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Viabilité des mangroves de Godorya Mortalité des arbres de la forêt de Day République de Djibouti 22-28 octobre 2017 Service forestier des Etats-Unis avec l´appui du Département américain de la Défense et de l’Ambassade des Etats-Unis à Djibouti Thomas E. DeMeo, PhD Ecologiste régional USDA Forest Service Portland, OR USA [email protected] Benjamin L. Branoff, M.Sc. Department of Biology University of Puerto Rico-Rio Piedras San Juan, PR USA [email protected] m Contact du programme : Natasha Marwah US Forest Service International Programs Africa and Middle East Program [email protected] 1

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Viabilité des mangroves de Godorya Mortalité des arbres de la forêt de Day

République de Djibouti22-28 octobre 2017

Service forestier des Etats-Unis avec l´appui du Département américain de la Défense et de l’Ambassade des Etats-Unis à Djibouti

Thomas E. DeMeo, PhDEcologiste régionalUSDA Forest ServicePortland, OR [email protected]

Benjamin L. Branoff, M.Sc.Department of BiologyUniversity of Puerto Rico-Rio PiedrasSan Juan, PR [email protected]

Contact du programme : Natasha MarwahUS Forest ServiceInternational ProgramsAfrica and Middle East [email protected]

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Table des matières

Résumé analytique..............................................................................................................................................4

Remerciements...................................................................................................................................................5

Introduction........................................................................................................................................................5

Sur le Service forestier des Etats-Unis...........................................................................................................6

Objectifs de la visite........................................................................................................................................6

Evaluation des mangroves de Godorya.............................................................................................................7

Méthodes d’évaluation....................................................................................................................................7

Contexte social................................................................................................................................................9

Résultats..........................................................................................................................................................9

Brise-vent et site de plantation d’arbres.....................................................................................................12

Recommandations........................................................................................................................................13

Mitigation des dépôts de sable.................................................................................................................13

Plantation stratégique d’arbres...............................................................................................................13

Prise en compte des pénuries d’eau lors de la planification des sites environnementaux..................14

Enlèvement de Bois de Mangrove............................................................................................................15

Forêt de Day......................................................................................................................................................15

Méthodes d’évaluation..................................................................................................................................16

Contexte social..............................................................................................................................................17

Résultats........................................................................................................................................................17

Recommandations........................................................................................................................................18

Gestion des utilisations de l’eau dans le bassin versant supérieur.......................................................18

Conduite de l’élevage................................................................................................................................18

Evaluation à long terme de l’écosystème................................................................................................18

Conclusion.........................................................................................................................................................18

Références.........................................................................................................................................................19

Appendice 1.......................................................................................................................................................20

Appendice 2.......................................................................................................................................................20

Appendice 4.......................................................................................................................................................21

Appendice 4.......................................................................................................................................................21

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Résumé analytiqueLa Corne de l’Afrique se heurte à un grand nombre de défis environnementaux, notamment une sécheresse prolongée et une tendance à un climat de plus en plus sec. En octobre 2017, une équipe du Service forestier des Etats-Unis (USFS) s’est rendue à Djibouti pour visiter deux sites spécifiques qui ont été affectés par ces changements climatiques : les mangroves de Godorya sur la côte nord et la réserve de la forêt de Day à haute altitude (1,450 meters) également dans la partie nord du pays.

Les mangroves de Godorya, qui couvrent 240 hectares, semblaient viables dans l’ensemble mais présentaient deux préoccupations principales. Quelques zones indiquaient des signes de dépérissement et de dégradation causés par les vents khamsin (vents chauds porteurs de sable), déposant du sable et de la vase et étouffant les plantes, ce qui est un type de processus de désertification. Dans d’autres zones, la mortalité est plus subtile, ayant lieu seulement dans des endroits discrets et sans vraiment raison apparente. L’équipe USFS a examiné les raisons possibles de ce déclin et a recueilli des échantillons pédologiques pour analyse ultérieure des contaminants. Une théorie est que la mortalité se produit dans les zones qui reçoivent moins d’eau douce provenant du réseau de précipitations et du ruissellement des terres plus élevées que par les années précédentes. Les tendances d’une sécheresse prolongée dans la région et les informations empiriques locales sur la réduction des précipitations soutiennent cette hypothèse.

Le Gouvernement de Djibouti est en train de déployer des efforts pour arrêter la désertification des mangroves en construisant des brise-vent faits de poteaux en bois et en plantant des arbres. Ces efforts peuvent être améliorés en sélectionnant et en vérifiant avec soin les essences les mieux adaptées au site sans qu’elles deviennent envahissantes. La plantation d’arbres et autres végétations locales devra être effectuée sur des sols argileux voisins, adjacents aux dunes de sable si possible, plutôt que sur les dunes en sols sableux.

Dans les zones où des palétuviers sont morts à des emplacements discrets, les arbres morts peuvent être retirés et des semences de palétuvier plantées à la place. Cependant, les gestionnaires des sites devront laisser une partie du bois sur le sol afin de protéger les jeunes plants et d’éviter des déplacements de sédiment. Néanmoins, il est fort probable que les perspectives à long terme de Godorya seront associées à une tendance climatique plus sèche inévitable à laquelle l’environnement devra s’adapter.

La forêt de Day se caractérisait par un environnement très différent—forêt de la zone des brouillards à 1.450 mètres dans les monts Goda. La réserve de la forêt de Day est bien connue à Djibouti comme zone récréative pour profiter de températures plus fraîches et d’un paysage de montagne attrayant. La forêt de Day se compose de Juniperus avec un sous-étage de Combretum. Malheureusement, au cours des dernières années, presque tout l’étage dominant de Juniperus est mort, donnant un aspect squelétique à la forêt. Il se peut que des herbicides aient été utilisés dans la forêt au début des années 1990 ; l´équipe USFS a recueilli des échantillons pédologiques pour une analyse ultérieure. L’équipe n’a pas constaté de preuve de mortalité attribuable à des maladies ou des insectes. La raison la plus probable de la mortalité des genévriers est le manque d’eau. L’écosystème de la forêt de Day s’est probablement développé avec un ensemble unique d’intrants

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d´humidité provenant de gouttes de brouillard et d’écoulement dans la forêt à partir de zones plus élevées, associés au régime de température en altitude.

