résumés des communications · figurer comme des pôles touristiques à part entière, alors même...
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Résumés des
communications Colloque : PARIS, TOURISME et
MÉTROPOLISATION Échelles, acteurs et
pratiques du tourisme d’une « destination
capitale » 24/25 juin 2010
Université PARIS 1
PANTHÉON-SORBONNE
Équipe Interdisciplinaire
de REcherche Sur le
Tourisme (EIREST)
Institut de Recherche et
d’Etudes Supérieures du
Tourisme (IREST)
2
Sommaire des communications
Manuel APPERT et Marius BASTY « Du bus à impériale au Cornichon : le gratte-ciel iconique comme
vecteur de renouvellement de l‟imaginaire londonien » ............................................................................... 4
Elizabeth AUCLAIR « Les arts et la culture dans les villes de banlieue, et leur inscription dans la
dynamique touristique métropolitaine » ........................................................................................................ 5
Sophie BAUDET-MICHEL, Sandrine BERROIR, Nadine CATTAN, Hadrien COMMENGES, Antoine
FLEURY Marianne GUEROIS et Samuel RUFAT « Paris dans les pratiques de mobilités temporaires des
Européens » ................................................................................................................................................... 6
Camille BOICHOT « Créer la ville: Le rôle des artistes dans les recompositions des espaces urbains à
Montreuil et à Neukölln » ............................................................................................................................. 8
Ammar. BOUCHAIR, Saïd GRIMES, Nassima Djouher KACIMI et Jocelyne DUBOIS-MAURY
« Tourisme durable et éco urbanisme appliques a la destination parisienne: quels liens ? » ........................ 9
Zayneb BOUHINI « Tourisme participatif et métropolisation. Vers une typologie des pratiques
touristiques participatives dans la métropole parisienne » .......................................................................... 10
Laurent BOURDEAU et Pascale MARCOTTE « La Tour Eiffel, toujours aussi attrayante à son âge? » . 11
Emmanuel BLUM et Christine CORBILLÉ « Tourisme et aménagement en Ile-de-France » ................... 12
Raquel CAMPRUBI « Paris tourism image: Is it fragmented? » ................................................................ 13
Amandine CHAPUIS et Léopold LUCAS « Paris, Amsterdam, Los Angeles : guides touristiques et
représentations de la métropole » ................................................................................................................ 14
Sylvie CHRISTOFLE et Nathalie FABRY « Paris et le tourisme de réunions et de congrès, une métropole
en compétition » .......................................................................................................................................... 15
Saskia COUSIN « Vues de la banlieue. La métropole au regard des pratiques et des représentations
touristiques de « Plaine Commune » (Seine-Saint-Denis) » ....................................................................... 16
Jean -Michel DECROLY et Anya DIEKMANN « Métropolisation et tourisme à Bruxelles » .................. 17
Hadrien DUBUCS « Visiter et habiter : les spatialités croisées des touristes et résidents japonais dans la
métropole parisienne » ................................................................................................................................ 18
Olivier ETCHEVERRIA et Sandrine SCHEFFER « Pratiques touristiques et gastronomie » ................... 19
Edith FAGNONI, Maria GRAVARI-BARBAS, Sébastien JACQUOT et Cécile RENARD
« Patrimonialisation et pratiques touristiques à Paris. Le patrimoine, clé de métropolité touristique ? » ... 21
Edith FAGNONI, Maria GRAVARI-BARBAS et Cécile RENARD « Méga-équipements, méga-
événements et métropolité touristique » ...................................................................................................... 23
Tim FREYTAG « Making a difference: tourist practices of repeat visitors in the city of Paris » .............. 24
Antoine FLEURY « Tourisme, espaces publics et politiques métropolitaines. Paris intra muros au regard
de Berlin Innenstadt » ................................................................................................................................. 25
Maria GRAVARI- BARBAS « Projet Touristique versus projet métropolitain : Val d‟Europe et
Disneyland de la synergie à l‟opposition ? » ............................................................................................... 26
Sophie GRAVEREAU « Les « balades urbaines » : révéler un patrimoine local et construire la ville » ... 28
Anne-Marie d' HAUTESERRE « Tourisme et Polarités Métropolitaines. Les parcs Disney, pôles
d‟attraction parisiens ou concurrents déloyaux? » ...................................................................................... 29
Florian HERTWECK « Paris versus Berlin. Sur la corrélation entre tourisme et urbanisme » .................. 30
Anne HERTZOG « Le musée d‟art contemporain de banlieue, un nouveau territoire du tourisme en
périphérie métropolitaine ? Le Mac/Val de Vitry sur Seine » ..................................................................... 31
3
Maurits de HOOG and Rick VEMEULEN « The Amsterdam touristic system: Interaction with(in) the
city » ............................................................................................................................................................ 32
Yoshinori ICHIKAWA « Paris dans les guides de voyage en japonais depuis un demi-siècle » ............... 33
Sébastien JACQUOT « Coalitions publiques privées et stratégies territoriales d‟investissement touristique
dans la constitution de la métropole touristique francilienne, entre centralités et périphéries » ................. 34
Anne JÉGOU « Vers un tourisme durable dans la métropole parisienne ? » .............................................. 35
Sylvie JOLLY « Paris - Champagne, polarisation et rayonnement : enjeux d‟une supra métropolisation
touristique » ................................................................................................................................................. 36
Laurie LEPAN « Paris, métropole touristique mondiale : de la ville-centre à un système de pôles
touristiques » ............................................................................................................................................... 37
Sara MARINI « Archipels et miroirs entre Paris (métropole) et Venise (lagune) » ................................... 38
Robert MAITLAND and Peter NEWMAN « Metropolization and tourism in London » .......................... 39
Michèle-Angélique NICOL « Quelles perspectives pour le tourisme parisien dans un contexte de
limitation des émissions de GES et de renchérissement des déplacements en avion ? » ............................ 40
Dominique PAGÈS « L'écriture hésitante des destinations métropolitaines : richesse intermédiatique ou
désordre plurimédiatique? » ........................................................................................................................ 41
Virginie PICON-LEFEBVRE « Le shopping, les Grands Magasins et la Métropole » .............................. 42
Bertand PLEVEN « Paris cinématographique , métropole touristique hyper réelle ? » .............................. 44
Benjamin PRADEL « Evénements urbains et sociabilité métropolitaine » ................................................ 45
Gwendal SIMON « Comment bouger dans une ville méconnue ? La production de services dédiés à la
mobilité des touristes dans la métropole parisienne » ................................................................................. 47
Gwendal SIMON « Les backpackers à l‟épreuve de la métropole parisienne : l‟expérience touristique
entre institutionnalisation et individualisation » .......................................................................................... 48
Ana PAULA SPOLON GARCIA and Marcelo VILELA DE ALMEIDA « Architecture and renewal of
traditional tourist destinations: the experience of design hotels in Paris and São Paulo » .......................... 49
Vaso TROVA « Le tourisme, facteur de métropolisation à Athènes » ....................................................... 50
Bruno VAYSSIÈRE « Quelles mises en réseaux touristiques pour améliorer les synergies entre les
Départements périphériques, la Ville Centre et la Région? » ...................................................................... 51
Philippe VIALLON « Image(s) d‟une métropole : Internet en première ligne » ........................................ 54
Hervé VIEILLARD-BARON « Les offices de tourisme en banlieue parisienne comme opportunité de
développement local : l'exemple de Bagnolet » .......................................................................................... 55
4
Manuel APPERT et Marius BASTY « Du bus à impériale au
Cornichon : le gratte-ciel iconique comme vecteur de
renouvellement de l’imaginaire londonien »
Notre communication traite de la mise en tourisme de l'architecture iconique à Londres comme révélateur
direct d‟une diversification de son offre touristique et comme indicateur indirect du renouvellement de
l‟imaginaire de la ville devenue globale à travers les stratégies de marketing urbain. Plusieurs hypothèses
sont testées à partir de la tour 30 St. Mary Axe, réalisée par le cabinet du « starchitecte » Norman Foster
en 2004 et connue sous le sobriquet de « Gherkin1 ». L‟approche, d‟abord empirique puis réflexive, peut
finalement être interprétée comme une mise en abyme du cas parisien, où les tours restent relativement
exclues des circuits touristiques et plus clairement de l‟imaginaire de la capitale.
Capitales historiques de grands empires devenues métropoles internationales, Paris et Londres sont
reconnues mondialement pour leur patrimoine et par leur imaginaire construit depuis le XIXème siècle.
La mise en tourisme et l‟appropriation des symboles de la ville globale articulant historicité et
contemporanéité ne sont pourtant pas maniées de la même manière des deux côtés de la Manche. Alors
que la nouvelle municipalité de Londres (2000) inscrit en son cœur-vitrine les attributs contemporains de
la ville globale, Paris reste attachée à une circonscription de la contemporanéité en des lieux ponctuels
comme la Défense pour les tours, et au-delà, à son image de capitale historique héritée du XIXème siècle.
Initialement proposée comme une catégorie scientifique (Sassen, 1991), la ville globale est devenue
aujourd‟hui un leitmotiv du discours politique et des choix urbanistiques (Massey, 2007). Si le tourisme
d‟affaires est largement documenté, il n‟en est rien de la mise en tourisme et de la contribution des tours
de bureaux à la construction de l‟imagine des métropoles européennes. Certes, les gratte-ciel sont
initialement une réponse au système de production de l‟économie contemporaine (McNeill, 2008). Mais
ils sont aussi, par leur proéminence et leur dessin, un objet remarquable et un marqueur paysager
distinctif pour les entreprises, les politiques ainsi que pour les résidents et visiteurs (Howeler, 2003). Ils
sont enfin de véritables outils de marketing pour les acteurs qui font le choix de leur instrumentalisation
dans la perspective d‟attirer investisseurs et visiteurs (Appert, 2009).
30 St. Mary Axe : objet touristique et vecteur de renouvellement de l‟image de Londres
A partir du constat de l‟omniprésence de 30 St. Mary Axe dans les documents touristiques, discours et
dans l‟iconographie londonienne contemporaine (photographie et cinéma), nous faisons l‟hypothèse
qu‟un processus d‟instrumentalisation est à l‟œuvre : la tour ne serait plus seulement un complexe de
bureaux, mais un objet mis en tourisme ainsi qu‟un nouveau symbole du Londres « ville globale ». Dans
ce contexte, Comment s‟articule ces deux processus ? quels en sont leurs acteurs ? Comment s‟articule 30
St. Mary Axe à l‟offre touristique existante? Quelles sont les implications effectives et symboliques de
cette mise en tourisme ? Quelles leçons tirées en termes d‟aménagement à l‟heure où de nouvelles tours
iconiques sont prévues à Londres mais aussi à Paris ? Comment interpréter les attributs de la ville globale
implicitement mis en avant ?
Pour tenter de répondre à ces questions, nous interrogerons les choix, discours et stratégies
iconographiques des acteurs du tourisme et de l‟urbanisme impliqués dans la promotion de Londres.
APPERT Manuel / [email protected]
Géographe, Maître de conférences, Université de Lyon, Université Lyon II
BASTY Marius / [email protected] Etudiant en M2, ENS
1 « Cornichon ». Connue enfin sous le nom de tour Swiss Re, du nom de son principal locataire.
5
Elizabeth AUCLAIR « Les arts et la culture dans les villes de
banlieue, et leur inscription dans la dynamique touristique
métropolitaine »
La communication proposée a pour objet de s‟interroger sur la manière dont les villes de la banlieue
parisienne s‟inscrivent dans la dynamique touristique métropolitaine, au travers de leur mise en valeur
artistique et culturelle. L‟agglomération de Cergy-Pontoise servira d‟illustration puisque cette ville en
constitue un bon exemple, à la fois par la complexité de son positionnement dans la métropole parisienne
et par les paradoxes de son développement culturel et touristique. Les territoires de la banlieue parisienne,
dont beaucoup souffrent de difficultés en termes d‟image, ont du mal - hormis quelques exceptions - à
figurer comme des pôles touristiques à part entière, alors même qu‟on attend désormais d‟eux qu‟ils
puissent contribuer à la dynamique métropolitaine. Même si la plupart des villes, à l‟instar de Cergy-
Pontoise, cherchent à affirmer leur attractivité, et à se positionner clairement dans les projets concernant
« le grand Paris »2, elles semblent pour le moment mettre davantage en avant leurs compétences
économiques, scientifiques ou universitaires, que leurs potentialités touristiques. Il paraît donc intéressant
de s‟interroger sur la réalité de ces potentialités culturelles et touristiques, et sur les modalités de leur
mise en valeur. Ce questionnement renvoie à un triple enjeu, et met en lumière la double articulation que
comprend cette valorisation touristique. Le premier enjeu est lié à l‟image de ces villes, cette image de
« ville de banlieue » que véhicule Cergy-Pontoise par exemple, avec une connotation souvent négative
malgré le foisonnement artistique de cette ex ville nouvelle richement dotée de festivals et d‟équipements
culturels. Les activités artistiques et culturelles sont fréquemment mises à contribution pour tenter de
valoriser ou même de changer l‟image de ces villes, avec des approches relevant essentiellement de la
communication. Il s‟agit de développer et de faire connaître les atouts du territoire autant vers l‟extérieur,
que vers l‟intérieur, auprès de la population. Le deuxième enjeu concerne le positionnement de ces villes
vis-à-vis de Paris, tant sur le plan géographique que symbolique. Les problèmes de distance et
d‟accessibilité se posent avec acuité, et peuvent constituer des obstacles à la fréquentation culturelle ou
touristique de ces villes, comme Cergy-Pontoise située à plus de 35 km de Paris. En outre, la relation vis-
à-vis de la capitale, qui ne peut pas s‟énoncer en termes de concurrence vu la domination culturelle
évidente de Paris, ne peut donc que se définir en termes de complémentarité, mais celle-ci reste à
inventer. Enfin, le troisième enjeu, d‟une actualité brulante, concerne les questions plus larges de
gouvernance, et notamment l‟emboitement des échelles et la coopération entre les différents acteurs du
développement territorial de la région métropolitaine. Par ailleurs, la contribution du tourisme dans la
mise en relation des territoires de l‟agglomération parisienne repose sur une double articulation.
Premièrement, il s‟agit de l‟articulation entre d‟une part les projets artistiques et culturels destinés aux
populations locales, et, d‟autre part, la valorisation touristique de ces actions culturelles. Cette articulation
est-elle possible, est-elle pertinente ? Peut-on en effet s‟adresser en même temps aux habitants et à des
touristes potentiels ? Quels sont les besoins et les attentes des uns et des autres ? Les réponses peuvent-
elles et doivent-elles être les mêmes ? Peut-il y avoir des enrichissements croisées ? En second lieu, il est
nécessaire de penser l‟articulation entre le développement culturel et touristique local, et les dynamiques
régionales. La mise en concurrence entre les territoires d‟une même région est-elle inéluctable ? Y a-t-il
des complémentarités possibles? Quelles sont les synergies possibles pour une intégration cohérente au
sein de la métropole parisienne?
Elizabeth AUCLAIR / [email protected]
Maître de conférences en aménagement dans le département de géographie et histoire, Université de
Cergy-Pontoise. Lab : MRTE
2 Le terme « le grand Paris » renvoie ici à toute l‟actualité récente - les projets comme les conflits - concernant le
SDRIF, les contributions des 10 équipes d‟architectes, la loi de C.Blanc, les réflexions de Paris métropole, etc.
6
Sophie BAUDET-MICHEL, Sandrine BERROIR, Nadine CATTAN, Hadrien
COMMENGES, Antoine FLEURY Marianne GUEROIS et Samuel RUFAT « Paris dans les pratiques de mobilités temporaires des
Européens »
La construction de l‟Union, la réduction des coûts de déplacement ou encore la recomposition des temps
sociaux participent aujourd‟hui de l‟émergence de nouvelles formes de mobilité des populations en
Europe. On assiste par exemple à la multiplication de navettes de travail longue distance entre métropoles
européennes et à la forte croissance des courts séjours urbains, les city-trips. Pourtant, les configurations
spatiales et les pratiques métropolitaines individuelles qui sous-tendent ces formes émergentes de
mobilités sont encore mal connues faute de données désagrégées.
L‟objectif de cette communication est double. Il s‟agit dans un premier temps de répondre à la question
suivante : Paris constitue-t-elle une destination singulière dans les pratiques de mobilités temporaires des
Européens ? Pour cela, l‟étude caractérise de manière fine les déplacements fréquents effectués depuis
trois métropoles (Bruxelles, Londres, Berlin) vers Paris, en mettant l‟accent sur la diversité de leurs
espaces- temps et l‟articulation des déplacements touristiques avec les autres types de mobilités. Dans un
second temps, il s‟agit d‟identifier les lieux fréquentés par les visiteurs dans la capitale parisienne et les
activités qui leur sont associées en portant une attention toute particulière à la recomposition des
centralités urbaines qui peut en résulter. Pour ce faire, l‟étude analyse les pratiques des visiteurs
bruxellois, londoniens et berlinois, ainsi que leurs représentations de l‟espace parisien. Ce travail fait
l‟hypothèse forte d‟un lien entre les mobilités temporaires d‟une part, les pratiques et les représentations
des espaces métropolitains par ces populations mobiles d‟autre part.
Pour répondre à ces questions, nous exploitons une enquête3 réalisée en 2008-09 auprès de 1388
personnes résidant à Berlin, Bruxelles, Londres et ayant effectué au moins un séjour dans la capitale
parisienne au cours de l'année écoulée. Le recensement de l‟ensemble des déplacements réalisés par les
personnes interrogées au cours des douze derniers mois permet d'analyser en détail les panels individuels
des destinations et de caractériser les modalités des déplacements vers Paris, tout en identifiant les
facteurs de leur probable diversité. L‟étude mobilise également une série d‟entretiens, effectués en 2010
auprès d‟une soixantaine de personnes mobiles résidant à Berlin, Bruxelles et Londres, et qui mettent
l‟accent sur les lieux parisiens fréquentés, les itinéraires et les parcours urbains.
Sophie Baudet-Michel / [email protected]
Maître de conférences, Université Paris Diderot-Paris 7
UMR Géographie-cités, Paris - IGEAT, ULB, Bruxelles
Sandrine Berroir/ [email protected]
Maître de conférences, Université Paris Diderot-Paris 7
UMR Géographie-cités, Paris - IGEAT, ULB, Bruxelles
Nadine Cattan / [email protected]
Directrice de recherche au CNRS
UMR Géographie-cités, Paris - IGEAT, ULB, Bruxelles
Hadrien CommengeS / [email protected]
Doctorant, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
UMR Géographie-cités, Paris - IGEAT, ULB, Bruxelles
3 Enquête réalisée dans le cadre du programme ANR « MEREV » (Mobilités circulaires entre les métropoles
Européennes et Reconfigurations des Espaces de Vie).
7
Jean-Michel Decroly / [email protected]
Professeur à l‟Université Libre de Bruxelles
Antoine Fleury / [email protected]
Chargé de recherche au CNRS
UMR Géographie-cités, Paris - IGEAT, ULB, Bruxelles
Marianne Guerois / [email protected]
Maître de conférences,Université Paris Diderot-Paris 7
UMR Géographie-cités, Paris - IGEAT, ULB, Bruxelles
Samuel Rufat / [email protected] ATER à l‟Université Paris Diderot-Paris 7
UMR Géographie-cités, Paris - IGEAT, ULB, Bruxelles
8
Camille BOICHOT « Créer la ville: Le rôle des artistes dans les
recompositions des espaces urbains à Montreuil et à
Neukölln »
L'intérêt pour la créativité et ses liens à l'urbain ne cesse de croître depuis deux décennies. Le
développement des activités créatives serait en effet pour les villes gage d'innovation et catalyseur du
phénomène de métropolisation.
L'objectif de cette communication est de questionner l'émergence de nouveaux territoires métropolitains
en lien avec le développement des activités culturelles et créatives dans les métropoles. Pour ce faire notre
travail développe une approche comparative de deux « métropoles culturelles » (Grésillon, 2002), Paris et
Berlin, en se focalisant sur le cas de deux « communes-quartiers » en pleine transformation, Montreuil et
Neukölln, toutes deux situées en périphérie des centres urbains anciens.
Notre exposé est construit en trois temps. Nous proposons tout d'abord un état des lieux critique des
stratégies d'utilisation de la création et des événements culturels dans la (re)valorisation des lieux illustré
par les exemples parisiens et berlinois. A partir d'un travail d'enquêtes qualitatives mené à Neukölln et à
Montreuil auprès d'artistes et d'acteurs politiques locaux, nous nous intéressons dans un second temps à
une activité créative particulière, la création plastique. Il s'agit ici d'apporter des éléments de réponse
concernant les différentes formes d'appropriation et de mise en valeur des territoires de la créativité. Nous
montrons en dernier lieu que les interactions entre les différents acteurs de la production, de la médiation
et de la réception des activités créatives induisent des recompositions spatiales au sein de la métropole. Si
les politiques culturelles contribuent à créer des environnements plus ou moins favorables à l'implantation
et à la pérennisation d'activités artistiques et culturelles, artistes et publics contribuent également par leurs
pratiques d'habitants et/ou de consommateurs à la transformation des espaces urbains qu'ils investissent.
