traduction non officielle - all documentsdocuments.worldbank.org/curated/en/... · francesca...
TRANSCRIPT
TRADUCTION NON OFFICIELLE
Document de
La Banque mondiale
POUR USAGE OFFICIEL
Rapport N°: 67945-HT
DOCUMENT D’ÉVALUATION DE PROJET
RELATIF À
UNE PROPOSITION D’UN DON DE L’ASSOCIATION INTERNATIONALE DE
DÉVELOPPEMENT
D’UN MONTANT DE 46,70 MILLIONS DE DTS
(SOIT L’ÉQUIVALENT DE 70 MILLIONS DE DOLLARS) ET
UNE PROPOSITION D’UN DON DU FONDS FIDUCIAIRE POUR L’INNOVATION EN
MATIERE DE RÉSULTATS SANITAIRES
D’UN MONTANT DE 20 MILLIONS DE DOLLARS
À LA RÉPUBLIQUE D’HAÏTI
POUR UN PROJET
D’AMÉLIORATION DE LA SANTÉ MATERNELLE ET INFANTILE AU TRAVERS
DE SERVICES SOCIAUX INTÉGRÉS
22 avril 2013
Département du développement humain
Unité de gestion des pays des Caraïbes
Région Amérique latine et Caraïbes
Le présent document est mis à la disposition du public avant examen par le Conseil des
Administrateurs. Cela ne saurait présumer de la décision du Conseil. Ce document pourra être
mis à jour après examen par le Conseil et le document ainsi mis à jour sera rendu public
conformément à la Politique d’accès à l’information de la Banque mondiale.
Pub
lic D
iscl
osur
e A
utho
rized
Pub
lic D
iscl
osur
e A
utho
rized
Pub
lic D
iscl
osur
e A
utho
rized
Pub
lic D
iscl
osur
e A
utho
rized
Pub
lic D
iscl
osur
e A
utho
rized
Pub
lic D
iscl
osur
e A
utho
rized
Pub
lic D
iscl
osur
e A
utho
rized
Pub
lic D
iscl
osur
e A
utho
rized
ii
TAUX DE CHANGE
(Taux de change en vigueur au 31 mars 2013)
Unité monétaire = gourde haïtienne
1 dollar USD = 42,50 gourdes haïtiennes
1 dollar USD = 0,667 DTS
EXERCICE FISCAL
1 octobre – 30 septembre
ABRÉVIATIONS ET ACRONYMES
BCG Bacille Calmette-Guérin – vaccin contre la tuberculose
BIRD Banque internationale pour la reconstruction et le développement
CDC Centres de contrôle et de prévention des maladies (Centers for Disease Control
and Prevention)
CGES Cadre de Gestion Environnementale et Sociale
COLFAM Commission Nationale de Lutte Contre la Faim et la Malnutrition
DPSPE
DTC
Direction de la Promotion de la Santé et de la Protection de l’Environnement
Diphtérie Tétanos Coqueluche
DTS Droits de Tirage Spéciaux
EMMUS Enquête Mortalité, Morbidité et Utilisation des Services
FAES Fonds d’Assistance Economique et Sociale
FNUAP
FY
Fonds des Nations Unies pour la population
Exercice fiscal (Fiscal Year)
HRITF Fonds Fiduciaire pour l’Innovation en matière de Résultats Sanitaires (Health
Results Innovation Trust Fund)
HSIS Système d’Information Sanitaire Haïtien
IDA Association Internationale de Développement
KF
MSPP
Kore Fanmi – Accompagnement familial
Ministère de la Santé Publique et de la Population
OMD Objectif du Millénaire pour le développement
OMS/OPS Organisation mondiale de la Santé / Organisation panaméricaine de la Santé
ONG Organisation non gouvernementale
ORAF Cadre d'évaluation des risques opérationnels
PAM Programme alimentaire mondial
PEPFAR
PIB
Plan d'urgence du Président des Etats-Unis d’Amérique pour la lutte contre le
sida (President’s Emergency Plan for AIDS Relief)
Produit intérieur brut
PO/PB
RFI
Politique opérationnelle / Procédure de la Banque
Rapport financier intermédiaire SIG Système d’information et de gestion
UE Unité Environnementale du FAES
UGP Unité de Gestion de Projet
UNICEF
UNOPS
Fonds des Nations Unies pour l'enfance
Bureau des Nations Unies pour les services d’appui aux projets (United
Nations Office for Project Services)
USAID Agence des États-Unis d'Amérique pour le Développement International
VIH/SIDA Virus de l'immunodéficience humaine / Syndrome d'immunodéficience acquise
iii
Vice-président : Hasan Tuluy
Envoyé spécial pour Haïti : Alexandre V. Abrantes
Directeur sectoriel : Keith Hansen
Responsable de secteur : Joana Godinho / Mansoora Rashid
Chargés de Projet : Maryanne Sharp / Francesca Lamanna
iv
HAÏTI
Amélioration de la Santé Maternelle et Infantile au travers de Services Sociaux Intégrés
TABLE DES MATIERES
Page
I. CONTEXTE STRATÉGIQUE .........................................................................................8
A. Contexte du pays ........................................................................................................... 8
B. Contextes sectoriel et institutionnel ............................................................................ 10
C. Objectifs supérieurs que le Projet contribue à atteindre ............................................. 14
II. OBJECTIFS DE DéVeloppement DU PROJET ...........................................................14
III. DESCRIPTION DU PROJET ........................................................................................14
A. Composantes du Projet ............................................................................................... 14
B. Financement du Projet ................................................................................................ 17
C. Objectif et phases du programme ............................................................................... 17
D. Leçons tirées et intégrées dans la conception du Projet .............................................. 18
IV. MISE EN ŒUVRE ..........................................................................................................19
A. Dispositions institutionnelles et dispositions de mise en œuvre ................................. 19
B. Suivi et évaluation des résultats .................................................................................. 20
C. Durabilité .................................................................................................................... 20
V. Principaux risques et mesures d’attÉnuation ......................................................................21
A. Tableau récapitulatif de l’évaluation des risques ......................................................... 21
B. Explication de l'évaluation générale des risques ......................................................... 21
VI. Resume de l’Evaluation ...................................................................................................22
A. Analyse économique et financière .............................................................................. 22
B. Aspects techniques ...................................................................................................... 22
C. Gestion financière ....................................................................................................... 23
D. Passation des marchés ................................................................................................. 24
E. Aspects sociaux (sauvegardes comprises) ................................................................... 25
F. Aspects environnementaux (sauvegardes comprises) ................................................. 25
v
Annexe 1 : Cadre des Résultats et Suivi.....................................................................................26
Annexe 2 : Description Détaillée du Projet................................................................................31
Annexe 3 : Arrangements pour la mise en œuvre .....................................................................55
Annexe 4 : Cadre d'évaluation des risques opérationnels (ORAF) .........................................77
Annexe 5 : Plan d’appui à la mise en œuvre ..............................................................................83
Annexe 6 : Analyse économique et financière ...........................................................................87
1
FICHE TECHNIQUE
Haïti
Amélioration de la Santé Maternelle et Infantile au travers de Services Sociaux Intégrés
(P123706)
DOCUMENT D’ÉVALUATION DE PROJET
UNITÉ SECTEUR SANTÉ DE LA RÉGION AMÉRIQUE LATINE ET CARAÏBES
Rapport No.: 67945-HT
Informations essentielles
N° de Projet Instrument de prêt Catégorie EE Chef d’équipe
P123706 Prêt d’Investissement Spécifique B – Évaluation Partielle Maryanne Sharp /
Francesca Lamanna
Date de début de mise en œuvre du Projet Date de fin de mise en œuvre du Projet
01-juillet-2013 30-juin-2018
Date prévue d’entrée en vigueur Date prévue de clôture
28-juin-2013 31-déc-2018
Responsable sectoriel Directeur sectoriel Envoyé spécial pour Haïti Vice-président régional
Joana Godinho /
Mansoora Rashid Keith E. Hansen Alexandre V. Abrantes Hasan A. Tuluy
Bénéficiaire : République d’Haïti
Agence responsable : Fonds d’Assistance Economique et Sociale
Contact : Klaus Eberwein Titre : Directeur Général
N° de téléphone : 509 2813 1253 Email : [email protected]
Agence responsable : Ministère de la Santé Publique et de la Population
Contact: Florence Guillaume Titre: Ministre de la Santé Publique et de la
Population
N° de téléphone : 509 3446 9577 Email : [email protected]
Données sur le financement du Projet (millions USD)
[ ] Prêt [ X ] Don [ ] Autre
[ ] Crédit [ ] Garantie
Pour Prêts / Crédits / Autres
Total coût du Projet (millions USD) : 90,00
Total financement Banque (millions USD) : 90,00
2
Source de financement Montant (millions USD)
BÉNÉFICIAIRE 0,00
Don de l’Association 70,00
Fonds Fiduciaire pour l’Innovation en matière de Résultats Sanitaires 20,00
Total 90,00
Décaissements attendus (en millions USD)
Année Fiscale 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019
Annuel 0,00 6,00 15,00 20,00 20,00 22,00 7,00
Cumulatif 0,00 6,00 21,00 41,00 61,00 83,00 90,00
Objectif(s) de développement du Projet
L’objectif du Projet proposé est d’accroître l’accès et l’utilisation des services de santé et de nutrition maternelle et
infantile et d’autres services sociaux sur le territoire du Bénéficiaire. Le Projet soutiendra la prestation de services
dans au moins trois départements, soit une aire de desserte d’environ 1,8 millions de personnes, ciblant les femmes
enceintes, les enfants de moins de cinq ans, et les familles vulnérables. Les progrès quant aux objectifs du Projet
seront mesurés de la manière suivante : (i) enfants de moins de cinq ans vaccinés (%) ; (ii) accouchements
institutionnels (%) ; (iii) taux de prévalence contraceptive ; et (iv) diminution du nombre de familles catégorisées
comme extrêmement vulnérables (%).
Composantes
Nom de la composante Coût (millions USD)
Composante 1 : Prestation de Services de Santé et de Nutrition Maternelle et Infantile et
d’Autres Services Sociaux.
81,00
Composante 2 : Renforcement de la Capacité d’Intendance et de Gestion du Gouvernement. 9,00
Conformité
Politique
Le Projet s’éloigne-t-il de la Stratégie d’aide-pays eu égard au contenu ou
à d’autres aspects substantiels ?
Oui [ ] Non [ X ]
Le Projet requiert-il une dérogation aux politiques de la Banque ? Oui [ ] Non [ X ]
Une telle dérogation a-t-elle été approuvée par la direction de la Banque ? Oui [ ] Non [ X ]
Des approbations de dérogations aux politiques de la Banque doivent-elles
être présentées au Conseil ?
Oui [ ] Non [ X ]
Le Projet remplit-il les critères régionaux d’aptitude à la mise en œuvre ? Oui [ X ] Non [ ]
Politiques de sauvegarde déclenchées par le Projet Oui Non
Evaluation environnementale PO/PB 4.01 X
Habitats naturels PO/PB 4.04 X
Forêts PO/PB 4.36 X
3
Lutte antiparasitaire PO 4.09 X
Ressources culturelles physiques PO/PB 4.11 X
Populations autochtones PO/PB 4.10 X
Réinstallation involontaire des personnes PO/PB 4.12 X
Sécurité des barrages PO/PB 4.37 X
Projets relatifs aux voies d’eau internationales PO/PB 7.50 X
Projets dans des zones en litige PO/PB 7.60 X
Engagements juridiques
Nom Récurrent Échéance Fréquence
Comité de pilotage au sein du MSPP X Annuelle
Description de l’engagement
Afin d’assurer une coordination et une exécution adéquates du Projet, le Bénéficiaire devra opérer et maintenir un
comité de pilotage au sein du MSPP pendant toute la durée du Projet.
Nom Récurrent Échéance Fréquence
Mise en place d’une équipe de contractualisation au sein du MSPP 30-juillet-2013
Description de l’engagement
Afin de mettre en œuvre les sous-composantes 1.1 et 2.1 du Projet, le MSPP devra mettre en place, au plus tard un
mois après la date de mise en vigueur, et maintenir ensuite durant toute la durée du Projet, une équipe de
professionnels en nombre adéquat et dont les qualifications, l’expérience, et les termes de référence satisfassent
l’Association, comme détaillé dans le Manuel d’Opérations du MSPP. L’équipe de contractualisation devra être
composée de membres du personnel qui satisfassent l’Association.
Nom Récurrent Échéance Fréquence
Mise en place d’une équipe Projet au sein du FAES 30-juillet-2013
Description de l’engagement
Afin de mettre en œuvre les sous-composantes 1.2 and 2.2 du Projet, le FAES devra mettre en place, au plus tard un
mois après la date de mise en vigueur, et maintenir ensuite pendant toute la durée du Projet, une équipe de
professionnels en nombre adéquat, et dont les qualifications, l’expérience, et les termes de référence satisfassent
l’Association, comme indiqué dans le Manuel d’Opérations du FAES.
Nom Récurrent Échéance Fréquence
Comité technique et de pilotage en protection sociale pour Kore Fanmi X Annuelle
Description de l’engagement
Afin d’assurer une coordination et une exécution adéquate du Projet, le Bénéficiaire devra opérer et maintenir le
Comité multi-sectoriel technique et de pilotage en protection sociale pour Kore Fanmi pendant toute la durée du
Projet, et ce comité devra être composé de représentants ayant des qualifications et des termes de référence qui
satisfassent l’Association.
Nom Récurrent Échéance Fréquence
Nomination d’un auditeur externe au MSPP et au FAES
30-décembre-2013
4
Description de l’engagement
Le MSPP doit respectivement nommer, et veiller à ce que le FAES nomme, des auditeurs indépendants dont les
termes de référence, les qualifications, et l’expérience, satisfassent l’Association.
Conditions
Nom Type
Manuel d’Opérations du MSPP Condition de mise en vigueur du don de l’IDA
Description de la condition
Le Bénéficiaire a soumis à l’Association le Manuel d’Opérations du MSPP, jugé acceptable quant à la forme et au
fond par l’Association, tel que visé à l'article V, alinéa 5.01 (b) de l'Accord de don de l’IDA.
Nom Type
Accord de rétrocession Condition de mise en vigueur du don de l’IDA
Description de la Condition
L’Accord de rétrocession a été signé au nom du Bénéficiaire et du FAES, tel que visé à l'article V, alinéa 5.01 (b) de
l'Accord de don de l’IDA.
Nom Type
Accord de financement du don de l’IDA Condition de mise en vigueur du don du HRITF
Description de la condition
L’Accord de financement a été signé et remis, et toutes les conditions préalables à son efficacité ou au droit du
Bénéficiaire d'effectuer des retraits au titre dudit Accord (autres que l’efficacité de cet Accord) ont été remplies, tel
que visé à l’article IV, alinéa 4.01 (a) de l’Accord de don du HRITF.
Nom Type
Manuel d’Opérations du MSPP Condition de mise en vigueur du don du HRITF
Description de la condition
Le Bénéficiaire a soumis à l’Association le Manuel d’Opérations du MSPP, jugé acceptable par l’Association quant à
la forme et au fond, tel que visé à l'article IV, alinéa 4.01 (c) de l'Accord de don du HRITF.
Nom Type
Recrutement de l’équipe de contractualisation par le MSPP Condition de mise en vigueur du don du HRITF
Description de la condition
Le Bénéficiaire a recruté l’équipe de contractualisation, dont les qualifications et les termes de référence sont
acceptables par la Banque mondiale, tel que visé à l’article IV, alinéa 4.01 (d) (i) de l’Accord de don du HRITF.
Nom Type
Soumission du plan d’évaluation d’impact Condition de mise en vigueur du don du HRITF
Description de la condition
Le Bénéficiaire a soumis à la Banque mondiale un plan d’évaluation d’impact jugé satisfaisant quant à la forme et au
fond par la Banque mondiale, tel que visé à l’article IV, alinéa 4.01 (d) (ii) de l’Accord de don du HRITF.
Nom Type
Nomination de l’agence de vérification indépendante par le MSPP Condition de mise en vigueur du don du HRITF
5
Description de la condition
Le Bénéficiaire a nommé l’agence de vérification indépendante, tel que visé à la Section I.F.4 (a) de l’Annexe 2 de
l’Accord de don du HRITF.
Nom Type
Recrutement de l’équipe de contractualisation par le MSPP Condition de décaissement du don de l’IDA
Description de la condition
Aucun décaissement ne pourra être réalisé au titre de la Catégorie (2) avant que et à moins que le Bénéficiaire ait
recruté l’équipe de contractualisation, dont les qualifications et les termes de référence soient acceptables par
l’Association, tel que visé à la Section IV, B, 1 (b) (i) de l’Accord de don de l’IDA.
Nom Type
Soumission du plan d’évaluation d’impact Condition de décaissement du don de l’IDA
Description de la condition
Aucun décaissement ne pourra être réalisé au titre de la Catégorie (2) avant que et à moins que le Bénéficiaire ait
soumis à l’Association un plan d’évalution d’impact jugé satisfaisant par l’Association quant à la forme et au fond, tel
que visé à la Section IV, B, 1 (b) (ii) de l’Accord de don de l’IDA.
Nom Type
Nomination de l’agence de vérification indépendante par le MSPP Condition de décaissement du don de l’IDA
Description de la condition
Aucun décaissement ne pourra être réalisé au titre de la Catégorie (2) avant que et à moins que le Bénéficiaire ait
nommé l’agence de vérification indépendante, tel que visé à la Section I.F (a) de l’accord de don.
Nom Type
Adoption du Manuel relatif aux transferts monétaires conditionnels Condition de décaissement du don de l’IDA
Description de la condition
Aucun décaissement ne pourra être réalisé au titre de la Catégorie (4) avant que et à moins que le Manuel relatif aux
transferts monétaires conditionnels ait été adopté par le Bénéficiaire et le FAES, tel que visé à la Section IV, B, 1 (c)
(i) de l’Accord de don de l’IDA.
Nom Type
Nomination de l’agence de vérification indépendante par le FAES Condition de décaissement du don de l’IDA
Description de la condition
Aucun décaissement ne pourra être réalisé au titre de la Catégorie (4) avant que et à moins qu’une agence de
vérification indépendante dont les qualifications et termes de référence soient jugés satisfaisants par l’Association, ait
été nommée, tel que visé à la Section IV, B, 1 (c) (ii) de l’Accord de don de l’IDA.
Nom Type
Évaluation institutionnelle du FAES pour mettre en œuvre le
programme de transferts monétaires conditionnels Condition de décaissement du don de l’IDA
Description de la condition
Aucun décaissement ne pourra être réalisé au titre de la Catégorie (4) avant que et à moins que la capacité
institutionnelle du FAES à mettre en œuvre la Partie A.2 (g) du Projet ait été renforcée d’une manière satisfaisante
pour l’Association, tel que visé à la Section IV, B, 1 (c) (iii) de l’Accord de don de l’IDA.
6
Composition de l’équipe
Personnel de la Banque
Nom Titre Spécialisation Unité
Maryanne Sharp Conseillère en Opérations Pays Chef de Projet LCC2C
Francesca Lamanna Économiste Senior Co-Chef de Projet LCSHS
Andrew Sunil Rajkumar Économiste Senior (Santé) Économiste Senior (Santé) LCSHH
Benjamin P. Loevinsohn Spécialiste Principal en Santé Publique Spécialiste en contractualisation AFTHW
Mirja Channa Sjöblom Jeune Professionnelle Économiste (Santé) LCSHH
Claude Rugambwa
Sekabaraga
Spécialiste en Santé Publique Spécialiste en Financement Basé
sur les Résultats en Santé
AFTHE
Petronella Vergeer Spécialiste en Santé Spécialiste en Financement Basé
sur les Résultats en Santé
HDNHE
Marie Chantal Messier Spécialiste Senior en Nutrition Nutrition, Santé SASHN
Eleonora Cavagnero Economiste (Santé) Economiste (Santé) LCSHH
Ana Ocampo Consultante à Long Terme Opérations, Protection Sociale LCSHS
Agostino Paganini Consultant Expert en Santé Publique LCSHS
Jorge Alberto Serra Consultant Spécialiste en Gestion de
l’Information
LCSHS
Kathleen E.
Krackenberger
Consultante Consultante LCSHH
Jimena Jesus Mejia Consultante Opérations, Santé LCSHH
Prosper Nindorera Spécialiste Senior en Passation des
Marchés
Spécialiste Senior en Passation
des Marchés
LCSPT
Franck Bessette Spécialiste Sénior en Gestion Financière Gestion Financière LCSFM
Josue Akre Spécialiste en Gestion Financière Gestion Financière LCSFM
Victor Manuel Ordonez Officier Financier Senior Finances CTRLN
Nyaneba E. Nkrumah Spécialiste Senior en Gestion des
Ressources Naturelles
Sauvegardes Environnementales LCSEN
Ghada Youness Conseillère Senior Conseillère Senior LEGLE
Viviana A. Gonzalez Assistante de Programme Assistante de Programme LCSHH
Sonia M. Levere Assistante de Programme Langue Assistante de Programme Langue LCSHH
Localisation
Pays Première Division Administrative Localisation Planifiée Réelle Commentaires
Haïti Nord-Est, Nord-Ouest
et Plateau Central
7
Données institutionnelles
Commission sectorielle
Santé, Nutrition et Population
Secteurs / Changement Climatique
Secteurs (5 au maximum, et le pourcentage total doit être égal à 100)
Secteur principal Secteur % Avantages
connexes de
l’adaptation
%
Avantages
connexes de
l’atténuation %
Santé et autres services sociaux Santé 50
Santé et autres services sociaux Autres services sociaux 50
Total 100
Je certifie qu’il n’y a pas d’informations sur les avantages connexes de l’adaptation et de l’atténuation du
changement climatique applicables à ce Projet.
Thèmes
Thèmes (5 au maximum, et le pourcentage total doit être égal à 100)
Thème Principal Thème %
Développement humain Population et santé reproductive 30
Développement humain Santé infantile 30
Développement humain Nutrition et sécurité alimentaire 20
Protection sociale et gestion des risques Autre protection sociale et gestion
des risques
20
Total 100
8
I. CONTEXTE STRATÉGIQUE
A. Contexte du pays
1. Deux ans et demi après le séisme qui a frappé la région de Port-au-Prince, les
interventions d'urgence et les premières activités de reconstruction sont progressivement
supprimées. De plus en plus, Haïti et ses partenaires se concentrent sur les problèmes structurels
qui entravent le développement du pays. Le tremblement de terre a tué 230.000 personnes, blessé
300.000 personnes, et déplacé 1,5 million de personnes. Il a causé des dommages et des pertes de
7,9 milliards USD (120% du PIB), et de 11,3 milliards USD en besoins estimés en matière de
reconstruction. Des efforts massifs ont été réalisés, mais il reste encore beaucoup à faire pour
améliorer les conditions de vie et soutenir un changement durable. Accroître la capacité des
institutions et améliorer la gouvernance globale sont essentiels pour obtenir des résultats durables
en Haïti.
2. Le séisme a frappé un pays qui est confronté à des défis majeurs en matière de
développement. Avec un PIB par habitant de 726 USD en 2011, soit l'un des PIB les plus bas au
monde, Haïti est aussi l'un des pays les plus inégalitaires avec un coefficient de Gini de 0,59. Il a
été estimé que plus de la moitié des 10 millions de personnes de la population d’Haïti, vivait
avec moins de 1 USD par jour, 78% avec moins de 2 USD par jour en 20011, et que 40% de la
population était classée comme étant en situation d'insécurité alimentaire. Il est probable que tout
progrès en matière de lutte contre la pauvreté résultant de la croissance moyenne réelle de 2,2%
par an pour le pays au cours de la période 2004-2009, a été éradiqué par le tremblement de terre.
Le pays est peu performant sur les dimensions non monétaires de la pauvreté, et se classe 158e
sur 187 selon l'Indice de Développement Humain 2011. Bien que ce contexte historique présente
des défis importants pour la reconstruction et les objectifs à moyen terme, le dernier sondage de
perception annuel de l’institut Gallup montre que la confiance que les Haïtiens font au nouveau
Gouvernement, qui a prêté serment en 2011, est à son plus haut niveau depuis le début du
sondage en 2006, et de 30% supérieur au niveau de 2010.
3. A la suite du séisme, une sévère épidémie de choléra en octobre 2010 a mis sous
pression le système de santé déjà fragile, compromettant d’autant plus le bien-être et l’état
de santé de la population. En janvier 2013, près de 650.000 cas de choléra ont été enregistrés
depuis le début de l’épidémie, auxquels sont attribuées près de 8.000 morts. Cela représente
l’épidémie la plus large jamais enregistrée2. Le système de santé publique déjà fragile a été
confronté au défi de devoir soigner des patients avec des agents de santé qui manquaient
d’expérience dans le traitement des cas de choléra. De plus, du fait de fonds séparés pour la
prévention et le traitement du choléra, des systèmes de réponse d’urgence parallèles ont été mis
en place de manière non structurée. Le Ministère de la Santé Publique et de la Population
(MSPP) a aujourd’hui lancé son Plan d’élimination du choléra. Ce plan cherche à réintégrer les
activités de réponse au choléra dans le système de santé publique, afin d’améliorer l’efficacité et
la durabilité de la réponse, avec pour but ultime de stopper la transmission secondaire du choléra
en Haïti.
1 Données les plus récentes disponibles sur la pauvreté.
2 Plan d’élimination du choléra 2013-2015. Décembre 2012. Présenté en mars 2013.
9
4. Bien que des progrès aient été accomplis sur certains indicateurs de développement
humain, il est peu probable qu’Haïti puisse atteindre les Objectifs du Millénaire pour le
développement (OMD) 4 (réduire la mortalité infantile) et 5 (améliorer la santé
maternelle). Alors que la mortalité des enfants de moins de cinq ans a diminué, passant de 152
décès pour 1.000 naissances vivantes dans les années 1990, elle reste élevée à 87 pour 1.000
naissances vivantes3
(soit trois fois la moyenne régionale), et elle ne s'améliore pas à une vitesse
permettant à Haïti d’atteindre l'OMD 4 qui est fixé à 50 décès pour 1.000 naissances vivantes en
2015. De plus, les enfants des ménages les plus pauvres se trouvent confrontés à un taux de
mortalité qui est plus du double de celui des enfants issus des ménages les plus riches. Les taux
de malnutrition stagnent depuis l’année 2000 : un quart des enfants naissent avec un faible poids
de naissance, près d'un tiers de tous les enfants de moins de cinq ans souffrent d’un retard de
croissance, et les trois quarts des enfants âgés de 6 à 24 mois sont anémiques. Le choléra est en
train de devenir endémique, et l'incidence des maladies diarrhéiques4 est élevée chez les enfants,
surtout chez les enfants âgés de six à 24 mois (39%), et ceux qui vivent dans les zones rurales
(25%)5.
5. Malgré les efforts déployés par les autorités haïtiennes dans la lutte contre la
mortalité maternelle, celle-ci reste la plus élevée de la région, à 630 décès pour 100.000
naissances vivantes6, loin de la cible OMD de 155 décès pour 100.000 naissances vivantes.
La mortalité maternelle a augmenté entre 2000 et 2005 passant de 523 décès pour 100.000
naissances vivantes à 630 décès pour 100.000 naissances vivantes (soit six fois la moyenne
régionale). Les femmes en âge de procréer ont une chance sur trente-sept de décéder des suites
de leur grossesse. L'état nutritionnel des femmes en âge de procréer est préoccupant étant donné
que les femmes souffrant d'insuffisance pondérale et d'anémie peuvent perpétuer le cycle
intergénérationnel de la sous-alimentation, et augmenter le risque de décès maternel pendant
l'accouchement7. Bien qu’en baisse, le taux de fécondité en Haïti est le plus élevé des Amériques,
et l'accès aux services de planification familiale reste faible.
6. Les dépenses publiques consacrées à la santé et aux autres services sociaux sont
faibles, ce qui augmente la vulnérabilité de la population, et impacte les résultats de santé.
La part du PIB destinée aux dépenses totales de santé représente 6,9% (soit environ 8,5 USD per
capita) et les principales sources de financement du secteur8 sont : (i) les dépenses directes par la
population au point de service (47%) ; (ii) les bailleurs de fonds extérieurs et les organisations à
but non lucratif (31%) ; et (iii) le Gouvernement (22%). Les dépenses publiques du
Gouvernement pour les services sociaux restent faibles, et les dépenses consacrées aux filets de
protection sociale sont inférieures à 1% du PIB, et insuffisantes pour répondre aux besoins
3 Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP) [Haïti]. Enquête Mortalité, Morbidité et Utilisation des
Services (EMMUS), 2012. Rapport préliminaire. 4 Les trois maladies diarrhéiques les plus mortelles sont le choléra, la dysenterie bacillaire et la typhoïde.
5 EMMUS 2005/06.
6 L’EMMUS 2005/06 est l’enquête représentative nationale la plus récente sur la mortalité maternelle et infantile en
Haïti. 7 Black, R. E., L. H. Allen, Z. A. Bhutta, L. E. Caulfield, M. Onis, M. Ezzati, C. Mathers, et J. Rivera, 2008.
« Maternal and child undernutrition: global and regional exposures and health consequences ». The Lancet
371 (9608): 243-260. 8 Ministère de la Santé Publique et de la Population, août 2008. Rapport sur les Comptes Spécifiques: VIH/SIDA -
Tuberculose - Malaria. Exercice 2005-2006.
10
critiques. Les investissements dans le secteur social restent fortement dépendants de l'aide des
bailleurs de fonds, qui comprennent les agences des Nations Unies, la Banque mondiale, la
Banque Interaméricaine de Développement, ainsi que les gouvernements américain, brésilien,
canadien, et cubain. La faiblesse des résultats sanitaires et sociaux en Haïti provient de barrières
financières aux soins et de la faible qualité des soins.
B. Contextes sectoriel et institutionnel
7. Les faibles taux de couverture des interventions clés de santé maternelle et infantile
sont un facteur clé de la faiblesse des résultats de santé maternelle et infantile. Les enfants
de moins de cinq ans continuent d’être exposés à un risque élevé de morbidité due à des maladies
évitables, telles que les maladies diarrhéiques et la pneumonie. Les taux de vaccination de
routine sont faibles, avec 55% des enfants haïtiens âgés de 12 à 23 mois qui ne sont pas
complètement vaccinés, et 7% qui ne reçoivent aucun vaccin9. La mortalité maternelle est en
grande partie attribuable à une mauvaise nutrition, à l'incidence élevée des accouchements à
domicile, et au manque de soins postnatals, ainsi qu’au faible accès aux services de planification
familiale. Seules 26% des femmes ont bénéficié d’une assistance qualifiée lors de leur
accouchement, et, parmi les plus pauvres, moins de 1 femme sur 10 a bénéficié d'une assistance
médicale qualifiée à la naissance10
, ce qui impacte le suivi postnatal. Dans l'ensemble, 64% des
femmes n'ont eu aucun suivi, et plus de 80% de celles qui n'avaient pas accouché dans un centre
de santé n'ont pas reçu de soins postnatals. La moitié des femmes en âge de procréer sont
anémiques, et les femmes en milieu urbain ainsi que les femmes enceintes sont touchées de
manière disproportionnée. En dépit de cette forte prévalence de l'anémie, seules 30% reçoivent
un apport adéquat en fer supplémentaire (90 jours ou plus), et 27% n’en reçoivent aucun11
. Pour
ce qui est de la planification familiale, seules 40% des femmes qui ne veulent pas d'autres
enfants, ou qui voudraient attendre avant d’avoir des enfants, ont accès aux méthodes modernes
de contraception.
8. Il existe d'importantes disparités dans l'accès et la qualité des soins de santé entre
quintiles de revenus. L'assistance médicale professionnelle qualifiée lors de l’accouchement
varie selon les couches socio-économiques. Pour le quintile le plus riche, plus de la moitié des
accouchements sont assistés par un/e médecin, et 16% sont assistés par un/e infirmier/ère ou du
personnel auxiliaire. En revanche, seules 6% des femmes du quintile le plus pauvre bénéficient
d’une assistance médicale qualifiée pendant l'accouchement. Les soins prénatals sont l'occasion
de préparer les femmes à l'accouchement, et d’identifier les problèmes en fournissant de
l’information sur les complications de la grossesse, sur l’assistance qualifiée à la naissance, et sur
l'importance des bilans de santé postnatals. La qualité des soins prénatals est faible en Haïti et il
y a de grandes variations pour l’ensemble des strates économiques : parmi les plus pauvres,
moins de la moitié se sont vu prélever un échantillon de sang et/ou d'urine, tandis que parmi les
plus riches, près de 9 femmes sur 10 ont bénéficié de ces tests standards.
9. L’expérience internationale a permis d’identifier un certain nombre d’interventions
à moindre coût et à haut impact sur la réduction des taux de morbidité et de mortalité des
9 EMMUS 2012. Rapport préliminaire.
10 EMMUS 2005/06.
11 EMMUS 2012. Rapport préliminaire.
11
femmes et des enfants de moins de cinq ans. Quelques exemples comprennent l'accès aux
services de planification familiale, les dépistages maternels et le traitement de la pré-éclampsie,
de la bactériurie asymptomatique, et de la syphilis, le vaccin antitétanique, les soins maternels
qualifiés pour répondre aux complications lors de l’accouchement, les soins néonatals d'urgence,
la gestion communautaire de la pneumonie néonatale, et le soutien aux mères allaitantes12
. Les
services de santé et de nutrition pour les jeunes enfants, comme la vaccination, la prévention et le
traitement du choléra et des autres maladies diarrhéiques, de la pneumonie, de la septicémie, du
VIH/SIDA, ainsi que la lutte contre le paludisme, pourraient réduire le nombre de décès de
nourrissons et d'enfants de plus de la moitié dans les pays où les taux de mortalité infantile sont
élevés.
10. Du côté de l'offre, l'accès aux services de santé et leur qualité, ainsi que les
difficultés du Gouvernement en matière de coordination des prestataires de services,
constituent des défis clés. Il y a trois problèmes fondamentaux en matière de prestation de
services en Haïti : (i) le manque d'accès aux services essentiels (en particulier dans les zones
rurales), à l'information, ainsi qu’à des produits pouvant sauver des vies ; (ii) la mauvaise qualité
des services ; et (iii) l'incapacité du Gouvernement à définir des politiques et des normes claires,
et à coordonner et surveiller efficacement la prestation de services intégrée. Ce dernier problème
est particulièrement important étant donné le grand nombre et la variété des organisations
actuellement impliquées dans la prestation des services de santé dans le pays, ce qui a contribué
à la fragmentation du système sanitaire et social, et à la prolifération de normes et mécanismes
de mise en œuvre. L’annexe 2 fournit un aperçu global de l’organisation de la prestation de
services en santé. Suite au séisme, l'intervention sanitaire d’urgence a amené un nombre
important d'organismes externes, de programmes d'aide bilatérale, et d’organisations non
gouvernementales (ONG) en Haïti, généralement concentrés à Port-au-Prince. Si les ONG ont
assuré la continuité de la prestation de services, elles n’ont pas pour autant amélioré l’accès ni
surmonté les obstacles existants. Pour répondre à ces problèmes, la qualité et la couverture des
services doivent être améliorées au niveau institutionnel, l'écart entre les familles et les
prestataires de services doit être comblé, et le rôle d’intendance du Gouvernement doit être
renforcé au fur et à mesure pour faire en sorte que l’accent soit mis sur les résultats et sur
l’utilisation efficace des ressources pour l’amélioration des indicateurs de santé.
