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Séance : « Paris embellie, Paris agrandie, Paris assainie » (Haussmann) Problématique : En quoi cette citation résume-t-elle les changements opérés à Paris pendant le second Empire ? Pour compléter ce dossier, utilisez internet et tous les documents mis à votre disposition. Rédigez vos réponses, que vous ferez apparaître en bleu. Introduction a. Qui est au pouvoir lors des travaux d’Haussmann ? Quelles sont ses dates de règne ? Quel type de pouvoir est alors mis en place ? b. Quel est le poste attribué à Haussmann ? Quand commencent les travaux d’Haussmann et combien de temps durent-ils ? I/ Paris agrandie 1) Agrandissement topographique a. Observez ce tableau. Que constatez-vous de 1801 à 1856 ? Dates de recensement Estimations 1801 550 000 hab. 1856 1 174 000 hab. 1860 1 696 000 hab. et annexion des communes périphériques 1921 2 900 000 hab.

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Séance : « Paris embellie, Paris agrandie, Paris assainie » (Haussmann)

Problématique : En quoi cette citation résume-t-elle les changements opérés à Paris pendant

le second Empire ?

Pour compléter ce dossier, utilisez internet et tous les documents mis à votre disposition.

Rédigez vos réponses, que vous ferez apparaître en bleu.

Introduction

a. Qui est au pouvoir lors des travaux d’Haussmann ? Quelles sont ses dates de règne ? Quel

type de pouvoir est alors mis en place ?

b. Quel est le poste attribué à Haussmann ? Quand commencent les travaux d’Haussmann et

combien de temps durent-ils ?

I/ Paris agrandie

1) Agrandissement topographique

a. Observez ce tableau. Que constatez-vous de 1801 à 1856 ?

Dates de recensement Estimations

1801 550 000 hab.

1856 1 174 000 hab.

1860 1 696 000 hab. et annexion des communes

périphériques

1921 2 900 000 hab.

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b. Que s’est-il passé en 1859-1860 ? Donnez deux exemples précis de communes.

c. Trouvez une ancienne commune qui a donné son nom à une station du métro 2.

d. Quelles différences constatez-vous entre l’ancienne rue Censier et la nouvelle rue

Censier ?

Rue Censier (Charles Marville et de Gilles Leimdorfer – lefigaro.fr)

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e. En quoi ce tableau met-il en valeur l’avenue de l’Opéra ? Justifiez votre réponse.

Camille Pissarro, L’Avenue de l’Opéra, soleil,

matinée d’hiver en 1898 à Paris

f. Lisez le texte suivant et observez le dessin de Guiaud.

En septembre, l'architecte, craignant de ne pas être prêt, se décida à faire travailler la nuit.

De puissantes lampes électriques furent établies, et le branle ne cessa plus : des équipes se

succédaient, les marteaux n'arrêtaient pas, les machines sifflaient continuellement, la

clameur toujours aussi haute semblait soulever et semer le plâtre. Alors, les Baudu,

exaspérés, durent même renoncer à fermer les yeux ; ils étaient secoués dans leur alcôve, les

bruits se changeaient en cauchemars, dès que la fatigue les engourdissait. Puis, s'ils se

levaient pieds nus, pour calmer leur fièvre, et s'ils venaient soulever un rideau, ils restaient

effrayés devant la vision du Bonheur des Dames flambant au fond des ténèbres, comme une

forge colossale, où se forgeait leur ruine. Au milieu des murs, à moitié construits, troués de

baies vides, les lampes électriques jetaient de larges rayons bleus, d'une intensité

aveuglante. Deux heures du matin sonnaient, puis trois heures, puis quatre heures. Et, dans le

sommeil pénible du quartier, le chantier agrandi par cette clarté lunaire, devenu colossal et

fantastique, grouillait d'ombres noires, d'ouvriers retentissants, dont les profils

gesticulaient, sur la blancheur crue des murailles neuves.