La circulation des individus et des informations qui caractérisent les centralités créatives, les temporalités
évènementielles dans lesquelles elles s'inscrivent et l'attraction de populations locales et touristes
constituent quelques éléments d'un système créatif contribuant selon nous à la transformation des espaces
urbains et en particulier à l'émergence de centralités urbaines nouvelles.
Camille Boichot / [email protected]
Doctorante en géographie, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et Centre Marc Bloch à Berlin.
9
Ammar. BOUCHAIR, Saïd GRIMES, Nassima Djouher KACIMI et Jocelyne
DUBOIS-MAURY « Tourisme durable et éco urbanisme
appliques a la destination parisienne: quels liens ? »
A l‟ère de l‟e-tourisme et du tourisme écologique, Paris, la capitale, se trouve confrontée à des difficultés
d‟aménagement de la région métropolitaine, notamment pour la question des transports, de
l‟accessibilité, de l‟air, des déchets, des conflits d‟usage de l‟espace et de l‟introduction des nouvelles
normes d‟urbanisme durable apportées par le grenelle de l‟environnement.
L‟aménagement de la région métropole dans le cadre de cette thématique exige la redéfinition de
nouveaux liens territoriaux et de nouveaux rapports urbains à l‟égard du secteur du tourisme.
De l‟éco urbanisme au tourisme écologique, le chemin de la durabilité semble évident pour la première
destination mondiale, qui dispose d‟atouts indéniables tels que l‟énergie nucléaire, le transport en
commun, ferré et fluvial, très écologiques et la mise aux normes des infrastructures touristiques régis par
des instruments d‟urbanisme plus participatifs, mais la requalification des quartiers intramuros et des
territoires périphériques pose problème.
Comment l‟urbanisme durable interviendra-t-il pour le développement de synergies territoriales et
touristiques durables ? Notre intervention sera centrée sur le rôle qu‟aura le tourisme durable à jouer au
sein de la région capitale, et la manière dont l‟écourbanisme abordera la mise en place de nouveaux
territoires touristiques et la création de nouveaux liens territoriaux (quartiers requalifiés, périphéries
intégrables dans la région touristique métropolitaine, parcs de loisirs denses et durables, etc.…) avec une
approche comparative par rapport à des modèles étrangers.
Mots clés : Urbanisme durable, écoconception, écotourisme, requalification touristique, environnement.
Ammar. Bouchair/ [email protected] Professeur en Architecture, chef de département architecture
Directeur du laboratoire de recherche Cadre Bâti et Environnement, université de Jijel
Saïd Grimes / [email protected], Architecte – Urbaniste, doctorant à l‟Institut d‟Urbanisme de Paris
Nassima Djouher Kacimi /[email protected], Ingénieure en Aménagement et Protection de l‟Environnement - Urbaniste, Doctorante à Paris IV-
Sorbonne
Jocelyne Dubois-Maury / [email protected]
Urbaniste juriste
Professeure, Institut d‟Urbanisme de Paris, Université Paris Est Créteil (UPEC)
Directrice de l‟Institut d‟Urbanisme de Paris
10
Zayneb BOUHINI « Tourisme participatif et métropolisation.
Vers une typologie des pratiques touristiques participatives
dans la métropole parisienne »
Mon étude porte sur plusieurs questions interrogeant la relation entre métropolisation, territoire et
tourisme participatif (qui vise à privilégier la rencontre entre les locaux et les touristes) :
- qu'apporte le tourisme participatif aux territoires et comment influe-t-il sur leur recomposition ?
- dans quelles mesures les frontières territoriales influent-elles sur l'apport du tourisme participatif ?
- le tourisme participatif engendre-t-il des pratiques touristiques métropolitaines ?
- le tourisme participatif nous renseigne-t-il sur le mode d'appropriation des territoires métropolitains ?
- l'étude du tourisme participatif permet-elle une cartographie des territoires touristiques qui transcendent
les limites administratives de Paris-Métropole?
- comment le tourisme participatif peut relancer la compétitivité de la destination Paris en changeant en
particulier son image ?
Les formes que prend le tourisme participatif sur un territoire sont liées au « substrat touristique »
préexistant. La production d‟un récit et les pratiques qui souvent « réécrivent la ville sur la ville », par le
tourisme participatif, sont conditionnés par ce « substrat » qui est composé :
- de l'imaginaire du territoire et des éléments concourant à sa production;
- des acteurs du tourisme (touristes, résidents et institutionnels), et donc des flux et pratiques des visiteurs
et de la population résidente (sur leur lieu de vie quotidienne et à l'extérieur), mais aussi des réajustements
(aménagement, développement, communication) faits par les institutionnels.
Il y a une certaine inertie dans la reproduction du « substrat touristique ». Cependant, le tourisme
participatif, en tant que pratique innovante, induit une légère déviation de la trajectoire habituelle du fait
de l'introduction d'une nouvelle inconnue : la rencontre entre les habitants et les touristes organisée elle-
même par les « locaux ». Ainsi, pour pouvoir étudier l'effet du tourisme participatif, c'est toutes les
composantes qu'il faut réinterroger. Par exemple, il s'agirait de voir comment les résidents aménagent
leurs pratiques du territoire afin de rendre possible la rencontre (choix du moment, du lieu, usages du
territoire et production de discours) et en retour comment cela modifie le « terreau touristique ».
Cette approche devrait permettre de déterminer une typologie des pratiques du tourisme participatif sur
les différents territoires de Paris Métropole, de retracer les « trajectoires » de mise en tourisme des
territoires et de les expliquer. Le but final est de comprendre comment on peut influer sur les «
trajectoires. » La typologie se basera sur les modifications apportées au « substrat» par le tourisme
participatif, et sur la composition du nouveau « substrat » (types d'imaginaire, types d'acteurs, types de
pratiques...).
Pour ce faire trois territoires seront étudiés, le quartier de la Cité-jardin à Stains, le Marais dans le 4ème
arrondissement et le quartier de Belleville dans le 20ème. Ces trois territoires disposent d'un « substrat
touristique » différent et particulier plus ou moins lié au développement du tourisme participatif, c'est en
cela qu'ils sont intéressants. A chaque fois, ce substrat sera interrogé grâce à l'analyse de l'imaginaire et
des acteurs en présence. Concrètement, seront analysés les documents de communication touristique,
recensées les différentes initiatives participatives. D'autre part, une collaboration avec l'association
Parisien d'un jour permettra une connaissance sociologique plus approfondie des locaux prenant part à ces
initiatives et l'appréhension du ressenti des visiteurs grâce aux avis récoltés par l'association.
Zayneb Bouhini / [email protected]
Licenciée de géo, Université d'Avignon, actuellement en master2 S H mention Tourisme spécialité
Développement et Aménagement Touristique des Territoires, IREST
11
Laurent BOURDEAU et Pascale MARCOTTE « La Tour Eiffel,
toujours aussi attrayante à son âge? »
Depuis un peu plus d‟une vingtaine d‟années, nous assistons de part le monde à la construction d‟édifices
spectaculaires, à l‟architecture exceptionnelle, tels que des musées, des salles de spectacles, des centres de
congrès, des hôtels (ex. Schleifer 2007). Si ces constructions servaient initialement à attirer des
investissements et des résidents, à créer des environnements urbains suscitant un sentiment
d‟appartenance (Kearns & Philo, 1993), elles visent maintenant de plus en plus à attirer les touristes. En
effet, on remarque que les villes misent largement sur la culture et le tourisme pour relancer leur
économie. Pour se distinguer des destinations concurrentes, pour devenir plus attrayantes, les destinations
se créent donc des landmarks, des icônes visuelles. Ces « landmarks », permettant alors d‟identifier
immédiatement la destination touristique, donnent une identité nouvelle et unique à la ville. Ces
landmarks deviennent alors un symbole publicitaire marquant et peuvent même être à la base du branding
de la destination. Ces landmarks donnent une forme tangible à la marque touristique ou à une destination
de voyage.
Toutefois, la construction d‟édifices exceptionnels pour attirer le regard du monde entier n‟est pas un
phénomène nouveau. Paris a depuis plus de 120 ans un landmark d‟exception avec la Tour Eiffel.
Construite en 1889, la Tour devait commémorer le centenaire de la Révolution et célébrer l‟Exposition
universelle. Avec ses 300 mètres de hauteur, la Tour se présentait comme le symbole même de
l‟architecture industrielle, rationnelle et grandiose. Si elle a perdu aujourd‟hui le titre de la grande
construction jamais édifiée, elle est toutefois devenue une image phare de la ville de Paris, une icone
touristique incontournable. La Tour Eiffel est « sacralisée » (cf Mc Cannell), c‟est-à-dire identifiée,
publicisée, interprétée. Elle est devenue un lieu rituel des visites touristiques.
Mais se trouvant maintenant en concurrence avec les nouvelles constructions contemporaines, la Tour
Eiffel est-elle toujours aussi attrayante ? Est-elle perçue comme une belle construction ? A-t-on encore
envie de la visiter ? Les touristes rêvent-ils davantage de constructions et de destinations urbaines, telles
que la Tour Eiffel, ou les sites naturels représente-t-ils les attraits touristiques les plus beaux et les plus
spectaculaires ? En effet, si les icônes et les landmarks sont reconnus instantanément et ont pour fonction
d‟être un stimulus à la visite, les touristes trouvent-ils plus attrayant des icônes et landmarks naturels ou
culturels ?
Cette communication se propose donc d‟étudier l‟attractivité de la Tour Eiffel par rapport à d‟autres
destinations touristiques, naturelles ou culturelles, contemporaines et plus anciennes. Pour y arriver, nous
présenterons les concepts d‟attractivité, d‟icônes et de sites spectaculaires. Des données quantitatives ont
également été recueillies à partir de photographies de 20 sites touristiques.
Laurent Bourdeau / [email protected]
Professeur, département de management, Faculté des sciences de l‟administration, Université Laval- P.
Pascale Marcotte / [email protected]
Professeure, Département d‟études en loisir, Université du Québec à Trois-Rivières
12
Emmanuel BLUM et Christine CORBILLÉ « Tourisme et
aménagement en Ile-de-France »
L‟Île-de-France dans son ensemble peut être vue comme une destination touristique métropolitaine. C‟est
ce que l‟on s‟attachera à montrer à travers l‟analyse de la politique des pôles touristiques prioritaires
régionaux ou la lecture des orientations inscrites dans le projet de SDRIF concernant les rencontres
professionnelles ou les grands projets touristiques.
Le développement du tourisme à l‟échelle de la région Île-de-France est considéré par les pouvoirs
publics comme un outil d‟aménagement et de développement des territoires. Le schéma régional du
tourisme et des loisirs en Île-de-France 2000 – 2010 l‟a clairement affiché et certaines actions mises en
œuvre par le conseil régional le prouvent.
Il en est ainsi de la politique des pôles touristiques régionaux prioritaires, où la Région et les
Départements interviennent de manière conjointe pour soutenir et développer les projets liés au tourisme
et aux loisirs. La politique des pôles s‟appuie sur des lieux ou des pôles touristiques et de loisirs existants
pour fédérer autour d‟eux une offre élargie qui les conduise à être plus visibles ou à montrer une
dynamique de développement qui les rendent plus attractifs. Elle favorise leur structuration et intensifie
les moyens pour y arriver. Elle agit plus comme politique d‟aménagement du territoire que comme
politique purement touristique.
Les échanges et rencontres professionnels, quant à eux, s‟accompagnent de plus en plus d‟équipements et
services qui se développent en dehors de Paris, essentiellement en proche couronne mais également en
grande couronne dans des pôles majeurs existants ou dans de grands pôles urbains. Le dynamisme des
échanges professionnels s‟appuie sur le renforcement des grands équipements existants et une plus grande
complémentarité entre eux. Les équipements de niveau plus local doivent s‟envisager de manière
complémentaire et s‟accompagner d‟une offre de services de proximité.
Dans les exemples évoqués, les projets intègrent les questions de la qualité de l‟offre, d‟accessibilité en
transports en commun ou d‟accessibilité sociale ou aux personnes à mobilité réduite, les questions
d‟hébergements dans toute leur diversité, ou encore la planification locale, notamment à l‟échelle
intercommunale.
La communication s‟appuiera sur les travaux faits par l‟IAU Île-de-France dans le cadre de la révision du
SDRIF et de l‟élaboration du schéma régional de développement économique ainsi que du prochain
schéma régional du tourisme et des loisirs, pour montrer comment l‟emboîtement des échelles de
territoire peut contribuer aux dynamiques métropolitaines touristiques, notamment en renforçant les
synergies entre projets d‟échelle régionale et projets de territoires locaux .
Emmanuel Blum / [email protected]
Attaché d'études Equipements et tourisme, département démographie, habitat, équipement, gestion locale,
Institut d'Aménagement et d'Urbanisme d'Île-de-France
Christine Corbillé / [email protected] Directrice du département démographie, habitat, équipement, gestion locale, Institut d'Aménagement et
d'Urbanisme d'Île-de-France
13
Raquel CAMPRUBI « Paris tourism image: Is it fragmented? »
In any tourism destination there is a natural tendency to project various and even diverse tourism images
(Selby, 1998), taking into account that a tourism destination is a relational system where a multiple
number of actors interact among them and project images of the destination (Camprubi et al., 2008). The
academic literature recognises that the tourism image inter-subjectivity of agents in the system is a factor
that can influence the resulting projected tourism image, having possible effects on the image perceived
by tourists.
Previous research showed that image fragmentation in medium cities can have four profiles based on:
heritage, regional context, tourist services and tourist activities. As it is demonstrated, multi-image is not
a problem if this phenomenon is well managed and controlled by the Destination Marketing Organization
(DMO) or the Local Tourism Board (LTB) and projected tourism images are complementary, giving a
holistic view of the destination. Problems appear when there are images with significant differences, as
well as when fragmented images do not reflect the reality of the tourism destination. In addition,
Information and Communication Technologies (ITCs) has played a fundamental role, transforming
tourism globally since the 1980s and in particular since 2000 (Buhalis and Law, 2008), becoming a
critical factor for tourism competitiveness of organizations and destinations (UNWTO, 2001). In this
context, Internet has been positioned as one of the main information sources for tourists, when they are
preparing their holidays.
Considering that Paris is one of the biggest tourism destinations all over the world, and the universal
character of its image, the previous working hypothesis is that Paris image is fragmented in Internet,
because there are a great number of tourism agents that are emitting images from this city. However, the
LTB is managing and controlling all this process through a complete image of Paris. In this context, and
considering previous research, it will be interesting to see if image fragmentation of Paris follows the
same profiles of medium cities, mentioned above. Or on the contrary the fragmentation patterns are based
on other characteristics.
In order to achieve this aim, a content analysis of the main tourism websites of Paris will be carried out,
including the official tourism website. Image fragmentation will be measured through a cluster analysis in
order to find patterns that characterize each one of the websites in order to find image fragmentation
among them.
Keywords: projected image, image fragmentation, Paris, cluster analysis
Raquel Camprubi / [email protected]
Researcher at the Faculty of Tourism at the University of Giron
14
Amandine CHAPUIS et Léopold LUCAS « Paris, Amsterdam, Los
Angeles : guides touristiques et représentations de la
métropole »
Avec l‟avènement d‟un oecumène touristique mondialisé, chaque lieu touristique se trouve en interaction
avec l‟ensemble des autres lieux touristiques : Paris ne fait pas exception. Il nous a donc semblé pertinent
de proposer une mise en perspective de la métropole parisienne avec deux autres métropoles que l‟on peut
qualifier « d‟emblématiques », Amsterdam et Los Angeles, pour appréhender les similitudes et les
différences quant à la participation du tourisme dans la construction métropolitaine. Le choix de ces trois
métropoles peut se justifier par le fait qu‟elles possèdent un imaginaire touristique très prégnant, même si
leurs niveaux de fréquentation ne sont pas comparables en eux-mêmes. Par ailleurs, Amsterdam et Los
Angeles représentent des modèles d‟urbanités (au sens de J. Lévy (2003)) extrêmes, dont la confrontation
avec le cas parisien permet de faire émerger toute la complexité.
Nous nous focaliserons ici plus particulièrement sur la manière dont le caractère métropolitain –
l‟acception de ce terme entendue ici étant celle du dépassement de la ville « hors de ses murs » par
l‟étalement urbain – de ces trois espaces urbains est mobilisé dans les guides touristiques. Nous
souhaitons ainsi investir par cette approche la relation dialectique entre imaginaire et territoire
métropolitain, comme nous y invite l‟appel à communication. Les guides sont des médiateurs, voir des
« prescripteurs » de pratiques, qui restent encore aujourd‟hui un des principaux moyens utilisés par les
touristes pour pratiquer un lieu qui ne leur est pas familier. Ils représentent donc des matériaux d‟une
grande richesse pour saisir comment est produite la géographie imaginaire qui sert de base aux pratiques
de la métropole touristique, sélectionnant et attribuant aux lieux des fonctions et des valeurs singulières
(Hancock, 2003, Michalski, 2004).
Qu‟en est-il cependant du rôle des guides touristiques dans la construction de la métropole ? Retrouve-t-
on le caractère métropolitain des espaces urbains dans les guides touristiques ? Dans quelle mesure ces
derniers participent ou non de la définition d‟une métropole ? Quelles « cartographies » des métropoles
concernées dessinent-ils ?
À partir de ces questionnements, nous faisons l‟hypothèse qu‟au delà de l‟apparente hétérogénéité des
lieux étudiés, on peut mettre en évidence une grille de lecture commune aux trois métropoles, les guides
touristiques proposant, en dépit de leurs divergences éditoriales, une typologie de lieux comparables, dont
nous pensons qu‟elle finit par dessiner un modèle de la métropole touristique.
Pour investir cette problématique, nous avons sélectionné, pour chaque métropole, quatre guides
touristiques anglophones (Time Out, Rough Guide, Lonely Planet, Wallpaper), choisis de façon à
composer un corpus cohérent au niveau du style, de l‟écriture et de la construction générale des guides,
afin rendre possible une comparaison sérieuse. Nous adopterons pour cela une double perspective : la
première, qualitative, s‟articulera autour d‟une analyse des discours urbains, afin d‟identifier les
qualificatifs attribués à chaque espace et d‟analyser la manière dont les différents lieux de l‟aire
métropolitaine sont présentés, le statut qui leur est accordé. La seconde, plus quantitative, comptabilisera
les différentes « entrées » présentes pour chaque lieu afin d‟en mesurer le poids respectif que les guides
leur donne, au sein de la « destination touristique ».
Amandine Chapuis / [email protected]
Doctorante en géographie, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, IREST
Lab : EIREST
Léopold Lucas /, [email protected]
Doctorant et assistant d‟enseignement et de recherche, UER Tourisme de l‟Institut Universitaire Kurt
Bösch (Suisse).
15
Sylvie CHRISTOFLE et Nathalie FABRY « Paris et le tourisme de
réunions et de congrès, une métropole en compétition »
Le tourisme de réunions et de congrès (TRC) a pour spécificité un fonctionnement en interface entre
mobilités touristiques de loisirs et mobilités dites d‟affaires, qui regroupent, en fait, des activités multiples
(Christofle, 1997 ; Swarbrooke & Horner, 2001 ; Getz 2008). Interface intra et inter réticulaire, dopé par
la mondialisation et l‟augmentation des flux de personnes et d‟information qui caractérisent notre société
actuelle, le TRC naît et se nourrit des interactions de toutes natures et de toutes échelles qui fondent le
système métropolitain (Christofle, 2010). Le TRC se révèle un accélérateur, voire, pour les destinations
plus modestes, un producteur d‟internationalisation et de métropolisation (Choko 2002 ; Christofle, 2001 ;
2005 ; Fabry, 2008, 2009). Dans un contexte de concurrence territoriale internationale, le TRC tend à
jouer un rôle moteur pour le rayonnement et l‟attractivité de métropoles, en renforçant les activités
tertiaires supérieures et quaternaires dans le cadre de la société de la connaissance, et en soutenant
l‟activité touristique métropolitaine de loisirs (Weber et Chon 2002 ; Christofle & Massiera, 2009).
Au niveau mondial, une centaine de métropoles aux caractéristiques variées se partage une bonne part
(près de 60% en 2008) du marché des congrès internationaux répertorié par l‟Union des Associations
Internationales. Les dix premières reçoivent plus de 20% de ce marché mondial (Fischer, 2009). Paris,
après avoir devancé Londres au début des années 1980, a été pendant 25 ans 1ère
ville mondiale d‟accueil
de congrès internationaux. La capitale française est, depuis 2007, passée derrière Singapour et l‟écart
semble se creuser entre la ville des lumières et la métropole asiatique (Fischer, 2009). Cette régression de
Paris s‟accompagne d‟une intensification de la concurrence internationale avec l‟avancée des métropoles
des pays asiatiques, au premier rang desquelles la progression des villes chinoises, et celle à venir des
pays de l‟Est. En même temps, le panel des villes mondiales de congrès s‟élargit et des métropoles
secondaires tendent à grignoter des parts de marchés aux places-fortes congressuelles traditionnelles
(Crouch et Louvière, 2004). Dans ce contexte, du fait de l‟hybridation affaires-loisirs du secteur
touristique congressuel, de sa polarisation métropolitaine, de son fonctionnement mondialisé, il apparaît
intéressant d‟analyser le système mondial des villes via cet indicateur « accueil de congrès
internationaux », révélateur d‟intégration et d‟attractivité. La situation de Paris sera examinée
comparativement au travers du réseau des villes mondiales d‟accueil de congrès internationaux sur plus
de deux décennies (1985-2008). Plus précisément, une analyse des données via une étude statistique
multivariée va être entreprise, permettant de caractériser, associer-différencier donc, in fine, comprendre
la trajectoire congressuelle de Paris par rapport à plusieurs dizaines d‟autres grandes métropoles,
destinations internationales de congrès comme Singapour, Vienne, Bruxelles, Genève, Barcelone, New
York, Tokyo, Séoul… (Baloglou et Love, 2001 ; Chen, 2006).