11. Du côté de la demande, l'accès financier constitue la principale barrière à
l'utilisation des services pour l’ensemble des quintiles socio-économiques, en particulier
parmi les femmes. Parmi les personnes qui étaient gravement malades et qui n’avaient pas
recouru à des soins dans les 30 jours précédant l'EMMUS 2005/06 (24% de toutes les personnes
ayant déclaré être malades), près de la moitié ont cité des raisons financières et 20%
l'accessibilité physique. Le problème des obstacles financiers est particulièrement aigu dans les
zones rurales (46%) et parmi les femmes : près de 8 femmes sur 10 ont évoqué des difficultés
financières pour recourir à des soins de santé, et ce problème s’accentue parmi les plus pauvres
d’entre elles (92%). Ces barrières à la demande ainsi que les déterminants sociaux de la santé
doivent être abordés au niveau de la communauté et des ménages afin de contribuer à
l’amélioration des indicateurs de santé maternelle et infantile, en particulier pour les plus
12
Adam, T., S. S. Lim, S. Mehta, Z. A. Bhutta, H. Fogstad, M. Mathai, J. Zupan, et G. Darmstadt, 2005.
« Achieving the Millennium Development Goals for health. Cost effectiveness analysis of strategies for maternal
and neonatal health in developing countries ». BMJ 331: 1107.
12
démunis. Les populations les plus vulnérables, et notamment les mères peu instruites, ont
tendance à être les plus mal informées sur les maladies courantes, les symptômes, la prévention
et les traitements disponibles, et ont tendance à recourir à des prestataires traditionnels et
informels plus facilement qu’aux services de santé publique.
12. La réduction de la mortalité maternelle et infantile requiert donc une approche à
plusieurs volets, avec un appui à l'amélioration de l'offre et de la couverture ainsi que la
stimulation de la demande en matière de santé maternelle et infantile et d'autres services
sociaux essentiels. Comme le confirme l’expérience internationale13
, une approche intégrée
traitant à la fois des contraintes du côté de l'offre et de la demande, constitue la stratégie la plus
efficace pour réduire la probabilité d'occurrence des trois principaux retards dans l'accès aux
interventions efficaces pour prévenir la mortalité maternelle et infantile, à savoir, le retard dans
la décision de rechercher des soins, le retard dans l'accès aux soins, et le retard dans la réception
des soins appropriés. Si les OMD 4 et 5 doivent être atteints, il faut qu’Haïti concentre ses efforts
sur la couverture universelle d’interventions coût-efficaces ayant un fort impact prouvé sur la
santé maternelle et infantile à travers la prestation intégrée (i) de services de santé maternelle ;
(ii) d’interventions de planification familiale ; (iii) de prévention et gestion intégrée des maladies
infantiles, avec une attention particulière portée aux maladies diarrhéiques ; (iv) de programmes
de nutrition communautaire ciblant les enfants de moins de cinq ans et les femmes enceintes et
allaitantes ; et (v) d’un accompagnement familial visant à améliorer l'accès des ménages pauvres
et vulnérables aux services sociaux essentiels. Les indicateurs de santé sont largement affectés
par d'autres déterminants sociaux de la santé ainsi que par les comportements au sein de la
famille. La communication pour le changement des comportements a été prouvée comme
stratégie pour améliorer la sous-nutrition du nourrisson et du jeune enfant dans les régions les
plus exposées à l’insécurité alimentaire14
.
13. Le Projet proposé appuie l'objectif du Gouvernement d'accroître l'accès et
d’éliminer les obstacles à l’utilisation des services de santé et de nutrition maternelle et
infantile ainsi que d'autres services sociaux essentiels à différents niveaux. Pour ce faire, le
Projet proposé appuiera la prestation d'un paquet de services bien définis de santé et de nutrition
maternelle et infantile et d’autres services sociaux15
démontrés comme ayant un fort impact et
étant coût-efficaces. Ce paquet sera livré en partie au niveau des institutions de santé et en partie
au niveau de la communauté, et directement auprès des ménages vulnérables. Au niveau
institutionnel, les prestataires publics et non publics seront contractualisés par le biais d’un
modèle de financement basé sur les résultats, pour la prestation du paquet de services, et leur
performance sera encouragée avec des incitations en fonction du volume et de la qualité des
services fournis. Au niveau communautaire, un réseau d’agents communautaires (Kore Fanmi16
)
13
Veuillez voir par exemple le compte-rendu de Sjöblom, M., A. Beith, et R. Eichler, 2012. Performance-Based
Incentives for Child Health: Taking Stock of Current Programs and Future Potentials. Bethesda, MD: Health
Systems 20/20, Abt Associates. 14
Bhutta, Z.A., T. Ahmed, R. E. Black, S. Cousens, K. Dewey, E. Giugliani, B. A. Hiader, B. Kirkwood, S. S.
Morris, H. P. S. Sachdev, et M. Shekar, 2008. What works? Intervention for maternal and child undernutrition and
survival. Lancet 371 (9610): 417-40. 15
Le paquet de services par groupes de bénéficiaires est décrit en annexe 2, encadré 2.1. 16
Kore Fanmi (« accompagnement familial » en créole) est une initiative pilote financée par le Fonds d'affectation
spéciale multidonateurs pour l'intervention sociale rapide, et qui vise à améliorer l'efficacité de la prestation des
services sociaux par le biais du recours à des agents polyvalents d’accompagnement familial.
13
fourniront certains services préventifs de base, y compris les pratiques d’hygiène et de
prévention du choléra, y compris certains intrants essentiels, la promotion du changement positif
de comportement et l’information nécessaire des ménages sur leurs droits aux services et
comment y accéder, et référeront les bénéficiaires aux prestataires de services, servant ainsi de
lien entre l’offre et la demande. Ce réseau intervient dans des zones traditionnellement sous-
desservies, afin de rendre les services disponibles accessibles aux ménages démunis et
vulnérables à travers un soutien direct ou en coordination avec les prestataires de services afin de
combler les fossés dans la couverture de services.
14. Du côté de l’offre, l’amélioration de la couverture et de la qualité des services de
santé maternelle et infantile peut être partiellement atteinte en utilisant un mécanisme de
financement basé sur les résultats. Dans nombre de pays en voie de développement, y compris
des États fragiles, le financement basé sur les résultats s’est révélé être un outil efficace pour
améliorer la couverture et la qualité des services de santé maternelle et infantile, et s’est traduit
par une amélioration des indicateurs de santé parmi les femmes et les enfants17
. Bien que l’on
manque d’évaluations des expériences de financement basé sur les résultats en Haïti, il existe des
éléments indiquant que ce mécanisme peut produire des résultats prometteurs dans le contexte
haïtien18
. Renforcer les systèmes de santé pour fournir des soins de qualité de façon intégrée,
avec une focalisation sur les services prioritaires (tels que soins prénatals, accouchements en
établissement de santé, et la gestion de la pneumonie, du choléra, et d’autres maladies
diarrhéiques) est nécessaire pour éviter les décès maternels et néonatals. Une approche de
financement basé sur les résultats comprenant des incitations adéquates peut être mise en place
afin de mettre l’accent sur les résultats, changer le comportement des dynamiques du système à
la fois du côté de l'offre et de la demande, avec pour effet une meilleure qualité des soins ainsi
qu’un accès plus large et plus équitable aux services.
15. Le Projet proposé cherche à établir les fondations pour une approche sectorielle
dans le domaine de la santé et pour une stratégie opérationnelle nationale de protection
sociale, à travers une meilleure coordination des bailleurs et un meilleur alignement avec
les priorités du Gouvernement. En matière de santé, la Banque est un partenaire actif dans le
groupe de coordination des bailleurs de fonds qui collaborent dans la mise en œuvre de la
politique nationale de santé et du Plan d’élimination du choléra, tout en travaillant en étroite
collaboration avec l'USAID afin d’appuyer le MSPP dans le développement d’un mécanisme de
contractualisation basé sur les résultats pour la prestation de services de santé, ce qui constitue un
premier pas vers l’établissement d’un modèle national et d’une approche sectorielle ainsi que
vers la création d’un fonds virtuel commun entre partenaires. La Banque mondiale est aussi
membre de la Coalition régionale pour l’eau et l’assainissement en vue d’éliminer le choléra
dans l’île d’Hispaniola, pour laquelle l’Organisation Panaméricaine de la Santé (OMS / OPS)
sert de secrétariat. Enfin, la coordination programmatique avec les Centres de contrôle et de
prévention des maladies (CDC) sera également renforcée à travers l’utilisation des mécanismes
17
Veuillez voir par exemple Basinga, Paulin, Paul J. Gertler, Agnes Binagwaho, L.B. Soucat, Jennifer Sturdy, et
Cristel M.J. Vermeersch, 2011. « Effect on maternal and child health services in Rwanda of payment to primary
health-care providers for performance: an impact evaluation ». The Lancet 377 (9775): 1421–28. 18
Eichler, Rena, Paul Auxila, Uder Antoine, et Bernateau Desmangles, 2009. « Haiti: Going to Scale with a
Performance Incentive Model », dans Eichler, Rena et Ruth Levine, 2009. Performance Incentives for Global
Health – Potentials and Pitfalls. Center for Global Development. Baltimore, MD: Brookings Institution Press.
14
de mise en œuvre conjointe. Le Projet bénéficiera également d’un don du Fonds Fiduciaire pour
l’Innovation en matière de Résultats Sanitaires (HRITF)19
. Kore Fanmi cherche également à
poser les bases d'un système de protection sociale coût-efficace et durable pour Haïti en
fournissant une plateforme commune pour coordonner les interventions sociales de tous les
prestataires de services. Par le biais de Kore Fanmi, les priorités peuvent être définies, les actions
coordonnées, et les bénéficiaires identifiés, suivis et accompagnés, au moyen d’un ensemble
commun d'outils. Des ONG internationales telles que World Vision et Partners in Health, ainsi
que les agences des Nations Unies telles que l'UNICEF et le PAM, sont déjà partenaires dans la
mise en œuvre de l'initiative, et un dialogue continu est en place pour intégrer d'autres bailleurs
de fonds.
C. Objectifs supérieurs que le Projet contribue à atteindre
16. Le Projet proposé est conforme à la Note de stratégie intérimaire de la Banque pour
Haïti, ainsi qu’à son Plan d’action pour la santé reproductive de 2010. Le Projet proposé est
conforme aux objectifs de la Note de stratégie intérimaire FY13-14 (rapport n° 71885-HT) du
groupe de la Banque mondiale, discutés par les Administrateurs le 27 septembre 2012. Les
objectifs de la Note de stratégie intérimaire sont de (i) réduire la vulnérabilité et accroître la
résilience ; (ii) encourager la reconstruction durable ; (iii) construire le capital humain ; et (iv)
revitaliser l’économie. Le renforcement des capacités du Gouvernement, de l’intendance des
secteurs clés, et de la prestation de services, est un thème transversal. Le Projet proposé est
également en conformité avec le Plan d’action pour la santé reproductive de 2010 de la Banque
mondiale, dans lequel Haïti est l'un des pays prioritaires. L'objectif du Plan est de fournir un
soutien pour assurer un meilleur accès à des services de qualité de santé reproductive,
d'accouchement médicalisé, de soins obstétriques d'urgence, et de soins postnatals pour les mères
et les nouveau-nés.
II. OBJECTIFS DE DEVELOPPEMENT DU PROJET
17. L'objectif du Projet proposé est d'accroître l'accès et l’utilisation des services de
santé et de nutrition maternelle et infantile et d’autres services sociaux sur le territoire du
Bénéficiaire. Le Projet soutiendra la prestation de services dans au moins trois départements,
soit une aire de desserte d’environ 1,8 millions de personnes, ciblant les femmes enceintes, les
enfants de moins de cinq ans, et les familles vulnérables. Les progrès quant aux objectifs du
Projet seront mesurés de la manière suivante : (i) enfants de moins de cinq ans vaccinés (%) ; (ii)
accouchements institutionnels (%) ; (iii) taux de prévalence contraceptive ; et (iv) diminution du
nombre de familles catégorisées comme extrêmement vulnérables (%).
III. DESCRIPTION DU PROJET
A. Composantes du Projet
18. Composante 1 : Prestation de Services de Santé et de Nutrition Maternelle et
Infantile et d’Autres Services Sociaux (don de l’IDA de 61 millions USD ; don du HRITF
19
Le don du HRITF financera des paiements basés sur les résultats pour la prestation des services de santé et
nutrition maternelle et infantile.
15
de 20 millions USD : total de 81 millions USD). Cette composante financera deux sous-
composantes, à savoir : (i) la prestation de services de santé et de nutrition maternelle et infantile
basée sur la performance ; et (ii) l’accompagnement familial orienté sur les résultats pour les
familles pauvres et vulnérables.
19. Sous-composante 1.1 : Prestation de services de santé et de nutrition maternelle et
infantile basée sur la performance (don de l’IDA de 44 millions USD ; don du HRITF de 20
millions USD – total de 64 millions USD). Cette sous-composante financera les activités
suivantes, c’est-à-dire : (a) l’amélioration de la qualité et de l’offre des services de santé
maternelle et infantile de prestataires de santé du secteur public sélectionnés sur la base des
critères d’éligibilité énoncés dans le Manuel d’Opérations du MSPP, au moyen de travaux
mineurs de réhabilitation, de la dotation d’équipement, de biens, d’intrants médicaux, de produits
de santé de première nécessité, de la formation et de l’assistance technique au personnel de santé,
ainsi que l’élaboration d’une stratégie de communication, à travers la réalisation de travaux et la
prestation de biens, de services de consultants, et de formation ; (b) la réalisation, par des
services de consultants, d’un programme d’activités visant à maintenir et renforcer les contrôles
externes liés à la vérification par un tiers, y compris la conduite de la vérification elle-même, des
paquets de services de santé et de nutrition maternelle et infantile en termes de volume et de
qualité à travers la prestation de services de consultants ; et (c) l’utilisation de paiements basés
sur les résultats, pour appuyer : (i) la prestation d’un paquet de services de santé et de nutrition
maternelle et infantile, y compris : (A) des services de prévention, comme la vaccination, la
supplémentation en micronutriments, la prévention du choléra, et la promotion des moustiquaires
imprégnées ; (B) la promotion de services de santé, comme l’augmentation de la prévalence de
l’allaitement exclusif et l’utilisation des services de planning familial ; (C) les services curatifs
de base, comme le traitement des infections respiratoires aiguës, du choléra et d’autres maladies
diarrhéiques, d’autres maladies infantiles, et de la tuberculose ; et (D) les services de santé
reproductive, comme le planning familial, les soins prénatals, les soins obstétricaux d’urgence, et
les soins post-partum ; et (ii) la prestation de paquets d’activités liées aux services de santé, y
compris un programme d’activités de suivi et de supervision par des autorités sanitaires
départementales et des unités de supervision de la santé publique sélectionnées pour la prestation
des paquets de services de santé et de nutrition maternelle et infantile. Des accords de paiement
basé sur les résultats seront signés avec les prestataires de soins publics et non publics pour la
prestation des paquets de services de santé et de nutrition maternelle et infantile, ainsi qu’avec
les autorités sanitaires départementales et les unités de supervision de la santé publique pour la
supervision et le suivi de la prestation de service. Cette sous-composante sera mise en œuvre par
le MSPP.
Encadré 1 : Kore Fanmi
Pour un nombre prédéfini de familles, les agents Kore Fanmi sont responsables de (i) la
fourniture directe de certains services et intrants essentiels ; (ii) la promotion du changement
positif de comportement ; et (iii) la référence des familles vers les services sociaux adéquats en
cas de besoin. Avant d’initier les activités d’accompagnement familial, un exercice de
cartographie des programmes et des services sociaux disponibles pour la population dans la
zone d'intervention est réalisé, et une carte des opportunités est créée. En parallèle, une enquête
socio-économique est effectuée au niveau de la famille pour recueillir de l’information en
matière de démographie, de santé, d'hygiène, d'environnement, d'éducation, et de sécurité
16
alimentaire. Les familles sont ensuite classées en quatre groupes sur la base d’une analyse de
vulnérabilité : extrêmement vulnérables ; très vulnérables ; vulnérables ; et peu vulnérables. Sur
la base de cette analyse, un plan de développement familial est généré, décrivant les objectifs de
vie à atteindre, et permettant aux agents et aux travailleurs sociaux de suivre les progrès vers
l’atteinte de ces objectifs au cours du temps. Le type d’accompagnement familial varie selon les
besoins et la vulnérabilité de chaque famille, mais dans les cas d'extrême vulnérabilité et
d’absence de services sociaux ou de soutien à ces familles, le Projet fournira également à ces
familles des transferts en espèces ou en nature20
.
20. Sous-composante 1.2 : Accompagnement familial orienté sur les résultats pour les
familles pauvres et vulnérables (don de l’IDA de 17 millions USD). Cette sous composante
financera la prestation de services sociaux par le biais de l’accompagnement familial des familles
pauvres et vulnérables, à travers : (a) la réalisation d’enquêtes socio-économiques au niveau
familial afin de générer un plan de développement familial ; (b) la cartographie des programmes
et des services sociaux disponibles pour développer la carte des opportunités et identifier les
familles les plus vulnérables ; (c) le recrutement et la supervision des agents Kore Fanmi et des
équipes municipales, et la vérification des résultats ; (d) la formation des agents Kore Fanmi et
des équipes municipales ; (e) la mise en place de bureaux communaux ; (f) la fourniture de
produits et biens essentiels destinés à appuyer la prestation de services de base au niveau des
ménages, comme spécifié dans le Manuel d’Opérations du FAES ; ceci au moyen de la prestation
de biens, de services de consultants, et du financement des coûts opérationnels et de la
formation ; et (g) la prestation de subventions de transferts monétaires conditionnels aux
bénéficiaires des transferts monétaires conditionnels. Cette sous-composante sera mise en œuvre
par le Fonds d'Assistance Economique et Sociale (FAES).
21. Composante 2 : Renforcement de la Capacité d’Intendance et de Gestion du
Gouvernement (don de l’IDA de 9 millions USD). Cette composante financera deux sous-
composantes: (i) le renforcement des capacités d’intendance et de gestion du MSPP ; et (ii) le
renforcement des capacités de coordination et de gestion pour la protection sociale.
22. Sous-composante 2.1 : Renforcement des capacités d’intendance et de gestion du
MSPP (don de l’IDA de 5 millions USD). Cette sous-composante appuiera le renforcement des
capacités d’intendance et de gestion du MSPP, le renforcement de la capacité des autorités
sanitaires départementales dans la supervision et le suivi de la prestation de services de santé, la
conduite d’enquêtes et d’études, et la préparation d’un plan et d’une stratégie nationaux de
gestion des déchets médicaux, tout ceci par la prestation de biens, de services de consultants, et
de formation. La capacité du Ministère à appuyer, dans le long terme, les diverses fonctions de
contractualisation sera renforcée grâce à une assistance technique et à de la formation. Celles-ci
comprennent la planification, la budgétisation, le suivi des dépenses publiques, la coordination et
la supervision de la prestation efficace de services de qualité, ainsi que la gestion des déchets
médicaux. Enfin, le Projet financera des enquêtes et études afin de mesurer les résultats du
Projet. Cette sous-composante sera mise en œuvre par le MSPP.
20
Ceci sera fait en collaboration avec les différents acteurs et partenaires, y compris l’UNICEF et le PAM ainsi que
des programmes sociaux émergents du Gouvernement.
17
23. Sous-composante 2.2 : Renforcement des capacités de coordination et de gestion pour
la protection sociale (don de l’IDA de $4 millions USD). Cette sous-composante viendra
renforcer les capacités institutionnelles du Bénéficiaire aux niveaux central, municipal et
communautaire, afin de mieux coordonner, organiser, gérer, et fournir des services aux familles,
via : (a) l’appui au fonctionnement de Kore Fanmi et du comité technique et de pilotage en
protection sociale ; (b) des activités de renforcement des capacités pour les autorités centrales et
départementales, les municipalités, et d’autres parties prenantes majeures ; (c) l’extension du
système d’information et de gestion de Kore Fanmi ; (d) des travaux mineurs de réhabilitation
des bureaux municipaux sur la base des critères d’éligibilité décrits dans le Manuel d’Opérations
du FAES ; (e) la mise en place d’un Registre national des bénéficiaires permettant d’assurer
l’identification et le suivi des bénéficiaires de programmes d’assistance sociale ; et (f) l’appui au
FAES pour l’assistance technique, le suivi et l'évaluation, la passation des marchés, et la gestion
financière de la sous-composante 1.2 du Projet à travers la prestation de travaux, de biens, de
services de consultants, et la prise en charge des coûts opérationnels et de formation. Cette sous-
composante sera mise en œuvre par le FAES.
B. Financement du Projet
24. L'instrument de financement sera un don d’investissement spécifique. Le Projet sera
financé grâce à un don de l’IDA de 70 millions USD, et un don du HRITF d'un montant de 20
millions USD, soit un financement total de 90 millions USD sur cinq ans (tableau 1).
Tableau 1 : Coût et sources de financement du Projet
Composantes du Projet Coût du Projet IDA HRITF
Composante 1 : Prestation de Services de Santé et de Nutrition
Maternelle et Infantile et d’Autres Services Sociaux
81.0 61.0 20.0
Composante 2 : Renforcement de la capacité d’Intendance et de
Gestion du Gouvernement
9.0 9.0 0.0
Total 90.0 70.0 20.0
C. Objectif et phases du programme
25. La mise en œuvre du Projet proposé se fera par phases afin de permettre
l’intégration des leçons tirées au cours de la mise en œuvre progressive. Une approche par
phases sera utilisée pour faire en sorte que la capacité des agences de mise en œuvre soit
développée et que les dispositions pour la mise en œuvre soient testées dans certaines zones pour
permettre de tirer des leçons, afin qu’un modèle constamment amélioré puisse être introduit
graduellement dans les autres départements. Le Projet sera déployé dans au moins trois
départements, à savoir le Nord-Est, le Plateau Central, et le Nord-Ouest. Les trois départements
ont été sélectionnés par le Gouvernement sur la base d’une persistance de l’insécurité
alimentaire, de forts taux de malnutrition et de la faiblesse des indicateurs de santé ainsi que de
l’expérience en matière de financement basé sur les résultats.
18
D. Leçons tirées et intégrées dans la conception du Projet
26. Les approches de financement basé sur les résultats se sont avérées efficaces pour
augmenter l’utilisation et la qualité des interventions de santé maternelle et infantile ayant
un fort impact et un coût-efficacité prouvés. La conception du Projet tient compte de
l’expérience internationale en matière d’interventions au moindre coût et aux impacts
significatifs sur la morbidité et la mortalité chez les jeunes femmes, les femmes enceintes, les
nouveau-nés, et les enfants de moins de cinq ans, en particulier dans les zones rurales et parmi
les pauvres. Les expériences faites en Afghanistan, en Argentine, au Burundi, au Mexique, et au
Rwanda21
ont démontré, sur le terrain, l'efficacité du fait d’associer la performance aux résultats.
De plus, il est démontré que ces approches (i) donnent des signaux clairs aux travailleurs de la
santé quant aux priorités du Gouvernement et garantissent que les établissements continuent de
mettre suffisamment l'accent sur ces priorités, telles que les interventions préventives et les
interventions en faveur des plus démunis ; (ii) permettent de déplacer l’accent des intrants vers la
production de résultats tangibles ; (iii) renforcent les systèmes de suivi et d'évaluation ; (iv)
renforcent la décentralisation de la prise de décision ; et (v) augmentent la productivité et la
redevabilité dans la prestation de services. Toutes ces qualités sont essentielles à la fois pour
l'amélioration des résultats en matière de santé maternelle et infantile, et pour le renforcement du
système de santé dans son ensemble. De plus, les incitations liées à des scores de qualité au
niveau des établissements, ont abouti à une meilleure qualité de la prestation des services, ce qui
affecte consécutivement les comportements de recherche de soins ainsi que la relation de
l'individu au système de santé.
27. Le Projet s'appuie sur le succès des expériences internationales de recours aux
agents communautaires, comme au Chili, en Colombie et à Madagascar, et sur des
expériences de redevabilité sociale. Ces expériences démontrent qu’une approche intégrée et
multisectorielle d’accompagnement familial, s’appuyant sur la collaboration de tous les acteurs,
peut permettre de répondre à la pauvreté multidimensionnelle et d’améliorer les résultats de santé
en fournissant directement des services, et en comblant le fossé entre la population et les
prestataires de services. Plusieurs expériences nationales22
ont montré que l’assistance et la
formation en groupe donnent des résultats significatifs dans l'évolution des connaissances des
familles dans des domaines essentiels23
. Dans le contexte haïtien, où la prestation de services
sociaux est limitée, un accompagnement familial efficace exige une stratégie à plusieurs volets
dans laquelle les services sont fournis directement aux familles vulnérables. Le Gouvernement et
les ONG ont eu recours à des agents communautaires pour offrir des services aux personnes
habitant des zones reculées. Le Projet proposé s'appuie sur ces expériences, ainsi que sur la mise
en œuvre à petite échelle de l’initiative Kore Fanmi dans trois communes du Plateau Central, ce
qui a permis de mieux connaître la démographie et les besoins de la population dans cette zone.
Du fait de l’absence d’identification des personnes dans ces zones et une information dépassée
provenant du recensement, le nombre exact de familles et d’individus dans ces zones n’était pas
connu. L’enquête socio-économique des ménages de la zone fournit des données exactes sur le
21
www.rbfhealth.org. 22
Le Guatemala, le Honduras, Madagascar, le Nicaragua et Panama. 23
À Madagascar, les agents communautaires de nutrition ont permis aux taux de malnutrition chez les enfants
bénéficiaires de diminuer considérablement tandis que la couverture des services des communautés cibles
augmentait de 50% à 87%.
19
nombre de familles et leur vulnérabilité ainsi que leur profil, sur la base desquelles la réponse par
l’accompagnement familial est adaptée. Une attention particulière sera portée à la création d’une
coordination interministérielle efficace, au dialogue, à la responsabilité sociale, et à la
coordination entre la société civile et le secteur public, à la création d’un Registre national
unique des bénéficiaires permettant d’identifier les pauvres et de cibler les programmes sociaux,
ainsi qu’aux mécanismes de suivi et d’évaluation.
28. Le Projet s’appuie aussi sur les leçons apprises de la mise en œuvre du Projet de
Réponse d’Urgence au Choléra (P120110) financé par la Banque mondiale dans six
départements en Haïti. Les leçons clés apprises incluent le besoin d’une approche intégrée du
traitement au niveau des établissements de santé et des campagnes d’éducation et de prévention
au niveau de la communauté, ainsi qu’un renforcement continu des capacités dans tous les
aspects de gestion et de mise en œuvre du Projet, y compris la mise en œuvre d’interventions
intégrées aux niveaux institutionnel et communautaire, l’amélioration de la coordination de la
prestation de services, le suivi des résultats en temps réel, et le renforcement de la gestion du
Projet et de son financement.
IV. MISE EN ŒUVRE
A. Dispositions institutionnelles et dispositions de mise en œuvre
29. La supervision de la prestation institutionnelle du paquet de services de santé et de
nutrition maternelle et infantile sera assurée par le MSPP, et les activités communautaires
et d’accompagnement familial, par le FAES. Le MSPP sera chargé de signer des accords avec
des prestataires publics et non publics afin de livrer le paquet défini de services de santé
maternelle et infantile ; d’assurer le paiement des prestataires après vérification des résultats dans
les délais impartis afin d’éviter une interruption des services ; d’assurer le suivi et l'évaluation de
la performance des prestataires ; de gérer les fonds des bailleurs qui participent ; et de superviser
les procédures de passation des marchés, y compris la préparation et la supervision des processus
d'appels d'offres. Tous les fonds seront gérés en utilisant un ensemble de procédures uniques
pour la mise en œuvre, l'administration, la gestion financière, la passation des marchés, les
sauvegardes environnementales, et le suivi et l'évaluation, lesquelles seront décrites dans un
Manuel d’Opérations du MSPP disponible avant l’entrée en vigueur, et dans le Manuel
comptable, financier et administratif du MSPP, approuvé avant les négociations. L'orientation
stratégique pour l’accompagnement familial intégré sera assurée par un comité de pilotage tandis
que les activités de soutien communautaire et familial seront mises en œuvre par le FAES, qui
est une agence gouvernementale haïtienne autonome ayant plus de vingt ans d’expérience en
gestion de projet. Le FAES fonctionne sous la supervision du Ministère de l'Économie et des
Finances, et du Conseil d'Administration, composé de neuf membres. Plus précisément, le FAES
sera responsable de (i) la gestion du réseau Kore Fanmi et la supervision de la qualité des
activités de Kore Fanmi ; (ii) le partenariat avec les municipalités et le Ministère de l’Intérieur
pour l'exécution du Projet, avec le MSPP pour la prestation des services de santé et de nutrition
maternelle et infantile au niveau communautaire, et avec les autres ministères pour les autres
services sociaux ; (iii) la collaboration étroite avec les différents ministères pour le Registre
national unique des bénéficiaires ; et (iv) la gestion financière et la passation des marchés pour
les activités au niveau communautaire. Le Manuel d’Opérations du FAES a été mis à jour avant
les négociations du Projet. Cependant, un Manuel distinct pour la mise en œuvre du programme
20
de transferts monétaires conditionnels sera développé dans le cadre de la conception du
programme, et est une condition de décaissement pour la catégorie des dépenses liées à ce
programme.
B. Suivi et évaluation des résultats
30. Le système d’information et de gestion sanitaire du MSPP et le SIG de Kore Fanmi
constitueront la base du rapport sur la performance, et une évaluation d’impact du Projet
sera conduite. Les données de routine fournies par le Système d’Information Sanitaire Haïtien
(HSIS) seront utilisées comme données de base pour le rapport sur la performance des
prestataires de services institutionnels, après vérification de la véracité de ces données, y compris
au niveau des ménages. Le Registre national unique des bénéficiaires de Kore Fanmi et le SIG
seront élargis afin d'assurer l’accessibilité, à travers une plateforme unique, de toutes les données
et informations générées par Kore Fanmi. Les données de l'enquête socio-économique seront
recueillies, par un cabinet de consultants ou des ONG, sous la surveillance étroite du FAES, puis
incluses dans le Registre des bénéficiaires. Les données recueillies au niveau des familles par le
réseau Kore Fanmi seront saisies dans le SIG par les équipes municipales ou directement au
moyen d’appareils mobiles, et régulièrement mises à jour. Ces données seront fournies : (i) par
niveau de prestation de services ; (ii) par secteur d'intervention ; et (iii) par catégorie de
prestataires de services. Les rôles, responsabilités, et méthodes spécifiques pour la collecte et
l’analyse des données, seront détaillés dans les Manuels d’Opérations. Enfin, une évaluation de
l'impact du Projet sera effectuée afin mesurer ses résultats et son impact opérationnel.
C. Durabilité
31. Le Projet proposé crée les fondations pour des améliorations systémiques et
transformatrices dans la prestation des services de santé maternelle et infantile et des
services sociaux. La conceptualisation du Projet tient compte des problèmes à la fois du côté de
la demande et de la prestation des services de santé et de nutrition maternelle et infantile et autres
services sociaux, tout en incluant des activités de renforcement des capacités institutionnelles
afin de créer des systèmes plus solides au sein du MSPP. Kore Fanmi aidera à identifier
objectivement les familles vulnérables, à améliorer le ciblage des programmes sociaux, et à
fournir un appui familial complet, devenant ainsi un mécanisme clé de prestation de services au
niveau communautaire, et une pierre angulaire de la stratégie nationale de protection sociale du
Gouvernement. L’initiative contribuera également à augmenter la référence des femmes
enceintes, des enfants de moins de cinq ans, et des ménages vulnérables, vers les prestataires de
services. Du côté de l'offre, la mise en place du financement basé sur les résultats par le MSPP
devrait conduire à une plus grande utilisation et à une meilleure qualité des services de santé et
de nutrition maternelle et infantile, ainsi qu’à la réduction des taux de mortalité et de morbidité
chez les femmes enceintes et les enfants de moins de cinq ans sur le long terme. Le
Gouvernement sera en mesure d'accroître l'efficacité des ressources existantes dans le système de
santé publique, de renforcer sa fonction d’intendance, de mieux cibler l'aide sociale, de mettre
davantage l'accent sur les résultats, et d'améliorer la coordination des bailleurs de fonds. Ainsi, le
Projet aura des retours importants en termes d'amélioration des résultats sanitaires et sociaux, et
de rétablissement de la confiance dans la capacité du Gouvernement à fournir des services
essentiels à la population.
21
32. Le renforcement des systèmes nationaux et une plus grande capacité de régulation
du Gouvernement contribueront à l’amélioration de l'exécution budgétaire ainsi qu’à
l’augmentation des niveaux de financement pour le secteur. Le renforcement des fonctions
d’intendance et de régulation aux niveaux central et décentralisé, se traduira par l'amélioration
des capacités de gestion globale, de passation des marchés, de dépenses et d'audit ;
l’augmentation de la transparence, de la redevabilité, et de la clarté des rôles et responsabilités,
ainsi que de meilleures capacités de planification, de programmation, et de budgétisation, à tous
les niveaux. Cela pourra aussi briser le cercle vicieux du financement fait directement par les
bailleurs de fonds aux prestataires, en parallèle aux systèmes du Gouvernement, et aboutir à une
utilisation plus efficace des ressources pour la prestation de services.
V. PRINCIPAUX RISQUES ET MESURES D’ATTÉNUATION
A. Tableau récapitulatif de l’évaluation des risques
Risque Évaluation
Risque au niveau des parties prenantes Substantiel
Risque au niveau de l’agence d’exécution
Capacité Élevé
Gouvernance Élevé
Risque au niveau du Projet
Conception Substantiel
Social et environnemental Substantiel
Programme et bailleurs de fonds Modéré
Suivi de l’exécution et durabilité Élevé
Risque général de mise en œuvre Élevé
B. Explication de l'évaluation générale des risques
33. Le risque global pour le Projet est élevé. Bien que le Gouvernement ait démontré son
engagement par rapport à la conception innovante du Projet, le risque principal est lié à
l'introduction de deux nouvelles approches (le financement basé sur les résultats et
l’accompagnement familial intégré) dans un environnement de faible capacité. En outre, le
versement des paiements basés sur les résultats est lié à l’accomplissement d’un certain nombre
de conditions clés, y compris la nomination d’une agence de vérification indépendante, le
recrutement de l’équipe de contractualisation, et la soumission d’un plan d’évaluation d’impact.
De ce fait, il existe un risque substantiel que les versements soient retardés si ces conditions ne
sont pas remplies dans les délais impartis. Il est prévu que l’Accord de financement de l’IDA
entre en vigueur dans les trois mois, il n’est cependant pas prévu que l’Accord de don du HRITF
entre en vigueur avant neuf mois étant donné que la nomination d’une agence de vérification
indépendante est une condition de mise en vigueur.
22
VI. RESUME DE L’EVALUATION
A. Analyse économique et financière
34. Le retour sur investissement des services de santé, de nutrition, et les services
sociaux, est généralement très élevé. La mauvaise santé et la malnutrition érodent le capital
humain en nuisant au développement physique et cognitif, et affectent les résultats scolaires des
enfants et la productivité économique des adultes. Globalement, les pertes moyennes de
productivité associées à la malnutrition ont été estimées à plus de 10% des gains à vie24
. En
Haïti, les estimations du coût de la malnutrition en 2001 indiquent que les pertes de productivité
associées à la malnutrition étaient de 525 millions USD, ce qui représente 14% du PIB25
. Il est
estimé que chaque année, Haïti perd environ 56 millions USD de PIB (0,5% du PIB) en raison de
la perte de productivité résultant des seules carences en micronutriments26
. Alors que les effets
économiques à long terme de structures familiales stables sont difficiles à mesurer, les pertes de
productivité en l'absence de systèmes de soutien sont susceptibles d'être importantes, du fait de la
baisse d’apprentissage et de rendement au travail, de la délinquance, et de la criminalité.
