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S.HAHNEMANN :une vie de hasard

ouune vie déterminée ?

DTB.BOUFFLERS

Cet article vient en réaction à une phrase de Christian Garcia inscrite à lapage 41 de ses " Réflexions sur le principe de similitude " dans le dernier Bulletinde l'A.O.S.H. : " Le hasard a joué un grand rôle dans l'œuvre de Hahnemann ".Réaction d'élimination — bénéfiquement psorique — mais aussi tentative destructurer idées, pensées, réflexions : en un mot philosopher... avec orientationsmédicale et homéopathique... bien-sûr.En outre, c'est la suite évolutive d'un article paru dans le Bulletin n°l del'A.O.S.H. de l'année 1993, dans lequel nous tentions de comprendre la genèse del'Homéopathie à travers la vie et l'œuvre d'Hippocrate, Paracelse et Hahnemann.

HASARD OU NECESSITE ?

Après avoir parcouru le long chemin de la vie de l'inventeur del'Homéopathie magistralement transcrit par M.TETAU (05), nous voici confrontésà une question inévitable :• l'évolution de vie d'un homme, tout comme l'évolution disons cosmique qui a

mené jusqu'à l'Homme., est-elle, comme le pensait le biologiste nobeliséJacques Monod, le fruit pur du hasard

• ou bien cette évolution s'inscrit-elle dans un grand dessein universel dontchaque élément (humain, matériel...) aurait été minutieusement calculé ?

Y-a-t-il un ordre sous-jacent derrière ce que, sans le comprendre, nous appelons lehasard ?

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Hasard profond

Pour tenter de répondre à cette question, il nous faut aller vers le hasardprofond, celui de l'énigme et des mystères : quelle est la signification de ce qu'onappelle, simplement, l'ordre des choses ?Au cœur de chaque élément, de la vie d'un homme, il y a• un équilibre délicat entre des forces de stabilité et des forces d'instabilité• une harmonie subtile entre des forces d'activité et des forces d'inertie• une interaction féconde entre des forces à l'échelle atomique et des forces à

l'échelle humaine.D'où vient cet équilibre ?Quel est l'origine de cet ordre ?

Notre incapacité à comprendre un degré d'ordre supérieur ne serait-il pas ceque nous appelons le hasard ?Sous le désordre visible des phénomènes ou des actes de vie n'existe-t-il pas unordre profond, d'un degré mfîninient élevé, qui permettrait ce que nousinterprétons comme le fruit du hasard ?L'univers ne contient pas de hasard mais divers degrés d'ordre dont il nousappartient de déchiffrer la hiérarchie.

PRINCIPE DE SYNCHRONICITE

J.GUITTON (02) nous rappelle que la nature façonne à même le chaos lesformes compliquées et hautement organisées du vivant.Par opposition avec la matière inanimée, l'univers du vivant est caractérisé par undegré d'ordre croissant :• alors que l'univers physique va vers une entropie de plus en plus pointue et

élevée• le vivant remonte en quelque sorte ce courant contraire pour créer davantage

d'ordre.

Dès lors, il nous faut réévaluer le rôle de ce qu'est le "hasard".C.J.JUNG (04) soutenait que l'apparition de "coïncidences significatives"impliquait nécessairement l'existence d'un principe explicatif qui devait s'ajouteraux concepts d'espace, de temps et de causalité. Ce grand principe, nomméprincipe de synchronicité, est fondé sur un ordre universel de compréhension,complémentaire de la causalité.

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A l'origine de la Création, il n'y a pas d'événement aléatoire, pas de hasard, maisun degré d'ordre infiniment supérieur à tout ce que nous pouvons imaginer : ordresuprême qui règle les constantes physiques, les conditions initiales, lecomportement des atomes, la vie des étoiles et le chemin de vie de chaque homme.