Sylvie Christofle / [email protected]
Géographe, Maître de conférences, Université de Nice Sophia Antipolis
UMR ESPACE 6012 - GVE- TOURISME
Nathalie Fabry / [email protected]
Economiste, Maître de conférences-HDR, Université Paris-Est.
Lab : EIREST
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Saskia COUSIN « Vues de la banlieue. La métropole au regard
des pratiques et des représentations touristiques de « Plaine
Commune » (Seine-Saint-Denis) »
Cette communication propose d‟interroger le rôle du tourisme dans la construction symbolique de Paris
Métropole, à partir de l‟étude d‟un territoire intermédiaire, situé à l‟une de ses marges : la communauté
d‟agglomération « Plaine Commune », qui regroupe 8 villes de Seine-Saint Denis, en petite Couronne. Le
choix de ce terrain résulte d‟une triple hypothèse temporelle, spatiale et sociale.
Tout d‟abord, l‟analyse des différentes étapes de la construction politique et symbolique de ce territoire
initié il y 25 ans est intéressant pour étudier le phénomène de métropolisation francilien. Deuxièmement,
cet espace constitue une marge, un espace périphérique vis-à-vis des problématiques du tourisme et de
Paris. Or, l‟approche par les marges ou les frontières s‟avère une méthode féconde en anthropologie, alors
que l‟on sait depuis Frederik Barth (Ethnic boundaries, 1969) que l‟identité se définit par l‟interaction,
l‟ascription et la différentiation. Enfin, les questions portant sur l‟invention d‟une localité (Appaduraï,
Modernity at Large 2001) mondiale et ses solidarités sont au cœur des missions de « Plaine Commune »,
et sa politique touristique s‟inscrit dans ce cadre, ce qui interroge quelque peu les fonctions traditionnelles
du tourisme, habituellement pensées uniquement en termes économiques et marchands.
A partir de ce terrain séquano-dionysien, la communication s‟inscrit plus particulièrement dans les axes
du colloque consacrés aux images, aux imaginaires et aux nouvelles pratiques, en croisant les points de
vue des touristes et ceux des politiques publiques. Elle s‟appuiera sur plusieurs années d‟observation
flottante, une enquête ethnographique en cours (entretiens, observations, analyse de discours et d‟images)
et les premiers résultats d‟une analyse systématique des photos du territoire postées par les internautes sur
le site Panoramio/ google map. Partie prenante d‟un projet international, quantitatif et qualitatif, cette
enquête prend acte du fait que la prise de photo est l‟un des moments les plus caractéristiques et les plus
symboliques de la pratique touristique (Robinson, Picard, The framed World, 2009), et pose l‟hypothèse
que les images, leurs cadrage et leurs associations disent quelque chose des imaginaires touristiques,
notamment métropolitains.
L‟étude des photos urbaines postées par les internautes permet de repérer la densité comparative des sites
photographiés dans l‟ensemble de la Métropole et d‟identifier l‟origine des touristes. L‟analyse de
contenu des photos mises en ligne devrait permettre de repérer si les nouveaux espaces touristiques sont
pratiqués par des touristes visitant également les « hauts lieux » touristiques, et si oui, s‟ils sont « cadrés »
selon la même esthétique. Il nous donnera également des renseignements intéressants sur l‟origine des
touristes et permettra de travailler sur la relation entre habitants et touristes du point de vue du regard
touristique (Urry, The tourist gaze, 1990).
Saskia Cousin / [email protected]
Anthropologue, maîtresse de conférence à l‟IUT de Tours
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Jean -Michel DECROLY et Anya DIEKMANN « Métropolisation et
tourisme à Bruxelles »
En tant que siège des principales institutions européennes, Bruxelles a affirmé, depuis une trentaine
d'années, son caractère métropolitain, tant à l'échelle nationale qu'internationale : à une croissance
économique soutenue – et plus importante que dans les autres aires urbaines belges -, sont venus se
greffés un haut degré d'internationalisation (de ses agents économiques, des services qu'ils fournissent
comme de sa population), mais aussi, dans le contexte d'une périurbanisation diffuse, un
approfondissement des divisions socio-spatiales du territoire urbain. Paradoxalement, ces mutations
substantielles, qui font aujourd'hui de Bruxelles la plus petite ville-monde, ne semblent pas avoir eu
d'impact majeur sur le volume et les caractéristiques de sa fréquentation touristique. Tout d'abord, si
Bruxelles a enregistré depuis 1990 une croissance soutenue du nombre de nuitées (+ 71%), celle-ci n'a
pas été plus forte que dans les autres agglomérations de Belgique. De même, Bruxelles n'est pas parvenue
à se hisser au rang des premières destinations urbaines européennes. Ensuite, l'offre d'hébergements et
d'activités, comme la fréquentation, se concentrent toujours très fortement dans le centre historique, les
hôtels proches de l'aéroport constituant le seul pôle d'accueil significatif en périphérie. Enfin, malgré
quelques tentatives récentes de diversification de l'offre touristique, notamment par le ciblage d'un public
plus jeune et plus branché, le produit "Bruxelles" reste très classique, centré sur ses piliers habituels que
sont la Grand-Place, l'îlôt sacré et l'Atomium. De manière réciproque, le tourisme bruxellois n'a que
modestement contribué à la transformation imaginaire et matérielle de la ville.
Après avoir mis en évidence la faiblesse des interactions entre tourisme et métropolisation à Bruxelles, la
communication visera à identifier les facteurs à l'origine de cette situation. Dans cette optique, elle
examinera tant les facteurs internes, liés à la gouvernance touristique (dispersion des compétences en
raison de l'imbroglio institutionnel de Bruxelles, isolement et frilosité des acteurs touristiques, ….) mais
aussi aux représentations que les Bruxellois se font de l'internationalisation, que les facteurs externes,
notamment la proximité de Paris et Londres, mais aussi la forte concurrence exercée par Amsterdam ou
Vienne.
Jean-Michel Decroly / [email protected]
Professeur à l‟Université Libre de Bruxelles
Laboratoire Interdisciplinaire Tourisme, Territoires, Sociétés IGEAT, ULB, Bruxelles
Anya Diekmann / [email protected]
Professeure-assistant à l'Université Libre de Bruxelles
Laboratoire Interdisciplinaire Tourisme, Territoires, Sociétés IGEAT, ULB, Bruxelles
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Hadrien DUBUCS « Visiter et habiter : les spatialités croisées des
touristes et résidents japonais dans la métropole parisienne »
Les Japonais à Paris se composent de touristes (dont ils sont l‟une des figures emblématiques) et de
résidents (15 à 30 000 dans l‟agglomération, selon les sources) : cadres expatriés dans des sociétés
japonaises, étudiants
, actifs indépendants. L‟analyse des interactions entre les touristes et les résidents japonais, ainsi que la
comparaison de leurs spatialités (entendues comme les rapports pratiques – agencement spatial de leurs
activités- et idéels – représentations, significations attribuées aux lieux-), constitue une entrée pour saisir
les pratiques touristiques métropolitaines et, plus particulièrement, leurs spécificités par rapport aux
pratiques d‟individus en situation de mobilité plus durable en contexte métropolitain. A partir de données
de recensement et d‟enquêtes qualitatives, nous examinons l‟hypothèse selon laquelle la distinction entre
les touristes et d‟autres populations en mobilité (expatriés, migrants, circulants), si elle est relativement
claire d‟un point de vue juridico-administratif, apparaît en revanche très plastique si on l‟observe du point
de vue des pratiques individuelles et de leur agencement dans l‟espace métropolitain et des
représentations qui les sous-tendent, mais aussi du point de vue de leur perception par les autres habitants
et in fine de leur contribution à la production des lieux, à travers la construction de marquages sociaux.
Les articulations sont multiples entre spatialités touristiques et spatialités « habitantes » des Japonais à
Paris. ‟abord, des pratiques « touristiques » sont mises en œuvre par des individus qui ne sont pas des
touristes stricto-sensu : dans les trajectoires individuelles, l‟étape parisienne est souvent préparée par des
séjours touristiques antérieurs ; les motifs de la découverte, du loisir et de la « secondarité » (Rémy, 1999)
sont clairement présents dans certains projets migratoires. Par extension, cette proximité pose la question
du rôle de l‟imaginaire touristique dans l‟attractivité d‟une métropole auprès de migrants très qualifiés, et
suggère une certaine singularité parisienne par rapport à des métropoles concurrentes. De plus, on observe
de très nombreuses interactions entre touristes et résidents japonais : le logement de parents et amis
résidant à Paris est utilisé comme « base » pour des excursions touristiques ; des étudiants japonais sont
ponctuellement employés pour guider des hommes d‟affaires en visite à Paris ; la masse de vecteurs
japonais d‟information (périodiques sur papier et sur Internet, blogs, media audiovisuels, etc.) relative à
Paris contribue clairement à brouiller les limites entre touristes et résidents, ces derniers utilisant
massivement les guides touristiques, tandis que les premiers ont recours aux informations publiées par des
résidents, afin d‟accéder à des lieux considérés comme plus authentiques ou insolites que les
incontournables des circuits classiques. En ce sens, les spatialités des touristes japonais ne relèvent pas
seulement d‟un dispositif d‟accueil mis en place par les opérateurs touristiques, mais s‟appuient sur un
territoire japonais à Paris, regroupant des concentrations résidentielles et commerciales, et des
représentations partagées de l‟espace métropolitain. Le quartier japonais au sud de l‟Opéra est un bon
exemple de coprésence de touristes et de résidents, fondée sur un imaginaire et sur des ressources
commerciales partagés. Dans un secteur historique et hyper-central, qui cumule de multiples facteurs de
rayonnement à l‟échelle métropolitaine, les marquages sociaux liés à la visibilité japonaise mêlent
étroitement, mais de manière complexe, les touristes et les résidents japonais.
Hadrien Dubucs / [email protected]
Gépgraphe, Migrinter, UMR 6588 CNRS, Université de Poitiers
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Olivier ETCHEVERRIA et Sandrine SCHEFFER « Pratiques
touristiques et gastronomie »
Si la vitrine touristique de Paris n‟est plus à démontrer, permettant ainsi à Paris d‟afficher le label de
“capitale mondiale du tourisme » (cf. appel à communication au colloque), la place essentielle de la
composante culinaire, alimentaire et liée au goût du tourisme parisien est tout aussi évidente. Ainsi Paris
est-elle fréquemment désignée de l‟intérieur (sous l‟égide des guides touristiques et gastronomiques, des
associations professionnelles et des grands chefs et pâtissiers) et, plus encore, de l‟extérieur (acteurs de la
promotion et de la communication touristiques des destinations) comme la capitale sinon l‟une des
capitales gastronomiques à l‟échelle mondiale. En effet, depuis la naissance parisienne concomitante
d‟une part du (grand) restaurant, nouveau lieu où l‟on peut se restaurer entièrement dédié à la dégustation
de nourritures raffinées et de nectars choisis, et d‟autre part du discours culinaire critique, la gastronomie4
qui le nourrit et le légitime, émergences accompagnant l‟essor du tourisme dans la capitale, les pratiques
de tourisme « gourmand » n‟ont cessé de se développer et de se renforcer de manière significative,
encadrées par une formalisation de plus en plus précise de l‟offre et appuyées par une transformation
caractéristique des lieux urbains et périurbains de tourisme. Ces évolutions attestent de l‟affirmation
d‟une forme de tourisme à part entière qui réactive les questions de pratiques, d‟acteurs, stratégies et
synergies d‟acteurs et de lieux investis par ces pratiques touristiques « gourmandes » (cf. appel à
communication au colloque).
Paris a ainsi progressivement et de manière fondamentale acquis une réputation gourmande et donc une
image touristique liée à la cuisine, à l‟alimentation et au goût à l‟échelle du tourisme mondial. L‟image
touristique « gourmande » de Paris est très puissante : magazines, guides touristiques et gastronomiques,
professionnels organisés ou non en réseaux et acteurs de la promotion touristique de la capitale invite au
tourisme gourmand. Mais également les acteurs du monde de la cuisine, de la pâtisserie, de la
chocolaterie et de l‟épicerie fine, organisés ou non en réseaux, tel Pierre Hermé qui n‟hésite pas à se poser
comme un monument « incontournable » de Paris en se comparant, sur ses boites de macarons
particulièrement goutés par les touristes japonais, à la Tour Eiffel et à l‟Arc de Triomphe. Parmi les
acteurs déterminant (et différenciant) du tourisme « gourmand » parisien, les grands cuisiniers sont à
privilégier. En effet, l‟hypothèse du (grand) restaurant, à l‟instar du tourisme et des loisirs, comme
accélérateur, voire producteur de métropolisation est à retenir (cf. appel à communication au colloque et
les travaux de Valérie Ortoli). En quoi permettent-ils de renforcer, développer et de diversifier l‟attraction
touristique non seulement de Paris mais aussi de sa région métropolitaine ? En quoi les relations précoces
et anciennes entre tourisme, restauration et activités de bouche et la métropole parisienne permettent-elles
d‟une part de définir paris comme une destination touristique gourmande à l‟échelle mondiale (le
tourisme « gourmand » profitant du processus métropolitain) et d‟autre part d‟analyser le processus de
métropolisation à divers niveaux scalaires (le tourisme « gourmand » produisant de la métropolisation) ?
Si les pratiques touristiques métropolitaines en général et parisiennes en particulier demeurent peu
étudiées par les chercheurs et finalement peu connues (cf. appel à communication au colloque), les
pratiques du tourisme gourmand sont quasiment ignorées à l‟exception des travaux de Jean-Pierre
Lemasson sur Montréal et les analyses issues de l‟ouvrage collectif dirigé par Julia Csergo et Jean Pierre
Lemasson5. Paris n‟a pas été étudiée en profondeur ce qui est paradoxal pour « la » capitale
gastronomique mondiale.
Les analyses comparatives sur le rapport entre tourisme et métropolisation étant privilégiées dans le cadre
du colloque, une comparaison avec un autre territoire métropolitain au Brésil marqué par la grande
cuisine, Sao Paulo, pourra être avantageusement menée.
Cette communication propose de prendre en compte et donc de s‟inscrire plus particulièrement dans le
questionnement « Pratiques touristiques métropolitaines » (n°7). Quels sont les lieux parisiens
« gourmands » visités ? Sur quelles modalités reposent ces pratiques de lieux parisiens « gourmands » ?
4 Etymologiquement, la gastronomie est la « loi » qui régit le « ventre ».
5 Csergo J. et Lemasson J.P. (dir), 2008, Voyages en gastronomie. L’invention des capitales et des régions
gourmandes. Paris, Editions Autrement, collection Mutations, n°250, 261 pages.
20
Comment s‟organise la visite des grands restaurants, des pâtisseries, des chocolateries et des épiceries
fines parisiens ? Comment deviennent-ils de monuments ? Quels sont les impacts spatiaux, économiques
et sociaux ? Quelle est la place de Paris intra muros par rapport aux autres territoires ? Peut-on considérer
que le tourisme gourmand est une forme touristique à part entière ? Si oui, quelles sont les
interconnexions avec les autres formes de tourisme à Paris ?
ETCHEVERRIA Olivier / [email protected] Géographe, Maître de conférences, UFR ITBS, Université d‟Angers, UMR ESO
SCHEFFER Sandrine / [email protected] Géographe, Maître de conférences, UFR ITBS, Université d‟Angers, UMR ESO
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Edith FAGNONI, Maria GRAVARI-BARBAS, Sébastien JACQUOT et
Cécile RENARD « Patrimonialisation et pratiques touristiques à
Paris. Le patrimoine, clé de métropolité touristique ? »
L‟attractivité touristique de Paris a été historiquement orientée vers la mise en scène de son patrimoine
architectural et urbain. Paris est la ville patrimoniale par excellence et manie les ressorts de l‟histoire et de
la culture – avec ses mille huit cent monuments historiques – mais aussi du pittoresque avec l‟évocation
du « Paris-bohème ». Ce capital patrimonial a permis de maintenir Paris comme première ville
touristique du monde. Il est majoritairement localisé à l‟intérieur de l‟enceinte des Fermiers Généraux.
Cette patrimonialisation de Paris est liée à la forte sédimentation architecturale de la capitale, elle-même
accompagnée, depuis longtemps, de mesures de mise en valeur du patrimoine diversifiées, contraignantes
et, in fine, elles-mêmes productrices de patrimoines. L‟élargissement de la notion de patrimoine esquissé
depuis les années 1970 a certes généré un intérêt pour les « nouveaux » patrimoines de la banlieue (à
l‟exemple du patrimoine industriel des XIXe et XXe siècles, de l‟architecture domestique du XXe siècle
et progressivement celui des projets publics des villes nouvelles, etc.) sans pour autant bouleverser
l‟inscription spatiale des pratiques touristiques de la métropole. Un dispositif ad hoc a été mis en place
pour accompagner cette patrimonialisation (label XXe, etc.) mais il se heurte toujours à des difficultés
d‟application et de compréhension. Si l‟association Paris – patrimoine apparaît comme une évidence,
pourquoi n‟associe-t-on pas le mot banlieue avec le mot patrimoine, en dépit de quelques pôles isolés
(Versailles ou Vaux le Vicomte) ? 6 En d‟autres termes, comment l‟acception patrimoniale de Paris
négocie-t-elle les frontières de la ville ?
Malgré les nouvelles demandes touristiques, attirées par des lieux « insolites », les pratiques touristiques à
Paris demeurent très liées à ce patrimoine historique du centre-ville : qu‟il soit pratiqué pour lui-même
(visite de monuments et musées) ou qu‟il serve d‟écrin à d‟autres pratiques (shopping, déambulation,
etc.), le centre-ville patrimonialisé de Paris concentre l‟attention – et les pratiques – des touristes
parisiens.
Partant du constat que le tourisme à Paris, comme dans la plupart d‟ailleurs des métropoles européennes
(mais pas toutes : une de ses nouvelles concurrentes, Berlin, est en mesure de proposer un éventail plus
diversifié), présente un fort tropisme patrimonial, on s‟interrogera sur les raisons, mais surtout sur les
implications, de la faible patrimonialisation des banlieues parisiennes.
Nous examinerons en ce sens un des territoires les plus patrimonialisés de Paris (par les dispositifs
« lourds » qui s‟y sont déployés depuis presque un demi-siècle et en particulier le PSMV, sans lesquels il
aurait disparu, indépendamment de la qualité aujourd‟hui considérée « intrinsèque » de son substrat
patrimoine), c'est-à-dire le Marais, en le mettant au regard des lieux patrimonialisés de la banlieue
parisienne. Les différences nettes en terme de pratiques touristiques relèvent-elles des dispositifs
différents de protection et valorisation, d‟une communication et mise en scène différente, ou d‟autres
facteurs limitatifs, notamment d‟un patrimoine périphérique en excès par rapport aux imaginaires de
Paris ?
On cherchera à montrer la difficulté (connue mais certainement sous-évaluée) à laquelle se heurte cet
élargissement des pratiques touristiques dans une métropole comme Paris : la construction historique du
patrimoine du centre-ville, la faiblesse des dispositifs patrimoniaux mis en place dans les banlieues (du
côté « offre »), les imaginaires parisiens conditionnés par Paris historique et les images négatives de la
banlieue (du côté « demande »), constituent aujourd‟hui – et c‟est notre hypothèse – un des obstacles
majeurs auxquels se heurte l‟élargissement de la métropole touristique.
La représentation des banlieues comme ensemble déstructuré et souvent sans identité domine. Mais face
au besoin de renouvellement et de diversification des images touristiques du Paris intra muros, il s‟agit
de saisir l‟opportunité du jeu des échelles du Paris-métropole en tant que multiplicateur du tourisme
6 Journée d‟étude du 2 février 2010, « Le patrimoine de banlieue existe-t -i l? », écomusée du Val de Bièvre,
Fresnes.
22
parisien. Le tissu hétérogène exurbain peut se présenter comme un atout pour pérenniser et renouveler la
renommée touristique de Paris.
Réfléchir en ce sens de manière très volontariste à la patrimonialisation de certains territoires de la
banlieue pourrait représenter une des clés de cet élargissement métropolitain et apparaitre comme une
dynamique nouvelle. Ce processus de patrimonialisation pourrait en effet représenter un des moyens mis
au service de l‟accroissement du périmètre touristique de Paris Métropole. Nous interrogeons ainsi la
façon dont certains lieux périphériques sont intégrés à une reconnaissance patrimoniale, tout en
interprétant les difficultés d‟une mise en tourisme, de Noisiel à Stains.
