surftime #21

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L E M A G A Z I N E G R A T U I T 1 0 0 % S U R F SURF TIME NUMERO 21 IIIIIIIIII ÉTÉ 2010 IIIIIIIII GRATUIT > SERVEZ-VOUS ASRHAM INDIEN PRISON MALDIVIENNE EXTASE MAROCAINE SUP REVOLUTION IS NOW ECLEC'TRIP :

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Le magazine gratuit du surf revient encore et toujours ! Avec au programme de ce nuémro, une interview exclusive de Laird Hamilton, des trips en Inde, aux Maldives et au Maroc...

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L E M A G A Z I N E G R A T U I T 1 0 0 % S U R F

surf TIME NuMEro 21 IIIIIIIIII ÉTÉ 2010 IIIIIIIII graTuIT > sErvEz-vous

AsrhAm IndIenPrIson mAldIvIenne extAse mArocAIne

sUPrevolUtIon Is noW

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oakley.eu ©2010 Oakley, Inc.

Truth lies behind the curtain.*

Tommy Whitacker en Boardshort O-Stretch Prismatic

* La

vér

ité su

rgit

de l’

ombr

e.

Ce que Tommy fait au creux de la vague, c’est son affaire. S’il veut rigoler en se moquant bien d’une lèvre prête à s’abattre et d’un récif à eur d’eau acéré comme un rasoir, cela ne regarde que lui. Même si de la plage la situation paraît plutôt

sérieuse, à vrai dire Tommy s’éclate. Chez Oakley, nous abordons les choses de la même façon. Si nous sommes plus que sérieux quand il s’agit de produire et protéger nos pré-cieuses innovations, le plaisir qu’on y prend passe en priorité.

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Truth lies behind the curtain.*

Tommy Whitacker en Boardshort O-Stretch Prismatic

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Ce que Tommy fait au creux de la vague, c’est son affaire. S’il veut rigoler en se moquant bien d’une lèvre prête à s’abattre et d’un récif à eur d’eau acéré comme un rasoir, cela ne regarde que lui. Même si de la plage la situation paraît plutôt

sérieuse, à vrai dire Tommy s’éclate. Chez Oakley, nous abordons les choses de la même façon. Si nous sommes plus que sérieux quand il s’agit de produire et protéger nos pré-cieuses innovations, le plaisir qu’on y prend passe en priorité.

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Merci de recycler ce Magazine quand vous l’aurez terMiné.

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Dépôt légal : avril 2010SURF TIME est une publication FREE PRESSEDirecteur Général : Claude Borrani

SURF TIME est une marque FREE PRESSE

Toute reproduction ou représentation intégrale ou partielle par quelque procédé que ce soit des pages publiées dans le présent magazine faites sans l’autorisation de l’éditeur est illicite et constitue une contrefaçon. Seules sont autorisées, d’une part, les courtes citations justifiées par le caractère scientifique ou d’information de l’oeuvre dans laquelle elles sont incorporées. (art. L.122-4, L.335-2 du Code de propriété intellectuelle).Les Magazines Free Presse sont distribués dans les plus fameux magasins spécialisés sur l’ensemble du territoire français, en villes et en stations, dans certains magasins de sport généraliste, dans les clubs, écoles spécialisées, résidences hôtelières, en colportage sur les plus grands rendez-vous nationaux et internationaux, salons et événements. 23 magazines Free Presse sont diffusés annuellement, ce qui établit un lectorat estimé à 200 000 par numéro, près de 5 millions pour l’ensemble des publica-tions gratuites Free Presse.

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Photos de couverture : Peyo Lizarazu leader du Stand Up Paddle World Tour, en action lors de la 3ième étape à Tahiti © Tim McKenna

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30 Pro’FileJoan Duru, l’instinctif.

34 Retour sur Event L’étape du Stand Up Paddle World Tour à Anglet.

38 ÉvenementRencontre avec Laird Hamilton lors des 25 ans d’Oxbow.

40 Portfolio Volatil ou le surf aérien.

46 Trips Direction l’Inde, les Maldives et le Maroc.

62 Shopping Tiens-toi à carreaux !

64 Surflife Alain Sevellec, la vie d’un guru.

8 News Les nouvelles fraîches du Surf Business.

12 News Eco Focus sur la marque Picture.

14 News de Course World Tour : le grand chambardement

20 Retour sur Event Power girls avec le Swatch Girls Pro.

24 Annonce Event Roxy Jam, édition 2010.

26 Multimedia Chronique zik & Weedeos Games.

28 Retour sur Event Protest Vendée Pro.

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Quand on me dit que le surf de demain consistera à faire des rotations au-dessus de la vague avec une vitesse incroyable sur une 5’10, je reste dubitatif. On ne doit pas parler du même

futur. À part les pros et les kids qui surfent en short devant chez eux toute l’année, la grande majorité d’entre nous ne sera pas vraiment concernée par cette évolution. Que les aérials soient désormais mieux pris en compte dans les critères de jugement ASP c’est une chose, mais que nous nous mettions tous à en faire est une autre. Bien sûr que les kids ont le droit de rêver, et je me trompe peut-être, mais, pour la plupart, la perte de contact avec l’eau se solde par une belle gamelle. Alors ce sera quoi le surf du futur ? Tow in, foil, rétro, surf sous-marin ? Si on écoute Laird Hamilton, le stand up paddle va prendre une place de choix au line up, sans pour autant mettre fin aux autres pratiques. C’est une évolution normale du sport. C’est aussi une question d’accessibilité, de fun et d’optimisation des conditions de surf de tous les jours. C’est vrai qu’il n’y a pas une session de SUP sans qu’un shortboarder me dise : “ mais ça a l’air marrant ton truc là ! ”. Que ceux qui râlent parce que l’engin va démocratiser le surf se calment, l’industrie n’a pas attendu le SUP pour faire du surf un loisir de masse. D’autre part, le marché du SUP se situe aussi et surtout en dehors des vagues. Faut-il quand même en avoir peur ? Pas plus que du reste des objets qui se déplacent au line up. Comme en surf, si c’est un débutant aux commandes, ça peut être dangereux. Après, tout le reste est une histoire de comportement, de respect des règles et d’auto régulation. Et puis, vu le bon classement des français sur le SUP World Tour, ça ne doit pas déplaire à tout le monde ! Stéphane robin

O’Neill laNce uN site web HyperfreakLa marque a lancé un petit bijou virtuel qui met en scène le boardshort Hyperfreak dans toute sa splendeur. Ce site très ludique et interactif est une première dans l’industrie du boardshort, il contribue à mettre en avant le véritable aspect révolutionnaire de ce produit techniquement avancé. Un jeu de surf réaliste et divertissant vous attend sur le site pour vous permettre de continuer à surfer même quand les conditions ne le permettent pas dans la “vraie vie”. Tentez votre chance et vous pourrez gagner un trip à Hawaï pour venir assister au “O’Neill World Cup of Surfing“ sur le spot de Sunset. Tout ce dont vous avez besoin est d’un ordi, d’une Webcam et d’une connexion Internet. Pour vivre l’expérience Hyperfreak en 3D et tenter de gagner un Surf Trip à Hawai, rendez-vous sur : www.oneill.com/hyperfreak

NOuveautés electricPour cet été, la marque d’eyewear nous régale en ajoutant quatre nouveaux modèles à son catalogue : la OHM III (99 euros), la Module (à partir de 95 euros), la BPM (95 euros) et la Rockabye pour les girls (88 euros). Faute de place, nous ne pouvons pas toutes les dévoiler, nous avons donc mis nos coups de cœur. Pour le reste, direction : www.electricvisual.com

NOuvelle recrue O’NeillRaoni Monteiro vient de signer avec la marque et rejoint les autres tops surfeurs du team dont Jordy Smith, Bobby Martinez, Cory Lopez, Mark Mathews, Roy Powers et Timmy Reyes. Le regular foot de 27 ans, originaire de Saquarema, Rio de Janeiro, surfe depuis 23 ans et a fait ses armes dans les barrels d’Itaùna, l’une des vagues les plus puissantes du Brésil. Connu pour son style fluide, radical et puissant, il a commencé la compétition à 7 ans et ne l’a jamais quittée depuis. C’est sur le tour WQS qu’il réalise ses premiers excellents résultats en montrant une grande maturité, alors à peine âgé de 20 ans. Après sa qualification pour le WCT en 2003, Raoni rejoint l’élite pendant 4 ans où on le considère comme le surfeur brésilien doté du plus gros potentiel et susceptible de gagner un titre mondial. Mais une opération du genou en 2008 le freine dans ses performances et amenuise donc considérablement ses chances dans le top 45. Mais Aujourd’hui Monteiro est de retour, en forme et plus fort que jamais.

et glOu et glOu Les boissons énergétiques achètent les services des surfers à grands coups de dollars, alors il est temps de savoir qui boit quoi ce mois-ci, histoire d’être incollable au prochain repas de famille ! Benjamin Sanchis vient de rentrer chez Monster, contrairement à Marc Lacomare qui en buvait déjà et qui ne fait que prolonger son contrat pour en boire deux ans de plus. De son côté et c’est tout frais, Cory Lopez puise sa toute nouvelle énergie chez Rockstar.

surfiNg Day, c’est reparti ! Pour sa septième édition et grâce notamment à l’EuroSima (association europénne des industriels des sports de glisse), l’ESF (Fédération Européenne de Surf) et Surfrider Foundation, le désormais célèbre event déferlera sur les plages du monde entier le dimanche 20 juin. Pour cette nouvelle édition, le principe reste le même : l’International Surfing Day est une journée gratuite de célébration du surf, ouverte à tous et qui permet aux petits et grands, débutants et confirmés de partager une journée tous ensemble autour d’une même passion. De

nombreux événements sont organisés à travers le monde afin de faire découvrir à tous les publics le surf et sa culture. Les activités sont diverses : initiations au surf et ses dérivés, compétitions, tests de produits, nettoyage de plage, concerts, BBQ… et bien d’autres ! Pour info, l’édition précédente a été un gros succès et a réuni 34 pays et plus de 300 évènements autour de la planète. www.surfing-day.com

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uNe brésilieNNe se paye le pérOu ! La surfeuse du Team Billabong Silvana Lima a remporté le Movistar Peru Classic contre Sally Fitzgibbons sur la droite de San Bartolo au Pérou, dans des conditions propres d’environ 1,5 m.Troisième victoire de sa carrière en WCT, qui la propulse de la 7e à la 3e place du classement ASP.Prochaine étape des Championnats du Monde de Surf Féminin au Portugal du 7 au 11 octobre prochain

la kiDs week revieNt à partir du 15 juillet à Anglet ! Un rendez vous à ne pas manquer pour tous les Waterman en herbe.

billabONg & greeN Day La marque et le groupe de zik que l’on ne présente plus se sont associés pour sortir le boardshort “Mass Hysteria“. Bien évidemment, c’est une édition limitée pour 2010. Depuis plusieurs années maintenant, Billabong est passé maître en collaborations artistiques avec différents groupes et musiciens. Ainsi, les séries limitées Red Hot Chili Peppers, Foo Fighters, Donavon Frankenreiter, Wolfmother et dernièrement Metallica, avaient déjà remporté un franc succès. Le boardshort Mass Hysteria est complètement raccord avec l’image du groupe : un logo signature Green Day sur fond de damiers noir et blanc. En plus, il est écologique et intègre une matière “Eco Supreme Suede“ recyclée et recyclable. Le boardshort est déjà disponible dans les Billabong Stores et chez les meilleurs revendeurs au prix de 70 euros. www.billabong.com/eu/

ViTE diT - le talentueux balinais de 20 ans, Mega semadhi, a signé chez rusty.

- Pour ceux qui n’étaient pas encore au courant même si la news a fait du bruit, Bobby Martinez est rentré chez o’neill.

- dc vient de rajouter une recrue de taille à son team en la personne de clay Marzo.

- Marlon lipke, de son côté, rentre chez Protest.

erratumToutes nos excuses à Rudy Ferriere et sa marque “Illegal Surfboards“ que nous avons oublié dans notre Surftime Hors-Série Matos ! Basé à St Pierre d’Oléron, Rudy shape et répare vos planches, alors n’hésitez pas à lui rendre visite si vous êtes dans le coin. Voici deux modèles made in Illegal Surfboards :

Modèle : Bomb squad- Taille, épaisseur, largeur : 5’11 x 20 1/8 x 2 3/4 - Construction : Résine teintée polyester silmar, fibre hexcel, future fins.- Programme : thruster toutes conditions, de débutant à confirmé. Cette board est destinée à tout type de surf et niveau, avec une excellence dans le surf poussif, ce qui en fait l’arme ultime dans un quiver lambda. Un drive et une balance confortable dans les turns, c’est un outline de twin allié à un tail de dimension thruster, à monter en tri, twin ou quattro.- Prix : 560 euros

Modèle : Punk - Taille, épaisseur, largeur : 5’9 x 18 7/16 x 2 1/4- Construction : résine polyester silmar, fibre hexcel, future fins.- Programme : thruster toutes conditions, de débutant à confirmé.- Programme : Cette board est destinée au surf estival, outline large pour une bonne balance, simple concave.- Prix : 490 euros

www.illegalsurfboards.com

BoMB squad

PunK

PICTURE : RIDER, PARTAGER ET PROTÉGER

il y a deux ans maintenant, Julien, vincent et Jérémy ont décidé de lancer une nouvelle marque de wear organique baptisée picture. encore des opportunistes qui espèrent se faire des sous en surfant sur la vague verte ? loin de là quand ils nous parlent de leur motivation pour “leur bébé“. ces trois potes passionnés de ride souhaitent plutôt attirer l’attention des riders sur l’importance d’acheter des produits éthiques pour limiter leur impact environnemental. rencontre.

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Tout au long de leur périple et après de multiples rencontres, leur projet prend forme autour d’un concept de produits éthiques, biologiques et technologiques, correspondant entièrement aux valeurs de vie auxquelles ils aspirent. Leur force, ils la puisent dans le Graal découvert dans une société située au coeur des Vosges : la membrane Bio Ceramic. Présentant des vertus étonnantes pour le corps et les performances sportives, elle permet de rééquilibrer le corps, de conférer une chaleur inégalable et d’accélérer la récupération. Uniquement disponible au départ sur des tenues de snowboard, plusieurs modèles de boardshorts équipés de cette membrane font leurs apparitions au sein de la collection cette saison !

