tous banquiers #2
DESCRIPTION
Tous banquiers! est le nouveau magazine de nos sociétaires. Conçu avec leurs représentants, il répond aux questions des sociétaires, apporte un éclairage différent sur le fonctionnement de la banque et met en lumière les actions et les pojets de nos coopérateurs.TRANSCRIPT
QUE FAITES-VOUS DE NOTRE
ARGENT ?POLITIQUE DE FINANCEMENT ET D’INVESTISSEMENT DU CRÉDIT COOPÉRATIF
Stimuler l’économielocale
MONNAIES COMPLÉMENTAIRES p. 12
Partage d’expériences
ASSEMBLÉES GÉNÉRALES RÉGIONALES p. 10
La Global Alliance for Banking on Values
LA BANQUE DURABLE p. 16
TOUSTOUSBANQUIERS !BANQUIERS !
LA REVUE DES SOCIÉTAIRES DU CRÉDIT COOPÉRATIF #02 JUILLET 2014
101« Être sociétaire du Crédit Coopératif, c’est être plus qu’un client, c’est devenir coopérateur d’une banque différente, la banque des structures de l’économie sociale et solidaire, c’est-à-dire de toutes les initiatives qui sont d’abord au service de l’homme, en soutenant sa capacité à agir. Être sociétaire, c’est détenir une partie du capital du Crédit Coopératif sous forme de parts sociales. À ce titre, vous participez aux décisions et orientations stratégiques de la banque et recevez, pour les parts B et P, une rémunération, ainsi qu’une ristourne coopérative le cas échéant. Vos parts sociales forment le capital social de la banque. Elles contribuent à la constitution de ses fonds propres et donc à son développement. »
LA BANQUE EN SCOOPNotre actu en bref
EN ACTIONS Leurs engagements sont aussi les nôtres
PARLONS BANQUE Que faites-vous de notre argent ?
C’EST CAPITALAssemblées générales régionales, j’y étais !
EFFET DE LEVIERLes monnaies complémentaires
UTOPISTES ASSOCIÉSZoom sur l’ESS
ET AILLEURSGABV, kesaco ?
04 12
10
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06 14
16
#02 JUILLET 2014
LE CHIFFRE DE L’ACTU
millionsde souscriptions
Dans ce numéro
de parts sociales en
2013
l 2 lCRÉDIT COOPÉRATIF TOUS BANQUIERS !
Vous tenez entre les mains la dernière-née des publications du Crédit Coopératif. Tous banquiers ! est bien plus qu’un slogan, il incarne notre vision démocratique de la coopération, qui considère que les sociétaires d’une coopérative ne sont pas de simples clients mais bien des coopérateurs. En acceptant d’y participer, en devenant copropriétaire du Crédit Coopératif et cofinanceur, via vos dépôts, des crédits versés aux sociétaires emprunteurs, vous devenez – de ce fait – un banquier, qui contribue par ses ressources au financement des entreprises de l’économie sociale et solidaire, clientes du Crédit Coopératif.
Le Conseil national du Crédit Coopératif (CNCC) est une assemblée consultative qui est un lieu d’expression de vos besoins. Il a pour mission de se faire le relais de votre parole au sein de la banque aux niveaux local, régional et national. Tous banquiers ! est cet outil de dialogue et de partage. Il donne à voir les valeurs qui nous animent. Il vous est destiné, à vous sociétaires, clients-militants d’une utopie en marche : redonner à l’économie réelle la place qui lui revient.
Bonne lecture et à bientôt,
RÉALISTES, DONC UTOPISTES !
MONIQUE AUGÉPrésidente du Conseil national
du Crédit Coopératif
L’ÉDITO
Manifeste
de parts sociales en
Faites nous part de vos réactions à l’adresse [email protected]
l 3 l
52 %des épargnants ont investi en moyenne 1 000 €
Les montants investis augmentent avec l’âge des épargnants :
les épargnants de moins de 30 ans investissent en moyenne 1 543 €
les épargnants de 70 ans et plus investissent en moyenne 11 051 €
22 000 emplois créés ou consolidés
LA FINANCE SOLIDAIRE EN 2013*
scoopBanque en
scoopBanque en
6,02
55 %
1,02
6,1
+28,3%sur 1 an
+8,8%sur 1 an
3 500 personnes relogées
8 500 Approvisionnées en électricité renouvelable
1,1millionde bénéficiaires dans les pays en développement
Qui sont les épargnants ?
