richard l'homme de "parfums d'autrefois"

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Richard l'homme de "parfums d'autrefois"

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Page 1: Richard l'homme de "parfums d'autrefois"
Page 2: Richard l'homme de "parfums d'autrefois"

2 5 janvier 2012No 579

Une publication de Ticket Magazine S.A.

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Frantz DUVAL

REDACTEUR EN CHEFStéphanie ANDRÉ(509) 3155-0331

SECRÉTAIRE DE RÉDACTION Marie-Brunette B. MAINSOURGaëlle C. ALEXIS

RÉDACTIONRosemond LORAMUSJoël FANFANWendy SIMONAceline RENEDimitry Nader ORISMAGilles FRESLET Duckenson LAZARDMyria CHARLESWinnie Hugot GABRIELTeddy Keser MOMBRUNPeguy Flore PIERRE

CRÉATION ARTISTIQUEResponsable graphiqueRéginald GUSTAVEResponsable photoFrédérick C. ALEXISPhotographesFrédérick C. ALEXISJames ALEXISFrançois LOUISJackson SAINT LOTHomère CARDICHONJules Bernard DELVAMoranvil MERCIDIEUFrancis CONCITE

Publicité: 3782-0905 / 3782-0893Rédaction: 3806-3717

C’EST LEUR ANNIVERSAIRE

Pour insertion, envoyez un sms au :

37 98 43 11Ou un courriel à :

[email protected]

Mercredi 4 janvierEdison Joseph (Animateur), Julia

Ormond (Actrice), Venia Julien, Michael Stipe (Chanteur), Mbri Piwo (Rappeur), Matt Frewer (Acteur), Arina Rivelino, Grace Bumbry (Chanteuse), Esther Jean Francois (Etudiante), Dyan Cannon (Ac-trice), Cherie Haiti, Floyd Patterson (Ath-lète), Don shula (Entraineur), Jesse White, Jane Wyman (Actrice), Sterling Holloway (Acteur).

Jeudi 5 janvierFabiola Léger (Manager), Deepika Padukone (Artiste), Junior Dorvil,

January Jones (Actrice), Sherlyne Castyl, Bradley Cooper (Acteur), Williams Régis, Marilyn Manson (Chanteuse), M Mixx Prodz (Beat maker/produc-teur), Jacques Georges, Pamela Sue Martin (Actrice), Diane Keaton (Actrice), Charlie Rose (Animateur), Alvin Ailey (Danseur/chorégraphe), Robert Duvall (Acteur).

Vendredi 6 janvierSusan Perabo (Scénariste), Darline Dieudonne, Nancy Lopez (Sportive),

Annette Sincère, Rowan Atkinson (Comédien), Wendy Surlin, Syd Barret (Musicien), Bonnie Franklin (Actrice), Loretta Young (Artiste), Danny Thomas (Acteur), Kahlil Gibran (Auteur), Tom Mix (Acteur).

Samedi 7 janvierJames Cardozo (Chanteur), Haley Bennet (Actrice), Fabiola Andre, Bi-

pasha Basu (Actrice), Asse Berlinda, Jeremy Renner (Acteur), Charles Herlan-de, David Yost (Acteur), Nicxon Digacin (Animateur), Nicolas Cage (Acteu), Katie Couric (Ani-matrice), David Caruso (Acteur), Kenny Loggins (Chanteur/com-positeur), Paul Revere (Artiste), Jean-Pierre Rampal (Musicien).

Dimanche 8 janvierEddy Morency (promoteur),

R.Kelly (Chanteur), Don Bendell (Auteur/poëte), France-suse Severe, Rap En Folie (Emission), France E. Joseph (Etudiante), Alex Moïse Valérius, David Bowie (Chanteur/Musicien), Robby Krieger (Musicien), Stephen Hawking (Auteur), Yvette Mi-mieux (Actrice).

C’est aussi leur anniversaireThurgot Theodat, Stanley

Rap’rocher, Jean Jhonson Testa-ment, Maxime Eugene, Witney Diamond Sejour, M-Lyssa Vil-brun, Beauvais Rocheta, Prince Lucas, Lynn Louis, Liancourtma-gazine Sa.

Pour insertion Phone: 3922-3006 . E-mail : [email protected]

Agenda du weekend

A propos … A propos …Fabiola D. Léger

née le 5 janvier

Bien que nous ayons toutes été élevées avec le « chak pen gen fwomaj yo », nous nous refusons toutefois de croire que l’on ne peut plaire à tout le monde. A part être trompées, être rejetées est la pire sensation pour nous autres femmes. Découvrir que le Jules sur lequel on a flashé n’est point intéressé est un anéantissement.

Il y a quelques mois, je suis sortie avec des copines. Elles ont toutes un copain, j’étais la seule célibataire ; ce qui leur donnait une mission : me trouver un homme à tout prix ! Vous parlez d’une mission ! Elles ont pratiquement choisi ma tenue, mes bijoux, ma coiffure, et même le sourire que je devais porter sur mon brillant à lèvres qui criait « embrassez-moi ! » En y repensant quel supplice !

Arrivées à la dite soirée, mes copines m’ont littéralement jetée dans les bras de Jo-nathan. Bel homme, bien mis, ayant toutes ses dents, et vu ses chaussures, une bonne situation. Le coup du siècle ! Les présentations faites, mes entremetteuses s’éclipsent, me laissant (toute roucoulante déjà)… Avec Jonathan, nous avons échangé les ba-nalités d’usage. Je scrutais ses yeux, je cherchais la foudre qui déclencherait le coup. Rien. Même pas une étincelle. Pour lui, c’était une rencontre commune. Je commen-çais alors à ressentir une gêne qui se transformait petit à petit en rage. Pourquoi ses pupilles ne se dilatent pas ? Pourquoi il ne me fait aucun compliment ? Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ?

Mesdames, nous ne pouvons pas plaire à tout le monde. En dépit de toutes nos bonnes volontés. L’adage se révèle véridique. Chak pen gen fwomaj yo. Il peut ne pas être « into you » ! Je sais que c’est extrêmement dur d’être de l’autre côté de la porte. D’être du lot des rejetées et mal aimées. Mais n’en faites pas une affaire personnelle. Combien de fois avons-nous rejeté des Jules malheureux ? Ecrasé comme un vieux cafard un autre transi d’amour… parce qu’il n’était pas notre type ?

Hommes ou femmes, nous avons tous fait face à un rejet à un moment ou à un autre. Et oui ! Cela ne s’accorde pas seulement aux hommes. Et je l’ai expérimenté de la manière la plus terrible : avec celui que je croyais, à première vue, qui serait finale-ment (oui… il y a pleins d’échantillons dans mon vieux placard) le bon !

Trop souvent nous autres femmes nous prenons les rejets comme une critique ou une indication d’une certaine infériorité. Cependant, à bien y repenser, ce n’est pas du tout négatif. Un homme qui nous fait comprendre clairement qu’on ne lui plaît pas nous fait une faveur, celle de ne pas gaspiller notre temps, de ne pas nous utiliser, alors que nous avons la chance de rencontrer celui qui sera totalement gaga de nous.

Alors, n’en faisons pas un plat.Allô, maman! La soirée... c’était du camembert, pas forcément mon fromage pré-

féré !Gabrielle Jones

Pas son type?Comment ça!!!

VENDREDI 6 JANVIER 2012-Concert de Collecte de Fonds titré

« Festival de louanges» avec les Artistes Rod Youme Dieujuste, Rachelle Ange Vin-cent, Maxime Pierre, Mackenson Joseph, Jinel Georges, et les groupes et Chorales : Harmony Voice, Chorale Les Saints de Dieu, Héritières du Royaume, Imitatrices du Seigneur, Troupe Union des Stars (Parc Rony Colin). Animateur : Serginho Lindor. Adm : 100 gdes. Dès : 4 heures P.M. Info : 3154-3172 / 3886-3240

-Djakout # 1, Mass Konpa, Nu Krezi, Fresh Up, N-Joy (Stade Relax, Peggy Ville)

-Nu Look, Kreyol La (Djoumbala)-Dj Jack, Real Mix, (Cristal Club, Del-

mas 3)

-Dj Soundesign, Tony Mix, Zoep Mix (Club 24)

SAMEDI 7 JANVIER 2012 -Vente-signature de l’album de

‘J-Perry’ invités : Luc Mervil, Kreyol La, Izolan, Jn Bernard Thomas, Shabba, Mika-Ben (Parc Historique de la Canne à Sucre)

-Vente-signature de l’album de ‘J-Perry’ invités : Luc Mervil, Kreyol La Izolan, Jn Bernard Thomas, Shabba, Mika-Ben (Parc Historique de la Canne à Sucre)

-Chaque Samedi ‘Ambiance Folle’ (Tempo Plus, rue Panaméricaine # 36, Pé-tion ville) Info : 3467-1818 / 2940-0577 / 3554-9718 ou : @tempoplus.net

-Chaque Samedi, Animation à (Bato

Baz, Le Vicomte, P-Ville) Adm : #30 ht ou 150 gdes Dès : 5 hres pm

-« Reggae Pa’m » avec Dj’s (Baz La, rue Robin) Adm : $20 ht ou 100 gdes Dès : 9 hres pm

-Chaque Samedi, Pratique Latino avec C4 Dance Sport (Bar de l’Ere, rue Capois)

-Chaque Samedi, Show de Mode, Show de Danses, Animation Dj (O Brasileira, Social Club, 103, rue Louverture, Pétion-ville) Adm : $50 ht ou 250 gdes Info : 3610-9125 / 3922-0188

-Chaque Week end, Animation au Bord de la Piscine (Anti Stress, Bourdon)

Page 3: Richard l'homme de "parfums d'autrefois"

35 janvier 2012No 579

Pour les abonnements : 2940-4848/2816-0222

Complexe Promenade, Pétion-Ville

L’agenda de Péguy

Ce serait une bonne chose de renouer avec vos bonnes anciennes habitudes, vous ne pensez pas ? Les jeudis dans le jardin de Quartier Latin avec le Melao Latino. A partir de 7 : 30 p.m. Mieux vaut réserver comme toujours. Sinon, rien ne garantie que votre petit coin tranquille vous sera gardé si vous êtes un habitué. 10, rue Goulard, Pétion Ville. 34 60 33 26/34 45 33 25.

Une semaine à bosser dur. Un week-end à vous amuser passionnément. Et à reprendre des forces surtout ! Pour cela, « Les soirées bouillons » de La Coquille sont tout juste recommandées. Et quand on a mangé à l’un de leur buffet, on n’hésite pas une minute à choisir leur destination. 10, rue Rebecca, Pétion Ville, c’est à partir de 6 h p.m. 29 42 52 25/34 66 39 08.

La cuisine de chez nous est toujours savoureuse, mais goûter à d’autres cuisines de temps en temps peut parfois donner autant de plaisir. La cuisine française par exemple. Le Café de l’Europe pour vous servir. Des entrées froides (cocktail de crevettes aux agrumes, le carpaccio de thon aux copeaux de Parmesan) ou chaudes (les crevettes tièdes en croute de coco, la salade composée aux croutons de chèvre chaud) ; les viandes et volailles (filet de bœuf grillé, pavé de rumsteak, magret de canard, cordon de bleu de volaille), et j’en passe. Les autres plats, le cadre, le service… à vous de les découvrir. 17, rue Mangonès, Pétion Ville. 34 64 04 68/36 59 99 89.

Dimanche, dès 8 h a.m., le Parc Historique de la Canne à Sucre vous invite à faire le plein pour la semaine qui arrive. En faisant vos achats de légumes et de fruits frais à Mache Peyi-zan. Non seulement vous ferez vos emplettes dans un cadre différent, ensuite vous encouragerez la production locale. C’est ce qui s’appelle faire d’une pierre deux coups !

Et ce qui devait arriver, arriva. Elle est belle et bien finie la saison des fêtes ! Retour au régime. Retour au sport. Il faut bien les perdre ces kilos en trop non ? Commencez alors votre semaine avec une bonne salade de chez Café Com’ Ça pour votre lunch. Salade de poulet grillé aux champignons de tomates marinés. Salade de César croutons maison. Grilla-de d’écrevisse sur une salade d’artichaut… que des trucs lé-gers pour votre estomac qui demande grâce. Angle des rues Grégoire et Moïse, Complexe Promenade. 29 43 20 14.