3 questiONs aux gars De picture :

- Depuis son lancement, comment la marque se porte sur le marché ? Depuis son lancement il y a deux ans maintenant pour nous et 1 an pour le grand public, nous avons connu un franc succès auquel nous ne nous attendions pas. Les gens ont vu en Picture quelque chose de nouveau “enfin des produits propres à des prix corrects, et surtout des vêtements stylés en bio qui ne ressemblent pas à des vêtements de hippies ”. De plus, la nouvelle technologie que l’on a su apporter

dans l’ensemble de nos pièces techniques, “ la Bio Ceramic ” a beaucoup fait parler de par les propriétés étonnantes qu’elle apporte. Nous avons pu constater durant nos deux premières années d’existence certains effets très bénéfiques sur les performances. Beaucoup de gens restent septiques quant à l’efficacité de cette technologie jusqu’au moment ou ils l’essayent. Pour revenir au marché proprement dit, nous avons cette année doublé le nombre de nos points de ventes et pénétrer plus fortement les marchés Suisse et Andorran avec pas loin de 125 revendeurs à partir de septembre. Nous espérons nous consolider en France et grandir à l’étranger. Le grand rêve utopique américain n’est pas encore pour maintenant mais nous y croyons pour l’avenir.

- Qu’est-ce qui vous a poussé à vous lancer dans le surf aujourd’hui avec les boardshorts et les lycras équipés de la membrane “Bio Céramic“ ?Picture est avant tout une marque issue de la montagne et du skate. Ce qui explique notre présence aujourd’hui dans le surf, c’est une forte demande de ces clients montagne et skate à consommer des produits propres et respectueux de l’environnement qui “ viennent de la montagne ” pour aller dans l’eau. C’est par la suite que l’on a pu constater le vif intérêt des

surfeurs pour nos produits. Nous n’avons pas la prétention d’aller inonder le marché du surf, mais nous sommes très fiers de l’accueil que nous avons pu recevoir des pratiquants et continuons notre travail de développement pour apporter aux surfeurs des produits de très grande qualité.

- Quels sont les gros avantages à l’eau ? Notre technologie “ Bio Céramic ” contenue dans les boardshorts et lycras est faite par impression d’encre ceramic. Ce boardshort va contribuer à certaines améliorations de performance, mais pour une efficacité optimale, l’ajout du lycra sera bénéfique. Dans l’eau, la “Bio Ceramic” va apporter tout d’abord une stabilisation de la température du corps, et l’on sait que ce sont les variations de températures du corps qui sont synonymes de fatigue et de contre-performance. Ce premier point est très important. Ensuite, il semble que le corps récupère beaucoup mieux à l’effort puisqu’il consomme moins d’énergie pour réguler sa propre température. Et pour finir, on constaterait dans l’eau une amélioration de la force (importante lorsque l’on rame pour prendre sa vague). Ah oui, j’oubliais ! Bio Ceramic ou pas, on a quand même beaucoup plus de style en Picture, on améliore considérablement son capital séduction (même sans la Bio Céramic !).

www.picture-organic-clothing.com

C’est donc une année de transition pour les meilleurs surfeurs de la planète, l’historique Top 45 de

l’ASP se préparant à une coupe franche de treize athlètes après le Billabong Pro Tahiti (du 22 août au 2 septembre), ce qui veut dire que lorsque la caravane de l’élite surfistique atterrira en septembre sur le Vieux Continent, ils ne seront plus que 32… Et oui, les temps changent ! Il semblait naturel pour les athlètes eux-mêmes de voir ces places au soleil devenir plus chères encore avec à la clé des formats de compétition plus courts permettant de terminer une compétition sur un swell unique (deux à trois jours en moyenne), et surtout plus de dollars pour les heureux parvenus.

WORlD TOUR :

2010 est sans aucun doute l’année des changements pour le surf professionnel et en ce milieu d’année, à l’heure où vous avez votre gratuit en main, le grand chambardement est déjà bien entamé. classements, formats, staff, etc… comme si un grand coup de vent avait balayé le système en place depuis 10 ans.

la NOuvelle garDe face aux téNOrs Du circuit Remaniement dans la hiérarchie du jugement, évolution des critères, classement unique, et remodelage des différentes catégories de l’ASP World Tour… L’année 2010 est belle et bien celle du changement pour le sport professionnel. À voir si les éternels dominants de la hiérarchie mondiale craignent aussi de voir la tendance s’inverser et la “new school“ prendre le pouvoir ?

taJ mONtre les DeNts à sNapperC’est au traditionnel Quiksilver Pro Gold Coast que les hostilités ont été ouvertes, en Australie comme chaque année, après deux mois sans compétition pour certains, et déjà un Prime au

Brésil pour d’autres, l’importance des points toutes catégories confondues changeant la stratégie des pros en ce début d’année.

Dans des vagues “fun“, entendez par là 1m20 off-shore déroulant sur au moins 50 mètres, le Top 45 s’est donc élancé pour ce tour 2010 dont seuls 32 s’en sortiront après le Pipe Masters en décembre. Des classiques manœuvres du répertoire surf aux impressionnants enchaînements de la nouvelle génération, les premières pulsations du cru 2010 ont donné du fil à retordre au nouveau chef-juge de l’ASP International, Dane Reynolds dominant les débats jusqu’en demi-finale avec des combinaisons roller-bottom-tailslide-air à couper le souffle. Sous les projecteurs de

lE GRAnD ChAmbARDEmEnTpar Greg Puget

Avec Dane Reyno lds le sur f profess ionne l prend de

l ’a l t i tude.

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l’autre côté du tableau, Jordy Smith taille la route avec autant d’aisance et d’engagement, le sud-africain ancien champion du monde ASP Junior éliminant les têtes de série les unes après les autres pour atteindre sa première finale dans une étape du championnat du monde. Voilà pour la new school !

Malgré un surf nettement au-dessus du lot et tourné vers l’avenir, la fougue des champions du monde de demain s’est vu devancé, une fois encore, par l’expérience et la solidité mentale des anciens, Kelly Slater s’arrêtant en huitièmes, mais les cadors du circuit s’offrant des places de choix avec en tête, le vainqueur du Quik Pro Gold Coast Taj Burrow, 31 ans et toutes ses dents.

Au soir de la première finale de l’année, c’est donc Taj Burrow qui prend la tête du circuit 2010 malgré les assauts répétés de Jordy Smith. Ce dernier se permet d’envoyer tout son répertoire dans une finale où l’australien revient aux bases, découpe les droites avec autant de vitesse que de verticalité et assure une troisième victoire consécutive après le Billabong Pipeline Masters fin 2009 et une compétition ASP 4-Star une semaine auparavant.

même blessé, slater reste iNtOucHable au rip curl prOLa plus ancienne des compétitions de l’élite reçoit donc le Top 45 comme chaque année lors du week-end de Pâques sur la vague mythique (quoique rarement exceptionnelle) de Bells Beach, les ténors du circuit connaissant les caprices de cette vague où rarement un “rookie“ est parvenu à briller.

Les combats prennent donc place dans des conditions très médiocres, les prévisions de houle étant si mauvaises que le directeur de compétition ne voit pas d’autres options que de sacrifier les premiers tours de la compétition. Les filles et les garçons enchaînent les séries alors que la direction de

10 ANS dE WQS à l’EAuce changement au sommet du surf professionnel a logiquement influencé une restructuration de l’ensemble du système international, les règles de qualification se devant d’évoluer en conséquence afin d’établir non seulement un parcours juste pour les prétendants, mais surtout l’occasion de rendre le circuit jusque-là découpé en deux divisions, plus lisible et accessible au plus grand nombre. ainsi, un nouveau mode de classement a vu le jour au début de l’année, un classement unique dans lequel les idoles historiques du sport apparaissent désormais aux côtés des nouveaux venus. l’ensemble des compétitions de l’asP World tour étant comptabilisées selon une même grille de points.

les asP World qualifying series (Wqs) disparaissent donc du paysage laissant l’asP World tour ingurgiter ce qui désormais s’appellera les asP star series (classées de 1 à 6 stars), les asP Prime series (nouvelle catégorie devenant l’antichambre des compétitions de l’élite) et enfin les compétitions du top 32 de l’asP qui continueront de déterminer le titre de champion du monde de surf professionnel. ne vous étonnez donc pas, notre Wqs à nous qui aura rempli sa mission pendant une décennie n’est plus !

au passage, le chef-juge de l’asP international quitte le navire et les critères de jugement s’ouvrent avec force sur un surf plus spectaculaire, innovant et aérien afin de voir la génération des dane reynolds et Jordy smith enfin se voir rétribuer à leur juste valeur dans un monde où le carve et le re-entry doivent désormais jouer les seconds rôles.

Ta j Burrow s ’of f re la première étape du tour 2010 en montrant à la new schoo l que lu i auss i ne va pas ba isser les bras pour un premier t i t re mondia l après leque l i l cour t depu is d ix ans maintenant… [ P h o t o : A S P / K i r s t i n ]

Jordy Smi th monte sur le pod ium du Qu ik pro Go ld Coast e t semble enf in avo i r t rouvé son ry thme de cro is ière parmi

l ’é l i te . Un ry thme ef f réné et des l i t res d ’eau envoyé dans le c ie l de Snapper Rocks en Austra l ie , pour un message

c la i r. Le t i t re de champion du monde n ’est pas lo in… [ P h o t o : A S P / K i r s t i n ]

Le K ing S la ter a encore une fo is prouvé que sa génét ique de va inqueur va b ien au-de là d ’une entorse à la chev i l le . Quand on est un champion de cet te envergure et que le d ix ième mondia l est s i prêt , on reste focus… A bon entendeur ! [ P h o t o : A S P / R o b e r t s o n ]

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l’évènement est déjà tournée vers le spot de Johanna beach, à deux heures de route de Bells. Les choses se préparent doucement, mais un coup de tonnerre vient pour certains, sonner le glas du King. Slater se fait une entorse à une cheville lors d’une série et doit partir faire des radios avant d’éventuellement déclarer forfait… Alors qu’il est déjà au quatrième tour (huitièmes de finale).

Le King Slater, qui n’a pas encore dit officiellement s’il ferait le tour dans son intégralité en 2010, est donc blessé après un premier résultat décevant pour ses fans du monde entier qui secrètement espèrent le voir brandir une dixième couronne mondiale pour clore son règne… Strappé, bandage à la cheville, Slater tente le coup sans trop d’espoir et passe une série de plus, puis une autre,

et une autre… Et arrive en finale sur le spot de repli de Johanna dans de jolies vagues d’1m50. Une fois encore, le prodige de 38 ans est en finale du Rip Curl Pro et se lance vers le large avec toujours cet esprit de compétiteur voire de guerrier qui vit pour gagner. Trente minute plus tard, Slater est porté par son team manager et ses amis et gagne son quatrième titre du Rip Curl Pro Bells Beach, une victoire à l’arraché qui en dit long sur la motivation du meilleur surfer de tous les temps. Kelly de retour dans trio de tête après la deuxième étape, de bon augure pour la machine à gagner qu’il est.Au lendemain du second bilan de l’année, Taj Burrow reste en tête mais Slater se remet en selle alors que Jordy Smith garde le cap. La bataille entre l’avenir du surf et les tôliers du circuit va faire rage, c’est désormais garanti.

JaDsON aNDre frappe Haut et fOrt au billabONg prOLa tendance amorcée depuis fin février se confirme alors que la caravane de l’ASP poursuit sa première partie d’année pour se poser au pays du carnaval, du melting-pot et de la capoeira. Le Brésil, où le surf est le sport national après le football, s’apprête à connaître l’une des pages de son histoire surf avec un spectacle et une ambiance aussi intense dans l’eau que sur la plage.

Après six jours et six nuits de pluie incessante, la météo se calme, les vagues se présentent proprement et les discussions reprennent de plus belle. Arrivée en finale en 2009, la star nationale Adriano de Souza est concentrée sur son objectif, gagner devant son public pour rentrer au panthéon national. Mais là où tout

CI-DESSUS : Owen Wr ight , l ’Austra l ien fer-de- lance de la nouve l le générat ion qu i se h isse jusqu’en demi- f ina le où i l l i v re une

bata i l le au sommet face au fu tur va inqueur à coup d ’a i r e t de re-entr ie emprunté au sur f de demain . Le sur f profess ionne l resp i re la

nouveauté en ce début d ’année 2010 [ P h o t o : A S P / K i r s t i n ]

Le rook ie devenu ro i , Jadson Andre mène la danse toute en soup lesse avec des a i r

reverse et une in te l l igence étonnante venu d ’un nouveau qua l i f ié . S la ter tombe face au

jeune Brés i l ien et la fou le est en dé l i re .[ P h o t o : A S P / K i r s t i n ]

18 n u m e r o 2 1

le monde attend De Souza, c’est son acolyte et compatriote fraîchement qualifié Jadson Andre qui prend la vedette.Série après série, Andre prend sa dimension aérienne et bondit de vague en vague avec son style si impressionnant. Tel un skateur envoyant des ollies, Jadson balance des airs reverse 360 grab à la pelle, exploite les gauches comme nul autre et s’offre une place en finale pour sa deuxième participation dans une étape du World Tour, à 20 ans. Les Fanning, Burrow, Parko et autres Irons sont présents et restent bien en place mais ne parviennent pas à stopper la fougue du jeune brésilien. Ils tombent tous les uns après les autres, à l’exception d’un, encore lui… Le king Slater confirme son envie de reprendre les rênes du cortège et envoie les nouveaux venus se rhabiller gentiment. Alors que le prodige Australien Owen Wright score son meilleur résultat de sa carrière avec une place en demi-finale, Slater reste en tête et se prépare à affronter l’inexpérimenté Jadson Andre pour sa deuxième finale consécutive.

