shabba still rèd

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Shabba still rèd

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2 18 janvier 2013No 782

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Frantz DUVAL

RÉDACTEUR EN CHEFGaëlle C. ALEXIS

SECRÉTAIRE DE RÉDACTIONDaphney Valsaint MALANDRE

RÉDACTIONDimitry Nader ORISMAGilles FRESLET Myria CHARLESWinnie Hugot GABRIELTeddy Keser MOMBRUNJunior Plésius LOUISPéguy Flore PIERRERaphaël FÉQUIÈREEnock NÉRÉLégupeterson ALEXANDRE

CORRECTIONJean-Philippe Étienne

CRÉATION ARTISTIQUEResponsable graphiqueRéginald GUSTAVEStevenson ESTÈVEPhotographesFrederick C. ALEXISHomère CARDICHONJules Bernard DELVAMoranvil MERCIDIEUYonel LOUIS

Publicité: 2941-4646 [email protected]

Rédaction: 2945-4646 / 3806-3717

Une publication de Ticket Magazine S.A.

14 390 FANS

« Ça nous a déjà permis de ne pas passer inaperçus ! », s’esclaffe Gérald Ché-ry, chanteur principal de K-zino, tentant d’expliquer l’orientation de la première méringue du groupe. « Mikaben est un artiste qui a beaucoup de potentiels. Il a malheureusement accumulé un certain nombre d’erreurs ces derniers temps, qui l’ont rendu vulnérable et ont fait de lui une cible idéale. Pour ce qui est de Kon’Beat… eh bien, c’était un moyen comme un autre d’atteindre Mikaben ! », reprend plus sérieusement le jeune homme.

L’interprète de « Yon bon zanmi » estime que cet assaut inattendu devrait être bénéfique à l’ancien chanteur de Krezi Mizik, en faisant de sa méringue l’une des plus attendues, autant qu’il l’est à K-zino à qui il offre une certaine visibi-lité. Car, on le concède, sans cette atta-que même pas voilée, qui est d’ailleurs qualifiée de mesquine par certains tandis que d’autres encore la traitent de témé-raire, la participation du jeune groupe

au carnaval 2013 aurait bien pu passer inaperçue.

« Le but de K-zino n’a jamais été d’avoir une réponse de Mikaben. Bien sûr, c’aurait été mieux s’il l’avait fait. Mais initialement on avait juste voulu « trip » sur Mika et l’expérience Kon’Beat. On a fait un bon carnaval qui a réussi à créer de nombreuses controverses. Notre objectif a donc été atteint », soutient Gérald, près de 24 heures après la sortie de « M pap tchuip mwen menm », le Mikanaval 2013.

Intervenant respectivement aux mi-cros de Carel Pèdre, sur Radio One, puis de Gilles Freslet, sur Magik 9, l’ancien chanteur de Krezi Mizik est catégorique : « Je ne réponds pas à K-zino et je ne répondrai à aucun autre groupe non plus qui voudrait m’attaquer », martèle-t-il. « Je suis au courant de ce qu’ils ont dit à mon sujet dans leur meringue, mais j’ai choisi de ne pas m’y attarder. Peut-être l’aurais-je fait si j’étais dans un groupe, ou encore s’il s’agissait d’un ténor comme

Mika pa ret sou K-zinoAvec « Bay lari a », sa méringue sortie tard dans la soirée du 14 janvier, la jeune formation musicale K-zino a étonné plus d’un en s’attaquant au groupe Kon’Beat mais surtout au chanteur Michael Benjamin dit Mikaben. Deux jours plus tard, Mikaben délivre « Mpap tchuip mwen menm », en featuring avec le rappeur RoodyMan, méringue dans laquelle il ignore royalement la bande à Gérald Chéry.

T-Vice, Carimi ou Djakout # 1. Mais fran-chement, pourquoi donner la réplique à K-zino ? », ajoute l’interprète de « Ayiti se », argumentant qu’une éventuelle réponse de sa part aurait été plus avanta-geuse à la bande à Gérald qu’à lui-même. « J’avais déjà fait ma meringue. Pour répondre à K-zino il aurait fallu que je la modifie. Ce n’était pas dans mon intérêt, et cela ne m’intéressait surtout pas », conclut Michael Benjamin.

Sortie dans la soirée du 16 janvier, « M pap tchuip mwen menm », qui reprend l’un des slogans de la méringue de K-zino, est une chanson assez entraînante dotée de belles mélodies.

On n’aura peut-être pas l’occasion d’ajouter une nouvelle polémique à la liste des rivalités qui pimentent habituel-lement notre carnaval, mais on apprécie le premier essai de K-zino. Surtout on tâchera de profiter de ces deux nouvelles méringues venues allonger notre réper-toire musical.

Daphney Valsaint Malandre

La journée annuelle sans pantalons a eu lieu dans le métro de plusieurs grandes métropoles autour du monde. New York, Mexico, Paris, Stockholm… Beaucoup ont enlevé le bas ce 13 jan-vier 2013... Voyez par vous-même !

Journée annuelle sans pantalons

318 janvier 2013No 782

Il n’est pas à son coup d’essai. Ses réalisations ont déjà eu les bonnes notes du public haïtien. Ses collaborations avec d’autres artistes confirment, entre autres, son talent pour le chant. Voix-pique et animateur des méringues carnavales-ques de Djakout #1, Hervé Anténor, dit ‘’Pi piti pi rèd’’, semble être plus appré-cié au micro qu’au tambour. Voire plus confortable au devant de la scène qu’en arrière-plan. Un privilège que le petit-homme tente d’exploiter à bon escient.

Original, habile et fougueux, le deuxième chanteur de Djakout prouve qu’il n’est pas de ceux qui attendent un demi-siècle pour meubler leur discogra-phie. Dès qu’il trouve l’opportunité, il se jette à l’eau pour trouver de nouveaux fruits.

