t.i.l.t ! : technique d’isolation par liège et tapisserie

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Concours génération développement durable Comment économiser l’énergie à la maison ? T.I.L.T ! Technique d’isolation par liège et tapisserie Simon AMBOISE Aurélie PEYRICHOU Mars 2007

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Concours génération développement durable : Comment économiser l’énergie à la maison ? Dossier : T.I.L.T ! Technique d’isolation par liège et tapisserieAuteurs : Simon AMBOISE - Aurélie PEYRICHOUDate : Mars 2007Fiche de SynthèsePrésentation : L’énergie thermique représente la plus grande part de la consommation d’énergie dans les logements. La mauvaise isolation, notamment dans lesanciens bâtiments, est responsable de la plus grande part des pertes d’énergie thermique. Nous souhaitons proposer aux propriétaires de logements mal isolés, une méthode d’isolation ne nécessitant pas de travaux et dans un moindre coût. Le liège est la matière naturelle qui détient les meilleures propriétés d'isolation et correspond tout à fait à notre objectif. Nous proposons ici une tapisserie doublée de liège expansé pur. Ce produit possédera toutes les caractéristiques du liège et permettra donc l’isolation des murs par l’intérieur. Il se rapprochera de la tapisserie en conservant son esthétique et sa facilité de pose.

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Concours génération développement durableComment économiser l’énergie à la maison ? 

T.I.L.T !Technique d’isolation par liège et tapisserie

Simon AMBOISE

Aurélie PEYRICHOU

Mars 2007

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Fiche de Synthèse

Présentation : L’énergie thermique représente la plus grande part de la consommation d’énergie dans les logements. La mauvaise isolation, notamment dans les anciens bâtiments, est responsable de la plus grande part des pertes d’énergie thermique. Nous souhaitons proposer aux propriétaires de logements mal isolés, une méthode d’isolation ne nécessitant pas de travaux et dans un moindre coût. Le liège est la matière naturelle qui détient les meilleures propriétés d'isolation et correspond tout à fait à notre objectif. Nous proposons ici une tapisserie doublée de liège expansé pur. Ce produit possédera toutes les caractéristiques du liège et permettra donc l’isolation des murs par l’intérieur. Il se rapprochera de la tapisserie en conservant son esthétique et sa facilité de pose.

Avantages :

Réduction conséquente des consommations d’énergie par une meilleure isolation des murs, sans nécessiter de travaux importants. Utilisation d’un matériau naturel, recyclable et contribuant à la réduction de l’effet de serre. Nombreux bénéfices annexes (isolation acoustique, imperméabilité, résistance au feu,…)

Caractère innovant du projet : L’isolation par le liège, bien qu’efficace, est peu connue et peu utilisée du grand public. Poser une tapisserie est accessible à tous, mais poser une isolation en liège telle qu’elle est proposée actuellement est plus difficile. En effet, pour mettre en place une isolation à base de liège sans perdre l’avantage esthétique du papier peint, il faut poser une couche de liège, une couche de peinture et de pré-encollage et enfin poser le papier peint. De plus, les dimensions standards du liège et de la tapisserie sont différentes et il est difficile de cacher les raccords de liège sous la tapisserie. La méthode est contraignante et sa mise en place n’est pas favorisée par le marché actuel. L’intérêt de la tapisserie avec liège intégré est de faciliter sa mise en place en proposant un produit « tout en un » et d’inciter ainsi un plus grand nombre de personnes à utiliser cette méthode d’isolation.

Démarche : Pour nous permettre d’avancer dans le projet, nous avons collecté des renseignements auprès de magasins de construction et de décoration, ainsi qu’auprès de différents artisans (maçons et plâtrier-peintre) dans la région de Macon. Nous avons demandé l’aide de nos enseignants pour nous conseiller dans les méthodes de calcul de résistance et de pertes thermiques. Enfin, nous avons réalisé des tests sur des échantillons de liège et de tapisserie pour essayer de déterminer la manière la plus efficace et la plus économique de les assembler.

Faisabilité : La production de la tapisserie avec liège intégré se fait par collage de papier peint sur des rouleaux de liège. Certaines dimensions des rouleaux de papier peint et de liège devront être adaptées. L’assemblage des deux éléments se fait, après le dépôt d’une couche de peinture acrylique sur le liège, par collage à l’aide de colle pour papier peints lourds.

Coût global : Le coût de la tapisserie-liège est du même ordre de grandeur que celui des autres méthodes d’isolation par l’intérieur, mais sa grande durée de vie, son caractère écologique et sa mise en place simple et sans travaux la place dans une position avantageuse.

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Introduction 

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 Le contexte énergétique

Dans le contexte énergétique mondial, il est nécessaire d’agir. La consommation d’énergie mondiale croit de 2% par an, alors que les réserves d’énergies fossiles sont à quelques dizaines d’années de l’épuisement. Il devient indispensable de réduire de façon drastique la demande énergétique et de modifier les mentalités. Il ne s’agit pas seulement de faire durer nos ressources limitées mais de comprendre l’enjeu environnemental et d’agir en conséquence. Depuis le début de l’ère industrielle, le taux de CO2 dans l’atmosphère n’a cessé d’augmenter, entrainant une hausse conséquente de la température terrestre. Ce réchauffement a déjà provoqué des perturbations climatiques importantes qui deviendront de plus en plus conséquentes dans l’avenir. En effet, quelques degrés de plus, c’est un changement d’ère climatique et la température moyenne de l'atmosphère terrestre devrait augmenter de 1,5 à 6 °C d'ici à la fin du siècle. La valeur de cette augmentation ne peut être limitée que si des politiques de réduction des consommations sont mises en œuvre par les pays les plus consommateurs d'énergie. Il est maintenant admis qu'il sera nécessaire de diviser par deux les émissions de gaz à effet de serre à l'échelle de la planète d’ici à 2050 pour assurer le développement durable de nos sociétés. En tenant compte de la marge de manœuvre très réduite des pays en voie de développement, dont les émissions vont s'accroître fortement, cela signifie diviser par quatre ou cinq les émissions des pays industrialisés en moins de cinquante ans. Cela permettra d’atteindre l’objectif d’une concentration de gaz à effet de serre dans l’atmosphère de 450 ppm, contre 380 ppm actuellement et 280 ppm avant l'ère industrielle.

Le secteur du bâtiment est le plus gros consommateur d’énergie. Avec 43% de l’énergie totale consommée en France, soit 70 Mtep, il devance les secteurs des transports (31%) et de l’industrie (20%). De plus, ce secteur représente 25% des rejets de CO2 dans l’atmosphère, soit plus de 120 millions de tep. La contrainte de réduction des émissions de CO2, mais également la hausse du coût de l'énergie liée à l'épuisement progressif des ressources, nécessiteront de parvenir à une consommation moyenne d'énergie primaire de l'ordre de 100 kWh/m² en 2050 alors que la consommation moyenne annuelle est actuellement proche de 400 kWh/m².

Le secteur du bâtiment est donc un secteur clé pour progresser en matière de consommation d’énergie. Bien que le faible taux de renouvellement du parc immobilier (1% par an) soit encore un frein à l’évolution des bâtiments, il reste le domaine dans lequel le plus de progrès sont possibles rapidement. Des normes de plus en plus strictes permettent actuellement d’améliorer la performance énergétique des bâtiments neufs et des rénovations sont possibles pour optimiser les plus anciens. De plus, ce secteur se prête aisément à l’utilisation d’énergies renouvelables.

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Approche des économies d’énergie réalisables dans le bâtiment

Dans le secteur du bâtiment, les consommations d’énergies se font essentiellement au niveau thermique (chauffage et eau chaude sanitaire) et au niveau électrique.

La consommation électrique représente 1000KWh/an/pers dans le secteur résidentiel et est très variable dans le secteur tertiaire. L’objectif actuel est d’atteindre 250 KWh/an/pers dans le secteur résidentiel et entre 10 et 130 KWh/an/pers dans le secteur tertiaire. Les usages les plus consommateurs sont l’éclairage, la bureautique et les auxiliaires de génie climatique. Mais ceux qui consomment le plus sont les appareils qui fonctionnent alors qu’ils pourraient être arrêtés. En effet, avant de chercher à utiliser des solutions techniques plus économiques, il faut modifier les habitudes d’utilisation. En utilisant les appareils qu’en cas de besoin, en évitant les consommations insoupçonnées telles que les veilles ou les surtensions continues, et en recherchant les disfonctionnements qui sont souvent à l’origine de nombreuses pertes, il est possible de réduire de plus de 50% les consommations d’électricité. Il existe ensuite des technologies performantes telles que l’éclairage à haut rendement, les pompes et ventilateurs à vitesse variable ou le froid performant. Enfin, les énergies renouvelables peuvent couvrir les besoins en électricité, par exemple par l’utilisation de panneaux photovoltaïques.

L’énergie primaire actuellement utilisée pour le chauffage et l’eau chaude sanitaire est en moyenne de 200 KWh/m².an. Cette consommation est beaucoup plus importante dans les bâtiments construits avant la réglementation sur l’isolation de 1975 (environ 400 KWh/m².an) que dans les nouveaux bâtiments (environ 100 KWh/m².an). L’objectif est d’atteindre 50 KWh/m².an de moyenne. La principale perte d’énergie thermique réside dans l’isolation. Les normes sont de plus en plus strictes afin de limiter les déperditions de chaleur par les toits, les murs, les sols et les ventilations. De nombreux projets dans le but de développer des bâtiments à énergie positive sont mis en place. Le développement des bâtiments à énergie positive est important afin de compenser certaines rénovations qui ne pourront atteindre les objectifs fixés et car les 50 KWh/m².an permettront de résoudre l’équilibre en carbone mais pas la pénurie des ressources. En Allemagne, déjà 5000 logements ont obtenu le label Passivhaus certifiant qu’ils consomment moins de 15 KWh/m².an. En Suisse, 4 millions de m² ont été construits sous le label Minergie fixant à 42 KWh/m².an la consommation maximale en chauffage, eau chaude sanitaire et ventilation. Dans le cadre du programme Européen Concerto, deux projets d’aménagement sont nés à Lyon et à Grenoble ; ils consistent en la construction de quartiers complets ne comprenant que des bâtiments consommant peu d’énergie et ayant essentiellement recours aux énergies renouvelables.