LES UNIVERS DIVERGENTS

Chaque fois que nous étudions dans le détail la genèse d'un événement,aussitôt que nous essayons de comprendre pourquoi telle chose s'est produite,-nous voyons apparaître une foule de facteurs jusqu'alors invisibles, reliésarbitrairement au sein d'une chaîne qui paraît relever davantage du "hasard" qued'un destin explicite.Les physiciens - tentant par essence et nature d'expliquer l'univers, et autresParadoxes (... quantiques...) - ont créer des théories d'univers "divergents","doubles", "parallèles", "alternatifs"... On peut ainsi postuler l'existence d'uneinfinité d'univers.

Le FATALISME est une disposition à croire que tout ce quiarrivera dans le monde est écrit ou prédit, et que toutes nos actions ne sauraientfaire manquer la prédiction, mais au contraire la réalisent. (A.MAUROIS)Le fatalisme est une superstition forte et naturelle aux hommes, comme on le voitpar son ancienneté et sa persistance :• quelqu'un échappant de peu à la mort dit que son heure n'était pas encore venue• les devins, les "faiseurs d'horoscopes" font métier d'annoncer des destins

immuables, et, ils ont toujours bien gagné leur vie, ce qui prouve qu'il y a peude sages.

Le DESTIN est l'enchaînement des "choses de la vie" considérécomme nécessaire : certains des actes d'un homme dépendraient de sa nature etnon du monde extérieur.On peut à la rigueur appeler : destinée de cet homme d'état l'ensemble des actesqui constitue la vie de Winston Churchill, de Charles de Gaulle, de Mao TséToung ou de S.Ghandi... pour ne prendre que des exemples contemporains. Maiscomme l'indique Alain "il n'y a rien de commun qu'un mot entre la destinée dechacun de nous telle qu'il la forge, et cette tuile jetée par une vieille femme qui tuaPyrrhus." Le passage du Rubicon" est un acte de César ; le coup de poignard deBrunis est un acte de Brutus ; la théorie appliquée de génocide de A.Hitler estsienne...

La liberté de chaque homme a ses bornes :

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• je ne suis pas libre de me faire top-model ou champion de boxe, ni reined'Angleterre ou Président de la République...

• quelque désir que j'en puisse avoir.La liberté vit sur la frontière - très mobile - entre le possible et la volonté :

• "je veux donc je suis" a écrit Maine de Biran• "il n'y a que l'extrême maladie et l'extrême terreur qui réduisent l'homme à l'état

de machine pure" a écrit Alain• la volonté dépend beaucoup de ce qu'on ose, et, il faut donc toujours sans se

préoccuper de la limite, se gouverner soi-même le mieux qu'on peut" a écritA.Maurois

• et Descartes appelle "générosité" le sentiment que l'on a de son libre arbitre,joint à la ferme résolution de n'en jamais manquer" ; par cette vue hardie,Descartes est homme de pensée et d'action.

Pratiquement, restant sur ... Terre , ce qui complique tout, c'est quenous sommes impliqués comme le rappelle L.LIROY à la fois dans un desseincosmique, un destin individuel et dans une multitude d'histoires familiales,nationales, mondiales qui ont commencé bien avant nous et qui déterminent unequantité de paramètres : hérédité, culture, culte, profession,... etc.Mais, dans ce cadre, chaque individu garde une certaine liberté et une certainecapacité à changer son propre ... destin. Par suite, il en est de même pour chaquegroupe, chaque pays, de même que pour rhumanité dans son ensemble.De fait, le destin de chaque homme est totalement individuel, personnel. Peuimporte l'état du monde, chaque homme - s'il choisit les voies appropriées, lesvoies de sa propre et pure conscience - peut accéder à son propre paradis, et ce, àn'importe quel moment et quelles que soient les circonstances.

