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Satisfaction - Comportement - Motivations Analyse d’une enquête sur le confort, l’environnement et l’énergie dans les habitations Un habitat de qualité en Suisse

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Satisfaction - Comportement - Motivations

Analyse d’une enquête sur le confort,l’environnement et l’énergie dans les habitations

Un habitat de qualité en Suisse

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Le débat politique autour de l‘énergie et de la protection de l’environnement se polarisede plus en plus sur le parc immobilier. En 2013, près de la moitié de la consommationd‘énergie primaire en Suisse était due au chauffage, à la climatisation, à la productiond‘eau chaude et à l‘utilisation de l‘électricitédans les bâtiments. Il apparaît donc que ces derniers incarnent le principal poste d‘éco-nomie d’énergie facilement réalisable. Un cadre de vie sain et plaisant participe par ailleurs dans une large mesure à la santé physique et psychique de l’habitant, ainsi qu’à son bien-être.

Comment réussir à satisfaire les multiples exigences imposées aux bâtiments résiden-tiels? Comment réaliser dans le futur des maisons qui soient saines et confortables, sans impact négatif sur le climat et l‘environ-nement?

Il nous faut concilier plusieurs priorités, aus-si bien un confort d‘habitation agréable que des standards énergétiques élevés et une ge-stion adéquate des ressources durant tout le cycle de vie du bâtiment. L‘homme et la planète ont tout à gagner dans l‘instauration d‘un équilibre optimal entre les conditions intérieures (lumière naturelle, air frais et température agréable), la consommation d‘énergie et l‘impact environnemental. Rele-ver ce défi difficile et exigeant implique aus-si de repenser entièrement l‘environnement bâti. Nous aspirons pour 2050 à un meilleur habitat, à la fois plus sain, plus confortableet plus respectueux du climat.

Nous ne pourrons y parvenir par la seule voieréglementaire et sommes tributaires de l‘ac-ceptation par la société. Dès lors qu‘ils im-

pliquent la population, les efforts politiquesdéployés actuellement par les cantons et lesoffices fédéraux dans l‘optique d‘augmenterl‘efficience énergétique, ainsi que les stan-dards tels les MoPEC (Modèle de prescrip-tions énergétiques des cantons) ou le SNBS(Standard de construction durable suisse) nepeuvent ignorer la diversité des situations et des besoins des habitants en matière de lo-gement s‘ils veulent emporter leur adhésion.Les mesures d‘efficience énergétique pro-chainement prévues pour protéger le climatnécessiteront de profonds changements, quiaffecteront l‘environnement bâti, sachant que les investissements considérables qui devront y être consacrés seront difficiles à rentabiliser. Pour ériger un parc immobilier efficient sur le plan énergétique, il est dès lors indispensable d’obtenir l’adhésion de l‘ensemble des parties prenantes, qu’elles habitent les bâtiments, les construisent ou les conçoivent.

Mais qu‘en est-il de l‘état d‘esprit et de la motivation des occupants des logements etdes maisons d’habitation en Suisse?

Le groupe Velux a mandaté une enquête surle logement en Suisse et dans 13 autres Etats européens. Les habitants ont été in-terrogés sur leur satisfaction globale par rapport à leurs conditions de logement, aux facteurs influant sur la santé et le confort de leur habitation, ainsi qu’à leur attitude à l‘égard de l‘efficience énergétique et de l‘environnement.

Nous souhaitions en effet savoir si la Suisse était sur la bonne voie en matière d’habitat efficace sur le plan énergétique, ainsi que celui du confort et de la qualité de vie.

Un habitat de qualité en Suisse

Un habitat de qualité en Suisse

52 % n‘aèrent pasavant d‘aller se coucher

16 % souffrent du froid souventou en permanence

47 % aèrent moins dedeux fois par jour

82 % ont recours à l‘éclairageartificiel pendant la journée

57 % ne prêtent pas attention àl‘humidité

1 Cf. Office fédéral de l‘énergie, Statistique globale suisse de l’énergie 2013.

54

Zurich-Bâle-Lucerne

Suisse romande

Berne-Valais (DE)

Tessin

Suisse orientale

Comment définir la satisfaction?L‘étude conduite par le Groupe Velux à l‘échel-le européenne sur l‘attention accordée à la santé, la satisfaction à l‘égard du logement et la consommation d‘énergie montre l‘import-ance d‘un habitat sain et de qualité à l‘échelle macro-économique, mais surtout pour le bi-en-être individuel et l‘état d‘esprit positif de chacun. Car les personnes qui sont satisfaites de leur habitat se sentent plus actives, sont enmeilleure santé et plus performantes.

