social media and uniions column
DESCRIPTION
Joint article written wit Patrick Namotte on social media and unions in belgiumTRANSCRIPT
INTERVIEWJEAN-PAUL BOMBAERTS
C’ est sous le règne deLéopold III que la Bel-gique a connu sesheures les plus graves.
Le fossé grandissant entre lamo-narchie et la classe politique va dé-boucher sur la «question royale»qui, lors de la consultationpopu-laire de 1950, a placé la Belgique aubordde la guerre civile. Des histo-riens dunord et du suddupaysont produit une biographie du 4e
roi des Belges, rééditée chezAndréVersaille et disponible en librairie àpartir de ce jeudi. «Le but de cet ou-vrage n’est pas d’enflammer une nou-velle fois les esprits», précise l’édi-teur. Cet ouvrage collectif a été di-rigé par les historiens VincentDujardin (UCL),Michel Dumoulin(UCL) etMarkVandenWijngaert(KUBrussel). VincentDujardinanalyse, pour «L’Echo», ce règnecourt (1934-1944) et controversé.
Tout avait, semble-t-il, bien com-mencépour Léopold III.En tant que prince héritier, Léo-pold était, en effet, très populaire.Davantagemêmequen’importequel prince héritier. Il avaitmêmele soutien de la gauche suite à sondiscours de 1933 où il a dénoncé lecapitalisme auCongo. Et pourtant,son règne sera le plus court et leplus controversé.
Léopold est-il vraiment prêtlorsqu’ilmonte sur le trône?Non, il dira lui-même, au soir de savie, qu’il l’était sur le planmilitaire,
mais pas sur le planpolitique. Sonpère lui avait très peuparlé de poli-tique. Léopold III, qui connaîtra 12gouvernements en six ans durantson règne, s’est senti désarmé en lamatière.
Pendant les années de guerre,quels sont lesmobiles de seschoix politiques?Il se demande ce qu’aurait fait sonpère endes circonstances sembla-bles.Mais il n’a pas perçu qu’on setrouvait dans une tout autre confi-guration qu’en 1914. Je songe évi-demment d’abord à la réalité na-zie, dont il n’a pas rapidement prislamesure. Il va dès lors pratiquerune politique de neutralitémêmedurant la guerre et n’hésitera pas àmener un voyage de noces enAu-triche, durant unmois, en 1941.
Pourquoi la communication est-elle si difficile avec le gouverne-ment belge de Londres?Il y a deuxpolitiques différentesqui sontmenées, le roi qui entendrester près de sonpeuple aupays,mais aussi neutre, alors que le gou-vernement place la Belgique dansle campdes alliés et va faire entrerla Belgique dans l’ère des alliances.Ce sera le Benelux, puis l’Europe aulendemainde la guerre, projets àl’égard desquels Léopold III resterasceptique. Et puis le roi n’a pas par-donné auxministres les proposdésagréables tenus en 1940 aumo-ment de la capitulation, ce qui ren-voie au fameux testament poli-tique.
Enquoi ce testament politiqueconstitue-t-il une rupture?
Ce sera undesmotifsmajeurs de larupture entre le roi et son gouver-nement. Par ce texte rédigé en1944, il semet à dos à la fois les al-liés, le gouvernement, et un grandnombre de dirigeants politiquesbelges. De par son exigence d’uneréparationpour les propos tenusen 1940,mais aussi parce qu’il dé-nonce les accords internationauxpris par le gouvernement de Lon-dres. Àmon avis, il s’agit de lacause principale de sa chute en1950.
Quels sont les groupes et les or-ganisations qui prennent sa dé-fense?Du côté du PSC-CVP, il compterades ardents défenseurs,maismême au sein de ce parti, des genscommeGaston Eyskens, AugustDe
Schyver ou Frans VanCauwelaertse prononçaient en faveur de l’effa-cement. Onparle quandmêmeduPremierministre, duprésident duparti ouduprésident de la Cham-bre de 1949… Il y aura aussi touteune série demouvements léopol-distes qui soutiendront sa cause,en semontrant parfois plus roya-listes que le roi.
Quelles sont les véritables causesde l’abdication? Y a-t-il eudespressions de la part des alliés?Les alliés étaient contre le retourdu roi, les Américains disantmêmequ’il fallait l’éliminer, sur le planpolitique bien entendu.Mais, àmon sens, les véritables causes sontbelgo-belges, à savoir le fossé quis’est créé entre le roi et lemondepolitique, qui a conduit à l’abdica-tion endeux temps après que lesang eut coulé.