Le DETERMINISME est tout différent. Il est né de la pratique etdiscipline des sciences. (C.BERNARD) Le monde dont nous faisons partie estsoumis à des lois.Nous savons ainsi exactement• quelle sera la position du soleil à minuit• la position des constellations le jour de Pâques• l'accélération et la vitesse d'un objet en chute libre• l'action de China et 'Arnica après une avulsion, de Staphysagria après une

colère rentrée...Cette doctrine a été étendue par le matérialisme à l'histoire collective des

hommes :• tous les faits humains sont prévisibles• l'avenir est absolument déterminé

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• seule notre ignorance empêche de construire un modèle mécanique de l'univers.

Cette vue toute matérialiste et toute mécanique du Monde ne peut êtreaccepter car• on ne peut laisser enchaîner son esprit par un système qui est l'oeuvre de cet

esprit lui-même• aucune observation scientifique ne peut porter sur la totalité des phénomènes• le déterminisme est une indispensable hypothèse de travail qui permet au

scientifique de travailler.La pensée coïncide souvent avec l'action, il n'y a alors plus besoin de pensée

discursive. Prenons l'exemple du chirurgien-dentiste :• avant toute intervention, nécessité d'examens, anamnèse...• interprétations, projet d'opération...• acte opératoire, avec quelquefois imprévisions, modifications obligeant parfois

à changer de plan...A ce moment, le praticien doit penser en pleine action :• mais cette pensée instantanée demeure étayée par toute une éducation et

professionnelle et personnelle• il ne s'agit pas de réflexes, comme en peut provoquer l'instinct, mais de

jugements magistraux.Rien dans les actions du praticien homéopathe (prescription !) ne rappelle l'animal,ni le devin :• il agit par intuition et/ou connaissance• il improvise avec sûreté sur un clavier sans surprises.

Transformer l'homme, le monde...Tout de suite on se pose une question double :"Est-ce possible ?Est-ce souhaitable ?"

Le LIBRE-ARBITRE est la faculté qu'à l'homme dechoisir en toute indépendance ou le pouvoir qu'a chaque individu d'agir selon savolonté personnelle.Cette qualité fait de nous "des fils de Dieu" comme l'écrit J.BOUSQUET. Notreliberté réside donc dans notre pouvoir de penser, c'est à dire d'accueillir des idéesnouvelles dans un mental expurgé ou rénové.Mais il est impossible à un être humain d'avoir un jugement juste et par suite uneaction véritablement volontaire, sur la seule base du travail de l'intellect et desinformations sensorielles. Et L.LIROY, de rappeler que même en se mettant àplusieurs. Trop d'éléments y concourent.

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La liberté dont l'homme semble jouir sur le plan physique n'est qu'uneIllusion. S'il est vrai qu'il est doué de raisonnement et qu'il peut exercer cettefaculté pour porter des jugements, prendre des décisions et discourir sur tout, ilobéit en réalité à des facteurs sur lesquels il n'a aucun contrôle.Nombre d'hommes pensent agir librement parce qu'ils parviennent facilement àleurs objectifs. Il n'en est ainsi que parce qu'ils cadrent bien avec le milieu et queleurs objectifs correspondent à ceux de la majorité, mais si cela ne correspond pasà leurs intérêts cosmiques, ils devront un jour ou l'autre subir les conséquences decette attitude.

L'intelligence humaine ne fait souvent que résoudre des problèmes qu'elle aelle-même créés. Par contre, les découvertes les plus fondamentales, celles quifont avancer l'humanité, sont toujours des révélations : n'est-il pas, MonsieurArchimède dans sa baignoire, Monsieur Newton avec sa pomme, MonsieurHahnemann avec son quinquina, Monsieur Mendéléev avec sa table, MonsieurA.Einstein avec "sa" relativité-Bien que ceux qui les reçoivent sont presque toujours des personnes préparéespour cela par des études et un travail méthodique.Noublions pas que l'être humain conserve une potentialité essentielle : la liberté.Tout en respectant la sentence de Sénèque: "C'est une erreur de vivre selon lemode d'autrui et défaire une chose uniquement parce que d'autres le font. C'estun inestimable bien que de s'appartenir à soi-même. "Bien que selon A.Einstein : "II est plus facile de désintégrer les atomes que lespréjugés. "Heraclite a dit: "S'il n'y avait le Soleil, en dépit des autres astres, ce serait la nuit. "