Mardi matin, un bon petit café à Rebo Expresso, accompa-gné de viennoiseries.

Péguy F. C. Pierre [email protected]

Et oui. On est en plein 2012. Nouvelle année. Nouveaux projets. Nouvelles rencontres. Nouvelles sorties bien sûr… et avec moi, toujours, pour vous guider !C’est la dernière semaine des entorses à votre régime. Profitez-en donc autant que vous le pouvez et le souhaitez !

La 6e édition du Festival Internatio-nal de Jazz de Port-au-Prince s’ouvrira le vendredi 20 janvier 2012 dans la ville des Cayes et prendra fin à Port-au-Prince le 28 janvier.

Organisé par la Fondation Haïti Jazz, sous le haut patronage du ministère de la Culture et de la Communication en col-laboration avec l’Institut Français d’Haïti et les ambassades d’Allemagne, du Brésil, du Canada, du Chili, d’Espagne, des Etats-Unis, de la France, du Mexique et de la Suisse, ce festival (le PAPJAZZ pour les connaisseurs) accueillera des artistes d’Haïti et de 11 autres pays.

Bien que le coup d’envoi du festival sera donné dans la ville des Cayes, cet événement, fidèle à son nom, se dé-roulera principalement sur des sites se trouvant dans la capitale, à savoir le Parc historique de la Canne à Sucre, la Fokal, le Karibe Hôtel, l’Institut Français d’Haïti et Quartier Latin.

La coopération internationale plus présente que jamais, représentée cette fois-ci par l’Allemagne, le Brésil, le Ca-nada, le Chili, l’Espagne, les Etats-Unis d’Amérique, la France, le Mexique, la République dominicaine et la Suisse, montre que son implication dans la reconstruction du pays ne se limite pas strictement à l’aide qu‘elle apporte au

Festival Internationalde Jazz de Port-au-Princeun rendez-vous qui se maintient

niveau des infrastructures et des moyens, mais que celle-ci s’étend aussi à la culture.

Cette année, le PAPJAZZ accueillera, entre autres, Kellylee Evans de Toronto, récipiendaire en 2011 d’un Juno Award dans la catégorie « Jazz Vocal », et titrée Meilleure artiste féminine aux Canadian Smooth Jazz Awards, et Jacques Schwarz-Bart avec son spectacle « Jazz Racine Haïti », qui, après avoir été créé au Festival Banlieues Bleues,

arrivera finalement en Haïti. L’excel-lente saxophoniste allemande Angelika Niecer est aussi de la programmation, tout comme le percussionniste émérite Rubem Dantas, du côté espagnol, qui viendra apporter la touche flamenco au festival. Jonathan Jurion, jeune pianiste guadeloupéen, fils spirituel de Mario Ca-nonge, viendra représenter son île avec sa formation Caraibe to Jazz. Le Suisse Hans Kennel, récipiendaire d’un Cultural Award of Central Switzerland pour son travail de catalyseur musical, déplacera ses cors des Alpes pour une fusion jazz et racines alpines. Près de 20 groupes seront programmés sur 8 jours dont Jed Levy Quartet des Etats-Unis, Aguamala du Mexique, Rafael Mirabal de la Républi-que dominicaine, le Batuke Samba Funk du Brésil, et la Maraquetta du Chili. Quant à l’équipe haïtienne, elle est tout aussi solide, avec ses artistes de la diaspora : Godwin Louis et Felina Backer, et les artistes locaux : Thurgot Théodat, Claude Carré, Lord’s Power ; pour la touche gos-pel, et Ex’Key du Cap-Haïtien. Une soirée spéciale slam jazz « Pawòl Jazz Tanbou » est aussi programmée pour la touche urbaine.

Sources combinées

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4 5 janvier 2012No 579

ZAKLéaRunway Haïti

Montana le 28 décembre 2011

Léa, la designer

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55 janvier 2012No 579 513 décembre 2011No 572

1- « Tu es la seule avec qui j’ai envie d’être… »

C’est toujours flatteur une petite déclaration de ce genre, mais entre les li-gnes, quel message adresse l’inconscient de votre amoureux ? « Rien n’est gratuit dans les sentiments, et les mots doux font toujours écho à une manifestation de l’inconscient », commente Caroline. « Un homme qui vous dit que vous êtes la seule avec qui il a envie d’être avoue à demi-mot qu’il continue de penser aux autres femmes, même si ça reste dans le domaine du fantasme. Un homme réel-lement engagé dans une relation n’a pas besoin de vous positionner par rapport aux autres femmes, vous êtes la seule, un point c’est tout. »

2- Il vous dit « Je t’aime » mais uniquement pendant les rapports sexuels.

Pour s’arracher des mots d’amour, vo-tre chéri doit être au bord du coït, c’est à dire crispé et les doigts de pied en éven-tail, prêt à atteindre l’orgasme. « Ce qui est dit dans un moment de passion est toujours à prendre avec des pincettes. Ça a sûrement du sens sur l’instant, mais c’est un moment où les émotions sont exacerbées, peut-on vraiment s’y fier ? Non ! », explique la thérapeute. « Mon copain m’a dit qu’il voulait un enfant de moi », confie Claire, une jeune femme qui doute de sa relation. « Nous faisions l’amour quand il m’a demandé ça, nous étions sur le point de jouir ensemble. » Le problème ? « Lorsque le lendemain je lui ai dit que j’étais d’accord pour qu’on es-saie, il a feint de ne plus s’en souvenir… Cela m’a vraiment blessée.»

3- Il n’est pas affectueuxBien sûr, il y a des gens moins dé-

monstratifs que d’autres. Mais c’est un fait scientifique : la chimie amoureuse est

5 Signesqu’il ne vous aime pas Vous avez réussi : après des années de galère à hanter les soirées de célibataires, vous avez officiellement un Jules. Si pour Frédéric Beigbeder « L’amour dure trois ans », vous êtes déjà bien contente d’avoir atteint les trois premiers mois… Mais une question vous taraude : vous aime-t-il vraiment ? La réponse en cinq points avec Caroline Lambert, thérapeute.

faite de contacts et de rapprochements physiques. « Un homme qui fuit les contacts en plus de ne pas les provoquer forcément, c’est en général mauvais signe », explique Caroline Lambert. « Par exemple, si vous l’embrassez et que vous sentez qu’il vous rend simplement la pa-reille, d’une manière distraite, c’est non seulement vexant, mais aussi un signe de son manque d’investissement dans la relation.»

4- Il fait des promesses… qu’il ne tient pas

Faire des promesses, c’est facile. N’im-porte qui en est capable. La règle numé-ro un de toute relation amoureuse c’est que les actes sont plus importants que les paroles. Il fait des promesses qu’il ne tient jamais ? Méfiez-vous, il y a sans doute une raison à cela…

5- Il parle au futur, mais le futur ne vient jamais

« Mon dernier petit ami faisait sans cesse des promesses », raconte Sylvie. Il parlait de nos futures vacances, de nos futurs projets, mais au final, nous n’avons jamais rien fait, car il avait toujours des excuses pour repousser le bon mo-ment. » « Même s’il n’est pas amoureux, un homme aime qu’on lui renvoie une bonne image de lui. Faire des projets, mettre des étoiles dans vos yeux, ça booste son égo. Mais un homme amou-reux agit, quand un homme qui ne l’est pas se contente de parler », conclut notre thérapeute. « Marc parlait sans cesse d’un voyage au Mexique que nous ferions un jour », raconte Virginie, « A l’écouter, tout serait fantastique. J’ai finalement pris les billets un jour, et de là il est devenu froid et distant, ça a été les pires vacances de ma vie, Marc s’est montré désagréable pendant tout le séjour, et m’a finalement quitté à notre retour ». L’amour se conju-gue au présent, toujours !

19 bougies pour RaramLe 2 janvier écoulé a ramené le dix-neuvième anniversaire de fondation du groupe Raram No Li-mit. Un groupe de jeunes qui ont

choisi de projeter une image différente du quartier du Bel-Air ravagé par des événements politiques de toutes sortes.

En cette occasion, les habitants du Bel-Air ont fêté fièrement avec la partici-pation du groupe Kreyol La, Lakou, S.A.L., Gèp Nwa, Dj Constant et Dj Bertin. Déco-ration et propreté étaient de mise, en si-gne de respect pour le travail accompli et le parcours de Raram en tant que bande à pied dans le milieu musical haïtien. Une aventure de dix-neuf longues et infatiga-ble années, ne contenant pas seulement de bons souvenirs, mais aussi faite de difficultés et de regrets, de cauchemards et des larmes.

Raram, qui aujourd’hui représente le patrimoine vivant du Bel-Air, possède sa propre fondation qui apporte son aide aux enfants de la zone tant dans les domaines suivants : musique, éducation,

social. En outre, le groupe prépare la sor-tie de son prochain album prévue pour le 1er novembre de cette année. Cet opus comportera 10 titres dont le test pressing « Aranje’w » ; le clip sera en rotation après le carnaval de février 2012.

Le groupe promet pour bientôt la sortie de sa meringue 2012 intitulée « Yo gen òkèt », dont le slogan « An pa ramye » sera aussi accompagné de pas de danse originaux qu’on connait au groupe. En février prochain, Raram No Limit entame-ra une tournée de deux mois en Améri-que du Nord en vue d’honorer certains contrats et peaufiner son album.

Raram est devenu la propriété du Bel-Air en se faisant l’organe de déve-loppement de la zone. Le band mérite le qualificatif de « Référence du Quartier », comme l’a mentionné un fêtard qui af-firme qu’il reste deux grandes références au Bel-Air : Manman Pèpetyèl Sekou et Raram.

Selon samba Yves Mary Coicou, pour arriver à consolider et fortifier la paix,

Raram a consenti de mener le combat quotidiennement. Manzè Immacula Che-ry, Artis Francisco et François Louis Dieu estiment qu’on doit continuer à aider les quartiers défavorisés. Les trois vedettes de Raram souhaitent à tous leurs fans et à la population haïtienne une heureuse

année 2012 tout en encourageant tout en chacun à changer sa conception des choses.

Loramus Rosemond [email protected]

Le showbiz haïtien, pour quelques-uns, a mal débuté la nouvelle année. Le manager de Mass Konpa, Wadner Joseph, ainsi que quatre autres musiciens qui se trouvaient dans une voiture : Garry Augustin, Brutus Rochelin, le guitariste, Wilguens Thélus et Marcken, ont été victimes de vol à main armée à Cité Soleil (Route 9) le dimanche 1er janvier 2012 alors qu’ils se rendaient aux Gonaïves et à Marchand-Des-salines pour honorer des contrats.

Les bandits qui opéraient en toute quiétude ont emporté portefeuilles, bijoux, té-léphones portables, documents, et de l’argent évalué à environ 16,700 dollars haïtiens et 1 700 $ US.

Le manager a reçu un projectile à la main. Sans l’aide de la police, la victime a pu se rendre dans un hôpital privé de la capitale, où il a été opéré avec succès. Pour le moment, il est hors de tout danger. D’ailleurs, après avoir passé une nuit à l’hôpital, Wadner Joseph a regagné sa maison.

Suite à cet incident, le groupe a dû annuler ses deux prestations à Marchand-Des-salines et aux Gonaïves, mais il a assuré ses prestations du lundi 2 janvier 2012 respec-tivement à Ennery et à Saint-Marc. Le 4 janvier écoulé, Mass Konpa a joué de concert avec Disip à Fonds-Parisien. Le 6, il se produira à Extase Club (Butte-Boyer en Plaine), le 7 janvier, la bande au député Gracia Delva sera à Savanette. Les 8 et 10 janvier, Mass Konpa jouera respectivement à Péguy-Ville et à la Chapelle, en attendant de se rendre à Paris du 11 au 16 janvier 2012 dans le cadre d’une tournée, où il profitera pour signer son deuxième album intitulé « Jije’m ».