87% des Suisses qui indiquent être extrême-ment satisfaits de leur logement estiment que leur santé est bonne, très bonne ou excellente. Dans le groupe des personnes qui ne sont pas du tout satisfaites de leur habitat, seules 67% se sentent en bonne santé (bonne, très bonne ou excellente). Les chiffres le montrent bien: l‘auto-évaluation de la santé augmente avec la satisfaction individuelle vis-à-vis de son en-vironnement bâti. L‘espace vital que constitue l‘habitation est primordial pour notre santé.

Par rapport aux autres pays européens, les Suisses sont très satisfaits de leur logement.Seul un Européen sur deux est en moyenne très ou extrêmement satisfait de son environ-nement bâti, contre près des trois quarts en Suisse (72%). La proportion atteint même 87% parmi les propriétaires d‘appartement ou de maison interrogés, dont 47% décla-rent être extrêmement satisfaits. En Suisse, 30% des personnes se déclarent extrême-

Pourcentage des personnes qui sont très ou extrêmement satisfaites

de leur habitation En Suisse, la satisfaction en matière de logement révèle de grandes disparités régionales.

Un habitat de qualité en Suisse

87 %

se sentent en bonne santé

se sentent en bonne santé

67 %

Forte satisfaction à l‘égard du logement

Faible satisfaction à l‘égard du logement

Corrélation entre la satisfaction exprimée vis-à-vis du logement et la santé

Plus les Suisses sont satisfaits de leur habitat, plus ils se sentent en bonne santé.

2 Voir le document «Healthy Homes Barometer 2016, European Survey of the VELUX Group», accessible sur http://www.velux.com/article/2016/europeans-on-healthy-living-the-healthy-homes-barometer-2016.

ment satisfaites de leur environnement bâti, soit un taux global nettement supérieur à la moyenne européenne (12%). Les chiffres ré-vèlent néanmoins d‘importantes disparités régionales. Les régions de Berne-Valais (DE), Zurich-Bâle-Lucerne et la Suisse orientale représentent des valeurs élevées extrêmes dans le contexte européen (respectivement 33%, 36% et 43%). La région de Zurich-Bâ-le-Berne, où vivent 46% des Suisses interro-gés, est prépondérante dans les statistiques. L‘évaluation des données indique que cette région se démarque nettement des autres parties de la Suisse. Avec 11%, l‘ensemble du territoire francophone et italophone (18,5% des personnes interrogées) se rapproche en revanche largement des résultats des autres Etats européens. La satisfaction individuelle vis-à-vis de l‘environnement bâti est aussi fortement corrélée à la date de construction du bâtiment. La satisfaction est très élevée (78%) pour les bâtiments anciens antérieurs

à 1900, ainsi que pour les bâtiments plus récents construits après 1989 (83%). Entre les deux, la satisfaction des occupants oscille entre 68% et 74%.

Faut-il déduire des valeurs de satisfaction élevées que les personnes habitant en Suissen‘éprouvent pas le besoin d‘améliorer leurs conditions de vie individuelles et ne sont donc pas incitées à investir dans des travaux d‘assainissement ou de modernisation? La satisfaction subjective concorde-t-elle avec le comportement effectif au quotidien et les souhaits d‘amélioration individuels?

Nous voulions de plus cerner les caractéris-tiques définissant un habitat confortable et sain, ainsi que la contribution des aspects re-levant du confort thermique, de la qualité in-térieure de l’air et des conditions de luminosité à la satisfaction psychique et physiologique.

Différences relevées dans la satisfaction vis-à-vis du logement

50 %

45 %

41 %

39 %

11 %

33 %

36 %

11 %

43 %très satisfait extrêmement satisfait

Suisse romande

Berne-Valais (DE)

Zurich-Bâle-Lucerne

Tessin

Suisse orientale

38 %moyenneEurope

40 %moyenne

Suisse

12 %moyenneEurope

30 %moyenne

Suisse

37 % Suisse romande

Berne-Valais (DE)

Zurich-Bâle-Lucerne

Tessin

Suisse orientale

Un habitat de qualité en Suisse

76

Il est évident qu‘une température ambiante trop basse ou trop élevée se répercute sur le bien-être et le confort.

42% des Suisses souffrent parfois du froid en hiver dans leur maison et leur logement. 16% considèrent même avoir souvent ou constamment froid. 19% à 22% des occu-pants des bâtiments construits avant 1979 déclarent également souffrir fréquemment ou en permanence du froid. Autrement dit, près d‘une personne sur cinq a tout le temps froid en hiver chez soi! Le climat dont bénéficient les Tessinois explique qu‘ils s‘en sortent mieux à cet égard.