Faut-il accréditer la thèse del’hebdomadaire «Marianne» quiaffirmeque Léopold III était anti-sémite?Le roi a, de fait, encore audébut dela guerre, pu tenir des propos cho-quants, en utilisant lemot «juive-rie» auprès de son secrétaire. Parcontre, durant la guerre, il écritdans son carnet de guerre ainsique dans des let-tres adressées àHitler son soucipersonnel concer-nant le sort desJuifs de Belgique.
Léopold III, éd.
André Versaille,
400 pg, 20 eur.
L’ECHO JEUDI 3 OCTOBRE 2013 13
AgoraParticipez au débat surlecho.be/agora
«Le testamentpolitiqueest la causeprincipalede la chutedeLéopold III»
AdresseMediafinAvenue du Port 86c Boîte 3091000 BruxellesTél.: 02/423 16 11(Les jours ouvrablesde 8h30 à 18 h)
Abonnementset [email protected]él.: 0800/55.050Fax: 02/423 16 35
RédactionTél.:02/423 16 11 - Fax: 02/423 16 77Numéro de compte - Mediafin s.a.412-7058051-21
TVA0404.800.301
Publicité TrustmediaTél.: 02/422 05 11Fax: 02/422 05 [email protected]
Directeur GénéralDirk Velghe
Directeur des rédactionsFrederik Delaplace
Manager des rédactionsOlivier Ditroia
Rédacteur en chefJoan Condijts
Editorialiste en chefMartine Maelschalck
Rédacteurs en chef adjointsMarc Lambrechts, Nicolas Ghislain
Ce journal est protégé par le droit d’auteur.Si vous souhaitez copier un article, une photo,une infographie…, en de nombreux exemplaires,les utiliser commercialement, les scanner, les stockeret/ou les diffuser électroniquement, veuillez contacterCopie presse au 02/558.97.80 ou via [email protected] d’infos : www.copiepresse.beEditeur Responsable: Dirk VelgheAvenue du Port 86c Boîte 309 - 1000 Bruxelles
Dans l’entreprise, une communica-tionde qualité contribue à la crois-sance de l’organisation.La communication ouverte à
tous les niveaux permet d’avancerdans lamêmedirection, de trans-mettre les contraintes et attentesréciproques, de donner de l’espaceà la volonté de ceux qui le souhai-tent de pouvoir participer à la viede leur organisation, tant auni-veaudes projets que des résultats,de réduire les cloisonnements, deconforter les liens de collaborationentre dirigeants et collaborateurs,de favoriser le dialogue entre par-tenaires sociaux, etc.Si la législation belge fixe un so-
cle d’informations concrètes quidoivent être transmises aux repré-sentants dupersonnel au traversd’instances formelles, celui-ci neconstitue cependant qu’une indi-cationdu contenu et de la struc-tureminimumqui, selonnous, nepermet pas d’atteindre les objectifsévoqués ci-avant. Pour être effi-cace, cette base légale doit êtreaméliorée, si pas quantitativement,à tout lemoins dans le qualitatif.Les canauxde circulationde
l’information sont généralement:_ Ladirectiongénérale, directe-ment ou indirectement, par le biaisdemoyens internesmais aussi vialesmédias traditionnels externes;_ La hiérarchie, de façon formelledans le cadre de réunions ou infor-melle dans le cadre d’autrescontacts;_ Les supports écrits de tous typesqui circulent à l’intérieur des orga-nisations (notes de service, publi-cations internes, intranet, tractssyndicaux, etc.);_ Les représentants du personnel;_ Enfin, en l’absence de renseigne-ments rapides et fiables, lesrumeurs prendront le relais.La qualité de la communication
d’une direction ou de l’encadre-ment est conditionnée par leursaptitudes en lamatière, leur dispo-nibilité effective, leur connaissancede l’interlocuteur, mais égalementpar le contenu, qui peut porter surlesmatières techniquesmais aussi— et peut-être surtout — sur lesinformations générales enmatièrede perspectives ou d’objectifspoursuivis par l’organisation, cesdernières étant indispensables àl’engagement individuel des tra-vailleurs.Enfin, la communication est
permanente, omniprésente et,sous peine d’en laisser l’initiative àd’autres, dont les représentants dupersonnel, elle estmise enœuvrepar l’entreprise. Elle doit par ail-leurs être congruente et, concrète-ment, il est impératif de dire ce quise fait et pourquoimais aussi defaire ce qui est dit. Elle contribueraà la rentabilité si elle génère et
maintient un dialogue franc etouvert entre tous les interlocu-teurs, dialogue qui ne saurait vivresans écoute.