Et puis, comme l'a écrit J. de La Fontaine: "Chacun croit ce qu'il craint et ce qu'ildésire. "Enfin référence à la "sagesse orientale", citons Confucius.*"Cherchez et vous trouverez-Maïs cherchez ne conduit à trouver que ce qui est en vous. "

PROGRAMME

Comme le rappelle S.E.LURIA - Prix Nobel de Physiologie - la vie a unecaractéristique qui la distingue de tous les autres phénomènes naturels : elle a unprogramme.En effet, tous les autres phénomènes naturels se produisent plus ou moins auhasard, que ce soit• le mouvement des nuages

àV ii fc;v. (K\Vv;"v?i-

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• l'amplitude réelle des marées• les éruptions volcaniques• la désintégration des atomes radioactifspour ne prendre que ces exemples.Quand des phénomènes physiques ont une tendance régulière, c'est généralementune tendance à un désordre croissant, conformément à la loi de physique selonlaquelle existe une tendance à un ordre moléculaire minimal.

L'individualité de la vie se déploie dans• la croissance étonnante d'un germe en organisme• la floraison d'une espèce au sein du cadre qui l'environne• le remplacement créatif d'une espèce au cours de l'évolution..."Le programme de la vie a été inscrit dans une substance unique, lasubstances des gènes. "Ce substrat matériel de la vie constitue une exception, non par rapport aux lois dela physique et de la chimie, mais en comparaison avec des types de molécules"normaux". C'est une substance dont l'architecture assure à la fois la stabilité etune variété presque infinie de modèles individuels. Elle pourvoit au copiage avecune exactitude hors de la portée de toute espèce moléculaire connue.En même temps, le programme de cette substance est capable de se transformer, etles modifications deviennent la base de l'évolution biologique. Le programme dela vie, contenu dans la substance des gènes est exprimé dans les formes desorganismes et dans leur évolution, n'a rien à voir avec les programmes conscientsd'entreprises humaines... Ce n'est pas un projet d'avenir : "c'est un inventaire duprésent, un déploiement des potentialités contenues dans la substance des gènes. "

Ainsi que l'a établi un autre prix Nobel - le généticien François JACOB -dans la Logique du Vivant, en 1970, l'individu devient la réalisation d'unprogramme prescrit par l'hérédité.Pour un organisme seul, le programme est le plan inné qui contrôle sondéveloppement et ses fonctions vitales, et peut, évidemment, être modifié par desinfluences externes.

Le dualisme entre d'un côté la nature matérielle du programme de la vie, etde l'autre la nature historique de l'évolution biologique, est le leitmotiv du livre deS.E.LURIA qui nous rappelle la façon dont les généticiens ont découvert le

CODE GENETIQUE

L'invention des traits d'ensemble et des détails réels du code génétique est"une histoire aussi fascinante que celle de la reconstruction d'une langue ancienneà partir des quelques documents et tablettes subsistant.... Cette découverte estd'autant plus fascinante que l'éclaircissement du code génétique nécessita uneconvergence d'un grand nombre d'approches qui semblaient difficilementconciliables... L'harmonie des gènes a quelque chose d'ausi grandiose que celle

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des sphères célestes, avec cette différence qu'elle n'est pas immuable. C'est plutôtune chorale gracieuse, superbement adaptée au présent, mais qui évolue pourrester au diapason de lendemains incertains."

L'HEREDITE

Les nuances infinies de l'hérédité, qui résultent d'un nombre relativementpeu important de gênes, se reflètent dans les nuances infinies de l'individualité :• chaque homme est évidemment unique, puisque son ensemble de gènes est

unique• chaque homme est différent de tout autre ayant jamais existé, non seulement

dans ses pensées, dans ses sentiments et dans son caractère, mais aussi dans lesmarques chimiques de son corps.