« Ce projet est en gestation depuis un an et trois mois. Donc, j’ai dû attendre avant de remettre le nez dehors, faute de temps. Les multiples rendez-vous de Djakout ne me permettent pas de me libérer facilement pour travailler des pro-jets personnels », explique Shabba.

Signé officiellement le 28 décembre 2012, « Pi Piti Still Rèd » n’a pas encore fait écho sur les ondes. Toutefois, Shabba affirme que le feedback est satisfaisant. « Il y a quelques titres qui sont très médiatisés en Europe et dans les Antilles françaises. Franchement, à moins d’un mois de la vente-signature, je ne m’at-tendais pas à un tel impact, se réjouit l’artiste. Je dois ses signes de réussite à toute l’équipe #1 qui m’a beaucoup supporté. »

Le succès de son premier album permet à Shabba de mieux focaliser son avenir musical et de voir ses rêves en plus grand. Les retombées positives lui

ShabbaToujours de guerre, il ne finit pas de se vanter. Avec « Pi piti still rèd », titre de son nouvel album, Shabba relance sa carrière solo trois ans après la sortie de « Pi piti pi rèd », son premier opus. Une plus-value apportée à son réper-toire musical avec la complicité d’une vingtaine d’artistes.

Still Rèd font bénéficier étonnamment de la colla-boration de beaucoup plus d’artistes de renom sur ce laser. J-Perry, Princess Lover, Maestro Richie, Mikaben, Ti Joe Zenny, Michaël Guirand, Roberto Martino, Régi-nald Cangé, Kenny Desmangles, Wanito, Sanders, Nickenson Prud’homme, Olivier Duret, Parisien de l’orchestre Tropicana d’Haïti, Michel Tassy de l’orchestre Septentrional d’Haïti, et la chanteuse africaine Monique Séka sont les voix et talents qui lui ont prêté main forte.

Les accomplissements de Hervé An-ténor sont de louables efforts. A travers « Pi Piti Still Rèd », Shabba joue, compose, écrit et forge sa personne pour de jours meilleurs dans l’industrie musicale haï-tienne. « Zanmi », « Pito m pa t konnen », « Jou a la », « Pou Lavi » et « Zokiki » sont les principaux titres prometteurs gravés sur ce laser à tendance compas, zouk, soca, troubadour et hip-hop : la récolte de ses nuits blanches au studio.

Selon l’interprète de « M pral pale », l’ensemble des textes véhicule des mes-sages de réconfort et traite des sujets d’intérêts publics. En exemple, « Zokiki », un tube qui lance un appel d’urgence à la société haïtienne pour encadrer les jeunes.

Le temps de vidéoclipper quelques titres forts de l’album, Shabba invite le public à découvrir « Pi Piti Still Rèd », disponible chez les disquaires et dans les bacs. Les internautes peuvent placer leur commande sur itunes et Amazon.

Dimitry Nader Orisma

Tchuip mwen menmSe tchuip map tchuip Tout timoun Se tchuip map tchuipTout GranmouSe tchuip map tchuipLajenesSe tchuip map tchuipNeg LariSe tchuip map tchuipLapolisSe tchuip map tchuipPrezidanSe tchuip map tchuipPaleman

Woy apam tande lafen di monn Mpap Tchuip mwen menmGade bel fanm n’on ti peyi Mpap Tchuip mwen menmRasta apaw kenbel poukow Mpap Tchuip mwen menmGwog la nan menw wap fe rasis Mpap Tchuip mwen menmSe tchuip map tchuip Tout timoun Se tchuip map tchuipTout GranmouSe tchuip map tchuipLajenesSe tchuip map tchuipNeg LariSe tchuip map tchuipLapolisSe tchuip map tchuipPrezidanSe tchuip map tchuipPaleman

O O! Vakabon an kanpe an DEPI YE epi lap tcheke fanm nanE Kana m ye mwen menm?…

M potko fini ave yo non!M pral pale ave yo!

Sak pa ka rete MACHESa k ave n yo ANNALESak pa ka rete MACHESa k ave n yo ANNALESak pa ka rete MACHESa k ave n yo ANNALESak pa ka rete MACHE

Nap salye tout Baz yo nnet!Mobilize Tout baz yo Sanz eksepsyonDepi fanatik Mikaben yo avel pa gen chay li pa ka pote

Le Mika Move Pa gen chay li pa ka poteHanyyLe Mika Fache pa gen chay li pa ka poteYo konnenLe Mika Move Pa gen chay li pa ka poteM Bouke poteLe Mika Fache pa gen chay li pa ka poteLeve de menn anle

2 men anle……

Sam pa ka pote aSam pa ka pote a……

Pinga n mandem si m’ap antre lakayElil yePeyi blan jodi a m’ap diw babayeEli l yeFanmi mwen zanmi m gentan rasanbleEli l ye ooh, Nou prale nan Kanaval!Pingaw mande m’ si se mikanavalOU konnen tres byen nou fenomenalGade jan Roodyman ap pran plezi l’

Leve de menn anleLeve mayo leve chemiz anleLeve mouchwa leve drapo anleSouke tchatcha mete kasket anle

Ann ale pran plezi n’ nan kanaval la…..

Eske n pare WiNou su n pare WiNou di n pare WiPa banm manti no WiEske m met lage WiEske m met lage WiMwen pral lage wi WiFanatik yo

Nou pral pasapasa…PasapasaNap danse na ponpe nap PyafeDance pasapasaPran plezi san vyolans Elil yePasapasaPasi Pasa OKERoodyman nou pral refe l’ anko (Bis)

-Heheyy! -Saw gen la a?-Sam tande la a?-Kisa?-Apam tande planet la ap vire pi vit-Pa okipe yo-Enben m pap tchuip mwen menm?

