secteurminierrisquesesg final icmm
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Une tude
en partenariat avec
SECTEUR MINIER COTET RISQUES ESG
DE LINFLUENCE DESONG SURLACTIVIT ET LA RPUTATION
DESENTREPRISES MINIRES
Septembre
2011
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Novethic 2011
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Auteurs
Ccilia de Foucaucourt et Juliette Van Wassenhove(BeLinked)Thomas Lafarie et Anne-Catherine Husson-Traore(Novethic)
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IntroductIonLes grands groupes miniers gnrent un chiffre daffaires annuel colossal lchelle
plantaire (plus de 386 milliards deuros pour les 23 entreprises du panel de cette
tude). Ils extraient des matires premires dans de nombreux pays et sont, plus quedautres, confronts des enjeux Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance (ESG)
trs importants. Ils sont rgulirement mis en cause, au plan local et international, par
de nombreuses organisations qui dnoncent dgts environnementaux, captations
des richesses et manquements aux droits des populations locales. Ce contexte ne
compromet pas, au premier regard, les performances conomiques exceptionnelles
de ce secteur qui attire de nombreux investisseurs. Cette tude, focalise sur la
vingtaine de groupes miniers importants cots sur des marchs europens, a pour
objet dexaminer leur communication sur leur politique de Responsabilit Socitale
dEntreprise (RSE), les problmes ESG quils affrontent, leurs modes de collaboration
avec la socit civile, la gestion de leurs conits avec les ONG ainsi que le mode
opratoire des diverses organisations qui interpellent le secteur minier sur ses
responsabilits. Elle permet ainsi dalerter les investisseurs sur les risques ESG qui
peuvent peser sur les activits de ces entreprises moyen et long terme. Ils sont
dautant plus importants que leur incidence nancire peut tre non ngligeable.
Or la faible mdiatisation des groupes miniers, contribue rendre ces risques peu
lisibles pour les investisseurs. Et pourtant
Information insufsante
Lextraction de matires premires est souvent la source principale de revenus dans
des pays faible gouvernance, et les populations locales peuvent en payer le prix
fort sans forcment toucher les dividendes des richesses ainsi produites. La cotation
dentreprises minires fait entrer en lice, dans un univers dj complexe, les attentes
dactionnaires de toutes sortes. Elle les soumet, en thorie, des exigences de
transparence auxquelles elles sont loin de se conformer toutes. Or pour investir entoute connaissance de cause et long terme dans une entreprise, il faut tre mme
de pouvoir valuer les risques quelle court pour les mettre en balance avec les prots
quelle gnre. Ltude, ralise par Be-linked et Novethic, permet de montrer que
linformation fournie par ces entreprises nest pas la mesure des problmes et des
conits quelles doivent affronter et constitue en soi un risque.
Lintroduction en mai 2011 sur la bourse de Londres de Glencore, gant minier
domicili en Suisse, jusque-l relativement prserv des feux mdiatiques, symbolise
le paradoxe du secteur minier. Elle a permis lentreprise de lever 7 milliards deuros
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en trs peu de temps. Mais la socit, mise en cause au plan comptable, scal,
social et environnemental par de nombreuses ONG, est aujourdhui attaque pour
manquement aux principes directeurs de lOCDE et fait lobjet dune enqute de la
Banque europenne dinvestissement (BEI) ainsi que dune exclusion systmatique detous les portefeuilles de la fondation suisse Ethos. Elle peut donc apparatre comme
un titre risque pour des actionnaires de long terme, compte tenu de lopacit de sa
communication.
Pouvoir dinuence des ONG
Pour mieux comprendre comment les entreprises travaillent sur ces enjeux, il est
important danalyser non seulement leur communication mais aussi la nature des
relations quelles entretiennent avec leurs parties prenantes externes. Ltude
a permis dtablir une cartographie des organisations de la socit civile qui
interagissent avec le secteur minier. Ces organisations protiformes (groupements
communautaires, organisations non gouvernementales, syndicats, organisations
de populations autochtones, organisations caritatives, organismes confessionnels,
associations professionnelles et fondations prives) seront regroupes tout au long
de ltude sous le terme dONG.
De plus en plus vigilantes sur les impacts environnementaux et socitaux delextraction grce leur expertise technique, les ONG constituent une force de frappe
mdiatique qui peut au minimum nuire la rputation des entreprises. Leur action
coordonne peut aussi prsenter un risque oprationnel pour les entreprises minires,
qui peuvent voir leurs activits locales menaces. Sans oublier les ventuels risques
juridique et nancier gnrs par des procs intents aux entreprises pour leur
demander rparation de dommages dont le cot est estim en centaines de millions,
voire milliards, de dollars.
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PanelLtude analyse la communication de 23 entreprises minires cotes sur les marchs
europens (17 le sont la bourse de Londres et 6 la bourse de Paris). Ce panel
reprsente la diversit de lactivit extractive en termes dorigine des entreprises etde zones gographiques dimplantations ainsi que du type de minerais (industriels,
mtaux prcieux, terres rares, diamants).
sigessociAuxsiges
oprAtionnels
cA 2010(M)
prsenceinternAtionAle
AngloAmerican Londres Royaume Uni 23 228 19 pays
AngloGold Ashanti Johannesburg Afrique du Sud 3 889 10 pays
Antofagasta Londres Royaume-Uni et Chili 3 227 9 pays
ArcelorMittal Luxembourg Rotterdam 54 985 60 pays
Areva Paris France 9 104 43 pays
BHP Billiton Melbourne Royaume-Uni et Australie 37 194 25 pays
Boliden Stockholm Sude 4 093 7 pays
ENRC Londres Kazakhstan 4 652 20 pays
Eramet Paris France 3 576 8 pays
Evraz Luxembourg Russie 9 433 12 pays
Fresnillo Mexico City Mexique 993 1 pays
Glencore Jersey Zoug, Suisse 102 081 30 pays
Imerys Paris France 3 347 47 pays
Kazakhmys Londres Kazakhstan 3 417 1 pays
Lonmin Londres Afrique du Sud 1 126 5 pays
Norilsk Nickel Moscou Russie 5 947* 5 pays
Randgold Jersey Afrique 357 7 pays
Rio Tinto Londres Londres et Melbourne 39 855 40 pays
Severstal Russie Russie 9 560 9 pays
Rusal Jersey Russie 7 728 19 pays
Vale Rio de Janeiro Brsil 31 887 38 pays
Vedanta Londres Royaume-Uni et Inde 5 583 4 pays
Xstrata Zoug, Suisse Suisse 21 473 21 pays
* Chiffre daffaires 2009
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les enjeux et rIsquesdusecteurmInIermIsenexergueParles ong
Ltude recense des ONG particulirement actives sur les thmatiquesminires. Cet chantillon, reprsentatif sans tre exhaustif, permetde dresser un tableau des enjeux environnementaux, socitaux et
de gouvernance du secteur extractif tels que les ONG les dessinent,mais aussi, travers lanalyse des modes daction et des stratgiesde ces dernires, de qualier les risques que leur action fait peser surlactivit des entreprises minires. Cette analyse a t complte par unrecensement des relations que les entreprises du panel entretiennentavec les ONG. Le constat qui sen dgage est celui dune difcult desentreprises minires rpondre aux attaques des ONG, anticiperet grer les risques crs par ces structures, mais aussi quelquesexceptions prs, cooprer avec elles et utiliser leur expertise,
notamment dans le domaine socital.
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lesenjeuxenvIronnementaux
Les ONG qui rpertorient les impacts environnementaux sont souvent soit desorganisations ancrage local manant des communauts directement affectes par
limplantation dune mine, soit des ONG nationales ou internationales. Lexpertise
des permanents de ces organisations, qui se partagent entre assistance technique et
plaidoyer, est comparable celle des ingnieurs de lindustrie extractive, dont certains
sont parfois issus. De mme, les impacts recenss vont dune ampleur locale, aux
environs dun site dexploitation, lchelle mondiale.
Pollutions
Le traitement insufsant des rsidus de lextraction est la premire cause de pollution
mise en exergue par les ONG. Ces pollutions varient selon les types de mines et de
produits extraits. Les principaux types de pollution relevs sont ceux lis aux minerais
radioactifs, comme luranium ou le thorium, et la pollution au mercure et cyanure lie
lexploitation de lor et de largent. La plupart des processus extractifs produisent
galement des rsidus toxiques, notamment du fait de la prsence de mtaux lourds
ou dautres lments qui se dgradent peu (arsenic, plomb, chrome) ainsi que des
produits chimiques utiliss pour la sparation des minerais et de la gangue.
Pollution de lair
La pollution peut se faire par lair, directement (dispersion du radon, un gaz radioactif
provenant de la dsintgration de luranium, par exemple, ou de la poussire
de bauxite quand les mines sont ciel ouvert), ou indirectement lorsque le vent
disperse des particules arraches aux terrils ou que des panaches de vapeur deau
et de poussires toxiques se forment au-dessus des piscines de stockage des boues
dextraction.
Pollution de leau et des sols
La pollution de leau est lun des impacts les plus documents par les ONG, que ce
soit par inltration dans les nappes phratiques ou par rejet des eaux dexploitation
dans les cours deau. Ces deux types de pollution contaminent leur tour les sols
dans un primtre plus ou moins important autour des sites.
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Dpollution/dcontamination des sites miniers
Selon la rglementation et les contrles mis en place par les institutions du pays
dextraction et leur niveau dapplication par les entreprises, les niveaux de pollution
lis lactivit minire peuvent tre plus ou moins bien matriss. Il nen reste
pas moins un problme point du doigt par de nombreuses ONG, celui des sites
exploits et ferms avant la mise en uvre de telles rgulations, ou pour lesquels
la restauration des sites et le traitement des dchets navaient pas t provisionns.
