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1 PROJET: PROJET DE BITUMAGE DE LA ROUTE KYABE - SINGAKO PAYS : TCHAD RESUME DU PLAN ABREGE DE REINSTALLATION Équipe du Projet Chef d’équipe Joseph Kouassi N’GUESSAN, Ingénieur des Transports en Chef OITC.1/CMFO Membres d’équipe Jean Paterne MEGNE EKOGA, Économiste des Transports OITC1/CDFO Jean-Pierre KALALA, Socio- économiste en Chef OITC1 Samuel MBA, Ingénieur des Transports OITC1 M. KINANE, Environnementaliste ONEC3 M. YAMEOGO, Consultant Environnementaliste OITC.1 OITC.1 Chef de Division pour le secteur J.K. KABANGUKA OITC1 Directeur pour le secteur A. OUMAROU OITC Directeur régional M. KANGA ORCE

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PROJET: PROJET DE BITUMAGE DE LA ROUTE KYABE - SINGAKO

PAYS : TCHAD

RESUME DU PLAN ABREGE DE REINSTALLATION

Équipe du

Projet

Chef d’équipe Joseph Kouassi N’GUESSAN,

Ingénieur des Transports en Chef OITC.1/CMFO

Membres

d’équipe

Jean Paterne MEGNE EKOGA,

Économiste des Transports OITC1/CDFO

Jean-Pierre KALALA, Socio-

économiste en Chef OITC1

Samuel MBA, Ingénieur des

Transports OITC1

M. KINANE,

Environnementaliste ONEC3

M. YAMEOGO, Consultant

Environnementaliste OITC.1

OITC.1

Chef de Division

pour le secteur J.K. KABANGUKA OITC1

Directeur pour le

secteur A. OUMAROU

OITC

Directeur régional M. KANGA ORCE

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RESUME PLAN ABREGE DE REINSTALLATION

Titre du projet : Projet de bitumage de la route Kyabé - Singako

Numéro du projet: P-TD-DB0-010

Pays : Tchad

Département : OITC Division: OITC-1

1. Introduction et description du projet

Le Groupe de la Banque Africaine de Développement (BAD) est sollicité par le

Gouvernement de la République du Tchad pour le financement du projet de bitumage de la

route Kyabé – Singako dans la région du Moyen Chari au Sud – Est du pays. Ce projet est

classé en catégorie 2 compte tenu du nombre limité d’expropriations de bâtis et d’arbres

fruitier situés dans l’emprise de la route (moins de 200 personnes). Un plan abrégé de

réinstallation, objet du présent rapport, a été préparé à cet effet conformément aux règles et

procédures de la BAD.

La section Moundou-Sarh a été réhabilitée entre 2010 et 2013 avec les concours respectifsde

l’UE (Moundou-Doba-Koumra) et de la BAD (Koumra-Sarh). Les travaux sont en cours de

démarrage sur le tronçon Sarh-Kyabe (102 km) grâce à un autre financement de l’UE qui a

contribué à la réalisation, en 2010, des études de faisabilité de l’axe Sarh-Kyabé-Singako,

long d’environ 174 km. Les études relatives aux sections restantes de ce corridor sont en cours

de contractualisation. La réalisation du tronçon Kyabé-Singako permettra donc de compléter

le chainon manquant sur le corridor Ndjaména-Moundou-Sarh-Kyabé-Singako-Am Timan-

Abéché.

Le tableau ci-après présente les composantes du projet.

Tableau 1 : principales composantes du projet

Nom de la

composante

Description

Travaux

routiers

A.1 - Aménagement d’environ 72,3 km de route entre Kyabé et Singako, revêtus d’un

enduit superficiel bicouche sur une largeur de 7 m et de 2 accotements de 1,5 m sur

chaque côté ;

A.2 - Actions et mesures d’atténuation des impacts négatifs sur l’environnement ;

A.3 - Sensibilisation à la protection de l’environnement, à la sécurité routière, à la

prévention contre le SIDA, les maladies sexuellement transmissibles et le paludisme ;

A.4 - Contrôle et la surveillance des travaux routiers.

Aménagem

ents

connexes

B.1 - Aménagement d’environ 61,6 km de pistes connexes à la route ;

B.2 - Construction de 12 plateformes multifonctionnelles pour les femmes (PTFM) ;

B.3 - Réhabilitation de 3 écoles ;

B.4 - Réhabilitation de 2 centres de santé ;

B.5 - Construction de 3 quais (rampes) d’embarquement des animaux ;

B.6 - Réalisation de 10 points d’eau potable ;

B.7 - Fourniture de 100 charrettes de transport aux associations féminines ;

B.8 - Contrôle des travaux connexes.

Appui

institutionne

C.1 - Étude de faisabilité de la route Sarh-Lasido-Frontière RCA

C 2 - Étude sur l’identification de sources de recettes pérennes pour le financement de

l’entretien routier

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l et études

Gestion du

projet

D.1 - Appui à la Cellule de Suivi et de Coordination des Projets routiers BAD/BM

(CSCP-BAD/BM) ;

D.2 - Suivi-évaluation des impacts socio-économiques et environnementaux ;

D.3 - Audit comptable et financier du projet ;

D.4 - Audit technique du projet.

2. Impacts potentiels du projet

2.1 Définition de l’emprise de la route

L’emprise de la route désigne est définie comme la bande qui sera occupée par la route et

toutes les dépendances (plate-forme, talus, assainissement routier, etc.) ainsi que l’ensemble

des espaces ou voies nécessaires à son entretien ou à son exploitation, et ce, sur l’ensemble du

linéaire considéré. Cette bande varie entre 12 et 30 mètres suivant les types de profil

considérés (en remblai, déblai, mixte ou en devers) et des agglomérations/rase campagne.

2.2 Source d’impact

La principale activité susceptible d’entrainer des déplacements physiques et/ou économiques

est la libération des emprises prévus (chaussée et dépendances, trottoirs, canaux de drainage

hydraulique, ouvrages de franchissement, …), des installations induites (centrales à béton,

centrales à bitume, emprunts et carrières, station de concassage, stations de criblage, dépôts

d’hydrocarbures, dépôts de matériaux de construction, … etc.) et de la base-vie de

l’Entreprise. Les récepteurs de l’impact déplacement sont, entre autres, les bâtiments, les

arbres et autres installations précaires/temporaires (boutiques, enclos, etc).

