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Les accidents de plain-pied représentent 20 % des accidents du travail avec arrêt et sont aussi gravesque les autres accidents. Ils se produisent en situation professionnelle dans des circonstances variéesqui sont peu connues car rarement analysées de manière approfondie. Cet article donne un aperçu dela diversité des contextes de ces accidents à travers l’analyse statistique de 459 cas de chutes de plain-pied particulièrement graves, issus de la base de données EPICEA. Cette analyse ne permet pas derefléter les circonstances de l’ensemble des chutes de plain-pied en situation professionnelle. Elleinforme sur les circonstances et les conséquences d’accidents graves, en particulier en ce quiconcerne l’activité de la personne accidentée et le lieu de l’accident. Des caractéristiques telles quel’âge de la victime ou le caractère habituel pour elle du lieu de l’accident sont discutées. Un inventairede situations accidentogènes est proposé. Ce travail confirme par ailleurs la pertinence de l’approchesystémique pour analyser ces accidents ainsi que l’intérêt de poursuivre deux objectifs dans le champde la prévention : prévenir le déséquilibre et limiter la gravité des lésions.
LES CHUTES DE PLAIN-PIED EN SITUATIONPROFESSIONNELLECirconstances de chutesparticulièrement graves à traversl’analyse statistique de 459 cas
h Sylvie Leclercq,Département Homme au travail, INRS
h Claire Tissot,Département Équipements de travail etergonomie, INRS
FALLS ON THE LEVELIN OCCUPATIONAL SITUATIONS
Circumstances of serious falls through thestatistical analysis of 459 accident casesFalls on the level represent at least 20 % of alloccupational accidents leading to days lostand are as serious as other accidents. Contextsinvolving accidents on the level inoccupational situations are highly variable.Because not in-depth analysed, they are notwell known. This article give an idea of thediversity of these contexts through theanalysis of 459 particularly serious accidentcases. These cases are taken from the EPICEAdatabase. This analysis cannot showcircumstances of all falls on the level inoccupational situations. It gives informationon circumstances and consequences ofserious accidents, particularly the activity ofthe injured person and the environment ofthe accident. Variables such as the victim ageor the knowledge or ignorance of theenvironment are discussed. A classification ofaccident induced situations is presented.Work carried out shows that the systemicapproach is indeed relevant to preventing fallson the level and points out the interest tofocus twin objectives in the prevention field :preventing loss of balance and limiting theseriousness of injuries.
3 Fall on the level3 Analysis of accidents3 Statistics3 Work circumstances3 Injury
CADRE GÉNÉRAL DE L’ETUDE
L’Institut national de recherche etde sécurité a inscrit, en 2002, à son pro-gramme d’études et recherches, la thé-matique qui s’intitule « Les accidents deplain-pied : cas des perturbations d’équi-libre en situation professionnelle ». Laprévention de ces accidents rencontre denombreux freins, notamment le fait queles chutes de plain-pied ne soient pasconsidérées comme des « accidents demétier » et que le risque associé soit unrisque « accepté ». L’attitude adoptéeface à ces accidents est plutôt fataliste.
L’instruction de la thématique amontré tout d’abord la nécessité de pro-poser une définition de ces accidentspour lesquels la terminologie employéeen France est le plus souvent « accidentde plain-pied » ou « chute de plain-pied ».En effet, la littérature porte sur les « glis-sades, trébuchements ou chutes de plain-pied » [1] ; les « accidents de plain-pied » [2] ; les « chutes » [3], les « chutesde plain-pied » [4], les « underfoot acci-dents », c’est-à-dire les accidents pourlesquels le premier événement imprévuest une interaction entre le pied de la vic-time et un support [5] ou encore les « glis-sades » [6]. Le fait que les accidents sur
3 Chute de plain-pied3 Analyse des accidents3 Statistiques3 Situation de travail3 Lésion
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lesquels portent les études ne fassent pastoujours l’objet d’une définition (commec’est le cas pour les « underfoot acci-dents ») entretient une certaine confusion.
La définition proposée est la sui-vante : accidents au cours desquels lavictime a été déséquilibrée, à l’occasiond’un travail qui n’est pas un travail exé-cuté « en hauteur ». La victime a récu-péré son équilibre ou a chuté, en subis-sant dans les deux cas des lésions. Sontprises en considération les surfaces neprésentant aucune rupture de niveauou présentant des ruptures de niveautelles que trottoir, marches ou planincliné.
L’analyse de la littérature a égale-ment révélé que les facteurs de risque dechute de plain-pied sont liés à toutes lescomposantes de la situation de travail,c’est-à-dire l’individu, la tâche qu’il exé-cute, le matériel qu’il utilise et le milieude travail dans lequel il évolue. Seule laconnaissance de ces facteurs permetd’orienter de manière pertinente lesactions dans le champ de la prévention,actions qui peuvent concerner la concep-tion, l’entretien et l’aménagement dumilieu de travail mais aussi l’adaptationdu matériel à la tâche ou encore l’orga-nisation du travail.
Les chutes de plain-pied se produi-sent en situation professionnelle dansdes circonstances variées qui font trèsrarement l’objet d’une analyse approfon-die. Les objectifs visés à moyen terme,dans le cadre de cette thématique, sont laconnaissance approfondie des contextesdans lesquels se produisent ces acci-dents et la compréhension des difficul-tés rencontrées par les individus pourréguler leur équilibre dans ces situa-tions [7].
L’analyse statistique présentéedans cet article s’inscrit dans cette thé-matique. Elle exploite les dossiers d’ac-cidents du travail contenus dans la basede données EPICEA (cf. Encadré I) etrenvoie au lecteur un aperçu de ladiversité des contextes de chutes deplain-pied particulièrement graves quise produisent en situation profession-nelle. Du fait des particularités de cettebase de données et parce que les chutesde plain-pied sont susceptibles de pré-senter tous les degrés de gravité, cetteanalyse ne peut pas refléter les circons-tances de l’ensemble des chutes deplain-pied qui se produisent en situa-tion professionnelle. Elle apportecependant un éclairage utile sur lescontextes d’accidents graves. Elleconfirme par ailleurs la pertinence de
ner une lésion plus importante (écrase-ment, coincement...).
La sélection finale comprend 459chutes de plain-pied survenues entre1981 et 2000. Elle représente environ3 % des accidents recensés dans la baseEPICEA. Les « chutes de plain-pied »retenues sont particulièrement graves :38 % d’entre elles ont été fatales et 37 %ont nécessité une hospitalisation.
DESCRIPTION STATISTIQUEDES 459 CHUTES DE PLAIN-PIED
Une première étape a consisté àvisualiser, pour l’ensemble des 459 chu-tes de plain-pied, la répartition dechaque variable (activité du salarié acci-denté, lieu de l’accident, nature deslésions…) suivant ses modalités, puis àrechercher, pour chacune des modalitésde cette variable, des sur-représentationséventuelles des modalités des autresvariables. Par exemple, on peut lire surla figure 4 que la modalité « usiner,régler » de la variable « activité du sala-rié » est sur-représentée pour la modali-té « contact avec une machine » de lavariable « origine des lésions ». Celasignifie ici que l’activité « usiner, régler »se situe essentiellement dans le sous-ensemble des chutes de plain-pied ayantoccasionné la lésion lors du contact avecune machine et peu dans les autresmodalités de la variable « origine deslésions ». Cette caractérisation des varia-bles est effectuée à l’aide du logicield’analyse de données SPAD©. Elle meten évidence des liaisons entre variableset des ébauches de regroupements quiseront étudiées plus en détail aumoment de l’analyse factorielle et de laclassification.