Souvent document et dnonc par des organisations locales, alliant des associations
dhabitants, des mouvements cologistes et des organisations confessionnelles
locaux, ce point de xation se retrouve tant dans les pays en dveloppement que
dans les anciennes rpubliques sovitiques ou aux tats-Unis. Seuls les moyens et
la volont politique de traitement diffrent. Le Superfundamricain, cr en 1980,reste lun des exemples les plus notables de lgislation nationale permettant soit
dobliger les industries responsables nancer la dcontamination des sites les plus
dangereux pour lenvironnement et la sant (miniers et chimiques), soit lEtat de
se substituer aux entreprises insolvables (30% des cas).
Destruction de la biodiversit
Lexploitation minire peut potentiellement affecter la biodiversit tout au long
du cycle de vie dun projet. En raison de la demande croissante de mtaux et de
minerais et de lamenuisement des ressources dans les zones facilement accessibles,
lexploitation minire est de plus en plus souvent dveloppe dans des cosystmes
isols et riches en biodiversit, qui demeuraient jusqualors inexploits. Cette
situation touche particulirement les pays en dveloppement, qui ont encourag les
investissements directs de ltranger et accueilli de nombreuses entreprises minires
sur leurs territoires, au prix parfois dune dgradation des forts, des cours deau et
de la faune et de la ore que ceux-ci abritent.
Dforestation
Le dveloppement des activits minires est une des causes principales de la
dforestation, qui touche des rgions riches en forts et en biodiversit comme
lIndonsie. On peut notamment citer le dveloppement des activits de BHP
Billiton dans le cur de Borno , une rgion connue pour abriter de nombreuses
espces menaces, et particulirement des orangs-outans pour la dfense desquels
lentreprise se serait engage. Ce comportement a suscit la critique de nombreux
experts environnementaux et dONG, parmi lesquelles Mines and Communities et le
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WWF (de faon plus modre) qui accusent BHP Billiton davoir fait pression sur le
gouvernement pour que le statut daire protge de la rgion soit lev.
Atteintes la biodiversit terrestre et aquatique
De nombreuses espces de la faune sont fortement dpendantes de la vgtation.Toute activit qui dtruit les forts ou la vgtation prs des cours deau et des
marcages rduit ainsi la qualit et la quantit de lhabitat essentiel pour les espces
terrestres et aquatiques. Il est intressant de noter que cest dans ce domaine que
lon trouve le plus de collaborations entre ONG et entreprises minires. Rio Tinto et
BirdLife International se sont ainsi rcemment associes pour protger les habitats
des oiseaux dans certaines zones aux Etats-Unis et en Afrique. Autre exemple,
lUnion internationale pour la conservation de la nature (UICN) a sign en 2002 un
partenariat avec le Conseil international des mines et mtaux (ICMM), dans le cadreduquel lorganisation (largement considre comme une ONG) participe au dialogue
sur lextraction minire et la biodiversit. LUICN a par ailleurs mis en place un groupe
de travail intitul Extractive Industries and Biodiversity an de mettre en lien les
intrts des organisations de conservation et ceux du secteur minier.
Concurrence pour laccs leau
Leau est une ressource unique aux usages concurrents. Elle est particulirement
indispensable lindustrie minire, qui a besoin de quantits deau importantes pour
le traitement des minerais.
OCLA, Barrick Gold et leau des Andes
LObservatoire latino-amricain des conits environnementaux (OCLA) observe
depuis le milieu des annes 2000 le dploiement des oprations minires de Barrick
Gold dans la rgion de Pascua Lama (Chili et Argentine) concernant un gisement
dor (mais aussi dargent et de cuivre) important entour de cinq glaciers.
Lun des principaux problmes soulevs par lOCLA est celui de la concurrence
entre les activits pour la ressource en eau. La rgion, surtout agricole, est en
stress hydrique (demande en eau excdant les ressources disponibles), et 50 %
des rserves deau dpendent non pas des glaciers de surface mais des glaciers
de roche, situs en profondeur, pour lesquels le plan dexploitation ne semble
pas prvoir de dispositions particulires. OCLA rapporte que depuis 2009 leau
disponible pour lagriculture a diminu, voire quasiment disparu. Or les procds
dextraction envisags requerraient lusage de 370 litres deau par seconde unefois le site en activit
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lesenjeuxsocItaux
Comme pour les enjeux environnementaux, les ONG qui travaillent sur les enjeux
sociaux et socitaux sont soit trs locales, soit denvergure internationale, mais lies
aux ONG locales par des activits dappui et de renforcement des capacits. Les
impacts sociaux des projets miniers quelles tudient sont controverss et complexes.
Certes, lactivit minire peut potentiellement crer des richesses (cration demplois,de revenus, dinfrastructures, dveloppement conomique dune rgion pauvre ou
enclave), mais elles sont souvent ingalement partages. De nombreuses ONG
dnoncent notamment lappropriation des terres des communauts locales et leur
dplacement forc, les impacts sur la sant, la modication des rapports sociaux,
la destruction des moyens de subsistance et des modes de vie des populations, la
dsagrgation sociale, ainsi que les tensions et conits parfois violents lis lactivit
minire.
Emissions de gaz effet de serre
Beaucoup de projets miniers sont dvelopps dans les zones fortement boises des
rgions tropicales qui sont cruciales pour labsorption de CO2. Or, en plus de la pertedabsorption de CO2 lie la dforestation des sites dimplantation, lexploitation
minire et la transformation des minerais gurent parmi les activits les plus
mettrices de gaz effet de serre (GES).
Xstrata devant la justice australienne
Xstrata Coal Queensland souhaite ouvrir une mine australienne visant une production
annuelle de 30 millions de tonnes de charbon qui devraient, lors de leur utilisation,
reprsenter environ 0,15% des missions mondiales de GES. Friends of the Earth
Australia et dix leveurs propritaires de terrains situs proximit du projet ont
donc intent une action judiciaire en annulation. Pour la premire fois, largument
voqu est le changement climatique et limpact quaurait cette exploitation sur la
grande barrire de corail qui reoit chaque anne un million de visiteurs. La justice
australienne doit dire, dici quelques mois, si les impacts environnementaux et
conomiques sont sufsamment ngatifs pour annuler louverture de cette mine.
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Impacts sur la sant
Les substances dangereuses et la pollution de leau, de lair et des sols mentionnes
prcdemment peuvent, lorsquelles ne sont pas matrises, avoir des rpercussions
graves sur lenvironnement, mais aussi sur la sant des travailleurs et des communauts
situes proximit des sites dextraction.
Effets directs
Le travail dans les mines est dangereux, et les conditions de travail y sont souvent trs
difciles. Les risques daccidents du travail sont multiples : boulements, explosions,
inondations, incendies
Effets indirects
Les effets indirects de lexploitation minire incluent lincidence accrue de pathologies
chroniques et de maladies respiratoires (silicose, pneumoconiose) lies la poussire
ou la pollution de leau. Les villes minires improvises et les camps menacent
galement la disponibilit et la scurit alimentaire, augmentant le risque de
malnutrition.
Prostitution et propagation de maladies sexuellement transmissibles
Larrive en masse de main-duvre essentiellement masculine et clibataire
dans une rgion minire cre des conditions trs favorables pour la prostitution,
phnomne synonyme en gnral dune augmentation de la prvalence des maladies
sexuellement transmissibles. Cet enjeu commence tre pris en compte par les
entreprises minires, notamment en Afrique, o certaines dentre elles dveloppent
des programmes de prvention et de lutte contre le VIH/SIDA.
Impacts sur lagriculture
En dehors des possibles pollutions dj voques, le dmarrage dun projet minier
sur un territoire agricole prive la communaut de la possibilit de lutiliser pour la
culture ou le pturage du btail. Les compensations nancires, lorsquelles existent,
sufsent rarement, daprs les ONG, compenser la destruction des moyens de
subsistance et les postes de travail perdus dans lagriculture ou la pche.
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Atteintes aux droits humains et aux droits des travailleurs
Le secteur minier est rgulirement accus par les ONG denfreindre les droits
humains et, dans certains pays, les droits des travailleurs. LONG International Rivers
et la Confdration syndicale internationale en donnent une illustration rcente :
en octobre 2010, alors que des centaines de mineurs zambiens participaient une
marche de protestation en direction de la mine de charbon de Collum (dtenue et
dirige par des investisseurs chinois), deux contrematres chinois ont tir sur 13
mineurs zambiens. Si aucun tir na t fatal, la dcision des procureurs zambiens
dabandonner les charges contre les deux contrematres qui, ne parlant pas la
langue, nauraient pas compris les revendications des mineurs a t ressentie
comme un outrage par la population zambienne.
Alimentation des conits
Les ONG, et notamment World Rainforest Movement, soulignent le nombre croissant
de mercenaires, anciens soldats et ofciers de larme recruts dans les services de
scurit des entreprises minires la prsence accrue de ces professionnels de la
guerre participant au climat de violence et de tension.
Les conits lis aux diamants du sang (notamment au Liberia et en Sierra Leonependant la guerre civile, mais aussi en Rpublique dmocratique du Congo) illustrent
galement le rle que peut tenir lexploitation minire dans lalimentation de la
violence. Les logiques conomiques et politiques de tels conits peuvent devenir
difcilement matrisables pour les entreprises minires, do la remise en question
du processus de Kimberley (voir page 34) par lONG qui lavait initi, Global Witness.
