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0 Suivi de la fertilité des sols en serres et en tunnels dans le Bas-Saint-Laurent (Phase 2) Projet 10-INNO3-14 - Avenue BIO de l’Est Présenté à : Monsieur Richard Favreau Président d’Avenue Bio de l’Est Saint-Valérien, Québec Préparé par : Gilles Turcotte, agr., M.Sc. Agrisys Consultants inc. Mars 2012 Ce projet a été réalisé grâce à une aide financière accordée dans le cadre du Programme Innovbio du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec

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Suivi de la fertilité des sols en serres et en tunnels dans le Bas-Saint-Laurent

(Phase 2)

Projet 10-INNO3-14 - Avenue BIO de l’Est

Présenté à :

Monsieur Richard Favreau

Président d’Avenue Bio de l’Est

Saint-Valérien, Québec

Préparé par : Gilles Turcotte, agr., M.Sc.

Agrisys Consultants inc.

Mars 2012

Ce projet a été réalisé grâce à une aide financière accordée dans le cadre du Programme Innovbio du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec

1

Table des matières

Remerciements................................................................................................................................ 3

1. Mandat du consultant ............................................................................................................. 4

2. Objectifs du projet................................................................................................................... 5

3. Méthodologie .......................................................................................................................... 6

3.1 Base théorique du programme de fertilisation.............................................................. 6

3.2 Programme de fertilisation d’appoint ........................................................................... 7

3.3 Mesures qui ont été prises afin d’atteindre les objectifs .............................................. 8

3.4 Mesure en nitrate des feuilles ....................................................................................... 9

4. Description des parcelles dédiées au projet, détails agronomiques et fertilisation de base 10

5. Les résultats........................................................................................................................... 14

5.1 La ferme A .................................................................................................................... 14

5.1.1 Évaluation des besoins en nutriments et des apports en fertilisants de base et

d’appoint. .................................................................................................................................. 14

5.1.2 Résultats des analyses SSE et standards réalisées par le laboratoire.......................... 16

5.1.3 Mesure de la CE avec la technique 2:1 et mesure du contenu en nitrate des tissus

foliaires……………………………………………………………………………………………………………………………….. 17

5.1.4 Productivité des cultures et suivi des conditions climatiques ..................................... 19

5.2 La ferme B .................................................................................................................... 26

5.2.1 Évaluation des besoins en nutriments et des apports en fertilisants de base et

d’appoint. .................................................................................................................................. 26

5.2.2 Résultats des analyses SSE et standards réalisées par le laboratoire.......................... 27

5.2.3 Mesure de la CE avec la technique 2:1 et mesure du contenu en nitrate des tissus

foliaires .………………………………………………………………………………………………………………………………. 29

5.2.4 Productivité des cultures et suivi des conditions climatiques ..................................... 29

5.3 La Ferme C.................................................................................................................... 37

5.3.1 Évaluation des besoins en nutriments et des apports en fertilisants de base et

d’appoint. .................................................................................................................................. 37

5.3.2 Résultats des analyses SSE et standards réalisées par le laboratoire.......................... 39

5.3.3 Mesure de la CE avec la technique 2:1 ........................................................................ 41

5.3.4 Productivité des cultures et suivi des conditions climatiques ..................................... 42

2

5.4 La ferme D.................................................................................................................... 49

5.4.1 Évaluation des besoins en nutriments et des apports en fertilisants de base et

d’appoint. .................................................................................................................................. 49

5.4.2 Résultats des analyses SSE et standards réalisées par le laboratoire.......................... 51

5.4.3 Mesure de la CE avec la technique 2:1 ........................................................................ 53

5.4.4 Productivité des cultures et suivi des conditions climatiques ..................................... 54

6. L’analyse des résultats........................................................................................................... 61

6.1 Valider l’équation de corrélation obtenue en 2010..................................................... 61

6.2 Développer une technique simple pour faire le suivi de la fertilité des sols............... 65

6.3 Optimiser l'effet de la fertilisation biologique pour obtenir de meilleurs rendements

tout en évitant les excès............................................................................................................ 69

Conclusion ..................................................................................................................................... 73

Annexe 1........................................................................................................................................ 76

Annexe 2........................................................................................................................................ 78

3

Remerciements

L’auteur de ce rapport tient à remercier le ministère de l’Agriculture, des

Pêcheries et de l’Alimentation du Québec, programme Innnovbio (volet 3), pour

son soutien financier dans le cadre de ce projet.

Mes remerciements s’adressent aussi à Monsieur Richard Favreau, président

d’Avenue Bio de l’Est, pour la bonne coordination du projet et la révision du

rapport. Je remercie aussi les producteurs participants qui ont pris le temps de

collecter toutes les données agronomiques, de prélever les échantillons de sol

et de mesurer la conductivité électrique et le contenu en nitrate des feuilles.

Merci à Monsieur Guy Bouillon pour les prises de mesure avec le Nitracheck.

Les fermes qui ont participé au projet sont : Jardin Nature, Le Potager Enchanté,

Vert Mouton et Val-aux-Vents.

Un gros merci à Madame Christiane Cossette, technologue répondante en

agriculture biologique pour le Ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de

l'Alimentation, Direction régionale du Bas-St-Laurent, pour sa participation, sa

précieuse collaboration dans le cadre du projet et la révision du rapport.

Finalement, toute l’équipe du projet tient aussi à remercier Monsieur Daniel

Bergeron, agronome (MAPAQ, Direction régionale de la Capitale-Nationale),

pour son aide précieuse concernant l’installation et l’utilisation des tensiomètres.

4

1. Mandat du consultant

Dans le cadre de ce projet de recherche en culture biologique sous serres et

tunnels, le mandat confié à Agrisys par Avenue Bio de l’Est consistait dans un

premier temps à soutenir et conseiller les quatre producteurs participants.

Les 16 et 20 juin, une formation sur la procédure à suivre pour la mesure du

contenu en nitrate des feuilles avec l’appareil Nitracheck (annexe 2) a été

réalisée à distance par appel vidéo sur Skype. Madame Christiane Cossette et

monsieur Guy Bouillon ont participé à cette formation.

Les 7-8 juillet et 2-3 août 2011, les quatre producteurs ont été visités par le

consultant en compagnie de madame Christiane Cossette.

Par la suite, le rôle du consultant a été d’interpréter les résultats des analyses de

sols des quatre fermes et de préparer un rapport. Pour le rapport, l’analyse des

éléments minéraux a été limitée aux éléments suivants : azote (N), phosphore

(P), potassium (K), calcium (Ca) et magnésium (Mg).

5

2. Objectifs du projet

Ce projet fait suite à une première phase réalisée en 2010 : Suivi de la fertilité

des sols en culture biologique de tomates en serres et en tunnels au Bas-Saint-

Laurent afin de produire un outil de prise de décision à la fertilisation (phase 1).

Projet de transfert et innovation technologique. MAPAQ - No 4051. Les résultats

obtenus en 2010 ont permis en tout premier lieu à mieux quantifier le

programme de fertilisation pour le projet de 2011. De plus, l’indicateur de fertilité

identifié au cours de cette première phase, la mesure de la conductivité

électrique (CE) réalisée sur le terrain (technique 2:1), a été repris dans le projet

2011. Pour une deuxième année consécutive, cet indicateur sera suivi en

relation avec la fertilité des sols. Deuxièmement, toutes les mesures de

conductivité électrique (CE) réalisées sur le terrain (technique 2:1) et par le

laboratoire vont servir à valider l’équation de corrélation liant ces deux valeurs

qui a été obtenue en 2010.

En 2011, la mesure du niveau de nitrate de la sève a été ajoutée afin de mesurer

le statut nutritionnel des plantes et de voir s’il existe une relation avec la CE et la

fertilité du sol. Dans un programme de fertilisation où les éléments nutritifs sont

bien équilibrés, le nitrate est reconnu comme étant un bon indicateur du statut

nutritionnel général d’une plante.

Les objectifs de ce projet étaient :

1. Valider l’équation de corrélation obtenue dans le projet réalisé en 2010

liant les mesures de CE faite à la ferme (technique 2 :1) et la CE

mesurée en laboratoire (technique SSE).

2. Poursuivre le développement d’une technique simple pour faire le

suivi de la fertilité des sols;

3. Optimiser l'effet de la fertilisation biologique pour obtenir de meilleurs

rendements tout en évitant les excès.

6

3. Méthodologie

3.1 Base théorique du programme de fertilisation

Le programme de fertilisation de la tomate pour le projet 2011 devait s’appuyer

sur le prélèvement de base en éléments majeurs qui a été identifié dans le

projet : Suivi de la fertilité des sols en culture biologique de tomates en serres et

en tunnels au Bas-Saint-Laurent afin de produire un outil de prise de décision à

la fertilisation (phase 1); Projet de transfert et innovation technologique, MAPAQ

- No 4051.

Le besoin en éléments majeurs pour produire 1 kg/m² de tomates1 est de :

� 0,3 kg N /100 m²;

� 0,1 kg P /100 m²;

� 0,4 kg K /100 m²;

� 0,3 kg Ca /100 m²;

� 0,1 kg Mg /100 m².

Le besoin en éléments minéraux est considéré pour une surface de culture de

100 m². Cette façon de procéder est utilisée pour faciliter le calcul des

applications de fertilisants. Pour le concombre, le besoin en éléments majeurs

est très semblable à celui de la tomate, la même base de référence a donc été

utilisée.

Selon un objectif de rendement préétabli par le producteur, le programme de

fertilisation visait à combler les besoins des plants de tomates et de

concombres. Dans un premier temps, la contribution en éléments nutritifs (N, P,

K, Ca et Mg) de la fertilisation de base apportée en début de culture a été

1 Sonneveld, c. et W. Voogt. 2009. Plant Nutrition of Greenhouse Crops. Springer Science&Business. 431

pages.

7

calculée. Dans un deuxième temps, un apport complémentaire a été évalué afin

de répondre au besoin des cultures.

Dans le cadre de cette étude, nous avons uniquement quantifié les éléments

nutritifs provenant du compost et des engrais organiques qui ont été ajoutés

pendant l’année. Les éléments nutritifs qui ont été libérés par le sol n’ont pas été

pris en compte étant donné l’impossibilité d’en faire une évaluation précise. Ce

genre de mesure dépassait largement le cadre du présent projet.

3.2 Programme de fertilisation d’appoint

À partir des données fournies par les producteurs, ainsi qu’avec les résultats

des analyses de sol qui ont été faites avant la plantation, un programme de

fertilisation d’appoint « théorique » a été préparé pour chaque entreprise

participante. Le programme réalisé a été évalué tout au cours du projet.

Le moment où la fertilisation d’appoint a été appliquée a été déterminé selon les

analyses de sols : CE mesurée à la ferme (technique 2:1) et les résultats des

analyses SSE du laboratoire. La méthode pour réalisée la mesure de la CE selon

la technique 2 :1 est présentée à l’annexe 1. La CE-maison a servi d’indicateur

de la disponibilité en temps réel des éléments majeurs pour les plantes. De plus,

les analyses ont aidé à déterminer le dosage et le nombre des applications.

Pour s’assurer que les mesures étaient bien représentatives d’une ferme à

l’autre, au début du projet, les quatre producteurs se sont réunis pour faire une

vérification de l’uniformité de lecture des conductivimètres.

Au départ du projet, nous avons posé l’hypothèse que la CE qui est

recommandée pour la culture dans des serres chauffées (longue saison de

culture) est la même que celle pour des tunnels ou des serres qui sont peu

chauffées (courte saison de culture). La CE acceptable du sol pour la culture

8

maraîchère biologique sous serre est entre 1,5 et 3,0 mS/cm, avec une plage

optimale entre 2,0 et 2,52.

3.3 Mesures qui ont été prises afin d’atteindre les objectifs

Pour les cultures de tomates et de concombres, les données suivantes ont été

collectées par les entreprises participantes :

� 1 analyse de sol standard en début de saison, avec granulométrie;

� 1 analyse du compost utilisé;

� 4 analyses de sol SSE (1er juin, 1er juillet, 1er août, 1er septembre);

� 14-15 mesures de la CE du sol par la technique 2 :1 (1 par semaine);

� 15 mesures du contenu en nitrate de la sève par la technique du

Nitrachek (1 par semaine). Mesures prises pour la tomate chez deux

producteurs seulement. Mesures prise pour le concombre chez un

producteur seulement;

� Données climatiques : Température air max et min (lecture

journalière), température sol (en même temps que lecture

tensiomètre);

� Données hydriques : Suivi de la tension du sol (1 lecture par jour, à

heure régulière, au moment du déclenchement de l‘arrosage

matinal);

� Rendements hebdomadaires;

� 1 analyse de sol standard en fin de saison.

Les analyses SSE donnent la concentration des éléments nutritifs qui sont

disponibles dans la solution du sol pour les plantes au moment de

l’échantillonnage. Pour la CE du sol, c’est la valeur donnée par le laboratoire qui

est la référence. Afin d’interpréter les mesures de CE mesurée à la ferme

2 Sonneveld, c. et W. Voogt. 2009. Plant Nutrition of Greenhouse Crops. Springer Science&Business. 431

pages.

9

(technique 2 :1), nous avons utilisé l’équation de corrélation linéaire qui a été

obtenue lors de la campagne de mesures réalisée en 2010 (Projet de transfert et

innovation technologique, MAPAQ - No 4051). L’équation mathématique reliant

les deux CE qui a été obtenu est : y = 1,86x + 0,43, R2 = 0,92. La valeur de la CE

maison est le x de l’équation et la valeur correspondante que le laboratoire

obtiendrait est donné par le y.

3.4 Mesure en nitrate des feuilles

La technique utilisée dans ce projet est présentée en détail à l’annexe 2. Le

tableau 1 donne les concentrations en nitrate que sont reconnues comme

optimales dans la littérature technique pour la culture des tomates et des

concombres.

Tableau 1. Concentrations en nitrate dans les feuilles qui ont servi de points de référence pour la tomate et le concombre3.

Tomate*

(ppm N-NO3) Concombre

(ppm N-NO3)

Plantation – floraison 2e bouquet 1000 – 1200

Nouaison 2e – 5e bouquet 800 – 1000

Récolte 700 – 900

Plantation - 1re floraison 800 - 1000

Formation 1er fruits 600 – 800

Récolte 400 - 600

* : Seuil pour la tomate a croissance indéterminée.

