source : eurostat 2016 taux de chômage des jeunes ... · veille, analyse et pospective du maché...
TRANSCRIPT
LES JEUNES WALLONS ET LE MARCHÉ DE L’EMPLOI JUILLET 2017
Veille, analyse et prospective du marché de l’emploi (AMEF) 1
Taux de chômage des jeunes en Wallonie et en Europe
Avant toute chose, quelle que soit la situation conjoncturelle, les jeunes
ont tendanciellement plus de difficultés à s’insérer, et d’autant plus de
manière durable, sur le marché de l’emploi. Le manque d’expérience ainsi
qu’une moins grande maîtrise des techniques de recherche d’emploi
étant des facteurs jouant en leur défaveur.
Les périodes de récession économique marquent encore plus de ces effets
ce public.
Tendances
Le taux de chômage des jeunes en Wallonie reste élevé, même s’il a tendance à baisser.
Ce taux présente des situations différenciées selon les régions de Belgique…
… mais aussi entre les régions d’Europe. Chiffres clés - source : Eurostat
La problématique du chômage parmi les jeunes n’est pas propre à la
Wallonie. D’importants écarts s’observent entre pays d’Europe.
Taux de chômage 2016 < 25
ans
Evol.
à un an
(p.p.)
15-64
ans
Evol.
à un an
(p.p.)
Wallonie 27,9 % -4,3 10,6 % -1,4
Bruxelles 35,9 % -0,3 16,9 % -0,6
Flandre 14,1 % -1,1 4,9 % -0,3
Belgique 20,1 % -2,0 7,9 % -0,7
LE CH
ÔM
AG
E DES JEU
NES
7,010,510,811,111,212,012,913,013,4
14,515,2
17,217,217,317,7
18,718,919,0
20,120,120,6
22,224,6
28,229,1
31,537,8
44,447,3
AllemagneRépublique tchèque
Pays-BasMalte
AutricheDanemark
HongrieRoyaume-Uni
EstonieLituanieSlovénie
IrlandeBulgarieLettoniePologne
Union européenne (28 pays)Suède
LuxembourgBelgiqueFinlande
RoumanieSlovaquie
FrancePortugal
ChypreCroatie
ItalieEspagne
Grèce
Taux de chômage des jeunes harmonisé au sein des 28 Etats membres Source : Eurostat 2016
LES JEUNES WALLONS ET LE MARCHÉ DE L’EMPLOI JUILLET 2017
Veille, analyse et prospective du marché de l’emploi (AMEF) 2
Le chômage des jeunes diminue
Le chômage des jeunes Wallons diminue depuis mi-2013.
Comment expliquer cette diminution ?
Embellie conjoncturelle depuis mi-2013 : une reprise est favorable à l’emploi jeune.
Reprise de l’activité intérimaire : ce secteur emploie beaucoup de
jeunes. Le regain observé de l’activité intérimaire stimule l’emploi des jeunes.
Public ciblé prioritairement : les jeunes bénéficient d’un
accompagnement individualisé spécifique se traduisant notamment par une accroche rapide. Pointons également la « Garantie pour la jeunesse » ainsi que des aides à l’emploi spécifiques à ce public (voir tableau récapitulatif en fin de document).
Impact des dernières modifications législatives : une part des per-
sonnes sanctionnées ou en fins de droits ne reviennent pas s’inscrire
au Forem. Par ailleurs, depuis le 1er janvier 2015 la demande
d’allocations d’insertion qui se situe après le stage d’insertion
professionnelle doit être introduite avant le 25ème anniversaire
(auparavant, c’était avant le 30ème anniversaire). Depuis le 1er
septembre 2015, le jeune qui demande les allocations d’insertion en
dessous de l’âge de 21 ans doit être en possession du diplôme de
l’enseignement secondaire supérieur ou avoir terminé avec succès
une formation en alternance. Si une part des jeunes qui n’ont plus
accès aux allocations d’insertion restent inscrits dans la demande
d’emploi du Forem, certains pourraient ne plus venir s’inscrire au
Forem avec le risque de disparaître du « radar » des statistiques.