Trente minute au compte à rebours, la trompe officielle ouvre la finale et la foule en délire se tient prête à encourager son chouchou malgré toute l’affection qu’elle porte au Floridien, tenant du titre et adulé telle une rockstar au pays de Pelé.Jadson s’élance, enchaîne ses manœuvres, fait ses gammes et plaque tous ses airs reverse tel un virtuose recevant les hurlements du public à chacun de ses mouvements. Dans une attitude évidente de « ça passe ou ça casse », le brésilien asphyxie Slater petit à petit, en se réservant les gauches alors que le King se cantonne aux droites. Les minutes défilent, la foule tremble. Aussi inexpérimenté qu’il soit, le local de l’étape fait preuve d’un calme olympien et clos les débats sur une dernière vague backside où il envoie des litres d’eau dans le ciel brésilien avant de lever les bras au ciel. Slater s’incline.

Slater s’incline, mais après une victoire en Australie et une finale au Brésil, à 38 ans, le surfeur le plus titré de l’histoire et l’un des

sportifs les plus reconnus de notre ère quitte le continent sud-américain sur le toit du surf mondial, encore une fois à la tête d’une armée de surfeurs tous prêt à en découdre pour ne pas laisser le “Dieu du Surf“ prendre le large lors de la prochaine étape en Afrique du Sud pour le Billabong Pro J-Bay (du 17 au 31 juillet).

www.aspeurope.com etwww.aspworldtour.com pour tous les classements, news, photos, vidéos et live des compétitions autour du monde !

Slater de nouveau dans une phase ascendante , après une v ic to i re en Austra l ie e t une f ina le au Brés i l… Le K ing est - i l

enf in en phase pour la passe de d ix ? Quo iqu ’ i l ar r ive , après une sér ie auss i encourageante , l ’arène de J-Bay semble toute

of fer te au vétéran du tour qu i à 38 ans domine la h iérarch ie du sur f mond ia l . Encore . [ P h o t o : A S P / K i r s t i n ]

pour une première, ce fut un peu un baptême du feu pour swatch et les girls. ce mois de mai leur a réservé des conditions allant du presque parfait au totalement hors contrôle avec des températures pas vraiment de saison. Du 12 au 16 mai, on oublie donc les hawaïennes en bikini bronzant sous les parasols et l’on ressort le bonnet et les bottes ! tout un programme. à l’eau, il a fallu des bras pour résister au courant et une bonne étoile pour trouver les bonnes vagues. malgré tout, les girls ont surfé au plus haut niveau, vraiment époustouflant !Par Stéphane Robin - Photos : Aquashot/Swatch

© S

R.

SWATCh GiRlS PRO SEiGNOSSE

POWER GIRls !

SWATCh GiRlS PRO SEiGNOSSE

20 n u m e r o 2 1

Wright Stéphan ie G i lmore remporte la bata i l le à grand coup de snap dévastateurs .

21n u m e r o 2 1

L’unique étape française du Championnat du Monde féminin a débuté dans un wind swell un peu agité. Pas de quoi se faire peur pour les juniors. Lee Ann Curren, Cannelle Bulard, Courtney Conlogue ou encore Bethany Hamilton font partie du plateau assez éclectique de ces premières séries. Le surf puissant et radical de l’hawaïenne Bethany Hamilton surprend tout le monde, non seulement par la manière dont elle gère son handicap mais aussi par la domination qu’elle impose à ses adversaires. Après de bons résultats dans les premiers tours, les Françaises font les frais du surf puissant et stratégique des Américaines et des Australiennes. Pauline Ado et Justine Dupont font partie des rescapées en arrivant en demi-finales. Mais aucune des deux ne parviendra à battre le contingent d’anglo-saxonnes. Coco Ho montre qu’elle n’est pas là

que pour s’amuser avec une vague notée 9,60 grâce à deux énormes snaps. La finale se joue donc entre deux hawaïennes Nage Melamed, Coco Ho une Australienne en la personne de Laura Enever et une Américaine avec Courtney Conlogue qui finit par s’imposer.Le surf féminin étant désormais dominé par des surfeuses très jeunes, on prend les mêmes et l’on recommence pour le main évent. On attendait Lee Ann Curren qui passe un peu à côté de sa première série et sort de la compétition. L’hécatombe française se poursuit laissant la place aux têtes de série comme Stéphanie Gilmore ou Sally Fitzgibbon. La mer est agitée et les séries dépassent les

deux mètres. Le positionnement est critique, il faut ramer sans arrêt et partir sur des vagues dont le potentiel est aléatoire. Une fois encore, le spectacle est surprenant. Une prise de risque

maximale et technique imparable permettent à Stéphanie Gilmore de dominer non sans mal Courtney Conlogue pour finalement se retrouver opposée à Coco Ho dans

un duel mémorable pour la victoire. La fatigue liée aux séries qu’elle a courues en junior se fait sentir pour Coco qui a du mal à dépasser les vagues à 6 points. En face, Gilmore creuse l’écart à coup de snap et s’envole vers un titre de plus. Une démonstration de force qui pousse encore plus haut le surf féminin.

Just ine Dupont e t Canne l le Bu lard , deux f rança ises favor i tes sur

cet te compét i t ion , des sur feuses à su ivre

Encore une v ic to i re pour G i lmore qu i

asso i t un peu p lus sa dominat ion sur le c i rcu i t fémin in .

SWATCh PRO / PORTRAiTS GiRlS

22 n u m e r o 2 1

CAnnEllE bUlARDla gagnante du protest vendée pro 2010 ne s’est pas laissée impressionner par les stars internationales. D’un naturel optimiste, la réunionnaise a réalisé un des plus beau parcours français sur ce swatch pro en atteignant le quatrième tour.

Quand on commence sa vie sur un bateau, forcément, on a le pied marin. Bien utile pour devenir surfeuse pro ! « J’ai vécu 8 années sur le bateau de mes parents, d’abord en Guadeloupe puis à Saint Martin et ensuite à la Réunion. Je voyais mon frère partir surfer et moi je restais

COCO hOOn ne la présente déjà plus ! fille du célèbre pipe master Derek Ho, la jeune hawaïenne de 19 ans a su se faire une place dans le petit monde du surf féminin. finaliste de ce swatch pro, elle s’est battue jusqu’au bout contre stéphanie gilmore, mais a manqué de vagues pour s’exprimer.

sur le bateau, et puis un jour j’ai décidé de le suivre, j’avais 7 ans. J’ai commencé sur une des planches de mon père, une 6’6. C’est motivant d’être à l’eau avec son frère. Il me poussait un peu à partir sur les grosses vagues. Maintenant, ce sont eux mes coachs. » Aujourd’hui, Cannelle essaye de passer son bac en deux ans grâce à son statut de surfeuse de haut niveau. Elle regrette un peu de ne pas avoir des beach breaks pour s’entraîner à la réunion, mais en même temps, il y a plus de filles à l’eau. Et puis, le reef de St Leu, c’est quand même son spot ! Très compétitive et pourvue d’un surf puissant, on devrait la retrouver sur les podiums très prochainement.

sponsors : rip curl, JeeWinn, planche rip curl / Phil grace

Aujourd’hui huitième mondiale au classement ASP, elle fut la plus jeune surfeuse à intégrer le tour pro féminin. “Rookie Of The Year“ en 2009, elle a marqué les esprits par un surf engagé et stylé qui lui a rapidement permis de grimper au sommet du classement féminin. Coco a grandi sur le North Shore et connaît bien les différentes facette du surf professionnel. « C’est drôle, parce qu’on me demande souvent si mon père m’encourage à charger les grosses vagues alors

qu’en fait, c’est plus lui qui s’inquiète de me voir dropper comme ça ! ». Son père et son frère ont beaucoup influencé son surf, et malgré son petit gabarit, elle déploie une énergie considérable dans son surf. Parmi les plus progressives, elle maîtrise parfaitement un répertoire de manœuvres très radicales. Nul doute qu’elle fasse rapidement parti des grandes favorites pour le titre mondial. sponsors : nike, volcom, Warrior Wetsuit

PHOTOS : AQUASHOT/ASPEUROPE.COM

24 n u m e r o 2 1

HaNgiNg 5Côté surf, Jennifer Smith sera de nouveau au rendez-vous pour défendre son titre de championne du monde. Coline Menard et Justine Dupond pour ne citer qu’elles, seront aussi de la partie pour défendre les couleurs françaises. Vous pourrez évidemment vous régaler et prendre un petit cours de pas croisés en regardant les hawaïennes et les australiennes se déplacer du tail au nose de leur planche pour enchaîner nose rider et cut back radical.

recup’ art Comme chaque année, la création artistique tient une place de choix au cœur de cet événement. La thématique du recyclage est au centre de la production de l’artiste allemande Gesa Ronge

dont le travail sera exposé tout au long de l’événement. Connue pour avoir réalisé une vague géante en bois flotté, elle exposera cette fois-ci une vitrine sur l’océan. Un regard conceptuel à découvrir grandeur nature.

suNset JamLa musique est la facette nocturne du Roxy Jam. Quand elle n’est pas entravée par la météo, la programmation est à la pointe de la nouveauté. À ne louper sous aucun prétexte, le DJ set aux 100 marches, le bar le plus couru de la côte basque, programmation électro et ambiance assurée. Au port Vieux, c’est le son pop de l’australienne Micky Green suivit des rockeuses glamour des Plastiscines qui seront a découvrir. Et tout ça, 100% gratuit !

TRIm & mIxROxy JAm 2010 - DU 10 AU 14 JUIllET

Photos : Roxy

arty, sexy, groovy, le roxy Jam version 2010 s’annonce rayonnant. une fois de plus, les 32 meilleures longboardeuses du monde seront à biarritz cet été pour cette unique étape française du championnat du monde féminin. au-delà de la compétition sportive, c’est un véritable festival dédié à la glisse, à la musique et à l’art, qui va s’installer devant la plage de la côte des basques.

«NExT GiRl dJ» la lauréate de ce concours «next girl dJ» aura l’honneur de se produire pendant ce traditionnel “apéro“. les candidates de toute l’europe ont été sélectionnées à partir de différents mix postés sur le site www.nextgirldj.com et soumis aux votes d’internautes et d’un jury de professionnels. À l’issue des demi-finales, où les meilleures se sont rencontrées lors de battle live à Paris, londres, Berlin et Bruxelles, les 4 finalistes ont posté un ultime mix sur le thème de la plage. suite au vote d’un panel d’experts et d’internautes, la djette lauréate sera invitée à mixer en live au roxy Jam Biarritz pour y faire découvrir son univers musical.

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CARNET

DE RUE

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MASSiVE ATTACk - hEliGOlANd / VirginAprès sept ans d’attente, Massive Attack revient en force avec ce “Heligoland“. En plus des invités prestigieux (Hope Sandoval et Damon Albarn pour ne citer qu’eux), la touche Massive Attack est là, aucun doute, c’est une nouvelle fois un véritable bonheur. On sera forcément un peu déçu au vu du délai imposé depuis le sous-estimé “100th Window“. Toutefois, après quelques écoutes, “Heligoland“ se révèle pleinement et complète idéalement une discographie incroyable de ce groupe pilier de la trip-hop. Pour être clair, les cinq albums sortis sont cinq bombes sonores. Massive Attack garde comme constante de son oeuvre une prédisposition aux univers introspectifs et visuels. Le trip-hop épuré de cet album libère sa puissance fantasmatique au gré de mélodies efficaces et parfois dissonantes.

CyPRESS hill - RiSE uP / emiAprès 6 ans d’absence voici “Rise Up“, le neuvième album très attendu de Cypress Hill, et pas seulement par un public amateur de hip-hop. Produit par Muggs, Pete Rock, The Alchemist, Jake One, B Real, agrémenté des featurings de Tom Morello ou Pitbull, et

supervisé par Snoop Dogg, “Rise Up“ annonce le grand retour du mythique crew californien dans les bacs et sur scène. Le crew californien ne pouvait faire meilleur retour avec un album percutant mélangeant hip-hop et influences rock. Loin des modes et des groupes éphémères, Cypress Hill reste tout simplement un groupe emblématique ! L’hétérogénéité musicale proposée a indéniablement pour but de séduire un public toujours plus large. Cet album rappelle que latinos les plus connus de L.A sont toujours présents pour faire bouger les têtes.

xAViER Rudd - kOONyuM SuN / AnticonAprès cinq albums solo, Xavier Rudd, auteur, compositeur, multi instrumentaliste, surfer et activiste australien à ses heures (rien que ça !), revient avec deux nouveaux acolytes sous le nom de Xavier Rudd & Izintaba. Premier opus enregistré avec le bassiste Tio Moloantoa et le percussionniste Andile Nqubezelo (du groupe sud-africain Lucky Dube), Koonyum Sun n’est pourtant pas leur première collaboration. Jouant ensemble depuis de nombreux mois déjà, Xavier Rudd s’est enrichi et nourri de leur influence afro pour nous livrer un album ensoleillé et qui nous rappelle les premières heures de l’artiste, quand sa musique sentait bon les plages australiennes. Celui qui s’est produit au Bataclan à guichet fermé il y a quelques mois s’est ainsi installé avec ses deux compères dans les studios de Byron Bay pour nous offrir treize titres gorgés de bonne humeur et de ciel bleu. Ed-ÄkE - dECAdENCE ANd POETRy3CinksProd/DiscographAprès plusieurs années passées à partager la scène avec certains des plus grands noms du rock français, le groupe Ed-Äke s’impose aujourd’hui comme la nouvelle sensation rock de l’hexagone. La première impression qui se

dégage quand on écoute ce quatuor est celle d’une grande richesse. Électrique et acoustique, brutale et sensible, intimiste et exubérante, la musique de Ed-Äke est construite de paradoxes éclectiques, quelque part entre le stoner de Queens Of The Stone Age, la subtilité de The Mars Volta, la complexité de System Of A Down et la puissance de Pantera. Leur musique plaira autant au fan de Metal qu’à l’amateur de pop-rock et de balades car elle se veut évidente, libre et simple, puisant ses racines dans l’essence même du rock.