3 Hochmuth, G.J. 1994. Sufficiency Ranges for Nitrate-Nitrogen and Potassium for Vegetable Sap Quck

Tests. HortTechnology. Pages 218-222.

Hochmuth, G.J. 2009 Plant Petiole Sap-Testing for Vegetable Crops. University of Florida, IFAS Extension. http://edis.ifas.ufl.edu/cv004

Warncke, D. 2007. Petiole Sap Nitrate Guidelines. Michigan State University. http://news.msue.msu.edu/news/category/vegetables

10

4. Description des parcelles dédiées au projet, détails agronomiques et fertilisation de base

Les fermes qui ont participé au projet sont : Jardin Nature (Saint-Anaclet), Le

Potager Enchanté (Casapscal), Vert Mouton (Saint-Valérien) et Val-aux-Vents

(Saint-Valérien). Une brève description des entreprises participantes va être faite

dans la présente section. Les 4 tableaux qui suivent présentent pour chacune

des entreprises participantes les différentes variétés de tomates et de

concombres qui ont été sélectionnées pour le projet d’étude, les objectifs de

rendements, les surfaces des parcelles, la fertilisation de base prévue et les

détails techniques concernant les abris utilisés dans ce projet : serre ou tunnel,

avec ou sans chauffage.

La ferme A

TOMATE

Cultivar et

type

Nb de

plants

pour le

suivi

Surface

couverte

(m2)

Fertilisation

en début de

culture

(t/ha)

Type de

fertilisant

Valeur

fertilisante

selon

analyse

Objectif de

rendement

(kg/m2)

Big Beef

ind. 108 65 99

Compost

cheval 3,0-2,7-8,6 14

Date semis / plantation : 11 mars / 18 mai

Date 1re

/ dernière récolte : 14 août / 1er

octobre

CONCOMBRE

Cultivar et

type

Nb de

plants

pour le

suivi

Surface

couverte

(m2)

Fertilisation

en début de

culture

(t/ha)

Type de

fertilisant

Valeur

fertilisante

selon

analyse

Objectif de

rendement

(un/m² ou

kg/m2)

Babylon (T-35)

Libanais 46 22,5 53

Compost

cheval 3,0-2,7-8,6

56 un/m2

10 kg/m2

Date semis / plantation : 30 avril / 6 juin

Date 1re

/ dernière récolte : 7 juillet / 26 septembre

11

Tunnel sans chauffage.

Gestion du climat : Forte ventilation naturelle du tunnel à partir de la mi-juin. Fermeture complète de la

ventilation à partir de septembre lorsqu’il y avait un risque de gel.

La ferme B

TOMATE

Cultivar et

type

Nb de

plants

pour le

suivi

Surface

couverte

(m2)

Fertilisation

en début de

culture

(t/ha)

Type de

fertilisant

Valeur

fertilisante

selon

analyse

Objectif de

rendement

(kg/m2)

Big Beef

ind. 180 60 - - - 35

Note : Basé sur la richesse du sol (analyse de laboratoire), aucune fertilisation n’est prévue en début de

culture.

Date semis / plantation : 15 mars / 16 mai

Date 1re

/ dernière récolte : 15 août / 3 octobre

CONCOMBRE

Cultivar et

type

Nb de

plants

pour le

suivi

Surface

couverte

(m2)

Fertilisation

en début de

culture

(t/ha)

Type de

fertilisant

Valeur

fertilisante

selon

analyse

Objectif de

rendement

(un/m² ou

kg/m2)

Tasty Green

Long 25-30 cm 27 12,8 - - -

31 un/m2

Date semis / plantation : 5 mai / 7 juin

Date 1re

/ dernière récolte : 4 août / 28 septembre

Serre avec chauffage.

Gestion du climat : Chauffage seulement pour maintenir une température minimale au-delà de 16°C.

Fermeture complète du chauffage entre le 15 juin et le 20 juillet. Reprise de la consigne de température

minimale de 16°C entre le 21 juillet et le début septembre. Fermeture complète du chauffage à partir du

début septembre.

12

La ferme C

TOMATE

Cultivar et

type

Nb de

plants

pour le

suivi

Surface

couverte

(m2)

Fertilisation

en début de

culture

(t/ha)

Type de

fertilisant

Valeur

fertilisante

selon

analyse

Objectif de

rendement

(kg/m2)

Big Beef ind.

54 19

40t/ha compost

+

200 kg/ha granules

+ 100 kg/ha

Compost tourbe et crevettes

Granules

algues crevettes

SulPomag

0,6-0,8-0,2

4-2-1

0-0-22 (11 % Mg)

15

Date semis / plantation : 12 avril / 24 mai

Date 1re

/ dernière récolte : 9 août / 4 octobre

CONCOMBRE

Cultivar et

type

Nb de

plants

pour le

suivi

Surface

couverte

(m2)

Fertilisation

en début de

culture

(t/ha)

Type de

fertilisant

Valeur

fertilisante

selon

analyse

Objectif de

rendement

(un/m² ou

kg/m2)

Green Finger

Libanais 114 40

40t/ha compost

+

200 kg/ha granules

+ 100 kg/ha

Compost tourbe et crevettes

Granules

algues crevettes

SulPomag

0,6-0,8-0,2

4-2-1

0-0-22 (11 % Mg)

10 kg/m²

Date semis / plantation : 12 mai / 4 juin

Date 1re

/ dernière récolte : 24 juillet / 3 octobre

Serre avec chauffage.

Gestion du climat : Chauffage seulement pour maintenir une température minimale au-delà de 14°C.

Fermeture complète du chauffage à partir du 1er

septembre.

13

La ferme D

TOMATE

Cultivar et

type

Nb de

plants

pour le

suivi

Surface

couverte

(m2)

Fertilisation

en début de

culture

(t/ha)

Type de

fertilisant

Valeur

fertilisante

selon

analyse

Objectif de

rendement

(kg/m2)

Premio

ind. 50 25 6,0

Fumier de

pondeuses 3,0-3,0-1,5 7

Date semis / plantation : 6 avril / 20 mai

Date 1re

/ dernière récolte : 9 août / 26 septembre

CONCOMBRE

Cultivar et

type

Nb de

plants

pour le

suivi

Surface

couverte

(m2)

Fertilisation

en début de

culture

(t/ha)

Type de

fertilisant

Valeur

fertilisante

selon

analyse

Objectif de

rendement

(un/m² ou

kg/m2)

Sweet Success

Long 30-35 cm 40 25 6,0

Fumier de

pondeuses 3,0-3,0-1,5 40 un/m²

Date semis / plantation : 13 mai / 8 juin

Date 1re

/ dernière récolte : 15 juillet / 26 septembre

Serre avec chauffage dont le contrôle se fait manuellement.

Gestion du climat : Chauffage seulement pour les nuits où il y a un risque de gel, du mois de mai au mois

d’octobre.

14

5. Les résultats

5.1 La ferme A 5.1.1 Évaluation des besoins en nutriments et des apports en

fertilisants de base et d’appoint.

Les besoins en éléments nutritifs (N, P, K, Ca et Mg) ont été évalués selon les

objectifs de rendement fixés par l’entreprise, soit : 14 kg/m² pour la tomate et 10

kg/m² pour le concombre. Les besoins en éléments nutritifs correspondants

sont présentés respectivement dans les figures 1 et 4.

Le tableau 2 montre les dates et les dosages des apports de compost et

d’engrais organiques qui ont été effectués sur les cultures de tomates et de

concombres. Le tableau 3 donne la valeur fertilisante du compost qui a été

appliqué par la ferme A. Un seul fertilisant organique a été utilisé en fertilisation

d’appoint : Actisol (4-4-2, 7 % Ca, 0,5 % Mg). Étant donné les caractéristiques

physiques de cet engrais et de la date d’application, un taux de libération de 50

% des éléments nutritifs pour la saison de culture 2011 a été considéré pour

calculer la valeur de l’apport d’appoint. Les figures 1 et 4 présentent aussi

l’évaluation des nutriments qui ont été rendus disponibles pour les plantes au

cours de la saison de culture par la fertilisation d’appoint. Si l’on compare pour

chacun des éléments nutritifs étudiés les besoins théoriques versus les apports

qui ont été faits en 2011 (contribution du sol exclue), on obtient les

pourcentages qui sont présentés ci-contre :

Tomate

(objectif de 14 kg)

Concombre

(objectif de 10 kg)

N 143% 132%

P 88% 98%

K 96% 80%

Ca 148% 155%

Mg 87% 75%

15

Tableau 2. Dates et dosages des apports de compost et d’engrais organiques sur les cultures de tomates et de concombres.

Date Tomate (kg / 100 m²)

Fertilisant Concombre (kg / 100 m²)

Fertilisant

Fertilisation de base

8 mai 985,0 Compost

6 juin 533,0 Compost

Fertilisation d’appoint

3 juillet 25,4 Actisol

17 juillet 22,2 Actisol

17 juillet 53,3 Actisol

27 août 8,8 Actisol

Tableau 3. Valeur fertilisante du compost selon l’analyse du laboratoire.

Élément minéral Kg/tonne

Taux de libération 1re année

N 9,3 55 %

P 1,3 65 %

K 5,6 90 %

Ca 6,6 70 %

Mg 1,6 70 %

16

5.1.2 Résultats des analyses SSE et standards réalisées par le

laboratoire

Les figures 2 et 5 montrent respectivement pour la tomate et le concombre, les

résultats des quatre analyses SSE réalisées par le laboratoire. Ces figures

donnent aussi les valeurs optimales qui sont utilisées comme valeurs de

référence. Selon les valeurs optimales, les quatre analyses mensuelles

effectuées en 2011 montreraient un niveau de disponibilité des cinq éléments

nutritifs (N, P, K, Ca et Mg) qui est faible.

Les figures 3 et 6 montrent respectivement pour la tomate et le concombre, les

résultats des deux analyses standards (début et fin de culture) qui ont été

réalisées par le laboratoire. Dans l’ensemble, on remarque une augmentation de

tous les éléments nutritifs, sauf pour le Ca dans le concombre (baisse de 12 %).

L’élément qui a été le plus fortement affecté à la hausse, c’est le P. Pour la

tomate, on a même noté un accroissement de 599 %. Cet élément devra être

suivi attentivement dans les prochaines années pour éviter de dépasser les

limites permises au point de vue environnemental. Par contre, l’indice de fertilité

global (CEC) des sols aurait pour sa part baissé légèrement, soit de 4 % pour la

tomate et de 7 % pour le concombre. Les pourcentages obtenus en comparant

les analyses standards de début et de fin sont présentés ci-contre :

Tomate Concombre

P 599% 175%

K 116% 149%

Ca 107% 88%

Mg 114% 112%

CEC 96% 93%

Le tableau 4 présente les résultats de l’analyse standard à la fin de la saison

de culture pour la tomate et le concombre. On note que plusieurs éléments

17

présentent une cote TR (très riche) ou ER (excessivement riche). L’analyse

standard présente la fertilité à long terme d’un sol, et de ce côté, la dernière

analyse standard montre des sols riches. Par contre, les analyses SSE ne

reflètent pas tout ce potentiel de richesse.

Tableau 4. Résultats de l’analyse standard réalisée à la fin de la saison de culture.

Tomate Concombre

(%) (%)

MO 12,9 TR 14,4 TR

(kg/ha) (kg/ha)

P 401 ER 255 ER

K 577 TR 530 ER

Ca 7290 TR 9322 TR

Mg 535 ER 634 ER

(méq/100 g) (méq/100 g)

CEC 26,8 R 28,3 R

5.1.3 Mesure de la CE avec la technique 2:1 et mesure du contenu

en nitrate des tissus foliaires

Les figures 7 et 8 (tomate et concombre respectivement) présentent la

progression des mesures de la CE (2:1), tout au cours de la saison. Sur ces

figures, il a été ajouté les résultats des CE mesurés en laboratoire et les

concentrations en nitrate des feuilles (mesures réalisées avec le Nitracheck).

Pour la tomate, les deux applications d’engrais ont provoqué une augmentation

de la CE-maison. Il est à noter que sur la figure, chaque point représente un

18

intervalle d’une semaine. Cette plage de sept jours peut expliquer que pour

certains points, l’action et la réaction se retrouvent superposées. Les

applications d’engrais ont aussi affecté à la hausse la concentration en nitrate

des feuilles, et ce, de façon très marquée.

Pour le concombre, dans la semaine du 13 juin on peut remarquer une hausse

de la CE-maison qui pourrait s’expliquer par l’épandage du compost qui a été

faite le 6 juin. Ce compost aurait donc libéré rapidement une partie appréciable

des ses éléments nutritifs dans la solution du sol. Par la suite, les deux

applications d’appoints en engrais ont aussi provoqué une augmentation de la

CE-maison, surtout la deuxième application. Pour cette dernière, le dosage était

de 8,8 kg par 100 m², comparativement à la première qui était de 53,3 kg par

100 m². La hausse rapide de la CE pourrait s’expliquer par le fait que l’Actisol a

été placé en solution avant d’être appliqué au sol. Cette façon de procéder

semble donner une libération plus rapide dans la solution du sol des nutriments

pour cet engrais organique. Dans le cas du concombre, les applications

d’engrais organiques n’ont pas semblé avoir d’effet marqué sur la concentration

en nitrate des feuilles.

Dans l’ensemble, on n’observe que la CE (laboratoire) est plus faible que notre

hypothèse qui situait la CE acceptable entre 1,5 et 3,0 mS/cm. Malgré ce fait,

aucune carence minérale ou autre signe externe n’a pu être observé sur les

cultures lors des deux visites effectuées les 7-8 juillet et les 2-3 août 2011.

Les concentrations en nitrate dans les feuilles qui ont été obtenues sont en

général beaucoup plus basses que celles qui sont considérées dans la littérature

technique comme étant optimales (tableau 1). Pour la tomate, une seule valeur

se situait dans l’intervalle recommandé, soit pour la semaine du 11 juillet, où une

valeur tout près de 900 ppm a été mesurée. Pour le concombre, la première

valeur obtenue (1 615 ppm) pour la semaine du 4 juillet a été nettement

supérieure à la plage recommandée (600 – 800 ppm). La mesure (514 ppm) de la

19

semaine du 11 juillet était comprise dans l’intervalle recommandé pour ce stade

phénologique, soit entre 400 et 600 ppm.