Edith Fagnoni / [email protected]
Maitresse de conférence, Université de Paris IV Sorbonne
Lab : EIREST
Maria Gravari-Barbas / [email protected], Professeure de géographie, Université de Paris 1 Panthéon Sorbonne$
Directrice de l‟IREST
Directrice du Lab : EIREST
Sébastien Jacquot / [email protected]
Maître de conférence, IREST - Université de Paris 1 Panthéon Sorbonne,
Lab : EIREST
Cécile Renard / [email protected]
Architecte DPLG, doctorante en géographie, Université de Paris 1 Panthéon Sorbonne
Lab : EIREST
23
Edith FAGNONI, Maria GRAVARI-BARBAS et Cécile RENARD « Méga-
équipements, méga-événements et métropolité touristique »
La stratégie des grands événements urbains a été utilisée, depuis le 19e siècle, comme un outil savant de
création de cohérence métropolitaine. C‟est le cas des expositions internationales ou des jeux olympiques,
facteurs de reconfiguration et de consolidation du territoire métropolitain et de dépassement des
périmètres habituels d‟intervention urbaine. De Paris au XIXe siècle à Barcelone ou Lisbonne aujourd‟hui
- pour les expositions internationales ou universelles - de Barcelone à Athènes ou Londres pour les jeux
olympiques, les exemples de méga-événements dans la production de la métropolisation sont nombreux.
Plus récemment, la stratégie des architectures iconiques, dans la lignée de l‟exemple de Bilbao, a
également été utilisée comme un moyen de créer de l‟événement spatial. Musées et lieux d‟exposition,
souvent signés par des architectes de renom, ont produit des « bâtiments iconiques » agissant comme de
véritables pôles d‟attraction métropolitains, en dehors du centre-ville. Les stratégies du « méga-
événement » et du « méga équipement » non seulement ont-elles été utilisées comme des moyens de
métropolisation, mais aussi comme des facteurs de métropolité touristique. La construction de méga-
équipements et le lancement de méga-événements constituent des moyens permettant l‟élargissement,
souvent considérable, des périmètres de fréquentation touristique. Leur localisation à l‟extérieur ou aux
marges du cœur historique et des quartiers touristiques traditionnels, permet de créer « l‟événement
spatial » dans les périphéries urbaines, d‟aspirer les flux touristiques vers des territoires jusqu‟alors peu
fréquentés. On peut citer ici des bâtiments comme le musée d‟art contemporain XXL de Zaha Hadid, la
tour Agbar à Barcelone, la Tate Gallery de Londres, la Fondation Niarchos à Athènes, etc. qui ont réussi
à élargir le périmètre de mise en tourisme des métropoles concernées.
Contrairement à d‟autres villes européennes, Paris s‟inscrit difficilement dans ces tendances. Les
« starchitectures » parisiennes restent, à ce jour, enfermées à l‟intérieur du périphérique. Si la candidature
de Paris aux Jeux Olympiques avait été retenue, les grands gestes architecturaux prévus à l‟extérieur du
périphérique auraient certainement alimenté la métropole parisienne en « événements spatiaux ».
Or, ceux-ci restent peu nombreux en dehors du périphérique. C‟est le cas du Stade de France, lié à un
méga-événement sportif, qui, s‟il n‟a pas créé en soi les conditions sinon d‟un développement touristique
à la Plaine Saint-Denis, a certainement enclenché un mouvement dans ce sens. Dans un registre autre,
l‟arche de la Défense a certainement contribué à la « mise en tourisme » du quartier d‟affaires. Mais ces
« grands gestes » architecturaux en dehors du périphérique se comptent sur les doigts d‟une main.
Ce manque d‟architectures emblématiques permet-il s‟apporter des éléments de compréhension à
l‟ouverture réduite du périmètre touristique parisien et à la prédominance de Paris intra-muros ?
Après avoir mis en évidence les impacts de la stratégie événementielle productrice de « d‟événements
spatiaux » sur la métropolité touristique, en insistant sur des exemples européens, la communication
analysera les occasions manquées par Paris (en particulier les JO en tant qu‟exemple de méga-événement
producteur de nouvelles spatialités), avant d‟aborder les projets en cours dans la métropole.
Nous souhaitons explorer, de manière plus générale, l‟impact des stratégies de lancement des grands
projets et événements sur les spatialités et les échelles touristiques métropolitaines.
Edith Fagnoni / [email protected]
Maitresse de conférence, Université de Paris IV Sorbonne
Lab : EIREST
Maria Gravari-Barbas / [email protected], Professeure de géographie, Université de Paris 1 Panthéon Sorbonne$
Directrice de l‟IREST et directrice du Lab : EIREST
Cécile Renard / [email protected]
Architecte DPLG, doctorante en géographie, Université de Paris 1 Panthéon Sorbonne
Lab : EIREST
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Tim FREYTAG « Making a difference: tourist practices of
repeat visitors in the city of Paris »
European city tourism has increased considerably over the past two decades. More and more visitors of
all ages feel particularly attracted by urban and metropolitan places. The actual growth in city tourism is
fuelled by transport companies (especially low-cost airlines) and travel agents who offer inexpensive trips
and packages. In addition, many cities have started to make significant investments in tourism marketing
as they observe the growing potential of tourism as major resource in the expanding service economy. In
the context of an increasing competition between travel destinations, city tourism promoters are adopting
several new strategies to attract larger numbers of visitors. One of the key strategies has a focus on repeat
visitors as a specific target group for city and tourism marketing activities.
The suggested paper explores the case of Paris in order to provide a better understanding of the specific
motivations, interests and activities of leisure tourists who had previously stayed in the capital of France.
Drawing on Pierre Bourdieu‟s concept of “distinction” it is argued that repeat visitors tend to differentiate
themselves from other tourists. On the basis of substantive field work conducted between September 2006
and February 2007 in the city of Paris, a set of repeat visitor practices is presented that include strategies
to avoid spatial concentrations of major tourist spots in order to participate in Parisian everyday life.
Repeat visitors are particularly keen on engaging more profoundly with selected cultural attractions,
exploring less touristy parts of the city and getting in touch with the residents and their everyday life
activities. Moreover, it is suggested to conceptualize the encounters between repeat visitors and tourism
destinations as a lifelong relationship, which can be renewed and reproduced through further visits and
virtual encounters. The distinct characteristics of repeat visitor practices have substantial implications for
the organization of tourism in the city and the relationships between first-time tourists, repeat visitors and
the local population.
Abstract
This paper explores the case of Paris in order to provide a better understanding of the specific
motivations, interests and activities of leisure tourists. On the basis of substantive field work, a set of
repeat visitor practices is presented that include strategies to avoid spatial concentrations of major tourist
spots in order to participate in Parisian everyday life. Moreover, it is suggested to conceptualize the
encounters between visitors and tourism destinations as a lifelong relationship.
Tim Freytag / [email protected]
Géographe, Universität Kiel Geographisches Institut
25
Antoine FLEURY « Tourisme, espaces publics et politiques
métropolitaines. Paris intra muros au regard de Berlin
Innenstadt »
Dans les grandes métropoles, les espaces publics constituent la principale vitrine de la métropole.
Localement, ils permettent de valoriser les quartiers touristes et les activités qui s‟y développent. Ils sont
de surcroît fréquentés à la fois par les habitants et par les touristes. En quoi l‟enjeu touristique intervient-il
dans les politiques d‟aménagement, de gestion et d‟animation des espaces publics ? A Paris comme à
Berlin, l‟enjeu touristique n‟apparaît pas comme central dans le discours des acteurs de l‟espace public,
essentiellement tournés vers la gestion des déplacements ou le mieux vivre des habitants. Nous verrons
néanmoins qu‟il est plus ou moins explicitement intégré dans la stratégie globale des pouvoirs publics, et
qu‟il peut constituer un critère parfois important pour définir les formes et la localisation des
interventions. Il s‟articule alors avec d‟autres enjeux métropolitains, comme l‟amélioration de la qualité
des espaces publics, la valorisation de l‟image de la ville, la démocratisation de la culture, etc.
La prise en compte du tourisme dans les stratégies d‟action sur les espaces publics varie largement en
fonction de la place des métropoles dans le système des villes européennes et mondiales, marqué par une
concurrence de plus en plus forte. C‟est pourquoi nous proposons d‟étudier sous cet angle Paris intra
muros au regard de Berlin Innenstadt. Nous montrerons que Paris a mis en œuvre dès les années 1980 une
politique d‟aménagements de prestige, susceptible de renforcer son image de métropole mondiale et par
là-même son rayonnement touristique. Ces interventions très localisées, prenant des formes largement
inspirées des modèles hérités, se concentrent alors dans l‟hypercentre de la capitale. A la même époque,
Berlin (Ouest) a plutôt investi dans des aménagements locaux visant à améliorer le cadre de vie des
habitants, pour ne venir que plus tard, dans les années 1990 et 2000, à des aménagements de prestige. Il
s‟agit pour la capitale d‟une Allemagne réunifiée de retrouver son rang dans le cercle des métropoles
(touristiques) européennes grâce à des espaces publics emblématiques, attractifs et diversifiés (avec la
réhabilitation d‟espaces hérités mais aussi l‟introduction de modèles mondialisés). A Paris, où les espaces
publics les plus emblématiques ont déjà été réaménagés précédemment, de nouveaux défis se présentent
depuis une dizaine d‟année aux acteurs de l‟espace public, parmi lesquels : la gestion des conflits d‟usage
entre habitants et touristes, la diversification de l‟image de la ville par l‟introduction d‟innovations dans la
forme comme dans les modes de gestion des espaces publics centraux, le développement de nouveaux
projets en périphérie qui s‟articulent notamment avec des programmes immobiliers et la création de
nouveaux équipements.
Au final, la mise en regard de Paris avec Berlin permet donc non seulement d‟adopter un regard décentré
sur le cas parisien, mais aussi de caractériser quelques tendances générales dans la prise en compte du
tourisme au sein des politiques d‟espace public, au-delà des différences de contexte géographique et de
temporalités.
Antoine Fleury / [email protected]
Chargé de recherche au CNRS
UMR Géographie-cités, Paris - IGEAT, ULB, Bruxelles
26
Maria GRAVARI- BARBAS « Projet Touristique versus projet
métropolitain : Val d’Europe et Disneyland de la synergie à
l’opposition ? »
Val d‟Europe est un exemple « paradigmatique »7 des rapports entre développement urbain et
développement touristique ou entre projet urbain et projet touristique : le développement touristique a en
effet été l‟élément déclencheur du projet urbain, qui n‟aurait sans doute pas vu le jour, du moins tel qu‟il
est aujourd‟hui, sans l‟impulsion du projet touristique.
Les deux aspects (projet urbain et projet touristique) ont suivi leurs propres logiques de développement
qui, pendant 20 ans, étaient convergentes. Les dynamiques de l‟un et de l‟autre, variables selon les
périodes, ont permis, dans un contexte de synergie tactique, de se soutenir mutuellement.
A quelques années de l‟échéance de la fin de la convention entre Disney et l‟Etat français (2017), le projet
du Val d‟Europe est arrivé à sa maturité. Les logiques du projet urbain et du projet touristique, jusqu‟alors
convergentes, deviennent antagonistes en ce qui concerne l‟utilisation des terrains non bâtis (les densités
pratiquées, plus grandes qu‟initialement prévues ayant permis de dégager d‟importantes surfaces
constructibles).
Aujourd‟hui, deux scénarios s‟affrontent :
Disney laisse se profiler la perspective d‟une station de taille internationale, susceptible de concurrencer
les grandes destinations touristiques existantes (Orlando, Las Vegas, Macao) ou à venir (telles que Gran
Scala à Saragosse), composée de 3 parcs, de plusieurs milliers de chambres hôteliers (de l‟ordre de
50 000) et de services annexes susceptibles d‟accueillir 30 M de visiteurs par an. Il souhaite renégocier la
convention de manière à obtenir de nouveaux droits de construction et du temps supplémentaire pour
lancer des nouveaux projets.
L‟EPAMarne souhaite poursuivre le projet d‟un centre urbain susceptible d‟accueillir 80-90 000
habitants. L‟implantation de Disney à Val d‟Europe a impliqué la réalisation par l‟Etat d‟infrastructures
nombreuses et de qualité qui pourraient profiter à un nombre d‟habitants bien plus important que les
40 000 initialement prévus. S‟appuyant sur le fait que Disney a quasiment épuisé ses droits de
construction, l‟établissement public souhaite récupérer les terrains non bâtis pour y réaliser un centre
urbain d‟importance régionale à l‟est de Paris.
De ces deux scenarios qui s‟affrontent, il n‟y en a qu‟un seul qui pourra se réaliser, le contexte ne
permettant pas bien entendu la réalisation conjointe des deux.
La question qui se pose est ainsi celle de la complémentarité (ou de l‟antagonisme) entre un projet urbain
et un projet touristique en périphérie urbaine et de la manière dont celle-ci peut être gérée à la fois dans le
temps et dans l’espace.
A une échelle plus modeste (la présence de Disney à Val d‟Europe donne aux enjeux une ampleur
exceptionnelle), nombreux sont les projets d‟aménagement urbain ou régional qui se sont appuyés sur un
projet touristique « locomotive ». Le plus souvent le projet d‟aménagement urbain et régional est resté
dans une relation de dépendance vis-à-vis du projet touristique - encore fallait-il que celui-ci soit réussi
(nombreux sont les exemples de parcs à thème lancés dans des régions en perte de vitesse dans un objectif
de revitalisation et qui n‟ont pas pu survivre longtemps).
Le cas de Val de Marne met côte-à-côte deux partenaires qui sont tous les deux, fait rare, en position de
force, ce qui rend l‟analyse des négociations et des rapports particulièrement intéressante et instructive.
Plusieurs considérations en découlent et constituent des questions sous-jacentes :
7 Dans le sens de « paradigmatic city » (Nijman, 2004) : un territoire qui annonce des tendances généralisées, qui les
devance (Nijman, J., 2004, « The Paradigmatic City », Annals of the Association of American Geographers, Vol. 90,
no 1, pp 135-145.
27
-La question « du conflit d‟échelle » des aménagements prévus. La station, située dans la périphérie,
certes lointaine de Paris, est identifiée, comme une « excroissance » parisienne : « Disneyland Paris »,
renvoie (en ce qui concerne l‟imaginaire des touristes internationaux) à la capitale ; venir à Disneyland
signifie, jusqu‟à une certaine mesure, venir à Paris (même si ceci ne se confirme pas majoritairement en
termes de pratiques). L‟échelle de la station touristique renvoie, en ce sens, à l‟international. En ce qui
concerne le développement urbain, l‟enjeu est régional et national, puisqu‟il s‟agit de créer un pôle
majeur dans l‟Est parisien.
-La question des enjeux économiques et sociaux : l‟accueil des populations internationales qui
fréquenteront le parc à thème, impliquera de geler, pour les décennies suivantes, les territoires sur
lesquels celui-ci pourrait se développer. Le développement au contraire d‟un pôle urbain majeur
permettrait de prendre en compte les impératifs sociaux et démographiques régionaux…mais priverait le
pôle touristique d‟une envergure mondiale.
-La question des risques inhérents au développement urbain et touristique et de la manière dont ceux-ci
peuvent être gérés : qui prend les risques d‟un projet touristique important mais dont la réalisation est
incertaine et l‟échéance lointaine? A l‟inverse, comment gérer le risque de perdre, faute de
développements nouveaux, la place du premier lieu touristique en Europe ?
-La question de l‟innovation et du rôle des périphéries urbaines. Celles-ci ont été, depuis le 19e siècle, le
terrain de nombreuses innovations en termes d‟aménagement, y compris touristique. « Lieux du
possible », c‟est dans les périphéries urbaines qu‟ont été développés des grands chantiers modernes et en
particulier les premiers grands parcs thématiques.
Ceux-ci correspondent désormais à un modèle ludico-touristique ancien, mais c‟est toujours dans les
périphéries urbaines que se localisent actuellement les grands projets touristiques du futur (que ceux-ci
recyclent des « ingrédients » touristiques anciens, tels que Gran Scala, sorte de mélange entre Orlando et
Las Vegas ou bien à des concepts nouveaux et originaux, tels que le « Village Nature », projet partenarial
entre Disney et Pierre et Vacances). Les périphéries urbaines constituent en ce sens toujours des terreaux
d‟innovation sur la manière dont se mettent en place de nouveaux modèles de loisirs et de tourisme.
-La question du rapport centre-périphérie et la question de l‟urbanité des environnements ludico-
touristiques : la station touristique, située dans la périphérie parisienne, a progressivement construit sa
propre centralité et a développé des nouvelles urbanités. La station tend ainsi à devenir un « centre », à
partir duquel les visiteurs rayonnent vers d‟autres attractions régionales, ludiques et culturelles, sans
passer par Paris8. Le lancement de nouveaux types d‟hébergements (Village Nature) permettra à Val
d‟Europe de fonctionner comme un « centre » touristique (s‟affranchir en ce sens, du moins partiellement,
de la domination parisienne) à partir duquel les visiteurs pourraient rayonner vers d‟autres attractions de
la région.
Maria Gravari-Barbas / [email protected], Professeure de géographie, Université de Paris 1 Panthéon Sorbonne$
Directrice de l‟IREST
Directrice du Lab : EIREST
8 67,7% des visites de Disneyland-Paris (54,6 pour les visiteurs étrangers) en 2005 ont été le fait de visiteurs ayant
Disney comme seule destination. Disneyland Paris est en ce sens une des rares destinations touristiques à l‟échelle
internationale, située dans la périphérie d‟une grande métropole, à être « centrale » dans les motivations des
touristes.
28
Sophie GRAVEREAU « Les « balades urbaines » : révéler un
patrimoine local et construire la ville »
Depuis le début du siècle, la littérature urbaine voit volontiers se multiplier les ouvrages proposant à ses
lecteurs une découverte itinérante de la capitale française : Paris balades9, Balades nature à Paris
10,
Promenades dans Belleville et Ménilmontant11
, etc. A ces nombreux guides touristiques s‟ajoute une
myriade d‟initiatives associatives ou privées et municipales d‟exploration citadine : l‟association
Belleville ça se visite promène ses groupes de touristes dans le quartier de Belleville à Paris ; le conseil
général de Seine-Saint-Denis invite ses habitants et visiteurs à de multiples balades dans les villes du
département ; enfin, des parcours urbains sont organisés par les municipalités franciliennes et françaises,
tel le collectif les Robins des villes offrant différentes promenades dans la cité de Lyon. Comment se
construisent ces « balades urbaines » ? Quel patrimoine citadin et culturel est mis en valeur ? Comment
produire une cohérence des itinéraires à l‟échelle du Grand Paris ? Quels enjeux territoriaux et politiques
sous-tendent de telles activités touristiques ?
Une enquête approfondie, réalisée dans le cadre de ma thèse de doctorat en sociologie, au sein du quartier
parisien de Belleville et prolongée durant mon post-doctorat, a révélé l‟émergence d‟une nouvelle forme
itinérante de tourisme urbain, créateur d‟un patrimoine local et producteur de territoire. Celui-ci ne
montrent pas seulement les lieux à travers les traces de leurs histoire, mais dévoilent une nouvelle
manière d‟être en ville et d‟occuper les territoires.
L‟objectif de cette communication est de réfléchir sur ce mode singulier de production patrimoniale et
territoriale. On décrira, d‟une part, cette pratique touristique itinérante. Comment se déroule une
« promenade insolite » à Belleville, à Paris, en région parisienne ou ailleurs ? Quels acteurs –
organisateurs et visiteurs – participent à ces balades urbaines ? Quels registres sémiotiques et
patrimoniaux sont mobilisés au cours des visites ? Dans une optique plus large de réflexion sur le
développement urbain, on s‟intéressera, d‟autre part, au processus de patrimonialisation en ville et à ses
conséquences économiques, politiques et sociales pour les espaces traversés. Quelle place le processus de
patrimonialisation prend t-il dans l‟évolution des territoires urbains à l‟échelle du Grand Paris ?
Sophie Gravereau /[email protected]
Sociologue,
Chercheuse sous contrat post-doctoral au Laboratoire d‟anthropologie urbaine (UPR 34 –CNRS)
9 « Paris balades », Le guide du routard. Paris, Hachette, 2007.
10 Chevallier J et Feterman G., Balades natures à Paris, Paris, Dakota éditions, 2009.
11Détune D. et Hourcadette Cl., Promenades dans Belleville et Ménilmontant, Paris, Christine Bonneton, 2007.
29
Anne-Marie d' HAUTESERRE « Tourisme et Polarités
Métropolitaines. Les parcs Disney, pôles d’attraction
parisiens ou concurrents déloyaux? »
Le gouvernement français avait bien apprécié le dynamisme des relations entre la ville et le tourisme
quand il signa un contrat avec la compagnie Walt Disney en 1987, quoiqu‟on peut aussi questionner la
manière dont le projet Disney est/a été pris en compte par les acteurs de la métropole parisienne (les
politiques, les institutionnels, les professionnels, les touristes, les habitants). Le tourisme étant mobilité, il
est par essence un facteur qui interroge les découpages administratifs et même territoriaux, alors que l‟état
français refusait son autonomie à la région. Les projets d‟Eurodisney ne se limitent pas aux deux parcs
qui devraient attirer plus de 16 millions de visiteurs par an, ni au futur immédiat. Le tourisme a servi ici à
effectivement fabriquer la ville, à la métropolisation de l‟Ile de France et à la création d‟un pôle urbain
excentré. Cette étude soulève un nombre de questions à ce sujet, d‟autant plus que la compagnie Walt
Disney offre un agencement bien ordonné des relations spatiales et donc sociales.
