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  • 7/24/2019 rhs_0151-4105_1984_num_37_2_2019

    1/3

    Revue d'histoire des sciences

    Pierre Pellegrin, La classification des animaux chez Aristote. Statutde la biologie et unit de l'aristotlisme

    Citer ce document Cite this document :

    Pierre Pellegrin, La classification des animaux chez Aristote. Statut de la biologie et unit de l'aristotlisme. In: Revue d'histoire

    des sciences, tome 37, n2, 1984. pp. 176-177.

    http://www.persee.fr/doc/rhs_0151-4105_1984_num_37_2_2019

    Document gnr le 01/10/2015

    http://www.persee.fr/collection/rhshttp://www.persee.fr/doc/rhs_0151-4105_1984_num_37_2_2019http://www.persee.fr/doc/rhs_0151-4105_1984_num_37_2_2019http://www.persee.fr/doc/rhs_0151-4105_1984_num_37_2_2019http://www.persee.fr/doc/rhs_0151-4105_1984_num_37_2_2019http://www.persee.fr/doc/rhs_0151-4105_1984_num_37_2_2019http://www.persee.fr/doc/rhs_0151-4105_1984_num_37_2_2019http://www.persee.fr/doc/rhs_0151-4105_1984_num_37_2_2019http://www.persee.fr/doc/rhs_0151-4105_1984_num_37_2_2019http://www.persee.fr/collection/rhshttp://www.persee.fr/
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    2/3

    176

    Revue

    d Histoire

    des

    Sciences, 1984, XXXVII/2

    aussi, Coleridge intgre posie, science et philosophie dans toute son uvre.

    Riche,

    touffue, bouillonnante

    mme, cette

    uvre,

    dont

    une

    grande partie est

    encore

    indite, comporte, outre de nombreux pomes, des

    essais

    philosophiques

    sur l interprtation

    du monde o les phnomnes physico-chimiques, biologiques

    et

    psychologiques

    sont

    l objet

    de

    rflexions

    et

    de

    tentatives

    de

    systmatisation.

    Le

    travail de T. H. Levere s appuie

    sur

    des

    documents prcis,

    en particulier

    de nombreux manuscrits indits, dont

    il propose une

    analyse

    minutieuse

    et

    intelligente qui replace la pense de

    S. T. Coleridge

    dans les

    milieux scientifiques

    anglo-saxons o

    elle a

    trouv son panouissement.

    Un

    tel

    sujet

    serait

    difficile, voire

    impossible traiter dans

    le

    monde

    scientifique

    et

    littraire franais de la mme

    poque.

    Gay-Lussac (1778-1850),

    physico chimiste

    contemporain de Davy, qui a travaill

    sur

    les mmes

    sujets

    et

    parfois

    en

    rivalit avec lui, n a aucun lien avec

    les

    potes franais

    du

    moment comme

    Lamartine ou Vigny,

    comparable

    ceux

    qui unissaient Davy

    et

    Coleridge. Seule

    peut-tre,

    la

    personnalit

    d Ampre, mathmaticien

    et physicien,

    mais aussi

    philosophe de

    la

    nature

    et

    pote ses

    heures,

    pourrait,

    de

    ce

    point

    de vue,

    tre prise en considration.

    Historien de la chimie, connaissant

    bien

    la philosophie allemande et la posie

    romantique,

    l auteur

    a utilis

    au maximum

    ses

    connaissances

    dans

    ces

    trois

    domaines

    pour

    crire un

    ouvrage

    de

    valeur.

    Son

    style,

    par

    la

    richesse

    littraire

    de la

    langue employe, droutera

    peut-tre parfois

    le lecteur francophone

    qui

    sera

    toutefois

    rcompens de son

    effort

    par

    l enrichissement

    de

    connaissances

    que lui

    apportera

    l ouvrage

    de

    T.

    H. Levere.

    Michelle

    Goupil.

    Pierre

    Pellegrin, La classification

    des animaux

    chez

    Aristote. Statut

    de la

    biologie

    et

    unit de l aristotlisme,

    Paris,

    Les

    Belles

    Lettres,

    1982,

    13

    X 20 cm, 220

    p.

    Collection

    d Etudes

    anciennes ).

    Qu on l appelle

    taxinomie

    ou taxonomie, ou

    encore cladistique, la

    classification

    des tres

    vivants

    est toujours d actualit. Et les

    historiens

    des sciences ne

    cessent

    d interroger les textes

    pour

    dcouvrir l origine

    du classement

    des

    animaux

    selon leurs ressemblances. De nombreux passages du corpus aristotlicien

    fournissent cet gard des documents d une

    valeur exceptionnelle.

    Leur

    consult t ion se trouve facilite

    par

    les travaux philologiques dont les traits

    scientifiques d Aristote

    ont

    t

    l objet depuis quelques dcennies

    et qui commencent

    porter

    leurs fruits. Aussi

    voit-on

    se multiplier les tudes sur la classification

    des

    animaux

    chez Aristote.

    Celle

    que

    vient

    de

    publier

    P.

    Pellegrin

    mrite

    coup

    sr d occuper

    une

    place de choix.