En raison de la sécheresse climatique dans la région, l’eau résultant du brouillard a tendance à diminuer. De plus, le développement agricole dans les zones en haute altitude va probablement restreindre l’écoulement d’eau dans la région. La forêt de Day fait aussi l’objet de pâturage, éliminant ainsi une couche de végétation qui pourrait aider à retenir l’humidité. L’USFS recommande de chercher des moyens de stocker et retenir plus d’eau dans la réserve. Peut-être les pratiques agricoles en dehors de la réserve pourraient-elles être modifiées pour utiliser moins d’eau. Pour aborder le pâturage, les gestionnaires de la réserve devraient examiner les pressions dues au pâturage et réagir en clôturant un petit espace fréquemment pâturé (20 mètres x 20 mètres) pour analyser l’effet de la mise au repos du site pendant deux à trois ans. En se basant sur ces informations, les pressions causées par le pâturage pourraient être modifiées en conséquence. Cependant, dans l’ensemble, la gestion de la forêt de Day devra prendre en compte la tendance inévitable à la sécheresse à long terme dans la région.

RemerciementsL’équipe USFS adresse ses remerciements à tous ceux qui ont contribué à ce voyage très intéressant et réussi. Le Colonel Jacob Abrami, attaché de l’Armée auprès de l’Ambassade américaine, et Natasha Marwah, du bureau Programmes Internationaux du Service forestier des Etats-Unis, ont contribué utilement à définir l’objet et les objectifs de notre mission. Le Commandant Chris Hettinger, Chargé des affaires bilatérales, ainsi que Merry Walker et Abdi Mohammed Abdi, de la Section économique et commerciale de l’Ambassade, ont établi notre logistique pour le voyage. Chris et Merry nous ont accompagnés pendant tout le voyage et se sont assuré que tout se déroulait bien. Ils possédaient également une richesse d’informations sur le contexte local et nous ont aidés à nous adapter rapidement.

L’USFS remercie également Beydane Chigi, du Programme d’appui à la Réduction de la Vulnérabilité dans les Zones de Pêches Côtières (PRAREV), qui a facilité nos travaux dans les mangroves de Godorya et qui s’est assuré de mettre du personnel à notre disposition. L’association locale des pêcheurs, dirigée par Ibrahim Oudoum ([email protected]), a également joué une part importante dans la visite et nous sommes honorés de leur connaissance locale et de leur excellente hospitalité. Enfin, nous remercions tous les conducteurs qui nous ont conduits à nos destinations et nous en ont ramenés en sécurité.

IntroductionThe République de Djibouti occupe un emplacement géographique stratégique à la rencontre de la Mer Rouge et du Golfe d’Aden, servant de port de commerce international important et de centre de ravitaillement pour l’Afrique de l’est, l’Europe, le Moyen-Orient et l’Asie. Djibouti accueille également une grande base militaire américaine à Camp Lemonnier, essentielle à la sécurité et stabilité régionales. Tout en étant surtout aride et semi-aride, le pays est fier de poches d’écosystèmes exceptionnels, comprenant des mangroves, des forêts à feuillage persistant, des

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genévriers géants rares et des bosquets d’oliviers sauvages qui sont un habitat important pour la faune. Les écosystèmes aquatiques, le francolin de Djibouti, rare et endémique, et son emplacement le long de la vallée du Rift et des voies migratoires de la Mer Rouge ne sont que quelques raisons pour lesquelles Djibouti est cité comme point sensible de la faune et biodiversité internationales et qu’il est devenu le centre d’initiatives récentes de conservation internationale, en particulier concernant les oiseaux planeurs et migratoires.

Le pays a une zone côtière, remarquable par ses montages, ses canyons et une géologie complexe engendrée par la collision des plaques africaine et arabe. Il abrite aussi le lac Assal, point le plus bas de l’Afrique et lac le plus salé du continent. Djibouti se caractérise aussi par une végétation spécifique, comprenant deux types d’écosystème qui ont été l’objet de la visite USFS en octobre: les mangroves et une forêt en zone de brouillard à haute altitude dans les monts Goda.

La visite de l’équipe USFS a été coordonnée sur la demande du Département de la Défense américain dans le cadre d’un effort plus vaste de sécurité environnementale en Afrique. A Djibouti, les pénuries éventuelles d’eau, de bois et de terres cultivables peuvent se traduire par des conflits sociaux. Le Ministère de l’Agriculture, de L’Eau, de la Pêche, de l’Elevage Chargé des Ressources Halieutiques (connu sous le sigle MAEPE-RH) a aussi été intéressé par une étude technique de ses travaux de protection des mangroves dans la région de Godorya, sur la côte nord du pays (Badji 2016). L’équipe dans le pays se composait du Commandant Chris Hettinger, Chargé des Affaires bilatérales à l’Ambassade américaine ; de Merry Walker, Chargé économique et commercial à l’Ambassade des Etats-Unis et de Tom DeMeo et Ben Branoff du Service forestier des Etats-Unis.

Sur le Service forestier des Etats-UnisLe Service forestier des Etats-Unis (USFS) gère des forêts, prairies et de nombreux écosystèmes divers à travers tous les Etats-Unis. Par le biais du bureau des Programmes Internationaux, l’USFS fournit une assistance technique et des occasions d’échange dans plus de 90 pays partout dans le monde, sous forme de partenariats avec les gouvernements, les ONG et les universités. L’USFS travaille en Afrique de l’est depuis plus d’une décennie sur toute une gamme de questions ayant trait aux ressources naturelles avec le soutien de l’Agence des Etats-Unis pour le développement international.