2.3 Minimisation des déplacements

Conformément à la politique de la BAD en matière de déplacement involontaire de

populations (novembre 2003), les déplacements ont été minimisés dans le cadre de ce projet.

Ainsi, le principe de conception s’est reposé sur l’évitement, autant que faire se peut, des

déplacements physiques et économiques à travers la recherche de variantes de tracé et

d’aménagement pouvant répondre aux objectifs techniques, fonctionnels et socio-

environnementaux fixés au préalable. Ainsi, il a été envisagé et valorisé les possibilités

suivantes :

maintenir l’axe de la chaussée actuelle autant que faire se peut ;

réduire la largeur de la bande à exproprier dans les traversées d’agglomérations tout en

préservant les dimensions minimales requises pour ce type de route ;

localiser les sites d’emprunts et les carrières et leurs pistes d’accès là où il y a moins

d’infrastructures à exproprier ;

localiser, autant que faire se peut, les installations induites (centrales à béton, centrales à

bitume, station de concassage, stations de criblage, dépôts d’hydrocarbures, dépôts de

matériaux de construction, etc.) et la base-vie de l’Entreprise sur des espaces publics ou

des emprises existantes et libres ;

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établir le calendrier de l’expropriation en tenant également compte, autant que faire se

peut, de la saison des arbres fruitiers afin de minimiser les pertes de revenu pour les

propriétaires ;

Les impacts négatifs du projet sont : -i- la destruction des infrastructures socio-

économiques situées dans l’emprise de la route, en l’occurrence 115 bâtiments et

constructions diverses appartenant à 84 propriétaires et 82 arbres fruitiers appartenant à 42

propriétaires ; -ii- le risque de propagation du VIH/SIDA et des IST en phase de chantier ; -

iii- des risques d’atteinte à la santé, à la qualité de vie et au bien-être des populations seront

observées du fait des bruits et vibrations, des émissions de poussières, de gaz et d’odeurs

liées aux activités des chantiers ; -iv- les risques d’accidents de circulation et d’accidents de

chantier ; -v- la perturbation de la mobilité des populations en phases de préparation et de

construction de la route ; -vi- la perte de végétation du fait de l’ouverture de l’emprise de la

route, des sites de la base vie, des sites d’emprunts de terre latéritique, ainsi que de faune du

fait des actes illicites des ouvriers des chantiers en particulier au niveau de la zone

cynégétique contigüe à la route ; -vii- les risques de pollution des eaux et des sols par les

déchets solides et liquides sont redoutés ; -viii- la dégradation des sols et des paysages du fait

des prélèvements de matériaux latéritiques et de roches massiques constitue un autre impact

négatif sur le milieu biophysique.

3. Responsabilité organisationnelle

4.1.Dispositions institutionnelles

Différentes institutions ministérielles et organisations interviendront dans la mise en œuvre du

PAR. Le MIT, maître d’ouvrage, à travers la Cellule de Coordination et de Suivi des Projets

(CCSP) et la Direction Générale des Routes, en assurera la coordination technique. A l’image

des dispositions prises pour la gestion des déplacements et des indemnisations à l’occasion de

l’aménagement de la route Walia – Nguéli financé par la BAD et la route Sarh – kyabé

financé par l’Union Européenne, le Ministre instruira le Gouverneur du Moyen Chari pour

qu’il signe un arrêté portant création, attributions et composition d’une Commission de

recensement et d’évaluation des biens situés dans l’emprise de la route en vue de

l’indemnisation des personnes affectées pour cause d’expropriation desdits biens. Cette

Commission locale comprendra les autorités locales, des représentants des départements

ministériels et des organisations ci-après :

o le Préfet du Lac Iro ;

o le Délégué Régional des Infrastructures et des Transports ;

o le Délégué Régional de l’Urbanisme, de l’Habitat et des Domaines,

o le Chef de la Cellule Environnement et Sécurité Routière du MIT ;

o les Délégués régionaux de l’agriculture, de l’environnement et des ressources

halieutiques, de l’Elevage et des ressources animales ;

o le Ministère des Finances et du Budget ;

o les représentants des associations de développement ;

o les représentants des organisations des personnes affectées par le projet.

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4.2.Renforcement des capacités

En termes de capacités de mise en œuvre du PAR, les cadres des institutions ci-dessus ont

déjà participé aux expériences antérieures mentionnées plus haut (cas du projet de bitumage

du tronçon routier Sarh – Kyabé) financé par l’Union Européenne et dont la Commission

était à pied d’œuvre au moment du déroulement de la mission d’évaluation du présent projet.

Au sein du MIT, les cadres de la Cellule de la Coordination et de Suivi des projets et de la

DGR ont participé également aux travaux de la Commission de recensement et d’évaluation

des biens en ce qui concerne le projet Walia - Ngueli financé par la BAD sauront valoriser

ces expériences avec les représentants des autres ministères au besoin.

Il sera indispensable de doter la Commission locale de moyens matériels et financiers

conséquents pour l’accomplissement de sa mission. Ces moyens sont notamment les frais de

fonctionnement de trois véhicules de types double cabines pour les déplacements des

membres de la Commission, les frais de fournitures de secrétariat, les frais de publication du

PAR. Une somme de 6 500 000 FCFA est proposée pour couvrir l’ensemble de ses charges

pour un temps de travail de 30 jours.

Les personnes affectées par le projet peuvent saisir le Maître d’Ouvrage pour plainte et en cas

d’insatisfaction des réponses reçues, porter plaintes contre l’Etat auprès du Tribunal de

Première instance de Sarh. Elles ont été informées de ces possibilités lors des séances de

consultation organisées lors de la réalisation des études ainsi qu’au cours de la mission

d’évaluation de la Banque.

4. Participation communautaire et consultations publiques

4.1 Participation communautaire

Il est important que les populations elles-mêmes participent au processus de réinstallation.