Tendances
La demande d’emploi des jeunes est sujette à la saisonnalité : les
jeunes s’inscrivent massivement comme demandeur d’emploi entre juin et octobre (avec un pic en septembre) puis incorporent progressivement le marché du travail jusqu’en juin de l’année suivante.
Un recul de la demande d’emploi des jeunes amorcé mi-2013 se poursuit jusqu’à présent.
LE CH
ÔM
AG
E DES JEU
NES
35.000
40.000
45.000
50.000
55.000
60.000
65.000
Jan
vier
200
9
Juin
20
09
No
vem
bre
20
09
Avr
il 2
01
0
Sep
tem
bre
20
10
Févr
ier
20
11
Juill
et 2
01
1
Dé
cem
bre
20
11
Mai
201
2
Oct
ob
re 2
012
Mar
s 20
13
Ao
ût
20
13
Jan
vier
201
4
Juin
20
14
No
vem
bre
20
14
Avr
il 2
01
5
Sep
tem
bre
20
15
Févr
ier
20
16
Juill
et 2
01
6
Dé
cem
bre
20
16
Evolution du nombre de Demandeurs d'Emploi Inoccupés (D.E.I.) de moins de 25 ans en Wallonie
Source : Le Forem
--- Nombre de D.E.I. < 25 ans
__ Courbe de tendance
LES JEUNES WALLONS ET LE MARCHÉ DE L’EMPLOI JUILLET 2017
Veille, analyse et prospective du marché de l’emploi (AMEF) 3
Le profil des jeunes demandeurs d’emploi
En moyenne sur l’année 2016, la Wallonie dénombre 45.407 demandeurs d’emploi inoccupés âgés de moins de 25 ans. Ce public représente 20 % de la demande d’emploi de la région.
Tendances
En Wallonie, 43 % des jeunes demandeurs d’emploi inoccupés (D.E.I.) sont faiblement qualifiés.
La Flandre se distingue des deux autres régions par un plus faible pourcentage de jeunes D.E.I. inoccupés depuis 2 ans et plus (11 % contre 17 % en Wallonie et à Bruxelles).
Seuls 7 % des jeunes D.E.I. flamands sont faiblement qualifiés et inoccupés de très longue durée contre 10 % en Wallonie et 9 % à Bruxelles.
Néanmoins, si l’on considère uniquement les jeunes venus s’inscrire pour la première fois au Forem (les primo-inscrits) en 2016, le pourcentage de jeunes Wallons peu qualifiés descend alors à 24 %. Cette part reste relativement stable au cours de ces dernières années.
1 Jeunes étant tout au plus diplômés du secondaire du 2ème degré (les apprentis et les « autres types d’études » ne sont pas repris dans cette définition).
Chiffres clés - sources : Le Forem, Actiris, Vdab
25% 24% 23% 24% 26%
44% 44% 44% 45% 45%
30% 32% 33% 31% 29%
2012 2013 2014 2015 2016
Evolution de la part des primo-inscrits au Forem selon le niveau d'étude
Source : Le Forem
Faible Moyen Elevé
Demandeurs d’emploi inoccupés (D.E.I.)
moyenne 2016
Wallonie Bruxelles Flandre
Nombre de D.E.I. < 25 ans 45.407 10.629 45.351
% de faiblement qualifiés1 43 % 42 % 43 %
% inoccupés depuis 2 ans et plus 17 % 17 % 11 %
% faiblement qualifiés ET
inoccupés depuis 2 ans et plus
10 % 9 % 7 %
Évolution entre 2008 et 2016 - 15,1 % - 26 % + 30 %
LE CH
ÔM
AG
E DES JEU
NES
LES JEUNES WALLONS ET LE MARCHÉ DE L’EMPLOI JUILLET 2017
Veille, analyse et prospective du marché de l’emploi (AMEF) 4
Divers publics, divers parcours
Le parcours professionnel d’une personne est de moins en moins linéaire/continu. Une carrière est jalonnée de « moments-clés » où alterneront des périodes (plus ou moins longues) passées dans un emploi, des passages (plus ou moins brefs) dans la demande d’emploi, des périodes d’(ré)orientation, de formation(s), etc.