Objectifs de la visiteLes objectifs de la visite de l’équipe USFS étaient les suivants :

Evaluer le dépérissement des mangroves de Godorya et recueillir des données pour en analyser les raisons ;

Examiner les stratégies actuelles pour aborder le dépérissement et offrir des recommandations d’amélioration et d’enrichissement ;

Examiner le dépérissement des arbres dans la réserve de la forêt de Day ; Recueillir des données pédologiques pour analyser les substances chimiques et autres

causes anthropogéniques possibles du dépérissement ; Formuler des recommandations pour enrichir la gestion des terres aux deux sites.

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Evaluation des mangroves de Godorya Sur le plan international, les mangroves sont reconnues comme l’un des écosystèmes les plus précieux du monde. Elles maîtrisent l´érosion éolienne et du sol, servent de frayères pour les ressources halieutiques vitales, peuvent servir de barrière contre les crues et filtrent les polluants (Witsen 2012). Egalement, les mangroves séquestrent le carbone, fixant en moyenne 20% plus de carbone par surface unitaire que les autres forêts tropicales (UICN 2011).

Les mangroves de Godorya sont situées sur la côte nord de Djibouti. Ce site se caractérise par 240 hectares de mangroves, le massif de mangroves le plus grand du pays. L´appauvrissement des mangroves est une grande préoccupation - 25 à 50 pour cent des mangroves de Godorya ont été perdus. La perturbation sur l’écosystème est causée par des dépôts sableux apportés par les vents khamsin, la réduction manifeste des précipitations au cours des dix dernières années et une réduction des ressources d’eau provenant des terres intérieures par le ruissellement. Khamsin (ou “cinquante” en arabe) s’applique à la période de 50 jours environ de vents violents en juillet et en août qui se produisent chaque année. Les vents peuvent transporter du sable et de la terre meuble avec une force considérable et les déposer dans les dunes.

Au sein du MAEPE-RH, il existe un programme pour aider à réduire la vulnérabilité des zones de pêche côtières (Programme d’appui à la réduction de la vulnérabilité dans les zones de Pêches côtières, ou PRAREV). Le PRAREV s’est efforcé de replanter des palétuviers dans les zones qui dépérissaient et aussi d’aider à arrêter la formation de zones d’accumulation de dunes de sable par les vents khamsin. Il est prévu que 2018 soit la dernière année du projet.

Méthodes d’évaluationUn certain nombre de facteurs différents peuvent affecter la croissance et la viabilité des mangroves. L’équipe USFS a enquêté les niveaux de salinité à l’aide d’un réfractomètre, a enregistré les fluctuations des marées avec des enregistreurs de données automatisés, a recueilli des échantillons pédologiques et a procédé à des observations visuelles sur le site.

Les niveaux de salinté, s’ils sont trop élevés, peuvent endommager les mangroves. La salinité idéale pour la survie des mangroves est 5 à 10 parts pour mille (ppt). Les niveaux d’eau de mer (35 ppt) sont acceptables, mais les niveaux approchant 100 ppt entraîneront la mortalité. L’équipe USFS a mesuré la salinité en utilisant un réfractomètre pour jauger la densité d’un petit échantillon d’eau à travers la réfraction de la lumière. De l’eau avec une salinité plus élevée sera plus dense et aura donc un angle de réfraction de la lumière plus grand. L’équipe a mesuré l’eau à la surface, quand elle était présente, et à l’intérieur du sol à une profondeur de 20 cm après extraction en utilisant un petit tube ou seringue. La fluctuation des marées aide à transporter l’eau qui affecte les mangroves. Le mouvement quotidien peut aider à empêcher les niveaux de salinité d’augmenter davantage et à fournir des nutriments et de l’oxygène aux racines de palétuvier tout en retirant les débris. Une réduction de la fluctuation des marées peut causer un problème à la viabilité des mangroves. La fluctuation des marées a été enregistrée à l’aide d’un dispositif attaché à une ancre et récupéré le jour suivant par le personnel PRAREV. Le dispositif mesure la profondeur au moyen de la pression

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d’eau toutes les 15 minutes et fournit donc une série chronologique de la fluctuation des niveaux de mer.

L’équipe USFS a également recueilli des échantillons pédologiques pour analyse ultérieure en laboratoire de sodium, azote total, pétrole et métaux lourds (cuivre, zinc et plomb). Les niveaux de sodium indiqueront la salinité. L’azote est une mesure d’un nutriment clé essentiel à la croissance végétale. Le pétrole indique s’il existe de la pollution provenant de pétrole s’échappant de bateaux au port. Des métaux lourds sont couramment trouvés dans les eaux usées d’origine humaine. Aucun de ces facteurs n’a semblé contribué fortement au dépérissement des mangroves, mais l’équipe voulait être rigoureuse dans son analyse.

Les observations visuelles d’ordre général consistaient à chercher des dépôts de sol, observer des preuves de changement dans les niveaux d’eau ou la configuration de l’écoulement et à passer un temps considérable à consulter la communauté locale sur l’histoire de la zone à court et à long terme. A l’aide du personnel PRAREV et de la communauté locale, l’USFS a procédé à des échantillons sur trois sites. Le premier site connaissait la plus grande mortalité de mangroves et il était situé le long d’un chenal où les vents khamsin avaient déposé du sable dans les dunes (Figure 2).

Figure 1 Dunes formées par les dépôts des vents khamsin qui ont entraîné la mortalité des mangroves à Godorya. On peut observer des palétuviers morts en haut à gauche sur la photo.

Le deuxième site était une plaine ouverte qui n’avait jamais eu de mangroves d’après les informations empiriques de la communité. Le site peut servir de comparaison avec les autres sites. Des racines Avicennia commençaient à émerger du sol à certains endroits, il se peut donc qu’il devienne en quelque sorte colonisé avec le temps.