Woy apam tande lafen di monn Mpap Tchuip mwen menmGade bel fanm n’on ti peyi Mpap Tchuip mwen menmRasta apaw kenbel poukow Mpap Tchuip mwen menmGwog la nan menw wap fe rasis Mpap Tchuip mwen menmSe tchuip map tchuip Tout timoun Se tchuip map tchuipTout GranmouSe tchuip map tchuipLajenesSe tchuip map tchuipNeg LariSe tchuip map tchuipLapolisSe tchuip map tchuipPrezidanSe tchuip map tchuipPaleman

M gen Pamela m gen Manuela Mpap Tchuip mwen menmMap depanse wap banm poto Mpap Tchuip mwen menmJan Roodyman renmen Kabrit Mpap Tchuip mwen menmTande m’ tande goudougoudou Mpap

M pap tchuip mwen menm

Lyrics

4 18 janvier 2013No 782

Dans les coulisses du Carnaval

Une liste comportant douze groupes de Port-au-Prince et trois du Cap-Haïtien fait l’objet de grandes discussions dans le milieu musical ces temps-ci. Cette liste dévoilant des potentiels participants au parcours carnavalesque 2013 n’est pour-tant pas définitive, précise rapidement le ministre Jean Mario Dupuy, président d’honneur du comité du carnaval natio-nal. Notre compréhension de la note du ministre de la Culture laisse supposer que des surprises peuvent surgir dans les jours qui viennent.

Dans une note officielle sortie en date du 16 janvier 2013 portant la signature de Jean Mario Dupuy, le ministère de la Culture a apporté des précisions autour des choix des groupes pour le carnaval au Cap-Haïtien. La note précise à l’en-droit de la presse, des groupes musicaux et du public en général, qu’il n’y a pas en-core de sélection définitive des groupes pour le parcours.

Ne portant aucune précision sur la quantité de groupes qui animeront la

Précisions du ministère de la Culture autour du choixdes groupes

métropole du Nord les 10, 11, 12 février prochains, la note a par ailleurs précisé les critères de sélection qui suivent :

Performance du groupe pendant le carnaval 2012

Qualité de la meringue

Respect du thème retenu pour l’an-née 2013

Respect envers les engagements pris envers le comité national

Toujours selon le ministre Mario Dupuy, président d’honneur du carnaval national, les ténors de cette grande fête populaire auront une considération par-ticulière de la part du comité. Une source nous a aussi appris, qu’une réunion a eu lieu dernièrement entre les responsables et quelques formations musicales à pro-pos des trois jours gras. Rappelons que le thème du carnaval cette année est « Yon

sitwayen, yon pye bwa : an n’ pote kole / Istwan se idantite n’ ».

Notons qu’une liste ayant les noms des groupes suivants ; T-Vice , Djakout #1, Kreyòl La, Vwadèzil, Carimi, Brothers Posse, Barikad Crew, RockFam, Team Lobèy, T-Micky, Ram, Koudjay, Tropi-cana, Septen, Ambyans (groupe du Cap) comme des potentiels participants au parcours carnavalesque 2013 au Cap-Haïtien, est à l’origine des discussions qui se tiennent actuellement dans le milieu musical haïtien.

La décision du ministère de prendre un peu de recul et de faire des choix ju-dicieux est bien accueillie par plus d’un. Beaucoup souhaitent cette impartialité qui permettra de rehausser l’ampleur de la fête la plus populaire du pays.

Plésius Junior LOUIS (JPL 109)[email protected]

L’objectif de cet événement prévu pour le 3 février 2013 est de sensibiliser les citoyens et citoyennes du pays sur l’importance de notre patrimoine ; offrir un espace de promotion, d’apprentis-sage, de recherche autour des valeurs inhérentes à notre histoire de peuple ; et aussi de promouvoir le développement des micro-entreprises.

A moins d’un mois de cette fête populaire enchanteresse, l’une des plus importantes du pays, le comité de ges-tion du carnaval ne lésine pas. Avec des bouchées doubles, ledit comité composé

Carnaval national à Jacmel Pour une 22e édition enrichie

d’une dizaine de Jacméliens se dit prêt à faire de cette manifestation une grande réussite.

De l’avis de Michaelle Craan, dans une conférence de presse tenue le jeudi 17 janvier 2013 au ministère de la Culture, l’idée principale est de faire la fête. « Ac-corder à tous les visiteurs, l’opportunité de vivre en toute sécurité des moments extraordinaires dans le cadre fascinant de Jacmel”, déclare-t-elle, fière de sa ville. “Les Jacméliens, comme toujours, auront la tête et le cœur tournés vers la fête”, enchaine-t-elle.

Menu des festivitésAu somptueux menu de cette 22e

édition, Il y aura un concours de dégui-sement, pour rallonger le parcours. Des primes alléchantes seront remises aux gagnants le mardi 12 février. Pour le choix des reines et des rois, un bal sera organisé au port touristique le samedi 26 janvier. Le 2 février, le « Carnaval des petits » permettra aux enfants de se délecter à leur manière de des festivités carnavalesques. Cette année, le comité inaugure la participation des handicapés. « Le Carnaval des handicapés », avec

une grande parade incluant masques, déguisements et danses, octroiera à cette catégorie de jouir d’une ambiance très chaleureuse. Ce menu est aussi enrichi de quelques nouveautés telles une course de bicyclettes qui démarrera au Champ de Mars, à Port-au-Prince, pour prendre fin à Jacmel en passant par Kenscoff.