Disneyland et Disney Studios représentent un pôle d‟attraction majeur dans la périphérie métropolitaine
de Paris, conforté par le centre commercial de Val d‟Europe, rôle auquel peu d‟autres destinations
touristiques peuvent prétendre. Les projets Disney concurrencent-ils injustement les autres destinations en
Ile de France, ou ailleurs en France, siphonnant les visiteurs domestiques et internationaux uniquement en
faveur de ses projets et d‟une maison-mère étrangère, créant des déséquilibres dans la région
métropolitaine parisienne? Ou participent-ils à l‟attractivité de la région ? Le nombre de visiteurs prévus a
constitué des défis pour l‟aménagement métropolitain (en matière de transports, d‟accessibilité, de
conflits d‟usage de l‟espace, de pressions foncières et immobilières) et dans la redéfinition de nouveaux
liens territoriaux. Ces visiteurs proviennent de toute l‟Europe, mais aussi de la région francilienne qui
utilisent ce pôle comme centre de loisirs.
Polarité positive (pour qui ?) ou à compenser (comment) ? L‟apport de la compagnie est difficile à
mesurer (en dehors de certaines retombées économiques et fiscales) car elle s‟est investie dans de
nombreux domaines, au-delà de sa vocation originale de constructeur de lieux de délassement, en accord
avec l‟état. Ses parcs ont, par exemple, servi de modèle pour la construction d‟autres parcs quoique peu
ont survécu et pour améliorer le niveau de nombreuses prestations touristiques. Marne-La-Vallée, elle, a
toujours reconnu qu‟une grande part de l‟attrait de sa section orientale (et de son urbanisation) était
cautionnée par les investissements effectués par la Compagnie.
Anne-Marie d' Hauteserre / [email protected]
Directrice du programme de tourisme, département de Géographie, Tourisme et Planification pour
l‟Environnement, Faculté des Lettres et Sciences Sociales, Université de Waikato, Nouvelle Zélande
30
Florian HERTWECK « Paris versus Berlin. Sur la corrélation
entre tourisme et urbanisme »
Dans la perception du “touriste post-romantique” (Boris Groys), Paris et Berlin semblent évoquer deux
imaginaires urbains bien antagonistes : d‟un côté la capitale éternelle du 19è siècle, de l‟autre le lieu du
destin du 20è siècle – Paris, la ville d‟Haussmann d‟un tissu très dense et d‟une image urbaine homogène
mettant en scène les innombrables monuments historiques, et Berlin, la ville “maltraitée” d‟un tissu très
étalé et d‟une image urbaine radicalement hétérogène révélant les nombreux témoignages de l‟histoire
récente. De ces images chronomorphologiquement décalées, Paris et Berlin en tant que pôles touristiques
en profitent en même temps qu‟ils en souffrent : Paris, parce que cet imaginaire exclut le territoire extra-
muros ; Berlin, parce que la ville souhaiterait attirer des touristes plus consuméristes.
Après sa réunification, Berlin voulait devenir comme Paris : une capitale européenne intégrant toutes les
fonctions économiques, politiques et identitaires de l‟Allemagne réunifiée. Mais cette vision de grandeur,
ancrée dans le projet de Berlin 2000 (la candidature pour les JO 2000, les grands projets de la gare
centrale et d‟un nouveau aéroport...), se révélait une self fillfulling prophecy ratée face au fédéralisme
allemand. Toujours paralysé par une crise économique et financière, qui perdure dans cette ville depuis
l‟an 2001, Berlin mise depuis l‟abandon de son projet de la “reconstruction critique” toute son énergie sur
le tourisme métropolitain. Mais les touristes viennent moins dans cette ville pour voir les nouveaux
monuments (à l‟exception de la nouvelle coupole du Reichstag), mais plutôt pour saisir le décor de
l‟histoire douloureuse du 20è siècle et pour participer à une sub-culture sans pareille : des aménagements
éphémères comme les bars à plages ou les piscines flottantes, des événements illégaux et des activités
artistiques dans des endroits souvent historiques et toujours insolites. La politique urbaine s‟est
finalement appropriée ce phénomène (devenu le facteur majeur de l‟économie urbaine) et tente,
contrairement à ce qu‟elle a fait dans les années 1990, de soutenir cette corrélation entre tourisme et sub-
culture ainsi qu‟entre tourisme et authenticité historique. Nous pouvons alors constater que si l‟urbanisme
des années 1990 voulait attirer en tant que nouvelle capitale européenne les touristes pour les mêmes
motifs qu‟à Paris, la réelle motivation des touristes (et la réelle population des touristes) ont transformé
l‟urbanisme de cette ville.
Après avoir rapidement exposé l‟ambition et l‟échec de l‟urbanisme berlinois des années 1990, cette
intervention montrera le motif du touriste voyageant dans cette ville, le rôle du tourisme pour la politique
urbaine et l‟impact du tourisme sur l‟urbanisme contemporain (projet “Berlin 2020”), ainsi que les
dangers qui sont liés à cette évolution. Finalement, cette intervention fera l‟hypothèse de ce que Paris
pourrait apprendre de Berlin (ce n‟est pas pour rien que Berlin est très apprécié par les touristes
parisiens), notamment pour son territoire extra-muros dont le tissu hétérogène se rapproche du
palimpseste berlinois.
Florian Hertweck / [email protected]
Architecte, Historien de l‟art-philosophie, Université Paderborn
Enseignant ENS d‟architecture de Versailles
Labo : LIAT
31
Anne HERTZOG « Le musée d’art contemporain de banlieue,
un nouveau territoire du tourisme en périphérie
métropolitaine ? Le Mac/Val de Vitry sur Seine »
Le Mac/Val, musée d‟art contemporain implanté à Vitry, a été conçu dès son ouverture comme un
équipement culturel ouvert sur l‟espace local, destiné à favoriser l‟accès à l‟art des habitants d‟une ville
de banlieue. Outil d‟un renouvellement urbain fondé sur le « pari de l‟intelligence » selon les projets des
élus, « discrimination positive » à l‟emploi au sein du musée, action éducative et culturelle en relation
avec les artistes en direction des populations locales, inscription du lieu dans une « tradition » locale et
départementale de diffusion artistique… de nombreux discours et actes sont allés dans ce sens depuis le
début des années 2000.
Ce positionnement local s‟accompagne d‟une volonté d‟inscrire le musée dans l‟espace culturel et
touristique de la métropole parisienne en développant les relations avec le centre métropolitain tout en
affichant clairement la spécificité du lieu par l‟originalité de ses collections. Ainsi, la direction artistique
de la Nuit Blanche 2009 prise en charge par l‟équipe du musée ou l‟organisation d‟événements conjoints
avec des lieux culturels centraux de la capitale comme le Grand Palais pour l‟exposition Boltanski (2010),
témoignent de projets artistiques pensés à d‟autres niveaux d‟échelle que le quartier, la ville ou le
département du Val de Marne, avec la volonté de faire du musée un équipement rayonnant.
Nul doute que le tourisme soit amené à joué un certain rôle dans ce positionnement métropolitain. Nous
proposons donc de l‟interroger sous deux angles :
D‟abord celui de la place du tourisme dans le projet muséographique et culturel. Quels sont les stratégies
de mise en réseaux déployées pour inscrire le musée dans un espace touristique plus vaste ? Comment le
tourisme est-il envisagé par les différents acteurs : élus à l‟origine du projet et équipe du musée pensent-
ils le rayonnement, l‟attractivité et l‟accessibilité du lieu à la même échelle ?
Ensuite celui de la place du musée dans les pratiques des touristes fréquentant le musée. Comment
l‟inscrivent-ils dans leurs pratiques de visite ? Comment s‟approprient-ils le lieu ? En quoi le musée et
son environnement urbain constituent-ils un « nouveau territoire du tourisme » émergeant au sein d‟une
périphérie métropolitaine ? Autrement dit, que nous apprend cet équipement sur la reconfiguration de
l‟espace touristique métropolitain parisien ?
Anne Hertzog / [email protected]
Géographe, Université de Cergy
Lab : MRTE et EIREST
32
Maurits de HOOG and Rick VEMEULEN « The Amsterdam touristic
system: Interaction with(in) the city »
The tourist sector of Amsterdam has grown dramatically since the early 1990s. In a certain way, this
growth has caught Amsterdam off guard: relatively few attention was paid to tourist facilities although
external factors such as the open skies agreement with the US and the connection to the high speed rail
link have made the city more easily accessible to visitors. Although the city was able to build on
traditional strengths like its canal belt and renowned museums, this increase has necessitated some
investments in the tourist infrastructure of the city. A new cruise terminal, museum, and hotels have been
build and the exhibition center has been extended. At the moment, three of the city‟s most important
museums are under reconstruction. Plans for even more hotels, new locations for events and a
requalification of the public space are in the making. Even in the current economic downturn, such
investment must continue to make Amsterdam a hospitable place.
This hospitality is a necessity from an economic point of view. Tourism is now the largest economic
sector in the world and Amsterdam can not afford to miss out. However, perhaps even more important is
the way in which tourists bring new knowledge, ideas and energy to the city.
Amsterdam has been a node in international flows of people, capital and knowledge for ages. In the 17th
century the whole world assembled around the city‟s harbor. In local, bars and markets, these people
interacted and exchanged, leaving market information, maps and ideas behind.
Today, the tourist facilities of the city function as places for this interaction. In convention centers and
conference rooms, specialists from all over the world come together to share their knowledge. At the
cultural events of the city, ideas are generated and creativity blossoms. The yearly canal pride of the gay
community celebrates liberal thought. And still as in previous centuries, restaurants and bars serve as
places for fruitful interaction between the local and global individual.
Therefore, we propose to see tourist facilities as places of interaction. The city is currently contemplating
a new round of investments in tourist infrastructure. Studies for a renewed convention center, a network
of locations for urban events and the creation of clusters of cultural activities are carried out. In the
studies for these facilities we should hold the interaction between tourists and residents of Amsterdam as
our first objective.
Up till now, Amsterdam has refrained from creating tourist enclaves. Although the central city district is
often packed with tourists, it still hosts around 80.000 residents and approximately as many jobs. It‟s
recent waterfront development has combined tourist facilities such as a cruise terminal and hotels with
residential development and more local functions such as a library and education. It‟s current program to
stimulate hotel development targets locations outside traditional touristic areas. In this way, interaction
between tourists and residents is a key feature of public space, making the city attractive to diverse users.
Maurits de Hoog / [email protected] Municipality of Amsterdam, Physical Planning Department
Rick Vemeulen /[email protected]
Municipality of Amsterdam, Physical Planning Department
33
Yoshinori ICHIKAWA « Paris dans les guides de voyage en
japonais depuis un demi-siècle »
Ma recherche porte sur l‟image de Paris dans les guides touristiques. Je souhaiterais montrer : l‟évolution
des guides, du guide « culturel » au guide « pratique » ; la particularité des guides japonais.
Les séjours des touristes asiatiques dans la région parisienne sont souvent courts à cause de la brièveté des
vacances ou leurs manière de voyager (circuit dans plusieurs pays européens ou toute la France en une
semaine). De plus ils se heurtent à une barrière linguistique particulière que ne connaissent pas des
touristes occidentaux. Les voyageurs japonais sont très dépendants des guides touristiques.
Premièrement je fais une comparaison chronologique des guides japonais. Le Japan Travel Bureau publie
« Gaikoku Ryoko Annai » (Guide des voyages à l‟étranger) depuis 1952. Plus d‟un quart du siècle après,
la série « Chikyu no Arukikata » (Comment se promener au monde), est publiée par la maison d‟édition
japonaise Diamond. Le guide pour la région parisienne est d‟abord publié comme une partie du premier
volume « Europe » en 1979, ensuite le tome « France » publié pour le 13ème
volume en 1985, enfin « Paris
et île de France » pour le 50ème
volume en 1998.
Alors que l‟image de Paris à chaque époque apparaît à travers des publications, l‟évolution des tourismes
se reflète dans ces deux guides. Il y a un demi-siècle, les touristes japonais en France étaient souvent en
groupe pour faire des visites d‟affaires ou d‟études. C‟était un voyage organisé et les participants
n‟avaient pas besoin d‟acheter des billets de train ni de chercher des hôtels. Le guide du Japan Travel
Bureau privilégie la visite « culturelle », comme « Le Guide bleu » en France.
Avec la popularisation des voyages à l‟étranger, le nombre des voyageurs individuels japonais augmente.
La série « Chikyu no Arukikata » est un guide pratique avec des renseignements utiles sur les modes de
voyages. Aujourd‟hui cette collection fournit plus de la moitié des parts du marché japonais. De plus les
droits de traduction ont été acquis en Corée et en Chine, comme le guide « Baedeker » était lu en
plusieurs langues au XIXème siècle. L‟étude de cette série japonaise a une grande signification.
Mais Arthur FROMMER a publié « Europe on five dollars a day » dans les années 1950. La collection
française « Guide du routard » est née au début des années 1970. Les deux fondateurs, Toshiharu
NISHIKAWA de « Chikyu no Arukikata » et Philippe GLOAGUEN de « Guide du routard », sont
influencés par le guide de A. FROMMER. La deuxième comparaison internationale entre les guides
pratiques clarifiera des particularités des guides de voyage en japonais.
Yoshinori Ichikawa / [email protected] Géographe et bibliothécaire de la Maison du Japon à la Cité Internationale Universitaire de Paris
34
Sébastien JACQUOT « Coalitions publiques privées et stratégies
territoriales d’investissement touristique dans la constitution
de la métropole touristique francilienne, entre centralités et
périphéries »
Cette proposition s‟attache à l‟étude des stratégies d‟investissement touristique privé, notamment
des grands groupes touristiques hôteliers, en lien avec la constitution de la métropole touristique
parisienne. Nous posons l‟hypothèse d‟une territorialisation des investissements touristiques
dans le sens à la fois d‟un renforcement d‟une centralité-vitrine et d‟un étalement périphérique,
accompagnant la métropolisation touristique, selon des logiques territoriales à examiner.
Dans un premier temps sera étudié le lien de ces investissements avec la constitution de pôles
touristiques périphériques (dans la mesure ou 70% des lits touristiques construits chaque année
en Ile-de-France le sont hors de Paris1) : les investissements privés, notamment hôteliers,
accompagnent-ils l‟émergence de pôles touristiques périphériques, par exemple ceux mis en
avant par le Conseil Régional du Tourisme, ou le pôle Eurodisney (cf. les projets immobiliers de
Pierre Vacances), ou se localisent-ils également selon d‟autres logiques, notamment foncières ?
Quel est alors le rapport de ces investissements privés à la centralité parisienne ? Quelles sont les
logiques de territorialisation des investissements des groupes privés ? Cette première partie
contextualisera également le cas francilien en écho à la territorialisation des investissements
touristiques dans d‟autres métropoles touristiques européennes. Quelle forme territoriale émerge
alors par ces investissements, qui en creux dessinent les territoires touristiques franciliens, hors
de Paris ? Cette localisation périphérique d‟une grande partie des investissements touristiques
pose en retour la question de la nature et des enjeux des investissements touristiques privés intra-
muros.
Nous poserons alors la question de la formation de coalitions d‟acteurs dans le cadre de la mise
en tourisme, permettant d‟étudier les synergies publiques – privées et la façon dont sont créées
les conditions de l‟investissement public privé : quels sont les aménagements et éléments de
planification visant à susciter ces investissements ? par quels accords et modalités se construisent
les stratégies de localisation des investisseurs privés ? Il s‟agit là d‟une 1 Données issues des travaux
préparatoires au SRDT de l‟Ile de France
approche permettant d‟approcher la gouvernance francilienne du tourisme non en terme de
relations entre échelons territoriaux, mais en terme de coalitions pro-développement, orientées
ainsi dans le sens des processus de métropolisation, par la production de nouveaux territoires
touristiques.
Le propos s‟appuiera sur un relevé des investissements touristiques privés en Ile-de-France,
confronté à des entretiens permettant la compréhension des logiques et stratégies de
territorialisation des investissements. La formation de coalitions touristiques sera abordée en
étudiant la façon dont les acteurs publics interagissent avec ces mutations, en créant un cadre
sécurisé, et en facilitant les décisions d‟investissement.
Sébastien Jacquot / [email protected]
Maître de conférence, IREST - Université de Paris 1 Panthéon Sorbonne,
Lab : EIREST
35
Anne JÉGOU « Vers un tourisme durable dans la métropole
parisienne ? »
Un tourisme durable est-il possible à Paris ? A priori, la question se pose d‟abord à propos de la prise en
compte des impacts environnementaux du secteur touristique dans la métropole. Le Bilan Carbone de la
Ville de Paris a été réalisé en 2005 selon la démarche de l‟ADEME. Or la Ville de Paris présente de
manière récurrente un bilan hors visiteurs dont les chiffres ne prennent pas en compte les émissions de
GES liées au tourisme, qui comprennent les émissions de carbone des vols au départ et à destination de
Roissy et Orly. Les émissions des visiteurs représentent 40% du bilan carbone total de la ville, pour un
total de 4,4 millions de tonnes équivalent CO2 : elles proviennent à 96% du transport aérien. Ces résultats
peu engageants ont même fait dire aux Verts parisiens qu‟il fallait arrêter le tourisme non durable à Paris.
Le développement durable fait aussi assurément partie des nouveaux champs d‟innovation du tourisme,
renouvelant les pratiques, les lieux, les objets et les approches du tourisme.
Dans la métropole parisienne, les velléités de tourisme durable vont dans quatre directions. Les
collectivités mettent l‟accent sur les circulations douces pour touristes, promouvant l‟usage du Vélib mais
aussi du Velcom pour la banlieue Nord. Un projet de piste cyclable géante prévoit de relier Londres et
Paris à partir de 2012 : c‟est la Greenway, dans une visée d‟éco-tourisme. Le diagnostic partagé de
l‟Agenda 21 de la Ville de Paris fait explicitement référence au tourisme, avec pour objectif de l‟étendre à
tous les quartiers, même ceux qui ne sont habituellement pas visités. L‟action de certaines associations
comme « ça se visite » ou « La ville des Gens » est encouragée dans ce cadre. Ces associations
recherchent un tourisme solidaire et participatif en proposant des visites de quartiers défavorisés de la
métropole, surtout dans le Nord-Est parisien (18e, 19
e, 20
e, Montreuil, Saint-Denis, Stains) et en reversant
volontairement une partie des recettes à leurs partenaires. Troisième direction possible, avec les visites du
durable et du vert : murs végétaux sophistiqués, à la française, de Patrick Blanc au BHV 4e et au musée
du Quai Branly, bâtiments écologiques HQE ou à haute performance énergétique, nouveaux parc
parisiens. Ce type de tourisme prolonge les traditionnels tourismes architectural et de parcs et jardins. Les
projets d‟éco-quartiers, notamment avec l‟emblématique Clichy-Batignolles, visent la concurrence avec
BedZed ou Vauban, qui déjà drainent un flux non négligeable de touristes. C‟est une autre image que
Paris cherche ainsi à acquérir, celle d‟une capitale durable, au-delà de la ville des lumières, qui
assurément n‟est guère écologique. Dernière direction existante, on trouve des hébergements
« écologiques » en région parisienne, surtout avec le Park Inn qui constitue un bâtiment pilote pour le
référentiel HQE des hôtels. Cet hôtel 3 étoiles se situera dans le nouveau quartier intercommunal de la
porte des Lilas qui cherche à recoudre les tissus urbains de Paris et de sa banlieue.
La durabilité invite à une prise en compte de l‟échelle métropolitaine pour le développement du tourisme
durable. Les pratiques de tourisme durable ont systématiquement une dimension métropolitaine ; les
impacts environnementaux du tourisme sont lus à l‟échelle métropolitaine.
Anne Jégou / [email protected]
Doctorante en géographie, Université Paris 1 Panthéon – Sorbonne
ATER Université de Cergy-Pontoise
Laboratoire de Géographie Physique - UMR 8591
36
Sylvie JOLLY « Paris - Champagne, polarisation et
rayonnement : enjeux d’une supra métropolisation
touristique »
Résumé :Le champagne, produit prestigieux de notoriété internationale, fait partie intégrante du produit
touristique parisien. Son terroir, unique au monde, se situe à moins de 150 km de la capitale. Dans quelle
mesure la proximité de la Champagne est-elle facteur d‟attractivité supplémentaire pour Paris ? La mise
en marché de produits touristiques élargis à la région de Champagne entraine un dépassement de l‟échelle
métropolitaine pour une « supra métropole ». Quels jeux d‟acteurs implique le rayonnement touristique à
cette échelle?
Consommer du champagne fait partie des pratiques des touristes séjournant dans la capitale et désireux
d‟expérimenter l‟art de vivre à la française. La région de Champagne s‟est récemment rapprochée de la
capitale avec la mise en service du TGV Est en 2007. La LGV Est relie la ville de Reims aux trois portes
d‟entrée sur Paris, la plaçant à 45 mn de la Gare de l‟Est et 35 mn de l‟aéroport Roissy-Charles de Gaulle
et de Disneyland Paris, et lui permet ainsi de tirer profit d‟un vivier de clientèles touristiques nationales et
internationales polarisé sur Paris. Si la découverte du terroir champenois, unique au monde, et la visite
des caves de ses prestigieuses Maisons sont présentes dans les brochures de certains voyagistes, elles
mériteraient cependant d‟être davantage développées. Parvenir à dépasser l‟imaginaire touristique en
reliant le lieu de consommation du vin de Champagne à son lieu de production permettrait d‟intégrer
pleinement la découverte de la région de Champagne au produit touristique parisien. Le développement
de produits spécifiques adaptés aux pratiques excursionnistes et de courts séjours en Champagne depuis
Paris permettrait-il de diversifier l‟attractivité touristique de la capitale et de lui conférer un avantage
concurrentiel par rapport aux autres métropoles touristiques ?