Montant épargné
4 306
PROFIL : HommeAge : 46 ans Région : Île-de-France
MILLIARDS D’EUROSDÉPOSÉS SUR DES PRODUITSD’ÉPARGNE SOLIDAIRE...au 31/12/2013
MILLIARD D’EUROS DE FINANCEMENT SOLIDAIRE, POUR SOUTENIR DES PROJETS À VOCATION SOCIALE ET/OU ENVIRONNEMENTALE.au 31/12/2013
MILLIONS D’EUROS DE DONS À DES ASSOCIATIONS ISSUS DES PRODUITS DE PARTAGE
...ONT GÉNÉRÉ
EUROS SUR DES PRODUITS SOLIDAIRES
* Chiffres issus du baromètre de la finance solidaire, Finansol.
l 4 lCRÉDIT COOPÉRATIF TOUS BANQUIERS !
22 000 emplois créés ou consolidés
LA FINANCE SOLIDAIRE EN 2013*
Lauréats régionaux des Prix et TrophéeC’est le nombre d’initiatives primées cette année dans le cadre des Prix et Trophées de l’initiative en économie sociale, concours organisé par la Fondation Crédit Coopératif. L’objectif est de soutenir les actions innovantes portées par des acteurs de l’ESS et mises en œuvre depuis au moins un an. Les comités de région
du Crédit Coopératif désignent les lauréats de leur territoire. Ces derniers bénéficient d’un soutien de 1 000 euros à 5 000 euros pour un montant total de dotation de 128 000 euros. Parmi les lauréats régionaux, 6 seront à nouveau récompensés au niveau national à l’occasion de la 34e Rencontre Nationale du Crédit Coopératif qui aura lieu le 21 novembre.
Rendre la banque accessibleLa Fondation Crédit Coopératif et Nous aussi, association d’autoreprésentation des personnes handicapées intellectuelles, lancent un « Mode d’emploi de la banque » à vocation pédagogique. Écrit par et pour les publics handicapés intellectuels, il décrit en langage simple et adapté toutes les démarches auxquelles sont confrontés les clients. En quelques mois, plus de 3 000 exemplaires ont été écoulés, notamment dans les ADAPEI. Le mode d’emploi de la banque est téléchargeable gratuitement sur le site de la Fondation Crédit Coopératif et sur le site de Nous Aussi.
www.credit-cooperatif.coop/fondation/
Aider ceux qui aident avec le Livret Agir FondationsLe Crédit Coopératif propose aux fondations et fonds de dotation le livret Agir Fondations. Créé sur le même principe que le compte courant Agir, il permet au client de décider dans quel secteur servira son épargne : un monde plus juste (solidarité), le développement des savoirs (enseignement/recherche), la culture et la création ou les trois domaines à la fois. Les projets intégrant une démarche d’accessibilité pour les personnes en situation de handicap seront prioritairement financés. Ce livret permet ainsi aux fondations et fonds de dotation de bénéficier d’un produit qui donne du sens à leurs placements.
Exercice 2013
750 000 €
Bonne nouvelle ! Cette année, le Crédit Coopératif a élargi la ristourne aux particuliers associés porteurs de parts P. La ristourne, calculée en proportion du volume d’affaires réalisé avec chacun des porteurs de parts, verra son enveloppe augmentée au titre de l’exercice 2013 et portée à 750 000 euros. Une autre façon de récompenser l’activité des sociétaires.
47
C’est le montant des dons reversés en 2013 par les clients du Crédit Coopératif au travers de leur épargne de partage.
15 ctsC’est le montant moyen du don choisi par les clients lors d’une opération par carte bancaire.
4 344 108 €
CVTC : ATD-Quart Monde, bénéficiaire de la 2e éditionLe Crédit Coopératif a désigné l’association ATD-Quart Monde et son programme en Haïti, nouveau bénéficiaire de son programme de change solidaire. Cette Contribution Volontaire sur les Transactions de Change (CVTC) consiste à reverser 0,01 % du montant total des opérations de change interbancaire de la banque à un acteur reconnu du développement.
Quelle banque en 2020 ?Ecoutez notre émission de radio enregistrée le 26 mars 2014sur l’innovation dans la banque à l’horizon 2020. Autour du micro, Jean-Louis Bancel, président du Groupe Crédit Coopératif, François Carbone, président de l’association Financement Participatif France pour l’émergence du financement participatif, Jacques-François Marchandise, directeur de développement de la Fing* sur la gestion des data et des données bancaires, et enfin Patrice Bernard, blogueur spécialisé en innovation technologique bancaire.