Droits des peuples autochtones
La dcouverte de ressources minires dans les sous-sols de territoires habits par
des peuples autochtones peut entraner le dplacement et le dracinement de ces
populations, dans des conditions de consultation pralable et de ddommagement
dnonces comme rarement satisfaisantes par les ONG. Lexploitation minire
entrane galement le remplacement des conomies de subsistance spciques aux
peuples autochtones par une nouvelle conomie de march, qui peut conduire la
dtrioration ou la disparition des valeurs et des coutumes traditionnelles de ces
peuples.
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Si de plus en plus dentreprises minires se penchent sur la question des relations
avec les communauts avoisinant les sites miniers, il est opportun davoir une
politique adapte pour ces communauts qui ncessitent un traitement spcique.
Leur peuplement est bien souvent dispers et enclav, leur langue est souvent
diffrente de la langue nationale et leur culture peut tre lorigine du rejet dun
projet dinfrastructure (route, mine, barrage). Le droit spcique des peuples
autochtones est encadr par une dclaration des Nations Unies.
Un consentement pralable, libre et clair
Les peuples autochtones ne peuvent tre enlevs de force leurs terres ou
territoires. Aucune rinstallation ne peut avoir lieu sans le consentement pralable
donn librement et en connaissance de cause des peuples autochtones concerns
et un accord sur une indemnisation juste et quitable et, lorsque cela est possible,
la facult de retour .
Article 10, Dclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones
adopte en 2007.
Droit la terre
Laccaparement des terres est un phnomne de plus en plus dnonc par les ONG.
Si traditionnellement les terres appartiennent aux communauts paysannes locales
qui les cultivent, le sous-sol est proprit de lEtat dans la plupart des pays, ce
qui lui permet de lattribuer diffrentes entreprises minires. Or il est impossible
dexploiter le sous-sol sans occuper le sol, ce qui entrane le dplacement des
communauts locales ou des peuples autochtones qui loccupent. On peut citer un
exemple de co-entreprise entre AngloAmerican, Xstrata et BHP Billiton autour dune
mine de charbon dans la rgion de Cerrejon (Colombie), qui a donn lieu de vives
critiques de la part dONG depuis 2006. Friends of the Earth Australia, PressurePoint
et le Mineral Policy Institute accusent en effet les trois entreprises minires davoir
expropri les peuples autochtones, de les avoir dplacs sans consultation pralable,
puis de leur avoir vers des compensations inadaptes. Elles ont dpos une plainte
auprs du point de contact national australien de lOCDE.
Protection des pratiques culturelles
En bouleversant les modes de vie traditionnels des peuples autochtones, les entreprises
minires mettent galement en pril leurs pratiques culturelles. Certaines, comme
Vale, sengagent ponctuellement protger ces pratiques qui font lidentit des
peuples autochtones, mais cest encore rarement le cas.
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lesenjeuxdegouvernance
Les ONG concernes par ces enjeux sont assez spciques. La problmatique delextraction est souvent venue dans un second temps pour des ONG qui historiquement
sintressent au niveau mondial la critique des institutions nancires internationales
(FMI, Banque mondiale), aux ux nanciers, la dette, aux paradis scaux Ces ONG
de plaidoyer, professionnelles du lobbying, sont dailleurs lorigine des campagnes
et des efforts de rgulation les plus remarquables au niveau du secteur, comme la
campagne Publiez ce que vous payez et lInitiative pour la transparence des
industries extractives (ITIE). Rcemment, linstitut associatif Revenue Watch, a
dvelopp le Revenue Watch Index , qui mesure le degr de transparence de
41 gouvernements dans leur gestion des activits lies lextraction du ptrole,
du gaz et des minerais. La question de la transparence du montant des revenus
lis lextraction et de leurs modes de redistribution est lun des leviers cruciaux
identis par la socit civile pour amliorer les impacts locaux de lextraction pour
les populations locales.
Financement
Pauvres en capitaux, les pays en voie de dveloppement riches en gisements miniersne peuvent se passer de la coopration avec des groupes miniers internationaux
pour nancer lexploitation minire. Mais plusieurs ONG estiment quau travers de la
promotion du dveloppement conomique via la libralisation du march, lajustement
structurel et laugmentation du volume des investissements directs ltranger
(IDE), la Banque mondiale, le FMI ou mme les instances bancaires europennes ont
contribu au dveloppement de lexploitation minire par des entreprises trangres
au dtriment des populations locales.
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Glencore et lexploitation du cuivre en Zambie : une campagne active
Cinq ONG, parmi lesquelles Sherpa et les Amis de la Terre, ont rcemment engag
une plainte auprs de lOCDE contre Glencore, au motif que sa liale zambienne,Mopani Copper Mine, aurait priv ltat zambien denviron 550 millions de dollars
de recettes scales entre 2005 et 2008, en manipulant les prix de transfert. Mopani
Copper Mine aurait vendu une partie importante de sa production de cuivre
un prix trs infrieur celui du march sa maison mre, base en Suisse, qui
laurait ensuite revendue au prix du march. Ainsi, Glencore ne ralise aucun prot
imposable en Zambie, mais seulement l o est situ son sige social, dans le
canton de Zoug, un paradis scal selon les ONG.
Les ONG interpellent galement la Banque europenne dinvestissement (BEI) sur
le rle quelle a jou dans laffaire, lui reprochant davoir accord un prt de 48
millions deuros Glencore en 2005, alors mme quil nest pas du rle dune
banque publique daider une multinationale prive base dans un paradis scal et
ralisant dimportants bnces.
Corruption
Lexploitation minire devrait gnrer, sous forme de droits dexploitation et dimpts,
une rente nancire utile tout pays en dveloppement pour investir dans lducation,
lagriculture et lindustrie de base. Malheureusement, ce modle de dveloppement
demeure thorique et on assiste au contraire lmergence dune conomie reposant
uniquement sur un secteur dominant ainsi quune captation de la manne nancire par
loligarchie locale. Loctroi de permis dexploitation, la xation de leur montant ou du
taux dimposition des revenus miniers, la suppression de contraintes rglementaires
(sociales ou environnementales) sont autant doccasions offertes aux dirigeants locaux
pour monnayer leur pouvoir de dcision auprs des groupes miniers. Par exemple
en 2008, selon la Banque mondiale, pour une production minire nationale estime
2 milliards de dollars, seulement 26,7 millions de dollars de recettes scales ont
t rellement verss sur les comptes bancaires de la Rpublique dmocratique du
Congo. Le taux rel dimposition (droits, redevances et impts divers) y est pourtant
ofciellement gal 46%... Cest pourquoi lITIE incite gouvernements et entreprises
communiquer lensemble des ux nanciers gnrs par lexploitation minire,
tandis que le rseau dONG Publiez ce que vous payez encourage les entreprises
extractives publier ce quelles versent aux tats, an que toute corruption soit
aisment dcelable par les ONG et les citoyens.
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Lgislations concernant les activits extractives
Plusieurs ONG ont choisi de se concentrer sur les problmatiques lies la lgislation
concernant les activits extractives, soit au travers de la dnonciation des atteintes
la loi existante, soit au travers du lobbying pour la promulgation de lois plus
contraignantes.
Dnonciation du non-respect de la lgislation en vigueur
Sherpa, dont la mission est daccompagner les populations victimes de crimes
conomiques dans leur qute de justice , est lONG la plus active sur cette question.
Lassociation apporte actuellement son soutien juridique aux travailleurs des sites
miniers dAreva au Gabon et au Niger ainsi quau collectif des anciens travailleurs
de la COMILOG - une socit minire gabonaise appartenant la multinationale
franaise Eramet.
Lobbying pour la promulgation de lois plus contraignantes
LONG Dveloppement et Paix a mis en place une campagne de plaidoyer pour
amliorer le projet de loi canadienne sur lexploitation minire responsable
(notamment la suite dun rapport sur les impacts sociaux et environnementaux
dans les mines dor au Honduras), devant la Chambre des Communes au Canada.
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PanoramadesrelatIonsong /entrePrIsessurInternetlt 2011
EntrEprisEs ong typEdErElation
angloamErican
Conservation international
CollaborationearthwatCh institute (europe)
Fauna & Flora international
aCtionaid
dnonCiationearthworks
FriendsoFthe earth uk
natural resourCes deFenCe CounCil
waron want
anglogold ashanti
Conservation international CollaborationpaCt
aCtionaid
dnonCiation
CaFod
CCFd terre solidaire
dClarationde berne
Ghana CoalitionoF nGosin health
GreenpeaCe suisse
human riGhts watCh
les amisdela terre
waCam
arcElormittal
Conservation international CollaborationCee bankwatCh network
dnonCiation
european CoalitionFor Corporate JustiCe
FranCe nature environnement
FriendsoFthe earth international
Global witness
Green salvation
Groundwork (FriendsoFthe earth south aFriCa)
one world trust
oxFamsandbaG
southern aFriCa revenue watCh
sustainable development institute liberia
vaal environmental JustiCe allianCe
arEva
habitatFor humanity
Collaborationpartenariatspourles ComptenCesetl'emploidesautoChtones
alhak-n-akal
dnonCiation
brainForest
Commissionde reCherCheetd'inFormationindpendantessurla radioaCtivit (Criirad)
dClarationde berne
rseaudes orGanisationspourla transparenCeetl'analyse budGtaire
Les ONG mnent de multiples campagnes lies la diversit des enjeux, mais
peuvent aussi collaborer avec les entreprises.
