tiques, chenilles processionnaires, Épillets et anti

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1 TIQUES, CHENILLES PROCESSIONNAIRES, ÉPILLETS ET ANTI-LIMACES PROTÉGER SON CHIEN POUR UN PRINTEMPS SEREIN Les beaux jours reviennent et avec eux, l’occasion de partager de bons moments avec son compagnon et de profiter de l’extérieur. Pour autant, le printemps n’est pas sans danger pour nos animaux : l’anticipation et la prévention sont donc de mises. n°26 - Avril 2021 La Revue Chien Vie et Santé Sommaire Tiques, chenilles processionnaires, épillets et anti-limaces: protéger son chien pour un printemps serein (p.1) Chien à tendance « hyper » ou « hyperactivité pure » ? Reconnaissez-vous votre chien ? (p.7) 7 fiches recettes pour se passer des croquettes sans vous ruiner (p.11) Tous nos chiens sont sous pression : Les réflexes à prendre pour les en soulager (p.17) Les puces et les tiques Bien que les puces et les tiques sévissent désormais toute l’année, le printemps est la saison durant laquelle ils prolifèrent le plus. On les trouve principalement dans les herbes hautes, les forêts, les prés et les jardins. Les puces peuvent transmettre des vers et provoquer des dermatites lorsque le chien est allergique à leur salive : c’est ce qu’on appelle la DAPP (Dermatite Atopique aux Piqûres de Puce). Les tiques sont encore plus dangereuses, car elles peuvent induire des maladies engageant le pronostic vital du chien, comme la maladie de Lyme ou encore la piroplasmose. Article d’Audrey Dulieux, comportementaliste et naturopathe canin. Audrey a suivi diverses formations en naturopathie et phytothérapie, notamment à l’École des Plantes de Bailleul. Dernièrement, elle a été formée par Pauline Arnt, pionnière du massage canin en France, au Centre de Formation Agréé Chien-Zen, à Paris reconnu par l’IAAMB-ACWT (organisme international de référence en massage pour animaux). Aujourd’hui, Audrey conseille les propriétaires de chiens sur les soins naturels qu’ils peuvent apporter à leur animal au quotidien.

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TIQUES, CHENILLES PROCESSIONNAIRES, ÉPILLETS ET ANTI-LIMACES

PROTÉGER SON CHIEN POUR UN PRINTEMPS SEREIN

Les beaux jours reviennent et avec eux, l’occasion de partager de bons moments avec son compagnon et de profiter de l’extérieur. Pour autant, le printemps n’est pas sans danger pour nos animaux : l’anticipation et la prévention sont donc de mises.

n°26 - Avril 2021La Revue

Chien Vie et Santé

S o m m a i r e

Tiques, chenilles processionnaires, épillets et anti-limaces:protéger son chien pour un printemps serein (p.1)

Chien à tendance « hyper » ou « hyperactivité pure » ?Reconnaissez-vous votre chien ?(p.7)

7 fiches recettes pour se passer des croquettessans vous ruiner(p.11)

Tous nos chiens sont sous pression :Les réflexes à prendre pour les en soulager (p.17)

Les puces et les tiquesBien que les puces et les tiques sévissent désormais toute l’année, le printemps est la saison durant laquelle ils prolifèrent le plus. On les trouve principalement dans les herbes hautes, les forêts, les prés et les jardins. Les puces peuvent transmettre des vers et provoquer des dermatites lorsque le chien est allergique à leur salive : c’est ce qu’on appelle la DAPP (Dermatite Atopique aux Piqûres de Puce). Les tiques sont encore plus dangereuses, car elles peuvent induire des maladies engageant le pronostic vital du chien, comme la maladie de Lyme ou encore la piroplasmose.

Article d’Audrey Dulieux, comportementaliste et naturopathe canin. Audrey a suivi diverses formations en naturopathie et phytothérapie,

notamment à l’École des Plantes de Bailleul. Dernièrement, elle a été formée par

Pauline Arnt, pionnière du massage canin en France, au Centre de Formation Agréé Chien-Zen, à Paris reconnu par l’IAAMB-ACWT (organisme international de référence en massage pour animaux). Aujourd’hui, Audrey conseille les propriétaires de chiens sur les soins naturels qu’ils peuvent apporter à leur animal au quotidien.

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de Neem qui a les vertus antiparasitaires les plus efficaces. On peut l’appliquer directement sur l’animal en évitant les muqueuses.

Les phlébotomesLe phlébotome, autre parasite externe moins connu que la puce et la tique, est également dangereux car il cause la leishmaniose. La leishmaniose est une maladie parasitaire chronique due à Leishmania infantum. Elle revêt de nombreux symptômes (perte de poils, squames, ulcères cutanés, abattement, amaigrissement, épistaxis, etc.) et peut s’avérer fatale pour votre chien. En outre, c’est une zoonose (une maladie transmissible à l’homme).

La conduite à tenir

Les phlébotomes étant actifs à la tombée de la nuit et particulièrement lorsque les températures oscillent entre 18 et 22 °C, il est judicieux de ne pas faire dormir son chien à l’extérieur lorsqu’on habite le pourtour du bassin méditerranéen et que les températures radoucissent.

Les remèdes utiles

Les répulsifs classiques contre les moustiques pour la maison ne fonctionnent pas sur le phlébotome. Le pyrèthre, en revanche, est un insecticide naturel efficace contre ce dernier. Il ne faut pas le confondre avec les composants appelés pyréthrinoïdes qui sont artificiellement créés pour les pesticides. Les

La conduite à tenir

Le mieux est de fonctionner par anticipation : au retour d’une promenade, vérifiez systématiquement le pelage de votre chien. Pour observer la présence éventuelle de puces, passez un peigne à puces (dents très serrées) dans le pelage de l’animal et déposez ensuite les résidus obtenus sur une feuille d’essuie-tout mouillée. Si vous voyez apparaître des taches rouges foncées, c’est que votre chien a des puces. Ces tâches, correspondant aux excréments de puces, sont du sang digéré, d’où leur couleur.

Les remèdes utiles

Des remèdes naturels existent pour prévenir l’apparition de puces et de tiques. Parmi eux, les médailles tic clip qui sont des médailles ayant la capacité de créer un champ vibratoire autour de l’animal pour empêcher aux parasites de détecter le sang de ce dernier. Les huiles essentielles sont également indiquées pour lutter contre les puces et les tiques. Parmi les plus connues, on peut citer l’huile essentielle de citron (Citrus limon), l’huile essentielle de Cèdre de l’Atlas (Cedrus atlantica), l’huile essentielle d’Eucalyptus citronné (Eucalyptus citriodora), l’huile essentielle de lavande vraie (Lavandula angustifolia) et l’huile essentielle de menthe poivrée (Mentha piperita). Par principe de précaution, les huiles essentielles s’appliquent toujours diluées sur la peau dans une huile végétale à hauteur de 5%. Il est important d’utiliser une huile support et non pas de l’eau, car les huiles essentielles ne peuvent se diluer dans l’eau. Du côté des huiles végétales, c’est l’huile

Recette de lotion anti-puces à base d’huile de Neem

Mélangez dans un flacon de 20 ml, 5 ml d’huile végétale de Neem, 10 ml de vinaigre blanc et 5 ml d’eau. Secouez et pulvérisez directement sur le chien en évitant les yeux et les muqueuses.

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huiles essentielles telles que celles de thym, de camomille, de tea tree et de bois de rose sont également efficaces et peuvent être appliquées sur les couchages, le collier en cuir ou le tissu de l’animal. Si la région dans laquelle vous habitez est à risque, sachez qu’il existe un vaccin contre la leishmaniose pour prévenir les risques.

Les piqûres de guêpe et d’abeilleLes guêpes et abeilles reviennent au printemps. Votre chien peut se faire piquer, d’autant plus s’il s’amuse à les chasser ou à jouer avec : il faut donc redoubler de vigilance avec les jeunes chiens. Une piqûre peut s’avérer mortelle si le chien fait un choc anaphylactique ou si la piqûre se situe dans la bouche ou la gorge. Au niveau des symptômes, on observe un gonflement à l’endroit de la piqûre. Le chien peut également boiter pendant plusieurs minutes, selon l’endroit de la piqûre.

La conduite à tenir

Si le dard est encore présent, il faut le retirer à l’aide d’une pince à épiler et bien désinfecter l’endroit de la piqûre. Si votre chien a des difficultés à respirer, s’il fait de l’urticaire ou s’il présente une fatigue intense, il faut réagir au plus vite. En prévention, évitez de laisser des fruits mûrs ou des produits sucrés (pâte à tartiner, confiture, etc.) qui attirent les insectes.

