Chemicals Limited

Fondation McLean*

Kara M. Spence*

Fondation Wilson

10 000 $ - 24 999 $Pierre Fortin*

Thomas E. Kierans

Kara Palleschi*

Martha C. Piper

CERCLE DES VISIONNAIRESL’ICRA est extrêmement reconnaissant aux gouvernements, aux particuliers, aux fondations et

aux sociétés ci-dessous de leur soutien au long cours de la recherche avancée d’avant-garde sous

la forme de dons et de promesses de dons au profit de la campagne de mobilisation de fonds, de

promesses de dons pluriannuelles courantes et de legs.

200 000 $ - 499 999 $Fondation Max Bell

David A. Dodge

Anthony R.M. Graham*

Fondation Ivey*

Fondation Henry White Kinnear*

Power Corporation du Canada*

Banque Scotia*

100 000 $ - 199 999 $Fondation Alva

John et Mary Barnett

Peter J.G. Bentley*

Fondation Harold Crabtree*

Bruno Ducharme

Great West, London Life et Canada-Vie,

compagnies d’assurance-vie*

Chaviva M. Hošek*

Fondation Molson

Gilles et Julia Ouellette*

Barbara Stymiest*

George Weston Limitée*

40

DONATEURS DE L’ICRADONS REÇUS ENTRE LE 1ER JUILLET 2010 ET LE 30 JUIN 2011

L’ICRA tient à remercier les donateurs suivants de leur généreux soutien.

Cercle des chefs de file(100 000 $ ou plus)

Fondation Arthur J.E. Child*

Cercle des découvreurs(50 000 $ – 99 999 $)

Peter A. Allen

George A. Fierheller*

Fondation Flair*

Jerry et Geraldine Heffernan*

Richard W. et Donna Ivey*

Margaret et Wallace McCain*

Fondation caritative George

Cedric Metcalf

Bruce H. Mitchell*

Cercle des explorateurs(25 000 $ – 49 999 $)

Fonds de la famille Young de la

Fondation communautaire de Hamilton

Michael M. et Sonja Koerner

Cercle des bâtisseurs(10 000 $ – 24 999 $)

Fiducie caritative Auld Cedar

James C. Baillie*

Fondation Liz et Tony Comper*

H. Purdy Crawford*

Bruno Ducharme

Fondation caritative Ira Gluskin

et Maxine Granovsky Gluskin*

Anthony R.M. Graham*

Richard M. Ivey*

Sheryl et David Kerr*

Osler, Hoskin & Harcourt LLP*

Gilles et Julia Ouellette*

Allan R. et Shirley Taylor*

Alfred G. Wirth*

(un donateur anonyme)

Cercle des bienfaiteurs(5000 $ – 9999 $)

Frank Barker

Bill Blundell*

David W. Choi

David A. Dodge

Pierre Ducros*

Derek et Adrienne Fisher*

Doug et Ruth Grant*

Richard et Nancy Hamm*

Charles Hantho et Eileen Mercier*

Richard F. et Lois Haskayne*

John F. et Judith I. Helliwell*

Chaviva M. Hošek*

Suzanne Ivey Cook

Syd Jackson*

Vahan et Susie Kololian*

Robert W. Korthals*

Rémi Marcoux

Carol Mitchell et Richard Venn*

William et Meredith Saunderson

Ronald et Janet Stern

Fondation de la famille Trottier

Fondation William et Nancy Turner

(un donateur anonyme)

Cercle des réalisateurs(2500 $ – 4999 $)

Stuart J. Butts

Fondation Ralph et Roslyn Halbert

Patricia D.S. Jackson

John C. Madden*

Fondation de la famille Mauro Inc.*

Fondation Pirie

Gerard J. Protti

Fonds de la famille Rose de la Fondation

communautaire de Toronto

Pekka et Pat Sinervo

Kara M. Spence*

Douglas Steiner

Sunville Printco Inc.

Velan Inc.