Cette participation doit se faire à travers les grandes étapes suivantes :

o Information et implication dans le processus d’évaluation des biens à exproprier ou

déplacer PAR ;

o participation aux différentes consultations notamment sur celle concernant les cadres

juridiques de l’expropriation et l’indemnisation ;

o participation aux séances de remise des dommages ou compensations aux personnes

affectées ;

o participation au constat de dégagement de la chaussée ;

o participation au suivi, à l’évaluation de la mise en œuvre du PAR et à sa clôture.

4.2 Consultations publiques

L’EIES a été réalisée sur la base d’une approche participative et s'est appuyée, d'une part, sur

des visites de terrain, l'exploitation des documents de base, et d'autre part, sur les entretiens

avec les services techniques, les populations riveraines, les autorités administratives et

coutumières. Cette approche a permis i) d’enrichir le projet et le faire évoluer par la prise en

compte des préoccupations de tous les acteurs ; ii) de favoriser l’implication dans le projet des

populations riveraines ; iii) de créer un climat de confiance et de coopération présidée par une

approche objective.

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Au cours de la mission d’évaluation du projet, le consultant environnementaliste de la mission

a organisé une consultation publique dans le village de Halakaou a une vingtaine de

kilomètres de Kyabé pour -i- s’enquérir du niveau d’information de ces populations par

rapport au projet de bitumage de la route ; -ii- vérifier si les personnes affectées ont été

associées comme il se doit au recensement des biens à exproprier, si elles ont été informées

de la valeur des biens concernés et des compensations envisagées ; -iii- recueillir leurs

préoccupations, opinions et propositions par rapport audit projet et aux expropriations ; -iv-

répondre à leurs questions et préoccupations. Un procès-verbal de séances de consultation est

présenté à l’annexe 3 du document de PAR.

4.3 Information des personnes à exproprier

Dans le cadre du l’exécution du présent PAR, les personnes affectées sont déjà informées du

sort réservé à leurs biens depuis la phase d’identification du projet et pendant la phase de

préparation. Elles seront contactées à nouveau par la Commission locale pour les motivations

et activités ci-après :

i. la mise en place effective de la Commission, de son mandat et de son programme de

travail ;

ii. la conduite des opérations de mise en accord entre elles et l’Etat par rapport aux

indemnisations proposées au regard des biens dont ils sont expropriés, ainsi que des

modalités et principes qui prévaudront pour les indemnisations ;

iii. les informations sur les possibilités de recours qui sont offertes aux personnes qui seront

insatisfaites en cas de litiges avec la Commission ;

Les principes généraux suivants qui serviront de base dans l’établissement des

indemnisations ; (i) le déplacement des personnes affectées par le projet s'inscrit dans la

logique des déplacements involontaires et doit à ce titre se faire dans le cadre de la

réglementation tchadienne en vigueur ; (ii) dans le cas où la réglementation tchadienne leur

est cependant défavorable, il sera fait application de certaines dispositions de la Banque si

celles-ci s'avèrent plus favorables ; (iii) toutes les personnes affectées doivent être

indemnisées sans discrimination de nationalité, d’appartenance ethnique, culturelle ou sociale

ou de genre, dans la mesure où ces facteurs n’accroissent pas la vulnérabilité des personnes

affectées par le projet et donc ne justifient pas des mesures d’appui bonifiées; (iv) le processus

d’indemnisation doit être équitable, transparent et respectueux des droits humains des

personnes affectées par le projet; (v) il est privilégié la compensation en espèces pour ce qui

est des pertes individuelles, notamment de revenu et des installations à but commercial. Mais

l’option d’indemnisation en nature pourrait être retenue dans le cas où elle est souhaitée par

les personnes affectées et qu’elle ne porte pas de préjudice aux principes d’équité et de

transparence.

De l’ensemble des échanges menés, on retient les principaux points ci-après :

(i) La population du village de Halakaou, comme des autres villages, est bien informée du

projet envisagé depuis 3 à 4 ans. Mais le long silence observé depuis le passage des équipes

qui ont effectué le recensement des biens à exproprier a fait que des doutes ce sont installés

sur l’effectivité de ce projet.

(ii) Les populations, en particulier les jeunes, souhaitent être privilégiées pour le

recrutement de la main d’œuvre locale par l’entreprise. A cet effet, elles pensent que les

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autorités pourraient donner des consignes aux responsables de l’entreprise qui aura la charge

de l’exécution des travaux.

(iii) Certaines personnes pensent que leurs biens (bâtiments et arbres fruitiers) sont situés

dans l’emprise de la route au regard de la largeur de l’emprise ouverte dans le cadre de

l’aménagement du tronçon Sarh-Kyabé dont les travaux déjà démarré (Signalons que

l’emprise ouverte porte sur 30 m, voire plus à certains endroits). Elles souhaitent en

conséquence être prises en compte dans le cadre d’une nouvelle évaluation des biens à

exproprier. Une commission de recensement et d’évaluation des biens à exproprier et de

leurs propriétaires sera mise en place par le Gouverneur du Moyen Chari, avec des

représentants des services techniques concernées par le dossier (Environnement,

Agriculture, Elevage, Urbanisme, Préfecture, …) et les représentants des personnes

affectées comme cela est fait dans le cadre du projet routier Sarh – Kyabé. Après le travail

de cette commission qui s’assurera par ailleurs qu’il n’y a pas de litige sur les droits de

propriété exprimés par rapport aux biens à exproprier, le Gouvernement procédera aux

indemnisations par l’entreprise des services locaux du Trésor Public à Kyabé.

(iv) La date effective du démarrage des travaux du projet est l’objet d’une préoccupation

des villageois en général et des riverains en particulier. Ils souhaitent en être informés le

plus tôt possible. La réponse donnée est que le projet pourrait commencer sur le terrain dans

le courant du premier semestre de l’année 2015.

(v) Si certaines personnes ne sont pas satisfaites de l’indemnisation proposée par la

Commission, que peuvent – elles faire ? A cette question, la réponse est la suivante : la

personne adresse une réclamation au Maître d’Ouvrage, c'est-à-dire le Ministre des

Infrastructures et des Transports. Ce dernier instruit une équipe du Ministère de venir sur le

terrain pour connaître le problème posé et vérifier si la plainte est fondée. Si elle est fondée,

une autre évaluation du bien concerné (ou des biens concernés) a lieu, pour permettre au

plaignant de rentrer dans ses droits. Mais si la plainte n’est pas fondée, des explications sont

fournies au plaignant sur le mode de calcul ayant prévalu pour l’évaluation de son bien (ou

de ses biens).