5.1.4 Productivité des cultures et suivi des conditions climatiques

Pour la tomate, l’objectif de production était de 14 kg/m² et il a été obtenu 9,3

kg/m² commercialisables. Cependant, 3 kg/m² de fruits ont été récoltés, mais

n’ont pu être vendus à cause de défauts de qualité. Sur les 3-4 premières

grappes 2 kg/m² de fruits difformes (face de chat) n’étaient pas vendables et

environ 1 kg/m² à cause de la moisissure grise. Pour le concombre, l’objectif

était de 10 kg/m² et le résultat a été de 14,5 kg/m². L’objectif a été dépassé par

4,5 kg.

Les figures 9 et 11 (tomate et concombre respectivement) donnent un aperçu

des conditions climatiques qui ont caractérisé la saison 2011 : température de

l’air minimum, température de l’air maximum et température moyenne du sol.

Ces valeurs ont été présentées en parallèle avec les mesures de la CE-maison,

afin de voir s’il pouvait y avoir une interaction. Dans la période couverte par les

mesures, les conditions climatiques ne semblent pas avoir eu d’influence sur la

CE du sol. Par contre, la température de sol a suivi la même tendance que la

température minimale, sûrement à cause de l’heure où cette mesure était prise.

Les figures 10 et 12 (tomate et concombre respectivement) donnent la

progression de la tension du sol avec la CE-maison. Pour la tomate, la tendance

saisonnière de ces deux paramètres est similaire. Par contre, pour le concombre

la relation a été tout à fait à l’inverse.

20

Figure 1. Évaluation des besoins en nutriments et des apports en fertilisants de base et

d’appoint pour la tomate.

Figure 2. Résultats des quatre analyses SSE réalisées par le laboratoire ainsi que les valeurs

de références (Optimum) pour la tomate.

4,2

5,0

1,0

6,0

1,4

0,8

0,4

1,2

5,6

5,0

0,4

5,4

4,2

4,6

1,7

6,2

1,41,1

0,1

1,2

0,0

1,0

2,0

3,0

4,0

5,0

6,0

7,0

8,0

Besoin Base Appoint Total

Kg

/ 100

N-NO3 P K Ca Mg

52,0 55,6

12,519,3

162,0

0,2 0,2 0,1 0,2

11,0

88,682,5

19,7 18,2

200,0

80,8

65,4

37,6 39,4

250,0

14,1 11,96,3 6,6

60,0

0,0

50,0

100,0

150,0

200,0

250,0

Juin Juillet Août Septembre Optimum

PP

M

N-NO3 P K Ca Mg

21

Figure 3. Résultats des deux analyses (début et fin de culture) standards qui ont été réalisées par le laboratoire pour la tomate.

Figure 4. Évaluation des besoins en nutriments et des apports en fertilisants de base et d’appoint pour le concombre.

9,86,7

49,8

67,82

46,9

28,0

12,9

40,1

57,7

72,9

53,5

26,8

0,0

10,0

20,0

30,0

40,0

50,0

60,0

70,0

80,0

90,0

100,0

110,0

120,0

% MO P ÷ 10 K ÷ 10 Ca ÷ 100 Mg ÷ 10 CEC

Kg/

ha

Début Fin

3,02,7

1,2

4,0

1,0

0,5 0,5

1,0

4,0

2,7

0,5

3,23,0

2,52,2

4,6

1,0

0,6

0,2

0,8

0,0

1,0

2,0

3,0

4,0

5,0

6,0

7,0

8,0

Besoin Base Appoint Total

Kg

/ 100

N-NO3 P K Ca Mg

22

Figure 5. Résultats des quatre analyses SSE réalisées par le laboratoire ainsi que les valeurs

de références (Optimum) pour le concombre.

Figure 6. Résultats des deux analyses (début et fin de culture) standards qui ont été réalisées par le laboratoire pour le concombre.

15,123,7

74,0

12,2

162,0

0,1 0,5 1,0 0,1

11,05,2

42,5

31,3

10,0

200,0

28,733,9

87,1

23,9

250,0

3,1 5,312,4

3,1

60,0

0,0

50,0

100,0

150,0

200,0

250,0

Juin Juillet Août Septembre Optimum

PP

M

N-NO3 P K Ca Mg

11,714,6

35,5

105,38

56,5

30,5

14,4

25,5

53

93,22

63,4

28,3

0,0

10,0

20,0

30,0

40,0

50,0

60,0

70,0

80,0

90,0

100,0

110,0

120,0

% MO P ÷ 10 K ÷ 10 Ca ÷ 100 Mg ÷ 10 CEC

Kg/

ha

Début Fin

23

Figure 7. Progression de la CE-maison (2:1) tout au cours de la saison de production pour la tomate. Plantation (����) : 18 mai. Récolte (����) : 14 août - 1er octobre. Application des engrais organiques (∆) : 3 et 17 juillet.

Figure 8. Progression de la CE-maison (2:1) tout au cours de la saison de production pour le concombre. Plantation (����) : 6 juin. Récolte (����) : 7 juillet - 26 septembre. Application des engrais organiques (∆) : 17 et 27 juillet.

0,00

0,10

0,20

0,30

0,40

0,50

0,60

0,70

0,80

0,90

1,00

30-mai

06-juin

13-juin

20-juin

27-juin

04-juil 11-juil 18-juil 25-juil 01-août

08-août

15-août

22-août

29-août

05-sept

12-sept

19-sept

26-sept

03-oct

mS

/ cm

0

0,1

0,2

0,3

0,4

0,5

0,6

0,7

0,8

0,9

1

1000

ppm

N-N

O3

CE (2:1) CE Labo Appoint kg / m² Nitrate ppm ÷ 1000

0,00

0,10

0,20

0,30

0,40

0,50

0,60

0,70

0,80

0,90

1,00

30-mai

06-juin

13-juin

20-juin

27-juin

04-juil 11-juil 18-juil 25-juil 01-août

08-août

15-août

22-août

29-août

05-sept

12-sept

19-sept

26-sept

03-oct

mS

/ C

m

0

0,1

0,2

0,3

0,4

0,5

0,6

0,7

0,8

0,9

1

1,1

1,2

1,3

1,4

1,5

1,6

1,7

1,8

1000

ppm

N-N

O3

CE (2:1) CE Labo Appoint kg / m² Nitrate ppm ÷ 1000

24

Figure 9. Progression des températures de l’air (minimum et maximum) et de sol, ainsi que la CE-maison de la saison 2011 pour la tomate.

Figure 10. Progression de la tension du sol et de la CE-maison pour la tomate.

0,00

5,00

10,00

15,00

20,00

25,00

30,00

35,00

40,00

30-mai

06-juin

13-juin

20-juin

27-juin

04-juil 11-juil 18-juil 25-juil 01-août

08-août

15-août

22-août

29-août

05-sept

12-sept

19-sept

26-sept

03-oct

Deg

ré °

C

0,00

0,10

0,20

0,30

0,40

0,50

0,60

0,70

0,80

0,90

1,00

mS

/ cm

CE 2:1 T°sol T°air MIN T°air MAX

0,00

0,05

0,10

0,15

0,20

0,25

0,30

0,35

0,40

0,45

0,50

30-mai

06-juin

13-juin

20-juin

27-juin

04-juil 11-juil 18-juil 25-juil 01-août

08-août

15-août

22-août

29-août

05-sept

12-sept

19-sept

26-sept

03-oct

mS

/ cm

0,0

5,0

10,0

15,0

20,0

25,0

30,0

35,0

40,0

45,0

50,0

cbar

Tomate CE 2:1 Tomate Tension

25

Figure 11. Progression des températures de l’air (minimum et maximum) et de sol, ainsi que la CE-maison de la saison 2011 pour le concombre.

Figure 12. Progression de la tension du sol et de la CE-maison pour le concombre.

0,0

5,0

10,0

15,0

20,0

25,0

30,0

35,0

40,0

30-mai

06-juin

13-juin

20-juin

27-juin

04-juil 11-juil 18-juil 25-juil 01-août

08-août

15-août

22-août

29-août

05-sept

12-sept

19-sept

26-sept

03-oct

Deg

ré °

C

0,00

0,10

0,20

0,30

0,40

0,50

0,60

0,70

0,80

0,90

1,00

mS

/ cm

CE 2:1 T°sol T°air MIN T°air MAX

0,00

0,05

0,10

0,15

0,20

0,25

0,30

0,35

0,40

0,45

0,50

30-mai

06-juin

13-juin

20-juin

27-juin

04-juil 11-juil 18-juil 25-juil 01-août

08-août

15-août

22-août

29-août

05-sept

12-sept

19-sept

26-sept

03-oct

mS

/ cm

0,0

5,0

10,0

15,0

20,0

25,0

30,0

35,0

40,0

45,0

50,0

cbar

Concombre CE 2:1 Concombre Tension

26

5.2 La ferme B

5.2.1 Évaluation des besoins en nutriments et des apports en

fertilisants de base et d’appoint.

Les besoins en éléments nutritifs (N, P, K, Ca et Mg) ont été évalués selon les

objectifs de rendement fixés par l’entreprise, soit : 35 kg/m² pour la tomate et 10

kg/m² pour le concombre. Les besoins en éléments nutritifs correspondants

sont présentés respectivement dans les figures 13 et 16.

Le tableau 5 indique la date et le dosage de l’engrais organique utilisé avec les

cultures de tomates et de concombres. Il n’y a pas eu d’épandage de compost

en début de saison. C’est la farine de crevettes (8,5-6-1,2; 7,3% Ca et 7,1% Mg)

qui a été sélectionné pour la fumure d’appoint. Étant donné les caractéristiques

physiques de cet engrais et de la date d’application, un taux de libération de 75

% des éléments nutritifs pour la saison de culture 2011 a été considéré pour

calculer la valeur de l’apport d’appoint. Les figures 13 et 16 présentent aussi

l’évaluation des nutriments qui ont été rendus disponibles pour les plantes au

cours de la saison de culture par la fertilisation d’appoint.

En résumé, si l’on compare pour chacun des éléments nutritifs étudiés les

besoins théoriques versus les apports externes (contribution du sol exclue) qui

ont été faits en 2011, on obtient les pourcentages qui sont présentés ci-contre :

Tomate

(objectif 14 kg)

Tomate

(objectif 35 kg)

Concombre

(objectif 10 kg)

N 36% 15% 51% P 33% 13% 47% K 3% 1% 5% Ca 31% 13% 44%

Mg 91% 37% 128%

27

Tableau 5. Dates et dosages des apports de compost et d’engrais organiques sur les cultures de tomates et de concombres.

Date Tomate (kg / 100 m²)

Fertilisant Concombre (kg / 100 m²)

Fertilisant

Fertilisation de base

Fertilisation d’appoint

15 juillet 24,0 Farine

crevettes 24,0

Farine

crevettes

5.2.2 Résultats des analyses SSE et standards réalisées par le

laboratoire

Les figures 14 et 17 montrent respectivement pour la tomate et le concombre,

les résultats des trois analyses SSE réalisées par le laboratoire. Ces figures

donnent aussi les valeurs optimales qui sont utilisées comme valeurs de

référence. Selon les valeurs optimales, les trois analyses effectuées en 2011

dans la tomate montreraient un niveau de disponibilité des cinq éléments

nutritifs (N, P, K, Ca et Mg) qui est faible, surtout pour les mois de juillet et août.

Pour le concombre, c’est différent, les concentrations en éléments nutritifs sont

supérieures en juin aux valeurs optimales (sauf pour le P). Pour juillet et août, les

concentrations sont plus faibles que les valeurs optimales, mais tout même

assez proche.

Les figures 15 et 19 montrent respectivement pour la tomate et le concombre,

les résultats des deux analyses standards (début et fin de culture) qui ont été

réalisées par le laboratoire. Dans l’ensemble, on remarque une baisse des

28

éléments nutritifs, sauf pour le P, qui a légèrement augmenté dans les deux

cultures. L’élément qui a été le plus affecté est le K dans la culture de tomates.

L’indice de fertilité global (CEC) des sols a baissé de 12 % pour la tomate et de

17 % pour le concombre. Les pourcentages obtenus en comparant les analyses

standards de début et de fin sont présentés ci-contre :

Tomate Concombre

P 103% 112% K 59% 83% Ca 98% 99% Mg 82% 88% CEC 88% 83%

Le tableau 6 présente les résultats de l’analyse standard à la fin de la saison

de culture pour la tomate et le concombre. On note que plusieurs éléments

présentent une cote TR (très riche) ou ER (excessivement riche). L’analyse

standard présente la fertilité à long terme d’un sol, et de ce côté, la dernière

analyse standard montre des sols riches. Dans la parcelle de sol qui

accueillait la culture de concombres, la concentration en K est très élevée et

pourrait occasionner le blocage des autres éléments nutritifs comme le Ca et

le Mg. Cet aspect sera à surveiller au cours de prochaines années. Par

contre, les analyses SSE ne reflètent pas tout ce potentiel de richesse.

Tableau 6. Résultats de l’analyse standard réalisée à la fin de la saison de culture.

Tomate Concombre

(%) (%)

MO 9,4 TR 9,0 TR

(kg/ha) (kg/ha)

P 601 ER 554 ER

K 866 ER 2 761 ER

Ca 9 197 TR 8 450 TR

29

Mg 895 ER 1 055 ER

(méq/100 g) (méq/100 g)

CEC 25,7 R 25,9 R

5.2.3 Mesure de la CE avec la technique 2:1 et mesure du contenu

en nitrate des tissus foliaires

Les figures 19 et 20 (tomate et concombre respectivement) présentent la

progression des mesures de la CE (2 :1), tout au cours de la saison. Sur ces

figures, il a été ajouté les résultats des CE mesurés en laboratoire et les

concentrations en nitrate des feuilles (mesures réalisées avec le Nitracheck).