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Démarche

Une brève analyse des consommations et des solutions existantes montre qu’il est essentiellement possible d’économiser l’énergie dans les logements sur deux points : l’électricité et les pertes de chaleur. Dans un premier temps, nous avons exploré les deux domaines. N’ayant pas des années de recherche devant nous, nous n’avons pas cherché à inventer une technologie révolutionnaire mais à trouver des solutions simples et utilisables par tous.

Dans le domaine de l’électricité, notre idée n’était pas d’inventer un nouveau produit peu consommateur, car ils sont déjà nombreux, mais de créer quelque chose pour aider les utilisateurs à perdre leurs mauvaises habitudes. En effet, beaucoup d’économies pourraient être réalisées en changeant les habitudes de consommations. Pour cela, nous avons réalisé un petit sondage dans notre entourage en demandant quel serait le premier geste qu’ils feraient pour économiser un peu d’énergie à la maison. Il est ressorti qu’il faudrait éteindre les veilles, les appareils dont on ne se sert pas, les lumières lorsque l’on sort d’une pièce,…Cette piste nous a donc menés vers des éléments déjà existants tels que des détecteurs de présence pour les lumières, ou des multiprises à interrupteurs. Ces produits sont déjà présents sur le marché mais encore trop peu utilisés au quotidien.

Parallèlement, l’économie d’énergie thermique nous paraissait intéressante à exploiter puisqu’elle représente la plus grande part de consommation d’énergie dans les logements. Notre première idée était d’exploiter l’énergie solaire uniquement lorsqu’on en a besoin en mettant en place, sur les murs extérieurs des logements, une peinture pouvant changer de couleur. Cette peinture serait noire en hiver pour attirer la chaleur du soleil, et au contraire, blanche en été. Nous n’avons pas retenu cette idée pour des raisons de faisabilité et également car elle touchait à l’esthétique extérieure des bâtiments ; il nous a en effet paru difficile de faire passer dans les mœurs, en France, l’idée de façades noires. Nous nous sommes donc penchés sur un problème différent et très important : l’isolation des bâtiments. Une part importante du parc immobilier à été construite avant la réglementation de 1975 et est donc très mal isolée. La consommation en chauffage de ces bâtiments est quatre fois supérieure à celle des nouveaux bâtiments. La rénovation permettrait de réduire les pertes d’énergie mais elle nécessite des travaux difficiles à réaliser lorsque le logement est occupé et le coût est relativement important. Notre idée est donc de proposer aux propriétaires de logements mal isolés, mais également aux propriétaires de nouveaux bâtiments, une méthode d’isolation ne nécessitant pas de travaux et dans un moindre coût.

Choix de l’isolation par liège et tapisserie :  

Le liège est un matériau isolant naturel. Nous avons choisi de mettre en place une méthode d’isolation à l’aide de liège. Le produit se rapprochera de la tapisserie par sa mise en place et son esthétique et bénéficiera des propriétés d’isolation du liège.

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Sommaire Fiche de synthèse 2 Introduction 3 Sommaire 7

Partie 1 : Choix de l’isolation thermique et présentation du produit A. L’isolation thermique 8

1. Les isolants thermiques 10 2. Méthodes existantes 12

B. Réglementation thermique 14 C. Présentation du produit et démarche 15

1. Choix du liège 15 2. Présentation du produit 15 3. Démarche 16

Partie 2 : Aspect Technique A. Caractéristiques techniques du liège 17 B. Apport du liège pour la limitation des pertes thermiques 20

1. Méthode de calcul 20 2. Etude de différentes configurations 22

C. Production et mise en place 31 1. Production des rouleaux de liège 31 2. Assemblage de la tapisserie et du liège 32 3. Pose de la tapisserie-liège 32

Partie 3 : Aspect Environnemental A. Un matériau 100% naturel et écologique 33 B. La plantation de chêne-liège 35

1. Une ressource à développer 35 2. Réduction de l’effet de serre 36

C. Un matériau entièrement recyclable 37

Partie 4 : Aspect Commercial A. Communication 38 B. Autres bénéfices 40 C. Coûts et économies 43

Partie 5 : Exemple 45 Conclusion 49 Glossaire 50 Bibliographie 51 

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Partie 1 :

Choix de l’isolation

thermique et

présentation du produit

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A. L’isolation thermique

Le rôle de l’isolation est de protéger l’intérieur du domicile des aléas climatiques extérieurs afin de chauffer mieux et à moindre coût, l’hiver, et de conserver la fraîcheur, l’été.

L’isolation thermique des bâtiments permet de réduire les déperditions énergétiques à travers les parois. Une maison évacue de la chaleur de multiples façons, les fameux courants d’air, bien sûr, mais aussi au travers des ponts thermiques – c’est-à-dire les endroits où la chaleur intérieure est conduite sans obstacle vers l’extérieur – et même au travers des matériaux qui constituent l’habitation.

De plus, les parois non isolées, comme les murs et les fenêtres, sont froides par « contact » avec l’air extérieur et provoquent des sensations d’inconfort. Une bonne isolation supprime cet effet « paroi froide » en hiver. Les espaces à proximité des parois deviennent ainsi « utilisables ». À température égale, une maison ou un appartement isolé offre un plus grand confort ; les occupants ont tendance à chauffer encore plus les bâtiments mal isolés, ce qui représente une double perte d’énergie.

Il est donc important que l’isolation thermique de chaque bâtiment soit adéquate afin de limiter les consommations d’énergie et protéger l’environnement. Il s’agit d’un investissement, obligatoire, mais rentable dans le temps. Il est très important de mettre en place l’isolation la plus adaptée au bâtiment et à son utilisation, les solutions ne manquant pas. En effet, les fabricants d’isolants ont développé au fil du temps une vaste série de solutions puisque l’isolation, qui peut selon les cas se poser à l’intérieur ou à l’extérieur, se conjugue désormais sous forme de panneaux, de rouleaux, d’enduit, de produits en vrac à souffler, projeter ou floquer sur les parois. La gamme des matériaux elle-même est extrêmement large puisqu’elle comprend aussi bien des matériaux synthétiques (polystyrène expansé ou extrudé) que des produits manufacturés (laine de roche et laine de verre) ou des produits naturels (laine de chanvre ou de bois, perlite, ouate de cellulose…). Ces derniers plus écologiques sont d’ailleurs en plein développement.

Quel que soit le matériau utilisé ou la méthode choisie, l’isolation doit respecter le cadre de la réglementation existante, la RT 2005. Ce n’est pas un problème pour les constructions neuves mais le chantier peut s’avérer plus difficile pour la rénovation de maisons anciennes conçues sans isolation. En France, la méthode de l’isolation par l’intérieur reste privilégiée, même si elle induit une perte de surface habitable ; l’isolation par l’extérieur, pourtant plus efficace, est plus onéreuse car plus difficile à mettre en œuvre. La mise en œuvre d’une isolation bénéficie actuellement d’aides octroyées par les pouvoirs publics car elle participe pleinement à la démarche Haute Qualité Environnementale.

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1. Les isolants thermiques

Les isolants thermiques traditionnels :

Les laines minérales : Qu’elles soient de verre ou de roche, il s’agit des isolants les plus fréquemment utilisés. La laine de verre est obtenue par fusion et soufflage de verre, tandis que la laine de roche est tirée du traitement de roches volcaniques, principalement du basalte. Les laines minérales s’appliquent pour tous types de travaux d’isolation : parois, planchers, combles perdues, combles aménagées, toitures… Elles se présentent également sous différentes formes, en vrac (pour les combles perdus et les murs creux), en rouleau (toitures et combles, de moins en moins pour les murs) ou sous forme de panneaux (murs et planchers). Les laines minérales font l’objet d’un classement européen dit ACERMI qui indique les performances. Par ailleurs, elles perdent de leur performance au contact de l’humidité, d’où le besoin d’y adjoindre des pare-vapeurs pour laisser le produit respirer.

Le polystyrène expansé ou extrudé : Présenté sous forme de panneaux, il s’agit du principal isolant synthétique existant. Il sert principalement pour l’isolation des murs intérieurs, auxquels il assure une imperméabilité et une étanchéité. Il peut servir également à l’isolation des toitures lorsqu’il s’agit de construire des combles aménagées pour l’habitat ou encore à l’isolation par l’extérieur. Le polystyrène extrudé est particulièrement adapté aux planchers et sols en terre plein. Le polystyrène expansé étant plutôt réservé aux murs et planchers. Ce matériau peut en théorie avoir des incidences sur la santé (comme la plupart des produits synthétiques et d’essences minérales). Sous l’effet de la chaleur, le polystyrène peut émettre du gaz styrène, qui, à forte dose peut avoir des effets neurotoxiques. Par ailleurs, il diffuse à faible dose pendant toute sa durée de vie du pentane considéré comme toxique.

Le polyuréthane : Autre isolant synthétique, il se présente la plupart du temps sous forme de mousse expansive et sert généralement à calfeutrer les cadres de portes et de fenêtres, où les pertes de chaleur sont importantes. Particulièrement efficace en hiver, il est beaucoup moins performant pour conserver la fraîcheur en été. De plus, il peut comprendre lui aussi des additifs toxiques pour la santé. Le polyuréthane est également disponible sous forme de panneaux pour l’isolation de toitures et terrasses et sous forme de panneaux sandwichs dans le cadre d’une isolation extérieure sur murs et bardages.

Le verre : Il participe également à l’isolation, notamment lorsqu’il s’agit d’un double vitrage. L’air inséré entre les deux lames de verre apporte à la fois une isolation thermique et phonique. Il s’agit toutefois d’une option au coût relativement élevé : 150 euros le m² pour le double vitrage seul, pouvant grimper jusqu’à 200 voire 350 euros.