TOM MC RAE - AlPhAbET OF huRRiCANESCooking VinylAprès “King Of Cards“, Tom Mc Rae revient avec “The Alphabet of Hurricanes“. Pourquoi un tel titre ? La raison est simple et logique. Tous les ans, les ouragans («Hurricanes») sont nommés de façon alphabétique : on donne au premier de l’année un nom qui commence par la lettre «A». L’année dernière, l’alphabet a été parcouru deux fois, ce qui n’était jamais arrivé précédemment, tellement le nombre d’ouragans a augmenté sur toute la planète. D’où le nom de ce cinquième opus... Reconnu pour ses textes intelligents, mais surtout pour sa voix sublimement déchirante, cet opus laisse entendre des mélodies tantôt intimistes, tantôt plus énervées qui font place à une instrumentation simple mais subtile. Il y règne une ambiance sombre et nostalgique entrecoupée de moments plus optimistes.

première sélection de son, histoire de bien commencer la saison !

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GuiTAR hERO : VAN hAlENÉditeur : ActivisionDéveloppeur : neversoftSite : http://vanhalen.guitarhero.comPlateforme : Xbox 360, Playstation 3, Playstation 2, Wiienviron 70 eurosOn ne change pas une équipe qui gagne ! Après Metallica et Aerosmith, c’est Van Halen qui prête ses traits à un nouveau Guitar Hero. Autant être clair dès le début, ce nouvel opus ne comporte aucune nouveauté, hormis la playlist

et les costumes à débloquer. On retrouve 25 titres du groupe fondé en 1972, dont ses morceaux les plus célèbres : Panama, Hot For Teacher, Jump ou encore Pretty Woman. Les fans seront ravis de retrouver trois solos d’Eddie, Cathedral, Eruption et Spanish Fly, qui montrent que les développeurs ont plutôt bien réfléchi à la playlist. Côté scène, le groupe est très bien modélisé, on retrouve bien sûr Wolfgang, Eddie et Alex Van Halen, mais aussi David Lee Roth. Et comme un Guitar Hero ne serait rien sans guest star, on retrouve Deep Purple, Foo Fighters, Lenny Kravitz, The Offspring, Queens of the Stone Age, The Clash... Du lourd quoi !

hEAVy RAiNÉditeur : SonyDéveloppeur : Quantic DreamSite : www.quanticdream.comPlateforme : Playstation 3environ 70 eurosDifficile de présenter Heavy Rain en quelques mots... Croisement hybride entre le monde du jeu vidéo et le 7ème Art, le jeu du studio français Quantic Dream repose sur une immersion totale du joueur (pas de jauge de vie, de mini carte ou autre sur l’écran) et sur un système de choix. C’est ce dernier qui donne toute sa force à ce titre : en dehors des phases d’exploration, le jeu repose sur des actions contextuelles (les «QTE»),

où il faudra prendre rapidement une décision pour faire avancer l’histoire. Là où le jeu devient intéressant, c’est que vos décisions influent directement sur le déroulement de l’histoire : sur ce point, Quantic Dream s’est vraiment fait plaisir, en proposant près d’une vingtaine de fins différentes !

Au niveau de l’histoire, c’est aussi sacrement bien fichu. David Cage, le réalisateur de Heavy Rain s’est fortement inspiré du cinéma, en particulier du film de David Fincher, «Seven», dont il reprend l’ambiance sonore et visuelle (pluie permanente, appartements sordides...). Une inspiration bienvenue au vu de la qualité du film, mais qui reflète un peu le manque d’originalité de Cage, dommage. Le jeu propose quatre personnages que l’on incarne à tour de rôle, personnages qui, on s’en doute, vont se rencontrer à un moment ou un autre de l’histoire. Bien glauque, l’intrigue nous conduit sur les traces du «tueur aux origami», un homme mystérieux qui laisse une orchidée et un origami sur le corps de ses victimes, des jeunes enfants que l’on retrouve dans des terrains vagues. Vous l’aurez compris, le jeu n’est pas à mettre entre les mains des plus jeunes, certaines scènes dénudées ou bien gores ponctuant le jeu à intervalles régulier. Preuve du pari réussi du studio français, les droits d’adaptation pour le cinéma ont déjà été acquis par New Line Cinéma, à qui l’ont doit la trilogie du Seigneur des Anneaux.

28 n u m e r o 2 1

PROTEST VENdÉE PRO 17-25 AVRil

Ce n’était pourtant pas gagné d’avance pour ce premier WQS français de la saison. La compet a commencé doucement avec les girls dans des vagues un peu timides. À ce petit jeu, c’est la réunionnaise Cannelle Bulard qui a su le mieux tirer son épingle du jeu. Elle avait pourtant fort à

Du 17 au 25 avril avait lieu le protest vendée pro et on aurait

voulu être là pour voir ça ! la seconde victoire consécutive

de Joan Duru sur le spot de brétignolles qui s’était finalement

décidé à marcher. une eau presque turquoise, un off shore

permanent, un pic parfait, la vendée comme on se plaît

à l’imaginer en remplissant le réservoir de sa voiture à la sortie

de la roche-sur-yon.

faire avec la présence du gratin féminin français. Alysée Arnaud, Pauline Ado, et Justine Dupont qui ne se sont pas laissées faire. Pour les hommes, tout le challenge était d’arriver jusqu’en Vendée ! Des gros problèmes d’avions attendaient les concurrents partis sur le CWS à Thurso qui se sont retrouvés bloqués en Ecosse. L’occasion pour certains étrangers de découvrir qu’il fallait traverser la Manche pour atteindre la France… Même si les prévisions de swell étaient plutôt aléatoires, ils ont bien fait de tenter le coup par tous les moyens pour participer à l’événement. Le swell était petit mais propre, les

La nouve l le s tar por tuga ise

Vasco R ibe i ro , 16 ans , donne

des a i rs t rop icaux à la Sauza ie !

Pas beso in de montrer le chemin du tube à Grégory Pastuz iak ,icône loca le de cet te étape.

DURU lE VEnDÉE DREAmPar SR - Photos aquashot/aspeurope

frenchies chez eux ont poussé tout le monde dehors pour se retrouver presque seuls dans les phases finales. Glenn Hall et Rudy Palmboom sont pourtant arrivés en quart où ils se sont payés Fred Robin et Romain Lauhlé. Ils ne leur restaient plus qu’à affronter Joan Duru et Romain Cloître en demi. Joan Duru semblait avoir trouvé son rythme dans les vagues d’un mètre vingt. Mettant la pression à ses adversaires d’entrée de jeu, il réalise les meilleurs scores dans les dix dernières minutes de la finale et repart avec la coupe pour la seconde fois. Pourvu que ça dure.résultats complets sur aspeurope.com

SURF TILL YOU CAN’T KEEP YOUR EYES OPEN. DREAM OF

SURFING. THEN SURF SOME MORE. ISLAND PROTEST MAKES TRIPS

TO THE SHORE OBSOLETE. PROTEST TO GET THERE. PROTEST.EU

RIDER: LARS MUSSCHOOT

Protest_Surftime_200x250.indd 1 14-04-2010 17:07:17

“ T u veux que je te donne une médaille aussi ? » me dit-il à la fin de l’interview. Je réponds que

ouais, je veux bien, pas facile en effet de faire parler Joan duru. Pourtant il en a des choses à dire. nouveau sponsor, nouvelle maison, nouvelles perspectives. sa carrière a pris un tournant avec son entrée chez volcom où il bénéficie d’un meilleur suivi. tranquillement installé à capbreton, Joan ne semble pas trop souffrir de son genou. entre deux séances d’abdos, il a le temps de checker la température de sa piscine tout en préparant la suite.

De tHursO à trestles eN passaNt par la veNDée. « À Thurso, je n’ai pas eu trop de chance, j’ai perdu au premier ou au deuxième tour, je ne me rappelle plus. Il n’y avait pas de fréquence, je n’ai pas trouvé les bonnes vagues. Même si l’eau était très froide cette année, 6 degrés je crois, ça ne me gêne pas, j’aime bien surfer avec les chaussons. Mais là, j’ai pas eu de chance, c’est comme ça. »

« Pour redescendre en Vendée on a pas mal galéré. À cause des cendres du volcan, il n’y avait plus d’avions, on a attendu un peu et au bout de trois vols annulés, on a décidé de prendre la route. Avec Tim Boal et Yann Martin, on a loué une voiture et on a roulé 14 ou 16 heures jusqu’à

Calais. Là, on a pris un ferry pour la France à trois heures du matin en traînant nos boards bags. On avait tout mis dans deux housses, on devait avoir dix planches en tout. Après, on est restés bloqués une journée à Paris par ce qu’il fallait que je récupère une autre housse qui venait d’Australie. Du coup, on a roulé toute la nuit et on est arrivé à la Sauzaie au lever du jour. C’était petit mais propre, je préfère quand c’est petit là-bas, ça marche mieux je trouve. La compet a commencé le jour même et j’ai eu tout de suite des séries hyper difficiles. Après trois jours sans dormir, c’était chaud. Je suis tombé contre Tim et Freddo qui ont placé des gros scores d’entrée, mais j’ai réussi à passer avec mes deux dernières vagues. Ensuite, j’étais bien dans le rythme et j’ai tenu jusqu’au bout. »

JOAN duRu

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JOAnsUR lA ROUTE DU CTPremier surfeur français au classement

ASP europe, Joan est plus motivé que jamais pour intégrer l’élite. Surfeur aérien et puissant, il s’est blessé au genou à Trestles il y a un mois, mais ce n’est pas ça qui va l’arrêter.

De Thurso East à la Trest les les sér ies se su ivent mais ne

se ressemblent pas . © O’NEILL

prOpOs recueillis par s.rObiN

Joan sent la v ic to i re se rapprocher en Vendée.© ASPEUROPE.COM

PHOT

O ©

S. R

OBIN

« À Trestles, j’ai passé trois tours, j’aime bien aller là-bas, il y a tous les meilleurs et c’est vraiment là où on peut voir comment surfent les autres, les dernières manœuvres. Ça n’allait pas trop mal pour moi jusqu’à ce que je me fasse mal. C’était

la dernière série de vague du heat, les autres ont pris leur vague et à la fin de la mienne j’ai glissé à la réception de mon floater. L’eau est grasse là-bas, mon pied arrière a glissé et ma jambe avant

est restée sur la planche. J’ai entendu craquer et j’ai senti de l’électricité dans toute la jambe. J’ai tout de suite compris que ça n’était pas bon. En fait, c’est un ligament interne et pas les croisés, donc c’est le moins grave qui puisse arriver. Les blessures, ça ne me gêne pas, je ne vais pas dire que j’aime ça, mais j’en ai eu beaucoup et ça m’a toujours rendu plus fort. J’en profite pour me reposer. Je ne rate rien en plus car je ne pensais pas aller sur le seul WQS prévu au calendrier à cette période de l’année. Je serai donc prêt pour attaquer à Huntington en août. »

iNstiNct Ou stratégie ? « Que ce soit en free surf ou en compet, une fois qu’on est sur la vague, c’est l’instinct qui parle. Il y a bien évidemment des techniques

32 n u m e r o 2 1

JOAN duRu

pour gérer ses heats, mais c’est souvent le choix de vagues qui fait la différence. Sur le WQS, on est nombreux et ce n’est pas toujours facile de prendre les bonnes vagues quand on est à quatre dans l’eau. Au niveau de la stratégie, c’est toujours un peu la même. Il faut arriver à faire un gros score d’entrée de jeu pour mettre la pression aux autres. Pour ça, il faut assurer un minimum ses manœuvres et une fois qu’on a deux bonnes vague,s on peut se lâcher un peu. Aujourd’hui, les airs sont mieux notés, tu peux prendre un 7 ou un 8 avec une seule manœuvre. Mais, il vaut mieux garder ce type de manœuvre en réserve. Si tu fais tout le temps ta meilleure manœuvre, les juges se lassent et ça ne paye plus autant. Dans mon heat contre Kelly Slater au Quik Pro l’année dernière, j’ai opté pour les grosses manœuvres alors que

Le move qu i fa i t la d i f férence!

© ASPEUROPE.COM

Kelly a assuré deux vagues à 7. Je n’avais pas la pression, j’étais là pour m’entraîner, mais je n’ai pas trouvé de deuxième vague. Toute ma famille était sur la plage, mais c’est tout le temps comme ça. C’est plus les journalistes qui ont augmenté les enjeux, mais ils étaient surtout là pour Kelly. Ce qu’on ne voit pas, c’est ce qui se passe au line up entre les vagues. Le but est de déconcentrer son adversaire et Kelly est très fort pour ça. Il te parle, de tout de rien, il te tourne autour, il sifflote alors qu’il a besoin d’un 9 à 2 minutes de la fin. Il est malin le vieux, il sait utiliser le facteur psychologique au maximum. »

remplaçaNt sur le Dream tOur« Comme j’étais juste à une place pour rentrer sur le WCT, cette année je peux participer aux épreuves s’il y a un surfeur qui se blesse. Enfin, seulement pendant la moitié de l’année car on était deux ex aequo à cette place. Donc, j’ai encore une petite chance d’aller à Jeffreys Bay. Normalement, il y a besoin d’un remplaçant une ou deux fois dans l’année, mais pour le moment il n’y en a pas eu donc je ne crois pas que ça

va se faire. En même temps, ce n’est pas très grave, je suis content de rester à la maison. On a de très bonnes vagues ici, je peux aller voir ma famille ou mes potes. Je vais aussi pouvoir guérir complètement, c’est important car c’est souvent des petites blessures mal soignées qui entraînent des problèmes par la suite. Je vais pouvoir me préparer pour la deuxième partie de la saison qui sera déterminante. »

rendez vous à Huntington aux azores et à lacanau pour la suite des aventures !Pour ceux que ça intéresse ils peuvent suivre et encourager Joan via sa page Facebook ou sur son compte twitter.

Deux ième v ic to i re sur le Vendée Pro en 2010.© ASPEUROPE.COM

Stand Up paddle World toUr anglet

34 n u m e r o 2 1

SUP :Qui aurait pu imaginer qu’une étape du championnat du monde de stand up paddle serait organisée en France il y a seulement un an ? Quant à penser que ce soit un français

qui gagne, c’était de la science fiction. une fois de plus, la réalité a rattrapé la fiction puisque Antoine Delpero l’emporte devant les meilleurs mondiaux. retour sur une semaine historique.

Texte : S.Robin. Photo : SR et Yves/Enbata REVOLUTION

IS NOW

Jérémy Bo isson pousse le s tand up padd le vers de

nouveaux hor izons.