L‘évaluation que font les gens de l‘état de leur installation de chauffage est significativement moins bonne en Suisse que dans le reste de l‘Europe. Alors que seules 14% en moyenne des personnes interrogées en Europe décla-rent avoir froid en raison de l‘insuffisance de leur système de chauffage, la moyenne suisse s‘établit à 19%, et même 24% en Suisse ro-mande.

Ce n‘est pas seulement la protection contre le froid en hiver, mais aussi et surtout contre la chaleur en été qui apparaît problématique en Suisse. 42% des personnes interrogées ont souffert de la chaleur fréquemment ou en per-manence dans leur logement au cours de l‘été

Confort thermique2015, un modeste 8% n‘ayant jamais eu la sensation d‘avoir trop chaud. Seule l‘Europe de l‘Est affiche des statistiques similaires, avec 43% de personnes interrogées se plaignant de la chaleur estivale. La moyenne européenne s‘établit à un niveau nettement inférieur, 31% des personnes déclarant que leur logement est trop chaud. Seuls les habitants du Tessin s‘alignent sur ce point sur le reste de l‘Europe.

Les bâtiments construits en Suisse entre 1900 et 1969 affichent à cet égard les plus mauvais chiffres (49%). Dans les nouvelles constructions aussi (postérieures à 1989), 43% des personnes ont souffert de la chaleuren été.

Il est frappant de constater que les occupantsdes appartements bénéficiant d‘une installa-tion de ventilation mécanique, censée servir à réguler la température, sont statistiquement beaucoup plus nombreux (51%) à souffrir de la chaleur en été que les occupants qui aèrent seulement par les fenêtres (41%).

Globalement, un Suisse sur cinq estime qu‘il ne peut régler aisément à sa guise la tempéra-ture ambiante de son logement. Ils sont aussi nombreux à devoir fréquemment ajuster le réglage de la température ambiante en hiver.

21 %trop froid en hiver trop chaud en été

37 %

26 %

13 % réquemment

parfois

rarement

jamais

en permanence

9 %

17 %

32 %

34 %

Perception du froid et de la chaleur

Une grande part de la population n‘est pas satisfaite de la températureintérieure de leur logement.

L‘enquête révèle que les Suisses sont en majeure partie satisfaits de la température qui règne à l‘intérieur de leurs maisons ou de leurs appartements en hiver, mais qu‘ils sont encore beaucoup trop nombreux à souffrir fréquemment du froid. Une grande partie des occupants, notamment dans les bâtiments équipés d‘une installation de ventilation mécanique, considèrent également qu‘il existe un potentiel considérable d‘amélioration en matière de protection contre la chaleur estivale. Ils souhaitent de plus pouvoir mieux et plus facilement réguler la chaleur et la fraîcheur.

3 %en permanence

fréquemment

parfois

rarement

jamais

8 %

Un habitat de qualité en Suisse Un habitat de qualité en Suisse

98

Il est important que le renouvellement de l‘air soit suffisant pour garantir un climat sain dans les espaces intérieurs, un facteur essentiel pour le bien-être, la capacité de concentrationet la performance des occupants. Une ventila-tion régulière du logement permet d‘évacuer l‘air vicié et humide et de prévenir la formationde moisissures.

Les habitants de la Suisse se montrent net-tement plus satisfaits que leurs voisins eu-ropéens de leur climat intérieur en hiver (77%,contre 69% en Europe), et nettement moinsen été (78%, contre 83% en Europe).

L‘air froid extérieur influence les habitudes d‘aération de près d‘une personne interrogéesur deux (45%). Avec 53%, les habitants de la Suisse romande se situent au-dessus de la mo-yenne européenne de 48%. Les Suisses sont également plus nombreux que la moyenne eu-ropéenne à s‘abstenir d‘aérer par forte chaleur estivale. Ils sont 27% à moins aérer par temps chaud (contre 19% en Europe). Seule la Suisse orientale (21%) et le Tessin (20%) sont pro-ches de la moyenne européenne.

