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Thème – S’INFORMER : UN REGARD CRITIQUE SUR LES SOURCES ET MODES DE COMMUNICATION (24 h – 6 semaines)

Axe 1 : les grandes révolutions techniques de l’information Axe 2 : liberté ou contrôle de l’information Objet de travail conclusif : l’information à l’heure d’Internet ………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

Plan du cours Problématiques Jalons Notions/concepts

Repères Méthodes et capacités

travaillées

Introduction Comment s’informe-t-on aujourd’hui ?

- Des médias et des supports de communication qui n’ont jamais été aussi nombreux et divers - Des pratiques d’information différenciées selon les individus, les groupes sociaux et les territoires.

Médias Information Communication Fracture numérique

Pour l’ensemble du thème : - Prendre des notes - Mémoriser les connaissances

I. La presse écrite : vers une démocratisation de l’information ? I.1. L’information imprimée : de l’imprimerie à la presse à grand tirage I.2. L’information dépendante de l’opinion ?

Comment les évolutions techniques ont-elles permis la démocratisation de l’information et contribué à forger l’opinion ?

- L’information imprimée : de la diffusion de l’imprimerie à la presse à grand tirage -L’information dépendante de l’opinion ? L’affaire Dreyfus et la presse.

Dater les grandes évolutions de la presse écrite Des titres de presse. Affaire Dreyfus Presse d’opinion Presse d’information Démocratisation Censure Massification

Exploiter des documents : - Extraire des

informations - Les classer. - Les mettre en relation.

II. Radio et télévision : l’entrée dans l’ère des masses médias II.2. La révolution par le son et l’image II.2. L’information contrôlée ?

La puissance du son et de l’image garantit-elle la diversité et la liberté de l’information ?

- L’information par le son et par l’image : radio et télévision au XX° s - L’information entre le marché et l’Etat : histoire de l’agence Havas et de l’AFP. - Information et propagande en temps de guerre : les médias et la guerre du Vietnam

Dater les grandes évolutions techniques du son et de l’image. Guerre du Vietnam Média de masse Agence de presse Propagande

Effectuer une recherche. Réaliser une présentation Analyser des photographies

III. La révolution Internet : liberté ou menace ? III.1. L’information mondialisée et individualisée III.2. Internet : entre nouvelles opportunités démocratiques et risques

En quoi le développement des nouvelles technologies crée-t-il un nouveau rapport à l’information ?

- L’information mondialisée et individualisée : naissance et extension du réseau Internet -Vers une information fragmentée et horizontale -Témoignages et lanceurs d’alerte -Les théories du complot : comment trouvent-elles une nouvelle jeunesse sur Internet ?

Dater les grandes évolutions de l’Internet Fragmentation / horizontalité de l’information Blog Réseaux sociaux Cybercensure Complotisme Lanceur d’alerte Fake news / Fact checking

Se préparer et s’entraîner à l’oral.

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I. Radio et télévision : l’entrée dans l’ère des masses médias Introduction : une révolution technologique par le son et l’image → en quoi cela modifie-t-il la relation au public ? au politique ? En quoi créent-ils de nouveaux enjeux ?

Problématique : La puissance du son et de l’image garantit-elle la diversité et la liberté de l’information ?

II.1. Au XX°s : la révolution du son et de l’image Activité : voir ici le corrigé réalisé en classe.

II.2. L’information contrôlée ? 7 heures

Introduction : Les progrès et révolutions techniques ont permis la diffusion de l’information à grande échelle = entrée dans l’ère des médias de masses, ce qui peut nous inciter à croire que démocratisation et ère de l’information vont de pair. Or, l’accès à l’information est une chose, la qualité et la fiabilité de l’information en est une autre. De nombreux acteurs en ont saisi l’enjeu et veulent en contrôler les contenus (Etats, pouvoir économique, groupes de pression…) Problématiser : Les médias sont-ils libres ?

a. D’où vient l’information ?

• L’information entre le marché et l’Etat : de l’agence Havas à l’AFP Activité des élèves : réaliser une présentation à partir de ressources (CDI, Internet). Il est impossible pour un média d’être au courant de tout ce qui se passe dans le monde. C’est pour remédier à ce problème que sont nées les AGENCES DE PRESSE. Ce sont des organismes qui vendent aux médias de l’information. La 1ère agence de presse est née en France en 1835 : Havas, devenue l’AFP.

Ressources : - Manuel Nathan, pages 314-315 - Une notice des professeurs de l’Académie d’Orléans-Tours : https://www.ac-orleans-

tours.fr/fileadmin/user_upload/hg/Lycee/Lyc%C3%A9e-NouveauxProgrammes-2019/Spe-HGGSP/th4-s-informer/agence-havas.pdf

- Site de l’AFP : https://www.afp.com/fr - Exposition de la BNF : http://expositions.bnf.fr/afp/index2.htm en particulier la Rubrique « Arrêt sur… »

- Articles de la revue L’Histoire o Et monsieur Havas inventa l’agence de presse, N°84, décembre 1985 o L'Agence France-Presse est libérée, Jean-Noël Jeanneney, N° 365, juin 2011 o L’AFP n’est plus à vendre, Cyrille Louis, N°242, avril 2000.

- "Le monde en direct. De Charles-Louis Havas à l'AFP" - Editions La Découverte - Xavier Baron – - Pour les dépêches :

o Le travail de la dépêche : http://www.cfjm.ch/wp-content/uploads/2016/02/Giovannini_Le_travail_de_la_de%CC%81pe%CC%82che_29.01.16.pdf

o Comment rédiger une dépêche ? https://www.bbc.co.uk/academy/fr/articles/art20140331145438833

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Eléments de corrigé : - Charles-Louis Havas (1783-1858) : le fondateur

Au cours de ses études, il apprend l’anglais et l’allemand. Sous le 1er Empire, il se lance dans les affaires pour ravitailler les armées impériales (depuis

Nantes puis le Portugal). Il prend alors conscience de la nécessité d’une circulation rapide de l’information pour être le 1er sur un marché.

En 1811, il devient copropriétaire de la Gazette de France, l’un des seuls journaux autorisés à paraître. Mais avec la chute de Napoléon, il est ruiné et vivote durant de longues années.

Il se lance dans un nouveau métier : traducteur d’articles de presse de journaux étrangers (de l’anglais et de l’allemand, son épouse se charge des articles en espagnol et en portugais).