(vi) Que se passe –t-il si après la seconde évaluation le plaignant n’est toujours pas

satisfait du niveau d’indemnisation proposé ? La réponse à cette préoccupation est qu’il

existe au Tchad des voies de recours pour traiter les litiges de ce type, en particulier la

saisine du tribunal par les plaignants, avec la possibilité de se faire assister par un avocat.

(vii) Au lieu d’indemniser les personnes affectées en liquidités, le Gouvernement ne peut-il

pas reconstruire les maisons qui seront détruites du fait de la route ? Car certaines

personnes prennent l’argent et ne construisent pas des maisons comme celles qui ont été

détruites, ce qui crée des difficultés de recasement des membres de la famille. La réponse à

cette question est que cette solution est envisageable. Cela des options d’indemnisation

choisies par la PAP et des négociations sur : (i) la consistance des bâtiments ; (ii) le timing

de la reconstruction. Les négociations devraient être engagées sur ce point avec la

Commission d’évaluation et les autorités.

(viii) Les participants à la séance de concertation ont dit leur satisfaction du fait que le projet

va aménager les pistes rurales qui vont faciliter le transport des produits agricoles, vu que

c’est leur principale activité. Le fait de prendre en compte la route de Roro, grand marché de

bétail d’envergure internationale, est une excellente chose, disent – ils.

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(ix) Les habitants de Halakaou apprécient également de manière positive les appuis qui

seront apportés aux femmes à travers les plateformes multifonctionnelles, les charrettes,

…Mais à la question de savoir si les hommes leur permettraient de s’adonner librement à

leurs nouvelles occupations avec la gestion de la plateforme multifonctionnelle et les autres

équipements, les réponses des hommes convergent vers l’intérêt d’un bon comportement

social des femmes comme toujours. Les femmes, elles, pensent qu’’il arrive que les hommes

soient jaloux de ce qu’elles gagnent des revenus importants et adoptent des comportements

de blocages de leurs activités rémunératrices de revenus. Elles proposent que les

responsables du projet œuvrent à l’implication des hommes à ces projets en leur faveur afin

qu’ils comprennent le bien-fondé de ces appuis pour la communauté.

(x) Pour terminer, les participants à la séance de consultation soulignent leur satisfaction

d’avoir l’information à la source et remercient le gouvernement et la BAD pour la

considération qui leur est ainsi faite en venant à eux. Ils souhaitent des rencontres du genre à

l’approche de la date de démarrage du projet et pendant la mise en œuvre pour leur

permettre d’être rassurés à tout moment.

Conformément aux règles et procédures de la BAD, le Gouvernement du Tchad devra mettre

à la disposition des parties prenantes le rapport de l’EIES et du PAR à Sarh (Gouvernorat du

Moyen Chari, à la Délégation régionale des infrastructures et des Transports,), à Kyabé

(Préfecture) et à Singako (sous-préfecture), ainsi qu’à Ndjaména (sièges des Ministère en

charge des infrastructures et de l’environnement). Le MIT tiendra le public informé par voie

de presse radio et écrite des possibilités de consultation des documents dès que possible.

Certains détails sur les étapes clefs de la consultation des personnes affectées sont indiqués

dans le calendrier de finalisation du PAR et de sa mise en œuvre. De son côté, la BAD une

fois les études endossée par elle, publie les résumés de l’EIES et du Plan Abrégé de

Réinstallation sur son site web.

5. Recensement des personnes affectées par le projet

5.1 Recensement des personnes affectées par le projet

Les personnes affectées par le projet ont été identifiées lors du recensement réalisé par le

bureau d’étude dont les travaux se sont déroulés en mai 2011. Il s’agit de personnes dont les

maisons d’habitation, les boutiques et autres installations commerciales, hangars, mosquées,

ou arbres fruitiers sont considérés dans l’emprise de la route. Au total, 84 personnes sont

propriétaires de 115 bâtiments qui sont ainsi touchées contre 42 personnes pour 81 arbres

fruitiers. Environs 30 bâtiments d’habitation sont concernées avec un effectif de 68 personnes

occupants lesdits bâtiments. Ce qui donne un nombre total de PAP 192 personnes affectées

(dont 68 pour les bâtiments d’habitation et 124 pour les autres types de biens).

Au plan socio-économique, les personnes affectées exercent majoritairement des activités

agricoles (agriculture, petit élevage, …). En effet, les activités économiques dans la zone du

projet occupent 80% de la population et même davantage dans les localités rurales comme

celles traversées par la route objet du projet.

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Les ménages sont tenus en grande partie par les hommes. En moyenne, 91.7% des ménages

sont sous la direction des hommes dont 56% ont un âge compris entre 25 et 45 ans. En

général, PAP sont des analphabètes avec 65.1% d’entre eux qui n’ont pas été à l’école.

Un recensement exhaustif des personnes vulnérables sera réalisé par le Comité de de

recensement et d’évaluation des biens touchés sur la base des critères définis par la politique

de déplacement involontaire de la Banque.

5.2 Installations à exproprier

Les biens qui sont l’objet des expropriations sont notamment :

i. Des bâtiments à usage d’habitation, des mosquées, de boutiques villageoises, en

matériaux précaires (banco) et dont les toits sont en chaume ou en tôles.

ii. Des arbres fruitiers, en majorité des manguiers.

Tableau 2 : Types de biens affectés

Nature du bien affecté Nombre1

Bâtiments à usage d’habitation 30

Bâtiments à usage commercial (boutiques et hangar), de stockage

(grenier) et autres

82

Bâtiments communautaires (mosquées) 2

Bâtiments administratifs (résidence du sous-préfet) 1

Arbres fruitiers, cultures et assimilés 82

Pour des raisons de sécurité, la mission de la Banque n’a pas pu visiter l’intégralité du tronçon

de route pour confirmer l’ensemble des informations fournies dans le PAR. Toutefois, le

comité chargé de l’expropriation confirmera toutes ces données avant le début des

indemnisations. La soumission du PAR finalisé conformément aux exigences de la Banque

avant le paiement des indemnisations est une condition du prêt.