Gilles Freslet ([email protected])

WadnerJoseph l’a échappébelle

Page 6: Richard l'homme de "parfums d'autrefois"

6 5 janvier 2012No 579

Il n’y aura pas de carnaval à Port-au-Prince cette an-née. A cause du problème du Champ-de-Mars, ce plus grand événement culturel du pays se tiendra de pré-férence dans le département du Sud plus précisément dans la troisième ville du pays, Les Cayes les 19, 20 et 21 février 2012. C’est le vœu du président de la répu-blique Joseph Michel Martelly. Le premier citoyen de la nation aurait fait cette annonce sur la place d’Armes des Cayes le 18 décembre dernier lors de sa récente visite dans cette ville. Cette information a été rapportée au micro de Valery Numa par le délégué départemental du Sud, Gabriel Fortuné, ex sénateur de la république qui participait le jeudi 22 décembre à la rubrique « Invité du jour » sur les ondes de radio Vision 2000 (99.3 FM). Selon M. Fortuné, le président a clairement indiqué qu’il peut y avoir de bandes raras et autres à Port-au-Prince mais, les chars des groupes musicaux vont défiler cette année aux Cayes pendant les trois jours gras.

Le délégué départemental du Sud dit être en train de prendre des dispositions légales et au niveau d’in-frastructures afin de permettre au carnaval d’avoir lieu dans le sud. « Le président nous a fait cette offre et il y a la volonté politique de M. Martelly pour que le carnaval ait lieu aux Cayes, nous allons nous battre afin que cela se fasse. On ne va pas laisser passer cette chance », a lâché Gabriel Fortuné sur radio Vision 2000.

L’ancien sénateur avait même déclaré qu’il avait déjà envoyé deux correspondances au Ministre de la culture, Pierre Raymond Dumas et du Tourisme, Stépha-nie Villedrouin pour donner suite aux déclarations du président de la république parce qu’il sait que des gens de Port-au-Prince font de mauvaises manœuvres pour empêcher cela d’ailleurs, un comité d’initiative devait-être déjà monté avant le 31 décembre dernier.

Pour finir, l’ancien sénateur de la république, l’actuel délégué départemental du Sud, Gabriel fortuné dit que la ville des Cayes peut accueillir le carnaval.

Entre-temps, la décision du président de la républi-que, Joseph Michel Martelly de permettre à la ville des Cayes fait déjà l’objet de beaucoup de débats dans la société.

Gilles Freslet ([email protected])

Le carnaval 2012se fera aux Cayesdu 19 au 21 février

Principes Elémentaires de Philosophie, Georges Politzer

Les « Principes Elémentaires de Philosophie » m’ont marqué de manière profonde. C’était mon premier contact structuré avec des idées marxistes. A l’épo-que, le marxisme, le communisme étaient considérés comme des crimes et leurs adeptes des pestiférés politiques et des ennemis de la société. Pour moi ce fut un véritable choc. La beauté des concepts, la clarté de l’exposition m’envoutaient. Pour la première fois, je faisais connaissance véritable avec la dialectique, les contradictions, la lutte des classes, l’unité des contraires. Je me souviens encore de ces expressions :

Les mêmes sont différents ;On ne se baigne jamais deux fois dans un même

fleuve ;La lutte des classes est le moteur de l’histoire.Pour la première fois, l’athéisme parait avoir un

fondement raisonnable. Pour moi c’était une libération, une ouverture, l’entrée dans un autre monde, un ravis-sement.

Ti Dife Boule sou Istwa Dayiti (1977), Michel Rolph Trouillot

A l’époque de sa parution, c’était un événement. Par Jean Dominique et Radio Haïti Inter, nous étions nourris d’haïtianité, dont la bataille pour le créole était le plus beau fleuron. Et le livre était en créole. Premier bonheur.

C’est en outre un livre d’histoire. Pas n’importe lequel. Pas un simple récit d’événements passés. Mais un véritable précis d’analyse historique, sans conces-sion et sans fioriture, qui jette une vive clarté sur un

ensemble de faits, de comportements et de personna-ges ayant marqué la révolution haïtienne de 1804. Un exemple parmi d’autres : l’affaire Moise. Au delà des relations entre neveu et oncle ou de malentendus entre les deux, Trouillot nous apprend qu’il s’agit fondamen-talement de l’opposition entre deux visons de la nation, deux projets de société. D’un coté, la petite propriété paysanne, productrice essentiellement de vivres et pré-occupée prioritairement par la sécurité alimentaire de ses tenants. De l’autre, la grande propriété, féodale ou capitaliste, productrice de denrées d’exportation.

Pour moi c’était une découverte. Cette grille d’ana-lyse me parait encore valable pour comprendre divers moments de l’histoire nationale, y compris la période contemporaine des ajustements structurels et des poli-tiques orientées vers l’exportation.

Au risque d’être trop long, je me souviens encore de cette capacité démontrée par l’auteur a rendre en créole différents concepts scientifiques se rapportant a l’his-toire, a la sociologie, a la philosophie. Et même de ces « inventions » heureuses comme le mot « fondalnatal » pour fondamental.

Mon pays que voici (1966), Anthony PhelpsLe 3e titre qui m’a marqué est d’abord un disque

avant d’être un livre. Du moins pour moi. J’allais régulièrement chez un aîné écouter ce beau

poème qui célèbre à la fois la beauté de notre terre, son histoire extraordinaire avant de s’appesantir sur son présent lourd et terrible, cette triste saison où il était venu le temps de se parler par signe. J’écoutais religieu-sement chaque phrase et chaque mot de ce texte riche, multiple, intense. Je me délectais de cette voix claire et

Fritz DeshommesVice-recteur à la recherche de l’Université d’État d’Haïti, membre fondateur de l’Association Haïtienne des Économistes, enseignant l’économie à l’UEH. Avec plusieurs ouvrages à son actif, Fritz Deshommes est considéré comme l’un des pionniers du journalisme économique contem-porain en Haïti. Dans sa rude tâche qui consiste à diriger les travaux de recherches de l’UEH, il a sans doute besoin de source d’inspiration. Les livres. Voilà, entre autre, ce qui lui sert de vade-mecum.

mure, de cette diction parfaite, de ce ton toujours juste ou alternaient naïveté, colère, ravissement, souffrance, espérance, engagement. Et que dire de ces images, de cette puissance d’évocation, ce mariage entre la créati-vité et la connaissance du terroir. Plus tard, je serai auto-risé à faire l’acquisition d’une copie sur cassette, que je garderai précieusement et bien entendu clandestine-ment. Ce poème m’a accompagné pendant longtemps, pendant tout le temps qu’on ne se parlait que par signe et surtout dans les moments de déprime et chaque fois où je rêvais de beauté et d’espérance.

Péguy F. C. [email protected]

« Ce que j’aime dans un bon auteur ce n’est pas ce qu’il dit, mais ce qu’il murmure. » Logan Pearsall SMITH.

Des livres qui ont marqué…Des livres qui ont marqué…

Page 7: Richard l'homme de "parfums d'autrefois"

75 janvier 2012No 579

Page 8: Richard l'homme de "parfums d'autrefois"

8 5 janvier 2012No 579

Richard BertrandParfums d’autrefois : « Une émission de classe pour des gens de classe »

« Je suis ravi de me retrouver tous les dimanches derrière ce micro pour faire plaisir aux autres. Les chan-sons que je diffuse éveillent en moi des souvenirs fort agréables ; c’est un sentiment que je partage avec mes auditeurs, qui, je le sais, ressentent la même chose », confie Richard Bertrand avec son éternel sourire.

Mais cette émission dont la cote d’écoute augmente de jours en jours a eu un début particulier. La belle aventure de Richard et des chansons à l’imparfait a commencé bien avant « Parfum d’autrefois ».

« J’ai passé 2 ans à radio Galaxie. À cette époque, j’animais « Dimanche Nostalgie », encore une émission à caractère classique qui mettait en valeur les beaux morceaux d’antan. Après la disparition de Félix Lamy, j’ai pris la décision de quitter la station », raconte-t-il. Mais cette expérience à la radio Galaxie a permis à « Parfums d’autrefois » de naître. C’est en effet à ladite station que Richard Bertrand fait la connaissance de Fritz Joassaint, actionnaire de la radio Galaxie et aussi ancien directeur de Magik Stéréo, aujourd’hui Magik9. Sous les conseils de ce dernier, Richard Bertrand intègre la nouvelle sta-tion, et entame sur la 100.9 sa toute première émission le 16 février 1992 avec comme première diffusion « La Belle histoire d’amour » d’Edith Piaf.

Aujourd’hui encore, il estime avoir fait un bon choix à l’époque, car « Parfums d’autrefois » est d’après lui une belle histoire d’amour qu’il vit avec ses auditeurs. Une relation dans laquelle règne un étonnant esprit de partage.

« Je crée mon répertoire à partir des CD que j’achète mais surtout à partir de tous les CD et compilations que je reçois de mes auditeurs. Ils m’envoient tout le temps des CD, et même des livres. J’ai perdu un ami, un auditeur fidèle, l’ingénieur Perpignan, qui a beaucoup contribué à agrandir ma playlist. Il avait toujours un nouveau CD à me faire découvrir. A présent je compte plus d’un millier de disques bien que dernièrement j’en ai perdus beaucoup. Toutefois j’ai la chance d’avoir des fans qui partagent avec moi toutes leurs nouvelles découvertes », affirme l’animateur. Après 20 ans, Richard Bertrand recommence son travail à chaque fois avec le même plaisir, le même engouement.

« Il y a quelque chose que tout le monde devrait comprendre : les chansons à l’imparfait sont immortel-les. Aujourd’hui encore on les écoute avec le même inté-rêt, le même plaisir, d’agréables souvenirs resurgissent. Même après des années, ces anciens succès ne vieillis-sent pas, et je vis ma jeunesse à travers eux. D’ailleurs je ne suis pas le seul », continue Richard sur le ton de la confidence.

Durant toute son histoire avec « Parfums d’autre-fois », ses seuls mauvais souvenirs sont les moments où il a eu à supporter un metteur en ondes. Afin que nul ne l’ignore, Richard Bertrand déteste faire son émission avec un metteur en ondes à ses côtés. D’après lui, les metteurs en ondes sont toujours distraits et ne suivent pas attentivement son travail. Il n’y a pas de doute là-dessus, l’animateur aime être dans les temps. Les auditeurs de « Parfums d’autrefois » pourront d’ailleurs le confirmer, car il est rare que Richard commence son émission après 6 heures.

L’amour et la passion dont il fait montre à travers son show lui permettent de grossir le rang de ces fans et d’attirer des jeunes vers une émission préalablement conçue pour les anciennes générations.

Qui se cache derrière le micro ?Définir la vraie personnalité de Richard Bertrand ne

devrait pas être difficile car en réalité, l’un des points forts de l’animateur est sa spontanéité. Derrière le micro, on devine une voix enjouée, pleine de vie et d’en-thousiasme. Dans le petit studio confortable de Magik9, hors des ondes, j’ai fait la connaissance d’un blagueur et d’un homme amical. Il ne se passe pas une minute sans que son téléphone ne sonne, et avec le même sourire, il fait une énième promesse de dédicaces qu’il tiendra tant bien que mal avant la fin de l’émission. Richard Bertrand roule vigoureusement chaque « r » comme il se rappelle le nom de chaque auditeur. Oui, tous les dimanches, de 6 heures à 8 heures p.m., l’animateur ne se contente pas de délivrer un show sur Magik9, mais

L’homme de “Parfums d’autrefois”

J’ai rencontré Richard Bertrand la première fois un dimanche du mois de septem-bre, il pleuvait à verse sur Port-au-Prince, mais cela n’avait empêché en rien à l’ani-mateur de prendre le chemin du micro. En ce début de soirée, je me rappelle avoir été sûre de deux choses : premièrement, que j’allais enfin mettre un visage sur la voix suave de l’animateur de la 100.9 ; et deuxièmement, que ma marraine, fidèle auditrice de l’émission, allait être verte de jalousie. On le dit souvent, la première impression est souvent la bonne. Dès que je l’ai vu, mes pressentiments se sont confirmés : Richard Bertrand est un gentilhomme bourré d’énergie et de charme. Et mon impression allait se renforcer le dimanche 1er janvier 2012, lors de cette soirée d’anniversaire qu’organisent tous les ans les fidèles auditeurs de « Parfums d’autrefois » pour prouver leur attachement à l’animateur. Les dimanches se sont suivis et aujourd’hui la belle aventure que Richard a entreprise timidement s’est transformée en un grand foyer. Il y a deux décennies de cela, Richard, ce passionné de beaux airs, a pris une décision, celle de partager avec ses congénères son amour de la musique à l’imparfait. D’années en années, « Parfums d’autrefois » a grandi et est devenue une grande famille dans laquelle on partage inlassablement les mêmes goûts, la même pas-sion.