Divers publics concernés par les transitions
Les jeunes sortant des études : importance du diplôme obtenu, personnes souvent peu ou pas expérimentées tant au niveau professionnel qu’en techniques de recherche d’emploi (nécessite un accompagnement particulier).
Les personnes ayant perdu un emploi : divers facteurs jouent : l’âge, l’expérience professionnelle acquise, le secteur d’activité du dernier emploi, etc.
Les personnes qui reviennent sur le marché de l’emploi après une période de retrait volontaire (par ex. femmes rentrantes) ou non (par ex. maladie de longue durée) : réorientation, remise à niveau des techniques de recherche d’emploi, gestion des compétences, périodes de formation, etc.
Les travailleurs qui souhaitent changer d’emploi : pour des raisons « positives » : l’ambition, le salaire, le besoin de découverte et d’apprentissage… ou « négatives » : problèmes hiérarchiques, de reconnaissance ou de mauvaise ambiance au travail.
Personnes migrantes : connaissance de la langue, de la législation, reconnaissance des diplômes, etc.
Contribution des Services Publics de l’Emploi
à la « sécurité de carrière »2
Organiser la transparence du marché du travail.
Identifier de manière précoce les besoins des personnes en vue de leur (ré)insertion professionnelle et en agissant rapidement auprès des chercheurs d’emploi.
Identifier les compétences de manière transversale et en favorisant l’acquisition des compétences nécessaires par rapport au marché de l’emploi.
Assurer l’accompagnement des personnes et le suivi des candidats à l’emploi.
Apporter un appui aux transitions d’emploi à un emploi.
Développer des services adaptés et spécifiques pour les publics cibles des transitions vers l’emploi.
Faire preuve de réactivité et en adaptant les services offerts aux employeurs.
Mobiliser un nombre important de partenariats.
2 The Public employment services contribution to EU 2020 - Issues Paper, 2 and 3 December 2010, p. 6.
LES TRA
NSITIO
NS V
ERS L'EM
PLO
I
LES JEUNES WALLONS ET LE MARCHÉ DE L’EMPLOI JUILLET 2017
Veille, analyse et prospective du marché de l’emploi (AMEF) 5
La qualification est au cœur de l’insertion des jeunes (1/2)
Souvent peu expérimentés, le principal atout pour les jeunes (d’autant
plus s’ils sortent des études) reste le diplôme en poche. Ainsi, sans
surprise, le taux de chômage diminue dès que le niveau de qualification
augmente.
Chiffres clés - source : SPF Économie - EFT
Taux de chômage 2015 par niveau études et âge
Moins de 25 ans Total
Niveau d’études
Wallonie Belgique Wallonie Belgique
Faible 39,5% 33,8% 20,1% 16,1%
Moyen 25,4% 17,4% 11,3% 8,1%
Elevé 21,9% 15,1% 5,2% 4,2%
Total 27,9% 20,1% 10,6% 7,9%
Ceci ne signifie toutefois pas qu’une personne peu ou pas qualifiée ne
connaîtra pas une transition vers un emploi « durable » mais que cette
transition passera sans doute par une série d’étapes où la mise en contact
avec le monde professionnel (stages, contrats intérimaires, formation,
etc.) lui permettront d’acquérir les compétences techniques et les
comportements professionnels attendus.
Certaines filières préparent mieux à l’emploi
Les difficultés rencontrées par les jeunes sont à relativiser selon les
niveaux d’études. Si globalement, les jeunes les moins qualifiés éprouvent
le plus de difficultés pour s’insérer rapidement sur le marché du travail, il
y a toutefois une exception en ce qui concerne les études qui préparent à
l’exercice d’un métier, soit les études de types techniques,
professionnelles ou encore l’apprentissage. Ces filières constituant un
atout certain pour décrocher un emploi.
Les meilleurs taux d’insertion à 6 mois sont le bac (77 %), l’apprentissage
(65 %) et le master (59 %).