Les résultats associés à huit desvariables sont représentés par des dia-grammes à secteurs (figures 1 à 8) et dis-cutés.
- Activité du salarié accidenté(cf. figure 1)
Dans 14 % des cas, la victime a étédéséquilibrée lors d’un déplacement àpied. Dans tous les autres cas, elle exer-çait une autre activité. Ce résultat estprobablement spécifique aux chutes gra-ves. L’analyse des chutes de plain-piedau sein d’une entreprise montre une fré-quence plus élevée d’accidents pendantle déplacement [9] [10], ce déplacementpouvant toutefois s’effectuer en mêmetemps qu’une autre activité physique.On lit par ailleurs que 9 % des chutes deplain-pied se sont produites le plus sou-
l’approche systémique pour analyserces accidents ainsi que l’intérêt depoursuivre deux objectifs dans lechamp de la prévention : prévenir ledéséquilibre et limiter la gravité deslésions. Les résultats seront discutés auregard de la littérature.
IDENTIFICATION DE LAPOPULATION DES CHUTESDE PLAIN-PIED CONTENUESDANS LA BASE DEDONNÉES EPICEA
Au sein de la base de données EPI-CEA, la population des chutes de plain-pied, telles qu’elles sont définies ci-dessus,a été identifiée à partir des variablesdécrivant les accidents dans cette base(cf. Encadré I), à savoir, l'élément maté-riel (accident de plain-pied), le phéno-mène à l'origine des lésions (perted'équilibre de la victime, glissade), l'originedes lésions (contact avec le sol), le fac-teur matériel (sol, emplacement de tra-vail, de circulation), le facteur d'accident(milieu), ainsi que le récit de l'accident(racine des mots « équilibre », « dés-équilibre », « trébucher », « basculer »,« chuter », « tomber », « glisser », « désta-biliser », « projeter »). La lecture desrécits a permis d’affiner la sélection,celle-ci étant plus ou moins évidente sui-vant le récit. Cette difficulté s’expliquenotamment par le fait que la notion dedéséquilibre mériterait d’être précisée.Lortie et Rizzo [8] écrivent que « l’absen-ce de définition conceptuelle du déséquilibrereprésente une source de confusion pour leclassement des accidents ». Pour resterpragmatiques, nous avons retenu lesaccidents suivants : une perte d'équilibre ;une glissade ; un trébuchement sur unobjet présent sur le sol ; un faux-pas ; unchoc contre un obstacle ; une chute dansune fouille ; une chute à partir d'un mar-chepied ; un accident dû à une fosse ouun trou dans le sol ; une chute d'esca-beau ; un déséquilibre qui entraîne lecontact d'une partie du corps dans unemachine ; un élément de plancher quiglisse et qui déséquilibre le salarié. Ontégalement été retenus les cas suivants :effondrement d’un mur ; mouvementd'un véhicule, d'un chariot ou d’un objeten cours de chargement ; faible explo-sion, car ils peuvent être la cause d’undéséquilibre et, éventuellement, entraî-
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vent lors du ramassage/stockage dedéchets au moyen d’une benne à ordu-res ménagères, et sur la voie publiquedans de mauvaises conditions clima-tiques. Dans la plupart des cas, ces acci-dents furent mortels.
- Lieu de l’accident (cf. figure 2)Les chutes graves se sont produites :
1 Dans un tiers des cas, dans un ate-lier de fabrication, le plus souvent pen-dant une activité d’usinage ou de sur-veillance. Dans 40 % des cas d’accidentssurvenus dans un atelier de fabrication,la lésion est occasionnée par le contactavec une machine.1 Dans environ 20 % des cas, sur unouvrage en chantier. En ce qui concerneces accidents, la victime est décédéedans un cas sur deux.1 Dans 7 % des cas sur des voies decirculation.
Dans 60 % des cas, les chutes onteu lieu à l’intérieur des locaux.
- Âge du salarié accidenté(cf. figure 3)
Les quatre classes d’âge entre 20 et60 ans semblent également représentéesparmi les 459 victimes de chutes graves.Les résultats relatés dans la littératurequant à l’exposition aux chutes selonl’âge sont très controversés. La littératurequi traite d’équilibration mentionne queles personnes âgées ont plus tendance àchuter [11]. Selon Pyykkö et al [12], la hié-rarchie entre les systèmes récepteurs des-tinés à contrôler la posture change aucours de la vie. Les enfants utiliseraientdavantage les informations propriocepti-ves et vestibulaires et les personnes âgéesutiliseraient de façon prioritaire les infor-mations visuelles. Ces auteurs ont observé,
FIGURE 1
ACTIVITÉ DU SALARIÉ - répartition en pourcentage des huit modalités les plusprésentes de la variable EMPLOYEE ACTIVITY – distribution in percent of the eight most frequently found modesof the variable
FIGURE 2
LIEU DE L’ACCIDENT - répartition en pourcentage des neuf modalités les plusprésentes de la variablePLACE OF ACCIDENT – distribution in percent of the nine most frequently found modesof the variable
déchetsbenne à ordures ménagèresvéhiculevoie de transport publiquetiersmauvaises conditions climatiquesdécès
pièceéclatement du facteur matérielatelier d'entretien
14,2%
12,4%
8,7%
10,5%7,6%
9,6%équipe, machine, convoyeur
intervention en cours de fonct.accès à la zone dangereuse
tiers
machinecontact machine
récupération d'incidentmain
pas de tiers - atelier
véhicule, enginpas de tiers
objet article outileffondrement renversement du facteur matérielcontact soltête
machine, installationintervention en cours de
fonctionnementmain
sol, lieu de travailchariot automoteur
manutentioncontact sol
tiers conduisantmembre inférieur
voie de circulation interneétat du sol
se déplacer à pied nettoyer, ranger ramasser, stocker
conduire, utiliser manutentionner manuellement régler, réparer
guider, surveiller usiner, assembler, démonter autre
atelier de fabrication atelier d'entretien voie de circulation interne à l'entreprise autre
ouvrage en chantier voie de transport publique voie de circulation externe à l'entreprise
lieu de stockage lieu d'exploitation (mines et carrières) zone de fret
8,7%
8,5%
benne à ordures ménagèresmauvaises conditions climatiquestiersécrasement, coincementdécès
réparer véhiculeéclatement du facteur matérielencombrement des lieuxamputation
35,5%3,7%
3,5%
19,8%
engins TP -extérieur des locaux
manutention mécaniqueobjet en stockeffondrement, renversement du facteur matérielnon-rangement de matérielmode opératoire dangereux
engin TP - matériel btpguider, diriger - construire démolirobjet provenant d'un éboulementmauvaises conditions climatiques
décès
usiner former - surveillercontact machine
intervention en cours de fonctionnementmain
accident graverisque machine/conception
se déplacervéhicule, engintiers
amener, évacuer
3,3%
3,5%
8,3%5%
5%
LECTURE DES DIAGRAMMES
Chacun de ces diagrammesindique la répartition de la variablesuivant ses modalités et, pour chaquemodalité, un trait renvoie aux modali-tés sur-représentées des autres varia-bles. Ces diagrammes concernent les459 cas de chutes de plain-pied étu-diés ici. La part violet foncé regroupetoutes les autres modalités de la varia-ble, peu ou pas présentes dans notreétude de cas.