Les remèdes utiles

Appliquez directement sur la piqûre une compresse d’un mélange de bicarbonate de soude et d’eau, puis déposez une goutte d’huile essentielle de lavande aspic pure directement sur la piqûre. En parallèle, administrez 3 granules d’Apis Melifica 7 CH toutes les 10 minutes jusqu’à diminution du gonflement.

Les chenilles processionnairesPrésentes sur plus de 80% du territoire français, les chenilles processionnaires sont facilement reconnaissables, car elles ont de longs poils et se déplacent en groupe. Lorsqu’elles se sentent menacées, elles libèrent des milliers de poils urticants contenant une toxine très puissante, la thaumatopoéine, qui peut causer des réactions allergiques. Invisibles à l’œil nu, ces poils vont se coller aux muqueuses en provoquant irritations, voire brûlures. Le chien tente alors de se débarrasser de ces poils en se léchant ce qui ne fait qu’aggraver la situation en faisant gonfler la langue.

Ces chenilles sont très dangereuses et peuvent blesser gravement votre compagnon, notamment au niveau de la truffe, de la langue, des yeux, des pattes mais aussi des poumons. Sans prise en charge rapide, les tissus se nécrosent et l’amputation est souvent le dernier recours. Si la nécrose est trop avancée et touche toute la langue, le chien ne peut plus boire ni se nourrir et l’euthanasie est malheureusement souvent au rendez-vous. Les symptômes qui doivent vous faire penser à un contact de votre chien avec des chenilles processionnaires sont une toux ou des éternuements répétés, une hyper-salivation, des vomissements, un œdème et/ou une inflammation des muqueuses, un changement de couleur de la langue (rouge vif, violet, voire noir), des difficultés à s’alimenter et un abattement général. Si après une balade, vous constatez que votre chien se met à frotter sa gueule sur le sol et qu’il ressent une gêne au niveau de la face, il faut suspecter un contact avec des chenilles processionnaires.

La conduite à tenir

Sans renoncer à toutes les balades, il semble raisonnable d’éviter celles dans les forêts de pins au printemps, période la plus critique pour les attaques de chenilles processionnaires. Si vous apercevez un nid de chenilles processionnaires,

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éloignez votre chien et informez la mairie de la ville. Si le mal est déjà fait et que votre chien présente l’un des symptômes cités précédemment, il s’agit d’une urgence médicale, vous devez donc agir immédiatement et contacter le vétérinaire le plus proche.

Les remèdes utiles

Dans l’urgence, en attendant le vétérinaire, vous pouvez effectuer les gestes de premiers secours en vous protégeant des poils urticants, car ils le sont aussi pour les humains. Rincez abondamment la zone touchée avec de l’eau mélangée à du bicarbonate de soude pour éliminer les poils. Si l’atteinte a lieu au niveau de la gueule, donnez un glaçon à lécher à votre chien (vous devez le tenir dans votre main pour éviter qu’il ne le saisisse et le croque). Le vétérinaire administrera des corticoïdes pour réduire l’inflammation, des antihistaminiques pour limiter la réaction allergique ainsi que des antidouleurs. En complément, vous pouvez aussi utiliser l’homéopathie en donnant Urtica urens 5CH et Apis 5CH en alternance toutes les 10 minutes, et ce, jusqu’à l’intervention du vétérinaire.

Les fleurs, plantes et produits d’entretien du jardinLe retour du printemps signe le retour des fleurs et des plantes. Certaines d’entre elles sont cependant toxiques pour nos compagnons et peuvent s’avérer mortelles en cas d’ingestion. Les principaux symptômes d’intoxication se manifestent par des vomissements, des diarrhées, une soif importante, des troubles nerveux, une insuffisance cardiaque, voire dans les pires cas, un coma.

Les fleurs et plantes les plus dangereuses à cette période de l’année font partie des liliacées

(lys, jacinthe, muguet, tulipe, narcisse, jonquilles, etc). Attention au muguet du 1er mai, ce dernier contient des substances telles que les saponosides, hautement toxiques pour le système digestif et les hétérosides cardiotoxiques. Les rhododendrons, les philodendrons et les azalées sont également toxiques, tout comme le laurier-rose, le laurier cerise, le dieffenbachia, l’oreille d’éléphant, le cyclamen, l’arbre de jade ainsi que le gui. Si vous utilisez des produits d’entretien dans votre jardin (désherbants, anti-limaces, anti-mousses, etc.), soyez vigilant. Les produits anti-limaces en particulier sont appétants pour nos chiens car ils ont un goût sucré.

La conduite à tenir

Renseignez-vous sur les plantes et fleurs que vous possédez dans votre jardin et mettez-les hors de portée de votre chien. Un chiot aura plus tendance à ingérer des plantes et fleurs toxiques qu’un adulte, vous devez donc redoubler de prudence si vous avez un jeune chien à la maison. En cas d’intoxication, il existe des gestes simples à effectuer en attendant l’intervention du vétérinaire, mais également à ne pas faire.

Pensez à noter l’heure de l’ingestion (si vous la connaissez), la quantité et les symptômes observés. Ces informations seront précieuses pour le vétérinaire.

Les remèdes utiles

En attendant l’arrivée chez le vétérinaire, on peut

ATTENTION !

Attention, il ne faut surtout pas frotter les zones couvertes de poils pour ne pas les casser et répandre la thaumatopoéine.

À NE PAS FAIRE

• Faire vomir l’animal (sauf si cela est demandé par le vétérinaire)

• Donner à boire ou à manger• Donner du lait : c’est une

idée reçue dangereuse, car le lait facilite l’absorption des substances toxiques.

• Donner un anti-vomitif ou tout autre médicament.

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donner Nux vomica 9 CH, à raison de trois granules 3 fois toutes les ½ heures.

Les crapaudsIl est fréquent de tomber nez-à-nez avec un crapaud au printemps, car ceux-ci entrent dans leur période de reproduction et sortent donc de leur cachette pour regagner des plans d’eau. S é c r é t a n t

du venin grâce à deux glandes, ils s’avèrent dangereux en cas de contact avec les muqueuses du chien, notamment la gueule, car les substances venimeuses pénètrent dans le sang pour gagner rapidement le cœur et le système nerveux. Les principaux signes d’intoxication par le crapaud sont une salivation abondante, des vomissements, un abattement et des tremblements. Il s’agit d’une urgence vétérinaire.

La conduite à tenir

Il faut réagir rapidement en retirant le crapaud de la gueule du chien. Le mieux est de le faire avec des gants, mais dans tous les cas, le venin n’est pas toxique sur la peau. Lavez ensuite à grande eau la gueule de votre chien afin d’éliminer le maximum de venin (l’idéal étant un jet d’eau), puis rincez ses yeux avec de l’eau ou du sérum physiologique s’ils ont été en contact avec le crapaud. Attention : il ne doit pas ingérer l’eau avec laquelle vous le rincez.

Les remèdes utiles

En attendant l’arrivée chez le vétérinaire, on peut donner Nux vomica 9 CH, à raison de trois granules 3 fois toutes les ½ heures en alternance avec Gelsemium 9CH. On peut également administrer 4 gouttes de Fleurs de Bach Rescue à renouveler toutes les ½ heures pour éviter à l’animal de céder à la panique. Le maître peut en prendre également pour les mêmes raisons.

Les épilletsLes épillets sont des graines de graminées qui se trouvent dans les hautes herbes, les jardins et les champs. Ils sont dangereux, car ils s’accrochent à

la peau et peuvent pénétrer dans les orifices (oreilles, narines, yeux, anus, vulve), voire sous la peau (espaces inter-digités des pattes). Cela nécessite souvent une consultation chez le vétérinaire, car l’épillet peut provoquer un abcès et une infection.

La conduite à tenir

Une inspection minutieuse votre chien est de mise au retour d’une balade à risque afin de s’assurer qu’aucun épillet ne soit présent. Pour les chiens aux longues oreilles, l’utilisation d’un snood est recommandé.

Les remèdes utiles

L’épillet doit être retiré quand c’est possible. La zone doit ensuite être désinfectée avec de l’hydrolat de Camomille romaine directement pulvérisé ou appliqué à l’aide d’une compresse. Si la plaie saigne, on préfèrera de l’hydrolat de Ciste ladanifère. Si l’épillet est sous la peau ou enfoncé trop loin dans la muqueuse (oreille par exemple), il faut se rendre chez le vétérinaire qui saura l’enlever avec du matériel approprié ou anesthésiera éventuellement l’animal.

Les allergies saisonnièresLes allergies touchent également nos compagnons (allergie aux pollens, à la poussière, aux acariens, etc.). Elles se traduisent par des grattages fréquents, un léchage excessif d’une même zone, une perte de poils ou encore des éruptions cutanées. Dans le cas d’une allergie aux pollens, les symptômes sont généralement les suivants : démangeaisons cutanées, otites, conjonctivites, éternuements, écoulement nasal, yeux rouges et gonflés et léchage excessif.

