SUR LES ÉTAGÈRES DE...

À notre tour...

Nous, bibliothécaires, pressentons beaucoup de choses de vous, vos hobbies, vos questionnements, vos espérances. Vous venez nous les confier aux postes de renseignement de la bibliothèque. Le métier de bibliothécaire est un métier de l’intime, nos lectures nous dévoilent aux autres. Nous sommes là, derrière nos bureaux et nous tentons de vous accompagner au mieux, et vous, vous nourrissez notre curiosité, notre champ des possibles. C’est un joli échange. Aujourd’hui, c’est nous qui nous dévoilons en vous présentant nos biblio-thèques personnelles et notre rapport aux livres. Dans ma bibliothèque, ou plutôt mes bibliothèques, car elles sont plurielles et disparates, vous trouverez un peu de tout sans rangement apparent même si je connais la place de chaque livre et que maintenant je sais que leur place est dictée par le cœur.

Mais commençons par le début…

EMANUELLE

SUR LES ÉTAGÈRES DE... EMANUELLE

Des étagères à picorer

La première bibliothèque n’en est pas vraiment une. Une caisse de vin posée nonchalamment sur une étagère du grand suédois. Elle est sans aucun doute la plus vivante, changeante et hétéroclite. Elle est celle des découvertes, elle accueille pêle-mêle les prêts effectués à la biblio-thèque. Chacun vient y picorer et piocher au gré de ses envies.

Dernière lecture en date, un roman qui trônait tout en haut de la pile de documents empruntés pour le confinement. L’histoire d’un jeune Indien dans les grands espaces américains, qui se bat pour préserver sa culture et son identité face à l’invasion des colons.

Le dernier sur la plaineNathalie BernardThierry Magnier

Un fantôme au milieu des caisses à vin

Et puis, il y a la bibliothèque esthétique. Vous savez, celle en face du canapé. Là aussi, des caisses à vin. Beaucoup de romans, quelques documentaires. Des textes qui m’ont touchée, émue. Des livres souvent acquis pendant mes études. Je pense notamment à Amkoullel l’enfant peul de Amadou Hampaté Ba. Quel formidable moment de lecture et de sagesse. La découverte d’un monde. Ce livre est d’ailleurs en transit, prêté de longue date à un ami qui ne me l’a jamais rendu. Je viens de m’en rendre compte, mais son « fantôme » (jargon du bibliothécaire) n’a pas perdu sa place...

SUR LES ÉTAGÈRES DE... EMANUELLE

Vitres intimes

Et puis la dernière : une bibliothèque d’apparat. Un grand meuble vitré, un peu ostentatoire, hérité d’une personne chère qui a certainement influencé ma relation aux livres. Bizarrement elle est un joyeux fouillis de choses qui me sont le plus intimes, pas forcément jolies ou de valeur.

SUR LES ÉTAGÈRES DE... EMANUELLE

Là se trouve pour moi un petit trésor. Ce sont deux livres jeunesse, qui malgré de nom-breuses lectures, continuent à me toucher profondément. Ils m’ont été offerts pour un anniversaire, un de ceux qui comptent, qui témoignent d’un tournant dans la vie. Ils me parlent, tout deux, de ce que l’on transmet malgré nous aux générations suivantes. Ils étaient accompagnés d’une jolie dédicace de l’auteur qui a fait mouche. C’était un cadeau du cœur.

Chez un père crocodile & Mon chagrinMalika DorayEditions Mémo