LES TRA
NSITIO
NS V
ERS L'EM
PLO
I
26%
40%
58%
59%
59%
65%
77%
Primaire + Sec. de base
Sec. 2e deg.
Total
Sec. 3e deg.
Master
Apprentissage
Bac
Taux d'insertion à six mois des jeunes inscrits au Forem pour la première fois en 2016Source et calculs : Le Forem
LES JEUNES WALLONS ET LE MARCHÉ DE L’EMPLOI JUILLET 2017
Veille, analyse et prospective du marché de l’emploi (AMEF) 6
La qualification est au cœur de l’insertion des jeunes (2/2)
Les diplômés du Bachelor et de l’apprentissage connaissent une meilleure
insertion dans les six premiers mois suivant leur inscription au Forem car
ces études encouragent le rapprochement entre les études et le monde
du travail via des stages. Les diplômés du Master s’insèrent
traditionnellement plus lentement mais leur taux d’insertion est supérieur
aux niveaux d’études plus faibles.
L’option choisie joue un rôle important dans l’insertion après les études.
Les métiers en demande connaissent logiquement une insertion plus
importante : cuisinier, infirmier, pharmacien, boulanger, menuisier,
chauffagiste, ingénieur.
De surcroît, les options liées à des secteurs qui recrutent beaucoup en
Wallonie connaissent également des taux d’insertion supérieurs à la
moyenne : Horeca, secteur pharmaceutique, enseignement, administra-
tion.
LES TRA
NSITIO
NS V
ERS L'EM
PLO
I
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
80%
90%
100%
1 C
EB
2 En
s Se
c 2e
d
3 En
s Se
c Su
p
4 A
pp
ren
tiss
ag
e
5 B
AC
6 M
aste
r
9 I
nd
éte
rmin
é
Répartition des jeunes insérés dans les six mois par études et selon le délai et la durée d'insertion
Source : Le Forem
Non insérés après six mois
Insérés moins de trois mois après un délai de plus d'un mois
Insérés rapidement (dans le mois), occupés moins de trois mois
Insérés durablement (plus de trois mois) après un délai de plus d'un mois
Insérés rapidement (dans le mois) ET durablement (plus de trois mois)
SEC. 3EME/4EME DEGRE PROFESSIONNEL SECONDAIRE 3EME DEGRE TECHNIQUE
Puériculture (Prof. compl.) Métiers de la prévention et de la sécurité (Tech. compl.)
Electricité (installlateur monteur) Hotellerie restauration
Infirmier hospitalier breveté (Prof. compl.) Sciences pharmaceutiques
Vente & technique commerciale
APPRENTISSAGE Automation/régulation & maintenance syst automatisés
Menuiserie bois, pvc, alu Menuiserie bois, pvc, alu
Boulangerie/pâtisserie
BAC MASTER
Instituteur primaire Philologie romane
Instituteur préscolaire Sciences du travail - RH
Education physique et corporelle Langues et linguistiques
AESI Littérature française Biochimie -biologie cellulaire et moléculaire
AESI Sciences mathématiques
AESI Sciences humaines
AESI Langues modernes
Biologie médicale
Note : Options avec un taux d'insertion supérieur à la moyenne +1 écart type.
Options d'études avec un taux d'insertion élevé par niveau d'études
Source : Le Forem
LES JEUNES WALLONS ET LE MARCHÉ DE L’EMPLOI JUILLET 2017
Veille, analyse et prospective du marché de l’emploi (AMEF) 7
L’insertion à l’emploi des jeunes Le suivi des jeunes inscrits dans la demande d’emploi au Forem montre
que globalement, plus d’un jeune demandeur d’emploi sur deux connait
l’emploi dans l’année suivant la date d’inscription/réinscription, 16 % la
formation et moins de 2 % une reprise d’études. Parmi les facteurs étudiés, ceux qui paraissent influencer le plus les sorties à l’emploi des jeunes à 12 mois sont :
le fait d’être détenteur d’un master ou d’un bachelor ;
de pouvoir témoigner d’une expérience professionnelle ;
d’être nouvellement inscrits dans l’année.