L’élargissement de l’accès aux services et l’amélioration de leur qualité, devrait faire augmenter
leur demande, en particulier parmi les foyers les plus pauvres, et réduire les risques pour la santé
des femmes enceintes et des enfants. En retour, ceci viendra diminuer les effets des risques pour
la santé (morbidité et mortalité) sur la productivité, les revenus, l'apprentissage, et le bien-être
des ménages, et permettra également la réintégration d’individus et de ménages à risque en tant
que membres productifs de la société, tout en réduisant les coûts individuels et sociaux des
comportements dysfonctionnels. Ces impacts peuvent être importants : selon une étude menée au
Guatemala, l'exposition à une bonne nutrition pendant les deux premières années de la vie a
conduit à une augmentation de 46% des revenus des hommes adultes27
, et il a été estimé que
l'élimination de l'anémie augmenterait la productivité des adultes de 5 à 17%28
. Une analyse plus
détaillée est incluse dans l'annexe 6.
B. Aspects techniques
35. La conception du Projet est conforme aux bonnes pratiques nationales et
internationales. La justification de l'approche technique choisie est basée sur des expériences
locales et internationales, ainsi que sur les preuves de son efficacité. Le Projet finance des
services de santé et de nutrition maternelle et infantile dont le fort impact et le coût-efficacité ont
été prouvés29
et reflète les priorités énoncées dans la Politique Nationale de Santé de 201230
. Il
tient compte des leçons tirées des expériences antérieures en Haïti, et des expériences en matière
24
Banque mondiale, 2006. Repositioning nutrition as central to development: A strategy for large scale action. 25
CEPAL/PAM, 2009. Martínez, R., et A. Fernández. El costo del hambre: impacto social y económico de la
desnutrición infantil en el Estado Plurinacional de Bolivia, Ecuador, Paraguay y Perú. Estimations basées sur
l’enquête de 2001 sur les conditions de vie. 26
Banque mondiale, 2010. Haiti, Nutrition at a Glance.
http://siteresources.worldbank.org/NUTRITION/Resources/281846-1271963823772/Haiti.pdf 27
Hoddinott, J., J. A. Maluccio, J. R. Behrman, R. Flores, et R. Martorell, 2008. « Effect of a nutrition intervention
during early childhood on economic productivity in Guatemalan adults ». The Lancet 371 (9610): 411-416. 28
Banque mondiale, 2006. Repositioning nutrition as central to development: A strategy for large scale action. 29
The Lancet, Maternal and Child Survival Series 2003 et 2006. 30
Ministère de la Santé Publique et de la Population, 2012. Politique Nationale de Santé, Port-au-Prince.
23
de financement basé sur les résultats en Afghanistan, en Argentine, au Burundi, au Mexique, et
au Rwanda, montrant l'importance de l’introduction d’incitations basées sur la performance au
niveau des soins primaires. Les bonnes pratiques internationales en matière de programmes de
financement basé sur les résultats ont également été intégrées dans la conception technique, telles
que l'importance d’inclure des corrections relatives à la qualité, en utilisant des indicateurs qui
peuvent être contrôlés par le prestataire, et qui combinent des incitations du côté de la demande
et de l'offre, pour assurer la continuité des soins31
. Toutes les composantes du Projet ont été
rigoureusement quantifiées en termes de coûts.
C. Gestion financière
36. Les responsabilités de gestion financière pour le Projet seront assurées par le FAES
et le MSPP32
, selon des arrangements jugés acceptables par la Banque ; le risque pour la
gestion financière est cependant considéré comme substantiel. Le FAES assure déjà la mise
en œuvre de deux projets de la Banque (le Projet de Réponse d’Urgence au Choléra-P120110 et
le Projet pilote Initiative d’Agents Communautaires Polyvalents-P121690), et reçoit à ce titre et
de façon continue un appui à la mise en œuvre de la part de l'équipe de gestion financière de la
Banque. De ce fait, une évaluation formelle distincte de la gestion financière n’est pas
nécessaire. Après une période d'instabilité dans sa gestion, le FAES est désormais en train de
faire des progrès en matière de rapportage financier et de redevabilité, et ses modalités de gestion
financière sont jugées acceptables par la Banque. Cependant un plan d’action pour renforcer les
capacités de gestion financière du FAES a été développé et est en cours de mise en œuvre, y
compris la nomination de personnel de gestion financière pour les projets financés par la Banque.
Les systèmes de gestion des finances publiques du MSPP ont également été évalués33
. Sur la
base de cette évaluation, un programme de renforcement des capacités a été élaboré, et un
Manuel comptable, financier et administratif du MSPP a été produit avec le soutien de la
Banque. Le Manuel n'est pas spécifique à la gestion des fonds de la Banque, cependant, ces
processus satisferont aux exigences minimales de la Banque en matière de gestion financière,
telles qu’elles sont spécifiées dans la PO/PB 10.02, une fois que l’équipe sera dotée du personnel
nécessaire, et sera adéquatement formée et équipée. En outre, une évaluation spécifique de la
gestion financière de l'équipe et des systèmes du MSPP, qui vont dans la pratique gérer les fonds,
a été menée. Les systèmes actuels de gestion financière du MSPP sont considérés comme
acceptables par la Banque sous réserve que la formation soit effectuée, et que le recrutement d'un
expert-comptable dédié au Projet soit finalisé.
37. Un plan de gestion financière spécifique relatif aux fonds de la Banque sera convenu
avec le MSPP tandis que des mesures supplémentaires seront prises au plus tard quatre
mois après la mise en vigueur du Projet. Le plan de gestion financière comprendra le
recrutement de personnel fiduciaire qualifié et expérimenté, et le maintien d'une assistance
technique qualifiée pour renforcer la capacité de gestion financière et fournir un appui à la
supervision de tous les programmes devant être mis en œuvre par le MSPP. Les mesures
supplémentaires suite à la mise en vigueur seront liées à la formation compte tenu du fait que le
31
Sjöblom, M., A. Beith, et R. Eichler, 2012. Performance-Based Incentives for Child Health: Taking Stock of
Current Programs and Future Potentials. Bethesda, MD: Health Systems 20/20, Abt Associates. 32
L’équipe fiduciaire du MSPP sera construite à partir de l’Unité de Gestion de Project (UGP) du PEPFAR. 33
Bessette, F., et A. Pezziardi, avril 2012. Evaluation des systèmes de gestion financière du MSPP.
24
personnel de gestion financière et les comptables du MSPP devront recevoir une formation
concernant les procédures pertinentes en matière de gestion financière, de décaissement, et de
passation des marchés.
38. Des comptes désignés seront ouverts par chacune des agences d'exécution à la
Banque de la République d'Haïti. Le financement par l’IDA des sous-composantes 1.1 et 2.1
sera placé dans un compte désigné et sera géré par le MSPP, tandis que le financement par l’IDA
des sous-composantes 1.2 et 2.2 sera placé dans un autre compte désigné et sera géré par le
FAES. Le financement par le HRITF géré par le MSPP sera placé dans un compte désigné
séparé. Chaque agence d'exécution préparera les états financiers annuels, et les fera auditer et
parvenir à la Banque au plus tard six mois après la fin de la période en question.
D. Passation des marchés
39. Dans le cadre du Projet, la passation des marchés sera entreprise à la fois par le
MSPP et le FAES. La passation des marchés pour les activités du Projet sera réalisée en
conformité avec les « Directives : Passation des marchés de fournitures, de travaux et de services
(autres que les services de consultants) par les Emprunteurs de la Banque Mondiale dans le cadre
des Prêts de la BIRD et des Crédits et Dons de l'AID » datées de janvier 2011, et les
« Directives : Sélection et Emploi de Consultants par les Emprunteurs de la Banque
mondiale dans le cadre des Prêts de la BIRD et des Crédits et Dons de l'AID » de janvier 2011,
en plus des dispositions prévues dans l’Accord de don. Pour chaque contrat devant être financé
par ce don, les différentes méthodes à utiliser pour la passation des marchés ou la sélection des
consultants, le besoin de pré-qualification, les estimations des coûts, le besoin de revue a priori,
et le calendrier, seront convenus entre le Récipiendaire et la Banque, et détaillés dans le Plan de
passation des marchés pour les premiers dix-huit mois. Ce dernier devra être mis à jour au moins
une fois par an, ou selon le besoin, pour refléter les besoins réels de mise en œuvre du Projet et
les améliorations en capacité institutionnelle. Compte tenu de la nécessité d'un ensemble de
procédures uniques de passation des marchés, le Manuel comptable, financier et administratif du
MSPP décrira les procédures standardisées qui seront utilisées par le MSPP pour la passation des
marchés. Des détails supplémentaires sont présentés dans l’annexe 3.
40. Pour améliorer la capacité du MSPP et du FAES en matière de passation des
marchés, du personnel spécialisé dans la passation des marchés est en train d’être recruté
(MSPP) et/ou affecté (FAES) aux projets financés par la Banque, et une assistance
technique internationale sera engagée afin d’apporter un soutien et une formation pendant au
moins les premiers dix-huit mois de mise en œuvre du Projet. Il est également attendu que
l'évaluation en cours de la capacité institutionnelle du FAES fournisse des recommandations
pour rationaliser processus et procédures au sein du FAES, afin d’accélérer les activités de
passation des marchés. Un plan d'action en matière de passation des marchés sera élaboré sur la
base des résultats de l'évaluation. L’équipe fiduciaire du MSPP34
comprendra un expert
international sur la passation des marchés, un spécialiste de passation des marchés et un assistant,
et sera renforcée sur la base des recommandations de l’évaluation de passation des marchés. En
coordination avec les autres unités concernées, les équipes de passation des marchés du MSPP et
34
Comme mentionné plus haut, l’équipe fiduciaire du MSPP sera construite à partir de l’Unité de Gestion de Project
(UGP) du PEPFAR.
25
du FAES seront chargées d’assurer la mise en œuvre, dans les délais impartis, des activités de
passation des marchés du Projet. Un assistant technique spécialisé dans la passation de marché
sera recruté au cours du deuxième trimestre de 2013 et appuiera l’élaboration pour le MSPP d’un
plan d'action en matière de passation des marchés, et ce plan sera mis à jour sur une base
trimestrielle.
E. Aspects sociaux (sauvegardes comprises)
41. Le Projet aura un impact social positif en améliorant l'accès et l’utilisation des
services de santé maternelle et infantile et autres services sociaux essentiels, et des
mécanismes de redevabilité sociale seront inclus dans le Projet. La prestation de services à
fort impact pour les femmes enceintes et les enfants de moins de cinq ans dans trois
départements, ainsi que le recours à un système ciblé d’accompagnement familial et à des primes
basées sur la performance, en particulier dans les zones reculées, contribueront ensemble à une
plus grande équité sociale. Le mécanisme de Kore Fanmi comblera l’écart entre l'État et les
familles grâce à la prestation de services et de produits de base, et la référence des familles vers
d'autres services essentiels. Des mécanismes de redevabilité sociale seront inclus dans les
activités spécifiques du Projet et seront conçus sur la base de l'expérience acquise dans d'autres
pays similaires à Haïti, tels que des enquêtes de satisfaction des bénéficiaires et des mécanismes
de plainte. Enfin, afin de s'assurer que les professionnels de la santé respectent les normes
minimales pour la prestation de soins de santé et la protection de l’environnement, seuls des
travaux de réhabilitation mineurs dans les empreintes existantes seront entrepris dans le cadre du
Projet, de sorte que le Projet ne déclenchera pas la PO/PB 4.12 sur la réinstallation involontaire
étant donné qu’il n’y aura pas d'acquisition de nouvelles terres, de dommages à la propriété ou de
nouvelles constructions.
F. Aspects environnementaux (sauvegardes comprises)
42. Le Projet est classé en catégorie B par rapport aux impacts environnementaux et
sociaux potentiels. Compte tenu des risques associés à la manipulation, la classification, le
transport, l’entrepôt et l'élimination inappropriés des déchets issus des activités de soin et du
matériel contaminé, la politique opérationnelle 4.01 sur l'évaluation environnementale est
déclenchée. Etant donné que les départements d’intervention du Projet n’étaient pas initialement
spécifiés et que le plan d’introduction progressive du Projet n’était pas encore défini, deux
Cadres de Gestion Environnementale et Sociale (CGES) ont été initialement préparés, l’un pour
le MSPP sur la base de la prestation de services institutionnelle, et l’autre pour le FAES et
focalisé sur la prestation communautaire de services. Les CGES préparés pour le Projet
comprennent des mesures pour prévenir, minimiser et atténuer les risques potentiels liés à la
manipulation, la classification, le transport, l’entrepôt et l’élimination inappropriés des déchets
sanitaires et pharmaceutiques dangereux, ainsi qu’à l’utilisation inappropriée des pesticides pour
la santé publique et la mauvaise gestion des décharges et sites d’entrepôt. Les deux CGES ont été
consultés et divulgués dans le pays et sur le site web de la Banque mondiale en novembre 2012.
Ces instruments seront mis à jour et des Plans spécifiques de Gestion de l’Environnement seront
préparés par le MSPP et le FAES en conformité avec le lancement du Projet dans les
départements d’intervention. En vertu de la composante 2 du Projet, les activités de renforcement
des capacités pour une gestion efficace des déchets médicaux et pour la santé et la sécurité des
agents de santé seront entreprises à la fois par le MSPP et le FAES.
26
Annexe 1 : Cadre des Résultats et Suivi
Pays : Haïti
Amélioration de la Santé Maternelle et Infantile au travers de Service Sociaux Intégrés (P123706)
Cadre des Résultats
Objectifs de développement du Projet
L'objectif du Projet proposé est d'accroître l'accès et l’utilisation des services de santé et de nutrition maternelle et infantile et autres services essentiels sur le territoire du
Bénéficiaire. Le Projet soutiendra la prestation de services dans au moins trois départements, soit une aire de desserte d’environ 1,8 millions de personnes,
ciblant les femmes enceintes, les enfants de moins de cinq ans, et les familles vulnérables. Les progrès quant aux objectifs du Projet seront mesurés de la
manière suivante : (i) enfants de moins de cinq ans vaccinés (%) ; (ii) accouchements institutionnels (%) ; (iii) taux de prévalence contraceptive ; et (iv)
diminution du nombre de familles catégorisées comme extrêmement vulnérables (%).
Indicateurs des objectifs de développement du Projet
Nom de l’indicateur Indicateur
central
Unité
de
mesure
Valeur de
référence*
Valeurs cumulatives ciblées
Fréquence
Source des
données /
méthodologie
Responsabilité de la
collecte des données A1 A2 A3 A4 Cible finale
1. Enfants de moins
de cinq ans vaccinés
X % 46,60 46,60 48,00 49,00
Tous les
deux ans
Enquête auprès
des
ménages / HSIS
MSPP & FAES
2. Accouchements
institutionnels X % 20,38 20,38 21,00 22,00
Tous les
deux ans
Enquête auprès
des ménages MSPP
3. Taux de prévalence
contraceptive % 21,98 21,98 23,00 24,00
Tous les
deux ans
Enquête auprès
des ménages Cabinet externe
4. Diminution du
nombre de familles
catégorisées comme
extrêmement
vulnérables
% 0,00 2,00 4,00 6,00 8,00 8,00 Annuelle KF SIG FAES
27
Indicateurs de résultats intermédiaires
Nom de l’indicateur Indicateur
central
Unité de
mesure
Valeur de
référence
Valeurs cumulatives ciblées
Fréquence Source des
données /
méthodologie
Responsabilité de la
collecte des données A1 A2 A3 A4
Cible
Finale
1. Enfants âgés de 0 à
24 mois
mensuellement pesés
et mesurés par les
agents
communautaires
Nombre 0,00 2.000,00 3.000,00
5.000,00
8.000,00
9.000,00
Trimestrielle KF SIG FAES
2. Enfants âgés de 25
à 29 mois dont le
périmètre brachial a
été mesuré par les
agents
communautaires
Nombre 0,00 2.000,00 3.000,00 5.000,00 8.000,00 9.000,00 Trimestrielle KF SIG FAES
3. Enfants âgés de 6 à
59 mois bénéficiant
de la supplémentation
en vitamine A
Nombre 0,00 500,00 1.000,00 2.000,00 3.000,00 4.000,00 Trimestrielle
HSIS & KF
SIG ; contre-
vérification
MSPP & FAES
4. Femmes enceintes
référées vers des
établissements de
santé par les agents
communautaires
% 0,00 30,00 32,00 34,00 36,00 36,00 Trimestrielle
HSIS &KF
SIG ; contre-
vérification
MSPP & FAES
5. Enfants de moins
de cinq ans recevant
des sels de
réhydratation orale
par les agents de
santé communautaires
pour traiter le choléra
et autres maladies
diarrhéiques
% 0,00 15,00 20,00 25,00 30,00 30,00 Annuelle
HSIS & KF
SIG ; contre-
vérification
MSPP & FAES
28
Indicateurs de résultats intermédiaires
6. Prestataires de
services
contractualisés
réussissant le score de
qualité minimum
% 0,00 10,00 20,00 30,00 40,00 40,00 Annuelle
Vérification et
contre-
vérification
MSPP
7. Ménages
enregistrés dans le
SIG de Kore Fanmi Nombre 0,00 10.000,00 30.000,00 50.000,00 70.000,00 80.000,00 Trimestrielle KF SIG FAES
8. Actes de naissance
délivrés pour les
naissances vivantes Nombre 0,00 500,00 700,00 900,00 1.100,00 1.100,00 Trimestrielle KF SIG FAES
9. Prestataires de
santé contractualisés
supervisés au moins
trimestriellement
% 0,00 50,00 80,00 95,00 Tous les
deux ans
Données du
Projet
MSPP
10. Personnel de santé
recevant une
formation
X Nombre 0,00 100,00 150,00 200,00 Tous les
deux ans
Données du
Projet MSPP & FAES
11. Agents,
travailleurs sociaux et
superviseurs Kore
Fanmi ayant reçu une
formation
Nombre 149,00 250,00 400,00 600,00 Tous les
deux ans
Données du
Projet MSPP & FAES
12. Prestataires
utilisant le modèle de
contractualisation
% 0,00 20,00 30,00 40,00 50,00 50,00 Annuelle HSIS et contre-
vérification MSPP
*Note : Les valeurs de référence ont été calculées en utilisant des moyennes pondérées de la population pour le Nord-Est, le Nord-Ouest et les départements du Centre (en utilisant les données sur la
population totale pour les départements). Les sources des données ont été l’EMMUS 2005/06 et les estimations pour 2012 des données démographiques de l'Institut Haïtien de Statistique et d'Informatique (les données de l’EMMUS 2012 n'étaient pas encore officielles au moment de la finalisation de ce document). Toutes les valeurs cibles concernent les trois départements cibles, qui
constituent actuellement les zones de focalisation du Projet. Si les zones d'intervention changent pour couvrir d'autres départements, les valeurs de référence et les valeurs cibles seront ajustées en
conséquence.
29
Indicateurs des objectifs de développement du Projet / Description (définition de l’indicateur, etc.)
Nom de l’indicateur Description (définition de l’indicateur, etc.)
1. Enfants de moins de cinq ans vaccinés
Numérateur : nombre d’enfants de moins de cinq dans les zones d’intervention du Projet ayant reçu les
vaccins BCG, polio, DTC3 et/ou pentavalent et rougeole selon le calendrier de vaccination. Ce
pourcentage comprendra le nombre d’enfants ayant reçu les doses appropriées selon le calendrier de
vaccination. Les données pour cet indicateur seront collectées par le biais d’une enquête annuelle auprès
des ménages.
Dénominateur : nombre estimé d’enfants de moins de cinq ans dans les zones d’intervention du
Projet*100.
2. Accouchements institutionnels
Numérateur : nombre d’accouchements institutionnels dans les zones d’intervention du Projet. Les
données pour cet indicateur seront collectées par le biais d’une enquête annuelle auprès des ménages.
Dénominateur : nombre estimé d’accouchements dans les zones d’intervention du Projet*100.
3. Taux de prévalence contraceptive
Numérateur : nombre de femmes âgées de 15 à 49 ans, ou leurs partenaires, utilisant une méthode de
contraception moderne dans les zones d’intervention du Projet. Les données pour cet indicateur seront
collectées par le biais d’une enquête annuelle auprès des ménages.
Dénominateur : nombre estimé de femmes âgées de 15 à 49 ans dans les zones d’intervention du
Projet*100.
4. Diminution du nombre de familles catégorisées comme
extrêmement vulnérables
Numérateur : nombre de familles classées comme « extrêmement vulnérables » par le SIG KF dans les
zones d’intervention du Projet.
Dénominateur : nombre de familles bénéficiaires de Kore Fanmi dans les zones d’intervention du
Projet*100.
Indicateurs de résultats intermédiaires / Description (définition de l’indicateur, etc.)
1. Enfants âgés de 0 à 24 mois mensuellement pesés et mesurés
par les agents communautaires
Nombre d’enfants âgés de 0 à 24 mois mensuellement pesés et mesurés par un agent Kore Fanmi dans les
zones d’intervention du Projet.
2. Enfants âgés de 25 à 29 mois dont le périmètre brachial a été
mesuré par les agents communautaires
Nombre d’enfants âgés de 25 à 59 mois dont le périmètre brachial est mesuré par les agents
communautaires dans les zones d’intervention du Projet.
3. Enfants âgés de 6 à 59 mois bénéficiant de la supplémentation
en vitamine A
Nombre d’enfants âgés de 6 à 59 mois bénéficiant d’une supplémentation en vitamine A.
4. Femmes enceintes référées vers des établissements de santé
par les agents communautaires
Numérateur : nombre de femmes enceintes référées vers des prestataires de santé par Kore Fanmi et
utilisant des services de santé dans les zones d’intervention du Projet.
Dénominateur : nombre estimé de femmes enceintes dans les zones d’intervention du Projet*100.
30
5. Enfants de moins de cinq ans recevant des sels de
réhydratation orale pour traiter le choléra et les autres maladies
diarrhéiques
Numérateur : nombre d’enfants de moins de cinq ans recevant des sels de réhydratation orale des agents
communautaires dans les zones d’intervention du Projet.
Dénominateur : nombre total estimé des cas de choléra et autres maladies diarrhéiques chez les enfants de
moins de cinq ans dans les zones d’intervention du Projet*100.
6. Prestataires de services contractualisés réussissant le score de
qualité minimum
Numérateur : nombre de prestataires de services contractualisés ayant atteint au moins 60% lors de
l’évaluation du score de qualité réalisée par l’entité de vérification interne. Les fiches d’évaluation du
score de qualité comprennent nombre d’indicateurs, tels que : la tenue organisée des dossiers des patients,
l’affichage public des tarifs des services et des sources et dépenses du financement de l’établissement, la
propreté de l’établissement et la gestion des déchets biomédicaux, entre autres.
Dénominateur : nombre de prestataires de services contractualisés opérant dans les zones d’intervention du
Projet*100.
7. Ménages enregistrés dans le SIG de Kore Fanmi Nombre de ménages existant dans les zones d’intervention du Projet et enregistrés dans le SIG de Kore
Fanmi.
8. Actes de naissance délivrés pour les naissances vivantes Nombre d’actes de naissances délivrés dans les zones d’intervention de Kore Fanmi.
9. Prestataires de santé contractualisés supervisés au moins
trimestriellement
Numérateur : nombre de prestataires de santé ayant été supervisés par les autorités sanitaires
départementales au moins une fois par trimestre.
Dénominateur : nombre de prestataires de santé*100.
10. Personnel de santé recevant une formation Nombre cumulatif de personnel de santé suivant ou ayant terminé des sessions de formation (y compris la
formation sur la prévention du choléra et la gestion des cas).
11. Agents, travailleurs sociaux et superviseurs Kore Fanmi
ayant reçu une formation
Nombre cumulatif d’agents, de travailleurs sociaux, et de superviseurs Kore Fanmi dans les zones
d’intervention du Projet, ayant terminé une formation sur la prestation de services contractuels.
12. Prestataires utilisant le modèle de contractualisation
Numérateur : nombre de prestataires utilisant le modèle de contractualisation dans les zones d’intervention
du Projet.
Dénominateur : estimation du nombre total de prestataires dans les zones d’intervention du Projet*100.
31
Annexe 2 : Description Détaillée du Projet
HAÏTI : Amélioration de la Santé Maternelle et Infantile au travers de Services Sociaux
Intégrés
1. L’objectif du Projet proposé est d’accroître l’accès et l’utilisation des services de santé et
de nutrition maternelle et infantile et d’autres services sociaux sur le territoire du Bénéficiaire.
Contexte et organisation du secteur santé
2. Malgré les progrès accomplis pour certains indicateurs de santé, il est peu probable
qu’Haïti puisse atteindre l’OMD 4 de réduction de la mortalité infantile, et l’OMD 5
d’amélioration de la santé maternelle. Bien que la mortalité des enfants de moins de cinq ans
ait décru depuis les années 1980, elle reste élevée, à 87 décès pour 1.000 naissances vivantes
(soit trois fois la moyenne régionale) et ne décroit pas à un rythme permettant d’atteindre la cible
de l’OMD 4 de 50 décès pour 1.000 naissances vivantes d’ici 2015. La mortalité maternelle est la
plus élevée de la région avec 630 décès pour 100.000 naissances vivantes (soit six fois la
moyenne régionale), et est très éloignée de la cible de l’OMD 5 de 155 décès pour 100.000
naissances vivantes. De plus, une grave épidémie de choléra a frappé Haïti en octobre 2010.
Le MSPP a rapporté plus de 600.000 cas de choléra (desquels plus de 350.000 ont fait l’objet
d’hospitalisations) et près de 8.000 décès. Ceci représente la plus grande épidémie de choléra
jamais enregistrée dans un seul pays dans le monde. Bien que la mortalité en hospitalisation ait
baissé à 1,4% depuis le début de l’épidémie, le nombre de cas rapportés en 2012 était plus élevé
qu’en 2011. Le choléra est en train de devenir endémique, et l’incidence des maladies
diarrhéiques est élevée chez les enfants, en particulier chez ceux qui ont entre six mois et deux
ans (39%) et ceux vivant dans les zones rurales (25%).
Diagramme 2.1 : Pyramide de prestation des services de santé
TERTIAIRE
hôpital national de référence spécialisé -
1
SECONDAIRE
hôpitaux départementaux de référence -10
PRIMAIRE - 2e niveau
Hôpitaux de référence communaux - 45
PRIMAIRE - 1er niveau
Prestataires de soins de santé primaires - Centres de santé - 795
32
3. Le système de santé comprend (i) des unités et des directions au niveau central du
MSPP ; (ii) dix directions départementales sanitaires ; et (iii) quarante et une unités
d'arrondissement de santé. Les services sont fournis à différents niveaux du système de santé,
qui compte 908 établissements35
. Le système formel de prestation de services de santé
comprend : (i) un premier échelon fait de 795 centres de santé avec ou sans lits d'hospitalisation
appelés structures de santé de premier échelon, de centres de santé offrant des soins de santé
primaires au niveau de la commune, et de 45 hôpitaux de référence communaux au niveau de
l’arrondissement ; (ii) un deuxième échelon constitué de 10 hôpitaux départementaux dispensant
des soins de santé secondaires36
; et (iii) un troisième échelon comprenant les hôpitaux nationaux
de référence ou d’enseignement, qui offrent des soins de santé tertiaires. En plus d'autres
établissements de santé non classés qui offrent des soins de santé spécialisés dans le pays, il est
estimé que 278 sont des établissements publics (ou 31%), 419 sont des établissements privés
(46%), et 211 sont des établissements mixtes public-privé (soit 23%).37
Le système public
compte aux alentours de 6,5 professionnels de la santé pour 10.000 habitants38
, comparé à la
norme de l'OMS de 25 pour 10.000 habitants.
4. Le premier échelon de la prestation de services de santé est organisé en deux
niveaux liés par un système de référence / contre référence entre les prestataires de services
de santé primaires, et les hôpitaux communautaires de référence. Au niveau communautaire,
le premier niveau comprend les établissements de soins de santé de base qui offrent le paquet
minimum de services, y compris la promotion de la santé, la prévention des maladies, et les soins
curatifs. Ce paquet est destiné aux enfants, aux adolescents, et aux femmes, et couvre les soins de
santé, les soins d'urgence médicale et chirurgicale, la lutte contre les maladies transmissibles,
l'éducation sanitaire, et la fourniture de médicaments essentiels. Le deuxième niveau de la
pyramide des services de santé est constitué par les hôpitaux communautaires de référence qui
offrent quatre services de base, à savoir la médecine, la pédiatrie, l'obstétrique, et la chirurgie. A
l’échelon secondaire, se trouvent les hôpitaux départementaux de référence, qui offrent d'autres
services spécialisés, y compris l'ophtalmologie, l'orthopédie, l'urologie, la dermatologie, etc.
Depuis l’éruption de l’épidémie de choléra, quelques établissements de santé aux échelons
primaire et secondaire ont mis en place des centres ou unités (selon le nombre de lits) de
traitement du choléra, généralement sous forme de tentes. Toutefois, de fait de fonds séparés
pour la prévention et le traitement du choléra, des systèmes de réponse d’urgence parallèles ont
été mis en place de manière non structurée. Le MSPP cherche désormais à intégrer ces réponses
d’urgence pour traiter toutes les maladies diarrhéiques aiguës. Pour cela, il a lancé le Plan
d’élimination du choléra avec le soutien de la Coalition régionale pour l’eau et l’assainissement
en vue d’éliminer la transmission du choléra dans l’île d’Hispaniola.39
Enfin, au sommet de la
pyramide de prestation des services de santé, se trouve l'hôpital national de référence le plus
spécialisé, l’Hôpital de l'Université d'État d'Haïti (diagramme 2.1).
35
MSPP, Unité de Planification et Evaluation. Liste des institutions sanitaires, 2011. 36
Certains établissements de santé aux échelons primaire et secondaire ont ajouté des centres ou unités de traitement
du choléra pour répondre à l'épidémie de choléra. 37
MSPP, Annuaire statistique, dans la Politique nationale de santé 2012. 38
MSPP, Politique nationale de santé 2012, p 18. 39
Le rôle de la Coalition est de rassembler l'expertise technique, de lever de nouveaux fonds, et de mobiliser les
fonds promis déjà engagés pour aider les gouvernements à améliorer l'accès à l'eau et à l'assainissement et à
renforcer leurs systèmes de santé. L’OPS assure le secrétariat de la Coalition et la Banque mondiale est membre de
la Coalition.
33
5. Au niveau communautaire, postes de rassemblement, cliniques mobiles, agents
communautaires, et accoucheuses locales fournissent les services de santé. Bien que toutes
les communautés ne soient pas pourvues de tels services, lorsque ceux-ci existent, l'accès
physique aux soins de santé se trouve considérablement amélioré ; par exemple, un dispensaire et
un centre de santé sont en moyenne à deux heures de route, tandis qu'un poste de relais est à 20
minutes, un agent de santé, à 40 minutes, et une clinique mobile, à une heure de route40
.
Cependant, les services offerts ne comprennent pas tous les services de santé de base nécessaires
à la communauté. Ces services incluent également des points de réhydratation orale mis en place
dans des zones difficiles à atteindre pour répondre à des cas modérés de choléra et référer les cas
les plus graves aux centres ou unités de traitement.
6. Dans l'ensemble, les défis pour le système de santé comprennent à la fois la gestion
de ressources limitées et la lourdeur des procédures. Bien que chaque unité d’arrondissement
de santé ait pour mandat de fournir un paquet de services de base pour 80.000 à 140.000
personnes, les unités d’arrondissement de santé ne sont pas encore fonctionnelles au niveau
national et leur zone de couverture géographique ne correspond pas à l'organisation
administrative nationale. Toute demande de licence doit être soumise par l'établissement aux
autorités sanitaires départementales qui la transmettent au Directeur général, avant qu’il ne soit
formellement demandé à la Direction d’Organisation des Services de Santé de procéder à une
évaluation de l'établissement. Le rapport d'évaluation est d'abord soumis au Directeur général
pour approbation, puis au Ministre pour approbation finale, puis renvoyé à la Direction
d’Organisation des Services de Santé, transmis aux autorités sanitaires départementales, et enfin,
à l'établissement de santé. Tous les investissements publics dans les infrastructures de santé sont
sous la responsabilité du Ministère de la Planification et de la Coopération Externe, de sorte
qu’une autorisation de son Directeur général et de son Ministre est requise.
7. La planification a lieu à la fois au niveau départemental et au niveau central, en
utilisant un processus de planification participative. Au niveau central, l'unité de planification
et d'évaluation est chargée de surveiller et d'évaluer la mise en œuvre des plans et programmes
de santé dans le secteur, y compris l’élaboration des exigences en matière de rapportage, et le
suivi des sources de financement non publiques. Au niveau départemental, il est demandé aux
autorités sanitaires d’élaborer des plans intégrés qui comprennent des fonds de différents
partenaires. Cependant, la faible capacité de planification centralisée et décentralisée se traduit
par une allocation inefficace des ressources rares. Différents systèmes d’information spécifiques
aux projets et aux bailleurs de fonds, y compris le système de la Direction d'Epidémiologie,
des Laboratoires et de la Recherche, sont utilisés dans différents départements ; et l'information
vers le haut pour le MSPP n'est ni uniforme ni systématique d'un département à l'autre. Tandis
que les données pour la planification pourraient être obtenues à partir du HSIS, leur utilisation
est compromise en raison du manque de personnel qualifié et de budget opérationnel.
8. La Direction de l'Administration et du Budget est responsable de l'élaboration du
budget du MSPP et de la gestion des ressources financières, et est chargée d’assurer la
40
Bergeron, G. et M. Deitchler, 2003. Report on the 2002 Joint Baseline Survey in the Targeted Areas of the PL480,
Title II Program in Haiti. Food and Nutrition Technical Assistance Project, Academy for Educational Development,
Washington, DC.
34
comptabilité, le secrétariat de la passation des marchés, et les fonctions de relations publiques.
Plusieurs directions au sein du MSPP gèrent cependant leurs propres fonds et tiennent leurs
propres comptes bancaires. Le Ministère des Finances gère tous les salaires, est titulaire d'un
compte spécial pour le MSPP, et maintient un contrôleur financier et un comptable du Trésor au
sein du MSPP. Les coûts opérationnels non salariaux au niveau central sont gérés par la
Direction de l'Administration et du Budget. Au niveau décentralisé, l'autorité sanitaire
départementale est le directeur du budget et un administrateur est responsable de la gestion du
budget, à moins que certains décaissements ne doivent être approuvés par le Directeur général ou
le Ministre. Au niveau central, chaque réquisition signée par le Directeur de l'Administration et
du Budget est soumise au cabinet du Ministre afin d’être contresignée, avant que le Ministère des
Finances n’émette un chèque tiré sur le compte du MSPP. Le Comité Ministériel des Marchés
Publics est la structure chargée de superviser la passation des marchés.
Composantes et phasage du Projet
9. Pour répondre aux principaux défis sectoriels et appuyer la réalisation des objectifs
du Projet, le Projet proposé financera deux composantes : (i) Prestation de Services de Santé
et de Nutrition Maternelle et Infantile et d’Autres Services Sociaux ; et (ii) Renforcement de la
Capacité d’Intendance et de Gestion du Gouvernement. L’allocation à chaque composante est
basée sur une analyse des coûts.
10. Le Projet sera mis en œuvre dans au moins trois départements de façon progressive.
Une approche par phases sera utilisée afin de faire en sorte que la capacité des agences de mise
en œuvre soit développée et que les dispositions pour la mise en œuvre soient testées, de manière
à permettre de tirer des leçons pour qu’un modèle constamment amélioré puisse être introduit
graduellement dans les autres départements. Une évaluation permettra d’informer la conception
ainsi que la cadence de déploiement du modèle ajusté41
.
Composante 1 : Prestation de Services de Santé et de Nutrition Maternelle et Infantile et
d’Autres Services Sociaux (don de l’Association de 61 millions USD ; don du HRITF de 20
millions USD)
11. L'objectif de cette composante est d’améliorer l'utilisation et la qualité des services
de santé maternelle et infantile et d'autres services sociaux. Le Projet proposé appuie
l'objectif du Gouvernement d'accroître l'accès aux services sociaux essentiels pour les pauvres et
les plus vulnérables. Ainsi, cette composante soutient la prestation d'un paquet bien défini de
services de santé et de nutrition maternelle et infantile ayant un fort impact et un coût-efficacité
prouvés42
au niveau institutionnel, au niveau communautaire et auprès des familles, en utilisant
une approche de financement basé sur les résultats.