En août 1832, il ouvre un vrai bureau d’information qui prend en 1835 le nom d’Agence Havas dont la devise est « Rapidement renseigné, renseigne rapidement ». Le bulletin porte le titre de Correspondance Havas. - L’efficacité de l’agence Havas puis de l’AFP grâce aux progrès techniques → accélération de la

diffusion de l’information o Les bureaux sont installés dans un lieu stratégique : en face de l’Hôtel des Postes du Louvre

= point d’arrivée de la Malle poste qui va partout en France → Il peut récupérer facilement les journaux étrangers

= au plus près du quartier des journaux, du palais de la Bourse… o 1840 : utilisation de pigeons-voyageurs ! o 1845 : autorisé par le gvt à utiliser le télégraphe électrique qui suit les lignes de chemin de

fer. Ainsi, ses infos arrivent avant les journaux dans les départements équipés. L’information arrive vite, d’où le terme « dépêches ». Elle peut être diffusée dans le monde entier à partir de 1866 avec le 1er câble transatlantique. C’est en morse.

o 1877 : L’Agence utilise désormais le téléphone. o 1880 : transmission par radio (radiotélégraphie). La grande nouveauté est le téléscripteur

qui permet la transcription en clair (cad pas en morse mais alphabet classique). o 1944 : utilisation du bélinographe qui permet de transmettre les images par liaison

téléphonique et radio. o 1952 : le Télex qui permet l’envoi d’informations et de mettre en relation les téléscripteurs. o 1971 : utilisation du satellite. o 1976 : informatisation de l’AFP o 1986 : utilisation du Minitel o 1988 : utilisation d’une mallette de transmission par satellite sur le terrain (40 kg). Le Dixel

remplace le bélinographe et peut transmettre photos et films. o 1995 : 1er site web o 2008 : appli mobile AFP puis un compte Facebook et un compte Twitter

Chaque innovation a permis d’accélérer la diffusion de l’information, d’améliorer l’efficacité (son, image, vidéo) et d’étendre la diffusion de l’échelle locale au monde. = course de vitesse et course au scoop ! Grâce à cela, l’AFP reste l’une des plus grandes agences de la planète. - L’Agence est-elle indépendante ?

o L’agence est-elle liée au pouvoir politique ? A l’époque de Charles Havas, la Correspondance d’Havas est achetée (cher) par les décideurs :

ministres, préfets, ambassadeurs, mais aussi banquiers, hommes d’affaire… Havas entretient des liens étroits avec le gvt qui le charge de sa correspondance ministérielle (ce

qui lui permet d’accéder au réseau télégraphique !).

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Il est sévèrement critiqué par Honoré de Balzac en 1840 (dans la Revue parisienne) : accusé de monopole (il a racheté les concurrents), de générer une uniformisation de l’information (une voix officielle sous la Monarchie de Juillet ?) = déjà une relation peu ambiguë avec le pouvoir. - Pendant la Grande guerre, la censure est déplacée dans le quartier des journaux et de Havas qui

ne publie que les communiqués officiels du gvt. - 1924 : le MAE (Ministère des Affaires étrangères) finance l’agence Havas pour qu’elle maintienne

ses bureaux aux USA et en implantent en Am. Latine + mise à dispo d’un fonctionnaire pour s’implanter au Canada. Puis Havas reçoit 800 000 F pour qu’elle maintienne ses bureaux à l’étranger et lutte contre la propagande anti-française en Asie !

- 1929 avec la baisse des recettes publicitaires, le MAE finance la branche informations de l’Agence. →Critiques de la gauche (Léon Blum en particulier) : « l’oligarchie financière » qui contrôle la presse ! Le Front Pop. voulait interdire la publicité pour les agences de presse, mais échec. Rupture avec la WWII : - 1940-1944 : sous le régime de Vichy, l’agence ne garde que la branche publicité. →Avec P. Laval, Havas devient l’Office Français d’Information (OFI) en 1940 = information totalement contrôlée. →Naissance à Londres d’une Agence française indépendante (AFI) qui rejoint le gvt d’Alger en 1944 et prend le nom d’Agence France Presse (AFP). S’installe à Paris en août 1944. - 1944 : Naissance de l’AFP avec un nouveau statut = établissement public qui doit fournir des

informations au gvt. Directeur général nommé par le gvt et le montant des services est fixé par la loi de finances. => liens très étroits avec le pouvoir.

- 1957 : l’AFP devient indépendante de l’Etat = tournant avec la présidence de Jean Marin (une des grandes voix de la France libre avec l’émission les Français parlent aux français) qui veut affirmer la pleine indépendance de l’AFP. = directeur nommé par un conseil d’administration composé en majorité des directeurs des grands quotidiens.

o L’information est-elle dépendante de l’argent ?

- 1857 : Havas s’associe avec la Société Générale des Annonces qui a le monopole de la publicité dans 6 journaux. = ils procurent aux journaux des recettes publicitaires qui leur permettent de payer leur abonnement, au passage Havas prélève une commission.

→L’information est liée à la publicité ! Problème d’éthique - 1879 : affaire familiale au départ, l’agence devient une société anonyme au capital de 8.5 M de

francs. Elle gère les dépêches et leur diffusion mais aussi l’exploitation de la publicité dans tous les organes de presse = monopole et emprise sur toute la presse. →Problème de la diversité de l’information grâce au contrôle par le poids économique de Havas.

- Avec le statut de 1957, AFP se heurte à des difficultés financières Désengagement de l’Etat → pertes financières. Donc, l’Etat finance de multiples abonnements (50 % du budget de l’Agence) donc, agence dépendante des deniers publics.

- Le réseau des agences dans le monde et le fonctionnement de l’AFP o Un réseau d’Agences dans le monde - Naissance des grandes agences du monde sur le modèle de Havas : En 1848, Havas accueille

deux émigrés allemands : Bernhard Wolff et Paul Julius Reuter. Le premier crée le Wolff’s Bureau en 1849 à Berlin et le second, l’agence Reuter en 1851 à Londres. => mise en place d’une « grande alliance » pour un « partage du monde », dans le domaine de l’information, à partir de 1859 : c’est une forme de cartel pour écarter toute nouvelle concurrence, mais aussi parce que les frais de transmission sont très élevés.

26 agences vont progressivement en faire partie et couvrir toute l’Europe.