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Les matériaux écologiques

Objet de beaucoup de curiosité, l’isolant écologique ou naturel, connaît un formidable développement parce que, par nature, il participe à la protection de l’environnement et s’inscrit donc parfaitement, dans la construction ou la rénovation, dans la démarche Haute Qualité Environnementale

Le chanvre : Disponible sous forme de rouleaux, de panneaux ou en vrac, il s’agit d’un isolant végétal qui s’applique comme les laines de verre et de roche. Il s’agit d’un produit qui a de nombreuses qualités environnementales. La plante pousse de deux à quatre mètres en trois mois et s’utilise dans sa totalité pour produire l’isolant. Cette laine végétale contribue également à réduire l’effet de serre. En effet, elle absorbe plus de CO2 que sa fabrication n’en rejette. Enfin, il s’agit d’un produit naturellement résistant aux insectes. Pas besoin donc de traitement fongicide ou pesticide.

La laine de bois : Le bois semble avoir décidément tous les avantages. L’isolation en laine de bois élaborée à partir de fibre et de la lignine de bois, disponible également en rouleaux, panneaux et laine en vrac, possède l’une des meilleures performances du marché. Elle s’adapte à tous types de travaux (isolation des murs, toitures, combles, extérieurs…) et a une grande durée de vie. Par contre sa densité est très forte : 150 kg/m3. Il faut donc toujours vérifier si la structure à isoler peut supporter la charge.

La cellulose : Cet isolant existe sous deux formes selon la source utilisée. Il peut s’agir tout d’abord d’un produit à base de papier journal recyclé, protégé par des additifs inoffensifs contre les moisissures. L’isolant se présente alors sous forme de panneaux ou en vrac. La seconde forme de l’isolant à base de cellulose est composée de boue papetière (pâte à papier non utilisée), non traitée chimiquement. Il se présente alors en vrac et peut être posé de manière traditionnelle, en soufflage, épandage ou flocage. Enfin, cette cellulose offre une alternative intéressante au polystyrène. Son prix est similaire à celui des isolants traditionnels.

La perlite : C’est un isolant à rapprocher des laines minérales, puisqu’il est fabriqué à partir de roches volcaniques broyées et expansées. Sous forme de panneaux, il est utilisé principalement pour l’isolement des combles, des toitures et des terrasses. C’est une isolation inerte (pas de radiation), ininflammable, insensible aux insectes et dotée d’une excellente durabilité.

La vermiculite : C’est une roche de type mica utilisée en panneaux pour l’isolation thermique des toitures et en granulés pour l’isolation thermique des planchers de grenier. Il est mélangé à du béton pour la réalisation de chapes isolantes.

La fibre de coco : En panneaux, en rouleaux ou en vrac, la fibre de coco est un excellent isolant. Facilement inflammable, il faut le traiter avec des sels boriques pour améliorer son comportement au feu.

Le verre cellulaire : C’est un isolant thermique non fibreux. Le moussage du verre ne fait appel à aucun agent moussant tels les CFC.

Le liège : Extrait du chêne-liège, c’est un excellent isolant car 96% de sa structure est de l’air. On l’utilise pour l’isolation thermique des murs creux, des planchers et des toitures plates.

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2. Méthodes existantes

Isolation des murs par l’intérieur

Avantages :

• Pas de modification de l’aspect extérieur de la maison • Coût peu élevé

Inconvénients :

• Réduction de la surface des pièces • Mise en œuvre contraignante • Ne permet pas de traiter tous les ponts thermiques

Solutions techniques :

• Isolant derrière une contre-cloison maçonnée: L’isolant est collé ou fixé mécaniquement au support. La contre-cloison est en briques plâtrières, en carreaux de plâtre ou en plaques de plâtre vissées sur des ossatures.

• Panneaux composites de doublage : Ils se composent d’un panneau isolant (polystyrène expansé, polystyrène extrudé, polyuréthane ou laine minérale) revêtu d’un parement en plâtre. Les panneaux sont fixés contre le mur, par collage ou par vissage sur tasseaux. Cette solution offre l’avantage que la pose s’effectue à l’aide d’un seul produit.

Isolation des murs par l’extérieur

Avantages :

• Traiter un plus grand nombre de ponts thermiques • Ne pas modifier les surfaces habitables • Protéger les murs des variations climatiques

Inconvénients :

• Coût élevé • Nécessite une déclaration de travaux ou un permis de construire

Solutions techniques :

• L’enduit mince ou hydraulique sur isolant : Le système se compose de l’isolant collé sur le mur extérieur (généralement du polystyrène expansé) et d’un enduit spécifique armé d’un tissu de fibres de verre et de l’enduit de finition. L’enduit mince peut être remplacé par un enduit hydraulique (mortier) généralement projeté.

• Les parements sur isolants : L’isolant est fixé au support puis accueille des pierres minces, des carreaux de céramique, des panneaux de bardage ou des contre-murs en brique.

• Les vêtures : Une vêture est constituée d’un isolant (souvent du polystyrène expansé moulé) et d’une plaque de parement (tôle d’acier, tôle d’aluminium, polyester armé ou PVC). La mise en œuvre par fixation mécanique est simple.

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Isolation des murs dans leur épaisseur

Avantages :

• Gagner du temps: structure porteuse et isolation thermique en un seul produit • Faciliter la mise en œuvre des menuiseries, plomberies et réseau électrique • Réduire les ponts thermiques

Inconvénients :

• Possible uniquement pour les constructions neuves ou les réhabilitations lourdes

Solutions techniques :

• Monomurs terre cuite • Blocs et panneaux hauteur d’étage en béton cellulaire

Isolation des combles et des toitures

Avantages :

• Potentiel d’économie important : isolation la plus rentable

Inconvénients :

• Possible uniquement pour les constructions neuves ou les réhabilitations lourdes

Solutions techniques :

• Combles perdus : Isolation sur le plancher et entre les solives par des laines minérales (de verre ou de roche) ou des isolants en panneaux (polystyrène expansé, polystyrène extrudé, polyuréthane) disposés bord à bord sur le plancher.

• Combles habitables : Isolation sous rampants ou isolation sur toiture.

Isolation des planchers

Solutions techniques :

• Planchers béton à poutrelles et entrevous PSE (polystyrène expansé) • Planchers béton à poutrelles avec isolation sous dalle flottante • Planchers en dalles de béton cellulaire • Plafond suspendu isolé (si le plancher est en bois)

Isolation des parois vitrées

Solutions techniques :

• Fenêtres : Menuiseries bois, PVC, et aluminium à rupture de pont thermique • Vitrage : Le double vitrage classique ou à isolation renforcé réduit l’effet de paroi

froide et diminue les condensations et les déperditions thermiques à travers les fenêtres.

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B. Réglementation thermique

Pour les constructions antérieures à 1974, aucune obligation d’isoler n’était imposée. Il en résulte que ces bâtiments étaient rarement isolés lors de la construction.

L’isolation est obligatoire dans les maisons depuis 1974. Ce n’est pas un hasard. En effet, un an après le premier choc pétrolier, la France prenait conscience de l’incroyable gaspillage d’énergie dans les maisons. L’énergie ne coûtant pas chère, le chauffage compensait ces déperditions. Quand les prix ont flambé, le gouvernement et les particuliers se sont soudain légitimement inquiétés de cet argent qui s’évaporait littéralement.

La Réglementation Thermique 2000 est entrée en vigueur en 2001 pour tous les permis de construire déposés à partir du 2 juin. Elle porte à la fois sur les bâtiments neufs résidentiels et tertiaires. Elle vise à réduire les consommations d'énergie de 20% dans les logements et 40% dans le tertiaire, et à limiter l'inconfort d'été dans les locaux non climatisés.

Elle s'exprime sous forme de performances à atteindre pour laisser toute liberté de conception aux architectes et aux bureaux d'études afin de favoriser l'innovation technologique et l'optimisation de leurs projets.

Elle impose trois exigences à satisfaire :

• La consommation d'énergie doit être inférieure à une consommation de référence.

• La température atteinte en été doit être inférieure à une température de référence.

• Des performances minimales sont requises pour une série de composants (isolation, ventilation, système de chauffage …).

Depuis le 1er septembre 2006, la réglementation thermique s’est encore renforcée avec la RT 2005. En effet, la RT 2005 renforce en moyenne de 15 % les exigences par rapport à la RT 2000.

Cette réglementation sera modifiée tous les 5 ans pour atteindre en 2020 une consommation d’énergie 40% à 60% inférieure à la consommation maximale fixée par la RT 2000. En effet, l’objectif actuel est de diviser par 4 les émissions de gaz à effet de serre et les consommations d’énergie dans le secteur du bâtiment d’ici 2050.

Mais instaurer des réglementations de plus en plus strictes ne suffira pas à atteindre les objectifs fixés. En effet, 63% du parc immobilier français, soit 19, 1 millions de logements, a été construit après la réglementation de 1974. En ne comptant que sur le renouvellement du parc (1% annuel), il restera encore en 2050, 30% à 40% de logements antérieurs à 1974. Il est donc nécessaire d’améliorer aussi la performance énergétique des bâtiments existants.

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C. Présentation du produit et démarche

1. Choix du liège

Le liège, est entre toutes les matières naturelles celle qui détient les meilleures propriétés d'isolation. Le liège sous sa forme d'aggloméré expansé pur garde toutes ses qualités indéfiniment et comme il ne souffre d'aucune altération, il permet une multiplicité d'utilisations qui peuvent difficilement être trouvées dans d'autres matériaux. Produit à partir de l'agglutination naturelle des granulés avec leur propre résine, le liège expansé pur avec ses qualités uniques d'isolation est utilisable dans n'importe quel climat ou environnement. Il est la solution idéale pour tous ceux qui cherchent un produit économique, pratique et d'application facile.

Le liège correspond tout à fait à notre objectif : permettre une meilleure isolation des anciens ou nouveaux bâtiments sans travaux importants. Il s’est imposé donc comme la méthode écologique, économique et accessible à tous que l’on cherchait.

2. Présentation du produit

Le produit que nous allons présenter se rapprochera d’un simple rouleau de tapisserie. Cette tapisserie sera doublée de liège expansé pur. Le liège et la tapisserie seront collés ensemble. L’épaisseur du liège sera variable en fonction de l’utilisation souhaitée.

