texte scientifique, études

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84 Séquence 3 1 De quel genre d’ouvrage est extraite cette page ? Qu’est-ce qui permet de le penser ? 2 Que trouve-t-on sur cette page : photos ? croquis ? schémas ? textes ? titres ? sous-titres ? tableaux ? Comment ces divers éléments sont-ils disposés ? 3 Pourquoi peut-on dire que Saturne est une planète « très entourée » ? Répondez en relevant une proposition dans le texte. 4 Qu’est-ce que ce document cherche à nous faire comprendre ? Planètes, la vie est ailleurs, © Sylvie Dessert, 2000.

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étudier les textes scientifiques en classe de FLE.

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Page 1: Texte scientifique, études

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Séquence 3

1 De quel genre d’ouvrage est extraite cette page? Qu’est-ce qui permet de le penser? 2 Que trouve-t-on sur cette page : photos? croquis? schémas? textes? titres? sous-titres?

tableaux? Comment ces divers éléments sont-ils disposés?3 Pourquoi peut-on dire que Saturne est une planète « très entourée »? Répondez en

relevant une proposition dans le texte.4 Qu’est-ce que ce document cherche à nous faire comprendre?

Planètes, la vie est ailleurs, © Sylvie Dessert, 2000.

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Page 2: Texte scientifique, études

Informer, expliquer et exposerpour se construire

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COMPÉTENCES VISÉES :Hiérachiser des informationsDistinguer fait et opinion, essentiel et accessoireChoisir et mettre en œuvre un niveau de langue et des stratégies d'écritureAssocier l'écrit à d'autres supportsReformuler des informations sous plusieurs formesIdentifier dans un texte les éléments constitutifs des différents types

Activités de lectureTextes

Louis XIV et Versailles, D. GAUSSEN 86Encore des pourquoi, Ph. VANDEL 87Pourquoi le savon mousse-t-il, dans Ça m'intéresse 88Père et fils face à face, dans Le Soir 91Le vocabulaire de la presse, dans iD 92Pas assez de médecins, dit le Forem, dans Le Soir 94Les Voyages de Gulliver, J. SWIFT 96Érasme, grandeur et décadence d'une idée, J. DRILLON 98Repères : résumer, rendre compte, synthétiser 100Repères : consignes pour un exposé oral 105

ImagesCouvertures de magazines 102

Fil rougeDes textes qui informent, des textes qui expliquent 101

Activités d’expression

Écrire Écrire un texte explicatif 103

Parler Rendre compte d’une visite, d’un livre 107

Faire le point : Existe-t-il une vie intelligente ? 110

Étude d’une œuvre complète :Start Crossed Lovers de M. OLLIVIER 112

ObjectifsLire et analyser différents types de textesDécouvrir la presseComposer et exposer différents textes informatifs et explicatifsApprendre à analyser un texte difficilePratiquer la contraction de textes

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Activités de lecture Texte 3.1

Le Roi-Soleil : pourquoi ? Louis XIV répond

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L e symbole du Soleil n’est pas un thème nouveau. Déjà il était paruchez les Valois1. (Cette branche s’étant éteinte avec Henri III, labranche des Bourbons dont faisait partie Louis XIV lui avait suc-

cédé à la tête du royaume de France.)C’est en 1653 que l’on vit pour la première fois Louis XIV danser

dans le Ballet de la nuit costumé en soleil.Au grand carrousel2 de 1662, fête qui eut lieu à Paris, Louis XIV a

adopté le soleil pour emblème. Autour le lui, les cavaliers ont choisi desemblèmes et des devises qui lui répondent en écho. […]

Louis XIV lui-même s’est expliqué sur le choix du soleil commeemblème. Parlant des devises : « Ce fut là que je commençai à prendrecelle que j’ai toujours gardée depuis, et que vous voyez en tout lieu. Jecrus que sans s’arrêter à quelque chose de particulier et de moindre, elledevait représenter en quelque sorte les devoirs d’un prince, et m’exciteréternellement moi-même à les remplir. On choisit pour corps le soleil,qui, par la qualité d’unique, par l’éclat qui l’environne, par la lumièrequ’il communique aux autres astres qui lui composent comme uneespèce de cour, par le partage égal et juste qu’il fait de cette mêmelumière à tous les divers climats du monde, par le bien qu’il fait en touslieux, produisant sans cesse de tous côtés la vie, la joie et l’action par sonmouvement sans relâche, où il paraît néanmoins, toujours tranquille,par cette course constante et invariable, dont il ne s’écarte et ne sedétourne jamais, est assurément la plus vive et la plus belle image d’ungrand monarque. »

Dominique GAUSSEN, Louis XIV et Versailles, © Mango, 2003.

1.Les Valois : dynastie qui régna en France de 1328 (avènement de Philippe VI) à 1589(mort d’Henri III).2.Un carrousel : une parade où les cavaliers effectuent divers jeux et exercices.

Joseph WERNER (1637-1710),Louis XIV conduisant le char dusoleil, précédé d’Aurore (détail),Versailles, Musée du Château, © The Bridgeman Art Library.

Lire et comprendre

1 a) Dans la parenthèse, précisez ce qui indiqueune cause, ce qui indique une conséquence.b) Cette parenthèse contient-elle une descrip-tion ou une explication?

2 Quelles sont vos premières impressions sur lalangue et sur les personnages ?

3 Faites la liste des différentes raisons qui ontamené Louis XIV à choisir le symbole du soleil.

4 a) Qu’est-ce qu’un monarque (l. 24) ? b) Quels aspects de la monarchie Louis XIVcherche-t-il à mettre en valeur en choisissantl’emblème du soleil ? e5 Résumez chaque paragraphe par une phrase

courte ou une expression qui pourrait servir de titre.

Lire l’image

6 a) Que représente l’image? b) Quels moyens l’artiste a-t-il employés pourfaire de Louis XIV un Roi-Soleil ?

Parler et écrire

7 Quel emblème ou symbole choisiriez-vouspour vous représenter vous-même ? Donnez lesraisons de votre choix.

Fiches pratiquesl’expression de la cause et de la consé-

quence, fiche 30, p. 368.

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Informer, expliquer et exposer pour se construire

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Fiches pratiquesl’explication, fiche 25, p. 352.l’expression de la cause et de la consé-

quence, fiche 30, p. 368.le texte explicatif, fiche 25, p. 352.l’organisation des textes, fiche 19, p. 330.

Texte 3.2

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Lire et comprendre

1 Dans le passage de « À l’époque du latin… »(l. 8) à « le vélin coûtait cher » (l. 13) :a) Quelles sont les progressions thématiques? b) Permettent-elles de passer des humains auxchoses ou des choses aux humains?

2 Dans le passage de « Plus tard l’homme… » (l. 11) à « de papyrus ou de vélin » (l. 16), relevezles connecteurs logiques qui marquent lesétapes du raisonnement.

3 Replacez ces idées dans l’ordre logique dutexte :a) Pour obtenir une écriture qui prenne moins deplace, on invente des lettres plus petites.b) Nos ancêtres n’écrivent qu’en majuscules.c) On utilise du papyrus et du vélin.d) Le papyrus est rare, le vélin est cher.

4 Délimitez les étapes du texte en indiquant lenuméro des lignes : les questions, la réponse, l’ex-plication. Quelle étape l’auteur a-t-il choisi dedévelopper?

Parler

5 Choisissez un moyen de communication etdocumentez-vous : le téléphone, l’automobile, latélévision, le livre, le journal, la photo, l’ordina-teur, Internet, etc. Expliquez-en les avantages etles inconvénients.

L’ alphabet comporte 26 lettres, vous le savez. Mais souvenez-vous : quand vous avezappris à lire et à écrire, vous avez dû en mémoriser 52. Chaque lettre s’écrivait et s’écrittoujours d’ailleurs de deux façons différentes. En minuscules. ET EN MAJUSCULES.

Aurait-on pu se passer de l’une de ces deux graphies1 ? Pourquoi avoir compliqué la chose?Par souci d’esthétique pour enjoliver les ouvrages ? Par souci grammatical pour mieux structu-rer la phrase?

Par souci d’économie.À l’époque du latin, nos quelques ancêtres qui savaient écrire le faisaient seulement en

lettres capitales. En réalité, à proprement parler, ils n’écrivaient pas : ils gravaient les mots surde la pierre ou du bois, à l’aide d’un burin ou d’un ciseau.

Plus tard l’homme apprit à écrire sur du papyrus et, mieux, sur du vélin, un parchemin2 degrande qualité préparé à partir de la peau de veau mort-né.

Or, le papyrus était rare, et le vélin coûtait cher. Alors, sous Charlemagne, des moines béné-dictins3 se sont attachés à modifier leur écriture pour la ramasser, la concentrer, en dessinantde nouvelles formes de lettres, plus petites. Ainsi, les copies des textes latins qu’ils réalisaientoccupaient moins de surface. D’où de substantielles économies de papyrus ou de vélin.

Entre avares et érudits4, la pratique de l’écriture en minuscules s’est rapidement transmise.L’invention de l’imprimerie l’a consacrée.

Jusqu'à preuve du contraire…

Philippe VANDEL, Encore des pourquoi, © Éditions Jean-Claude Lattès, 1994.

1.Une graphie : une manière d’écrire, qui dépend des caractères employés.2.Un parchemin : une peau finement tannée utilisée comme support d’écriture ou comme matériau de reliure.3.Un bénédictin : un moine appartenant à l’ordre de saint Benoît de Nursie.4.Un érudit : une personne qui a beaucoup de connaissances dans un domaine précis.

Pourquoi utilisons-nous deux sortes d’écritures : les majuscules et les minuscules ?

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Activités de lecture Image 3.1

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Informer, expliquer et exposer pour se construire

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Ça m’intéresse, hors-série, janvier 2001, © Prisma presse 2001.

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Activités de lecture

Lire et comprendre

La mise en page du texte

1 De quel genre d’ouvrage est extraite cettedouble page?

2 Quel mot est mis en valeur dans le titre del’article ? De quelle manière et pourquoi ?

3 Quel est le lien entre le titre et le sous-titre ?rendre4 Pourquoi la phrase « Jusqu’au Moyen Âge,

on utilise le savon comme remède » est-elle pla-cée à part ?

5 Pourquoi le texte de l’article est-il disposé encolonnes?

L’organisation du texte

6 Replacez ces différents sujets dans l’ordre oùils sont traités dans le texte :a) la fabrication et la composition du savon deMarseille,b) la consommation de savon,c) l’utilisation du savon,d) la formation de la mousse,e) l’importance de la mousse.

7 Relevez deux exemples d’utilisation de lavoix passive.a) Quels sont les verbes employés? Quel est leursujet ? Y a-t-il toujours un complémentd’agent ? b) Qu’est-ce que l’utilisation de la voix passivepermet de mettre en valeur ?