Lieux d’hébergement et d’attraction

Pour héberger les visiteurs, seront disponibles des cadres paradisiaques, affirme Dethny Joan Raton, qui assure, aux côtés de Michaelle Craan, les rela-tions publiques pour le comité. Hôtel Nini et Titi, Mauger Guest house (Mari-got), Hôtel Florita, le bateau de croisière Hadriana, avec une capacité d’accueil de 200 personnes… constituent entre autres les endroits choisis pour tenir une fête de luxe à l’endroit des visiteurs venus de partout. « Les carnavaliers pourront y découvrir les potentiels ar-tistique, culturel et touristique de la ville », laisse tomber Mme Raton. Les plages Raymond-Les-Bains et Timouyay ainsi que d’autres sites touristiques tels que Étang Bossier (Cayes-Jacmel) et Bassin Bleu (Jacmel) sont aussi idoines à plaire aux visiteurs, poursuit-elle, souriante.

Déjà ce mélange de couleurs et de luxuriance que représente le carnaval Jacmélien s’annonce en grande pompe avec un budget de 45 millions de gour-des soumis au gouvernement haïtien.

Lord Edwin Byron

« La Jacmélitude ». C’est le thème retenu pour le carnaval national de Jacmel. C’est un concept nouveau qui définit la cité d’Alcibiade Pomayrac à travers sa culture, ses traditions, son artisa-nat, sa créativité, son hospitalité et la fierté de ses riverains.

518 janvier 2013No 782

« Gessica Généus est une femme haï-tienne 100 % créole. Pas de face cachée. Elle est pleine de vie, souriante avec une vibration positive qu’elle est prête à transmettre. Une vraie reine de cœur !

Talentueuse et belle, elle représente une vraie femme haïtienne dans toute sa mythologie. Gessica accorde beaucoup d’importance à sa culture. C’est une actrice formidable. »

Valéry Vilain

« Elle est beaucoup plus rayonnante et originale depuis qu’elle a décidé de garder ses cheveux au naturel.

C’est une actrice talentueuse, un mannequin, une rebelle. Gessica a l’esprit ouvert. Une beauté créole qui n’a pas peur d’afficher ses racines par son style, sa façon de penser. Elle porte toujours des vêtements de designers haïtiens. Ce n’est pas pour rien qu’elle est devenue d’une marque haïtienne très connue.

Pour son mariage, tout a été haïtien. La robe, le décor...

Chapeau, Gessica ! T’es un exemple à suivre... Haïtienne et fière de l’être ! »

Jean-Yves Marchand

« C’est la métamorphose d’une chenille en un élégant papillon. Plus jeune, son regard envoûtant prédisait déjà un bel avenir et une belle carrière.

Elle est ouverte aux critiques. C’est ce qui lui a permis de corriger des imperfections tant du physique que du mental.

La Gessica d’hier aimait les fêtes, la danse. De là elle a acquis de la maturité. A l’observer on se rend compte qu’elle est devenue plus simple.

Elle a appris à devenir une haïtienne plus authentique.

Avec des coiffures naturelles, un re-gard qui demeure envoûtant, une bouche sensuelle, un sourire amical, elle a traversé les années.

Côté look, elle est sexy et simple. Elle rap-pelle les belles au temps de la colonie. Je lui conseille de continuer avec ses qualités telles que le partage et l’écoute.

Je lui conseille aussi de faire de sa simpli-cité une phare pour éclairer notre jeunesse. »

Gessica Généusyon bèl fanm kreyòl!De “Barikad” à “Toussaint Louverture”, sans oublier “Cousines”, Gessica Généus s’est imposée progressivement dans le septiè-me art. Côté look, cette femme qui n’a pas froid aux yeux n’a jamais oublié sa culture en dépit de son succès.

Harry Lafond

« Ce n’est une surprise pour personne, je l’ai souvent habillée. Elle est une image de Vêvê Collection. C’est une vraie am-bassadrice de ma ligne.

Gessica est très naturelle. Il y a quel-ques années, elle a décidé de ne plus faire usage de crème défrisante pour ses cheveux.

Elle adore notre culture et en fait la promotion tant dans ses films ou autres activités professionnelles que dans la vie de tous les jours. »

Phélicia Dell

Propos recueillis par Chancy Victorin

Look à la loupe

“Mpap tchuip mwen menm”, de Mikaben Ft RoodyMan

La tant attendue méringue 2013 de MikaBen est sortie dans la soirée du 16 janvier. Mika, secondé de RoodyMan pour l’occasion, effleure le thème du carnaval, évoque ‘’Kita Nago’’, sujet populaire du moment, et ignore royalement les as-sauts du groupe K-zino. Avec sa mélodie entraînante qui reste dans la tête après au moins deux écoutes, « Mpap tchuip mwen menm » risque de bientôt se retrouver sur toutes les lèvres. On reproche toutefois à la méringue de n’être qu’un ramassis de slogans déjà utilisés.

‘’Dezod sou cha one nan’’, de Djakout Mizik

Les méringues Le carnaval, c’est dans moins d’un mois. Tandis que les chars, bandes à pied et autres investissent les rues chaque dimanche depuis le 13 janvier, les méringues carnavalesques se font la guerre sur la bande FM. Bien sûr, les ténors se font attendre. N’empêche, la liste des méringues ne fait que s’allonger. Des bien bonnes aux pas particulièrement bonnes, sans oublier les nettement pas bonnes… Ticket a testé pour vous !