La conduite à tenir

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Le printemps est une saison merveilleuse pour nos compagnons qui, tout comme nous, apprécient le retour du soleil. Pour en profiter pleinement, il faut avoir les bons réflexes et connaître les bons gestes en cas d’incident. N’oubliez pas, lors des promenades avec votre chien, de prendre sa trousse de secours.

Si votre chien est allergique aux pollens, il faut éviter de le sortir dans les zones à forte concentration de pollens durant le printemps.

Les remèdes utiles

Les bains d’avoine peuvent réduire les démangeaisons et soulager l’animal, car la farine d’avoine a des propriétés à la fois anti-inflammatoires et antioxydantes, dues en grande partie à la présence de vitamine E, d’acide férulique et de venthramides. Pour faire prendre un bain d’avoine à votre animal, broyez l’avoine en poudre fine, remplissez la baignoire d’eau tiède au niveau de la poitrine de votre chien et ajoutez 5 cuillères à soupe d’avoine moulue. L’huile de coco possède également de nombreuses vertus pour lutter contre les allergies cutanées. Dans ce cas, on l’utilise par voie externe, en l’appliquant directement sur la peau.

En cas d’allergie sévère, le recours aux antihistaminiques pour atténuer les symptômes est indispensable.

Le chocolat de PâquesLe chocolat est un aliment hautement toxique pour chien en raison de la théobromine qu’il contient. La théobromine est un alcaloïde appartenant à la famille des méthylxanthines, à laquelle appartient également la théophylline et la caféine. Cette molécule est un poison pour le chien, elle porte atteinte au système cardio-vasculaire, nerveux et rénal du chien. Pour un chien de 10 kg, une ingestion de 60 grammes de chocolat noir soit deux carrés est potentiellement mortelle. Plus le chocolat est noir (riche en cacao), plus il est toxique pour le chien. Le chocolat blanc, en revanche, ne contenant quasiment pas de théobromine n’est pas dangereux. Il est toutefois à éviter car il est riche en sucre et en graisses. Une intoxication due au chocolat peut prendre quelques heures avant de se manifester.

Les fêtes de Pâques, avec notamment les œufs en chocolat cachés dans le jardin, sont une période à risque pour nos compagnons, tout comme celle de Noël.

La conduite à tenir

Ne donnez pas de chocolat à votre chien, même un petit peu. Isolez-le dans la maison lors de la chasse aux œufs. Une fois la chasse aux œufs terminée, mieux vaut faire un tour d’inspection pour s’assurer qu’aucun œuf n’ait été oublié.

Si votre chien a ingéré du chocolat par erreur, emmenez-le chez le vétérinaire. Il faut agir vite, car la concentration de théobromine dans l’organisme atteint son apogée en 4 à 5 heures. Les conseils donnés par votre vétérinaire dépendront de la dose ingérée et des symptômes observés. Il n’existe aucun antidote à la théobromine, mais le vétérinaire pourra mettre en place un traitement symptomatique qui va notamment tenter de limiter l’absorption intestinale de la théobromine. S’il observe des signes nerveux, il pourra utiliser des médicaments pour limiter les convulsions. Un traitement cardiaque visera par ailleurs à diminuer la fréquence cardiaque et à réguler les troubles du rythme. La théobromine est éliminée petit à petit de l’organisme du chien, c’est pourquoi la surveillance est souvent longue.

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CHIEN À TENDANCE « HYPER » OU « HYPERACTIVITÉ PURE » ?

RECONNAISSEZ-VOUS VOTRE CHIEN ?

Dans mon travail, je regrette que le diagnostic d’hyperactivité tombe parfois comme un couperet sur un chien simplement tonique ou qu’au contraire, un chien cumulant plusieurs symptômes graves n’ait pas été pris en charge plus tôt. Cet article pourra peut-être vous renseigner sur les troubles liés à l’hyperactivité, sachant qu’un chien véritablement atteint d’un syndrome d’hyperactivité-hypersensibilité aura besoin d’une médication savamment dosée par un vétérinaire-comportementaliste, en parallèle d’une rééducation douce et calme sur le terrain.

Aucun des symptômes comportementaux cités ci-dessous ne se suffit à lui-même pour parler d’une hyperactivité pure. Par contre, un chien pourra présenter des comportements « hyper » sans hyperactivité. Il sera plus facile à gérer. Vous l’aurez compris, c’est une combinaison de comportements et de symptômes qui pourront vous mettre sur la voie de la nécessité d’une consultation comportementale, voire d’un traitement.

Votre chien dort-il peu ? C’est l’un des constats les plus importants pour argumenter dans le sens d’une hyperactivité pure. L’absence de sommeil ou de phase de sommeil paradoxal à l’intérieur même du sommeil est un symptôme d’hyperactivité. Certains cas graves ne dorment quasiment pas, ni le jour, ni la nuit. La

médication est obligatoire.

Votre chien est-il dépourvu de phases d’arrêt ? Il ne peut jouer avec un congénère sans qu’un conflit n’éclate. Votre chien ne s’arrête jamais de bouger, de poursuivre, de mordiller l’encolure de son congénère. Il se montre vite harcelant et l’autre chien n’arrive pas à le gérer. Votre chien ne semble pas avoir acquis la posture fondamentale d’immobilisme apprise par la mère dans la fratrie. C’est la raison pour laquelle beaucoup de chiens hyperactifs seront incapables de jouer correctement. En l’absence de posture d’arrêt dans les séquences comportementales de jeux, c’est la bagarre assurée. En présence d’un chien qui ne se contrôle pas, les conséquences peuvent être graves pour le congénère dépassé. Le port de la muselière se révèlera nécessaire. Le chiot devra rapidement et régulièrement être mis en relation avec des chiens adultes équilibrés et facilitateurs de la communication sociale intraspécifique. Hors de question de lui faire rencontrer des individus qui le brutaliseront sous prétexte d’éducation. Mais ne rêvons pas, même des chiens à la communication claire et élaborée ne pourront remplacer les

Audrey Ventura est comportementaliste canin et félin établie à Valenciennes dans les Hauts-de-France. Formée par le Dr Vétérinaire Joël Dehasse,

elle a ensuite fondé son cabinet Cynoconsult, où elle pratique en tant

qu’éducatrice et thérapeute, soucieuse du bien-être de l’animal, de son éthologie et de sa psychologie. Ses consultations sont données en visioconférence dans toute la francophonie, en rééducation comportementale et bien-être. L’animal humain fait partie intégrante de son travail avec l’animal non-humain. Audrey est également antispéciste.

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apprentissages maternels absents.

Votre chien est-il toujours en demande d’activité ? Il est constamment en train de proposer des tours ou il veut toujours jouer, faire quelque chose. Il ne sait pas rester seul. Il ne sait pas rester sans rien faire. En balade, on le verra rarement renifler ou gratter le sol, marcher tranquillement. Il passe son temps à réclamer votre attention, à solliciter des interactions avec vous. Votre chien fait beaucoup de bêtises à la maison. Il vous suit partout. Il n’arrête jamais. Le chien hyperactif est souvent comme ça.

Mais attention, certains chiens le deviennent à cause du comportement humain. Le chien a besoin d’activités certes, mais pas tout le temps et pas toujours avec l’humain d’attachement. Si vous saturez votre chien d’activités en croyant le calmer ou lui faire du bien, vous vous trompez. Vous ne ferez que l’entraîner à demander davantage d’action et vous développerez son endurance. Bon courage alors. Les activités recommandées (hyperactif avéré ou non) sont les longues balades en pleine nature en liberté ou en longe de 10 mètres, la nage régulière, la mastication quotidienne, le mantrailing, les parcours de psychomotricité, etc. C’est ainsi que ces chiens apprendront peu à peu à accepter de ne rien « faire » ou de « faire » calmement et sans vous.

Votre chien est-il hypersensible ? Avez-vous déjà constaté que la moindre modification dans son environnement est immédiatement perçue par lui et que l’impact sur sa sphère psychologique et physiologique s’en trouve décuplé ? Par exemple, votre chien devient-il ingérable quand il y a un peu de vent ? Avez-vous déjà eu le sentiment de devoir vous autocensurer dans l’expression de vos propres émotions au risque que votre chien devienne hyperexcité ? Avez-vous banni les promenades en ville car il semble devenir fou ? Certains contextes environnementaux pourront en effet être vécus comme une agression tant la sensibilité du chien est élevée. L’hypersensibilité n’est pas la même pour tous les chiens. Elle peut être auditive, olfactive, visuelle, tactile, émotionnelle, etc. Elle peut être totale. L’environnement direct d’un tel chien devra être adapté dans le sens d’une hypostimulation. On veillera à offrir au chien de vraies routines sécurisantes. Un ancrage territorial positif, immuable et fort, sera offert en guise de repère, de structure dans le foyer (une niche performante

dehors et une place dédiée dans la maison bien éloignée des lieux de passage). Le calme et la routine sont recommandés autour de ce chien. La présence de jeunes enfants est totalement rédhibitoire. Une consultation comportementale s’impose.