LE HASARD ET LA NECESSITE

L'essence de la biologie (= science de la vie) c'est l'évolution;et l'essence de l'évolution c'est l'absence de motif et de but.

Selon la formule de J.MONOD, "le hasard et la nécessité sont les deux faces dela progression biologique" :• de hasard, sont les erreurs dans le matériel génétique et les modifications dé|f

conditions de milieu• nécessaires, sont les cadres rigides qui régissent le "fonctionnement" de

organismes à l'intérieur de leurs milieux.Mais avec l'homme, les valeurs et la volonté sont les expressions inéluctables d|cerveau humain et s'ajoutent de ce fait au tableau par trop complexe :• les valeurs sont les pièces maîtresses grâce auxquelles des choix sont possible|

entre des possibilités alternatives• la volonté est l'instrument de l'évolution, de la force de grandir.

Ainsi que le souligne S.E.LURIA, la plupart des êtres humains, au cours del'expérience de leur propre vie, prennent conscience de leur nature transitoired'une mort biologique inévitable : c'est ce que les philosophes existentialistes orappelé "l'absurde" de la condition humaine.Grâce à la volonté de vivre, peu d'hommes recourent au suicide pour échapperl'angoisse de l'absurdité de leur vie. Ils pensent comme cette vieille femmeenlevée de force, mutilée, violée et à qui Voltaire fait dire dans Candide : "Je]voulais cent fois me tuer, mais j'aimais encore la vie."Ainsi est imprimé au cerveau humain un programme intrinsèque et personnel qu|ouvre les sources les plus grandes de l'optimisme.

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MAITRISE MEDICALE DU DESTIN

L'homme se croit maître de son destin et capable d'influencer son avenir etcelui de son espèce :l/ il aide et soigne son prochain; il prolonge la vie, il vise rimmortalité.Il il aspire à la maîtrise de sa reproduction; il invente ou croit inventer dessystèmes de reproductions originaux,3/ il se croit capable de manipuler le vivant à son profit; il pense, en reproduisantdes substances utiles, compenser ses déficiences physiologiques.

Michel LAMY (L'intelligence de la nature aux Editions du Rocher)explicite les trois aspects de cette utopie humaine :II dans le monde vivant, l'homme est loin derrière certaines espèces animalesquant au résultat final. Le Vivant fait bien mieux et aussi original que l'Homme.Il l'espèce humaine, qui est pourtant la plus évoluée phylogénétiquement, est lamoins apte à réaliser les actes simples de la vie comme la multiplication, larégénération et même la reproduction sexuée !3/ le maintien en vie de certains individus et leur reproduction sont contraires à laNature, à la sélection naturelle. Et M.Lamy de donner en exemples• le diabète et l'hémophilie qui sont deux maladies héréditaires et donc

transmises à la descendance; alors que, naturellement, elles auraient disparu• maîtriser la reproduction, c'est aussi permettre la liberté la plus totale de l'acte

sexuel, avec pour prix : le SIDA.

PREVENTION - PREDICTION ET MEDECINE

La santé et la mort figurent parmi nos préoccupations essentielles.L'anxiété ou l'angoisse de l'avenir, qui engendre le besoin de comprendre et

de prévoir, constitue l'une des caractéristiques de l'intelligence humaine : celle quipousse à la découverte. Comme l'indique J.RUFFIE c'est un puissant moteur del'évolution culturelle.

La prévention entraîne FapaisementLa prédiction est un facteur d'espérance (et non d'espoir).