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Le troisième site était une petite surface (peut-être 0,25 hectare) de palétuviers morts dont le bois mort avait été ramassé par PRAREV et la communauté locale et où ils y avaient planté des palétuviers Rhizophora en février 2017.

A chaque site, l’équipe USFS a recueilli des données à multiples points d’échantillonnage. (Voir Appendice 1) A chaque point d’échantillonnage, l’équipe a enregistré la latitude et longitude de l’endroit en utilisant une unité GPS, la distance du chenal (estimation du nombre de pas), et la mesure de salinité (lorsque c’était possible). L’équipe a aussi recueilli un échantillon pédologique à une profondeur de 5 cm et l’a conservé pour une analyse ultérieure aux Etats-Unis. Enfin, l’équipe a également pris une photo du point spécifique d’échantillonnage et des photos générales de chaque site.

Contexte socialIl existe dans le monde des preuves évidentes sur l’importance cruciale de la participation des communautés locales aux efforts de conservation (GNF 2015, CBEMR 2017, Enright et Kampongsun 2017). Afin d’assurer que les recommandations soient suivies et qu’elles répondent aux besoins des parties prenantes de Djibouti, les équipes USFS et de l’Ambassade des Etats-Unis se sont entretenues avec PRAREV et avec les chefs des communautés locales pour écouter leurs objectifs, activités, accomplissements et aspirations. La réunion a eu lieu dans une petite implantation côtière située sur la plage à proximité des mangroves. L’implantation se composait de 20 individus en gros, bien qu’ils aient voulu accroître leur population à 50-100. Ibrahim Oudoum (chef de l’association locale des pêcheurs) a signalé que le plus grand besoin de la communauté était de l’eau douce. Cependant, il serait difficile de creuser un puits dans la zone car il aurait probablement besoin d’être d’une grande profondeur et pourrait donner de l’eau saumâtre et que la communauté proche des mangroves est très éloignée.

Résultats La fluctuation des marées dans le lagon proche de l’implantation côtière était très marquée (environ 1.5 m sur 24 heures) et elle ne constituait donc pas un problème affectant les mangroves. (Voir Figure 3). Les niveaux de salinité étaient de 35 ppt dans le lagon et de 40-45 ppt dans les sols (où un échantillon a pu être recueilli). 35 ppt est le niveau de salinité normal dans l’eau de mer. 40-45 ppt dans les sols est acceptable pour les mangroves. Lorsque les échantillons pédologiques seront analysés au laboratoire américain, d’autres informations seront rassemblées et partagées.

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Figure 2 Niveaux des eaux, en rapport avec le niveau moyen de la mer (MSL), mesurés pendant le cours de 24 heures dans le principal chenal des mangroves de Godorya. Les profondeurs indiquent un cycle de marée semi-diurne sain avec un écart quotidien de ~1,5m. Cet écart est suffisant pour procurer un échange d’eau convenable parmi les mangroves.

Très vraisemblablement, l’accumulation de dunes de sable causée par les dépots des vents khamsin est en train de tuer les mangroves au premier site. Dans d’autres endroits, la mortalité se produit par endroits et la cause en est plus difficile à discerner. Les membres communautaires et les responsables du gouvernement local ont remarqué que les précipitations ont diminué au cours des 10 dernières années dans cette zone et que cette réduction a coïncidé avec la mortalité des mangroves. Godorya est situé dans un ancien delta et il se pourrait que les apports d’eau douce s’infiltrant dans les mangroves se soient réduits ou aient disparu. L’apport direct d’eau douce résultant des précipitations pourrait également avoir diminué.

Les données météorologiques de l’Aéroport international de Djibouti n’indiquent pas de changement dans la vitesse ou la direction des vents depuis 2005 (Figure 4), portant à croire que les dépôts de sable des vents khamsin ne devraient pas avoir augmenté sensiblement. Par contre, il est probable que les années de sécheresse prolongée et la réduction des précipitations aient causé des sols aérés qui sont soulevés par des vents puissants, phénomène associé à la désertification.

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Figure 3 Les données météorologiques de l’Aéroport international de Djibouti n’indiquent aucun changement dans la vitesse ou la direction des vents entre 2005 et 2017. Le phénomène khamsin se produit en gros 50 jours par an, comme le montre un changement dans la direction du vent durant cette période.

Le dépérissement rapide des mangroves de Godorya est évident dans les images satellite décrivant la végétation entre 2005 et 2017 (Figure 4). Les données de l’indice différentiel normalisé de végétation (IDNV) sont obtenues à partir de satellites MODIS, spectroradiomètre imageur à résolution moyenne, et elles représentent la densité de végétation d’une zone telle que déduite d’après l’absorption de la lumière par chlorophyle. Les couleurs verte et jaune représentent la zone de mangroves dans la limite noire. La différence de couleur en 2017 illustre le dépérissement/changement dans la densité des mangroves.

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Figure 4 Les données IDNV des images MODIS en 2005 (à gauche) et en 2017 (au centre) révèlent une baisse de la densité de la végétation dans le système de mangroves de Godorya, ce qui est indiqué par la ligne. Les valeurs IDNV de 0 à 1 correspondent à l’absence de végétation et à la végétation totale, respectivement. Le changement est représenté en tant que pourcentage de changement des valeurs de 2005 (à droite). La plupart des mangroves n’ont pas connu de changement ou de dépérissement, bien qu’il y ait certains endroits autour des mangroves où la végétation ait augmenté.

Les données IDNV de Godorya révèlent des réductions importantes de végétation, non seulement dans le système de mangroves et ses alentours, mais aussi dans les paysages terrestres environnants (Figure 5). Ceci porte à croire que le dépérissement de Godorya ne se limite pas aux mangroves et qu´il est probablement causé par des changements climatiques.