Un texte technique

8 Trouvez dans le texte les mots correspondantà ces définitions :a) un produit utilisé pour soigner ou parfumer lapeau,b) un produit utilisé pour nettoyer, dissoudre lesimpuretés,c) un produit utilisé pour l’hygiène et la beautéde la peau et des cheveux,d) un ensemble de mots ou de signes,e) un ensemble d’atomes.

9 Relevez dans le texte des mots appartenant àun vocabulaire spécialisé et dites de quelchamp lexical il s’agit.

10 Le contenu de l’article répond-il au titre ? r

Observer

11 À quoi la double page représentée donne-t-elle de l’importance?

12 Y a-t-il un lien entre ce qui est mis en valeurpar l’image et ce qui est mis en valeur dans letitre ?

13 Pourquoi cette double page est-elle sur fondnoir ? gue14 Expliquez pourquoi vous appréciez ou noncette mise en page.

Écrire et parler

15 Choisissez un sujet qui se rapporte audomaine de la consommation, par exemple :– Pourquoi y a-t-il des dates de consommationsur les produits ? – Pourquoi récupère-t-on le papier, ou le verre,ou les bouteilles en plastique? – Pourquoi la publicité existe-t-elle ? Pour répondre, rédigez un texte explicatif conte-nant des exemples (dix lignes environ).

16 Présentez oralement à vos camarades l’his-toire d’un produit (le parfum, le chocolat, lecafé…) ou d’une technique (l’avion, le train, labicyclette…).a) Documentez-vous, ne retenez que les élé-ments essentiels… ou surprenants.b) Pensez à donner des explications au cours devotre exposé. Vous pouvez présenter des imagespour illustrer vos propos (voir Repères, p. 105).

Fiches pratiquesle texte explicatif, fiche 25, p. 352.l’organisation des textes, fiche 19, p. 330.le champ lexical, fiche 20, p. 334.

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Informer, expliquer et exposer pour se construire

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Texte 3.3

Père et fils face à face1

Roy a treize ans quandJim, son père, lui pro-pose de passer avec lui

une année sur une petite île del’Alaska. Le but avoué consisteà vivre comme des pionniersdans une cabane en bois. Lesprovisions ne seront pas suffi-santes, il faudra les reconsti-tuer au fur et à mesure.Chasser, pêcher, fumer laviande et le poisson, faire faceà la voracité2 des ours, rassem-bler assez de bois pour traver-ser l’hiver. Jim s’est imaginéque Roy prendrait cela commeune grande aventure, avecenthousiasme. L’enthousiasmen’est pas au rendez-vous. Roya pressenti des motivationsmoins excitantes. Jim a lâchéson travail de dentiste aprèsavoir échoué dans d’autresentreprises, est sur le point dedivorcer pour la deuxième foiset ne sait plus où il en est. Ilespère donc probablement quece séjour au cœur d’une naturepeu accueillante l’endurciraassez pour lui donner lesforces de repartir ensuite surdes bases plus solides. Et qu’il

lui permettra de se rapprocherd’un fils dont il connaît, aufond, peu de choses.Le premier roman de DavidVann est divisé en deux partiesque sépare un événement irré-versible. La seconde est loin decorrespondre aux espoirs pla-cés dans la première. Celle-ci,déjà, n’avait pas été une villé-giature3 agréable. Pas plus queRoy, Jim n’est préparé à affron-ter les difficultés qu’ils rencon-trent. Il s’aperçoit très vite detout ce qui leur manque. Il n’apas pensé à tout. A-t-ild’ailleurs vraiment pensé ? Iln’en donne l’impression quepour se rassurer lui-même. Etcela ne suffit pas à rassurerRoy. Quand il entend son pèresangloter le soir, il se demandedans quelle galère il s’estembarqué et s’il ne ferait pasmieux de quitter l’endroit auplus vite.En raison de la politique édito-riale suivie par la maison fran-çaise qui publie la traductiondu texte, il est tentant de s’at-tarder sur la présence de lanature dans Sukkwan Island.

Sa place est importante, biensûr. Presque complètementisolés du monde « civilisé », lepère et le fils ont à réap-prendre des gestes que les pro-grès techniques ont fait oublier.Et à redécouvrir, par consé-quent, comment se comporterdans un milieu que l’hommen’a pas encore complètementdomestiqué. Ce sur quoi semblereposer le projet.Mais d’autres intentions jouentaussi leur rôle. Si bien que larelation entre le fils et le père,envisagée surtout par le pre-mier des deux, prend le dessussur le thème attendu. DavidVann, qui dédie ce livre à sonpropre père, a placé ses per-sonnages dans un espace où lacomplicité et la confrontationont toute liberté pour s’expri-mer. Parfois, Roy déteste sonpère au point de souhaiter levoir mourir. Il se sent contraintd’être plus fort que lui, decompenser ses faiblesses. D’oùle drame qui surgit au milieudu roman, et qui fait naîtreune terrible angoisse.

Pierre MAURY, Père et fils face à face,dans Le Soir, supplément « Lire »,

janvier 2010.

Les personnages de David Vann se cherchent dans la nature peu accueillante de « Sukkwan Island », en Alaska.

Lire et comprendre

1 Caractérisez globalement le texte : nomhabituel, composition, références.

2 Quelles sont les différentes informations etcaractéristiques présentes dans l’article, en-dehors du texte proprement dit ?

3 a) Quels sont les différents contenus dutexte ?

b) À quoi correspondent les quatre paragraphesdu texte ?c) Que sait-on de l’histoire sur le plan des faits etdes sentiments ?d) Qu’est-ce qui est annoncé sans être divul-gué ?e) Au-delà des faits narratifs, quels sont lesgrands thèmes abordés ?

4 Aimeriez-vous lire ce livre ? Pourquoi ?

1. Ce roman a reçu le prix Médicis du livre étranger en octobre 2010.2. Voracité : avidité à manger, à dévorer.3. Villégiature : séjour de vacances.

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Activités de lecture

Le vocabulaire de la presse

Texte 3.4

Justine rêvait d’être journaliste. Son père, qui était typo à la Gazette de Namur, luiavait transmis le virus. Elle aurait voulu être dans le feu de l’action. Rédiger descols, penser au montage, chercher les coquilles ou les éviter et assister au bou-

clage. Elle se voyait déjà auteur de la meilleure une de l’année ! La manchette serait encorps 50, le chapeau exceptionnel, l’accroche extraordinaire… Mais avant, il fallaitsuivre un stage. Elle serait d’abord chargée de recueillir les dépêches, puis d’écrirequelques brèves. Ensuite, viendrait la première rubrique : les faits divers et enfin lepremier papier ! Pas un de ces marronniers qui est à la portée de tout le monde ! Non,le vrai, le bon… Celui qui la lancerait dans sa carrière et dont l’angle serait tout à faitoriginal. En attendant, Justine cherchait toujours le scoop idéal et l’ours ne se priva pasde la réveiller en sursaut, littéralement affalée sur son bureau. Elle devait relire sonédito, sans trop le sabrer, afin d’en faire un B.A.T. Il lui fallait aussi une légende. Cen’était pas demain qu’elle serait une star…

Le vocabulaire de la presse, dans iD, n° 2, 2008-2009.

Voici une brève définition de chaque mot en gras dans le texte. Dans votre cahier, attribuez àchaque mot le numéro de sa définition.

Lire et comprendre

1 Avez-vous compris le texte que vous venezde lire ?

2 Quelle est l’histoire racontée ?

3 Avez-vous compris tous les mots en gras ?

4 Émettez des hypothèses de sens pour lesmots les plus difficiles.

9 Taille d’un caractère.

1 Une ou deux phrases en tête d’article en vue de retenir l’attention du lecteur.

2 Façon, manière de traiter un sujet.

3 Bon À Tirer : dernier contrôle des pages avant le départ à l’imprimerie.

4 Mise en forme définitive d’une page (texte et image) avant correction et B.A.T.

5 Texte court de dix lignes maximum. Quand il a un titre, on appelle cela un filet, et quand il estencadré, un encadré.

6 Texte d’introduction qui « coiffe » l’article.

7 C’est l’abréviation de la colonne. Le texte d’un article est disposé en colonnes qu’on lit les unesaprès les autres.

8 Faute d’orthographe, d’impression.

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11 C’est l’abréviation du mot « éditorial ». Texte rédigé par le rédacteur en chef ou le directeur derédaction. L’édito apporte une réflexion sur une actualité donnée.

10 C’est une information transmise par une agence de presse de manière rapide.

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13 Mot ancien désignant un quotidien ou une revue.

14 Texte très court accompagnant une photo ou un dessin.

15 Très gros titre barrant la première page d’un journal.

16 Sujet qui revient de façon cyclique au fil des ans : les régimes amaigrissants avant l’été, la rentréedes classes…

17 Assemblage de textes et de photos qui composent une page.

18Au XIXe siècle, c’était le surnom que l’on donnait au respondable d’une imprimerie. Par exten-sion, l’ours désigne, aujourd’hui, l’endroit, où, dans un journal, sont répertoriés les noms et fonctions des collaborateurs.

19 Autre nom pour un article.

20 Ensemble d’articles réguliers qui parlent d’un même thème.

21 Couper un texte trop long.

22 Information exclusive que personne d’autre, à part soi, ne connaît.

23 Abréviation de typographe ou typographie. C’est l’ensemble des techniques d’impression quiservent à composer et publier un texte.

24 Première page d’un quotidien. Cette page doit accrocher le lecteur pour lui donner envie d’ache-ter le journal.

Le vocabulaire de la presse, dans iD, n° 2, 2008-2009, n° 2, p. 21.

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12 Événement plus ou moins important de la vie sociale.

Informer, expliquer et exposer pour se construire

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Une co(q)uilleÉtymologie

Plusieurs légendes circulent sur l’origine du mot « coquille » en typographie. La coquille Saint-Jacques, symbole des pèlerins, était l’emblème de nombreux imprimeurs. On a pu y voir unsymbole de rachat, de purification, donc de correction après une faute. En même temps, lemauvais côté des coureurs de routes, qui avait fait nommer « coquillards » des gens promis augibet (à la potence, au supplice de la pendaison), suggérait directement la faute. Les impri-meurs lyonnais s’appelaient eux-mêmes « suppôts du Seigneur de la Coquille », la coquilleétant souvent une joyeuse farce. Selon l’une de ces légendes, suite à une délibération sur lecalibrage des œufs de poule à l’Assemblée nationale, le Journal officiel publia le texte avec uneerreur typographique : la lettre « q » fut omise dans le mot « coquille », avec le résultat cocasseque l’on imagine.

Dans les deux cas, « couille » aussi bien que « coquille » sont restés pour parler d’une bourde,d’une erreur, même si le second est considéré comme plus convenable.

D’après www. fr. wikipedia.org

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Activités de lecture Texte 3.5

L’essentiel :Le prochain rapport annuel du Forem1 sur lesmétiers en pénurie constate le manque de méde-cins généralistes et spécialistes.« Il faut revoir les quotas d’agréments », réagitLaurette Onkelinx (PS), ministre fédérale de laSanté.