Ce produit possédera toutes les caractéristiques du liège et permettra donc l’isolation des murs par l’intérieur. Il se rapprochera de la tapisserie en conservant son esthétique et sa facilité de pose.

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3. Démarche

Afin d’avancer dans notre étude et de présenter un projet précis et pertinent nous avions besoin de nombreux renseignements.

Nous avons commencé par collecter des informations sur les rouleaux de liège existants et leurs utilisations dans les magasins de construction, notamment Leroy-Merlin à Saint-Etienne, et Castorama à Macon.

Nous avons également exploré ces magasins, ainsi que le magasin de décoration 4 Murs de Saint-Etienne, à la recherche de solutions pour assembler le liège et la tapisserie de manière efficace et économique.

Une fois différentes solutions trouvées, nous avons entrepris de les tester sur des échantillons de liège et de tapisserie afin de déterminer laquelle était la plus pertinente.

Parallèlement, il nous fallait déterminer les économies d’énergie réalisables par cette méthode. Nous avons demandé conseil à nos enseignants pour les méthodes de calcul de résistances et de pertes thermiques à utiliser. Enfin, pour nous aider dans le choix et l’étude d’exemples concrets, nous avons interrogé des maçons de la région de Macon et un plâtrier-peintre (Entreprise Lebeau-Langlois).

Pour l’étude des coûts de réalisation, nous avons pris contact avec le fabriquant Aliecor pour connaître les prix du liège expansé.

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Partie 2 :

Aspect technique

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A. Caractéristiques techniques du liège

Le liège est constitué d’un empilement de cellules qui sont remplies de gaz d’une composition proche de l’air mais plus faible en CO2. On estime que 1 cm3 de liège comporte entre 15 et 40 millions de cellules.

Constitution du liège

� La subérine pour 45% : Principal composant des parois des cellules du liège et lui permettant son élasticité.

� La lignine pour 27% : Elle permet la liaison entre les divers composants. � Les polysaccharides pour 12% : Composants des parois des cellules,

contribuent à la définition de sa texture. � Les tannins pour 6% : Ils déterminent la couleur. � Les céroïdes pour 5% : Composés hydrophobes assurant l’imperméabilité. � Les autres constituants pour 5% : Minéraux, eaux, glycérine ….

Qualités du liège

� Elasticité - Compressibilité – Souplesse : Comprimé rapidement dans sa limite élastique, il reprend presque instantanément 85% de son volume initial. Il Amortit les vibrations par sa structure cellulaire et son élasticité.

� Légèreté : sa faible densité est variable avec la qualité du liège. elle est due à l’air contenu dans ses cellules. Sa masse volumique est comprise entre 100 et 130 kg/m3.

� Imperméabilité - Etanchéité : Il absorbe moins de 18 à 20% d’eau. Il résiste à l'action des hydrocarbures. Il ne conduit pas d’électricité et n’accumule pas d’électricité statique.

� Imputrescibilité – Durabilité : Du fait de sa faible perméabilité, il résiste aux agents extérieurs. Il résiste aux parasites, termites et rongeurs. De plus il ne moisit pas.

� Faible conductivité phonique et thermique : Du au fait que l’air reste enfermé dans ses cellules (minuscules compartiments étanches) et isolé par une matière non hygroscopique (substance qui a tendance à absorber l'humidité de l'air) et de faible poids spécifique. Son coefficient de conductivité thermique est compris entre 0,035 et 0,045 W/m.K (à titre de comparaison, celui des différentes laines de verre est compris entre 0,035 et 0,060 W/m.K); c’est la raison pour laquelle le tissu subéreux du chêne liège figure parmi les substances douées de la plus haute capacité isolante. Il absorbe un maximum des ondes sonores grâce à sa structure cellulaire unique.

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Tableau des différentes caractéristiques du liège ACERMI 03/049/270/1 - ISOLE 3 3 2 3 2

Odeur Non persistante, non toxique pour produits

alimentaires Température d’utilisation - 200°C à 130°C Stabilité dimensionnelle Stable – ne se contracte pas – ne se dilate pas

Vieillissement Inaltérable Résistance aux insectes et

rongeurs Peu propice aux attaques

Action corrosive Négative Résistance aux solvants Pas d’attaque

Comportement dans l’eau bouillante

Ne se désagrège pas dans l’eau bouillante

Résistance au feu NF EN 13501-1 Classe E

Combustion Lente, sans dégagement toxique de chlorure ou

cyanure Volatilité à + 100° Aucun dégagement gazeux ou infl ammable

COMPORTEMENT HYGROTHERMIQUE

Coefficient de conductivité thermique 0,037/0,040 W/m.K Chaleur spécifique 1,67 Kj/Kg °C

Conductibilité à la vapeur d’eau 0,017 à 0,003,g/mh mm section Résistance à la diffusion de vapeur d’eau u5-30

Temps de déphasage chaud/froid +/- 12 heures Coefficient de dilatation thermique 25 à 50 x 10-6

Teneur en eau 0,004 g/cm3 COMPORTEMENT MECANIQUE

Résistance à la flexion 1,8 kg/cm2

Résistance à la compression 0,2 kg/cm2

Résistance compression 10% déformation 90/100 kPA

Résistance traction normale au plan 0,94 kg/cm2

Résistance traction perpendiculaire faces TR 50 kPA

Tension de compression 1,78 kg/cm2

Module d’élasticité 5 N/mm2

Rigidité dynamique 50 mm 126 N/cm3

Limite d’élasticité 1 kg/cm2

Incurvation sous effet de rayonnement Nulle

COMPORTEMENT PHONIQUE

Etablissement bruits d’impacts * 20 dB BF – 40 dB MF – 30 dB HF

Etablissement bruits aériens * 30 dB BF – 35 dB MF – 34 dB HF

Absorption phonique en 50 mm 40% à 400 Hz / 50% à 3500 Hz

Vitesse du son dans le liège 500 m/seconde

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B. Apport du liège pour la limitation des pertes thermiques

Le liège est le plus vieil isolant connu. Grace à ses millions de cellules pouvant emprisonner l’air, son coefficient thermique est de l’ordre de 0,037 W.m-1.K-1. Nous développerons dans cette partie l’apport quantitatif apporté par une tapisserie en liège.

1. Méthode de calcul

Nous avons étudié l’apport du liège au niveau des pertes thermiques au niveau des murs d’une maison ou d’un appartement. Nous verrons, dans un autre chapitre, le bilan des pertes thermiques globales d’une maison.

Pour pouvoir faire des comparaisons, nous prendrons une maison ou un appartement ayant tous ses murs en contact avec l’extérieur (qui est la plus mauvaise situation de pertes thermiques à travers les murs). Nous prendrons une surface de murs égale à 70m².

Pour avoir une moyenne, puisque la température extérieure n’est pas la même dans le sud et dans le nord (l’écart moyen des températures en hiver entre Nice et Strasbourg pouvant atteindre 12°C), nous étudierons un logement situé au centre-est de la France. La ville de Mâcon sera prise comme référence avec une température de base en hiver de -8°C (c’est une référence pour dim ensionner le chauffage).

Les différents coefficients (conductivité thermique, résistance thermique) ont été pris dans des tableaux utilisés par des entreprises de bâtiments et travaux publics.

Voici la méthode utilisée pour les calculs :

Tout d’abord, pour chaque exemple, il faut définir l’épaisseur des différents matériaux constituant le mur. Ensuite, nous calculons la résistance thermique du mur en m².K.W-1 en faisant la somme des résistances thermiques de chaque matériau.

e : épaisseur du matériau composant le mur λ : conductivité thermique du matériau S : surface de calcul (on prendra 1m² pour tous les calculs)

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Ensuite, nous calculons les déperditions totales en W.K-1 à travers les 70m² de murs.

Nous pouvons alors déduire la puissance thermique en W perdue par le mur en

fonction de la température extérieur et de la température intérieur souhaitée :

Dans notre étude, nous prendrons de préférence une température intérieur de 18°C et une température extérieur de -8°C pour nos calcul.

Pour avoir la consommation énergétique annuelle due aux murs en kWh :

D : déperditions en W.K-1.

24*3600 correspond au temps de chauffe en seconde 3600000 permet de passer des Joules en kWh. Dju est le degré jour unifié :

Cette information nous permettra de déduire les couts nécessaires pour le chauffage.

On peut aussi calculer la température au niveau des murs intérieurs pour pouvoir estimer la température ressentie par les personnes présentes dans le logement. En effet, si la température du logement est de 18°C ma is que les murs sont à 14°C, une personne ressentira à 1 mètre du mur une température de (18+14)/2 = 16°C.

Avec la définition du flux de chaleur, nous obtenons :

he : conductance superficielle extérieur en W m-2K-1 qui caractérise l’échange entre l’air et le mur.

hi : conductance superficielle intérieure en W m-2 K-1.

On prend pour tous les calculs, he = 16,66667 W m-2K-1 et hi= 9,090909 W m-2K-1.

S est la surface de calcul (ici S = 1m²).

273,15 permet d’avoir la conversion entre Kelvin et Celsius pour la température.

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2. Etude de différentes configurations

Nous pouvons maintenant étudier différents cas et voir l’apport de la tapisserie en liège dans le bilan énergétique. Nous étudierons 4 types de constructions répandues : les vieilles maisons en pierre, les maisons récentes en briques, les bâtiments réalisés surtout dans les années 70 en béton, puis les maisons en bois qui reviennent de plus en plus pour leur aspect écologique.

1er cas : Maisons en pierre

Nous présenterons dans ce premier cas les maisons construites en pierre, souvent situées à la campagne. Nous prendrons le cas le plus fréquent où les pierres sont liées entre elles par de la terre et où le mur extérieur est recouvert de mortier :

Mortier 1 cm

Pierre 35 cm

Terre 10 cm

Pierre 35 cm

Schéma simplifié du mur

Nous avons calculé la puissance thermique perdue par le mur pour une

température en hiver de -8°. Bien sûr, la puissance perdue pour une température extérieure plus faible sera moins grande (pour une température extérieur de 0°C, la puissance thermique perdue par le mur sans la tapisserie de liège est de 2240 W contre 3240 W pour la température extérieure de calcul de -8°C).

