sensibilisation du milieu scolaire aux risques et aux

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1 Sensibilisation du milieu scolaire aux risques et aux missions des services de secours. Le Service Départemental d’Incendie et de Secours (SDIS), en collaboration avec l’Inspection d’Académie, le Conseil Général et la Préfecture a décidé de mener des actions de sensibilisation du milieu scolaire aux différents risques de sécurité civile. Depuis 2004, la loi* prévoit que tous les élèves doivent recevoir, au moins une fois dans leur scolarité une sensibilisation aux risques de sécurité civile et aux missions de secours. En effet, cette population est d’une part très exposée et vulnérable face aux risques quotidiens comme exceptionnels (risques majeurs…) et d’autre part très perméable aux messages de sécurité. Elle n’est par contre pas ou peu préparée à les affronter. Ce qui explique certains dysfonctionnements en milieu scolaire constaté au quotidien tels que difficultés d’alarme dans les établissements, d’appels des secours, mauvais gestes, ou absence de gestes élémentaires, gravité des lésions et des dégâts, mauvaise gestion avant l’arrivée des secours, difficultés de réception des services de secours, incivilités (faux appels, fausses alarmes, détérioration, usage des extincteurs…), ou lors de catastrophes où la communauté scolaire peut se trouver isolée et désemparée, dans l’attente des secours bien souvent surchargés. Le SDIS a étudié les méthodes pédagogiques appropriées et a pu tester sur un Collège en avril 2008 la méthode la plus complète, mise au point par le SDIS 06 et qui a fait largement ses preuves ces dix dernières années. Cette méthode vise à changer les comportements aussi bien des adultes que des enfants face au danger, leur permettre d’avoir des réactions pertinentes dans chacune des situations anormales, en s’appuyant sur des expériences acquises lors des sessions de sensibilisation. Elle suppose de respecter 8 principes : - former d’abord les adultes (et tous les adultes) avant les élèves pour éviter leur mise en porte-à-faux, - affirmer la responsabilité des adultes face aux enfants (mettre en sureté, porter secours…) et faire « collaborer » les élèves (rôle d’assistants sécurité), - apprendre à reconnaitre les risques, à modifier les perceptions erronées des risques et/ou en avoir une vision juste, - apprendre à connaitre ses propres réactions face au danger, à les maitriser (apprentissage cognitif de la peur, de la panique, en situation de non-vu…), - apprendre les comportements appropriés pour soi, pour les autres (se créer des références), - savoir les reproduire et/ou les adapter dans différentes situations (transposition), - acquérir un savoir-faire et un savoir-être, - savoir les retransmettre à la communauté scolaire, aux autres sphères de la vie (familiale, entreprise, loisirs….) * loi 2004-811 du 13 aout 2004 de modernisation de la sécurité civile

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Sensibilisation du milieu scolaire aux risques et aux missions des services de secours.

Le Service Départemental d’Incendie et de Secours (SDIS), en collaboration avec l’Inspection d’Académie, le Conseil Général et la Préfecture a décidé de mener des actions de sensibilisation du milieu scolaire aux différents risques de sécurité civile. Depuis 2004, la loi* prévoit que tous les élèves doivent recevoir, au moins une fois dans leur scolarité une sensibilisation aux risques de sécurité civile et aux missions de secours. En effet, cette population est d’une part très exposée et vulnérable face aux risques quotidiens comme exceptionnels (risques majeurs…) et d’autre part très perméable aux messages de sécurité. Elle n’est par contre pas ou peu préparée à les affronter. Ce qui explique certains dysfonctionnements en milieu scolaire constaté au quotidien tels que difficultés d’alarme dans les établissements, d’appels des secours, mauvais gestes, ou absence de gestes élémentaires, gravité des lésions et des dégâts, mauvaise gestion avant l’arrivée des secours, difficultés de réception des services de secours, incivilités (faux appels, fausses alarmes, détérioration, usage des extincteurs…), ou lors de catastrophes où la communauté scolaire peut se trouver isolée et désemparée, dans l’attente des secours bien souvent surchargés. Le SDIS a étudié les méthodes pédagogiques appropriées et a pu tester sur un Collège en avril 2008 la méthode la plus complète, mise au point par le SDIS 06 et qui a fait largement ses preuves ces dix dernières années. Cette méthode vise à changer les comportements aussi bien des adultes que des enfants face au danger, leur permettre d’avoir des réactions pertinentes dans chacune des situations anormales, en s’appuyant sur des expériences acquises lors des sessions de sensibilisation. Elle suppose de respecter 8 principes : - former d’abord les adultes (et tous les adultes) avant les élèves pour éviter leur mise en porte-à-faux, - affirmer la responsabilité des adultes face aux enfants (mettre en sureté, porter secours…) et faire « collaborer » les élèves (rôle d’assistants sécurité), - apprendre à reconnaitre les risques, à modifier les perceptions erronées des risques et/ou en avoir une vision juste, - apprendre à connaitre ses propres réactions face au danger, à les maitriser (apprentissage cognitif de la peur, de la panique, en situation de non-vu…), - apprendre les comportements appropriés pour soi, pour les autres (se créer des références), - savoir les reproduire et/ou les adapter dans différentes situations (transposition), - acquérir un savoir-faire et un savoir-être, - savoir les retransmettre à la communauté scolaire, aux autres sphères de la vie (familiale, entreprise, loisirs….) * loi 2004-811 du 13 aout 2004 de modernisation de la sécurité civile

