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10 Les hospitalières Augustines font remonter leur fondation au XII e siècle mais leur institut de Sœurs Hospitalières de la Miséricorde de Jésus ne sera fondé à Dieppe en Normandie qu’au commencement du XVII e siècle et ce n’est que plus tard qu’il recevra sa forme régulière et définitive. Les premières constitutions basées sur la règle de Saint Augustin, d’où le nom d’Augustine qui les caractérise, ont été approuvées par l’Archevêque de Rouen en 1629 et reconnues par le Pape Alexandre VII en 1665. Le vicaire général du diocèse de Bayeux et chanoine de Bernesq, Michel Rocher, fait appel à une ancienne Ursuline de Bayeux, Marie-Madeleine Julien de la Hunaudière, née en 1619 à Colomby (entre Valognes et Saint Sauveur le Vicomte dans la Manche). Elle signe en 1641 l’acte de fondation du monastère puis fait son noviciat à Dieppe. Devenue Sœur Madeleine de St Augustin, elle s’installe à Bayeux le 12 mai 1644 avec quatre autres religieuses. Elle sera très vite élue supérieure de la communauté de Bayeux jusqu’à sa mort en 1680. Le but spécifique de la communauté de Bayeux a été d’assurer la vie fraternelle, le soin des pauvres, des malades et le chant de l’office divin. Les religieuses Augustines ont été entièrement dévouées à leur tâche hospitalière dans l’assistance et la présence religieuse et morale auprès des malades et de leur famille. Au cours de l’été 1944, elles ont joué un rôle très important dans l’accueil et la prise en charges des blessés, Bayeux étant devenue « ville-hôpital ».

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Les hospitalières Augustines font remonter leur fondation au XIIe siècle mais leur institut de Sœurs

Hospitalières de la Miséricorde de Jésus ne sera fondé à Dieppe en Normandie qu’au commencement

du XVIIe siècle et ce n’est que plus tard qu’il recevra sa forme régulière et défi nitive.

Les premières constitutions basées sur la règle de Saint Augustin, d’où le nom d’Augustine qui

les caractérise, ont été approuvées par l’Archevêque de Rouen en 1629 et reconnues par le Pape

Alexandre VII en 1665.

Le vicaire général du diocèse de Bayeux et chanoine de Bernesq, Michel Rocher, fait appel à une

ancienne Ursuline de Bayeux, Marie-Madeleine Julien de la Hunaudière, née en 1619 à Colomby

(entre Valognes et Saint Sauveur le Vicomte dans la Manche).

Elle signe en 1641 l’acte de fondation du monastère puis fait son noviciat à Dieppe.

Devenue Sœur Madeleine de St Augustin, elle s’installe à Bayeux le 12 mai 1644 avec quatre autres

religieuses. Elle sera très vite élue supérieure de la communauté de Bayeux jusqu’à sa mort en 1680.

Le but spécifi que de la communauté de Bayeux a été d’assurer la vie fraternelle, le soin des pauvres,

des malades et le chant de l’offi ce divin.

Les religieuses Augustines ont été entièrement dévouées à leur tâche hospitalière dans l’assistance

et la présence religieuse et morale auprès des malades et de leur famille.

Au cours de l’été 1944, elles ont joué un rôle très important dans l’accueil et la prise en charges des

blessés, Bayeux étant devenue « ville-hôpital ».

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Catherine de Longpré est née et baptisée le 3 mai 1632 à Saint Sauveur le Vicomte dans le département

de la Manche.

Elle entre au monastère des Hospitalières de Bayeux à l’âge de 12 ans ½ et prend l’habit religieux

le 24 octobre 1646. Elle s’appellera désormais Sœur Marie Catherine de Saint Augustin.

En réponse à une demande d’aide de la part des religieuses déjà établies en Nouvelle-France depuis

1639 pour y fonder un Hôtel-Dieu, Sœur Catherine quitte la France pour le Canada le 31 mai 1648.

Entièrement dévouée à la cause des malades et des plus démunis, Marie Catherine de Saint Augustin

consacrera sa vie au service des autres, manifestant une charité exemplaire. Elle s’éteint le 8 mai

1668 à l ’Hôtel-Dieu du Québec à l’âge de 36 ans.

Pour avoir offert sa vie pour l’Église et le salut de la Nouvelle France, Marie Catherine de St Augustin

est considérée comme co-fondatrice de l’Église canadienne. Le 23 avril 1989, Sa Sainteté le Pape

Jean Paul II la proclame « Bienheureuse ». Ses reliques sont actuellement exposées dans une

Chapelle de la cathédrale de Bayeux où elles font l’objet d’une grande dévotion.