Votre chien est-il hyperexcitable ? L’hyperexcitabilité va souvent de pair avec l’hypersensibilité. Le chien hyperexcitable est souvent un grand empathique émotif qui a beaucoup de mal à revenir au calme. Vos émotions et celles des humains autour de lui sont très fortement ressenties par lui. Il n’arrive pas à passer à autre chose. Un éclat de rire et le chien démarre au quart de tour, explose de joie en sautant sur les humains, aboie et s’impose à vous, parfois en renversant tout. Il suffit d’un regard ou d’une parole pour que ce chien redémarre et perde le calme durement obtenu. L’hyperexcitation sera observée également en réponse à des stimuli du quotidien auxquels vous constaterez que votre chien ne s’habitue pas : la porte qui sonne, les portières qui claquent, les volets qui s’ouvrent, le chien qui aboie dix maisons plus loin, etc. On aidera ce chien en maîtrisant autant que possible l’expression de nos propres émotions (pas d’effusions de joie le matin au lever, pas de colère le soir en voyant les bêtises). On pourra lui donner de l’activité masticatoire et l’isoler sans colère dans une pièce calme quelques minutes avant que des invités n’entrent. Débranchez la sonnette de la porte, demandez aux invités de s’annoncer par SMS s’il le faut et anticipez leur arrivée. Ne criez pas. Agissez toujours en amont, en prévention. Cela peut sembler difficile, mais ce ne sont que de nouvelles habitudes à prendre.

Votre chien a-t-il des problèmes pour se concentrer ? Vous avez peut-être déjà constaté que travailler avec votre chien relève de l’impossible. La moindre

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demande relève de la gageure et pour y parvenir, il vous semble devoir vous placer au beau milieu du désert. Bref, votre chien se déconcentre pour rien. Une simple feuille qui s’envole, un bruit au loin, un papillon qui passe, quelqu’un qui éternue, un téléphone qui sonne, etc. Tout l’intéresse. Tout le perturbe. Vous devrez travailler en milieux hypostimulants pour aller très progressivement vers des milieux plus riches. Le travail d’habituation à l’extérieur est essentiel mais il ne faudra pas trop en demander au départ. Le pistage ou mantrailing est un excellent entraînement. Il développe les capacités de concentration, car il sollicite la sphère cérébrale de l’olfaction, quarante fois plus développée que la nôtre. Et lorsque votre chien se noie dans les odeurs au sol, il travaille en cognition. Il se calme, il est bien.

Votre chien est-il hypervigilant ? Avez-vous l’impression que votre chien surveille tout, tout le monde, tout le temps ? Est-il dans le contrôle permanent de son environnement ? Contrôle des mouvements, des gestes, des allers-venues, des alentours en promenades... Il a la tête constamment relevée en balade. Il renifle rarement.

Dans la maison, on veillera à fermer les portes derrière soi afin de limiter le contrôle visuel dans la maison et d’amener ce chien au repos avec mastication. On ne renforcera jamais le suivi des déplacements humains dans la maison. Le chien sera limité dans ses déplacements à quelques pièces (structure), mais ces quelques pièces devront être sécurisantes (niche d’intérieur confortable, jouets, mastication, lickimat, etc). Des travaux d’aménagement et d’occultation totale (claustras) du territoire extérieur devront être réalisés afin de rendre impossible le contrôle des allers-retours devant la maison. Il faut à tout prix empêcher le conditionnement au risque de voir ce chien ancrer des comportements toxiques pour lui et dangereux pour l’humain.En parallèle, détendez-le, promenez-le longtemps, apprenez-lui à baisser la tête (arrêt du contrôle) en lui proposant de rechercher balles et appâts de qualité au sol. Faites-vous aider d’un professionnel bienveillant.

Votre chien est-il trop réactif ? Les réponses comportementales de votre chien vous semblent-elles totalement disproportionnées par rapport à leur déclencheur (adultes, enfants, chiens, mouvements, bruits, etc.) ? Le chien réactif n’agit pas. Il est perpétuellement en réaction. La

frustration, la colère ou la peur transpirent d’un tel chien. Son comportement exprime une grande instabilité, de la souffrance émotionnelle. Si c’est le cas, vous avez besoin d’aide et votre chien également. Un éducateur comportementaliste vous fera découvrir la communication non verbale et vous apprendra à respecter au mieux les émotions de votre chien sans menace, sans brutalité. Il vous montrera comment l’aider à gérer l’environnement, à se structurer, à vivre ses émotions plus sereinement, à attendre un peu avant de fournir une réponse comportementale. N’allez pas vers n’importe qui. Le travail sur la réactivité est l’un des plus difficiles. Contactez un spécialiste bienveillant.

Votre chien est-il trop nerveux ? Il semble constamment « stressé ». Il n’est jamais tranquille ou détendu. Tous les contextes, toutes les situations sont des déclencheurs de tremblements, de gémissements, de claquement de mâchoire peut-être. Le CBD (Cannabidiol) de très bonne qualité et hautement dosé (au moins 10%) pourra l’aider à se détendre, de même que l’activité masticatoire quotidienne et intense, le mantrailing (recherche utilitaire sur humains), le shiatsu, la nage, les longues promenades en milieux naturels (seul avec l’humain d’attachement, en liberté ou en longe).

Votre chien vous paraît-il parfois plus intelligent que les autres et parfois très bête ? L’intelligence est-elle une conséquence de l’hyperactivité ou au contraire, en est-elle la cause ? Parfois par exemple, comme pour les enfants, c’est l’intelligence sociale et émotionnelle développée qui est la cause de certains comportements « hyper », comme l’hypersensibilité ou l’hyperexcitabilité. L’hyperactivité du chien serait alors parfois un symptôme d’une grande intelligence instinctive et

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émotionnelle, mais d’une faille dans l’intelligence adaptative. J’ai connu des chiens hyperactifs capables de conceptualiser un apprentissage comme le « Do it » à une vitesse incroyable (c’est-à-dire, comprendre rapidement l’exercice, le mémoriser et aller au-delà de la demande). À côté de cela, le même chien se montrera en difficulté face à une demande simpliste. L’intelligence du chien doit être comprise. Elle doit être nourrie correctement, à petites doses et dans le calme. Il ne s’agit pas de saturer les chiens d’informations et d’en faire des distributeurs à comportements ou des singes savants, à l’image de tous ces pauvres Border collies dits « surdoués » entre les mains d’humains profanes qui viennent de découvrir le clicker. Détendez votre chien, faites-le pister, nager, rencontrer des copains, mastiquer, lécher. Jouez avec lui dans des phases courtes et structurées et n’abusez jamais des tricks au clicker.

Votre chien vous donne-t-il l’impression d’exploser de colère parfois ? Certains chiens hyperactifs subiront parfois des états de crises de colère fulgurantes, soudaines et incontrôlées directement liées à leur pathologie. Ils sont potentiellement dangereux, car l’état de crise s’impose à eux. La muselière et la médication calmante s’imposent évidemment en parallèle d’un travail de rééducation comportementale.

Votre chien est-il maladroit ? Il semble avoir peu ou pas de contrôle sur son corps. C’est le chien qui renverse tout, se cogne tout le temps partout, saute démesurément haut avec une énergie excessive pour dépasser un petit obstacle. Il ne se baisse pas assez pour passer « dessous » ou veut rentrer dans des lieux beaucoup trop exigus pour lui. Bref, il a une très mauvaise représentation

de lui-même. Direction illico presto chez un éducateur comportementaliste qui travaillera avec lui sur des exercices de psychomotricité. On aidera ce chien à prendre conscience des mouvements de son train arrière, de la hauteur de sa tête, de son dos, etc. On le rendra progressivement moins maladroit et plus sûr de lui.

