universite gaston berger de saint louis
TRANSCRIPT
UNIVERSITE GASTON BERGER DE SAINT LOUIS
UFR des Sciences Agronomiques, de l’Aquaculture et des Technologies
Alimentaires (S2ATA)
MEMOIRE DE FIN D’ETUDES
Pour l’obtention du diplôme de Master en Production et Transformation des Produits
Agricoles (PTPA)
Option : Productions Végétales et Agronomie (PVA)
Par
Présenté et soutenu par Mme Khady Diome Dione
Le 18 Janvier 2020
Jury :
Président : M. Farokh Niass, Maître de conférences, UFR S2ATA/UGB
Membres : M. César Basséne, Maître-assistant, UFR S2ATA/UGB
M. Aliou Faye, Chargé de recherche, CERAAS/ ISRA
M. Ndiaga Ndiaye, Assistant, UFR S2ATA/UGB
M. Anicet G. B. Manga, Maître de conférences, UFR S2ATA/UGB
Encadrement :
M. Anicet G.B Manga, Maître de conférences, UFR S2ATA/UGB
M. Aliou Faye, Chargé de recherche CERAAS/ ISRA
Année académique : 2019-2020
Titre : Identification participative des contraintes de production du mil
(Pennisetum glaucum (L.) R. Br.) et tests d’intensification de la culture dans la
commune de Nguekokh.
I
DEDICACES
Je dédie ce travail à :
Mon cher mari Amadou Dione qui m’a toujours soutenu et encouragé ;
Mon père Abdou Diome qui m’a appris que seul le travail paie ;
Ma mère Fatou Séne qui a sacrifié toute sa vie au service de ses enfants ;
Mon oncle Abdou Ngom qui m’a toujours soutenu et qui me sert de référence ;
Ma chère grande sœur Amy Collé qui me sert de référence ;
Ma nièce Awa Boye qui j’aime beaucoup ;
Mes chers petits frères et petites sœurs ;
Mes tantes Awa Thiaw et Woly Diouf sans oublier mes cousins et cousines ;
Ma belle-famille ;
Mes amis et mes camarades de promotion.
II
REMERCIEMENTS
La réalisation de ce mémoire n’aurait été possible sans l’intervention de certaines personnes.
Qu’elles trouvent ici l’expression de mes plus sincères remerciements pour leurs précieux
soutiens et conseils.
- J’exprime mes profonds remerciements à mon maître de stage en l’occurrence M. Aliou
Faye de l’ISRA de m’avoir accueilli et intégré au sein de son équipe ainsi qu’au
programme Sustainable Intensification Innovation Laboratory (SIIL) pour le
financement de l’étude ;
- Je tiens à remercier mon encadreur, M. Anicet Manga de l’UGB à qui j'adresse ma
profonde gratitude pour sa compréhension car il n'a pas manqué de me soutenir en
m’encourageant pendant la réalisation de ce travail ;
- Je suis également reconnaissante envers tous les professeurs et le personnel de
l’administration de l’UFR S2ATA ;
- Je remercie M. Farokh Niass d’avoir accepté de présider ce jury ;
- Je remercie également M. César Basséne et M. Ndiaga Ndiaye d’avoir accepté de
juger ce travail ;
- Je remercie Peace Corps Senegal (PCS) et Latress Taylor pour la collaboration ;
- Mes remerciements vont également à l’endroit de Cheikh Dieng et Mame Ass Séne,
propriétaires des parcelles de tests, de m’avoir accueilli et aidé dans la conduite des
essais ;
- Merci à toutes les personnes qui ont répondu présent lors du focus groupe, des entretiens
semi-structurés et de la journée porte ouverte ainsi que la famille Seck de leur
hospitalité ;
- Pour toutes les personnes que je n’ai pas citées les noms, qu’elles soient toutes assurées
de mes profondes gratitudes.