Figure 5 Les données régionales IDNV des images MODIS de 2005 (à gauche) et de 2017 (centre) révèlent une diminution générale de la densité de végétation dans la région environnante de Godorya. Les valeurs IDNV de 0 à 1 correspondent à l’absence de végétation et à la végétation totale, respectivement. Le changement est représenté en tant que pourcentage de changement des valeurs de 2005 (à droite). Si le couvert de végétation a augmenté dans certaines zones, probablement dû à de petites cultures, la tendance générale de la région est à la baisse.

Brise-vent et site de plantation d’arbresL’équipe USFS a visité un site à 14 km de l’implantation de pêcheurs de Godorya. Cette zone comportait des mangroves qui avaient été sérieusement affectées par les dépôts sableux apportés par les vents khamsin, ce qui les avait fait mourir. Une clôture faite en bois de mangrove apporté de

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Godorya à 14 km avait été construite pour servir d’obstacle aux dépôts de sable. Cette clôture a exercé quelque effet de mitigation, mais malheureusement, la plupart des arbres plantés (palmiers et Cupressus) dans les dunes de sable sont morts (Figure 6).

Figure 6. Mortalité des jeunes plants au site de plantation de Godorya.

Recommandations

Mitigation des dépôts de sableLa mesure immédiate la plus importante qui devrait être prise pour arrêter la destruction des mangroves de Godorya est d’empêcher les effets des dépôts de sable causés par les vents khamsin. Bien que les effets des vents Khamsin ne s’intensifient pas au fil des ans, cet événement météorologique annuel continuera probablement à exercer des effets néfastes sur les mangroves de Godorya si rien n’est fait, en raison des facteurs climatiques et des dépôts de sable meubles. L’analyse des images par satellite (Figure 4) révèle que la zone de mangroves s’appauvrit aux alentours. Des brise-vent à l’aide de clôtures devraient continuer à être installés et devraient être placés de manière stratégique dans des endroits se trouvant à une certaine distance des mangroves. Il risque d’être trop tard lorsque les sables atteindront les mangroves.

Plantation stratégique d’arbresDes brise-vent à l’aide d’arbres devront être envisagés avec soin et placés stratégiquement. La plantation d’arbres directement sur les dunes de sable n’est pas recommandée étant donné qu’elle nécessitera un volume considérable d’eau et de matière organique dans les sols pour que les arbres puissent survivre. Les arbres devraient par contre être plantés à une certaine distance dans les sols argileux. Les gestionnaires de site devraient également planter des espèces locales, si possible. Des essences de palmier peuvent être utiles, s’il s’agit d’une essence locale et qu’elle est plantée sur un sol meilleur. Des arbustes côtiers peuvent aussi être un bon candidat à la plantation en vue de retenir le sol (Figure 7). Une autre option de stabilisation du sol peut être l’arbuste côtier Abutilon mauritianum, originaire d’Afrique de l’est (Dharani 2011). Casaurina equisitifolia, une essence non

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locale qui existe déjà à Djibouti, peut aussi être un bon candidat compte tenu de sa capacité à pousser dans des conditions côtières rudes. Cependant, il a également été signalé que l’essence Casaurina equisitifolia est envahissante dans un certain nombre de pays (Centre international pour la recherche en agroforesterie 2002). Les espèces devront être choisies méticuleusement et il vaudra probablement la peine de procéder à des essais.

Figure 7 Arbuste côtier non identifié dans la zone de Godorya qui peut être prometteur pour les efforts de plantation en matière de stabilisation des sols.

Prise en compte des pénuries d’eau lors de la planification des sites environnementauxLe dépérissement par endroits observé dans les massifs de mangroves est probablement dû aux changements en appport d’eau douce dans le système de mangroves. Des membres de la communauté locale ont signalé que les précipitations avaient diminué au cours des 10 dernières années. Etant donné que les mangroves de Godorya sont situées dans un système deltaïque au bord de l’océan, les apports d’eau douce venant d’amont peuvent avoir diminué, à cause de la réduction des précipitations et/ou de la consommation d’eau en amont par les communautés locales.

Il se dégage d´une étude sur le climat de la Corne de l’Afrique que le changement climatique mondial est probablement une cause de la diminution générale des précipitations dans la région (Tierney et al. 2015). Une tendance à l’assèchement pendant une longue durée (mars à mai) provoque la sécheresse. Les précipitations de courte durée pendant la saison des pluies (septembre à novembre) vont probablement s’accentuer. Cette étude présente des preuves solides que la diminution récente des précipitations dans la région n’est pas le résultat d’une petite variabilité cyclique, mais au contraire l’influence des tendances du changement climatique mondial anthropique. Cette étude fait également ressortir que les modèles climatiques pour la Corne de l’Afrique sont probablement imparfaits étant donné qu’ils ne correspondent pas aux données historiques, et donc que toute prévision d’augmentation des précipitations dans la région sera probablement inexacte.

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Ces conclusions portent à croire que la sécheresse récente ne va pas s’améliorer. La planification et les interventions en matière environnementale devront s’attendre à des pénuries d’eau prolongées à l’avenir.

Enlèvement de Bois de MangroveL'une des stratégies en cours pour atténuer davantage le dépôt de sable et le remplissage des lagunes était l'enlèvement du bois mort de mangrove. Nous recommandons que, même si l'enlèvement peut être sain et réussir à prévenir l'accrétion, il n'est pas conseillé de l'enlever complètement. C'est pour deux raisons. Le premier est la possibilité d'enlever l'intégrité structurelle dans le sol de mangrove, ce qui peut exacerber le dépérissement des mangroves. L'autre est l'élimination du carbone de mangrove d'une séquestration possible. Une telle séquestration aide à réduire l'accumulation de gaz à effet de serre dans l'atmosphère et constitue un service important pour les mangroves. Enlever le bois permet de le décomposer et crée plus de gaz à effet de serre.