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95 janvier 2012No 579

Richard BertrandL’homme de “Parfums d’autrefois”

plutôt de rencontrer virtuellement des amis avec qui il se plait de passer un bon moment.

Epaisse chaîne en or au cou et bracelet en cuir au poignet, son style détonne un peu avec ses cheveux grisonnants. Richard Bertrand est passionné de belles phrases et de poésie. D’ailleurs en 1989, il a sorti son propre recueil de poésies titré « Mes nuits blanches », qui a été salué par René Philoctète.

A côté des belles chansons de Charles Aznavour, d’Edith Piaf et d’Ansy Dérose, ses chanteurs préférés, Richard est aussi un cadre d’une grande institution bancaire de la place. Il y prête ses services en tant que responsable des relations publiques. Dans le temps, il était aussi un excellent footballeur, « le meilleur de la banque », se vante-t-il. Aujourd’hui, faute de temps, il ne pratique plus.

Cet homme qui aime lire Victor Hugo et qui se dit être très sensible et soucieux de ses prochains est sur-tout un mari et père de famille aimant. Richard Bertrand est à son second mariage et est père de quatre enfants. Les deux aînées, issues du premier mariage, vivent actuellement aux Etats-Unis, et les deux dernières, Tierica et Christie, vivent avec sa femme et lui en Haïti. Richard Bertrand est un romantique (comme on le se soupçonnait déjà), qui offre régulièrement des fleurs à sa bien-aimée. « Ma maison est garnie de fleurs. En plus, l’une mes fidèles auditrices est fleuriste, donc je ne rate jamais une occasion d’offrir des fleurs à ma femme, que je considère justement comme une rose. »

Richard Bertrand ne s’est pas totalement détaché des nouvelles tendances, son dernier coup de cœur a été pour le titre « Je t’aime » de Jakito. Toutefois il ne par-tage pas les nouvelles habitudes des jeunes qui tentent à perdre certaines valeurs : « Les jeunes d’aujourd’hui n’ont plus de respect pour les valeurs sentimentales, or l’amour se nourrit de gestes tendres. Ils ont tort de ne pas respecter les anciens principes car l’amour est éternel et il n’y a pas de vie sans poésie. »

Ses meilleurs souvenirs de jeunesse datent du temps où il y avait plein de salles de cinéma dans la capitale. Richard se rappelle comme si c’était hier de ses allées et venues entre l’Impérial, le Capitol et le Triomphe. « A cette époque de ma vie je me sentais comme l’homme le plus heureux du monde. Autrefois en Haïti, on n’était pas riche mais on était heureux. »

Les seuls regrets de Richard, cet homme souriant qui semble ne voir que les bons côtés de la vie, sont juste-ment les changements du quotidien haïtiens auxquels il ne peut remédier. Mais afin d’apporter sa participation et aider à retenir la fine ligne qui nous relie avec nos valeurs d’antan, Richard Bertrand fait la seule chose qui est en son pouvoir : animer une émission avec passion tous les dimanches sur Magik9, et faire remonter le temps, pendant 2 heures, à des gens pour qui le passé ne mourra jamais.

Aceline René

Quelles chansons te rappellent ton enfance ?« Adios Amor » de Sheila, « Il te suffisait que je

t’aime » de Charles Aznavour et « Laura » d’Anzy De-rose. J’adore ces chansons et j’ai grandi avec elles.

Quelles chansons évoquent chez toi ta spiri-tualité ?

« Les enfants de la guerre de charles Aznavour », la premiere fois que je l’ai ecoutee j’ai pleure.

Quelles chansons chantes-tu quand tu es

triste?« Exodus » d’Edith Piaff , les paroles me touchent

profondement.

Et quelles chansons ecoutes-tu quand tu veux t’endormir?

Il me suffit que les versions instrumentales de Georges Zamphir et Paul Moria pour dormir jusqu’à la levee du jour.

Quelles chansons te font le plus penser à Haïti ?« Haiti » de Gerard Dupervil et « Ayiti se peyim »

de Yves Mardice. Quelles chansons peux-tu écouter toute une

journée sans te fatiguer? Tout le repertoire de Charles Aznavour et d’Ana

Gabrielle. Ta chanson rap préférée ? Grace a mes jeunes filles, je suis bien obligee

d’ecouter du rap ( rires) et dernierement j’ai appris a apprecier « Nou di non » ce morceau du groupe « Ba-rica Crew » qui relate pratiquement toute la situation critique du pays en quelques verses.

Y-a-t-il une musique originale de film que tu

aimes ?Mahogany de Diana Ross. Cette chanson me

procure une joie inimaginable.

Propos recueillis par Aceline René

Richard en chanson Faire plaisir aux autres, c’est son but dans la vie, dit-il. Tous les dimanches depuis 20 ans, sur les ondes de magik 9, il diffuse des an-ciennes melodies, et ainsi fait le bonheur de ceux qui peinent a oublier le passé. Pourtant lui aussi, il est marque par sa propre diffu-sion, car ces airs dont il prend plaisir a offrir a ses fans sont pour lui un signe porteur de joie et de vie.

Jean Eric ThermezyDe 16 février 1992 à nos jours, 20 ans depuis que

j’écoute « Parfums d’autrefois » sans jamais rater un numéro. Mis à part mon amitié avec Richard, je suis aussi un mélomane averti. Je reste persuadé que je ferai partie des fidèles auditeurs de l’émission jusqu’au dernier jour de mon existence.

Marie Alice LemaireUne fois encore ce fut une très belle soirée. D’an-

nées en années, la fête prend de l’ampleur et devient plus structurée ; l’idée de ce qu’on voulait faire dès le début commence à se matérialiser et on s’en réjouit. L’idée première est de remercier Richard pour le plaisir qu’il nous procure, et je souhaite que l’esprit du programme reste le même.

Evelyne Fanfan Je suis heureuse d’être là ; car tous les dimanches

Richard nous fait vivre de bons moments, c’est donc normal qu’on le récompense. Mon seul souhait serait de voir l’émission se prolonger parce que, vraiment, les deux heures de temps qu’on nous donne ne suffisent pas.

Dr Godefroy Monpremier « Parfums d’autrefois » me traverse, me vibre, me

rappelle les bons moments d’autrefois. C’est bien et ça doit progresser.

Jenny ConstantinSincèrement, moi, quand je suis triste et que

j’écoute l’émission, ça me change les idées. Je me sens bien de faire partie de cette famille. Un héritage que j’ai eu de ma mère.

Propos receuillie par Aceline René

Après 20 ans de fidélité, les auditeurs de « Par-fums d’autrefois » sont devenus des amis et mieux encore une grande famille. Depuis 6 ans, tous les premiers dimanches de l’année, sous l’initiative de Marie Alice Lemaire et d’Evelyne Fanfan, autour de bons petits plats et surtout de la bonne musique, jeunes et moins jeunes se réunissent et manifestent une fois de plus leur gratitude à Richard. Certains des convives présents à la soirée qui s’est tenue à « My first Garden » le 1er janvier 2012 nous parlent.

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10 5 janvier 2012No 579

Lundi 2 janvier 2012. 9 h p.m. L’arène du Parc historique est parée pour le duel du soir. La scène brille de mille feux dans un décor en toile d’araignée,

signé « Konfetti Décor ». Des hôtesses aux seins nus, les cheveux en bataille et la peau peinturée, distribuent des ba-guettes fluo aux couleurs du sponsor de la soirée. Il est 9 h 23 p.m. Des agents de la BIM font le va-et-vient devant la scène. Le duel s’annonce épique. Question de chauffer la foule à blanc, le DJ Jack déverse des rythmes très carnavalesques : du racine, du B.C., du King Posse, avant de tomber dans les incontournables hits technos et house du moment. Les deux MC, Kako et Caleb, mettent et remettent le match dans son contexte. Ils sondent la foule : « Kot fanatik T-Vice yo ? Kot fanatik Djakout yo ? ». À ce premier test, c’est Djakout qui gagne. 10 h 30. Parc historique de Tabarre. 1 500 gourdes à l’avance. Djakout (1), T-Vice (0).

Comme annoncé, T-Micky s’offre en apéritif à la foule impatiente, avec « Pou n ale». Le public n’est pas capricieux. Il se laisse embarquer. Il chante aussi. Sa deuxième exécution est moins connue. Moins romantique aussi. T-Micky jette un peu du leste. La composition est originale, mais s’inscrit dans l’héritage ‘’ancestral’’ : « Si w gen yon bebe k ap ba w problèm, vini nan jazz sa, wa jwenn yon lòt ki san kilòt, k ap ba w yayad... konsa... konsa... ». Les MC sont invités à lier le geste à la parole. 11 h 11. Hilarité totale. Le public s’esclaffe. T-Micky a sauvé sa soirée : petit moment de succès apprivoisé. Il peut alors se promener dans le répertoire de papa. C’est le choc des Micky avant celui des Titans.

11 h 34. Kako harangue la foule. Les ingénieurs font les dernières mises en

place. Le MC profite pour y aller de son petit numéro, faisant ce que seul lui sait faire. Un one-man-show improvisé pour passer le temps. Il transforme la foule en char de carnaval. L’assistance se laisse prendre au jeu. Quelques chorégraphies et mix de DJ plus loin, T-Vice est annoncé. Il est minuit cinq. Les projecteurs annon-cent la couleur telle la bande annonce d’un film américain. Une voix off solen-nelle, semblant sortir tout droit d’un studio hollywoodien, présente chacun des membres du groupe. Ils sont habillés en « soldiers ». Les hostilités peuvent commencer. « Kite mele m ». Entrée réussie ! La foule se déchaîne. Pour garder le public dans l’esprit du choc, le show est poussé jusqu’au réalisme lorsqu’un membre du groupe T-Vice entreprend d’écraser un keyboard qu’il présente comme celui de Ti Régi. Après la leçon proposée par la bande à Martino, le rythme change. Compas slow. Roberto descend du stage pour offrir des fleurs aux femmes de l’assistance (des roses rouges !). La musique poursuit : « ou pase bò kote mwen.. tanpri souple mi amor ». Des couples se serrent l’un contre l’autre dans quelques coins obscurs du Parc. Les musiques s’enchaînent. Tous d’anciens tubes du groupe. Aucune nouveauté. Aucune prise de risque. Le public s’en-flamme par moments, lorsqu’il ne se laisse pas surprendre par la monotonie.

Minuit 50. Roberto essaie de sauver les meubles. « Te gen yon kondisyon pou m te aksepte fè bal sa a aswè a, se pou Shabba te aksepte fè yon interview an fransè. » Aux questions posées par le maestro répondent des extraits de la fameuse interview de Shabba à RFI. Le public s’éclate. Après une prestation en dents de scie, T-Vice choisit de conclure par un de ses

Djakout # 1 Une victoire incontestable

grands succès carnavalesques : « Men elikoptè a ! ». 1 h 02. Le bouquet final est une explosion. Dans tous les sens du terme. Beaucoup de couleurs et une immense clameur ascendante. Pas suffisant pour faire oublier un tour de chant plutôt mitigé.

Entre les deux titans, Tony Mix, le DJ du rabòday, fait son show. Un très bon succès pour un des DJ populaires du moment.