La Wallonie manque de médecins généralistes etspécialistes. Le constat n’est pas neuf mais, pour lapremière fois, un rapport officiel le relève etchiffre la pénurie. Cedocument émane duForem. L’organisme ana-lyse chaque année lesfonctions critiques, c’est-à-dire les métiers où unepénurie de main-d’œuvrea été constatée. Pour l’année 2009, huit nou-velles professions fontleur entrée dans la liste.Dont les médecins. Ainsi, au cours de l’année2009, 73 offres d’emploiont été publiées par leForem pour le recrute-ment de médecins généra-listes et spécialistes. Ellesont connu un taux desatisfaction de 75 % (undes plus faibles parmi lesmédecins en pénurie). Etun délai de satisfactionmoyen de 48 jours (on sesitue dans la moyenne desfonctions critiques).Raisons avancées pourexpliquer la pénurie : lemanque de candidats etles conditions d’exercicede la profession. Le manque de médecinsen Belgique n’est pas neuf. Il a notamment étéconstaté dans les régions rurales du pays où, enraison d’un nombre de gardes élevé et de la pers-pective de longues journées de travail, les nou-veaux praticiens hésitent à s’installer. Le gouver-nement fédéral a d’ailleurs mis en place des aidesà l’installation pour les nouveaux diplômés qui

font le choix d’exercer leur profession à la cam-pagne. La ministre fédérale de la Santé n’est d’ailleurs passurprise du constat posé par le Forem. « Cela faitlongtemps que j’exprime le souhait d’augmenter lenombre d’agréments2 pour certaines spécialités dontcelle des généralistes, réagit Laurette Onkelinx(PS). La commission de planification avaitd’ailleurs augmenté ce nombre mais je crois qu’ilfaudra encore le revoir à la hausse. »Sous la législature écoulée, le gouvernement avait

réalisé un cadastre desmédecins. « Il montraitque tous ceux qui ont leuragrément ne travaillentpas forcément à tempsplein, poursuit la ministre.On constatait aussi uneféminisation de la profes-sion et de nouvelles façonsd’harmoniser temps de vieet temps de travail. » Autreenseignement : certainsdiplômés partaient exer-cer à l’étranger aprèsleurs études. « Dans laréalité, il y a beaucoupmoins de médecins en acti-vité que d’agréments distri-bués », conclut Onkelinx.

Une pénurie organiséepar les gouvernementsSi la ministre espèreencore assouplir les règlesqui limitent l’accès auxprofessions médicales,elle n’en juge pas moinsune planification néces-saire, afin d’orienter lesétudiants vers les spéciali-sations moins prisées etde disposer ainsi d’un

nombre minimum de praticiens par spécialité.La pénurie aujourd’hui officialisée n’est toutefoispas le fruit d’un désintérêt pour la médecine : lenumerus clausus3 et ses successeurs ont détournénombre d’étudiants du métier d’Hippocrate4. C’estdonc en définitive le politique qui l’a organisée.« La Flandre, à l’époque, liait les dépenses de soins

Pas assez de médecins, dit le Forem

Sept autre métiers en pénurie

Entre 2008 et 2009, la crise a produit son petiteffet : l’an passé, le Forem a géré 79 726 offresconcernant 115 997 postes vacants de toutenature. Cela représente une diminution de13,6 %. Plus de demandeurs d’emploi (+ 3,4 %)et moins de jobs à leur proposer. Résultats : letaux de satisfaction des offres a augmenté (pas-sant de 86 à 88%) et le délai pour y parvenir abaissé (de 38 à 35 jours). Autre conséquence :le nombre de métiers en pénurie a lui aussireculé, de 55 en 2008 à 41 en 2009.Parmi ceux-ci, huit « entrées » sur la liste duForem : médecin généraliste et spécialiste ;délégué commercial en biens intermédiaires etmatières premières ; délégué commercial enbiens de consommation auprès des entreprises,formateur (information, communication, for-mation générale, lettres et langues, électricité,électronique, transformation, services aux personnes, services à la collectivité, sciences) ;maître nageur, sauveteur, moniteur sportif ;préparateur en produits carnés, boucher ; responsable de maintenance, technicien de voitures particulières et véhicules utilitaireslégers, technicien de véhicules utilitaires et poidslourds ; responsable de sécurité et hygiène.L’accompagnement individualisé des chômeurs,que le ministre Antoine (CDH) va instaurer,devra aider à réduire cette différence entrel’offre et la demande d’emploi.

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Informer, expliquer et exposer pour se construire

S3

Lire

1 Lisez en une fois cet article, à votre manière.

Évaluer sa lecture

2 Comment avez-vous lu ? Quel a été votre« balayage » : lecture suivie ? lecture globale ?lecture diagonale ? succession des lectures ?

Calculer

3 D’après un calcul rapide, quel est le nombrede mots que totalise le texte, toutes extensionscomprises ?

Décomposer

4 L’article forme un « corps » : délimitez les dif-férentes parties de ce corps (entre sept et dix) etdonnez-leur un nom. À quoi correspondent-ellesdans la « livraison » de l’information ?

Comprendre

5 Quelles sont les références de cet article ?Quel est l’auteur et comment se présente-t-il ?

6 Quel est le thème général ? Quel est lethème secondaire ? Quels en sont les propos ?

7 Quelles sont les informations que vous pou-vez extraire ? Parallèlement, quelles sont les opi-nions que vous pouvez dégager ?

Recomposer

8 Sur une feuille à part, rassemblez les élé-ments essentiels du(des) thème(s) et les proposqui s’y rapportent.

Résumer

9 Résumez le texte au cinquième de sa lon-gueur. Soit vous traitez des métiers en pénurie engénéralisant le sujet et en l’accompagnantd’exemples.Soit vous traitez de la médecine en globalisant,et vous rédigez une extension sur la questiondes pénuries.

Lire et écouter

10 Lisez et écoutez les différents textes : parta-gez vos observations, vos critiques et vos préoc-cupations. Proposez des solutions.

Écrire des notes

11 À partir de vos remarques, composezensemble une petite synthèse sur le sujet « La lec-ture d’un article de presse : lectures plurielles ».

Fiches pratiquestypes et genres de textes, fiches 6 et 7,

p. 272, 276.le texte informatif et explicatif, fiche 25,

p. 352.

de santé au nombre de médecins », se souvientLaurette Onkelinx. Une opinion encore fort répan-due au Nord du pays mais qui commence à êtreremise en question, pénurie de praticiens oblige. Dans un contexte d’austérité, les partis flamandsde la future majorité fédérale accepteront-ils d’as-souplir leur position ? « Je le crois, estime laministre, car il y a des besoins sur le terrain que lesFlamands connaissent comme nous. »

Pascal LORENT, Le Soir, 24-25 juillet 2010.

Pénurie ?

La méthode pour définir les « fonctions cri-tiques » est identique dans les trois régions dupays. Elle repose sur trois critères : le volumeminimum est de 20 offres d’emploi suivies dansl’année ; le taux de satisfaction du métierconcerné doit être inférieur au taux moyenobservé pour l’ensemble des métiers (en 2009,88%) ; le temps nécessaire pour satisfaire lespostes vacants dans cette profession doit dépas-ser celle constatée pour l’ensemble des métiers(35 jours, l’an passé).

P. LT

Pour apprendre à maitriser un article de presse, voici une « approche méthodique » de lecture.

1. Forem : service public wallon de l’emploi et de la formation.2. Agrément : fait de donner son accord. 3. Numerus clausus : limitation d’une catégorie de personnes à l’accessibilité à une fonction, un grade, un métier. 4. Hippocrate : médecin grec des Ve et IVe siècles avant J.-C.

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Activités de lecture

1.Un édit : une loipromulguée par un roi.2.Ces troublesintérieurs : cesrévoltes à l’intérieur du pays.3.Un bâtiment : ici, unbateau de grandedimension.

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À la suite d’un naufrage, Gulliver se retrouveà Lilliput, un empire habité par des êtresminuscules. Reldresal, le secrétaire principalde l’Empereur, vient informer Gulliver de lasituation : Lilliput est en guerre depuis desannées contre Blefuscu, l’autre grand empirede l’univers. Pourquoi cette guerre ?

«E lle a débuté ainsi. Il est univer-sellement admis que la façonoriginelle d’ouvrir les œufs

avant de les manger est d’en casser le grosbout : mais il arriva que le grand-père deSa Majesté actuelle, encore enfant, s’ap-prêtant à manger un œuf, en le cassantselon la pratique ancienne, se coupa ledoigt. Sur quoi l’Empereur, son père,publia un édit1, ordonnant à tous ses sujets, sous peine de lourdesamendes, de casser leurs œufs par le petit bout. Le peuple fut siirrité de cette loi, que les histoires nous apprennent qu’il y eut sixrébellions à cause d’elle qui coûtèrent la vie à un Empereur, et à unautre sa couronne. Ces troubles intérieurs2 furent constammententretenus par les monarques de Blefuscu, et lorsqu’ils étaient répri-més, les exilés fuyaient toujours vers cet Empire pour y trouverrefuge. On estime que onze mille personnes, au fil des ans, préférè-rent périr plutôt que de couper les œufs par le petit bout. […] Or, lesGros-Boutistes exilés ont trouvé tant de soutien auprès de la Cour del’Empereur de Blefuscu, et tant d’aide et d’encouragement secretauprès de leurs partisans restés ici chez nous, qu’une guerre san-glante fait rage entre les deux Empires depuis trente-six lunes, avecdes succès variés ; pendant cette période nous avons perdu quarantede nos bâtiments3 les mieux armés, et un nombre encore bien plusgrand de plus petits vaisseaux, en plus de trente mille de nosmeilleurs marins et soldats ; et on estime que les pertes essuyées parl’ennemi sont un peu plus lourdes que les nôtres. Toutefois, ils ontmaintenant armé une flotte nombreuse, et s’apprêtent en ce momentmême à faire une descente sur nous ; et Sa Majesté Impériale, qui agrande confiance en votre valeur et votre force, m’a commandé devenir vous faire le récit de ses affaires. »

Jonathan SWIFT, Les Voyages de Gulliver, traduit par F. Ogée, © Librairie générale française, 1992.

Une guerre sanglante

© Mary Evans Picture / Explorer.

Texte 3.6

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Informer, expliquer et exposer pour se construire

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orer.

Lire et comprendre

Causes et conséquences

1 Quelle est la cause précise du mécontente-ment du peuple de Lilliput ?

2 Pourquoi le peuple s’est-il souvent révolté ?Relevez la proposition qui permet de répondre :exprime-t-elle une cause ou une conséquence?