En outre, avec le bois qui est enlevé, il peut être possible d'explorer la production durable de charbon de bois. Le charbon de bois est une source d'énergie importante pour de nombreuses communautés locales, qui autrement récoltent dans les zones arbustives environnantes, exacerbant ainsi la désertification en cours. L'utilisation du bois de mangrove pour le charbon de bois peut alléger la pression sur les zones arbustives environnantes en fournissant une source de bois alternative durable. De telles pratiques doivent cependant être faites de manière durable sans compromettre la mangrove.

Forêt de DayLa réserve de la Forêt de Day est une forêt qui se compose principalement de Juniperus/Combretum située à 1470 mètres d’altitude et qui est un site récréatif populaire pour les habitants de Djibouti afin de jouir d’un paysage forestier et de températures plus fraîches, ce qui est peu courant dans le reste du pays. La réserve couvre 3,2 km2 environ avec une plus grande forêt environnant le site. Près de la forêt, il y a aussi un canyon spectaculaire avec des sentiers de randonnée et des léopards. Malheureusement, pratiquement tout l’étage dominant forestier de Juniperus est mort au cours des 10 dernières années, donnant au paysage une apparence squelétique (Figure 8). Par contre, la plupart du sous-étage, composé de Combretum et autres essences, reste bien en vie.

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Figure 8 Etage dominant de Juniperus mort dans la réserve de la Forêt de Day.

L’élevage broûte dans la Forêt de Day, y compris des bovins et des caprins. C’est une destination touristique, avec quelques installations modestes se composant d’un hôtel et d’un campement touristique dans le village local en dehors de la réserve. Aussi, le Président dispose d’une demeure adjacente à la réserve et l’armée (Garde républicaine) a une petite base militaire à proximité. Il existe des petites exploitations agricoles sur le bassin versant, en amont de la réserve, qui font pousser du qaat (feuilles narcotiques) et des cultures vivrières de subsistance. Le gouvernement a tenté de replanter de jeunes pousses de Juniperus mais les arbres sont morts à un mètre de hauteur pour des raisons inconnues, bien qu’ils aient été régulièrement arrosés.

Méthodes d’évaluationL’équipe USFS a commencé son évaluation près de la vieille maison du gouverneur, maintenant en ruine. En commençant juste au sud de la maison, l’équipe a procédé à un relevé par transect avec des points d’échantillonnage du nord au sud selon la position topographique (appendice 2). A chaque point, l’équipe a enregistré la latitude et longitude, l’altitude, et a pris quatre photos, chacune correspondant aux points cardinaux (nord, est, sud et ouest). L’équipe a également recueilli des échantillons pédologiques pour analyser si des herbicides avaient été utilisés – il court une rumeur que des herbicides peuvent avoir été vaporisés dans la zone pendant la guerre civile de 1991 à 1993. Pour obtenir des mesures de variation spatiale, l’équipe a également relevé des échantillons pédologiques à 500 m d’intervalle à travers la réserve. Dans l’ensemble, les travaux ont abouti à sept échantillons pédologiques, assortis de données recueillies sur les côtés nord et sud et à différentes positions topographiques.

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Contexte social D’après la visite de l’équipe USFS, il semble que la communauté du bassin versant supérieur, à l’extérieur de la réserve, exerce un impact sur l’écoulement d’eau dans la réserve. Une bonne part des eaux des hauteurs est utilisée pour des usages domestique et agricole, y compris la production de qat. Dans la réserve, il semble aussi que le pâturage soit extensif et que la couche d’herbe soit essentiellement épuisée.

RésultatsDans un ravin au sud de la maison du gouverneur et sur une corniche du canyon à proximité, des arbres semblaient mieux pousser, avec moins de mortalité de l’étage dominant (Figure 9). Le pâturage a éliminé la couche d’herbe. La consommation d’eau en amont, à l’usage tant domestique qu’agricole, semble avoir exercé un impact considérable sur l’apport d’eau dans la réserve.

Figure 9 Les arbres sur une corniche (terrasse) juste en dessous de la falaise dans la forêt de Day semblent bien pousser

Le dépérissement de la forêt de Day est probablement causé par la réduction des précipitations dans les années récentes associée aux usages multiples d’eau en amont de la réserve. La réduction des précipitations est probablement une tendance climatique à long terme dans un écosystème qui est sans doute adapté à un ensemble de facteurs uniques avec peu de résilience. Les pressions démographiques exercées sur le bassin versant supérieur en dehors de la réserve ont aussi pour effet d’apporter moins d’humidité dans les massifs de Juniperus. D’après les réunions de consultation avec des spécialistes du pays, l’équipe USFS a compris que pendant la guerre civile de 1991-1993, des habitants avaient quitté cette zone ; quand ils sont revenus après la guerre, ils ont constaté une nouvelle croissance forestière importante.

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Recommandations

Gestion des utilisations de l’eau dans le bassin versant supérieurL’équipe USFS recommande que le gouvernement de Djibouti recherche des moyens de réduire la consommation d’eau dans les hauteurs en dehors de la réserve. Le gouvernement pourrait éventuellement indemniser les populations ou fournir des options de rechange à ceux qui cultivent et irriguent ces terres. Des programmes de ce type ont bien réussi au Mexique et dans les montagnes Catskills dans l’état de New York.

Conduite de l’élevageLes gestionnaires du site devraient envisager de clôturer un petit espace (peut-être 25 m sur 25 m) pour empêcher le bétail de broûter et pouvoir évaluer la réponse de la terre en la mettant au repos. Cette réponse pourrait servir de guide pour la conduite de l’élevage dans la réserve.

Evaluation à long terme de l’écosystèmeA long terme, la forêt de Day peut s’adapter et évoluer pour se transformer de forêt de Juniperus en forêt de Combretum, en raison de la capacité du Combretum à tolérer des conditions plus sèches. Des méthodes de propagation et de plantation du Combretum devraient faire l’objet de recherches et être mises à exécution.