Une musique asiatique provient de nulle part. Quelle mouche a donc piqué Tony ?! Non ! Ce n’est pas Tony. C’est le jingle d’entrée du groupe Djakout accompagnant, après une éternité, la mise en scène de la résur-rection de Pouchon Duverger. Une chorégraphie de ninjas avec épées et sabres. Une prière rabâchée pour ressusciter le chanteur. Du grand n’importe quoi. Sur ce point-là, T-Vice a fait plus fort. L’entrée de Djakout est un peu tirée par les cheveux. Très peu inspirée. N’empêche ! Ce qui allait sui-vre c’est toute autre chose. Pouchon ressuscité, c’est toute la performance qui ressuscite avec lui. « Tout moun se pla pla ! »

1 h 48. Djakout lance « Louwe Kris la », avant d’enchaîner avec « Biznis pa m ». La foule est en ébullition. Le sondage d’avant-bal est confirmé par le suffrage populaire ! Djakout fait beaucoup plus vibrer la foule que son prédécesseur. 2 h 00 ! Emportée par cette clameur provenant de la foule, la bande à Pouchon Duverger invite les ri-vaux à « Ale lave chodyè yo ». Et après... c’est la folie !

« Djaz la fou ». Les musiciens cou-rent dans tous les sens. Certains se jettent à terre. D’autres se déshabillent. L’un d’eux grimpe sur l’une des tours

de haut-parleurs installées à droite du stage. Au milieu de cette scène de délire, Shabba se retrouve en boxeur et nargue le physique de Roberto. 2 h 11. Black-out! Music off. La foule scande en chœur : « Djakout ! Djakout ! ». Ça y est ! C’est plus qu’une évidence. La bande des Martino ne fut pas de taille ce soir. Comme des fans de football assistant à une prestation écrasante de son équipe, l’assistance lance des « Olé ! ».

2 h 13. Changement de registre. Changement de costume. « Reyalite a », où Pouchon, costard-cravate, bouquet de fleurs en main, chante en commu-nion avec la foule. Le nouveau ton vestimentaire donné par le maestro est suivi par les autres musiciens : chemise blanche à manches longues, pantalon noir, chapeau de cérémonie pa ret sou yo... Aroyo ! Aroyo ! ». « Pa panike, pa panike... Shabba pral pale fransè ». Ou plutôt l’écrire. C’est le moment du cours de français du maître Shabba, tableau noir à l’appui. Une leçon sur les adjectifs démonstratifs. Shabba s’em-brouille ; « c’est (pas) la qualité », mais la volonté y est.

2 h 35. Autre tableau. Les femmes sont invitées à chanter avec Pouchon : « Piga w al kwè », avant d’y aller avec Shabba : « M ap fout ou polis ! ». Suite à quoi ils passent à ce que Pouchon présente comme le deuxième hymne national du pays « Pa kale kòw sou mwen », suivi de « Pwofite », avant de conclure assez modestement avec « Revolte », leur meringue carnavalesque de 2008. Il va être 3 h. Le bal est bouclé. Le verdict des urnes est sans appel : victoire de Djakout par K.O. populaire.

À quand le match retour ?

Thierry Endrick Carré

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115 janvier 2012No 579

T-Micky, passage réussiComme il a été décidé le 31 décembre 2011 lors de

la conférence de presse conjointe entre les musiciens, organisateurs et responsables des deux groupes en présence de certains sponsors à la Réserve à Pétionville, c’est T-Micky qui a donné le ton à cette soirée tardive-ment, soit vers les 10 h 46 p.m.; pourtant, il était prévu que la bande à Sandro Martelly devait commencer sa partie à 9 h p.m. Retard qui aurait pu avoir de graves conséquences sur la soirée si tous les groupes n’avaient pas vu la nécessité de bien gérer l’heure. Après avoir sa-lué l’assistance ainsi que les fans de T-Vice et de Djakout #1, ils ont commencé avec « Pou n ale » sur fond de lan-cement de feux d’artifices. Une deuxième chanson de son album « Pa chache’m », « Tonbe », a été exécutée par les jeunes musiciens. Et pour les nostalgiques de Sweet Micky, T-Micky a repris le hit « Oulala » de son père. Les yayad n’étaient pas en reste.

« Denyè okazyon » de Sweet Micky était l’occasion pour T-Micky de chauffer le public et c’est à ce moment-là que Roro Nelson était venu faire un peu de politique et de campagne en déclarant qu’à 22 ans personne ne savait que l’avenir du pays serait dans la musique, en faisant référence à la présidence de Michel Martelly. Au moment où il assurait que l’histoire aura à se répéter, comme quoi le fils pourrait devenir président d’Haïti à l’avenir, ce que le public ne semblait pas trop apprécier. Après l’interprétation de « Rat La » de Coupé Cloué, un medley à la Sweet Micky avec des extraits d’autres mu-siques de Tabou Combo dont « Tu as volé » a mis fin à sa satisfaisante prestation.

T-Vice s’en sort vivant...Considérée comme étant la formation musicale hôte,

il a été décidé que T-Vice allait jouer en premier au lieu de faire faire un 4-4 sur deux podiums différents comme Rolls Lainé (Roro Djakout #1) l’avait suggéré quelques jours auparavant sur les ondes. Précédés de danseurs et danseuses, habillés en militaires, les musiciens de T-Vice arrivent sur le podium sous les applaudissements du public. Une petite animation à la Kassav, comme ils l’ont fait à Bercy, s’en est suivie avant de glisser quelques notes de « Kif kif ».

Peu de temps après, T-Vice attaqua Djakout #1 en bousillant sur le podium une petite orgue qu’ils ont dit

appartenir à Ti Regi et qui ne devrait pas être utilisé en 2012. Ce qui a fait rigoler le public, qui se demandait avec quel instrument allait jouer Réginald Bastien (Ti Régi). Sans perdre de temps, Roberto Martino et ses hommes allaient commencer une campagne de charme auprès du public féminin nombreux au Parc, en lui offrant des fleurs, avant de présenter son père Robert Martino (Bob) comme une légende vivante dans la musique. Après son premier medley qui a commencé à chauffer le public, ils ont joué leur morceau vidéoclippé « Tanpri souple » pour les amoureux présents. D’autres titres comme « Konnen l pat konnen », « Bidibidi banm banm », « Epi m pa bon ». Comme si cela ne suffisait pas, Roberto, questionnaire en main, allait être sans pitié pour Shabba en reprenant des extraits sonores de l’interview qu’avait accordée Shabba à l’émission « Cou-leurs Tropicales » de RFI, une interview dont le percus-sionniste garde encore de très mauvais souvenirs.

Les fans de T-Vice ont aimé mais, dans le camp de Djakout, ces extraits étaient plutôt mal venus et dérangeants. Ce qui ne jouait pas en faveur de Shabba pendant la suite de la soirée mais, Roberto Martino eut à dire que l’une des conditions qu’il avait avec Shabba pour la tenue de ce bal est que le musicien dût lui accor-der une interview en français.

Annonçant déjà la couleur au carnaval 2012 après deux ans d’absence, T-Vice, accompagné de danseuses bien habillées, a terminé vers 1h du matin sa partie sous des notes plutôt gaies extraites de « Toubiyon » et de l’immortel « Elikoptè », qui ont enflammé le Parc.

Djakout #1 n’a pas fait 10 sur 10Djakout #1 est et demeure une grande puissance

de la musique haïtienne. Elle a mis toutes ses forces dans la balance pour gérer et conserver son pouvoir.

Cependant, ce n’était pas le Djakout des grands jours, en dépit du fait le groupe a donné une bonne prestation. Car, ils n’arrivaient pas à faire, comme beaucoup le prédisaient, une bouchée de T-Vice. Après s’être fait attendre un long moment, avec un cercueil blanc, Djakout #1 entra sur scène. Dès lors, le public s’est mis à crier.

Tout de suite après, Roro s’est mis à prier, pendant que les autres musiciens entouraient le cercueil. Fini cet instant, ils ont lancé « Louwe kris la » et dès

lors, ils ont commencé à répondre T-Vice : « Tout boutey gen bouchon l, bouchon T-Vice koman l rele ? Djakout ! » Ils ont enchaîné avec « Jistis ». Ensuite est venue l’heure pour Shabba de répondre à Ro-berto Martino sur cette affaire de français, pour dire au chanteur de T-Vice qu’il admet qu’il ne parle pas français mais, il l’écrit, alors que Roberto ne sait ni lire ni écrire le français, car il s’amuse toujours à dire ‘’Haïtu’’ pour ‘’Haïti’’. De plus, pendant qu’ils jouaient « Renouvle pouvwa », Shabba a déclaré que T-Micky joue mieux que T-Vice.

Les musiciens ont fait un peu de folie en se dés-habillant pour rester presque nus, avec leur boxer. Après l’entracte, ils sont revenus, en smoking, pour in-terpréter magistralement « Reyalite a », que le public a bien accueilli. Avec un excellent Pouchon Duverger, qui offrait des fleurs à la jolie qui était présente sur le podium. La soirée allait prendre une autre tournure lorsque Shabba se constitua professeur pour donner une leçon de grammaire à Roberto Martino. Craie en main, debout face à son tableau, le tambouri-neur de Djakout #1 s’est dit capable de montrer qu’il était en mesure de placer le bon homonyme, parmi CES, CEC (qu’il a inventé) SES et C’EST devant « la qualité ». Mais la situation allait se retourner contre lui lorsqu’au moment de placer la bonne réponse, il choisit « CES » au lieu de « C’EST », qui fait que plus d’un pense que T-VICE a déjà le titre de sa meringue carnavalesque 2012.

Et tout le monde sait que le ridicule ne tue pas. En dépit des railleries des fêtards, Shabba eut le courage de rectifier le tir en choisissant le bon « C’EST », tout en se trouvant l’excuse du « fait exprès » pour camou-fler sa leçon mal dispensée. Il était 2 h 50 a.m. lorsque Djakout #1 avait mis fin à sa prestation après avoir exécuté « Profite » et quelques extraits de ses merin-gues carnavalesques.

Somme toute, les deux groupes, ajoutés à celui de T-Micky, ont offert une bonne prestation. Les milliers de fans qui ont effectué le déplacement furent satis-faits de leur performance et de leur show. Cependant, le show de T-Vice était mieux présenté que celui de Djakout #1. La formation musicale Met beton a eu une meilleure introduction que celle de son com-pétiteur (djaz peyi a), qui avait du mal à commencer sa partie. En plus de la bévue de Shabba, la cassure pour débarrasser du stage des gens et la séance de déshabillement des musiciens sur le podium n’ont pas vraiment joué en faveur de Djakout # 1.Toutefois, comme T-Vice, Djakout #1 a enflammé le Parc Histori-que. Contrairement à ce qu’avaient prédit plus d’un, Djakout #1 n’a pas fait une bouchée de T-Vice, qui s’en est plutôt bien sorti.

Le public s’est bien comporté pendant toute la soirée bien que deux individus qui amorçaient une bagarre dans la foule étaient maîtrisés par la police. Le prochain choc Djakout #1/ T-Vice s’annonce déjà passionnant et cela ne devrait pas prendre beaucoup de temps.

Gilles Freslet ([email protected])

Le mèt beton est sorti vivant...

Comme annoncé à grand renfort de pubs dans la presse, les deux grosses cylin-drées de la musique haïtienne (nouvelle génération), T-Vice et Djakout #1, se sont mesurées dans la capitale haïtienne en ce début d’année.Dans un Parc Historique rempli de fans, mélomanes et simples observateurs, grâce à une bonne sonorisation de l’ingénieur Jean Raymond Leconte, les deux groupes ont utilisé tous les moyens possibles et imaginables en termes de presta-tions et de shows pour vendre leur image et sauvegarder leur titre de « djaz peyi a » et « mèt beton ». Pendant que Kako et Caleb Desrameaux faisaient leur travail de MC, les deux DJs Jack et Tony Mix créaient une animation irréprochable pour le plaisir des spectateurs.