Retrouver l’émission sur www.credit-cooperatif/quelle_banque_en_2020/
* Fing : Fondation Internet Nouvelle Génération.
l 5 l
En actionsEn actions
l C
RÉDIT COOP ll CRÉDIT COOP l
LEURS ENGAGEMENTS SONT AUSSI LES NÔTRESLes projets menés en collaboration avec le Crédit Coopératif, ce sont les sociétaires qui en parlent le mieux !
Sébastien Chameroy, ingénieur aéronautique, Gwenolé Rescan, charpentier, Loïc Bocon, bottelier, Christian Bellanger, accompagnateur de montagne… Lauréats du Trophée de l’Initiative en économie sociale de la Fondation Crédit Coopératif en 2011 et lauréats du Prix Programme jeun’ess en 2014. Ces quatre Bretons passionnés furent récompensés pour leur innovation tant sociale qu’écologique. « Nous voulions construire notre propre maison, à base de matériaux sains, biosourcés, locaux, renouvelables », indique Sébastien Chameroy, gérant de l’entreprise. Ce sera la paille : économe, locale, accessible avec des performances en matière d’isolation. « Une maison quasi passive. » Et ce sera sous la forme d’une Scop créée en 2010 que naîtra Échopaille. Aujourd’hui, l’entreprise compte sept salariés, attachés à l’esprit de la coopérative, et engrange les projets avec une croissance de 9 % depuis 4 ans. Après délibération, les 7 000 euros d’aide de la Fondation ont été consacrés à la création d’un outil de travail et aux « Rencontres bretonnes de la construction paille » qui se sont tenues à Saint-Nolff (56) en 2013. Convaincre encore et toujours !
BÂTIMENT 4 garçons pour l’Échopaille
Artibois, entreprise adaptée de menuiserie générale située à Vaulx-en-Velin, est lauréate 2014 du Comité national Coordination Handicap dans la catégorie « Changer les pratiques ». Cette société, accompagnée par le Crédit Coopératif, compte 27 salariés dont 12 personnes en situation de han-dicap psychique. Dans le cadre d’un parcours d’insertion de deux à trois ans, un compagnonnage est mis en place entre un menuisier et son « aide-menuisier ». Le CCAH regroupe 65 partenaires pour travailler à l’amélioration des conditions de vie des personnes handicapées et, via cette remise de prix, récompense des actions qui participent au changement de regard porté sur les personnes handicapées ainsi que des initiatives qui favorisent leur intégration dans la société.
ARTIBOIS Récompensé lors de la 5e édition des Lauréats du Comité national coordination handicap (CCAH)
l 6 lCRÉDIT COOPÉRATIF TOUS BANQUIERS !
En 2016, Rio accueillera les jeux paralympiques. L’association d’Aide aux Personnes en situation de Handicap Moteur (Apahm) souhaite profiter de cette dynamique pour initier des activités handisport sur son territoire dunkerquois et en pro-mouvoir la pratique régulière. Trop souvent, sport et handicap sont perçus comme incompatibles. Cette impression est d’autant plus dommageable que le sport est un facteur important de socialisation et d’autonomie. L’Apahm organisera donc des manifestations impliquant valides et non-valides : rencontres locales (olympiades de la diversité, Challenge Handi-valide…) et nationales (champion-nats de France de rugby fauteuil, de natation…) viendront prouver que le sport est accessible à tous. Le calendrier s’échelonne jusqu’aux Jeux de Rio où l’association s’est fixé l’objectif d’envoyer une délégation !
HANDISPORT À DUNKERQUE Si tu vas à Rio
Dans un contexte francilien ten-du en matière d’accès aux loge-ments , la Fédérat ion des Associations pour la Promotion et l’Insertion par le Logement (FAPIL) Île-de-France a publié un Guide du Propr iéta i re Solidaire qui propose aux pro-priétaires bailleurs du parc privé d’associer la valorisation patri-moniale de leur(s) bien(s) à une démarche solidaire.
Grâce à différents dispositifs, la FAPIL peut mettre en location des logements à loyers modestes de façon sécurisée pour le pro-priétaire avec une rentabilité équivalente à une location à prix libre. Les 25 associations de la FAPIL Île-de-France logent aujourd’hui 4 700 ménages environ.