3 Pourquoi la guerre civile et la guerre étran-gère sont-elles ici liées ?

4 Pourquoi les empires de Lilliput et de Ble-fuscu sont-ils en guerre? Répondez en résumantl’enchainement des causes et des consé-quences.

Un texte qui dénonce

5 La cause première de la guerre est-elleimportante, sérieuse?

6 Quelles indications prouvent la dimensiondu désastre?

7 Observez le nombre des victimes par rapportà la cause de la guerre : a) Qualifiez-le par un adjectif. b) Dites quel est l’effet produit.c) Précisez quel défaut des humains est ici mis enévidence.r

8 Étant donné la situation, pourquoi l’Empe-reur est-il intéressé par Gulliver ? Relevez uneproposition apposée qui permet de répondre àcette question.

9 Qu’est-ce que Swift critique en racontantune telle histoire ? Justifiez votre réponse.

Lire l’image

10 Comment les personnages sont-ils placés etquel effet cela provoque-t-il ?

11 De quelle manière et dans quel but Gulliverutilise-t-il sa force?

Écrire et parler

12 Racontez le moment qui a été à l’origine : – soit de votre attachement à un animal, – soit de votre amitié pour quelqu’un,– soit de votre inscription dans un club ou uneassociation, – soit d’un conflit entre diverses personnes dansle cadre d’un village, d’un quartier ou du collège.

Exprimez clairement les causes et les consé-quences.

Fiche pratiquel’expression de la cause et de la consé-

quence, fiche 30, p. 368.

Présentation

Jonathan Swift, écrivain irlandais (1667-1745), publie anony-mement son chef-d’œuvre, Les Voyages de Gulliver, en 1726.Samuel Gulliver est un jeune médecin qui exerce son métiersur des bateaux. Il découvre quatre pays étranges. Le premier,Lilliput, est habité de minuscules personnages : Gulliver ysemble un géant. Dans le deuxième, Brobdingnag, il sembleau contraire minuscule par rapport aux habitants, qui sont desgéants. Dans le troisième pays, Gulliver rencontre des savantsmaniaques, et des immortels qui s’ennuient effroyablement.Dans le dernier pays, Gulliver est chez les Houyhnhnms : ceschevaux bons et honnêtes ont domestiqué les répugnantsYahous, qui sont des hommes. À travers cette œuvre, Swift cri-tique les habitudes politiques, la science et la religion de sonépoque.

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Activités de lecture

Le maître ès humanités de Rotterdam rêvait d’unrenouveau dans la religion, la culture et la civili-sation. La violence et le fanatisme triomphèrent.Mais l’auteur d’Éloge de la folie ne se rangeadans aucun camp, pas plus celui de Luther quecelui de Rome. Par sa liberté et sa lucidité, ilannonce les philosophes des Lumières.

Érasme de Rotterdam fut peut-être le person-nage le plus éclatant de la Renaissance, et leplus actuel, quoique le plus négligé. Il futeuropéen dans sa vie et sa pensée, pacifiste,humaniste, apôtre de la tolérance religieuse, etde la négociation comme système. Il fut unhomme du livre, de l’étude ; il fut un homme depoésie et de philosophie – et le plus élégantlatiniste de son temps. Il fut l’homme de la liberté et du respect, contre la brutalité et lefanatisme, l’homme de la paix et des conces-sions mutuelles, contre la fureur fanatique etl’obscurantisme de la bêtise.

Mais il fut aussi un être craintif et pusillanime :il disait la vérité, mais n’a jamais su la faire triompher ; et les sanguins, les violents l’em-portèrent. L’esprit de schisme sut réduire ausilence son inlassable appel à la réconciliation.On le voit à ce symbole, à ce symptôme qu’estla langue : le latin pour lui n’était pas languede Rome, mais langue d’Europe et de dialogue ;les langues nationales le supplantèrent, Babelfut érigée de nouveau, pour mieux dresser lespeuples les uns contre les autres ; tandisqu’Érasme traduisait la Bible en latin, Lutherl’écrivait en allemand.

Bien avant Hugo, Érasme tenait le savoir pourlibérateur. Homme de prodigieuse érudition, ilfit de sa culture le meilleur protecteur de sonindépendance. Alors que sa renommée inouïelui ouvrait toutes les cours, tous les châteauxet, pour dire plus vrai, toutes les bibliothèques,il ne se fixait nulle part, ne faisait que passer.Dès qu’on songeait à se l’attacher, il prenait laroute, et filait ailleurs. Il ne fut d’aucun parti,ne parlant ni pour le pape ni pour la Réforme,pensant ainsi ménager les deux : il ne parvintqu’à s’en faire haïr également. Sa devise, « nulliconcedo », je ne veux appartenir à personne (on

dirait aujourd’hui : je ne m’aliène à personne),l’isola mieux que ne l’eût fait quelque foliedestructrice. Les passionnés, dont il n’était pas,finirent brûlés par leur passion : Jean Huss,Savonarole, Servet, tous montèrent sur lebûcher, les autres furent pendus, torturés,décapités, assassinés : Knox, Fisher, Swingle,et son cher ami Thomas More aussi, victimed’un Henry VIII qui voulait être chef de sonÉglise personnelle – et le fut en effet. Érasmemourut dans son lit, sans doute bien heureuxd’avoir été tant aimé des meilleurs […].

Erasmus Roterodamus est vraisemblablementné en 1466 – fils de prêtre, ce qui est un drôlede commencement dans la vie. Tôt orphelin,celui qui s’appelait en fait Désiré, ironie cruelle,est pris en charge par l’Église, ordonné prêtre àson tour, mais dispensé de porter soutane, etlibre d’aller où bon lui semble. Fuyant l’ennuides collèges et couvents, obtenant dispenses etsauf-conduits par la douceur et la persuasion, ilse fait secrétaire de l’évêque de Cambrai, quidevait justement partir pour l’Italie, se retrouveà Paris, en Allemagne, en Angleterre, àLouvain, à Bâle, lisant sans relâche, écrivanttrente lettres par jour, vivant de la charité deses hôtes et de ses amis. Un temps correcteurd’imprimerie, un temps précepteur, il envoie debelles suppliques, refuse une mitre d’évêque,un chapeau de cardinal. Il aime l’Angleterre, oùson statut d’intellectuel professionnel lui vautindépendance et liberté […]. Mais il ne resterapas davantage en Angleterre : son pays estcelui de l’eruditio et eloquentia, un pays sansterre et sans frontières (on note que les arts lelaissent indifférent, alors que Luther fut un passionné de musique).

« De sang pauvre et clair »

Il trouve l’Église dans l’état qu’on sait : en pleinedécrépitude, gangrenée par le vice, le luxe et lesmilitaires. Il tient pour un Évangile vrai, unÉvangile de l’amour et du respect. Il écrit sonÉloge de la folie en sept jours de l’année 1509,une satire à la fois brillante et prudente de lasociété civile et religieuse de son temps.S’abritant derrière la folie pour dire l’insanité dumonde, il défend ici et toujours une idée

Libre comme Érasme

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européenne fondée sur la fraternité, la solida-rité, la foi commune. Que sont ces Allemands,ces Espagnols, ces Français, « puisque noussommes tous chrétiens » ? […]

Alors que Luther est un fougueux bretteur,puissant, ardent, terrible, Érasme évite lessujets trop scabreux, recherche les points d’accord, travestit même sa pensée pour gagnerl’estime et l’attention de son adversaire. Danstous ses écrits – et ils sont extrêmement nom-breux […], il vise à persuader, non à imposer.Cet homme fragile […] défend une réformeindispensable. Hélas, « agir n’est pas son fait » ;il se borne, alors qu’il est au sommet de sagloire, à incarner la sagesse, à écrire contre laguerre, par exemple, dans une époque où tousse battent continûment. L’influence qu’il eût puexercer sur l’empereur, les rois, le pape, il yrenonce. C’est pourtant alors un certain règnede l’esprit : Charles Quint se baisse pourramasser le pinceau de Titien, le pape n’ose

déranger Michel-Ange dans la Sixtine, et tousfont la cour à Érasme. Il refuse de se déplacer ?On vient le voir. Il reçoit aimablement, atten-dant le moment de retourner à ses chèresétudes. Il aurait pu... Avec un Érasme vigou-reux, que fût devenue l’Europe ? Une Europesans guerres de religion ? « La guerre est douceà ceux qui l’ignorent », écrit-il. […]

« Pour l’honneur de Dieu »

C’est […] un grand retournement contreÉrasme, que la vindicte allemande poursuit.Émeutes, manifestations... On profère son nomcomme une insulte. Érasme fuit alors, une foisde plus, et, neutre, se réfugie chez les Neutres. Ilrestera huit longues années à Bâle, où il tra-vaille. On l’enjoint pourtant de prendre parti.Dürer l’exorte d’une plume aussi noble que sonpinceau à défendre Luther […].

Jacques DRILLON, Libre comme Érasme, dans Le NouvelObservateur, 24 décembre 2009 - 6 janvier 2010.

Lire

1 À quel type et quel genre ce texte s’appa-rente-t-il à première vue ?

2 Lisez le texte silencieusement et ensuite par-tagez vos impressions, vos observations, vosquestions.

Analyser pour comprendreVous allez apprendre à voir plus clair dans untexte difficile, car complexe dans les idées etsoutenu dans la langue. Dans ce but, il faut s’or-ganiser pour comprendre.

3 Identifiez les mots et les passages difficiles etrecherchez des solutions.a) Listez les éléments qui posent problème.b) Classez ces contenus dans plusieurs catégo-ries avec des critères de classement.c) Déterminez les solutions pratiques pour y voirplus clair.d) Mettez-les en pratique.

4 Relisez avec une « conduite ».a) Déterminez un fil conducteur de l’analyse dutexte, une ligne de sens : de qui parle-t-on ? dequoi ? qu’est-ce qui tourne autour ? qu’est-cequi se greffe sur cette ligne de lecture ? quel estle thème ? quels sont les propos ?b) Relisez l’article avec tous ces éclairages.

Synthétiser5 Retracez la vie d’Érasme à partir des infor-

mations données dans l’article.

6 Quels sont les caractères qu’on lui attribue,selon le texte ?

7 Quels « éléments » de l’Histoire Érasme a-t-ilvécus ?

8 Quel était le rêve d’Érasme ? Est-il parvenu àson objectif ?

9 Dans le chapeau, on peut lire « il annonce lesphilosophes des Lumières ». Qui sont ces philo-sophes et qu’appelle-t-on les Lumières ?

10 Quelle est l’œuvre principale d’Érasme etquels sont ses contenus ?tes11 Au début du texte (l. 8-13), il est dit d’Érasmequ’il fut le plus éclatant et qu’il est le plus actuel,quoique le plus négligé : expliquez ces propos.

12 Choisissez cinq mots du texte pour qualifierglobalement Érasme. Écrivez-les au tableau.Retenez les cinq occurrences les plus fréquentes.