Pour la tomate, la seule application d’engrais ne semble pas avoir affecté la CE-

maison. D’autre part, cette application aurait provoqué la hausse de la

concentration en nitrate des feuilles de façon très marquée. Pour le concombre,

ce seul apport d’appoint ne semble pas avoir eu d’effet sur la CE-maison. Dans

l’ensemble pour la tomate, on n’observe que la CE est plus faible que la CE

acceptable entre 1,5 et 3,0 mS/cm. Malgré ce fait, aucune carence minérale ou

autre signe externe n’a pu être observé sur les cultures lors des deux visites

effectuées les 7-8 juillet et les 2-3 août 2011. Pour le concombre, si l’on exclut la

première mesure qui semble être erratique, les CE du laboratoire étaient dans

l’intervalle acceptable, ou très près. Pour la tomate, les concentrations en nitrate

dans les feuilles qui ont été obtenues sont beaucoup plus basses que celles qui

sont considérées dans la littérature technique comme étant optimales (tableau

1).

5.2.4 Productivité des cultures et suivi des conditions climatiques

Pour la tomate, l’objectif de production était de 35 kg/m² et il a été obtenu 11,7

kg/m². Pour le concombre, l’objectif était de 31 fruits/m² (fruits de 25-30 cm) ou

30

environ10 kg/m² et le résultat a été de 17,3 fruits/m² (environ 5,6 kg/m²). Il est à

noter que la productivité des cultures en 2011 a été affectée par certains

problèmes, comme entre autres, la moisissure grise et aussi une autre maladie

qui serait de type abiotique et dont la cause n’a toujours pas été identifiée.

Les figures 21 et 23 (tomate et concombre respectivement) donnent un aperçu

des conditions climatiques qui ont caractérisé la saison 2011 : température de

l’air minimum, température de l’air maximum et température moyenne du sol.

Ces valeurs ont été présentées en parallèle avec les mesures de la CE-maison,

afin de voir s’il pouvait y avoir une interaction. Dans la période couverte par les

mesures, les conditions climatiques ne semblent pas avoir eu d’influence sur la

CE du sol. Encore chez ce deuxième producteur, la température de sol a suivi la

même tendance que la température minimale.

Les figures 22 et 24 (tomate et concombre respectivement) donnent la

progression de la tension du sol avec la CE-maison. Selon les résultats obtenus,

il ne semble pas y avoir de lien entre ces deux facteurs.

31

Figure 13. Évaluation des besoins en nutriments et des apports en fertilisants de base et

d’appoint pour la tomate.

Figure 14. Résultats des quatre analyses SSE réalisées par le laboratoire ainsi que les

valeurs de références (Optimum) pour la tomate.

10,5

0,0

1,5 1,5

3,5

0,00,5 0,5

14,0

0,0 0,2 0,2

10,5

0,0

1,3 1,3

3,5

0,0

1,3 1,3

0,0

1,0

2,0

3,0

4,0

5,0

6,0

7,0

8,0

9,0

10,0

11,0

12,0

13,0

14,0

15,0

16,0

Besoin Base Appoint Total

Kg

/ 100

N-NO3 P K Ca Mg

89,8

8,517,8

162,0

1,8 2,4 4,111,0

112,1

39,0

59,6

200,0

97,6

21,9

35,6

250,0

23,7

4,6 8,5

60,0

0,0

25,0

50,0

75,0

100,0

125,0

150,0

175,0

200,0

225,0

250,0

Juin Juillet Août Septembre Optimum

PP

M

N-NO3 P K Ca Mg

32

Figure 15. Résultats des deux analyses (début et fin de culture) standards qui ont été réalisées par le laboratoire pour la tomate.

Figure 16. Évaluation des besoins en nutriments et des apports en fertilisants de base et

d’appoint pour le concombre.

9,4

58,6

147,0

93,4

109,0

29,3

9,4

60,1

86,692,0 89,5

25,7

0,0

20,0

40,0

60,0

80,0

100,0

120,0

140,0

160,0

180,0

200,0

220,0

240,0

% MO P ÷ 10 K ÷ 10 Ca ÷ 100 Mg ÷ 10 CEC

Kg/

ha

Début Fin

3,0

0,0

1,5 1,5

1,0

0,0

0,5 0,5

4,0

0,00,2 0,2

3,0

0,0

1,3 1,3

1,0

0,0

1,3 1,3

0,0

1,0

2,0

3,0

4,0

5,0

6,0

7,0

8,0

Besoin Base Appoint Total

Kg

/ 100

N-NO3 P K Ca Mg

33

Figure 17. Résultats des quatre analyses SSE réalisées par le laboratoire ainsi que les

valeurs de références (Optimum) pour le concombre.

Figure 18. Résultats des deux analyses (début et fin de culture) standards qui ont été réalisées par le laboratoire pour le concombre.

231,0

94,4

37,7

162,0

1,3 2,6 2,011,0

204,4217,0

200,0

373,4

117,9

76,6

250,0

108,9

38,323,2

60,0

0,0

50,0

100,0

150,0

200,0

250,0

300,0

350,0

400,0

450,0

500,0

Juin Juillet Août Septembre Optimum

PP

M

N-NO3 P K Ca Mg

10,3

49,6

331,9

85,4

119,5

31,1

9,0

55,4

276,1

84,5

105,5

25,9

0,0

40,0

80,0

120,0

160,0

200,0

240,0

280,0

320,0

360,0

% MO P ÷ 10 K ÷ 10 Ca ÷ 100 Mg ÷ 10 CEC

Kg/

ha

Début Fin

34

Figure 19. Progression de la CE-maison (2:1) tout au cours de la saison de production pour la tomate. Plantation (����) : 16 mai. Récolte (����) : 15 août – 3 octobre. Application d’un engrais organique (∆) : 15 juillet.

Figure 20. Progression de la CE-maison (2:1) tout au cours de la saison de production pour le concombre. Plantation (����) : 7 juin. Récolte (����) : 4 août- 28 septembre. Application d’un engrais organique (∆) : 15 juillet.

0,00

0,50

1,00

1,50

2,00

2,50

3,00

3,50

4,00

4,50

23-mai

30-mai

06-juin

13-juin

20-juin

27-juin

04-juil

11-juil

18-juil

25-juil

01-août

08-août

15-août

22-août

29-août

05-sept

12-sept

19-sept

26-sept

03-oct

mS

/ cm

0

0,1

0,2

0,3

0,4

0,5

0,6

0,7

0,8

0,9

1

1000

ppm

N-N

O3

ou k

g / m

²

CE (2:1) CE Labo Appoint kg / m² Nitrate ppm ÷ 1000

0,00

0,20

0,40

0,60

0,80

1,00

1,20

1,40

23-mai

30-mai

06-juin

13-juin

20-juin

27-juin

04-juil

11-juil

18-juil

25-juil

01-août

08-août

15-août

22-août

29-août

05-sept

12-sept

19-sept

26-sept

03-oct

mS

/ cm

0

0,1

0,2

0,3

0,4

0,5

0,6

0,7

0,8

0,9

1

1000

ppm

N-N

O3

ou k

g / m

²

CE (2:1) CE Labo Appoint kg / m² Nitrate ppm ÷ 1000

35

Figure 21. Progression des températures de l’air (minimum et maximum) et de sol, ainsi que la CE-maison de la saison 2011 pour la tomate.

Figure 22. Progression de la tension du sol et de la CE-maison pour la tomate.

0,0

0,1

0,2

0,3

0,4

0,5

0,6

0,7

0,8

0,9

1,0

23-mai

30-mai

06-juin

13-juin

20-juin

27-juin

04-juil

11-juil

18-juil

25-juil

01-août

08-août

15-août

22-août

29-août

05-sept

12-sept

19-sept

26-sept

03-oct

10-oct

mS

/ cm

0

5

10

15

20

25

30

cbar

Tomate CE 2:1 Tomate Tension

0,0

5,0

10,0

15,0

20,0

25,0

30,0

35,0

40,0

23-mai

30-mai

06-juin

13-juin

20-juin

27-juin

04-juil

11-juil

18-juil

25-juil

01-août

08-août

15-août

22-août

29-août

05-sept

12-sept

19-sept

26-sept

03-oct

10-oct

Deg

ré °

C

0,0

0,1

0,2

0,3

0,4

0,5

0,6

0,7

0,8

0,9

1,0

mS

/ cm

CE 2:1 T°sol T°air MIN T°air MAX

36

Figure 23. Progression des températures de l’air (minimum et maximum) et de sol, ainsi que la CE-maison de la saison 2011 pour le concombre.

Figure 24. Progression de la tension du sol et de la CE-maison pour le concombre.

0

0,1

0,2

0,3

0,4

0,5

0,6

0,7

0,8

0,9

1

23-mai

30-mai

06-juin

13-juin

20-juin

27-juin

04-juil

11-juil

18-juil

25-juil

01-août

08-août

15-août

22-août

29-août

05-sept

12-sept

19-sept

26-sept

03-oct

10-oct

mS

/ cm

0

5

10

15

20

25

30

cbar

Concombre CE 2:1 Concombre Tension

0

5

10

15

20

25

30

35

40

23-mai

30-mai

06-juin

13-juin

20-juin

27-juin

04-juil

11-juil

18-juil

25-juil

01-août

08-août

15-août

22-août

29-août

05-sept

12-sept

19-sept

26-sept

03-oct

10-oct

Deg

ré °

C

0

0,1

0,2

0,3

0,4

0,5

0,6

0,7

0,8

0,9

1

mS

/ cm

CE 2:1 T°sol T°air MIN T°air MAX

37

5.3 La Ferme C 5.3.1 Évaluation des besoins en nutriments et des apports en

fertilisants de base et d’appoint.

Les besoins en éléments nutritifs (N, P, K, Ca et Mg) ont été évalués selon les

objectifs de rendement fixés par l’entreprise, soit : 15 kg/m² pour la tomate et 10

kg/m² pour le concombre. Les besoins en éléments nutritifs correspondants

sont présentés respectivement dans les figures 25 et 28.

Le tableau 7 donne les dates des fumures de base et d’appoint qui ont été

effectuées pour les cultures de tomates et de concombres. Au début du mois de

mai, un épandage a été réalisé avec un mélange fait avec du compost tourbe-

crevettes, d’un amendement granulaire à libération lente (algues marines et

crevettes; 4-2-1, Organic Ocean) et de Sulpomag (0-0-22, 11 % Mg). Pour

l’amendement granulaire, un taux de 50 % de libération des nutriments pour la

première année a été considéré. Les différents ajouts de fertilisants en cours de

saison ont été faits avec de l’Actisol (4-4-2, 7 % Ca, 0,5 % Mg), de Sulpomag

(0-0-22, 11 % Mg) et d’un extrait liquide de concentré d’algues (ASCO-SLE, 0-

0-6). Étant donné les caractéristiques physiques de ces engrais et de la date de

leur application, un taux de libération de 75 % des éléments nutritifs pour la

saison de culture 2011 a été considéré pour calculer la valeur de l’apport

d’Actisol, et de 100 % pour les deux autres. Les figures 25 et 28 présentent

aussi l’évaluation des nutriments qui ont été rendus disponibles pour les plantes

au cours de la saison de culture par la fertilisation d’appoint.

En résumé, si l’on compare pour chacun des éléments nutritifs étudiés les

besoins théoriques versus les apports externes (contribution du sol exclue) qui

ont été faits en 2011, on obtient les pourcentages qui sont présentés ci-contre :

Tomate Concombre

38

(objectif 15 kg) (objectif 10 kg)

N 54% 76% P 69% 98% K 43% 66% Ca 92% 130%

Mg 97% 144%

Tableau 7. Dates et dosages des apports de compost et d’engrais organiques sur les cultures de tomates et de concombres.

Date Tomate (kg / 100 m²)

Fertilisant Concombre (kg / 100 m²)

Fertilisant

Fertilisation de base

Début mai

400,0

2,0

1,0

Compost

Granules

Sulpomag

400,0

2,0

1,0

Compost*

Granules

Sulpomag

Fertilisation d’appoint

28 juin 5,0 Actisol 53,3 Actisol

29 juin (L / 100 m²)

2,7* ASCO-SLE

6 juillet 25,0 Actisol 25,0 Actisol

6 juillet 10,0 Sulpomag 10,0 Sulpomag

* : 4,5 L / m² d’une solution de 6 ml ASCO / L eau.

39

Tableau 8. Valeur fertilisante du compost tourbe-crevettes selon l’analyse du laboratoire.

Élément minéral

Kg/tonne Taux de libération 1re année

N 8,3 45 %

P 2,5 65 %

K 0,7 90 %

Ca 18,9 33 %

Mg 1,2 33 %

5.3.2 Résultats des analyses SSE et standards réalisées par le

laboratoire

Les figures 26 et 29 montrent respectivement pour la tomate et le concombre,

les résultats des quatre analyses SSE réalisées par le laboratoire. Ces figures

donnent aussi les valeurs optimales qui sont utilisées comme valeurs de

référence. Selon les valeurs optimales, les quatre analyses effectuées en 2011

dans la tomate montreraient un niveau de disponibilité des cinq éléments

nutritifs (N, P, K, Ca et Mg) qui est assez faible, surtout pour les mois de juillet et

septembre. Pour le concombre, ce n’est pas très différent, les concentrations en

éléments nutritifs ont été faibles en juillet, août et septembre.

Les figures 27 et 30 montrent respectivement pour la tomate et le concombre,

les résultats des deux analyses standards (début et fin de culture) qui ont été

réalisées par le laboratoire. Dans la tomate, on peut noter qu’il y a eu une

hausse pour le P et le Mg, et qu’il y a eu une baisse pour le K et le Ca. Pour le

concombre, tous les éléments ont baissé. Les éléments qui ont été les plus

affectés à la baisse sont le K dans la tomate et le Ca et Mg dans le concombre.

L’indice de fertilité global (CEC) des sols a baissé de 2 % pour la tomate et de

40

26 % pour le concombre. Les pourcentages obtenus en comparant les analyses

standards de début et de fin sont présentés ci-contre :

Tomate Concombre

P 157% 85%

K 42% 75%

Ca 94% 65%

Mg 153% 49%

CEC 98% 74%

Le tableau 9 présente les résultats de l’analyse standard à la fin de la saison

de culture pour la tomate et le concombre. On note que plusieurs éléments

présentent une cote TR (très riche) ou ER (excessivement riche). L’analyse

standard présente la fertilité à long terme d’un sol, et de ce côté, la dernière

analyse standard montre des sols riches.