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dans le cadre d’expérimentations enlaboratoire, que le seuil de sensibilitéproprioceptive des muscles du molletétait plus élevé chez les personnes deplus de 85 ans, comparativement à dessujets de 55 ans en moyenne. Ils préci-sent que le système vestibulaire se dé-grade avec l’âge et présente également unseuil de détection plus élevé. C’est ce quesupposent Alexander et al. [13] qui obser-vent chez des personnes âgées (72 ans enmoyenne), en situation difficile (deboutsur une poutre et subissant une pertur-bation antéropostérieure), des réponsestrès variables suggérant une éventuelledifficulté de stabilisation de la tête dansl’espace. Les travaux relatés par Perrin etLestienne [14] corroborent ces résultats :ils citent, parmi les signes les plus évi-dents de l’effet de l’âge, une altération dela proprioception et une plus grandedépendance visuelle. Ces études en labo-ratoire ont montré que les personnesâgées (au-delà de 70 ans) ont davantagede difficultés à contrôler leur équilibreque des personnes plus jeunes (55 ans enmoyenne). Dans notre population, deuxvictimes seulement ont plus de 60 ans.Les phénomènes évoqués dans la littéra-ture sont donc probablement absents outrès peu présents, de manière générale,en situation professionnelle. Nous n’a-vons d’ailleurs pas observé de sur-repré-sentation des agents plus âgés parmi les459 victimes. Bentley et Haslam [9] n’ontquant à eux pas noté d’effet marqué del’âge sur le nombre des chutes observéeschez les postiers. En revanche, Buck etColeman [15] ont montré, à partir desdonnées statistiques nationales du HSE(Health and Safety Executive), que la fré-quence des « glissades, trébuchements etchutes de plain-pied » qui se produisenten situation professionnelle augmenteavec l’âge des employés (entre 16 et 60ans). Leclercq et Thouy [10] ont observé,dans une entreprise, que les agents jeu-nes étaient plus touchés par les chuteslors de la descente de camion, l’âge n’ap-paraissant pas comme un facteur d’acci-dent dans les autres situations accidento-gènes de chutes de plain-pied. La dispari-té des conclusions dans les études citéesconduit à penser que c’est probablementle contexte de l’accident, les contraintesde l’activité ou encore l’expérience desagents qui expliquerait le fait que dessalariés d’une classe d’âge donnée puis-sent être plus touchés par ce type d’acci-dents. On observe notamment sur lafigure 3 que les victimes entre 20 et 29ans étaient plus souvent intérimaires ouembauchées depuis moins de trois moiset que leur accident fut grave.
des cas de lésions ayant cette origine,l’accident s’est produit alors que lesalarié se déplaçait à pied et, dans 19 %des cas, au cours d’une manutentionmanuelle ;1 Dans 6 % des cas, c’est le contactavec un objet coupant ou chaud qui enest l’origine.
Ces résultats confirment l’intérêt depoursuivre un double objectif dans lechamp de la prévention de ces accidents :
- Origine des lésions (cf. figure 4)1 Dans 23 % des cas, la lésion estoccasionnée par un écrasement/coince-ment dû à un chariot de manutention ouun camion conduit par un tiers ;1 Dans 20 % des cas, elle résulte ducontact avec une machine, pendant l’usi-nage, l'utilisation ou le réglage de lamachine ;1 Dans 15 % des cas, la lésion pro-vient du contact avec le sol. Dans 28 %
FIGURE 3
ÂGE - répartition en pourcentage des cinq classes les plus présentes de la variableAGE – distribution in percent of the five most frequently found classes of the variable
FIGURE 4
ORIGINE DES LÉSIONS - répartition en pourcentage des huit modalités les plusprésentes de la variableORIGIN OF LESIONS – distribution in percent of the eight most frequently found modesof the variable
se déplacermanutention manuellesolobstacle abandonné temporairementextérieur des locauxmembre inférieur
manutention manuelle, mécaniquevéhicule, engin, chariot
être sur trajectoire accidentelletiers - décès
usiner, réglermachine, convoyeur
vêtement pris dans machineintervention en cours de fonctionnement
récupération d'incidentaccident grave - amputation - main
écrasement, coincement contact sol heurt souffle, pression autre
contact machine choc contact objet coupant contact objet chaud
manutentionaction d'un tiersmétallurgiecontrat à durée indéterminée
2%
22% 24,4%
23,3%
20,2%
14,6%
manutention mécaniqueobjet en mouvement accidentelrenversement du facteur matérieltiers conduisanttête
13,7%
4,4%
obstacle fixe
amputation - plaiestockage inappropriépas de tiers
10,2%
23,5%
fabrication, constructionintérimaire
embauché de 1 - 3 moisaccident grave
plaie
interprofessionnelproblème de formation
directeur, gérantvéhicule, engintêtedécèscontrat à durée indéterminée
14-19 ans 30-39 ans 50-59 ans
20-29 ans 40-49 ans autre
23,7%
3,1%appareiléclatement du facteur matériel
2%brûlureappareil
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prévenir le déséquilibre mais aussi limi-ter la gravité des lésions. En effet, la gra-vité des lésions dépend de l’environne-ment immédiat de la victime. Un indivi-du déséquilibré de manière inattendueaura tendance, par réflexe, à restaurerson équilibre, même s’il y a un risquevisible de lésion. La gravité de l’accidentdépendra alors de la présence ou nond’éléments agressifs susceptibles de pro-voquer des lésions. Par exemple, on peutlire dans les récits d’accident : « …La vic-time a heurté la pédale de la presseélectropneumatique, a été déséquilibrée.Elle s’est d’abord retenue avec sa maindroite sur la table de la presse puis dansl’outillage… » ou « …Le salarié glissa et,voulant se rattraper, engagea la maindroite dans le système de mouillage oùse trouve un point rentrant constitué parles deux rouleaux de ce système… » ouencore « …La victime se trouva en dés-équilibre. Voulant se retenir, sa mainentra en contact avec les courroies aumoment où le compresseur se remettaiten marche… » et « …La victime trébuchacontre une caisse au sol. Elle tombacontre la machine, actionnant au passagela commande pneumatique de gonflagede la membrane de presse, ses mainsétant alors entre le plateau et la presse… ».
- Nature des lésions (cf. figure 5)1 Les entorses, douleurs, lumbagosreprésentent moins de 5 % des lésions.1 Dans 33 % des cas, il s’agit de frac-tures ou fêlures consécutives le plus sou-vent à un écrasement/coincement (uncas sur trois). 12 % des cas de fractures etfêlures font suite à un effondrement dufacteur matériel qui a occasionné lachute de la victime et a entraîné dans uncas sur deux son décès ;1 Les autres cas de chutes de plain-pied ont occasionné des lésions multi-ples, contusions, plaies, amputations,brûlures.