Et lesmédias sociaux?Lesmédias sociaux—Facebook,Twitter, blogs et plateformesmul-timédias— constituent de nou-veaux canauxde communication,que les entreprises commencent àutiliser dans le cadre de l’«em-ployer branding»,mais pas pourdesmessages destinés à leurs colla-borateurs ou encore, lors d’unconflit social. Par contre les organi-sations syndicales utilisent de plusenplus lesmédias sociaux commeoutils de communication versleursmembres et les représentantsdupersonnel s’en servent aussi ausein de l’entreprise afin d’augmen-ter leur visibilité, leur influence._ Facebook est souvent utilisépour organiser des actions syndi-cales dans l’entreprise soit en utili-sant un profil personnel (ACV FordGenk), soit un groupe fermé ousecret (BBTK Volvo Gand) ouencore, une page de fans Facebook(FGTB Bruxelles);_ Twitter est principalement uti-lisé pour soutenir des actions, desgrèves ou des campagnes (@ FGTBWallonne – #FGTB et ABVV avec#30J);_ Les blogs donnent aux représen-tants syndicaux une plateformepour exprimer leurs opinions etmettre leurs idées en avant (ACVDe Lijn Oost-Vlaanderen);_ L’utilisation des plateformesmultimédias en est encore à sesdébutsmais, grâce à des applica-tions comme Instagram etYouTube, elle est également enhausse.
Grand impact,mais pas sans risque!Bien que cesmédias sociaux puis-sent avoir un grand impact grâce àleur caractère public, ils ne sontpas sans danger:_ L’utilisation de Facebook par lesreprésentants du personnel a étéimportante au cours des dernièresélections sociales avec l’utilisation
de groupes «fermés» pour fairecampagne, groupes qui se sontcependant révélés accessibles àtout lemonde;_ Twitter est un outil puissant.L’ABVV a lancé le hashtag «#30j»qui avait pour but de recueillir desinformations sur la grève généraledu 30/01/2012 et les adversaires dela grève l’ont utilisé pour essayerde convaincre les gens de ne pas yparticiper; L’ABVV a perdu lecontrôle de la conversation et ladiscussion s’est retournée contreelle.
Les défis?Les entreprises et les organisationssyndicales ont deux grands défis:encadrer l’usage desmédias so-ciaux et former à leur utilisation.Enfin, aujourd’hui, l’entreprise
qui ne s’adresse pas à ses collabora-teurs via ces nouveaux canauxloupe une opportunité de commu-nicationdirecte, rapide, et prend lerisque de laisser la place à d’autres,certainement lors de conflits so-ciaux.
Une question? Posez-la à[email protected]
Relationssocialesetmédias sociaux
L’entreprisequine s’adressepasà ses collaborateursvia lesmédiassociaux loupeuneopportunitéde communicationdirecte.
PATRICK NAMOTTE& MIC ADAM
Consultants indépendants
«En tantqueprincehéritier,Léopoldétait trèspopulaire.»Vincent Dujardin,
professeur à l’UCL
Lemondeestpeut-être enpassedebénéficierdes énormes retombéesde laprochaine révolution indus-trielle: l’internet industriel. Cettemutation industriellepassionnantesera alimentéepar la technologie.Les étudiantsd’aujourd’huipeu-vent enêtre les grandsbénéficiaires,à la conditionque leurspouvoirspublics les soutiennent.Pour l’Europe, l’enjeuest considéra-ble.Un rapportpublié récemmentparGE, intitulé «The Industrial Inter-net—Pushing theBoundaries ofMinds andMachines: AEuropeanPerspective», révèleque l’internet in-dustriel—un réseaumondial ou-vert permettantune interactionen-tre lespersonnes, lesdonnées et lesmachines—est susceptibledegon-flerde 2,2 trillionsd’euros le PNBeuropéenà l’horizon2030.Cemon-tant représente lequartde l’enver-gure actuellede l’économiede lazoneeuro. L’ensemblede la sphèreéconomiquepourrait, enoutre,épargnerdesmilliardsd’eurospourtoutgaindeproductivitéde 1%paranaucoursdes 15prochaines an-nées. Précisonsque cesdeuxesti-
mations sont relativementpru-dentes.L’internet industriel pourrait
égalementdevenir le catalyseurdela «révolutionde laproductivité» enEurope.Une révolutionquinouspermettrait d’éviterdes centainesdemilliardsd’eurosdegaspillagede ressourcesdans tous les grandssecteurs industriels européens, et ceen combinantdesmachinesconnectées à internet, lediagnosticdesproduits, le génie logiciel et uneanalyse approfondie, en vuedeconférer à l’activité économiqueunsurcroît d’efficacité, deproactivité,deprédictibilité etd’automatisa-tion stratégique.