Epaisseur de tapisserie liège

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Nous pouvons voir sur ce graphique que l’ajout de 1 cm de liège au mur permet de réduire de 33% la puissance thermique perdue. Les gains sont récapitulés dans le tableau suivant :

Epaisseur de liège 0 0,002 0,004 0,006 0,008 0,01

Gain en puissance thermique 0,00% 8,77% 16,13% 22,38% 27,77% 32,46%

On peut aussi gagner jusqu’à 1 degré sur la température des murs intérieurs. La consommation d’énergie annuelle due aux murs suit la même tendance :

Pour avoir une notion de ce gain un peu plus concret, estimons les économies financières réalisées par la mise en place de la tapisserie-liège. Nous prendrons une chaudière ayant un rendement de 90% (bon rendement) et nous sélectionnerons trois types de chauffage : électrique, fioul et gaz. D’autres sources d’énergie sont utilisées, comme le bois qui devient une bonne solution pour contrer la montée des prix des énergies fossiles, mais les 3 premièrement citées sont les plus utilisées.

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Conclusion :

Nous voyons qu’en fonction du type de chauffage et de l’épaisseur de tapisserie liège posée, les économies réalisées peuvent atteindre 400 €. N’oublions pas non plus que nous sommes dans un exemple précis, et que la surface de murs peut être plus importante (ici, 70 m² de murs correspond à un logement d’environ 90 m²). De plus, les économies réalisées seront plus importantes dans des régions où la température extérieure est plus basse.

2ème cas : Logements en béton réalisés dans les années 70

Prenons le cas des immeubles en béton bâtis dans les années 70. Pour une facilité de construction, beaucoup d’immeubles ne sont pratiquement pas isolés.

Crépie 2 cm

Béton 30 cm

Plâtre 2 cm

Schéma simplifié du mur

De manière analogue à l’étude des maisons en pierre, nous avons utilisé une

température extérieure de base de -8°C.

Epaisseur de tapisserie liège

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Les bâtiments en béton sont ceux, dans nos différents cas traités, qui ont les plus grandes déperditions thermiques. 1 cm de liège au mur permet de réduire de 39% la puissance thermique perdue. Les gains sont récapitulés dans le tableau suivant :

épaisseur de liège 0 0,002 0,004 0,006 0,008 0,01

Gain en puissance thermique 0,00% 11,31% 20,32% 27,67% 33,77% 38,93%

On peut aussi gagner plus de 1 degré sur la température des murs intérieurs.

La consommation d’énergie annuelle due aux murs suit la même tendance :

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La consommation d’énergie peut être très importante pour ce type de bâtiment (de l’ordre de 10000 kWh). Comme précédemment, nous allons voir les économies réalisées par la tapisserie-liège :

Conclusion :

Nous voyons qu’en fonction du type de chauffage et de l’épaisseur de tapisserie liège posée, les économies réalisées peuvent atteindre plus de 600€ par an. Les précisions faites pour le cas des maisons en pierre sur la surface des murs et sur le climat extérieur restent valable. Cependant, nous pourrons ajouter que pour ce type de construction, tous les murs ne sont pas en contact avec l’extérieur et que chaque logement reçoit aussi de la chaleur provenant des multiples appartements qui l’entourent.

3ème cas : Logements suivant les normes 2005

Après avoir vu de type de bâtiments anciens, intéressons nous à des logements suivant les dernières normes concernant l’isolation pour voir si la tapisserie en liège pourra apporter un gain notable.

Mortier 1 cm

Brique 20 cm

Panneau en polystyrène

8 cm

Plâtre 1 cm

Schéma simplifié du mur

Epaisseur de tapisserie liège

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Nous avons calculé la puissance thermique perdue par le mur pour une température en hiver de -8° :

Ces bâtiments sont ceux qui ont le moins de déperditions thermiques puisque la dernière norme impose leur réduction. La puissance thermique perdue est 6 fois moindre que pour un bâtiment en béton. C’est pour cela que les gains apportés par la tapisserie-liège sont minimes dans ce cas :

épaisseur de liège 0 0,002 0,004 0,006 0,008 0,01

Gain en puissance thermique 0,00% 2,17% 4,24% 6,23% 8,13% 9,96%

La consommation d’énergie annuelle due aux murs suit la même tendance :

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Pour ce type de bâtiment, l’énergie consommée reste faible par rapport aux

autres cas. Nous voyons que le but imposé par la norme de 2005 est atteint concernant la réduction de la consommation énergétique au niveau des murs.

Comme précédemment, nous allons voir les économies financières réalisées par la tapisserie-liège :

Conclusion :

Nous voyons ici que l’apport du liège est limité, ces types de bâtiment étant déjà très bien isolé. Nous verrons plus loin le cout d’installation, mais vis-à-vis de ces couts, l’installation d’une tapisserie en liège est quasi insignifiante du point de vue isolation. Néanmoins, ce type de bâtiments n’est pas le plus répandu puisque la norme n’est entrée en vigueur qu’à partir de 2005.

4ème cas : Les maisons en bois

Les maisons en bois font un retour très remarqué. Elles sont appréciées pour la qualité de vie et de confort qu’elles apportent, et l’image positive qu’elles véhiculent vis-à-vis de l’environnement.

Bois 15 cm

Plâtre 1 cm

Schéma simplifié du mur

Epaisseur de tapisserie liège

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Ce type de bâtiments est présent dans les zones où la température est basse en hiver. Nous prendrons pour nos calcul une température extérieur de -10°C :

Dans ce cas, les déperditions ne sont pas très importantes, pourtant, les gains apportés par la tapisserie-liège ne sont pas négligeables :

Epaisseur de liège 0 0,002 0,004 0,006 0,008 0,01

Gain en puissance thermique 0,00% 3,34% 6,46% 9,38% 12,13% 14,71%

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La consommation énergétique reste sobre et les gains économiques ne sont pas très élevés :

Conclusion :

Pour les maisons en bois, l’apport de la tapisserie-liège reste limité mais elle pourra être utilisée pour pouvoir lutter contre l’humidité et la moisissure des murs.

Conclusion

Avec ces différents exemples, nous voyons que la tapisserie-liège n’est pas un isolant à elle toute seule mais sera utilisée pour améliorer l’isolation des murs des habitations qui ne suivent pas les dernières normes de 2005, ce qui représente plus de 95% des logements en France. Nous ciblerons donc principalement des maisons anciennes dont des travaux lourds peuvent se révéler extrêmement couteux. De plus, ses autres propriétés (phoniques par exemple) peuvent aussi être mises en avant. Nous verrons cela dans la partie commerciale plus loin. Les épaisseurs de liège à privilégier seraient celle de 1 cm qui apporte une très bonne amélioration de la résistance thermique du mur et celle de 0,4 cm qui reste un très bon compromis entre l’épaisseur et la quantité de liège à coller et l’apport du point de vue gain énergétique.

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C. Production et mise en place

1. Production des rouleaux de liège

Le liège est récolté manuellement sur les chênes-lièges. Cette récolte s’appelle la levée. La levée est un peu au chêne-liège ce que l'abattage est aux autres essences forestières. Avec une nuance, c'est que la levée du liège n'entraîne pas la mort de l'arbre, du moins si celle-ci est effectuée selon les règles de l'art. Le leveur a pour cela une hache spéciale, au tranchant très fin et au manche biseauté.

Pour le liège expansé, le liège peut provenir directement de la levée, de liège à recycler ou peut être récupérer sur les branches et les arbres morts. Il est broyé puis stocké sous forme de granulés.

Les granulés sont injectés dans des blocs. Ils sont passés au four à 300°C pendant 20min. Cuit à haute température, le liège se dilate et s'agglomère avec sa propre résine (la subérine) pour donner le liège expansé pur.

A leur sortie du four, de l’eau est injectée dans les blocs pour permettre leur stabilisation et éviter la sur-cuisson. Les blocs sont stockés pendant une quinzaine de jours pour assurer leur stabilisation.

Les blocs sont ensuite dimensionnés comme voulu et découpés en plaques d’épaisseur souhaitée. Dans le cas qui nous intéresse, nous conservons la largeur standard des rouleaux de liège de 50 cm, une épaisseur de 2, 4, ou 10mm, et une longueur de 10m. Ce sont des épaisseurs existantes dans les rouleaux de liège actuellement produit. Par contre, ils sont généralement de 8m (10m étant la longueur standard du papier peint). Nous avons décidé d’utiliser des dimensions standards de rouleaux de liège, puisqu’elles correspondent aux besoins du produit, et d’adapter la largeur de la tapisserie (largeur standard de 53 cm), plus facile à modifier que celle du liège. Il faudra simplement modifier la longueur des rouleaux de liège à 10m, car cela est plus adapté à la pose murale (chaque rouleau permettant ainsi de faire quatre pans de 2m40, hauteur de plafond la plus courante dans les logements individuels).

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2. Assemblage de la tapisserie et du liège

La tapisserie ne peut pas être collée directement sur le liège avec des colles à papiers peints classiques. En effet, le liège absorbe la colle qui perd alors toute son efficacité.

Pour assembler le liège et la tapisserie il faut tout d’abord appliquer sur le liège une couche de peinture acrylique mate. Après un temps de séchage minimum d’une heure, le liège peint doit être enduit de colle pour papier peints lourds, qui permet une meilleure adhésion du papier peint. On peut alors déposer le papier peint sur le liège, et éventuellement presser l’ensemble pour assurer la fixation.

3. La pose de la tapisserie liège

Préparation de la pose :

Il est préférable de préparer la surface du mur que l’on va tapisser. Il faut que la surface soit propre et quasi plane. Les gros trous et les fissures doivent être rebouchés mais les plus petites peuvent ne pas être réparées. L’avantage du liège est qu’il peut être utilisé sur des murs dont la planéité n’est pas optimale.