6. Cadre juridique et mécanismes de règlement des différents

6.1. Cadre juridique

Pour la République du Tchad, les documents qui devraient servir de référence juridiques en

situation d’expropriation sont les lois N° 23, 24 et 25 du 22 juillet 1967, et leurs décrets

d’application N° 186, 187 et 188 du 1er août 1967 régissent respectivement :

o le statut des biens domaniaux ;

1 Le nombre de biens touchés est supérieur au nombre total de personnes affectés parce que

plusieurs propriétaires possèdent plusieurs biens touchés.

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o le régime de la propriété foncière et des droits coutumiers ;

o les limitations des droits fonciers.

La loi N° 25 institue une procédure dite d’expropriation de droit commun pour cause d’utilité

publique par laquelle l’État peut, dans un but d’utilité publique et sous réserve d’une juste et

préalable indemnisation, contraindre toute personne à lui céder la propriété d’un immeuble ou d’un

droit réel immobilier.

Mais de nos jours, ces textes juridiques sont jugés obsolètes et inadaptés et ne sont plus

appliqués.

En outre, la loi n° 03/PR/2006 portant protection du patrimoine routier national qui régit la

gestion du patrimoine routier tchadien, fixe le domaine public routier à une bande de terrain

de 25 m de large de part et d’autre de l’axe des routes et des pistes. Elle traite également de la

protection de ce patrimoine, des sanctions aux dommages causés et suite aux occupations

illégales,…Les dispositions de cette loi sont considérées pour le sort réservé aux biens privés

situés sur le domaine routier. En particulier, elle évite à l’État Tchadien de devoir procéder à

des indemnisations et compensations pour les arbres fruitiers et les bâtiments situées sur le

domaine de la route et qui doivent être enlevés par les propriétaires. L’application de cette loi

est effective à l’occasion de la mise en œuvre de différents projets routiers sur financements

propres de l’Etat.

En l’absence de cadre juridique clairement établi pour les expropriations et les

indemnisations, la pratique consiste à s’inspirer des expériences antérieures, notamment celles

du projet routier Walia – Ngueli financé par la BAD, et celle en cours de la route Sarh –

Kyabé financé par l’Union Européenne. Dans ce contexte, on retiendra que :

o Tout bien situé sur l’emprise de la route Kyabé – Singako ou trop proche de cette emprise

et qui viendrait à être l’objet d’une expropriation fera l’objet d’une juste indemnisation

pour son propriétaire ou ses propriétaires.

o Les personnes affectées doivent être informées suffisamment à temps de la valeur des

indemnisations évaluées pour leurs biens qui sont l’objet d’expropriation.

o Les personnes affectées ont la possibilité de se récuser la valeur des indemnisations telles

que proposées par la Commission de recensement et d’évaluation et de solliciter des

recours. Elles sont informées des procédures à suivre dans ce cas.

La Banque africaine de développement s’est dotée d’une politique en matière de déplacement

involontaire de populations depuis 2003. Les objectifs de cette politique sont notamment : -i-

éviter, autant que faire se peut, le déplacement involontaire de populations, ou, lorsque celui-

ci est inévitable, en réduire les conséquences au minimum, en explorant toutes les conceptions

viables du projet ; -ii- faire en sorte que les personnes déplacées reçoivent une aide à la

réinstallation, de préférence dans le cadre du projet, pour que leurs conditions de vie, leur

capacité à gagner leur vie et leurs niveaux de production puissent s'améliorer ; -iii- mettre en

place un mécanisme permettant de suivre l'exécution des programmes de réinstallation dans

les opérations de la Banque et de résoudre les problèmes au fur et à mesure qu’ils se posent

afin de se prémunir contre des plans d’installation mal préparés ou mal exécutés.

La Banque est par ailleurs attachée à ce que la mise en œuvre des projets qu’elle finance ne

soit pas l’occasion de causer des torts à quelque personne que ce soit. Mieux, elle exhorte les

pays bénéficiaires de son accompagnement à prendre en compte le sort des personnes

vulnérables, des femmes, des personnes âgées, ainsi que l’information large de l’ensemble des

parties prenantes sur le PAR et les modalités de sa mise en œuvre.

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Quelques principes clés qui régissent l’opérationnalisation de cette politique sur le terrain sont

les suivants : (i) les populations déplacées et les communautés d’accueil doivent être

suffisamment consultées à un stade précoce du processus de planification et être encouragées

à participer à celle-ci et à l’exécution du programme de réinstallation; (ii) Une attention

particulière doit être accordée aux besoins des groupes défavorisés parmi les populations

déplacées, en particulier ceux dont le revenu est en deçà du seuil de pauvreté, les sans-terre,

les personnes âgées, les femmes et les enfants, et les minorités ethniques,…; (iii) Les

personnes déplacées doivent être socialement et économiquement intégrées dans les

communautés d’accueil pour réduire autant que possible les incidences négatives sur ces

communautés ; (iv) Les personnes déplacées doivent être indemnisées au coût de

remplacement plein, avant leur déplacement effectif, l’expropriation de leurs terres et des

biens qui s’y trouvent, ou le démarrage des travaux du projet, le premier à survenir de ces

événements étant retenu ; (v) le coût total du projet doit, de ce fait, intégrer le coût plein de

toutes les activités de la réinstallation, c’est-à-dire tenir compte de la perte, par les personnes

touchées, de moyens de subsistance et de possibilités de gain.

6.2.Cadre juridique applicable en cas de conflit

En ce qui concerne les recours à introduire par les personnes affectées qui s’estimeraient

lésées, ils se font selon les voies ci-après :

i. Une plainte est adressée au Maître d’Ouvrage, le Ministre des Infrastructures et des

Transports, par les personnes plaignantes non satisfaites des montants des indemnisations

proposées. Un comité de règlement des plaintes sera mis en place en septembre 2014 dans

le cadre du projet (confère calendrier de mise en œuvre du PAR). Le Ministre instruit une

mission pour s’enquérir de la situation sur le terrain et elle dresse un rapport circonstancié.