Cercle des mécènes(1000 $ – 2499 $)

Michael Adams

Beverley Brennan*

Bruce et Mary Ann Burton*

Larry D. Clarke*

Ronald L. Cliff*

Stephen J. Donovan*

William Downe*

Rob Dowsett et Anne Folger*

James C. Duffield*

John T. Ferguson

Rebecca Finlay et Gordon Koch

Pierre Fortin*

Elizabeth Gerrits et Gordon Evans*

Heather Gordon*

H. Donald Guthrie*

F. David A. Hartwick*

Lionel P. Hurtubise

Jessica Kamphorst et Alex Whitehead

Michèle Lamont et Frank Dobbin

Lorraine et Claude Lamoureux*

J. Spencer Lanthier*

David Laprise*

Michael Mackenzie*

John et Maggie Mitchell

Nancy’s Very Own Foundation

Kara Palleschi*

Michael E.J. Phelps

Martha C. Piper

Gail Regan*

Mel Silverman*

Walter Stewart and Associates

Louis Taillefer

Toronto Region Research Alliance

(deux donateurs anonymes)

41

Cercle des partisans(500 $ – 999 $)

Jonathan Arac

Sandy Auld MacTaggart

Harry Baumann*

L’honorable Mauril Bélanger, député

George Bezaire

Fonds caritatif de la famille Brooks

de la Fondation Aqueduct

William Buyers*

Paul G.S. Cantor

Wendy M. Cecil

Connell Limited Partnership

James A. Coutts

Anne et Stefan Dupré*

Dre Reva Gerstein, C.C., O. Ont.*

Peter A. Hall

Russell Hiscock

Son excellence, le très honorable

David L. Johnston*

George Kirczenow*

David H. Laidley, FCA

Jennifer Mauro

Aimee Park

Huntington Sheldon

Hugo F. et Elizabeth G. Sonnenschein

Marnie A. Spears*

Margaret Soden Strus

Doug Todgham*

Fondation Trudeau

Dr Allan A. Warrack

Susan Waterfield*

Anne C. Wettlaufer

Hugh R. Wilson et Frances Wilkinson

Rose Wolfe

(un donateur anonyme)

Cercle des amis(100 $ – 499 $)

Ana D’Avila

Patricia Baird*

Ronald G. Barr

Patchen Barss

Dennis Bennie

Amy Cook

Marcel Côte

Stefanie Crispino

Marie Day

Lesley Evans*

Jack L. Frankel

Sony Dhillon et Tunji Giwa

Joseph Glaister*

John Godfrey

Dr David Goldbloom et

Dre Nancy Epstein

Dre Rose Goldstein

David et Annette Grier*

B. Heinrich

Nancy Howe

Hae-Young Kee

Carol Kirsh*

Lee et Michelle Kump

Eva Kushner

Will Kymlicka

Jack Laidlaw

Scott et Sara Lamb*

Margaret Lefebvre

Dean Levitt

John Macaulay

May Maskow*

Donald McQ Shaver

Simon Miles*

Jatin Nathwani*

Cercle des amis (suite)Fiona Nelson

Alison L. Palmer

Margaret Phillips*

Sylvia Pivko

E. Courtney Pratt

Donald S. Rickerd

André Saumier

Dorothy Shoichet

T. Ann Smiley*

Ann Swidler

Laurent Taillefer

Michèle Thibodeau-Deguire*

Mark A. Weisdorf

Hugh Wright

Dorothy Z. McDonald

(cinq donateurs anonymes)

L’ICRA tient aussi à remercier

Les Aliments Maple Leaf* de

leur soutien.

*donateurs qui ont fait un don

pendant cinq années consécutives

ou plus.

Si vous avez des questions sur

cette liste ou si vous désirez

modifier la mention de votre

don, veuillez communiquer

avec Jennifer Wlodarczyk au

(416) 971-4886 ou au

[email protected].

42

GOUVERNEMENT

L’ICRA désire remercier les représentants des gouvernements fédéral et

provinciaux suivants de leur investissement dans l’excellence mondiale

de l’ICRA en recherche et en innovation.