41
Les ajustements de conception pour la mise à l’échelle du Projet seront développés et reflétés dans le Manuel
d’Opérations du MSPP. 42
UNICEF, FNUAP, OMS, Banque mondiale, 2010. Packages of interventions for family planning, safe abortion
care, maternal, newborn and child health.
35
12. La prestation de ce paquet aux niveaux institutionnel, communautaire et familial
permettra d'assurer un continuum de services à différents niveaux de prestation de soins.
Au niveau institutionnel, les prestataires de services de santé seront encouragés à fournir
davantage de services et à être plus proactifs dans la recherche de bénéficiaires potentiels, ainsi
que dans l’amélioration de la qualité des services. La prestation du paquet au niveau de la
communauté et des ménages à travers le réseau Kore Fanmi permettra également de faire en
sorte que les résultats essentiels de santé maternelle et infantiles soient atteints. A travers son
approche intégrée, Kore Fanmi soutient les familles en les informant et en facilitant l’accès aux
services sociaux essentiels, qu’il s’agisse de services pour l’agriculture, l’éducation,
l’assainissement, la santé, la nutrition, la gestion des risques liés aux catastrophes naturelles ou
pour la génération de revenus. L’approche intégrée utilisée dans ce programme réduit la
probabilité d'occurrence des trois principaux types de retard dans l'accès aux interventions
efficaces pour prévenir la mortalité maternelle, à savoir, le retard dans la décision de rechercher
des soins, le retard dans l'obtention des soins, et le retard dans la réception des soins appropriés.
13. Compte tenu de l’écart qui existe dans l'accès des familles aux services, il est crucial
de renforcer les mécanismes de demande et de référence pour les services de santé
maternelle et infantile au niveau communautaire et familial. L’utilisation d’une approche
intégrée et multisectorielle pour répondre efficacement aux problèmes multidimensionnels des
ménages vulnérables en Amérique latine se trouve bien documentée et reconnue sous la forme de
l’acompañamiento familiar, ou accompagnement familial. Dans des pays comme le Chili et la
Colombie, où les services sociaux sont financés et gérés directement par le Gouvernement et sont
rendus plus disponibles pour la majorité de la population, l’accompagnement familial cherche à
disséminer les connaissances et à assurer que les services sont utilisés par les ménages pauvres et
vulnérables. En Haïti, la plupart des services sociaux ne sont ni financés ni gérés par le
Gouvernement, et l’accès et la qualité des services pour la population demeurent très limités.
Pour cette raison, l’accompagnement familial ne peut pas se limiter à combler l’écart entre les
pauvres et les services existants, mais doit aussi répondre au défi supplémentaire de fournir
directement aux familles de l’information, des produits de première nécessité, quelques services
à fort impact prédéterminés et des ressources financières, selon le besoin, pour s’assurer que les
ménages pauvres et vulnérables utilisent les services en question. Le Gouvernement d'Haïti
envisage donc d’étendre l’initiative Kore Fanmi – un soutien ciblé aux familles à travers un
réseau d’agents communautaires de développement polyvalents – et d’en faire le véhicule
principal de prestation de services essentiels, d’information, et de biens de première nécessité, et
le mécanisme de référence pour les ménages vulnérables au niveau communautaire. Plus
précisément, quant au secteur de la santé, les agents seront par exemple incités à référer les
femmes enceintes au niveau primaire de la prestation de soins pour les accouchements
institutionnels, et à traiter ou référer les cas de choléra. Dans le cas de complications pendant
l’accouchement, la mère sera référée au centre de santé le plus proche fournissant des services
obstétriques d’urgence. L’initiative Kore Fanmi entend non seulement atteindre les ménages les
plus vulnérables et faire le suivi de leur accès et utilisation des services sociaux, mais aussi
renforcer la coordination entre tous les acteurs et les organisations qui travaillent pour améliorer
la santé, le statut nutritionnel, et le statut social de la population.
36
14. De plus, la communauté et la famille ont un rôle important à jouer dans le
renforcement des efforts de prévention, en particulier en matière de santé et de nutrition.
De nombreuses interventions à fort impact en matière de santé publique, et visant à améliorer la
survie infantile et maternelle et à prévenir les maladies transmissibles (ainsi que les maladies non
transmissibles, telles que le diabète), peuvent être livrées à faible coût au niveau des ménages et
de la communauté, telles que la vaccination, l'éducation à la santé, et des activités de santé
environnementale. Dans nombre de pays de la région et en Afrique, ce modèle a donné de bons
résultats (c’est le cas par exemple de l’approche de nutrition communautaire à Madagascar). Les
interventions sont généralement priorisées en fonction de l’importance de leurs externalités
sociales positives et de l'insuffisance chronique des dépenses engagées par les prestataires de
services privés et destinées à de telles activités. En particulier, la prévention de la malnutrition
chronique précoce et des carences en micronutriments figurent parmi les premières étapes de la
création et de la protection du capital humain. Les effets les plus néfastes de la malnutrition se
produisent pendant la grossesse et les deux premières années de la vie, lorsque les besoins
nutritionnels sont les plus grands, et que la vulnérabilité aux comportements inadéquats en
matière de soins, le manque d’accès aux services de santé, et les pratiques inappropriées
d'alimentation des nourrissons et des enfants, sont élevés. Les dommages cumulés au cours de
cette période quant au développement physique et cognitif et à la productivité, sont en grande
partie irréversibles. Ces effets se prolongent plus tard dans la vie et se transmettent aux
générations futures. Les conséquences sont d'une importance cruciale dans les pays ayant des
niveaux élevés de pauvreté, de vulnérabilité aux catastrophes naturelles et de troubles politiques,
comme c’est le cas pour Haïti. Une évaluation récente comparant une approche de prévention par
rapport à une approche de récupération en Haïti, a révélé que l'approche de prévention avait des
effets plus importants sur le retard de croissance, l'insuffisance pondérale, et l’émaciation,
comparée à l’approche de récupération. Après trois ans, la prévalence du retard de croissance, de
l’insuffisance pondérale, et de l'émaciation, était plus faible dans les communautés qui avaient
été exposées au programme de prévention, en comparaison avec celles qui avaient été exposées
au programme de récupération43
. Pour être efficace, cette approche nécessite que l’accent soit
mis sur la famille, et que celle-ci bénéficie d’un soutien lui permettant d’améliorer son accès à
l'éducation, à de meilleures pratiques en matière d'hygiène, d'assainissement et d'agriculture, à
des activités génératrices de revenus, au microcrédit, et dans des cas très spécifiques, à des
transferts d’argent.
15. Le financement basé sur les résultats est une approche qui permet d’améliorer les
services de santé maternelle et infantile à travers des incitatifs pour la prestation de
services de qualité à un plus grand nombre de bénéficiaires. Des études sur l’effet de ce type
d'approche utilisée en Afghanistan, en Haïti, et au Rwanda, ont démontré des résultats
encourageants quant à l'amélioration de l'accès et de l'utilisation des services essentiels, ainsi que
les avantages suivants : (i) ces approches assurent que l’accent est mis sur des résultats tangibles
sur le terrain et sur le renforcement des systèmes de supervision et de suivi ; (ii) elles donnent un
signal clair aux travailleurs de la santé quant aux priorités du Gouvernement ; (iii) elles
décentralisent la prise de décision au niveau du personnel de l'établissement, lui permettant de
43
Les différences en faveur du groupe de prévention étaient de 4, 6 et 4 points de pourcentage respectivement.
Menon, P. et M. Ruel, 2007. « Prevention or Cure ? Comparing Preventive and Recuperative Approaches to
Targeting Maternal and Child Health and Nutrition Programs in Rural Haiti ». Final Report of the Evaluation.
Washington, DC: IFPRI, Cornell University, World Vision-Haiti.
37
déterminer comment utiliser efficacement les ressources pour améliorer l'utilisation et la qualité
des services ; et (iv) elles encouragent de meilleures pratiques de gestion ainsi que des
changements de comportement envers les clients, et renforcent la redevabilité publique du
prestataire de santé. Certains aspects négatifs potentiels du financement basé sur les résultats
incluent les conséquences inattendues résultant de l'utilisation des incitations44
, l’écrémage des
patients et des services qui doivent être fournis afin d'augmenter les primes de rendement, la
falsification des données de manière à contourner le système et à obtenir une meilleure prime de
performance, et la baisse de la motivation intrinsèque chez les travailleurs de la santé. Ces défis
peuvent être surmontés au moyen d’une conception appropriée des programmes, et de
mécanismes adéquats de suivi au cours de la mise en œuvre du programme. Sur la base de ces
expériences et leçons, le financement basé sur les résultats sera introduit à tous les niveaux de la
prestation de services, de la communauté au niveau institutionnel.
16. De plus, les approches de financement basé sur les résultats permettent au
Gouvernement de se concentrer sur l'amélioration de l'intendance et de la coordination des
secteurs sociaux ainsi que sur le renforcement de la supervision, de la régulation, et de la
qualité des services. L’amélioration de l'intendance et le renforcement des capacités de gestion
peuvent briser le cercle vicieux des bailleurs de fonds qui financent directement les prestataires
en parallèle aux systèmes de Gouvernement, et aboutir à une plus grande efficacité de la
prestation de services. Un mécanisme unique de contractualisation basée sur la performance, que
ce soit avec des prestataires publics ou non publics, une plateforme unique de suivi et de
vérification, ainsi qu’un ensemble unique de procédures fiduciaires et de passation des marchés,
peut assurer la complémentarité des financements des bailleurs, la réduction des coûts de
transaction pour tous les acteurs, et le renforcement de la capacité du Gouvernement à gérer les
fonds des bailleurs. L’utilisation des ressources des bailleurs de fonds en tant que levier pour les
ressources publiques augmente la pérennité, étant donné que les ressources domestiques peuvent
partiellement remplacer les ressources externes lorsque nécessaire.
17. Dans ce cadre, cette composante financera deux sous-composantes, à savoir : (i) la
prestation de services de santé et de nutrition maternelle et infantile basée sur la performance ; et
(ii) l’accompagnement familial orienté sur les résultats pour les familles pauvres et vulnérables.
18. Sous-composante 1.1 : Prestation de services de santé et de nutrition maternelle et
infantile basée sur la performance (don de l’IDA de 44 millions USD ; don du HRITF de 20
millions USD –total de 64 millions USD). Pour augmenter la disponibilité et la qualité des
services de santé et de nutrition maternelle et infantile, cette sous-composante financera les
activités suivantes : (a) l’amélioration de la qualité et de l’offre des services de santé maternelle
et infantile de prestataires de santé du secteur public sélectionnés sur la base de critères
d’éligibilité énoncés dans le Manuel d’Opérations du MSPP, au moyen de travaux mineurs de
réhabilitation, de la dotation d’équipement, d’intrants médicaux, de produits de santé de première
nécessité, de la formation et de l’assistance technique au personnel de santé, ainsi que par le biais
de l’élaboration d’une stratégie de communication, par la réalisation de travaux et la prestation
44
Au Honduras, par exemple, un programme de transferts monétaires conditionnels peut avoir causé une
augmentation de la fécondité de 2 à 4 points de pourcentage, parce que seules les femmes enceintes étaient
admissibles à une subvention. Stecklov G,, P. Winters, J. Todd, et F. Regalia, 2006. Demographic Externalities
From Poverty Programs in Developing Countries: Experimental Evidence From Latin America. Washington, DC:
American University Dept. of Economics.
38
de biens, de services de consultants et de formation ; (b) l’exécution d’un programme d’activités
visant à maintenir et à renforcer les contrôles externes liés à la vérification par un tiers, y compris
la conduite de la vérification elle-même, des paquets de services de santé et de nutrition
maternelle et infantile en termes de quantité et de qualité à travers la prestation de services de
consultants ; et (c) l’utilisation de paiements basés sur les résultats pour appuyer : (i) la prestation
d’un paquet de services de santé et de nutrition maternelle et infantile, y compris : (A) des
services de prévention, comme la vaccination, la supplémentation en micronutriments, la
prévention du choléra et la promotion des moustiquaires imprégnées ; (B) la promotion de
services de santé, comme l’augmentation de la prévalence de l'allaitement exclusif et l'utilisation
des services des planning familial ; (C) les services curatifs de base, comme le traitement des
infections respiratoires aiguës, du choléra et d’autres maladies diarrhéiques, d’autres maladies
infantiles et de la tuberculose ; et (D) les services de santé reproductive, comme le planning
familial, les soins prénatals, les soins obstétricaux d'urgence, et les soins post-partum ; et (ii) la
prestation de paquets d’activités liées aux services de santé, y compris un programme d'activités
de suivi et de supervision par des autorités sanitaires départementales sélectionnées et par des
unités de supervision de la santé publique sélectionnées pour la prestation des paquets de
services de santé et de nutrition maternelle et infantile.
Encadré 2.1 : Paquet de services de santé et de nutrition par groupe bénéficiaire
Femmes enceintes et allaitantes Soins prénatals (y compris les tests de routine au laboratoire, les tests et traitements pour la syphilis et
autres IST, le dépistage du VIH et la prévention de la transmission mère-enfant, la vaccination
antitétanique,* le déparasitage,* le traitement de l'anémie et d’autres carences en micronutriments,* la
détection de l’hypertension, de l’albuminurie, de la pré-éclampsie et de l´éclampsie, la référence
appropriée pour les accouchements compliqués, la détection de la malnutrition* et la supplémentation
si nécessaire, etc.) Accouchements institutionnels (y compris les césariennes) Remboursement pour la référence des femmes enceintes pauvres et vulnérables et des matrones Soins post-partum (y compris la prescription de suppléments de vitamine A et la promotion de
l'allaitement exclusif)* Promotion* et prestation des services de santé reproductive et des services de planification familiale Gestion du choléra et autres maladies diarrhéiques, et fourniture* de produits de traitement de l’eau Distribution de moustiquaires traitées à l’insecticide de longue durée* Nouveau-nés (0-28 jours) Prise en charge intégrale des soins d'urgence pour les nouveau-nés et gestion des infections
néonatales
Vaccination des nouveau-nés (polio*, BCG)
Facilitation d’accès au certificat de naissance* Enfants de moins de cinq ans Vaccination des enfants de moins d’un an (DTC, polio, rougeole)* Supplémentation en micronutriments selon le besoin* Bilans de santé (y compris le suivi de croissance et le conseil nutritionnel)* Prévention* et traitement de la malnutrition aiguë modérée Gestion intégrée des maladies de l'enfance, y compris le traitement de la malnutrition sévère Gestion des infections respiratoires aiguës et des maladies diarrhéiques Distribution de moustiquaires traitées à l’insecticide de longue durée*
*Services fournis au niveau de la communauté par le biais de Kore Fanmi
39
19. Le Projet soutiendra la prestation d’un paquet de services de santé et nutrition
maternelle et infantile ayant un impact prouvé sur la mortalité maternelle et infantile. L’encadré 2.1 décrit les interventions incluses dans le paquet de services et détaillées par
bénéficiaire, y compris les femmes enceintes et allaitantes, les nouveau-nés, et les enfants de
moins de cinq ans. Le paquet pourra être modifié selon le besoin. Ce paquet a un impact prouvé
sur la santé maternelle et infantile, et l'introduction d’un financement basé sur les résultats
devrait motiver les prestataires de services à améliorer la qualité des services, répondant ainsi à
deux importantes barrières aux services de santé maternelle et infantile, à savoir l’accessibilité
financière et la qualité. Ce paquet est un sous-ensemble d’un paquet plus important de services
de santé essentiels, qui comprend les maladies transmissibles, et qui utilise le même mécanisme
de financement basé sur les résultats. Les bailleurs de fonds seront alors en mesure d' « acheter »
des résultats pour différents domaines de la santé, tels que la santé maternelle et infantile, le
VIH / SIDA, le choléra et la tuberculose. La composition du paquet de services ainsi que des
bénéficiaires pourra être élargie à l’avenir en fonction du financement disponible et de la
participation de nouveaux bailleurs.
20. Le MSPP passera contrat avec des prestataires éligibles publics et non publics pour
la prestation du paquet. Les prestataires publics et non publics seront sélectionnés selon des
processus différents. Les prestataires publics seront sélectionnés en fonction de critères
d’éligibilités clairs liés à leur capacité à fournir des services. Ces critères seront décrits en détail
dans le Manuel d’Opérations du MSPP. Les prestataires non publics seront sélectionnés sur la
base de leur expérience, capacité, et résultats avérés dans la prestation des services de santé
maternelle et infantile. De plus, le MSPP passera contrat avec le réseau Kore Fanmi afin
d’assurer la prestation de services de santé et nutrition au niveau communautaire.
21. Le Projet financera des paiements basés sur les résultats aux établissements de santé
participants et au réseau Kore Fanmi en fonction des services fournis. Un système de
paiement à l’acte sera mis en œuvre, où les tarifs seront fixés à l’avance. Il n'y aura pas de seuil
de déclenchement pour les paiements, et les tarifs seront payés à partir de la prestation du
premier service. Plus le prestataire fournira de services, plus il recevra de ressources. Les
paiements seront effectués aux prestataires et non aux particuliers.
40
Tableau 2.1 : Exemple de calcul de paiement basé sur les résultats
Indicateurs Tarif à l’unité
45
(USD) Nombre
d’unités Paiement
FBR (USD)
Accouchements institutionnels 15 30 450
Soins d'urgence complets pour les nouveau-nés 8 30 240
Gestion intégrée des maladies de l’enfance 5 80 400
Gestion de la malnutrition aiguë 3 100 300 Gestion des infections aiguës des voies
respiratoires 3 100 300 Sous-total (I) du paiement basé sur les
résultats 1690
Score de qualité d’après la liste de contrôle46 60%
Sous-total (II) du paiement basé sur les
résultats 1014
Prime d’équité47 20%
Total du paiement basé sur les résultats versé
au prestataire 1217
22. La qualité des services sera reflétée dans les paiements. Afin de s'assurer que les
établissements se concentrent sur la qualité des services qu'ils fournissent, les paiements faits à
l'établissement seront ajustés, sur une base trimestrielle, en fonction du score de qualité atteint
par l’établissement. Ce score de qualité sera calculé à partir d’une évaluation des établissements
de santé sur la base d’une liste de contrôle, et sera révisé chaque année en fonction des progrès
au fil du temps. Ces scores seront basés sur un large éventail d'indicateurs, tels que la
disponibilité du personnel et des médicaments (pour les prestataires), les mesures de
transparence, la propreté et la gestion des déchets médicaux, ainsi que la qualité de tenue des
dossiers. Sur la base des résultats de cette évaluation, un score de qualité sera calculé et le
paiement aux prestataires de santé sera ajusté en conséquence.
23. Un ajustement lié à l’équité sera compris dans le paiement basé sur les résultats. Par
exemple, les prestataires de santé éloignés ont plus de mal à recruter du personnel, ces
prestataires recevront une prime d’équité supplémentaire, ou une incitation pour pallier
l’éloignement, qui correspondra à un pourcentage déterminé de ce qu’ils auront gagné au cours
du mois. Les critères de sélection des prestataires qui recevront ce tarif plus élevé comprendront
la disponibilité actuelle du personnel sur les lieux de l'établissement, et l’éloignement physique
de ce dernier. Le calendrier des tarifs, les indicateurs devant faire l’objet d’incitations, et ces
critères d’équité, seront reflétés dans le Manuel d’Opérations du MSPP. Le tableau 2.1 donne un
exemple de calcul de paiement basé sur les résultats sur la base des principes énoncés ci-dessus.
24. La fixation des tarifs, et les révisions ultérieures au cours des années suivantes, sont
un exercice important. La méthodologie utilisée pour calculer les tarifs est cruciale pour assurer
la viabilité économique, l’efficience et la durabilité à long terme du programme. Le paquet final
45
Le tarif unitaire est un faible pourcentage du coût réel de la prestation du service. 46
Les ajustements de qualité sont fixés de manière à ne pas dépasser 100% du sous-total. 47
La prime d'équité ajuste le paiement à la hausse en compensation des difficultés rencontrées dans des zones très
reculées.
41
des services et le calendrier des tarifs seront précisés dans le Manuel d’Opérations.48
Le paquet
des services et le calendrier des tarifs seront revus de façon régulière et ajustés si nécessaire. Les
progrès dans la mise en œuvre du Projet peuvent nécessiter des ajustements des indicateurs et de
leur tarif relatif au cours du temps. Les étapes suivantes seront suivies lors du calcul des tarifs :
Coût du paquet de services : Les paiements basés sur les résultats contribueront aux coûts
opérationnels liés à la prestation des services. Les paiements basés sur les résultats
rembourseront les prestataires de service pour les paiements des malades, tandis que certains
intrants de la fonction de production de la santé (les vaccins et contraceptifs, par exemple)
seront pris en charge par le MSPP, les ONG participantes et d'autres bailleurs de fonds. Les
autres coûts opérationnels seront inclus dans le calcul des coûts pour déterminer les
paiements. Les salaires et les coûts du capital seront exclus du calcul des coûts, puisqu’ils
seront payés à travers d’autres sources.49
Une enquête est en cours pour aider à déterminer les
tarifs du paquet de services et elle sera achevée en juin 2013.
Prévisions : Pour chacun des indicateurs, des prévisions du nombre de services fournis par
mois, sont calculées sur la base des directives de l'OMS en matière de statistiques
démographiques, et les statistiques sont utilisées comme points d'entrée. Celles-ci
déterminent, par exemple, un taux moyen de natalité pour 1.000 habitants, qui sera ensuite
ajusté en fonction de caractéristiques spécifiques de santé publique de la zone cible (des
enquêtes auprès des ménages et des évaluations basées sur les établissements fourniront ces
informations). La prévision est importante pour définir les objectifs de santé publique du
programme, ainsi que pour estimer l'utilisation des services de santé.
Détermination du tarif par service : Le tarif par indicateur sera défini de manière à refléter la
priorité relative de santé publique. Le principe de base en santé publique consiste à ajuster les
prix des indicateurs sur la base des besoins de santé publique et à créer les incitations
appropriées pour que les prestataires soient performants. Chaque indicateur reçoit une
pondération relative fondée sur les niveaux de couverture ainsi que sur le temps et le coût
requis pour fournir le service. Le tarif final est attribué à chaque service sur la base de
l'importance relative de chaque indicateur. Les paiements ne remboursent pas le coût total
d'un indicateur spécifique. Le paiement pour l’ensemble du paquet sera inférieur au coût
raisonnable que le professionnel de la santé devrait supporter pour produire cette activité.
Ainsi, le tarif de l'indicateur individuel dans le paquet sera basé sur les priorités de santé
publique, sur la couverture, ainsi que sur le coût.
48 Le Manuel d’Opérations du MSPP décrira dans le détail le modèle de financement basé sur les résultats, y
compris (i) l'approche permettant d’engager les prestataires ; (ii) le paquet des services et la grille des tarifs, ainsi
que le mécanisme et le calendrier de la mise à jour périodique des tarifs ; (iii) la liste de contrôle de la qualité ; (iv)
les rôles et responsabilités en matière de vérification des résultats ; (v) les sanctions pour fausse déclaration,
détournement de fonds et autres irrégularités ; et (vi) la conception et la méthodologie de l’évaluation d’impact. Le
Manuel d’Opérations est en cours d'élaboration par le MSPP en étroite collaboration de manière à lui permettre de
servir de guide pratique à la mise en œuvre du financement basé sur les résultats pour les différents niveaux
d'acteurs impliqués. Le Manuel sera un document évolutif qui sera mis à jour régulièrement en fonction des leçons
apprises au cours de la mise en œuvre. 49
La définition de coûts opérationnels exclut les postes payés à partir d’autres sources, comme les salaires, le
capital, les vaccins, les contraceptifs, et les antirétroviraux. Sont inclus dans le calcul des coûts les dépenses comme
les gants, le carburant, le matériel médical, ainsi que les services de transport pour apporter des produits des dépôts
départementaux aux centres de santé.
42
Test des tarifs proposés : Au départ, la grille tarifaire sera testée dans la pratique. Ceci est
important pour veiller à ce que l'affectation du coût individuel de chaque service s'ajoute au
coût calculé de la prestation du paquet de services.
Révision des tarifs : la fixation des tarifs dans le cadre d’un programme de financement basé
sur les résultats est un processus dynamique qui doit être revu de façon régulière. Ce
processus s'inscrit dans le cadre du suivi et de la supervision du Projet et sera pris en compte
dans le Manuel d’Opérations du MSPP.
25. Les prestataires pourront décider de la façon de dépenser les paiements basés sur
les résultats en suivant des directives décrites dans le Manuel d’Opérations du MSPP. Les
paiements basés sur les résultats seront déposés sur le compte bancaire de l'établissement de
santé et ne seront pas différenciables des autres sources de financement de l’établissement, c’est-
à-dire principalement les frais encourus par les patients pour d'autres services non inclus dans le
Projet, et/ou les recettes provenant de la vente des médicaments. L'établissement aura une
autonomie substantielle quant à la façon de dépenser les fonds qu'il reçoit, bien que le MSPP
détermine des lignes directrices générales dans son Manuel d’Opérations du MSPP, et ce afin
d’assurer des améliorations dans l'allocation globale des ressources, la gestion, la gouvernance,
et la redevabilité. Par exemple, le Manuel d’Opérations limitera le pourcentage des fonds qu'un
établissement de santé peut consacrer au personnel en tant qu’incitatifs pour la performance. Les
prestataires peuvent également réinvestir ces fonds dans l'établissement et/ou acheter des
médicaments.
26. Une plateforme unique pour le suivi et un système unique de vérification des
résultats seront utilisés. De plus, un seul Manuel d’Opérations du MSPP et un seul Manuel
comptable, financier et administratif du MSPP seront développés. Le SIG de Kore Fanmi
fournira des données sur les résultats pour les rapports du MSPP.
27. Le Manuel d’Opérations du MSPP décrira les détails de mise en œuvre du modèle
de contractualisation, y compris : (i) la description des services à fournir en vertu des Paquets
de services de santé et de nutrition maternelle et infantile et des Paquets d’activités liées aux
services de santé ; (ii) le barème des paiements basés sur les résultats, qui sera calculé sur la base
d'une méthodologie jugée acceptable par l'Association et visant à assurer que les paiements basés
sur les résultats ne dépassent pas le coût unitaire raisonnable des services à fournir, et que ces
paiements soient ajustés pour refléter la qualité des services fournis, les conditions des endroits
où les services doivent être fournis, ainsi que la nécessité d'assurer un équilibre entre les Paquets
de services de santé et de nutrition maternelle et infantile, et d'autres services de santé et de
nutrition maternelle et infantile qui doivent être mis à disposition dans la zone ciblée concernée ;
(iii) les procédures et la méthodologie pour l'évaluation et l'actualisation des paiements basés sur
les résultats ; (iv) les critères d'éligibilité ainsi que les modalités et conditions régissant les
Accords de paiements basés sur les résultats ; (v) les procédures de suivi et d'évaluation des
Accords de paiements basés sur les résultats ; et (vi) les procédures et critères pour l’élaboration
et la prestation de la formation dans le cadre du Projet. Le Manuel d’Opérations sera un
document de travail qui sera mis à jour régulièrement sur la base des recommandations du
processus de suivi, des rapports de vérification interne et des missions conjointes d’appui à la
mise en œuvre.
43
28. Les décaissements des fonds de l’Association et du HRITF pour ces paiements basés
sur les résultats seront conditionnés par : (i) la nomination d’un organisme indépendant de
vérification des paiements basés sur les résultats ; (ii) le recrutement d’une équipe de
contractualisation pour jouer un rôle de coordination et d’intendance pour les paiements basés
sur les résultats et plus généralement pour le secteur santé (cf. annexe 3), et dont les
qualifications et termes de référence soient acceptables par l’Association ; et (iii) la soumission
d’un plan d’évaluation d’impact du programme de paiements basés sur les résultats jugé
satisfaisant par l’Association quant à la forme et au fond.
29. Cette sous-composante cherche également à améliorer la qualité et l’offre des
services des prestataires de santé publique contractualisés, grâce au financement de travaux
mineurs de réhabilitation, à la dotation d’équipement, de biens, d’intrants médicaux, de produits
de première nécessité et de médicaments, ainsi qu’à la formation du personnel sur la base des
critères d’éligibilité définis dans le Manuel d’Opérations du MSPP. Les prestataires de santé
publique qui participent doivent respecter certains critères d'éligibilité pour pouvoir participer au
programme de financement basé sur les résultats. Ainsi, une évaluation de la capacité du
prestataire de santé publique à offrir le paquet de services sera assurée par le MSPP, ce qui
permettra de classer les établissements au sein de chaque département : (i) les prestataires de
santé publique qui répondent aux critères d'éligibilité ; (ii) les prestataires de santé publique qui
nécessitent un soutien mineur pour répondre aux critères d’éligibilité, tel que la dotation
d'équipements supplémentaires et de matériel médical ; et (iii) les prestataires de santé publique
qui nécessitent des investissements plus substantiels pour être fonctionnels ou pour pouvoir
répondre aux critères d'éligibilité. En outre, une formation sur l'application correcte des
protocoles de prestation de services sera fournie, en fonction des besoins, au personnel de santé
impliqué dans la prestation du paquet de services. Une formation et un soutien supplémentaires
sur la gestion administrative et financière des établissements de santé ainsi qu’un soutien à la
gestion des déchets médicaux, seront également fournis.
30. Pour garantir l'exactitude du rapportage et des paiements, plusieurs mécanismes
ont été mis en place pour la contre-vérification des résultats. La vérification des résultats, à la
fois en termes de volume et de qualité, est un élément essentiel du financement basé sur les
résultats. La vérification sera effectuée sur une base trimestrielle par un agent externe
indépendant chargé d’assurer l'exactitude et la véracité de l'information par rapport au volume
et/ou à la qualité des services fournis. À cette fin, le ou les cabinets recrutés examineront les
registres des établissements de santé ainsi que le SIG de Kore Fanmi, et sélectionneront au
hasard un échantillon de bénéficiaires pour mener une enquête auprès des ménages sur les
services fournis. Enfin, des enquêtes indépendantes seront réalisées auprès des établissements de
santé et des ménages, afin de s'assurer que le renforcement du volume et de la qualité des
services de santé progresse, que les mécanismes de financement basé sur les résultats ne
produisent pas de conséquences imprévues, et pour confirmer les résultats rapportés dans le
système d’information et de gestion sanitaire.
31. Cette composante financera également une assistance technique sur le financement
basé sur les résultats, la gestion financière et la passation des marchés, afin d'assurer la
bonne exécution du Projet. Une assistance technique sera fournie aux niveaux central,
départemental, ainsi qu’au niveau des établissements de santé, pour le personnel clé de
44
l'exécution des processus liés au financement basé sur les résultats afin de renforcer les capacités
des établissements sous contrat ainsi que pour suivre la performance à tous les niveaux.
32. La capacité du MSPP au niveau départemental est variable ce qui se traduit par une
faible supervision, un manque de coordination des prestataires de services, une faible
gestion de ressources humaines et financières limitées et un manque de capacité à
démontrer des résultats. Cette sous-composante fournira également des paiements basés sur les
résultats aux autorités sanitaires départementales du Ministère ainsi qu’à d’autres unités de
supervision de la santé publique au sein du MSPP, afin d’appuyer la mise en œuvre de leurs
plans de travail annuels, y compris la supervision et le suivi de la prestation de services. Des
accords annuels de paiements basés sur les résultats seront signés, et décriront les rôles et les
responsabilités, les indicateurs de performance et les cibles à atteindre, le montant du
financement, et les mécanismes de décaissement et de vérification de la performance.
33. Étant donné que le financement basé sur les résultats implique un changement
fondamental dans le comportement, resituant le risque au niveau du prestataire et non plus
au niveau du client, des campagnes de formation et de communication devront être
entreprises à tous les niveaux et porter sur les responsabilités des acheteurs, les prérequis pour
le paiement, le rôle des autorités sanitaires décentralisées et du gouvernement local, les
mécanismes de circulation des fonds, les mécanismes de redevabilité, ainsi que la vérification et
la supervision. Une stratégie globale de communication devra par conséquent être développée et
mise en œuvre.
34. Sous-composante 1.2 : Accompagnement familial orienté sur les résultats pour les
familles pauvres et vulnérables (don de l’Association de 17 millions USD). Pour créer un pont
entre les familles et les services et fournir un accompagnement familial et des informations,
biens et services essentiels aux familles pauvres et vulnérables, cette sous-composante financera
la prestation de services sociaux par le biais du soutien familial pour les familles pauvres et
vulnérables à travers : (a) la réalisation d’enquêtes socio-économiques auprès des familles pour
générer les plans de développement familial ; (b) la cartographie des programmes et services
sociaux disponibles pour développer la carte des opportunités et identifier les familles les plus
vulnérables ; (c) le recrutement et la supervision des agents Kore Fanmi et des équipes
municipales et la vérification des résultats ; (d) la prestation d’une formation aux agents Kore
Fanmi et aux équipes municipales ; (e) la mise en place des bureaux municipaux ; (f) la
prestation des intrants nécessaires pour appuyer la prestation des services sociaux de base au
niveau des ménages, tel que spécifié dans le Manuel d’Opérations du FAES ; le tout via la
prestation de biens, de services de consultants, et la prise en charge de la formation et des coûts
opérationnels ; et (g) la prestation de transferts monétaires conditionnels aux bénéficiaires des
transferts monétaires conditionnels.
35. Kore Fanmi est un mécanisme innovant pour améliorer l’efficience de la prestation
des services sociaux en Haïti. Le système est composé d’un réseau d’agents communautaires et
d’équipes municipales qui sont responsables de (i) la prestation directe de certains services
sociaux et intrants essentiels ; (ii) la promotion du changement positif de comportement ; et (iii)
la référence des familles vers les services sociaux adéquats en cas de besoin (l’encadré 2.2 inclut
les détails du paquet d’interventions, qui pourra être modifié selon les nécessités). Les agents
45
Kore Fanmi sont recrutés localement et se voient assigner un nombre limité de familles. Le
nombre de familles assignées à chaque agent Kore Fanmi dépendra du niveau de pauvreté et de
vulnérabilité de chaque famille, ainsi que de la topographie de la zone d’intervention, tel que
décrit dans le Manuel d’Opérations du FAES.
36. Les besoins des familles sont d’abord évalués sur la base d’une enquête socio-
économique pour établir un profil socio-économique détaillé à partir de l’information
recueillie sur la démographie, l’éducation, et la situation économique, ainsi que sur les conditions
de santé, de nutrition, sécurité alimentaire, logement et environnement, de chaque famille. En
parallèle, une carte des opportunités de la commune d’intervention est établie afin d’identifier
tous les services sociaux offerts à la population. Sur la base de l’enquête socio-économique, une
analyse de vulnérabilité est ensuite réalisée pour établir un profil détaillé des conditions de
chaque famille et produire une manière objective de mesurer sa vulnérabilité, qui en retour
détermine l’intensité de l’accompagnement apporté par les agents Kore Fanmi et les travailleurs
sociaux. Les familles sont classées en quatre catégories de vulnérabilité. Sur la base du profil et
de la vulnérabilité de chaque famille, un plan de développement familial est créé pour associer
les conditions de chaque famille avec un ensemble d’objectifs de vie qui prennent en compte la
santé, l’hygiène personnelle et celle de l’environnement de vie, la nutrition, la sécurité
alimentaire, les opportunités économiques, l’éducation, les droits civiques et la prévention de la
violence domestique. La carte des opportunités informe les agents Kore Fanmi et les équipes
municipales pour la référence des familles vers des services disponibles. Elle permet également
d’identifier les lacunes en termes de prestation de services. Dans le cas d'extrême vulnérabilité et
d’absence de soutien à ces familles, le Projet fournira également des transferts en espèces ou en
nature aux familles les plus vulnérables50
. Un Manuel de transferts monétaires conditionnels sera
développé séparément par le FAES durant la phase de mise en œuvre du Projet, détaillant les
conditions, responsabilités et procédures, comme condition de décaissement de cette catégorie.