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La Chapelle est abandonnée à l’exercice du culte depuis 2003, année de l’effondrement d’une partie

du plafond. Elle est interdite d’accès au public pour des raisons évidentes de sécurité.

Il n’existe pas dans l’établissement hospitalier d’autre lieu pour l’exercice du culte (lieu de

recueillement, offi ces, funérailles…) tant pour les malades que leurs familles. La restauration de

cette Chapelle permettra sa réaffectation à l’exercice du culte, à la fois pour les malades hospitalisés,

leurs familles mais aussi, et plus largement, les Bayeusains et les touristes.

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• Portail et fenêtres divisés par des meneaux en bois.

• Au dessus de la Chapelle : étage mansardé constituant le noviciat (inscrit à l’inventaire du patrimoine).

• Porte d’entrée principale de la Chapelle côté allée des Augustines : élément classé au même titre

que la Chapelle et comportant les armoiries de Mgr de Nesmond.

• À la sacristie : reste de l’antique passage qui reliait autrefois la Chapelle au réfectoire des religieux

de St Jean (chanoines de St Augustin) dont le couvent était situé à l’emplacement actuel du centre

Guillaume le Conquérant où se trouve la tapisserie de la Reine Mathilde.

• Lambris de chœur et de la Chapelle posés en 1838, peintures et dorures refaites.

• Grand autel en chêne de Hongrie. Au dessus, tableau de l’Assomption, exécuté en 1892 par Céline

Martin, sœur de Ste Thérèse de l’Enfant Jésus.

• Sous l’autel, dans la chasse : coffret de bois contenant les ossements de Ste Basille, jeune martyre

des premiers siècles, provenant de la catacombe de Ste Cyriaque à Rome. Donné aux sœurs

Augustines de Bayeux par le pape Alexandre VII le 26 septembre 1658. Dans la tradition populaire,

la protection de Ste Basille s’est manifestée en de nombreuses circonstances, spécialement en

1910 lors d’une crue extraordinaire de l’Aure.

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• Statues du Sacré Cœur et de St Joseph (1874).

• Vitraux de 1810 de l’atelier Duhamel d’Evreux.

• Tribune ajoutée vers 1825 pour recevoir les jeunes fi lles du pensionnat. Les Augustines éduquaient

les petites fi lles pauvres. L’actuelle Orangerie (ancien palais de Justice) accueillait le grand pensionnat

tandis que l’actuel self-service de l’hôpital recevait le petit pensionnat (école primaire). Fermeture

en 1905.

• Plaque de marbre à la mémoire de la fondatrice au bas des marches de l’autel.

• Peintures murales exécutées en 1892.

• Tabernacle réalisé par l’orfèvre parisien Edmond Lesage. Intérieur brodé par les religieuses.

• Orgue : excellent petit instrument de Charles Mutin (disciple de Cavaillé Coll) utilisé jusqu’à la

fermeture de la Chapelle en 2003.

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Ils datent de 1810 et quelques uns ont subi des dommages.

Certains sont consacrés à des scènes évangéliques.

• Le Christ à Marie-Madeleine

• Résurrection

• La samaritaine avec les armes de l’ordre des Augustines

• St Ignace de Loyola

• St François de Sales

• St Bernard

• St Bruno

• St Augustin

• St Thomas de Villeneuve

• St Michel

• St Gabriel

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En 2000, l’architecte en chef des monuments historiques a effectué une étude de restauration complète

des toitures du site compte tenu des dégradations constatées :

La couverture :

Elle représente avec les tuiles en terre cuite du faîtage un ensemble hétérogène en très mauvais

état. Certaines ardoises sont brisées, déplacées et ont été scellées les unes aux autres.

Le zinc placé dans les noues est percé et n’assure plus l’étanchéité de la couverture.

La partie basse des charpentes a beaucoup souffert de manque de ventilation. On remarque

malgré tout que les versants orientaux sont de manière générale moins endommagés que les versants

occidentaux.

Maçonnerie :

Les pierres de taille constituant les frontons et les encadrements du noviciat et du logis sont

déjointoyées et très altérées. Un grand nombre de linteaux et appuis sont fi ssurés, prêts à se rompre.

La souche de la cheminée nord du noviciat est fracturée.

Les éléments de corniche sont très altérés à l’ouest comme à l’est. La corniche du clocheton est

en bon état.