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En 1875, l’Associated Press de New York entre dans l’alliance (pose d’un câble sous-marin entre Terre-Neuve et l’Irlande en 1866 et entre le Brésil et l’Angleterre en 1874)

- Aujourd’hui 4 grandes agences de presse généralistes qui ont le monopole de l’info : NY (AP : Associated Press), Londres (Reuters privée), Paris (AFP) et Berlin (DPA) qui décident ce qu’est l’information et peut être publié. + une multitude d’agence nationale ou d’agences spécialisées.

o Le fonctionnement de l’AFP S’appuyer ici sur les données du site internet AFP : présence dans le monde, nombre de

journalistes, le circuit de l’info, l’éthique de l’agence. https://www.afp.com/fr/lagence/le-circuit-de-linfo

Pour l’ensemble de l’étude, toujours se poser la question : qui édite l’information ? Sous quel statut ? Avec quelle éthique journalistique ? Conclusion - Mise en perspective sur le II.2.a

Havas a inauguré un modèle qui est un peu en bout de course aujourd’hui (statut public). Se pose la question : qui est propriétaire de l’information ? Et s’il y a propriété, est-elle fiable ? Mais : - si elle est de statut privé : est-elle indépendante (voir concentration des groupes de presse dans le

I.) - Si elle est publique : est-elle indépendante des gouvernants ? Solution : journalistes indépendants ? La sphère internet ? Mais quelles garanties ? D’où la nécessité d’éduquer, de former à l’approche de l’information. Finalement, l’information appartient-elle à qui que ce soit ? Qui est légitime pour la créer et la diffuser ?

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b. Information et propagande en temps de guerre : la guerre du Vietnam

Activité des élèves Vir le corrigé en suivant le lien : http://histgeo-pour-le-lycee.over-blog.com/2019/09/1ere-hgspg-information-et-propagande-dans-la-guerre-du-vietnam.html Puis Mise en perspective : diapo 35 = guide chronologique pour les différents conflits évoqués Fiche de lecture de l’article : Quelle place pour les médias en temps de guerre ? Arnaud Mercier, International Review of the Red Cross, N° 860, décembre 2005, adapté d’un article « Guerres et médias : permanences et mutations » paru dans Raisons politiques, N°13, février 2004.. https://www.icrc.org/fr/doc/assets/files/other/irrc_860_mercier_fre.pdf Présence ancienne des médias en temps de guerre. Dès le XIX°, des journaux d’opinion envoient des « journalistes de guerre » (Cf. Michel Strogoff de Jules Verne, courant les plaines de Russie en compagnie de journalistes européens). Les reporters aux armées avec la WWI, 1ère guerre filmée et avec un service photographique. Voir bataille de la Somme en 1916, film anglais qui a eu plus de 20 M. de spectateurs la même année ! Se poser la question de la manière dont les médias sont engagés en temps de guerre : soit comme cible, soit comme auxiliaires. Le recours à la force implique de faire la guerre aux médias, mais la guerre se fait aussi grâce aux médias (propagande directe ou en maîtrisant ses représentations).

1. Guerre aux médias ou grâce aux médias. Premiers correspondants de guerre dès le XIX° s (Guerre de Crimée, Guerre de Sécession…) →Etats imposent rapidement une censure. On le voit pendant la WWII : la presse sert à relayer le discours de propagande. C’est toujours le cas dans de nombreux pays (Tchétchénie : journalistes interdits, intimidation). →Détruire la presse ennemie : ex journal libre Oslobodjendje bombardé par les Serbes, armes électromagnétiques pour brouiller les ondes (Belgrade, Bagdad en 2003)… tirs meurtrier des USA le 8 avril 2003 contre l’hôtel Palestine à Bagdad où résidaient la plupart des journalistes indépendants en Irak (volontaire pour intimider des journalistes qui osaient critiquer leur intervention ?) Les Etats utilisent les supports de communication mais utilisent aussi la presse d’information pour servir leurs intérêts = propagande ou « bourrage de crâne ». →avant pour mobiliser, Ex Radio-télévision des Mille-Collines (RTLM) pendant la guerre civile au Rwanda a mené une campagne d’incitation systématique à la haine raciale avant, a guidé l’action des criminels pendant le génocide des Tutsis puis communique sur les résultats obtenus. Ex, rapport de Tadeusz Mazowiecki à l’ONU de 1992 où il signale le rôle négatif des médias dans l’ex-Yougoslavie : informations mensongères, attiser la haine à l’aide de préjugés racistes, mention seule des crimes commis par le camp adverse, propagande qu’il existe une conspiration internationale contre les Serbes… →Pendant : manipulation, intoxication Ex : Goebbels en 1941 qui veut cacher les préparatifs de Barbarossa et laisse publier un article dans le Volkischer Beobachter pour faire croire à la l’objectif anglais. Fait retirer le journal pour faire croire à une panique d’un secret dévoilé. Ex : Intervention de l’OTAN au Kosovo sans mandat de l’ONU en 1999 en s’appuyant sur les images de colonnes de réfugiés = convaincre l’opinion.

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→Après : Justifier et souvent on cède au réflexe patriotique : Ex : Servilité des journalistes russes, soumis à d’importantes pressions, pour relayer le triomphe des opérations de « lutte contre le terrorisme » en Tchétchénie. Ex : Fox News en 2003 assimile toute critique de l’intervention US à une trahison, et même un soutien à Ben Laden. Vise ainsi CNN qui a critiqué le Patriot Act. « Il vaut mieux être perçu comme un petit soldatd e Bush que comme un porte-parole d’Al Qaida », Irena Briganti à Fox New !

2. Presse libre ou journaliste d’appareil ? Chaque conflit apporte des innovations dans le domaine des médias : - WWI : mobilisation de la Nation à l’aide d’une presse censurée et aux ordres - WWII : radio et cinéma pour une propagande de masse - Guerre du Vietnam : vidéo mobile et de plus en plus de journalistes sur le terrain - Guerre du Golfe en 1991 : apparition de la chaine d’info mondiale en continu CNN (née en 1980),

relaie la guerre en direct (et presqu’aux commandes pour le spectateur grâce aux images fournies directement par l’armée) ! Lourdes conséquences sur la perception par l’opinion.

. La manipulation des images, mises en scènes, recadrage, esthétiser une réalité Ex : Film « C’était si beau à Terezin, le Führer donne une ville aux Juifs » tourné en 1944 pour montrer un camp idéal, faire taire les rumeurs de l’extermination, défendre un régime affaible. Ex. Depuis le Vietnam, les médias évitent de montrer les morts : prouver que la guerre fait peu d e victimes. Cas durant la guerre du Golfe où l’on montre des cibles touchées au mètre près, là où il ne doit y avoir personnes, ou encore seulement les caracasses de milliers de véhicules calcinés le long de la route Bagdad-Koweit. Les victimes civiles sont appelées « dommages collatéraux ». On donne ici une image de « Guerre propre », dans une logique de désincarnation voulue par le Pentagone. En 2003, il est interdit de filmer le retour des cercueils de soldats américains au pays.

. L’impact des nouvelles technologies Les journalistes veulent aller le plus vite possible →d’où aussi les évolutions technologiques (satellite) sur le terrain. Mais cela entraîne un souci de recul, de mise à distance, on ne prend pas le temps de recouper les infos. → perte de qualité de l’info. = L’image à tout prix, y compris si ‘l’on a rien à dire, donc on n’a plus la vision globale du conflit et de ses enjeux.