Djakout Mizik voudrait-il continuer à prêcher dans le désert ? La deuxième méringue de la jeune formation musicale est inspirée des événements survenus sur le char de Djakout #1 au cours du carna-val des Fleurs. Reste à savoir si la bande à Pouchon daignera leur répondre cette fois. Bien que Shabba, tambourineur de Djakout # 1, a laissé entendre le contraire dans un tweet posté dans la journée du 17 janvier. « Gwo djazz pa konn nan polemik ak ti djazz map di nèg Djakout Mizik yo kenbe la nan sa yap fè a nap reponn yo aprè 50 an loll », a écrit le chanteur. En attendant, sans arriver à la hauteur de la précédente méringue du groupe, « Dezòd sou cha one » vaut l’écoute, ne serait-ce que pour apprécier les piques lancées à l’égard des messieurs de Djakout # 1.

arrivent‘’Touboudi’’, de Gabèl

Fidèle à sa promesse, Gabèl a délivré sa méringue 2013. Titrée « Touboudi », nom de la danse que les messieurs ont inventée, la chanson n’aura pas toutefois pas comblé toutes les attentes. Les solos de guitare sont bien appréciés, mais on déplore le fait que certaines parties de « Touboudi » rappellent un peu trop le « Falomi » de Nou Krezi. Gabèl n’a vraisemblablement pas encore trouvé la formule du carnaval ; peut-être devrait-il d’ailleurs s’en tenir au konpa love qui lui réussit déjà assez bien.

‘’Pile Kana’’, de Tony Mix L’euphorie autour de « Pile Kana »

serait davantage due à la popularité du

chanteur plutôt qu’à la qualité de ladite méringue. Beat relativement moyen et encore ces piques et slogans qui ne choquent même plus... Oui, on a déjà entendu mieux de l’auto-proclamé « DJ peyi a ». Mais les fans semblent apprécier et c’est tant mieux.

‘’Move zanmi’’, de Rasin MapouLa magie d’Azor n’est plus. Cela se

ressent dans la qualité de « Move zanmi », méringue carnavalesque 2013 de Rasin Mapou, mais aussi dans le peu d’engoue-ment des fans auxquels les tambours d’Azor semblent manquer plus que jamais.

Daphney Valsaint Malandre

Dans les coulisses du Carnaval

Vendredi 18 janvier 20136

le directeur sportif départemental du Nord, Lesly Borgella, accusé de diffamer les habitants de Milot via les ondes des stations de radio du Nord. « Il nous accuse de le pressurer comme si nous étions de vulgaires bandits alors que nous ne faisons que des réclamations relevant des besoins de la zone pour l’utilité de ce parc aménagé dans l’avenir. Nous voulons pas qu’on nous dote de quelque chose qui nous soit

construire le parc aménagé de Mont-Organisé, (SECOSA), ce parc sera construit sur un terrain de 117 m de long sur 86 mètres de large et il de-vrait être inaugurable dans 8 mois.

En outre, le ministre des Sports a profité de ce voyage motivé par la pose de la première pierre du futur parc aménagé de Mont-Organisé pour effectuer une visite des autres chantiers en cours dans le Nord et le Nord-Est.

Le complexe départemental du Nord-Est

A Ouanaminthe, la construction du complexe sportif départemental du Nord-Est en construction devrait se terminer en février 2013. Cepen-dant, les travaux de terrassement sont à peine commencés. Si la clôture est terminée, elle ne répond pas aux attentes du ministère des Sports. « Elle comprend un grillage métallique sur un support en béton alors que le contrat stipulait qu’elle soit totale-ment en béton », avance le ministre des Sports, Roosevelt Jean René .

« Il est important que ce com-plexe soit finit le plus tôt possible, car il accueillera en partie les jeux de l’amitié haïtiano-dominicaine en juillet prochain », continue le ministre, visiblement inquiet à cause des retards accumulés sur le délai prévu pour la

fin des travaux.

Le parc aménagé de MilotA Milot, les travaux de construc-

tion du parc aménagé en construction dans cette commune vont bon train. Toutefois, ils font l’objet de nom-breuses contestations des habitants de la région qui sont mécontents de ce qui leur est offert par rapport à leur attente.

Dès l’arrivée de la délégation visiteuse, des quolibets ont accueilli

ConstruCtion d’infrastruCtures sportives

Pose de première pierre et constructionsen cours dans le NordLe ministre des Sports, Roosevelt Jean René, a procédé ce 9 janvier à la pose de la première pierre du parc aménagé de Mont-Organisé. Il en a profité pour effectuer une visite des lieux sur les différents chantiers en cours dans le Nord et le Nord-Est.

de g. a dr. le depute de la circonscription de Mont-organise, ronald Lareche, le Ministre des sports, Jean rene roosevelt, le v.delegue ernst exalus, le maire de Mont-organise, orelus Marcel, le delegue departemental du nord-est, Hugo Charles posent la premiere pierre du parc amenage de Mont-organise ((photo: enock néré)

Le site du futur Complexe sportif departemental du nord-est (photo: enock néré)

Vaccine, tambour, bambous, fanfares, parade, élèves repré-sentants les différentes écoles de la commune c’est donc dans

une ambiance de fête que le ministre des Sports Roosevelt Jean René a procédé ce 9 janvier, à la pose de la première pierre du futur parc amé-nagé de Mont-Organisé.

Le député de la circonscription de Mont-Organisé, Ronald Larêche; le maire de la ville, Oremus Marcel; le délégué départemental du Nord-Est, Hugo Charles; le vice-délégué de l’ar-rondissement de Ouanaminthe, Ernst Exalus; le directeur départemental des Sports du Nord-Est, Anthony Andral; le directeur départemental du Nord, Lesly Borgella étaient tous là auprès du ministre pour lancer, avec cette pose de première pierre, la construc-tion de cette nouvelle infrastructure sportive.

« Cette nouveau mini-stadium comprendra : un terrain de football règlementaire; des gradins pouvant accueillir environ 6 000 spectateurs; des toilettes modernes; un système d’éclairage au moyen d’une géné-ratrice de 40 kwatts, et un terrain multi-sport pouvant permettre au développement d’autres disciplines sportives dans la commune », expli-que l’ingénieur Patrick Perreira à plus d’un millier de spectateurs ayant fait le déplacement pour venir assister à l’évènement.