    L auteur

    a

    une connaissance complte et

    sre

    de l uvre

    d Aristote, comme

    il

    l a dj

    montr

    dans l tude remarque qu il

    a

    rcemment

    consacre

    Division et syllogisme

    chez Aristote,

    dans la Revue

    philosophique (1981, n 2, p. 169-187). Le prsent ouvrage,

    comme

    l indique

    clairement

    le sous-titre Statut

    de la biologie et unit de l aristotlisme, n a

    pas

    pour but de dresser un tableau complet

    et

    dtaill de la classification des

    animaux

    chez

    Aristote. Ce tableau

    a

    dj t fait plus

    ou

    moins bien

    par

    d autres.

    L auteur

    n y revient donc pas. Mais il examine

    un

    problme qu avaient

    laiss

    de ct la plupart de ceux qui ont tudi cette classification,

    savoir

  • 7/24/2019 rhs_0151-4105_1984_num_37_2_2019

    3/3

    Analyses

    d ouvrages 177

    le rle qu elle joue dans

    la philosophie d Aristote et la

    valeur qu on

    doit

    lui

    attribuer. Sur

    ces

    deux

    points, le livre de P. Pellegrin apporte une rponse

    prcise

    et,

    semble-t-il,

    dfinitive. L auteur part

    d une

    constatation qui parat

    dsormais

    vidente,

    c est que,

    chez

    Aristote,

    les

    textes

    classificateurs

    ne

    sont

    pas

    taxinomiques

    :

    Loin de

    distribuer les

    animaux dans

    les cases d une

    construction unique

    et

    fixe,

    ils ne sont

    que

    des mises en ordre conjoncturelles qui

    adaptent

    leur

    extension et

    leur rigueur

    aux ncessits de l expos en cours

    (p. 141). La

    dmonstration

    est faite partir de

    textes emprunts

    non seulement

    aux

    traits biologiques, dont l auteur souligne

    pour

    chacun le sens et la porte,

    mais aussi

    d autres

    ouvrages

    comme la

    Mtaphysique

    ou la Politique.

    Les

    prcisions qui sont apportes

    permettent

    de mieux comprendre l enthousiasme de

    Cuvier

    l gard

    d Aristote,

    et

    de

    prciser la place et le

    rle de

    la

    taxinomie

    traditionnelle dans l histoire de la

    biologie.

    La

    consultation

    de cet

    important

    ouvrage

    est facilite

    par un index des

    passages

    cits.

    Le lecteur

    dispose

    g lement

    d une bibliographie

    :

    il

    aurait

    t

    sans

    doute utile

    d y

    indiquer le

    nom

    des diteurs. Quant

    l ouvrage

    de

    J.

    B.

    Meyer,

    Aristoteles Thierkunde, etc.

    (Berlin,

    1855), signalons qu il a

    t

    rdit Francfort en 1969.

    Pierre Louis.

    Joseph

    S.

    Fruton, A Bio-bibliography for

    the

    History

    of

    the

    Biochemical

    Sciences since 1800,

    Philadelphia,

    American Philosophical

    Society, 1982,

    18 X 26 cm, xui-886

    p.

    C est

    un ouvrage

    de

    rfrence que

    chaque historien des sciences de

    la vie

    devrait

    avoir

    porte

    de

    la

    main.

    Sa

    nature

    de

    manuel bio-bibliographique

    ncessairement

    aride et sa

    perfection

    sont

    telles qu il nous

    parat

    impossible

    de faire un compte rendu qui, par sa longueur, rendrait justice aux

    peines

    et

    aux

    mrites de l auteur.

    Les

    objections

    critiques nous font

    dfaut et l loge est

    vite fait

    Joseph

    S. Fruton, professeur de biochimie

    Yale University,

    n est

    pas

    seulement

    un homme de laboratoire

    trs

    avis mais aussi un

    pdagogue illustre et

    un excellent historien des

    sciences,

    comme en tmoignent son manuel

    General

    Biochemistry et

    sa monographie historique

    Molecules

    and Life.

    Dans

    cette

    dernire il a analys avec rudition et perspicacit les

    rapports

    entre

    la chimie

    et

    la

    biologie

    depuis le dbut

    du

    xix sicle.

    La

    Prface du

    prsent

    ouvrage contient

    une

    tentative

    de

    dfinition

    et

    de

    prsentation des

    sciences biochimiques , faite de manire qu on puisse tenir

    compte

    des changements

    conceptuels

    pendant les deux derniers sicles

    et

    tout

    particulirement des tendances actuelles

    la formation des spcialits et

    l interdiscipUnarit.

    La critique

    historique

    dit

    Fruton

    des

    us

    et

    coutumes

    contemporains

    a

    t depuis

    longtemps

    une responsabilit

    majeure de

    l historien; elle est

    particulirement souhaitable dans le

    climat

    prsent

    de la

    recherche scientifique. Aprs

    avoir

    constat le

    peu

    d estime que

    la plupart

    des

    scientifiques

    ont pour

    l histoire des

    sciences et

    soulign les

    insuffisances

    de la

    trs grande majorit des matriaux biographiques aujourd hui disponibles, Fruton

    insiste sur l importance de l accs

    une

    information

    bio-bibliographique aussi