37. Les agents Kore Fanmi sont appuyés par une équipe municipale chargée de
superviser leur formation et de les guider dans leurs activités. L’équipe est également
responsable d’améliorer la coordination entre partenaires et prestataires de services à tous les
niveaux (municipal, départemental ou national), et de tenir les autorités locales informées et
engagées sur la prestation des services sociaux au niveau municipal et dans les zones sous leur
responsabilité.
38. Afin de livrer leur paquet d’interventions, les agents Kore Fanmi et les équipes
municipales recevront une formation à partir d’un programme davantage orienté vers le
soutien familial que limité à la seule prestation de services. Le contenu et la structure de la
formation sont élaborés de manière conjointe avec les partenaires de Kore Fanmi tels que
l’UNICEF et le PAM, puis validés par le Gouvernement, sur la base des pratiques et des
protocoles identifiés comme étant les meilleurs au niveau international (tels que les Facts for
50
Les transferts d’argent seront financés par le Gouvernement ou par d’autres bailleurs de fonds utilisant le Registre
des bénéficiaires afin de cibler les plus pauvres et les plus démunis ou bien les bénéficiaires du Projet. Les Nations
Unies seront responsables du transfert en nature pour les familles les plus vulnérables (c.-à-d. le PAM pour la
nourriture).
46
Life51
utilisés dans les modules de formation concernant la promotion du changement positif de
comportement). Les agents seront régulièrement évalués afin de déterminer leur niveau de
connaissances et leur capacité à transmettre des connaissances aux familles.
39. Les données et l’information générées par Kore Fanmi sont traitées par un SIG de
pointe qui a été développé sur la base des expériences des pays d'Amérique latine et adapté
au contexte haïtien et est compatible avec les autres systèmes d’information du
Gouvernement. Les agents Kore Fanmi, les travailleurs sociaux et les superviseurs recueillent
des données au niveau de la famille, de la communauté et des prestataires de services, puis, dans
une première phase, les experts en gestion des données saisissent et gèrent l’information en en
mettant régulièrement à jour les différentes composantes (dans une seconde phase des dispositifs
mobiles seront utilisés pour collecter l’information et suivre les progrès au niveau familial).
Chaque famille et chaque membre de la famille est pourvu d’un numéro d’identification unique,
qui est généré automatiquement par le Registre des bénéficiaires dans le SIG. Ce numéro
d’identification permettra un suivi précis des services reçus et des progrès accomplis au cours du
temps. Bien que la confidentialité des données individuelles soit rigoureusement protégée, les
indicateurs globaux et l’information sur les services sont à la disposition du public, des
institutions et des autorités politiques, ainsi que des prestataires de services, afin de permettre de
mieux planifier les activités. Le SIG sera interopérable avec le système d’information et de
gestion sanitaire ainsi qu’avec le système des autres Ministères, afin de rendre compte des
progrès accomplis et de suivre les services reçus par les bénéficiaires. Le SIG fournira également
un moyen objectif de cibler les familles pauvres et les plus vulnérables pour des transferts en
nature ou des transferts monétaires conditionnels et d’autres programmes d’assistance sociale,
ainsi qu’un moyen de suivre les progrès des familles dans le temps.
51
Facts for Life ou Savoir pour Sauver est une publication conjointe de l’UNICEF, l’OMS, l’UNESCO, le FNUAP,
le PNUD, le PAM, UNAIDS et la Banque mondiale. Son objectif est de fournir aux familles et aux communautés
l’information nécessaire pour sauver la vie de leurs enfants. http://www.factsforlifeglobal.org/
47
Encadré 2.2 : Paquet des interventions Kore Fanmi
Tous groupes d’intervention
- Promotion de l’hygiène personnelle
- Distribution de produits pour le traitement de l’eau et promotion de la consommation d’eau potable
- Soutien à la construction de latrines domestiques
- Promotion de la gestion des déchets
- Soutien à la sécurité alimentaire familiale
- Prévention du paludisme et du choléra
- Prévention et dépistage des infections sexuellement transmissibles et du VIH / SIDA
- Référence aux programmes d’aide alimentaire pour les patients TB / VIH de ménages pauvres en
situation d’insécurité alimentaire
- Traitement des personnes infectées par le VIH et la TB, par le biais de la promotion et de l'orientation
- Enregistrement des naissances et promotion de l’identification
- Facilitation de l'accès aux opportunités économiques
- Intervention pour l'amélioration du niveau de vie
- Promotion de l'élimination de la violence intrafamiliale
- Encouragement et soutien du retour des enfants abandonnés
- Promotion pour le diagnostic, le traitement et la stimulation des personnes handicapées
- Suivi des maladies chroniques chez les personnes âgées Femmes enceintes et allaitantes
- Promotion des soins prénatals et de l’orientation
- Promotion de l'accouchement institutionnel ou assisté par du personnel qualifié, ainsi que de la manière
de se préparer à l’accouchement
- Promotion d’habitudes alimentaires saines, du suivi de la prise / perte de poids pendant la grossesse
- Détection et réponse à la malnutrition
- Supplémentation en micronutriments
- Promotion de l'allaitement exclusif jusqu'à 6 mois, ainsi que de l'allaitement jusqu'à 2 ans et au-delà
- Mise à jour des vaccins
- Déparasitage
- Promotion des soins post-partum
- Promotion de pratiques reproductives saines
Enfants (0-14 ans) - Promotion et suivi de la croissance
- Promotion de la stimulation précoce et du développement de l'enfant
- Carte de santé pour les moins de cinq ans
- Promotion d’une alimentation appropriée en fonction de l'âge
- Promotion et distribution de poudre de micronutriments et de suppléments
- Détection et traitement de l'infection et de la malnutrition des enfants
- Promotion de l’accès à l’éducation
- Promotion de l'éducation / scolarisation et de l'accès aux repas scolaires
- Santé à l’école
- Vaccination et mise à jour des vaccins
40. En l'absence d’une capacité suffisante de l'État au niveau des communes, le
Gouvernement d'Haïti a, pour la première phase de l’initiative, passé contrat avec des
ONG déjà établies dans les zones d'intervention pour y assurer l’exécution de Kore Fanmi.
Les ONG sont chargées de recruter, d’équiper et de former les agents Kore Fanmi et les équipes
municipales. L'initiative est maintenant mise en œuvre avec succès dans trois des municipalités
les plus pauvres et les plus exposées à l'insécurité alimentaire du Département du Centre, et sera
48
étendue à d’autres zones d’interventions du Projet. Pour la première étape de l’initiative, un
accord de partenariat a été signé avec l’UNICEF et le PAM (qui participent activement au
développement de Kore Fanmi), chargés de fournir au programme des produits essentiels
d'hygiène, d'assainissement, de santé et de nutrition, et une assistance technique et de résolution
des problèmes. En vue d’élargir l’initiative, les agences des Nations Unies vont jouer un rôle
important en termes de développement du réseau et de prestation de services aux ménages
vulnérables identifiés par le biais de Kore Fanmi. Le superviseur municipal et les travailleurs
sociaux sont basés dans le bâtiment de la municipalité, afin d’assurer une coordination étroite
avec les élus locaux, ainsi que la définition d’un nouveau rôle pour la municipalité dans la
construction du capital humain de sa circonscription. Dans un avenir proche, une nouvelle
initiative du Ministère de l'Intérieur, qui vise à renforcer la capacité des municipalités et à
accroître leur redevabilité, permettra une supervision plus ample du réseau Kore Fanmi par les
maires. Le FAES travaillera en étroite collaboration avec le Ministère de l’Intérieur à la mise en
place et à l’exécution de cette composante du Projet, et testera également l’exécution directe de
Kore Fanmi au niveau municipal.
41. Un aspect novateur de Kore Fanmi est l'introduction du paiement basé sur la
performance pour les agents, les travailleurs sociaux, les superviseurs et les spécialistes en
gestion de données. Le paiement de l'agent est basé sur un salaire dont une partie varie en
fonction de la performance. La partie variable du paiement sera versée tous les trois mois, après
vérification de la réalisation des objectifs de vie des familles dans les délais impartis, et des
progrès accomplis par rapport aux cibles intermédiaires menant à leur réalisation. L'accent sera
mis, dans une première phase, sur les objectifs de vie liés à la santé maternelle et infantile, de
sorte que les résultats, et leur obtention, en matière de vaccination, de suivi de la croissance, et
d'orientation des femmes enceintes vers des consultations prénatales, ainsi que la promotion de
l'accouchement institutionnel, seront directement liés au paiement des agents. La vérification
sera effectuée sur une base trimestrielle par une équipe composée du FAES, des ONG, et des
représentants de la municipalité, afin de vérifier la réalisation des objectifs de vie par le biais du
SIG, et au niveau familial par le biais d'enquêtes de satisfaction. La contre-vérification des
résultats sera effectuée chaque année par un organisme indépendant de vérification externe, en
tandem avec la contre-vérification de la prestation institutionnelle des services de la sous-
composante 1.1. Une méthodologie détaillée des paiements basés sur la performance sera incluse
dans le Manuel d’Opérations du FAES.
42. Kore Fanmi a été mis en œuvre à petite échelle dans trois communes depuis mai
2011, et la méthodologie d’intervention détaillée dans le Manuel d’Opération du FAES
prend en compte les leçons apprises de cette expérience de mise en œuvre. Plusieurs ateliers
de travail ont été organisés afin d’évaluer l’adéquation du concept de Kore Fanmi. Il en résulte
que le concept général de Kore Fanmi a été maintenu intact, toutefois, certains de ces
instruments ont été améliorés, comme l’enquête socio-économique, le principe de distribution
d’agents sur le territoire, la formation, et le renforcement des liens avec la municipalité. Sur la
base de cette expérience, et d’une analyse des coûts et dépenses, des coûts de mise en place ont
été identifiés, comme la mise en place de bureaux Kore Fanmi au sein des bureaux régionaux et
centraux du FAES et au sein des municipalités (pris en charge dans le cadre de la sous-
composante 2.2), des coûts de démarrage à savoir l’enquête socio-économique auprès des
familles, la carte des opportunités et la formation initiale, et les coûts récurrents liés au paiement
49
du personnel, à la formation continue et aux coûts opérationnels, ce qui a guidé l’allocation des
ressources dans le cadre de ce Projet pour l’expansion de Kore Fanmi.
43. Le Manuel d’Opération du FAES décrit la méthodologie de mise en œuvre du
modèle Kore Fanmi. Ce manuel inclut : (i) les modalités de gestion administrative et financière
pour la mise en œuvre de Kore Fanmi par le FAES ; (ii) la méthodologie pour
l’accompagnement familial, y compris la méthodologie et les questionnaires de l’enquête socio-
économique et de la carte des opportunités, la liste des modules à inclure dans le curriculum de
formation des agents et équipes municipales ainsi que les activités devant être menées par les
équipes municipales ; (iii) les critères d’éligibilité pour les entités publiques et non publiques
responsables de la mise en place et des opérations du réseau Kore Fanmi dans chaque commune ;
(iv) les critères d’éligibilité pour les réhabilitations mineures qui seront financées dans certaines
municipalités ; et (v) les procédures de suivi et d’évaluation des activités de Kore Fanmi.
44. Kore Fanmi travaillera en partenariat étroit avec le MSPP, les autres ministères
impliqués et les nouvelles initiatives du Gouvernement pour la prestation des services, le
développement et la mise en œuvre d’un programme de formation, la définition et la mise à jour
des cartes des opportunités, et la mise en place et l’utilisation du Registre unique des
bénéficiaires afin de cibler les programmes d’aide sociale et de suivre les améliorations des
conditions de vie des familles, de manière à fournir une rétroaction concernant la couverture et le
manque de services pour la population afin de permettre une meilleure planification. Le FAES
signera des protocoles d'accord sur la collaboration pour Kore Fanmi avec les ministères clés. Le
Gouvernement a introduit un programme ciblé de transferts monétaires conditionnels pour les
familles pauvres et les plus vulnérables dans des communes géographiques prioritaires
prédéterminées. Le Registre unique des bénéficiaires de Kore Fanmi pourra être utilisé à l’avenir
pour identifier objectivement les familles pauvres et les plus vulnérables, utilisant le modèle
d’accompagnement familial et les données du SIG pour assurer le suivi des progrès des familles.
Il en ira de même pour les autres nouvelles initiatives du Gouvernement en matière de filets de
protection sociale.
45. Afin de fournir l’appui nécessaire permettant de sortir les ménages les plus
vulnérables de la pauvreté, un programme de transferts monétaires conditionnels sera mis
en place et financé dans le cadre de cette sous-composante. Le transfert monétaire devra être
soigneusement conçu afin de définir clairement les critères de sélection des bénéficiaires pauvres
et vulnérables, les outils utilisés et les procédures à suivre. Le Manuel de transferts monétaires
conditionnels devra inclure les critères de sélection, en lien avec la vulnérabilité (liée aux
conditions économiques, à l’hygiène, et au logement, entre autres indicateurs) et d’autres critères
spécifiques, ainsi que les procédures à suivre et les outils à utiliser pour le paiement. Ainsi, dans
une première phase, le FAES recrutera un consultant pour que ce dernier appuie le FAES dans la
conception d’un Manuel de transferts monétaires conditionnels séparé ainsi que des outils
opérationnels pour l’exécution du programme de transferts monétaires conditionnels. Une fois ce
manuel disponible, des transferts monétaires conditionnels seront fournis aux bénéficiaires
éligibles. De plus, la capacité institutionnelle du FAES pour gérer le programme de transferts
monétaires conditionnels devra être renforcée avant que les fonds de cette catégorie de dépenses
ne puissent être décaissés.
50
Composante 2 : Renforcement de la Capacité d’Intendance et de Gestion du Gouvernement
(don de l’Association de 9 millions USD)
46. L'objectif de cette composante est de renforcer la capacité du Gouvernement à
réguler et à gérer avec efficacité la prestation de services à tous les niveaux. Même si le
Gouvernement d'Haïti aura encore besoin d'une aide extérieure pour le financement des secteurs
sociaux dans un avenir prévisible, sa capacité à surveiller et à réguler la prestation de services à
tous les niveaux est essentielle pour assurer une utilisation accrue et une meilleure qualité de la
prestation des services. À cette fin, cette composante financera deux sous-composantes : (i) le
renforcement des capacités d’intendance et de gestion du MSPP ; et (ii) le renforcement des
capacités de coordination et de gestion pour la protection sociale.
47. Sous-composante 2.1 : Renforcement des capacités d’intendance et de gestion du
MSPP (don de l’Association de 5 millions USD). Cette sous-composante appuiera le
renforcement des capacités d’intendance et de gestion du MSPP, l’accroissement des capacités
des autorités sanitaires départementales en matière de supervision et de suivi de la prestation des
services de santé, ainsi que la réalisation d'enquêtes et d'études, et la préparation d'une stratégie
et d’un plan de gestion des déchets de soins de santé au niveau national, le tout à travers la
prestation de biens, de services de consultants, et de formation.
48. L’objectif de cette sous-composante est d’appuyer le MSPP dans le développement
de capacités adéquates d’intendance et de gestion. Afin de mettre en place, gérer et superviser
de manière effective les arrangements nécessaires pour la contractualisation et le suivi, une
équipe est en train d’être mise en place au sein du Ministère, pourvue de personnel du Ministère
ainsi que de consultants recrutés compétitivement. Les objectifs de cette équipe sont les
suivants : (i) contribuer à élargir et coordonner la prestation du paquet standard de services
essentiels de santé et de nutrition à travers la gestion des contrats de services de santé passés
avec des prestataires publics et non publics ; (ii) renforcer le rôle d'intendance du MSPP dans le
secteur de la santé, afin qu'il puisse s'assurer de la réalisation des priorités du secteur ; (iii)
intégrer les efforts des bailleurs de fonds, les efforts multilatéraux, et les efforts des ONG dans le
système national de santé ; (iv) développer la capacité du MSPP à travailler efficacement avec
les intervenants pour établir un partenariat public / privé efficace et efficient ; et (v) gérer les
fonds des bailleurs de fonds participant. Il est essentiel de renforcer, en parallèle, la capacité des
unités techniques du Ministère à exercer, dans le long terme, les diverses fonctions de
contractualisation. Même si les contrats financés par les bailleurs seront supervisés par cette
équipe, les unités techniques du Ministère jouent chacune un rôle de soutien important dans le
processus de contractualisation. Une assistance technique soutenue sera fournie en vue de créer
la capacité et d’apporter le soutien nécessaires à la mise en œuvre du Projet.
49. L'augmentation des ressources pour le secteur n’améliorera pas nécessairement les
résultats de santé, en particulier pour les pauvres, à moins que l'allocation des ressources et
la gestion des dépenses publiques ne deviennent plus efficaces. Il est difficile d'augmenter
l'efficacité de la très faible dépense publique, étant donné qu’elle sert surtout à financer les frais
de fonctionnement, en général, et les salaires du personnel, en particulier. Ainsi, cette sous-
composante fournira le soutien nécessaire pour le renforcement des capacités à tous les niveaux
de la chaîne de prestation de services, y compris au niveau de la planification, de la budgétisation
51
et du suivi des dépenses publiques, de la définition des politiques, ainsi que de la clarification des
rôles et des responsabilités des niveaux décentralisés pour la planification et la coordination
d’une prestation de services efficace pour la population.
50. Une des préoccupations clés en matière de soins de santé est la gestion des déchets
médicaux ainsi que la santé et la sécurité des travailleurs, en particulier dans un pays en
proie aux épidémies et au choléra. Par conséquent, cette sous-composante financera la
préparation et l'adoption d'une stratégie de gestion nationale des déchets de soins de santé et de
plans de gestion environnementale, ainsi que du personnel contractuel additionnel selon les
besoins. Une assistance technique sera fournie de manière à : (i) analyser la stratégie actuelle et
la capacité de gestion et d'élimination des déchets médicaux et des excrétions provenant des
infrastructures existantes et prévues ; (ii) identifier et mettre en place les outils les plus
appropriés pour assurer un système de gestion des déchets des soins de santé en Haïti ; (iii)
préparer des plans de gestion environnementale en lien avec le phasage du Projet ; (iv) établir des
normes adéquates en matière de santé et de sécurité des travailleurs dans les situations normales
des soins de santé primaires et dans les situations d’épidémies ; et (v) former le personnel, à tous
les niveaux, sur la gestion des déchets des soins de santé, sur la sécurité des travailleurs, et sur
les procédés et supervision des sauvegardes.
51. Cette sous-composante financera également des initiatives de renforcement des
capacités afin de faciliter les échanges interdépartementaux des expériences et des leçons
apprises, telles que la création d'équipes d'encadrement pour soutenir les départements en
matière de réformes des finances publiques, l’utilisation de méthodes d’apprentissage par la
pratique (ou learning by doing) en matière d’audits internes au niveau départemental, et la tenue
de réunions de personnel dans les départements qui réussissent une bonne performance, afin que
les plus performants puissent servir d'exemple et de modèle. Le soutien aux autorités sanitaires
départementales et aux autres niveaux décentralisés prendra aussi la forme de coaching et de
mentorat. Le résultat attendu de cette sous-composante sera l’augmentation de la supervision des
établissements de santé par département ainsi que l'amélioration générale de la gestion du
département de la santé.
52. Enfin, il est essentiel de compter avec de bons systèmes de suivi et d'évaluation afin
d’assurer le suivi des progrès en matière de résultats en santé maternelle et infantile.
L’EMMUS 2012/13 sera utilisée comme diagnostic de base pour le Projet ainsi que l’évaluation
de la prestation de services financée par l'USAID. Le Projet financera également, selon le besoin,
des enquêtes auprès des ménages afin de mesurer les résultats du Projet, et des enquêtes
périodiques conduites auprès des établissements de santé afin de mesurer les progrès en matière
de qualité des soins, d'absentéisme et de satisfaction des patients. Dans le cas d'un éventuel
déficit de financement, le Projet contribuera au financement de l'EMMUS de 2017/18, qui
servira d'enquête finale pour le Projet.
53. Le Projet sera évalué à travers des évaluations d’impact et de processus. Comme
requis par le HRITF, le Projet doit être évalué à travers une évaluation d’impact quantitative, qui
se concentrera sur la mesure de l’impact du Projet et répondra à des questions opérationnelles de
recherche pertinentes pour mieux comprendre comment le programme peut être amélioré. Une
évaluation de processus sera également menée afin de mieux comprendre comment et pourquoi
52
le Projet a atteint les résultats escomptés. La conception et la méthodologie de l’évaluation
d’impact seront spécifiées dans le Manuel d’Opérations du MSPP.
54. Sous-composante 2.2 : Renforcement des capacités de coordination et de gestion pour
la protection sociale (don de l’Association de 4 millions USD). L’appui, au titre de cette sous-
composante, sera destiné à renforcer les capacités institutionnelles à tous les niveaux du
Gouvernement, y compris aux niveaux central, municipal et communautaire, afin de mieux
coordonner, organiser, gérer, et fournir des services aux familles, via (a) l’appui au
fonctionnement de Kore Fanmi et du comité technique et de pilotage en protection sociale ; (b) la
réalisation d’activités de renforcement des capacités pour les autorités centrales et
départementales, les municipalités, et les parties prenantes majeures, aux niveaux municipal,
départemental et national de la prestation de services et de programmes ; (c) l’extension du
système d’information et de gestion de Kore Fanmi ; (d) la réalisation de travaux mineurs de
réhabilitation des bureaux municipaux sur la base des critères d’éligibilité décrits dans le Manuel
d’Opérations du FAES ; (e) la mise en place d’un Registre national unique des bénéficiaires
permettant d’assurer l’identification et le suivi des bénéficiaires des programmes d’aide sociale ;
et (f) l’appui au FAES pour la gestion, la supervision, le suivi et l'évaluation, la passation des
marchés, et la gestion financière de la sous-composante 1.2 du Projet, à travers des travaux et la
fourniture de biens, de services de consultants, de formation et de coûts opérationnels. Cette
sous-composante sera mise en œuvre par le FAES.
55. Le comité de pilotage52
sera chargé de développer les normes et de coordonner les
interventions pour la protection sociale, le suivi des vulnérabilités des familles, et les initiatives
sociales. Dans la phase pilote de l'initiative Kore Fanmi, ce rôle a été joué par la Commission de
Lutte Contre la Faim et la Malnutrition (COLFAM) et à l’avenir, pourra être remplacé par une
unité centrale pour la protection sociale sous la tutelle du Premier Ministre. L’équipe de travail
technique continuera de guider les aspects techniques de Kore Fanmi. Le Projet fournira une
assistance technique au comité de pilotage pour lui permettre de réussir dans son rôle catalyseur
et assurer que chaque Ministère impliqué dans la protection sociale livre les résultats attendus
dans les délais impartis.
56. Des activités de renforcement des capacités seront entreprises à différents niveaux
afin d’améliorer la capacité et la coordination de la prestation des services sociaux, et afin
de réduire les vulnérabilités des familles. La prestation des services sociaux manque souvent
de coordination et ne répond pas efficacement aux besoins réels de la population. Le Projet
financera la formation et d’autres activités de renforcement des capacités pour les autorités
centrales, départementales et municipales ainsi que pour d’autres intervenants majeurs à
différents niveaux afin d’améliorer leurs capacités et coordination en matière de prestation des
services sociaux à la population et de réduction de la vulnérabilité des familles. La carte des
opportunités et l’information du SIG de Kore Fanmi seront utilisées comme éléments clés pour
améliorer la coordination, assurer une planification efficace, et répondre aux besoins de la
population. Des activités de renforcement des capacités seront entreprises régulièrement au cours
du Projet.
52
Le comité de pilotage sera multisectoriel et comprendra des représentants des différents ministères et bailleurs de
fonds impliqués dans l’initiative.
53
57. Le SIG actuel sera amélioré pour permettre la mise à l’échelle de l'initiative, et
constituera le principal pilier d'un système intégré d'information sociale. Un système intégré
d'information comprend des éléments interdépendants qui captent, stockent, traitent et
disséminent l’information pour appuyer les processus de prise de décision des programmes
sociaux. Le besoin actuel de prendre des décisions rapides en réponse à des situations de plus en
plus complexes nécessite, d'une part, la disponibilité immédiate de l'information traitée, et d'autre
part, la qualité de l'information produite. Tout au long de ce processus de développement, les
organisations doivent définir l'information, la faire circuler et l’interpréter en fonction de leurs
besoins en termes de prise de décision. Ces dernières années, l'utilisation des technologies de
l'information dans l'administration des programmes sociaux a produit des changements
extraordinaires qui ont abouti à l'accélération et à la simplification des activités et processus, et à
l'amélioration de l'accès et de l’utilisation de l’information, créant en fin de compte de la valeur
tant pour les bénéficiaires que pour le Gouvernement. En outre, les progrès de l'interopérabilité
des systèmes d'information exigent non seulement l'incorporation de la technologie, mais aussi le
développement d'un environnement de collaboration entre les institutions afin d'assurer une plus
grande efficacité du Gouvernement. Cette sous-composante financera l'amélioration du SIG de
Kore Fanmi, y compris les investissements dans les technologies mobiles pour la collecte et le
traitement de l'information, ainsi que pour assurer l'interopérabilité fonctionnelle du système.
58. Les municipalités bénéficieront de réhabilitations mineures lorsque nécessaire et
d’investissements pour augmenter leur fonctionnalité. L'équipe de protection sociale
municipale est basée dans la municipalité et sert le bassin de vie de la population. Le FAES signe
des accords avec les municipalités sur les rôles et responsabilités de chaque entité de Kore
Fanmi. Certaines municipalités exigeront des investissements mineurs pour s'assurer de pouvoir
servir la population de manière adéquate. Lorsque cela sera jugé nécessaire, cette sous-
composante financera la réhabilitation mineure des municipalités (en conformité avec les critères
d'éligibilité définis dans le Manuel d’Opérations du FAES) et des investissements pour assurer la
fonctionnalité des municipalités (par exemple l'électricité, la connexion internet).
59. Le développement d’un Registre national unique des bénéficiaires assurera un
meilleur ciblage et suivi des bénéficiaires dans le pays. Le Registre unique des bénéficiaires
enregistrera tous les bénéficiaires potentiels, identifiera les besoins, et suivra la prestation des
services et des bénéfices. L’interopérabilité du Registre unique des bénéficiaires avec d’autres
systèmes d’information ministériels est un élément crucial. Du personnel spécialisé, en charge du
développement, de la gestion et de la maintenance du système sera recruté, formé et payé au titre
de cette sous-composante, en plus de l'investissement initial dans le développement du logiciel et
l'achat du matériel nécessaire, y compris le serveur. Alors qu'un décret présidentiel annoncera la
création et le rôle du Registre unique des bénéficiaires, le Manuel d’Opérations du FAES
définira ses objectifs et le modus operandi. Des accords interinstitutionnels liés au Registre
unique des bénéficiaires et aux programmes sociaux seront signés avant que ce dernier ne
devienne pleinement opérationnel.
60. Le FAES bénéficiera également d’un appui pour l’assistance technique nécessaire à
la mise en œuvre du programme de transferts monétaires conditionnels. Un consultant
international sera recruté pour préparer le Manuel de transferts monétaires conditionnels, y
compris les conditions, les responsabilités et les procédures. Comme condition de décaissement
54
pour la catégorie de dépenses des transferts monétaires conditionnels, une évaluation
institutionnelle de la capacité du FAES à mettre en œuvre le programme de transferts monétaires
conditionnels sera réalisée par la Banque mondiale et un plan d’action sera développé pour
renforcer cette capacité. La sous-composante 2.2 financera la mise en œuvre de ce plan d’action
pour le FAES.
61. Le FAES recrutera une équipe spécialisée pour soutenir l'exécution du Projet et
travaillera en étroite collaboration avec les ministères clés afin d'assurer une collaboration
efficace. Le FAES recrutera et formera le personnel clé au niveau central et départemental pour
l'exécution de Kore Fanmi. Au niveau national, un coordonnateur de Projet, un expert en matière
de formation, un travailleur social senior, un expert en systèmes d’information et de gestion et en
suivi et évaluation, ainsi qu’un programmeur en technologie de l'information, seront recrutés et
formés. Au Bureau régional du FAES, un gestionnaire de Projet départemental, un travailleur
social et un expert en suivi et évaluation, seront recrutés et formés. La gestion, la supervision, le
suivi et l'évaluation, la passation des marchés et la gestion financière par le FAES pour les sous-
composantes 1.2 et 2.2 seront également financés en vertu de la présente sous-composante et
comprendront le financement de la fourniture de biens, d'équipement, de travaux, des services de
consultants, de la formation, et des coûts d’opération.
55
Annexe 3 : Arrangements pour la mise en œuvre
HAÏTI : Amélioration de la Santé Maternelle et Infantile au travers de Services Sociaux
Intégrés
A. Dispositions institutionnelles et arrangements de mise en œuvre du Projet
1. La supervision générale du Projet incombera à la fois au MSPP et au comité de
pilotage multisectoriel de Kore Fanmi. Au sein du MSPP, un comité de pilotage sera créé pour
superviser la mise en œuvre de la prestation de services de santé maternelle et infantile basée sur
la performance ainsi que le suivi des progrès accomplis dans la réalisation des objectifs de
développement du Projet, et plus particulièrement, pour : (i) assurer l’alignement des activités
avec la politique et la stratégie du MSPP, et examiner les questions de politique pertinentes pour
l’atteinte des objectifs de développement du Projet ; (ii) approuver les plans d'action et budgets
annuels ; et (iii) examiner les rapports de suivi et les audits annuels afin de valider les
recommandations pour amélioration et prendre les mesures appropriées pour appuyer la mise en
œuvre. Le comité de pilotage sera présidé par la Ministre de la Santé, et les membres seront, inter
alia, des représentants des départements et unités techniques du MSPP, comme indiqué dans
le Manuel d’Opérations du MSPP. En ce qui concerne Kore Fanmi, le comité de pilotage
multisectoriel assurera la participation de tous les Ministères concernés dans l'orientation
stratégique de Kore Fanmi. Le rôle de ce comité sera en particulier de veiller à ce que Kore
Fanmi respecte les lignes directrices fournies par chaque Ministère, et de coordonner la réponse
aux besoins des ménages vulnérables identifiés par le biais de Kore Fanmi. Jusqu’à présent, c’est
la COLFAM qui joue le rôle de comité de pilotage de Kore Fanmi. Le comité de pilotage sera
progressivement remplacé par une unité de protection sociale au niveau central, chargée de faire
le suivi des initiatives sociales, de conseiller, d’élaborer des normes et des politiques et
d’apporter un soutien technique, ainsi que de suivre et évaluer les initiatives sociales en Haïti.
2. Le Projet proposé sera géré à la fois par le MSPP et par le FAES. La mise en œuvre
quotidienne du Projet proposé sera effectuée par le MSPP pour ce qui est de la prestation du
paquet de services de santé maternelle et infantile au niveau institutionnel, et par le FAES pour
ce qui est de la prestation du paquet au niveau communautaire à travers Kore Fanmi. Afin
d’assurer l’exécution harmonieuse du Projet, le MSPP et le FAES ont signé, avant les
négociations du Projet, un protocole d’accord définissant leurs responsabilités et établissant un
mécanisme de coordination. Ce protocole pose en particulier les principes de contractualisation
de Kore Fanmi pour la prestation de services de santé au niveau communautaire, et définit la
supervision de ces activités par le MSPP, ainsi que la formation des agents.
3. La prestation du paquet de services de santé maternelle et infantile au niveau
institutionnel sera mise en œuvre par le MSPP par le biais de l’équipe de contractualisation
nouvellement créée. Une équipe de contractualisation est en train d’être mise en place au sein
du MSPP, relevant du Cabinet du Ministre et du comité de pilotage. Le mandat et les objectifs de
l’équipe sont de : (i) élargir et coordonner la prestation d'un paquet essentiel standardisé de
services de santé et de nutrition par le biais de la gestion de contrats de services de santé signés
avec des prestataires publics et non publics ; (ii) renforcer le rôle d’intendance du MSPP dans le
secteur de la santé afin qu'il puisse s'assurer que les priorités du secteur sont réalisées ; (iii)
intégrer les efforts des bailleurs de fonds, des organismes multilatéraux, et des ONG, dans le
56
système national de la santé ; et (iv) développer la capacité du MSPP à travailler efficacement
avec les intervenants à l’établissement d’un partenariat public / privé efficace et efficient.
4. Cette équipe devra, entre autres, gérer les contrats avec les prestataires de services
et assurer la coordination avec les acteurs à tous les niveaux de la prestation de services.
Elle sera chargée d’assurer : (i) la coordination et la communication avec toutes les entités
impliquées dans l’exécution des contrats, y compris les unités techniques du MSPP au niveau
central et décentralisé ; (ii) l’administration des Accords de paiements basés sur les résultats ;
(iii) le paiement des bénéficiaires, après vérification des résultats convenus dans les délais
impartis, afin d’éviter toute interruption de service ; et (iv) le suivi et l'évaluation de la
performance des bénéficiaires et l'identification des goulots d'étranglement ainsi que des
solutions appropriées.
5. Le MSPP passera des contrats avec des prestataires éligibles publics et non publics à
différents niveaux pour la prestation d'un paquet de services de santé maternelle et
infantile. Une plateforme unique pour le suivi des données concernant les indicateurs clés, à
savoir le système d’information et de gestion sanitaire du MSPP, ainsi qu’un système unique
pour la vérification et la contre-vérification des résultats, seront utilisés. Cette plateforme sera
interopérable avec le SIG de Kore Fanmi. Les prestataires publics et non publics seront
sélectionnés pour faire partie du programme en suivant différents processus. Les prestataires
publics seront sélectionnés en fonction de critères d'éligibilité clairement définis en lien avec leur
capacité à fournir des services de qualité, ainsi que la disponibilité des équipements et des
médicaments. Les prestataires non publics seront sélectionnés en fonction de leur expérience, de
leur capacité, et des résultats avérés en matière de prestation des services de santé maternelle et
infantile.
6. Pour assurer l'exactitude du rapportage et des paiements, plusieurs mécanismes ont
été mis en place pour la vérification et la contre-vérification des résultats. La vérification des
résultats, à la fois en termes de quantité et de qualité, est un élément essentiel pour le
financement basé sur la performance. La vérification sera effectuée sur une base trimestrielle, et
les résultats ultérieurs seront soumis au niveau central afin d’assurer le paiement dans les délais
impartis. La contre-vérification des résultats se fera sur une base annuelle régulière. Un agent de
vérification indépendant sera recruté de façon concurrentielle pour assurer l'exactitude et la
cohérence du rapportage des données sur le volume et/ou la qualité des services. À cette fin,
l'entreprise recrutée examinera les registres des établissements de santé et sélectionnera au hasard
un échantillon de patients afin de réaliser une enquête au niveau des ménages sur les services
reçus, la qualité des soins reçus, et la satisfaction globale des patients. Un brouillon des termes
de référence de l'agent de vérification externe sera développé en annexe du Manuel d’Opérations
du MSPP. Le système de vérification détaillé sera décrit dans le Manuel d’Opérations. Enfin, des
enquêtes indépendantes auprès des établissements de santé et des ménages seront effectuées, afin
de s'assurer que le renforcement du volume et de la qualité des services de santé connaît bien des
progrès rapides dans leur ensemble, et afin de confirmer les résultats rapportés dans le système
d’information et de gestion sanitaire.
7. Des accords annuels de paiements basés sur les résultats seront signés avec les
équipes sanitaires départementales. Le financement, au titre de ces accords, sera fourni sur la
57
base de la performance afin d’appuyer la mise en œuvre des plans de travail annuels, y compris
la supervision et le suivi de la prestation de services. Ces accords annuels définiront les rôles et
les responsabilités, fixeront les indicateurs de performance et les jalons, et définiront le montant
du financement ainsi que les mécanismes de décaissement et de vérification de la performance.