. L’impact de la globalisation Montée du pluralisme dans l’offre. Le spectateur peut immédiatement consulter une autre version. L’adversaire communique directement, on a des blogs de soldats… Ainsi, inutile de mettre en scène ou d’insister sur la propagande. D’où l’armée américaine qui pratique « les journalistes embarqués » pour une mise en spectacle !

. De la censure de l’Etat à l’autocensure Dans les démocraties, la censure est devenue inacceptable → oblige les armées à ruser et d’en appeler à l’esprit de responsabilité des journalistes. Au Vietnam, armée prise à ce piège.

= Les journalistes devaient obtenir une accréditation et ont accepté les règles fixées par l’armée. La majorité de leurs articles est basée sur les communiqués et conférences de presse de l’armée, qui leur fournit aussi la logistique de diffusion. Mais, peu intéressés au départ par le sort des Vietnamiens, ils ont privilégié les reportages sur les GI’s, les boys avec des images chocs montrant ainsi l’absurdité de la guerre avec retournement de l’opinion. →Interdiction pour des conflits postérieurs d’accréditer des journalistes. Mais vives critiques →Changement de stratégie avec la Guerre du Golfe = système de Pools qui rassemblait des journalistes en groupes restreints pour un accès ponctuel au front avec mission de diffuser à leurs confrères →

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guerre désincarnée, images de l’armée avec caméras automatiques embarquées, accompagné d’un discours sur les frappes chirurgicales, donc peu nocives. →Nouveau dispositif en 2003 : les journalistes embarqués à qui l’on permet de diffuser en direct. = Ainsi, pas de commentaires, aucun recul, aucune analyse plateau. = Des journalistes qui partagent la vie des militaires au quotidien → empathie, sorte de syndrome de Stockholm → fascination, patriotisme, autocensure. Donc une stratégie brillante « plus la relation que nous avons avec un journaliste est bonne, plus la chance qu’il retienne et diffuse nos images est grande ». On travaille sur la « reputation war » ! Conclusion : Les armées occidentales ont prouvé leur capacité à s’adapter au jeu médiatique : encadrer le travail journalistique sans l’interdire. Désormais, les doctrines de la guerre intègrent les médias comme éléments de la guerre → plans de communication. La guerre peut alors devenir un spectacle dont l’armée maîtrise le contenu. Cela oblige le journaliste à d’adapter aussi : distinguer les faits des enjeux stratégiques de la communication, montrer qu’ils ne sont pas dupes de la com’ militaire…

c. Le rapport entre médias et pouvoir Pb : Politique et médias = renforcement de la démocratie ou instrumentalisation ?

Activité : écoute active

• Entrer chez les citoyens Quelques exemples au choix :

- Doc. 3, page 294 : Roosevelt parle aux foyers américains diapo 36 Président des US de 1933 à 1944. Utilise la radio à 30 reprises durant 13 à 44 minutes. On peut entendre un extrait sur https://www.whitehousehistory.org/the-fireside-chats-roosevelts-radio-talks = Causeries au coin du feu » = Fireside chats. Comme si Roosevelt était dans votre salon. Il y explique sa/ses politique(e) : le New Deal, puis l’entrée en Guerre (« a day of infamy » pour Pearl Harbor), le Victory program, les opérations de débarquement…

- Le récepteur du peuple (Volksempfänger) du national-socialisme diapo 37 Voulu par Goebbels pour que chaque foyer ait un accès direct à la propagande nazie : « Je tiens la radio pour l’instrument le plus moderne et le plus important qui soit pour influencer les masse ». Ici, la radio donne corps à la dimension charismatique de l’idéologie et permet de pallier l’incapacité de se rendre aux rassemblements de masse. 1934 : Goebbels place la radio jusqu’alors privée, sous sa tutelle. Les programmes : endoctriner et séduire = « Imprégner jusqu’à la moelle le peuple de nos principes, marteler et polir les esprits jusqu’à ce qu’ils nous soient entièrement acquis » puis pendant la guerre, agir contre la propagande ennemie, que l’on peut écouter… à la radio ! Efficacité difficile à mesurer (peu de sources).

De Gaulle fait le lien entre les deux médias radio et télévision : diapo 38 - De Gaulle est d’abord et l’homme de l’Appel du 18 juin 1940 sur les ondes de la BBC, appel peu entendu dont on ne dispose d’aucun enregistrement (réitéré plus tard) et donc curieusement, on retient davantage la photo au micro (message associé à l’image !). Vichy le méprise et le surnomme le « Général micro » ! → La Seconde Guerre mondiale = véritable guerre des ondes entre Radio Londres et Radio Vichy. De Gaulle y délivre 67 messages.

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Doc. 2, page 296 : De Gaulle au Journal télévisé voir vidéo INA diapo 39 https://www.ina.fr/video/CAF88024203 (c’est long… Ne montrer qu’un extrait). A son retour au pouvoir en 1958, De Gaulle utilise tout de suite la télévision. Le maintien du monopole d’Etat sur la radio-télévision lui donne la mainmise sur un outil de communication qui devient un relais de la parole présidentielle. Il comprend l’importance de la télévision, alors en plein essor. On peut lire l’extrait de ses mémoires :

« Mais c’est au peuple lui-même, et non seulement à ses cadres, que je veux être lié par les yeux et les oreilles. Il faut que les Français me voient et m’entendent, que je les entende et les voie. La télévision et les voyages publics m’en donnent la possibilité. Pendant la guerre, j’avais tiré beaucoup de la radio. Ce que je pouvais dire et répandre de cette façon avait certainement compté dans le resserrement de l’unité nationale contre l’ennemi. […] Or, voici que la combinaison du micro et de l’écran s’offre à moi au moment même où l’innovation commence son foudroyant développement. Pour être présent partout, c’est là soudain un moyen sans égal. À condition toutefois que je réussisse dans mes apparitions. Pour moi, le risque n’est pas le premier, ni le seul, mais il est grand. Si, depuis les temps héroïques, je m’étais toujours contraint, quand je discourais en public, à le faire sans consulter de notes, au contraire, parlant dans un studio, mon habitude était de lire un texte. Mais, à présent, les téléspectateurs regardent de Gaulle sur l’écran en l’entendant sur les ondes. Pour être fidèle à mon personnage, il me faut m’adresser à eux comme si c’était les yeux dans les yeux, sans papier et sans lunettes. […] Pour ce septuagénaire, assis seul derrière une table sous d’implacables lumières, il s’agit qu’il paraisse assez animé et spontané pour saisir et retenir l’attention, sans se commettre en gestes excessifs et en mimiques déplacées »