Débattre

13 Pensez-vous qu’il soit préférable de garderune certaine neutralité (comme Érasme) ou aucontraire qu’il est nécessaire d’avoir un avis clairsur les diverses « questions » de la vie (religion,choix politique...) ?

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REPÈRESRÉSUMER, RENDRE COMPTE, SYNTHÉTISER

Ces trois verbes se rapportent à trois activités assez semblables, mais qui nécessitentcependant quelques nuances.

• Un résumé est une contraction de texte, au quart de sa longueur environ (sauf pourle résumé d’un livre). Il suit l’enchainement des idées et reformule le type d’énonciationdu texte initial.

• Un compte rendu est aussi une contraction de texte qui met en relief le thème initiald’un texte et ses propos. Mais il rend compte à la troisième personne et respecte parfai-tement la pensée de l’auteur.

• Une synthèse est à la fois un résumé et un compte rendu. Elle rassemble les élémentsessentiels de plusieurs textes dans un compte rendu cohérent, sous forme de texteunique.

Comment rédiger un résumé, un compte rendu, une synthèse ?

On compte généralement trois étapes préparatoires précédant la rédaction.

1. Observation générale du texte : genre, type, ton, formes générales.2. Lecture globale du texte et distanciation : première lecture suivie d’une prise de reculpermettant de déterminer le sujet, le thème du texte.3. Lecture attentive du texte et analyse : recherche des mots clés, des idées clés et repé-rage des enchainements du ou des thèmes et de tous les propos.4. Rédaction proprement dite.

Quelques conseils méthodiques

➩ À propos des idées– Déterminez le thème principal et relevez tous les propos.– Supprimez les informations répétées en conservant l’idée générale qui les globalise.– Supprimez les informations marginales qui n’ont pas de rapport essentiel avec le

sujet.– Supprimez les développements qui peuvent être intégrés à des informations géné-

rales.

➩ À propos de la forme rédactionnelle– Débutez par le thème général.– Veillez à la disposition du texte en paragraphes.– Veillez à la ponctuation.– Veillez à utiliser correctement les différentes sortes d’organisateurs textuels : mots-

liens, adverbes, compléments circonstanciels, pronoms relatifs.– Reconstituez les idées sans recopier intégralement des passages.– Travaillez le style général du texte : précis et concret, ni trop littéraire ni trop tech-

nique.

Il va de soi qu’un brouillon est nécessaire. Personne ne peut réaliser une contraction detexte du premier coup et sans filet !

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FIL ROUGES3

FIL ROUGE

Des textes qui informent, des textes qui expliquent

Collectez trois textes informatifs ou explicatifs différents dans des encyclopédies, des manuels,des essais ou sur Internet (attention, il faut alors visiter plusieurs sites pour vérifier que les informa-tions correspondent !) :

• un texte informatif sur un personnage historique de référence :– la personne doit être décédée ;– elle doit faire l’objet d’une notoriété soit mondiale, soit plus locale, dans un secteur

précis. Le fait que la personne fasse l’objet d’une notice de dictionnaire est un critèresuffisant.

• un texte explicatif sur un grand fait de l’Histoire du monde :– le fait peut être de n’importe quel ordre (par exemple cosmologique, politique,

historique, social, technologique, scientifique, etc.) ;– il doit faire l’objet d’un certain intérêt et d’une reconnaissance notoire.

• un texte exploratoire (informatif et explicatif) sur une grande question que vous vousposez :– la question doit être personnelle et peut être de n’importe quel ordre ;– elle doit avoir un certain intérêt ;– elle doit déjà avoir été débattue.

Consignes

➩ Les références des textes doivent être complètes, précises et rédigées selon les règlesd’usage.

➩ Les textes peuvent être constitués de collages de différentes sources.

➩ Les textes doivent être accompagnés d’éléments non textuels, tels que des images, desphotos, des schémas.

➩ Chaque texte, et ses illustrations, doivent être présentés sur une double page, dans unemise en page soignée et recherchée.

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Activités de lecture Images 3.2

Lire et comprendre

1 Identifiez et caractérisez brièvement chaque magazine.

2 Quels buts spécifiques chaque magazine poursuit-il ? Quel(s) est(sont) le(s) public(s) visé(s) ?

3 À l’aide de la fiche 8 (p. 280), analysez chacune de ces premières de couverture : contenus,dénotations, connotations, textes, relations entre l’(les) image(s) et le(s) texte(s).

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Informer, expliquer et exposer pour se construire

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ÉCRIRE UN TEXTE EXPLICATIF

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S i l’on s’en donne les moyens, il est possible de prévoir les éruptions volcaniques. Deuxtechniques sont très utilisées pour suivre la vie d’un volcan : la sismologie et l’inclino-métrie. Ces mots… « barbares », cachent des méthodes aux principes simples, même

si, après, les calculs peuvent être fort compliqués !

La sismologie : étude des séismesUn volcan est en permanence secoué par des séismes. Lorsqu’il n’est pas en éruption, ces

tremblements de terre se font à peine sentir. Il faut des instruments très sensibles pour lesenregistrer, car ils sont imperceptibles pour un être humain. Pourtant, sous un volcan aurepos, il peut y avoir plusieurs séismes par jour.

Ces secousses renseignent sur ce qui se passe sous le volcan, car il est bien entenduimpossible d’y descendre ! Les enregistrer, c’est un peu radiographier le volcan, tout commeun médecin fait une échographie pour examiner le bébé d’une femme enceinte et éviter ainsid’utiliser une sonde. Généralement, les séismes se multiplient à l’approche d’une éruption :leur nombre peut être multiplié par plus de cent. Ainsi, une connaissance approfondie del’histoire du volcan et de l’évolution de l’activité sismique avant une éruption permettra deprévoir avec une bonne certitude le moment où devrait se déclencher la nouvelle éruption.

L’inclinométrie : étude des déplacements du solLe sol d’un volcan n’est pas uniquement bouleversé au moment de l’éruption. Pendant les

mois ou les années qui la précèdent, le sol bouge mais, une fois de plus, de façon impercep-tible pour l’œil humain. Il faut donc des instruments perfectionnés et des mesures très pré-cises pour s’en rendre compte. C’est pourquoi on fait des mesures sur le volcan avec desmires de visée ainsi qu’avec des extensomètres, des géodimètres ou des inclinomètres.

Mais que signifient ces déplacements du sol ? Ils témoignent, par exemple, que dumagma est en train de monter très lente-ment des profondeurs, qu’il s’infiltredans des fractures, ou remplit lachambre magmatique. Ses déplacementsdéclenchent de petits tremblements etfont gonfler le volcan, jusqu’au momentoù la pression du magma sera devenue siimportante que l’éruption deviendrainévitable.

Ainsi, avec leurs appareils, les volca-nologues auscultent le volcan, toutcomme un médecin ausculte son patient ;il ne leur reste plus ensuite qu’à en tirerun diagnostic : éruption ou faussealerte ?

Pierre CHIESA, Les volcans et les tremblements de terre, 1989, D. R.

Texte A

Volcans sous surveillance

Éruption du volcan du Piton de la Fournaise, La Réunion en mars 1998.

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Activités d’expression

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Tremblement de terre à Kobé au Japon en 1995.

U n séisme est provoqué par la rupture brutale d’une faille de la croûteterrestre, c’est-à-dire par le déplacement brutal de deux blocs rocheuxrigides l’un par rapport à l’autre. Cette rupture se manifeste parfois

par des déformations visibles à la surface. Le foyer du séisme est le lieu où seproduit la rupture. À partir de ce foyer, des vibrations (les ondes sismiques)se propagent dans toutes les directions, à la surface comme à l’intérieur de laTerre. Les mouvements de surface liés à la transmission des ondes peuventêtre enregistrés par des sismographes et être analysés.

Les séismes ne se produisent pas n’importe où. Ils sont particulièrementfréquents dans certaines zones.

Sciences de la Vie et de la Terre 4e, Collection R. TAVERNIER, C. LIZEAUX, © Larousse, Bordas, 1998.

Texte B

Ce qu’il faut savoir

Repérer la situation de communication

1 À quoi reconnaissez-vous le résumé pris dansun manuel scolaire et le chapitre extrait d’unouvrage documentaire ?

2 Quel texte prend des exemples dans la viecourante? Dans quel but ?

Choisir les mots

3 Pourquoi de nombreux mots sont-ils diffi-ciles ? Quels mots, dans les deux textes, auriez-vous aimé qu’on vous explique? Pourquoi ?

4 Dans le texte A, quels mots sont définis ? Parquel moyen?

5 Veillez aux caractères des personnages etveillez aussi à adapter le langage à la situation decommunication.

Construire les phrases

6 La première phrase du texte B et celles quidébutent les paragraphes du texte A sont-ellesactives ou passives (fiche 32, p. 374) ?

7 Relevez dans le texte B deux phrases conte-nant des verbes pronominaux.

Exprimer les liens logiques

8 D’après le texte A, pourquoi des instrumentstrès sensibles sont-ils nécessaires pour enregistrerles secousses ? Relevez la proposition qui l’in-dique.

9 D’après le texte A, quelle conséquence béné-fique peut avoir une bonne connaissance de l’his-toire d’un volcan ? Relevez le passage qui l’in-dique.

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REPÈRESCOMMENT RÉALISER UN EXPOSÉ ORAL SUR UN SUJET DONNÉ ?

PréalableL’exposé est avant tout une production personnelle dans laquelle on retrouve une « marque personnelle ».L’exposé est ensuite un acte de communication à un public pendant lequel l’essentiel est de partager desinformations, des idées et – éventuellement – des opinions.L’exposé est enfin un acte technique et pratique qui nécessite une maitrise des paramètres qui vont favoriser le partage de la communication.

Les paramètresL’avant-scène

– Le « trac » est une manière de se préparer : il doit être vu positivement. Malgré tout, il est déconcer-tant. Les bonnes répétitions – en quasi situation – permettent de le maitriser.

– Les répétitions se « jouent » toujours en situation optimale et quasi réelle : en effet, répéter son texteà toute vitesse pour dire qu’on le maitrise n’entrainera qu’une déclamation à toute vitesse.

L’espace

– La mise en scène n’est pas que du théâtre. Il faut prévoir l’occupation de l’espace donné, tant pour soique pour les éléments mobiles et immobiles.

– Les divers éléments d’information et d’argumentation doivent occuper la bonne place pour être lus etvus sans monopoliser le regard.

L’image

– Tous les documents visuels doivent être visibles et les éléments textuels lisibles et donc orientés vers lespectateur.

– Le sujet – le thème – doit sauter aux yeux.– Les éléments les plus importants doivent occuper des places privilégiées.

Le texte

– Le texte est rédigé en fonction d’une communication verbale : écrire tout ce qu’on va dire permet demettre son texte en situation de communication.

– Le texte est minutieusement construit avec une cohérence structurée. On présente le sujet, son mouvement et son objet et dans quelles circonstances il se réalise.