Gouvernement du Canada :

Le très honorable Stephen Harper, Premier ministre

L’honorable James M. Flaherty, Ministre des Finances

L’honorable Christian Paradis, Ministre de l’Industrie et ministre d’État (Agriculture), Industrie Canada

L’honorable Gary Goodyear, Ministre d’État (Sciences et Technologie), Industrie Canada

Gouvernement de l’Ontario :

L’honorable Dalton McGuinty, Premier ministre

L’honorable John Milloy, Ministre de la Formation et des Collèges et Universités

L’honorable Glen R. Murray, Ministre de la Recherche et de l’Innovation

Gouvernement de la Colombie-Britannique :

L’honorable Christy Clark, Premier ministre

L’honorable Michael de Jong, Ministre de la Santé

Gouvernement de l’Alberta :

L’honorable Alison Redford, Première ministre

L’honorable Greg Weadick, Ministre de l’Enseignement postsecondaire et de la Technologie

Gouvernement du Québec :

Monsieur Jean Charest, Premier ministre

Monsieur Clément Gignac, Ministre du Développement économique, de l’Innovation et de l’Exportation

43

CONSEIL D’ADMINISTRATION2010-2011

David Dodge(Président)

Ancien gouverneur

Banque du Canada

Ottawa, Ontario

Chaviva HošekPrésidente et chef de la direction

ICRA

Toronto, Ontario

Bruce H. Mitchell(Vice-président)

Président et chef de la direction

Permian Industries Limited

Toronto, Ontario

Martha C. Piper(Vice-présidente)

Présidente du conseil d’administration

Institut national de nanotechnologie

Edmonton, Alberta

Richard W. Ivey (Président sortant)

(Président du comité de gouvernance)

Président et chef de la direction

Ivest Corporation

Toronto, Ontario

Peter J.G. BentleyDirecteur et président émérite

Canfor Corporation

Vancouver, Colombie-Britannique

David ChoiPrésident et chef de la direction

Royal Pacific Realty

Vancouver, Colombie-Britannique

Anthony F. Comper(Président du comité d’audit et des

finances)

Président et chef de la direction sortant

BMO Groupe Financier

Toronto, Ontario

Bruno DucharmePrésident

TIW Capital Partners

Londres, R.-U.

Pierre DucrosPrésident

P. Ducros & Associés

Montréal, Québec

George A. Fierheller(Président du comité de l’avancement

et des communications)

Président

Four Halls Inc.

Toronto, Ontario

Pierre FortinDépartement d’économie

Université du Québec à Montréal

Montréal

Anthony R. Graham(Président du comité de placements)

Président

Wittington Investments, Ltd.