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18 Novethic 2011. Secteur minier cot et risques ESG
EntrEprisEs ong typEdErElation
Bhp Billiton
Fauna & Flora internationalCollaboration
GreeninG australia
arbeitsGruppe sChweiz-kolumbien
dnonCiationFriendsoFthe earth australia
FriendsoFthe earth international
international rivers
EramEt
brainForest
dnonCiationCoordinationde dFensedu sudles amisdela terre
glEncorE
aCtionde Carme
dnonCiationdClarationde berne
les amisdela terre
painpourleproChain
sherpa FranCe
KazaKhmys Global witness dnonCiation
norilsK nicKEl bellona dnonCiation
randgoldFdration internationaledes liGuesdes droitsdel'homme
dnonCiation
rio tinto
birdliFe international
Collaboration
Conservation international
earthwatCh institute (europe)
Fauna & Flora international
the royal botaniC Gardens, kew
union internationalepourla Conservationdelanature
FriendsoFthe earth uk
dnonCiationnational wildliFe Federationoyu toGloi watCh
rusal elora Collaboration
valE
Fdration internationaledes liGuesdes droitsdel'homme dnonCiationsandy pond allianCe
vEdanta
aCtionFor southern aFriCa
dnonCiationaCtionaid
amnesty international
peuplessolidaires
suvival international
Xstrata
aurum Collaborationles amisdela terre
dnonCiationnorthern land CounCilrhb n
Antofagasta, Boliden, ENRC, Evraz, Fresnillo, Imerys, Lonmin et Severstal ne gurent pas
dans ce tableau non exhaustif, dans la mesure o elles ne font lobjet daucune campagne de
dnonciation visible sur Internet lt 2011.
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19 Novethic 2011. Secteur minier cot et risques ESG
lesrIsqueslIslactIvItdesongIl existe un nombre considrable dONG qui sintressent aux enjeux de lindustrieextractive, les rpertorient, les analysent. Dans leur grande majorit elles sont hostiles
aux entreprises du secteur. Quelques-unes ont une position neutre parce quelles se
focalisent sur lappui au dveloppement des communauts locales, et une minorit
dentre elles collaborent de manire plus ou moins ponctuelle avec les entreprises.
Cette hostilit est un facteur cl qui dtermine les modes daction des ONG, fait peser
un certain nombre de risques sur lindustrie minire, et inuence lenvironnement
normatif de lactivit extractive.
desanglesdattaquemultIPlesPourdesenjeuxdePlusenPlusIntgrs
Les ONG sinscrivent dans une analyse globale des enjeux de lextraction, popularise
par lexpression la maldiction des ressources . Celle-ci dsigne, dans les travaux
conomiques acadmiques ou des institutions internationales, le paradoxe par lequelles populations des pays riches en ressources naturelles et dpendants des industries
extractives, ne protent pas de cette manne et restent pauvres. Dans ce mcanisme,
les bnces nanciers sont accapars par les rmes multinationales qui exploitent ces
ressources, les gouvernements des pays producteurs et certains groupes dintrts
aux dpends dune redistribution vers le dveloppement, lducation et la sant de
toute la population.
Un travail en rseau sur des chelles gographiquesvaries
Lactivit de lindustrie minire, notamment en ce qui concerne les multinationales du
panel, se dploie de lchelle locale, celle du site minier, une chelle internationale,
en particulier pour ce qui concerne laccs aux nancements publics et privs. Les
ONG interviennent tous ces niveaux, qui impliquent des modes dactions spciques.
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Lefcacit des ONG face au secteur minier rside dans celle des rseaux auxquels
elles collaborent. Par leurs dimensions gographique, thmatique, militante,
personnelle, ils permettent la circulation de linformation, soutiennent lorganisation
des contestations locales et organisent les actions plus larges. De nombreusescoalitions ont mme dsormais un statut dONG comme Publiez ce que vous
payez dont le secrtariat est bas Londres. Elle regroupe aujourdhui des ONG
membres dans une soixantaine de pays.
Typologie des modes daction critiques des entreprisesminires
Plaidoyer
Cest lun des modes daction classiques des ONG, et sans doute le plus visible. Les
ONG de plaidoyer prennent au nom de lintrt gnral la dfense dune cause, dune
politique ou dun groupe de personnes, au service desquels elles mettent en uvre
une varit de techniques de communication, notamment de campagnes mdiatiques
globales relayes par les membres de leurs rseaux. Elles agissent alors comme un
groupe de pression qui tente dinuencer les pratiques des entreprises, llaboration
des lois, des rglementations et des normes (industrielles par exemple).
Renforcement des capacits des communauts et ONG locales
Cest un mode daction gnralement peu connu du grand public, par lequel des
ONG, souvent de stature nationale ou internationale, contribuent (par la formation,
la diffusion de procdures, linformation, etc.) au processus damlioration des
comptences des individus et au renforcement institutionnel dune ou plusieurs
organisations locales an de rendre leur action plus efcace.
Ces deux modes daction sont majoritaires au sein des ONG du panel, toutes chelles
confondues ; quasiment toutes font lun, lautre ou les deux, en combinaison avec lesmodes daction suivants :
Action judiciaire
Les ONG portent une action en justice devant les juridictions du site minier ou du
sige de lentreprise ou sy associent. On assimile laction judiciaire les plaintes
devant les points de contact nationaux (PCN) pour les Principes directeurs de lOCDE
lintention des entreprises multinationales, bien que leur rle soit essentiellement
un rle de mdiation entre les entreprises et les ONG ou syndicats qui les alertent.
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Le recours en justice, sil est minoritaire, a un impact mdiatique important et peut
avoir des impacts nanciers considrables.
Gabon : COMILOG contre ONG et collectif dhabitants
En avril 2011, la justice gabonaise a considr comme recevable la plainte dun
collectif dhabitants, de quatre ONG dont Brainforest et dun dput de lopposition
contre la COMILOG, liale dEramet au Gabon, pour la pollution prsume due
lexploitation du minerai de manganse Moanda dans la Province du Haut-
Ogoou. Ce collectif rclame 490 milliards de francs CFA (746 millions deuros) de
ddommagements.
Diffusion dinformation
Les ONG produisent de linformation en continu, sous la forme dagrgation
dinformations locales ou de travaux denqute sur les impacts ESG des entreprises
et du secteur minier. Ces rapports de recherche, tudes, lettres dinformation forment
le socle des actions judiciaires ou des campagnes mdiatiques.
Typologie des modes de collaboration
Ltude dimpact
Cest lun des savoir-faire des ONG les mieux mobiliss par les entreprises, qui font
raliser des tudes dvaluation en amont de lexploitation dun site, mais aussi des
tudes dimpacts environnementaux sur des sites actifs et polluants, ainsi que des
tudes dimpact social. Les modalits contractuelles sont diverses, mais impliquent
souvent une publication totale des rsultats par les ONG, ce qui garantit leur
indpendance et leur crdibilit.
Appui la gestion des impacts
De nombreux partenariats sont centrs sur la valorisation de la biodiversit et
lintgration de celle-ci dans les processus de management de lentreprise, mais
on trouve galement des partenariats concernant la dpollution petite et grande
chelle ainsi que la rhabilitation de sites en n de vie. Il existe encore peu de travaux
communs sur la gestion des impacts sociaux. On peut citer quelques rares cas comme
les observatoires pluralistes de la sant entre Areva, Mdecins du Monde et Sherpa et
le travail de lONG CDA Collaborative Learning Projects.
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22 Novethic 2011. Secteur minier cot et risques ESG
du rIsque oPratIonnel local au rIsquederPutatIonglobal
Les pratiques de rseau des ONG, dcrites prcdemment, fonctionnent sur le
mode dune chane militante liant les ONG locales (parfois animes par une poigne
seulement de gens engags) et les ONG globales, au sein de laquelle les informations,
les savoir-faire et les types de mobilisations circulent. Par ailleurs, si les campagnes
des ONG ont pour objectif de faire changer une situation locale, lide sous-jacente
est aussi de faire voluer les pratiques dun groupe ou dune entreprise dans son
ensemble. Tant au niveau des objectifs des campagnes que de leur fonctionnement,
laction des ONG imbrique risques local et global pour les entreprises extractives.
On peut citer lexemple de la campagne mene par CEE Bankwatch Network (rseau
international bas en Europe de lest) contre ArcelorMittal. En mai 2008, elle a publi
un rapport au moment de lassemble gnrale dArcelorMittal intitul Dans le
sillage dArcelorMittal : les impacts locaux du gant global de lacier . Son avant-
propos rsume la philosophie dans laquelle sinscrivent bon nombre dONG qui
combattent le secteur minier : Les ds que doivent affronter les communauts
vivant prs des installations dArcelorMittal que nous dcrivons ne sont pas seulement
les problmatiques environnementales sexy qui font la une des mdias, tels que le
changement climatique ou la fonte des calottes polaires. Ils consistent plutt, comme
nous le prsentons ici, en des luttes au quotidien pour une justice environnementale
et pour un environnement dpourvu de pollution et qui ne soit pas dangereux pour la
sant. Pendant que le monde se proccupe des impacts globaux, noublions pas que
tout commence au niveau local les entreprises qui ont des impacts locaux ayant
invariablement des impacts lchelle mondiale et que sans une forte mobilisation
qui part du terrain, nos rponses globales nont aucun effet. Cest ce que nous
prsentons ici aujourdhui, une mobilisation mondiale concerte qui part de la ralitde terrain .
Les risques provoqus par les ONG
Risque oprationnel
Outre les problmes de fonctionnement et les surcots occasionns par une forte
mobilisation locale des populations locales, laction sur les sites miniers eux-mmes
des ONG peut entrainer le blocage de la construction ou des oprations, ce qui peut
avoir des consquences nancires importantes.