- Siège des lésions (cf. figure 6)1 Dans 30 % des cas, les lésions occa-sionnées par une chute de plain-piedconcernent plusieurs parties du corps. Ils’agit notamment de brûlures.1 Dans 15 % des cas, une lésion à latête fait suite à un choc lors d’unemanutention manuelle. 70 % des casde lésion à la tête ont entraîné le décèsde la victime.1 Dans 14 % des cas, le siège deslésions se situe au niveau du tronc. 56 %des cas de lésion au tronc ont entraîné ledécès de la victime.1 Les lésions à la tête et au tronc, quireprésentent environ 30 % des blessures
ge ou de réglage de machine et quientraînent le contact avec la partie tra-vaillante de la machine.1 Les lésions aux membres inférieurs(13 %) et aux pieds (4 %) surviennentpendant un déplacement sur un solencombré ou sur un sol glissant.
occasionnées par des chutes, sont parti-culièrement graves puisqu’elles entraî-nent la mort dans 63 % des cas ; ellesconsistent en fractures suite à des chocsou des écrasements.1 La main est touchée dans 14 % descas qui concernent des activités d’usina-
FIGURE 5
NATURE DES LÉSIONS - répartition en pourcentage des huit modalités les plusprésentes de la variableNATURE OF LESIONS – distribution in percent of the eight most frequently found modesof the variable
fracture, fêlure contusion amputation entorse autre
lésion multiple plaie brûlure douleur, lumbago
FIGURE 6
SIÈGE DES LÉSIONS - répartition en pourcentage des sept modalités les plusprésentes de la variableLOCATION OF LESIONS – distribution in percent of the seven most frequently found modesof the variable
objet en mouvement accidenteleffondrement renversement du fm
écrasement coincementtronc, tête
décèstiers
véhiculetiers conduisant
32,9%
17%10%
sol encombré, rendu glissantcontact objet coupantmain
10%
5%manipulerappareilaccident grave
machinerégler, contrôlercontact machine, objetcoupantaccident grave - mainvictime seule
7%
2%accéder, quittercontact solmembre inférieur, piedaccident peu grave
2%
appareilcontact produit chaud
brûlureactivité exceptionnelle
manutention manuelleobstacle fixe
chocfracture, fêlure
décès
28,8%
14,8%14,4%
objet en mouvement accidentelécrasement, coincementchocfracture fêluredécès - chantier
13,7%
se déplacerobstacle abandonné temporairementcontact sol
usiner, former - régler,contrôler - nettoyercontact machineamputation - plaieaccident grave
13,3%
5,7%convoyeurmise en fonctionnement accidenteldu facteur matériel
3,9%sol glissant, encombré
localisation multiple tronc membre inférieur pied
tête main membre supérieur autre
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- Emploi du salarié accidentéDu fait des spécificités de la base
EPICEA, nous avons choisi de présenterles résultats relatifs à cette variable d’unpoint de vue qualitatif. Les circonstan-ces et la gravité de la chute de plain-pieddiffèrent selon l’emploi du salarié acci-denté :1 En ce qui concerne les ouvriers qua-lifiés, les chutes se produisent essentiel-lement pendant la réalisation du grosœuvre sur chantier. Le déséquilibre estoccasionné par un effondrement de ter-rain ou de fouille.1 Dans le cas de conducteurs d’instal-lation et de machines, les chutes deplain-pied surviennent lors d'une inter-vention en cours de fonctionnement. Lalésion, généralement à la main, est occa-sionnée par le contact avec une machineet nécessite une hospitalisation.1 Les conducteurs d'engin de levageou de camions font des chutes de plain-pied dans les zones de stockage ou leszones de fret. Les lésions généralementà la tête entraînent souvent le décès dusalarié.1 Pour ce qui est des employés nonqualifiés des services et de la vente(éboueurs, balayeurs, messagers, gar-diens, etc.), les chutes de plain-pied seproduisent pendant la collecte desdéchets, alors que les conditions clima-tiques sont mauvaises.1 Et pour les employés et personnelsdes services (opérateurs et employés debureau, employés d'agence, caissiers,serveurs, personnels soignant, person-nels des services directs aux particuliers,vendeurs), les chutes de plain-pied seproduisent pendant un déplacement etfont souvent intervenir un tiers.
Ces résultats corroborent ceux deKemmlert et Lundholm [16] qui ontmontré que les facteurs occasionnantdes chutes de plain-pied en situationprofessionnelle différaient selon le sec-teur d’activité.
- Habitude du lieu de l’accident ethabitude de l’activité (cf. figures 7 et 8)
La présente analyse montre que,dans 79 % des cas de chutes, la victimeétait dans un lieu habituel. Ce lieu habi-tuel est lié à une activité habituelle dans70 % des cas. Indépendamment du lieude l'accident, la victime effectuait uneactivité habituelle dans 62 % des cas.Dans les cas où l'activité n’était pas habi-tuelle, l’accident concerne surtout dessalariés embauchés depuis moins d'unmois, ne connaissant pas le lieu de tra-vail et n'ayant pas reçu une formationsuffisante.
variables sous la forme d'un nuage depoints. L’analyse factorielle consiste àrechercher, sur la base de variables « acti-ves » (variables qui déterminent l’objectifde l’analyse : ici, les circonstances ou lesconséquences de l’accident), une suite deplans factoriels sur lesquels projeter lenuage de points de manière optimale. Lebut de ces projections est d'observer lesproximités entre les points. Deux points-modalités sont proches dans l’espace sices deux modalités sont associées dansles mêmes cas de chutes ; deux pointssont éloignés si les modalités sont rare-ment associées dans les mêmes cas dechutes. Des variables « illustratives » peu-vent être projetées sur ces plans : ellesservent à compléter ou suggérer desexplications par rapport aux rapproche-ments ou éloignements observés.
L’expérience dans un milieu de tra-vail fait que l’individu connaît les« endroits à risque ». Cette connaissanceconstitue alors un facteur de sécurité.Elle peut devenir un facteur d’insécuritélorsque quelque chose change dans lemilieu (une marche, par exemple) ; eneffet, la connaissance du milieu diminuela faculté de l’individu à percevoir lechangement.
TYPOLOGIE DES CHUTES DE PLAIN-PIEDEN SITUATION PROFESSIONNELLE -ANALYSE FACTORIELLE ETCLASSIFICATION
On peut visualiser le tableau de don-nées croisant les 459 chutes de plain-piedet les modalités juxtaposées de toutes les
FIGURE 7
HABITUDE DE L’ACTIVITÉ - répartition en pourcentage des deux modalités les plusprésentes de la variableHABIT OF ACTIVITY – distribution in percent of the two most frequently found modesof the variable
FIGURE 8
HABITUDE DU LIEU DE L’ACCIDENT - répartition en pourcentage des deux modalitésles plus présentes de la variableHABIT OF ACCIDENT LOCATION – distribution in percent of the two most frequently foundmodes of the variable
lieu non habituelembauché depuis moins d'un moistemps pleinformation insuffisanteméconnaissance individuelle des risques
activité habituelle activité inhabituelle non précisé
lieu habituel de travail lieu non habituel de travail non précisé
conduire, utiliserlieu habituel
fabrication, constructioncontrat à durée indéterminée
61,7%23,9%
répareractivité inhabituelleméconnaissance individuelle des risques
fabrication, constructionatelier de fabrication
intérieur des locauxactivité habituelle
avoir sur son cheminvictime dans zone dangereuse
78,6%11,5%
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La classification des accidents cher-che à regrouper les cas de chutes ayantles mêmes caractéristiques quant auxvariables actives dans des classes les plushomogènes possible. Parce qu’ils fontvaloir les proximités des points sur ungrand nombre d’axes factoriels et doncfournissent une image proche de laréalité du nuage de points, les résultatsde la classification complètent ceux del’analyse factorielle qui ne représente cesproximités que dans des plans à deuxdimensions.
Les données sont analysées avec lesméthodes d’analyse factorielle (corres-pondances multiples) et les méthodes declassification (classification ascendantehiérarchique), avec le logiciel SPAD©.