Pourtant, les habitants de la Suisse aèrent leur logement plus souvent que le reste de l‘Europe. Une personne sur deux environ aèreavant d‘aller se coucher, soit environ 20% de

Qualité de l’air ambiantplus que la moyenne européenne. Dans les ré-gions italophones et francophones de Suisse, seule une personne sur trois environ fait entrer de l‘air frais avant d‘aller se coucher. On obser-ve également qu‘environ la moitié des Suisses aèrent au maximum une fois par jour. Environ 10% des personnes interrogées pos-sèdent une installation de ventilation méca-nique. Par rapport aux autres personnes interrogées, ce groupe est à peu près aussi satisfait du climat intérieur en hiver, mais beaucoup moins en été (67%, contre 78%). 71% des personnes interrogées refusent l‘installation d‘une ventilation mécanique en complément de l‘aération par les fenêtres. Les Suisses se montrent donc beaucoup plus scep-tiques à cet égard que le reste de l‘Europe, où 47% des habitants en moyenne aimerai-ent être équipés d‘une ventilation mécanique. Les propriétaires de logements en Suisse ne seraient même que 21% à souhaiter s‘équiper d‘une telle installation. Près de trois habitants sur quatre considèrent comme très ou extrê-mement important de pouvoir aérer par les fenêtres.

Environ un Suisse sur cinq (19%) constate parfois la formation de buée sur les fenêtres.21% des habitants des bâtiments construits après 1989 rencontrent eux aussi ce prob-

lème. La Suisse romande (29%) et le Tessin (39%) affichent même en la matière des va-leurs largement supérieures de 10%, resp. 20% par rapport à la moyenne nationale. Quel que soit le mode de ventilation (manuelle ou mécanique), 17% des personnes interrogées en Suisse ignorent si leur logement présente des moisissures.

Notre façon de construire ne cesse d‘évoluer.Les bâtiments sont toujours plus efficients, techniquement complexes et imperméables à l‘air. Le fait que 71% de la population refusentl‘installation d‘une ventilation mécanique et que les pratiques d‘aération se limitent sou-vent à l‘ouverture des fenêtres une fois par jour semble pourtant peu propice à l‘accep-tation de mesures d‘assainissement dans ce domaine, ainsi qu’au maintien d‘un environne-ment bâti sain et de qualité, que ce soit dans les constructions modernes ou les bâtiments assainis.

3 Cf. p.ex. Mertes, A. & Scutaru, A. ”Innenraumluftqualität nach Einbau von Bauprodukten in energieeffizienten Gebäuden”, Office fédéral allemand de l‘environnement (2016), p. 4.

Au final, les Suisses sont en majorité satisfaits du climat intérieur de leur logement. Les remarques qu’ils émettent sur des aspects particuliers tels que la qualité de la venti-lation, les installations de ventilation mécanique, ainsi que l‘humidité et la présence de moisissures, montrent toutefois qu‘il est important d‘investir dans l‘information des habitants si l‘on entend améliorer le climat intérieur des bâtiments d‘habitation. Il est par ailleurs évident que les bâtiments recèlent encore des potentiels d‘amélioration considérables.

hiver

Suisse

Suisse de ventilation mécanique

Europe

Suisse

Suisse de ventilation mécanique

Europe

été

69 %

76 %

77 %

83 %

67 %

78 %

Satisfaction à l‘égard du climat intérieur

Par rapport à leurs voisins européens, les Suisses sont plus satisfaits du climat intérieur de leur logement en hiver, et moins en été.

47 %

des Suisses aèrenttout au plus une fois

par jour

71 %

des Suisses ne veulent pasque leurs bâtiments

d‘habitation soient équipés d‘installallations de

ventilation mécanique

Un habitat de qualité en SuisseUn habitat de qualité en Suisse

1110

Les recherches dans le domaine des sciences humaines ne cessent de mettre en évidence l‘importance de la lumière naturelle pour la santé de la population. Nous sommes en effet d‘autant plus actifs et en forme que notre lo-gement bénéficie d‘un bon éclairement natu-rel. La lumière naturelle agit sur le biorythme et stimule les sécrétions hormonales, donne une sensation de bien-être, rend alerte et heu-reux de vivre.

Près des trois quarts (73%) des Suisses s‘estiment pleinement en mesure d‘exploiter la lumière naturelle, soit légèrement plus que la moyenne européenne (69%). Il apparaît tou-tefois que les propriétaires (80%) sont nette-ment plus nombreux que les locataires (70%) à juger que leur logement bénéficie d‘un bon éclairement naturel. Les habitants des bâti-ments très anciens ne sont au total que 63% à qualifier de bon l‘apport en lumière naturelle.

Les réponses émanant de la Suisse sur la pro-blématique de l’apport en lumière naturellesont très proches de celles des autres Etats européens. Le tableau est différent lorsqu‘on pose la question inverse de la dépendance vis-à-vis de sources de lumière artificielle. Les Suisses sont nettement moins nombreux (13%) que les Européens (19%) à avoir le

Lumière naturellesentiment de dépendre exagérément de la lumière artificielle. Seule la Suisse romande se situe très près de la moyenne européenne. Les propriétaires sont moins nombreux (10%) que les locataires (15%) à se dire tributaires de la lumière artificielle. Les occupants des bâtiments les plus anciens (construits avant 1900) sont toutefois 26% à déplorer une trop forte dépendance à l‘égard de l‘éclaira-ge artificiel, contre 10% seulement dans les nouveaux bâtiments (construits après 1989).