La mise en marché de produits touristiques parisiens élargis à la région de Champagne entraine un
dépassement de l‟échelle métropolitaine pour une « supra métropole », produite par la mobilité
touristique, elle-même facilitée et accélérée par l‟installation d‟infrastructures de transports bouleversant
les rapports distance/temps et redessinant les cartes touristiques. Cette configuration nécessite, pour
produire de la consommation touristique, des réseaux et regroupement d‟acteurs ainsi que des évolutions
organisationnelles. Certaines dynamiques existent déjà entre la métropole parisienne et la ville de Reims,
notamment dans le domaine de l‟enseignement supérieur avec l‟installation prochaine d‟une nouvelle
antenne de l‟école parisienne Sciences Po dans des locaux rémois. Il conviendra plus particulièrement ici
d‟identifier les applications dans le domaine touristique et les modes de gouvernance existants et/ou à
venir. Ce qui peut paraître complexe mais pas forcément problématique pour le secteur privé, peut l‟être
pour les acteurs politiques et institutionnels freinés par les limites des territoires administratifs. A l‟heure
des réflexions sur le Grand Paris, il s‟avère nécessaire de s‟interroger sur l‟opportunité, l‟intérêt et les
modalités de développement d‟un cluster touristique territorialement élargi.
Sylvie Jolly / [email protected]
Doctorante en géographie, Université Paris 1 Panthéon - Sorbonne et chargée de projet à l‟Office de
Tourisme de Reims
Lab : EIREST
37
Laurie LEPAN « Paris, métropole touristique mondiale : de la
ville-centre à un système de pôles touristiques »
Le débat sur le Grand Paris connaît un renouveau majeur amenant à penser les échelles de Paris, d‟un
point de vue économique, politique, social mais aussi touristique. A tort, le tourisme n‟est pas perçu
comme moteur de la métropolisation ; il est a priori l‟un des processus de production de cette
métropolisation. Même si Paris est reconnu comme capitale mondiale du tourisme12
, trop peu d‟études
ont été réalisées pour connaître la place du tourisme dans la définition de la métropole parisienne.
Pourtant, il semble que Paris soit un terrain de recherche privilégié par son histoire touristique ancienne et
le débat actuel sur l‟échelle métropolitaine parisienne.
Nous avons choisi de concentrer cette communication sur la septième clé de lecture proposée par le
colloque : « pratiques touristiques métropolitaines ». Trop rarement abordées, le tourisme est une
fonction parmi d‟autres dans la métropole, ce qui en complexifie l‟analyse. Les pratiques touristiques se
déploient au-delà de la ville-centre, mais il n‟existe à ce jour aucune réelle analyse qui essaie de
comprendre les logiques au sein de ce centre mais aussi le lien a priori entre celui-ci et d‟autres noyaux
touristiques. Nous proposons donc de travailler sur le rapport entre Paris- centre et d‟autres lieux
touristiques que nous nommons pôles.
L‟hypothèse est de dire que les pratiques touristiques s‟inscrivent dans une logique de système touristique
composé d‟un pôle central –Paris. Ce pôle central ne serait pas totalement touristique avec la présence en
son sein de lieux touristiques majeurs (Champs- Elysées, Louvre, Montmartre, Tour Eiffel …). En guise
de pôles secondaires, il y aurait Versailles –qui serait quasi dépendant du pôle central- et Disneyland
Resort Paris- qui lui serait un pôle à fonctionnement indépendant mais qui participerait d‟un transfert des
touristes du pôle central vers lui, et inversement. A cela s‟ajouteraient des satellites qui jouiraient de la
proximité avec Paris-centre comme diffuseur de touristes vers des destinations plus lointaines (Châteaux
de la Loire, Mont St Michel, Reims).
Ces trois pôles fonctionneraient en réseau grâce à la mobilité des touristes et aux fonctions
métropolitaines de Paris. Il serait intéressant d‟analyser les relations existantes entre ces différents pôles
en mettant le touriste et ses pratiques au cœur de cette analyse.
Ainsi, cette hypothèse contribuerait à dépasser les frontières strictes de la ville touristique et d‟envisager
un Grand Paris touristique constitué de pôles en interrelations. Elle donnerait un premier éclairage sur le
rôle que le tourisme a dans la fabrication de l‟espace métropolitain parisien et dans la création d‟une
échelle adéquate aux logiques de globalisation et de concurrence actuelles
Laurie Lepan / [email protected]
Doctorante en géographie, Université d‟Angers
12 Avec pour Paris, 28 millions de touristes par an et pour la région Ile de France 44 millions. Ces chiffres issus de
l‟OTCP (office du tourisme et ders congrès de Paris) et de la région sont toujours à utiliser avec prudence. Nous ne
connaissons pas la méthodologie utilisée et les organismes institutionnels ont tendance à exagérer les chiffres. Pour
autant, ceux-ci nous donnent une tendance réelle et non négligeable.
38
Sara MARINI « Archipels et miroirs entre Paris (métropole) et
Venise (lagune) »
L‟explosion du système touristique dans les territoires de la métropole de Paris et de la lagune de Venise
est considérée aujourd‟hui une possible moteur pour mélanger des réalités qui de plus en plus se figent
dans l‟image d‟une « perle-ville » entouré de banlieues.
Archipels et miroirs sont des outils nécessaires pour construire une vision axée sur la nature géographique
des deux terroirs (archipels) sans oublier, toutefois, leurs potentiel imaginaire : les dynamiques
d‟utilisation touristiques de ces espaces cohabitent avec l‟idée persistante et résistante d'une scène
immobile (miroirs).
L'archipel est un système donné par la coexistence de différentes réalités entre lesquelles il existe une
relation, une tension qui en détermine la nature propre. Les archipels de la ville de Paris et la lagune de
Venise sont définis abstraitement par la fragmentation administrative qui se traduit par une mosaïque
d'îles. Mais si on regarde l'archipel en termes de géographie la lagune de Venise apparaît comme une
constellation de paysages qui offrent des images, des usages et des temps différents, des paysages de la
diversité qui se matérialisent dans la réalité de Paris de façon inattendue dans une topographie variée, on
y trouve un système urbain qui flotte dans un mer vert. Dans cette déclinaison l'archipel peut représenter
un outil de projet pour guider la transformation : la consolidation progressive de son dessin peut orienter
la définition de ces territoires.
L'archipel, toutefois, représente une structure-miroir: il peut être lu à partir des îles ou de l'espace qui les
sépare. Si on regarde les deux contextes, en essayant de définir le territoire de séparation, on retrouve
d'une part l'informe de la lagune, d'autre part l'ombre de la ville, ses lieux cachés qui attendent un emploi.
Dans cette mer entre les îles, dans les deux réalités, le tourisme peut trouver le contrechamp du rêve de
fixité de la ville, quelques images on le rappelle : les habitants des banlieues qui occupent les nouvelles
terres comme des pionniers, la vie qui passe oubliée dans les oasis verts, au encore, cette fois dans la
lagune, les activités occultes de la conquête presque primitive de l‟espace dans l‟eau.
Et au même moment, dans un jeu de miroirs, certaines réflexions de l'art découvrent comment dans la
contemporanéité le contextum des scènes très spécifiques définies dans la mémoire historique est sublimé
dans une non-nécessité, dans une sorte de valeur aléatoire. Avec l'oeuvre « Chain City » Elizabeth Diller,
Ricardo Scofidio et Charles Renfro racontent une Venise répliquée à Las Vegas, Tokyo, Nagoya, de
Macao, Doha : il s'agit d'une séquence filmée où la fiction et la réalité se confondent dans un endroit sans
coordonnées géographiques.
Sara Marini / [email protected]
Architecte, docteur en architecture, Université Iuav de Venise
39
Robert MAITLAND and Peter NEWMAN « Metropolization and
tourism in London »
Increasing competition from cities in Asia, Latin America and from new cities such as Dubai raises
questions about the continuing dominance of „old world‟ cities such as Paris and London. The themes
addressed by this conference have attracted some attention in tourism strategies for London. But there is
little understanding of how tourists discover the city beyond its main attractions. Our research has
uncovered the processes through which tourists, residents and city workers have been co-producing
distinctive and attractive destinations around the fringe of central London ( Maitland and Newman, 2009).
We are beginning to understand the role of visitors in the generation of processes of metropolisation in
London, and research conclusions have implications for the understanding of how visitors to Paris may
discover new places intra muros and around the periphery.
Our paper for this conference will present preliminary findings of new research that examines the
relationships between tourism and metropolitan development beyond the inner city and in the diverse
suburbs of the Greater London region. The Mayor of London‟s Outer London Commission (2009) has
reported some preliminary findings on the state of the outer London economy and how suburban centres
contribute to metropolitan dynamics. The OLC emphasizes the diversity of suburban experiences and our
research examines the interactions of new tourism with cultural, economic, spatial and transport policy in
a range of outer London centres. We examine the motivations and city images of visitors to these areas,
how they organize their visits and their contribution to urban change. The final part of the paper will
consider the future metropolitan impacts of outer London tourism and potential for comparative research
and policy learning.
Robert MAITLAND / [email protected]
University of Westminster, London
Peter NEWMAN / [email protected]
University of Westminster, London
40
Michèle-Angélique NICOL « Quelles perspectives pour le tourisme
parisien dans un contexte de limitation des émissions de GES
et de renchérissement des déplacements en avion ? »
L‟Ile-de-France est la première destination touristique mondiale et le tourisme représente pour Paris 8
milliards d‟euros de retombées économiques et près de 140 000 emplois. Les perspectives de
développement sont en outre clairement orientées à la hausse.
Cependant, les politiques mises en place pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre (GES), ainsi
que l‟inévitable renchérissement du prix du pétrole en raison de la raréfaction des gisements risquent de
limiter les déplacements de loisirs et plus particulièrement ceux effectués en avion. Quelles sont les
perspectives d‟évolution du tourisme parisien dans ce contexte ?
On constate en effet que 57% des arrivées hôtelières à Paris sont le fait de touristes étrangers, ce qui
représente 8,7 millions d‟arrivées. D‟après nos estimations, en appliquant ce ratio aux arrivées en avion à
Orly et Roissy (hors passagers franciliens et hors passagers en transit), on peut évaluer à environ 6
millions les arrivées en avion de touristes étrangers à Paris.
Une partie de ces flux aériens devra donc se reporter sur des modes de transports plus économes en GES
comme le train à grande vitesse. L‟extension du réseau à partir de Paris va permettre de construire une
offre réellement attractive par rapport à l‟avion. Ainsi, à terme, Strasbourg et Paris seront à moins de 2h
de Paris, Toulouse et Amsterdam à moins de 3h, Milan à 4h, Munich, Barcelone et Madrid à moins de
5h. . La situation géographique de Paris, au sein d‟un vaste marché touristique, et l‟importance du réseau
ferré qui le relie aux principales villes européennes constituent un niveau exceptionnel d‟accessibilité et
donc un atout considérable pour conserver une place prédominante dans le tourisme mondial.
Pour les clientèles qui resteront malgré tout captives de l‟avion (destinations lointaines) l‟allongement des
durées de séjours permettrait d‟établir un rapport plus favorable entre les émissions dues au transport
aérien et la contribution des touristes à l‟économie parisienne.
Le graphique ci-dessous compare les émissions de GES aux retombées économiques des principales
clientèles touristiques. Ainsi, les Britanniques présentent un ratio de 9 231 euros par tonne de carbone
émise tandis que les Japonais présentent un ratio de 744 euros par tonne de carbone émise. Un
allongement de la durée de séjour des clientèles lointaines permettrait par conséquent d‟augmenter ce
ratio.
Actuellement, le coût modéré du transport aérien favorise des temps de trajet courts tandis que les durées
de séjours sont courtes car le coût de l‟hébergement parisien est élevé. L‟avenir du tourisme à Paris
passera donc par un rééquilibrage de ces deux paramètres : allongement de la durée de séjour des touristes
venant de pays lointains mais aussi développement de nouvelles pratiques de déplacement plus
« douces ». Cela implique pour les touristes
d‟accepter de passer plus de temps dans les
trajets et peut-être de les considérer comme
faisant partie intégrante du voyage.
Enfin, ce contexte favorise aussi le renouveau
d‟un tourisme de proximité français ou
franciliens, en incitant à la découverte (ou
redécouverte) de sites culturels ou naturels
(bords de Marne, parcs naturels régionaux,…)
et la promotion de circuits « hors des sentiers
battus ».
Michèle-Angélique Nicol / [email protected]
Urbaniste- chargée d‟études socio-économiques et développement durable, APUR
Dépenses par tonne de carbone émise par le transport aérien
9 321
6 475
4 651
4 035
3 334
1 4581 205
970 875 744
0
2 000
4 000
6 000
8 000
10 000
Londres Milan Munich Madrid Moscou New -York New -Delhi Pékin Rio de
Janeiro
Tokyo
Origine des différentes clientèles
dépenses d
es c
lientè
les (
euro
s)
par
tonne d
e c
arb
one é
mis
e
41
Dominique PAGÈS « L'écriture hésitante des destinations
métropolitaines : richesse intermédiatique ou désordre
plurimédiatique? »
Toute métropole se construit sur un récit renouvelé (composé par un ensemble de discours plus ou moins
dense et cohérent) pour apparaître au centre de la scène internationale mais aussi pour se constituer et
s'instituer. Récit pluriel, interscalaire et interterritorial, porté dans l'espace public par une myriade
d'énonciateurs ( chercheurs, politiques, architectes, urbanistes, artistes, associations) et mise en circulation
par une diversité croissante de médias ( du beau livre à l'exposition, du site ressources ou participatif au
blog, de la borne interactive au documentaire). Récit de renaissance voire de (re)fondation aux
consonances utopiques qui célèbre l'ambition du projet d'un territoire « innovant » et « créatif », ciblant
tant les publics externes qu'internes.
En tant que destination, la métropole bénéficie-t'elle de cet ensemble pluriel et contrasté qui fait évoluer
sa visibilité, sa perception et son inscription dans l'imaginaire ou y perd-elle en lisibilité ? L'écriture
contemporaine des métropoles se caractérise en effet par diverses transgressions parfois difficilement
traduisibles symboliquement: celle de la frontière de la ville centre, reçue en héritage qui en constitue le
plus souvent l'écrincelle de la mémoire, donnant à des territoires jusqu'ici anonymes, une dimension
patrimoniale inéditecelle du tourisme urbain, en proposant non seulement au touriste un territoire élargi
mais un espace-temps à parcourir et à vivre autrement. Celle de la relation touriste-habitant, ce dernier
devenant une figure centrale de l'offre métropolitaine, un facilitateur ou un médiateur de la destination
(notamment via les médias numériques).
Cette écriture des métropoles et de leur(s) territoire(s), si elle se fait bruyante, spectaculaire et
polymorphe dans les champs de la recherche, de l'architecture, de l'urbanisme et des médias d'opinion,
reste encore discrète, prudente ou confidentielle quand on analyse les supports touristiques, faute sans
doute d'une offre et d'une demande véritablement « globalisées ».
L'exemple de la métropole de Paris en est un exemple édifiant, en ce qu'elle paraît sublimée actuellement
par des acteurs extérieurs au champ du tourisme ( mais se nourrissant des imaginaires touristiques ).
Il s'agira ici d'évoquer ce « récit touristique » en émergence ( au-delà des imageries), de situer sa genèse
et son déploiement intermédiatique, les formes symboliques qu'il requiert, les énonciateurs inédits qui
participent à sa fabrication. L'analyse d'un corpus d'images issues d'une diversité de supports ( guides,
blogs, presse spécialisée mais aussi généraliste, films et regards artistiques ) constituera l'une des bases
de cet exposé.
Questions conductrices:
Comment les institutions du tourisme symbolisent-elles « globalement », via leurs différents médias, ce
territoire touristique administrativement morcelé et souvent conflictuel en termes de stratégies éditoriales?
Quelles ressources organisationnelles mettent-elles en oeuvre pour accompagner éditorialement la
métropolisation ? Au-delà du skyline, des cartographies renouvelées, du paysage post-urbain
emblématisé, quelles stratégies visuelles sont déployées par les prescripteurs ( privés et marchands ) de la
destination?Quelle place les artistes prennent-ils dans la constitution de ce récit? Dans quelle mesure le
web 2.0 installe la métropole de Paris tout à la fois dans l'échiquier mondial des destinations
métropolitaines et dans un espace de proximité renouvelé? La figure de l'habitant, convoquée
textuellement, apparaît-elle iconiquement pour inciter le touriste à s'intéresser à la relation possible,
comblant l'illisibilité partielle de l'offre territoriale?Que nous apprend de la destination la figure du
visiteur métropolitain?...
Autant de questions ouvertes à des exemples étrangers qui orienteront cette intervention, avant tout
focalisée sur les formes contrastées d'énonciation et sur le processus pluri-médiatique de mise en récit de
la destination.
Dominique Pagès / [email protected]
Maîtresse de conférences, Celsa, Université Paris-Sorbonne
Lab : Gripic
42
Virginie PICON-LEFEBVRE « Le shopping, les Grands Magasins
et la Métropole »
Nous nous proposons d‟explorer les Grands Magasins aujourd‟hui comme « fabricants d‟imaginaires » à
destination de la clientèle touristique, en mettant en relation les thèmes du shopping, de la mode et du
luxe avec l‟expression architecturale.
Depuis les années 1820 l‟architecture des passages, puis celle des Grands Magasins dans la deuxième
partie du XIX° siècle a forgé une image de Paris comme le lieu du commerce du luxe et de la nouveauté.
En utilisant des dispositifs architecturaux d‟escaliers monumentaux, de coupoles et de balcons sur la ville,
l‟architecture des Grands Magasins a mis en scène la mode, le luxe et Paris de manière grandiose. Par
rapport à Londres, Paris a longtemps bénéficié d‟une supériorité lié à la qualité des artisanats du luxe,
mais aussi à leur mise en scène dans des lieux spécifiques pour la déambulation, la présentation et la
vente. Par ailleurs la ville a bénéficié de l‟effet d‟entraînement des grandes expositions universelles du
XIX° siècle qui ont drainé vers la capitale des millions de visiteurs.
Ces Grands Magasins comme les passages d‟ailleurs ont connu une longue période de latence depuis la
fin des années 60. Les Passages parisiens ont failli êtres démolis dans les années 70. Les Grands Magasins
qui ont survécu aux démolitions et aux fermetures (Le Grand Magasin du Louvre, Les Trois Quartiers,
La Samaritaine …) sont finalement peu nombreux. Il reste : le Printemps, les Galeries Lafayette et le Bon
Marché et dans une moindre mesure le BHV, ils se sont tous redéfinis par rapport à leur architecture
XIX˚ .
Cette architecture redécouverte permet à leur clientèle touristique de visiter des monuments historiques
tout en achetant les objets qui sont censés incarner l‟esprit parisien de la mode et du luxe. Plusieurs
problèmes se posent cependant. Les Grands Magasins parisiens sont dans une position de concurrence
qui stimule leur créativité mais fait aussi des victimes, dont la dernière en date est la Samaritaine. Leurs
stratégies sont très semblables et visent à peu prés la même clientèle. Ils proposent des produits chers et
très connus, à tel point que de nombreux touristes se content de les visiter comme un musée, quitte à
retrouver les mêmes produits à l‟Aéroport. Leurs atouts sont la mise en scène architecturale, et dans une
moindre mesure la détaxe à laquelle ils consacrent un personnel nombreux et des espaces spécifiques.
Dans la compétition pour devenir La Mecque du Shopping, d‟autres villes, comme Londres, semblent
avoir plus d‟atouts que Paris en offrant une plus grande variété d‟expériences commerciales : du plus
luxueux au plus créatif, du plus conventionnel au plus banal. L‟offre parisienne est marquée par une
certaine respectabilité. Les marques de luxe françaises et étrangères qui colonisent les Grands Magasins
comme des quartiers entiers du centre, qui sont aussi les quartiers touristiques, sont responsables de cet
état de fait. Ainsi le quartier Saint Germain voit son identité disparaître. Il ressemble de plus en plus à la
rue du Faubourg Saint Honoré ou à l‟avenue Montaigne, alors que la rue de Rivoli et le haut de la rue de
Rennes drainent une clientèle plus ordinaire. On assiste à une sorte de dédoublement de l‟expérience
spatiale du shopping, Rive Droite / Rive Gauche on retrouve à quelques variations les mêmes vitrines, les
mêmes espaces, les mêmes marques. Hermès dont la boutique semble vide à longueur d‟année va en
ouvrir une deuxième Rive Gauche. Ce vide n‟exprime-t-il pas son caractère inaccessible? On a
l‟impression que les Grands Magasins cherche à reconquérir clientèle touristique la plus aisée qui leur
préfére le shopping dans les boutiques. Valorisé dans les films et dans les magazines people à travers le
modèle hyper médiatisé de Rodéo Drive à LA et dans une moindre mesure de l‟avenue Montaigne à
Paris.