– La toilette générale n’est pas sans importance : un texte bien élaboré, bien construit, bien ponctuésera d’office plus lisible.

La parole

– Le texte est composé pour être dit et entendu.– Le texte entendu doit être une suite logique d’enchainements prévus et construits.– Le texte doit être adapté pour une audition par un public.

La personne

– Le communicateur doit se mettre en relation avec son public, quel qu’il soit, petit ou grand.– Le regard partagé est la base d’un excellent contact, de même qu’une voix qui porte, que des mots

bien articulés.– La « présence » en scène est essentielle : elle se prépare, se construit et s’élabore.

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Activités d’expression

1 Rédigez un court texte explicatif en suivantces consignes :a) Choisissez un de ces sujets :– Pourquoi y a-t-il des tempêtes ? – Pourquoi pleut-il ? – Pourquoi y a-t-il du vent ? b) Employez les moyens habituels pour expliquer :vocabulaire spécialisé, connecteurs logiques, voixpassive, parenthèses, etc.

2 Lisez le texte, puis répondez aux questions.Pour expliquer la disparition brutale des dinosaures,plus de 60 hypothèses ont été formulées. Actuelle-ment, de nombreux scientifiques supposent que lafin des dinosaures est due à une catastrophe écolo-gique mondiale provoquée :– soit par la chute sur la Terre d’un météorite géant ;– soit par les énormes éruptions volcaniques qui sesont en effet produites, il y a environ 65 millionsd’années.Dans les deux cas, les conséquences sont identiques.

Sciences de la Vie et de la Terre 4e, Collection R. TAVERNIER, C.LIZEAUX, © Larousse, Bordas, 1998.

a) Choisissez une de ces deux hypothèses (c’est-à-dire suppositions) et rédigez un court texte pourexpliquer la disparition des dinosaures.b) Un savant fou propose sa propre explication.Rédigez-la.

3 Même exercice.« Pourquoi dit-on “verser des larmes de croco-dile” ? »Question de Mathieu Garvet, de Valenciennes

Au Moyen Âge, on attribuait à cet animal la ruse depleurer afin d’attirer ses victimes à portée de sesmâchoires. Une idée reprise en 1565 par le naviga-teur Sir James Hawkins, qui décrit les nombreux cro-codiles du Nouveau-Monde et constate qu’ils san-glotent pour tromper leurs proies… Dès lors, l’ex-pression « verser des larmes de crocodile » se répandpour désigner des larmes feintes. En réalité, selon lesscientifiques, si le crocodile pleure, c’est pour éva-cuer, par ses glandes lacrymales, un trop-plein de selqui pourrait affecter son organisme. Ses larmes cou-lent donc surtout après un bon repas bien salé (pois-sons, tortues, serpents…). Il lui arrive même de pleu-rer la bouche pleine !

Ça m’intéresse, octobre 2000, © Prisma presse, 2000.

a) Pourquoi peut-on dire que ce texte est explicatif ?Donnez des raisons précises.

b) Rédigez un court texte explicatif pour répondre àun camarade qui vous demande de lui expliquer unede ces expressions, au choix :– être comme un poisson dans l’eau,– pousser comme des champignons,– mettre des bâtons dans les roues,– parvenir à bon port,– redresser la barre.

4 Rédigez un texte explicatif, au choix : – Vous expliquez à un nouvel élève de 1re commentse déroule un cours de technologie, ce qu’il convientd’y faire et pourquoi.– Vous expliquez un sport ou une activité artistiqueà un camarade intéressé. Précisez quelles précau-tions prendre et pourquoi.

5 Rédigez un texte explicatif en suivant cesconsignes :a) Choisissez un des sujets suivants :– Pourquoi certains oiseaux migrent-ils ? – Pourquoi y a-t-il eu une révolution en Belgique en1830? – Pourquoi le drapeau belge est-il noir, jaune,rouge? –- Pourquoi peut-il y avoir des conflits entre deschasseurs et des écologistes ? – Pourquoi certaines personnes n’aiment-elles pasêtre prises en photo ?– Pourquoi les gens sont-ils rarement d’accord? b) Documentez-vous ou renseignez-vous.c) Rédigez un texte explicatif qui puisse être com-pris par tout le monde.

6 Observez l’image. Écrivez untexte expliquant pourquoi leshumains et les chimpanzés sont àla fois semblables et différents.

Exercices

Michel Le BELLÉGARD et alii, Sciences de la Vie et de la Terre 4e,© Hatier, 1998.

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Exercice

RENDRE COMPTE D’UNE VISITE

1.Bilbao : grandeville portuaire aunord de l’Espagne,située surl’Atlantique.

Jérôme Clément est une personnalité reconnue dans le monde des artset de la télévision. Ici, il discute avec sa fille, c’est elle qui a la parole.

– L’autre jour, tu nous a emmenées à Bilbao1 avec mes amies, à laFondation Guggenheim, pour visiter le musée d’Art contemporain.

– Alors, qu’en as-tu pensé? Qu’avez-vous retenu ? Vous en avezparlé entre vous ?

– Oui. D’abord, nous avons trouvé le bâtiment très étonnantcomme forme, comme matière, par rapport à la ville. L’architectureest très grande, très vaste, et puis, à l’intérieur il y a des coins, desrecoins, des passerelles. L’intérieur, c’est ce qui m’a le plus impression-née. On n’a jamais le même angle de vue, on passe toujours d’unendroit à un autre, on a des échappées intérieures, extérieures. Alorsque la ville n’est pas belle, elle est uniforme, presque monotone.C’est magnifique d’avoir réalisé ce bâtiment. Pour moi, c’est uneœuvre d’art.

Jérôme CLÉMENT, La culture expliquée à ma fille, © Éditions du Seuil, 2000.

Musée Guggenheim de Bilbao. Photo Luc Bœgly, © Archipress.

Raconter

1 À quoi la jeune fille accorde-t-elle la plusgrande importance : à la narration ou à la des-cription ? Justifiez votre réponse en citant letexte.

Expliquer

2 Quel connecteur logique pourrait-on pla-cer entre les deux phrases en italique (l. 8-10) :car ou donc? Quelle phrase apporte une expli-cation à l’autre, de manière implicite ?

3 Qu’est-il intéressant d’expliquer, en géné-ral, quand on rend compte d’une visite ou d’unvoyage qu’on a effectués? Pourquoi ?

Rendez compte d’une visite ou d’unvoyage à vos camarades.a) Précisez les circonstances (où ? quand? pour-quoi ? avec qui ? etc.).b) Racontez le déroulement de la visite en pla-çant des explications : la disposition des lieux,l’origine des objets vus, les incidents éventuels etleur cause, l’atmosphère générale…

c) Donnez vos appréciations : dites par quoi etpourquoi vous avez été intéressé ou non, ce quivous a surpris et pourquoi, etc.Conseils : Vous pouvez vous aider des notes quevous avez prises, mais ne les lisez pas. Faites bien comprendre ce que vous avez vu, et ce que vous enpensez. Exprimez-vous avec un registre de languecourant, à voix bien audible.

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Activités d’expression

RENDRE COMPTE D’UNE LECTURE

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1. De trop longues vacances, de Jean-Jacques Greif

Jacob est un petit garçon juif. Pendant laguerre, ses parents le cachent dans une colonie devacances. Il y restera toute la durée de la guerre.J’ai aimé ce roman simple. Les personnages sonttouchants, surtout les plus petits qui oublientleurs parents… En revanche, le comportement deJacob est un peu irréaliste. Il est presque trop cou-rageux, il ne pleure jamais.

Marianne

© Je bouquine, Publication SA - Bayard Jeunesse /Gallimard Jeunesse.

2. Les Ficelles du crime,de Nathalie Charles

Isabelle se dépêche de rentrer chez elle, car ilfait nuit. En longeant une vitrine de magasin,elle aperçoit un mannequin allongé qui sembleréel : une jeune fille aux cheveux noirs, commeelle.

J’ai adoré ce roman policier. L’auteur main-tient le suspense jusqu’au bout. À aucun moment,je n’ai deviné qui était l’assassin.

Claude

© Je bouquine, Publication SA - Bayard Jeunesse /Gallimard Jeunesse.

3. Soledad et la maison aux yeux fermés,de Anne-Marie Pol

Soledad, une adolescente, découvre une mai-son abandonnée. Elle aime s’y réfugier, car elleétouffe au milieu de ses amis, de ses parents… Maisà l’intérieur de sa nouvelle demeure, elle découvrequ’elle n’est pas seule. J’ai aimé cette histoire, carelle est originale, et rend bien compte des pro-blèmes des adolescents d’aujourd’hui. C’est un livrequ’on a envie de lire une seconde fois.

Sophie

© Je bouquine, Publication SA - Bayard Jeunesse /Gallimard Jeunesse.

Donner des explications

1 De quel genre d’ouvrage Marianne, Claude etSophie rendent-ils compte?

2 Observez les propositions commençant parcar.a) Qui donne une explication sur une péripétie del’histoire ? b) Qui donne une explication sur ce qu’il pense del’histoire ?

3 Dans la phrase « Il est presque trop coura-geux, il ne pleure jamais » (texte 1, l. 7-8), quelleproposition donne une explication?

4 Pourquoi Marianne, Claude et Sophie don-nent-ils des explications dans leur compte rendu?

5 Quelles explications pourraient être dévelop-pées davantage pour mieux se faire comprendrede ceux qui écoutent ?

Fiche pratiquele compte rendu de lecture, fiche 27, p. 358.

> Expliquer, c’est faire comprendre quelque chose à quelqu’un. C’est répondre à des Pourquoi ?… oudes Comment ?… : ces questions peuvent être clairement posées ou sous-entendues. Pour répondre,on utilise des textes, des images (notamment des schémas). Souvent textes et images sont associéspour mieux faire comprendre les explications.

> L’organisation d’un texte explicatif suit un raisonnement et s’appuie sur des exemples. Pour cela, onprivilégie les liens logiques de cause et de conséquence. On utilise surtout des mots spécialisés, etdes phrases où les formes verbales impersonnelles, la voix passive et la voix pronominale sont plusfréquentes que dans les autres textes. Ceci permet de mettre à l’arrière-plan celui qui s’exprime et deplacer au premier plan le contenu de l’explication et son destinataire.

> La présentation d’un texte explicatif dépend de l’ouvrage dans lequel il se trouve : journal, maga-zine, revue, encyclopédie, manuel scolaire, etc.

ÀÀ retenir… retenir…

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1 Lisez le texte, puis répondez aux questions.Le narrateur est un jeune professeur. Avec un ami, il aécrit une pièce de théâtre mais il la juge mauvaise etne veut pas signer le manuscrit.

Il en fut surpris et navré.– Je vais justement déposer le manuscrit à la

Société des Auteurs. Si tu ne signes pas le bulletin,tu perds une occasion d’être inscrit à la Société, et tune toucheras pas tes droits. Je comprends que tu aspeur des réactions de ton père, ou de tes élèves : tun’as qu’à choisir un pseudonyme!