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Risque juridique
Il peut se matrialiser devant les juridictions nationales des pays dimplantation et
par le dpt de plaintes auprs de PCN de lOCDE. La tendance actuelle est plutt
au dveloppement dactions collectives devant les juridictions des pays dvelopps
qui le permettent contre des maisons mres qui y ont leur sige. La condamnation
nancire potentielle est alors accompagne dun risque mdiatique pour lentreprise
beaucoup plus consquent.
Risque Investisseur
Des grandes ONG de plaidoyer (Amnesty International, Greenpeace, les Amis de la
Terre, etc.) font de lactivisme actionnarial ou des actions spciques pour toucher les
investisseurs et les convaincre de faire pression soit directement soit en se retirantdu capital des entreprises dont elles estiment les comportements irresponsables.
Vedanta, ArcelorMittal ou Rio Tinto ont t confronts ce type dactions. Rio Tinto fait
par exemple partie des entreprises exclues par le fonds du gouvernement norvgien.
Risque de rputation
Lorsque que plusieurs risques se conjuguent, les pratiques dnonces par les ONG
nissent par constituer une menace sur les actifs intangibles de lentreprise, qui
constituent une part importante de la valorisation dune entreprise cote (sa marqueglobale, la ert dappartenance des salaris, la facilit recruter) mais aussi sur
sa capacit daccs aux nancements.
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Bougainville : du risque oprationnel local au risque juridique global
Entre 1972 et 1989, via sa liale Bougainville Copper, le groupe Rio Tinto a exploit
une des plus grandes mines de cuivre ciel ouvert Panguna en Papouasie Nouvelle-Guine. Le comportement du groupe (dgradation massive de lenvironnement,
discrimination raciale) a provoqu une rbellion des habitants de lle et conduit
la fermeture de la mine en 1989. Daprs plusieurs ONG, relayes par le London
Mining Network, lentreprise aurait jou un rle important dans la guerre civile qui
a suivi, fournissant la police et larme des hlicoptres de combat, des pilotes,
de lessence et des baraquements pour les soldats, et poussant le gouvernement
la rpression. Lobjectif aurait t dobtenir la rouverture de la mine avec le
soutien du gouvernement en place. Le groupe est actuellement vis aux tats-Unispar une plainte collective (class action) mene par les habitants de Bougainville, qui
laccusent davoir particip au conit ayant fait entre 10 000 et 15 000 morts lors
de la guerre civile qui a dur de 1990 1997, et dtre indirectement responsable
de crimes contre lhumanit. Si Rio Tinto dment ces accusations, laction judiciaire
pourrait lui porter un srieux prjudice si elle donnait raison aux habitants de
Bougainville, soutenus par leur actuel gouvernement.
FaIble rPonse PublIque des entrePrIsessurleursrIsquesavrs
Si les conits opposant les ONG et les entreprises du panel sont nombreux, seule
une minorit dentre elles communique sur ces conits et les ventuelles actions
judiciaires quils provoquent. Antofagasta, BHP Billiton, Vale et Xstrata y font
notamment rfrence dans leurs rapports, mais la plupart sont muettes sur la question
et prfrent voquer ce quelles font pour les communauts (voir tableau p.17).
On peut citer Vedanta qui pousse cette stratgie lextrme : malgr le conit trs
mdiatis qui loppose la tribu des Dongria Kondh depuis plusieurs annes, Vedanta
parle des Dongria Kondh dans ses rapports 2010 uniquement pour insister sur toutes
les actions positives que lentreprise mne en leur faveur (amlioration de leur qualit
de vie, aide la conservation de leur culture), sans faire aucune allusion au conit
qui les oppose. Il a pourtant fait lobjet dun dbat lors de son assemble gnrale en
2010 et conduit au gel du projet par le gouvernement indien.
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Vedanta, les ONG et la montagne sacre
Le conit remonte 2002, date laquelle Sterlite, liale indienne de Vedanta, avait
obtenu une licence lautorisant installer une usine pour transformer la bauxite enaluminium dans ltat dOrissa. Vedanta comptait en effet exploiter des gisements
de bauxite se trouvant dans le Niyamgiri, une montagne constituant le territoire
de la tribu des Dongria Kondh, et transformer directement la bauxite dans lusine
situe proximit. La Cour suprme indienne a conrm en aot 2008 le droit de
Sterlite dexploiter la montagne sacre des Dongria Kondh, ce qui a suscit une
forte mobilisation des ONG, et notamment de Survival International qui a relay
lhistoire des Dongria Kondh sur la scne internationale. Les Dongria Kondh veulent
empcher Vedanta dexploiter la bauxite situe dans la montagne, vnre commeun temple car elle abrite pour eux lesprit du dieu Niyam Raja. Le 24 aot 2010, le
ministre indien de lenvironnement a pris la dcision de geler le projet.
La pression exerce par Survival International et dautres ONG, comme Amnesty
International, a conduit lglise dAngleterre se retirer du capital de Vedanta
(elle en detenait environ 6 millions de dollars en actions), suivie par dautres
investisseurs. Enn, lusine construite au pied des collines est loin dtre amortie
par Vedanta.
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analysedelacommunIcatIondesentrePrIsesmInIres
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mthodologIeLa communication de 23 entreprises minires cotes a t passe en revue pour
analyser ce quelles disent des enjeux ESG auxquelles elles sont confrontes et de
leurs rapports avec la socit civile.
Recherche dans la communication des entreprises
Ont t passes en revue les sources publiques de communication des entreprises
sur Internet uniquement (rapports annuels 2010 ou 2009 quand la version 2010
ntait pas encore disponible, rapports consacrs au dveloppement durable ou la
responsabilit socitale dentreprise, sites internet de lentreprise, en franais et en
anglais).
Recensement des enjeux de lextraction minire mis enexergue par la socit civile
Ont t passes en revue des sources publiques sur Internet, uniquement en franais
et en anglais entre mars et aot 2011. Les problmatiques lies lindustrie extractive
et les initiatives sectorielles ont t systmatiquement recenses sur les sites Internet
des ONG et rseaux internationaux dONG (WWF, Friends of the Earth, Oxfam)
faisant rfrence dans le secteur, ainsi quau sein des Forums sociaux mondiaux etrgionaux.
Recensement des relations entre les entreprises miniresdu panel et la socit civile
Recherches croises sur Internet partir de mots cls (ONG, socit civile) et du nom
de lentreprise ou du groupe, en franais et en anglais.
Les organisations qui travaillent sur les impacts de lindustrie extractive sont de taille
htrogne, de la petite organisation communautaire autour dun enjeu trs local
lONG internationale reconnue qui utilise son capital mdiatique pour mener des
campagnes sur les enjeux globaux du secteur. Leur nombre important, les relations
quelles entretiennent entre elles et avec les entreprises, la diversit de leurs modes
daction et des thmatiques quelles traitent, forment un paysage complexe.
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Les travaux de la socit civile dans certaines zones, russophones en particulier, se
sont rvls peu accessibles.
Le mode de recherche ne permet pas dapprhender certaines organisations locales
mais trs actives du fait de leur absence de visibilit sur Internet (dans les pays en
voie de dveloppement notamment).
Grille dvaluation
Pour valuer la transparence des entreprises minires sur leurs enjeux ESG et qualier
leurs relations avec les ONG, une grille de 18 critres listant les lments requis
dans leur communication a t tablie. Les questions poses sont classes en quatre
catgories : Rglementations et initiatives sectorielles, Parties prenantes externes,Environnement et Socit. Elles recouvrent les points essentiels de relation entre
ONG et entreprises du secteur minier. Elles sont dtailles de la page 32 la page 46.
Le questionnaire initial comptait deux autres questions dont les rponses ne
gurent pas dans ltude : Lentreprise a-t-elle un poste ddi aux relations avec les
ONG ? Lentreprise collabore-t-elle avec des ONG spcialises dans la lutte contre la
corruption ? Labsence dinformations sur ces deux sujets a conduit les retirer
de lanalyse mais ces points sont pourtant cls. Dans le premier cas, lexistence
dun poste ddi aux relations avec les ONG est souvent le signe visible dune
stratgie de relation spcique avec la socit civile. Dans le second, labsence dune
communication spcique sur la lutte contre la corruption en partenariat avec des ONG
illustre la difcult pour ces entreprises aborder de front dans leur communication
le sujet de la corruption.
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classe
ment
des
entreP
rIses
entreprise AyAnt entre 15 et 10rponsespositives
On retrouve dans cette catgorie lesmeilleures entreprises du secteur entermes de communication. Elles fontrgulirement rfrence aux ONG dansleurs rapports annuels et dveloppementdurable et les ont intgres commeparties prenantes part entire dansleur stratgie de RSE. Les six entreprisesde ce groupe (AngloAmerican, BHPBilliton, Lonmin, Rio Tinto, Vale, Xstrata)rpondent positivement plus de lamoiti des questions listes dans la grille
dvaluation mais restent lacunaires surcertains enjeux ESG cls comme la luttecontre la corruption.
entreprises AyAnt entre 4 et 9rponsespositives
Cette catgorie regroupe des entreprisesqui communiquent sur leurs relationsavec les ONG et ont pu mettre en
place des partenariats intressants(ArcelorMittal, Areva), mais aussi desentreprises qui, si elles mentionnenttrs peu les ONG, ont une stratgie deRSE dveloppe (Boliden en tant lameilleure illustration), sans oublier, enbas de tableau de cette catgorie, desentreprises qui communiquent peu nonseulement sur leur stratgie de RSEmais aussi sur leur relation aux ONG.
entreprises AyAnt entre 1 et 2rponsespositives
Cette dernire catgorie runit desentreprises franchement opaques(ENRC, Evraz, Glencore, Kazakmys,Severstal) qui ne mentionnent quasimentpas les ONG et ont une stratgie deRSE balbutiante, voire inexistante. Ellesnont aucun rapport de dveloppementdurable et les chapitres Responsabilitsocitale de lentreprise du site ou du
rapport annuel sont particulirementpauvres.