ManquedecerveauxCe rapport souligne laquestiondeladisponibilitéd’un réservoirde ta-lents suffisant, qui représenteundéfimajeurpour l’Europeetpour laBelgique. Selon lesprojections ef-fectuées sur labasedes chiffres ac-tuels, onobserveraundéficit de700.000 ingénieurs et techniciensqualifiésdans lahaute technologieeuropéenneen2015.L’internet industriel reposera sur
lesnouvelles technologies,mais sonsuccèsdépendra étroitementde ladisponibilitédes compétences etdes talents requis. Pour exploiterpleinement lepotentiel de l’inter-net industriel enBelgique, il faudracultiverdenouveaux savoir-faire,non seulement en formantdavan-tagede jeunes aux sciences, à l’ingé-nierie et à l’informatique,maisaussi endéveloppantdenouvellessynergiesde compétences combi-nant lamaîtrise logicielle àdiversesexpertises en ingénierie. Il faudraaussimettre enplaceundispositiftransfrontalierqui favorise ces
avancées, ainsi qu’uneplusgrandemobilitédes travailleursqualifiés.
Dans le concert européenEuégardà l’ampleurdes retombéespotentiellesde l’internet industriel,la Belgiquea tout avantageà sepo-sitionner leplus favorablementpossible, en s’associant àd’autresÉtatsmembres européens, pourajuster sapolitiqued’investisse-mentdans lebutd’intégrer rapide-ment lesnouvelles technologiesdans son tissu économique, decréer etdedévelopper le réservoirde talents requis, ainsi qued’instau-reruncadre favorisant la transmis-sion sûre et aiséedesdonnéespar-delà les frontières. AucunÉtatneréussira cet exercice isolément.Uneaction concertée et syner-
giquedans l’optiquedumarchéuniqueengendrera trois avantagesmajeurs.D’abord, elle favoriseral’harmonisationdes systèmes juri-diques et institutionnels concernés.Ensuite, cetteharmonisationmaxi-malisera les économiesd’échellequi sontde longuedate l’essencemêmede l’intégrationéconomiqueet financière européenne. Enfin, ellecontribuera à réduire lesdéséquili-bresde croissance etmacroécono-miques entre lespays européens –desdéséquilibresquiont jouéunrôlemajeurdans la récente criseéconomique.À l’heuredeprofiler la stratégie
européenneenmatièred’internet
industriel, lesdécideurspolitiquesdevront surmonter leurs réflexes etclivagesnationauxet confession-nels. Ils devront, à l’inverse,mettrel’accent sur l’interactionentre lesnations et les secteurs industriels.Aujourd’hui, comment créerdesconditions aussi propicesquepossi-ble à cetteprochaine révolution,afind’en cueillir les fruits aumaxi-mum?Primo, les États européensdoi-
ventmettre enplaceuncadrepoli-tique solide favorisant la libre cir-culationdesdonnéesdansunenvi-ronnement sécurisé, excluant toutedifférenciationdesnormes etdesrègles selon lespaysou les typesdedonnées. Fauted’unebonneap-proche, lesnouvelles règles instau-réesdans cedomainepourraient semuer enobstaclesmajeurs à l’éco-nomienumérique.Secundo,demultiples initiatives
doivent êtreprisesdans lebutd’en-courager ledéploiementde l’in-ternet industriel enEurope.Parmices initiatives, épinglonsunepoli-tiqued’achats intelligents, notam-mentdespouvoirspublics, pro-mouvant les investissementsdansles technologies et les talents géné-rant leplusde retombées à longterme, la réorientationdesméca-nismesde financement actuels,l’instaurationd’uncadre européenpour le capital à risquepour les in-vestissements transfrontaliers, ainsique la créationd’incitants régle-mentaires et financiers à l’investis-sementprivé.L’Europeest à l’aubed’unenou-
velle èrede croissance, quine seconcrétisera toutefoispas envaseclos. Lemoment est venude toutmettre enœuvrepournepas raterune telle opportunité.
Commentaccueilliraumieux laprochaine révolutionindustrielle?
L’internet industriel, lanouvelle révolution
HENDRIK BOURGEOIS
Vice-président EuropeanAffairsGeneral Electric (GE), présidentAmChamEU