Au cas ou on ne l ’aura i t

pas reconnu, l ’hawai ien

Ka inoa McGee.

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“Je n’aurai jamais pensé qu’il y aurait autant d’inscrits pour les trials, on a dû refuser du monde ! »

confiait Alexandre Ponot, co-organisateur de l’événement, le jour de l’ouverture. C’est vrai qu’il y avait du monde sur le village de la compétition le samedi avec des américains, des hawaïens, des brésiliens, des suisses, des portugais, des anglais et aussi beaucoup de sup’ers français… La planète SUP avait répondu à l’appel.

Malheureusement, la plage du club d’Anglet où devait se courir les épreuves n’avait pas grand chose à offrir. La compétition commencée samedi 8 mai est reportée au dimanche ou un petit pic glassy s’est formé à marée descendante permettant de courir une dizaine de heats. Niveau très élevé et grande variété de planches

au rendez-vous. De la 11 pieds classique à la 6’10 toute ronde, les styles sont évidemment très différents les uns des autres. Le but du jeu étant de se servir un maximum de la pagaie dans les manœuvres. Un élément que certains surfeurs ont parfois du mal à prendre en compte, ne sachant plus trop que faire de la pagaie une fois sur la vague. Là ce n’était pas vraiment le cas, du off the lip au 360° la pagaie était quasiment toujours en action !

SUP Village lifeEn attendant que la houle rentre, le village était le lieu idéal pour découvrir tous les derniers modèles de stand up paddle disponible sur le marché actuellement : Gerry Lopez, Naish, Nidecker, Ron House, Starboard, pour n’en citer que quelques-uns. Des planches de race, de promenade ou d’autres plus axées surf,

mais aussi des pagaies en carbone ou en bois. Christophe de Redwood Paddle, artisan shaper de pagaie, avait monté un mini atelier sur le site pour faire découvrir le procès de fabrication en bois. Un village bien animé donc ou tout le monde pouvait venir tester les planches et discuter avec les spécialistes de la discipline. Les stars ne manquaient pas non plus. On ne pouvait pas louper Kainoa MacGee avec sa coupe punk ni le prodige hawaiien Kai Lenny, vainqueur à 17 ans de la première étape du tour à Sunset Beach, qui trouvait le temps de signer des posters entre deux sessions. Il remportera d’ailleurs l’Expression Session avec la meilleure vague. Un début de semaine difficile pour les organisateurs avec du soleil, mais pas de vagues, parfait pour la balade en SUP mais moins drôle pour les compétiteurs. Mercredi, la fin des trials a été lancée et la compétition a pu avancer. Pas toujours facile de choisir les bonnes vagues, mais le spectacle était assuré. Pas croisés pour le longboarder anglais Chris Griffith, gros slash frontside pour Kuuikaikapualiokai Kawai et shortboard attitude pour Laurent Pujol et Xavier Leroy sur leurs micro planches.

Magic SUndayFinalement, c’est le week-end que l’océan s’est réveillé. Malgré le vent de nord-ouest, la partie était jouable. La journée de samedi a été éprouvante, elle a vu l’entrée en lice des meilleurs et la fin du rêve pour pas mal de sup’er européens. Les concurrents qualifiés pour les demi-finales se sont retrouvés dimanche après midi face à un bon 2 mètres. Départ lancé de la plage. Kai Lenny profite de son gabarit léger pour passer au-dessus des mousses. Antoine, en bon longboarder, commence souvent ses vagues par des noses avant d’envoyer ses carves. Ses

Les essa is gratu i ts de s tand up padd le a l la ient bon t ra in sur le v i l lage de la compét i t ion

Anto ine De lpero gagnant de cet te étape f rança ise ,

tout en s ty le .

Départ lancé pour Ka i Lenny et son s tand up aux

a l lures de shortboard.

courbes sont plus longues que les autres, plus harmonieuses. Un style un peu moins progressif, mais qui ne manque pas d’engagement. Les spectateurs sont de plus en plus nombreux sur la jetée. Philippe Barland discute avec Peyo Lizarazu sur les postures à tenir dans ce type de vagues. Ça ferme pas mal et les surfeurs se prennent pas mal de boîtes. Kai Lenny accomplit des floaters impressionnants, il disparaît presque complètement dans la mousse avant de réapparaître debout sur sa planche pointue d’à peine 8 pieds. Kai et Antoine se qualifient pour la finale laissant derrière Duane de Soto victime de mauvais choix de vagues à répétition. Dans la série suivante arrivent Peyo Lizarazu et Xabi Lafitte opposés à Colin McPhillips. Xabi surfe un quad assez court comparé aux autres, son style est des plus homogène, proche du short board et très radical. Les planches courtes obligent à des take off ultra late qui ne favorisent pas forcément le passage de section. Les chutes sont nombreuses et quelque part, ça rassure les amateurs. Les mousses et le courant obligent les compétiteurs à ramer allongés sur leur planche pour passer la barre. Peyo envoie de beaux bottom turn tandis que Colin McPhillips revient au score à la fin de la série en rentrant plusieurs grosses manœuvres d’affilée. Difficile sur la marée montante de négocier les gros set qui ferment. Véritable combat dont le côté physique est largement sous-estimé. Une belle droite s’est

mise en place au Club à la fin avec la marée haute, la compétition passe de ce côté là pour la finale. Peyo ouvre le bal en passant de très beaux top turns bien ronds en haut de vague. Antoine reste fidèle à lui-même, alternant gros carve et nose riding, tandis que Kai Lenny essaye de replaquer ses re-entry monstrueux dans l’inside. Les écarts sont faibles et le classement n’arrête pas de changer. Colin McPhillips fait un excellent

3 qUeStionS à Un chriStoPhe de redwood Paddle, ShaPer de Pagaie :

- Pourquoi le bois c’est mieux ?Le bois donne une souplesse que l’on ne retrouve pas forcément dans les autres modèles de pagaie. L’association de différents bois permet d’obtenir de très bons résultats au niveau de la résistance du poids. Il y a aussi le facteur esthétique et la possibilité d’obtenir une pagaie sur mesure.

- Bois et carbone, un bon compromis ?Pas mal de riders viennent me voir suite à des problèmes physiques liés à leur pagaie. Je pense que les pagaies 100% carbone sont trop rigides et ne conviennent pas à tout le monde. La pagaie tout en bois est une excellente solution pour la balade, mais par contre, dans les vagues, elle peut être trop souple et casser. Dans ce cas, l’association carbone et bois peut être judicieuse.

- on a vraiment besoin d’une pagaie sur mesure?C’est comme pour les planches, si on veut quelque chose de particulier et de précis, rien ne remplace le sur mesure. Le volume, la voilure, la forme… Tout doit être adapté au gabarit et au programme de l’utilisateur. Et quand l’artisan n’habite pas trop loin, autant aller le voir. Au final, ça ne coûte pas plus cher et le produit est vraiment adapté.

36 n u m e r o 2 1

choix de vagues et place une succession de carves parfaits qui font très mal au score ! Peyo cherche lui aussi la bombe, mais elle sera pour Antoine qui est vraiment le plus doué pour associer le flow du longboard avec la puissance des manœuvres. Il remporte logiquement cette étape du stand up world tour et s’envole dans la foulée pour Tahiti afin de participer à l’étape suivante.

Stand Up paddle World toUr anglet

In imi tab le , le bot tom turn backs ide de Peyo L izarazu sur sa p lanche Bar land au top du des ign .

Peyo L izarazu souha i te bonne chance à Co l in Mc Ph i l l ips autre grand longboarder pro reconvert i au SUP.

Xab i Laf i t te , précurseur du SUP en France et tou jours t rès lo in devant en techn ique et en s ty le .

- Tout d’abord, que peux-tu nous dire de l’effort déployé pour gagner cette compétition ?Je me suis bien concentré avant chaque série, comme j’ai l’habitude de le faire en compétition, et j’ai réussi à exprimer ce que je savais faire en SUP.

- Le stand up, plus physique que le surf ?Oui, d’une manière générale, surtout dans des conditions comme le jour des finales avec une barre à franchir pour passer au large. On est constamment en train de garder l’équilibre debout donc on utilise beaucoup les jambes, même lorsqu’on n’est pas en train de surfer une vague.

- Tu as pu récupérer rapidement? Pas vraiment car j’ai pris l’avion le lendemain matin pour aller à Tahiti participer à la troisième étape du SUP Tour, donc un peu dur physiquement.

- J’ai vu que tu observes des règles d’échauffement très précises, qu’en est-il de ta préparation physique ?Ma préparation physique est assez aléatoire compte tenu du fait que je ne gagne pas assez pour me payer une préparation intensive tout au long de l’année. Mais, je suis bien aidé par mon kiné, Pierre-Marc Gaillard, kiné des équipes de France, qui m’aide à me préparer et à me renforcer musculairement.

- Comment juges-tu le niveau de la compétition ?Je pense que le niveau est bon, avec des longboarders professionnels comme Colin Mc Phillips, Duane De Soto ou encore Bonga Perkins (ndlr : absent à Anglet), mais aussi des chargeurs hawaiiens comme Ekolu Kalama ou Kainoa McGee qui n’étaient pas à leur avantage dans les conditions Angloyes.

- Que penses-tu du niveau des français en général?On a un super niveau en France. C’est génial, on montre qu’on est présent dans toutes les disciplines et de plus en plus. Après l’épreuve Tahitienne, le premier au classement de ce stand up World Tour est Peyo Lizarazu. C’est beau !

- Laird a été le leader de la discipline depuis plus de 10 ans, c’est toujours vrai aujourd’hui ? Je pense que l’on ne peut pas comparer Laird et son niveau avec celui des autres surfeurs, c’est différent. Il n’est pas dans la recherche de performance, mais plus dans la recherche de nouveaux jouets pour se distraire et c’est d’ailleurs pour ça qu’il ne participe pas aux compétitions. En tout cas, il restera celui qui a remis le SUP au goût du jour.

- Le Stand up, une carrière de choix pour les longboarders qui vivent difficilement sur le WLT?Pour ma part, j’ai commencé le SUP il y a 2 ans maintenant avec mon pote longboarder Romain Maurin, fils du légendaire Tonton FIX. Par la suite, j’ai continué parce que je trouvais ça vraiment génial au niveau des sensations. Pour moi, c’est comme faire du longboard, mais avec l’aide

d’une pagaie. Pour ce qui est de la compétition, ce tour mondial de Stand Up me permet de voyager un peu plus compte tenu du fait que le Tour de longboard est peu chargé en événement.

- Les SUP ont tendance à être de plus en plus petits, quelle taille préfères-tu? Est-ce qu’il y a une taille idéale ?Pour moi, c’est comme le longboard avec une pagaie donc aux alentours de 9 pieds, c’est très bien. Parfois, un peu plus court ou un peu plus long suivant les conditions. Mais certains sont à la recherche de radicalité comme en petite planche donc ils raccourcissent les planches au maximum.

- On sent monter une forte opposition au développement du SUP venant des surfers. Étant shortboarder toi-même, que peux-tu en dire ? Ont-ils raison d’avoir peur ?Pour ma part, peu importent le support ou la discipline, tant que je suis dans l’eau et que je me régale, c’est l’essentiel. Mais je comprends les shortboarders qui s’opposent au stand up, c’est surtout qu’il y a des gens qui vont à des endroits où ils ne devraient pas aller car ils n’ont pas le niveau et que ça peut être très dangereux pour les surfers autours.

ANTOINE SE REgALE

Photos et propos recueillis par SR

grand favori au titre de champion du monde de longboard, antoine delpero a prouvé lors de cet événement qu’il était aussi parmi les meilleurs mondiaux en Stand Up Paddle en remportant l’étape française du tour. Surftime est allé à sa rencontre à l’issue d’une compétition aux conditions particulièrement difficiles pour le Stand up.

Stand Up paddle World toUr anglet

37n u m e r o 2 1

ET gAgNE

- Comment résumes-tu la thématique de ton dernier film ?Ce film a pour but de montrer qu’un vrai waterman doit être capable de jongler avec toutes les disciplines du surf. Kitesurf, windsurf, surf, stand up, tow in, bodysurf, etc. Pour moi, tous ces sports sont liés. Après 20 ans chez Oxbow, c’est aussi une manière de rassembler les meilleurs watermen du team. On peut voir évoluer ceux qui portent les valeurs de la marque au plus haut niveau depuis des années comme Duane de Soto ou Jason Polakow, et aussi ceux qui arrivent comme Kai Lenny.

- Ça fait un peu plus de dix ans que tu t’es mis au stand up paddle, comment expliques-tu que ça ne décolle que maintenant ? La raison principale c’est le manque d’équipement. Au début, j’ai commencé sur des planches de tandem. Je voulais être capable de bien maîtriser des grandes planches pour pouvoir amener mes enfants dessus. Mais ces planches étaient instables. Il a fallu essayer différents

styles de shapes avant d’aboutir aux planches d’aujourd’hui. Ensuite, il fallait que quelqu’un en fasse suffisamment bien pour donner envie aux autres d’en faire. C’est aussi une question de nombre, la multiplication des pratiquants s’est faîte lentement au début et puis progressivement tout s’est accéléré.

- Ces dernières années, on a assisté à l’explosion des marques de SUP, elles proposent toutes sortes de planches, toi aussi tu lances ta marque ?Oui, j’ai décidé de lancer prochainement ma propre marque de stand up paddle. Mes pros modèles étaient déjà disponibles chez Surftech et Arrow surfboards, mais désormais, ce sera des SUP Laird Hamilton. J’ai développé beaucoup d’autres sports, le foil, le tow in, mais le stand up est vraiment celui qui m’appartient le plus. J’ai été un peu surpris de voir toutes ces marques sauter sur ce nouveau marché. Le problème, c’est qu’ils manquent d’expertise. Les planches qu’ils proposent ne sont pas abouties. Moi, je sais ce qui marche vraiment.

- Ton niveau en SUP est tellement supérieur aux autres que tu pourrais facilement être champion du monde, ça ne t’intéresse pas ?Être le champion dans une discipline ne m’a jamais intéressé. Je n’ai pas besoin de faire de compétition pour me sentir champion du monde de SUP. Le stand up paddle m’apporte suffisamment de satisfaction dans la pratique de tous les jours. On peut très bien réussir sa carrière sans courir après les titres, l’important est de se trouver soi-même.