AngloAmericanValeBHP BillitonRio TintoXstrataLonmin
COMMUNICATIONETDIALOGUE
ENRCKazakhmys
EvrazGlencoreSeverstal
COMMMUNICATIONPARTIELLE
AngloGold AshantiArcelorMittalArevaFresnilloAntofagastaNorilsk NickelRandgoldVedantaErametRusalBoliden
Imerys
OPACIT
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Les grandes multinationales communiquent mieux que les
entreprises de taille plus rduite
Parmi les entreprises qui rpondent positivement plus de la moiti
des critres identis, on retrouve 5 des 7 entreprises aux chiffres
daffaires 2010 les plus levs (AngloAmerican, BHP Billiton, Rio
Tinto, Vale, et Xstrata). La taille et la diversit dimplantation de
ces entreprises minires les exposent en effet davantage. Il parat
donc logique quelles aient des lments de rponse plus nombreux.
Certaines entreprises de taille modeste peuvent malgr tout, limage
de Lonmin, communiquer de faon satisfaisante sur leurs enjeux et
leurs risques.
mais Glencore est lexception qui confrme la rgle.
Le n1 du secteur minier se classe dernier ex-quo pour sa
communication sur les enjeux ESG, en obtenant une seule rponse
positive et 17 ngatives. Bas en Suisse, cot Londres et gnrant
un chiffre daffaires annuel suprieur 100 milliards deuros, prsent
dans de nombreux pays, le groupe ne publie paradoxalement, lheureactuelle, ni rapport annuel, ni rapport de dveloppement durable.
Les entreprises du panel ont des relations oues et limites
avec les organisations reprsentant la socit civile.
En dehors des entreprises qui ne mentionnent jamais le terme
mme dONG, les relations entre les entreprises et les organisationsde la socit civile sinscrivent dans un large ventail qui va dune
simple interaction pour certaines, jusquau partenariat stratgique
de long terme pour dautres. La qualit de linformation sur ces
dimensions est par ailleurs ingale. Si plusieurs entreprises analysent
les proccupations des parties prenantes (notamment des ONG) en
fonction des impacts que celles-ci ont sur leurs activits ou dressent
des descriptions circonstancies des partenariats mis en place avec
elles, dautres se contentent de se rfrer aux ONG de faon gnriquesans donner de prcisions.
a retenIr
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Les entreprises franaises ne se diffrencient pas.
Depuis dix ans, les entreprises franaises cotes ont une obligation
lgale dinformations de leurs actionnaires sur des enjeux ESG (article
116 de la loi sur les Nouvelles rgulations conomiques) mais cela ne
conduit pas les entreprises franaises du panel faire preuve dune
transparence plus grande que les autres. Les trois entreprises franaises
du panel (Areva, Eramet et Imerys) se situent dans la moyenne. Elles
communiquent notamment peu sur leur relation aux ONG, Imerys ne
les mentionnant pas du tout.
Les entreprises minires russes et kazakhes sont plus
silencieuses.
Les socits bases en Russie ou au Kazakhstan communiquent
trs peu sur les questions de RSE et ne mentionnent quasiment pas
les ONG. En tant quentreprises cotes en Europe occidentale, elles
devraient pourtant tre en mesure de fournir une communication sur
ce plan en anglais destination de leurs actionnaires. Sur les quatre
entreprises russes du panel, seule Norilsk Nickel publie un Rapport
sur la responsabilit socitale de lentreprise en anglais, dans lequel
des lments de sa relation aux ONG sur lanne 2009 sont dcrits.
Il faut noter nanmoins que plusieurs des collaborations mises en
place avec les ONG lont t sur le site minier de Stillwater Mining
Company aux Etats-Unis, dont Norilsk Nickel dtient 53 % du capital.
Le dveloppement doprations dans des territoires autres que lesanciennes rpubliques sovitiques semblerait donc dcisif pour pousser
lentreprise communiquer sur ces questions. Par ailleurs, les grandes
socits minires russes ont souvent, aprs leur privatisation dans les
annes 1990, continu assurer une fonction sociale importante auprs
des communauts (ducation, sant); elles tmoignent toutes dune
forme dengagement socital, dnis en termes de philanthropie ,
de charity ou de mcnat , qui traduisent une approche des
relations avec la socit civile qui nest pas dordre stratgique.
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analysedtaIlleParthmatIque esg
rglementatIonetInItIatIvessectorIelles
Ltude se penche ici sur le degr dautorgulation du secteur au travers de ladhsion
volontaire des entreprises du panel diffrents standards, initiatives et systmes de
reporting.
Lentreprise encourage-t-elle la mise en place de lInitiative pour la transparence
des industries extractives (ITIE) dans ses pays dimplantation (hors OCDE) ?
Lentreprise publie-t-elle le montant des impts et droits dexploitation verss
dans ses pays dimplantation ?
Si son activit comprend lextraction de diamants, lentreprise applique-t-elle les
principes du processus de Kimberley ou dautres standards existants ?
Lentreprise est-elle signataires des Principes volontaires sur la scurit et les
droits humains ?
Lentreprise applique-t-elle les principes du Pacte mondial ou le rfrentiel de
la Global Reporting Initiative (GRI), notamment les directives du supplment
Mining and Metals ?
Lentreprise a-t-elle une position ofcielle sur le respect des principes, textes et
conventions de lOrganisation internationale du travail (OIT) ?
Les rfrentiels dengagement volontaire
Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE)
LITIE a t lance linitiative du gouvernement anglais. Elle fdre des tats, des
entreprises, des investisseurs et des ONG, lune des principales tant Transparency
international. Elle a publi en 2003 des principes dont la nalit est daccrotre la
transparence des paiements et revenus dans le secteur des industries extractives.
Les Etats signataires de ces principes sengagent rendre publics les montants desrevenus lis lextraction quils reoivent, et les entreprises les montants verss an
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que les populations locales puissent en avoir connaissance. Elle partage lobjectif
de la campagne Publiez ce que vous payez que les ONG mnent destination
des entreprises an de permettre aux citoyens dexiger des comptes quant lusage
que leur gouvernement fait de la rente extractive an de rduire les risques dedtournement de fonds et de corruption.
LITIE a trouv un prolongement dans Dodd Frank Act, une loi amricaine signe le
21 juillet 2010 par le prsident amricain Barack Obama. Celle-ci impose en effet aux
compagnies ptrolires, gazires et minires enregistres auprs de la Securities and
Exchange Commission (SEC), de rvler publiquement leurs revenus ainsi que les
versements, pays par pays, quelles effectuent auprs des gouvernements concerns.
Toutefois, les principales compagnies ptrolires cotes Wall Street font aujourdhui
pression sur la SEC et ladministration amricaine an que des drogations soient
autorises pour certains pays (Angola, Chine, Qatar).
Pacte mondial
Le Pacte mondial, ou Global Compact, a t lanc par les Nations Unies. Il comprend
10 principes que les entreprises signataires sengagent respecter, dans les domaines
de lenvironnement, des droits humains, des droits du travail et de la lutte contre la
corruption. Elles sont pour cela tenues de publier annuellement une Communication
on Progress (CoP) , cest--dire un document prsentant les progrs raliss au
cours de lanne pour le respect des 10 principes.
Global Reporting Initiative (GRI)
Cre en 1997, la GRI a pour vocation de dnir des standards de reporting de
dveloppement durable avec des dclinaisons sectorielles. La GRI publie des lignes
directrices, rgulirement mises jour, qui servent de rfrentiel aux entreprises
pour llaboration de leur rapport annuel ou de dveloppement durable. Il sagit dunedmarche volontaire pour chaque entreprise, mais la vrication du respect de ses
lignes directrices par la GRI est facultative.
La GRI comporte un supplment spcique au secteur minier, Mining and Metals .
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Principes volontaires sur la scurit et les droits humains
Ils ont t lancs en 2000 pour rpondre une problmatique spcique du secteur
extractif qui concernait les abus commis par des entreprises de scurit et desarmes nationales employes par les entreprises minires pour scuriser les sites
dexploitation.
Seules 6 entreprises du panel sur 23 ont sign les Principes volontaires sur la scurit
et les droits humains : AngloAmerican, AngloGold Ashanti, BHP Billiton, Lonmin, Rio
Tinto et Xstrata.
Processus de Kimberley
Ce programme international de certication, lanc en 2003, a rassembl
gouvernements, entreprises diamantifres et organisations de la socit civile pour
viter que les pierres prcieuses ne nancent guerres et gurillas, comme cela
avait t le cas au Liberia et en Sierra Leone. Il a galement permis damliorer
les rentres scales de gouvernements prouvs par le trac illgal de diamants.
En Sierra Leone par exemple, suite lapplication du processus de Kimberley, les
exportations ofcielles de diamants propres sont passes de 10 millions de dollars
en 2000 140 millions en 2005. Mais il est aujourdhui remis en question depuis la
certication donne au Zimbabwe et la Rpublique dmocratique du Congo qui
vendraient des diamants extraits de mines o larme est accuse dexactions par de
nombreuses ONG.
Sur les trois entreprises qui extraient des diamants (AngloAmerican, BHP Billiton et
Rio Tinto), seule la liale dAngloAmerican, De Beers, fait rfrence au processus de
Kimberley, auquel elle afrme se conformer.