Extrait de : Charles de GAULLE, « Mémoire d'espoir, Le Renouveau », Tome 1, Paris, Plon, 1970 Source : http://www.charles-de-gaulle.org/lhomme/dossiers-thematiques/de-gaulle-medias/ De Gaulle est ainsi l’homme de la télévision naissante, personnage central dont les conférences de presse et les interventions transmises en direct sont suivies par des millions de Français, notamment en période de crise nationale (janvier 1960, avril 1961). Placé en ballotage au premier tour de l’élection présidentielle de 1965, il adopte une nouvelle formule, plus proche et intime à travers ses conversations avec le journaliste Michel Droit. La télévision a joué un rôle évident dans l’évolution présidentialiste des institutions. Bibliographie : https://www.cairn.info/la-television-sous-de-gaulle--9782804148782.htm La télévision sous de Gaulle - Le contrôle gouvernemental de l’information (1958/1969), Aude Vassallo, Coll. Médias-Recherches, De Boeck Supérieur, 2005.

En résumé : Très rapidement, les hommes au pouvoir se sont emparés des nouveaux médias, radio dans les années 30, puis télévision à partir des années 50-60. La présence au sein du foyer permet un lien direct avec l’auditeur ou le téléspectateur, un rapport personnalisé et intime. Ces émissions sont souvent très suivies et les lendemains, on teste le pouls de l’opinion par des sondages…

• L’élection : débats télévisés durant les campagnes électorales Doc. 1 et 3, page 298-299 : Nixon/Kennedy en 1960 et texte sur les enjeux diapo 40 Activité : Question 1 du manuel pour faire réfléchir les élèves - Comment la télévision a-t-elle amené les candidats à réfléchir à de nouvelles stratégies de

communication ? - Quelles sont les incidences de ces débats télévisés sur le choix des électeurs ?

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En 1960, Nixon, alors vice-président des US (Eisenhower), expérimenté, est persuadé de battre Kennedy sur le fond, sur l’argumentaire politique. Pense que son expérience seule peut convaincre. Kennedy, jeune sénateur démocrate invente un nouveau style en politique : affiche sa famille, utilise des conseillers en com, ici il se maquille… Utilisation des plans rapprochés (et plans de coupe de l’adversaire) C’est la forme qui l’emporte ! = véritable show, spectacle, se montrer performant… Les codes = mise en scène, décor, suspense avant le débat réglé (temps de parole), apparence du candidat, public derrière lui ou elle, petites phrases, place de la caméra (pas de plans de coupe !). Elargir à l’exemple français avec les « petites phrases » : diapos 41-44 Recontextualiser : l’élection au SU du Pdt de la République (réforme de 1962) change la relation du Pdt aux citoyens. Recherche d’une relation directe + personnalisation totale de l’élection qui devient le RV des Français : « la rencontre d’un homme et d’un peuple » !!!! →Importance du débat au 2nd tour, véritable exercice de communication. Voir au choix : - Giscard / Mitterrand, en 1974 : https://www.dailymotion.com/video/x5h9dun sur le « monopole

du cœur » - Giscard / Mitterrand, en 1981 : https://www.youtube.com/watch?v=DGl36SSX3D4 = « l’homme

du passif » - Mitterrand/Chirac en 1988 : après deux années de cohabitation très conflictuelle. Sur les fonctions/ candidat : https://www.ina.fr/video/I04261065 Sur l’affaire Gordji : https://www.dailymotion.com/video/x1vzfa Mitterrand conteste que Chirac aient eu l’information de l’implication de Wahid Gordji (traducteur à l’ambassade d’Iran) dans l’attentat de la rue de Rennes (17/09/86). Les tractations avec l’Iran ont débouché sur une prise d’otages au Liban. Bon sujet complexe, on risque de s’y enliser ! - Pas de débat Chirac / Le Pen en 2002 - Sarkozy/Hollande en 2012 : « Moi Président… » = anaphore - Macron/Le Pen en 2017 : ne jouez pas à l’élève et au professeur ! Moi ou madame Merkel, l’UOIF

= cacophonie totale : https://www.francetvinfo.fr/elections/presidentielle/videos-presidentielle-huit-sequences-qu-il-ne-fallait-pas-rater-pendant-le-debat-macron-le-pen-sur-france-2-et-tf1_2174056.html

- Et le craquage totale : https://www.programme-tv.net/news/evenement/election-presidentielle-2017/115721-marine-le-pen-craque-en-plein-debat-et-enflamme-les-reseaux-sociaux-video/

On retrouve l’intégralité d’une émission consacrée aux duels présidentiels sur : https://www.youtube.com/watch?v=OZi18oAjH9o On peut évoquer le rôle des émissions satiriques : Bebête show, Guignols qui avaient fini par rendre Chirac sympa. diapo 45 Voir le slogan « Mangez des pommes » : https://www.ina.fr/video/CAB95023638 En réalité, les études modèrent cet impact auprès surtout d’un public jeune qui sait tout à fait différencier réalité et satire, dérision, exagération Voir article : https://www.cairn.info/revue-francaise-de-science-politique-2005-4-page-691.htm, Les « Guignols de l'Info » et la socialisation politique des jeunes, Vincent Tournier, in Revue française de science politique 2005/4 (Vol. 55)

• La contestation : l’exemple de mai 1968 Affiche des Beaux-Arts, Marianne bâillonnée diapo 46 Photo de la grève de l’ORTF diapo 46 Doc. 4, page 295 : Le rôle des médias dans la crise de mai 1968 à illustrer avec doc audio diapo 47

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Contexte général : Si la presse garde une grande liberté, depuis 1945, radio et télévision en France ont été nationalisées et sont gérées par la RTF (Radiodiffusion Télévision Française), qui devient en 1964 l’ORTF (O = Office). Seules les radios périphériques gardent un ton plus libre (RTL, Europe 1 et RMC). L’ORTF est géré par le Ministère de l’information qui dicte le journal de 20 h. De Gaulle les utilise largement. L’opposition n’a pas la parole. Contexte de mai 1968 : d'abord une crise étudiante (du 3 au 13 mai : révolte de Nanterre, occupation de la Sorbonne : pb de places, d'enseignement, de droits, de mixité des dortoirs ... ), devient une crise sociale ( à partir du 13 mai : Grève des ouvriers ; revendications : amélioration des conditions de travail et des salaires ), puis crise politique durant le mois de juin : « disparition » de De Gaulle, Mitterrand se déclare candidat à l’élection présidentielle, et dissolution de l'assemblée nationale. Dans ce contexte, les médias radio et télévision ont eu un rôle particulier : - D’abord malgré eux, ils sont critiqués : voir Marianne bâillonnée.