- Comment tu situes le SUP dans l’histoire du surf et notamment par rapport à la shortboard révolution ?La shortboard révolution n’est rien à côté du SUP. En vérité, l’arrivée de la petite planche n’a fait que réduire les possibilités du surf en limitant sa pratique à certaines conditions de vagues. Avec le SUP, on peut surfer beaucoup plus de types de vagues en se faisant au moins autant plaisir. La plage d’utilisation est ultra large et en plus, on découvre des manières de surfer les vagues

SUPIS my RELIgION

laird hamilton aime la france, et c’est avec plaisir qu’il est revenu cette année dans le Pays Basque pour présenter son dernier film :

oxbow waterman expérience. Surftime est allé à sa rencontre pour

revenir avec lui sur cette vidéo et sur le développement de son jouet

favori : le stand up paddle.

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ProPoS recUeilliS Par S.roBin

PHOT

O ©

S. R

OBIN

laird illumine le Waterman Challenge

Il y avait du monde sur la plage de Bidart le 9 juin pour célébrer les 25 ans d’Oxbow. Une occasion unique pour partager une session de stand up paddle avec Laird Hamilton, Kai Lenny et tout le reste du team Oxbow. Les équipes du waterman challenge s’étaient données rendez-vous des le matin pour démontrer leur savoir faire en pirogue hawaïenne, stand up paddle et en surf. C’est Alban Merrick qui a remporté le billet d’avion pour Hawaii offert par Oxbow. La journée s’est terminée avec la projection du dernier film de Laird Hamilton : Oxbow Waterman Expérience. Une vidéo impressionnante où l’on se rend compte à quel point la polyvalence de certains riders leur ouvre de nouveaux horizon. Tous le monde est resté scotché devant la beauté des images, qu’il s’agisse de tow in de windsurf ou de stand up. La palme revient à Kai Lenny qui maîtrise la plupart des disciplines au plus haut niveau. Le Laird deuxième génération est déjà sur orbite !

qu’on ne connaissait pas avant. En shortboard, il me faudrait une vague vraiment parfaite pour faire un truc que je n’ai encore jamais fait.

- Que penses-tu de la réaction plutôt hostile d’une partie des surfeurs quand ils voient arriver des SUP au pic ?Tout est une question d’éducation. Le SUP est une évolution naturelle du surf au même titre que le longboard ou le shortboard. Le respect des surfeurs entre eux à l’eau est à la base de tout, quel que soit le type de planche surfée. En SUP, on doit se comporter comme n’importe qui d’autre, partager et respecter les règles. Souvent,

on peut prendre des vagues que les surfeurs à la rame n’auraient pas pu prendre parce qu’ils ne l’auraient pas vu venir ou parce que leurs planches ne leur permettent pas. Le fait qu’il y ait désormais quelqu’un sur ces vagues les gènes quelque part. Mais il va falloir s’habituer car le SUP est là pour rester.

- Tu ne rames plus du tout allongé ?Sauf si je casse ma rame ! C’est vrai que depuis que je fais du SUP, je fais beaucoup moins de surf traditionnel. Mais le stand up, c’est du surf et bien plus encore. Et puis debout, les avantages sont tellement nombreux. On voit de plus loin, on

a une puissance de rame plus grande et chaque moment est important. Ramer pour rejoindre le large est un art à lui tout seul.

- Depuis quelques années on te voit aussi surfer les vagues sous l’eau, c’est ton nouveau challenge ?J’aimerais effectivement pouvoir surfer une vague comme Jaws sous l’eau. Je pense mettre au point une sorte d’équipement sous-marin spécifique pour ça. Surfer la vague de l’intérieur c’est un peu le rêve ultime du surfeur, comme si on devenait une vague soi-même.

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PHOT

O ©

S. R

OBIN

Le master fa i t le show dans les landes sur sa

10”6 Arrow PHOTO © CAzENAVE

Kai Lenny 17 ans , découvre Jaws dr ivé par La i rd h imse l f , d i f f ic i le de fa i re mieux! PHOTO © THOUARD

Dane Reyno lds , leader d ’une générat ion et fer de lance de

l ’évo lu t ion du sur f profess ionne l ? Fronts ide a i r grab lors

du Qu ik Pro Go ld Coast .Photo : Kristin ASP

le surf aérien est en train

de conquérir l’univers !

watch out !

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VOLATIL

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Mar lon Gebrer, après s ’êt re exercé aux a i rs sur ses home spots Ba l ina is , v ient montrer de quo i i l est capab le à Hawai i .Photo : BOSKO

non, le shortboard n’est pas mort!

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VOLATIL

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Jay Dav ies , second l ’année dern ière du “Kustom A i r St r ike“ ,

est b ien déc idé de ne pas en rester là . I l démarre for t l ’année

avec ce gros f ront a i r indy grab à Rocky R ight .

Photo : BOSKO

i’m getting high, so highVOLATIL

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SUrfing UtoPiaJe ne suis pas allé en Inde pour surfer mais pour faire du Yoga. L’autre voie vers la sagesse. Mais on ne se refait pas. À peine arrivé sur la côte Est, je me suis mis en quête d’un spot de surf ! Même sans planche, je ne pouvais pas m’empêcher d’aller voir derrière chaque pointe, s’il n’y avait pas une vague parfaite qui se cachait. J’ai atterri dans l’état du Tamil Nadu, là ce sont les eaux tièdes de la mer du Bengale qui baignent la côte. Juste au Sud de Madras (aka Chennai) la mer ne ressemble pas à grand chose. Vue de loin, elle se confond avec l’eau d’une immense rivière qui y déverse chaque heure des millions de litres d’eau chargée de toutes sortes de polluants. Ça calme !Le voyage en bus est chaotique, quand il pleut le chauffeur s’arrête pour attacher un morceau d’essuie-glace sur le pare brise. Pas de houle en vue, je peux tranquillement aller à la découverte d’Auroville et de ses habitants peu conventionnels sans craindre de louper le swell de l’année. À vrai dire ça fait bien longtemps que cette peur m’a quitté. Pour arriver à Auroville, j’ai dû faire un stop

à Pondichéry, un vrai havre de paix au milieu de l’agitation indienne perpétuelle. J’ai beau être habitué à voyager dans les pays du tiers monde, l’Inde c’est vraiment une autre dimension. Les villes grouillent d’une circulation inimaginable. Accroché à l’arrière d’une moto pour rejoindre un restaurant, j’ai l’impression de faire de l’auto-tamponneuse. Les motos se frôlent les unes les autres, l’air que je respire est saturé de poussière et d’hydrocarbures. La mort au tournant ? Pas cette fois, mais il faut savoir rester calme !De la chambre que j’ai louée à l’ashram de Sri Aurobindo, j’ai une belle vue sur l’océan Indien. Le glassy du matin laisse place à une brise marine erratique qui pousse des relents de wind swell contre les blocs de rochers qui bordent le front de mer. Rien de bien surfable. La chaleur épuisante rend l’atmosphère lourde. Malheureusement, l’eau de la mer ne semble pas franchement propice à la baignade non plus vu les saloperies qui se déversent en direct des égouts de la ville !Attiré par la réputation du lieu, j’ai rapidement

le surf en inde, ça n’existe pas. les indiens ne savent

pas nager, les planches sont introuvables, et à

part pour pêcher, l’océan ne les intéresse pas plus

que ça. Bien sûr, il y a des exceptions, mais sur les

millions d’indiens vivants au bord de l’eau, vous aurez bien

du mal à en trouver un pour taper des rollers !

SatSang Break✽

SatSang Break✽

Texte et photos Stéphane Robin

* Satsang : Assemblées qui se constituent généralement autour d’un guru, visant à rassembler le vrai en soi.

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En Inde on se ba igne tout hab i l lé avec

montre , chemise et panta lon .

migré à Auroville, une ville spirituelle à l’écart du monde érigé par les disciples européens de Sri Aurobindo, un philosophe Indien très en vogue dans les années 60. Cette cité utopique faite de cabanes à l’architecture futuriste a subi une évolution considérable en 40 années d’existence. Un million d’arbres ont été plantés sur le territoire désertique désigné pour construire la ville en 1968. La population atteint aujourd’hui les 3 000 habitants dont une moitié d’indiens. Plus de 40 nationalités se côtoient au sein d’un système communautaire basé sur la liberté. Une expérience de vivre ensemble qui avance petit à petit vers son but, en étant rattrapée de tous les côtés par le développement de l’Inde. Le centre d’Auroville est situé sous les arbres à quelques kilomètres de la mer. La plage d’Auroville “Repos“, comporte elle aussi plusieurs communautés. Le surf est possible quand le swell est là et quand la qualité de l’eau le permet. Lors de mon passage, l’eau tire vers le marron et à part quelques Indiens qui jouent dans le shore break il n’y a personne à l’eau.

D’après les renseignements glanés sur la toile il y aurait des points breaks intéressants à plusieurs centaines de kilomètres au nord plus haut dans la baie du Bengale. Mais ce n’est pas la bonne saison, je préfère donc rejoindre la côte ouest de l’Inde dans le Kerala en faisant une étape dans les montagnes des Ghâts pour perfectionner mon Yoga.

Arrivé à Kovalam, je comprends pourquoi tant de gens prolongent leur séjour à n’en plus finir sur cette partie de la côte indienne. L’eau est bleu turquoise, les plages sont propres et une multitude de restaurants bordent le front de mer. Je me fais une petite session de body surf sur la

plage du phare. Les vagues sont petites, mais ça pousse quand même un peu. Confortablement installé devant un poisson au curry, je regarde les sets qui rentrent dans la baie. Dommage que ça ferme autant. Je ne sais pas encore qu’un groupe de scientifiques est en train de mettre en place un des projets de récif artificiel les plus ambitieux au monde. Une initiative qui devrait permettre de créer un habitat pour la faune et la flore sous-marine tout en créant une vague de qualité. Il faudra que je repasse pour voir ça en vrai. En attendant, un type va se mettre à l’eau avec un surf en fin de vie dont les dérives sont cassées et le leash réparé en plusieurs endroits. Pas grave, personne n’y fait attention. Sur le parking, mon chauffeur de taxi commence à s’impatienter, trois heures qu’il attend, ça va me coûter cher !

Varkala ParadiSeAprès deux semaines de Yoga intensif dans un centre Sivananda, j’ai besoin de retrouver la fraîcheur toute relative de l’océan. Il y avait bien un lac en face du centre, mais personne ne s’y

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Ride mat ina l à Varka la , pas gros mais super c lean.

baignait plus depuis des années, à cause de la pollution sans doute. En montant dans le taxi, je ne me doute pas que le chauffeur n’a qu’une vague idée de l’endroit où je veux aller. Comme tous les indiens, il dodeline de la tête à chacune de mes questions, mais il est incapable de

formuler une réponse claire pour un occidental comme moi. On doit être à deux heures de route de Varkala, une ville côtière au nord de Kovalam où il y a à la fois des vagues et des cours de Yoga. Le type n’a jamais du y mettre les pieds. Dès le départ, je sens qu’on ne va pas dans la bonne direction. Je me demande si mon GPS aurait marché ici. Pour le moment, on roule à fond sur des toutes petites routes à travers la forêt. À chaque dos d’âne, je me cogne la tête contre le plafond cossu de la bagnole. Une Ambassador comme il y en a partout en Inde. Une voiture à mi-chemin entre le taxi anglais et la traban est-allemande. C’est bien ce que

je disais, nous sommes perdus. Désormais, à chaque intersection, le chauffeur s’arrête pour demander son chemin. Au début, les mecs semblent gravement dubitatifs. La route rétrécit au fur et à mesure pour devenir un chemin défoncé. Là, j’ai vraiment des doutes sur les

capacités de mon pilote qui ne perd pas le sourire pour autant. Finalement, les gens commencent à réagir de plus en plus positivement au nom de notre destination et l’on arrive enfin sur la route

principale qui longe la côte. Un raccourci qui a rallongé le trajet de deux heures, rien du tout en Inde.