C’est auprès des DEI âgés de 21 à 24 ans que le taux de sortie à l’emploi est le plus élevé (56 % contre respectivement 51 % pour 25 à 29 ans et 49 % chez les moins de 21 ans). On constate également que l’immobilité professionnelle engendre l’immobilité au sein des catégories administratives et que le mouvement favorise le mouvement.
Les freins à l’emploi des jeunes Afin de cerner certains facteurs pouvant s’avérer « bloquant » pour la mise à l’emploi, une enquête a été réalisée auprès des conseillers-référents du Forem qui sont quotidiennement en contact avec ce public. D’après ces derniers, quatre jeunes demandeurs d’emploi suivis par le Forem sur dix peuvent être qualifiés d’« éloignés de l’emploi ». Un quart des jeunes semblent « très proches de l’emploi ». Les freins à l’emploi les plus souvent cités sont :
le manque d’expérience professionnelle ;
les lacunes en méthode de recherche d’emploi ;
un niveau d’études insuffisant ;
des problèmes de mobilité.
Deux profils paraissent particulièrement plus problématiques :
Les jeunes confrontés à un contexte difficile en lien notamment à la situation matérielle et ou familiale, des problèmes judiciaires, des problèmes de logement, la disponibilité, la mobilité.
Les personnes « très éloignées de l’emploi » présentant un nombre de facteurs surreprésentés relevant de la santé mentale, des aptitudes intellectuelles, du niveau d’études, de compétences sociales et d’attitudes dans la recherche d’emploi.
LES TRA
NSITIO
NS V
ERS L'EM
PLO
I
LES JEUNES WALLONS ET LE MARCHÉ DE L’EMPLOI JUILLET 2017
Veille, analyse et prospective du marché de l’emploi (AMEF) 8
NEET : jeunes sans formation ni emploi A la fin des années 1980 au Royaume-Uni, la plupart des jeunes de 16 à 18 ans ont été privés d’allocations de chômage en raison de l'évolution des politiques en la matière. Il en a découlé le besoin d’un indicateur qui permettrait de cerner les jeunes n’étant ni à l’emploi, ni aux études ni en formation. Le concept a attiré l'attention des décideurs de l'Union européenne comme un indicateur utile pour mesurer la vulnérabilité des jeunes sur le marché du travail dans le cadre des lignes directrices pour l'emploi 2020 en Europe3. Le taux de NEET, c’est-à-dire le pourcentage de la population du groupe d’âge 15-24 ans, qui n’est ni à l’emploi ni impliqué dans des études ou une formation, est d’ailleurs le principal indicateur choisi pour monitorer l’implémentation des plans nationaux « Garantie Jeunesse » au sein des États membres de l’Union européenne4. Cet indicateur cerne une population de nature hétérogène. À cet égard, une analyse d’Eurofound identifie 5 principaux sous-groupes :
les « chômeurs au sens conventionnel », c’est la part la plus large ;
les personnes non disponibles sur le marché de l’emploi en raison
d’une maladie, d’un handicap, ou de la prise en charge d’un proche ;
les personnes « désengagées » c’est-à-dire ne cherchant pas d’emploi
ou à étudier, et n’y étant pas contraintes (en ce compris les jeunes
« découragés » par le travail et les jeunes engagés dans des modes
de vie marginaux) ; 3 European Commission, « Youth neither in employment nor education and training (NEET). Presentation of data for the 27 Member States », Brussels, 2010. 4 EMCO indicator group, septembre 2014.
les « chercheurs d’opportunités » c’est-à-dire des personnes qui bien
que cherchant activement un emploi (ou une formation), se
réservent pour une opportunité qu’elles jugent digne de leurs
compétences ou de leur statut ;
les NEET « volontaires », qu’ils voyagent ou soient engagés de
manière constructive dans d’autres activités telles que l’art ou l’auto-
apprentissage.