III
SIGLES ET ABREVIATIONS
ANOVA : Analysis of variance
ANSD : Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie
CIRAD : Centre de coopération International en Recherche Agronomique pour le Développement
CNRA : Centre Nationale de Recherches Agronomiques
DR : Dose Recommandée
DSP : Super Phosphate Double
FAO : Food and Agricultural Organization
FAOSTAT : Food and Agriculture Organization of the United Nations Statistics Division
ICRISAT : Institut International de Recherche sur les Cultures des zones Tropicales Semi-Arides
ISRA : Institut Sénégalais de Recherches Agricoles
JAL : Jour Après Levée
JAS : Jour Après Semis
KCL : Chlorure de Potassium
NPK : Azote, Phosphore et Potassium
PCS : Peace Corps Senegal
PTPA : Production et Transformation des Produits Agricoles
ROCAFREMI : Réseau Ouest et Centre Africain de Recherches sur le Mil
SIIL : Sustainable Intensification Innovation Laboratory
UNIFA : Union des Industries de la Fertilisation
IV
RESUME
Le mil (Pennisetum glaucum) est la céréale la plus cultivée en pluviale au Sénégal. Cependant,
les rendements en milieu paysan (<0,8 t/ha) restent faibles par rapport au potentiel des variétés
améliorées (2,5 à 3,5 t/ha). Le présent travail mené dans la commune de Nguekokh avait pour
objectifs, (1) d’identifier les principales contraintes de production du mil dans la zone pour
(2), proposer des axes d’intensification possible de la culture. A cette fin, un focus groupe a
alors été organisé et à la suite duquel des essais sont mis en place dans deux parcelles
villageoises (Keur Bakary et Keur Baye Danael) en 2018. Un dispositif de type split-split-plot
a été mis en place afin de comparer les performances d’une variété améliorée (Thialack 2) à
celles d’accessions de mil locale avec deux densités de semis comportant six (6) doses de
fertilisation minérale. Les résultats du focus groupe ont montré que les contraintes majeures de
production sont liées à la disponibilité et à l’usage des terres. Les essais agronomiques ont
révélé que la forte densité de semis a permis une augmentation de 25,95% du rendement en
grains pour la variété améliorée et de 22,05% pour les accessions de mil local. L’origine des
semences (variété améliorée vs accessions) n’a pas eu d’effet significatif sur le rendement en
biomasse. La dose de fertilisation qui a donné le meilleur rendement varie d’une parcelle à
l’autre et correspond à la dose recommandée (DR) par la recherche dans la parcelle 1 et à 75%
de cette DR pour la parcelle 2. L'évaluation participative des essais avant récolte a montré que
71% des agriculteurs présents sont convaincus de la pertinence des technologies proposées.
Ainsi, l’adoption de la variété améliorée en forte densité de semis avec une dose de fertilisation
appropriée pourrait permettre une augmentation significative des productions de mil à
Nguekokh et contribuer à améliorer la sécurité alimentaire.
Mots clés : Mil, densité de semis, engrais minéral, intensification
V
ABSTRACT
Pearl millet (Pennisetum glaucum) is the most cultivated cereal in rain in Senegal. However,
farmers’ yields (<0.8 t / ha) remain low compared to improved varieties potential
(2.5 to 3.5 t / ha). The present work carried out in Nguekokh commune, aims to (1) identify the
main millet production constraints in the area and (2), to test possible areas of pearl millet
cropping intensification. To this end, a focus group was organized and followed up by
implementation of demonstrative trials in two villages (Keur Bakary and Keur Baye Danael) in
2018. The experimental design is a split - split - plot to compare the performance of an improved
variety (Thialack 2) to local accessions in two sowing density with six (6) mineral fertilization
doses rates. Results from focus group show that the production constraints in relation with soil
appear as most important. The agronomic tests reveal that the high seeding density allows an
increase of 25. 95% in grain yield for the improved variety and 22. 05% for local millet.
The origin of seeds (improved variety vs local millet) has no significant effect on biomass yield.
The fertilization dose, which gives the best yield, varies from a plot to another and, corresponds
to the recommended dose (DR) of research in plot 1 and to 75% of this DR for plot 2.
Pre-harvest participatory evaluation tests show that 71% of the farmers are convinced on the
relevance of the proposed technologies. Massive adoption of the improved variety wat high
density of sowing with appropriate fertilization dose could allow significant increase of millet
production in Ngekokh and hereby, constitute a major pillar of food security.