Si votre chien cumule plusieurs symptômes comportementaux listés ci-dessus, il vous faut demander une étude comportementale pour en avoir le cœur net. L’hyperactivité pure relevant de la sphère neurologique, vous aurez besoin d’un vétérinaire comportementaliste expérimenté sur le sujet. L’éducation d’un tel chien ne peut pas être menée sans l’accompagnement d’un professionnel du comportement, en cabinet et sur le terrain. C’est une expérience longue et fastidieuse, même pour une personne expérimentée. Il existe autant de chiens hyperactifs que d’hyperactivités. Attention toutefois de ne pas « étiqueter » trop rapidement votre chien. Le chien est un animal qui bouge et qui a beaucoup de besoins à assouvir. Il n’est pas hyperactif pour autant. Le diagnostic ne pourra être posé qu’à la suite d’une étude comportementale sérieuse. Sur un plan médical, certains vétérinaires-comportementalistes comme le Dr. Dehasse conseilleront la sélégiline avant les 4 mois du chiot et après ses 4 mois, la fluvoxamine. Parlez-en avec eux. La prise en charge de l’hyperactivité nécessite que le vétérinaire soit investi dans la rééducation dans le sens où il sera tenu informé des progrès du chien sur le terrain avec son éducateur comportementaliste, afin d’adapter la médication.

Enfin et surtout, un examen approfondi de la fonction thyroïdienne reste un prérequis à tout traitement psychotrope. L’hypothyroïdie est en effet la cause d’une foule de comportements « hyper ». Bien des chiens n’ont commencé à améliorer leur comportement général qu’après la mise en place d’un traitement hormonal adapté. Plus vous consulterez tôt, plus votre chien aura des chances de s’améliorer.

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Quelques règles préalables pour comprendre les fiches recetteComment bien proportionner chaque ingrédient ?

Ces fiches s’adressent au Bouvier Bernois sédentaire de 45 kg, comme au Jack Russel super actif de 6 kg. Alors, pour s’y retrouver niveau dosage, les quantités de chaque ingrédient seront données en pourcentage du poids total de la ration quotidienne (donc à diviser par deux si vous nourrissez votre chien matin et soir).

Ok, mais quelle quantité totale donner à mon chien ?

Pour vous donner une idée (très approximative) : en moyenne, la ration quotidienne de nourriture fraiche équivaut à 2,5% du poids du chien. Par exemple, Maki, croisé Beagle de 20 kg, doit manger 500 g par jour - ou 2 gamelles de 250 g chacune.

Mais ce 2,5% varie en fonction de plusieurs facteurs.

7 FICHES RECETTES POUR SE PASSER DE CROQUETTES

SANS VOUS RUINERÇa y est, vous passez le pas : les croquettes ultra-cuites, sèches, avec toujours la même recette : c’est fini !

Votre chien va profiter de la richesse nutritionnelle de la viande fraiche ; des légumes de saison anti-cancer ; des vitamines et minéraux de compléments alimentaires issus de vos placards de cuisine.

L’intention est là : c’est le principal ! À présent, vous êtes devant votre liste de course, au marché, ou dans votre cuisine et là… Aucune inspiration ne vient.

Quelle viande utiliser ? En quelle proportion ? Où trouver les compléments alimentaires pour assurer l’équilibre nutritionnel sans se ruiner ?

Vous connaissez les grands principes de la ration ménagère. À présent, rentrons dans le concret : voici 7 fiches recettes pour vous inspirer !

Article rédigé par l’équipe Chien Vie et Santé.

EXEMPLE

Si une recette propose 50% de poulet, 30% de courgettes, et 20% de riz, et que votre gamelle doit peser, au total 500g, il faudra donc mettre 250g de poulet, 150g de courge, et 100g de riz.

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• La taille du chien, car ce 2,5% n’est pas linéaire. Pour un petit Jack Russel tout en muscles, vous pourriez par exemple donner 2,7% de son poids ; alors que pour un Dogue de Bordeaux, on est plutôt à 2,3% du poids.

• S’il a besoin de perdre du poids, ou au contraire, d’en prendre. Quand on parle de 2,5% du poids, il s’agit bien du poids idéal - et non du poids actuel, si votre chien est en surpoids par exemple. D’ailleurs, concernant les chiens “au régime”, dans les recettes suivantes, il faudra réduire la quantité des glucides indiquée, au profit des fibres et viandes maigres.

• Si votre chien est stérilisé ou non - car la production d’hormones sexuelles est très énergivore. Un chien castré mange donc moins.

• Son activité physique : un grand sportif mange plus qu’une patate de canapé. Comme nous, finalement.

• Son âge - il faut presque doubler la quantité qu’on donne à un chiot en pleine croissance. À l’inverse, les vieux chiens ont souvent un besoin énergétique moins important.

Ce schéma vous aidera à déterminer le poids idéal de la ration journalière de votre chien :

En marron, nous avons les chiens qu’il faut rationner. Soit parce qu’ils sont en surpoids, ou parce qu’ils sont très sédentaires, en plus d’être stérilisés.

Par exemple, Médor, Bouvier Bernois de 10 ans. Il fait 30 minutes de marche en laisse par jour et passe le reste de son temps à faire la sieste au coin du feu. Depuis qu’il est castré, il est en surpoids. On va plutôt le nourrir avec 2% de son poids, et non 2,5%

En orange, il s’agit du chien “standard” : plutôt actif (comme Maki, qui fait 2 heures de marche en laisse par jour), en poids de forme.

Puis en turquoise, on a les chiens à grosse dépense énergétique, comme Rio, Jack Russel non castré qui chasse les ragondins 3 heures par jour et qui passe le reste de son temps à courir après sa balle. Rio mange plutôt 3, voire 4% de son poids selon la quantité de sport qu’il fait dans la journée.

Pas de panique : si vous donnez un peu trop, ou pas assez, vous pourrez réajuster par la suite. Observez bien votre chien, s’il grossit, s’il perd du poids. Adaptez en fonction. Ce

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n’est pas grave si au début, vous faites de petites erreurs. Après tout, vous non plus ne comptez pas chaque calorie que vous ingérez par repas, si ?

En revanche, si la quantité de nourriture peut varier d’un repas à l’autre, il est primordial de bien respecter le ratio entre les différents aliments.

Et notamment la proportion entre :• les protéines animales (viandes,

poisson, œuf)• les fibres (fruits et légumes)• les glucides (riz, patate douce…).

De manière générale, vous pouvez proportionner vos gamelles de la manière suivante :• 50% de protéines animales (viandes,

poissons, œuf)• 30% de fibres (fruits et légumes)• 20% de glucides (riz, patate douce et

autres féculents).

Dernières choses à retenir pour bien comprendre les fiches recettes :

• On considère dans les proportions que chaque ingrédient est pesé cuit. Si votre chien aime la viande crue, pas non plus

besoin de la cuire.• Les féculents (comme le riz) doivent

être cuits 2 fois plus longtemps que le temps indiqué sur l’emballage, et avec

Quoi ? Vous avez dit 20% de glucides ? Les glucides ne sont-elles pas mauvaises pour le chien ?

Oui et non. Un chien n’a pas besoin de glucides pour survivre. Il s’agit de la calorie “vide”. C’est pratique pour le remplir et lui donner de l’énergie… Mais si elles prennent trop de place dans la gamelle, au détriment de la viande et des légumes, alors le chien risque d’être carencé.

Oui, l’idéal est de s’en passer totalement, et de viser plutôt une gamelle avec 60 - 70% de protéines animales, et 30 - 40% de fibres. Or, cela nécessite un budget plus conséquent. Si vous essayez de faire prendre du poids à un Dogue Allemand, ajouter du riz bien cuit dans la gamelle peut, disons-le, être une option abordable et salvatrice.

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une pincée de sel (oui, les chiens en ont aussi besoin - mais surtout pas en excès !)

• Surtout, variez entre les recettes. Chaque viande, chaque légume, a un apport nutritif différent dont il serait dommage de s’en priver. Le succès repose dans la variété !

• Pour gagner du temps, cuisinez en grande quantité, puis congelez, afin de varier entre chaque recette.

• En complément, offrez toujours à votre chien de quoi mastiquer - vous lui assurerez ainsi une bonne hygiène bucco-dentaire.

La gamelle printanièreIngrédients :• 30% de blanc de poulet - pas besoin de

trop le cuire• 20% de lieu noir, peut être ajouté cru à

la fin• 20% de blettes, que vous pouvez cuire

en plongeant dans l’eau bouillante• 10% de jeunes pousses d’épinards (pas

plus !), cuites un peu moins longtemps que les blettes.

• 20% de riz très cuit

Compléments naturels (pour un chien de 20kg, à adapter en fonction de la taille) :• 3g d’huile de colza• 3g d’huile de germe de blé• 2g d’huile de foie de morue• 2g de levure de bière• Une demi coquille d’œuf broyé

La gamelle petit budgetIngrédients :• 40% de sauté de porc• 10% de jaune d’œuf (max un jaune

d’œuf)• 30% de carottes• 20% de riz très cuit

Compléments naturels (pour un chien de 20kg, à adapter en fonction de la taille) :• 3g d’huile de colza• 3g d’huile de lin• 2g d’huile de foie de morue• Une demi coquille d’œuf, broyée.