Dans la parcelle de sol qui accueillait la culture de tomates, les

concentrations en P et en Ca sont telles qu’elles pourraient occasionner un

blocage pour les éléments nutritifs K et Mg. D’autant plus que la quantité de

K est considérée comme étant pauvre (P) dans le sol. On observe la même

tendance pour la parcelle où il y avait les concombres, mais l’intensité du

phénomène est juste plus faible. Cet aspect sera à surveiller pour le plan de

fertilisation des prochaines années, car le K et le Mg sont des éléments très

importants pour la qualité des fruits de la tomate et du concombre. L’indice

global de fertilité pour les deux parcelles est assez élevé pour que le sol soit

considéré comme riche (R). Comme pour les autres producteurs, ce niveau

de fertilité élevé ne représente pas nécessairement une forte disponibilité des

éléments dans la solution du sol, comme le montrent les différentes analyses

SSE réalisées en cours de saison. Cependant, la proportion entre les cations

K, Ca et Mg des analyses standards reste assez semblable dans les analyses

SSE.

41

Tableau 9. Résultats de l’analyse standard réalisée à la fin de la saison de

culture.

Tomate Concombre

(%) (%)

MO 11,1 TR 8,9 TR

(kg/ha) (kg/ha)

P 1 107 ER 705 ER

K 60 P 77 P

Ca 10 737 ER 7 823 TR

Mg 693 ER 304 R

(méq/100 g) (méq/100 g)

CEC 31,1 R 25,0 R

5.3.3 Mesure de la CE avec la technique 2:1

Les figures 31 et 32 (tomate et concombre respectivement) présentent la

progression des mesures de la CE (2 :1), tout au cours de la saison. Pour la

tomate et le concombre, les deux applications rapprochées d’engrais ne

semblent pas avoir affecté de manière évidente la CE-maison. Dans l’ensemble

pour la tomate, on n’observe que la CE est plus faible que la CE acceptable

entre 1,5 et 3,0 mS/cm. Malgré ce fait, aucune carence minérale ou autre signe

externe n’a pu être observé sur les cultures lors des deux visites effectuées les

7-8 juillet et les 2-3 août 2011. Pour le concombre, si l’on exclut la première

mesure, les CE du laboratoire sont aussi plus faibles que la limite inférieure du

1,5 mS/cm.

42

5.3.4 Productivité des cultures et suivi des conditions climatiques

Pour la tomate, l’objectif de production était de 15 kg/m² et il a été obtenu 12,2

kg/m². La moisissure olive qui était bien présente dans la culture a possiblement

limitée la productivité. Pour le concombre, l’objectif était de 10 kg/m² et le

résultat a été de 10,1 kg/m². Les figures 33 et 35 (tomate et concombre

respectivement) donnent un aperçu des conditions climatiques qui ont

caractérisé la saison 2011 : température de l’air minimum, température de l’air

maximum et température moyenne du sol. Ces valeurs ont été présentées en

parallèle avec les mesures de la CE-maison, afin de voir s’il pouvait y avoir une

interaction. Dans la période couverte par les mesures, les conditions climatiques

ne semblent pas avoir eu d’influence sur la CE du sol. Encore chez ce troisième

producteur, la température de sol a suivi la même tendance que la température

minimale.

Les figures 34 et 36 (tomate et concombre respectivement) donnent la

progression de la tension du sol avec la CE-maison. Selon les résultats obtenus,

il ne semble pas y avoir de lien entre ces deux facteurs.

43

Figure 25. Évaluation des besoins en nutriments et des apports en fertilisants de base et d’appoint pour la tomate.

Figure 26. Résultats des quatre analyses SSE réalisées par le laboratoire ainsi que les valeurs de références (Optimum) pour la tomate.

4,5

1,6

0,9

2,5

1,5

0,70,4

1,1

6,0

0,4

2,2

2,6

4,5

2,7

1,6

4,2

1,5

0,3

1,21,5

0,0

1,0

2,0

3,0

4,0

5,0

6,0

7,0

8,0

Besoin Base Appoint Total

Kg

/ 100

N-NO3 P K Ca Mg

94,8

20,1

47,7

4,6

162,0

0,1 0,2 0,3 0,5

11,03,5 1,4

28,5

0,1

200,0

106,2

46,5

107,7

24,0

250,0

11,53,9

18,3

3,4

60,0

0,0

50,0

100,0

150,0

200,0

250,0

Juin Juillet Août Septembre Optimum

PP

M

N-NO3 P K Ca Mg

44

Figure 27. Résultats des deux analyses (début et fin de culture) standards qui ont été réalisées par le laboratoire pour la tomate.

Figure 28. Évaluation des besoins en nutriments et des apports en fertilisants de base et

d’appoint pour le concombre.

12,0

70,6

14,4

113,9

45,3

31,8

11,1

110,7

6,0

107,4

69,3

31,1

0,0

20,0

40,0

60,0

80,0

100,0

120,0

% MO P ÷ 10 K ÷ 10 Ca ÷ 100 Mg ÷ 10 CEC

Kg/

ha

Début Fin

3,0

1,6

0,8

2,3

1,0

0,7

0,3

1,0

4,0

0,4

2,3

2,6

3,0

2,7

1,3

4,0

1,0

0,3

1,21,4

0,0

1,0

2,0

3,0

4,0

5,0

6,0

7,0

8,0

Besoin Base Appoint Total

Kg

/ 100

N-NO3 P K Ca Mg

45

Figure 29. Résultats des quatre analyses SSE réalisées par le laboratoire ainsi que les

valeurs de références (Optimum) pour le concombre.

Figure 30. Résultats des deux analyses (début et fin de culture) standards qui ont été réalisées par le laboratoire pour le concombre.

224,4

57,8

22,83,7

162,0

0,1 0,2 0,1 0,411,05,5 6,8 4,5 0,4

200,0

357,1

92,283,1

20,1

250,0

38,5

8,9 10,92,3

60,0

0,0

50,0

100,0

150,0

200,0

250,0

300,0

350,0

400,0

450,0

500,0

Juin Juillet Août Septembre Optimum

PP

M

N-NO3 P K Ca Mg

14,9

82,6

10,3

120,8

62,4

33,9

8,9

70,5

7,7

78,2

30,4

25,0

0,0

20,0

40,0

60,0

80,0

100,0

120,0

% MO P ÷ 10 K ÷ 10 Ca ÷ 100 Mg ÷ 10 CEC

Kg/

ha

Début Fin

46

Figure 31. Progression de la CE-maison (2:1) tout au cours de la saison de production pour la tomate. Plantation (����) : 24 mai. Récolte (����) : 9 août – 4 octobre. Applications des engrais organiques (∆) : 28 juin et 6 juillet.

Figure 32. Progression de la CE-maison (2:1) tout au cours de la saison de production pour le concombre. Plantation (����) : 4 juin. Récolte (����) : 24 juillet - 3 octobre. Applications des engrais organiques (∆) : 28-29 juin et 6 juillet.

0,00

0,25

0,50

0,75

1,00

1,25

23-mai

30-mai

06-juin

13-juin

20-juin

27-juin

04-juil

11-juil

18-juil

25-juil

01-août

08-août

15-août

22-août

29-août

05-sept

12-sept

19-sept

26-sept

03-oct

mS

/ cm

0

0,1

0,2

0,3

0,4

0,5

0,6

0,7

0,8

0,9

1

1000

ppm

N-N

O3

ou k

g / m

²

CE (2:1) CE Labo Appoint kg / m²

0,00

0,50

1,00

1,50

2,00

2,50

23-mai

30-mai

06-juin

13-juin

20-juin

27-juin

04-juil 11-juil 18-juil 25-juil 01-août

08-août

15-août

22-août

29-août

05-sept

12-sept

19-sept

26-sept

mS

/ cm

0

0,1

0,2

0,3

0,4

0,5

0,6

0,7

0,8

0,9

1

1000

ppm

N-N

O3

ou k

g / m

²

CE (2:1) CE Labo Appoint kg / m² Appoint kg / m²

47

Figure 33. Progression des températures de l’air (minimum et maximum) et de sol, ainsi que la CE-maison de la saison 2011 pour la tomate.

Figure 34. Progression de la tension du sol et de la CE-maison pour la tomate.

0,0

5,0

10,0

15,0

20,0

25,0

30,0

35,0

40,0

23-mai

30-mai

06-juin

13-juin

20-juin

27-juin

04-juil

11-juil

18-juil

25-juil

01-août

08-août

15-août

22-août

29-août

05-sept

12-sept

19-sept

26-sept

03-oct

10-oct

Deg

ré °

C

0,0

0,1

0,2

0,3

0,4

0,5

0,6

0,7

0,8

0,9

1,0

1,1

1,2

1,3

1,4

1,5

1,6

1,7

1,8

mS

/ cm

CE 2:1 T°sol moyenne T°air MIN T°air MAX

0,0

0,1

0,2

0,3

0,4

0,5

0,6

0,7

0,8

0,9

1,0

23-mai

30-mai

06-juin

13-juin

20-juin

27-juin

04-juil

11-juil

18-juil

25-juil

01-août

08-août

15-août

22-août

29-août

05-sept

12-sept

19-sept

26-sept

03-oct

10-oct

mS

/ cm

0,00

5,00

10,00

15,00

20,00

25,00

30,00

cbar

Tomate CE 2:1 Tomate Tension moyenne

48

Figure 35. Progression des températures de l’air (minimum et maximum) et de sol, ainsi que la CE-maison de la saison 2011 pour le concombre.

Figure 36. Progression de la tension du sol et de la CE-maison pour le concombre.

0,0

5,0

10,0

15,0

20,0

25,0

30,0

35,0

40,0

23-mai

30-mai

06-juin

13-juin

20-juin

27-juin

04-juil

11-juil

18-juil

25-juil

01-août

08-août

15-août

22-août

29-août

05-sept

12-sept

19-sept

26-sept

03-oct

10-oct

Deg

ré °

C

0

0,1

0,2

0,3

0,4

0,5

0,6

0,7

0,8

0,9

1

1,1

1,2

1,3

1,4

1,5

1,6

1,7

1,8

mS

/cm

CE 2:1 T°sol T°air MIN T°air MAX

0

0,2

0,4

0,6

0,8

1

1,2

1,4

1,6

1,8

2

23-mai

30-mai

06-juin

13-juin

20-juin

27-juin

04-juil

11-juil

18-juil

25-juil

01-août

08-août

15-août

22-août

29-août

05-sept

12-sept

19-sept

26-sept

03-oct

10-oct

mS

/ cm

0,00

5,00

10,00

15,00

20,00

25,00

30,00

cbar

Concombre CE 2:1 Concombre Tension moyenne

49

5.4 La ferme D 5.4.1 Évaluation des besoins en nutriments et des apports en

fertilisants de base et d’appoint.

Les besoins en éléments nutritifs (N, P, K, Ca et Mg) ont été évalués selon les

objectifs de rendement fixés par l’entreprise, soit : 7 kg/m² pour la tomate et 10

kg/m² pour le concombre. Les besoins en éléments nutritifs correspondants

sont présentés respectivement dans les figures 37 et 40.

Le tableau 10 donne les dates des fumures de base et d’appoint qui ont été

effectuées pour les cultures de tomates et de concombres. Au début du mois de

mai, un épandage de compost de poules pondeuses a été réalisé. Un autre

compost (Sol-Mer) a été utilisé pour faire des apports complémentaires aux

dates suivantes : 16 mai et 26 juillet dans la tomate; 8 juin et 26 juillet dans le

concombre. La valeur fertilisante de ces deux composts est précisée dans le

tableau 11. Les autres engrais organiques qui ont été utilisés sont : émulsion de

poisson (5-1-1, Muskie), poudre d’algues (0,5-0,2-17, Distrival Canada), extrait

liquide de concentré d’algues (ASCO-SLE, 0-0-6). Étant donné les

caractéristiques physiques de ces engrais et de la date de leur application, un

taux de libération de 100 % des éléments nutritifs pour la saison de culture 2011

a été considéré. Les figures 37 et 40 présentent aussi l’évaluation des

nutriments qui ont été rendus disponibles pour les plantes au cours de la saison

de culture par la fertilisation d’appoint.

En résumé, si l’on compare pour chacun des éléments nutritifs étudiés les

besoins théoriques versus les apports externes (contribution du sol exclue) qui

ont été faits en 2011, on obtient les pourcentages qui sont présentés ci-contre :

Tomate

(objectif 15 kg)

Concombre

(objectif 5 kg)

Concombre

(objectif 10 kg)

50

N 22% 31% 16%

P 28% 39% 19%

K 19% 26% 13%

Ca 74% 104% 52%

Mg 29% 41% 20%

Tableau 10. Dates et dosages des apports de compost et d’engrais organiques sur les cultures de tomates et de concombres.

Date Tomate (kg / 100 m²)

Fertilisant Concombre (kg / 100 m²)

Fertilisant

Fertilisation de base

Début mai 60,0 Compost 60,0 Compost

Fertilisation d’appoint

16 mai 46,0 Compost Sol-Mer

21 mai (L / 100 m²) 0,32 Muskie

26 mai (L / 100 m²) 0,32

Muskie + Algues liquide + thé de compost

8 juin 46,0 Compost Sol-Mer

13 juin (L / 100 m²)

0,32 Muskie + thé de compost

14 juin (L / 100 m²) 0,32 Muskie

(L / 100 m²)

2,7** ASCO-SLE

26 juillet 46,0 Compost Sol-Mer

46,0 Compost Sol-Mer

51

Tableau 11. Valeur fertilisante des composts « poules pondeuses » et Sol-Mer selon l’analyse du laboratoire.

Compost de poules pondeuses Compost Sol-Mer

Élément minéral

Kg/tonne Taux de libération 1re année

Élément minéral

Kg/tonne Taux de libération 1re année

N 4,3 50 % N 7,4 45 %

P 2,3 65 % P 1,7 65 %

K 4,6 90 % K 3,3 90 %

Ca 14,8 90 % Ca 9,1 90 %

Mg 2,1 90 % Mg 1,1 90 %

5.4.2 Résultats des analyses SSE et standards réalisées par le

laboratoire

Les figures 38 et 41 montrent respectivement pour la tomate et le concombre,

les résultats des quatre analyses SSE réalisées par le laboratoire. Ces figures

donnent aussi les valeurs optimales qui sont utilisées comme valeurs de

référence. Selon les valeurs optimales, les quatre analyses effectuées en 2011

dans la tomate montreraient un niveau de disponibilité des cinq éléments

nutritifs (N, P, K, Ca et Mg) qui est assez faible en général. Pour le concombre,

c’est légèrement mieux, mais la tendance est la même.