– Non, NON, lui dis-je. Je ne veux pas garder lemoindre lien avec ce tissu d’âneries et de fariboles.Tu n’as qu’à le signer tout seul.

– Mais si la pièce rapporte des millions, qu’est-ceque tu diras ?

– J’en serais non seulement stupéfait, mais indi-gné !

Il haussa les épaules, et me quitta. Le soir même, il me dit simplement :– Tu t’appelles Castro.– Moi ? Pourquoi ?– Parce que finalement j’ai trouvé que ce serait

malhonnête de signer seul une pièce dont tu as écritplus de la moitié. Alors, je t’ai déclaré sous le pseu-donyme de Castro. C’est court, et puis c’est flatteur.Corneille, le Cid, Guilhem de Castro1… Et puis, çam’est venu à l’esprit comme ça. Si tu veux, tu peuxen changer.

Je n’en changeai pas. C’est pourquoi, sur lesregistres de la Société, mon nom est encore suivi dela mention « dit Castro ».

Marcel PAGNOL, Confidences, © Julliard, 1981.

1. Corneille (1606-1684) a écrit sa célèbre pièce Le Cidd’après une œuvre de l’auteur espagnol Guilhem de Castro.

a) Relevez un connecteur logique exprimant lacause dans les paroles prononcées par l’ami du nar-rateur.b) Sur quel sujet l’ami du narrateur donne-t-il desexplications ?c) Relevez un connecteur logique dans le récit dunarrateur. d) Qu’est-ce que le narrateur nous explique dans cerécit ?e) Imaginez une histoire où quelqu’un change denom. Racontez en donnant des explications aucours du récit.

2 Le récit d’un moment difficile.Racontez ce moment difficile en suivant ces consignes : – Choisissez un incident domestique, par exemple : une salle de bains inondée, une cuisine enfumée,une porte bloquée…– Racontez en précisant les causes de l’incident, encherchant à faire comprendre ce qui s’est passé.

3 Lisez le texte, puis répondez aux questions.

Le talon d’Achille

Viser le talon d’Achille, c’est atteindre quelqu’unen son point faible, vulnérable.

Car Achille, le brave des braves, le héros de laguerre de Troie, n’était vulnérable qu’au talon : samère Thétis, pour le rendre invincible, l’avait trempéà sa naissance dans l’eau du Styx, le fleuve desEnfers, en le tenant par le pied. Cette seule partieéchappait aux vertus magiques du fleuve, et c’est parlà que la mort devait venir, sous les traits du TroyenPâris. Or un homme ne pouvait à lui seul abattre lehéros. Pâris décocha la flèche mortelle, mais le dieuApollon la guida jusqu’au talon, dit la légende.

La volonté des dieux s’accomplissait, et aussi levœu d’Achille lui-même : car il préférait, à une vielongue et obscure, une vie courte et glorieuse.

Catherine EUGÈNE, La Flèche du Parthe, © Hatier, 1995.

1. a) Pourquoi le talon était-il le point faibled’Achille ?b) Pourquoi Achille est-il mort ?2. Quelle expression ce texte explique-t-il ?3. Imaginez une légende qui soit à l’origine d’une deces expressions, au choix : – être dans la lune,– avoir les pieds sur terre,– coucher à la belle étoile. Rédigez-la et terminez par exemple avec la formuleC’est pourquoi, depuis ce temps-là, on dit…

4 Raconter pour expliquer.Imaginer un conte qui explique (de manière biensûr totalement imaginaire) un de ces phénomènes,au choix : – Pourquoi la mer fait des vagues.– Pourquoi la neige est blanche.– Pourquoi l’arc-en-ciel a sept couleurs.– Pourquoi la Terre est ronde.– Pourquoi la Lune change de forme.– Pourquoi les étoiles forment des constellations.– Pourquoi le rossignol chante le soir.

Exercices

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A. Lisez le texte.

Faire le point

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Faire le point

Les spéculations sur l’existence d’une intelligence extraterrestre sont aussi vieillesque la pensée humaine. Qu’en dit la science aujourd’hui ?

De nombreux scientifques estiment que les hommes ne sont pas seuls dans l’Univers et quedes milliers d’autres civilisations peuplent les cieux. À l’appui de cette thèse, le fait que leséléments chimiques qui ont conduit à l’apparition de la vie sur la Terre sont partout présentsdans l’Univers. Des composants organiques ont été découverts sur des astéroïdes, descomètes, des météorites et d’autres types de matière interstellaire1. Or l’existence de molé-cules d’une certaine complexité est essentielle au développement de la vie. Bien plus, grâceaux technologies avancées, l’observation du ciel a permis de détecter de la matière dans unespace lointain qui n’émet pas de radiations stellaires2, ce qui induit la présence possible desystèmes planétaires comme le nôtre. Toutefois, d’autres experts sont totalement en désac-cord avec cette opinion…

L’équation de BrakeLa recherche de signes d’une intelligence extraterrestre commence avec l’invention desradiotéléscopes, dans les années 1940. On pense à l’époque que les ondes radio sont lemeilleur moyen de communication à des distances interstellaires. Les premières études surcette question sont lancées en 1960 par le radioastronome américain Frank Drake, quiguette des signaux émis par deux étoiles semblables au Soleil. Le chercheur imagine mêmeune équation permettant d’estimer le degré de probabilité de l’existence d’une vie intelli-gente ailleurs dans le cosmos. Les éléments de l’équation de Drake sont la vitesse à laquellenaissent les étoiles, la probabilité de rencontrer, dans un système solaire donné, les condi-tions nécessaires à l’apparition de la vie, et la durée moyenne de vie des civilisations.L’équation fondée sur ces paramètres donne le résultat suivant : il y aurait environ 10 000civilisations observables dans la Voie lactée, la plus proche se trouvant à 300 années-lumièrede la Terre. Mais l’estimation de Drake a été réévaluée ultérieurement par l’astrophysicienaméricain Carl Sagan, qui a obtenu, lui, près d’un million de civilisations dans notre galaxie.Si l’on rapporte ce nombre aux centaines de millions de galaxies de l’Univers, on pourraitcompter 10 milliards de milliards de civilisations !Un des problèmes de l’équation de Drake tient au fait qu’elle suppose que chaque civilisationévolue de façon isolée. Or, si l’on en juge par notre Histoire récente, il semble probable qu’ense développant les civilisations entament la colonisation de leur galaxie. S’il existe unesociété très évoluée dans la Voie lactée, elle n’estsans doute pas confinée sur sa propre planète.D’autre part l’absence de signaux radio sembleprouver qu’il n’existe pas de vie intelligente dansnotre galaxie et que la seule civilisation avancéeest peut-être la nôtre.Pour contrer ces critiques, certains partisans deDrake ont donc émis l’idée qu’il existe d’autresformes de vie, mais qu’elles ont choisi de ne pascommuniquer avec les Hommes. Une autre

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B. Répondez aux questions.

1 Quelle sont les références du texte ?

2 Que disent-elles déjà sur le contenu ?

3 Quelle est l’hypothèse de base ? Qui la sou-tient ?

4 Quelle est l’hypothèse de base de Drake ?

5 Qu’a-t-il imaginé pour tenter de la vérifier ?

6 Quelles sont les composantes de sa for-mule ?

7 Qu’est-ce qui vient contredire cette hypo-thèse ? Et qu’est-ce qui vient s’opposer à cettecontradiction ?

8 Pourquoi s’agit-il d’hypothèses et non dethèses ?

9 Il y a huit paragraphes : donnez un titre leplus littéral possible à chaque paragraphe.

10 Citez trois vérités scientifiques contenuesdans le texte.

11 Citez trois suppositions contenues dans letexte.

12 De manière générale, est-ce que le texte« explique » ou « n’explique pas », ou les deux ?Justifiez-vous.

13 De manière générale, le lecteur est-il plusavancé à la fin de la lecture ? Justifiez-vous.

14 Et vous, qu’avez-vous appris ?

15 Qu’en pensez-vous ? Existe-t-il ailleurs uneVie intelligente ? Quels éléments pourraient justi-fier votre position ?

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Informer, expliquer et exposer pour se construire

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hypothèse serait toutefois plus vraisemblable : d’autres cultures auraient existé, mais ellesauraient disparu avant d’avoir pu entamer la colonisation de leur galaxie.

Des conditions très raresLes travaux les plus récents contribuent à mettre en doute les propositions de Drake. On aainsi attiré l’attention sur la fréquence avec laquelle les planètes susceptibles d’accueillir lavie sont bombardées par de grandes météorites. Or, dans notre système solaire, Jupiter jouele rôle d’absorbeur de « météorites tueuses » et renvoie les autres vers les confins de l’espace,ce qui a favorisé le développement de la civilisation sur la Terre. On a certes découvert desplanètes géantes comparables à Jupiter, ailleurs dans la Galaxie, mais elles ne jouent pas lemême rôle protecteur vis-à-vis des petites planètes avoisinantes.Autre objection : aux confins de notre Galaxie, les supernovas3 sont rares, et le fer, le magné-sium et le silicium doivent s’y retrouver en faible quantité. Or, faute de ces éléments, la for-mation de planètes dotées de l’eau et de l’atmosphère nécessaires à la vie est improbable.Seules les galaxies spirales sont assez riches en métaux pour pouvoir entretenir la vie telleque nous la connaissons. Certains estiment en outre que les conditions qui ont permis la viesur Terre sont extrêmement rares et que leur combinaison est très complexe : la planète doitêtre assez éloignée de son étoile pour garder de l’eau sous une forme liquide ; elle doit avoirun satellite naturel, juste à bonne distance pour garantir une stabilité climatique ; il doit yavoir assez de carbone, mais sans engendrer un échauffement excessif de l’atmosphère.Quoi qu’il en soit, Drake – qui n’a cessé de chercher des signaux radio dans l’espace – a tou-jours maintenu que la vie est plus forte qu’on ne le croit et qu’elle peut se développer dansles conditions les plus variées.Il reste qu’on ne se contente plus aujourd’hui de guetter des signaux radio : on cherche àdétecter des impulsions lumineuses émises par d’éventuelles civilisations avancées. Maisaura-t-on jamais la réponse ?

Existe-t-il ailleurs une vie intelligente ?, dans Les plus célèbres mystères de l’Histoire, © Readers Digest, 2000, p. 322-323.

1. Interstellaire : situé entre les étoiles.2. Stellaire : qui concerne les étoiles.3. Supernovas : explosion très lumineuse d’une étoile géante en phase finale d’évolution.

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Star-crossed loversde Mikaël Ollivier

Étude d’une œuvre complète3

Objectifs : - inventer une fin ;- mieux comprendre le fonctionnement socioéconomique actuel

en se documentant ;- rédiger un texte informatif ;- transformer un texte long en un texte court ;- écrire un slogan ;- se définir à travers un texte à caractère personnel ;- s’initier aux débats d’idées.