« Avec l’érection de cette infras-tructure, les 20 équipes de football qui évoluent dans la circonscription de Mont-Organisé auront un endroit où évoluer convenablement », ex-plique en substance le député de la circonscription, Ronald Larêche, en soulignant l’importance de ce travail que réalise le gouvernement à travers le ministère des Sports. En atten-dant l’inauguration du parc sportif de Mont-Organisé, Ronald Larêche a profité de son temps de paroles pour solliciter du ministre des Sports 5 ballons de football pour chacune des 20 équipes pour leur permettre de se préparer dans de meilleures conditions.

« Il faudra démontrer à l’Etat Haïtien que nous sommes en mesure de bien gérer ce que nous avons pour l’inciter à faire plus pour nous. Le parc qui sera construit ici nous appartien-dra et c’est à la population de Mont-Organisé, à ceux-là qui vont l’utiliser qu’il appartient de le protéger et de le maintenir propre », à pour sa part déclaré le délégué départemental du Nord-Est, Hugo Charles.

Selon l’ingénieur Patrick Per-reira, qui représentait la firme devant

Vendredi 18 janvier 2013 7

footbaLL - transfertss

Pose de première pierre et constructionsen cours dans le Nordinutile », affirme un homme qui se dit actif dans le développement du sport à Milot.

Entamé suivant un standard propre aux projets exécutés par le ministère des Sports et l’organisme « Sport pour le

changement », le parc aménagé de Milot prévoit un terrain de football nord-sud avec des gradins latéraux, un kiosque au nord et un terrain multi-sport au sud. Cependant le terrain multi-sport est doté de gradins qui permettront aux spectateurs de pouvoir regarder tout à la fois ce qui se passe sur le terrain multi-sport, et le terrain de football qui ne sont pas isolés. Si l’on tient compte du fait que les vestiaires se trouvent au sud et à proximité du terrain multi-sport ce qui rend presqu’impossible un isolement des deux terrains, la situation est plus que complexe.

« Ce terrain accueille une com-pétition régionale depuis plusieurs années et dans cette compétition il y aura des rencontres décisives. Il est donc impossible d’avoir une infras-tructure soi-disant de football avec un terrain règlementaire et qui soit inapte à recevoir une compétition. Il faudrait un gradin qui isole le terrain de basket du terrain de football pour que les deux disciplines puissent évo-luer sans que l’une ne dérange l’autre. Nous souhaitons qu’il y ait un grillage autour du terrain de football pour la sécurité des acteurs qui auront à évoluer sur la pelouse lors des rencon-

tres décisives et qui génèreront des débordements de passions. Ensuite, il faudrait penser à des vestiaires pour le football puisque les vestiaires qui sont construits là-bas ne peuvent desservir que les sports en cours sur le terrain multi-sport », continue-t-il.

« L’espace réservé à l’ouest du parc et qui devrait servir suivant les plans à l’érection d’un terrain de ten-nis devrait plutôt servir de parking, vu que lors des rencontres importan-tes on ne pourra pas demander aux chauffeurs d’occuper la rue », clame un autre qui accuse le directeur dé-partemental de négliger les revendica-tions des gens de Milot alors que ces

revendications relèvent des besoins de la région.

« Nous allons étudier vos deman-des et voir ce qui peut-être fait », assure le ministre des Sports.

Environ 65% des travaux de l’aménagement du parc de Milot ont déjà été effectué et le parc aménagé de Milot devrait être prêt pour l’inau-guration en mars 2013.

Grande-Rivière du NordA la Grande Rivière du Nord,

les gradins sont en construction, le système de canalisation aussi. Le terrain est isolé, le terrain multi-sport en construction et la clôture est en

construction. Le parc aménagé de la grande Rivière du Nord rentre lui aussi dans le plan standard des 10 parcs aménagés. Il comprendra un kiosque, un terrain multi-sport et un terrain de football règlementaire sans piste d’athlétisme autour. Les gradins seront des gradins latéraux pouvant accueillir environ six mille spectateurs. Le terrain est construit dans le sens Est-Ouest et les toilettes tout comme les vestiaires desserviront les deux terrains et se trouveront à l’est de la pelouse. Le parc aménagé de la Gran-de-Rivière du Nord devrait être prêt pour l’inauguration en avril 2013.

Et après ?« Plus que jamais, 2013 verra

l’éclosion de nombreux autres chan-tiers. Très bientôt, nous allons effec-tuer la pose de la première pierre pour lancer les travaux de construction du complexe départemental du Nord-Ouest. A ce moment-là il nous restera à lancer les travaux de construction du complexe sportif départemental du Nord, de la Grand-Anse, des Nippes et de l’Ouest », conclut le ministre des Sports. En un mot, si Haïti devra at-tendre encore pour avoir un meilleur stade, il reste que d’ici 2015, la prati-que du volley-ball et du basket-ball sera plus accessible aux jeunes. Les championnats nationaux de football pourront se disputer dans de meilleu-res conditions infrastructurelles.

Enock Néré/[email protected] twitter :@nenock

Le futur parc aménagé de Milot qui fait tant de remous ((photo: enock néré)

Victorieuse (78-70) de Marché Ti Tony, l’une des équipes favorites pour s’adjuger l’édi-tion (2012-2013) du tournoi

organisé par l’ASHBAC, l’équipe de basket de Télémax, invaincue dans la compétition, a signé une troisième victoire de suite à l’occasion de la 9e journée disputée dimanche 13 jan-vier. L’autre vainqueur de la journée porte le nom de Digicel, bombeuse de la SOGEBANK dans le duel des champions. 78-65

Le lendemain de la commémo-ration du troisième anniversaire du terrible séisme du 12 janvier 2010, plusieurs milliers de fans du ballon orange s’étaient donné rendez-vous à l’antre du Centre de Formation Classi-que (CFC) pour assister à une journée spéciale au cours de laquelle les trois équipes qui avaient remporté les quatre premières éditions du tournoi organisé par l’Association haïtienne de basketball Corporatif (ASHBAC)

en découdraient pour s’octroyer une meilleure place au classement.