Chiffres clés - source : Eurostat - EFT
Nombre de NEET en Europe : 7,5 millions jeunes de moins de 25 ans5
Le taux de NEET 2016 (UE28) : 11,5 %
Importantes variations d’un État membre à l’autre : de 5 % à 20 %.
5 Commission européenne, La Garantie Jeunesse. Mémo, 8 septembre 2014.
LES JEUN
ES SAN
S EMP
LOI N
I FOR
MATIO
N
LES JEUNES WALLONS ET LE MARCHÉ DE L’EMPLOI JUILLET 2017
Veille, analyse et prospective du marché de l’emploi (AMEF) 9
NEET : estimation en Belgique et Wallonie En Belgique, Le SPF DG Statistique estime cette population à un peu moins de 130.000 jeunes (<25 ans). En Wallonie, ils seraient environ 53.6006. Entre 2015 et 2016 leur nombre a diminué de près de 13.000 unités estimées en Wallonie. Le taux de NEET rapporte ces personnes à la population de référence (souvent les 15-24 ans). En 2016, il est de 12,2 % en Wallonie et se situe entre celui de Bruxelles (15,2 %) et de la Flandre (7,5 %). En ce qui concerne les provinces francophones, le Brabant wallon, le Luxembourg et Namur présentent un taux inférieur à la moyenne nationale alors qu’en Hainaut et Liège celui-ci se situe au-dessus. Notons que depuis 2012, ce taux a reculé dans l’ensemble des régions et provinces du pays. En Wallonie, c’est dans le Brabant Wallon que l’ampleur de ce recul est la plus marquée (-5,5 points de pourcentage)7, suivi du Hainaut (- 4,0 p.p.).
6 Source : Direction générale Statistique - Statistics Belgium, Enquête sur les forces de travail – 2016. 7 Néanmoins cette évolution doit être prise avec prudence, la valeur du taux de NEET pour cette province en 2016 étant qualifiée par Eurostat de « peu fiable ».
Chiffres clés - source : Eurostat et Direction générale Statistique
Estimation : 130.000 NEET en Belgique, en Wallonie : 53.000 NEET.
Le taux de NEET en Belgique est de 9,9 % :
15,2 % à Bruxelles, 12,2 % en Wallonie et 7,5 % en Flandre.
En Wallonie, le Hainaut (14,7 %) et Liège (12,3 %) présentent les taux
les plus élevés.
LES JEUN
ES SAN
S EMP
LOI N
I FOR
MATIO
N
17,4
18,4
16,3
15,2
17,0
18,819,2
18,7
15,8
17,5
15,2
7,1 7,5
6,37,3 7,5
8,59,2
10,59,8 9,5
7,5
16,315,2
14,6
16,1
14,615,2 15,4
14,5 14,7 15,0
12,2
2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
Evolution du taux de NEET par région de 2006 à 2016
Source : Eurostat - EFT
Bruxelles Flandre Wallonie
5,26,0
7,2 7,5 8,2 8,9 9,3 9,4 9,5 9,9
12,2 12,3
14,7 15,2
-2,3-1,3 -1,7
-0,2
-5,5-3,7
-0,2
-3,3-2,4
-3,2-1,3
-4,0 -4,0-7,0
-5,0
-3,0
-1,0
1,0
3,0
5,0
7,0
9,0
11,0
13,0
15,0
17,0
19,0
Wes
t-V
laan
der
en
Vla
ams-
Bra
ban
t
Lim
burg
Flan
dre
Oo
st-V
laan
dere
n
Bra
ban
t W
allo
n
Luxe
mb
ourg
Ant
we
rpen
Nam
ur
Bel
giq
ue
Wal
lon
ie
Lièg
e
Hai
nau
t
Bru
xelle
s
-7,00
-2,00
3,00
8,00
13,00
18,00
Taux de NEET 2016 et évolution en point de pourcent entre 2012 et 2016 selon les régions et provinces de Belgique Source : Eurostat - EFT
2016 Evol 2012-2016 (en pp)
LES JEUNES WALLONS ET LE MARCHÉ DE L’EMPLOI JUILLET 2017
Veille, analyse et prospective du marché de l’emploi (AMEF) 10
500€/mois 500€/mois 500€/mois 500€/mois 250€/mois 125€/mois
2 ans
6 mois
6 mois 6 mois
= CESS
6 mois
500€/mois 500€/mois 500€/mois 500€/mois 250€/mois 125€/mois
2 ans
6 mois
6 mois 6 mois
< CESS
Les aides à l’emploi pour les jeunes Depuis le 1er juillet 2017, le paysage des aides à l'emploi wallonnes a été modifié et simplifié. Trois publics sont identifiés comme prioritaires : les jeunes de moins de 25 ans, les personnes de 55 ans et plus et les demandeurs d’emploi de longue durée8.