→Traduit la situation de l’audio-visuel français depuis la guerre, sous contrôle du Ministère de

l’Information. = mise sous tutelle de l’ORTF = une seule voix, l’officielle. La télévision, rejoint le mouvement après censure d’une séquence « Panorama » sur le mouvement étudiant. Le vendredi 24 mai, à 20 heures, la radio et la télévision assurent la diffusion de la première allocution du Général qui fait l’objet de vives critiques. Le 25 mai, refus de la direction de l’ORTF de diffuser les réactions de personnalités politiques et syndicales aux propos du chef de l'État → grève des journalistes de la télé, visible ici. Une grève spectaculaire = opération Jéricho en juin : les personnels manifestent dans une ronde silencieuse autour de la Maison de la Radio. Veulent une télé au service des Français et de ce qu’ils sont, et non au service du pouvoir ! = l’abrogation de la loi sur l’ORTF, l’autonomie vis-à-vis du pouvoir, un statut des personnels. Souligner ici la situation particulière de ces journalistes à la fois critiqués par l’opinion pour leur docilité et révoltés contre cette situation. Catégories qui ont subi une grave épuration par la suite : 1/3 des journalistes sanctionnés ! + renforcement de la tutelle du pouvoir

- D’autres comme les radios périphériques, accompagnent le mouvement de mai 68 : Europe 1 a des voitures sur le terrain, avec reportages en direct qui ont amplifié l’aspect dramatique et l’intensité du mouvement (mais aussi permis au pouvoir de suivre tout ce qui se passe !).

= Traduit une aspiration à la liberté d’expression qui passe aussi par les médias.

Idée pour l’an prochain sur le II.2.c : on peut faire un travail uniquement sur De Gaulle et les médias : de la radio à la télévision = l’appel du 18 juin puis l’utilisation de la télé dans les crises mai 58 et mai 68.

Conclure sur le II. 2 : la liberté de l’information. Un sujet qui soulève de nombreuses questions car la liberté de l’information dépend : - Du rapport entre médias et pouvoir politique ou économique - De l’éthique du journaliste, de son indépendance (donc nécessité de donner un statut et de

protéger la profession). - De la relation à l’opinion.

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II. La révolution Internet : liberté ou menace ? 4 heures

En quoi L’information est-elle mondialisée et individualisée ?

1. Naissance et extension du réseau internet

https://education.francetv.fr/matiere/education-au-numerique/cinquieme/video/creation-d-

internet-de-la-premiere-connexion-au-reseau-mondial

ou

https://www.youtube.com/watch?v=GTP4vDelF_g diapo 48

• 1. Internet : un réseau qui connecte tous les réseaux, d’abord d’ordinateurs puis d’objets connectés, entre eux.

Au départ c’est un projet militaire et universitaire, qui devient ensuite civil et grand public. Comment échanger plus rapidement de l’information ?

1957 : lancement du 1er engin dans l’espace Spoutnik. Les USA prennent conscience de leur retard

technologique.

Naissance en 1969 d’Arpanet en pleine guerre froide (lancement du projet en 1966, le premier réseau

à transfert de packets (segmentation des données) développé aux États-Unis par la DARPA

1er message envoyé par l’université de Los Angeles : un seul mot « login », mais seules les deux 1ères

lettres passent.

1971 : 1er logiciel pour envoyer des mails. Invention de l’@.

1972 : Arpanet compte 23 ordinateurs.

1983 naissance d’Internet année où Arpanet est passé au protocole TCP/IP (1974 protocole de communication commun : tcp/ip l’IP est un système d’adressage des sites (correspondance entre adresse d’un site et son adresse en chiffres), le tcp est un système fiable d’envoi des informations par paquets qui prennent différents chemins avant de se regrouper (avec un renvoi en cas de problème).

diapo 49 - Un réseau également physique fait de câbles et de relais/routeurs qui parcourent la planète.

Les câbles sont sous-marins : ils relient les principales puissances , A terre, des stations d'atterrissages

accueillent les points de départs et d'arrivées de ces câbles. En Europe, les principaux sites sont installés

en Grande- Bretagne, mais aussi dans l'ouest de la France (à la pointe de Penmarch’) pour les liaisons

transatlantiques, ainsi qu'à Marseille pour les liaisons avec l’Afrique ou l’Asie. L’espionnage de ces

câbles et notamment des nœuds d’atterrissage est un enjeu stratégique

diapo 50-51 - La pose de ces infrastructures fait appel à d'immenses bateaux spécialisés qui déroulent

ces câbles et les entretiennent au quotidien. Une filiale d’Alcatel figure d'ailleurs parmi les spécialistes

mondiaux de la pose de câbles sous-marins, d’où, au passage l’importance de conserver cette activité

en France.

Bref internet c’est de tubes pour faire passer des informations à la vitesse de la lumière en respectant un protocole de communication unique.

• 2. Le web donne un contenu et un sens à internet. 1990 : Disparition d‘Arpanet, remplacé par Internet * 1991 : le WWW = consulter des pages hébergées sur des serveurs à l’aide de navigateurs. Les pages sont connectées par des hyperliens. → Un nouveau langage = html → Protocole : http → Format : URL

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Début des années 1990 : premiers navigateurs grand public (Netscape en 1994). Les moteurs de recherche permettent de trouver facilement une information sur le web.

1998 : Un moteur de recherche révolutionne la recherche = Google diapo 52

*Du web au web 2.0. - Le web : des pages créées dont on peut lire le contenu. - Le web 2.0 : des pages générées par des logiciels avec lesquels on peut interagir et où on peut publier facilement du contenu : la naissance des réseaux sociaux = évolution du web vers l’interactivité. S’appuie sur l’intelligence collective.

• 3. Les supports : De l’ordinateur au smartphone. - Un accès par ordinateur de bureau puis par ordinateur portable : les ordinateurs personnels

arrivent dans les foyers à partir des années 80 (1000 ordinateurs connectés en 1984), mais à grande échelle seulement dans les années 90 (1989 : 100 000 ordis connectés). 1992 : 1 000 000 ordis connectés 1996 : 36 M 1er ordi portable en 1983 (mais 11 kg !). Jusqu’aux tablettes tactiles….

- La véritable révolution est la téléphonie mobile (techno maîtrisée dès les années 40). Le 1er mobile en version grand public est commercialisé par Motorola en 1983 aux US. Démocratisation dans les années 90.

- Révolution du smartphone (qui ne sert pas qu’à téléphoner !) : le 1er est l’IBM Simon en 1992, suivi par Nokia, LG, Samsung, BlackBerry). 2005, Google rachète le système de navigation Android. 2007 : la révolution tactile avec l’I-Phone ! Suivi par Samsung, Sony L’info tout le temps, sur soi → un nouveau rapport à l’information.