Faire revenir le sauté de porc et les carottes en petits morceaux dans l’huile de colza. Ajouter le riz précuit, puis les compléments. Bien mélanger. Le sauté de porc est une viande très accessible et la carotte est toujours de saison, alors cette gamelle ne vous reviendra pas trop chère.

La gamelle estivale

Ingrédients :• 50% de dinde (peu importe le morceau

- mais si vous donnez les os, ne surtout pas les cuire !)

• 30% de courgettes

BON À SAVOIR

Pour aller plus vite, vous pouvez tout cuire à l’eau, en commençant par le riz. Puis quand il est bien cuit, ajouter la viande en morceaux, puis les blettes et enfin les épinards (pas plus de 30 secondes). Si votre chien aime le cru, vous pouvez ajouter le poisson en dernier, sans le cuire. Ajouter les compléments, et bien mélanger le tout (surtout si votre chien a tendance à trier ses légumes !).La levure de bière nourrit le pelage du chien, ce qui sera nécessaire en période de mue printanière.

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• 20% de patate douce

Compléments naturels (pour un chien de 20kg, à adapter en fonction de la taille) :• 3g d’huile de colza• 3g d’huile de germe de blé• 2g d’huile de coco• 2g de levure de bière

Cuire la dinde, les courgettes et la patate douce à la vapeur - attention, si vous gardez des os dans la dinde, donnez-les crus. Ajouter, avant de servir, les compléments. Bien mélanger. Peut se donner froid pour une gamelle plus rafraichissante.

La gamelle énergique

Ingrédients :• 20% de sardine• 30% de bœuf haché• 20% de carottes• 10% de brocolis• 20% de pommes de terre cuites à l’eau

Compléments naturels (pour un chien de 20kg, à adapter en fonction de la taille) :• 3g d’huile de colza• 2g de levure de bière• Une demi coquille d’œuf broyé

La viande peut être donnée crue, mais si votre chien n’aime pas, faire revenir le bœuf à la poêle dans l’huile de colza, pendant que les pommes de terre, carottes et brocolis cuisent à l’eau. Ajouter la levure de bière et la coquille d’œuf broyée, et bien mélanger le tout.La coquille d’œuf broyée est un riche apport en calcium - particulièrement conseillée pour les chiens qui ne rongent pas d’os.

La gamelle automnale

Ingrédients :• 20% de sole• 30% de filet de porc• 30% de potiron• 10% de coquillettes très cuites

Compléments naturels (pour un chien de 20kg, à adapter en fonction de la taille) :• 3g d’huile de colza• 3g d’huile de germe de blé• 2g d’huile de coco• 10 gouttes d’extrait de pépin de

pamplemousse bio

Cuire le potiron vapeur et faire revenir, à côté, le filet de porc dans l’huile de colza. Mélanger le tout en ajoutant à la fin les coquillettes très cuites, l’huile de coco pour qu’elle fonde pendant que c’est chaud, puis l’extrait de pépin de pamplemousse. D’ailleurs, l’extrait de pépin de pamplemousse est un super boosteur d’immunité, parfait pour l’automne qui démarre.

La gamelle régime

Ingrédients :• 50% de dinde• 20 % de haricots verts

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Vous avez maintenant quelques idées pour vous lancer dans la ration ménagère. Ne stressez pas et gardez toujours un œil attentif au poids de votre chien. Il est normal de tâtonner au début - soyez juste prêt à adapter les quantités s’il s’éloigne de son poids de forme.

Vous pourrez bien sûr adapter ces recettes en fonction des légumes de saison, des promotions sur la viande au supermarché ou des besoins de votre chien (par exemple, libre à vous de mettre de la spiruline à toutes les sauces !).

On attend vos retours sur les effets que vous constaterez sur votre chien en passant au fait-maison - mais on parie sur un poil plus brillant, des selles moins abondantes et mieux moulées, une meilleure haleine, et bien sûr, un super appétit !

• 20% de courgette• 10% de jaune d’œuf cru

Compléments naturels (pour un chien de 20kg, à adapter en fonction de la taille) :• 3g d’huile de colza• 2g d’huile de foie de morue• 2g d’huile de coco• 2g de levure de bière

Faire revenir la dinde dans l’huile de colza, ajouter les haricots en boite à la fin. Hors cuisson, y faire fondre l’huile de coco, puis ajouter le jaune d’œuf et le reste des compléments. L’huile de coco participe à un bon métabolisme : c’est donc une matière grasse à privilégier en cas de petits bourrelets !

La gamelle hivernale

Ingrédients :• 10% de Merlan• 40% de veau• 30% de courge butternut• 20% de riz

Compléments naturels (pour un chien de 20kg, à adapter en fonction de la taille) :• 3g d’huile de colza• 3g d’huile de germe de blé• 2g d’huile de foie de morue• 2g de spiruline

Cuire la courge et le veau à l’eau, à la poêle ou vapeur, selon votre humeur. Ajouter le riz bien cuit et les compléments à la fin, hors cuisson (sauf l’huile de colza si vous faites cuire à la poêle). La spiruline offrira un bon apport en protéines et en énergie pour l’hiver.

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La société a évolué et la place du chien aussiAuparavant, nos chiens n’avaient pas la même place au sein des familles qu’aujourd’hui. Les chiens étaient surtout présents dans les zones rurales, et une grande majorité d’entre eux étaient des chiens d’agriculteurs et de chasseurs. Le chien était avant tout un outil de travail. Lorsqu’il vivait en famille, on lui demandait surtout de garder la maison. Pour le reste, on leur en demandait peu.

Sélectionnés depuis des décennies, ils avaient donc une fonction particulière et la plupart du temps on les laissait exprimer ces comportements pour lesquels ils avaient été choisis. Aboyer sur les étrangers, poursuivre les

lapins...

Aujourd’hui le chien est un membre à part entière dans les familles. Sa fonction principale est de nous tenir compagnie ou de pratiquer des activités ludiques ou sportives avec nous. Il est également plus présent en ville, et il n’est pas rare aujourd’hui d’avoir un grand chien dans un appartement.

La plupart du temps, le chien est choisi pour son apparence physique plutôt que pour ses capacités d’adaptation à son environnement urbain. Les élevages fleurissent, proposant des chiens de toutes les couleurs. Les gens achètent sans se soucier du sérieux de l’élevage, ne regardant ni les parents de leur futur chiot ni les conditions dans lesquelles il a grandi. C’est comme cela qu’on se retrouve avec des Border Collies qui poursuivent les vélos, des Bergers Allemands qui ne laissent même plus les invités rentrer chez eux, des Akitas qui se méfient de tout… Il devient alors difficile de gérer ces comportements dans un environnement où les déclencheurs apparaissent en masse.

C’est là que les professionnels font leur apparition et tentent, tant bien que mal, d’aider les chiens et les propriétaires à vivre en

Revenons quelques années en arrière, et souvenons-nous des chiens qui ont animé nos vies d’enfant. Ces chiens n’étaient pas réellement éduqués. Ils se promenaient parfois seuls dans les villages. Et bizarrement, ils ne posaient pas plus de problèmes que nos chiens aujourd’hui.

Pourtant, aujourd’hui il existe de plus en plus de centre d’éducation et de professionnels pour les éduquer. Pourquoi avons-nous à présent autant besoin d’être aidés dans l’éducation de nos chiens ? L’éducation peut-elle remédier à tout ou nos chiens seraient- ils plus heureux si on les laissait tranquilles ?

TOUS NOS CHIENS

SONT SOUS PRESSIONLES RÉFLEXES À PRENDRE POUR LES EN SOULAGER

Article de Sara Garcia Galan, comportementaliste et éducatrice canine diplômée en Cynologie, formée à l’école du Dr Vétérinaire Joël

Dehasse. Elle exerce depuis plusieurs années en éducation bienveillante, et a

permis à des centaines de personnes d’éduquer leur chien avec respect et complicité.

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harmonie.

Soucieux du bien-être animal, nous sommes bien plus attentifs à leurs besoins et leur bien-être mais les règles en société ont, elles aussi, évolué.

En ville, il existe peu de lieux où les chiens ont le droit d’être libre. Quelques parcs canins ont vu le jour ces dernières années, mais cela ne suffit pas à combler ce manque de liberté.

S’ajoute à cela la pression sociale qui veut que votre chien soit éduqué pour ne pas déranger autrui. Nos chiens n’ont donc plus le droit d’aboyer, de tirer en laisse, de se défendre face à un inconnu qui s’approche, de courir après des proies, de renifler des odeurs au gré de leurs envies… Bref : d’être des chiens tout simplement.

L’homme a fait du chien son compagnon de vie, l’enferme avec lui entre quatre murs, le chien ne vit qu’à travers ses propriétaires puisqu’il doit compter sur eux pour manger, sortir, faire ses besoins, s’amuser.