- Typologie des circonstances des chu-tes de plain-pied
Une première analyse factorielle estorientée sur les circonstances aumoment de la chute : le lieu de l'acci-dent, l'activité du salarié, l'objet de l'acti-vité du salarié et le phénomène acciden-
manutention manuelle ou avec un enginmoteur et dans un lieu de stockage (127accidents, soit 28 % des cas étudiés) ;1 La classe 3 regroupe les accidentsqui se produisent le plus souvent lors duramassage d’ordures ménagères (34accidents, soit 7 % des cas étudiés) ;1 La classe 4 regroupe les accidentsqui se produisent le plus souvent lorsd’un travail sur chantier (27 accidents,soit 6 % des cas étudiés).1 La classe 5 regroupe les accidentsqui se produisent le plus souvent lorsd’un déplacement (70 accidents, soit15 % des cas étudiés) ;
Il est intéressant de noter quepresque la moitié des chutes de plain-pied graves analysées sont survenueslors de l’utilisation d’une machine et queseulement 15 % d’entre elles se sont pro-duites pendant le déplacement de la vic-time, ces accidents étant égalementmoins graves. En effet, la représentationla plus commune que l’on a des chutesde plain-pied est un déséquilibre pen-dant le déplacement.
tel sont définis en tant que variables acti-ves. La figure 9 met en évidence :1 une diversité de situations acciden-togènes, notamment du point de vue del’activité au moment de l’accident et dulieu de l’accident ;1 une opposition entre les salariés quise déplacent à pied et ceux qui utilisentou conduisent une machine ;1 une différenciation entre les chutessurvenues à l'extérieur (voies de transportpublique, voies de circulation externes) etcelles survenues à l'intérieur des établis-sements (ateliers de fabrication).
La classification des circonstances adonné cinq classes de chutes de plain-pied, d’effectifs variés, et séparées prin-cipalement selon l’activité du salarié et lelieu de la chute (cf. tableau I) :1 La classe 1 regroupe les accidentsqui se produisent le plus souvent lors del’utilisation de machines, dans un atelierde fabrication (201 accidents, soit 44 %des cas étudiés) ;1 La classe 2 regroupe les accidentsqui se produisent le plus souvent lors de
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Classification des chutes de plain-pied suivant leurs circonstancesClassification of falls on the level according to their circumstances
individus
modalités des variables
classes
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Le tableau I présente les caractéris-tiques de chacune des classes et donnedes exemples de cas d’accidents.
- Typologie des conséquences des chu-tes de plain-pied
Une deuxième analyse factorielle estorientée sur les conséquences de lachute : l'origine des lésions, la nature etle siège des lésions ainsi que la gravitéde la chute sont définies en tant quevariables actives. On peut voir sur lafigure 10 que les chutes mortelles sontopposées aux chutes graves ou peu gra-ves (ayant ou non nécessité une hospita-lisation, respectivement). Les blessuresaux mains se différencient des blessurestouchant le tronc ou plusieurs parties ducorps ; les amputations sont opposéesaux plaies et aux fractures.
La classification en termes de consé-quences catégorise les chutes en quatre
tre part. En effet, si l’environnement detravail présente des éléments agressifsqui n’occasionnent pas de lésion ensituation normale d’évolution de l’indivi-du, le contact d’une partie du corps avecces éléments agressifs, en cas de dés-équilibre, peut aggraver fortement l’acci-dent.
Le tableau II présente les caractéris-tiques de chacune des classes et donnedes exemples de cas d’accidents.
classes, principalement selon la gravitéet le siège des lésions (cf. tableau II).
La classe 2 rassemble les chutes lesmoins graves, soit 21 % des accidentsétudiés. Elles se sont produites le plussouvent alors que la victime se déplaçaità pied, c’est-à-dire dans des circonstan-ces qu’on associe le plus communémentaux chutes de plain-pied. La classe 4, quiregroupe les chutes graves, atteint à peuprès le même pourcentage (22 %). Ceschutes ont été déclenchées par le dés-équilibre de la personne (il n’y a pas eude dysfonctionnement matériel à l’origi-ne du déséquilibre) et la lésion a étéoccasionnée par le contact avec la partietravaillante d’une machine. Ce résultatconfirme également la pertinence depoursuive deux objectifs de préventiondes chutes de plain-pied : actions desti-nées à prévenir le déséquilibre d’unepart, à limiter la gravité des lésions d’au-
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Classification des chutes de plain-pied suivant leurs conséquencesClassification of falls on the level according to their consequences
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modalités des variables
classes
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DISCUSSION – CONCLUSION
Tout d’abord, il faut garder à l'espritque ces résultats constituent l’explorationd’une collection particulière d’accidents,issue de la base de données EPICEA etqu’ils ne sont donc pas extrapolables àl’ensemble des chutes de plain-pied autravail. Les accidents analysés ont été par-ticulièrement graves : 38 % d’entre eux ontété fatals et 37 % ont nécessité une hospi-talisation. De manière générale, les chutesde plain-pied en situation professionnellene sont pas aussi graves. Si on assimileleur fréquence et leur gravité à celles desaccidents répertoriés par les statistiquesCNAM, selon la rubrique « accidents deplain-pied », on constate que ces accidentssont fréquents (environ 20 % des AT avecarrêt). Ils occasionnent plus de 20 % desjours perdus par incapacité temporaire etreprésentent environ 20 % des accidentsconduisant à une incapacité permanenteet 2 % des accidents mortels [17].
Les chutes de plain-pied ne sont pasidentifiables directement dans la base dedonnées EPICEA et le travail réalisé arévélé la difficulté de sélectionner, à par-tir de récits, des cas de chutes cor-respondant à la définition proposée : 1 La chute est-elle une chute de plain-pied ou une chute de hauteur (cas dessalariés montés sur une machine, sur untabouret, etc.) ?1 Le déséquilibre à l’origine de lachute concerne-t-il la prévention deschutes de plain-pied (cas d’effondrementd’un mur ensevelissant un ou plusieurssalariés, cas de chariot automoteur dés-équilibrant ou heurtant un piéton, etc.) ?
On peut citer pour exemple l’extraitde rapport d’accident suivant : « son col-lègue avait les mains sur le mur afin dedéceler le moment où il risquait de s'é-crouler. Lorsque le mur a bougé, le com-pagnon de la victime a prévenu cette der-nière de se retirer. La victime s'est reti-rée mais, compte tenu de l'encombre-ment de la surface de circulation, elle atrébuché et été atteinte par une partie dumur, lui occasionnant plusieurs fractu-res aux jambes ».
L’analyse avait pour objectif d'iden-tifier et de préciser différents contexteset conséquences de chutes de plain-pieden situation professionnelle. L'analysefactorielle des correspondances et lesclassifications ont montré que des acci-dents présentent des similitudes quant à >>
leurs circonstances et leurs conséquen-ces. Ces similitudes concernent l'activitédes salariés au moment de la chute et lelieu où se trouvait la victime, la partie ducorps atteinte et la gravité de l'accident.Les typologies obtenues permettent dedresser un inventaire de situations acci-dentogènes. En entreprise, les chutes deplain-pied entraînant un arrêt de travailsont fréquentes et aussi graves que lesautres accidents. Elles constituent égale-ment une partie importante des acci-dents bénins ou sans arrêt de travail [10].On peut donc penser que la diversité descontextes de chutes de plain-pied, indé-pendamment de leur gravité, soit encoreplus grande que celle observée sur unensemble de chutes de plain-pied parti-culièrement graves.