Pour les murs ayant des plaques de plâtres qui n’ont jamais été peint, il faut préalablement passer au moins une couche de peinture d’impression (c’est un type de peinture spécifique) sur la surface cartonnée du mur. Pour les murs tapissés, il faut enlever l’ancienne tapisserie. Les murs peints doivent être lavé et certaine fois poncer afin de faciliter l'accroche de la colle.

72 h avant la pose, il faut acclimater le liège dans la pièce où il doit être posé. Il se stabilisera en s'adaptant à l'hygrométrie et à la température de la pièce.

On découpera ensuite les rouleaux de tapisserie liège à la bonne longueur avec un cutter et une règle.

Pose de la tapisserie liège :

Il faut enduire le mur de colle à l’aide d’une spatule crantée à denture large. Ensuite il faut poser le liège contre le mur et le maroufler avec une brosse de tapissier. Il faut ensuite immédiatement éliminer les restes de colles à l’aide d’un chiffon humide.

Les différentes colles :

On pourra utiliser des colles pour liège ou de la colle néoprène liquide (Il faut encoller le mur et le liège et attendre 2 à 3 mn avant d'assembler les deux supports, pour faire évaporer les solvants). On préférera une colle vinylique pour revêtement lourd qui aura l’avantage de nous permettre d'effectuer des corrections, même le liège une fois en place.

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Partie 3 :

Aspect environnemental

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A. Un matériau 100% naturel et écologique

Le liège est l'isolant le plus naturel et le plus noble qui existe. Fabriqué à base de granulés de liège expansés purs et agglomérés à la vapeur surchauffée sans adjonction d’aucun agglomérant, c'est un produit naturel, compact et imputrescible et un isolant non hydrophile. Il est facilement recyclable et réutilisable et possède une longévité illimitée. Il est également chimiquement neutre. Sa combustion est lente et se fait sans dégagement toxique de chlorure ou de cyanure.

Avec un bon coefficient thermique, une étanchéité fiable et respirant, le liège expansé pur assurera une isolation naturelle et saine, contrairement à d’autres catégories d’isolants :

• Le polystyrène expansé est le principal isolant d’origine synthétique. Sous l’action de la chaleur, le polystyrène émet des styrènes et autres gaz toxiques contenus dans ses additifs ignifuges. Il laisse constamment échapper du pentane pendant toute sa durée de vie.

• Le polyuréthane est souvent employé sous forme de mousses expansives pour calfeutrer les cadres de portes et de fenêtres. Il libère des amines (substances dangereuses) et ses additifs ignifuges sont également toxiques.

• Les isolants à base de fibres minérales tels que les Laines de verre ou de roche sont les plus répandus. Ces laines contiennent des fibres respirables très irritantes pour le bricoleur qui est amené à les manipuler. Depuis 1987, les laines minérales étaient classées 2B "pouvant être cancérogènes pour l’homme" par le Centre International de Recherche sur le Cancer. En 2001, elles ont été reclassifiées dans le groupe 3 "ne pouvant être classées quant à leur cancérogénicité".

• Généralement fabriqué à partir de journaux recyclés, la cellulose a déjà conquis 25 à 30% du marché en Scandinavie et aux Etats-Unis. Des additifs inoffensifs (sels de bore) le protègent contre l’incendie, les insectes et la moisissure mais le caractère écologique de ce matériau demeure controversé : si les particules de la cellulose ne sont pas aussi fines que celles de la laine de verre, elles peuvent néanmoins provoquer des inflammations pulmonaires lors de leur mise en œuvre en l’absence d’une protection appropriée. De plus, il contient également les résidus d’encre présents avec le papier recyclé.

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B. La plantation de chêne liège

1. Une ressource à développer

Le chêne-liège, de la famille des Fagacées, appartient à la faune européenne depuis l’ère tertiaire. Il se trouve essentiellement autour du bassin méditerranéen : Portugal, Espagne, Afrique du Nord (Maroc, Algérie, Tunisie), Sardaigne, Sicile, Italie, Corse, et en France Métropolitaine (Var, Catalogne, Sud-ouest). Le chêne-liège peut atteindre 20 m de hauteur et 5 m de circonférence. Sa longévité est de 150 à 200 ans soit en moyenne plus de 12 récoltes par arbre. Il peut atteindre 300 ans sans récolte. C’est un bois très dense et très dur, difficile à travailler et donc peu utilisé. Sa production principale est bien sûr le liège. Lorsque l'arbre est âgé de 25 ans, il a développé assez d'écorce pour être récolté une première fois. La couche sous l'écorce est simplement tirée du tronc sans abîmer l'arbre. Ce procédé peut être répété tous les neuf ans. On obtient ainsi une écorce de qualité supérieure à chaque fois.

Le chêne-liège est très résistant au feu. Son écorce épaisse, peu combustible et isolante ne brûle que superficiellement et protège les tissus conducteurs de la sève en même temps que l'assise génératrice du liège. Après un feu, des bourgeons "dormants" sous l’écorce se réveillent et donnent naissance à de nouvelles pousses. Ce qui permet au chêne-liège, environ vingt mois après le passage du feu, de reformer une couronne végétale.

La production mondiale de liège est estimée à 340.000 tonnes/an dont 5000 en France. Mais la production française pourrait être de 10.000 tonnes si toutes les forêts étaient exploitées (Catalogne, Var, Gascogne Landes et Corse).

Aire naturelle de répartition en France :

REGION Surface subéricole (ha) Production

. potentielle exploitée t/an

Var 45.000 20.000 1000 – 2500

Corse 30.000 15.000 2000

Pyrénées-Orientales

15.000 5000 500 – 1000

Aquitaine 10.000 diffuse 200

non significatif

TOTAL 100.000 40.200 3.500 - 5.500

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Il faut savoir qu'en France, l'extension maximale du chêne-liège dans le passé aurait été de 206.400 hectares. Elle était estimée à 148.531 hectares par Lamey en 1893. Cet arbre ne se retrouve à l'état spontané nulle part ailleurs dans le monde (sa spontanéité dans le Péloponnèse et sur la côte dalmate est controversée) et les nombreux essais d'introduction, que ce soit en Amérique, en Russie ou au Japon, se sont soldés par autant d'échecs.

2. Réduction de l’effet de serre

Les chênaies sont parmi les systèmes naturels les mieux régulés au monde et

sont considérés comme des trésors nationaux. Elles contribuent à purifier l’atmosphère des émissions polluantes, et permettent de réduire le besoin de recourir à d’autres industries polluantes.

La simple protection des chênes lièges spontanés suffit à assurer le boisement rapide d’énormes étendues, si puissante est la régénération naturelle en beaucoup de régions. C’est ainsi que ce sont formées les forêts portugaises de chêne liège et c’est d’ailleurs le procédé le plus économique pour créer de nouveaux peuplements. Les peuplements peuvent aussi être artificiels à partir de glands de Chêne liège de bonne qualité.

Promouvoir l’utilisation de liège dans les bâtiments contribuerait à la réduction des émissions de CO2 dans l’atmosphère. En effet, de nombreux matériaux de construction, notamment certains isolants, contiennent beaucoup de carbone.

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C. Un matériau entièrement recyclable

La première utilisation du liège est généralement la fabrication de bouchons.

Des milliers de bouchons finissent en décharge ou sont incinérés alors que le recyclage de bouchons en panneaux d'isolation ou en semelle de chaussure est tout à fait envisageable. Ainsi, pas moins de 1800 lieux de collecte existent, créés bien souvent sur des initiatives privées. La structure la plus courante est celle de l’association qui effectue la récolte du liège. Certaines, comme l’association « le petit liège » en Belgique, ont été crée spécialement pour la récolte des bouchons de liège. Toutefois, d’autres initiatives publiques ou privés existent : une collectivité territoriale (mairie de Sao Bras de Alportel, Portugal) mais aussi une entreprise privée (Société Bodegas Gandias, Espagne) ou un institut médical (Institut Diakonie Kork, Allemagne) sont actuellement impliqués dans la collecte de bouchons.

Le liège utilisé comme isolant peut provenir de liège recyclé. Le liège récupéré est stocké puis broyé en granulés. Chauffé, le liège se dilate. Chauffé sous pression, il libère ses propres résines et les granulés peuvent ainsi se souder les uns aux autres pour former des plaques.

Le recyclage du liège apporte de nombreux avantages:

• Matériau isolant et difficile à brûler car il contient 90% d'air et c'est un matériau naturel.

• La diminution de la masse des déchets. • La conservation d'un produit naturel de grande valeur sans dépenser

d'énergie et sans utiliser des produits chimiques.

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Partie 4 :

Aspect commercial

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A. Communication

Le respect de l’environnement et la réduction de l’effet de serre sont aujourd’hui des enjeux importants. Le liège répond à ces deux aspects et se place ainsi dans une position avantageuse par rapport à d’autres isolants.

Le caractère naturel de cet isolant ne lui enlève en rien ses propriétés isolantes. Au contraire, ses caractéristiques thermiques valent, voire dépassent, celles d’isolants beaucoup plus nocifs pour l’environnement. Nous avons vu que dans les bâtiments antérieurs à la réglementation de 1975, il est possible de réduire de presque 40 % les déperditions thermiques au niveau des murs avec seulement 1cm de liège.

Cette méthode d’isolation, bien qu’efficace, est peu connu et peu utilisée du grand public. Poser une tapisserie est accessible à tous mais poser une isolation en liège telle qu’elle est proposée actuellement est plus difficile. Le papier peint est un produit très répandu pour sa facilité de pose et son esthétique agréable ; Il habille les murs en créant des effets que la peinture ne peut pas égaler. Actuellement, pour mettre en place une isolation à base de liège sans perdre l’esthétique du papier peint, il faut poser d’abord une couche de liège, puis une couche de tapisserie. La pose du papier peint nécessite une sous-couche de peinture et souvent un pré-encollage. De plus, les dimensions standards du liège et de la tapisserie sont différentes et il est difficile de cacher les raccords de liège sous la tapisserie. C’est donc une méthode contraignante dont la mise en place n’est pas favorisée par le marché actuel. L’intérêt de la tapisserie avec liège intégré est de faciliter la mise en place en proposant un produit « tout en un ». La pose sera même plus facile que pour une tapisserie classique par la consistance plus rigide du liège et sa capacité à absorber les défauts des murs.