Sur la période récente, 14% des Suisses ont ainsi eu besoin de lumière artificielle pendantla journée, fréquemment ou en permanence, soit plus que la moyenne européenne (11%). 26% des habitants des bâtiments antérieursà 1900 ont même dû recourir la plupart du temps à l‘éclairage artificiel en plein jour. Seuls les bâtiments plus récents (postérieurs à 1989) se situent en dessous de la moyenne européenne, avec 10% seulement.

C‘est essentiellement dans la région de Zurich-Bâle-Lucerne et en Suisse orientale que l‘on observe un usage accru de la lumière artifi-cielle. La Suisse italienne et la région de Ber-ne-Valais (DE) se rapprochent en revanche de la moyenne européenne. Il semble que les personnes interrogées soient moins averties

Suisse Europe

dans le domaine de la lumière naturelle que sur d‘autres aspects liés à l’habitat, que ce soit d‘un point de vue quantitatif ou sur le plan de la faisabilité. Notre faculté d‘adaptation aux passages de la clarté à l‘obscurité semble leurrer notre appréciation, dans la mesure où le manque de lumière naturelle est une donnée qui n‘est appréhendée que de manière indirec-te et à moyen terme, à la différence du froid par exemple. Ceci explique probablement l‘absence de critères objectifs permettant de mesurer l‘apport de lumière naturelle et la per-formance des mesures d‘éclairement naturel.

Il appartient dès lors à la société d‘élaborer des critères d‘évaluation adéquats en la matière. Un débat public s‘impose, comme le montrent sans ambiguïté les données recueillies auprès des participants occupant des bâtiments plus anciens ou des logements en location. Nous serons alors en mesure de dépasser la dimen-sion subjective des disparités et d‘exploiter pleinement le potentiel d‘amélioration de l‘apport de lumière naturelle – à l‘importance physiologique reconnue – en le convertissant en critères d‘évaluation objectifs.

Lumière naturelle – contradictions entre erception et comportement

sont satisfaits del‘apport de lumière naturelle

ont le sentiment dedépendre exagérémentde la lumière artificielle

allument fréquemment lalumière pendant la journée

73 % 69 %

13 % 19 %

14 % 11 %

Le fait que, en Suisse, les habitants allument plus souvent la lumière alors qu‘ils ont le sentiment de bénéficier d‘un meilleur apport de lumière naturelle et d‘être moins tributaires de l‘éclairage artificiel que les autres Européens nous interpelle. Le ressenti ne correspond de toute évidence pas au comportement.

Un habitat de qualité en SuisseUn habitat de qualité en Suisse

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Etat des bâtiments etmesures d’assainissementIl s‘agit sur ces bases de déterminer de quellemanière la satisfaction exprimée par les Suis-ses sur la base de critères pertinents en ma-tière de confort de l’habitat et d’hygiène du logement agit sur leur motivation à assainir et rénover. Quelle est selon eux la nécessité d’intervenir sur l’habitat et de quelle marge d‘amélioration estiment-ils disposer, quels sont les facteurs qui priment dans l‘optique d‘une rénovation et qu‘est-ce qui les motive?

Seuls 23% des Suisses considèrent que leur logement nécessite un assainissement. Ce pourcentage est nettement inférieur à la mo-yenne européenne (31%). Ce bon chiffre est également à mettre en relation avec le fait qu‘environ un tiers (32,5%) des personnes in-terrogées vivent dans des bâtiments constru-its après 1989, considérés comme nécessitant peu de rénovations (10%). Un bâtiment sur trois construit avant 1980 est jugé comme nécessitant une rénovation. La proportion atteint 38% dans le cas des bâtiments datant d‘avant 1900. On relève un écart d‘évaluation très important, de l’ordre de quinze points, entre logements en location (28%) et loge-ments en PPE occupés par le propriétaire (13%). Le besoin de rénovation exprimé est

nettement plus marqué en Suisse romande (34%) et au Tessin (30%).