Toronto, Ontario

Maxine Granovsky GluskinFiduciaire

Fondation caritative Ira Gluskin

et Maxine Granovsky Gluskin

Toronto, Ontario

Jacques LamarreConseiller stratégique

HeenanBlaikie LLP

Montréal, Québec

Frank O’DeaPrésident

O’Dea Management Limited

Ottawa, Ontario

Gilles G. OuellettePrésident et chef de la direction

Groupe gestion privée et

vice-président

BMO Nesbitt Burns

Toronto, Ontario

Gerard J. ProttiPrésident

Flint-Transfield Services

Calgary, Alberta

Hugo F. SonnenscheinPrésident émérite et

professeur distingué

Université de Chicago

Chicago, Illinois

Barbara StymiestAdministratrice de sociétés

Toronto, Ontario

Ilse TreurnichtPrésidente et chef de la direction

MaRS Discovery District

Toronto, Ontario

44

ADMINISTRATEURS ÉMÉRITES 2010-2011

Robin L. ArmstrongProfesseur émérite

Université de Toronto

Directeur général

College University Consortium

Council Secretariat

Toronto, Ontario

William R.C. Blundell Administrateur de sociétés

Toronto, Ontario

Robert ChurchProfesseur émérite

Université de Calgary

Propriétaire-exploitant

Lochend Luing Ranches

Airdrie, Alberta

Larry D. ClarkeVancouver, Colombie-Britannique

Sydney C. CooperPrésident

Toril Holdings

Président

Fondation Sydney et Florence Cooper

Toronto, Ontario

Evan V. ChrapkoChef de la direction

The Crystal Cougar Group of Companies

Edmonton, Alberta

Allan R. CrawfordPrésident

Allan Crawford & Associates

North Vancouver, Colombie-Britannique

David M. CulverAssocié fondateur

CAI Capital Corporation

Montréal, Québec

J. Stefan DupréAncien président et chef de la direction

ICRA

Toronto, Ontario

Fraser M. FellAvocat

Fasken Martineau DuMoulin

Toronto, Ontario

Reva GersteinToronto, Ontario

Hugh G. HallwardPrésident

Argo Construction Inc.

Montréal, Québec

Gerald G. HatchPrésident

Hatch Investments Ltd.

Toronto, Ontario

Gerald R. HeffernanPrésident

G.R. Heffernan & Associates

Toronto, Ontario

E. Sydney JacksonToronto, Ontario

Le très honorable David L. JohnstonMembre honoraire et

président émérite

ICRA

Gouverneur général et

commandant en chef du Canada

Ottawa, Ontario

Thomas E. KieransPrésident de séance et

vice-président

CRSH

Ottawa, Ontario

Peter C. MauriceAdministrateur de sociétés

London, Ontario

J. Fraser MustardPrésident fondateur

ICRA

Le réseau des fondateurs

Toronto, Ontario

Joseph A. PellerPrésident et directeur

Andres Wines Ltd.

Winona, Ontario

Bette M. StephensonToronto, Ontario

Allan R. TaylorChef de la direction retraité

RBC Groupe Financier

Toronto, Ontario

Douglas WrightPrésident émérite

Université de Waterloo

Waterloo, Ontario

45

CONSEIL CONSULTATIF 2010-2011

Peter A. AllenPrésident

Mercator Investments Ltd.

Toronto, Ontario

Patricia A. BairdProfesseure Killam distinguée émérite

Département de génétique médicale

Université de la Colombie-Britannique

Vancouver, Colombie-Britannique

Mona BandeenPrésidente et fiduciaire

Fondation de la famille S. M. Blair

Toronto, Ontario

William R.C. Blundell Ancien président

Financière Manuvie

Toronto, Ontario

Beverley BrennanSecrétaire générale et directrice

Philom Bios Inc.

Edmonton, Alberta

Angus A. BruneauPrésident

Bruneau Resources Management Ltd.

St. John’s, Terre-Neuve

Evan V. ChrapkoChef de la direction

The Crystal Cougar Group of Co’s.

Edmonton, Alberta

Purdy CrawfordAvocat

Osler, Hoskin & Harcourt LLP

Toronto, Ontario

John T. FergusonFondateur, président et

chef de la direction

Princeton Developments Ltd.

Edmonton, Alberta

James D. FleckPrésident

Fleck Management Services Ltd

Toronto, Ontario

Reva GersteinChancelière émérite

Université de Western Ontario

Toronto, Ontario

Allan E. GotliebConseiller juridique principal

Bennett Jones LLP

Toronto, Ontario

H. Donald GuthrieCassels, Brock & Blackwell LLP

Toronto, Ontario

Richard F. HaskaynePrésident

Haskayne and Partners

Calgary, Alberta

Gerald G. HatchPrésident

Hatch Investments Ltd.

Toronto, Ontario

Gerald R. HeffernanPrésident

G.R. Heffernan & Associates

Toronto, Ontario

David W. KerrPrésident exécutif

Noranda Inc.

Toronto, Ontario

Thomas E. KieransPrésident de séance et vice-président

CRSH

Ottawa, Ontario

Michael M. KoernerPrésident

Canada Overseas Investments Ltd.

Toronto, Ontario

Claude LamoureuxAncien président et chef de la direction

Régime de retraite des enseignantes et

enseignants de l’Ontario

Toronto, Ontario

L’honorable Margaret Norrie McCainToronto, Ontario

J. Robert S. PrichardPrésident

Torys LLP

Toronto, Ontario

C. William StanleyAncien chef de la direction

Fundy Communications Inc.