Le souci de connaître l'avenir pour l'attendre, le préparer, voire l'orienter arevêtu deux aspects :

17 d* abord un aspect rationnel dû à une longue observation établissant descausalités

- un refroidissement corporel peut entraîner un rhume;

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* une carie profonde provoque une pulpite.Mais on se heurte vite aux frontières de la connaissance objective : création desystèmes, imagination des puissances qui nous dépassent et nous guident."L'homme, a écrit Malraux, est une machine à inventer les dieux.

Deux tendances s'affrontent alors :-a- une tendance déterministe, qui est la plus ancienne : l'avenir est

inscrit quelque part et pour le connaître, il suffît d'en décrypter le code.Les méthodes utilisées peuvent selon JJRuffïé se diviser en deux groupes :

* les méthodes inductives :- extispicine : forme des viscères;- haruspice : observation des viscères;- astrologie : divination à partir des astres;- chiromancie : examen des dermatoglyphes;- géomancie : divination par la terre.

* les méthodes intuitives :- oniromancie : interprétation des rêves;- par les oracles : prophètes, mages, initiés transmettent le messagedivin.

-b- une tendance non déterministe qui est essentiellementreprésentée dans les religions monothéistes du type abramique.L'avenir n'est inscrit nulle part : il se fait au for et à mesure de notre existence.Mais l'intervention divine peut, à tout moment, s'exercer pour infléchir le cours decette marcheIci encore, l'homme fait appel aux intermédiaires : prêtres, sages et autres lettrésremplaçant les sorciers.

27 puis la connaissance objective ;

-a- la prédiction consiste, à partir de certains faits, à mettre au jourune possibilité dont la réalisation dépend d'un ou plus souvent de la conjonctionde plusieurs facteurs aléatoires : la prédiction estprobabïliste.

-b- la prévention est commune à de multiple sciences : à partir del'évolution de paramètres connus, elle prévoit avec certitude ce que deviendra unesituation dans un monde donné.

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Elle permet de connaître quel sera l'état financier des Caissesd'Assurance-Maladie, mais elle n'indique pas qui sera malade. Ce dernierproblème repose sur la prédiction.

MEDECINE DE PREVISION

Ou préclinique, elle consiste à faire le diagnostic d'une maladie avant queles signes cliniques traditionnels apparaissent, souvent durant la vie intra-utérinedu sujet.Bien que pouvant prévoir le signe de naissance du futur nouveau-né, la mère,grâce à la diététique et à l'homéopathie, pourra favoriser une meilleureminéralisation par exemple. Et puis, n'est-ce pas la part du Divin !

MEDECINE DE PREDICTION

Ou prédictive, elle permet d'envisager non pas une pathologie constituée,fut-ce à l'état moléculaire, mais la sempiternelle dialectique hérédité-environnement qui, dans certains cas, lorsque deux séries de facteurs, les unsgénétiques, les autres mésologiques, se rencontrent, va donner lieu à des maladiesplus ou moins graves.La connaissance de notre stock héréditaire et de Pinfluence des facteursenvironnementaux constitue les bases de la médecine-prédictive. Mais la rencontrede l'inné et de l'acquis, constituant le phénotype "maladie" demeure aléatoire.Aussi, la stratégie prédictive n'a pas pour but de soigner des malades, mais,toujours selon J.Ruffîé, de maintenir des sujets en bonne santé.

DU DETERMINISME AU HASARD

Comme le disait B.de Jouvenel dans Arcadie, le passé est à la fois le lieu où" la volonté de l'homme est vaine, sa liberté nulle, son pouvoir inexistant " et celui" des faits connaissables " ; à l'inverse, " l'avenir est pour l'homme, en tant quesujet agissant, domaine de liberté et de puissance, et pour Fhomnie, en tant quesujet connaissant, domaine d'incertitude ".Mais il n'en reste pas moins évident que les conclusions que l'on peut tirer descalculs sur le futur des "prophètes modernes" ne constituent que des probabilitésqui laissent aux responsables leur entière liberté pour prendre les décisions dontles résultats seront en grande partie à la mesure de leurs talents.