À noter : ce guide concerne actuellement uniquement l’IDF. Un élargissement au niveau national pourrait intervenir dans les prochains mois. À suivre !
LOGEMENT Propriétaire et solidaire, c’est possible !
Environnement
SportSolidarité
CultureTechnologie
Parce qu’il soutient la transition énergétique, le Crédit Coopé-ratif finance de nouveaux projets éoliens issus d’investisse-ments participatifs. Par exemple, inaugurée officiellement le 14 juin, la première éolienne de ce type construite en Haute-Vienne va pouvoir ainsi produire près de 3 800 000 KWH par an. La SARL coopérative Eol87 chargée d’exploiter le futur parc à Rilhac Lastours a pu rassembler une trentaine d’habi-tants, citoyens investisseurs, devenus ainsi propriétaires de cet outil de production d’énergie.
PARCS ÉOLIENS CITOYENS… Du souffle !
PARTAGEZ AVEC NOUS VOS PROJETS À L’ADRESSE :
l 7 l
Les réponses de Christophe Vernier,
responsable RSE du Crédit Coopératif.
La question de Jean-Paul D., Angers (49).
ParlonsBANQUE
ParlonsBANQUE
Les dépôts de nos clients sont utilisés pour faire des crédits et placés pour être
mobilisables en cas de besoin.
BREF, QUE FAITES-VOUS DE NOTRE
ARGENT ?Quelle est votre politique de financement et d’investissement ?
Une question ? Un commentaire ? Ecrivez-nous ! A chaque numéro, nos experts vous répondent.Réagissez à l’adresse : [email protected]
l 8 lCRÉDIT COOPÉRATIF TOUS BANQUIERS !
Les dépôts de nos clients sont utilisés pour faire des créditsRappelons tout d’abord que la banque dispose
de trois types de ressources financières. Pour
faire simple, 66 % proviennent des dépôts de nos
clients, 9 % des fonds propres qui correspondent
aux parts sociales souscrites par les sociétaires
et aux réserves impartageables (bénéfices non
distribués), et 25 % d’emprunts auprès d’institu-
tions financières, essentiellement publiques,
pour gérer nos besoins de liquidité. Sur un total
de 16,3 milliards d’euros de ressources, 75 % sont
utilisés pour financer des crédits à la clientèle, le
reste étant placé à court terme de manière pru-
dente pour être mobilisable en cas de besoin, ou
investi dans des participations liées à notre acti-
vité bancaire.
Nos choix de financement découlent de notre vocationEn cohérence avec notre
Déclaration de Principes1, nous finançons des sec-
teurs résolument ancrés
dans l’économie réelle, avec
une attention particulière
pour les projets apportant des
réponses utiles aux besoins de la
société et de l’environnement, et
qui bien sûr sont jugés viables d’un
point de vue économique. Concrètement, si on
regarde les secteurs financés, environ 54 % sont
ciblés sur le développement économique des
territoires (coopératives, PME, TPE, réseaux
d’accompagnement pour la création et le déve-
loppement des entreprises…), 40 % concernent
la cohésion sociale (handicap, personnes âgées,
santé, insertion, logement social, enseignement,
culture…), et 6 % contribuent directement à la
préservation de l’environnement (énergies
renouvelables, éco-activités, transport fluvial,
éco-habitat, associations environnementales…)
BREF, QUE FAITES-VOUS DE NOTRE
Nous sommes attentifs aux impacts des projets financésMême si les entreprises sont in fine seules respon-
sables de leurs impacts, nous considérons que la
banque peut contribuer à certaines transitions de
la société au travers de ses financements. Nous
avons ainsi identifié des secteurs sensibles aux-
quels nous appliquons des exigences minimales,
et d’autres trop éloignés de nos valeurs ou qui
nécessitent beaucoup d’expertise pour discerner
les pratiques acceptables. Nous préférons les évi-
ter pour mieux nous concentrer sur notre cœur
de métier.
Par exemple, en matière énergétique, nous ne
finançons que les centrales utilisant des res-
sources renouvelables ou mixtes, ou les centrales
de cogénération qui vont dans le sens
d’une économie moins carbonée.