Les figures 39 et 42 montrent respectivement pour la tomate et le concombre,

les résultats des deux analyses standards (début et fin de culture) qui ont été

réalisées par le laboratoire. Pour la tomate et le concombre, on peut noter qu’il y

a eu une baisse pour tous les éléments, mais en général cette baisse a plutôt

été faible. Pour les deux cultures, l’élément qui a été le plus affecté est le K.

L’indice de fertilité global (CEC) des sols est pratiquement resté inchangé, une

légère baisse de 1 % pour la tomate et de 3 % pour le concombre a pu être

mesurée. Les pourcentages obtenus en comparant les analyses standards de

début et de fin sont présentés ci-contre :

52

Tomate Concombre

P 93% 87% K 38% 38% Ca 97% 98%

Mg 84% 92% CEC 99% 97%

Le tableau 12 présente les résultats de l’analyse standard à la fin de la saison

de culture pour la tomate et le concombre. On note que plusieurs éléments

présentent une cote TR (très riche) ou ER (excessivement riche). L’analyse

standard présente la fertilité à long terme d’un sol, et de ce côté, la dernière

analyse standard montre des sols riches, et même très riches.

Dans les deux parcelles de sol, les concentrations en Ca sont telles qu’elles

pourraient occasionner le blocage d’éléments nutritifs comme le P, le K et le

Mg. D’autant plus que la quantité de K est considérée comme étant pauvre

(P) dans le sol. Cet aspect sera à surveiller pour le plan de fertilisation des

prochaines années, car le K est élément très important pour la qualité des

fruits de la tomate et du concombre. L’indice global de fertilité pour les deux

parcelles est assez élevé pour que le sol soit considéré comme riche (R) et

même très riche. Comme pour les autres producteurs, ce niveau de fertilité

élevé ne donne pas nécessairement une forte disponibilité des éléments

dans la solution du sol comme le montrent les différentes analyses SSE

réalisées en cours de saison. Cependant, la proportion entre les cations K,

Ca et Mg des analyses standards reste assez semblable dans les analyses

SSE.

53

Tableau 12. Résultats de l’analyse standard réalisée à la fin de la saison de culture.

Tomate Concombre

(%) (%)

MO 22,4 TR 23,3 TR

(kg/ha) (kg/ha)

P 189 ER 302 R

K 113 MB 180 M

Ca 14 180 ER 14 422 ER

Mg 962 ER 1 048 R

(méq/100 g) (méq/100 g)

CEC 39,9 TR 40,8 R

5.4.3 Mesure de la CE avec la technique 2:1

Les figures 43 et 44 (tomate et concombre respectivement) présentent la

progression des mesures de la CE (2 :1), tout au cours de la saison. Pour la

tomate et le concombre, l’interprétation de l’influence de la fertilisation d’appoint

sur la CE n’est pas évidente pour deux raisons. Premièrement, il y avait

plusieurs données manquantes. Deuxièmement, le compost qui a été utilisé

pour la fertilisation d’appoint n’a pas une libération des nutriments aussi rapide

que certains engrais organiques, ce qui peut diffuser l’effet dans le temps. Pour

les autres applications de fertilisants, elles ont été faites sous forme liquide avec

des dosages en nutriments qui étaient faibles. Une faible quantité de nutriments

ne pouvait pas avoir un effet très marqué sur la CE de la solution du sol. Dans le

cas de la deuxième application de compost dans la tomate (semaine du 25

juillet), la CE mesurée au labo (semaine du 1er août) et la CE-maison mesurée la

semaine du 8 août montre des niveaux qui sont nettement supérieurs aux autres

mesures de la saison laissant supposer que le compost aurait affecté le contenu

en nutriments du sol. Dans le concombre, pour les deux applications de

54

compost, ce n‘est pas aussi marqué que pour la tomate, mais on peut

remarquer une certaine tendance similaire.

Dans l’ensemble pour la tomate, si l’on exclut la valeur du laboratoire de la

semaine du 1er août, on n’observe que la CE est plus faible que la CE

acceptable entre 1,5 et 3,0 mS/cm. Pour le concombre, la CE est globalement

un peu meilleur sans toutefois rencontrer la norme. Malgré ce fait, aucune

carence minérale ou autre signe externe n’a pu être observé sur les cultures lors

des deux visites effectuées les 7-8 juillet et les 2-3 août 2011.

5.4.4 Productivité des cultures et suivi des conditions climatiques

Pour la tomate, l’objectif de production était de 7 kg/m² et il a été obtenu 3,7

kg/m². Pour le concombre, l’objectif était de 40 fruits/m² et le résultat a été de

8,8 fruits/m². Le faible rendement du concombre s’explique par une très forte

infestation de chrysomèle rayée. Les figures 45 et 47 (tomate et concombre

respectivement) donnent un aperçu des conditions climatiques qui ont

caractérisé la saison 2011 : température de l’air minimum, température de l’air

maximum et température moyenne du sol. Ces valeurs ont été présentées en

parallèle avec les mesures de la CE-maison, afin de voir s’il pouvait y avoir une

interaction. Dans la période couverte par les mesures, les conditions climatiques

ne semblent pas avoir eu d’influence sur la CE du sol. Encore chez ce quatrième

producteur, la température de sol a suivi la même tendance que la température

minimale.

Les figures 46 et 48 (tomate et concombre respectivement) donnent la

progression de la tension du sol avec la CE-maison. Selon les résultats obtenus,

il ne semble pas y avoir de lien entre ces deux facteurs.

55

Figure 37. Évaluation des besoins en nutriments et des apports en fertilisants de base et d’appoint pour la tomate.

Figure 38. Résultats des quatre analyses SSE réalisées par le laboratoire ainsi que les

valeurs de références (Optimum) pour la tomate.

2,1

0,1

0,30,5

0,7

0,1 0,10,2

2,8

0,2 0,3

0,5

2,1

0,8 0,8

1,6

0,7

0,1 0,10,2

0,0

1,0

2,0

3,0

4,0

Besoin Base Appoint Total

Kg

/ 100

N-NO3 P K Ca Mg

8,615,2

32,9

20,5

162,0

0,9 0,4 0,3 0,4

11,05,2 2,9

9,7 6,6

200,0

37,642,3

68,6

48,3

250,0

5,2 5,79,8 7,1

60,0

0,0

50,0

100,0

150,0

200,0

250,0

Juin Juillet Août Septembre Optimum

PP

M

N-NO3 P K Ca Mg

56

Figure 39. Résultats des deux analyses (début et fin de culture) standards qui ont été réalisées par le laboratoire pour la tomate.

Figure 40. Évaluation des besoins en nutriments et des apports en fertilisants de base et

d’appoint pour le concombre.

21,5 20,3

29,7

145,4

114,6

40,2

22,418,9

11,3

141,8

96,2

39,9

0,0

20,0

40,0

60,0

80,0

100,0

120,0

140,0

% MO P ÷ 10 K ÷ 10 Ca ÷ 100 Mg ÷ 10 CEC

Kg/

ha

Début Fin

3,0

0,1

0,30,5

1,0

0,1 0,10,2

4,0

0,2 0,3

0,5

3,0

0,8 0,8

1,6

1,0

0,1 0,10,2

0,0

1,0

2,0

3,0

4,0

5,0

Besoin Base Appoint Total

Kg

/ 100

N-NO3 P K Ca Mg

57

Figure 41. Résultats des quatre analyses SSE réalisées par le laboratoire ainsi que les

valeurs de références (Optimum) pour le concombre.

Figure 42. Résultats des deux analyses (début et fin de culture) standards qui ont été réalisées par le laboratoire pour le concombre.

26,1

40,3

92,7

27,7

162,0

1,0 0,9 0,9 0,311,0

19,011,5

48,8

5,8

200,0

74,4 74,9

141,8

55,6

250,0

10,9 11,021,6

7,7

60,0

0,0

50,0

100,0

150,0

200,0

250,0

300,0

Juin Juillet Août Septembre Optimum

PP

M

N-NO3 P K Ca Mg

23,0

34,8

47,8

147,3

113,8

42,2

23,3

30,2

18,0

144,2

104,8

40,8

0,0

20,0

40,0

60,0

80,0

100,0

120,0

140,0

160,0

% MO P ÷ 10 K ÷ 10 Ca ÷ 100 Mg ÷ 10 CEC

Kg/

ha

Début Fin

58

Figure 43. Progression de la CE-maison (2:1) tout au cours de la saison de production pour la tomate. Plantation (����) : 20 mai. Récolte (����) : 9 août – 26 septembre. Applications des engrais organiques (∆) : 16, 21 et 26 mai, 14 juin et 26 juillet.

Figure 44. Progression de la CE-maison (2:1) tout au cours de la saison de production pour le concombre. Plantation (����) : 8 juin. Récolte (����) : 15 juillet - 26 septembre. Applications des engrais organiques (∆) : 8 et 13 juin, et 26 juillet.

0

0,2

0,4

0,6

0,8

1

1,2

16-mai

23-mai

30-mai

06-juin

13-juin

20-juin

27-juin

04-juil

11-juil

18-juil

25-juil

01-août

08-août

15-août

22-août

29-août

05-sept

12-sept

19-sept

26-sept

03-oct

mS

/ cm

0

0,1

0,2

0,3

0,4

0,5

0,6

0,7

0,8

0,9

1

1000

ppm

N-N

O3

ou k

g / m

³

CE (2:1) CE Labo Appoint kg / m²

0

0,2

0,4

0,6

0,8

1

1,2

16-mai

23-mai

30-mai

06-juin

13-juin

20-juin

27-juin

04-juil

11-juil

18-juil

25-juil

01-août

08-août

15-août

22-août

29-août

05-sept

12-sept

19-sept

26-sept

03-oct

mS

/ cm

0

0,1

0,2

0,3

0,4

0,5

0,6

0,7

0,8

0,9

1

1000

ppm

N-N

O3

ou k

g / m

²

CE (2:1) CE Labo Appoint kg / m²

59

Figure 45. Progression des températures de l’air (minimum et maximum) et de sol, ainsi que la CE-maison de la saison 2011 pour la tomate.

Figure 46. Progression de la tension du sol et de la CE-maison pour la tomate.

0,0

5,0

10,0

15,0

20,0

25,0

30,0

35,0

40,0

23-mai

30-mai

06-juin

13-juin

20-juin

27-juin

04-juil

11-juil

18-juil

25-juil

01-août

08-août

15-août

22-août

29-août

05-sept

12-sept

19-sept

26-sept

03-oct

10-oct

Deg

ré °

C

0,0

0,1

0,2

0,3

0,4

0,5

0,6

0,7

0,8

0,9

1,0

mS

/ cm

CE 2:1 T°sol T°air MIN T°air MAX

0,0

0,1

0,2

0,3

0,4

0,5

23-mai

30-mai

06-juin

13-juin

20-juin

27-juin

04-juil

11-juil

18-juil

25-juil

01-août

08-août

15-août

22-août

29-août

05-sept

12-sept

19-sept

26-sept

03-oct

10-oct

mS

/ cm

0,0

5,0

10,0

15,0

20,0

25,0

30,0

cbar

Tomate CE 2:1 Tomate Tension

60

Figure 47. Progression des températures de l’air (minimum et maximum) et de sol, ainsi que la CE-maison de la saison 2011 pour le concombre.

Figure 48. Progression de la tension du sol et de la CE-maison pour le concombre.

0,0

5,0

10,0

15,0

20,0

25,0

30,0

35,0

40,0

23-mai

30-mai

06-juin

13-juin

20-juin

27-juin

04-juil

11-juil

18-juil

25-juil

01-août

08-août

15-août

22-août

29-août

05-sept

12-sept

19-sept

26-sept

03-oct

10-oct

Deg

ré °

C

0

0,1

0,2

0,3

0,4

0,5

0,6

0,7

0,8

0,9

1

mS

/ cm

CE 2:1 T°sol T°air MIN T°air MAX

0

0,1

0,2

0,3

0,4

0,5

23-mai

30-mai

06-juin

13-juin

20-juin

27-juin

04-juil

11-juil

18-juil

25-juil

01-août

08-août

15-août

22-août

29-août

05-sept

12-sept

19-sept

26-sept

03-oct

10-oct

mS

/ cm

0

5

10

15

20

25

30

cbar

Concombre CE 2:1 Concombre Tension

61

6. L’analyse des résultats

L’analyse des résultats qui suit a été faite selon les objectifs du projet. Les

objectifs de ce projet étaient :

1. Valider l’équation de corrélation obtenue dans le projet réalisé en

2010 liant les mesures de CE faite à la ferme (technique 2 :1) et la

CE mesurée en laboratoire (technique SSE).

2. Poursuivre le développement d’une technique simple pour faire le

suivi de la fertilité des sols;

3. Optimiser l'effet de la fertilisation biologique pour obtenir de

meilleurs rendements tout en évitant les excès.

6.1 Valider l’équation de corrélation obtenue en 2010

En 2010, afin de voir si la mesure de la CE à la ferme avec la technique de

saturation 2:1 pouvait être représentative de la CE mesurée par le laboratoire,

une analyse de régression simple a été effectuée sur les données recueillies

pendant le projet. La mesure de la CE-maison avait été comparée avec la

mesure du laboratoire pour le même échantillon de sol dans les quatre

entreprises participantes. Le résultat de cette analyse est présenté à la figure 49.

La figure 50 montre le résultat pour l’analyse des données obtenues en 2011.

On observe le même type de relation qu’en 2010, mais avec une équation un

peu différente. En 2011, nous avions pratiquement trois fois plus de données

pour faire l’analyse. On doit mentionner que pour une des fermes participantes

(ferme D) deux données ont été enlevées de l’analyse parce que la probabilité

qu’une erreur ait pu se glisser dans ses échantillons était très forte. Au mois de

mai, dans le concombre, la valeur du laboratoire était plus de 700 % fois plus

élevée que la mesure réalisée au terrain. De même, au mois d’août pour la

tomate, la valeur du laboratoire était plus de 900 % fois plus élevée que la

mesure réalisée au terrain.