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Les activités de prévision ne fournissent donc que des éléments "objectifs" à uneprise de décision qui, elle, relève toujours, en dernière analyse, de la subjectivité etde la partialité. Une question tout particulièrement difficile à élucider est celle del'affrontement entre la nécessité et le hasard.

Les sciences de l'homme introduisent un déterminisme nuancé ou mêmeune pluralité de déterminisme.La complexité inextricable des réseaux d'intervention humaine et des techniquessophistiquées d'aujourd'hui (d'où ce que l'on a appelé la " civilisation du risque "ou encore les " risques technologiques majeurs "), l'effet cumulatif de certainsprocessus entraînant le seuil de sécurité intellectuelle (la prévision) et de sécuritéphysique évitement de l'accident), la résistance non seulement de la nature maisaussi ... des hommes et des institutions... tout cela rend malaisé l'appréhensionclaire du futur.

LA " NATURE " DE S.HAHNEMANN

Comme l'indique M.TETAU, si, une biographie est une succession de faits,une suite d'événement qui éclairent un personnage, il reste pourtant une partd'inconnu qu'il convient de réduire.

Nous vous proposons une approche analytique que vous jugerez orientée ounon de la vie mouvementée de S.HAHNEMANN en prenant en compte les faitsrelevés par M.TETAU (06) :

1°/ Une volonté d'acier mise au service des idées

Les difficultés de sa jeunesse pénible et laborieuse ont• contribué à donner à Hahnemann cette ténacité• forgé un tempérament capable de résister aux tempêtes de la vie.

L'intelligence du jeune homme, son ardeur à l'étude lui valent dessympathies agissantes et lui permettront de "garder le nez hors de l'eau".

Dans le deuil précoce de son frère aîné, il faut voir une des clefs expliquantl'admirable dévouement du fondateur de l'homéopathie pour soigner l'humanité.

2°/ Hahnemann fat incontestablementun immense travailleur

Jusqu'à la fin de ses jours, il travaillera une nuit entière sur quatre.Véritable érudit, son extraordinaire connaissance des langues (allemand, anglais,français, italien, arabe, latin, grec et hébreu) lui permit• d'étancher une soif immense de savoir

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• de survivre grâce à des traductions• d'acquérir une connaissance médicale encyclopédique.

3°/ Hahnemann est un scientifique

II a une approche phénoménologique des événements.Sa conception de la force vitale, la Dynamis, est très matérialiste, tout en étantimmatérielle. Le paradoxe n'est qu'apparent.Nous sommes là dans le domaine énergétique.Pour lui, l'être vivant est ternaire :• il comprend le corps, dont il s'occupera précisément• l'âme, dont il ne parle pas, car elle ne relève pas du scientifique• enfin, la Force vitale — concept hérité de Barthez, illustré par Bichat — " force

organisatrice naturelle", énergie issue du corps, qui assure l'équilibre desorganes, l'harmonie des fonctions physiologiques et dont le déséquilibreengendre la maladie.

C'est avant tout un homme de science, un chercheur passionné.

4°/ Hahnemann est prioritairement un médecin

Au départ, il ne s'intéresse qu'à la médecine, à soigner ses semblables. Maisla pratique médicale de son temps le rebute ; il abandonne pratiquement l'exercicede son art, ce qui explique la situation misérable où il se trouve jusqu'à lapublication de VOrganon, en 1810. Ce sont les traductions qui le font vivre.

5°/ Hahnemann n'est pas seulement chimiste,il est aussi quelque peu alchimiste

Hahnemann refusait avec fureur tout amalgame avec Paracelse. Mais onnote chez lui le souci d'atteindre l'essence, voire la quintessence de la substancemédicinale mise en œuvre, travaillée, comme on le fait pour le grand œuvre.

Il eut accès - en que médecin-bibliothécaire du baron Von Bruckenthal -• à l'immense bibliothèque ésotérique de ce propriétaire terrien en Transylvanie• à la loge maçonnique viennoise.