Le choix de papiers peints présents sur le marché est très large. Il n’est évidemment pas envisageable de mettre en place une tapisserie avec liège intégrée sur un aussi grand nombre de modèle mais plutôt de sélectionner ceux les plus prisés. Il peut être envisagé de commencer par une gamme de papiers peints unis, que l’on pourra éventuellement étendre à des motifs courants.

La promotion du produit devra insister sur les points suivants :

� Isolation : réduction des consommations d’énergie et des factures � Isolation de nécessitant pas de travaux importants � Caractère écologique � Facilités de mise en place � Autres bénéfices du liège

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B. Autres bénéfices

Isolation acoustique

Le principe physique de l'isolation phonique consiste, en créant une absorption par un matériau isolant, à empêcher la transmission des ondes sonores et permettre ainsi un bon environnement. Grâce à sa structure cellulaire compacte et souple, le liège absorbe un maximum des ondes reçues.

L'isolation phonique ou acoustique s'étudie à 3 niveaux :

• Correction acoustique d'une ambiance : réduction du niveau sonore en dB (décibels) et réduction du temps de réverbération.

• Isolation acoustique de la transmission des bruits aériens : réduction des transmissions sonores (voix, appareils, …) provenant de l'extérieur (salles contiguës ou extérieur) et se propageant par les parois, planchers, couvertures, et aussi portes et fenêtres.

• Isolation acoustique des bruits de percussion : réduction de bruits d'impacts sur les dalles et transmis par étage.

Dans ces 3 cas, le liège expansé pur permet de "casser" les propagations sonores grâce aux qualités d'absorption de ses cellules.

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Isolation vibratile

Le principe physique de l'isolation vibratile consiste, en créant un amortissement par un matériau isolant, à empêcher le passage de vibrations entre deux corps en présence (machine/sol) pour éviter la transmission d'ondes de chocs et permettre un bon fonctionnement. Grâce à sa structure cellulaire faite d'alvéoles remplies de gaz et limitées par des membranes imperméables, le liège est naturellement élastique même lorsqu'il est soumis à des pressions, et de plus il ne restitue pas les ondes reçues.

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Résistance à l’humidité

Le liège est imperméable à l’eau. Au sein de la structure cellulaire unique, chaque cellule distincte n'a qu'une seule entrée. L'eau ne peut pénétrer que latéralement, là où se trouvent les cellules brisées. Il est important de bien colmater les joints et raccords d'un mur en liège, afin de combattre l'infiltration d'humidité. Vu que la condensation est exclue sur le liège, ce revêtement convient parfaitement aux pièces humides telles que la cuisine ou la salle de bains.

Autres

Imputrescible et durable.

Ininflammable.

Avantageux dans les anciens bâtiments

Le liège est particulièrement avantageux dans les anciens bâtiments. Non seulement, comme nous l’avons précédemment, c’est dans ce type de bâtiments qu’il permet les économies d’énergie les plus importantes. Mais il permet également, par son imperméabilité, de combattre l’humidité qui a parfois tendance à s’infiltrer dans les bâtiments qui commencent à vieillir. De plus, il permet d’absorber les défauts des murs qui posent souvent problèmes pour peindre ou tapisser les murs des anciennes bâtisses.

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C. Coûts et économies

Coût du produit

Commençons par le cout de l’élément principal constituant la tapisserie-liège, le rouleau de liège. Les épaisseurs souhaitées sont 2 mm, 4 mm et 10 mm ; elles font parties des épaisseurs standards. Les prix constatés dans les magasins sont très disparates (de 16 €TTC à 32 €TTC pour les rouleaux de liège de 4 mm d’épaisseur, 50 cm de large et 8 m de long). Pour les rouleaux allant de 2 à 10 mm d’épaisseur, les prix varient d’environ 12€. En nous renseignant chez Aliecor, un fabricant de rouleaux et de panneaux isolants en liège, nous avons obtenu que le prix du liège est de 185 €HT/m3. Avec ce prix, on peut calculer que le rouleau vendu entre 16 et 32 €TTC en magasin, serait produit aux alentour de 3 €HT. Avec le même calcul, un rouleau de 10 mm d’épaisseur coute environ 7 €HT.

Passons au coût de la peinture acrylique mate à mettre en premier lieu. Il peut extrêmement varier en fonction de la marque utilisée. Les prix constatés allant de 7,90 €TTC à 80 €TTC pour le pot de 10 litres. Avec 10 litres, nous pouvons recouvrir entre 90 et 120 m² de liège. Dans notre cas, nous pourrons envisager de prendre de la peinture acrylique milieu de gamme, le prix serait certainement autour de 8 €HT chez le fournisseur.

Pour coller le papier peint, nous utiliserons des colles classiques pour papier peint lourd, le prix constaté en magasin est autour de 4,50 €TTC (soit 3,60 €HT) pour pouvoir coller 35 m² de papier peint.

Le prix du papier peint est variable en fonction des motifs, de l’épaisseur et la qualité du papier peint. Après s’être renseigné, le prix d’un rouleau (10 m de longueur et 53 cm de largeur) utilisé pour notre tapisserie-liège serait de 5 €HT.

Nous avons énoncé certains prix par déduction, les enseignes ayant des réticences à nous donner les prix réelles de leurs produits chez les grossistes et les fournisseurs.

Calculons maintenant le prix d’un m² de tapisserie-liège d’épaisseur 4 mm :

� 0,74 €HT pour le liège (1,85 €HT pour une épaisseur de 10 mm) � 0,007 €HT pour la peinture acrylique � 0,1 €HT pour la colle à tapisserie � 1 €HT pour la tapisserie (ce prix pouvant varier du simple au double)

Ainsi le prix d’un m² de notre produit serait de 1,847 €HT pour un tapisserie-liège d’une épaisseur de 4 mm et 2,957 €HT pour celui de 10 mm.

Nous avons vue que pour coller au plus près des dimensions standards, nous commercialiserons des rouleaux de 10 m de longueur et 0,5 m de largeur. Donc le prix de la production d’un rouleau serait de 9,235 €HT pour un tapisserie-liège d’une épaisseur de 4 mm et 14,785 €HT pour celui de 10 mm. En prenant en compte le

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packaging, nous pouvons arrondir les prix du rouleau à 9,4 €HT pour un tapisserie-liège d’une épaisseur de 4 mm et 14,9 €HT pour celui de 10 mm.

Les prix dans les magasins pourraient se trouver entre 30 et 35 €TTC pour la tapisserie-liège d’une épaisseur de 4 mm et entre 40 et 45 €TTC pour une épaisseur de 10 mm.

Ensuite, nous pouvons calculer le prix de pose, puisqu’après avoir acheter la tapisserie-liège, l’utilisateur doit acheter les accessoires pour couper le liège, la colle pour liège, la spatule pour étendre la colle. Le prix d’un pot de colle pouvant coller 12 m² de tapisserie-liège est d’environ 40 €. Les accessoires comme la spatule, le cutter ou la règle ont un prix négligeable comparé aux autres frais (une spatule à cran coute 4 €, de même pour un cutter). Donc pour la pose, il faudra ajouter 3,4 € par m².

Comparaison avec d’autres méthodes d’isolation :

Voyons le prix des autres méthodes pour isoler un mur :

Matériaux Prix / m²

Polystyrène extrudé, 4 cm 12,84

Laine de roche, 5 cm 8,02

Verre cellulaire, 5 cm 29,25

Polyuréthanne, panneaux, 3 cm 13,31

Isomo, 5 cm 7,20

Styrofoam, 3 cm 12,25

Laine de verre avec voile de verre, 5 cm

6,42

Nous prendrons pour notre tapisserie un prix de 9 € par m² pour pouvoir comparer, tout en reprécisant que la tapisserie liège ne peut pas toujours isoler les murs à elle toute seule mais qu’elle n’oblige pas à réaliser de gros travaux pour la mettre en place.

Impôt et TVA

La pose d’une tapisserie-liège ne permet pas d’avoir de crédit d’impôt : ce n’est pas des travaux d’isolation sur les murs par l’extérieur mais par l’intérieur. Cependant, la tapisserie isolante, par ses caractéristiques, est sujette à la TVA à 5,5%. Ces dispositions, vis-à-vis des matériaux d'isolation thermique et des appareils de régulation de chauffage, sont applicables jusqu’au 31 décembre 2009.

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Partie 5 : Exemple

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Cette partie résumera les différentes parties du dossier en traitant un exemple. On verra donc, par ce cas concret, l’apport de la tapisserie-liège, tout en résumant les points clés du dossier.

Mise en situation :

Nous prendrons une maison de campagne située en Bourgogne. Le toit a été refait il y a une dizaine d’année. Les murs sont en pierre, avec du mortier pour faire les joints à l’extérieur. Les murs intérieurs sont recouverts d’un crépi très dur.

Mortier

1 cm

Pierre

25 cm

Terre

8 cm

Pierre

25 cm

Crépis

2 cm

Schéma du mur

Voyons le plan intérieur :

Fenêtre Porte

L’intérieur de la maison a été complètement rénové (sol, cloison intérieur). Le toit est composé de 20 cm de laine de verre et 1 cm de plâtre. Le plancher est composé d’une dalle de 5 cm en béton plein de granulats lourds, d’entrevous terre cuite d’épaisseur 16 cm et d’un isolant en mousse polyuréthane d’épaisseur 6 cm. Les fenêtres sont en bois et double vitrage. Les portes sont en bois.