Varkala est encore plus beau que Kovalam. Hôtels et restaurants se partagent la vue sur la mer du haut d’une falaise qui domine une magnifique plage de sable. Tout est sensiblement plus cher qu’ailleurs en Inde. Mais c’est le prix à payer. Le site est connu et je retrouve rapidement de nombreux yogis qui étaient en stage à l’ashram en même temps que moi. Niveau surf, c’est pas encore ça. Le swell est petit, mais la pointe sud semble cacher un joli potentiel. Le beach break

central pourrait marcher avec un tout petit peu plus de taille. Les jours sans swell se succèdent et j’en profite pour continuer à prendre des cours de Yoga dispensés dans les différentes écoles du village. Il y a un peu de tout et il faut tester une séance pour voir si l’enseignement vaut la peine. Certains cours sont vraiment destinés aux touristes tandis que d’autres sont un peu plus poussés. En voyant le shore break bien glassy le matin, je me dis qu’un alaia serait peut être l’objet idéal pour s’y amuser. Dès le lendemain, je pars en quête d’un menuisier qui pourrait me fabriquer ça. Ne parlant pas un mot d’indien, je suis vite confronté à la barrière de la langue. Qu’à cela ne tienne, je gribouille une forme sur un morceau de papier. Après mains tours et détours en mototaxi, je termine chez un fabricant de meubles. Le bois dont il dispose est sans doute trop lourd pour fabriquer un alaia, mais j’essaye quand même de lui expliquer. Le prix qu’il m’annonce pour fabriquer mon objet est exorbitant, surtout que je risque fort de me retrouver avec une vulgaire planche à peine dégrossie. Vu la finesse du shape des alaias de Wegener ou de Fred Compagnon que j’ai eu entre les mains, je me demande si ça vaut le coup de continuer à batailler. Quelques

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Kamara j le mei l leur professeur de yoga à Varka la beach

jours plus tard, le swell est là, il est six heures trente du matin et personne à l’eau. Le pic déroule en droite et en gauche sur 40 ou 50 mètres. Il faut que je trouve une planche. À cette heure là, les quelques loueurs de parasols et de body-board dorment encore. Deux surfeurs étrangers finissent par se mettre à l’eau sous mon nez ! Leur niveau laisse à désirer et ils se font un peu brasser par les plus grosses séries. Finalement, je repère un des loueurs qui avance doucement au loin sur la plage. Par miracle, il a sous le bras une des trois planches de surf louables à Varkala plage. J’ai pas franchement le temps de négocier, mais j’obtiens un bon prix pour sa 6’4 Surftech made by John Carper. Difficile de rêver mieux. Juste épaisse comme il faut, là ou il faut. Wax ? Leash ? Le mec ne comprend rien à ce que je lui demande. Il veut juste mettre les deux billets que j’ai dans la

main au fond de sa poche. Je pars comme ça, tant pis. S’en suit ma première vraie session du trip. Tonique et rapide, la vague offre juste de quoi taper deux manœuvres avant de claquer en shore break. À ce jeu-là, je finis vite par perdre ma planche. Pas de souci, tant que personne ne se baigne. Mais, il y a toujours un pinpin pour venir se mettre juste là où il ne faut pas. La plage à beau être grande, un type et ses deux gamines viennent nager juste devant le pic. Forcément, je dois les éviter, et le type de crier au scandale. Je fais comme si de rien n’était, mais le type va chercher le maître nageur qui n’avait pas encore planté son drapeau rouge dans le sable. Il avance que j’ai failli tuer sa fille ! Heureusement, le maître nageur indien est moins con que ce type qui me menace carrément de me faire goûter aux prisons indiennes ! J’ai le droit de continuer à surfer, mais plus loin me dit le maître nageur

avec un sourire. L’autre type n’en finit plus de raller. Insupportable ces américains en vacances. De toute façon je crois que j’ai mon compte, le vent commence déjà à se mettre on shore et un bon breakfast m’attend au restaurant Tibétain. Le swell tiendra quelques jours. Rien de dingue, mais de quoi se détendre entre les séances de Yoga. On est en décembre et la saison touristique commence à peine. Je me demande à quoi peut ressembler le spot à la saison humide. Un local a vite fait de me renseigner. La pluie inonde tout et les vagues sont tellement grosses qu’il n’y a plus d’accès à la plage. Le sable disparaît sous les rouleaux et les touristes ne sont plus qu’un souvenir… Si cette plage-là sature, il doit bien avoir un ou deux points qui se mettent à marcher, c’est comme ça partout. Et vu la longueur de la côte, il y a de quoi faire, mais ça sera pour un prochain voyage ! Om Namah Shivaya. ■

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Le loueur de p lanches est un type pressé à Varka la !

I l su f f i t d ’un peu de swel l pour que la

côte prenne v ie

Lever de so le i l au son de la f lu te , myst ique. Parad is du bodysur f

on a la gorge un peu sèche à l’atterrissage. En passant le vol à picoler, rien d’étonnant. Je me souviens

m’être endormit une bière à la main avec mon cousin qui me disait d’arrêter de gueuler, ou l’inverse. On ne met pas longtemps à récupérer nos boards bags pour rejoindre le quai d’embarquement. À peine sur le bateau, on voit que le swell rentre à fond, une belle houle longue de deux mètres voir plus. On est tous comme des fous : houle, soleil, eau turquoise.

huit potes, un bateau, des bières, du poisson à gogos, des line up parfaits, un petit boat trip

aux Maldives comme on les rêve. Une image presque trop parfaite jusqu’à l’arrivée des

italiens, d’un gros yacht de milliardaire russe et de la police locale.

Propos recueillis par Stéphane Robin – Photos : DR Collective

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leS MaldiveS danS le viSeUr

On commence à se tartiner de crème solaire quand le gars de notre agence nous conseille d’aller vers le Sud de l’archipel. Une zone où l’on est censé trouver des belles vagues avec pas grand monde autour. Bizarrement, plus on descend vers le sud et moins il y a de houle. On passe la journée à naviguer pour trouver un spot et à chaque passe, c’est la même chose, la houle tourne mais ne rentre pas. On ne surfe rien de la journée et on rentre au point de départ. On a un peu les boules et c’est pas la petite plongée autour d’un îlot misérable de Malé qui va relever

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le niveau. Le reef est totalement mort et il n’y a quasiment pas de poissons. Le lendemain, on change de cap. Direction North Malé, on en bougera plus. Le bateau est mouillé dans la passe et on peut se séparer en deux groupes pour aller surfer soit une droite soit une gauche.

PreMier tUBe et PreMier iMPact.La houle est un peu tombée, mais il y a encore un bon mètre cinquante. De quoi se caller des petits cover up. Sur mon premier vrai tube du trip, un italien traîne sur ma trajectoire et je me

North Malé , ceux là seront sans doute les

premiers concernés par le réchauf fement

c l imat ique. . .

mange son talon en pleine tête à la sortie du barrel. Bilan : une dent cassée. Premier souvenir du voyage. Maintenant, il ne me reste plus qu’à me faire une crête et j’aurai vraiment une gueule de pirate ! Quand j’étais teenager, je matais des vidéos où les mecs se faisaient raser la tête quand ils partaient en boat trip. Alors, pour mon premier boat trip, je n’hésite pas. On fait tourner la tondeuse et en une heure, la moitié du bateau à une coupe de sauvage.On est venu pour rigoler, mais pas seulement. Surfeurs amateurs, on a quand même bien l’intention de choper notre quota de vagues. Les surfeurs des autres boats ne sont pas très agressifs au pic. En général, les Maldives offrent un surf facile qui convient à tous les niveaux. Nous, on n’a pas laissé passer beaucoup de

vagues, sauf la nuit. Le capitaine de notre bateau ne surfe pas vraiment, mais par contre, il est très doué en pêche sous-marine et nous ramène sans arrêt du poisson. Il y a des destinations qui ont du mal à coller à l’image qu’on s’en fait avant de partir. Aux Maldives, pas d’erreur, c’est comme dans les vidéos. Quand ça rentre, c’est vraiment parfait, le paradis du boat trip ! Ilots à

perte de vue, passes avec droites et gauches. Les vagues sont funs, puissantes avec du wall juste comme il faut pour prendre pas mal de vitesse et envoyer de belles manœuvres. Au bout de quelques jours, on commence à

s’habituer au rythme du bateau ou l’on squatte quasiment tout le temps. On est bien allé à terre une ou deux fois pour voir, mais le contact est limité. Les habitants sont sympas, mais aux

Maldives, le tourisme est très organisé, on ne dort pas n’importe où, pas question de se trimballer tout seul avec sa planche comme en Indonésie. Ici, il y a les resorts et les bateaux, c’est l’un ou l’autre, sachant que dans certains resorts il faut encore payer pour avoir le droit de surfer la vague en face de l’hôtel. Sur le bateau, on est plutôt peinard, on peut aller sur différentes vagues et éviter les spots surchargés.

SoUS le reef, la tôle !C’est la fin du trip, on est tous sur notre nuage. Il nous reste encore deux jours de surf quand on a la surprise de voir débouler des mecs en jet ski sur la gauche en face du bateau. Les mecs massacrent le spot en un rien de temps. Le seul surfeur présent à l’eau à ce moment-là ne peut pas faire grand-chose. Plus surpris qu’autre chose, il ne comprend pas très bien ce qui se passe. Nous, on s’est mis à hurler sur les types en jet pour qu’ils dégagent. L’un d’entre eux est venu faire un tour pas loin de notre bateau, plutôt

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Le pa lace f lo t tant du mi l l ia rda i re russe

à l ’ancre devant le spot . . . manque p lus

que James Bond

Au bout d ’une heure la moi t ié du bateau ava i t la coupe mohawk

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Un bot tom turn de p lus à Ja i l break

Au bout d ’un cer ta in temps, une bande de mecs seu ls sur un bateau ça f in i t par ê t re grave!

intimidant. Il hallucinait sans doute de voir des gars leur gueuler dessus, visiblement il n’avait pas l’air de rigoler. Le lendemain, un bateau de la police Maldivienne a fait le tour des bateaux de surfeurs pour leur dire que désormais, le line up serait inaccessible de midi à 17h. Il était loué à l’usage exclusif d’un yacht occupé par un milliardaire russe, certains locaux nous parlent d’Abramovich. Le lendemain, on décide d’aller surfer une dernière fois Jail break, la droite de l’île ou l’on se trouve. À l’eau, on rencontre un très bon surfeur maldivien, le premier vrai boat mate du trip. Super sympa, le type parle très bien anglais et transpire un certain charisme. Tout à fait le genre de type qu’on aurait voulu avoir sur le bateau dès le premier jour. Il a l’air de vraiment très bien connaître les spots de son pays et aurait été d’une aide précieuse. Il est midi, on sort de l’eau et on mange en face du line up interdit. Au loin, on aperçoit un mec qui rame sur la gauche. Petit à petit, on se rend compte que le mec est le boat mate qu’on vient de rencontrer. En bon local, il a juste envie de choper quelques jolies gauches. La vedette de la police ne met pas longtemps à

arriver, le mec reste bien à l’intérieur du pic pour ne pas se faire attraper. Mais finalement, ils lui mettent la main dessus et il doit monter à bord de la vedette. Arrêté sur le champ, il se prend trois ou quatre jours de prison simplement pour avoir voulu surfer devant chez lui. Rien à voir avec

les 70 euros d’amende qu’on peut se prendre par le M.N.S. du coin si l’on fait vraiment le con en France. Par son geste, il voulait peut-être protester aussi contre la corruption qui pousse la police à accepter des bakchichs. Aux Maldives, tout le monde paye pour surfer, l’économie du tourisme est fondée sur un principe marchand. Mais de là à ce qu’un type vienne se payer un line up à lui tout seul, il y a des limites. On est un peu choqué par ce qui se passe. Tout d’un coup, on

revient à la réalité, désemparés face à l’absurdité de la situation. On commençait à être juste bien dans le rythme session, sieste, session, bière, barbecue. Pas grand-chose à faire. En partant, on regarde le type prisonnier à l’avant du bateau de police, nous faisant des signes l’air de dire :

« voilà comment ça se passe ici ! ». Mais nous devons nous préparer au retour, ranger les boards et tout le bazar. On ne sait plus trop quel souvenir on va garder, de ce qu’on laisse derrière nous. Cet événement remet en perspective le but de notre voyage, qui devient un peu anodin par rapport au courage de ce type. Même dans ce coin de paradis, on ne pouvait pas échapper à la connerie ambiante du fric, du pouvoir et à ceux qui en profitent. Drôle de fin pour un premier boat trip. ■

'Angleetdeet la ville dprésenteentprésenteent

CHAMBRE D'AMOUR

7 au 10 juillet 20107ème Edition

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Personne pour r ider les per les qu i cont inuent de passer pendant notre sommei l

la face A du cah ier de vacances

Face B, le sur fer loca l au pr ise avec la po l ice corrompue.

'Angleetdeet la ville dprésenteentprésenteent

CHAMBRE D'AMOUR

7 au 10 juillet 20107ème Edition

libérateur de prophètes, sacralisé par nombre de religions à travers les âges, le désert représente le milieu de recueillement par excellence, où le corps abandonné au sauvage et à la solitude renoue avec une antique tradition mystique. il existe une plénitude à vivre le désert, une solennité enchanteresse qui porte l’homme vers un épanouissement élémentaire, instinctif ; un retour à l’essentiel. enveloppé dans le silence des grandeurs, l’esprit vagabond est alors libre de s’envoler.Par Damien Castera, photos Y.Sobanski et D.Castera

Le silence du désert

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Ben Sk inner et ALex is Den ie l prennent le ry thme loca l dans

le grand sud maroca in .

Quand on pénètre le désert, on a l’impression curieuse d’entrer dans un territoire neuf, vide en habitants.

Doté de paysages majestueux, il éveille l’imaginaire et exacerbe les sens. Révélations, visions, conquêtes, représentations sacrées, silence, méditations : tout ramène au désert. Certains s’y aventurent en quête d’absolu, d’autres avalent simplement les kilomètres tels des chasseurs de paysages, se nourrissant de brise, de soleil et d’océan. Mais tous sont unanimes sur la force et le mystère qu’ils y trouvent.

Le silence du désert Le Maroc est une destination de choix, privilégiée par les amateurs de grands espaces et d’horizons. On peut y traverser la grande chaîne des Atlas et le Rif, où le Deren, « la montagne des montagnes » connue depuis l’aube des temps anciens comme le domaine du légendaire Géant Atlas, supporte le monde. Il y a l’Erg Cherbi, à proximité de la frontière algérienne, un vaste désert de pierres et de sable, où certaines dunes culminent à plus de 200 mètres. Et puis les côtes du littoral, qui s’étendent sur plusieurs milliers de kilomètres, découpées et martelées par les puissantes houles d’Atlantique. Les paysages se succèdent ainsi, au rythme des latitudes, de la roche des montagnes aux dunes du désert, en gardant comme un privilège sacré, cette notion merveilleuse d’immensité.

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Damien Castera poursu i t sa quête de l ’éphémère en

terre sahraou ie .

Une route étroite et défoncée, souvent ensablée, se faufile le long du littoral jusqu’au sud du pays. Elle serpente le long de la côte, à travers les oueds et les bourgades de pêcheurs, puis en arrivant dans l’Oued Ed-Dahab-Lagouira, la région la plus australe, elle pénètre le Sahara occidental jusqu’à la péninsule du Rio de Oro. Dakhla est alors la dernière grande ville avant la Mauritanie, l’ultime étape pour les voyageurs se rendant en Afrique Subsaharienne.

Ancienne colonie Espagnole, avant de repasser aux mains des Marocains, Dakhla abrite au cœur de sa médina un trésor culturel inestimable, fruit du syncrétisme de ses multiples traditions.

Étoffes, épices, bijoux, l’antique marché aux merveilles s’empare des sens et libère ses vertus. Dès les premiers rayons de l’aurore, les rues

s’animent et la ville s’éveille : Cordonniers, chapeliers, couteliers s’agitent à la tâche, enivrant les lieux de grâce et de poésie. C’est un opéra de couleurs vives et de bonnes senteurs. Car ici, dans les vieilles rues de la

ville, l’odeur est reine. Comme un ruban, elle s’étire le long des allées, nette et impossible à confondre, mais toujours aussi délicate et aussi subtile. C’est un mélange de cardamomes, de cumin, de curcuma, de curry, de safran qui inonde la culture Sahraouie : un héritage ancestral légué par des millénaires de traditions nomades.