ConclusionL’équipe USFS est fortement reconnaissante de l’occasion de participer à cette visite d’évaluation de Djibouti et elle compte vivement sur des possibilités de collaboration future avec l’Ambassade des Etats-Unis, le Département de la Défense et les partenaires locaux, notamment PRAREV. L’équipe est revenue de sa visite sur le terrain le 26 octobre et a donné un compte rendu à l’équipe MAEPE-RH/PRAREV et au personnel militaire rattaché à l’Ambassade des Etats-Unis. L’équipe a fait une brève présentation en PowerPoint indiquant les constatations préliminaires et les recommandations, et a ensuite animé la discussion. PRAREV a trouvé que les constatations validaient les travaux, mais était également intéressé par les recommandations de l’équipe USFS pour améliorer les méthodes de stabilisation du sol à l’aide de clôtures et de plantation d’arbres. Les militaires américains espèrent que ces travaux établiront de bonnes relations avec le gouvernement et les militaires de Djibouti. Ils demanderont aux gestionnaires de Godorya et de la forêt de Day de suivre les suggestions présentées dans ce rapport.

Le contenu des présentations PowerPoint a été incorporé dans ce rapport. Les personnes de contact figurent dans les tableaux ci-dessous.

Nom PosteBeydane Chigie Coordinateur du projet PRAREV ; [email protected] Sufian Mutagoma Chargé Suivi et Evaluation PRAREV ; [email protected] Abdi Mahamoud Abdi Section économique et commerciale, Ambassade US Commandant Christopher Hettinger

Chargé des affaires bilatérales, Ambassade US

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Ben Branoff Ecologiste, Programmes Internationaux, Service forestier USDA Tom DeMeo Ecologiste, Programmes Internationaux, Service forestier USDA

Tableau 1. Participants à la séance de compte rendu au Ministère de l’Agriculture, de L’Eau, de la Pêche, de l’Elevage Chargé des Ressources Halieutiques (MAEPE-RH) le 26 Octobre 2017.

Colonel Jacob Abrami Attaché de l’Armée auprès de l’AmbassadeCommandant Trish Basle Chef du Bureau de Cooperation et Sécurité, Ambassade US Commandant Christopher Hettinger Chargé des Affaires bilatérales, Ambassade US Ben Branoff Ecologiste, Programmes Internationaux, Service forestier

USDA Tom DeMeo Ecologiste, Programmes Internationaux, Service forestier

USDATableau 2. Participants à la séance de compte rendu à l’Ambassade des Etats-Unis de Djibouti le 26 octobre 2017. Merry Walker, rattachée à l’Ambassade des Etats-Unis de Djibouti, est le principal point de contact pour les Programmes Internationaux USFS.

RéférencesBadji, S. 2016. Etude de l’ecosystème de mangrove de Godorya. Djibouti City, Djibouti: Ministère de l’Agriculture, de L’Eau, de la Pêche, de l’Elevage, Chargé des Ressources Halieutiques, 85 pp.

CBEMR (Restauration écologique de mangroves à base communautaire). 2017. Feuille d’information. Bangkok, Thaïlande : CBEMR, 2 pp.

Dharani, N. 2011. Guide de terrain pour les arbres et arbustes courants de l’Afrique de l’est. Cape Town, Afrique du sud : Struik Nature, 328 pp.

Enright, J., et S, Kampongsun. 2017. Etude de cas en Thaïlande : Restauration écologique de mangroves à base communautaire (CBEMR). Bangkok, Thaïlande : Projet de protection des écosystèmes et infrastructures et communautés (EPIC), 48 pp.

GNF (Fonds mondial pour la nature). 2015. Guide de restauration de mangroves. Pas de lieu de publication, 60 pp.

Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), 2011. Mangroves to Receive Huge Boost from New Carbon Credit Rules. http://www.iucn.org/?7595/Mangroves-to-receive-huge-boost-from-new-carbon-credit-rules (accédé le 5 août 2012).

EPA (Agence de protection de l’environnement). 2010. Recommandations pour évaluer les hydrocarbures de pétrole dans le sol. 15 pp. Disponible en ligne www.epa.state.oh.us/portals/30/rules/di-033.pdf

Grubinger, V., et D. Ross. 2011. Interprétation des résultats des analyses pédologiques pour des métaux lourds. Montpelier, VT: Univ. of Vermont Extension, 4 pp.

Tierney, J.E., Ummenhofer, Caroline, C. & DeMenocal, P.B. (2015) Précipitations passées et futures

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dans la Corne de l'Afrique. Science Advances.

Witsen, D.B. 2012. Restauration et gestion de mangroves à Djibouti. Blacksburg, VA, USA: Virginia Polytechnic University, Mémoire de maîtrise, 28 pp.

Centre international pour la recherche en agroforesterie, 2002. Base de données d'agroforesterie. Nairobi, Kenya: ICRAF. http://www.worldagroforestrycentre.org/Sites/TreeDBS/AFT/AFT.htm.

Appendice 1Données des sites de mangrove de Godorya 24 oct 2017. Des photos peuvent être obtenues sur demande auprès de Tom DeMeo.

Site

Point d’échantillonage Lat (Nord) Long (Est)

Photo No.

Distance (m) Salinité

1 1 12 deg 9.329 min 43 deg 24.174 min 1 2 41 ppt1 2 12 deg 9.324 min 43 deg 24.167 min 2 101 3 12 deg 9.321 min 43 deg 24.164 min 3 15

1 4 12 deg 9.316 min 43 deg 24.157 min 4 27Echantillon relevé

1 5 12 deg 9.315 min 43 deg 24.155 min 5 32 38 ppt2 6 12 deg 9.293 min 43 deg 24.231 min 14 4 42 ppt2 7 12 deg 9.287 min 43 deg 24.232 min 9 153 8 12 deg 9.251 min 43 deg 24.258 min 13 1503 9 12 deg 9.326 min 43 deg 24.511 min 18 7 35 ppt3 10 12 deg 9.331 min 43 deg 24.512 min 20 2 45 ppt

Appendice 2Données à partir des points d’échantillonnage de la forêt de Day 25 oct 2017. Photos disponibles sur demande auprès de Tom DeMeo.