Les standards de durabilit sociale et environnementale de la Banquemondiale
Les consquences environnementales et sociales de lexploitation minire trs
grande chelle, telle que la pratiquent les multinationales, les conduisent aujourdhui
devoir prendre des engagements de conformit des standards minimum qui leur
permettent dassurer et de nancer leurs projets. Ceux de lInternational Finance
Corporation (IFC) jouent ce rle dans le secteur minier.
Institution de la Banque mondiale charge des oprations avec le secteur priv, LIFC
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a mis en place un cadre dvaluation sociale et environnementale des projets,
accompagn de 8 critres de performance. Cette valuation constitue un facteur
dterminant dans sa dcision de nancement et dnit le primtre des conditions
sociales et environnementales de ce nancement .
Ces standards, qui thoriquement sappliquent stricto sensu aux projets nancs par
lIFC, constituent une rfrence internationale en matire de matrise dimpacts en
gnral.
Les critres, entrs en vigueur en 2006 et mis jour en 2011, valuent les aspects
suivants de la vie dun projet et de ses impacts :
1. Systme dvaluation et de matrise des risques et impacts sociaux etenvironnementaux
2. Conditions de travail
3. Optimisation des ressources et prvention de la pollution
4. Sant et scurit de la collectivit
5. Acquisition foncire et dplacement involontaire.
6. Biodiversit et gestion des ressources naturelles vivantes
7. Populations autochtones
8. Patrimoine culturel
Depuis 2010, les grandes lignes de ces standards sont intgres aux lignes directrices
pour le secteur minier de la GRI, ce qui permet de faire converger en partie les
rfrentiels volontaires dengagement dans ce domaine.
Principes volontaires sur la scurit et les droits humains
LICMM, Conseil international des mines et mtaux, a t cr en 2001 et regroupe :
20 entreprises minires et mtallurgiques, dont AngloAmerican, AngloGold
Ashanti, Areva, BHP Billiton, Lonmin, Rio Tinto, Vale et Xstrata, qui font partie du
panel de ltude ;
31 fdrations nationales ou continentales dentreprises minires ou
mtallurgiques, parmi lesquelles Euromines, Euromtaux, lInternational Copper
Association et le World Gold Council.
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Sa mission est de promouvoir la mise en place de bonnes pratiques de dveloppement
durable parmi ses membres, notamment grce des publications concernant les
peuples autochtones, les droits humains, la planication de fermeture de mine
intgre ou la gestion des risques lis au mercure. LICMM exige par ailleurs unecertication par un tiers du bilan ralis annuellement par chaque entreprise sur le
respect des 10 principes de lorganisation :
1. Adopter et maintenir des pratiques commerciales thiques et des systmes
rigoureux de gouvernement dentreprise
2. Intgrer les questions de dveloppement durable au processus dcisionnel
de lentreprise
3. Dfendre les droits fondamentaux de la personne et le respect des cultures,
des coutumes et des valeurs dans les rapports avec nos employs et toutes
les personnes touches par nos activits
4. Mettre en uvre des stratgies de gestion des risques fondes sur des
donnes valables et des principes scientiques objectifs
5. Chercher amliorer continuellement notre performance en matire de
sant et de scurit
6. Chercher amliorer continuellement notre performance environnementale
7. Contribuer la conservation de la biodiversit et aux approches intgres
la planication de lutilisation du sol
8. Faciliter et promouvoir la conception, lutilisation, la rutilisation, le recyclageet llimination responsables de nos produits
9. Contribuer au dveloppement social, conomique et institutionnel des
collectivits dans lesquelles nous menons des activits
10. Mettre en uvre, avec nos intervenants, des dispositions dengagement,
de communication et de production de rapports indpendants qui soient
efcaces et transparentes
Lappartenance lICMM repose sur le principe de la cooptation et seules les entreprises
sengageant formellement respecter ces principes peuvent intgrer lorganisation.
En conclusion, si ces initiatives et normes volontaires ont un effet dentrainement
incontestable, ils exposent les entreprises une pression plus forte de leurs parties
prenantes. En effet, les ONG contrlent la ralit des engagements afchs et
dnoncent avec dautant plus de virulence des pratiques qui leur semblent contraires
aux dits engagements. Dans le cas des entreprises silencieuses comme Glencore et
les groupes russes et kazakhes, leur rle est ax sur la dnonciation des pratiques
existantes et le lobbying pour obliger les entreprises les changer et devenir plus
transparentes.
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itiE
Entreprises adhrentes
pactE mondial
Entreprises signataires
gri
Entreprises utilisant leslignes directrices
angloamErican
anglogold ashanti
antofagasta
arcElormittal
arEva
Bhp Billiton
BolidEn
EramEt
Enrc
Evraz
frEsnillo
glEncorE
imErys
KazaKhmys
lonmin
norilsK nicKEl
randgold
rio tinto
sEvErstal
rusal
valE
vEdanta
Xstrata
23 10 12 12
Panorama des initiatives sectorielles auxquelles adhrentles entreprises du panel
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PartIesPrenantesexternes : unecommunIcatIonlacunaIrequIreFltelesdIFFIcultsdIntgrerlesongcommedesPartIesPrenantesPartentIre
Ces questions ont pour objectif dvaluer le degr de reconnaissance des organisations
de la socit civile par les entreprises minires, en cherchant savoir si les ONG
taient intgres comme des parties prenantes stratgiques prendre en compte
dans les politiques et les pratiques de lentreprise, et si ctait le cas, comprendre
la manire dont cette reconnaissance tait formalise.
Lentreprise a-t-elle mis en place un processus formalis de consultation desparties prenantes incluant des ONG ?
Lentreprise a-t-elle mis en place une stratgie de relation aux ONG, incluant
toute la chane de projet (des tudes en amont lvaluation) ?
Lentreprise a-t-elle des partenariats avec des ONG sur des questions de RSE ?
Processus de consultation formalis des ONG et stratgie
de relations avec les ONG
11 entreprises sur 23, soit la moiti du panel, ont mis en place un processus de
consultation formalis des parties prenantes incluant des ONG. Une seule entreprise,
AngloAmerican, obtient 3 rponses positives en ayant mis en place des partenariats
avec des ONG sur des questions de RSE, un processus de consultation des parties
prenantes, et une stratgie de relations aux ONG incluant toute la chane de projet.
Elle a mis en place un processus dit SEAT ( AngloAmericans Socio-Economic
Assessment Toolbox ), qui dnit pour chaque projet les tapes respecter et inclutla consultation dONG.
En revanche, de nombreuses entreprises ont procd une forme de consultation des
parties prenantes un moment ou un autre du cycle de vie dun projet. Onze dentre
elles dveloppent des exemples ponctuels de consultation des parties prenantes.
Xstrata, par exemple, fournit une information plus dtaille en sappuyant sur
des donnes chiffres. Le processus de consultation des communauts locales
a reprsent une activit particulirement importante ces deux dernires annes,
puisque nous avons acclr notre rythme de dveloppement de projets et dexpansion
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des installations existantes. () Nous avons tenu prs de 3000 runions avec les
parties prenantes en 2010, avec plus de 34 000 personnes prsentes (p. 89 du
rapport de dveloppement durable 2010).
Partenariats sur des stratgies de RSE
Si quasiment la moiti du panel (11 rponses positives et 12 rponses ngatives)
afche lexistence de partenariats de RSE, ils ne sont pas tous de la mme envergure.
Ceux mis en place par AngloAmerican, Areva ou Vale semblent plus dvelopps que
les collaborations moins stratgiques et plus ponctuelles organises par Fresnillo ou
Norilsk Nickel.
AngloAmerican, en plus de programmes de formation et dducation la performance
sociale assez novateurs mis en place pour ses employs, travaille en partenariat
avec lONG Care dans plusieurs rgions du monde depuis 2003. Elles collaborent sur
des programmes de lutte contre le VIH/SIDA au Lesotho et en Afrique du Sud, les
deux acteurs partageant leur expertise en matire de prvention et de lutte contre
la pandmie. Care sappuie galement sur son exprience du terrain pour aider
AngloAmerican mieux rpondre aux besoins et aux attentes des communauts
dans les rgions o lentreprise est implante.
Le groupe Areva a quant lui conclu un accord avec les associations Sherpa et
Mdecins du Monde portant sur la cration, en 2009, dobservatoires pluralistes
de la sant autour de ses sites miniers au Niger et au Gabon. Bien que contest
par certaines ONG, notamment par la Commission de recherche et dinformation
indpendante sur la radioactivit (CRIIRAD), ce dispositif, plac sous lgide des
autorits des pays concerns, est une premire mondiale. Il a pour objet ltude de
la sant des travailleurs dans les mines duranium dAreva et de limpact potentiel
de celles-ci sur la sant des populations voisines. Si des cas de maladies imputables ces activits minires taient mis en vidence, les soins correspondants devraient
tre pris en charge par le groupe en respectant le taux de couverture mdicale
franaise.
Vale, assist par des ONG, a dvelopp de nombreuses collaborations avec des
communauts autochtones travers le monde. En Nouvelle-Caldonie, par exemple,
lentreprise a sign un pacte de dveloppement durable avec la population kanake
en octobre 2009, qui garantit la participation de celle-ci au suivi environnemental de
Vale. Le partenariat porte aussi sur la prservation de la culture kanake en Nouvelle-
Caldonie.
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envIronnement : unecommunIcatIondveloPPemaIsIncluantPeules ong
Ces questions permettent non seulement davoir une ide gnrale de la stratgie de
RSE des entreprises en matire de communication sur leur politique environnementale,
mais aussi de regarder si elles mnent les politiques de matrise des impacts
spciques leur industrie en intgrant lexpertise des ONG environnementales, en
particulier sur lvaluation des impacts de leur activit.