Les indicateurs de performance seront définis, tels que le nombre de visites de supervision par
établissement, afin de déclencher les paiements. Les indicateurs et le processus de vérification de
l’atteinte de ces indicateurs seront définis dans le Manuel d’Opérations du MSPP.
8. Le MSPP gérera tous les fonds appuyant le programme du MSPP de prestation de
services basée sur la performance à l'aide d'un ensemble unique de procédures de mise en
œuvre, d'administration, de gestion financière, de passation des marchés, de sauvegarde
environnementale, et de suivi et d'évaluation, qui seront décrites dans le Manuel comptable,
financier et administratif du MSPP ainsi que dans le Manuel d’Opérations du MSPP. Ce dernier
comprendra également les rôles et les responsabilités de tous les acteurs à tous les niveaux de la
prestation de services, ainsi que les contrats-type à utiliser.
9. Des activités de soutien communautaire et d’accompagnement familial seront mises
en œuvre par le FAES, conformément à son mandat de mise en œuvre des programmes
gouvernementaux d'inclusion sociale. Le FAES est une entité gouvernementale haïtienne
autonome qui a plus de vingt ans d'expérience en gestion de projets multisectoriels et
communautaires. Il opère sous la supervision du Ministère de l'Economie et des Finances ainsi
que d’un Conseil d'Administration composé de neuf membres (trois ministres, cinq représentants
de la société civile et le Directeur Général du FAES). Le FAES a six bureaux régionaux et un
bureau national à Port-au-Prince, avec un effectif d'environ 250 employés. Le Gouvernement
cherche à réduire la pauvreté et la vulnérabilité, et à améliorer l'inclusion sociale dans le pays. Il
a ainsi récemment lancé plusieurs programmes d’assistance sociale (à savoir un programme de
transferts monétaires conditionnels et un programme de distribution de paniers alimentaires). Le
FAES a été mandaté par le Gouvernement avec pour mission de développer et d'exécuter un
ordre du jour cohérent pour améliorer l’inclusion sociale dans le pays.
10. Le FAES possède capacité et expérience en matière de gestion de projets financés
par la Banque, y compris la mise en œuvre de la phase pilote de Kore Fanmi. Au cours de
l’année passée, le FAES a mis en œuvre plusieurs projets financés par la Banque mondiale. Le
pilote de Kore Fanmi est actuellement géré par une équipe de projet basée au FAES opérant sous
l’égide de la Direction de la Promotion et du Renforcement Institutionnel, basée dans le Plateau
central, et composée d'un chargé de programme, d’un expert en suivi et évaluation, d’un
travailleur social senior, et d’un assistant d'équipe. L'équipe dédiée à l’initiative devra être
élargie, de sorte qu’une équipe de gestion composée d'un coordinateur de programme, d’un
expert en suivi et évaluation, d’un expert en registres des bénéficiaires, d’un travailleur social
senior, d’un coordinateur des formations, d’un ingénieur informaticien et d’un assistant d'équipe,
sera placée au siège du FAES, à Port-au-Prince. Dans chaque département, une équipe plus petite
sera recrutée pour superviser la mise en œuvre des activités sur son territoire.
11. Le FAES sera responsable de la prestation d'un paquet intégré d’accompagnement
familial pour les familles pauvres et les plus vulnérables. Les tâches spécifiques du FAES
comprennent : (i) la réalisation ou la supervision d'une étude socio-économique des familles dans
58
la zone d'intervention53
; (ii) la réalisation ou la supervision d’un inventaire des programmes et
services sociaux disponibles ; (iii) la gestion des contrats des ONG (ou autres entités) et la
supervision de la qualité des ONG (ou autres entités) pour la prestation de l’accompagnement
familial intégré au niveau de la municipalité, y compris la vérification des résultats ; (iv) la
collaboration avec le MSPP et d'autres ministères décentralisés pour la prestation de services au
niveau communautaire ; (v) la collaboration étroite avec le Ministère de l’Intérieur, les
municipalités, les partenaires du développement et tous les autres acteurs pour l’exécution du
Projet ; (vi) la mise en place du SIG de Kore Fanmi et la garantie de son interopérabilité avec
d'autres programmes ; (vii) la mise en place et l’utilisation du Registre national unique des
bénéficiaires pour cibler d’autres interventions gouvernementales de filets de protection sociale ;
(viii) la tenue et la mise à jour régulière de la carte des opportunités ; (ix) la mise à jour régulière
du SIG pour l'initiative ; (x) l'élaboration d'un mécanisme permettant d’assurer la fourniture
d'une aide en espèces ou en nature aux familles extrêmement pauvres et vulnérables54
; (xi) la
tenue de registres et de comptes séparés pour toutes les transactions liées au Projet ; (xii) la
préparation, la consolidation et la production des états financiers du Projet et d'autres
informations financières ; (xiii) la préparation des rapports trimestriels d'avancement du Projet à
soumettre à l'équipe de la Banque ; et (xiv) le suivi du respect des politiques de sauvegarde
environnementale de la Banque mondiale. Le FAES compte déjà avec du personnel pour la
passation des marchés, la gestion financière, la sauvegarde environnementale et le suivi,
cependant le Projet financera le recrutement de personnel supplémentaire selon le besoin, ainsi
que le renforcement des capacités institutionnelles de façon plus générale, étant donné les
faiblesses institutionnelles récemment observées. Le FAES rendra compte au comité de pilotage
sur une base trimestrielle.
12. Pour superviser et mettre en œuvre le réseau dans les zones d'intervention, le FAES
passera des contrats avec les ONG et avec d'autres entités. Les ONG et autres entités
assureront le recrutement, l'équipement, la formation et la supervision des agents Kore Fanmi et
des équipes municipales composées de travailleurs sociaux, de superviseurs et de spécialistes de
la gestion des données. Les agents Kore Fanmi sont responsables de (a) la prestation directe de
services sociaux essentiels ; (b) la distribution d'un paquet d’intrants essentiels ; (c) la promotion
du changement positif de comportement ; et (d) la référence vers des services sociaux appropriés
en cas de besoin. Les équipes municipales supervisent, forment et guident les agents Kore Fanmi
dans leurs tâches, et sont responsables de l'amélioration de la coopération entre les partenaires et
les prestataires de services à différents niveaux (niveaux municipal, départemental et national)
ainsi que du fait de tenir les autorités locales informées et engagées dans la prestation de services
sociaux au niveau municipal dans les zones sous leur responsabilité (carte des opportunités
concernant les services et programmes disponibles pour les familles). Les rapports des ONG ou
autres entités mettant en œuvre cette sous-composante seront soumis au FAES sur une base
trimestrielle.
53
Dans certaines zones, où l’UNICEF financera la mise en œuvre de l’enquête socio-économique et de la carte des
opportunités, le FAES sera responsable de fournir la méthodologie et les outils, et d’assurer la bonne qualité de la
réalisation de l’enquête. Les rôles et responsabilités de l’UNICEF dans la collecte de l’enquête socio-économique et
des cartes des opportunités dans des zones d’intervention convenues, sont clairement spécifiés dans un protocole
d’accord qui sera signé entre la Banque mondiale et l’UNICEF avant les négociations formelles du Projet. 54
Un manuel sera développé en étroite collaboration avec les partenaires au développement, en particulier
l’UNICEF et le PAM, et définira les conditions, les responsabilités et les procédures, comme condition de
décaissement de cette catégorie de décaissement.
59
13. Les agences des Nations Unies sont activement impliquées dans la mise en œuvre de
Kore Fanmi. Un accord de partenariat a été signé avec l'UNICEF et le PAM (participants actifs
dans le développement de Kore Fanmi) dans la première phase du Projet pilote, et un accord de
partenariat élargi sera signé pour l'expansion du réseau. Ces agences sont chargées de fournir à
Kore Fanmi des intrants essentiels d'hygiène, d'assainissement, de santé et de nutrition, une
assistance technique et des stratégies de résolution des problèmes afin d’assurer les activités de
promotion de l'hygiène, de l'assainissement, de la santé et de la nutrition ainsi que la prestation
directe d’autres services, tels que la distribution de nourriture. Ces agences continueront ces
activités dans un avenir prévisible. Un accord de partenariat révisé sera signé et inclura des
intrants pour les agents communautaires et la collaboration dans le cadre du financement des
enquêtes socio-économiques et de la carte des opportunités.
14. Le Manuel d’Opérations du FAES a été mis à jour et approuvé avant la négociation
formelle du Projet. Ce Manuel comprend les modalités de gestion administrative et financière
pour la mise en œuvre de Kore Fanmi par le FAES.
B. Gestion financière et évaluation des risques
15. Le MSPP et le FAES seront responsables de la gestion financière des parties
respectives du Projet. En ce qui concerne le MSPP, le responsable de l'autorisation des
dépenses pour les sous-composantes 1.1et 2.1 sera nommé par la Ministre. Le MSPP tiendra les
registres de toutes les dépenses liées au Projet dans le but d'établir des états financiers qui seront
audités chaque année, par des auditeurs indépendants acceptés par la Banque. Le MSPP
préparera également des rapports financiers intermédiaires (RFI) non vérifiés sur une base
trimestrielle, qui devront être soumis à la Banque au plus tard 45 jours après la fin de chaque
trimestre. En ce qui concerne le FAES, la direction financière au sein du bureau national sera
responsable de la gestion financière quotidienne de Kore Fanmi pour les sous-composantes 1.2 et
2.2, et ses bureaux régionaux coordonneront, autant que nécessaire, et au nom du Contrôleur, les
arrangements avec les prestataires de services. Le Directeur des finances sera responsable de la
gestion financière et de la préparation des rapports financiers en utilisant des systèmes et
procédures acceptés par la Banque. Le Directeur Général Adjoint sera responsable de
l'autorisation des dépenses au niveau du Projet. Le FAES tiendra les registres de toutes les
dépenses liées au Projet dans le but d'établir des états financiers qui seront audités chaque année
par des auditeurs indépendants acceptés par la Banque. Le FAES préparera également des RFI
sur une base trimestrielle, qui devront être soumis à la Banque au plus tard 45 jours après la fin
de chaque trimestre.
16. Le Projet sera financé grâce à un don d'investissement spécifique de l’Association de
70 millions USD et un don du HRITF d'un montant de 20 millions USD, soit un
financement total de 90 millions USD sur cinq ans. Les décaissements des ressources
provenant des dons de l'Association et du HRITF pendant toute la durée de vie du Projet seront
faits pour assurer un taux de décaissement égal pour les deux instruments de financement. Le
tableau 3.1 présente le coût par composante et sous-composante du Projet ainsi que par source de
financement. Les fonds du HRITF seront gérés exclusivement par le MSPP conformément à
l’Accord de don signé avec le Bénéficiaire pour l’utilisation de ces fonds. Les fonds de
60
l’Association gérés par le FAES feront l’objet d’un accord de rétrocession signé entre le FAES et
le Ministère de l’Economie et des Finances.
Tableau 3.1 : Coût et sources de financement du Projet (millions USD)
Composantes du Projet Coût du Projet IDA HRITF
Composante 1 : Prestation de Services de Santé et de Nutrition
Maternelle et Infantile et d’Autres Services Sociaux
81,0 61,0 20,0
Sous-composante 1.1 : Prestation de services de santé et de
nutrition maternelle et infantile basée sur la performance 64,0 44,0 20,0
Sous-composante 1.2 : Accompagnement familial orienté sur les
résultats pour les familles pauvres et vulnérables 17,0 17,0 0,0
Composante 2 : Renforcement de la Capacité d’Intendance et
de Gestion du Gouvernement
9,0 9,0 0,0
Sous-composante 2.1 : Renforcement des capacités d’intendance et
de gestion du MSPP 5,0 5,0 0,0
Sous-composante 2.2 : Renforcement des capacités de coordination
et de gestion pour la protection sociale 4,0 4,0 0,0
Total 90,0 70,0 20,0
17. L’affectation des fonds et les catégories de décaissement sont présentées dans le
tableau 3.2.
Tableau 3.2 : Répartition des financements
Catégories de décaissement
Montant du
don IDA
(millions USD)
Montant du
don HRITF
(millions
USD)
% du
montant à
financer
(1) Biens, travaux, services non fournis par des
consultants, services fournis par des consultants, y
compris les audits et les coûts opérationnels et de
formation pour les sous-composantes 1.1 (a) et (b), et
2.1 du Projet
29,0 3,0 100%
(2) Paiements basés sur les résultats réalisés au titre de
la sous-composante 1.1 (c) du Projet
20,0 17,0 100% des
montants
décaissés*
(3) Biens, travaux, services non fournis par des
consultants, services fournis par des consultants, y
compris les audits et les coûts opérationnels et de
formation pour les sous-composantes 1.2 (a), (b), (c),
(d), (e) et (f), et 2.2 du Projet
19,5 0,0 100%
(4) Transferts d’argent conditionnels au titre de la sous-
composante 1.2 (g) du Projet
1,5 0,0 100% des
montants
décaissés**
TOTAL 70,0 20,0 100%
* Montants correspondants aux montants des paiements basés sur les résultats aux prestataires de services
de santé éligibles.
** Montants correspondants aux montants des transferts fournis aux bénéficiaires éligibles.
61
18. Le logiciel de comptabilité utilisé par le FAES est FINPRONET (TOMPRO). Ce
système est basé sur un paquet comptable capable de produire toutes les données comptables et
financières nécessaires, y compris les états financiers, les états de rapprochement bancaire, et
tous les rapports financiers, tels que les RFI. Le MSPP devra acquérir et installer un logiciel
ayant des capacités comparables. Ce logiciel comprendra les modules suivants : budgétisation,
comptabilité générale, comptabilité analytique, production de rapports, suivi et évaluation,
gestion des immobilisations, préparation des demandes de retrait, et suivi des décaissements
effectués par les bailleurs.
Contrôles internes
19. Les agences d'exécution maintiendront un système solide de contrôles internes et de
procédures qui seront documentés dans les Manuels Comptables, Financiers et Administratifs,
afin de permettre à toutes les parties impliquées dans les différentes composantes du Projet de se
familiariser avec les lignes opérationnelles du Projet nécessaires à la mise en œuvre du
programme. Les Manuels Administratifs et Financiers seront préparés avant la négociation
formelle du Projet.
20. Rapportage financier. Les agences d'exécution seront responsables de la préparation de
rapports financiers périodiques pour le Projet. Elles prépareront les RFI sur une base
trimestrielle, ainsi que les états financiers annuels. Les RFI seront soumis à la Banque au plus
tard 45 jours après la fin du trimestre.
21. Audits externes. Les états financiers annuels du Projet feront l'objet d'audits externes et
les agences d'exécution seront principalement responsables de veiller à ce que les
recommandations de l’auditeur soient mises en œuvre. L'audit externe sera effectué par une firme
privée sélectionnée conformément aux critères d'indépendance et de compétence acceptables
pour l'Association. Le rapport d'audit sera soumis à la Banque au plus tard six mois après la fin
de chaque exercice fiscal du Projet. Le rapport d'audit comprendra une lettre de gestion
contenant les conclusions et les recommandations relatives aux contrôles internes du Projet au
niveau des agences d'exécution. Les termes de référence pour l'audit seront préparés par chaque
agence d’exécution et soumis à la Banque pour non objection au moment de la négociation
formelle du Projet. La sélection de l'auditeur devra être réalisée avant la prise d’effet du Projet.
22. Plan d'action de gestion financière. Le tableau 3.3 présente les actions convenues pour
renforcer les mécanismes de gestion financière du Projet.
Tableau 3.3 : Plan d'action de gestion financière
Actions Délai Étapes intermédiaires Responsabilité
1 Préparation des termes de
référence de l’auditeur
externe
Avant négociations FAES et MSPP
2 Recrutement du personnel
adéquat pour la gestion
financière
Avant la mise en
vigueur
FAES et MSPP
3 Ebauche des Manuels
Comptables, Financiers et
Administratifs
Avant négociations FAES et MSPP
62
4 Sélection et nomination de
l’auditeur externe
Avant la mise en
vigueur
Le processus de sélection
commence immédiatement
après les négociations
FAES et MSPP
23. Plan de supervision. Étant donné le risque élevé du Projet, une supervision étroite du
système de gestion financière sera exigée. Des missions de supervision seront effectuées deux
fois par an. Ces missions se concentreront notamment sur le renforcement de la capacité de
gestion financière du MSPP. Les RFI et les rapports d'audit annuels seront également examinés.
Circuit des fonds et arrangements pour les décaissements
24. Le don sera décaissé par la Banque sur la base de demandes de retrait faites par le
Bénéficiaire en utilisant la méthode de déclaration des dépenses. Celle-ci est basée sur des
rapports de synthèse sous la forme de déclarations des dépenses, pour toutes les catégories de
dépenses, et lorsque nécessaire, sous la forme de demandes de paiement direct aux prestataires
de services et aux agents financiers. Un compte désigné distinct sera ouvert par chaque agence
d’exécution à la Banque de la République d'Haïti.
25. Les méthodes de paiement direct, de remboursement d’avance et d'engagement
spécial seront également retenues comme options de décaissement. Dans le cadre de la
méthode de paiement direct et à la demande de l’agence d’exécution, des paiements directs
pourront être faits par la Banque à des contractants sur la base de prérequis spécifiés dans les
Manuels Comptables, Financiers et Administratifs. La Lettre de décaissement stipulera le
montant minimum d'application pour les paiements directs, les remboursements et les
engagements spéciaux, comme étant équivalent à 1.000.000 USD pour le MSPP, et 800.000
USD pour le FAES, et pour les avances, le plafond sera de 9.000.000 USD pour le MSPP, et de
4.000.000 USD pour le FAES. Les demandes de décaissement pour ces paiements seront
accompagnées des pièces justificatives requises comme suit :
a) État des dépenses : les pièces justificatives nécessaires seront envoyées à la Banque
dans le cadre des contrats qui sont au-dessus du seuil d'examen ex-ante, à l'exception des
dépenses pour des contrats dont la valeur est estimée à (a) 1.000.000 USD ou moins pour
les travaux ; (b) 150.000 USD ou moins pour les biens ; (c) 100.000 USD ou moins pour
les cabinets de conseil ; et (d) 50.000 USD ou moins pour les coûts opérationnels ou de
formation des consultants individuels. Les documents justifiant les dépenses seront
conservés par chaque agence d’exécution et devront être facilement accessibles pour
révision par les auditeurs externes et lors des missions de supervision de la Banque. Tous
les décaissements seront soumis aux conditions de l’Accord de financement et des
procédures de décaissement telles que définies dans la Lettre de décaissement.
b) Rapportage du financement reçu: Les pièces justificatives devront être fournies pour
chaque demande de décaissement comme énoncé ci-dessous :
Pour le rapportage des dépenses admissibles et payées à partir du compte
désigné : (a) les registres attestant des dépenses éligibles (par exemple, les copies
des reçus ou les factures des fournisseurs) pour (1) les paiements de fournitures et
travaux pour des contrats d’une valeur équivalente à 200.000 USD ou plus ; (2)
les paiements de firmes de consultants pour des contrats d’une valeur de
63
l’équivalent de 100.000 USD ou plus ; et (3) les paiements de consultants
individuels pour des services d’une valeur équivalente à 50.000 USD ou plus au
titre des parties A.1 (a) et (b) ; A.2 (a), (b), (c), (d), (e), et (f) ; B.1 ; et B.2 du
Projet ; (b) l’état des dépenses pour tous les autres contrats et dépenses dont les
montants sont inférieurs aux seuils visés à l’alinéa ci-dessus, ainsi que pour les
services non fournis par des consultants, et les coûts opérationnels et de
formation ; (c) l’état des dépenses ad hoc pour les dépenses au titre des parties
A.1 (c) – paiements basés sur les résultats – et A.2 (g) – transferts monétaires
conditionnels – du Projet ; (d) la liste des paiements au titre des contrats faisant
l'objet d'un examen préalable par l'Association ; et (e) un état de rapprochement
pour les activités et des extraits bancaires pour le compte désigné.
Pour les demandes de remboursement des dépenses éligibles payées depuis le
compte désigné : (a) des registres attestant des dépenses éligibles (par exemple,
les copies des reçus ou les factures des fournisseurs) pour (1) les paiements de
fournitures et travaux pour des contrats d’une valeur équivalente à 200.000 USD
ou plus ; (2) les paiements de firmes de consultants pour des contrats d’une
valeur équivalente à 100.000 USD ou plus ; et (3) les paiements à des consultants
individuels pour des services d’une valeur équivalente à 50.000 USD ou plus au
titre des parties A.1 (a) et (b) ; A.2 (a), (b), (c), (d), (e), et (f) ; B.1 ; et B.2 du
Projet ; (b) l’état des dépenses pour tous les autres contrats et dépenses dont les
montants sont inférieurs aux seuils visés à l’alinéa ci-dessus, ainsi que pour les
services non fournis par des consultants, et les coûts opérationnels et de
formation ; (c) l’état des dépenses ad hoc pour les dépenses au titre des parties
A.1 (c) – paiements basés sur les résultats – et A.2 (g) – transferts monétaires
conditionnels – du Projet ; et (d) la liste des paiements au titre de contrats faisant
l'objet d'un examen préalable par l'Association.
Pour les demandes de paiement direct : les registres attestant des dépenses
éligibles, par exemple, les copies des reçus ou les factures des fournisseurs.
26. Le financement rétroactif pour le Projet sera utilisé si nécessaire. 10 millions USD
des fonds peuvent être utilisés à des fins de financement rétroactif. Ce financement peut être
utilisé pendant la période allant de l'évaluation, achevée le 14 décembre 2012, à la date de
signature de l'Accord, pourvu que cette période n'excède pas 12 mois.
C. Passation des marchés
27. La passation des marchés pour la prestation institutionnelle du paquet des services
de santé maternelle et infantile sera effectuée par le MSPP avec l’appui de l’Unité de
Gestion (UGP) du Plan d’urgence du Président des Etats-Unis d’Amérique pour la lutte
contre le sida (PEPFAR), y compris la contractualisation des prestataires publics et non publics
et la prestation de biens et de services. Le Projet appuiera l'assistance technique et la formation
pour l'équipe de passation des marchés ainsi que pour la Commission Ministérielle des Marchés
Publics, afin d'assurer le renforcement des capacités. Compte tenu de la nécessité d'un ensemble
unique de procédures pour la passation des marchés, le Manuel comptable, financier et
administratif du MSPP décrira les procédures standards qui seront utilisées par le MSPP pour les
activités de Projet.
64
28. La passation des marchés de biens, d’équipement, de travaux et de services pour les
activités de soutien communautaire et familial sera assurée par le FAES. Toutes les
passations des marchés entreprises par le FAES seront réalisées en conformité avec les
« Directives : Passation des marchés de fournitures, de travaux et de services (autres que les
services de consultants) par les Emprunteurs de la Banque Mondiale dans le cadre des Prêts de la
BIRD et des Crédits et Dons de l'AID » de la Banque datées de janvier 2011, les « Directives :
Sélection et Emploi de Consultants par les Emprunteurs de la Banque mondiale dans le cadre des
Prêts de la BIRD et des Crédits et Dons de l'AID » de janvier 2011, ainsi que les dispositions
prévues dans l’Accord de don. La passation des marchés concernant les biens, les travaux et les
services non fournis par des consultants, sera assurée par le FAES conformément aux documents
standards d'appel d'offres de la Banque et au document type de la Banque pour les services non
fournis par des consultants, tandis que la sélection des cabinets de conseil pour des services de
nature intellectuelle et de conseil sera réalisée en utilisant des requêtes standard de la Banque
pour les appels d’offres. L'exécution du Projet sera effectuée en conformité avec les « Directives
pour la Prévention et la Lutte contre la Fraude et la Corruption dans le cadre des Projets financés
par les Prêts de la BIRD et les Crédits et les Dons de l'Association » datées du 15 octobre 2006 et
révisées en janvier 2011 (les Directives pour la lutte contre la corruption). Pour chaque contrat
devant être financé par le don, les diverses méthodes de passation des marchés et de sélection des
consultants, la nécessité d’une pré-qualification, les coûts estimatifs, les exigences en matière
d'examen préalable, ainsi que le calendrier, seront préalablement convenus entre le Récipiendaire
et l'Association dans le plan de passation des marchés.
29. La passation des marchés pour le Projet sera axée principalement sur la
contractualisation des prestataires de services publics et non publics, qui seront chargés de
mettre en œuvre les activités prévues à la fois au titre du programme du MSPP de prestation de
services basée sur la performance (sous-composante 1.1), ainsi qu’au titre de l’accompagnement
familial orienté sur les résultats pour les familles pauvres et vulnérables (sous-composante 1.2).
De plus, des marchés concernant des prestataires de services (qui ne soient pas des consultants),
des services d’assistance technique, ainsi que des biens, matériels médicaux et équipements,
seront nécessaires pour les composantes 1 et 2. Des contrats basés sur la performance seront
signés avec des prestataires de services non publics expérimentés et sélectionnés sur la base d'un
processus d'appel d'offres concurrentiel. Les termes de référence et les documents standards
d'appel d'offres seront préparés en parallèle à l’élaboration de l’ébauche du Manuel afin de
permettre le lancement du processus d'appel d'offres en mars / avril 2013. Le Manuel
d’Opérations du FAES et le Manuel d’Opérations du MSPP comprendront les processus à suivre
pour la passation des marchés, les documents standards d'appel d'offres, et des contrats types à
utiliser. Pour Kore Fanmi, les fonds du Projet seront acheminés par le FAES aux prestataires de
services sélectionnés par le biais du contrat standard de la Banque pour les services des
consultants, et celui-ci comprendra une description détaillée du budget pour tous les biens et
services devant être acquis avec les fonds du Projet. En ce qui concerne le programme du MSPP
de prestation de services basée sur la performance, les fonds du Projet seront acheminés aux
prestataires de services par le biais d’un contrat standard basé sur la performance et convenu au
préalable, qui sera développé et inclus dans le Manuel d’Opérations du MSPP. Les contrats
détailleront les rôles et responsabilités clairement définis ainsi que les résultats attendus, les
incitations, et les sanctions.
65
30. Le Projet financera également les services des consultants nécessaires au
renforcement des capacités du MSPP à tous les niveaux, ainsi qu’à celles du FAES et
d'autres Ministères du Gouvernement, afin de réguler et de gérer efficacement la
prestation de services à tous les niveaux. La plus grande partie de cette assistance technique
sera fournie par des consultants individuels, toutefois une assistance technique plus spécialisée
sera fournie par des firmes, par exemple pour le développement de matériel de formation et
d’outils de communication pour les agents et les travailleurs sociaux pour l’expansion de
l’initiative, le développement d'une stratégie de communication pour le programme du MSPP de
prestation de services basée sur la performance, l'appui au développement du Registre national
unique des bénéficiaires, le SIG de Kore Fanmi et son interopérabilité, le suivi et l'évaluation,
ainsi que le recrutement de l'agence de vérification externe indépendante. Dans le cas où des
cabinets de conseil seraient retenus pour réaliser des activités du Projet, des listes restreintes de
consultants dont les services auraient un coût estimatif inférieur à 200.000 USD, pourront être
composées entièrement de consultants nationaux, et ce conformément aux dispositions du
paragraphe 2.7 des Directives relatives aux consultants.
31. Les biens, les travaux, les matériels médicaux, et les équipements, y compris, entre
autres, les ordinateurs, imprimantes, connexions Internet et véhicules, seront achetés par le
Gouvernement. Ces achats seront effectués en utilisant les documents standards d'appel d'offres
pour tout appel d'offres international (AOI). Lorsque le nombre de fournisseurs de biens
essentiels en matière de santé est limité, comme pour les vaccins, les médicaments et les
pharmaceutiques, les biens pour la santé préventive, les dispositifs contraceptifs, et l’équipement
biomédical, et lorsque les agences spécialisées des Nations Unies sont particulièrement ou
exceptionnellement qualifiées pour fournir de tels biens, elles pourront être considérées comme
fournisseurs et l’achat pourra se faire en suivant leurs propres procédures conformément aux
dispositions du paragraphe 3.10 des Directives de passation des marchés de la Banque. Il pourra
s'agir du Bureau des Nations Unies pour les services (UNOPS), de l'UNICEF et de l'OMS/OPS,
qui ont déjà de l’expérience en matière de prestation de biens et de services dans le secteur de la
santé en Haïti. Le type de contrat entre le Gouvernement et l'agence de l'ONU fera l'objet d'un
examen préalable par la Banque. Les articles devant être achetés auprès des agences des Nations
Unies devront être convenus et inclus dans le plan de passation des marchés si et lorsque
nécessaire.
32. Les capacités de passation des marchés du FAES et du MSPP ont été évaluées. Pour
améliorer les capacités du FAES en matière de passation des marchés, du personnel spécialisé
dans la passation des marchés a été affecté aux Projets financés par la Banque. Il est également
attendu que l'évaluation en cours de la capacité institutionnelle du FAES fournisse des
recommandations pour rationaliser les processus et procédures au sein du FAES, afin d’accélérer
les activités de passation des marchés. Des mesures complémentaires jugées nécessaires sur la
base des résultats de l’évaluation, seront élaborées avec l’aide du Projet. En ce qui concerne le
MSPP, l’équipe de passation des marchés sera constituée à partir de l’équipe en place dans
l’UGP-PEPFAR et renforcée suite aux recommandations de l’évaluation de la passation des
marchés. Du personnel expérimenté en passation des marchés sera en particulier recruté, y
compris un expert international en passation des marchés et deux membres du personnel
national. En coordination avec les autres unités du MSPP concernées, l’équipe de passation des
marchés sera chargée d’assurer la mise en œuvre, dans les délais impartis, des activités de
66
passation des marchés du Projet. Une assistance technique internationale sera engagée pour
apporter un soutien et une formation pendant au moins les dix-huit premiers mois de la mise en
œuvre. Un plan d'action en matière de passation des marchés sera également développé pour le
MSPP et sera mis à jour sur une base trimestrielle. Le plan de passation des marchés du Projet
sera préparé sur la base de la première année de mise en œuvre et sera révisé autant que
nécessaire. Dans le cadre des missions de supervision, et en plus de la révision régulière post-
passation des marchés, des audits indépendants ainsi que des audits techniques seront effectués
autant que nécessaire. Le risque d’ensemble au niveau du Projet ainsi que le risque en matière de
passation des marchés, sont élevés.
Plan de passation des marchés, seuils pour les méthodes de passation des marchés, et révisions
de la Banque
33. Le plan de passation des marchés pour la mise en œuvre du Projet proposé a été
convenu entre le Bénéficiaire et la Banque le 12 avril 2013, et est présenté dans le tableau
3.4. Le plan sera mis à jour annuellement, ou selon le besoin, afin de refléter les besoins effectifs
pour la mise en œuvre du Projet ainsi que les progrès en termes de capacité institutionnelle.
Tableau 3.4 : Plan de passation des marchés
No
Ref.
Description de l’affectation Coût estimé
(USD)1
Méthode de
sélection
Revue par
la Banque
Date prévue de
soumission des
propositions
1 Passer contrat avec une entreprise pour
former des prestataires de services (y
compris la formation sur la gestion des
déchets)
510.000 SFQC A priori mai 2013
2 Acheter de l’équipement, des fournitures
médicales et des produits
pharmaceutiques pour les établissements
de santé (intrants liés à la lutte contre le
choléra)
1.800.000 AOI / AON A priori mai 2013
3 Recruter le personnel de l’équipe de
contractualisation 92.400 CI A priori juin 2013
4 Recruter du personnel de projet
(comptable, administrateur, personnel de
contractualisation, y compris pour les
activités liées à la lutte contre le choléra)
312.000 SSU2 A priori juin 2013
5 Passer contrat pour de l’assistance
technique pour fournir de la formation
au MSPP (assistance technique en
gestion des déchets et gestion de la
chaîne d’approvisionnement)
98.000 CI A priori juillet 2013
6 Recruter du personnel Kore Fanmi au
niveau central 1.414.000 CI A priori mai 2013
7 Passer contrat avec des prestataires de
services pour mettre en œuvre Kore
Fanmi
13.500.000 AOI / AON A priori mai 2013
8 Acheter du matériel de bureau 750.000 AON A priori mai 2013
67
9 Passer contrat avec des entreprises pour
fournir de la formation au réseau Kore
Fanmi et aux principales parties
prenantes
4.000.000 SFQC A priori mai 2013
10 Passer contrat avec une entreprise pour
réaliser l’enquête socio-économique et la
carte des opportunités
350.000 QC A priori juin 2013
11 Passer contrat avec une entreprise pour
fournir des cartes d’identification aux
bénéficiaires de Kore Fanmi
500.000 QC A priori mai 2013
12 Passer contrat pour de l’assistance
technique pour fournir de la formation
au FAES
150.000 AON A priori mai 2013
13 Recruter un consultant / une entreprise
pour développer le Registre national
unique des bénéficiaires et recruter le
directeur de ce registre
150.000 CI A priori mai 2013
14 Recruter un statisticien pour le Registre
national des bénéficiaires 100.000 CI A priori mai 2013
15 Engager une entreprise pour réaliser les
enquêtes annuelles auprès des ménages 800.000 AOI A priori juillet 2013
16 Recruter un consultant pour analyser les
données d’enquête du Projet 120.000 CI A priori juillet 2013
17 Passer contrat avec une entreprise pour
développer et mettre en œuvre une
stratégie de communication
80.000 Achat A priori mai 2013
18 Passer contrat avec des prestataires de
services pour vérifier la qualité de la
mise en œuvre
3.400.000 AOI / AON A priori mai 2013
19 Acheter des véhicules pour la mise en
œuvre et la supervision du Projet (y
compris la supervision des activités liées
à la lutte contre le choléra)
214.840 AON A priori mai 2013
20 Passer contrat avec un consultant / une
entreprise pour réaliser un audit financier
indépendant
200.000 SMC A priori octobre 2013
21 Recruter du personnel pour les activités
liées à la lutte contre le choléra au
niveau central et départemental
2.405.100 CI A priori décembre 2013
22 Recruter un consultant pour réaliser
l’analyse de l’évaluation de la prestation
de services
100.000 CI A
posteriori mai 2013
23 Enquêtes des ménages pour l’évaluation
d’impact (ligne de base) 1.300.000 SFQC A priori juillet 2013
24 Passer contrat pour de l’assistance
technique pour le renforcement du
système de santé
100.000 CI A
posteriori juillet 2013
25 Passer contrat pour de l’assistance
technique pour le MSPP au niveau des
centres de santé
1.800.000 SFQC A priori juillet 2013
68
26 Passer contrat avec une entreprise pour
la vérification des résultats 2.100.000 SFQC A priori juillet 2013
Notes :
[1] Où il est écrit contrats (pluriel) dans la description de l’affectation, le coût estimé est le montant
agrégé des contrats.
[2] Cela indique que la SSU a été choisie parce que ces contrats se prolongent depuis la période
précédente.
Abréviations:
AOI = Appel d’offres international
AON = Appel d’offres national
CI = Consultant individuel
QC = Sélection fondée sur la qualification des consultants
SFQC = Sélection fondée sur la qualité et le coût
SMC = Sélection au moindre coût
34. Les seuils conseillés pour les différentes méthodes de passation des marchés sont
détaillés dans l’Accord de don et présentés dans le tableau 3.5. La supervision de la passation
des marchés sera effectuée principalement par une revue préalable, complémentée par au moins
deux missions de supervision par an.