Près d‘un Européen sur deux (47%) en mo-yenne décrit les installations techniques du bâtiment comme «en bon état», contre 39% seulement en Suisse. A l‘instar de ce qui a été constaté lors de l‘évaluation de l‘état géné-ral du bâtiment, l‘écart observé entre le lo-gement locatif (34%) et le logement en PPE (49%) est une nouvelle fois très important. Dans les bâtiments construits après 1980, une personne sur deux est convaincue du bon état de la technique du bâtiment, contre 20% seulement pour les bâtiments datant des années 1970. Les Suisses jugent donc globa-lement désuètes les installations techniques des bâtiments, notamment en ce qui concer-ne les logements en location et les bâtiments plus anciens.

La prise de conscience énergétique est moinsdéveloppée en Suisse que dans le reste de l‘Eu-rope. Alors qu‘en moyenne 41% des Européens(et jusqu‘à 50% dans les pays du Sud de l‘Europe) s‘interrogent sur la consommation énergétique des bâtiments, ce n‘est le cas que pour 48% des Suisses. Autrement dit,

plus de 70% des Suisses ne se préoccupent pas de leur consommation d‘énergie. On ne constate pas de différence importante dans l‘évaluation faite par les locataires et les prop-riétaires, alors même qu‘une grande partie de la population est convaincue de l’obsolescence des installations techniques des bâtiments. Le taux n‘augmente significativement que parmi les occupants des bâtiments construits avant 1900 (41%).

Alors que 37% des Européens en moyen-ne acceptent de subir une perte de confort pour faire des économies d‘énergie, ce n‘est le cas que de 18% des Suisses en moyenne. Les pourcentages sont légèrement plus élevésau Tessin (23%) et en Suisse romande (22%).

L‘évaluation de la surface habitable révèle éga-lement de grandes disparités régionales. 16% des personnes interrogées en Suisse aléma-nique et italienne trouvent que leur logement est trop petit, contre 24% en Suisse romande.

En Suisse, les occupants des bâtiments anciens manifestent un besoin marqué d‘assainissement de leur logement.

31 %moyenneEurope

avant 1900 1900 à 1969 1980 à 1989 après 1989

Perception du besoin d‘assainissent en fonctionde l‘année de construction

1970 à 1979

Face à des habitants qui témoignent d‘une faible prise de conscience de l‘enjeu de la consommation énergétique domestique, tout en plaçant clairement le confort et le bien-être en tête de leurs priorités, il est évident qu‘un programme d‘assainissementuniquement motivé par des raisons énergétiques ne pourra guère les mobiliser. Pourêtre efficaces, les efforts des autorités visant à engager la population dans un pro-gramme climatique introduisant de nouveaux standards d‘efficience énergétique de-vront s‘appuyer au préalable sur une campagne de sensibilisation à large échelle.

Le besoin de rénovation est très variable selon les régions.

23 %moyenne

Suisse

Suisse romande

Berne-Valais (DE)

Tessin Suisse orientale

Zurich-Bâle-Lucerne

Besoin d‘assainissement exprimé en fonctionde la région

30 %34 %

18 %19 %19 %

Un habitat de qualité en SuisseUn habitat de qualité en Suisse

14 15

Les motivations à assainirComme nous l‘avons constaté précédemment, 72% des habitants se disent très ou extrê-mement satisfaits de leur environnement bâti. Tous les facteurs étudiés lors de l‘enquête révèlent cependant un important potentiel d‘amélioration, que les habitants souhaiterai-ent exploiter pleinement dans le cadre d‘un assainissement. Il convient également de sou-ligner à quel point les valeurs indiquées pourles bâtiments les plus anciens se démarquentsur la quasi-totalité des catégories de ques-tions. Ce groupe, en raison de son ancienneté, constitue à l‘évidence une exception.

Bien-êtreLa Suisse rejoint largement le reste de l‘Euro-pe sur l‘importance du bien-être. Ainsi, près d‘une personne sur trois (74%) considère que l‘amélioration du bien-être général fait partie des objectifs de rénovation considérés comme très ou extrêmement importants.

Ce sont les jeunes qui attachent le plus d‘im-portance à l‘amélioration du confort de leur habitation en Suisse romande (79%) et au Tessin (78%), alors qu‘ils manifestent un intérêt significativement moindre dans les régions de Berne-Valais (DE) et de Zurich- Bâle-Lucerne (respectivement 67% et 69%).

Lumière naturelleSelon les réponses des participants à l‘en-quête, 39% des Suisses considèrent que l‘amélioration de l‘apport en lumière natu-relle représente un point très important ou extrêmement important à prendre en comp-te en cas de rénovation de leur logement oude leur maison. Les Suisses accordent doncune importance tout aussi élevée à la lumi-nosité naturelle de leur logement que les autres Européens.