On lui demande ensuite d’être « indépendant » alors qu’on le rend dépendant depuis le départ. Il doit nous attendre sagement pendant quatre, huit parfois dix heures que nous rentrions du travail, et ne rien détériorer, sinon il finira en cage pendant les absences ou avec un collier anti-aboiement si les voisins se sont plaints.

Contrairement à ce que certains peuvent penser, les chiens ont toujours eu des comportements de chien. Mais avant, on se souciait moins de ces problématiques. Ainsi, si le chien aboyait, on le laissait aboyer ; si le chien était agressif avec des invités, on le mettait à part et on trouvait ça normal qu’il « défende sa maison ». Le reste du temps, le chien faisait sa vie sans grandes attentes de la part de ses propriétaires.

Parfois, les chiens se promenaient seuls et tout le monde trouvait ça normal.

Les chiens urbains, quant à eux, doivent répondre à des critères de plus en plus exigeants. Bien que les propriétaires s’investissent plus que leurs grands-parents dans l’éducation de leur compagnon à quatre pattes, les difficultés rencontrées sont de plus en plus difficiles à traiter. L’environnement qu’on offre à notre chien a un impact énorme sur ses comportements au quotidien et son état émotionnel. Le bruit constant et la sur-stimulation des grandes villes rend la vie des chiens urbains parfois bien difficile.

Nos exigences stressent le chienComme je le disais plus haut, nous exigeons de nos chiens qu’ils ne produisent plus des comportements normaux de canidés. Bien que cela soit mal vu, un chien qui aboie, qui grogne, qui tire en laisse, qui n’écoute pas ce qu’on lui demande n’est pas le signe que vous êtes un mauvais maître.

Nous imposons à nos chiens une conduite à tenir qui n’est pas naturelle pour eux. Qu’on le veuille ou non, et même avec toute la bienveillance du monde, cela génère du stress. Plus nous allons exiger de lui de se comporter d’une certaine manière, plus nous lui infligeons une pression « invisible ».

Prenons un exemple humain. Imaginez-vous vivre dans une société où vous ne pourrez plus exprimer des comportements naturels, comme vous balader dehors quand vous en avez envie, avoir des interactions sociales régulières avec d’autres humains ou encore de ne pas avoir le droit de parler à une personne qui vous est chère (ça ne vous rappelle rien ?). Au fil du temps, cette répression de vos besoins naturels aura un impact, car elle génèrera un stress, une frustration, qui va venir s’accumuler au fil du temps. Et vous verrez que suite à cela, de nombreux autres comportements peuvent apparaître comme de la rébellion, de l’anxiété et parfois même des dépressions.

Les mécanismes de stress : la science derrière l’émotionSans rentrer dans les détails, le stress est un mécanisme tout à fait normal. Induit par une émotion de peur, le corps va se préparer à

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l’action en déversant certaines substances qui lui permettront de réagir rapidement. Dès lors que l’équilibre de l’organisme est perturbé par des facteurs stressants, le corps va réagir afin de revenir à cet état d’équilibre. Si le stress est passager, alors tout rentrera dans l’ordre très vite. Si au contraire le chien est exposé à un stress répété ou continu alors le corps continuera à déverser ces substances.

Les conséquences de ce phénomène sont parfois lourdes. Sur le point physique, cela peut provoquer des troubles digestifs (ulcère, etc…), des troubles du sommeil, dégénérescence des neurones, etc. mais également des problèmes psychologiques comme la dépression.

Laisser son chien vivre sa vie : une solution à nos problèmes ? Bien que j’aimerais dire oui, la réalité est bien différente. Comme je l’ai dit, nous vivons dans une société avec des règles à suivre et nous ne pouvons malheureusement pas laisser nos chiens faire tout ce qu’ils ont envie. Mais nous pouvons considérablement réduire cette pression qui pèse sur leur dos en veillant aux choses suivantes.

Répondre aux besoins de l’individu

Je ne me répèterai jamais assez : les chiens ont des besoins qu’on ne peut pas supprimer. Ils ont besoin de liberté, de s’exprimer d’interagir, de renifler, … Votre premier travail en tant que propriétaire de chien est d’identifier les besoins de votre chien afin de pouvoir les combler.

Quand j’ai adopté Rex, il y a quelques années, je jouais beaucoup au frisbee avec lui. Comme tout bon Malinois, il avait un instinct de poursuite très développé. Mais nous vivions à Londres et Rex avait de gros soucis de réactivités congénères et humain. Le frisbee était la seule activité qu’il pouvait faire librement, le reste des balades se faisant en longe et muselé.

Au fil de mes formations et de nombreuses lectures, j’ai décidé d’arrêter les jeux de lancer

qui selon l’opinion générale, provoquait une forte montée d’excitation (et pleins d’autres conséquences). Au fil des semaines Rex était de plus en plus calme et c’était plutôt une bonne nouvelle, sauf que plus le temps passait, plus il devenait « éteint ». À la maison, il passait son temps couché et refusait de participer à nos séances ludiques. Je me suis alors rendue compte que mon chien tombait lentement dans une sorte de dépression. Je lui avais enlevé la seule activité qui répondait à son besoin de poursuite et de liberté. Et malgré les grandes balades, nos sessions de tricks et ma présence, mon chien était malheureux. L’environnement dans lequel nous vivions ne lui permettait pas de s’épanouir correctement. Nous avons donc repris les jeux de lancer à petite dose, le temps de trouver d’autres solutions pour répondre à ses besoins.

Les besoins seront donc différents d’un chien à l’autre, certaines races ont été sélectionnées pendant dès années pour produire certains comportements et ils auront donc des besoins particuliers.

Sociabiliser le plus tôt possible

La sociabilisation permettra d’exposer le chiot à des stimulations diverses présentes dans l’environnement auquel il sera confronté plus tard. Plus un chiot aura été sociabilisé correctement, moins les stimulations de l’environnement auront un impact négatif sur lui.

Laisser son chien s’exprimer

Les chiens s’expriment de différentes manières. Connaître leur mode de communication permet de mieux répondre à leurs besoins. Laisser s’exprimer ne veut pas dire laisser tout faire, mais simplement de permettre à votre chien d’exprimer ses émotions. S’il est frustré par exemple, plutôt que de le réprimer, donnez-lui de quoi décharger sa frustration.

Lui laisser des choix

Il y a une croyance populaire qui dit qu’il ne faut pas laisser le chien « décider », sinon c’est que c’est lui qui commande… Oublions ces vieux clichés et rappelons-nous que les chiens sont des animaux comme nous. Ils ne veulent qu’une seule chose : se sentir bien. Avoir le choix donne au chien de la confiance en lui et renforce vos liens. Alors oui vous pouvez laisser

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votre chien choisir le chemin de la balade sans risquer d’en faire un tyran.

Travailler la contrainte

Nous vivons dans un monde où les contraintes sont omniprésentes. Pour le chien, ces contraintes sont encore plus importantes. Il est obligé de se promener une corde au cou, il ne peut pas faire ses besoins où il veut et quand il le veut, doit accepter que des humains le touchent…

Lorsque vous prenez un chiot de deux mois et que vous lui mettez pour la première fois un harnais ou une laisse, vous allez toujours voir le chiot se débattre ou se figer. Cette contrainte physique est une des premières auquel le jeune chiot va être confronté après la vie à l’élevage.

Pour que votre chiot/chien soit le moins stressé possible, il est important de travailler toute forme de contrainte progressivement et sans usage de la force. Apprenez par exemple à votre chien à vous donner ses pattes pour les essuyer ou encore à revenir vers vous lorsque sa laisse se tend. Plus vous lui apprendrez à coopérer, moins les contraintes auront d’impact sur lui.

Éviter les contraintes inutiles

Je suis de plus en plus choquée de voir à quel point certains outils sont vendus avec le chiot comme un pack indissociable alors qu’ils ne sont absolument pas nécessaires. Vous l’aurez compris : je parle ici de la cage.

Il y a encore quelques jours une personne m’appelle en me disant que l’éleveur lui avait conseillé d’acheter une cage pour son chiot de deux mois. Que grâce à ça il serait propre plus vite et ne détruirait rien en ses absences. Cette personne, pleine de bon sens, se sentait mal à l’idée d’enfermer son chiot qui pleurait dès

qu’on le mettait dans la cage. Elle m’a donc demandé si c’était vraiment nécessaire, car tout le monde autour d’elle insistait en disant que c’était indispensable.

Alors NON, la cage n’est absolument pas indispensable et je dirais même qu’elle n’est pas une solution éducative. La cage est un outil à la base conçue pour protéger nos chiens lors de trajets en voiture. Depuis quelques années la cage est devenue une solution facile pour contenir certains comportements de destruction.