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Un certain nombre d’effets positifs sont à attendre pour la population scolaire, comme pour les services publics : Au quotidien, c’est une meilleure capacité de réaction face à un incident ou un accident, une amélioration de l’alarme interne et de l’alerte des secours, une meilleure évaluation des dommages et lésions et la mise en place de mesures conservatoires, en attente de l’arrivée des secours, un accueil plus pertinent des secours (guidage, information…), la baisse des incivilités à l’encontre des services de secours, la diminution des dégradations des moyens de secours (extincteurs, exutoires, systèmes d’alarme, détecteurs…), mais aussi en situation exceptionnelle : une meilleure réaction individuelle et collective face aux risques importants ou majeurs, notamment de la discipline dans l’application des mesures de sauvegarde (mise en sureté, évacuation, sécurisation des personnes et des lieux…)

Apprentissage des comportements lors d’un séisme ou d’une tempête

La Collectivité comme le SDIS a tout à gagner dans une meilleure prise en compte des risques que ce soit humainement (baisse des atteintes), financièrement (diminution des dépenses) ou opérationnellement (baisse des interventions). Les conséquences d’évènements majeurs peuvent être quant à eux limitées, grâce à la mise en œuvre de mesures de sauvegarde bien assimilées et partagées. Ceci est d’autant plus vital lorsque les services de secours sont momentanément indisponibles, l’établissement étant capable de se gérer seul pendant quelques heures. A plus long terme et d’une manière plus large, toute la population peut bénéficier de la diffusion, par les enfants, d’une culture de sécurité dans le milieu familial, (information de leurs familles sur les risques domestiques : produits et attitudes dangereux, mise en sureté, évacuation, protection contre les incendies et gaz…) comme dans les autres activités (loisirs, sport, transports collectifs : comportements sécuritaires, en groupe, protection collective et individuelle, responsabilité mutuelle…), car ils sont fortement prescripteurs et peuvent favorablement influencer leurs familles et entourage (cf. sécurité routière).

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Enfin, les Collectivités, comme l’Education Nationale et le SDIS peuvent acquérir, à travers cette démarche, une image positive auprès des jeunes publics car ils agissent dans un domaine favorablement connoté, la protection et la sécurité des personnes. C’est également l’occasion de véhiculer des messages positifs autour des notions de « citoyenneté », d’entraide et de respect mutuel.

Exercice de mise en sûreté des élèves et des adultes Cette démarche est tout à fait complémentaire de la démarche Plan Communal de Sauvegarde et implique la mise en place des Plans Particuliers de Mises en Sureté (PPMS) prévus pour chaque établissement. Le SDIS a décidé de former en 2 ans l’ensemble des Collèges publics et privés du département, puis d’assurer chaque année la mise à niveau des nouveaux élèves (classes de 6° principalement) et adultes. Le Conseil Général, l’Inspection d’Académie, la Préfecture et le SDIS ont signé le 12 janvier 2009 une convention pour la mise en œuvre dans les 125 Collèges publics de ce plan d’actions, les 23 collèges privés sont également formés. Les maires et conseillers généraux des communes concernées sont informés préalablement des interventions.