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1 Rugby La défense & Les contre-attaques CRESPY Sébastien, Agrégé EPS & BEES Rugby, Collège Les Trois Vallées, LA VOULTE/RHONE, 2009

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Rugby

La défense & Les contre-attaques

CRESPY Sébastien, Agrégé EPS & BEES Rugby, Collège Les Trois Vallées, LA VOULTE/RHONE, 2009

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LA DEFENSELES RIDEAUX DEFENSIFS OU « BARRAGES A TROIS

COURANTS »

R1

R2R3

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Le premier rideau défensif (R1) ou « rideau direct »*:

C’est un barrage « immédiat » où il y a le plus dedéfenseurs compte tenu de sa proximité avec la ligned’affrontement. Ce rideau a une densité forte et serépartit sur la largeur du terrain. Cette défense estfaite de courses directes sur des vis à vis, elle estprédéterminée ou ciblée par avance (défense enmiroir). La défense est sur l’homme, et la direction decourse est la profondeur du terrain.

Mais selon la différence numérique entre ladéfense et l’attaque, la direction de course peutprendre un peu de largeur pour combler les manques.Mais les directions peuvent être aussi rentrantes afinde couper les extérieurs (annihiler le JDC) et àobliger les attaquants à transformer leur JDC par unJDP.* Deleplace René, Rugby de mouvement, rugby total, Paris, Ed. Revue Education physique et Sport, 1979.

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Le deuxième rideau défensif (R2) ou « rideau transversal proche » :

C’est un barrage très mobile mais qui est moinsdense que R1. Il a pour but de stopper par des coursesen travers tout franchissement de R1, et aussi derécupérer toute tentative de jeu au pied court dansl’axe profond (coups de pieds par dessus, rasants). Ilest souvent constitué de 2 à 4 joueurs placés enretrait du rideau direct, la troisième ligne et le 9 sontsouvent sollicités pour réaliser des défenses surl’homme et sur la balle. La direction de la course esttransversale, en diagonale en direction de son propreen-but.

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Le troisième rideau défensif (R3) ou « rideau transversal profond » :

C’est un rideau très profond, en retraitlointain par rapport au rideau transversal proche.Les joueurs doivent plaquer le porteur de balle(car ces quelques défenseurs constituent ledernier rempart) ou récupérer le ballon suite à uncoup de pied offensif long. Les joueurs les plusimpliqués sont l’arrière et les deux ailiers maisaussi le 8 qui peut couvrir une partie du terrain à lasuite d’actions collectives de son équipe(couverture suite à une attaque ¾ avortée,couverture de l‘arrière suite à un Up and Under du15, remplacement d’un ailier suite à unesollicitation de ce dernier sur une aile opposée…).

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Rugby,

Pierre Villepreux,

Fabrice Brochard,

Michel Jeandroz,

Vigot, 2007

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« La contre-attaque représente un état d'esprit collectif qui s'inspire de l'envie de jouer »*

Définitions de la contre-attaque :

• Le jeu de contre-attaque est « une organisation collectivepréalablement défensive qui attaque, qui joue dans l'attaqueadverse pour favoriser une récupération du ballonimmédiatement exploitable en occasion de marque et pourrendre impossible ou improbable le repli défensif adverse »**.

• «On peut considérer que toute action où le ballon changesubitement de camp est une contre-attaque »*.

* JOUBERT Jean-Claude, Rugby, la contre-attaque, Revue EPS n°144, 1977, p.53-56.

** COSTANTINI Alain & PETRYNKA Laurent, Traitement didactique du jeu de contre-attaque, Revue EPS n°306, 2004, p11-17

Les contre-attaques

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La contre-attaque est une action offensiveimmédiate de la défense suite à une attaque avortée(pression défensive, maladresse). Cette contre-attaque fait suite à une récupération de la possessionde la balle dans le champ de jeu.

La contre-attaque a des formes d'exploitationdifférentes selon le contexte du match, selon lalocalisation spatiale de la récupération du ballon parrapport à la ligne d'avantage et par rapport à soncamp. L'aboutissement d'une contre-attaque estdépendant de la zone de récupération.

Une contre-attaque dans ses propres vingt-deuxmètres sur le rideau trois ne sera pas opportune sil'équipe mène de deux points et qu'il reste une minuteà jouer.