Rappelons enfin que ces résultatssoulignent qu’une minorité des chutesde plain-pied graves se produisent pen-dant le déplacement. Le déplacement estcependant la représentation la plus com-mune de l’activité au moment d’unechute de plain-pied. Les résultats corro-borent ceux de la littérature en souli-gnant que les contextes d’accidents diffè-rent selon le métier exercé par la victime.On peut donc penser que les actions àmener dans le champ de la préventionprésentent sûrement des spécificitésliées notamment au secteur d’activité. Lelien entre l’âge et le risque de déséquili-bre est controversé dans la littérature. Cetravail fut l’occasion de discuter de lacomplexité d’action de ce facteur lors deschutes de plain-pied.
La représentation commune deschutes de plain-pied est le trébuche-ment ou la glissade d’une personne aucours d’un déplacement. Cet accidentest considéré comme un accident bénin.En montrant la variété des circonstan-ces et des conséquences de ces acci-dents en situation professionnelle et enmettant l’accent sur la gravité de cer-tains accidents, cette étude apporte unélément de réponse aux interrogationssoulevées dans le cadre de la théma-tique. Elle confirme par ailleurs la perti-nence de l’approche systémique adoptéepour analyser ces accidents ainsi quel’intérêt de poursuivre deux objectifsdans le champ de la prévention : préve-nir le déséquilibre et limiter la gravitédes lésions.
Reçu le : 24/10/2003Accepté le : 20/11/2003
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TABLEAU I
Typologie des chutes de plain-pied suivant leurs circonstancesTypology of falls on the level according to their circumstances
Classes Variables Modalités caractéristiques de la classe *
activité conduire, utiliserguider, surveillernettoyer, rangerrégler, répareressayer, mesurer
objet de l'activité installation, machinevéhicule, enginéquipe, opération
facteur matériel emballage : machine à emballer, à conditionnerfaçonnage par pression : presse, laminoirfaçonnage par division : scie, broyeur
lieu atelier de fabrication
accident contact machinemise en fonctionnement anormal du facteur matériel
lésion mainamputationaccident grave
facteur d'accident intervention pendant le fonctionnement de la machinerécupération d'incidentpréoccupation de l'hygiène et de la sécurité insuffisante
emploi conducteur d'installations et de machines
autre victime seuleheures supplémentaires
Exemple de cas : La victime est un agent de maîtrise, âgé de 50 ans, à ce poste depuis 7 ans. Elle est intervenue sur une presse suite au grippage de pièces. La presseest équipée d'un dispositif d'amarrage automatique et fonctionne en mode coup par coup avec commande à la pédale et écran grillagé en face avant. Lors de sonintervention, la victime a déposé l'écran avant et neutralisé la sécurité par une tige filetée, sans changer les conditions de fonctionnement. Au cours des essais, unepièce est tombée par terre. Elle s'est penchée pour la ramasser. En prenant appui sur l'outil de la main gauche, elle a trébuché et son pied a actionné accidentellementla pédale, provoquant ainsi le déclenchement de la presse. La victime a eu la main écrasée par l'outil, avec trois doigts coupés.
activité manutentionner manuellementmanutentionner avec un engin à moteurusiner, assembler, démonter
objet de l'activité objet, pièce, produitmatière premièreréseau fluide, réseau électrique
facteur matériel élément de constructionproduit métallique
lieu lieu de stockagezone de fret, d'expéditionintérieur des locaux
accident déséquilibre provoqué par un dysfonctionnement du matérielrenversement du facteur matérielmouvement accidentel du facteur matérielêtre sur la trajectoire accidentelle
lésion tête
facteur d'accident stockage inapproprié de matérieldéfaillance du matériel
emploi ouvrier qualifié
autre victime pas seulemesure préconisée : étais, stabilisateurs
Exemple de cas : La victime — un charpentier fer de 24 ans — souhaitait extraire une tôle d'acier d'un lot. Placée face à ce lot, elle a écarté, tôle par tôle poursélectionner l'une d'entre elles. Sous-estimant la charge accumulée, elle a perdu l'équilibre et s'est retrouvée coincée entre le coffret électrique fixé au mur et l'arêtesupérieure des tôles. Une transformation du râtelier avait été entreprise quelques jours avant pour faciliter le déplacement entre le dernier rang et le mur ; pour cefaire, la barrière de retenue du dernier rang avait été tronçonnée. Il restait un embryon d'embase qui normalement ne devait pas recevoir de tôles, néanmoins l'undes compagnons ayant réceptionné les tôles les stockait à cet endroit. La victime est décédée par suite d'un écrasement de la cage thoracique.
Classe 1(201 accidents)
44 %
"utilisation de machines"
Classe 2(127 accidents)
28 %
"manutention"
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Classes Variables Modalités caractéristiques de la classe *
activité ramasser, stocker
objet de l’activité déchet, chutematière première
facteur matériel transfert de personnes
lieu voie de transport publicvoie de circulation externe aux bâtimentsextérieur des locaux
lésion décès
facteur d'accident mauvaises conditions climatiquesmode opératoire inapproprié
emploi employé non qualifié de la vente (éboueur, etc.)
autre victime pas seuletiers, même activité
Exemple de cas : La société possède trois bennes de collecte d'ordures ménagères utilisées par onze salariés et couvre quarante et une communes. La benne utiliséele jour de l'accident datait de six ans, et aucune anomalie de fonctionnement n'a été décelée. Le disque relevé par la gendarmerie n'a pas relevé d'infraction. Levéhicule faisait 8,80 mètres de long. Le jour de l'accident, une pluie fine persistait mais les salariés ne portaient pas de tenue de pluie. Pour cette collecte, le véhicules'était engagé en marche avant dans la rue, et les ripeurs procédaient au ramassage des ordures ménagères. Après cette opération, le conducteur engagea au boutde la rue, longue de 250 mètres, une marche arrière, car il lui était impossible de faire demi-tour, le longueur du véhicule étant trop importante pour la largeur de larue (9,20 mètres). Au moment du départ en marche arrière, les deux ripeurs montent sur le marchepied. L'un d'entre eux, 36 ans, glisse et tombe, se faisant écrasermortellement le bassin par la roue arrière gauche du véhicule.
activité construire démolir
objet de l’activité gros œuvre, second œuvre
facteur matériel matériel btp, mineszone géographique : sol, échafaudage, fosses, égoût, etc.
lieu ouvrage en chantier
emploi ouvrier qualifié
autre mesure préconisée : étais, stabilisateur
Exemple de cas : La victime — un maçon de 23 ans — circulait sur une dalle en cours de ferraillage. En reculant, son pied a buté sur un morceau de treillis soudé quia transpercé sa botte et provoqué une plaie au talon gauche.
activité se déplacer à pied
objet de l’activité lieu de travail
facteur matériel manutentionenvironnementzone géographique : sol, échafaudage, fosses, égoût, etc.
lieu voie de circulation interne aux bâtiments
accident pas de dysfonctionnement de matérielglissade, perte d'équilibrecontact solêtre, avoir sur son cheminaction du tiersheurt
lésion membre inférieur
facteur d'accident nuisance physique (bruit, chaleur, éclairage, poussière…)
emploi employé, personnel des services
autre victime seulemesure préconisée : aménagement des voies d'accès ou de circulationtiers autre activité
Exemple de cas : La victime — agent de production intérimaire depuis six mois dans l'entreprise, âgé de 50 ans — évoluait dans l'allée de circulation, une caisse depièces détachées dans les mains. Au moment de l'accident, la victime aurait buté contre les pieds d'une ouvrière dont le poste de travail était implanté en bordured'allée. En voulant rétablir son équilibre, elle aurait pris appui sur la borne de raccordement électrique d'une enrouleuse d'imprimante fixée sur le bord de la tablede travail, et aurait été victime d'une électrisation due au contact direct avec l'élément sous tension (220 V). Elle souffre d’une commotion à l'avant-bras droit.