Les people ne vont pas dans les Grands Magasins , ce sont les tours opérators qui inscrivent les Galeries
Lafayette dans leur circuit entre Versailles et le Louvre, il y a donc un paradoxe dans leur orientation
comme lieu du commerce où le luxe est mis en vitrine.
Pour les marques de luxe de plus en plus concentrées dans les mêmes mains, on a l‟impression que
l‟exposition maximale est la clef du succès même si on trouve les mêmes choses un peu partout. La
43
bataille est rude pour les meilleurs emplacements pour édifier les flagships. Les Champs Elysées devenus
un des lieux où les loyers sont les plus chers pour les commerces à cause de sa fréquentation touristique,
de sa liaison au Grand Paris via le RER et de la plus grande liberté architecturale qui peut s‟y exprimer.
Cet espace articule Paris et la Métropole avec les autres avenues semblables dans d‟autres capitales.
On se propose dans cette communication d „évoquer trois aspects de la question
1 Pourquoi et comment les Grands Magasins ont organisé leurs représentations à l‟intention des touristes
et comment ils ont progressivement joué la carte de leur patrimoine architectural, après avoir tenté de le
détruire.
2 Comment les Grands Magasins tentent-ils de se distinguer aujourd‟hui spatialement et
architecturalement ?
Quelles images les sites Internet et les guides de Paris mettent-elles en valeur ?
S‟agit-il d‟un rapport nostalgique qui exploite les images de la ville lumière, de Paris en 1900. Comment
l‟image de Paris est-elle renouvelée ?
3 Plus généralement, quelles relations symboliques ou fonctionnelles se tissent à l‟échelle de la
métropole entre les Grands malls à la périphérie (Les Quatre temps, Le Carré Sénart, Val d‟Europe …)
Les Grands Magasins parisiens, les rues de boutiques, les Flagships ? L‟image figée de la ville comme la
quintessence de la vie urbaine du XIX° siècle permet difficilement d‟intégrer d‟autres territoires urbains
dans l‟imaginaire des touristes et dans la représentation. Il le faudrait cependant car pour les touristes des
classes moyennes l‟image de Paris est peu dynamique, la ville historique est trop chère, mais la banlieue
reste un repoussoir dans l‟imaginaire comme la réalité.
Virginie Picon-Lefèbvre / [email protected]
Architecte et urbaniste
Enseignante, ENS d‟architecture Paris- Malaquais
Labo : LIAT, Ecole d‟Architecture de Versailles
44
Bertand PLEVEN « Paris cinématographique , métropole
touristique hyper réelle ? »
Le cinéma est un puissant producteur d‟imaginaires, notamment urbains et peu de villes dans le monde
n‟ont autant attiré les cinéastes que Paris13
. Le cinéma est souvent utilisé par les géographes comme un
indicateur brut de la métropolisation, mais les enjeux, les modalité de la visibilité cinématographique
sont encore peu travaillés. En France les imaginaires véhiculés par le cinéma font encore peu l‟objet de
regard critique. La présente communication cherche à interroger les formes du Paris cinématographique
dans le œuvres de fiction contemporaines (les années 2000) françaises et étrangères afin d‟évaluer les
relations qu‟elles entretiennent avec l‟imaginaire proprement touristique.
Le cinéma nous apparaît comme un terrain pertinent pour penser la relation entre le processus de
métropolisation et le fait touristique. Au-delà des aspects purement économiques (les retombés liées à
l‟accueil des lieux de tournage par exemple), la visibilité cinématographique permet aux métropoles de
revendiquer leur spécificités comme lieu « unique » dans le marché globalisé du tourisme urbain. Les
œuvres cinématographiques donnent à voir au spectateur plus qu‟un décor, un espace vécu par des
personnages, configuration propre au développement des affects. Plus encore, elle permet une expérience,
certes, immatérielle, mais partielle et partiale des espaces urbains. Ces derniers mis en scène par les
réalisateurs, découpés, reconfigurés par le prisme de la caméra et du montage sont comparables dans une
certaine mesure aux expériences et aux pratiques touristiques qui, elles aussi, reconfigurent la géographie
des métropoles. Les films participent ainsi du « réel » dans la mesure où ils occupent une place de choix
dans la production d‟images et de discours qui médiatisent in fine l‟expérience touristique concrète du
monde et en particulier de Paris. Travailler en géographe et à partir du cinéma la dimension hyper réelle
de la métropole parisienne, c'est prendre acte du processus de virtualisation du monde et, en particulier,
des expériences touristiques14
.Cet objectif nous amène dans cette communication à privilégier trois axes
de réflexion autour de la fabrication de l‟imaginaire parisien par le cinéma :
-Cerner, en amont des films, la part de la matérialité métropolitaine comme support visuel pour étudier la
géographie des lieux de tournages. Les cinéastes contraints par la « rugosité » de l‟espace métropolitain,
limités par les obligations budgétaires, potentiellement canalisés par les acteurs qui interviennent dans le
processus de production15
ou guidés par leurs attentes scénaristiques ou esthétiques privilégient certains
espaces : quelles sont les limites et les haut-lieu de la métropole-décor ? Le cinéaste (a fortiori étranger)
est-il un touriste comme les autres ?
-Déconstruire, à partir d‟un corpus plus réduit, les discours cinématographiques eux-mêmes, dans leurs
imageries et leurs formats : l‟espace construit par les œuvres n‟est-il que l‟écho des représentations des
publics visés ? Quelles formes esthétiques dessinent la « géographie caméra » confrontée à une métropole
de plus en plus étalée et fragmentée ?
-Travailler, en aval cette fois, la question de la réception des films, en mesurant leurs impacts dans les
pratiques touristiques par le biais, par exemple, des trajets cinématographiques proposés par les ouvrages
et les guides destinés aux touristes.
Bertand Pleven / [email protected]
Doctorant, Université Paris 1 Panthéon- Sorbonne
Lab: EGHO
13 T. Paquot et T. Jousse (dir), Encyclopédie de la ville au cinéma, Les Cahiers du Cinéma, 2005.
14 Sur la notion d‟hyperéalité, voir pour la géographie francophone : D. Crozat, « Violence en espaces hyper réels »,
Annales de Géographie, n°669, septembre-octobre 2009. 15
M. Gravari-Barbas, « la ville-décor: accueil de tournages de films et mise en place d'une nouvelle
esthétiqueurbaine », Cybergeo : European Journal of Geography [En ligne], Dossiers, Colloque "les problèmes
culturels desgrandes villes", 8-11 décembre 1997, document 101, mis en ligne le 27 mai 1999. URL :
http://www.cybergeo.eu/index1170.html
45
Benjamin PRADEL « Evénements urbains et sociabilité
métropolitaine »
La dynamique de métropolisation peut être définie par la concentration sur un pôle urbain des biens, des
informations et des personnes grâce à l‟évolution des systèmes de transport et de stockage - système BIP
(Ascher, 2008)16
et la redistribution de ces éléments à partir des pôles mis en réseau qui brouille le
contour des villes. A la dimension matérielle de l‟attractivité urbaine (infrastructures, bâti, fonctions),
s‟ajoute une dimension immatérielle de production d‟images attractive de la ville. Souvent analysée en
termes de « marketing urbain » cette image exhausse médiatiquement la ville dans le réseau d‟information
mondialisé (Ingallina-Park, 2005)17
. Dans ce cadre les événements festifs, ludiques, récréatifs jouent un
rôle croissant (Di Méo, 2005)18
dans la captation des flux particulièrement pour les villes historiques qui
cherchent à conserver un rôle central au sein de l‟aire urbaine multipolarisée. A travers l‟événementiel,
les enjeux de valorisation urbaine à l‟échelle globale interagissent avec les enjeux locaux de régulation du
fonctionnement de la ville. En précipitant un vivre-ensemble local, festif et ludique l‟événement expose
une représentation idéelle de la communauté urbaine, de ses modes de vie et de son offre d‟activités.
Ainsi, d‟un coté les villes cherchent à capter les grands-événements internationaux à date unique, de
l‟autre elles se sont engagées dans la production où la redynamisation d‟événements cycliques originaux
qui rythment leur calendrier local. Si Paris n‟est pas parvenu à gagner l‟organisation des JO de 2012, la
capitale a développé depuis 2001 plusieurs événements calendaires dans l‟espace public (Plages Urbaines,
Marché de Noël, Nuit Blanche etc.) impliqués à la fois dans la production de l’Urbs et de la Civitas. A
moyen terme, ces événements alimentent le développement d‟un « urbanisme temporaire » qui permet de
valoriser, accompagner ou anticiper des projets de renouvellement urbain (Pradel, 2008)19
. A court terme,
ils s‟apparentent à des « rendez-vous » qui rythment annuellement la vie collective locale. En spatialisant
un temps concret, ici les saisons, à travers les ressorts de la scénographie, ils font signe pour un
rassemblement théâtralisé et organisé qui rompt avec l‟usage moyen et quotidien de la ville. Si cette
rupture peut attirer les touristes et excursionnistes, il n‟en reste pas moins qu‟elle est d‟abord
expérimentée périodiquement par les citadins qui constituent le gros des flux de participants (Pradel,
2007)20
. L‟événement produit de la concentration sociale selon un principe de centralité qui s‟appuie
autant sur l‟animation, l‟échange social et la fréquentation importante des lieux (Ascher in. CERTU,
1999)21
que sur l‟implantation de fonctions.
A travers le vivre-ensemble événementiel, les villes centres dont Paris, cherchent à préserver leur capacité
à incarner au plus l‟image, du moins le lieu privilégié de la sociabilité métropolitaine et à orchestrer des
rythmes d‟usage collectif de certains lieux. En définissant la sociabilité comme manière d'être ensemble
qui s'apprécie de façon différentielle dans l'espace et dans le temps (Agulhon, 1977)22
, on questionnera
16 ASCHER, François., 2001, Les nouveaux principes de l‟urbanisme. La fin des villes n‟est pas à l‟ordre du jour.
La Tour d‟Aigues, L‟Aube éditions/DATAR, 100 p. 17
INGALLINA, Patrizia ; PARK, Jungyoon, 2005, « Les nouveaux enjeux de l‟attractivité urbaine : city marketing
et espaces de consommation », in. Urbanisme, n°344, pp. 64-67 18
DI MEO, Guy. (dir.), 2005, « Le renouveau des fêtes et des festivals », Annales de Géographie, n°643. 19
PRADEL, Benjamin, 2008, « L‟urbanisme temporaire : du court au moyen terme, une action publique
intermédiaire » in. Ville éphémère, ville durable. Multiplication des formes et des temps urbains, maîtrise des
nuisances : nouveaux usages, nouveaux pouvoirs, Paris, L‟Oeil D‟Or. 20
PRADEL, Benjamin, Note de synthèse de l’enquête Paris-Plages 2007, document de l‟auteur, Marie de Paris, 25
p. 21
ASCHER, François, « En finir avec la notion de centralité ?é », in. CERTU, Centralité dans la ville en mutation.
Quelles perspectives d’action pour les pouvoirs publics ? Lyon, 2003, 210 p. 22
AGULHON, Maurice, 1977, « Le cercle dans la France bourgeoise 1810-1848. Etude d'une mutation de
sociabilité », Paris, Colin.
46
la nature de la sociabilité événementielle à travers le prisme de l’institutionnalisation d’une
sociabilité métropolitaine calendaire et locale valorisable dans le concert des villes.
Sur la base d‟une enquête par observation et entretiens, l‟analyse des aménagements temporaires de Paris-
Plages montrera la manière dont l‟urbanisme temporaire tente de mettre en scène une sociabilité urbaine
particulière.
Sur la base d‟une enquête par observation et questionnaires, l‟analyse des formes d‟interactions
collectives en lien avec ces aménagements étudiera le type de sociabilité qui se développe entre les
participants.
La transformation institutionnelle du cadre ordinaire de la vie sociale à travers l‟événementiel urbain
produit une modification calendaire des usages de l‟espace et des interactions sociales quotidiennes,
valorisée comme un élément attractif dans la concurrence interurbaine et intraurbaine que se livrent les
villes dans le contexte de métropolisation des territoires.
Benjamin Pradel / [email protected]
Doctorant en sociologie urbaine, Université Paris Est Marne la Vallée
ATER (UPEMLV)
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Gwendal SIMON « Comment bouger dans une ville méconnue ?
La production de services dédiés à la mobilité des touristes
dans la métropole parisienne »
La question de l‟encadrement du quotidien du touriste est centrale pour l‟ensemble de la chaîne
touristique, à la fois pour les acteurs économiques qui doivent veiller au bon déroulement du séjour, gage
de l‟efficacité des services proposés, et pour le touriste lui-même qui souhaite éviter de trop forts
désajustements afin de ne pas transformer son voyage en un périple fastidieux. L‟encadrement est un
élément essentiel dans le tourisme précisément parce que la pratique touristique s‟effectue à distance du
quotidien, c'est-à-dire d‟un univers où s‟enchâssent plusieurs cadres structurant qui font alors défauts.
Désajusté de la pratique pré-réflexive, distant du monde réglé par des savoirs acquis, le quotidien du
touriste suscite des formes de désadéquation qui peuvent s‟incarner, par exemple, dans la mauvaise
maîtrise du cours des événements qui désoriente le touriste. Il s‟agit alors pour lui de se réajuster à une
situation en palliant l‟absence de savoirs mobilisables par d‟autres ressources qui ne sont pas
nécessairement inscrites en soi : n‟est-ce pas ainsi qu‟il faut comprendre le recours par les touristes à des
médiations qui, selon les moments et les supports (un guide, une carte, un repère…) permettent l‟accord
et l‟adhérence avec l‟environnement ?
Notre communication aborde le thème des services à la mobilité dédiés aux touristes urbains. Pensés
comme des médiations s‟intercalant entre le touriste et le mode de transport, ils ont pour objectif de
faciliter l‟appropriation d‟un système de transport pour une mobilité la plus large. Si, dans les villes, cet
aspect occupe une place essentielle en permettant théoriquement une accessibilité géographique aux
différents espaces, les divers systèmes de transport – ou une partie d‟entre eux – ne sont pas toujours
intégrés et appropriés par les visiteurs, constituant ainsi des freins. Par exemple, à Paris, les bus publics
restent largement sous-utilisés, comparativement au métro, par les touristes23
. Le système de mobilité
observé chez deux groupes de touristes différents (jeune, autonome et économe versus encadré, plus âgé
et plus doté économiquement) tend principalement à coupler la marche avec le métro. Le bus est délaissé,
à la fois parce qu‟il pâti de l‟adhérence urbaine adéquate de la marche (sa proximité physique avec la
ville) et du métro (sa dimension prédictible en temps, confort…) mais aussi parce que sa représentation
cartographique ainsi que le système lui-même sont jugés peu clairs.
Nous proposons de développer une expérience menée à la RATP dans le cadre de notre travail de thèse où
nous avons conçu et expérimenté un service cartographique nommé Visimap‟ visant à faciliter les
déplacements des touristes en bus (qui a aussi été pensé pour le métro). L‟originalité de cet outil, au
format léger et dépliable (tel un petit plan de métro) est d‟expliciter l‟ensemble de la chaîne du
déplacement à partir du lieu d‟un hébergement donné (un hôtel, une auberge de jeunesse) jusqu‟à un site
touristique déjà défini. Le touriste peut embarquer avec lui le détail cartographique et scriptural des
différentes phases du déplacement (départ, changement, possibilité de bifurcation, arrivée…) et des
aménités urbaines afférentes. C‟est là, dans la manière de répondre efficacement aux questions
« comment vais-je facilement à tel endroit et que puis-je faire dans les alentours du trajet ? », une
tentative de penser des services dans le cadre d‟une pédagogie de la mobilité, c'est-à-dire de fournir un
« mode d‟emploi » pour les publics qui rencontrent des limitations pour bouger dans la ville lorsqu‟elle
reste à découvrir.
Gwendal Simon /[email protected] Doctorant en sociologie, Université Paris Est
Lab : Ville Mobilité Transport, équipe "mobilité et métropolisation"
23 La RATP comptabilise globalement le volume des visiteurs pour l‟ensemble des Transports en commun sans
distinguer les différents modes.
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Gwendal SIMON « Les backpackers à l’épreuve de la métropole
parisienne : l’expérience touristique entre
institutionnalisation et individualisation »
Etymologiquement, le terme de backpacker renvoie à l‟association de deux terme – back (le dos) et pack
(le sac) – pour former l‟ensemble signifiant de ceux qui voyagent « sac au dos ». Si, littéralement, c‟est le
cas d‟un nombre considérable de touristes, cette dénomination, qui s‟est diffusée à la fin des années 1960,
réfère à un mode de voyage « léger » marquée par une économie et une autonomie dans les pratiques mais
aussi par un état d‟esprit où prévaut une recherche d‟expériences authentiques. Sur ce registre, les années
1970 nous ont légué la figure du « routard » dont le backpacker constitue une version plus ou moins
actualisée. Une partie des débats qui animent la sphère académique questionnent précisément ce
renouvellement sur la base de son modèle « originel ». Il s‟agit, pour les auteurs, de prendre la mesure de
sa transformation dans un contexte sociétal et touristique qui a évolué. La poursuite de la tendance à la
démocratisation des voyages (leur plus grande accessibilité culturelle et économique), le développement
économique du tourisme (la captation toujours plus importante de nouveaux marchés) et l‟affaiblissement
apparente d‟un mouvement de contre-culture posent la question de l‟institutionnalisation de ces touristes.
Dans quelle mesure sont-ils toujours une sorte d‟anti-thèse du touriste contemporain tendant à éviter « the
elements of the conventionnal tourism industry » (Kontogeorgopoulos, 2003 : 177) ? Initialement
théorisés comme des touristes non institutionnalisés dans le cadre d‟un voyage qui n‟est pas pré-arrangé
par des tours opérateurs mais au contraire poursuivi individuellement avec des budgets relativement
serrés, l‟hétérogénéité observée depuis plusieurs années par certains auteurs nuancent néanmoins cette
catégorisation. Qu‟en est-il lorsque ce type de touristes voyagent en Europe et dans des destinations
classiques du tourisme mondial dont Paris est en partie emblématique ? Comment se modèlent des
pratiques a priori distinctives visant l‟authentique un espace parisien balisé par un patrimoine historique
ancien massivement visité ? Comment construire une expérience touristique significative pour soi dans
une métropole dont les imaginaires trouvent leur source dans des référents connus et usités ?
Nous nous proposons de répondre à ces questions via l‟analyse des pratiques urbaines de ces jeunes
touristes, autonomes et économes, dans la métropole parisienne. Voyageant généralement dans le cadre
d‟une itinérance à travers l‟Europe, ils ont été questionnés lors de leur passage à Paris à partir d‟entretiens
semi directifs effectués au sein d‟une auberge de jeunesse sise près de la place de la République. Nous
nous sommes intéressés à leurs usages de la ville et à la construction de leur expérience urbaine dans une
triple direction : outre l‟analyse objective des conditions de voyage (durée, revenu, nationalité, âge…),
nous avons cherché à comprendre leurs relations aux aménités (les lieux visités, au sens large), aux
mobilités (mode piéton, transports en commun, mobilités dédiées aux touristes) et aux médiations (objets
et individus facilitant la relation à la ville). Ce cadre permet de saisir l‟ensemble des logiques d‟action
pour expliquer leurs mouvements intra-urbains et, in fine, leur rapport à une métropole touristique. S‟y
révèle une expérience plurielle de la ville, dans le décloisonnement des expériences, entre visites
monumentales et déambulations dans l‟urbanité « banale » de la métropole. En cela, les backpackers, sous
le prisme de leurs pratiques de Paris, sont proches de la figure du post-touriste initialement dessinée par
Feifer (1985).
Gwendal Simon /[email protected] Doctorant en sociologie, Université Paris Est
Lab : Ville Mobilité Transport, équipe "mobilité et métropolisation"
49
Ana PAULA SPOLON GARCIA and Marcelo VILELA DE ALMEIDA « Architecture and renewal of traditional tourist
destinations: the experience of design hotels in Paris and São
Paulo »
Production of contemporary urban spaces has been continually associated with the level of hospitality of a
place or with the idea of a „hospitable city‟ (BELL, 2007). The image of attractive and vendible spaces
helps turning city into a profitable commodity (HARVEY, 2007, p. 260). As a result, cities would be able
to be placed on a distinctive position within the international travel industry scenario. The concept of
"economy of signs and spaces" has been explored from the discussion on the production of "post-modern
goods" in the cities. If these goods are owners of special aesthetic features they would allow urban areas
being renewed and adequate themselves to new demands of contemporary capitalism. Is it possible that
within traditional cities the architectural aesthetics and commercial hospitality are merging on behalf of a
new tourist identity and image? Would these new hotel buildings, which focus on design, help nurturing
the so-called "economy of signs and spaces" (LASH & URRY, 2002, p. 4) within the measure of its
capacity of interfering on the perception, by the visitor, of urban qualities of a location? This work
discusses the relations between tourism within metropolitan areas and social production process of urban
spaces. It refers also to the importance of hotels architecture as an element of restructuring and renewal of
tourist destinations from the comparison between the experiences of design hotels in Paris (France) and
São Paulo (Brazil). It is based on the hypothesis that the appropriation and use of spaces with subsidy of
architecture esthetical function confers quality to the project and makes possible the creation of an
architecture of expression and repertoire. This might lead to an effective differentiation of landscape by
the constitution of special landmarks of distinction and to the “creation of „incomparable commodities‟,
dressed on with a language of authenticity, originality, singularity and special, irrefutable qualities”
(HARVEY, 2005, p. 229). This condition may also lead to a new situation regarding metropolitan spaces
since within a world context it is necessary to change hospitality concept and restructure hotels in order to
adequate them to new conviviality and behavior standards. If hotel buildings interact with the street and
its neighborhood, as well as with social processes that happen on these places so hotels might influence
contemporary metropolitan societies and being influenced by them.