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12 5 janvier 2012No 579

Quelque part à Port-au-Prince, une agence très spéciale et surtout très discrète, la S.A.D (Société anonyme de désenvoûtement), spécialisée dans les études et les enquêtes n’étant pas du ressort des polices traditionnelles. Cette société est dirigée par un homme connu sous le nom de René Ouari. Elle vous dévoile par le biais de Ticket Magazine quelques-uns de ses….

Extrait du témoignage du Sergent Mike A., du comté de Ocala, Floride.

Nous roulions vers le nord, sur l’autoroute 75… Un vent violent soufflait en sens contraire et Roger, mon équipier, m’a fait remarquer qu’on n’avait jamais eu un temps aussi mauvais en plein mois de décembre. Il devait être 23 heures et la circulation était réduite au minimum. C’est alors que nous les avions vus.

Question : Vous avez vu qui ?Sergent Mike A : Un groupe de Noirs marchant au

bord de l’autoroute. À leur allure, ce n’étaient pas des Afro-Américains. Ils étaient sept. Ils portaient chacun un petit sac de voyage. Ils avaient l’air perdus. À la vue de la voiture de police, ils se sont mis à fuir.

Question : Vous avez fait quoi ?Sergent : À cette heure, au bord de cette autoroute,

dans un comté où il y a peu de Noirs, c’était bizarre. J’ai demandé du renfort et nous nous sommes lancés à leur poursuite. Quatre de ces gens ont été arrêtés.

Question : C’était qui ces gens ?Sergent: Des Haïtiens. Quand on les a questionnés

sur la raison de leur présence à cette heure au bord de l’autoroute 75, en pleine campagne, ils ont dit qu’ils venaient tout juste d’Haïti.

Question : Ils venaient tout juste d’Haïti ! Comment ? Par avion ? Par bateau ?

Sergent : C’est là le problème. Ils prétendaient venir à l’instant même d’Haïti. Ils étaient trop loin de la mer… Il n’y avait pas d’aéroport à cent kilomètres à la ronde.

Question : Vous plaisantez !Sergent: À moins qu’ils mentaient…. Je suis certain

qu’ils disaient la vérité. Ils n’avaient aucun papier. On a averti les services d’immigration. Cela fait plus de vingt cas pareils en l’espace d’un mois.

Question : Ils vous ont dit comment ils sont arrivés ?Sergent : Alors, là ! ils ont refusé absolument de

donner plus d’explications ! Ils doivent avoir une sacrée raison !

Port-au-PrinceBureau de la SAD (Société anonyme de désenvoûte-

ment), trois jours plus tard.

-Monsieur Ouari… quelqu’un tient absolument à vous voir. Il n’a pas de rendez-vous.

René Ouari déposa le journal qu’il lisait. Il fit glisser ses lunettes sur son nez pour regarder Immacula, la nouvelle secrétaire que l’agence venait d’embaucher.

-Vous savez bien, Immacula, que la SAD ne reçoit que sur rendez-vous.

La jeune femme toussa, comme c’était dans ses habi-tudes quand elle se sentait prise en faute.

-Il a insisté, monsieur Ouari.-Si je voyais tous ceux qui insistaient, nous n’aurions

pas assez de bras à la SAD. Dites-lui de prendre un rendez-vous.

-C’est un consul américain, monsieur Ouari.René Ouari se figea derrière son bureau.-Un consul américain !De la tête, elle confirma.-Faites-le entrer. C’est la première fois que je recevrai

un personnage pareil ici… Je suis curieux de savoir ce qu’il a à me dire.

Immacula sortit pour introduire immédiatement un

DOSSIERS INTERDITS

VOL DIRECT ( I)Par Gary Victor

Page 13: Richard l'homme de "parfums d'autrefois"

135 janvier 2012No 579

Blanc de haute taille, maigre, portant une veste visi-blement trop large pour lui. Il essuya la sueur sur son visage avec un mouchoir blanc comme neige avant de tendre la main à René Ouari.

-Andrew M…, du consulat des États-Unis d’Améri-que…Américain, bien sûr.

-René Ouari, seul et unique responsable de la SAD.-Je peux m’asseoir ? demanda l’Américain.-Faites… Que puis-je pour vous, monsieur M ?Andrew M se gratta la gorge, s’épongea à nouveau le

visage.-Excusez-moi, lui dit René Ouari… Notre climatiseur

fonctionne, mais cela nous fait un mois sans électricité, mais la facture suivra de toute manière.

-Vous allez payer ? demanda Andrew M.-Pas pour un service non fourni.-On dit que vous, vous fournissez de bons services,

fit Andrew M. Vous êtes spécialisés dans les affaires dites…particulières. Celles que les services de police classent pudiquement et que la science officielle pru-demment et hypocritement ignore.

-Que puis-je pour vous ? s’enquit Ouari, qui trouvait que les préliminaires s’éternisaient.

-Je ne suis jamais venu ici, prévint l’Américain. On vous payera rubis sur ongle, en liquide. Mais je ne suis jamais venu ici.

-Je vous écoute, dit Ouari.-Ces trois derniers mois, on a appréhendé en Floride

une trentaine d’Haïtiens.-Pour quel motif ?-Entrée illégale sur le territoire américain.-Ils sont arrivés comment, demanda Ouari ? Par

bateau ?-C’est là le problème, monsieur Ouari. Nous ne sa-

vons pas comment.-Expliquez-vous, monsieur M.-Je vous le dis, Monsieur Ouari. Nous ne savons pas

comment. Ils ne sont arrivés ni par avion ni par bateau.-Par la route alors, ironisa Ouari.-Je ne plaisante pas, monsieur Ouari. Je ne serais

pas ici. Cette démarche me gêne terriblement. C’est un casse-tête pour nos services d’immigration. Surtout que ceux qu’ils ont appréhendés ne représentent certaine-ment qu’un infime pourcentage de ceux qui sont arrivés en territoire américain. C’est un problème de sécurité nationale.

Ouari se gratta le crâne, là où ses cheveux avaient pratiquement disparu.

-Laissez-moi deviner. Tout cartésien que vous êtes, vous pensez qu’il peut y avoir une explication non rationnelle au fait que…

L’Américain lui coupa la parole.-C’est à vous de me trouver l’explication. Nous n’en

avons pas.Il prit une enveloppe dans la poche intérieure de son

veston et la déposa sur le bureau de Ouari.-Vingt mille dollars américains en liquide comme

avance. Votre prix final sera le nôtre.Il tendit à Ouari le cartable qu’il tenait dans la main.

-Voici le dossier de l’affaire. Il y a les comptes rendus, des interrogatoires, des coupures d’articles de jour-naux. Bref, tout ce qu’on a pu récupérer pour vous. Vous acceptez ?

René Ouari s’empressa de récupérer l’enveloppe avant de prendre le dossier.

-Nous allons étudier la question.L’Américain se leva.-Voici ma carte. C’est un numéro de portable. Avertis-

sez-moi dès que vous avez quelque chose.-Permettez que je vous pose une question, monsieur

M, dit René Ouari.-Faites donc, dit l’Américain en regardant l’Haïtien

droit dans les yeux.-Vous avez des antennes, des oreilles partout dans ce

pays…. Cette enquête, pourquoi ne la faites-vous pas ?L’Américain sourit.-Que diraient nos contribuables s’ils savaient que

nous gaspillons leur argent pour des choses … qui sont d’un domaine disons… non justifiable ?

-Je vois, dit Oauri.-Le plus important, c’est qu’on nous a vanté partout

votre absolue discrétion, dit Andrew M.-Ne vous inquiétez pas pour cela, le rassura Ouari.-Je ne suis jamais venu ici, lui rappela l’Américain

avant de prendre congé.L’Américain une fois parti, Ouari appela Immacula, la

secrétaire.-Trouvez-moi notre agent spécial Bernard Sourbier,

toute affaire cessante… Je le veux ici sur l’heure.***-Vous êtes certain, Ouari, que ce n’est pas unique-

ment l’argent votre motivation dans cette affaire ? demanda Bernard Sourbier, perplexe, en considérant toutes les photos étalées sur la table de conférence.

René Ouari, une loupe à la main, examinait avec minutie pour la troisième fois l’un des clichés pris par un journaliste américain lors de la capture d’un groupe d’il-légaux haïtiens dans un champ de tomates de Floride, illégaux qui prétendirent par la suite être venus directe-ment d’Haïti dans l’heure qui précédait.

-Nous avons tout passé au peigne fin, se plaignit Bernard. Les comptes rendus d’enquêtes, d’interrogatoi-res, les articles de journaux, même des blogs sur le Net. Il n’y a rien qui prouve les dires de ce fonctionnaire du consulat.

-Sauf que les Haïtiens arrêtés n’en démordent pas… Ils disent tous être venus d’Haïti. Mais entre le moment où ils disent être arrivés et le lieu où on les a capturés, il y a quelque chose qui cloche. Ils ne pouvaient être venus ni en bateau ni en avion.

-Ils mentent, dit Bernard… Il n’y a pas plus menteur que quelqu’un en situation irrégulière… Nous le savons tous. S’ils ne sont pas venus ni en bateau ni en avion, ils sont venus comment ?

Le jeune homme se pencha sur une photographie.-On les a peut-être téléportés comme dans Star

trek… Si on disposait de cette technologie, on serait les maîtres du monde, Ouari.

Bernard soupira.-Nous sommes trop piètres pour penser à être les

maîtres du monde.Ouari déposa sa loupe et se laissa choir dans un

fauteuil.-Vous avez raison, Bernard… Je ne trouve rien. Ce

fonctionnaire du consulat nous mène en bateau… Mais il nous a donné quand même une avance de vingt mille dollars.

Au même moment, le regard du jeune homme se fixa sur un détail. Il s’approcha un peu plus pour vérifier. C’était bien ce qu’il pensait. Sur l’une des photographies, on voyait les poignets d’un illégal entravés par des menottes, pendant qu’un policier s’apprêtait à le faire monter dans un fourgon. Sur le plat de la main, il y avait quelque chose. Une blessure ? Un tatouage ? Bernard prit la loupe pour grossir le détail…

-Venez voir, Ouari… On dirait un minuscule vèvè.Ouari se leva et vint examiner ce que venait de dé-

couvrir l’agent de la SAD.-J’ai l’impression d’avoir déjà vu cela.-Motif simple, observa Bernard. On pense à un ser-

pent avec des ailes d’oiseau.Il poussa un cri d’étonnement.-Vous allez être surpris, Ouari…Il lui montra un autre illégal qu’on avait photogra-

phié dans l’établissement où il avait été incarcéré. Cette fois, le motif était visible, tout juste au-dessous de l’oreille gauche.

-Deux, ce n’est pas par hasard, fit remarquer Bernard. Vous vous souvenez où vous avez vu ce motif ?

Ouari alla s’installer derrière son bureau.-C’est vous qui allez être étonné, Bernard.-Je vous écoute.-Il y a tout juste un mois, je devais apporter à une

agence à Lalue des documents pour que l’une de mes petites nièces puisse renouveler son passeport. J’avais à faire des photocopies. L’agence avait un problème d’électricité. On m’a suggéré alors d’aller dans le bu-siness d’à côté. C’était une sorte de boîte fourre-tout : photocopie, photographie instantanée pour passeport, visas, agence de voyages, service d’avocats, etc. J’ai vu ce signe sur une porte.

-Vous n’avez pas oublié ce détail ! s’étonna Bernard.-Dans notre métier, se souvenir du plus infime détail

est toujours utile. On a peut-être un indice pour com-mencer.

Bernard alla ouvrir un tiroir d’une commode située au fond de la pièce. Il en sortit un petit revolver auto-matique. Il vérifia le chargeur, fit monter une balle au canon.

-On ne sait pas encore ce qu’on cherche, mais ce serait bien que je pousse cette porte sur laquelle vous avez vu ce signe…Donnez-moi l’adresse, Ouari.

-Vous saurez comment vous y prendre ?, s’inquiéta René Ouari.

-Savoir improviser, Ouari… c’est le plus important parfois dans notre métier.

Ayiti Deploge à Havana

Taina Corvington accompagnée à la guitare par le nouveau maestro de K-Zino, Jean Richard Bien Aimé

3 Ticket Boys!!!!

Aceline, Fabiola (à droite) de Lekol lage et une amie posent pour la caméra de Ticket

Il y avait-il un dress code?