Si la plainte est fondée, il est proposé aux plaignants de nouveaux montants

d’indemnisation correspondant à la nouvelle évaluation. Si la plainte n’est pas fondée, les

plaignants reçoivent toutes les explications nécessaires justifiant des montants initiaux

proposés.

ii. Si les plaignants ne sont pas satisfaits après l’arbitrage du Maître d’Ouvrage, ils ont la

possibilité de recourir au Tribunal de première instance de Sarh pour ester en justice

contre l’Etat.

7. Cadre institutionnel

La mise en œuvre du PAR implique plusieurs institutions qui joueront différents rôles dont : -

i- le Ministère des Infrastructures et des Transports, Maître d’Ouvrage, qui pilotera la mise

en œuvre du projet et des activités qui s’y rattache dont le PAR ; -ii- le Ministère des Finances

et du Budget a la charge de débloquer les financements nécessaires pour l’indemnisation des

personnes affectées ; le ministère en charge de la l’environnement participe à la Commission

locale d’évaluation des biens pour s’assurer de la viabilité des données techniques relevant de

son champs de compétences et au juste traitement des expropriations ; le Ministère de

l’Urbanisme, de l’Habitat, des Affaires foncières et des Domaines participe à la Commission

à travers sa Délégation Régionale pour veiller à la qualité des évaluations suivant son champ

de compétences -iv- le Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité Publique participe à la

Commission à travers le Gouverneur du Moyen Chari, le préfet de Kyabé et le Sous-préfet de

Singako, superviseurs administratifs du processus d’expropriation et d’indemnisation des

personnes affectées, mais aussi à travers la police et la gendarmerie pour assurer les sécurité

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des opérations durant le processus de mise en œuvre du PAR et de libération de l’emprise de

la route.

En termes de capacités de mise en œuvre du PAR, les institutions ci-dessus ont déjà participé

aux expériences antérieures mentionnées plus haut (cas du projet Walia – Nguéli) financé par

la BAD et le projet Sarh – Kyabé financé par l’Union Européenne. Au sein du MIT, les cadres

les cadres membres de la DGR, de la CCSP et de la Cellule Environnement et Sécurité

Routière ont participé aux expériences et sauront les valoriser avec les représentants des

autres ministères au besoin.

8. Eligibilité

Toutes les personnes dont les biens sont l’objet d’expropriation sur le tronçon Kyabé –

Singako sont éligibles au titre de personnes affectées devant être conséquemment indemnisées

compte tenu de ce que la route n’a pas d’emprise légale à l’heure actuelle. Cette disposition

n’est pas en contradiction avec les directives de la Banque en la matière.

Pour sa part, la Politique en matière de déplacement involontaire de populations de la Banque

décrit les critères d’éligibilité: i) aux personnes qui ont des droits légaux formels sur la terre

ou sur d’autres biens, reconnus par les lois du pays, et ii). Aux personnes n’ayant pas de droits

légaux formels sur la terre ou sur d’autres biens au moment du recensement, mais qui peuvent

prouver leurs droits en regard des lois coutumières du pays.

Les critères à utiliser pour l’identification des groupes défavorisés devront être conformes à

ceux de la politique de déplacement involontaire de la Banque à savoir ceux dont le revenu

est en deçà du seuil de pauvreté, les sans-terre, les personnes âgées, les femmes et les enfants,

et les minorités ethniques, religieuses et linguistiques, ainsi que ceux qui n’ont pas de titres

légaux sur des biens, et les femmes-chefs de famille. La commission en charge des

expropriations devra s’assurer qu’une assistance appropriée soit apportée à ces catégories

défavorisées pour qu’elles puissent faire face aux effets de la réinstallation et améliorer leur

condition.

La date limite d’éligibilité correspond à la fin de la période de recensement des personnes

affectées et de leurs propriétés et biens dans la zone du projet. Au-delà de cette date,

l’occupation et/ou l’exploitation d’un terrain ou d’un bien visé par le projet ne peut plus faire

l’objet d’une indemnisation. Le recensement des personnes affectées par le projet (PAP) s’est

effectué en avril 2011 et va se consolider en août 2014 avec le travail de la Commission

locale. Afin de garantir la transparence et faciliter la mise en œuvre du PAR, la nouvelle date

limite d’éligibilité doit être communiquée aux personnes affectées suivant les canaux

appropriés. La liste des personnes concernées sera rendue publique à différents lieux dont la

préfecture de Kyabé, la sous-préfecture de Singako, le Gouvernorat du Moyen Chari à Sarh.

9. Évaluation et indemnisation des pertes

L'évaluation des infrastructures est faite par comptage et relevé des dimensions lors du

recensement. Le calcul des coûts de dédommagement s’est fait sur la base de prix unitaires

habituellement utilisés dans les projets similaires récemment mis en œuvre au Tchad,

notamment le projet de la route Walia – Ngali, l’oléoduc pétrolier Tchad-Cameroun, la voirie

urbaine de Ndjamena. Ces coûts unitaires (tableau 3) tiennent compte du prix des matériaux

locaux, du prix de revient des matériaux importés et de la main d’œuvre.

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Tableau 3: Coût unitaire des infrastructures

Désignation Unité Coût unitaire

(F CFA)

Hangar avec fourches en bois couvert de paille m2 5 000

Constructions en briques non cuites couverte de paille m2 20 000

Constructions en briques cuites couverte de paille m2 30 000

Constructions en briques non cuites couverte de tôle m2 60 000

Clôtures en briques cuites (2m de hauteur) ml 70 000

Constructions en briques cuites couvertes de tôle m2 100 000

Hangar avec fourches en béton couvet de tôle m2 120 000

Constructions en dur couvertes de tôle m2 200 000

La compensation se fera en espèces ou en nature sans dépréciation liée à l'âge pour se

conformer à l'exigence de la valeur intégrale de remplacement

L'évaluation des cultures pérennes et des arbres plantés par les populations est faite par

comptage lors du recensement. Le calcul des coûts de dédommagement s’est fait sur la base

de prix unitaires habituellement utilisés dans les projets similaires au Tchad, notamment le

projet de raffinerie de Ndjamena et l’oléoduc pétrolier Tchad-Cameroun. Ces coûts unitaires

tiennent compte du prix courant des produits issus de ces arbres sur le marché local et de leur

coût de remplacement.