Certaines activités sensibles
comme la production de bio-
carburants de première
génération ou de pesti-
cides de synthèse ne
seront pas financées. Pour
des filières comme le bois
ou les transports mari-
times, nous avons des
règles spécifiques pour pri-
vilégier les projets bien
encadrés qui limitent les
risques sur l’environnement. Et
plus généralement, nous sommes
vigilants vis-à-vis de pratiques d’entre-
prise qui iraient à l’encontre d’un développement
durable : connaissance d’infractions graves aux
réglementations relatives au droit de l’homme, au
droit de l’environnement, à la corruption… Nous
avons aussi élaboré des lignes directrices sur les
paradis fiscaux, avec une liste de pays exclus nette-
ment plus exigeante que le cadre réglementaire.
Ces règles, qui contribuent à la traçabilité de
l’argent confié par nos clients, sont évolutives et
peuvent donner lieu à des décisions d’exception,
car notre responsabilité invite avant tout au dia-
logue et au discernement.
49c’est le nombre de paradis fiscaux
identifiés par le Crédit Coopératif, en s’appuyant sur le classement
de Tax Justice Network 2.
1 À consulter sur le site www.credit-cooperatif.coop2 Tax Justice Network est un réseau international d’experts et d’ONG qui classent les pays en fonction d’un indicateur d’opacité fiscale. Pour plus d’informations, www.financialsecrecyindex.com
l 9 l
Par Christine Lallart
présidente de l’association la
Ligue havraise pour l’aide aux personnes
handicapées.
Elle a participé à l’Assemblée générale des
sociétaires de la région Haute-Normandie qui s’est tenue au Havre.
ASSEMBLÉES GÉNÉRALES RÉGIONALES, j’y étais !
C’est CAPITAL !
L’une vient du monde associatif, l’autre de l’entreprise. Tous les deux sont allés pour la première fois à l’Assemblée générale régionale (AGR) de leur banque et partagent cette expérience avec nous. Alors ? Utiles ces AGR ?
Par Sébastien Cazorrogérant d’une enseigne du groupement coopératif Gedimat, magasin de matériaux de bricolage à Carbonne (Haute-Garonne)
Il était à l’Assemblée générale des sociétaires de la région Midi-Pyrénées à Toulouse.
POURQUOI AVEZ-VOUS RÉPONDU À CETTE INVITATION ?C.L : Je n’avais pas eu l’occasion d’y aller l’année dernière. En tant que responsable associative, j’ai souhaité travailler avec le Crédit Coopératif. Pour moi c’est un devoir, presque professionnel, d’être présente à l’Assemblée générale.
S.C : J’ai une très bonne relation avec mon conseiller qui est devenu, ces derniers mois,
un partenaire de nos projets de développement. Ce n’est pas un banquier à l’ancienne, j’apprécie la culture de la simplicité et la réactivité des réponses qu’il m’apporte quand je l’interroge sur des financements potentiels. J’étais donc curieux de découvrir son monde et le fonctionnement de cette banque pas comme les autres.
l 10 lCRÉDIT COOPÉRATIF TOUS BANQUIERS !
EN QUOI CETTE JOURNÉE VOUS A ÉTÉ UTILE ?C.L : J’ai, bien sûr, beaucoup apprécié le forum, dont le thème « L’art et le handicap » présentait des initiatives de clients du Crédit Coopératif : un spectacle de danse et de djembé réalisé par des adultes handicapés, un court métrage qui montrait une expérimentation sur l’audiodescription, des interventions sur des projets portés par les sociétaires… Au-delà du sujet, je pense ces moments de partage d’expériences très utiles : ils favorisent les rencontres et c’est très enrichissant.
S.C : C’est utile pour le Crédit Coopératif d’organiser cette journée lorsqu’on joue la transparence avec ses clients. C’est une journée utile aussi car c’est un potentiel de relations pour nous clients. Je reviendrai l’année prochaine pour pouvoir encore plus échanger avec les autres sociétaires. Je n’ai, en effet, pas pu rester après la partie statutaire, qui est le moment où nous votons sur les résolutions et où nous sont présentés, par les dirigeants du Crédit Coopératif, les résultats financiers et l’actualité du Groupe Coopératif.
QUELLES GRANDES ORIENTATIONS AVEZ-VOUS RETENUES DE CETTE PARTIE STATUTAIRE?C.L : L’éthique! C’est le mot d’ordre du Crédit Coopératif. J’ai beaucoup apprécié les efforts de transparence pour nous expliquer les résultats de l’entreprise.
S.C : J’ai retenu que nous, clients du Crédit Coopératif, sommes devenus « Tous banquiers ».
À l’issue de ces AGR, près de 4000 sociétaires ont ainsi pu voter les résolutions présentées qui ont toutes été adoptées et poser
leurs questions.