Conclure : encore une fois, les révolutions technologiques étendent l’accès à l’information et font évoluer le rapport à l’information.

2. Horizontalité et fragmentation de l’information Activité élèves

Comment internet a entrainé une diversification de sources et introduit une rupture dans la

transmission des informations ?

doc 2 p278 – Les sources d’information des Français

doc 4 p 333 -L’information sur smartphone

doc 1 p310 Hachette – Photo d’un journaliste dans une manif gilets jaunes

• L’information est aujourd’hui fragmentée du fait de la X des sources et de la diversité des

moyens de diffusion (cf. le graphique utilisé lors de l’introduction)

→ journaux, radios, télévision (qui ont vu le nb de chaines exploser) ont développé des sites officiels,

des applications afin d’améliorer leur visibilité.

→Dans les années 2000 : dvpt des Pure Players (ou « tout en ligne »)= médias qui développent leur

activité uniquement sur internet. Se financent par la pub (Rue89, Slate, HuffPost) ou par abonnement

(Arrêt sur Images, Mediapart) ou les deux (Atlantico).

D’autre part des entreprises comme Google, Facebook, Yahoo se sont lancées dans la diffusion

d’informations.

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Enfin la 3G, 4G et bientôt la 5G favorisent le dvpt des Smartphones, tablettes , l’accès à

l’information s’est accéléré , est direct ; On a une abondance de vidéos , de photographies, de

commentaires…

• Le numérique change aussi la nature de la transmission au lieu d’une transmission verticale

du media vers le public, l’information se partage via les réseaux sociaux entre internautes

- Donc, transmission verticale = l’individu est un récepteur seulement.

- Avec les nx technologiques l’individu peut transmettre, partager mais aussi être un émetteur (blog

de citoyen, les youtubers) transmission horizontale. Chacun peut être à la fois récepteur et

émetteur de l’info.

Activité des élèves

Internet une opportunité ou une menace ?

A partir des documents complétez un tableau sur les chances et limites (on peut diviser la classe en 2

doc 1 p 332 – Internet et la fragmentation de l’information

doc 5 p333 – Horizontalité et fiabilité de l’information

doc 5 p 257 Belin ,

biographie de Julian Assange p338 ,

Capture d’écran sur #MeToo p 339,

doc 2 p334 - doc 1 p340, doc 3 p342

Chance, opportunités Limites

- accès plus rapide et direct

- plus gd autonomie des citoyens

- possibilité accrues de vérification

- espace d’expression (permet de contester,

dénoncer) mvt MeToo

- diffusion plus facile d’informations cachées

(lanceurs d’alerte )

- le risque d’enfermement (algorithmes

produisent des contenus auxquels nous

adhérons déjà)

- le manque de recul, d’analyse, gd place à

l’émotion, l’affect.

- fake news individus ou états diffusent de

fausses informations , pour les contrer fact

checking ex les décodeurs du Monde), loi en

France

- Remise en cause des paroles des experts, tous

les avis se valent

- théories du complot

- Moyen pour les Etats de contrôler les

individus (Chine par ex. avec « Baidu »)

- Cybercriminalité – cyberpirates et

cyberterrorisme.

Travail sur : Les lanceurs d’alerte

Définition Individu ou groupe d’individus se servant d’internet pour révéler des comportements illicites ou dangereux pouvant constituer une menace pour l’homme, l’économie, la sté, l’environnement, la démocratie, ils se servent d’internet pour ainsi interpeller l’opinion. Exemples

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Julian Assange, informaticien australien, fondateur de Wikileaks (ONG, 2006), publication des docs relatifs aux agissements de l’armée américaine en Irak et en Afghanistan. Veut lutter contre l’asymétrie de l’information entre Etats et citoyens. Edward Snowden, informaticien américain. il révèle un système d’espionnage organisé par les Etats-

Unis = captation de métadonnées des appels téléphoniques, système d’écoutes sur Internet.

Inculpé en 2013. A obtenu le droit d’asile en Russie jusqu’en 2020. Droit refusé par la France.

Risques : perte d’emploi, poursuivi par la justice, emprisonnement. Les Etats-Unis ont retenu dix-huit chefs d'inculpation contre Julian Assange et le cumul des

peines encourues pour toutes ces accusations se monte à quelque 175 ans de prison. Réfugié pendant près de sept ans à l'ambassade d'Equateur à Londres où il bénéficiait de l'asile politique, Julian Assange en a été extrait le 11 avril par la police britannique avec l'aval de ce pays sud-américain ; il est actuellement dans une prison de haute sécurité Conclure : ici à la fois opportunité et menace. Renforcement des libertés, mais également attaque des libertés. On revient toujours au même constat : d’où part l’information ? Est-ce une information ? (et quand est-ce qu’une info en est une ?).

3. Conspirationnisme et théories complotistes

Vidéo : https://vimeo.com/166931978 - Révélation - La véritable identité des chats →Les mécanismes de la vidéo :

- Musique inquiétante et obsédante – voix grave - Photos choc - Chiffres pour démontrer l’ampleur du phénomène - Titres et commentaires accrocheurs pour sous-entendre l’idée du complot, on nous cache

quelque chose ! (+ hommage aux victimes) - Contexte qui s’appuie sur l’actualité ou un fait réel - Puis idée du complot scientifique, services secrets, intérêts économiques… - Appui sur des sources qui font preuve de vérités scientifiques, témoignages (sortis du contexte) - Preuves cachées - Pour être crédible : glisser des vérités au milieu du faux - Illustrer par des symboles, des signes - Monter en intensité - Puis recoller aux images du départ : la boucle est bouclée….

• Définition : Une Théorie du complot, c'est quoi ?

« Internet a totalement bouleversé notre accès à la connaissance et à l’information.

Des thèses qui, autrefois, étaient considérées comme fumeuses ou malveillantes ont considérablement

élargi leur audience et prolifèrent désormais en toute impunité en dépit de leur fausseté ou de leur

caractère xénophobe, parfois antisémite.

La vision conspirationniste du monde, la « mentalité complotiste » en général, la conviction que des

puissances occultes tirent secrètement les ficelles de la politique, de l’économie ou des médias,

manipulant l’opinion publique et tramant de sombres complots contre le bien public gagne du terrain

dans des proportions que chacun s’accorde aujourd’hui à juger préoccupantes. »

Source : https://www.conspiracywatch.info/a-propos-de-conspiracy-watch

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Une théorie du complot (on parle aussi de conspirationnisme ou de complotisme) est :

- Un récit pseudo-scientifique, interprétant des faits réels comme étant le résultat de l’action

d’un groupe caché - voire de forces occultes), qui agirait secrètement et illégalement pour

modifier le cours des événements en sa faveur, et au détriment de l’intérêt public.