Si la communication sur la politique environnementale en gnral prsente des
lments de reporting relativement dvelopps, elle intgre peu les ONG expertes sur
le sujet. Le nombre de rponses ngatives (79) est six fois suprieur au nombre de
rponses positives (13). Seule Vale rpond positivement 3 des 4 questions, suivie
par AngloAmerican et Rio Tinto. Dans la mesure o les pratiques environnementales de
ces entreprises sont particulirement dnonces par les ONG, il nest pas surprenant
de constater que le secteur est trs loin de quitter le terrain de la confrontation pour
rejoindre celui de la collaboration.
Politique de matrise de leau et de lnergie
La plupart des entreprises ont des politiques environnementales dnies
leur initiative, mais trs rarement avec des ONG. Le meilleur exemple de cette
stratgie est lentreprise sudoise Boliden qui a une attitude proactive en matire
environnementale bien quelle ne mentionne pas une seule fois les ONG dans son
rapport de dveloppement durable. Ceci sexplique sans doute par les conits quellea affronts la n des annes 1990 et au dbut des annes 2000. Boliden a en effet
Lentreprise a-t-elle une politique de matrise de leau et de lnergie sur ses sites
en partenariat avec des ONG ?
Lentreprise a-t-elle une politique de rhabilitation des sites en n dexploitation
en partenariat avec des ONG ?
Lentreprise ralise-t-elle des valuations dimpact de son activit sur
lenvironnement et la biodiversit en partenariat avec des ONG ?
Lentreprise travaille-t-elle avec des ONG sur le traitement de ses impacts sur
lenvironnement et la biodiversit ?
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t attaque par le WWF et Greenpeace la suite de la rupture de barrages lis
aux mines que lentreprise exploitait en Espagne et en zone arctique. Ces accidents
mdiatiss et leurs consquences dsastreuses (raz de mare de boues contenant
des rsidus mtalliques hautement toxiques) ont incit Boliden revoir sa politiqueenvironnementale et en tirer les leons qui simposaient.
Sur la question de la matrise de leau et de lnergie, ArcelorMittal fait exception
puisquelle a form un comit de pilotage sur leau, auquel ont particip des
ONG engages dans linitiative CDP Water Disclosure. Avec laide de celles-ci et
dautres parties prenantes cls, ArcelorMittal a pu identier les axes prioritaires
de dveloppement pour sa stratgie de matrise de leau. Vale fait gure dacteur
particulirement engag sur la question de la matrise de lnergie. Avec linstitut
Ethos et le Sustainable Amazonia Forum, le groupe brsilien a supervis la publication
dune lettre ouverte au gouvernement brsilien pour le changement climatique
, dans laquelle, pour la premire fois, des entreprises industrielles brsiliennes
sengageaient conjointement rduire leurs missions de gaz effet de serre. Sous
limpulsion de Vale, 30 entreprises avaient sign le document n 2009. Le groupe
travaille galement avec des ONG sur les questions de matrise de leau et de lnergie
dans le cadre dun fonds ddi, le Vale Fund for Sustainable Development.
Evaluations et traitement des impacts de lactivit delentreprise sur lenvironnement en partenariat avec desONG
7 entreprises (AngloAmerican, BHP Billiton, Fresnillo, Norilsk Nickel, Rio Tinto, Vale,
Xstrata) afrment travailler sur le terrain avec des ONG pour matriser leurs impacts
sur lenvironnement et la biodiversit, mais seulement deux (AngloAmerican et Vale)
communiquent clairement sur les valuations des oprations ralises en partenariat
avec des ONG.
AngloAmerican a inclus une norme de performance en matire de biodiversit au sein
de sa politique environnementale ( The Environment Way ), qui requiert de tous
les projets et oprations quelle mne des valuations rgulires de leurs impacts
sur lenvironnement. Plusieurs ont t menes en partenariat avec Fauna & Flora
International, qui a aid AngloAmerican valuer les risques auxquels ses sites
taient exposs en termes de destruction de biodiversit. Mais cest surtout Vale qui
se distingue sur la question des partenariats environnementaux avec des ONG.
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Au travers du Vale Fund for Sustainable Development, Vale mne rgulirement des
valuations dimpacts et dveloppe des programmes de conservation et de protection
de la biodiversit avec les organisations locales.
Rio Tinto travaille sur ses impacts directs avec des ONG mais recourt galement
au systme de land swaps(voir encadr). Le groupe a en effet mis en place des
partenariats avec les ONG Conservation International, BirdLife International et
Earthwatch Institute, qui laident intgrer les problmatiques de biodiversit dans
sa politique environnementale et mieux grer ses impacts directs. Fauna and Flora
International doit pour sa part aider Rio Tinto avoir un impact net positif sur la
biodiversit.
Le principe controvers des land swaps
Les land swaps reposent sur lide de compensation. Cela consiste pour lentreprise
acheter des parcelles possdant les mmes qualits en termes de biodiversit
que celles qui sont exploites et en coner la gestion une ONG pour compenser
la dtrioration de la parcelle exploite par lentreprise. Ce principe fait dbat
au sein des ONG environnementales. Certaines ny voient quun subterfuge de
la part des entreprises minires pour verdir leur image sans avoir rduire
leurs impacts directs sur leurs sites dexploitation. Pour dautres, les programmes
de compensation comme les land swaps peuvent avoir du sens condition dtre
accompagns dun travail parallle de lentreprise sur ses impacts directs.
Politique de rhabilitation des sites avec des ONG
Seules 2 entreprises sur 23, Randgold et Rio Tinto, ont mis en place une politique de
rhabilitation des sites en partenariat avec des ONG. Randgold, entreprise spcialise
dans lextraction aurifre et implante principalement en Afrique, a commenc
dvelopper un projet agricole en partenariat avec des ONG (dont les noms ne sontpas cits dans le rapport annuel 2010), an de rduire limpact de la fermeture de la
mine de Morila au Mali. Ce projet pilote devrait, daprs Randgold, permettre doffrir
des alternatives conomiques intressantes au travail de la mine et dvelopper le
commerce local. Rio Tinto a galement mis en place plusieurs partenariats avec des
ONG autour de projets de rhabilitation de sites miniers. En plus de travailler avec
les Royal Botanic Gardens sur des techniques spciques de rhabilitation, Rio Tinto
participe lEden Project, un jardin dattraction vise ducative situ dans le
sud-ouest de lAngleterre, dont lobjectif est de promouvoir une utilisation durable
des ressources de la plante. Le projet a t dvelopp sur un ancien site minier pour
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fournir un exemple de rhabilitation de site aprs exploitation. Lobjectif de ce
partenariat est de dvelopper un centre global pour la rhabilitation post mine.
Dautres entreprises (Areva, Lonmin) dveloppent des exemples de rhabilitation
de sites mens avec les communauts locales, mais sans prciser si des ONG sont
associes ou pas la dmarche.
Lentreprise dmontre-t-elle lexistence dun dialogue social local avec des
interlocuteurs identis, syndicats ou ONG ?
Lentreprise a-t-elle une position ofcielle sur le respect des droits humains
(rfrence aux conventions et textes internationaux standards ou existence
dune charte interne) ? Et/ou sur le respect des droits des peuples autochtones
(rfrence aux conventions et textes internationaux standards ou existence dune
charte interne) ?
Lentreprise ralise-t-elle des valuations dimpacts de son activit sur les
communauts locales (sant, scurit alimentaire, sites et patrimoines intangibles)
en partenariat avec des ONG ?
Lentreprise a-t-elle mis en place une politique de consultation et de compensation
en cas de dplacement de population par rapport la zone dimplantation du site
minier ?
Lentreprise a-t-elle des pratiques dengagement socital avec des ONG ?
socIt : unecommunIcatIonInsuFFIsammentlIeauxImPactsdesactIvItsdelentrePrIseetIncluantPeules ong
Lacceptabilit des activits minires repose en grande partie sur la capacit des
entreprises sintgrer dans un territoire (respect des lieux, communauts et modes
de vie) et respecter les rglementations en vigueur mais aussi les droits humains
et plus particulirement ceux des populations autochtones. Les questions ci-dessus
reoivent un peu plus de rponses ngatives que positives (67 rponses positives pour
71 rponses ngatives), AngloAmerican, Areva, BHP Billiton, Eramet, Lonmin, Rio
Tinto, Vale et Xstrata tant les entreprises les plus actives avec 4 rponses positives
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ou plus sur les 6 questions.
Existence dun dialogue social
18 entreprises sur 23 dclarent avoir tabli un dialogue social mondial et local. La
grande majorit des entreprises afrme consulter leurs salaris au travers des syndicats
et dialoguer avec eux, et le justie en sappuyant sur le taux de syndicalisation.
Certaines, comme Areva, font galement rfrence aux cartographies des parties
prenantes mises en place pour consulter les interlocuteurs cls, parmi lesquelles les
ONG.
Politique de consultation et de compensation en cas dedplacement de population
6 entreprises sur 23 afrment avoir mis en place ce type de politique. Des
rglementations nationales existent en matire de consultation et de compensation,
mais leurs limites sont souvent pointes par les ONG, notamment en ce qui concerne
les populations autochtones. Un quart du panel seulement afrme avoir mis en
place une politique de consultation et de compensation en cas de dplacements de
populations par rapport la zone dimplantation du site minier (AngloAmerican, BHP
Billiton, Lonmin, Randgold, Vale et Xstrata), alors que ce point est essentiel au regard
des impacts socitaux de limplantation minire. De plus, il sagit le plus souvent
dexemples ponct