Les bâtiments construits entre 1900 et 1969,ainsi que dans les années 80, semblent pâtird‘un manque de lumière naturelle, au vu du souhait d‘amélioration exprimé par leurs occu-pants (46%, resp. 48%). Il est intéressant de constater que près des deux cinquièmes des habitants souhaitent une amélioration de l‘ap-

port en lumière naturelle dans leur logement, alors qu’il apparaît plus haut qu‘ils étaient plus de 70% à le juger satisfaisant.

Climat intérieurL‘amélioration de la qualité de l‘air du loge-ment représente un élément très importantaux yeux de 53% des Suisses, ce qui les place juste au-dessus de la moyenne européenne.Les Européens du Nord souhaitent à 38% un air ambiant de meilleure qualité, les Eu-ropéens du Sud à 57%. On retrouve là aussi des contradictions importantes avec les résultats précédents sur la satisfaction par rapport au climat intérieur. 75% des person-nes interrogées indiquent être satisfaites du climat intérieur de leur logement, alors que plus d‘une personne sur deux dit souhaiter des améliorations dans ce domaine. Ce sont en particulier les habitants des bâtiments construits dans les années 80 qui reven-diquent sans délai une meilleure qualité de l‘air ambiant (61%).

Coûts énergétiquesLe même souhait de réduire les coûts éner-gétiques se retrouve dans presque toute l‘Europe. Bien que la population se préoccu-pe comparativement peu de sa consommati-on d‘énergie domestique, près d‘un habitant sur trois en Suisse (76%) souhaite réaliser des économies sur les coûts énergétiques dans le cadre d‘une rénovation.

La Suisse orientale se prononce fortement en ce sens (80%) par rapport aux autres ré-gions de Suisse. Il est frappant de constater que les plus jeunes accordent globalement moins d‘importance aux économies du coût énergétique, principalement dans les régions Zurich-Bâle-Lucerne (62%, soit 14% en des-sous de la moyenne régionale) et Berne-Va-lais (DE) (56%, soit 20% en dessous de la moyenne régionale). Dans la partie romande et italienne, le taux d‘approbation des jeunes à ce sujet est de 67% dans les deux cas, soit là encore en deçà de la moyenne nationale, mais au niveau des valeurs régionales res-pectives.

Le coût des investissements à engager en amont peut s‘avérer être un obstacle de taillepour les investisseurs et les propriétaires. Ainsi, seuls 45% des Suisses considèrent l‘augmentation de la valeur du bien comme un moteur très important incitant à un assai-nissement.

Plus des deux tiers des personnes interrogées(66,4%) déclarent même n‘avoir fait aucune dépense pour l’achat de matériaux de const-ruction au cours des 24 mois précédents.

C‘est là de toute évidence un frein à une dé-marche proactive et à l‘amélioration du parc immobilier.

Impact environnementalLes Suisses ont certes une conscience énergétique moins aiguë que la moyenne européenne, mais ils attachent une grande importance à la protection de l‘environ-nement. 54% des personnes interrogées considèrent comme très important ou ex-trêmement important de réduire l‘impact environnemental de leur logement dans le cadre d‘une rénovation, ce qui fait des Su-isses les chefs de file sur le plan européen dans ce domaine. Cet aspect est encore plusimportant aux yeux des propriétaires (58%)que des locataires (51%). La question relati-ve à l‘intégration de matériaux respectueux de l‘environnement offre un tableau similai-re. 58% des personnes interrogées, et jus-qu‘à 67% des propriétaires d’une maison ou d’un appartement, accordent de l’importan-ce à cet aspect.

Il est très important aux yeux des Suisses de réduire les nuisances environnementales notamment grâce à la mise en œuvre de matériaux peu polluants. La conviction que les produits et les matériaux de construction respectueux de l‘environnement influent posi-tivement sur le climat intérieur et la santé liée à l‘habitat semble avoir fait son chemin dans le grand public.

Comparaison entre satisfaction et souhaitsd‘amélioration à l‘égard des facteurs liés à l‘habitation

Le degré élevé de satisfaction exprimé à l‘égarddes principaux facteurs liés à l‘habitation n‘empêche pas les habitants d’entrevoir d‘importants potentiels d‘amélioration.

Satisfait

Souhait d’amélioration

Air ambiant

66 % 53 %

Lumière

73 % 39 %

72 % 76 %Coûts énergétiques

72 % 74 %Bien-être /satisfaction à l‘égard du logement

Il faut retenir en résumé que la diminution des coûts énergétiques et l‘amélioration du bien-être constituent les principales incitations à assainir les logements en Suisse. Il faut noter en revanche le faible niveau de sensibilisation des Suisses à la question énergétique et l‘obstacle que représente le montant des investissements exigés par des mesures en matière d’efficience énergétique, dont on ne peut espérer qu‘un amortisse-ment sur le long terme. Il est d‘autant plus important de faire la démonstration tangible de la plus-value que peut générer l‘amélioration du confort des habitations, associée à l‘assainissement du logement.