Les musiciens de Karizma jouent en version deploge pour la première fois en Haïti

Le 5 janvier 2012

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14 5 janvier 2012No 579

Les amis de Ticket ont dit sur

Karl Foster CandioFredi ? Te gen fredi nan nwit la ? M

pat santi l non mwen menm !!! #NegKi-PaDomiPoukoYo

Neg ki gen bon dra !

David AndréTaking a break in DR. It´s co cold

here, can’t believe this, people are very stylish.

A quand l’exportation de David André Collection chez nos voisins?

Frantz DuvalJe voudrais partager tes insomnies

comme je partage tes rêves.Toujours partager

Flo MartinWe have to teach our children to

be more responsible and safer. We all want to have fun, but when one of us gets hurt nobody has fun. Pls be safe in all that you do.

Well said Flo

Sarah PasquisQuand tu aimes quelqu`un

sincèrement laisse le libre si tu l`enchaines tu risques de le per-dre pour toujours. Ce n`est pas en l`attachant qu`il t`aimera plus. En le laissant partir tu lui prouveras ton amour.

Un amour de chaines

Jeff PolicardWhy is it that when you transport

something by car, it’s called ship-ment but when you transport some-thing by ship it’s called cargo?

Question philosophique!

Carel PedreErrare humanum est, perseverare

diabolicumCarel ap pale “Latin” Li voye dlo li

pa mouye peson!

Pris à sa juste valeur, chaque mot se veut un assemblage d’épigra-phes d’horizons divers renfer-mant une charge sémantique.

Pour faire de beaux vers, embellir leur produit ou véhiculer un message propre à leur milieu, les principaux acteurs de la tendance rap (rappeurs et dj) apportent souvent de nouveaux mots et dictons dans notre vernaculaire. Ainsi, dans la rubrique « Lexique des brendjenn » de cette semaine, nous vous présentons la suite de monèmes « Mawozo kreyòl ».

Dans le créole haïtien, le terme « mawozo » est, depuis des lustres, un

qualificatif que bon nombre de gens emploient. Pour vous faire part du sens premier du terme « mawozo kreyòl », il nous incombe de remonter à la source afin de trouver les vraies origines de ce mot.

Il ne faut pas oublier que dans la langue française, privée du « ma » et avec une autre morphologie, le « roseau » se définit comme une plante de haute taille de la famille des graminées dont la grosse tige ligneuse se termine par un épi de fleurs. Cette plante pousse dans les zones humides, notamment au bord des eaux dormantes. Ainsi, « roseau »

Lexique des «bredjenn»Lexique des «bredjenn»

«Mawozo Kreyòl»reste un simple nom commun.

Par exemple : « Une touffe de roseaux au bord d’un étang », « M se wozo, menm si m’ pliye m’ p ap kase », etc.

Dans le créole haïtien, le mot « ro-seau » de notre vernaculaire se rappro-che singulièrement du terme « mawozo » au niveau phonétique. On peut aisément voir la ressemble en prononçant « mawo-zo » et « mare de roseaux ». Mais l’enjeu n’est pas au niveau de cette similarité, elle est plutôt du côté sémantique.

Dans un premier contexte, dans notre vernaculaire, le terme « mawozo » dési-gne un homme qui ignore comment s’y prendre quand il s’agit de charmer ou de faire la cour à une femme.

Cette définition tire son authenticité dans le parler de la rue. Car, non seule-ment le terme « mawozo » n’est pas stan-dardisé, mais beaucoup d’Haïtiens igno-rent sa charge sémantique. Est-ce pour cela qu’il ne serait pas étonnant si des gens en ignorent totalement l’existence. Mais pour les plus avisés, l’utilisation de ce qualificatif passe comme une lettre à la poste. Toujours dans ce contexte, le terme « mawozo » a pour synonyme « koyo », un mot qui, aujourd’hui, gîte dans le grenier de la désuétude.

Par exemple : « Ou pa bezwen pè monchè, mawozo sa pa ka pran fi an nan menm. » Ou encore, « Koyo sa ! li paka wete pwent plim sou do m’. »

Dans une autre situation de com-munication, le mot « mawozo » désigne les garçons qui ne savent pas comment s’habiller, des accros d’accoutrements. Ainsi « mawozo » aura pour synonyme

« gwo soulye ». Par exemple : « Mesye wo ! Gade

gwosè koulè mawozo an met sou li non. » Ou encore, « Gwo soulye an met yon pantalon mov ak yon chemiz woz. »

Un peu plus loin, le terme « mawozo » identifie les garçons qui donnent de l’argent aux filles sans se soucier du reste. Dans ce sens, le mot « mawozo » équivaut aux mots « egare » ou « djèdjè ».

Par exemple : « Egare an chita l ap bay manzè manje kòb li, e l p ap jwenn anyen non » ; « M pa nwi non man, se kòb djèdjè an fi an boule sèlman wi. »

En dernier lieu, le terme « mawozo » renvoie à quelqu’un qui ne vient pas des grandes villes et qui ne sait pas grand-chose de l’évolution et de la prolifération technologiques. Dans cette perspective, le sens du terme « mawozo » avoisine les qualificatifs : « just come », « fèk desann », « boukan », et autres.

Par exemple : « Sa boukan sa konn nan BBM ? » ; « Hum ! just come se evèn-man » ; « Fèk desann nan panse l ka jere fanm Pòtoprens. Ala traka papa ! »

L’adjectif « kreyòl » qui succède au terme est un spécificateur qui précise que le « mawozo » en question vient des Antilles ou des anciennes colonies d’outre-mer. Quoique par définition, le concept « créole » va au-delà de ce sens restreint. A une certaine époque, des adeptes de nouveaux slogans en faisaient un usage ostentatoire. Bien que le vent de la désuétude frôle le terme, parfois, des individus froissés ne mâchent pas les mots quand il faut l’utiliser. Loin d’être un compliment, peu importe le contexte dans lequel on le retrouve, « mawozo kreyòl » restera toujours un terme péjo-ratif. Des personnes, particulièrement les filles, issues de tous les recoins du pays, l’utilisent comme bon leur semble sans pour autant avoir une idée de son origine et de sa dénotation. Autre qu’au moment des plaisanteries amicales, il ne serait jamais poli d’étiqueter un ami ainsi.

Maintenant vous savez, si jamais vous l’ignoriez.

Wendy Simon

Le très connu et respecté promoteur et animateur de radio Erick Cadet, plus connu sous le sobriquet de A2Z, qui évoluait en Floride, a rendu l’âme le jeudi 29 décembre dernier. Selon les informations dont nous disposons, l’animateur souffrait depuis quel-que temps d’un cancer.

Musiciens, collègues promoteurs et personnalités de radio se sont inclinés devant la dépouille de A2Z, réputé pour sa sagesse, son sérieux et son sens de profes-sionnalisme. A plusieurs reprises, j’avais eu des échanges positifs avec lui, que ce soit à Montréal ou à Miami, lors de la couverture de nombreux festivals pour le compte de Ticket Magazine et de radio Magik 9. Son départ laissera un vide dans l’Industrie Musi-cale Haïtienne, communément appelée HMI.

On apprend que les funérailles seront chantées ce samedi 7 janvier 2011 à Miami.

Que la terre lui soit légère !

Erick Cadet n’est plus

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155 janvier 2012No 579

Astuce # 1 : choisissez vos fêtesLa première chose à faire est de

décider des fêtes dans lesquelles vous souhaitez vous rendre. Avec toutes les affiches qu’il y a pour la fin d’année, sans compter les fêtes d’amis et celles que vous donnez, il vous serait impossible d’être partout à la fois, et avant Les Rois, vous ne vous reconnaîtriez plus, tant vous serez bouffi.

Astuce # 2 : mangez avant les réjouissances

N’arrivez jamais à une soirée complè-tement affamé. Sa k nan vant kabrit se li ki pa l d’ailleurs. Vous risquez de vous je-ter sur la nourriture sans contrôler ce que vous mangez. Et quand on sait que les mets sont souvent très riches en graisses

et très lourds, cela n’arrangera sûrement pas votre estomac.

Astuce # 3 : sélectionnez vos vic-tuailles

Une fois autour de la table, regardez bien pour voir ce qui y est servi. Prenez d’abord un peu de salade, du poisson et des fruits s’il y en a. Ensuite, servez-vous un peu de chair et des pâtes, le tout en petite quantité. Mieux vaut repasser à plusieurs reprises et avaler lentement plutôt que de remplir votre assiette d’un coup. Les aliments sont généralement riches en calories. Ainsi vous maintiendrez votre métabolisme à un niveau plus élevé, suffisamment pour ne pas le ralentir et favoriser un gain de poids.

Votre Ticket SantéVotre Ticket Santé

Péchez de gourmandiseet restez en santé

Les fêtes de fin d’année sont l’occasion de tous les fas-tes imaginables. Pour ce qui est de la nourriture, il y en a à profusion. Galas. Réceptions de mariage. Réveillons. Buffets… La liste est bien longue. Entre les fêtes auxquel-les vous êtes invités et celles que vous donnez, l’écart à franchir entre vos bonnes habitudes nutritives et l’excès de table n’est jamais trop grand. Pourtant, une fois le calme revenu, vous vous étonnez toujours du surplus de poids que vous avez pris. Cette année, pas de souci. Je vous refile les bonnes astuces pour faire entorse à votre régime tout en restant raisonnable et… sexy.

consommerez pas beaucoup, entretenez vous avec les invités, cela vous permet-tra de concentrer votre attention sur la

conversation plutôt que sur la nourriture.

Astuce # 5 : bu-vez de l’eau, beaucoup d’eau

C’est l’ali-ment préférable

pour le métabolisme et l’élimination des matiè-

res grasses. L’eau est né-cessaire à toutes les fonc-

tions du corps en ce qui a trait à la perte de poids. Prenez du thé également à l’avance en lieu et place de l’alcool ou du jus habituel.

Astuce # 6 : contrôlez l’alcoolVous ouvrirez sans doute plusieurs

bouteilles de champagne et de vin. Après. Mais au début, préférez-leur un cocktail à base d’eau pétillante ( « Per-rier »…). Pour mieux gérer la quantité que vous ingurgiterez, alternez l’alcool avec de l’eau afin de toujours vous assu-

rer une bonne hydratation. N’en prenez pas plusieurs au cours de la même jour-née (les hommes surtout). Evitez ceux qui sont à base de jus et de gazeuses.

Et enfin, l’essentiel c’est de ne pas culpabiliser. Vous n’arriverez toujours pas à tenir tout le long de la période des fêtes. De ça, on est sûrs, vous et moi.

Toutefois, veillez à ne pas trop forcer la dose. Si jamais vous vous laissez aller une ou deux fois, ce ne sera pas la fin du monde quand même ! Et puis,

après tout, c’est le moment des ré-jouissances, et tout le monde sera en liesse. Alors ne soyez pas en reste. Oh ! Une dernière chose… Joyeux Noël.

Péguy F. C. Pierre [email protected]

DE VOUS A MOIDE VOUS A MOI

Immortel Sixto! Quelle belle phrase que celle-ci : « Kounye-a se sa ou wè ou kwè? se pa sa-m di-w anko! » Oh j’adore ! Ce passage est incontournable, inoubliable, indéracinable. Elle a sauvé bien

des situations. Ti Jo prêcherait dans le vide avec sa chanson dont j’aime bien l’air « avouez la vérité » face à l’audace de la race humaine, particulièrement du sexe dit faible.

Je ne peux m’empêcher de sourire – avec malice, bien entendu – en me remémorant des petits faits survenus dans mon entourage… et qui ont trai-né derrière eux de petits sourires en biais, de petits souké têt ironiques… au nom d’un simple petit mensonge ou si vous voulez, d’une équivoque bien entretenue …

La scène se passe partout, vous n’aurez peut-être pas un cas fidèle-ment semblable aux deux ou trois qui seront relatés ici, mais vous serez assez honnête pour reconnaitre que vous auriez pu écrire une rubrique rien qu’avec des histoires vous concer-nant (si vous savez écrire bien en-tendu ).