AVEZ-VOUS PU EXPRIMER VOTRE POINT DE VUE ?C.L : Nous avons voté les résolutions présentées avec des cartons vert/rouge/blanc. Comme c’était la première fois, j’étais plutôt en situation d’observation, je suis restée neutre. L’année prochaine, je m’autoriserai à prendre la parole.
S.C : Non je n’avais pas un point de vue particulier à défendre. J’ai été très intéressé, à titre personnel, de mieux comprendre le sens de l’action de cette banque.
EST-CE QUE CETTE JOURNÉE A CHANGÉ VOTRE REGARD SUR UNE BANQUE COOPÉRATIVE ?C.L : C’est une bonne expérience. Je retiendrai les échanges que j’ai eus avec un fermier bio du Bec Helloin. Je reviendrai l’année prochaine.
S.C : Cette journée m’a permis de passer un cap dans ma relation de confiance avec mon conseiller. Simple, authentique et ouverte, c’est vraiment une banque pas comme les autres !
RETROUVEZ TOUTES LES RÉPONSES
AUX QUESTIONS POSÉES DANS VOTRE ESPACE
RÉSERVÉ SUR WWW.CREDIT-COOPERATIF.COOP/
SOCIETAIRES/VOTRE-REGION/
PLUS D’INFORMATIONS À SOCIETAIRES@CREDIT-
COOPERATIF.COOP
l 11 l
mon
naies
complémentairesmon
naies
complémentaires
Sol Violette, Eusko, Galleco… Attention aux idées reçues : les monnaies dites « complémentaires ou locales » ne sont pas des billets de Monopoly. Elles ont tout de l’euro : un billet sécurisé, la même valeur faciale, la même utilisation dans les échanges. Mais elles ont une différence capitale : stimuler l’économie locale.
EFFET DE LEVIER
L’économie sociale et solidaire en pratique avec le Crédit Coopératif
Monnaie locale : comment ça marche ?
je suis un(e) citoyen(ne)j’ai ouvert un compte
Elodie
ÇA VOUS FERA 10
EUSKO !Banque
convertit les E en monnaie locale
l 12 lCRÉDIT COOPÉRATIF TOUS BANQUIERS !
mon
naies
complémentairesmon
naies
complémentaires
Il existerait 4 000 monnaies complémentaires
dans le monde dont un projet planétaire, le
Terra 1. En France, on estime que sur les
100 projets recensés, 40 monnaies fonc-
tionnent réellement dont deux gros succès que
sont l’Eusko dans le Pays Basque et le Sol Violette
à Toulouse. Le petit dernier, le Galleco, distribué sur
trois territoires près de Rennes et soutenu par le
Crédit Coopératif, nourrit tous les espoirs : 505 usa-
gers, 145 commerçants, et déjà plus de
20 000 Galleco en circulation.
« Les monnaies complémentaires existent depuis longtemps, explique
Erwan Audouit, chargé des Parte-
nariats à la direction du développe-
ment au Crédit Coopératif. Elles émergent dans des contextes de crise et de défiance des systèmes institutionnels. » Depuis peu, le phéno-
mène est reconnu par les pouvoirs
publics. (voir l’encadré « Historique »)
Contrevaleur ou valeur concurrente ? Le principe même des monnaies complémentaires,
comme leur nom l’indique, est de ne pas concurren-
cer la valeur officielle en circulation mais, tout en
coexistant, de valoriser et de privilégier le tissu éco-
nomique local. « Il n’y a aucune volonté d’hégémonie. On aura toujours besoin de l’euro pour acheter un smartphone ou une voiture. » Alors à quoi sert cette
vraie-fausse monnaie ? « Elle est utilisée par des citoyens qui veulent favoriser l’économie réelle dans une logique de circuits courts. En quelque sorte une discrimination positive pour leur territoire. » Les com-
merçants y voient une vitrine et un moyen de fidéliser
des clients qui choisissent de venir consommer chez
eux. Pour les clients, c’est l’occasion d’affirmer
des valeurs solidaires de proximité et d’être
certains que la circulation monétaire irri-
guera leur territoire. Un mouvement
qui vient s’inscrire dans une dyna-
mique plus large d’économie collabo-
rative comme le crowdfunding, où le
citoyen entend maîtriser l’emploi de
son argent. À ce titre, le Crédit Coopé-
ratif accompagne le mouvement : « nous continuons à faire notre métier de banquier
en accord avec nos valeurs pour une économie réelle et dans un circuit responsable. »
1 http://www.lietaer.com/2010/01/terra/
HistoriqueL’Assemblée Nationale a reconnu pour la première fois l’existence des monnaies complémentaires en les citant officiellement dans le texte du projet de loi sur l’économie sociale et solidaire voté le 20 mai dernier. « Autorisation est donnée, sous conditions, à des entreprises de l’économie sociale et solidaire, spécialement constituées à cet effet, d’émettre des monnaies locales complémentaires*. » * Le texte doit repasser devant le Sénat pour être définitivement adopté.