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Les conditions favorables à une contre-attaque

• «Plus une équipe récupère le ballon au-delà(loin en avant) de celle-ci, plus elle se crée lesconditions favorables pour continuerd'imposer la pression, et plus elle met sonadversaire en danger »*.

• La pertinence de la contre-attaque vadépendre on l’a vu de la zone de récupérationdu ballon mais aussi du rapport de force lorsde cette récupération (numérique, poste,position).

* CONQUET Pierre, Les fondamentaux du rugbymoderne, 1994, p419-424.

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Contre-attaque de type 1

Celle qui se construit à partir (spatialement) du premierrideau défensif. La récupération du ballon peut se faire parinterception (idéal), par récupération sur plaquage ou blocage,sur phase statique (touche, mêlée..).

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Interception

C'est la situation idéale, car en une fraction de seconde onse retrouve de la position de défenseur à celle d'attaquant. Laligne d'avantage est alors franchie, et la majorité de l'équipeprécédemment en attaque, se trouve en poursuite défensive.

1. Le porteur de balle va accélérer pour mettre la défense enpoursuite, sa trajectoire doit être la plus directe possible versl'en-but. Les partenaires vont essayer d'être au soutien de partet d'autre (intérieur et extérieur).

2. Si la distance à parcourir est grande alors il devra prendre desinformations sur son soutien proche ou lointain, sur le retour desdéfenseurs. Il devra peut-être user du jeu au pied pour assurerla finition du mouvement, avoir des trajectoires en diagonalepour s'éloigner d'un retour d'un ailier rapide, ralentir pour fixerun défenseur en poursuite (fixer-donner, feinter la passe etfiler à l'essai) et donner le ballon à un soutien, mettre le troubledans la défense à rebours avec des trajectoires croisées.

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Récupération avec plaquage

Le ou les défenseurs doivent essayer desortir au plus vite le ballon afin de redonnerdu mouvement et de la vitesse au ballon (dansle même sens ou le sens inverse au ballon). Leou les joueurs qui ont participé à larécupération devront donner à un partenairelancé (pré-action, vitesse, direction). Les rôlesde plaqueur, récupérateur et pivot sontsollicités dans ce type de contre-attaque.

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Contre-attaque de type 2

Ces contre-attaques font suite à unerécupération de ballon botté rasant, lobantpar dessus, soit par un plaquage en R2 suite àune inefficacité du R1. Le joueur qui récupèrele ballon peut remonter très vite au niveau despartenaires du premier rideau afin des'assurer un soutien, ou faire joueur-pivot enessayant de transmettre à un coéquipier lancé(ailiers, arrière, demi de mêlée), ou constituerun maul afin de laisser du temps à sescoéquipiers de revenir.

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Contre-attaque de type 3:

C'est celle qui découle de la récupération du ballon (surcoup de pied adverse dans la plupart des cas) par le troisièmerideau défensif (le plus souvent l'arrière et les ailiers). Il fautnoter qu’actuellement l'ailier grand côté à tendance à se mettredans le rideau 1, seul l'ailier petit côté et l'arrière assurent lacouverture profonde.

L'organisation pour une contre-attaque de type 3 demandede fixer les adversaires en remontant très vite à la main leballon dans la direction d'où il a été botté. Pendant que leréceptionneur remonte très vite le ballon vers cette zone, sespartenaires placés en profondeur (ailiers) et ceux qui se sontrepliés, font des appels de balle suivant des trajectoirescroisées et différentes, afin de perturber la mise en place dusecond rideau défensif. Les autres partenaires en replis sereplacent du côté opposé à sa course de fixation.

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Les contre-attaques de troisième type nécessitent*:

de la lucidité de la part du porteur de balle car il doitanalyser rapidement le comportement défensifadverse pour savoir quelle attitude adopter,de la rapidité de course et d'intervention despartenaires se portant en soutien du contre-attaquant,des trajectoires de courses suffisamment explicitespar rapport au contre-attaquant de façon à luiproposer des solutions de jeu, mais aussi des leurrespar rapport aux défenseurs.

* BIDAL Jean, Rugby Tactique, Lancements d'attaques et enchaînements de jeu, Ed. Amphora, 2001, p121-138.