Photo

Point d’échantillonnage Lat (Nord) Long (Est)

Altitude (m ASL) Numéros

Distance (m)

11 11 deg 46.215 min 42 deg 39.078 min 1470 37,38,39,40 012 11 deg 46.204 min 42 deg 39.069 min 1466 41,42,43,44 2513 11 deg 46.183 min 42 deg 39.054 min 1462 45,46,47,48 4814 11 deg 46.176 min 42 deg 39.050 min 1461 49,50,51,52 6815 11 deg 46.293 min 42 deg 38.806 min 1481 53,54,55,56 50016 11 deg 46.400 min 42 deg 38.587 min 1468 56,57,58,59 100017 11 deg 46.408 min 42 deg 38.595 min 1466 60,61,62,63 1000

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Appendice 4Exemples de cartes de localisation

Emplacements d'échantillonnage dans le parc national de Foret Du Day (à gauche) et dans les mangroves de Godorya (à droite). Les coordonnées des points sont données aux annexes 1 et 2, respectivement.

Appendice 4Résultats des analyses pédologiques (communiqués le 3 janvier 2018)

L’équipe USFS a recueilli 10 échantillons à Godorya et sept dans la forêt de Day. L’objectif de Godorya était d’observer si la mortalité des mangroves avait pu être influencée par une haute contamination dans les sols. L’objectif de la forêt de Day était d’enquêter les déclarations suivant lesquelles des herbicides auraient pu contribuer à la mortalité des arbres, en particulier dans les massifs de genévriers. Tous les échantillons ont été analysés par Specialty Analytical, laboratoire de Clackamas, dans l’Orégon.

Résultats des analyses pédologiques—mangroves de Godorya Le laboratoire a analysé 10 échantillons pédologiques pour les pétrocarbures (diesel, huile de lubrification et essence) et métaux lourds (cuivre, plomb et zinc). L’azote total Kjeldahl (TKN) a aussi été analysé afin d’évaluer si les niveaux d’azote étaient insuffisants ou excessifs pour la croissance végétale.

Les niveaux de salinité des analyses préliminaires sur le terrain étaient un peu élevés mais se situaient dans l’écart normal. Le sodium est en forte corrélation avec la salinité en raison du sodium trouvé dans le sel. Les niveaux de sodium (équivalant entre 0.9 et 28 ppt) d’après les analyses de laboratoire suggèrent une salinité plus faible que les résultats sur le terrain (35 et 45 ppt).

Pour l’essentiel, le diesel et l’essence ne sont pas présents et l’huile de lubrification

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n’est présente qu’à de faibles niveaux (en se basant sur EPA 2010) dans deux des échantillons. Les niveaux de cuivre, de plomb et de zinc étaient également faibles, se situant dans une fourchette conforme avec la catégorie “utilisation sans restriction [des terres]” pour les sols qui est établie par le Département de la conservation de l’environnement pour l’état de New York (Grubinger et Ross 2011). Les seuils de préoccupation pour le cuivre, le plomb et le zinc sont respectivement de 270 ppm, 200 ppm, et 1100 pm. Les échantillons de la forêt de Godorya n’ont indiqué pas plus de 59.5 ppm, 4.03 ppm, et 71.9 ppm, respectivement, pour ces éléments.

Les valeurs de l’azote total Kjeldahl (TKN) de 85 à 1090 ppm (soit 0.09 à 1.0 pour cent) semblent se situer dans une fourchette ni insuffisante ni excessive. Ces valeurs n’indiquent pas la quantité réelle disponible pour les plantes. Etant donné que les mangroves sont associées à la fixation d’azote et qu’elles sont très efficaces pour utiliser et retenir l’azote, un excès d’azote dans cet écosystème serait plus préoccupant qu’une insuffisance.

Les résultats de laboratoire complets sont présentés dans le tableau ci-dessous.

Echantillon ID

Salinité(ppt)

Sodium Diesel Huile lubrification

Essence Cuivre

Plomb Zinc

1 41 894 ND ND ND 40.5 2.84 45.92 9730 ND ND ND 50.5 3.12 62.33 27700 ND ND ND 41.6 2.93 47.24 7150 ND ND ND 59.5 4.03 71.95 38 15000 ND 96.2 ND 40 3.77 48.96 42 8270 ND ND ND 30 2.91 38.77 17800 ND ND ND 32.1 3.88 43.48 11500 ND ND ND 30.5 3.39 41.89 35 12000 ND 115 ND 23.9 1.3 19.910 45 7520 ND ND ND 18.6 0.932 14

Tableau – Résultats de l’analyse des échantillons pédologiques des mangroves de Godorya. Les valeurs de salinité ont été recueillies sur le terrain  ; d’autres valeurs proviennent de l’analyse en laboratoire. Toutes les unités sont exprimées en parties par million (ppm), à l’exception de la salinité, exprimée en parties par mille (ppt). ND= Non déterminé.

Résultats des analyses pédologiques- Forêt de Day

Tous les échantillons recueillis dans la forêt de Day n’ont révélé aucune indication d’herbicides. Les herbicides analysés incluent les substances suivantes : 2,4,5-T, 2,4,5-TP (Silvex), 2,4-D, 2,4-DB, acide 3,5-dichlorobenzoïque, 4-nitrophénol, dicamba, dichlorprop, dinosèbe, MCPA, MCPP, et Pentachlorophénol. Les herbicides n’étaient apparemment pas un facteur de mortalité des arbres du parc national.

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