Il fut initié aux techniques alchimistes par son beau-père — le pharmacienHâseler -chez qui il acquit sa formation de chimiste.

Son esprit rationaliste l'empêcha d'adhérer aux intuitions profondes sous-tendant le travail alchimique. Néanmoins , c'est grâce à cette influence ou périodeque la pharmacopée homéopathique a hérité de produits réellement alchimiquescomme• Causticum — " esprit acre des alcalis "

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• Hepar sulfur = foie de soufre• Mercurius solubilis = " mercure soluble de Hahnemann ".

6°/ Hahnemann et le quinquina

Hahnemann a contracté le paludisme en Transylvanie. Il a été traité par lequinquina qui l'a guéri de sa fièvre tout en lui délabrant l'estomac. Le iatrogèneétait déjà au rendez-vous comme l'indique joliment M.Tétau.

Il faut préciser le contexte historique médical imprégnant S.Hahnemann quiaboutit à l'illumination originelle :• livre de Cullen avec la fameuse annotation " des substances qui paraissent

provoquer une sorte de fièvre guérissent la fièvre "• auto-expérimentation comme lui avait enseigné von Stock, recteur de

l'université de Vienne, qui avait entrevu le principe de similitude.

Le génie de Hahnemann est d'avoir pressenti la portée universelle de cequ'il venait de noter fortuitement.La découverte de la loi du semblable, clef de voûte de toute l'homéopathie, estd'autant plus extraordinaire qu'elle bénéficie en l'occurrence d'un assez curieuxconcours de circonstances :• chez la plupart des gens, l'ingestion de quinquina, ne provoque aucune fièvre• si, dans le cas de Hahnemann la fièvre apparaît, c'est que celui-ci avait été

sensibilisé à l'action du quinquina par les traitements antérieurs• il était devenu hypersensible à cette substance qui avait sans doute réveillé

quelques séquelles de paludisme.L'Intervention du destin apparaît ici.Reconnaissons qu'il ne pouvait jeté son dévolu que sur S.Hahnemann...

7°/ Un génie qui ne fut un saint

Tout être humain est complexe et comporte des zones d'ombre :• son dogmatisme et ses agressions répétées contre ses confrères ne sont pas

sûrement à son éloge ; mais les conditions matérielles et morales de sonexistence étaient si abominables qu'il a bien des excuses

• il ne fut pas très commode dans la vie de son ménage• il quitta sa famille sans signe de vie et subsides pour Mélanie... et un début de

gloire.

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CONCLUSION

Tout compte fait, la sagesse exige non seulement l'investigation denombreuses choses, mais aussi la contemplation du mystère.Pour terminer, citons Tchouang-Tseu qui disait il y a bien longtemps :"IIy a un commencementII y a un commencement qui n'a pas encore commencé à être.Il y a un commencement qui n'a pas encore commencé à être uncommencement qui n 'a pas encore commencé à être.Il y a l'être. Il y a le non-être.Il y a le non-être qui n'a pas encore commencé à être.Il y aie non-être qui n'a pas encore commencé à être un non-être qui n'a pasencore commencé à être.Soudain, il y aie non-être. Mais je ne sais pas, en ce qui concerne le non-être,lequel est réellement l'être et lequel le non-être.Maintenant je viens de dire quelque chose. Mais je ne sais pas si ce que j'ai dit aréellement dit quelque chose ou non. "

BIBLIOGRAPHIE

-01- BOURSINJ.-L.-02- GUITONJ.-03- JACOB F.-04- JUNGC.G.-05- MILLET A.-06- TETAUM.

Les Structures du hasard Edit. du Seuil 1986Dieu et la Science Edit. Grasset 1991La logique du vivant Edit. Gallimard 1970Synchronicité et Paracelsia Albin Michel 1988La pensée du futur EditTechniques 1983Hahnemann, aux confins du génie Edit. Similia 1997