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Charpente basse et haute :

Certaines parties ont subi les infi ltrations d’une couverture défectueuse. Seule la charpente haute

est en assez bon état avec celle du clocheton.

La présence d’insectes xylophages est observée sur l’ensemble de la charpente haute.

Installation électrique intérieure :

Une complète remise aux normes s’impose.

La restauration de cet édifi ce réclame le concours de plusieurs corps de métier notamment dans

le domaine de la maçonnerie, la couverture et les charpentes. S’agissant d’un bâtiment inscrit et

classé propriété du Centre Hospitalier, les interventions seront soumises au code des marchés publics.

Le rapport de l’architecte en chef des bâtiments de France d’où sont extraites ces constatations

essentielles remonte à 10 années. A l’évidence, les dégradations ont été partiellement enrayées à

partir de 2008, année où une bâche a été installée par le Centre Hospitalier sur l’ensemble de la

toiture, empêchant ainsi les infi ltrations d’eaux pluviales.

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La synthèse des travaux à réaliser, présentée ci-dessous, est issue de l’étude menée en 2000 par Monsieur Lefèvre, architecte en chef des

monuments historiques :

• Restauration complète de la toiture

• Remplacement de la charpente et des voliges

• Travaux de maçonnerie (notamment restauration des lucarnes et changement des pierres endommagées)

• Restauration des plâtres

• Restauration des planchers du noviciat

• Restauration des souches des cheminées

• Restauration du plafond de la Chapelle et de la Tribune

• Travaux de mise aux normes de l’installation électrique afi n qu’au fi nal la Chapelle soit sécurisée pour recevoir le public.

Le coût global et provisoire de ces travaux a été chiffré à 1 200 000 euros.

La recherche des fi nancements :

La restauration des toitures de la Chapelle pourrait être fi nancée par la DRAC dans le cadre du plan de relance, le Conseil général, l’Association

pour la Sauvegarde de la Chapelle, la Fondation du Patrimoine et le Centre Hospitalier.

Toutefois compte tenu des capacités de fi nancement limitées du Centre Hospitalier la recherche de mécénat

est aujourd’hui prioritaire pour mener à bien le projet de restauration.

Il convient donc d’associer l’ensemble des partenaires potentiels au fi nancement de l’opération.

Un lieu de culte à conserver • Une mémoire à perpétuer • Un patrimoine à protéger

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L’association a été créée le 13 mars 2008. Ses statuts ont été déposés à la sous-préfecture de Bayeux le 23 juin 2008. La création de

l’association a été publiée au Journal Offi ciel le 5 juillet 2008 (annonce n° 276). Dès sa publication l’association a adhéré immédiatement à

la Fondation du Patrimoine où tous les dons reçus sont versés.

Son objet est de mobiliser toutes les énergies pour la sauvegarde de la Chapelle des Augustines de Bayeux, patrimoine aujourd’hui menacé,

pour redonner à l’édifi ce sa vocation cultuelle, et de rechercher les fonds nécessaires pour fi nancer les travaux de rénovation.

Elle organise concerts, conférences, vente d’objets dans le but d’apporter sa contribution fi nancière au projet. Elle demande à être soutenue

dans ses initiatives. Elle lance un appel pressant aux entreprises désireuses de s’associer à son projet, dans le cadre du mécénat.

La loi du 1er août 2003, relative au mécénat, aux associations et aux fondations a créé un dispositif fi scal très incitatif en faveur du mécénat des

entreprises.

Celles-ci peuvent bénéfi cier d’une réduction d’impôt sur les sociétés égale à 60% du montant de leurs dons retenus dans la limite d’un plafond

de 0,5% du chiffre d’affaire hors taxes (avec la possibilité de reporter l’excédent sur les cinq exercices suivants en cas de dépassement de ce seuil)*.

*article 238 bis du Code général des impôts

Un lieu de culte à conserver • Une mémoire à perpétuer • Un patrimoine à protéger

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Siège social de l’association :

Association pour la Sauvegarde de la Chapelle des Augustines

Centre Hospitalier de Bayeux - BP 18127 - 13 rue de Nesmond - 14400 - Bayeux cedex

Téléphone, Hôpital de Bayeux : 02.31.51.51.51 (poste 5189)

Site internet de l’association : www.bayeux-chapelledesaugustines.com

François LE BERRE, Président de l’Association. Adresse mail : [email protected]

Jean-Luc HAMON, Directeur adjoint chargé des fi nances et des affaires générales.

Téléphone : 02.31.92.80.00 - Adresse mail : sec.dsfi @sih-bessin.fr