Je me rappelle une collègue de travail. Elle arrive un matin au bureau avec des lunettes soleil et décide qu’elle passera la journée avec. Nous

Equivoques et audace…voyons régulièrement cette situation à des funérailles, et l’on pense à tort que c’est pour ne pas exposer des yeux embués de chagrin que leurs propriétaires les gardent sur le visage : bobèch ! Seules les montures griffées ( je ne parle pas de gens ayant des chats chez eux non s’il vous plait!) assistent aux cérémonies hors de leur étui. « Made in China » pa ladan-l !

Revenons à mon ex-collègue. Les collaborateurs sont gentils et la pressent de questions, et elle, tranquille : - j’ai raté la dernière petite marche et j’ai choué contre un cerisier dans la cour. - Oh podyab, tu aurais pu perdre l’œil (au beurre très noir)… - heureusement que tu ne t’es pas cassé un membre, etc, etc. Banal hein ? Fait courant ! Notez bien l’article indéfini : « un », donc il n’y a pas qu’un cerisier dans la cour de madame. L’année suivante, elle accouche (rien à voir avec la chute sur la petite marche bien entendu, allons donc !) et nous constituons une délégation pour aller la visiter, c’est normal. On s’extasie sur la beauté du bébé (disparue en grandis-sant), l’appartement qui est bien aéré, le quartier tranquille, et je dis : - c’est si beau ici, vraiment frais ! il ne man-que qu’un jardin ! Et elle de répondre : - heureusement que j’ai la main verte, je réussis bien avec mes petites plantes

en pots. Et moi… : - plantes en pots ? mais… tu n’as pas de cerisiers alors ? Et elle, sans sourciller : - je n’ai jamais pu réussir avec les arbres fruitiers ! Bravo Maurice Sixto !

Il y a aussi cette Luména qui était présente pratiquement à toutes les funérailles. En grandissant, j’ai compris qu’elle n’était pas du tout folle ou hyper-sociable, mais tout simplement une grande solitaire kalé kô date d’expira-tion passée, qui profitait de ces cérémo-nies pour arborer grands tailleurs, an-ciens chapeaux, lunettes soleil et, bien évidemment , un éventail. A l’époque, les bus mis à la disposition de la famille par l’entreprise funéraire n’étaient pas encore climatisés. Imaginez donc la chaleur à l’intérieur du véhicule. En attendant que le convoi s’ébranle, voilà Luména qui tire ostensiblement son éventail, l’ouvre comme un paon et commence à s’éventer avec force.

Elle n’embête personne, au contraire, elle fait de si grands mouvements avec son éventail que ses deux voisins de gauche et de droite profitent de la fraicheur de l’instrument. Un jour, le modèle du bus change, et dès qu’on pénètre à l’intérieur on sent la douce différence : il y a la climatisation et le chauffeur se venge généreusement des jours de forte chaleur : dernier volume

! On tremblerait même de froid !. Voilà Luména tranquille… on s’attend à ce qu’elle « batte bas ! », mais c’est mal connaitre la dame ! Comme à son habitude, elle tire ostensiblement son éventail, et voyant tous les yeux bra-qués sur l’objet, et ne voulant pas être la risée des occupants, elle l’ouvre et le place devant son visage, comme si elle allait le bouger pour s’éventer…. Mais elle donne un rèz à tout le monde et se contente de bouger la tête de gauche à droite en fredonnant un air à la mode.

Une collègue (pas la même, podyab) avait essayé tous les traitements contre une petit toux sèche qui lui empoison-nait la vie. De thés en frictions, remèdes docteur et suspicions contre une éven-tuelle « matelotte », tout avait fait l’objet de nos pensées et de nos conseils. Jusqu’au jour où j’ai su avec qui elle sor-tait (en cachette), et je lui ai dit, un jour qu’elle se plaignait en toussant : - cou-vre-toi mieux quand tu vas reconduire ton petit ami le soir. Et nos oreilles ont eu leur paix. Elle a suivi le conseil. Effec-tivement son petit ami était un homme marié, et même quand ce dernier avait la latitude de rentrer chez lui tard, il ne pouvait dormir « dans une autre maison », donc après de chauds ébats ou un petit kabicha séré kolé, la malheureuse reconduisait son bien-aimé à la porte en petite tenue, et tout naturellement les courants d’air ne la ménageaient pas.

De vous à moi, n’allez pas suspecter toute femme qui tousse discrètement d’entretenir une liaison interdite non ! D’ailleurs j’ai perdu une journée de tra-vail aujourd’hui à cause d’une méchante grippe et des yeux larmoyants. Pas d’équivoques souplé ! Je ne reconduis personne à la porte moi (du moins, pas le soir !)

Sister M*

Astuce # 4 : gagnez de l’avance

Arrangez-vous pour perdre quelques kilos à l’avance. Des exercices physiques tels que la marche sont tout à fait nommés pour vous aider. Déjà que vous ne

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16 5 janvier 2012No 579

Un animateur observe, analyse et fait des commentaires sur des groupes musicaux qui sont par ailleurs ses amis, cela arrive que l’on se retrouve entre deux feux ?

C’est justement ce qui m’est arrivé. Je faisais des commentaires plutôt négatifs concernant le niveau du show présenté par Djakout #1 et T-Vice parce qu’en tant qu’animateur, je sais que ces groupes sont capables de mieux. J’ai d’ailleurs déjà assisté à de meilleures prestations de ces deux-là. L’organi-sation non plus n’était pas au top. Je pense que les groupes n’étaient pas à la hauteur du Choc des titans. Il n’y avait semble-t-il aucun souci d’offrir un spectacle de qualité au public. C’était un spectacle avec les supposés meilleurs groupes du compas. Et l’on doit se dire que s’il s’agit là du meilleur du compas, le compas a de sérieux problèmes. J’ai aussi mentionné cer-tains détails comme le drapeau amé-ricain sur la tenue militaire des Vice2K et l’erreur de Shabba sur le tableau avec cette affaire de CEC. Ce sont ces commentaires que j’ai faits au cours de mon émission le 4 janvier dernier. Par la suite, j’ai appris que Roberto Martino ne les a pas appréciés. Shabba non plus n’était pas content des commentaires que j’ai fait sur Djakout #1 et sur lui en particulier par rapport à son erreur. Je me suis donc retrouvé pris entre deux feux.

Le duel Djakout/T-Vice a laissé des traces. Les deux côtés sont insatis-faits des commentaires. Comment vis-tu cette situation ?

Je pense que c’est normal qu’un travail soit critiqué. Il faut justement des animateurs qui osent critiquer pour faire avancer la musique haïtienne. Je considère donc que mes critiques étaient une contribution à cette cause, une façon de faire savoir aux différents groupes musicaux qu’ils peuvent faire mieux et qu’ils doivent absolument of-frir mieux la prochaine fois. Après tout, le Choc des titans était à sa première édition. Peut-être qu’il y aura d’autres affiches où Djakout #1 et T-Vice seront appelés à s’affronter dans le futur.

Ce que je n’arrive toujours pas à comprendre est la façon dont ces mu-siciens ont réagi. Ils l’ont fait comme si j’étais l’ennemi à abattre, comme si je ne devais pas faire mon travail. D’après ce que j’ai lu, j’ai pu comprendre qu’ils me considèrent comme un individu qui n’a aucune connaissance en la matière et qui ose les critiquer. Je déplore le fait que nos artistes ne savent pas prendre le bon côté de certains commentai-res. Car un artiste doit avant tout être ouvert aux critiques. Il doit justement les utiliser pour avancer, car dans mon cas précis, j’ai eu à faire des critiques constructives. Je n’ai pas fait que souli-gner les mauvais aspects du show. J’ai aussi fait des commentaires positifs et j’ai proposé certains ajouts qui pour-raient faire du prochain tandem une réussite.

C’est triste de voir que des musi-ciens avec plus de 20 ans de carrière soient incapables d’accepter une criti-que. Ils se mentent et se laissent aveu-gler par l’influence de leurs proches.

Y a-t-il une leçon à tirer de cette affaire ?

Mes commentaires ont suscité deux types de réactions distinctes. Roberto m’a adressé la parole et a fait état de sa déception face au fait que je n’ai eu que des critiques négatifs vis-à-vis de la prestation de T-Vice. Par contre, la

Carelpris entredeux feux

Le « Choc des Titans » n’a pas fini de faire parler de lui. En effet, trois jours après cette soirée où T-Vice et Djakout #1, deux ténors du compas, se sont affrontés sur la scène du Parc Historique de la Canne à Sucre, les discussions ne s’arrêtent pas. Les insatisfaits sont dans tous les camps. Carel Pèdre, animateur de radio à succès et présentateur de Digicel Stars, a fait les frais du mécontentement de Roberto Martino, lead vocal du groupe T-Vice, et de Shab-ba, tambourineur de Djakout #1. Ses commentaires sur les différents réseaux sociaux et dans son émission du 4 janvier 2012 ont visiblement déplu aux artistes. Pris entre deux feux, Carel nous livre ses impressions.

professionnel. D’ailleurs l’amitié en soi exige la sincérité. Dans le cas présent, j’avais de très bonnes relations amica-les et professionnelles avec Shabba et Roberto. Mais ces liens d’amitié n’impli-quent pas de toujours leur dire ce qu’ils veulent entendre.

T’est-il déjà arrivé de perdre un ami après un commentaire ? De te faire injurier ou de recevoir des me-naces ?

Cela vient tout juste de m’arriver. Je crois bien que je viens de perdre Shabba comme ami. Il m’a injurié. Il m’a même menacé. Je ne condamne pas quelqu’un qui me critique. C’est ce qui m’aide à m’améliorer. Je suis présentateur et animateur de radio. On me critique des fois pour mon langage à «Digicel Stars» par exemple. Mais au lieu de me fâcher, j’ai tout simplement décidé de bannir certains mots de mon vocabulaire à la télévision pour éviter de choquer mon public à l’avenir.

Qu’est-ce que les réseaux sociaux ont changé dans la couverture des évènements culturels ?

Grâce aux réseaux sociaux, on peut désormais vivre en direct un évène-ment de chez soi étant. Cela permet aux fans qui n’ont pas pu faire le dépla-cement d’avoir des informations sur le vif et aussi d’apprécier un spectacle à distance. Ça permet aussi aux artistes, aux organisateurs et aux médias d’avoir une idée de ce que le public pense de l’évènement, d’avoir leur impression sur le décor et le choix des musiques, entre autres.

Y a-t-il un message que tu aime-rais faire passer en termes de conclu-sion ?

Je souhaite que pour l’année 2012 les artistes acceptent et comprennent à quoi servent les critiques. Ce ne sont en aucun cas des menaces. Les anima-teurs de radio ou les autres journalistes visent simplement l’avancement de la musique haïtienne et veulent encoura-ger les artistes à offrir un meilleur pro-duit. Il ne faut surtout pas que ces der-niers pensent qu’il s’agit de problèmes personnels. Il existe des critiques d’art dans tous les pays, car il faut reconnai-tre les flops pour mieux apprécier les tops, sinon la médiocrité va primer. Les jeunes talents doivent aussi accepter d’être critiqués et ils doivent utiliser ces critiques pour aller de l’avant.

Daphney Valsaint Malandre

T-Vice vs Djakout

réaction de Shabba a été nettement différente. Il m’a envoyé des SMS vrai-ment vulgaires. Cela m’a attristé de voir qu’un musicien ait pu entretenir des propos aussi déplacés à l’égard d’un animateur.

Mais cette mésaventure m’a aidé à comprendre pourquoi des journalistes sont tués partout dans le monde. La vé-rité blesse ; elle frustre alors qu’elle de-vrait être un guide. Une forte majorité

d’Haïtiens n’acceptent pas de critiques, ce qui rend le métier de journaliste encore plus difficile en Haïti.

Est-il possible de rester objectif quand les acteurs en conflit sont des amis ?

Je pense que oui. Mais il faut que ces acteurs soient assez cultivés pour comprendre que l’amitié ne doit en aucun cas empiéter sur le travail

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