Monnaie locale : comment ça marche ?
je suis un(e) citoyen(ne)j’ai ouvert un compte
fait appel auxservice de
qui invite un ami au café
qui se fourniten limonadesSylvain Bar
du coin ça bulle
boulanger café producteur local
qui dépose la monnaie locale à la banque pour la reconvertir en E
Eusko : 2 700 usagers, 500 commerces pour 245 000 euros équivalents en circulation.
Sol Violette : 1 700 usagers, 135 commerces, 43 000 euros équivalents en circulation.
l 13 l
11 000 ec’est la masse monétaire médiane en circulation
par projet en France
L’actu
assoc iésassoc iés
Publié par l’Observatoire national de l’Économie Sociale et Solidaire et conçu en partenariat avec l’INSEE, cet atlas est l’occasion de faire un point annuel sur l’évolution du secteur depuis 2009. Au sommaire de l’édition 2014 : démographies d’entreprises, engagements, travail, emploi, contribution de l’ESS au développement économique, secteurs d’activité, territoires, enjeux et mutations.
3 questions à Jean-Louis CABRESPINES, président du Conseil National des Chambres Régionales de l’Économie Sociale (CNCRES).
EN QUOI CET ATLAS 2014 EST-IL IMPORTANT POUR L’ESS ?Il s’agit d’une publication qui recense les données statistiques et qualitatives nationales de l’ESS et qui permet une comparaison interrégionale ainsi qu’une étude approfondie de la situation de l’ESS région par région. Ce travail est issu des données rassemblées par l’Observatoire national de l’Économie Sociale et Solidaire, seul outil aujourd’hui capable de recueillir et d’analyser les indicateurs sur un secteur longtemps resté dans le flou. Cela nous permet de peser
dans nos discussions avec les pouvoirs publics et ainsi de cerner nos enjeux.
QUELLE EST LA MISSION DE CET OBSERVATOIRE ?Il a pour vocation d’être un outil de référence, de veille, d’aide à la décision et de prospective. Il est né d’un constat des Chambres Régionales de l’Économie Sociale et Solidaire des régions (CRES(S)) en 2007, que l’Économie sociale et solidaire ne disposait pas de données fiables et indiscutables. Aujourd’hui, si on sait que l’ESS représente 10 % du PIB national, 10 % des emplois et concerne 2,3 millions de salariés, c’est
justement grâce au recueil des données et des observations remontées depuis les régions. Nous disposons en effet d’un réseau de 15 Observatoires régionaux portés par les CRES(S).
COMMENT ENVISAGER L’AVENIR DE L’ESS ? Le modèle de l’ESS est prometteur et émergent quand on regarde ce qu’il se passe dans les autres continents. Il nous faudrait un Observatoire international pour nous aider à recenser les expériences et mesurer l’impact de cette économie au niveau mondial.
L’OBSERVATOIRE DE L’ESS A SORTI SON
ATLAS 2014
l 14 lCRÉDIT COOPÉRATIF TOUS BANQUIERS !
L’ESS EN RÉGIONS AVEC AVISELe portail AVISE, centre de ressources pour la création et le
développement des structures d’utilité sociale, héberge
désormais la newsletter « ESS en régions », une lettre éditée
conjointement par l’Association des Régions de France (ARF)
et l’AVISE. Cette newsletter présente des actions de l’écono-
mie sociale et solidaire dans les régions. En avril, elle publiait
l’étude sur les perceptions des Jeunes et l’emploi dans l’ESS,
des initiatives diverses en régions et en Europe. C’est un vivier
d’expériences originales menées par les acteurs de l’ESS dans
tous les secteurs d’activités.
www.avise.org
ENQUÊTECOMMENT LES JEUNES VOIENT-ILS L’ESS ?Selon une étude réalisée en avril
2014 par l’AVISE (Agence de
valorisation des initiatives socio-
économiques), 89,3 % des jeunes
pensent que travailler dans l’ESS
permet de « se sentir utile pour
la société », contre 56,3 % dans
le secteur public et 24 % dans les
entreprises marchandes. Des
résultats qui viennent confirmer
leurs attentes liées à l’emploi
notamment en termes de
stabilité, d’utilité et d’autonomie.