62

La figure 51 montre l’analyse pour les données des deux années groupées.

Dans ce type d’analyse, plus le nombre de données est élevé et plus l’équation

obtenue devrait être précise. Cependant, on observe que le facteur de

corrélation linéaire obtenu entre les deux facteurs ne s’est pas amélioré. Pour

cette dernière analyse, il est de 0,81, ce qui est toujours très acceptable pour un

outil de suivi de la fertilisation qui ne demande pas une précision de laboratoire,

mais plutôt une approximation valable pour une utilisation « terrain ».

Idéalement, il faudrait encore augmenter la banque de données en nombre et en

temps (troisième année) pour confirmer de manière plus définitive cette

équation.

En résumé, les équations mathématiques reliant les deux mesures de CE qui ont

été obtenues sont :

1. Équation 2010 : y = 1,86x + 0,43; Facteur de corrélation linéaire, R²=0,92

2. Équation 2011 : y = 1,42x + 0,18; R²=0,86

3. Équation 2010-11 : y = 1,70x + 0,22; R²=0,81

� x est la mesure de la CE-maison;

� y est la valeur de la CE que le laboratoire obtiendrait.

Si par exemple on avait une CE-maison de 0,5 mS/cm, les trois équations

donneraient les valeurs suivantes :

� Équation 2010 : CE-labo de 1,4 mS/cm;

� Équation 2011 : CE-labo de 0,9 mS/cm;

� Équation 2010-11 : CE-labo de 1,1 mS/cm.

Finalement, ces trois équations montrent que la CE-maison reflète bien la CE

qui serait mesurée par un laboratoire, laquelle représente la concentration des

nutriments qui se retrouvent dans la solution du sol. Cette mesure demeure

63

donc intéressante pour les producteurs, car elle reflète bien ce qui est

globalement disponible pour les plantes comme nutriments dans la solution du

sol. La CE-maison permet de suivre l’évolution de la quantité globale des

nutriments qui sont disponibles dans la solution du sol tout au cours d’une

saison de production. Le suivi de l’évolution de la fertilité du sol pendant la

saison, couplé avec l’observation des plantes, permet de déterminer le bon

moment pour faire une fertilisation d’appoint.

Figure 49. Projet 2010. Analyse de régression appliquée sur la CE mesurée à la ferme (technique 2:1) par rapport à la valeur obtenue au laboratoire avec le même échantillon de sol.

y = 1,8576x + 0,4267R2 = 0,9162

0

0,5

1

1,5

2

2,5

3

0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 1,2 1,4

CE maison (mS/cm)

CE

labo

rato

ire (m

S/c

m)

64

Figure 50. Projet 2011. Analyse de régression appliquée sur la CE mesurée à la ferme (technique 2:1) par rapport à la valeur obtenue au laboratoire avec le même échantillon de sol.

Figure 51. Projet 2010-2011. Analyse de régression appliquée sur la CE mesurée à la ferme (technique 2:1) par rapport à la valeur obtenue au laboratoire avec le même échantillon de sol.

y = 1,4231x + 0,1811R2 = 0,8574

0

0,5

1

1,5

2

2,5

3

0,00 0,20 0,40 0,60 0,80 1,00 1,20 1,40 1,60 1,80 2,00

CE maison (mS/cm)

CE

labo

rato

ire (m

S/c

m)

y = 1,699x + 0,2185R2 = 0,8107

0

0,5

1

1,5

2

2,5

3

3,5

0,00 0,20 0,40 0,60 0,80 1,00 1,20 1,40 1,60 1,80 2,00

CE maison (mS/cm)

CE

labo

rato

ire (m

S/c

m)

65

6.2 Développer une technique simple pour faire le suivi de la fertilité des sols

Pour faire le suivi de la fertilité, la CE-maison prise sur une base régulière est un

bon outil pour les producteurs. Cependant, il faut se baser sur le bon seuil de

référence pour prendre une bonne décision quant à l’interprétation de la fertilité

d’un sol. Au début de la première phase, projet de recherche qui a été réalisé en

2010, l’intervalle de référence choisi était basé sur des résultats de recherche de

la Hollande pour des serres biologiques chauffées douze mois par année et sur

certaines fermes québécoises qui elles aussi chauffaient pratiquement toute

l’année. Notre hypothèse de départ était que pour optimiser la fertilité d’un sol, il

fallait maintenir la CE au-dessus de 1,5 mS/cm, avec une plage optimale entre

2,0 et 2,5. Les résultats obtenus dans les deux projets de recherche sur la

fertilisation biologique de la tomate et du concombre remettent en question cet

intervalle de référence.

Tableau 13. Moyenne des CE-maison qui ont été prises sur toute la saison de production et les écarts-types associés.

Tomate Concombre

Ferme CE-maison moyenne (mS/cm)

Écart-type CE-maison moyenne (mS/cm)

Écart-type

A 0,17 0,05 0,16 0,11

B 0,56* 0,21**

0,05 0,03

0,68 0,09

C 0,26 0,17 0,31*** 0,21

D 0,16 0,10 0,22 0,12

* : semaine 23 mai à semaine 20 juin (5 semaines sur 19).

** : semaine 27 juin à semaine 26 septembre (14 semaines sur 19, incluant la période de récolte).

*** : valeur de la semaine du 30 mai a été enlevée; forte présomption de donnée aberrante.

66

Le tableau 13 présente la CE-maison moyenne qui a été mesurée sur toute la

saison de production et l’écart-type qui y est associé, pour chacune des fermes.

On constate que la CE-maison moyenne pour tous les sites de production

oscille entre 0,16 et 0,68 mS/cm, ce qui correspond à 0,5 et 1,4 mS/cm au

laboratoire (équation No 3). Ce niveau de CE qui semblerait faible selon notre

premier intervalle de référence n’a cependant pas empêché certaines

entreprises d’atteindre leurs objectifs de rendements.

Dans la tomate aucune entreprise n’a atteint son objectif de rendement. Il faut

préciser qu’à l’été 2011 le climat a été favorable à la moisissure grise et que

toutes les fermes participantes ont été touchées à divers niveaux par cette

maladie. De plus, la moisissure olive a aussi sévi dans trois fermes. Dans le

concombre, deux fermes ont dépassé l’objectif de départ, soit les fermes A

(section 5.1.4) et C (section 5.3.4). Pour cette même culture, le rendement a été

affecté à différents degrés dans les fermes où la chrysomèle rayée était

présente. Dans un projet de recherche où l’on travaille sur la fertilité des sols et

la productivité des cultures, les ravageurs et les insectes viennent compliquer

l’interprétation des résultats.

Tableau 14. Meilleurs rendements obtenus dans la tomate et le concombre ramenés sur une base comparative de quantité récoltée par semaine (kg/m²/sem.) pendant toute la période de récolte.

Tomate Concombre

Ferme Kg/m²/sem. Nb de jours de récolte

Kg/m²/sem. Nb de jours de récolte

A 1,79* 48 1,25 81

B 1,67 49

C 1,53 56 1,00 71

* : Rendement total incluant les rejets.

Le tableau 14 présente les meilleurs rendements pour la tomate et le concombre

ramenés sur une base comparative de quantité qui est récoltée par semaine

67

(kg/m²/sem.) pendant toute la période de récolte. Pour la tomate, ces

rendements ont été obtenus avec des CE entre 0,5 et 0,7 mS/cm (valeur

corrigée par l’équation No 3). Pour le concombre, les meilleurs rendements ont

été obtenus avec des CE entre 0,5 et 0,8 mS/cm (valeur corrigée par l’équation

No 3). La zone de référence pour la bonne fertilité du sol semblerait donc être

beaucoup plus située entre 0,5 à 1,5 mS/cm pour le contexte de production des

quatre fermes participantes à l’étude.

De plus, un autre élément devrait être considéré, c’est celui de la stabilité ou de

la constance de la CE de la solution du sol. Dans le tableau 13, ce facteur est

reflété par l’écart-type, plus ce dernier est petit et plus la CE est stable dans le

temps. La stabilité de la CE montrerait que le sol par son activité biologique

fournirait autant d’éléments nutritifs que ce qui est importé par les plantes pour

leur croissance et leur production.

Deuxièmement, les analyses de sols sont de bons outils pour suivre la fertilité.

Ces deux années de recherche nous ont appris que les résultats d’analyses

donnent des informations qui sont incomplètes si elles ne sont pas replacées

dans un contexte plus global où les observations terrains devraient occuper une

large part de l’interprétation finale. Faire une seule analyse de sol par année, ça

donne très peu d’information et on pourrait même dire qu’une seule analyse,

c’est pratiquement inutile pour construire un plan de fertilisation… Il faut avoir

une vision basée sur le long terme pour bien connaître le « comportement » de

son sol et c’est à partir de plusieurs années d’analyses et d’observations qu’on

y parvient.

L’analyse standard est un élément nécessaire pour monter un plan de

fertilisation, mais ce n’est pas la source d’information centrale. Deux années de

prises de données agronomiques et d’envois d’échantillons de sols au

laboratoire ont permis de valider le fait que le niveau de fertilité d’un sol vu sous

l’angle de sa capacité à rendre disponible les nutriments pour les plantes n’est

pas directement proportionnel à la richesse d’une analyse standard. C’est plutôt

68

l’activité biologique du sol qui est le facteur clé de la fertilité, car c’est cette

activité qui conditionne la mise en disponibilité des nutriments pour les plantes.

Un sol riche pourrait ne pas fournir suffisamment de nutriments à des plantes

productives. Par exemple, un sol riche qui aurait une structure déficience où

l’activité biologique serait faible, ou encore un sol qui serait trop froid ou trop

humide. Toutes les conditions adverses qui limitent l’activité biologique limitent

aussi la fertilité. Malgré tout, on peut tirer d’une analyse standard certaines

informations utiles pour un plan de fertilité. Dans les deux projets, on a observé

que la proportion entre les éléments K, Ca et Mg qui rapportée dans une

analyse standard reste très semblable dans les analyses SSE du laboratoire. Par

exemple, si le K est faible par rapport au Ca et au Mg dans une analyse

standard, ça va aussi se refléter dans les analyses SSE qui seront prises

pendant la saison de production, si l’on exclut bien entendu l’effet des apports

de compost et de fertilisants organiques. Autrement dit, l’activité de la

microfaune du sol ne corrige pas les défauts de base d’un sol et ce serait plutôt

le rôle des apports externes.

L’analyse de sol par la technique SSE est aussi un bon outil pour vérifier quels

sont les nutriments qui sont disponibles dans la solution du sol à un moment

précis de la saison. Ce type d’analyse est un très bon complément de la CE-

maison. Globalement, la CE-maison et l’analyse SSE constituent de bonnes

méthodes pour suivre la progression des nutriments dans la solution du sol. Ces

analyses couplées aux observations des producteurs permettent de mieux

comprendre la relation entre les valeurs d’une analyse standard versus la

disponibilité des nutriments pour les plantes.

En ce qui concerne les mesures du contenu en nitrate des feuilles, il est difficile

de faire l’analyse des résultats. Le nombre de données est tout même très

limité. De manière assez générale, ces mesures semblent corroborer qu’une

hausse de la CE dans la solution du sol donnerait un accroissement du contenu

en nitrate des feuilles, mais ça reste une observation et non pas une

démonstration scientifique. Il a aussi été observé que les niveaux de nitrate

69

mesurés dans les feuilles de tomates et de concombres étaient loin des niveaux

recommandés en culture conventionnelle. Pourtant, aucune carence en azote

n’a été observée sur les plantes. Dans le cadre de ce projet, il n’a pas été

possible de recueillir les éléments nécessaires pour expliquer ce phénomène.

Est-ce que la mesure du contenu en nitrate est un bon outil ? On doit

mentionner que cette technique demande passablement de temps pour prendre

les mesures, donc ce n’est pas un outil que l’on pourrait qualifier de simple.

Dans la pratique courante, ce n’est pas quelque chose qui pourrait être fait

chaque semaine, mais ça reste intéressant pour les projets de recherche. Pour

mieux comprendre les résultats que l’on a obtenus en 2011, il faudrait

poursuivre les travaux de manière plus spécifique dans le futur.

6.3 Optimiser l'effet de la fertilisation biologique pour obtenir de meilleurs rendements tout en évitant les excès

Dans une des fermes participantes (ferme A) on a noté une augmentation assez

importante de la réserve organique et minérale du sol. L’effet a été le plus

marqué sur le P, ce qui est normal puisque cet élément est peu mobile dans le

sol. Un élément peu mobile a tendance à s’accumuler facilement dans le sol. Le

comportement particulier du P en fait un bon indicateur d’un risque potentiel de

surfertilisation. Dans le cas où les analyses de sol montrent un sol avec un taux

en matière organique élevé avec une très bonne réserve minérale, il est

nécessaire de réduire le dosage de l’épandage de base en compost qui se fait

normalement en début de saison. Par la suite, le suivi de la CE-maison aidera le

producteur à déterminer (anticiper) le bon moment pour appliquer une

fertilisation d’appoint. Une analyse SSE et l’évaluation visuelle de l’état

nutritionnel des plantes vont permettre le bon dosage des éléments nutritifs à

apporter aux plantes.

Ce que les deux projets de recherche réalisés avec des producteurs du Bas-

Saint-Laurent (Avenue Bio de l’Est) ont fait ressortir, c’est que l’on doit

70

beaucoup plus considérer l’effet de la température sur le système de

production. Ces producteurs produisent sur une assez courte période de

production, soit de la mi-mai jusqu’au début d’octobre. Dans certaines serres, le

chauffage est utilisé de manière modérée et dans les tunnels, il n’y a pas de

chauffage du tout.