- Incapable de faire la démonstration rigoureuse de ce qu’elle avance, la théorie du complot

accuse ceux qui la remettent en cause d’être les complices de ce groupe caché.

- Elle contribue à semer la confusion, la désinformation, et la haine contre les individus ou

groupes d’individus qu’elle stigmatise.

https://www.gouvernement.fr/on-te-manipule

Rechercher les mécanismes des théories du complot : voir diapo

• Les théories du complot les plus fréquentes : - Les Illuminati : « société de pensée » allemande des illuminés de Bavière dissoute en 1785, qui aurait perduré dans la clandestinité pour établir un plan secret de domination du monde. La dénomination est donc restée pour désigner des conspirateurs issus de groupes comme les francs-maçons, les sionistes, la CIA, etc.), souvent dans la haute finance. Leur symbole que l’on trouve sur le sbillets de 1 $ (pyramide dont le sommet est éclairé par l’œil de la conscience !) - Le protocole des Sages de Sion : ouvrage paru en Russie en 1903 et 1905, 1909 en Allemagne, 1920 en France et au RU, puis aux USA (par Henri Ford !). = compte-rendu d’une vingtaine de réunions secrètes des dirigeants d’une société secrète juive qui aurait mis au point un plan diabolique de contrôle du monde s’appuyant sur le noyautage de la police par les francs-maçons et par le contrôle de la finance internationale. En réalité, le texte est le plagiat d’un texte de Maurice Joly, hostile à Napoléon III (1864) et un faux fabriqué par la police tsariste pour justifier la politique antisémite.

- Le Grand remplacement : thèse d’extrême-droite raciste et xénophobe. Prétend qu’il existe un complot pour remplacer la population européenne par une population d’Afrique noire ou maghrébine. Théorie partagée par les identitaires, suprémacistes blancs… → attentats de Christchurch en mars 2019 contre deux mosquées en Nelle-Zélande).

- Les attentats de 2001, ceux de Charlie hebdo et ceux du 13 novembre 2015 : portées souvent par le 9/11 Truth Movement, ils s’appuient sur les erreurs et contradictions des dirigeants et des journalistes. Pensent que le gvt Bush aurait été au courant mais aurait laissé faire, voire aurait lui-même organisé les attentats pour mener une politique extérieure offensive au Moyen Orient et faire réélire Bush. De toutes façons, ces tours construites pour résister à tout auraient-elles pu s’effondrer si vite ? Il y avait forcément des explosifs placés là pour accélérer le processus !!! On retrouve le même scepticisme en France pour la vague d’attentats.

- Le virus du Sida : théorie véhiculée par plusieurs groupes (anciens soldats, Nation of Islam,…). Pensent que les USA ont créé le virus du sida en laboratoire pour éliminer les homosexuels, ou encore les afro-américains, voire la population noire au cours de campagnes de vaccination en Afrique (et même pour certains directement par l’OMS !).

D’autres remettent en cause le lien entre le virus et la maladie et pensent qu’elle peut être guérie

par un régime spécifique (version du ministre sud-africain de la Santé ) - Les Reptiliens : selon les adeptes, ils peupleraient environ 50 % de la planète, se nourrissant

d’être humains d’où leur longévité (Elvis Presley et M. Jackson ne sont pas morts). Ils viennent du centre de la Terre ou au contraire de l’espace. Ils se déguisent en êtres humains pour diriger le monde : les Bush, famille Clinton, Obama, la reine d’Angleterre, Sarkozy, Macron… 4% de la population US y croit.

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- Apollo sur la Lune : l’homme n’a pas marché sur la Lune car aucune étoile n’est visible sur les photos, pas de trace d’alunissage, le drapeau américain flotte alors qu’il n’y a pas de vent sur la lune.

- Assassinat de Kennedy à Dallas le 22/11/63 : la sécurité était réduite, comme par hasard l’assassin Lee Oswald a lui-même été assassiné, des preuves matérielles auraient disparu. Ainsi, il aurait été assassiné par la CIA en raison de son manque de soutien à l’agence après l’échec à Cuba.

- Les chemtrails : = trainées blanches laissées par les avions dans le ciel. Seraient composées de produits chimiques répandues par les gouvernements dans le ciel pour réguler la population, ou modifier le temps, ou causer des maladies…

- Les Terreplatistes : 9 % des Français y croiraient ! Et d’une manière générale, remise en cause des médias traditionnels. Voir exemples de parodies : https://theoriesducomplot.be/#Iti5.cap3

• Analyse : Résultat de l’enquête IFOP de janvier 2018 commandée par la fondation Jean Jaurès

et le site Conspiracy wtatch

Complotisme = désormais un phénomène de grande ampleur : voir les chiffres.

1/5 Français n’est pas du tout perméable aux idées complotistes.

Les complotistes « endurcis » (croyant à plus de 5 théories) = ¼ de la population.

Les jeunes sont plus perméables, de même que l’électorat des extrêmes de l’échiquier politique.

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Ce qui est inquiétant c’est la défiance vis-à-vis des experts (voir ce qui se passe à Rouen) et de la

défiance vis-à-vis des institutions, de la classe politique.

Donc, des symptômes d’une crise de la démocratie due sans doute à de véritables complots (oui il y en

a de vrais), au lobbyisme qui peut apparaître comme étant un versant caché des affaires, aux nombreux

scandales étouffés puis révélés → crise de confiance = défiance, tous pourris etc.

• Comment lutter ?

Il existe des sites spécialisés : Les Décodeurs du Monde qui font du Fact checking, Conspiracy Watch.

Grande perplexité sur l’efficacité de ces outils qui sont consultés par les convaincus. On retrouve ici la

problématique de l’entre-soi.

Donc = éduquer aux médias…

En conclusion sur cette partie : Internet = une véritable révolution, grande liberté et grande démocratisation : entrée dans la société de la connaissance et de la communication, abolition des frontières et des distances = l’info en temps réel avec diversification des sources. Chacun est libre de s’informer où il le souhaite et peut lui-même diffuser de l’information. Cependant, véritable danger : chacun son métier et l’individu ne respecte pas l’éthique du journalisme, diffusion de fakes news, théories du complots, apparition d’une cybercriminalité qui constituent de véritables menaces pour la démocratie. Nécessité d’éduquer aux médias et d’éduquer tout court ! Nécessité de l’exemplarité de la vie politique (financement, mode de vie, sincérité) Evolution du métier de journaliste