D’abord, tout a commencé avec la folle animation créées par le groupe Raram No Limit. Ensuite, les équipes de Digicel, double tenante du titre (2011 et 2012) et la SOGEBANK, vainqueur de la première édition en (2009) s’affrontaient dans un duel sans merci, et ce, pour tenter d’of-frir un meilleur spectacle, tant elles avaient mal abordés la compétition.

Si le spectacle et le beau jeu étaient au rendez-vous, la victoire est à mettre à l’actif de l’équipe de Digicel qui a su puiser dans ses ré-serves pour venir à bout de l’équipe de SOGEBANK. Au final, l’équipe « Rouge et Blanc » s’est imposée par treize points d’écart au terme d’une rencontre âprement disputée (78-65) pour reprendre goût à la victoire au contraire de son adversaire du jour qui doit encore attendre.

Enfin, l’équipe de basket de

Télémax a surpris tout le monde en battant l’une des équipes favorites de la compétition, Marché Ti Tony, vainqueur de la deuxième édition au terme de la saison 2009-2010.

Alors que les protégés de Grégory Fanfan, responsable de Sport à Té-lémax comptaient sur deux victoires consécutives contre respectivement les équipes de Brasserie La Couronne et la Police nationale d’Haïti, deux modestes formations, ils pensaient qu’ils allaient baisser pavillon face aux coéquipiers d’Antoine Bennet.

A l’arrivée, ils se sont trompés grandement dans la mesure où ce sont les hommes de la chaîne 5 qui allaient s’imposer, et ce, avec brio. Au coup de sifflet final, ils ont terrassé l’équipe « Rouge et Noir » pour un total de 8 points d’écart (78-70) pour signer une troisième victoire de suite dans la compétition reine du basket corporatif.

S’exprimant sur la victoire des

siens, Grégory Fanfan s’est dit sa-tisfait jusque-là du travail réalisé par l’entraîneur de l’équipe et a salué la performance de ses poulains. « C’est une troisième victoire de suite, et per-sonne ne croyait que nous pouvions le faire. Je suis persuadé que c’est le ré-sultat des travaux effectués à l’entraî-nement par le coach et l’application des joueurs qui sont à la base de ces victoires. J’en profite pour les féliciter mais il nous reste encore un long che-min à parcourir pour atteindre notre objectif », a fait savoir le responsable de Sport de la chaîne 5.

La dixième journée s’annonce très intéressante et voire passionnante avec au programme la rencontre phare qui aura lieu le dimanche 20 janvier au Centre de Formation Clas-sique (CFC) à compter de 4h PM et y mettra aux prises, Télémax face au Riz Méga, l’autre équipe attendue dans la compétition.

Légupeterson Alexandre

Télémax irrésistible, Digicel revient

ConstruCtion d’infrastruCtures sportives

8 18 janvier 2013No 782

Dossiers Interdits

Par Gary Victor

-Que de drames humains avons-nous vécus à la Société Anonyme de Désen-voutement, me déclara un soir René Ouari. Il faut avoir le c�ur et l’estomac bien accrochés pour tenir une pareille agence.

-Vous m’avez fait part en effet d’en-quêtes souvent hallucinantes où votre agence n’avait pas la partie belle. Jingle Bell est pour moi un exemple frappant.

-Je sais que ce dossier vous a particu-lièrement, je dirais, choqué . Laissez-moi vous ouvrir un dossier je dirais plus léger, mais quelque part assez secouant.

Je m’enfonçai dans mon fauteuil, mon verre de rhum en main.

-Je suis prêt à vous écouter, Ouari.-Ce dossier nous l’avons classé sous le

nom de Ninon.-Ninon, répétai-je. C’est un prénom

féminin.-Oui. Ninon c’est une petite fille de

onze ans qui est morte noyée un après-midi dans une piscine. Elle était avec quelques élèves de sa classe à un cours de natation.

-Comment s’est-elle noyée ?-Elle était pourtant assez avancée

en natation. Au milieu de la piscine, elle s’enfonce dans l’eau. Le temps qu’on remarque ce qui se passe et qu’un moni-teur plonge pour la secourir, elle succom-be malgré les tentatives de réanimation.

-Aussi rapidement que cela !-Oui. On ne pratique pas d’autopsie.

L’enterrement a lieu quelques jours plus tard.

-Pas d’enquête ?-On est en Haïti, me rappelle Ouari.-Et comment intervient alors la So-

ciété Anonyme de Désenvoutement ?-Trois mois plus tard, je reçois au siège

de la SAD une femme, dans la trentaine. Apellons la Charlotte B. Elle est quel-conque, habillée sans aucun gout. Elle n’arrive pas à lâcher la cigarette qu’elle tient entre ses doigts malgré mes injonc-tions, car dans les bureaux de la SAD on ne fume pas. Elle est d’une nervosité manifeste. Ses mains tremblent. C’est quelqu’un qui visiblement consomme une substance psychotrope.

***Elle prit place dans le fauteuil en face

de moi après avoir accepté finalement d’éteindre sa cigarette. Je lui demandai la raison de la consultation qu’elle avait demandée à la SAD. Elle avait insisté pendant une dizaine de jours avant que j’accepte de la recevoir. Il faut dire que nous avions énormément de demandes de consultations à la SAD et nous man-quions de bras.