Dans un vieux rade du centre ville, ça sent la chicha et le tabac froid. Quelques ouvriers partagent un tajine kefta sur une table en bois en fond de salle. Un homme est accoudé au bar, le regard vague, perdu dans les méandres de la tranquillité. L’univers est calme, presque immobile : un mouvement de serveur, lent et délicat, une odeur de thé qui fume, et le soleil au-dehors qui libère sur le monde son insatiable ardeur. Sur les murs, des vieilles affiches d’aviateurs immortalisent les visages taciturnes de ces héros de l’aviation Française. Cette région de l’ouest Sahara faisait partie de l’une des étapes de la ligne du courrier, mise en place par Pierre Georges Latecoère dans les années 1920 et 1930, entre Toulouse, Saint-Louis du Sénégal et l’Amérique du Sud. De nombreux pilotes de l’Aéropostale y firent escale, dont Jean Mermoz, Antoine de Saint-Exupéry ou encore Henri Guillaumet.

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Longboader d ’except ion ,

Damien terminera 3 ième du Fest iva l

de Dakh la 2010.

Hors de la ville, la route se transforme en piste et continue son avancée dans le désert. Sur cette côte sauvage, de nombreux spots sommeillent à l’abri des dunes, dissimulés loin des regards comme des trésors fabuleux… Les vagues elles-mêmes semblent bâties à l’image du désert : secrètes et infinies. La plupart déroulent sur plusieurs centaines de mètres, certaines sur des kilomètres. Le ride est d’une telle intensité que les muscles s’étirent et se tendent sous l’effort de la distance parcourue. On marche alors sur le sable pour regagner le peak, lentement, silencieusement, comme des pèlerins qui profitent de la vertu de cette retraite pour méditer et trouver le réel.

Au cœur de certaines criques, des petits camps sont aménagés par les cruisers de passage : un van ou une vieille bagnole, une bâche suspendue précairement et offrant un coin d’ombre, un

bidon d’eau de source et une ou deux boards jaunies par le soleil. Toujours cette quête de l’essentiel…Le visage brûlé, la tignasse décolorée par le sel, la plupart de ces voyageurs au long cours

voguent vers le grand Sud, fuyant le chaos de la vie occidentale. C’est un peu comme la Grande Rivière à Deux Cœurs, cette tradition du nouveau monde qui consiste à transporter ses blessures dans la nature, pour y trouver une guérison,

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End less l ine up somewhere au Sahara

une conversion ou un repos. C’est une solution efficace paraît-il, pour pallier au mal de la ville. « Ici, dans le désert, le silence a un goût de liberté » vous diront-ils. Et au-delà de l’exploration de nouveaux territoires, il y a aussi la recherche de soi, et la découverte de l’autre. « On voyage pour exister, pour survivre ; pour se défixer ; il faut pour se l’expliquer, descendre jusqu’à l’inconscient » opinait l’écrivain Paul Morand. Quoi de plus romantique alors, dans la démarche, que de se réveiller, de sortir de sa tente et de se trouver dans la splendeur de l’aurore, de s’étirer demi-nu dans l’air froid et pur, sur le sable, d’offrir son corps à la lumière naissante et au vent. Le paysage s’abandonne alors tout entier à l’or du matin et enveloppe ses dunes dans une lumière chaude et diluée. Dans le désert, même le banal semble être chargé de sens… ■

attention MineS !!! Plus au sud encore, passé Dakhla, le désert s’enveloppe d’un voile macabre. Pas un mois ne passe sans que les mines disséminées un peu partout ne fassent une victime parmi les populations sahraouies. Image exsangue et tragique du conflit anti polisario, le mouvement politique armé du Sahara occidental. Les quelques mesures prises sont occasionnelles. L’unité militaire spécialisée dans le déminage s’active surtout lorsqu’il s’agit de dépolluer l’itinéraire d’un événement sportif comme le Rallye Paris-Dakar ou autre circuit touristique. En dehors des routes et des pistes tracées, les autres chemins mènent vers la mort, et, pour les plus “chanceux“, à la mutilation. D’autant plus qu’il n’y a aucun panneau indiquant la présence des mines. Selon des estimations, 200 000 mines terrestres sont disposées dans le sud du pays, principalement le long du mur de la défense, construit entre 1982 et 1987 pour stopper les incursions et les attaques du Polisario.

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Les locaux sauront vous condu i re au de là des

dunes, là ou les vagues n ’en f in issent p lus .

Vi l lage du Fest iva l de Dakh la 2010

First in SURFING NEWS

www.surfersvillage.com

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Western Prix public conseillé : 60 euros

Klash Prix public conseillé : 48 euros

slant Detail Prix public conseillé : 50 euros

Ceres Prix public conseillé : 55 euros

Celor Prix public conseillé : 60 euros

Grim Prix public conseillé : 34,95 euros

ParatrooP Prix public conseillé : 34,95 euros

Double DiP Prix public conseillé : 60 euros

eleCtriC Feel Prix public conseillé : NC

John Jay Prix public conseillé : 65 euros

Volt FaDer Prix public conseillé : 48 euros

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hyPerFreaK Prix public conseillé : 80 euros

the tri Prix public conseillé : 70 euros

seeKer Prix public conseillé : 50 euros

houston We haVe a Chino

short Prix public conseillé : nc

Claremont Prix public conseillé : 65 euros

the sharK Prix public conseillé :

90 euros

oCean siDe Prix public conseillé : 89 euros

m65 FlannelPrix public conseillé : NC

moJo Prix public conseillé : 40 euros

sPaCe inVaDers Prix public conseillé : 72 euros

BIgSouvent décrié par un milieu qui lui doit énormément, beaucoup lui envient son charisme. C’est vrai qu’avec ses tattoos, ses bagues et son physique de catcheur, il ne passe pas inaperçu. Une personnalité inimitable forgée au gré des rencontres. De l’Afrique noire au Pays Basque en passant par la Chine ou la Russie, le mec a vu du pays. « Je chausse du 44, j’ai une voix qui porte, c’est pas de ma faute, en plus je ne suis pas du genre timide alors forcément il y en a que ça gène. » Né à Brest, Alain s’était déjà plongé dans tous les océans avant de venir s’installer au Pays Basque. Suivant son père au Sénégal et dans les Dom Tom, c’est à la Réunion qu’il a goûté au surf. En revenant en France, il découvre la côte Basque où le sport commence à peine. Il se retrouve au lycée de Biarritz avec la poignée de

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alain SevelleC

jeunes surfeurs que comptait la ville à l’époque. Habitué aux vagues de reef, il a vite trouvé ses marques sur les spots de la côte. Étudiant en sciences économiques, il s’est retrouvé au cœur d’une industrie naissante dont personne ne pouvait encore soupçonner la croissance. Mannequin pour Quiksilver au milieu des années 80, il s’est vite rendu compte de l’engouement qui commençait à naître autour du surf.

leS annéeS gliSS’exPoPersonne n’a oublié les chapiteaux d’Anglet où se mêlaient convivialité et business. L’idée qui a occupé Alain pendant presque quinze ans lui est venue sur un autre salon, un trade show de vêtement de sport en Allemagne où il s’étonnait de voir les marques de surf aussi mal mises en valeur. « Il y en avait une derrière l’escalier, une autre dans un coin près de la porte. Toutes les marques émergentes étaient là, mais il manquait quelque chose. C’est là que j’ai eu l’idée de créer un salon spécifiquement dédié aux marques de

gURU grand artisan de la glisse

depuis le début des années 90, alain Sevellec a toujours fait dans l’événementiel. dix

ans après gliss’expo, il revient en force en organisant l’étape française du championnat du

Monde de stand up paddle. toujours à l’affût des nouvelles tendances, il prend à nouveau le risque d’avoir une longueur

d’avance. Portrait.

LE RETOUR !

Ala in Seve l lec , ambassadeur de la Ca l i forn ie à la

f rança ise , en act ion à Ang let pour organ iser

l ’é tape f rança ise du SUP wor ld tour 2010.

Pho to : S .Rob in

Texte : Stéphane Robin

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surf. Le concept est né en 86 mais je n’ai pas monté ma boîte avant 1990. Entre temps, je suis parti vivre dans un kibboutz. En rentrant, je n’ai pas eu trop de mal à convaincre tous les boss de l’industrie que je connaissais bien. C’est là que j’ai lancé le premier grand rendez-vous annuel de la glisse. Gliss’Expo. Le salon regroupait à peine 70 exposants lors de sa première édition et il en comptait pas loin de 600 lors de sa dernière édition douze années plus tard. Au début, on a organisé le salon au casino Bellevue, mais un salon de surfeurs sur la moquette, ça ne le faisait pas. C’est là qu’on a décidé de déplacer les tentes à Anglet les pieds dans l’eau et là, le succès est arrivé. Rapidement, toutes les marques de la glisse étaient présentes que ce soit en snowboard, en skate ou en surf. » Derrière ses allures de baroudeur céleste, se cache un sacré bosseur, titulaire d’un DEA de

sciences économiques. Fan de Californie, Alain concilie une vision instinctive du business avec rigueur et sang-froid. « Les gens ne se rendent pas compte du boulot que ça représente un salon. Ils me voient boire une bière en terrasse, discuter avec des jolies filles, ils ont l’impression

que je suis arrivé la veille et qu’on a tout monté dans la nuit. Pour Gliss’Expo, on commençait à monter un mois à l’avance. Sur les plus grosses années, on était 20 salariés à l’année et pas loin

de 300 pendant l’événement. La production dure toute l’année, il faut monter des dossiers, courir après l’argent, les autorisations. Il n’y a pas d’école pour apprendre à monter des salons. J’ai beau être bronzé, je passe quand même une bonne partie de mon temps derrière un écran d’ordinateur. Pour qu’un événement comme ça fonctionne, il faut des petits exposants et des gros. L’un ne va pas sans l’autre, mais il faut

aussi gérer les rivalités, satisfaire les demandes de chacun. Le succès de cet événement n’a jamais été vraiment accepté par les leaders de l’industrie. J’ai quitté Gliss’Expo en 2002, la boîte avait été vendue, ça ne me plaisait plus. Le côté convivial et festif avait disparu. L’année suivante, ça s’est cassé la gueule. Gliss’Expo, c’était fini. »

gUrU wantedLa vie ne s’arrête pas pour autant. Alain continue à organiser des salons un peu partout dans le milieu du prêt à porter et des sports de glisse. « À Paris, les mecs de la mode me surnommaient le pêcheur, mon look les faisait marrer. Par contre, je ne suis jamais en retard à un rendez-vous. » Recruté comme consultant pour ISPO, il s’est retrouvé à monter des événements à Pékin, Shanghai et Moscou. Ensuite, il est passé chez Salomon où il a été recruté pour développer le marketing des planches S-Core. Un projet innovant qui est tombé à l’eau du jour au lendemain suite au

Pass ionné d ’ innovat ion , A la in a p i lo té le pro je t des

p lanches S-Core de Sa lomon.Pho to DR

désintérêt des actionnaires qui avaient racheté la boîte. À force d’avoir bossé à la création de marque de surf depuis tant d’années et de voir les succès stories qui allaient avec, Alain a voulu se payer la sienne. « Je voulais avoir mon bébé,

j’ai donc racheté la marque 2nd Sky en 2007 juste avant la crise. Au moment où les gros commençaient à souffrir, pas mal de petites marques se sont retrouvées en difficulté et j’y ai eu le droit moi aussi et j’ai perdu pas mal d’argent. Fin du rêve. »

african connection« J’ai toujours aimé l’Afrique noire, là-bas c’est comme nulle part ailleurs, ça te prend aux tripes. Quand tu te retrouves seul avec ton 4X4 au milieu du désert, c’est fort. J’y ai vécu de ma naissance

jusqu’à l’âge de 5 ans, et puis je suis retourné au Sénégal en vacances avec ma famille. À N’Gor près de Dakar, je suis tombé amoureux du lieu et des gens. J’ai décidé de monter un surf Camp, c’était l’époque où j’organisais Gliss’Expo et où

j’avais envie de faire plein de choses. Il a fallu acheter un terrain et mettre le nez dans tout un tas de paperasses. Il a fallu deux ans pour que l’hôtel voie le jour. Trente-deux chambres, deux suites, une piscine, trois bars et

un restaurant. J’employais 45 salariés et cela suffisait pour faire vivre tout un village. À cette époque, j’ai mis en place la Fédération de Surf Sénégalaise avec Oumar Seye, Pape Samba et Patina. Je retourne régulièrement là-bas, mais j’ai dû revendre l’hôtel. »

get UP, Stand UP« Le surf c’est cool, mais c’est frustrant. En plus, j’ai toujours fait du shortboard et avec le monde à l’eau aujourd’hui, c’est pas toujours facile. Un jour, j’étais à Saint Barbe sur ma 6’8 quand j’ai

vu Xabi Lafitte débarquer sur un stand up. En le voyant connecter les sections du fond jusqu’au sable, j’ai compris l’intérêt du truc. Il fallait que je m’y mette. » C’est à partir de cette année qu’Alain s’est associé avec Alexandre Ponot pour créer la marque Enbata qui distribue des stand up et des accessoires. « Tout ce qui se passe aux Etats-Unis finit par arriver chez nous avec quelques années de décalage. Monter un village pour réunir des exposants à l’occasion de l’étape française de la coupe du monde de stand up paddle, c’est encore une prise de risque, mais quand tu vois Luke Egan faire du stand up, les courses en rivière, les rassemblements, tu te dis qu’il se passe quelque chose. » ■

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alain SevelleC

L’Afr ique no i re , la seconde patr ie du guru .

Waterman chevronné, A la in n ’a pas at tendu longtemps

avant de se met t re au s tand up padd le .

L’ACTU SURF EN CONTINU

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L’actualités du surf, reportages,news,photos et videos ...

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The Other One Board Short

Michel BourezNic von RuppNaum Ildefonse