Ce qui m’inquiète, c’est l’utilisation abusive de cet outil sans prendre en compte l’état émotionnel du chien. Aucun être vivant n’est fait pour rester des heures enfermé derrière des barreaux. De plus, les chiens qu’on met en cage sont, pour la grande majorité d’entre eux, enfermés du jour au lendemain sans apprentissage au préalable. Enfermer son chien plus de trois heures dans une cage, c’est de la maltraitance. Alors prenez le temps de vous informer, de vous former afin d’éviter à vos chiens de « vivre » le tiers de leur vie enfermés.

Réduire nos exigences

Régulièrement j’interviens dans des foyers qui viennent d’adopter un jeune chiot. Lors de notre première séance, je leur demande donc ce qu’ils attendent de moi et par conséquent de leur chiot. Très vite les mêmes phrases reviennent : je veux qu’il obéisse, qu’il ne tire pas en laisse, qu’il soit propre, qu’il arrête de mordiller, qu’il revienne quand je l’appelle, qu’il puisse se balader sans laisse, … et j’en passe !

Ce petit chiot, qui vient d’arriver dans ce foyer inconnu, séparé de sa mère et sa fratrie pour la première fois, porte déjà le poids des rêves de sa nouvelle famille souvent (trop) pressée. Que nous le voulions ou pas, nous imaginons tous pouvoir modeler nos chiens pour qu’ils

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deviennent ce que nous voulons qu’ils soient. C’est là que la réalité nous frappe de plein fouet, car nos chiens sont des êtres vivant avec leur propre personnalité. Et bien qu’ils soient assez intelligents pour apprendre tout un tas de commande, il est bien plus important de veiller à leur équilibre émotionnel que de leur apprendre à sauter à la corde.

Plus vous exigez de vos chiens, plus vous serez frustré lorsqu’il n’accomplira pas ce que vous lui demandez. Laissez vos chiots et vos chiens évoluer à leur rythme.

Éducation traditionnelle, ou l’exercice de la pression par l’autoritéJusqu’à présent j’ai parlé « d’exigence » et de « pression » sans parler de la façon dont elles sont induites. Bien qu’il soit possible de, malgré nous, mettre la pression à un chien en utilisant du renforcement positif, cette pression est bien plus présente chez les chiens éduqués de manière plus « traditionnelle ».

La punition positive (on ajoute quelque chose de désagréable pour qu’un comportement diminue) génère un inconfort plus ou moins important selon la punition employée. Cet inconfort va faire que le chien arrêtera de produire le comportement indésiré, mais qu’en est il de son émotion ?

Prenons un exemple concret : Votre chien aboie pendant vos absences, suite à une plainte de vos voisins. Vous décidez d’utiliser un collier anti-aboiement. Vous le mettez au cou de votre chien et une seule répétition suffit à arrêter les aboiements. Votre chien a-t-il appris à rester seul sereinement ? Est-il toujours stressé lors de vos départs ? Oui. Votre chien sera toujours dans le même état de stress que les jours précédents, mais cette fois-ci il ne pourra plus exprimer son malaise en aboyant.

Que pourrait-il donc se passer ? Et bien il pourrait se mettre à développer tout un tas de comportements différents. Certains chiens se mettront à détruire, d’autres ne feront rien durant les absences, mais commenceront à développer d’autres problèmes dans d’autres situations, comme se montrer réactif envers ses congénères, par exemple.

D’autres punitions viendront alors s’ajouter et le chien se contiendra dans tout un tas de situation toujours en réprimant ses émotions. Jusqu’au jour où le vase sera trop plein.

L’accumulation des punitions et des contraintes n’aidera pas le chien à se sentir mieux, pire cela pourrait l’amener à produire des comportements de plus en plus gênants. Combien de chiens ont mordu « du jour au lendemain » sans qu’on ne comprenne pourquoi ?

Quand j’ai adopté Rex il y a cinq ans, il sortait d’une éducation traditionnelle, collier étrangleur et tout le tralala. Rex a toujours eu de grandes peurs face aux inconnus (bonjour la génétique et la sélection !). Il avait tendance à exprimer cette peur en aboyant. Lorsqu’il était avec son ancien propriétaire, Rex avait des mouvements de recul, aboyait, mais n’osait généralement pas aller plus loin. Une fois arrivé chez nous, le collier étrangleur est parti directement à la poubelle. Avec le stress du changement de maison, le vase s’est mis à déborder. À partir de là, j’ai eu droit à la panoplie des comportements agressifs face aux inconnus qui marchaient dans la rue. La preuve que l’éducation qu’il avait eu durant trois ans ne lui avait pas appris à avoir moins peur, mais simplement à contenir ces comportements inacceptables.

Mais ce n’est pas tout ! J’ai également récupéré

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un chien qui avait peur d’absolument tout. À un tel point que je pensais que c’était dans son caractère d’être trouillard. Et pourtant cinq ans plus tard, Rex n’a plus peur de grand-chose et s’est parfaitement adapté à une vie urbaine. L’autorité n’a jamais été nécessaire pour éduquer un chien, le comprendre et être cohérent par contre est essentiel.

Accepter son chien tel qu’il est, ce n’est pas renoncer.Lorsque j’ai accueilli Rex, j’avais pleins de projets pour lui. Je me voyais déjà tout partager avec lui, l’emmener partout et faire de lui « un chien bien éduqué ». Très vite, j’ai eu l’impression de foncer dans un mur. Je me suis rendue compte que Rex avait sa sensibilité et que ça serait beaucoup moins facile que prévu de le « rééduquer ». Pendant des mois, j’ai travaillé mon chien pour en faire le gentil toutou qui s’adapterait au gré de mes envies, mais j’avais oublié un facteur important : c’est un être vivant, pas un ordinateur qu’on programme. Chaque jour, je sortais mon chien la peur au ventre. Peur qu’il tente d’agresser une énième personne, peur de croiser des congénères, peur du regard des autres. Mais jamais je n’ai abandonné. Tous les jours, je sortais mon Clicker et mes friandises (bien inutiles à ce moment là d’ailleurs), et je gardais l’espoir que cette situation change.

Au fil des semaines certaines améliorations se faisaient sentir, mais d’autres comportements restaient solidement ancrés. J’ai donc décidé de me former en me disant que les connaissances me permettraient de résoudre nos problèmes. Ma toute première formation était avec le vétérinaire comportementaliste Joel Dehasse. Je me souviens particulièrement d’un cours sur la génétique où il nous expliquait que quoi que l’on fasse, on ne changera pas les traits de caractère de nos chiens et qu’on ne pouvait pas apprendre à un chien qui n’aime pas les inconnus à les aimer. Pour moi, ce fut un gros coup dur, des mois de travail remis en question. Est-ce que cela vaut vraiment l’effort de temps de travail, pour finalement peu de résultat ? Au même moment, la rééducation de Rex était au point mort. On stagnait et je ne comprenais pas pourquoi. Suite à ce cours, j’ai décidé de laisser mon chien tranquille. De toute façon à quoi bon le travailler s’il n’allait jamais changer ? Nous avons évidemment continué à répondre à ses besoins de promenades, mais plutôt que de l’emmener sans cesse dans des lieux pour

travailler sa réactivité, nous profitions de belles balades dans des lieux plus calmes. On prenait nos distances à la vue d’un déclencheur, mais surtout on partageait des moments agréables ensembles. Des moments simples, sans pression, sans objectif de travail. C’est là que sans faire grand-chose, Rex a commencé à montrer de belles améliorations, notamment avec les humains, sans que nous fassions quoi que ce soit ! Rex avait juste besoin de temps. Il avait besoin qu’on le laisse souffler et qu’on l’accepte comme il était.

Cette période m’a appris à observer mon chien, à respecter ses émotions et à lui offrir ce dont il avait le plus besoin. J’avais accepté que mon chien n’aimerait jamais les inconnus, que ça faisait partie de lui et on s’est adapté tous les deux. Aujourd’hui, mon chien a confiance en moi. Il sait que je le comprends, et ne le mettrai pas en difficulté. Si vous rencontrez des difficultés avec votre meilleur ami, prenez quelques instants pour l’observer et le comprendre, mais surtout pour l’accepter tel qu’il est avec ses qualités et ses défauts. Appréciez tous les instants passés et laissez votre chien évoluer à son rythme vous en serez récompensé.

Nos chiens sont des êtres exceptionnels capables de s’adapter à beaucoup de choses. Dans une société en constante évolution où les contraintes se multiplient chaque jour, nous devons devenir leur moment de liberté. Les professionnels du monde canin vous aideront à mieux répondre aux besoins de votre ami à quatre pattes pour que vous puissiez vous adapter ensemble à cette vie rythmée. Mais vous serez le seul à pouvoir lui offrir un cadre bienveillant qui respectera l’essence même de ce qui fait de lui un chien.