69
Tableau 3.5 : Seuils pour les méthodes de passation des marchés et la revue préalable de la
Banque
Catégorie des
dépenses
Valeur du Contrat (Seuil)
(milliers USD)
Méthode d’acquisition Contrats faisant l’objet d’une
revue préalable
(milliers USD)
1. Travaux >1.000 AOI Tous
100-1.000 AON Trois premiers contrats pour tout
montant, et tous les contrats d’un
montant supérieur à 500
≤1.000 Achat Trois premiers contrats et tous les
contrats d’un montant supérieur à
500
Tout montant RD Tous
2. Biens,
fournitures
médicales et
équipement
>500 AOI Tous
100-500 AON Trois premiers contrats et tous les
contrats d’un montant supérieur à
200
≤500 Achat Trois premiers contrats
Tout montant Achat auprès des agences
des Nations Unies
Trois premiers contrats pour tout
montant, et tous les contrats d’un
montant supérieur à 200
Tout montant RD Tous
3. Services non
fournis par des
consultants
>1.000 AOI Tous
200-1.000 AON Tous
<1.000 Achat Trois premiers contrats pour tout
montant, et tous les contrats d’un
montant supérieur à 200
Tout montant RD Tous
4. Services fournis
par des
consultants
- 4.A cabinets de
conseil
>200 SFQC, SFQ, SCBD, SMC Tous
100-200 QC Tous
Tout montant SSU Tous
- 4.B consultants
individuels
Tout montant Comparaison de 3 CV en
conformité avec le chapitre
V des Directives
Toute sélection basée sur une
source unique, les trois premiers
contrats pour tout montant, et tous
les contrats d’un montant
supérieur à 100
Abréviations:
AOI = Appel d’offres international
AON = Appel d’offres national
QC = Sélection fondée sur la qualification des consultants
RD = Recrutement direct
SCBD = Sélection dans le cadre d'un budget déterminé
SFQ = Sélection fondée sur la qualité
SFQC = Sélection fondée sur la qualité et le coût
SMC = Sélection au moindre coût
SSU = Sélection basée sur une source unique
70
D. Sauvegardes environnementale et sociale
Évaluation et problèmes en matière de sauvegarde environnementale
35. Le Projet est classé en catégorie B par rapport à ses impacts environnementaux et
sociaux potentiels en raison des risques associés à la gestion des déchets médicaux et à
l'utilisation de produits d'hygiène par les prestataires de services. Le Projet ne devrait
générer aucun impact négatif important, et les effets négatifs potentiels des activités du Projet
peuvent être mitigés de manière adéquate. Les activités susceptibles de déclencher des politiques
de sauvegarde sont majoritairement associées à la prestation des services de santé et des services
essentiels, ainsi qu’à la gestion des déchets médicaux et issus des activités de soins. L’évaluation
et la prévention des risques potentiels prend en compte l’impact des infrastructures et politiques
de gestion des déchets médicaux dans les zones péri-urbaines et dans les zones rurales isolées,
les systèmes d’eau et assainissement, et les pratiques d’hygiène puisque celles-ci affectent la
gestion des déchets médicaux et issus des activités de soins. De ce fait, la PO 4.01 sur
l'Évaluation environnementale est déclenchée. Le Projet intègre par conséquent des mesures de
protection et de sécurité des travailleurs, visant à mitiger les risques liés à la mauvaise gestion
des déchets issus des activités de soins et des déchets médicaux dangereux, à l'utilisation
inappropriée des pesticides pour la santé publique, et à l'élimination des déchets dans les zones
urbaines et rurales où les déchets domestiques et médicaux peuvent souvent être mélangés.
36. Puisque les départements d’intervention du Projet n’étaient initialement pas
spécifiés et que le plan de phasage du Projet n’était pas encore défini, deux Cadres de
Gestion Environnementale et Sociale (CGES) ont initialement été préparés, l’un pour le
MSPP sur la base de la prestation de services à niveau institutionnel, et l’autre pour le FAES et
centré sur la prestation de services à niveau communautaire. Les CGES préparés dans le cadre du
Projet incluent des mesures pour prévenir, minimiser et mitiger les risques liés à la mauvaise
manipulation, classification, transport, entrepôt et élimination des déchets médicaux et
pharmaceutiques dangereux, ainsi qu’à l'utilisation inappropriée des pesticides pour la santé
publique, et la mauvaise gestion des décharges et sites d’entrepôt. Les deux CGES ont inclus les
protocoles recommandés par l’OMS / OPS et les bonnes pratiques identifiées dans les Directives
sur l’environnement, la santé et la sécurité dans les établissements de soins de santé, élaborées
par la Société Financière Internationale.
37. Les deux CGES ont fait l’objet d’une consultation et ont été présentés dans le pays
en novembre 2012. Ces instruments seront mis à jour pendant la mise en œuvre du Projet dans
le cadre des activités de renforcement des capacités, et des Plans de gestion environnementale
spécifiques seront préparés par le MSPP et le FAES en conformité avec le phasage du Projet
dans les départements d’intervention. A cette fin, un spécialiste environnemental expérimenté
apportera le soutien technique nécessaire pour développer et coordonner l’inclusion des Plans de
gestion environnementale ainsi que pour améliorer la mise en œuvre des politiques et
instruments de sauvegarde de la Banque.
38. La gestion des déchets issus des activités de soins (excrétions humaines et déchets
médicaux) est un problème particulièrement important pour les prestataires de santé et les
centres de traitement du choléra situés dans les zones éloignées, notamment en termes
71
d’entrepôt et d'élimination. L’abandon des déchets dans la nature a alimenté, à bien des égards,
l'épidémie de choléra, la transmission des maladies et la contamination de l'environnement,
mettant en péril les ménages déjà vulnérables dans les zones isolées. Le manque de ressources
financières et humaines entrave l’évaluation adéquate et régulière de la production de déchets (en
termes de volume et de catégories), qui permettra de contribuer à la planification, à la
conception et à la mise en place de systèmes efficaces pour la gestion des déchets issus des
activités médicales. Afin de réduire les risques potentiels, les systèmes de gestion des déchets
issus des activités médicales doivent être conçus pour chaque type d'établissement de santé, et
mis en place en fonction du volume et du type de déchets produits par l’établissement. Il existe
des mesures alternatives pour la minimisation des déchets (changement de comportement) et
pouvant offrir des solutions plus coût-efficaces pour gérer les déchets et assurer la sécurité des
travailleurs. L’adoption de comportements positifs sera encouragée à tous les niveaux par le biais
de différentes activités techniques et pédagogiques ainsi que des activités d'information.
39. Aucune autre politique de sauvegarde telle que définie au titre de la politique de la
Banque n’est déclenchée par le Projet. Il n’y a pas de peuples autochtones en Haïti et aucun
sous-projet nécessitant une réinstallation involontaire ou une acquisition de terrains ne sera
financé. De même, le Projet n’entraînera pas de réinstallation involontaire ni de dommages aux
habitats naturels, forêts, ressources culturelles et physiques, sécurité des barrages, voies
navigables internationales ou zones contestées, susceptibles de déclencher ces politiques
spécifiques. Afin de s'assurer que les prestataires de santé respectent les normes minimales pour
la prestation de services de santé et pour la protection l'environnement, seuls des travaux mineurs
de réhabilitation seront entrepris, et ce uniquement sur les empreintes existantes.
Les agences d'exécution et les questions de sauvegarde environnementale
40. Le Projet sera mis en œuvre par deux agences d'exécution, le MSPP et le FAES. Le
Projet assurera la prestation d'un paquet bien défini d’interventions pour la santé et la nutrition
maternelle et infantile au niveau institutionnel et communautaire, en plus d'un ensemble élargi
d'interventions multisectorielles au niveau de la communauté. La prestation de ce paquet assurera
un continuum de services à différents niveaux de la prestation de services. Des activités de
soutien communautaire et familial seront mises en œuvre par le FAES, compte tenu de ses
capacités et de son expérience en matière de Projets financés par la Banque, tandis que la
prestation institutionnelle du paquet de services de santé maternelle et infantile sera mise en
œuvre par l’équipe de contractualisation, nouvellement créée, du MSPP.
41. La Direction de la Promotion de la Santé et de la Protection de l'Environnement
(DPSPE) est l'unité chargée de superviser la mise en œuvre des politiques de sauvegarde au
sein du MSPP. La DPSPE est responsable de la coordination entre les Ministères, les institutions
publiques (telles que le Comité National de Sécurité des Injections et le FAES), et les unités clés
du MSPP, en vue d’assurer que les politiques environnementales sont correctement mises en
œuvre et supervisées pour les activités du secteur de la santé. La DPSPE est donc chargée, au
niveau central, d'assurer la sélection et l’évaluation de l'impact environnemental. Au niveau
départemental, un technicien ou point focal appuie les autorités sanitaires départementales en
matière d’activités liées à la protection de l'environnement. Bien que chaque prestataire de
services se doive d’être responsable de la gestion sur site des déchets produits par la prestation
72
des services de santé, des points focaux ministériels seront responsables de la supervision des
prestataires de services ainsi que de la promotion de mesures adéquates pour la résolution de
problèmes. Une supervision externe sera réalisée par le Ministère de l'Environnement et/ou un
cabinet d'audit indépendant. Toutefois, étant donné le manque de ressources humaines et
financières, aucun système n’est actuellement en place au sein du Ministère de l’Environnement
ou du MSPP pour assurer un suivi et une supervision réguliers visant à mitiger les impacts
négatifs sur l'environnement ou à assurer la mise en œuvre des plans stratégiques.
42. Au sein du FAES, l'Unité Environnementale est responsable de la supervision et de
la gestion des sauvegardes environnementales et sociales pour tous les Projets mis en œuvre
par le FAES. Avec le soutien de la Direction de Promotion et de Renforcement Institutionnel,
l'Unité Environnementale est chargée d'assurer la sélection environnementale et l'évaluation des
risques environnementaux pour les 18 projets mis en œuvre par le FAES dans l’ensemble du
pays. Le FAES a préparé et mis en œuvre avec succès des activités de sauvegarde pour d'autres
Projets de la Banque mondiale, dont l’Initiative Agent Communautaires Polyvalents (IACP ou
Kore Fanmi) et le Projet de Réponse d’Urgence au Choléra (PRUC). L'Unité Environnementale
était initialement composée d’un seul spécialiste de l'environnement. Toutefois, étant donné
l'augmentation du financement des bailleurs de fonds, le recrutement de deux spécialistes de
l'environnement supplémentaires a permis d’assurer une supervision régulière des sites et le
renforcement des capacités à tous les niveaux. En plus du recrutement de personnel, les
instruments existants en matière d’activités de formation, de suivi, d'évaluation, et de
supervision, seront révisés. Le personnel du FAES a participé à la formation sur la gestion des
sauvegardes dispensée par la Banque mondiale en septembre 2010. Le FAES a également
dispensé une formation sur les impacts environnementaux de la gestion des déchets issus des
activités de soins en mai 2011.
43. Les capacités du MSPP et du FAES en matière de gestion efficace des déchets
biomédicaux ainsi que de santé et de sécurité des travailleurs, continueront d’être
renforcées dans le cadre des activités de renforcement des capacités du Projet. Le MSPP et
le FAES ont participé conjointement à des missions de supervision du Projet de Réponse
d’Urgence au Choléra de la Banque, comprenant des activités de suivi sur la gestion des déchets
d’origine humaine et médicale. Sur la base des besoins évalués par la DPSPE et l’Unité
Environnementale du FAES, les deux CGES décrivent des activités complémentaires de
formation et de renforcement des capacités. Le Projet veillera à ce que les autorités régionales et
départementales, les prestataires de services, et les administrateurs de la santé, reçoivent une
formation suffisante sur la gestion des déchets issus des activités médicales, la sécurité des
travailleurs, et les politiques de sauvegarde environnementale et sociale. Au cours de la mise en
œuvre du Projet, une assistance technique sera également fournie pour assurer que les politiques,
outils, et capacités adéquats sont en place. Le personnel de la DPSPE et de l'Unité
Environnementale du FAES sera alors chargé d'assurer des fonctions de gestion de
l'environnement, la coordination interinstitutionnelle, des campagnes d'information, et des
ateliers de formation pour tous les travailleurs impliqués dans des activités de gestion de
l'environnement ainsi que dans la gestion départementale des déchets biomédicaux.
73
Sauvegardes sociales
44. Il est attendu que le Projet génère un impact social positif en améliorant l'accès et
l’utilisation des services sociaux essentiels, en particulier parmi les ménages pauvres et les
plus vulnérables. La prestation de services à fort impact, la mise à l’échelle de
l’accompagnement familial ciblé, le système d'information intégré, ainsi que le recours aux
incitations basées sur la performance, en particulier dans les zones reculées, contribueront tous à
une plus grande équité sociale. Kore Fanmi comblera le fossé entre l'Etat et les familles grâce à
la prestation de biens et services de base, et à la référence vers des services sociaux essentiels. La
conception du Projet permet une certaine flexibilité pour la mobilisation des partenariats au sein
des équipes de la Banque et entre les partenaires du développement en vue d'encourager de
nouvelles initiatives en matière d’inclusion et de protection sociale.
45. Le Projet appuiera également une plus grande redevabilité sociale par le biais de
divers instruments. Des mécanismes de redevabilité sociale seront inclus dans les activités
spécifiques du Projet et seront conçus à partir de l'expérience d'autres pays similaires à Haïti,
comme pour les fiches d’évaluation communautaires ou citoyennes. Les enquêtes de satisfaction
des bénéficiaires ainsi que des mécanismes de plainte permettront une circulation de
l'information dans les deux sens afin de mieux répondre aux préoccupations des usagers. Étant
donné la faiblesse des diagnostics portant sur le pays et l'attention insuffisante portée aux
problématique de genre, le Projet prévoit des campagnes de communication et des actions de
sensibilisation adressées à la fois aux prestataires de services et aux populations vulnérables. Des
mécanismes pour la collecte, l’analyse, le rapportage et la diffusion des données du Projet,
rendront disponibles des données intersectorielles tout en améliorant la redevabilité sociale et la
qualité des services fournis. Cela permettra d'accroître la transparence et l’autonomisation à tous
les niveaux. De plus, le Registre national unique des bénéficiaires fournira la capacité de cibler
les bénéficiaires de façon objective et de recueillir de l’information sur les services reçus et les
programmes qu’ils utilisent.
46. Enfin, la conception du Projet reflète une approche intégrée visant à une plus
grande équité sociale, et il comprend des initiatives tenant compte des problématiques liées
au genre et informant sur les services adaptés aux personnes en situation de handicap.
Fournissant un accompagnement familial et de l’information sur les droits civiques, la violence
liée au genre, la santé reproductive et les opportunités pour la génération de revenus, Kore Fanmi
contribue également à accroître l'équité entre les genres et la référence des plus vulnérables vers
des services sociaux qui comprennent la santé maternelle et infantile, la nutrition, l'éducation,
ainsi que d'autres services de protection sociale pour les plus vulnérables. Le Projet contribuera à
l’élaboration de politiques plus adaptées aux problématiques liées au genre, en suscitant une
sensibilisation et une demande accrues pour des interventions favorisant l’égalité entre les
genres, en améliorant la compréhension globale des politiques sensibles aux problématiques liées
au genre dans de multiples secteurs, et en rendant disponibles des services, des données, et des
preuves, qui soient pertinentes du point de vue du genre.
74
E. Arrangements de suivi et d'évaluation
47. Afin de s'assurer de l’atteinte des objectifs de développement et des indicateurs de
résultats intermédiaires du Projet, un système solide de collecte et d'analyse de données est
nécessaire. Actuellement, le Système d’Information Sanitaire Haïtien (HSIS) est le principal
système d'information sanitaire dans le pays, et il est utilisé dans la plupart des institutions
publiques et mixtes, permettant de faire le suivi d’un ensemble de données sur les services
ambulatoires, la morbidité, la mortalité, les soins aux patients hospitalisés, les recettes agrégées
ainsi que les dates des dépenses. Une évaluation du niveau de préparation du MSPP a cependant
indiqué que bien que le système soit bien établi, il y a une tendance à ce que le rapportage ne soit
ni complet ni soumis dans les délais impartis, ce qui peut poser des difficultés.
48. Un certain nombre de sous-systèmes d’information sanitaire existent également. Par
exemple, des données épidémiologiques de base sont déclarées en parallèle, telles que les
informations spécifiques à certaines maladies. De même, les données supplémentaires exigées
par les bailleurs de fonds, les ONG ainsi que d’autres partenaires du développement, représentent
un défi pour la consolidation des données – parmi les sous-systèmes on retrouve par exemple
celui utilisé pour les données concernant le Plan d'urgence du Président des États-Unis pour la
lutte contre le SIDA (PEPFAR), ainsi que le système de l’USAID pour les données de ses
projets. Bien que la coexistence de ces systèmes parallèles représente certainement un défi, des
leçons peuvent être tirées du processus de leur mise en place. En particulier, l'utilisation de ces
systèmes a montré que le fait de lier le financement au rapportage des données, y compris
l’utilisation d’incitations financières pour la soumission à temps des données, s’est avéré être
couronné de succès et a permis le développement d'un riche ensemble de données qui n’étaient
pas rendues disponibles auparavant par les composantes du Système d'Information Sanitaire
Haïtien. Ces défis et leçons doivent être mieux gérés de façon à aboutir à un système, maintenu
par le MSPP, qui soit plus consolidé et plus fiable.
49. Au-delà de la qualité des systèmes d'information sanitaire, il est également
important de noter que l'utilisation des données générées n'est pas encore systématique. Par
exemple, le retard dans la publication du rapport statistique annuel du MSPP pour 2010 (près
d’un an de retard) suggère que les données et informations issues de ce rapport ne sauraient être
utilisées efficacement pour la planification ou le suivi stratégique en matière de santé. En retour,
cela laisse entendre que l'information sanitaire n'est pas nécessaire, et cela peut même créer des
incitations négatives quant à la production et à la prestation efficaces d’informations de qualité.
De plus, le MSPP ne prévoit pas de budget pour le HSIS, ce qui limite en conséquence la
capacité à rapporter les données de façon régulière et précise.
50. Le renforcement du système d'information sanitaire est un élément essentiel de ce
Projet, à la fois pour assurer le suivi des incitations basées sur la performance, et pour
assurer la collecte de l’information sanitaire au niveau de la communauté et des
établissements. Le Projet assurera le financement de l'assistance technique et du renforcement
des capacités dans le domaine des systèmes d'information sanitaire, tant au niveau central qu’au
niveau départemental, de manière à aboutir à un système d’information unique et coordonné pour
le secteur de la santé, et qui soit géré par le MSPP et utilisé par les partenaires du
développement. Ceci sera complété par un investissement de la part de l'USAID pour une
75
assistance technique de grande envergure visant à réorganiser le HSIS et à mettre en place des
dossiers médicaux électroniques. Les défis initiaux liés à l'intégration des systèmes d'information
sanitaire existants ne doivent pas être sous-estimés, mais il existe un véritable engagement de la
part des partenaires (dont le Gouvernement des États-Unis) d’aller vers un système unifié. En
particulier, au sein du Projet, l'interopérabilité sera assurée entre le HSIS et le système de gestion
et d’information de Kore Fanmi.
51. L’amélioration de l’information sur les vulnérabilités des familles et sur la
réalisation des objectifs peut être faite à travers Kore Fanmi et son SIG. La collecte des
données provenant de la carte des opportunités et de l’enquête socio-économique comme étape
initiale de Kore Fanmi, suivie par une collecte continue de données sur l’utilisation des services
par les familles, permet au Gouvernement de suivre les résultats ciblés, et d’être mieux informé
sur les besoins de la population. La collecte des données au moyen des technologies mobiles, en
particulier pour les activités au niveau communautaire, garantira une collecte plus rapide et plus
précise, ainsi qu’un traitement instantané des données par le SIG de Kore Fanmi.
52. La ligne de base pour les indicateurs de ce Projet sera tirée de l’EMMUS 2012/13 et
de l'enquête socio-économique de Kore Fanmi. Les résultats de ces enquêtes seront utilisés
pour établir le diagnostic de base et fixer des objectifs pour le Projet. Afin de s'assurer du suivi
précis de cette information tout au long du Projet, les bailleurs de fonds se sont engagés à investir
dans la réalisation d'une version allégée de l’EMMUS à mi-parcours, à veiller à ce qu'une
EMMUS de suivi soit réalisée en 2017, ainsi qu’à poursuivre la collecte de l'information par
l'intermédiaire des agents Kore Fanmi. De plus, les capacités du MSPP quant au suivi de ces
données et de l’information, continueront d’être renforcées tout au long du Projet. Le recours aux
données des EMMUS sera particulièrement utile pour l'évaluation de l'impact du Projet, qui est
actuellement en phase de conception. Il est prévu que l'évaluation de l'impact mette en évidence
les impacts quantitatifs et qualitatifs du programme sur la base d’une méthodologie de
comparaison des zones d'intervention et de contrôle du Projet.
Évaluation d’impact et évaluation de processus
53. Une évaluation de l'impact et du processus du Projet facilitera l'apprentissage tout
au long de la mise en œuvre et fera en sorte que l'impact de l'intervention soit documenté.
Une évaluation d’impact exige que tout changement observé dans les résultats dans les zones où
les interventions / traitements sont mis en œuvre soit comparé à un contrefactuel valide
représentant le cours suivi par les événements en l'absence de ces interventions. L'équipe
d'évaluation d'impact travaillera en étroite collaboration avec les agences d’exécution afin de
s'assurer de la sélection d’une approche méthodologique appropriée qui satisfasse à la condition
d'une comparaison contrefactuelle valable tout en ne compromettant pas la conception
opérationnelle ni la mise en œuvre. Un don pour l’évaluation d’impact séparé exécuté par la
Banque, d’un montant de 1,5 million USD, servira à financer cette évaluation. En plus de
l’évaluation d’impact, une évaluation de processus, utilisant des méthodes qualitatives, sera
élaborée pour compléter et enrichir les résultats de l’évaluation d’impact et fournir aux agences
d’exécution des données intermédiaires critiques pendant la mise en œuvre, ce qui permettra un
apprentissage immédiat, un suivi des risques et progrès, et l’adoption de mesures correctives si
nécessaire. L’évaluation de processus fournira de l’information sur, par exemple, les raisons pour
76
lesquelles certaines institutions sont plus performantes que d’autres face au même schéma
d’incitation, des approches innovantes développées au niveau des établissements de santé afin
d’améliorer leur niveau de performance, et les conséquences imprévues du programme.
77
Annexe 4 : Cadre d'évaluation des risques opérationnels (ORAF)
HAÏTI : Amélioration de la Santé Maternelle et Infantile au travers de Services Sociaux Intégrés (P123706)
1. Risques au niveau des parties prenantes au Projet
1.1 Risque au niveau des parties
prenantes Évaluation Substantiel
Description:
1. Le manque de coordination et de partage
des responsabilités entre les agences
d’exécution pourrait avoir un impact
négatif sur les progrès de la mise en œuvre
et miner la performance du Projet.
2. L’élan pour le financement basé sur les
résultats (FBR) n’est pas entretenu. Il
convient de noter, dans ce contexte, que la
Ministre, qui est la force motrice derrière le
FBR, a démissionné en octobre 2012, mais
que sa démission n'a pas été acceptée et
qu’elle est maintenant de retour à son
poste. Cela montre cependant que
l'environnement politique dans le secteur de
la santé est instable et qu’il peut y avoir des
changements à venir. La vision claire
exprimée par la Ministre de la Santé, et son
Gestion du risque :
1.1 Un protocole d’accord entre les deux agences d’exécution précisant les rôles et les responsabilités sera signé avant la
négociation.
Resp. : les deux Étape : les deux Récurrent :
Date
d’échéance : Fréquence : Statut :
Gestion du risque :
1.2 Les deux agences d'exécution entreprendront des missions conjointes de soutien à la préparation et à l'exécution en vue
d'améliorer la coordination des activités.
Resp. : les deux Étape : les deux Récurrent : Date d’échéance : Fréquence : Statut :
Gestion du risque :
2.1 Une formation sur les principes du FBR sera suivie à tous les niveaux par toutes les parties prenantes, y compris le MSPP
et les prestataires de santé.
Resp. : Client Étape : les deux Récurrent : Date d’échéance : Fréquence : Statut :
78
engagement pour le changement ainsi que
l'utilisation du FBR, peuvent ne pas être
compatibles avec les vues et les capacités
des agences d'exécution, risquant ainsi de
porter atteinte à l’exécution du Projet. Toutefois, une assistance technique,
principalement financée par l'USAID sera
mise en place au sein du MSPP pour
apporter un soutien au jour le jour à la
préparation et à l'exécution du Projet.
3. Le FAES met en œuvre un certain
nombre de programmes d’intervention
d’urgence apportant une aide sociale en
espèces ou en nature dont la conception, le
ciblage, les mécanismes de suivi et la
durabilité sont discutables et pourraient
nuire à la réputation du FAES et à la
crédibilité de Kore Fanmi.
Gestion du risque :
3.1 Une campagne de communication sera entreprise pour faire la différence entre les initiatives de réponse d'urgence mises en
œuvre par le FAES, et l’initiative d’aide sociale à plus long terme de Kore Fanmi.
Resp. : Client Étape : les deux Récurrent :
Date
d’échéance : Fréquence : Statut :
2. Risques au niveau des Agences d’Exécution (AE) (y compris les risques fiduciaires)
2.1 Capacité Évaluation Élevé
Description:
1. La capacité des deux agences
d'exécution à gérer le Projet doit être
renforcée, en particulier en matière de
gestion financière et de passation des
marchés :
(i) En ce qui concerne le MSPP, cela fait
un certain temps que la Banque mondiale
n'a pas financé le Ministère directement,
celui-ci manque donc d'expérience en
matière de mise en œuvre des projets
financés par la Banque, tant au niveau
Gestion du risque :
1.1 Un plan d’action sur la gestion financière a été élaboré pour les deux agences et sera mis en œuvre tout au long de la
préparation et de la mise en œuvre du Projet.
Resp. : les deux Étape : les deux Récurrent : Date d’échéance : Fréquence : Statut : En cours
Gestion du risque :
1.2 La formation régulière du personnel clé des deux agences sur la gestion financière, le décaissement et la passation des
marchés sera réalisée tout au long du Projet.
Resp. : les deux Étape : les deux Récurrent :
Date
d’échéance :
Fréquence : Statut : En cours
79
central qu’au niveau départemental.
(ii) En ce qui concerne le Fonds
d'Assistance Économique et Sociale
(FAES), qui gère actuellement la mise en
œuvre du projet pilote Kore Fanmi dans le
Plateau Central, et qui est désigné comme
agence d'exécution pour son
intensification, l'agence possède de
l’expérience dans la mise en œuvre des
projets financés par la Banque, mais avec
des retards considérables. De plus, étant
donné la croissance rapide en termes
d'activité et de financement reçu au cours
de l’année dernière, il est probable que les
retards persisteront si la capacité n'est pas
renforcée.
(iii) Le FAES a récemment lancé un
certain nombre d’initiatives de transferts
monétaires conditionnels et
inconditionnels financés par d'autres
bailleurs de fonds. Le Projet vise à
appuyer le Gouvernement dans
l'élaboration d'un transfert monétaire
conditionnel qui fonctionne bien et qui
soit opérationnel, en créant notamment des
procédures claires, en définissant la
méthodologie permettant de cibler
objectivement les bénéficiaires, et en
définissant les outils à utiliser et le
processus à suivre. Toutefois, le FAES
peut ne pas avoir la capacité suffisante
pour gérer un programme de transferts
monétaires conditionnels qui soit jugé
satisfaisant par l'Association.
Gestion du risque :
1.3 Une assistance technique sera fournie pour renforcer la capacité du FAES à concevoir et mettre en œuvre un programme de
transferts monétaires conditionnels qui fonctionne bien.
Resp. : Client Étape : Mise en
œuvre
Récurrent :
Date d’échéance : Fréquence : Statut : En cours
80
2.2 Gouvernance Évaluation Élevé
Description:
1. Les initiatives sociales lancées
récemment souffrent d'une mauvaise
coordination entre les Ministères et les
autres organismes gouvernementaux. Bien
que Kore Fanmi serve de fondement à un
programme national de filets de protection
sociale, le cadre institutionnel pour les
filets de protection sociale n'est pas en
place.
Gestion du risque :
1.1 Le comité de pilotage de Kore Fanmi sera progressivement remplacé par une unité centrale de protection sociale
responsable du suivi des initiatives sociales, de l’orientation, de l'élaboration de normes et de politiques, et de l’apport d’un
soutien technique, de suivi et d'évaluation, aux initiatives sociales en Haïti.
Resp. : Client Étape : Mise en
œuvre
Récurrent :
Date d’échéance : Fréquence : Statut : En cours
Gestion du risque :
1.2 Le Registre national unique des bénéficiaires sera utilisé pour cibler et suivre les bénéficiaires pour une équité accrue dans
l'allocation des ressources.
Resp. : Client Étape : Mise en
œuvre
Récurrent :
Date
d’échéance : Fréquence : Statut : En cours
Gestion du risque :
1.3 Recruter un organisme tiers de vérification technique pour vérifier les résultats et mettre en place un système de gestion des
finances publiques et de passation des marchés qui garantisse des procédures harmonisées pour la contractualisation des
prestataires de santé et des nouveaux bailleurs de fonds et la capacité à suivre les dépenses.
Resp. : Client Étape : Mise en
œuvre
Récurrent :
Date
d’échéance : Fréquence : Statut : En cours
3. Risques au niveau du Projet
3.1 Conception Évaluation Substantiel
Description: Gestion du risque :
Il existe un risque que les intrants essentiels
et d'autres intrants de la fonction de
production de la santé (tels que les
médicaments) ne parviennent pas à suivre
l'augmentation de la demande de services.
Un protocole d'accord sera signé avec les partenaires pour assurer la coordination de Kore Fanmi avec d'autres initiatives (en
particulier les bailleurs de fonds qui fournissent d'autres intrants de la fonction de production de la santé) et la disponibilité de
la quantité adéquate d'intrants dans les départements ciblés.
Resp. : Client Étape : les deux Récurrent :
Date
d’échéance :
Fréquence : Statut : En cours
81
3.2 Risque Social et Environnemental Évaluation Substantiel
Description: Gestion du risque :
Le MSPP a peu d'expérience de travail dans
le cadre des sauvegardes de la Banque
mondiale, et le Projet déclenche la PO/PB
4.01 sur l’Évaluation environnementale en
raison des déchets médicaux. La Banque
appuiera le renforcement de la capacité
nationale à gérer et éliminer les déchets
médicaux conformément aux bonnes
pratiques internationales, et en partenariat
avec les autres partenaires au
développement et les organismes
gouvernementaux.
Une assistance technique sera fournie pour assurer que les politiques adéquates, les outils et les capacités sont en place, et que
les normes sont appliquées à chaque type de centre de santé et au niveau communautaire.
Resp. : La Banque Étape : les deux Récurrent :
Date
d’échéance : Fréquence : Statut : En cours
3.3 Programme et bailleurs de fonds Évaluation Modéré
Description:
1. Des dépendances critiques au chemin
emprunté existent entre le Projet et certains
investissements de l'USAID dans le secteur
(tels que les investissements dans le
système d’information et de gestion
sanitaire, l’assistance technique, etc.) Cela
pourrait entraîner la duplication des
activités ou des retards importants dans les
activités.
2. Le succès de Kore Fanmi nécessite une
coordination étroite entre les partenaires à
la conception et à l'exécution, afin d’assurer
le financement et la mise en œuvre dans les
délais impartis, des activités de coup
d’envoi, ainsi que l’utilisation du réseau
Kore Fanmi pour cibler les programmes
existants et les nouveaux programmes.
Gestion du risque :
1.1 Des missions conjointes et des ateliers seront organisés avec l'USAID et d'autres partenaires pour assurer que toutes les
activités sont bien séquencées et éviter les duplications ou les retards pour les activités dépendantes au chemin emprunté.
Resp. : les deux Étape : mise en
œuvre
Récurrent :
Date
d’échéance : Fréquence : Statut : En cours
Gestion du risque :
2.1 Un protocole d'accord sera signé avec les partenaires pour assurer la coordination de Kore Fanmi avec d'autres initiatives.
Resp. : Client Étape : les deux Récurrent :
Date d’échéance : Fréquence : Statut : En cours
82
L’absence d'un plan d'action convenu et de
mécanismes de coordination entre les
organisations pourrait entraver le succès de
la mise en œuvre de Kore Fanmi.
3.4 Suivi de l’exécution et durabilité Évaluation Élevé
Description:
1. Le système existant d’information et de
gestion sanitaire sera utilisé. Ce système,
ainsi que la récente enquête EMMUS
fourniront des lignes de base pour le Projet. Bien que les mécanismes de rapportage
soient bien établis, il existe un risque que
les données du système d’information et de
gestion sanitaire soient de qualité variable.
2. La durabilité du réseau Kore Fanmi
réside dans la compréhension et
l'acceptation communes que les réseaux
sectoriels d’agents doivent être remplacés
par un seul réseau d'agents polyvalents. Le
manque de coordination et d’une volonté
politique claire d'adopter ce modèle unique,
pourrait compromettre la durabilité de cette
initiative.
Gestion du risque :
1.1 L’USAID fournit une assistance technique pour rénover et renforcer le système actuel d’information et de gestion sanitaire.
Ce soutien se concentrera sur l'amélioration de la qualité des données du système d’information et de gestion sanitaire, et
permettra de développer les capacités requises en matière de contrôle et de suivi pour l’ensemble du système. A l’appui du
Client et de la Banque, l'USAID sera également responsable de la gestion de ce risque.
Resp. : Client Étape : Mise en
œuvre
Récurrent :
Date d’échéance :
Fréquence : Statut : En cours
Gestion du risque :
2.1 Des protocoles d'accord décrivant les rôles et les responsabilités de chaque partie seront signés entre le FAES et les
Ministères clés.
Resp. : Client Étape : les deux Récurrent :
Date d’échéance : Fréquence : Statut : En cours
4. Risque global
Évaluation du risque au niveau de la mise en œuvre : Élevé
Commentaires :
La mise en œuvre de ce Projet est à haut risque et à haut rendement.
83
Annexe 5 : Plan d’appui à la mise en œuvre
HAÏTI : Amélioration de la Santé Maternelle et Infantile au travers de Services Sociaux
Intégrés
Stratégie et approche pour l’appui à la mise en œuvre
1. La stratégie pour l’appui à la mise en œuvre du Projet énonce les activités que
l'équipe de la Banque mettra en œuvre, ainsi que les caractéristiques techniques et les
fonctions de contrôle qu'elle adoptera pour le Projet, dans le but de mitiger les risques les plus
importants identifiés dans le Cadre d'évaluation des risques opérationnels (ORAF). Ces risques
sont liés à : (i) la capacité de gestion du Projet (y compris les arrangements fiduciaires) des
agences d'exécution ; (ii) la fiabilité des données ; (iii) la coordination avec les partenaires au
développement concernés ; et (iv) la faiblesse / fragilité du Gouvernement et de l’environnement
sociopolitique, l’engagement sur le financement basé sur les résultats, et les risques de
corruption. La stratégie est indicative et souple, et sera réexaminée lors de la mise en œuvre du
Projet sur la base des progrès accomplis sur le terrain. La stratégie sera axée sur le renforcement
des capacités des deux agences d'exécution (le MSPP et le FAES).
2. La capacité de gestion du Projet (y compris les arrangements fiduciaires) des
agences d'exécution. La capacité des deux agences d'exécution à coordonner et à gérer le Projet
doit être renforcée, en particulier en matière de gestion financière et de passation des marchés.
En ce qui concerne la coordination des agences d'exécution, le FAES et le MSPP sont tous deux
impliqués dans la conception du Projet et ont des rôles et des responsabilités définis. Un comité
de pilotage et des canaux de communication clairs seront mis en place pour améliorer la
coordination quotidienne. En plus de cela, une équipe de contractualisation sera mise en place au
sein du MSPP et chargée de renforcer les fonctions d’intendance du MSPP dans le secteur de la
santé. L’équipe recevra une assistance technique régulière, notamment d'experts en financement
basé sur les résultats. Au FAES, un coordinateur de programme sera désigné pour superviser les
aspects administratifs du Projet. Une formation régulière sera fournie au personnel du FAES et
du MSPP sur la gestion financière, le décaissement et la passation des marchés, et sera assurée
pendant toute la durée du Projet.