* Les modalités en gras sont les modalités des variables actives.
Classe 3(34 accidents)
7 %
"ramassagedes ordures ménagères"
Classe 4(27 accidents)
6 %
"travail sur chantier"
Classe 5(70 accidents)
15 %
"déplacement"
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Classes Variables Modalités caractéristiques de la classe *
origine des lésions chocécrasement, coincementsouffle, pression
nature des lésions lésions diversesfracture, fêlure
siège des lésions Têtelocalisation multipletroncsiège interne
gravité de l'accident décès
phénomène accidentel en classe dysfonctionnement du matériel à l’origine du déséquilibre
phénomène accidentel effondrement du facteur matérielmouvement accidentel du facteur matérielaction d'un tiers
facteur matériel en classe engin de travaux publics
facteur matériel détaillé camion
statut du facteur matériel en circulationen manutention mécanique
relation salarié / facteur matériel être sur la trajectoire accidentelle
présence d'un tiers tiers même activitétiers autre activité
facteur d'accident recul de véhiculeméconnaissance individuelle des risques
Exemple de cas : La victime — un chauffeur de poids-lourd de 39 ans — alors qu'elle travaillait sur une carrière, a voulu parler au conducteur d'un chargeur. Pourcela, elle est montée sur le marchepied de l'engin pendant que celui-ci remplissait le godet. La victime a glissé, est tombée sur le sol et l'engin lui a roulé sur le corps.La victime est décédée.
origine des lésions contact avec le sol
nature des lésions contusion
siège des lésions membre inférieur
gravité de l'accident accident peu grave
facteur matériel en classe zone géographique : sol, échafaudage, égout, fosse, etc.
statut du facteur matériel autre poste de travail
relation salarié / facteur matériel être, avoir sur son chemin
activité du salarié se déplacer à pied
protecteur préconisé aménagement des voies d'accès
facteur d'accident non-rangement du matériel
Exemple de cas : La victime était nouvellement embauchée et travaillait sur un chantier de silos où elle faisait du coffrage. Elle traversait le local commandesalimentation dont le sol est constitué en grande partie par des fers plats de 50 x 10 posés sur chant et écartés d'environ 6 cm lorsqu'elle glissa sur les fers lisses etchuta lourdement sur les fers voisins se fêlant quatre côtes.
origine des lésions brûlure
siège des lésions pied
gravité de l'accident accident grave
relation salarié / facteur matériel manipuler
présence d'un tiers pas de tiers
Exemple de cas : La teinture utilise une machine de nettoyage à sec pour traiter les pièces souillées. Il y avait, ce jour-là, beaucoup de pièces à traiter. La machinefonctionnant mal, la victime — un agent de maîtrise de 40 ans — a voulu nettoyer le distillateur. En ouvrant la porte de l'appareil, il s'est échappé une dizaine de litresde perchloréthylène à 80° qui l'ont brûlée aux pieds. En voulant s'éloigner, la victime a glissé sur le carrelage et est tombée dans le produit chaud, s'occasionnantdes brûlures aux pieds, poignets et dos.
TABLEAU II
Typologie des chutes de plain-pied suivant leurs conséquencesTypology of falls on the level according to their consequences
Classe 1(220 accidents)
48 %
"chutes mortelles"
Classe 2(95 accidents)
21 %
"chutes peu graves"(n’ayant pas nécessité
d’hospitalisation)
Classe 3(40 accidents)
9 %
« brûlures graves »
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Classes Variables Modalités caractéristiques de la classe *
origine des lésions contact avec la partie travaillante d'une machinecontact avec un objet coupant
nature des lésions amputationplaie
siège des lésions mainmembre supérieur
gravité de l'accident accident grave
phénomène accidentel en classe pas de dysfonctionnement matériel à l’origine du déséquilibre
phénomène accidentel glissade du salarié
facteur matériel en classe façonnage par pression : presse, laminoirfaçonnage par division : scie, broyeurfaçonnage par enlèvement : tour, toupie, ponceuse
statut du facteur matériel en utilisationen réparation
relation salarié / facteur matériel régler, contrôlerconduire, utilisernettoyer
activité du salarié conduire, utilisernettoyer, ranger
lieu de l'accident atelier de fabrication
présence d'un tiers pas de tiers
protecteur préconisé protecteur par obstacle fixe ou mobile
facteur d'accident intervention pendant le fonctionnementrécupération d'incidentrisque machine au niveau de la conception
Exemple de cas : Au cours d'une opération d'entretien périodique d'une machine à carder le coton – un manœuvre, dans cet emploi depuis 8 jours – avait pour tâched'aider le monteur de l'entreprise intervenante à déposer les tôles du capotage et d'assurer un nettoyage succinct du tambour. Après le démontage des différentséléments et pendant que le monteur discutait avec le directeur de la nécessité de changer la garniture, l'aide-monteur entreprit de nettoyer la carde au niveau dutambour suite au démontage du carter d'aspiration et de protection du joint rentrant. C'est à ce moment qu'il a glissé sur le sol et que, déséquilibré, il rechercha unappui avec la main droite, laquelle fut entraînée par le tambour en rotation du fait de l'inertie.
* Les modalités en gras sont les modalités des variables actives
Classe 4(104 accidents)
22 %
"chutes graves"(ayant nécessité
une hospitalisation)
>>
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ENCADRÉ I
CONTENU ET STRUCTURE DE LA BASEDE DONNÉES EPICEA
CONTENT AND STRUCTUREOF THE EPICEA DATA BASE
L a b a s e d e d o n n é e s E P I C E Acontient des cas d'accidents du travailsurvenus aux salariés du régime général.Ces cas sont recensés à la suite d’enquê-tes menées par les seize Caisses régio-nales d'assurance maladie et les quatreCaisses générales de sécurité sociale. Lesaccidents mortels (en dehors des malai-ses) y sont répertoriés de façon systéma-tique. Les autres accidents sont soumis àune enquête s'ils sont considérés signifi-catifs pour la prévention, qu'ils soientgraves ou qu'ils n'aient entraîné que desblessures légères. La base EPICEA n'estdonc pas représentative de tous les acci-dents du travail et les résultats des analy-ses ne sont pas extrapolables à desensembles plus larges d'accidents. Il està noter que les maladies professionnel-les et les accidents de trajet ne sont pasrépertoriés dans EPICEA.
Chaque fiche de la base concerne unsalarié accidenté et est structurée selonenviron 80 variables. Deux de ces varia-bles sont du texte (le résumé de l'acci-dent et les mesures de prévention préco-nisées), les autres variables sont codées(listes de modalités prédéfinies) ounumériques. Une variable est donc l’undes quatre-vingts critères renseignéspour décrire l’accident et le salarié. Unemodalité est une valeur prédéfinie prisepar une variable dans une liste : parexemple, la modalité « utiliser » de lavariable « activité du salarié ».