Zola, Au bonheur des dames, chapitre 8

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Percement de la Butte-des-Moulins, G. Guiaud, 1877 (http://expositions.bnf.fr/zola/grand/013.htm)

Quels sont les points communs entre ces deux œuvres ?

Quel aspect majeur des travaux Zola met-il en valeur dans cette description ? Surlignez le

champ lexical correspondant.

Comment les travaux sont-ils perçus par le narrateur ?

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2) Les gares parisiennes

Monet, La gare Saint-Lazare, 1877

Pendant un instant, Roubaud s'intéressa, comparant, songeant à sa gare du Havre.

Chaque fois qu'il venait de la sorte passer un jour à Paris, et qu'il descendait chez la mère

Victoire, le métier le reprenait. Sous la marquise des grandes lignes, l'arrivée d'un train de

Mantes avait animé les quais ; et il suivit des yeux la machine de manœuvre, une petite

machine-tender, aux trois roues basses et couplées, qui commençait le débranchement du

train, alerte besogneuse, emmenant, refoulant les wagons sur les voies de remisage.

Une autre machine, puissante celle-là, une machine d'express, aux deux grandes roues

dévorantes, stationnait seule, lâchait par sa cheminée une grosse fumée noire, montant droit,

très lente dans l'air calme. Mais toute son attention fut prise par le train de trois heures

vingt-cinq, à destination de Caen, empli déjà de ses voyageurs, et qui attendait sa machine. Il

n'apercevait pas celle-ci, arrêtée au-delà du pont de l'Europe ; il l'entendait seulement

demander la voie, à légers coups de sifflet pressés, en personne que l'impatience gagne. Un

ordre fut crié, elle répondit par un coup bref qu'elle avait compris. Puis, avant la mise en

marche, il y eut un silence, les purgeurs furent ouverts, la vapeur siffla au ras du sol, en un

jet assourdissant. Et il vit alors déborder du pont cette blancheur qui foisonnait,

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tourbillonnante comme un duvet de neige, envolée à travers les charpentes de fer. Tout un

coin de l'espace en était blanchi, tandis que les fumées accrues de l'autre machine

élargissaient leur voile noir. Derrière, s'étouffaient des sons prolongés de trompe, des cris

de commandement, des secousses de plaques tournantes. Une déchirure se produisit, il

distingua, au fond, un train de Versailles et un train d'Auteuil, l'un montant, l'autre

descendant, qui se croisaient.

Emile Zola, La Bête humaine, chapitre 1, 1890

a. Surlignez les éléments présents dans le texte que vous retrouvez dans le tableau de

Monet.

b. De quelle révolution sont-ils les indices ?

c. Quand la gare Saint-Lazare a-t-elle été construite ? Donnez deux noms d’autres grandes

gares parisiennes (voir plan ci-dessus) ?

d. Selon vous, pourquoi la construction des grandes gares parisiennes a-t-elle été

nécessaire ?

3) Les grands magasins

Quels grands magasins sont construits à cette période ? Duquel s’inspire Zola et pour quel

roman ?

II/ Paris assainie

1) Immeubles haussmanniens

a. Cherchez une photographie d’un immeuble haussmannien et dites ce qui vous semble les

caractériser. Indiquez la source de votre photographie (google image n’est pas une source).

b. D’après la caricature ci-dessous, qui semble vivre dans les différents étages de cet

immeuble ?

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2) Voirie

Quels différents aménagements ont été mis en place dans les rues pour les assainir ?

3) Parcs

Première photographie : Charles Marville

a. En quoi la première photographie est-elle impressionnante ?

b. Citez deux autres parcs parisiens construits sous Haussmann.

c. A votre avis, quels sont les avantages de ces parcs et les raisons de leur construction ?

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III/ Paris embellie

1) Paris by night !