Un habitat de qualité en SuisseUn habitat de qualité en Suisse

16 17

ÉNERG

IE

Synthèse et conclusionsLa majorité des Suisses semblent être à pre-mière vue très satisfaits de leur logement. L‘analyse plus précise des facteurs détermi-nants pour le confort de l’habitat et l’hygiène du logement – confort thermique, ventilation,lumière naturelle et état du bâtiment – montre cependant que, bien souvent, l‘environnementbâti ne répond pas à la satisfaction des be-soins psychiques et physiologiques des occu-pants. Une part appréciable de la population juge que le logement offre une protection in-suffisante contre le froid et la chaleur et pâtit d’un manque de lumière.

On constate de plus un décalage entre la satis-faction subjective, d‘une part, et le comporte-ment effectif ou les souhaits de changement ou d‘amélioration exprimés par les personnes interrogées, d‘autre part. S‘y ajoutent d‘im-portantes disparités spécifiques, aussi bien selon les régions qu‘en fonction de la date de construction des bâtiments. La Suisse romande et le Tessin se démarquent par ex-emple nettement des autres régions de Su-isse et se rapprochent plutôt de la moyenne européenne. Ce constat appelle une approche différenciée dans les efforts de modernisation qui seront engagés et nécessite des paquets de mesures adaptés aux différentes motiva-tions qui incitent les habitants à engager des travaux.

Une meilleure intégration des souhaits et des comportements des utilisateurs dans la réfle-xion politique et planificatrice donnera les impulsions nécessaires pour assainir le parc immobilier suisse et induire les économies d’énergie attendues conformément aux objec-

tifs climatiques au cours des décennies à ve-nir. La population risquerait en effet de ne pas apporter son soutien pourtant nécessaire à des catalogues d‘exigences énergétiques uni-latérales qui ne prendraient pas suffisamment en compte la diversité, parfois importante, de ses besoins et motivations à intervenir sur son habitat pour lui assurer des conditions de vie saines et confortables.

Que ce soit dans le cas des assainissements ou des nouvelles constructions, la politique de planification globale devra s’attacher à créer un équilibre entre besoins énergétiques, effi-cience énergétique, accessibilité économique, impact environnemental, bien-être et confort. Il importe également de définir des critères d’appréciation appropriés et d‘informer da-vantage les habitants sur des thèmes tels que la qualité du climat intérieur ou l‘apport de lumière naturelle, afin de pouvoir mieux formuler les besoins et les souhaits.

C‘est seulement ainsi qu‘il sera possible de voir s‘ériger demain des bâtiments sains, confor-tables, énergétiquement efficients etrespec-tueux de l’environnement - à nous d‘y parvenirtous ensemble.

Pour être bien chez soi, il faut un équilibre entre confort, environnement et énergie. Tout un ensemble de prescriptions en faveur du maintien et de l‘amélioration de la qualité de l‘habitat devront accompagner et compléter les exigences que l‘avenir imposera en matiè-re d‘énergie et de protection de l‘environnement.

Un habitat de qualité

Ener

gies

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soin

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tique

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R T

Préservation

des ressources

Cycle de vie

R T

Emission de

CO2

CO2

CONFORT

EN

VIRONNEMENT

Lumièrenaturelle

Qualité de l’air ambiant

Confort thermique

Un habitat de qualité en Suisse

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A propos de cette enquêteL‘enquête «Un habitat de qualité en Suisse» repose sur une étude européenne portant sur les expériences, les points de vue et les comportements de la population par rapport au confort de son habitat et sa satisfaction àl‘égard du logement ainsi que l‘impact en-vironnemental et la consommation énergé-tique des bâtiments. 14.000 Européens ontété interrogés à cet effet dans 14 pays sur mandat du groupe VELUX.

EmpreinteEditeur: Velux Schweiz AGDirection scientifique:Prof. Dr. Dr. h. c. Bernd Wegener, UniversitéHumboldtde Berlin, et Moritz Fedkenheuer, M.A. ensciences sociales, Université de technologiede Darmstadt, AllemagneTexte et concept: DWR eco GmbHCollecte des données: WilkeDesign: OperateTirage: 5‘000© 2016 Groupe VELUX

Le nom et le logo de VELUX sont des marques déposées

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Un habitat de qualité en Suisse