Key words: Urban spaces, urban tourism, architecture, design hotels, hospitable cities, Paris, São Paulo.
Ana Paula Garcia Spolon / [email protected]
Master degree in Architecture and Urban Studies, associate degree in Hotel Management
PhD student, University of Sao Paulo (FAU-USP)
Lecturer and researcher at Fluminense Federal University (UFF)
Marcelo Vilela de Almeida / [email protected]
Doctoral degree in tourism
Lecturer and researcher, University of São Paulo (USP).
50
Vaso TROVA « Le tourisme, facteur de métropolisation à
Athènes »
Traditionally the touristic identity of Athens is dominated by the archaeological sites around Acropolis.
During the last 30 years gentrification in the old neighborhoods around the archeological core has
enhanced the importance of the Athenian centre as a tourist and recreation destination.
The 2004 Olympic Games presented a unique opportunity for restructuring the recreation character of the
city. Of course the centre of the city remained a major focus of renovation. At the same time though new
infrastructure (highways, airport, and port facilities, metro) created a new network across the city
connecting a number of peripheral sites where the venues were scheduled. A post Olympic Legislation
defined these areas as recreation spaces thus promoting a new peripheral system of recreation poles. Five
years after the Games the central and the peripheral recreation areas seem to appeal to distinct social
groups, to differentiate between locals and foreigners and to contribute towards the construction of
separate social identities.
Vaso TROVA / [email protected]
Professeure, université de Thessalie
51
Bruno VAYSSIÈRE « Quelles mises en réseaux touristiques pour
améliorer les synergies entre les Départements
périphériques, la Ville Centre et la Région? »
L‟échelle de l‟étude, quasi maximale, est celle de la RIF élargie à quelques voisins (tels que la Somme –
Picardie pour le Parc Asterix & autres, Centre et Val de Loire pour les Châteaux et les Nature Centers,
Reims et la Champagne …).
Que ce soit au niveau statistique (nous y reviendrons), puis pour des aspects plus opérationnels, les CDT
75, 76, 77, 78, 91, 92, 93, 94, 95, 60, 45 … semblent aujourd‟hui n‟assurer qu‟un service minimum vis-à-
vis de leurs mises en réseaux, notamment à l‟aide du CRT - RIF. Mais, sur quels critères faire coopérer
des territoires aussi différents, tant politiquement qu‟économiquement, pour ne pas citer les simples
contextes patrimoniaux et géographiques (le 92 versus le 93, mais ce n‟est pas le seul exemple, loin s‟en
faut)? Surtout, comment arbitrer entre un Centre quasi monopolistique (75) et les miettes ?
De fait, la « touristicité » d‟une Métropole de rang Ville-Monde, inféode quasi totalement les périphéries
dans un rayon minimum de 150 kms, soit une heure et quelque de trains plus ou moins rapides ou
d‟autoroutes non saturées. Contrairement à une Région européenne « normale » qui arrive à révéler des
autonomies territoriales partielles fortes (Nice n‟est pas Marseille, la Savoie fait le gros dos face à Lyon
…), ici Paris pèse de tout son poids (tout comme pour Londres, Berlin, Rome, et plus précisément,
Barcelone vis-à-vis de la Catalogne, Madrid et la Castille, comparaisons sur lesquelles nous avons aussi
travaillé et que nous évoquerons plus concrètement).
Bref, Versailles, Chambord, Reims … n‟ont guère plus d‟autonomie que Roissy - Porte de Paris, Paris-la
Défense, et autres Paris - Nord 2, Le Touquet - Paris Plage, voire Parly II, ex – Paris II lors de sa création
en 1967. Seul ou presque, le cas à part de « Disney Paris » (qui, depuis, a lui aussi troqué Paris contre
l„Euro) semble rester plus autonome, mais les agences de voyages napolitaines vendent bel et bien le
paquet commun pour la semaine (3 + 4 Jours) avec un hébergement Disney et affidés qui dispose déjà de
plus de lits hôteliers que la Côte d‟Azur. Là aussi, au final, la confusion demeure quasi totale à juste titre.
Le romans de Dantec qui dénoncent la muséification stéréotypée de tous les centres sont-ils
prémonitoires ? Disons que c‟est une juste revanche des pourtours. Chez lui, Paris dorénavant interdit, ne
se visite qu‟en car de nuit. Tout le monde habite Créteil ou assimilé. Juste un changement d‟échelle,
comme une cité interdite extrême orientale. N‟est-ce pas aussi un peu ce qui est déjà arrivé à Newark,
pourtant toujours capitale du New Jersey, ex rivale de New York il y a plus d‟un siècle, et dorénavant
simple aéroport de la Grosse Pomme avec un centre urbain totalement muré où nul ne s‟aventure plus ?
Mais, à l‟inverse, les librairies Barnes & Nobles disséminées aux carrefours autoroutiers du New Jersey
sont toutes plus grosses que la maison mère de Manhattan, comme si la succursale décadente était cette
dernière. Fermons la parenthèse Dantec.
Et puis, qui est qui ? Parler des 27 millions de visiteurs de la « capitale mondiale du tourisme » est, en soi,
une statistique complexe (Cf. les remarques de Christophe Terrier : quid des étrangers à la Région, de
ceux de la Région, des millions non recensés en hébergements non marchands, des visiteurs à la journée
venus de Bruxelles, Lyon, Londres ou Sarcelles …). Elargie à la Région, avec 44 M de visiteurs, cette
statistique aux contours flous semble nous dire que 17 M en plus confirmerait bel et bien la destination
métropolitaine dans son ensemble. Ces chiffres sont d‟autant plus suspects face aux 13 M de Disney dont
les doublons avec Paris sont en réalité largement supérieurs aux 50 % évoqués si l‟on ne prend en compte
que les étrangers à la RIF (cf. le § précédent). De plus, les 10 M de résidents RIF autour du périphérique
parisien innervent le territoire dans tous les sens. Ils tournent sans cesse, du Forum des Halles aux stades,
des festivals off aux innombrables et minuscules musés locaux de banlieues (les « routines » quotidiennes
52
de Jean-Pierre Orfeuil sont là pour nous rappeler, dans toutes les grandes villes, le poids des loisirs
quotidiens, hors hôtellerie quantitativement supérieurs aux séjours plus longs des non-résidents … ). Bref,
qui sont réellement ces 17 M de visiteurs hors les murs qui n‟auraient pas mis les pieds dans la Capitale ?
Sont-ils des hommes d‟affaires scotchés à la Défense, des aoûtiens automobilistes venus du nord de
l‟Europe, en direction de l‟Espagne, lesquels contournent le Centre s‟ils y ont déjà mis les pieds une fois ?
Là encore, les besoins d‟ajustement des observatoires périphériques prennent tout leur sens : les
comptages autoroutiers des plaques d‟immatriculation ne révèlent pas forcément la même « touristicité »
que les fichiers des cartes de crédit …
La difficulté d‟un vaste observatoire quantitatif commun est d‟autant plus complexe qu‟elle se doit d‟être
redoublée par la nécessité d‟un comparatif qualitatif dont la méthodologie est encore infiniment plus
complexe à élaborer. Quels sont les points communs entre « les touristes » qui fréquentent ces
exemples périphériques : le circuit moto autogéré Carole, les magasins d‟usines à Troyes, les Médiévales
de Provins, le musée de l‟air et de l‟espace du Bourget (qui fonctionne surtout avec les soirées
d‟entreprises), les châteaux de la Loire en hélicoptère, le zoo en plein air de Thoiry, les parcs
départementaux de la Courneuve et de Créteil, eux-mêmes maillons d‟itinéraires verts et bleus beaucoup
plus étendus mais fort peu fréquentés par les allogènes ?
Ne venons-nous pas d‟ailleurs d‟évoquer, entre autres, le problème des « tribus » micro locales fortement
disséminées qui ne peut que fortement perturber toute globalisation ? À l‟inverse, la mobilité des
cheminements piétons (demain « vélib‟ ») de l‟hyper centre urbain peut-être généralisée à presque toute la
société civile, d‟où un premier modèle commun dense propre au noyau historique opposé au saupoudrage
thématique du tourisme des « alentours ». Pour le comprendre, faites le circuit du feuilleton « Plus belle la
vie » instauré par la Ville de Marseille, noir de monde là où il ne se passait jamais rien auparavant. Après
avoir visité Tadjoura la Blanche, pas beaucoup d‟intérêt m‟a-t-on dit, Bernard Giraudeau, dans « Cher
Amour » p. 198 (Paris 2009), déclame à juste titre ce qui pourrait être l‟un des prolégomènes de nos
réflexions sur la touristicité périphérique : « Parfois on est aveugle. Il suffirait de lire l‟invisible mémoire
pour que tout change ». Toute l‟histoire du patrimoine depuis la Révolution reste greffée sur cet
aphorisme, au demeurant fort complexe.
Cherchons donc quelques spécificités fortes qui ne peuvent être qu‟hors les murs : ce ne seront
prioritairement ni les centres d‟Art Contemporain de banlieue (qui tentent pourtant de pallier leurs
adresses impossibles par des circuits en car pour initiés), ni le shopping (sauf IKEA & C°), ni
l‟architecture des Villes Nouvelles dorénavant importée dans les arrondissements du nord-est. Les visites
d‟usines, par contre, puisqu‟il n‟en existe plus dans Paris, forcent la demande ailleurs, ce qu‟a très bien
compris le C.G. 93 qui, même en sa préfecture à trois stations de métro, n‟arrivait pas à remplir, ni son
parc, ni sa basilique nécropole royale, ni sa Cité du Sport encore vagissante. Une géographie patrimoniale
et économique fortement spécifique reste donc l‟un des meilleurs alliés, contrairement aux demandes de
Nature péri métropolitaines qui, par exemple, n‟intéressent que très peu les non indigènes.
Mais, le très grand atout des banlieues face à l‟hyper centre demeure l‟accessibilité et le stationnement
pour automobiles, à condition d‟être au pied des échangeurs de voies rapides. Les parcs hôteliers l‟ont
parfaitement compris, de Disney déjà cité à la ZAH de la porte des Alpes à l‟est de Lyon (Zone d‟Activité
Hôtelière). La rente foncière, fondamentale pour modéliser la carte des hiérarchies hôtelières d‟une
métropole ne suffit donc pas, même si de vastes aires de parking en sont bien entendu totalement
tributaires.
C‟est encore pire pour les autocars qui ressemblent pourtant comme des frères à des bus urbains vertueux.
Pour le comprendre, il faut avoir travaillé sur le plan accessibilité autocar des hôtels de Florence,
quasiment figé 5 ans avant ; ou bien, avoir lu les affiches de protestation des riverains excédés de Maine
Montparnasse (en réalité, les groupes de touristes utilisent les emplacements des navettes Air France
qu‟ils saturent). Une ultime caricature : moi qui ait souvent tenté avec des groupes d‟étudiants des visites
de grands ensembles aux vastes espaces ouverts, j‟ai du y renoncer tant les virages sont impossibles sur
des voiries non conçues, pleines de bites d‟autant plus redoutables qu‟elles sont souvent miniaturisées.
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Bref, s‟il est un zoning qui demeure encore féroce, à l‟heure où tous les autres disparaissent, c‟est bien
celui des fonctionnalités liées aux transports touristiques massifiés.
D‟où ce constat amer d‟une banlieue schizophrène partagée entre des voies rapides et l‟immensité d‟un
réseau capillaire interdit. La messe est dite, ce n‟est pas au fond de petites impasses que l‟on va booster
les futurs musés Bourdelle de la périphérie. Mais, à Saint Etienne, celui d‟Art Contemporain, créé comme
un hypermarché de périphérie par Bernard Cesson en 1980, est le résultat d‟un savant calcul pour attirer
les élites lyonnaises en bout d‟autoroute gratuite infiniment plus commode qu‟en centre ancien. Raté,
puisqu‟à présent c‟est le quartier de la gare TGV qui a le vent en poupe. Bingo, Disney a la seule
interconnexion TGV qui fonctionne réellement en plus des autoroutes vers « la Banane Bleue ». Donc
pour créer de la métropolisation touristique périphérique, depuis les « aérovilles » célébrées par Rem
Koolhaas, les non-lieux d‟interface transports rapides sont plus efficaces que les mémoires ensevelies.
L‟enjeu des dix grands projets « Sarkozy » de l‟an dernier est là tout entier, entre territoires redécouverts
et nouvelles fonctionnalités de rang supérieur. Notre intervention se terminera donc par un comparatif
touristique prospectif de ces derniers que l‟on tentera d‟utiliser pour vérifier si notre modèle qualitatif
précédemment esquissé peut être encore validé.
Bruno Vayssière / [email protected]
Professeur en tourisme urbain, Université de Savoie
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Philippe VIALLON « Image(s) d’une métropole : Internet en
première ligne »
L‟image d‟une ville, d‟une région ou d‟un pays peut être analysée à trois niveaux selon le degré
d‟influence que la structure est susceptible d‟exercer sur elle. D‟abord, ce sont les éléments sur lesquels
elle n‟a quasiment aucune action comme l‟histoire ou les stéréotypes collectifs et individuels (Amossy-
Herschberg 1999, Petersen-Schwender 2009). Ensuite, ce sont les médias sur lesquels elle peut avoir des
effets, mais de manière incertaine et dans une temporalité non déterminée, comme les films, les guides
touristiques, les articles de presse et les reportages de télévision,… (Boyer-Viallon 1994). Enfin, ce sont
des supports sur lesquels elle a une influence directe, sa propre production, comme les dépliants et
brochures, les affiches, les films de promotion ou les sites internet.
La montée en puissance très rapide d‟Internet, notamment dans le domaine touristique, ne peut qu‟inciter
à se pencher sur ce média, d‟autant plus que, si les techniciens (Bruinsman 2005) et les économistes
(Nielsen-Loranger 2006, Greffe-Sonac 2008) ont depuis plusieurs années développés des systèmes
d‟analyse visant à perfectionner l‟ergonomie et l‟efficacité des sites, les méthodes scientifiques d‟analyse
dans une perspective des sciences humaines et sociales commencent seulement à voir le jour (Pignier-
Drouillat 2004, Meier 2008, Rouquette 2009). Mais le dispositif communicationnel est complexe : si on
prend pour exemple la thématique du colloque « Paris, tourisme et métropolisation », les émetteurs sont
multiples pour le touriste potentiel qui surfe sur Internet. Trois sites se disent « officiels » :
« www.parisinfo.com », « www.nouveau-paris-ile-de-france.fr » et « www.paris.fr/portail/tourisme »,
mais d‟autres viennent brouiller les pistes : « tourisme-paris.com », « paris-tourisme.info », … avec une
volonté claire pour ces sites par le choix des adresses web et des index de se retrouver sur la même page
de résultats des moteurs de recherche que les « officiels ». Même si l‟on ne considère que ces derniers, il
règne une certaine polyphonie des discours, pour ne pas parler de cacophonie, mais qui est une des
caractéristiques de la communication touristique, aussi bien en France qu‟à l‟étranger (Viallon-
Henneke/Lange 2009) : la diversité des niveaux de compétence du domaine touristique se traduit par une
communication souvent confuse pour le touriste.
A l‟autre bout de la chaîne communicationnelle, le professionnel du tourisme, responsable d‟un site, a
énormément de difficultés à connaître son visiteur : en dehors du fait que, dans le cas choisi, il s‟intéresse
à Paris, de nombreuses variables sont possibles (culture d‟origine, langue, âge, sexe, position sociale,
mode de vie, objectif de la visite, …) et elles rendent une détermination des profils des visiteurs très
incertaine. Certes les techniques actuelles permettent d‟analyser le parcours sur le site, mais elles ne
disent rien sur sa dimension psycho-sociale des visiteurs. Le meilleur lieu d‟analyse de la communication
touristique est donc le message en lui-même.
L‟objectif de cette intervention est d‟analyser les sites officiels liés au tourisme à Paris et de voir qu‟elle
est l‟image qu‟ils offrent. Pour ce faire, il n‟y pas que la proximité linguistique en français entre les deux
concepts « l‟image de marque » et « l‟image visuelle » qui incite à examiner photos, dessins, plans, films
et autres éléments visuels avec une attention particulière. L‟image a une importance croissante dans tous
les médias. Elle est une manière pour l‟émetteur de se montrer comme il aimerait être vu. On cherchera
donc à savoir quelle image se donnent les émetteurs à travers les images de leurs sites. Est-ce qu‟ils se
veulent le reflet de la réalité d‟aujourd‟hui ou bien du passé ou bien encore cherchent-ils à montrer ce que
sera l‟avenir ? Comment est mise en scène l‟idée de « destination capitale » ou de « paris-métropole » ?
Comment se tradui(sen)t visuellement leur(s) identité(s) ? Est-ce que la stratégie choisie (Rival 2008) est
de conforter des représentations ou bien d‟en créer d‟autres ? Si c‟est cette dernière solution qui est
privilégiée, quel est le moyen utilisé et notamment quel est le rôle des images virtuelles ? Quelles formes
prennent les images avec le Web 2.0 (Cardon 2009) ? Quelles sont les variations visuelles entre les
différentes versions linguistiques des sites ? Dans quelle mesure sont prises en compte les différences
culturelles des utilisateurs (Trompenaars-Hampden 1998) ? Voilà quelques unes des questions auxquelles
l‟intervention tentera de répondre en montrant, bien sûr, beaucoup d‟images.
Philippe Viallon / [email protected]
Professeur de communication, Université de Genève
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Hervé VIEILLARD-BARON « Les offices de tourisme en banlieue
parisienne comme opportunité de développement local :
l'exemple de Bagnolet »
Différentes communes de la banlieue parisienne se sont dotées d‟offices de tourisme, comme autant de
relais de l‟office parisien et comme autant d‟espaces de communication permettant de valoriser les
potentialités de territoires qui pourraient sembler, a priori, d‟un intérêt mineur.
Les études de faisabilité visant à la création de nouveaux offices constituent de véritables enjeux
stratégiques pour les communes concernées, car elles permettent, à terme, non seulement de redécouvrir
des objets patrimoniaux longtemps délaissés, mais aussi de compléter les ressources de municipalités
souvent modestes.
Il n‟en reste pas moins que le glissement d‟une fraction non négligeable de touristes visitant Paris vers les
services hôteliers des périphéries, moins onéreux qu‟au centre de la capitale, met en relief une série de
difficultés liées à l‟accessibilité, au voisinage et à la mixité sociale. Une des questions essentielles tient
aux effets d‟entraînement locaux suscités par la présence de nouvelles formes d‟hébergement : s‟agit-il de
construire des « services dortoirs » à destination des touristes issus des catégories moyennes ou
populaires, ou, plutôt, de répondre, par une approche métropolitaine, à une demande accrue de la part de
tous les groupes sociaux. Il s‟agirait alors de répondre à l‟engorgement du centre historique par des
solutions alternatives, celles-ci s‟adaptant, de surcroît, à la démultiplication des centralités d‟affaires et
des espaces de loisirs en banlieue ?
En s‟appuyant notamment sur les travaux prospectifs menés par un groupe d‟étudiants en licence
professionnelle « Aménagement et Tourisme » de l‟Université Paris Ouest-Nanterre, cette communication
prendra comme exemple la commune de Bagnolet située à l‟est de Paris, dans le département de la Seine-
Saint-Denis, à équidistance des deux grands aéroports parisiens, Orly et Roissy-Charles-de-Gaulle.
La ville, forte de ses 34 000 habitants, constitue une des portes d‟entrée majeure de la partie orientale de
l‟Ile-de-France, secteur où sont implantés des pôles de premier plan, tels le parc des expositions de
Villepinte, les centres d‟affaires du Bourget et de Roissy.
Espace de convergence de voies autoroutières et de transports en commun, Bagnolet abrite une des
principales gares routières internationales de France (en 2007, selon la société Eurolines, on pouvait
estimer à 800 000 le nombre d‟arrivées et de départs). Les atouts de situation, l‟accessibilité et la
configuration du pôle multimodal y favorisent les flux touristiques d‟affaires et de loisirs, malgré
l‟absence d‟office de tourisme en l‟état actuel des choses. En 2007, le taux d‟occupation des hôtels de
Bagnolet était supérieur au taux d‟occupation moyen enregistré dans les hôtels parisiens et les hôtels du
département toutes catégories confondues.
Au-delà, la création des offices de tourisme en périphérie parisienne met en lumière trois enjeux
principaux : la valorisation des potentialités de la banlieue auprès des acteurs économiques et des
populations locales, l‟adaptation aux besoins des visiteurs et des nouveaux résidents, la promotion de la
destination métropolitaine « Paris/Ile-de-France » auprès des différents touriste.
Hervé Vieillard-Baron / [email protected] Géographe, professeur, Université Paris-Ouest-Nanterre-La Défense
Directeur du Master de Géographie-Aménagement
UMR LAVUE