Côté revenus, 14 % des jeunes
interrogés considèrent que l’ESS
permet de « bien gagner sa vie »,
contre 32 % dans le secteur
public et 87 % dans le secteur
privé marchand. Menée dans le
cadre de son programme
Jeun’ESS, l’enquête a porté
auprès de jeunes de 16 à 30 ans
et a été menée en partenariat
avec l’État, la Caisse des Dépôts,
les Fondations d’entreprise du
Crédit Coopératif, de La Mondiale,
du Groupe Chèque Déjeuner, de
la Macif, la Maif et la MGEN.
Retrouvez plus d’information sur
www.jeun-ess.fr
LA LOI CADRE SUR L’ESS PASSÉE À LA LOUPE Le colloque organisé par l’ADDES (Association pour le déve-
loppement des données sur l’économie sociale) le 17 juin a
rassemblé les principaux acteurs du secteur pour analyser les
enjeux de la loi-cadre ESS appliquée aux mutuelles, associa-
tions et coopératives. Il s’est agi également de mesurer en
quoi cette loi représente une avancée majeure et comment
en optimiser les effets. Créée en 1981 grâce au mécénat de la
Fondation d’entreprise Crédit Coopératif, l’ADDES regroupe
des chercheurs, des statisticiens et des acteurs de l’ESS qui
œuvrent pour favoriser la connaissance de ce secteur et
publient des études présentées lors de colloques annuels.
Retrouvez les débats sur www.addes.asso.fr
l 15 l
Et ailleurs?Et ailleurs?
Seule banque française à être membre de la Global Alliance for Banking on Values, le Crédit Coopératif fait partie de ce réseau depuis décembre 2012. Mais pour quoi faire ?
GABV kesaco ? MUTUALISER NOS VALEURS POUR ÊTRE PLUS FORTS
La GABV, c’est quoi ? En 2009, au lendemain de la crise bancaire,
onze banques dans le monde s’unissent pour soutenir
la croissance de la banque durable. Aujourd’hui, la GABV
regroupe 25 membres qui représentent 70 milliards de dollars
d’actifs. Le réseau s’est donné pour ambition de faire naître une nou-
velle génération de banquiers responsables, avec l’objectif de toucher
1 milliard de personnes dans le monde en 2020.
Qu’est ce qu’une banque « durable » ? Définis par la GABV, il existe six critères stricts de la banque durable : avoir une
démarche dite PPP (Profit, People and Planet, qui donne une même importance à
l’économique, l’humain et l’environnement), un ancrage dans l’économie réelle et le
tissu local, des relations à long terme avec les clients, un modèle économique à long
terme, autosuffisant et résistant aux perturbations extérieures, une gouver-
nance transparente et participative et tous ces principes inscrits dans la
culture de la banque.
Qu’apporte ce réseau au Crédit Coopératif ? Il permet au Crédit Coopératif d’être plus fort pour faire connaître
et valoriser les atouts d’une banque durable au niveau mondial.
Pour développer ce modèle, la GABV a initié un fonds d’investisse-
ment à hauteur de 100 millions de dollars, outil financier qui vien-
dra renforcer les fonds propres des banques durables en
général, membres et non-membres de la GABV.
À vos agendasDu 9 au 13 mars 2015, le Crédit Coopératif accueillera la conférence annuelle de la GABV,
et réunira les 25 banques du réseau mondial. Ces Rencontres s’organiseront autour de groupes de travail et d’échange avec des clients du Crédit Coopératif.
La banque durable, ça se passe comment à l’international ?
Réf. : Tous Banquiers#2. Tous Banquiers ! Groupe Crédit Coopératif – www.credit-cooperatif.coop – Société coopérative anonyme de Banque Populaire à capital variable – RCS Nanterre 349 974 931 – APE 6419 Z – N°ORIAS 07 005 463 – Direction de la communication – 12 boulevard Pesaro, CS 10002, 92024 Nanterre cedex – 01 47 24 85 00 – Directeur de la publication : Frédéric Toussaint. Édité par . Les articles et les images publiés dans cette revue ne peuvent être reproduits sans autorisation préalable – Dépôt légal juillet 2014.