Tableau 4 : Prix moyen des produits vivriers dans la région du Moyen Chari

Mois

Prix des vivriers (F CFA/kg)

Sorgho Penicil-

laire

Riz

Paddy

Riz

décor Mais Haricot

Pois

de

terre

Ara

coque

Ara

décor Sésame Soja

janvier 112,40 137,68 182,00 544,20 187,60 167,80 186,80 109,19 224,40 295,20 283,40

Février 127,75 152,34 183,20 563,80 198,60 192,60 205,40 81,50 227,20 320,80 263,40

Mars 140,49 168,46 186,60 571,20 212,40 221,00 225,00 97,22 250,80 328,80 287,00

Avril 146,49 173,14 199,20 583,00 224,00 228,00 238,20 134,38 255,60 343,40 294,40

Mai 154,20 187,28 231,40 646,80 245,80 259,80 300,20 129,40 311,00 397,40 297,20

Juin 161,57 189,27 238,40 612,40 268,80 252,80 293,00 97,58 304,20 350,80 294,00

Juillet 179,14 202,92 217,40 630,00 268,00 289,80 307,60 137,59 323,80 382,40 295,00

Août 177,33 207,30 226,40 620,80 197,20 345,60 335,00 128,63 299,40 400,00 299,20

Septembre 143,41 196,10 228,00 660,60 171,00 269,80 291,20 104,35 182,20 380,80 233,00

Octobre 146,47 195,62 192,00 630,40 176,20 219,80 222,80 90,53 174,00 383,40 295,80

Novembre 109,93 139,47 168,60 553,60 178,00 160,00 205,60 102,59 211,20 319,00 244,00

Décembre 104,25 134,29 156,80 548,40 184,20 152,60 194,40 67,36 221,00 286,00 218,80

Moyenne annuelle 141,95 173,66 200,83 597,10 209,32 229,97 250,43 106,69 248,73 349,00 275,43

La compensation des arbres plantés appartenant à l’État (cas des caïlcédrats) et des arbres non

plantés est couverte par la mesure de reboisement compensatoire évaluée dans le cadre global

du Plan de Gestion Environnementale et Sociale (PGES).

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Ainsi, 115 bâtiments appartenant à 84 propriétaires ont été recensées dans 7 villages pour une

valeur totale estimée à 29 037 515 FCFA. En outre, 81 arbres fruitiers appartenant à 42

propriétaires ont été recensés et leur valeur estimée à 4 710 000 FCFA.

11. Calendrier d’exécution

Le tableau ci-après présente le calendrier d’exécution de finalisation des principales activités

du PAR ainsi que sa mise en œuvre.

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Tableau 5 : Calendrier de finalisation du PAR et de sa mise en œuvre

Composantes Objectifs Responsabilité Consultation des PAP Indicateurs Délais

Mise en place de la Commission

locale d’évaluation des biens à

exproprier

Mettre en place une structure nationale

interministérielle pour s’assurer du recensement

exhaustif des biens touchés et des propriétaires, de

l’évaluation et pour régler les contentieux sur les droits

de propriétés

MIT

Gouverneur du

Moyen Chari

Arrêté portant création,

composition et mandat de la

Commission

Nombre de membres

Juin 2014

Identification définitive des

ménages et personnes devant faire

l'objet

d’un déplacement physique ou

économique et confirmation de

l’identité de tous les propriétaires

S’assurer que toutes les personnes éligibles sont

identifiés et prises en compte dans le PAR

MIT

Commission

locale

Les personnes affectées

par le projet devront être

consultées suivant les

canaux appropriés2

Recensement et inventaire

des actifs identifié des

propriétaires Juillet

2014

Assistance aux personnes

vulnérables

Identification et définition de

l’assistance aux personnes

vulnérables

S’assurer que toutes les personnes vulnérables sont

identifiées. Aussi, s’assurer de la définition du type

d’assistance et des responsabilités dans leurs prises

MIT

Commission

locale

Les personnes

affectées par le projet

en général ;

Les groupes

défavorisés en

particulier

Nombre de personnes

identifies correspondant aux

critères définies par la PDI

de la BAD Juillet

2014

Ajustement et achèvement de la

matrice de droit et du cadre de

rémunération et d'application de

certains actifs.

La matrice de droit définitif et le cadre de rémunération

détermineront les droits de tous les ménages touchés.

Un cadre et la matrice de droit et de compensation

finale devront être élaborés en conformité avec les

principes définis et la politique de déplacement

involontaire de la Banque

MIT

Commission

locale

Les personnes affectées

par le projet devront être

consultées suivant les

canaux appropriés

Conclusion et signature de

la matrice de droit définitif

et du cadre de rémunération Août 2014

Mettre en place un comité de

règlement des griefs comprenant les

représentants des principaux acteurs

S’assurer que le comité de règlement des griefs est mis

en place le plus rapidement possible pour participer à la

finalisation du PAR et de la négociation des montants

MIT

MISP

Les personnes affectées

par le projet devront être

informées suivant les

canaux appropriés

Nombre de plaintes reçues

et nombre de plaintes

résolues Sept –

Nov. 2014

Finalisation, négociation,

approbation des montants et des

options de paiement

Finaliser et signer les accords avec chaque PAP

Séances de travail entre le Comité interministériel et les

personnes affectées pour s’accorder sur les

indemnisations en termes de montant, de dates de

paiements et modalités

MTPT,

MDCLAT,

comité

Les personnes affectées

par le projet devront être

consultées suivant les

canaux appropriés

Nombre d’accords signés

Sept. 2014

2 Canaux appropriés signifient les moyens de communication accessible par les personnes affectées et dans des délais et conditions culturellement

acceptables.