Charles Marville (années 1860)

Camille Pissarro, Boulevard Montmartre, effet de nuit, 1897

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a. Imaginez que vous vous promenez la nuit dans une vieille rue de Paris, avant les travaux,

dans une des rues photographiées par Marville. Quelles seraient vos impressions ?

b. Puis imaginez que vous vous promenez la nuit sur le boulevard Montmartre peint ci-dessus.

Qu’est-ce qui a changé ? Que propose le nouveau Paris ?

2) Les délices de Paris

Ils se plaisaient à ce coin charmant du nouveau Paris, à cette nature aimable et propre,

à ces pelouses pareilles à des pans de velours, coupées de corbeilles, d'arbustes choisis, et

bordées de magnifiques roses blanches. Les voitures se croisaient là, aussi nombreuses que

sur un boulevard ; les promeneuses y traînaient leurs jupes, mollement, comme si elles

n'eussent pas quitté du pied les tapis de leurs salons. Et, à travers les feuillages, ils

critiquaient les toilettes, se montraient les attelages, goûtaient de véritables douceurs aux

couleurs tendres de ce grand jardin. Un bout de la grille dorée brillait entre deux arbres, une

file de canards passait sur le lac, le petit pont Renaissance blanchissait, tout neuf dans les

verdures, tandis qu'aux deux bords de la grande allée, sur des chaises jaunes, les mères

oubliaient en causant les petits garçons et les petites filles qui se regardaient d'un air joli,

avec des moues d'enfants précoces.

Les amants avaient l'amour du nouveau Paris. Ils couraient souvent la ville en voiture,

faisaient un détour, pour passer par certains boulevards qu'ils aimaient d'une tendresse

personnelle. Les maisons, hautes, à grandes portes sculptées, chargées de balcons, où

luisaient, en grandes lettres d'or, des noms, des enseignes, des raisons sociales, les

ravissaient. Pendant que le coupé filait, ils suivaient, d'un regard ami, les bandes grises des

trottoirs, larges, interminables, avec leurs bancs, leurs colonnes bariolées, leurs arbres

maigres. Cette trouée claire qui allait au bout de l'horizon, se rapetissant et s'ouvrant sur un

carré bleuâtre du vide, cette double rangée ininterrompue de grands magasins, où des commis

souriaient aux clientes, ces courants de foule piétinant et bourdonnant les emplissaient peu à

peu d'une satisfaction absolue et entière, d'une sensation de perfection dans la vie de la rue.

Ils aimaient jusqu'aux jets des lances d'arrosage, qui passaient comme une fumée blanche

devant leurs chevaux, s'étalaient, s'abattaient en pluie fine sous les roues du coupé,

brunissant le sol, soulevant un léger flot de poussière. Ils roulaient toujours, et il leur

semblait que la voiture roulait sur des tapis, le long de cette chaussée droite et sans fin,

qu'on avait faite uniquement pour leur éviter les ruelles noires.

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Chaque boulevard devenait un couloir de leur hôtel. Les gaietés du soleil riaient sur les

façades neuves, allumaient les vitres, battaient les tentes des boutiques et des cafés,

chauffaient l'asphalte sous les pas affairés de la foule. Et, quand ils rentraient, un peu

étourdis par le tohu-bohu éclatant de ces longs bazars, ils se plaisaient au parc Monceau,

comme à la plate-bande nécessaire de ce Paris nouveau, étalant son luxe aux premières

tiédeurs du printemps.

La Curée, Emile Zola, chapitre V

a. Quelle est l’impression donnée par cette description ?

b. Pour appuyer votre réponse, trouvez et nommez deux champs lexicaux. Vous surlignerez

ces champs lexicaux de deux couleurs différentes.

Enigmes : a. Quel est le boulevard haussmannien sur lequel il est interdit de planter des

arbres ? Pourquoi ?

b. Ce tableau est un de tableaux préférés de l’un de vos deux professeurs de français. Lequel

et pourquoi ?

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Gustave Caillebotte, Place de l’Europe par temps de pluie, 1877

Travail d’écriture : synthèse (à venir)