L’auteur

Passionné de cinéma, Mikaël Ollivier commence sa carrière en travaillant pourla télévision, puis se lance dans l’écriture où il touche à tous les genres (science-fiction, policier, biographie de Bruce Springsteen, récits intimistes…).Cet auteur de romans français né en 1968 a reçu de nombreux prix littéraires,dont quatre pour Star-crossed lovers. Quelques-uns de ses romans ont étéadaptés au cinéma.Pas mal, pour un homme qui tout jeune détestait la lecture !

Inventer une fin au récit

1 Lisez le roman jusqu’à la page 184, puis inventez la fin ! - Rédigez un texte de plus ou moins 300 mots qui reste cohérent par rapport à votre

lecture.- Pour conserver l’alternance des points de vue narratifs, écrivez deux récits : la version

de Clara et la version de Guillaume.- Construisez des phrases complètes et correctes. - Vous pouvez envisager une ellipse temporelle.

Se référer à un grand classiqueStar-crossed lovers fait plusieurs fois référence à l’œuvre de William Shakespeare Roméo etJuliette.1 Qu’évoque le titre ?2 Qui était William Shakespeare ?3 Racontez brièvement l’histoire de Roméo et Juliette (voir Séquence 2, p. 64-68).4 Quel parallèle pouvez-vous établir entre les deux récits ? Qu’ont-ils en commun ? Qu’ont-

ils de différent ?5 En quoi l’illustration de la couverture renforce-t-elle le parallèle ? 6 Connaissez-vous d’autres œuvres littéraires ou cinématographiques qui exploitent le

même thème ?

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Star-crossed lovers de Mikaël Ollivier

Étudier et exploiter les différents thèmes du livre

1 Déterminez votre intérêt.Voici cinq résumés apéritifs. Choisissez celui qui reflète le plus votre opinion. Repérez les indices de la subjectivité. Lequel vous parait le plus neutre ?Échangez vos points de vue…

2 Rédigez sous forme de texte informatif/explicatif un article qui développe et approfondit undes cinq sujets suivants : a) les relations amoureuses ;b) la crise économique ;c) l’adolescence ;d) les différences de classes sociales ;e) la manipulation de la presse. Votre article doit présenter les caractéristiques du genre (gros titre, sous-titres, chapeau,photo…).Les thèmes abordés se prêtant à de nombreuses réflexions, cernez bien celle qui vous inté-resse et mettez-la en évidence à travers le chapeau, sous forme de question par exemple. Pour construire ce texte, l’analyse détaillée des différents sujets est la première étape (voirpage suivante).

a) Star-crossed lovers, c’est l’histoire deClara et Guillaume qui vont connaitre leGRAND amour, leur premier amour.L’amour est d’ailleurs omniprésent dans leroman et c’est sans pudeur que l’auteurdétaille leur rencontre, leurs regards quise croisent et se cherchent, leurs pre-mières impressions, leurs premiers bai-sers, leurs réflexions, leurs premières rela-tions sexuelles. Superbe histoire d’amourà faire lire aux vrais romantiques !

d) Star-crossed lovers, c’est l’histoire dedeux adolescents. Ils sont jeunes (16 et 17 ans) et ont encore beaucoup dechoses à apprendre de la vie. Ils nous res-semblent : vont au lycée, retrouvent leurscopains, discutent, refont le monde etaussi et surtout tombent amoureux. Alorsleur vie se métamorphose, ils changent,s’opposent à leurs parents, passent dutemps devant leur miroir respectif et seposent mille et une questions sur leurapparence physique et sur le sexe. Ilsvivent au présent et le temps d’une sépa-ration leur parait être une éternité… C’estbeau l’amour, c’est con aussi…

b) Star-crossed lovers, c’est l’histoire d’unRoméo et d’une Juliette du XXIe siècle.Leur amour est rendu impossible par lasituation socioéconomique dans laquelleils sont plongés dès le début du roman.Guillaume est le fils du patron qui, par lafermeture de son usine, va conduire auchômage de nombreux travailleurs dontle père de Clara, chef de file du syndicatlocal. C’est ce conflit social qui leur per-mettra de se rencontrer, mais aussi deprendre conscience de la dure réalité éco-nomique actuelle.

c) Star-crossed lovers, c’est l’histoire dedeux ados que tout oppose : leur originesociale, leur lieu d’habitation, leur com-position de famille, leurs fréquentations,leurs gouts musicaux et littéraires… Claraet Guillaume ont peu de choses en com-mun, c’est pourtant leurs différences quivont les séduire, mais l’amour peut-il sur-monter l’abime qui les sépare ?

e) Star-crossed lovers, c’est une histoirequi comme beaucoup d’histoires aujour-d’hui se vit sous le regard des médias.C’est la presse qui les a rassemblés (presseécrite à la librairie), c’est la presse qui les aséparés (le reportage télévisé). Confondreréalité sociale et téléréalité : un dangerqui nous guette au quotidien.

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Étude d’une œuvre complète3

a) Les relations amoureuses

- Établissez et résumez les grandes étapes de la relation amoureuse entre Clara et Guillaume.- Choisissez-en une (ex. : leur rencontre) et comparez la perception de Clara et celle de Guillaume. - Soulignez les divergences. - Quelle réflexion cela vous inspire-t-il ?- Connaissez-vous des chansons où on utilise la double perception des personnages principaux et qui

pourraient accompagner la lecture du roman ?

b) La crise économique

- Présentez un fait divers à la manière d’un présentateur du JT : servez-vous d’un maximum de mots duchamp lexical relatif à l’économie pour annoncer un nouveau conflit social.

déficit – actionnaires – bénéfices - patronat – licenciement – indemnités – préretraités – bourse – syndicat – mondialisation – chômage – grève – sécurité sociale – business – crédit – restructuration – ouvriers – employés

- Réalisez une revue de presse : recherchez dans la presse des faits similaires (fermeture d’usine, demagasins, délocalisation, mondialisation…). Tentez d’expliquer avec vos mots comment fonctionnel’économie.Votre présentation doit rester accessible et compréhensible par tous.

- Créez un slogan : à la page 146, le groupe de copains de Clara crée des slogans pour participer à lamanifestation. Et vous, quel message souhaiteriez-vous faire passer lors d’une manifestation ? Créezvotre calicot pour l’exprimer.

c) L’adolescence

Écrivez un carnet qui vous ressemble :- comparez les adolescents que sont Clara et Guillaume avec vous : quels sont les points communs ?

les divergences ? Êtes-vous révolté par certains sujets ? Quelles sont vos préoccupations ? Sont-elles parfois source de conflit avec votre entourage ? ;

- réalisez un petit carnet qui vous correspond (un peu comme votre blog si vous en avez un), vous pouvezy insérez des photos, des articles de presse, tout ce qui vous intéresse et que vous souhaitez partager.

d) Les différences de classes sociales

- Comparez Clara et Guillaume : construisez un tableau comparatif de trois colonnes (les titres descolonnes 2 et 3 sont Clara et Guillaume, la colonne 1 correspondra aux éléments sur lesquels vous allezles comparer). Le nombre de lignes dépend de l’approfondissement de votre observation de l’un et del’autre. Relevez ainsi tout ce qui les différencie. Vous sentez-vous plus proche de Clara ou deGuillaume ?

- Les classes sociales ont toujours existé. Réalisez un document qui reprend de façon chronologique lesdualités sociales qui ont traversé les grandes périodes de l’Histoire : Quelles étaient ces deux classes ?Qu’est-ce qui les caractérisaient ? Qu’en est-il aujourd’hui ? Illustrez votre recherche.

e) La manipulation des médias

« Le ton du reportage était donné : la journaliste était du côté des ouvriers, et chaque image de monpère était soigneusement choisie pour livrer de lui une image la plus caricaturale possible. » (p. 158)- Comment réagissez-vous par rapport à cela ? - Trouvez-vous normal qu’un journaliste prenne position pour un des deux camps ? - Connaissez-vous d’autres cas similaires où la télévision et les médias nous manipulent ? - Comment pourraient-ils faire preuve de plus d’objectivité ? Est-ce important ? Pourquoi ?

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Star-crossed lovers de Mikaël Ollivier

Prendre position et débattre

Concluez cette analyse de Star-crossed lovers par un débat : les ouvriers ont-ils toujours raisonet le patronat toujours tort ?Divisez la classe en deux groupes : les syndicats et le patronat. Échangez vos opinions sur lefonctionnement de l’économie actuelle.

1 Renseignez-vous d’abord sur la nécessité des partenaires sociaux : syndicats et patronat.a) Relevez dans le livre quels étaient les arguments du père de Clara (syndicalistes) et ceux

du père de Guillaume (patronat). Cherchez à comprendre les deux points de vue.b) Renseignez-vous sur la naissance des syndicats, les différents syndicats qui existent dans

notre pays, leurs rôles, quelques-unes de leurs actions…c) Pourquoi, si on a besoin d’un syndicat, a-t-on d’abord besoin d’un patronat ? Quel est

son rôle ?

2 Informez-vous sur les pratiques économiques actuelles.Aux pages 15 et 16, l’auteur explique en quoi la cessation d’activité sur ce site n’est pasune mauvaise nouvelle pour tout le monde. Il montre comment la fermeture d’une usinepeut être le résultat d’un calcul effectué depuis longtemps.

Voici un autre exemple tiré de la réalité, cette fois :

Caterpillar a un nouveau boss

Après le Montois Pierre Cuisinier, admis à la retraite en 2006, puis le Lyonnais Jean-Paul Faure,qui vient de quitter le groupe, c’est un Wallon ayant dirigé Caterpillar France qui reprend ladirection de l’usine de Gosselies : Nicolas Polutnik, ingénieur, natif de Charleroi et 23 ans demaison. Par ailleurs, des craintes se précisent sur la viabilité du site de 4100 personnes. C’estque le marché des engins de génie civil se déplace de plus en plus vers l’Asie et les pays émer-gents. Face à cette donnée, les atouts de Gosselies — sa situation au centre de l’Europe et samain-d’œuvre de qualité — pourraient ne pas suffire. Une première indication sur les intentionsde la maison mère de Récria (États-Unis) tombera rapidement : un investissement de 500 mil-lions d’euros est en effet nécessaire dans les quatre ans à venir pour moderniser les lignes d’assemblage.

Dans Trends, 23 septembre 2010.

Relevez les points communs entre cet article et Star-crossed lovers et expliquez avec vos motscomment fonctionne le système économique à l’heure actuelle. Pourquoi en est-il ainsi ?

3 Dans ces perspectives peu réjouissantes, vous devrez pourtant trouver du travail dansquelques années. Émettez quelques hypothèses, quelques idées pour lutter contre cesdélocalisations et garantir la pérennité de l’emploi en Europe et chez nous.

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