La notion de gravité existe sousforme d'une variable à quatre modalités :accident mortel, le salarié est décédé aumoment de l'enquête ; accident graveayant nécessité une hospitalisation(notamment les amputations de mem-bres) ; accident peu grave ayant provo-qué des lésions mais n'ayant pas néces-sité d'hospitalisation ; incident n'ayantpas provoqué de lésions. La gravité décri-te est la gravité connue au moment del'enquête et ne prend pas en compte lenombre de jours d'arrêt ni les incapaci-tés temporaires ou permanentes résul-tant de l’accident et non établis aumoment de l’enquête.
NombreVariables utilisées
de modalités
nature des lésions 25 modalités
siège des lésions 11 modalités
gravité de l'accident 5 modalités
affectation récente ou non 7 modalitésdu salarié à son poste
heures supplémentaires 3 modalitéseffectuées par le salarié
phase d'activité de l'atelier 7 modalitésou du chantier
lieu de l'accident 17 modalités
lieu de l'accident en classes 3 modalités
habitude du lieu par le salarié 3 modalités
activité du salarié en classes 22 modalités
objet de l'activité du salarié 17 modalitésen classes
habitude de l'activité 3 modalités
salarié seul ou non 2 modalités
présence d'un tiers 4 modalités
facteur matériel (fm) * 1 057 modalités
facteur matériel en classes 30 modalités
statut du facteur matériel * 18 modalités
relation salarié/facteur 26 modalitésmatériel *
origine des lésions * 28 modalités
phénomène accidentel * 25 modalités
phénomène accidentel 4 modalitésen classes
protecteur préconisé 74 modalités
facteur d'accident 25 variablesà 2 modalités
une ou plusieurs victimes 3 modalités
emploi en classes 13 modalités
âge du salarié en classes 8 modalités
Les variables en gras ont été actives dans l'une oul'autre analyse, les autres ont été illustratives(cf. § Typologie des chutes de plain-pied en situationprofessionnelle).
* Le facteur matériel est un objet, un matériel, unesubstance à l’origine directe des lésions.
Le statut du facteur matériel est la manière dontcelui-ci intervient dans le processus d’accident : unobjet entreposé temporairement, une charge en coursde manutention manuelle, etc.
La relation salarié / facteur matériel traduit l’inter-action du salarié avec le facteur matériel au momentde l’accident : nettoyer, régler, contrôler, être à proxi-mité, etc.
L'origine des lésions décrit comment la victime aété blessée : écrasement, choc, contact avec un objetcoupant, contact avec la partie travaillante d'unemachine, etc.
Le phénomène accidentel représente le phénomènecausant la lésion : il peut s’agir du renversement dufacteur matériel, d’une rupture du facteur matériel, dela présence de la victime dans une zone dangereuse,etc.
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ENCADRÉ II
SCHÉMA DE CODIFICATIONPOUR UN ENREGISTREMENT D’ACCIDENT
DANS LA BASE EPICEA
CODING SCHEME FOR RECORDINGAN ACCIDENT IN THE EPICEA DATA BASE
La saisie d’un accident dans EPI-CEA est structurée autour d’un « sché-ma de codification » décrivant le proces-sus accidentel et qui concerne une ving-taine de variables. Ce schéma sert aucodificateur pour vérifier la cohérence desa codification. En voici deux exemples :
1 Exemple I : La victime – 34 ans,gérant dans le commerce des viandes –était en train de ranger son laboratoire.Elle a glissé et est tombée sur ladécouenneuse, ce qui a provoqué la miseen marche de la machine alors que lavictime avait ses deux avant-brasappuyés sur le rouleau d’entraînementet la lame. Ceci lui causa des plaies gra-ves sur les deux avant-bras. La découen-neuse n’étant plus dans l’établissement(elle a été vendue après l'accident), laseule cause de l'accident connue est lamise en marche qui se commandait parl'appui sur une barre horizontale, placéedevant l’opérateur, et non protégée cont-re toute action involontaire.
1 Exemple II : La victime — un char-pentier de 23 ans — avait pour tâche demanutentionner des pièces de bois dansl’atelier menuiserie du chantier. Elle cir-culait dans l’atelier quand elle s’est heur-tée à des pièces de bois qui encom-braient le sol en dallage ciment. Elle s’estfait une entorse à la cheville gauche.
SCHÉMA DE CODIFICATION ASSOCIÉ
SCHÉMA DE CODIFICATION ASSOCIÉ
Activité de la victimeObjet de l’activité
Relation victime/facteur matériel
Facteur matériel (fm)Statut du facteur matériel
Relation tiers/facteur matériel
ranger
lieu de travail(laboratoire)
avoir sur sa trajectoireaccidentelle
découenneuseobstacle fixe
contact machinemise en fonctionnement accidentel
Activité du tiersObjet de l’activité
Tiers
pas de tiers
Origine des lésionsPhénomène accidentel
Processus d’accident
Activité de la victimeObjet de l’activité
Relation victime/facteur matériel
Facteur matériel (fm)Statut du facteur matériel
Relation tiers/facteur matériel
manutentionner
objet, article, outil(pièce de bois)
avoir sur sa trajectoire
pièce de boisentreposée temporairement
contact avec le solperte d’équilibre de la victime
Activité du tiersObjet de l’activité
Tiers
pas de tiers
Origine des lésionsPhénomène accidentel
Processus d’accident
>>
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[1] HSE. – Watch your step, preventionof slipping, tripping and falling accidents atwork. Health and Safety Executive, UnitedKingdom, HMSO,1985, 34 p.
[2] CNAM – Statistiques nationales d'ac-cidents du travail (années 1990-1991-1992),CNAM, Paris, 1995, 369 p.
[3] LEAMON, T.B. et MURPHY, P.L. –Occupational slips and falls : more than a tri-vial problem. Ergonomics, 1995, 38, 3, p. 487-498.
[4] BALLANCE, P.E., MORGAN, J. etSENIOR D. – Operational experience with aportable friction testing device in universitybuildings. Ergonomics, 1985, 28, 7, p. 1043-1054.
[5] MANNING, D.P., AYERS, I., JONES,C., BRUCE, M. et COHEN, K. – The inciden-ce of underfoot accidents during 1985 in aworking population of 10000 Merseysidepeople. Journal of Occupational Accidents,1988, 10, 121-130.
[6] GRONQVIST, R. et ROINE, J. –Serious occupationnal accidents caused byslipping. Advances in Industrial Ergonomicsand Safety V, edited by R. Nielsen and K.Jorgensen, Taylor and Francis, London, 1993,p. 515-519.
[7] LECLERCQ, S. et TISSOT, C. –Instruction de la thématique : Prévention deschutes de plain-pied en situation profession-nelle. Note Scientifique et Technique del’INRS 0217, 2002, 33 p.
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BIBLIOGRAPHIE
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INSTITUT NATIONAL DE RECHERCHE ET DE SÉCURITÉ – 30, rue Olivier-Noyer, 75680 Paris cedex 14Tiré à part des Cahiers de notes documentaires – Hygiène et sécurité du travail, 1er trimestre 2004 , n° 194 – ND 2206 – 2 000 ex.N° CPPAP 804/AD/PC/DC du 14-03-85. Directeur de la publication : J.-L. MARIÉ. ISSN 0007-9952Imprimerie de Montligeon – 61400 La Chapelle-Montligeon
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