Dans une serre chauffée toute l’année, la croissance des plantes (importation de

nutriments) et l’activité biologique du sol (« production » de nutriments) ne sont

pratiquement pas limitées par la température. Pour les serres et les tunnels

utilisés par les producteurs de ce projet, ce n’est pas nécessairement le cas. Au

printemps, l’activité biologique du sol doit partir de pratiquement zéro et se

mettre en marche en fonction de la température du sol. Par exemple en début

de saison, si la température du sol est trop froide, la disponibilité de l’azote

organique pourrait être faible, et ce phénomène pourrait être encore pire pour

sol très humide. Pendant la saison de production, les plantes sous abris non

chauffés sont exposées à de grands écarts thermiques entre la température de

jour et de nuit. Dans ce système de production, la température joue donc un rôle

prépondérant sur la croissance des plantes et indirectement sur l’importation

des nutriments. Les observations sur deux années montrent que les

importations de nutriments par les plantes sont moindres que ce que l’on

pensait au départ, et ce, comparativement à notre hypothèse de départ qui était

basée sur des serres chauffées à l’année. Donc, pour éviter un éventuel

problème de surfertilisation, il faudrait aussi tenir compte de la température

ressentie par les plantes et celle du sol (activité biologique).

L’augmentation de la productivité des cultures sous abris passe donc par

l’optimisation du taux de croissance des plantes et ce dernier est principalement

conditionné par la température. Il existe une très forte corrélation entre le taux

de croissance et la température moyenne sur une période de 24 heures. En

considérant cet aspect, la gestion climatique des abris devrait porter une

attention particulière sur la température. Afin de maximiser la température dans

un tunnel ou une serre non chauffée, il faut tenir les panneaux et les volets

71

d’aération fermés le plus possible. Par contre, cette pratique contribue à

hausser de manière importante le taux de l’humidité ambiante et

conséquemment, cette hausse pourrait entraîner un problème de maladies

fongiques. La gestion du climat des abris est donc une recherche constante de

l’équilibre entre la température (optimiser la croissance des plantes) et de

l’humidité (prévention des maladies).

Un autre aspect à considérer après avoir optimisé le taux de croissance des

plantes, c’est l’intensité de l’activité des microorganismes du sol. La fertilité des

sols biologiques est dépendante de cette activité. L’intensité de l’activité

biologique dépend principalement des conditions du sol (oxygène, nourriture,

etc.), du climat (température et contenu en eau) et des pratiques culturales

(drainage, chaulage, fertilisation). Les producteurs devraient porter une attention

particulière sur les moyens qui permettraient d’accroître la température du sol

(buttes avec paillis plastique, etc.), la diffusion de l’oxygène dans le sol

(structure du sol, stratégie d’arrosage, etc.) et le bon pH pour l’activité

biologique (fourchette idéale entre 6,5 à 6,8).

Un troisième aspect à regarder afin « d’exploiter » toute la fertilité du sol, c’est la

qualité de l’enracinement. Plus les racines sont en santé et qu’elles explorent un

grand volume de sol, plus les nutriments peuvent être absorbés par les plantes.

La structure du sol et la stratégie d’arrosage sont des facteurs importants à

considérer pour obtenir pour la qualité des racines. Le greffage peut aussi être

envisagé comme étant un bon moyen pour améliorer la vigueur et le nombre de

racines. Certains porte-greffes sont aussi reconnus pour augmenter la

résistance au froid de la tomate.

En résumé, pour éviter l’accumulation de nutriments dans le sol, il faut bien

suivre l’état des nutriments dans le sol et aussi rechercher un état d’équilibre

entre plusieurs facteurs :

� mesurer chaque année la réserve organique et minérale du sol (analyse standard);

72

� pour les sols riches (matière organique ou réserve minérale), réduire le dosage de l’amendement de base (compost) en début de saison;

� mesurer régulièrement la disponibilité des nutriments dans la solution du sol (CE-maison) et s’en servir pour déterminer le bon moment pour faire une fertilisation d’appoint;

� utiliser les analyses SSE et l’évaluation visuelle de l’état nutritionnel des plantes pour déterminer le bon dosage des fertilisations d’appoints;

� maximiser la vitesse de croissance des plantes (température moyenne sur 24 heures versus la prévention des maladies fongiques);

� optimiser l’importation des éléments minéraux par les plantes (équilibre EAU/SOL/OXYGÈNE);

� optimiser la capacité des racines à absorber les nutriments (structure du sol et greffage);

� maximiser la vitesse de mise en disponibilité des nutriments par les microorganismes (forte activité biologique).

73

Conclusion

Ce projet de recherche a permis de préciser la relation qui existe entre la mesure

de la CE à la ferme (technique 2:1) et la CE mesurée par le laboratoire.

L’équation obtenue est la suivante :

1,70 x CE(2:1) + 0,22 = CESSE-LABO (R²=0,81)

Avec cet ajustement, la CE-maison reflète bien la CE qui serait mesurée par un

laboratoire, laquelle représente la concentration des nutriments qui se retrouvent

dans la solution du sol. Cette mesure demeure donc intéressante pour les

producteurs, car elle représente bien ce qui est globalement disponible pour les

plantes comme nutriments dans la solution du sol.

Les résultats obtenus dans les deux projets de recherche (2010 et 2011) sur la

fertilisation biologique de la tomate et du concombre remettent en question la

fourchette idéale de CE pour le suivi de la fertilité. Notre hypothèse de départ

était que pour optimiser la fertilité d’un sol, il fallait maintenir la CE au-dessus de

1,5 mS/cm, avec une plage optimale entre 2,0 et 2,5. La zone de référence pour

la bonne fertilité du sol semblerait plutôt être située entre 0,5 à 1,5 mS/cm pour

le contexte de production des fermes qui ont collaboré à ces travaux de

recherche.

Les analyses de sols sont de bons outils pour suivre la fertilité. Cependant, ces

deux années de prises de données agronomiques et d’envois d’échantillons de

sols au laboratoire ont permis de valider le fait que le niveau de fertilité d’un sol

vu sous l’angle de sa capacité à rendre disponible les nutriments pour les

plantes n’est pas directement proportionnel à la richesse de l’analyse standard.

On a observé que la proportion entre les éléments K, Ca et Mg qui rapportée

dans une analyse standard reste très semblable dans les analyses SSE du

laboratoire, si l’on exclut bien entendu l’effet des apports de compost et de

fertilisants organiques. L’analyse de sol par la technique SSE est aussi un bon

74

outil pour vérifier en cours de culture quels sont les nutriments qui sont

disponibles dans la solution du sol à un moment précis de la saison. Ce type

d’analyse est un très bon complément de la CE-maison. Globalement, la CE-

maison et l’analyse SSE constituent de bonnes méthodes pour suivre la

progression des nutriments dans la solution du sol. Ces analyses couplées aux

observations des producteurs permettent de mieux comprendre la relation entre

les valeurs d’une analyse standard versus la disponibilité des nutriments pour

les plantes.

Dans le cadre de ce projet, il n’a pas été possible de recueillir suffisamment de

données sur la mesure du contenu en nitrate des feuilles pour conclure sur son

utilité pour le suivi de la fertilité. De manière assez générale, ces mesures

semblent corroborer qu’une hausse de la CE dans la solution du sol donnerait

un accroissement du contenu en nitrate des feuilles, mais ça reste une

observation et non pas une démonstration scientifique. Pour mieux comprendre

ces résultats, il faudrait poursuivre les travaux de manière plus spécifique dans

le futur.

Comparativement au modèle qui avait été choisi comme référence au départ du

projet, soit une serre chauffée toute l’année, dans le contexte de production des

producteurs du Bas Saint-Laurent, la température joue un rôle déterminant sur

le taux de croissance des plantes et indirectement sur l’importation des

nutriments. Les observations sur deux années montrent que les importations de

nutriments par les plantes sont moindres que ce que l’on pensait au départ.

Donc, pour maximiser la productivité des cultures et éviter la sur fertilisation, il

faut tenir compte de la température ressentie par les plantes et de la

température du sol (activité biologique).

75

Finalement, afin de bénéficier au maximum de la fertilité d’un sol et pour éviter

l’accumulation de nutriments dans le sol, il faut bien suivre l’état des éléments

minéraux dans la solution du sol, mais aussi rechercher un état d’équilibre entre

les facteurs suivants :

� mesurer chaque année la réserve organique et minérale du sol (analyse

standard);

� pour les sols riches (matière organique ou réserve minérale), réduire le

dosage de l’amendement de base (compost) en début de saison;

� mesurer régulièrement la disponibilité des nutriments dans la solution du

sol (CE-maison) et s’en servir pour déterminer le bon moment pour faire

une fertilisation d’appoint;

� utiliser les analyses SSE et l’évaluation visuelle de l’état nutritionnel des

plantes pour déterminer le bon dosage des fertilisations d’appoints;

� maximiser la vitesse de croissance des plantes (température moyenne sur

24 heures versus la prévention des maladies fongiques);

� optimiser l’importation des éléments minéraux par les plantes (équilibre

EAU/SOL/OXYGÈNE);

� optimiser la capacité des racines à absorber les nutriments (structure du

sol et greffage);

� maximiser la vitesse de mise en disponibilité des nutriments par les

microorganismes (forte activité biologique).

Ce projet a été réalisé grâce à une aide financière accordée dans le cadre du

Programme Innovbio du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de

l’Alimentation du Québec.

76

Annexe 1

Méthodologie de prélèvement des échantillons de sol qui a été appliquée :

� Prélever les échantillons de sol à l'aide d'une tarière de 2,5 cm (1 po)

de diamètre. Les échantillons de sol peuvent aussi être prélevés à

l'aide d'une pelle étroite ou d'une truelle; toutefois, cette méthode est

moins fiable que l'utilisation de la tarière.

� Recueillir les carottes de sol dans un seau propre, bien mélanger le

sol avec délicatesse et le déposer dans un contenant ou un sac de

plastique bien identifié. Ne jamais laisser un échantillon de sol exposé

à des températures très chaudes ni s'assécher.

� La profondeur de la zone à échantillonner devrait être de 20 cm.

� La distance entre la zone à échantillonner et le rang de culture de 10

cm.

� Le nombre de carottes pour un échantillon autour de 10.

Méthodologie d’extraction à l’eau 2 : 1 pour la mesure de la CE :

� Mesurer 100 ml de l’échantillon de sol (figure 1).

� Compacter légèrement le sol pour reproduire le degré de compaction

du sol à l’origine et compléter à 100 ml.

� Mesurer 200 ml d’eau distillée et l’ajouter à l’échantillon de sol.

� Brasser bien l’échantillon et laisser reposer pendant 30 minutes.

� Brasser de nouveau et laisser reposer pour encore 5 minutes.

� Plonger (1/3 supérieur) le CE-mètre dans le surnageant pour prendre

la lecture.

77

Figure 1. Photographies montrant les étapes

importantes de la technique 2 :1.

Source : Serge Gagnon, agr, Plant-Prod

Québec.

78

Annexe 2

UTILISATION DU LECTEUR DE NITRATE (NITRACHEK) ET DES BANDELETTES

Prendre une mesure

1. OUVRIR la porte de l’appareil.

2. Lorsque l’écran indique CAL � INSÉRER une bandelette.

3. FERMER délicatement la porte.

4. ATTENDRE que l’écran indique GO.

5. Lorsque vous êtes prêt à prendre la mesure � SORTIR la bandelette.

6. Au 1er BEEP de l’appareil � TREMPER la bandelette dans la solution.

7. Au 3e BEEP de l’appareil (temps de 2 secondes) � SORTIR la bandelette de la solution. L’appareil va commencer un décompte de 60 secondes.

8. SECOUER la bandelette 3-4 secondes pour enlever l’excès de solution.

9. DÉPOSER la bandelette sur l’appareil et attendre. Le temps de 60 secondes permet aux nitrates de réagir avec la bandelette.

10. À 10 secondes avant la fin, PRENDRE la bandelette et PLACER la tranche sur un papier absorbant pendant 1 seconde pour enlever l’excès de solution.

11. 3 secondes avant la fin, l’appareil va donner un signal BEEP � PRÉPAREZ-VOUS à INSÉRER la bandelette.

12. 1 seconde avant la fin � INSÉRER la bandelette dans l’appareil.

79

13. FERMER délicatement la porte.

14. NOTER la lecture indiquée à l’écran.

15. PRENDRE 3 lectures pour chaque échantillon.

Calibration avant de prendre les mesures

1. Avant de procéder à l’analyse des solutions, calibrer l’appareil et les bandelettes à l’aide la solution de nitrate 10 ppm.

2. Pour ce faire, mettre un peu de solution de nitrate 10 ppm dans un contenant de plastique et prendre les lectures selon la procédure expliquée précédemment, avec 3 bandelettes.

3. Calculer la moyenne des 3 lectures ainsi obtenues. Cette valeur sera utilisée dans le calcul de la teneur des échantillons en nitrates.

Échantillonnage

���� 1 échantillon = 5 feuilles entières de tomate ou de concombre.

���� Feuille à échantillonner � 5e feuille à partir de l’apex.

���� 1re feuille à compter dans l’apex � 1re feuille > 10 cm.

Extraction de la sève

���� Garder seulement les pétioles (Figure 1).

���� TRANCHER les pétioles en petits morceaux de ± 1 cm.

���� MÉLANGER les pétioles des 5 feuilles dans un bol.

80

���� PRÉLÉVER au hasard dans le bol quelques morceaux.

���� INTRODUIRE dans le presse-ail.

���� PRESSER les pétioles et faire tomber les gouttes de sève dans un petit récipient.

���� RECUEILLLIR environ 4-5 ml (cuillère à thé).

���� DILUER la sève avec de l’eau distillée ou déminéralisée.

���� NETTOYER les presses-ail entre chaque échantillon avec de l’eau distillée.

Note. La sève brute ou diluée peut être congelée pour des lectures ultérieures.

Figure 1. Pétioles des feuilles de tomate et de concombre.

81

Dilution des échantillons

���� Le Nitrachek permet la mesure entre 5 et 500 ppm de nitrates.

���� La tomate peut contenir entre 1 000 et 6 000 ppm nitrates.

���� Le concombre peut contenir entre 1 000 et 4 500 ppm nitrates.

���� L’échantillon de sève, tomate ou concombre, devrait être dilué à 1:20.

���� 1 :20 � 1 goutte de sève dans 19 gouttes EAU distillée.

���� Cette opération est très importante, il faut s’efforcer de former avec le compte-gouttes, la pipette ou la seringue des gouttelettes de taille identique.

���� Une seule goutte en plus ou en moins va avoir une influence d’au moins 5 % sur le résultat…

Préparé le 4 mai 2011

Révisé le 17 juin 2011

Révisé le 24 juin 2011

Gilles Turcotte, agr., M. Sc.

Agrisys consultants inc.