Le propriétaire souhaite remettre à neuf les murs intérieurs sans devoir détruire les murs et sans poser des dalles en plâtre à l’aide de rail. Il ne veut pas enlever le crépi mais celui-ci n’est pas tout à fait plat. De plus, ce genre de crépi est sujet à l’humidité. Après s’être renseigné, le propriétaire décide d’opter pour la tapisserie-liège, solution isolante dont il n’avait jamais entendu parler auparavant. L’aspect écologique et matériau naturel lui a plu. De plus, l’aspect isolation+décoration facilite les travaux ; une seule pose est nécessaire. Enfin, le liège pourra combattre l’humidité due aux murs. Habitant à la campagne, l’isolation sonore que peut lui offrir le liège ne l’a pas spécialement intéressé mais ce n’est pas un argument néfaste, au contraire.

Séjour

24,30 m² Chambre

10,50 m²

Chambre

10,50 m²

Cuisine

10,80 m²

WC

1,20 m²

Bains

5,40 m²

Circulation 9,30 m² 8,32 m

11,42 m

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Calcul des économies réalisées:

Malgré les qualités de la tapisserie-liège, le propriétaire décide de vérifier les bénéfices de ce produit. Il décide de faire un bilan énergétique de sa maison.

Calculons les déperditions thermiques dues au mur :

La résistance thermique du mur est 0,429 m².K.W-1, la surface des murs en contact avec l’extérieur est de 72,82 m². Donc les déperditions thermiques sont de 170 W.K-1.

Ayant procéder de la même façon pour les autres composants de la maison, nous avons obtenu les résultats suivants :

Poste Rth (m².K.W-1) Surface (m²) Coeff. Cor. Déperditions % des déperditions

Murs 0,429 72,82 1 169,7435897 55,54%

Plancher 2,63 72 0,85 23,26996198 7,61%

Plafond 5,89 72 0,95 11,61290323 3,80%

Fenêtre 0,44 11,88 1 27 8,83%

Portes 0,29 1,8 1 6,206896552 2,03%

coeff. Lin. (m.K.W-1) Longueur (m)

Liaisons 5,26 34,6 1 6,577946768 2,15%

Cap. Th. (J.m-3.K-1) Débit vol. (m3/h)

Aération 0,34 180 1 61,2 20,03%

Dep. Total 305,6112983 100,00%

La première colonne correspond aux postes qui sont les endroits où il y a des

déperditions thermiques. Les liaisons représentent les liaisons sols-murs et les liaisons murs-toit. L’aération est la perte due au renouvellement de l’air.

La deuxième colonne correspond aux caractéristiques thermiques de chaque poste : la résistance thermique, le coefficient linéique de déperdition, la capacité thermique volumique.

La troisième colonne est l’aspect géométrique des différents postes : la surface, la longueur ou le débit volumique.

La quatrième colonne donne le coefficient correcteur qui permet de définir les déperditions réelles.

La cinquième colonne donne les déperditions en W.m-1.

La dernière colonne indique le pourcentage de déperdition de chaque poste vis à vis des pertes thermiques globales.

Nous voyons que les pertes dues aux murs représentent 55% des pertes.

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Voyons ce qu’apporte la mise en place d’une tapisserie-liège d’une épaisseur de 1 cm. La résistance thermique du mur devient 0,7 m².K.W-1.

Poste Rth (m².K.W-1) Surface (m²) Coef. Cor. Déperditions % des déperditions

Murs 0,7 72,82 1 104,0285714 43,36%

Plancher 2,63 72 0,85 23,26996198 9,70%

Plafond 5,89 72 0,95 11,61290323 4,84%

Fenêtre 0,44 11,88 1 27 11,25%

Portes 0,29 1,8 1 6,206896552 2,59%

coef. Lin. (m.K.W-1) Longueur (m)

Liaisons 5,26 34,6 1 6,577946768 2,74%

Cap. Th. (J.m-3.K-1) Débit vol. (m3/h)

Aération 0,34 180 1 61,2 25,51%

Dep. Total 239,89628 100,00%

Nous voyons qu’avec la tapisserie-liège, la part des déperditions due aux murs

passe de 55% à 43%. Les déperditions dues aux murs sont réduites de 39%.

Regardons le gain énergétique :

Sans la tapisserie, la consommation énergétique annuelle est de 10334 kWh alors qu’avec la tapisserie-liège d’une épaisseur de 1 cm cette consommation passe à 6339 kWh. La chaudière utilisée dans cette maison est une chaudière fioul, les économies réalisées seraient de 286€ par an.

Le propriétaire décide de poser cette tapisserie-liège sur toute la surface des murs en contact avec l’extérieur. Après avoir poncé légèrement l’ancien crépi, il enduit ce crépi d’une peinture acrylique. Puis il pose la tapisserie-liège à l’aide d’une colle pour tapisserie lourde. Cela permet de repositionner la tapisserie quelques minutes après l’avoir posée sur le mur. Le prix du m² lui revient à 11,50 €. L’installation pour 72,82 m² de mur lui a couté 837 €. Son investissement sera donc amorti en 3 ans. Sachant que ce produit peut durer plusieurs dizaines d’années, cet exemple permet de mieux comprendre l’intérêt de cette installation.

De plus, le propriétaire est satisfait car les travaux n’ont pas duré longtemps, n’ont pas été importants et n’ont pas nécessité une installation et une préparation importante. Par ailleurs, l’épaisseur faible de la tapisserie permet de garder le même volume habitable.

En conclusion, le choix de la tapisserie-liège a été bénéfique puisqu’elle a répondue à toutes les exigences du propriétaire. Le prix n’est pas plus important que celui d’autres moyens d’isolations, tels que le polystyrène.

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Conclusion

Partant du fait que les pertes thermiques dues aux défauts d’isolation sont importantes, nous avons cherché une solution qui puisse allier au gain thermique, l’esthétique, la facilité de pose et le respect de l’environnement. Notre choix s’est tourné vers la tapisserie-liège, une méthode d’isolation par l’intérieur qui répond aux besoins de bâtiments ne suivant pas les dernières normes en vigueur.

Outre le gain au niveau des déperditions thermiques, la tapisserie amène d’autres avantages : elle est recyclable ; la pose est simple et rapide (par rapport aux autres méthodes d’isolation) ; elle permet une isolation phonique ; elle est résistante à l’humidité et au feu,…

Nous avons mis en place un produit réunissant les caractéristiques thermiques du liège, avec la facilité de pose et l’esthétique du papier peint. Nous avons dimensionné ce produit avec des longueurs standards (longueur : 10 m ; largeur : 50 cm). La production de ces rouleaux n’entrainera pas de profondes modifications dans les industries impliquées par ce projet.

Cependant, il faudra faire un effort de communication pour promouvoir la méthode d’isolation par le liège qui reste méconnue du grand public. De plus, une politique de développement des plantations de chêne liège en France sera nécessaire pour répondre à une demande intérieure en augmentation.

Le coût du produit sera d’une dizaine d’euro par m². Il n’est pas plus élevé que celui des autres moyens d’isolation. De plus, la décoration des murs fait partie intégrante du produit. La pose est accessible à tous car elle ne demande pas d’aptitude ou de qualification particulière. En fonction du type d’habitation que l’on veut isoler, le retour sur investissement sera plus ou moins long, mais il ne faut pas oublier qu’une isolation réussie est destinée à faire réaliser des économies sur le moyen et long terme. Le caractère écologique et recyclable du produit permet aussi de justifier l’investissement.

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Glossaire

Conductivité thermique : grandeur physique caractérisant le comportement des matériaux lors du transfert de chaleur par conduction.

Effet de serre : processus naturel de réchauffement de la température qui intervient dans le bilan radiatif de la Terre. Il est dû aux gaz à effet de serre (GES) contenus dans l'atmosphère, à savoir principalement la vapeur d'eau (qui contribue le plus à l'effet de serre), le dioxyde de carbone CO2 et le méthane CH4.

Imputrescible : qui ne peut pourrir.

Isolation phonique : tous systèmes permettant d'atténuer les bruits venant de pièces voisines ou de se protéger d’un environnement bruyant. Isolation thermique : tous systèmes permettant de réduire les pertes caloriques liées au chauffage ou à la climatisation. Liège : matériau présent dans l'écorce de quelques arbres, et notamment celle du chêne-liège. Il protège l'arbre des insectes, du froid et des intempéries tout en lui permettant de respirer, par de minces canaux appelés lenticelles.

Maroufler : coller une toile sur un mur. Non hygroscopique : substance qui n’a pas tendance à absorber l'humidité de l'air. Puissance thermique : quantité de chaleur dégagée par seconde. Résistance thermique : la résistance thermique d'un élément exprime sa résistance au passage d'un flux de chaleur. RT2005 : Réglementation Thermique 2005 est la réglementation thermique des constructions neuves. Subérine : un des constituants principaux du liège. Elle est présente dans le liège de nombreuses espèces végétales au niveau de la tige ou des racines. tep : tonne d'équivalent pétrole est une unité d'énergie d'un point de vue économique et industriel. Elle vaut, par définition, 41,868 GJ (10 Gcal), ce qui correspond au pouvoir calorifique d'une tonne de pétrole.

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Bibliographie

Sites Web :

http://www.aliecor.com/

http://www.ademe.fr

http://www.institutduliege.com/

http://www.decodesign.be

http://www.leroymerlin.fr

http://www.eco-logis.com

http://www.rt2005.com

http://www.rt2000.net

Documents :

Ademe. 2006-2007 : Un éventail de mesures pour renforcer l’efficacité énergétique des bâtiments, Information Presse 25 Janvier 2007. Disponible sur :

www2.ademe.fr/servlet/getBin?name=F6DCB8639972D2124B3381C12995D7651170149603956.pdf

WWF Pour une planète vivante. La seconde vie d’un bouchon de liège, Panorama mondial des initiatives de collecte et recyclage. Disponible sur : www.wwf.fr/content/download/1060/5243/version/1/file/Recyclage_liege.pdf

Direction générale de l'Énergie et des Matières premières Observatoire de l'énergie. Energies et matières premières. Coût des énergies. Août 2006. Disponible sur :

www.industrie.gouv.fr/energie/statisti/pdf/bilan2005.pdf

Direction générale de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Construction. Réglementation Thermique 2005.Disponible sur :

http://www.logement.gouv.fr/IMG/pdf/rt2005_version09102006.pdf

Ouvrage :

De Oliveira. Le liège. 2000