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Tableau 5 : Calendrier de finalisation du PAR et de sa mise en œuvre

Composantes Objectifs Responsabilité Consultation des PAP Indicateurs Délais

Déclenchement de la procédure de

mobilisation des ressources

S’assurer de la mobilisation effective des fonds pour le

paiement des PAP et l’assistance aux personnes

vulnérables

MIT, MFB Confirmer aux PAP le

calendrier du paiement

Délais de mobilisation des

ressources et montant

effectivement transférés

Sept. à

décembre

2014

Procéder au paiement des PAP

suivant l’option convenue dans les

accords et assister les personnes

vulnérables

Procéder aux paiements des indemnisations au moins

six mois avant le debout des travaux

Assister les personnes vulnérables

MIT, MFB Les personnes affectées

par le projet devront être

informées suivant les

canaux appropriés

Nombre de paiements

effectués dans les délais Janvier à

fév. 2015

Rapport de mise en œuvre du PAR

et les preuves de l’indemnisation

des PAP

S’assurer qu’un rapport de mise en œuvre des PAP est

soumis à la BAD

MIT Les personnes affectées

par le projet devront être

consultées suivant les

canaux appropriés

Délai de soumission du

rapport et preuves de

paiement des PAP Mars

2015

Suivre et évaluer la mise en œuvre

du PAR avant le paiement, pendant

et surtout après le paiement

S’assurer de la collecte des données sur les principaux

indicateurs de suivi pendant les principales phases de

mise en œuvre du PAR

MIT, MISP,

DEELPN Les personnes affectées

par le projet devront être

consultées suivant les

canaux appropriés

Niveau de suivi des

indicateur et soumission des

rapports de suivis

Septembre

2014 à

Avril2015

Audit de la mise en œuvre du PAR S’assurer que toutes les actions définies ont été mises

en œuvre et que les plaintes en suspens ont été réglées

ONG/MTPT Les personnes affectées

par le projet devront être

consultées suivant les

canaux appropriés

Rapport d’audit soumis dans

les délais Décembre

2015

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12. Coûts et budgets

Le tableau ci-après présente la ventilation des coûts estimatifs à ce stade de la mise en œuvre

du PAR

Coûts de mise en œuvre du PAR

Indemnisation de 84 PAP pour perte de 115

bâtis

29 037 515

Indemnisation de 42 PAP pour perte 81 arbres 4 710 000

Prise en charge de la Commission d'évaluation hj 150 30 000 4 500 000

Prise en charge de trois chauffeurs hj 45 20 000 900 000

Frais de carburant pour trois véhicules jr 15 50 000 750 000

Frais de secrétariat ff 1 350 000 350 000

Frais de publication du rapport ff 1 500 000 500 000

Sous total frais de Commission d'évaluation 6 500 000

Sous total 1 40 747 515

Provision pour inflation (3%) 1 222 425

Suivi évaluation par la DEELPN 6 240 000

Audit de la mise en œuvre du RAP ff 6 000 000 6 000 000

Accompagnement des PAP par un Bureau

d’Études local en matière d’information et conseil

PM (sera financé dans le cadre du volet

communication du PGES)

Imprévus (ft) 5 000 000

Coût du rapport d’achèvement 3 000 000

Total général 62 209 940

Ce montant sera supporté par le Gouvernement de la République du Tchad.

13. Suivi et évaluation

Un suivi de la mise en œuvre du PGES et du PAR avec comme responsable la Direction des

Évaluations Environnementales et de la Lutte contre les Pollutions et Nuisances (DEELPN)

du Ministère de l’Environnement et des Ressources Halieutiques. Ce suivi consiste en des

missions de terrain toutes les deux semaines pour s’assurer de la mise en œuvre du PAR et

procéder aux corrections éventuelles nécessaires. La DEELPN sera accompagné dans ses

missions de la Cellule Environnement et Sécurité Routière de la DGR du MIT pour contribuer

à la résolution d’éventuelles difficultés et pour capitalisation sur cette expérience. Quelques

indicateurs méritent une attention particulière dans cet exercice. Il est à noter que ces

indicateurs seront affinés après la signature des accords avec les PAP pour prendre en compte

les options finalement retenue et la situation de référence des personnes à indemniser. Ce sont

notamment :

o Le nombre de personnes affectées (par sexe) ayant bénéficié de l’appui conseil du

bureau d’études

o le nombre de personnes expropriées

o les catégories de bien objet d’expropriation

o le nombre de biens objet d’expropriation et leur valeur financière

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o le montant des indemnisations versées aux personnes affectées

o la nature et la quantité d’éventuelles des autres appuis aux personnes affectées

o le nombre d’habitations perdues et rétablies, les surfaces de terres de remplacement

affectées ;

o le nombre de personnes vulnérables dont les moyens d’existence ont au moins été

rétablis ;

o le montant total des indemnisations payées dans les délais requis ;

o le nombre de personnes suivant des sessions de formation pour la restauration des

moyens d’existence ;

o Les activités commerciales rétablies.

Un rapport d’exécution de l’expropriation et de l’indemnisation des personnes affectées sera

dressé par le Comité interministériel en fin de mandat. Ce rapport sera transmis au Maître

d’Ouvrage et la Banque, avec en annexe les états émargés des indemnisations par les

personnes affectées.

La DEELPN dressera un rapport de suivi de la mise en œuvre du PGES et du PAR en fin de

projet et intégrera les enseignements tirés de l’expropriation et de l’indemnisation des

personnes affectées.

Pour les besoins du Rapport d’Achèvement du Projet et de capitalisation sur cette expérience

de mise en œuvre d’un PAR dans cette partie du pays, une évaluation des impacts de la

réinstallation sera réalisée. Elle se fera sous forme d’étude confiée à un expert indépendant et

sous la responsabilité de la DEELPN. Cette évaluation interviendra entre 6 et 8 mois après la

fin des indemnisations.

L’audit de la mise en œuvre du PAR par une ONG.

Contacts

Pour de plus amples informations, veuillez contacter :

Joseph Kouassi N’GUESSAN, Division des Transports 1, Bureau du Cameroun,

Tél : (237) 22 20 27 61/65 Email: [email protected]

Modeste KINANE, Division de l’Environnement et du Changement Climatique à Tunis,

Tunisie Tél. : 216-7110-2933, Email : [email protected]