-C’est ma fille qui est morte il y a trois mois, monsieur Ouari… Je la vois partout depuis sa mort. Elle me suit partout. C’est sa manière de me regarder qui me rend folle. C’est comme si elle me rendait

responsable de sa mort.Elle avait tout débité d’un trait. -Attendez, lui dis-je. Il faut commen-

cer par le commencement. Vous dites que votre fille est morte depuis trois mois ?

-Dans une piscine pendant ses cours de natation. Elle s’est noyée. Et pourtant, pour ce qu’elle savait déjà de la nage, cela n’aurait pas dû arriver aussi rapide-ment.

-Vous êtes la mère de la petite Ninon C ? lui demandai-je, me souvenant du drame.

Elle fit un signe affirmatif de la tête. J’avais lu un article relatant la mort de cette petite fille. Une tragédie ! Le mal-heur frappait à toutes les portes.

-Vous dites que vous la voyez depuis sa mort ?

Elle fouilla dans son sac, prit une autre cigarette. Mais elle ne l’alluma pas. Elle se contenta de la rouler entre ses doigts.

-C’est surtout quand je rentre chez moi le soir ou le matin quand je me réveille que je la vois, toujours assise au bord de mon lit, vêtue seulement de son maillot de main, les cheveux dé-goulinants d’eau. « Mais qu’est-ce que tu veux ? » lui ai-je crié quand j’ai compris que fuir, ne servirait plus à rien. C’est son regard qui me fait mal et qui me fait peur, monsieur Ouari. C’est comme si elle

m’accusait de sa mort. Elle ne fait que continuer à me regarder puis elle se lève et disparait sans rien dire.

-Avec ce que vous prenez, cela doit être une hallucination, lui dis-je.

Elle secoua la tête.-Je suis dépressive, monsieur Ouari. Je

souffre souvent de migraines. Cela dure depuis des années, depuis que le père de Ninon m’a abandonnée alors que j’étais enceinte de six mois. Je prends des anxiolytiques c’est vrai. Mais je n’hallu-cine pas.

-Comment pouvez-vous savoir que vous n’hallucinez pas ?

-Parce que je ne suis pas la seule à voir Ninon.

Je la regardai, brusquement intéressé.-Vous prétendez que d’autres person-

nes ont vu Ninon. Qui ?-Il y a Madame Paul. C’est une vieille

femme qui est à mon service depuis la naissance de Ninon. Il y a plusieurs gens du quartier qui ont certifié avoir vu Ninon sortir de chez moi, traverser la rue, pour aller à la boutique d’en face comme elle avait l’habitude de le faire quand je l’envoyais m’acheter des cigarettes par exemple.

J’examinai la jeune femme. J’avais suffisamment d’expérience pour savoir quand quelqu’un mentait ou disait la vérité.

-Où habitez-vous ? lui demandai-je.Elle me donna toutes les informations

que je désirais.-Pourquoi Ninon vous reprocherait-

elle sa mort par noyade à la piscine ? -Je ne sais pas, gémit la jeune femme.

Ninon est ma seule enfant. Elle est toute ma vie. Pendant des jours, je n’ai pas cru que je lui survivrais. Vous ne pouvez pas comprendre cette douleur, Monsieur Ouari. Cette douleur de ce regard qui m’accuse, je ne sais pas pourquoi.

-Vous êtes certain que vous ne savez pas pourquoi ? insistai-je.

-Je n’ai aucune responsabilité dans la mort de ma fille, hurla presque la jeune femme.

Je lui dis de se calmer un peu.-Si vous voulez que je vous aide, vous

allez devoir répondre avec calme à mes questions. En serez-vous capable ?

Elle refoula un sanglot, ouvrit son sac à main, prit un paquet de cigarettes qu’elle se mit à tripoter. Elle devait brûler d’envie de fumer. Il était hors de ques-tion pour moi de la laisser fumer dans ce bureau.

-Depuis quand votre fille prenait-elle des leçons de natation ?

-Depuis six mois.-Son niveau ?-Elle était à ses dernières leçons. C’est

pour cela que je vous dis que je ne com-prends pas comment elle s’est noyée.

-La fréquence des cours ?-Une fois par semaine l’après-midi

après l’école.-Allait-elle directement aux cours de

natation où revenait-elle chez elle avant ?-Elle revenait avant. Madame Paul

allait la récupérer à l’école.-Comment allait-elle à ses cours ?-Madame Paul ou moi l’y emmenions.

Ce n’est pas trop loin de là où j’habite. On prend un taxi. C’est à quinze minutes.

-Avec qui était-elle le jour du drame ?-Madame Paul.-Pourquoi pas vous ?-J’étais en pleine crise. Une migraine.

Mais ce n’est pas à cause de cela que Ninon m’en veut. Au contraire, cet après-midi, elle avait voulu aller à son cours avec Madame Paul.

-Pour quelle raison ?-Vous connaissez les enfants. Madame

Paul tolère tous ses caprices. Moi, je suis de préférence stricte avec elle.

-Combien d’enfants à ce cours de natation ?

-En moyenne une dizaine. Il y a deux moniteurs. On a toujours fait confiance à ces moniteurs.

-La police a fait une enquête après la mort de Ninon ?

La question était, ici, stupide, mais je devais la poser.

-Pourquoi ? me répondit-elle.Je gardai le silence. Si les apparitions

de la petite fille morte n’étaient pas une hallucination –collective, car plusieurs personnes prétendaient avoir vu Ni-non- le détail important était ce regard qui semblait terrifier la mère. Ce regard accusateur. Ninon en voulait à sa mère. La raison était-elle liée à la manière dont elle était morte ou à autre chose ? C’était là que la SAD devait investiguer.

NINON