Rothesay, Nouveau-Brunswick

Bette M. StephensonAncienne députée et ministre

Gouvernement de l’Ontario

Toronto, Ontario

Allan R. TaylorPrésident et chef de la direction retraité

Banque Royale du Canada

Toronto, Ontario

Richard H. TomlinsonFondateur et ancien directeur

Gennum Corporation

Hamilton, Ontario

Milton K. WongPrésident

HSBC Placements (Canada) ltée

Vancouver, Colombie-Britannique

Victor L. YoungAncien président et chef de la direction

Fishery Products International

St. John’s, Terre-Neuve

46

Chaviva Hošek (Présidente)

Présidente et chef de la direction

ICRA

Jacques BeauvaisVice-recteur à la recherche

Université de Sherbrooke

Brian Cantwell Smith Faculté des sciences de l’information

Université de Toronto

Edward Cox Département de biologie moléculaire

Université Princeton, États-Unis

Natalie Davis Département d’histoire

Université de Toronto

Pierre Fortin Département d’économie

Université du Québec à Montréal

Wlad Godzich Département de littérature

Université de la Californie à Santa Cruz

États-Unis

Digvir JayasVice-président, recherche

Université du Manitoba

W. John McDonald Département de physique

Université de l’Alberta

Arnold Naimark Directeur

Centre pour l’avancement de la médecine

Université du Manitoba

Susan Pfeiffer Département d’anthropologie

Université de Toronto

Adel Sedra Doyen, Faculté de génie

Université de Waterloo

Stephen J. Toope

Président et vice-chancelier

Université de la Colombie-Britannique

D. Lorne Tyrrell Département de microbiologie et

d’immunologie médicales

Université de l’Alberta

CONSEIL DE RECHERCHES2010-2011

47

DIRECTEURS DES PROGRAMMES2010-2011

Biodiversité microbienne intégrée

Patrick Keeling

Université de la Colombie-Britannique

Département de botanique

Calcul neuronal et perception adaptative

Geoffrey Hinton

Université de Toronto

Département d’informatique

Cosmologie et gravité

Dick Bond

Université de Toronto

Institut canadien d’astrophysique théorique

Développement cérébral et biologique fondé sur l’expérience

Tom Boyce

Université de la Colombie-Britannique

Human Early Learning Partnership

Marla Sokolowski

Université of Toronto

Département de biologie

Évolution du système terrestre

Jerry Mitrovica

Université Harvard

Département de sciences terrestres

et planétaires

Informatique quantique

Ray Laflamme

Université de Waterloo

Institut de calcul quantique

Institutions, organisations et croissance

Elhanan Helpman

Université Harvard

Département d’économie

Université de Tel-Aviv

École d’économie Eitan Berglas

Interactions sociales, identité et mieux-être

George Akerlof

(lauréat d’un prix Nobel)

Université de la Californie à Berkeley

Département d’économie

John Helliwell

Université de la Colombie-Britannique

Département d’économie

Matériaux quantiques

Louis Taillefer

Université de Sherbrooke

Département de physique

Nanoélectronique

Peter Grütter

Université McGill

Département de physique

Réseaux génétiques

Brenda Andrews

Université de Toronto

Centre Terrence Donnelly de recherche

cellulaire et biomoléculaire

Sociétés réussies

Peter Hall

Université Harvard

Centre d’études européennes

Michèle Lamont

Université Harvard

Département de sociologie

48

L’Institut canadien de recherches avancées a besoin

du soutien de gens comme vous. Joignez-vous à

notre communauté et aidez le Canada à être un chef

de file de la création de connaissances qui élargissent

avec audace les possibilités humaines.

Grâce à votre soutien, nous pouvons étudier des questions

fondamentales et complexes qui peuvent améliorer la santé

humaine et l’environnement, bâtir des sociétés plus fortes,

inventer de nouvelles technologies et découvrir notre univers.

Nous réunissons les plus brillants chercheurs du monde

issus d’une foule de disciplines et nous leur offrons la liberté

nécessaire pour transcender la pensée traditionnelle.

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