8 Une information détaillée concernant la réforme des aides à l’emploi est accessible via le site du Forem : https://www.leforem.be/a-propos/projets-reforme-aides-a-l-emploi.html
IMPULSION MOINS DE 25 ANS :
Les jeunes les moins qualifiés (sans CESS) pourront bénéficier de l'activation d'une aide étalée sur 3 ans, d'un montant de 500 € par mois les deux premières années et, lors de la 3ème année, de 250 € les 6 premiers mois et 125 € les 6 derniers.
Les jeunes moyennement qualifiés (détenteurs du CESS) pourront entrer dans ce dispositif après 6 mois de recherches d'emploi infructueuses.
IMPULSION INSERTION :
À ces incitants vient s'ajouter l'impulsion insertion. Il s'agit d'un contrat qui vise à offrir « une première vraie expérience professionnelle à chaque jeune qui, 18 mois après la sortie de l’école et malgré sa détermination, présente des difficultés à s’insérer sur le marché du travail. Il prendra la forme d’un contrat de travail de 12 mois, rétribué aux conditions en vigueur dans le secteur concerné, soit dans le secteur privé, soit dans le monde associatif, soit dans les services publics. Le montant du contrat d'insertion s'élèvera à maximum 700 € par mois pendant toute la durée du contrat d’insertion pour l'entreprise qui engage. Quant au jeune, il est également prévu qu’il puisse bénéficier d'un accompagnement.
LES AID
ES A L'EM
PLO
I
LES JEUNES WALLONS ET LE MARCHÉ DE L’EMPLOI JUILLET 2017
Veille, analyse et prospective du marché de l’emploi (AMEF) 11
La Garantie pour la jeunesse, un engagement Européen des États membres La « garantie pour la jeunesse » est une initiative qui vise à lutter contre le chômage des jeunes en proposant à tous les jeunes de moins de 25 ans, qu'ils soient inscrits au chômage ou non, une offre de qualité, dans les quatre mois suivant la fin de leur scolarité ou la perte de leur emploi. Cette offre doit consister en un emploi, un apprentissage, une formation professionnelle ou une reprise d’études et être adaptée aux besoins et à la situation de chacun. La création et la mise en place de la garantie pour la jeunesse nécessitent une étroite coopération entre les principaux intervenants : pouvoirs publics, services pour l'emploi, conseillers d'orientation, établissements d'enseignement et de formation, services d'aide aux jeunes, entreprises, employeurs, syndicats, etc. En Wallonie, sont concernés les jeunes de 18 à 25 ans, et ceux de 15 à 18 ans dans le cadre de la collaboration avec l’enseignement.
Un plan d’action commun entre les SPE belges via Synerjob
Approuvé par le Gouvernement wallon en décembre 2013, le plan wallon comporte 9 portes d’entrées pour répondre aux problématiques :
S’outiller pour mieux comprendre et mieux prendre en charge les
jeunes ;
Adapter le processus d’accompagnement à l’emploi et dans la
formation ;
Lutter contre le décrochage des jeunes en formation ;
Développer l'identification des compétences ;
Intensifier les liens avec l’entreprise ;
Développer des liens avec l’école ;
Favoriser la transition à l’emploi ;
Développer des actions visant l’accroche et le retour des NEETs sur le
marché de l’emploi ;
Développer l’esprit d’entreprendre.