3. Fiabilité des données. Bien que les mécanismes du rapportage soient bien établis, la
qualité et la fiabilité des données peuvent ne pas être universelles. Par conséquent, des
indicateurs clairement définis, des méthodes spécifiques de collecte de données, et les capacités
de gestion de l'information, seront précisés dans le Manuel d’Opérations du MSPP. De plus,
l'USAID continuera à fournir une assistance technique pour renforcer le HSIS existant, en
mettant l'accent sur l'amélioration de la qualité des données du HSIS et sur le renforcement des
capacités en matière de supervision et d'assurance de la qualité dans le système. Le SIG de Kore
Fanmi et le Registre national unique des bénéficiaires et son interopérabilité bénéficieront
également d'une assistance technique continue.
4. La coordination avec les partenaires au développement concernés. Compte tenu de
l'éventail des partenaires au développement impliqués dans les secteurs sociaux, il sera à la fois
essentiel d'assurer la capacité des agences d'exécution à coordonner les bailleurs de fonds et les
autres partenaires (tels que les ONG), et d'établir des priorités claires pour le secteur de la santé.
84
Le Projet garantira qu'il y ait un dialogue politique permanent avec les différents acteurs clés de
la vision stratégique et de la mise en œuvre du Projet, par le biais de l’utilisation d'une stratégie
de communication. Les activités du Projet seront étroitement coordonnées avec les partenaires
clés des secteurs de la santé et de la protection sociale, et les deux composantes techniques seront
mises en œuvre en collaboration avec, ou par, certains de ces partenaires clés. Les principaux
partenaires au développement sont activement impliqués dans la conception du Projet, en
particulier les Brésiliens, les Nations Unies, le Gouvernement des États-Unis, et certaines des
principales ONG. Une part relativement importante des ressources du Projet sera consacrée à la
gestion et la coordination des activités des agences d'exécution, mais plus particulièrement,
l'équipe centrale du Projet. De plus, les partenaires de financement dans les secteurs de la santé et
de la protection sociale continueront d'être consultés dans la phase de préparation, et des
missions conjointes de soutien à la préparation et à l'exécution seront entreprises en vue
d'améliorer autant que possible la coordination des activités.
5. Un Gouvernement et un environnement sociopolitique faibles / fragiles,
l'engagement sur le financement basé sur les résultats, et les risques de corruption. La prise
de décision du Gouvernement est rendue difficile par des tensions politiques qui restent élevées,
et le fait que le Président Martelly doit présider avec un Sénat d’opposition. Cela peut avoir un
impact sur la mise en œuvre du Projet. Les tensions sociales et le chômage restent très élevés, et
les conditions de vie sont mauvaises, ce qui entraîne parfois des révoltes et des activités
politiques. De plus, l'environnement politique dans le secteur est lui aussi volatile – la Ministre
de la Santé a déjà démissionné une fois, et, une fois de plus, l'engagement sur l'utilisation du
financement basé sur la performance n'est pas compatible avec les vues et les capacités des
entités d'exécution. Enfin, il semblerait que le personnel du secteur de la santé soit recruté sur la
base du clientélisme plutôt que du mérite. Tandis que l'atténuation des risques sociopolitiques se
situe en dehors du cadre de l'action de la Banque mondiale, cette évolution sera suivie de près et
le programme sera ajusté si et lorsque nécessaire. En ce qui concerne l'engagement sur le
financement basé sur la performance, les exécutants du Projet, tant au niveau central que
départemental, seront formés sur le financement basé sur la performance, des champions seront
identifiés dès le début et se verront fournir un soutien supplémentaire et des encouragements, de
manière à instiller la confiance dans l'approche basée sur la performance. Enfin, le recrutement
de personnel dans le cadre du Projet sera surveillé attentivement afin de s'assurer qu'il est fondé
sur le mérite. Tandis que ces efforts d'atténuation des risques seront mis en place, il est au-delà
de la portée du Projet de mettre fin à la pratique de recrutement fondé sur le clientélisme dans le
secteur.
Appui à la revue de la mise en œuvre
6. La Banque examinera régulièrement la mise en œuvre du Projet sur une base
trimestrielle (au moins) par le biais de missions de la Banque consacrées à la revue de la
mise en œuvre, qui seront, au besoin, complétées par des visites courtes / régulières de membres
individuels de l'équipe afin d’assurer le suivi sur des questions spécifiques. La stratégie de
soutien à la mise en œuvre sera basée sur une combinaison de visites de sites et de suivis
proactifs d’une information pertinente émanant de sources multiples.
85
7. Au cours des missions de soutien à la mise en œuvre, l'équipe de travail examinera
attentivement les progrès globaux de mise en œuvre, et confirmera que les plans de mise en
œuvre et les mécanismes institutionnels requis sont en place et sont conformes à la
conception convenue du Projet. Pour évaluer cela, l'équipe devra : (i) procéder à un examen
détaillé de chaque composante du Projet ; (ii) s'engager dans un dialogue approfondi afin
d'identifier les enjeux clés et les actions convenues pour atteindre les résultats escomptés pour la
période à venir ; (iii) procéder à un examen des aspects fiduciaires, dont les décaissements et les
marchés ; et (iv) vérifier la conformité des activités du Projet avec les politiques de sauvegarde
environnementale et sociale de la Banque. Au cours de visites sur le terrain, la mission se rendra
sur des sites de Projet sélectionnés afin d’évaluer et de vérifier directement le travail financé
dans le cadre du Projet. Durant les visites de site, les membres du Gouvernement et de la mission
interagiront avec les prestataires de santé, les agents communautaires, et les
entreprises / organisations impliquées dans la mise en œuvre du Projet. Les revues fiduciaires au
cours des missions de supervision comprendront l’examen d'un échantillon de contrats ainsi que
des vérifications ponctuelles des registres comptables et des systèmes d’information financière
aux niveaux central, régional, et départemental, ainsi qu’au niveau des sites. Les rapports des
vérificateurs internes du Projet seront examinés et des réunions se tiendront avec ces derniers
afin de bénéficier de perspectives supplémentaires. Les problèmes identifiés seront enregistrés
dans des aide-mémoire et le suivi post-mission.
8. Exigences fiduciaires et intrants : Les spécialistes de la Banque aideront l'agence
d'exécution à identifier tout besoin de renforcement des capacités de manière à renforcer sa
capacité de gestion financière, et le spécialiste en passation des marchés apportera son soutien en
temps opportun en matière de passation des marchés. L’appui à la gestion financière sera assuré
par un expert de la Banque en gestion financière, basé dans le pays, ainsi que par un expert
principal en gestion financière, basé à Washington. L’appui à la passation des marchés sera
assuré à partir du bureau de la Banque à Washington, D.C. L'équipe fiduciaire interagira
régulièrement avec ses homologues du Gouvernement, et apportera une aide régulière aux
agences d’exécution en fonction de leurs besoins.
9. Sauvegardes environnementales : Les spécialistes environnementaux et sociaux de la
Banque apporteront des contributions détaillées aux projets de documents sur les sauvegardes
durant leur préparation, et des sessions de formation seront organisées avant et pendant la mise
en œuvre. Des visites de terrain sur les sites du Projet seront organisées (au moins) deux fois par
an.
10. Gouvernance et renforcement des capacités : L'équipe de travail pour le Projet et
l'équipe de l'USAID seront chargées, conjointement avec les agences d'exécution et les
organismes sous contrat, de travailler au renforcement des capacités tout au long de la vie du
Projet.
86
Plan de ressources pour la dotation en personnel
11. L’équipe de travail sera composée de membres ayant une longue expérience en
matière de santé, nutrition, population, protection sociale, contractualisation basée sur la
performance, collecte des données, et gestion, suivi et évaluation, ainsi qu’en d'autres
domaines, et sera également composée de personnel ayant une grande expérience de travail en
Haïti. Le tableau suivant propose un résumé de l'éventail des compétences requises ainsi que du
nombre de semaines de travail au cours de la phase initiale de mise en œuvre du Projet. Il est
prévu que la demande augmente et change au cours du temps.
Tableau 5.1 : Eventail des compétences requises
Compétences requises Nombre de
semaines de
travail par an
Nombre de
voyages
Commentaires
Spécialiste de la santé / Officier des
opérations (1)
15 4-5 par an basé à Washington
Spécialiste de la protection sociale (1) 15 4-5 par an basé à Washington
Expert en FBR 15 4 par an basé à Washington
Officier des opérations (3) 15 4-5 par an basé à Washington
Spécialiste en gestion financière (1) 6 2 par an Basé à Port-au-Prince
Spécialiste en passation des marchés
(1)
6 2-4 par an basé à Washington
Spécialiste de l’environnement (1) 6 2 par an basé à Washington
87
Annexe 6 : Analyse économique et financière
HAÏTI : Amélioration de la Santé Maternelle et Infantile au travers de Services Sociaux
Intégrés
Analyse économique
1. Les données micro-économiques globales montrent un retour sur investissement
social élevé pour les services de santé et de nutrition maternelle et infantile. La mauvaise
santé et la malnutrition érodent le capital humain en nuisant au développement physique et
cognitif, et se traduisent par une baisse des résultats scolaires et de la productivité économique.
La sous-nutrition peut endommager la structure du cerveau, et la sous-nutrition maternelle et
infantile affecte la taille des adultes et se traduit par une moindre scolarisation, une baisse de la
productivité, et un poids de naissance plus faible chez leur progéniture55
. Elle est également liée
au cancer chez les adultes, aux maladies pulmonaires et aux maladies mentales, qui
compromettent tous la productivité et les revenus. Les études démontrent qu’un faible poids de
naissance affecte de manière significative les résultats à plus long terme, tels que la taille adulte,
le quotient intellectuel, les gains et l'éducation56
. Par exemple, une récente étude longitudinale
sur 35 ans sur les effets à long terme de l'intervention en nutrition durant la petite enfance au
Guatemala, fournit des résultats remarquables57
. Dans le cadre de l’étude, deux suppléments
nutritionnels ont été assignés au hasard à des enfants issus de familles à faible revenu dans les
régions rurales du Guatemala : la performance scolaire puis les gains de main d’œuvre des
enfants ayant consommé le supplément riche en protéines étaient spectaculairement meilleurs.
Les femmes ayant reçu le supplément riche en protéines au cours des trois premières années de
leur vie, atteignaient 1,17 années de scolarité de plus, tandis que le poids à la naissance de leurs
nourrissons était de 179 grammes supérieur, et la taille de leurs enfants, d’un tiers supérieure, à
ceux des enfants des femmes qui avaient consommé le supplément à base de calories pendant
l’enfance. Quant aux hommes ayant consommé le supplément riche en protéines lors des deux
premières années de leur enfance, ils gagnaient un salaire moyen de 46% supérieur à celui des
hommes qui avaient consommé le supplément à base de calories.
2. Le retour sur investissement pour les services de santé et de nutrition est
susceptible d'être élevé en Haïti. En Haïti, un grand nombre de familles ont été déplacées, ont
perdu leurs moyens de subsistance, et font face à un risque de marginalisation permanente à la
suite du tremblement de terre de 2010. Les indicateurs de santé, notamment ceux relatifs à la
santé et à la nutrition maternelle et infantile, sont à la traîne derrière ceux d'autres pays de la
région, ce qui entraîne une mortalité et une morbidité élevées. Globalement, les pertes de
productivité associées à la malnutrition ont été estimées à plus de 10% des gains à vie58
. En
55
Victora, C. G., L. Adair, C. Fall, P. C. Hallal, R. Martorell, L. Richter, H. S. Sachdev, 2008. « Maternal and child
undernutrition: consequences for adult health and human capital ». The Lancet 371 (9609): 340-57. 56
Black, R. E., S. Cousens, H. L. Johnson, J. E. Lawn, I. Rudan, D. G. Bassani, P. Jha, H. Campbell, C. F. Walker,
R. Cibulskis, T. Eisele, L. Liu, C. Mathers, et al., 2010. « Global, regional, and national causes of child mortality: an
updated systematic analysis ». The Lancet 375 (9730): 1969-87. 57
Melgar, P., L. F. Ramírez, S. McNiven, R. M. Mejía, A. DiGirolamo, J. Hoddinott, et J. A. Maluccio, 2008.
« Resource Flows among Three Generations in Guatemala Study (2007–08): Definitions, Tracking, Data Collection,
Coverage, and Attrition ». Working Paper Series 0803, Middlebury College, Department of Economics, Middlebury,
VT. 58
Banque mondiale, 2006. Repositioning Nutrition as Central to Development: A Strategy for Large-Scale Action.
88
Haïti, l'impact économique est encore plus grand. Les estimations du coût de la malnutrition en
2001 indiquent que les pertes de productivité associées à la malnutrition en Haïti étaient de 525
millions USD, ce qui représente 14% du PIB59
. Chaque année, Haïti perd environ 56 millions
USD de PIB (0,5% du PIB) en raison de pertes de productivité associées aux seules carences en
micronutriments60
.
3. Les principaux avantages du Projet seront l'amélioration de l’état sanitaire et
nutritionnel des femmes en âge de procréer ainsi que des enfants, et l'amélioration du bien-
être des familles à risque. Les avantages sont basés sur un meilleur accès et une meilleure
utilisation de services sanitaires, nutritionnels et sociaux essentiels coût-efficaces, ainsi que sur
une efficacité accrue de la gestion et de l'administration de la santé. Les avantages dépendent de
façon critique des ressources financières adéquates, et tout particulièrement de la poursuite du
soutien apporté par les bailleurs de fonds aux investissements et aux niveaux plus élevés des
dépenses récurrentes générées par le Projet.
4. Avantages. En premier lieu, les avantages découleront de ce qui suit :
a) Des services de santé et de nutrition maternelle et infantile meilleurs et plus abordables
seront disponibles. Le paquet des services faisant l’objet d’incitations au titre du Projet a été
soigneusement sélectionné sur la base des services coût-efficaces énumérés dans la série The
Lancet sur la survie néonatale. Ces services comprennent un paquet à base communautaire de
soins néonatals, des soins prénatals, une assistance qualifiée à la naissance, des soins
maternels de premier niveau, et des soins obstétricaux et néonatals d’urgence après
l’accouchement61
. L'expérience de pays similaires indique que la couverture améliorée par ce
type de paquets a un coût-efficacité allant de 80 USD à 140 USD par nombre d’années de vie
corrigées du facteur d’invalidité62
. Les interventions nutritionnelles sont incluses dans le
paquet de services faisant l’objet d’incitations car celles-ci sont très coût-efficaces. Comme
mentionné précédemment, les données récentes montrent que l'exposition à une bonne
nutrition pendant les deux premières années de la vie a conduit à une augmentation de 46%
des revenus des hommes adultes63
, et il a été estimé que l'élimination de l'anémie accroissait
la productivité des adultes de 5-17%64
. L'apport en micronutriments, qui est une intervention
incluse dans le Projet, a été classé comme l'investissement de développement le plus coût-
efficace par le Consensus de Copenhague de 2008, avec un taux de retour sur investissement
de 625%. La disponibilité de meilleurs services de santé et de nutrition maternelle et infantile
devrait augmenter la demande de tels services, en particulier chez les ménages les plus
pauvres, et réduire les risques pour la santé des femmes enceintes et des enfants. Les
59
Comision Económica para América Latina y el Caribe / Programme alimentaire mondial, 2009. El costo del
hambre: impacto social y económico de la desnutrición infantil en el Estado Plurinacional de Bolivia, Ecuador,
Paraguay y Perú. Estimations basées sur l'enquête de 2001 sur les conditions de vie. 60
Banque mondiale, 2010. Haiti, Nutrition at a Glance.
http://siteresources.worldbank.org/NUTRITION/Resources/281846-1271963823772/Haiti.pdf. 61
Adam, T., S. S. Lim, S. Mehta, Z. A. Bhutta, H. Fogstad, M. Mathai, J. Zupan, G. L. Darmstadt, 2005.
« Achieving the Millennium Development Goals for health. Cost effectiveness analysis of strategies for maternal
and neonatal health in developing countries ». BMJ 331:1107-10. 62
Disease Control Priorities in Developing Countries 2nd
Edition – Disease Control Priorities Project. 63
Hoddinott, J., J. A. Maluccio, J. R. Behrman, R. Flores, et R. Martorell, 2008. « Effect of a nutrition intervention
during early childhood on economic productivity in Guatemalan adults ». The Lancet 371 (9610): 411-416. 64
Banque mondiale, 2006.
89
avantages directs comprennent une morbidité et une mortalité plus faibles, et une réduction
des effets des risques de santé sur la productivité, les revenus, l'apprentissage et le bien-être
des ménages. Les cas de référence inappropriée vers les hôpitaux seront vraisemblablement
moins nombreux, et les coûts de traitement seront plus faibles à mesure que les types de cas
traités chez les patients seront moins graves.
b) La sensibilisation réintègre les familles à risque d'exclusion sociale dans la société. Les
services de sensibilisation offrent une gamme d'interventions qui se sont avérées efficaces
pour répondre aux besoins des familles vulnérables en évaluant, en conseillant, et en référant,
ainsi qu’en fournissant des plans de soins et de réhabilitation. Les avantages directs au niveau
des ménages comprennent une réduction des coûts de dysfonctionnement (pauvreté
chronique, modes de vie néfastes pour la santé, faible niveau d'instruction, délinquance,
criminalité, etc.), une réactivité accrue face aux risques et aux opportunités, et un potentiel
productif renforcé. Les avantages indirects découlent des retombées positives associées à un
dysfonctionnement réduit. La charge que cela représente pour les services sociaux, la sécurité
publique et la santé publique se trouve réduite à mesure que le rendement du capital humain
s’améliore au sein des familles bénéficiaires, et qu’une meilleure cohésion sociale réduit le
risque politique.
5. Analyse coûts-avantages. Une analyse coûts-avantages a été réalisée pour évaluer
l'impact économique et financier du Projet. Les calculs ont été basés sur cinq et quinze ans, y
compris les coûts d'opportunité différentiels du Projet (coûts en capital et dépenses récurrentes).
En raison de la difficulté à estimer les avantages de la composante institutionnelle du Projet,
seuls les avantages de la composante sur la prestation de services de santé et de nutrition
maternelle et infantile (sous-composante 1.1) et de la composante sur l’accompagnement familial
(sous-composante 1.2) ont été estimés. Ces composantes couvrent 89% des coûts du Projet.
Cependant, même dans ces cas, l'analyse a été limitée : pour ce qui est de la santé, elle n’a porté
que sur les effets du Projet sur la mortalité, et pour ce qui est des services sociaux, elle n’a
considéré que l’accroissement potentiel de revenus pouvant résulter des interventions Kore
Fanmi. Il y a d'autres gains qui n'ont pas été mesurés, tels que les effets des naissances évitées,
d’une plus faible morbidité, et de l'amélioration de l'état nutritionnel des mères et des enfants, sur
la qualité de vie, ainsi que les effets économiques à long terme de l’amélioration du potentiel
d'apprentissage résultant d'une meilleure nutrition et de la réduction des contraintes sociales sur
l'accès à l'éducation. Bien qu’elles ne soient pas mesurées, les améliorations institutionnelles sont
directement reflétées dans la performance des agents Kore Fanmi, et leurs activités de
sensibilisation comprennent la santé et la nutrition maternelle et infantile et les messages
favorisant un mode de vie sain, ainsi que la prise en charge de type sociale des familles à risque.
L'analyse coûts-avantages utilise plusieurs hypothèses clés (tableau 6.1) :
a) Avantages de la réduction de la mortalité. Il est prévu que les activités de sensibilisation,
des prix plus abordables et un meilleur accès, ainsi qu’une plus grande qualité des
services de santé et de nutrition maternelle et infantile, conduisent à réduire la mortalité
des femmes enceintes, des mères et des enfants. Par conséquent, en s'appuyant sur les
taux de mortalité de l’Enquête Mortalité, Morbidité et Utilisation des Services, chaque
décès évité se traduit par cinq années de vie sauvées. La valeur monétaire de chaque
année de vie sauvée est déterminée en actualisant (5%) le revenu annuel par habitant sur
90
dix ans. Les avantages devraient commencer à se concrétiser dans la deuxième année de
mise en œuvre du Projet.
b) Augmentation du nombre de journées d'hospitalisation. Il est estimé que le nombre de
journées d'hospitalisation augmentera, du fait d’une meilleure détection des grossesses et
des accouchements à risque, de la malnutrition clinique, ainsi que de la mise en place de
services gratuits, y compris les références.
c) Pertes de productivité évitées. Il est estimé que celles-ci proviendraient essentiellement
de la protection sociale. La productivité est évaluée sur la base d'un salaire journalier
minimum de 2 USD, à un taux d'activité de 40%.
Tableau 6.1 : Hypothèses clés pour l’analyse coût-avantage
Durée moyenne du séjour des patients
hospitalisés
Six jours
Coût par lit par jour 1,56 USD
Augmentation du nombre d’admissions
par an en raison du Projet
De 10% la 2e année à 2% la 5
e année, 1% la 6
e
année, et 0% les années suivantes
Salaire journalier 2 USD / jour
Ménages qui réintègrent le marché du
travail
40% des ménages pris en charge réintègrent le
marché du travail à temps partiel (6 mois)
Réduction du taux de mortalité Sur la base du Cadre des résultats (annexe 1)
Années de vie sauvées en valeur
marginale
Cinq
6. L'analyse coûts-avantages a été estimée sur la base de coûts totaux du Projet de 70
millions USD, et en supposant des bénéfices dûs à une réduction de la mortalité et à une
augmentation des revenus des ménages participants. Les coûts ont été générés par les
investissements du Projet (y compris les coûts différentiels récurrents) et l’augmentation des
soins institutionnels et de référence. Les coûts récurrents ultérieurs, au-delà de la dernière année
du Projet, ont été estimés à un peu plus du montant des dépenses au cours de la dernière année du
Projet – 12 millions USD. Les estimations portant sur la réduction de la mortalité sont fondées
sur la mortalité maternelle et infantile liée à la santé et la nutrition dans le passé dans le pays, sur
la croissance démographique, et sur une réduction de 1,8% par an du taux de mortalité, en
s'appuyant sur l'évolution des indicateurs du Projet. Le nombre d’années de vie sauvées en raison
d’une mortalité moindre a été évalué à 5 ans (en s'appuyant sur l’Enquête Mortalité, Morbidité et
Utilisation des Services). Il a été estimé que le nombre de ménages soutenus par Kore Fanmi
culminerait à 400.000 au cours de la dernière année du Projet, et se stabiliserait peu à peu à
100.000 par an. Il a été présumé qu’environ 40% des personnes retourneraient sur le marché du
travail à temps partiel (travaillant six mois par an) pour un salaire journalier de 2 USD. Le
tableau ci-dessous présente la valeur actualisée des coûts et des avantages. Les effets sont
estimés en utilisant un taux d'actualisation de 5% sur 5 ans et 15 ans. Sur le long terme, le
rapport coût-avantage s'améliore, indiquant que les avantages augmentent plus rapidement que
les coûts au fil du temps.
91
Tableau 6.2 : Analyse coûts-avantages
Avantages et coûts Valeur actualisée (USD)
5 ans 15 ans
Avantages
Effets de la réduction de la mortalité
Gains annuels
4.768.311
162.090.007
14.307.156
282.588.092
Coûts
Coûts du Projet
Coûts générés par le Projet (liés à la santé et
la nutrition maternelle et infantile)
60.464.212
602.774
136.926.824
629.867
Avantages nets 234.148.203 436.865.223
Rapport coût-avantage 0,3 2,2
Coût par bénéficiaire 13,7 19,6
7. D’importantes imperfections du marché en termes de comportement de recours aux
soins plaident en faveur de l'utilisation des ressources publiques pour cet investissement.
Ayant constaté que le taux de retour sur investissement est élevé sur le long terme, on pourrait
faire valoir que l'investissement pourrait évincer les investissements du secteur privé, c’est
pourquoi il faut justifier de façon claire l'utilisation de fonds publics pour ce type de Projet dans
le secteur de la santé. L'intervention publique apporte des gains dans un secteur où le pur
équilibre du marché est sous-optimal du point de vue de la société, et lorsqu’une telle
intervention corrige les défaillances du marché. Dans le cas de la santé, une récente analyse65
d’études micro-économiques sur les comportements de recherche de soins dans les milieux à
faible revenu fournit une preuve convaincante qu'il existe d'importantes imperfections du marché
qui justifient l'intervention publique. Les données montrent que les ménages sous-investissent
systématiquement dans les soins de santé préventifs pour les raisons suivantes :
a) Manque d'information (ou manque de capacité à traiter l'information en raison d’un faible
niveau d'éducation) sur la prévention de la maladie ou le coût-efficacité des comportements
préventifs ;
b) Contraintes de crédit en raison des dysfonctionnements des marchés financiers, ce qui
affecte la capacité des gens à investir dans la santé ; et
c) Une part importante de la population présente une incohérence temporelle des préférences.
Cela signifie que même s’il est plus avantageux pour un individu d'adopter des
comportements sains (tels, par exemple, qu’obtenir des soins préventifs) sur le long terme,
il / elle n’est pas nécessairement prêt/e à sacrifier sa satisfaction immédiate à l’adoption de
ces comportements, et finit au lieu de cela, par rechercher des soins de rattrapage sous-
optimaux et plus coûteux. Ce phénomène provoque la procrastination dans l'adoption de
comportements sains.
Ces résultats soulignent le rôle important des interventions publiques en matière de santé dans les
pays en développement.
8. La conception du Projet s’appuie sur des données micro-économiques concernant
les interventions appropriées pour accroître l'adoption de comportements sains. La récente
analyse mentionnée ci-dessus recommande les interventions clés suivantes, qui contribueront à
65
Dupas, P., 2011. « Health Behavior in Developing Countries ». Annual Review of Economics, vol. 3: 425-449.
92
l'adoption de comportements sains : des efforts d'information crédibles qui ruissellent jusqu'aux
communautés rurales et pauvres (les agents communautaires fourniront ce service dans le cadre
du Projet), des bâtons, tels que des mandats par les gouvernements, et des carottes, telles que des
incitations et des subventions aux prix. Ces dernières seront fournies du fait que les services de
santé seront offerts à un prix subventionné aux mères et aux enfants au titre du Projet, et que les
établissements de santé seront en mesure d'inciter la venue des mères et des enfants à l'aide de
primes de performance destinées à de telles fins.
9. L'approche axée sur l'équité, qui caractérise le Projet, est plus coût-efficace qu’une
utilisation alternative des fonds selon une approche traditionnelle. Le Projet met l'accent sur
les soins de santé primaires préventifs spécialement ciblés sur les communautés les plus
démunies. Les caractéristiques du programme comprennent des interventions à base
communautaire, dont la gestion de cas à base communautaire, ainsi que l'accent mis sur la
maximisation de la sensibilisation grâce à l'expansion d'un paquet choisi d’interventions
cliniques de survie maternelle et néonatale. Qui plus est, les incitations basées sur la performance
sont utilisées pour motiver les travailleurs de la santé et renforcer la supervision. Les soins de
santé sont fournis à un prix subventionné à toutes les mères et les enfants. Ce type de programme
représente « une approche axée sur l'équité en matière de santé maternelle et infantile »66
. Une
étude récente compare ce genre d’approche axée sur l'équité, qu’incarne ce Projet, à une
« approche traditionnelle », qui investit dans la formation et le déploiement d’agents de santé, les
infrastructures, et la communication de masse, pour encourager les populations démunies à se
faire soigner. Grâce à une approche de modélisation mathématique, l’étude montre que dans les
pays comme Haïti, où une part importante de la population vit avec moins d’1 USD par jour,
l’approche axée sur l’équité donne de bien meilleurs résultats en termes d’accroissement de la
couverture des interventions à haut impact chez les pauvres que chez les moins démunis. Il
ressort de la comparaison de l’approche de ce Projet, axée sur l’équité, à l'approche
traditionnelle, qu’1 million USD investis dans le programme de santé axé sur l'équité, permettent
d’éviter le décès de 81 enfants de moins de cinq ans, ainsi que 244 cas de retard de croissance,
contre 49 décès d’enfants de moins de cinq ans et 84 cas de retard de croissance pour
l’« approche traditionnelle ». Par ailleurs, la proportion des dépenses supportées par les ménages
diminuerait deux fois avec l'approche axée sur l'équité par rapport à l'approche traditionnelle.
Cette étude prouve de façon claire que si une autre approche plus traditionnelle d’investissement
avait été choisie, moins de vies seraient sauvées, peu de progrès seraient faits dans la réduction
des inégalités de santé, et la stratégie ne serait pas aussi coût-efficace.
10. Il y a de grandes inégalités de revenus dans l'utilisation des services sociaux en
Haïti, dues en partie à la difficulté d'accès physique aux services de santé et d'éducation
dans les zones rurales isolées, et en partie à des obstacles financiers et culturels à
l’utilisation des services. Les budgets de fonctionnement du Ministère de la Santé et d'autres
ministères sociaux sont inégalement répartis sur l’ensemble des départements et, en général, ne
reflètent pas le niveau de pauvreté et les vulnérabilités dans les départements. Cela reflète
66
Carrera, C., A. Azrack, G. Begkoyian, G. Pfaffmann, E. Ribaira, T. O’Connell, P. Doughty, K. M. Aung, L.
Prieto, K. Rasanathan, A. Sharkey, M. Chopra, R. Knippenberg, et al., 2012. « The comparative cost-effectiveness
of an equity-focused approach to child survival, health, and nutrition: a modeling approach. » The Lancet 380
(9850) :1341-1351, publié en ligne le 20 Sept, http://dx.doi.org/10.1016/S0140-6736 (12) 61378-6. Veuillez noter
que cet article suppose des frais d’utilisation nuls.
93
également une répartition inégale du personnel qualifié, qui profite aux zones urbaines plus
riches, ainsi, dans une certaine mesure, que la concentration plus élevée de centres de santé dans
les départements plus aisés. Le Projet cherchera à répondre à cette répartition inégale des
ressources en finançant des interventions dans les zones rurales mal desservies, où les taux de
pauvreté sont les plus élevés. En outre, le Projet mettra l'accent sur des interventions coût-
efficaces visant à prévenir et à traiter les maladies, et qui puissent être fournies au niveau des
ménages, de la communauté, et des centres de santé. En améliorant la coordination et
l'harmonisation entre les bailleurs de fonds, le Projet permettra également d'améliorer l'efficience
allocative en diminuant les frais de transaction et par là même, les frais administratifs encourus
par le Ministère de la Santé lors de la manipulation de Projets soutenus par différents bailleurs de
fonds.
Analyse financière
11. La durabilité à long terme du Projet dépendra essentiellement du maintien du
financement des bailleurs de fonds ou de la réaffectation des ressources nationales. Le total
des dépenses consacrées aux services sociaux et à la santé en Haïti est estimé à moins de 15% du
PIB. Environ 30% de ces dépenses proviennent de sources gouvernementales, 40% proviennent
de sources publiques externes, et 30% de dépenses directes. Le reste, en grande partie non
enregistré par les autorités, est fourni par des ONG et des sources privées. La part des dépenses
publiques dans le budget global est d'environ 22% pour la santé et 3% pour les filets de
protection sociale. En termes nominaux, les dépenses consacrées aux services sociaux et à la
santé ont largement augmenté au début de l’année 2000, puis diminué au cours de la seconde
moitié de la période 2000-2010. Le financement par les bailleurs de fonds publics a augmenté à
un rythme plus élevé, en particulier pour la période qui a suivi le tremblement de terre, au cours
de laquelle il a augmenté d'environ 50%. Selon les estimations, l'élasticité des dépenses
publiques sociales67
par rapport au PIB est d'environ 1,7% lorsque les fonds des partenaires au
développement sont inclus, et de 2,15% lorsque les fonds des partenaires au développement sont
exclus68
. Par conséquent, la marge de manœuvre budgétaire pour la santé provenant de
projections de croissance économique en Haïti est susceptible de dépendre de façon critique du
maintien du financement des bailleurs de fonds ou de la réaffectation des ressources nationales
en cas de baisse du financement des bailleurs de fonds. Le Fonds Monétaire International prévoit
une augmentation de la croissance économique de 4% par an en termes réels à moyen terme en
Haïti. En supposant que les dépenses sociales du Gouvernement continuent de répondre à la
croissance de la manière indiquée ci-dessus, les dépenses de santé du Gouvernement
augmenteront de 4,4% entre 2012 et 2015. Les avantages du Projet dépendront de façon critique
de la disponibilité de ressources financières adéquates, en particulier de la continuation du
soutien des bailleurs de fonds à l'expansion des programmes ainsi qu’à des niveaux plus élevés
de dépenses récurrentes.
67
Veuillez considérer que les dépenses sociales du Gouvernement sont un bien normal, un bien de luxe ou un bien
de première nécessité selon que l’élasticité est supérieure ou inférieure à 1. 68
Ravallion (2002) constate que l'élasticité des dépenses sociales rapportée au total des dépenses en période
d'expansion budgétaire et de récession varie considérablement. Pendant les périodes de chocs macroéconomiques et
de croissance négative du PIB, une politique budgétaire expansionniste peut aider à compenser la baisse des revenus
par le biais des dépenses publiques, en particulier pour les segments vulnérables de la population. Ravallion, M.
(2002b). « Are the Poor Protected from Budget Cuts? Evidence for Argentina ». Journal of Applied Economics, vol.
5 (1): 1, p. 95-121.
94
12. À moyen et à plus long terme, la marge de manœuvre budgétaire peut augmenter.
La logique sous-jacente du Projet est la nécessité continuée pour le Gouvernement d’Haïti,
d’améliorer la viabilité budgétaire en augmentant progressivement le financement public de la
santé et des autres secteurs sociaux, en atténuant les défaillances techniques et les inefficacités de
la répartition des ressources, et en améliorant le ciblage des ressources sur les groupes
vulnérables et les programmes de santé hautement prioritaires. Le Projet devrait générer des
avantages supplémentaires en adoptant une approche programmatique qui permettra de réduire la
fragmentation de l'aide des bailleurs de fonds, d’améliorer le ciblage, et de renforcer les liens
entre les ministères.
13. Le secteur social fait face à de nombreux défis, et étant donné le niveau actuel des
dépenses, le pays ne sera pas en mesure d'atteindre les OMD liés à la santé. Compte tenu des
contraintes macroéconomiques qui pèsent sur le Gouvernement, le déficit de financement dans le
secteur de la santé ne peut être comblé par des ressources internes. Par conséquent, l'aide des
bailleurs de fonds, qui financent une part importante du budget d'investissement du secteur,
continuera d’être invoquée.
14. Le Projet proposé devrait accroître les besoins en recettes pour l'exploitation et la
maintenance du système amélioré à un coût estimatif annuel de quelque 12 millions USD
par an. Alors que la croissance projetée pour le moyen terme peut augmenter un peu la marge de
manœuvre budgétaire, il est peu probable que cela suffise sans une réaffectation des ressources
d'autres secteurs ou le soutien accru des bailleurs de fonds. Quelques économies – un montant
estimé à 3 USD par personne – sont susceptibles d'être générées par l’amélioration de l'efficacité
et la réduction de la demande d'aide sociale et de services de santé curatifs. À plus long terme,
l'amélioration de l'espérance de vie et la réduction du fardeau de la morbidité pourraient stimuler
la croissance. Cela se produirait par le biais de taux de fécondité plus bas, de l’augmentation des
investissements en capital humain, d’une plus grande épargne des ménages, d’un accroissement
de l’investissement étranger, et par conséquent, d’une plus grande stabilité sociale et
macroéconomique. Une approche prenant parti en faveur des pauvres devrait permettre de
réduire les disparités dans la distribution des ressources ainsi que les inégalités dans la répartition
du budget de fonctionnement. L’accent mis par le Projet sur le renforcement des capacités
institutionnelles et sur les mécanismes basés sur les résultats pour le financement et la
performance permettrait au Gouvernement de bénéficier d'une plus grande capacité à améliorer
l'efficacité de l'exécution budgétaire et la viabilité financière, lui permettant de progresser vers de
meilleurs résultats de développement humain.