LA G
AR
AN
TIE PO
UR
LA JEU
NESSE
LES JEUNES WALLONS ET LE MARCHÉ DE L’EMPLOI JUILLET 2017
Veille, analyse et prospective du marché de l’emploi (AMEF) 12
Lectures conseillées…
Au-delà des indicateurs de chiffres clés et tendances présentés ci-dessus, plusieurs analyses du service de l’analyse du marché de l’emploi et de la formation du Forem sont réalisées afin de mieux cerner ce public. Chaque mois, les derniers chiffres de la demande d’emploi en Wallonie sont diffusés via le site internet du Forem. Ces chiffres peuvent être ventilés à un niveau territorial très fin allant de l’ensemble de la région à la commune de résidence des demandeurs d’emploi. Ils sont disponibles selon la catégorie des demandeurs d’emploi, l’âge, le niveau d’étude, la durée d’inoccupation, la branche d’activité, la nationalité (Belge, UE non Belge, non UE) mais également au niveau du taux de demande d’emploi (ou taux de chômage), taux d’emploi et indicateur de demande d’emploi) : https://www.leforem.be/chiffres-et-analyses/statistiques/statistiques-locales/demande-emploi.html
Chaque année Le Forem publie en septembre, une étude détaillée qui analyse le parcours des jeunes inscrits à la sortie des études et calcule leur taux d’insertion à l’emploi endéans les 6 mois après leur inscription au Forem. Le délai d’insertion et d’occupation y sont également décrits. Ces indicateurs y sont présentés en fonction de leur niveau d’études et options suives durant leur parcours scolaire. https://www.leforem.be/chiffres-et-analyses/analyses-et-actualites/marche-de-l-emploi-wallon-analyses/etudes-specifiques.html
La publication « Garantie pour la jeunesse : publics potentiels, parcours et insertion » s’intéressent plus particulièrement aux NEET. L’analyse se structure en trois parties : la notion de NEET (définition et estimation des volumes en Belgique et en Wallonie), l’insertion des jeunes après 4, 6 et 12 mois, les causes d’éloignement de l’emploi des jeunes demandeurs d’emploi wallon : https://www.leforem.be/MungoBlobs/658/951/201510_garantie_jeunesse_2015_Final.pdf
La plateforme Horizons emploi du Forem, bien que ne s’adressant pas exclusivement aux jeunes, regroupe une analyse détaillée de l’ensemble des secteurs et des métiers en faisant un lien avec les formations et offres d’emploi qui s’y rapportent. Plusieurs courtes vidéos présentant les secteurs et métiers sont accessibles directement en ligne : https://www.leforem.be/HE/former/horizonsemploi-index.html
Cette liste n’est pas exhaustive. L’ensemble des publications réalisées par le service Veille, analyse et prospective du marché de l’emploi du Forem sont accessibles via la rubrique : https://www.leforem.be/chiffres-et-analyses-du-marche-de-l-emploi.html
Sites conseillés http://jeunes.leforem.be/accueil
https://www.youtube.com/watch?v=-qsqM1_2al8
http://gouvernement.wallonie.be/sites/default/files/nodes/story/8442-synthesereformedesaidesalemploi.pdf http://gouvernement.wallonie.be/sites/default/files/nodes/story/8978-pacteemploiformation.pdf
LECTU
RES C
ON
SEILLÉES
LES JEUNES WALLONS ET LE MARCHÉ DE L’EMPLOI JUILLET 2017
Veille, analyse et prospective du marché de l’emploi (AMEF) 13
Le Forem – Office wallon de la formation professionnelle et de l’emploi
Les jeunes Wallons et le marché de l’emploi
Juillet 2017
Boulevard Tirou, 104 6000 Charleroi
www.leforem.be
Cette étude a été réalisée par le service : Veille, analyse et prospective du marché de l’emploi du Forem
Rédaction : Jean-Marc Manfron,
Jean-François Marchal,
Supervision et coordination :
Jean-Marc Manfron
Mise en page et conception graphique : Veille, analyse et prospective du marché de l’emploi
Éditeur responsable :
Marie-Kristine Vanbockestal