Keywords: Millet, sowing density, fertilizers rate, intensification
VI
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Variétés de mil cultivées au Sénégal ..................................................................... 9
Tableau 2 : Description des différentes doses de fertilisation minérale pour les deux
écartements de semis (E1 : 90-90 cm et E2 : 90-45 cm) .......................................................... 18
Tableau 3 : Les contraintes de production du mil à Nguekokh .............................................. 21
Tableau 4 : Caractéristiques physiques et chimiques des sols des parcelles 1 et 2................. 22
Tableau 5 : Effet des différents traitements sur le rendement en biomasse ............................ 28
VII
LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Description du mil : système racinaire (a), tige avec feuilles (b) et épis du mil (c). 4
Figure 2 : Phases de croissance et de développement du mil (Maiti et Bidinger, 1981) .......... 5
Figure 3 : Loi de restitution ....................................................................................................... 7
Figure 4 : Loi des accroissements moins que proportionnels ................................................... 7
Figure 5 : Loi du minimum ....................................................................................................... 8
Figure 6 : Carte de localisation du site d’étude ....................................................................... 12
Figure 7 : Représentation décadaire de la pluviométrie de l’hivernage 2018 à Nguekokh .... 13
Figure 8 : Les engrais minéraux utilisés : Urée, 46 % N (a) ; DSP, 25 % P (b) ; Kcl, 61,3 %
K(c) ........................................................................................................................................... 14
Figure 9 : Un sous-groupe du focus groupe le 20 juin 2018 (a) ; Journée portes ouvertes le 10
octobre 2018 (b) ....................................................................................................................... 15
Figure 10 : Description du dispositif expérimental ................................................................. 16
Figure 11 : Schéma de la parcelle élémentaire : Ecartement 1 (a), Ecartement 2 (b) ............. 17
Figure 12 : Effets de l’écartement de semis sur le nombre total de talles par poquet. ............ 23
Figure 13 : Effets de l’écartement de semis sur le rendement en biomasse ............................ 24
Figure 14 : Effets de l’origine des semences sur la longueur des épis .................................... 25
Figure 15 : Effets de l’origine des semences sur le rendement en biomasse .......................... 26
Figure 16 : Effets de l’écartement de semis sur le rendement en grains selon l’origine des
semences ................................................................................................................................... 27
Figure 17 : Pourcentage d’appréciation de producteurs .......................................................... 29
VIII
TABLE DES MATIERES
DEDICACES .............................................................................................................................. I
REMERCIEMENTS ................................................................................................................. II
SIGLES ET ABREVIATIONS ................................................................................................ III
RESUME .................................................................................................................................. IV
ABSTRACT .............................................................................................................................. V
LISTE DES TABLEAUX ........................................................................................................ VI
LISTE DES FIGURES ............................................................................................................ VII
TABLE DES MATIERES ...................................................................................................... VII
INTRODUCTION ...................................................................................................................... 1
CHAPITRE I : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE ................................................................. 3
1.1 Le mil ................................................................................................................................ 3
1.1.1 Origine, distribution géographique ............................................................................ 3
1.1.2 Position taxonomique et description de la plante ...................................................... 3
1.1.3 Phénologie du mil ...................................................................................................... 4
1.1.4 Exigences pédoclimatiques de la culture du mil ........................................................ 6
1.2 La fertilisation minérale et densité de semis du mil ......................................................... 6
1.2.1 La fertilisation minérale du mil .................................................................................. 6
1.2.2 Les lois de la fertilisation ........................................................................................... 7
1.2.3 Densité de semis du mil ............................................................................................. 8
1.3 Production et valorisation du mil au Sénégal : cas de Nguekokh .................................... 9
1.4 Les contraintes de la production de mil au Sénégal : cas de la commune de Nguekokh 10
CHAPITRE II : MATERIEL ET METHODES ....................................................................... 12
2.1 Présentation du site ......................................................................................................... 12
2.1.1 Situation géo-administrative .................................................................................... 12
2.1.2 Situation biophysique ............................................................................................... 12
2.2 Matériel ........................................................................................................................... 13
2.2.1 Le matériel végétal ................................................................................................... 13
2.2.2 Les engrais minéraux utilisés ................................................................................... 14
2.3 Méthodes ........................................................................................................................ 14
2.3.1 Démarche participative ............................................................................................ 14
2.3.2 Dispositif expérimental ............................................................................................ 15
IX
2.3.3 La parcelle élémentaire et le carré de rendement ..................................................... 16
2.3.4 Mise en place et conduite des essais ........................................................................ 18
2.3.4.1 Echantillonnage et caractérisation des sols des parcelles d’essai...................... 18
2.3.4.2 Conduite des essais ............................................................................................ 19
2.4 Traitement et analyse des données ................................................................................. 20
CHAPITRE III : RESULTATS ET DISCUSSION ................................................................. 21
3.1. Résultats ......................................................................................................................... 21
3.1.1 Résultats du diagnostic participatif .......................................................................... 21
3.1.2 Résultats des tests en parcelles expérimentales ....................................................... 22
3.1.2.1 Caractéristiques physiques et chimiques des sols dans les parcelles 1 et 2 ...... 22
3.1.2.2 Effets de l’écartement de semis sur le nombre total de talles par poquet ......... 23
3.1.2.3 Effets de l’écartement de semis sur le rendement en biomasse ........................ 23
3.1.2.4 Effets de l’origine des semences sur la longueur des épis ................................ 24
3.1.2.5 Effets de la origine des semences sur le rendement en biomasse ..................... 25
3.1.2.6 Effets de l’écartement de semis selon l’origine des semences sur le rendement
en grains ........................................................................................................................ 26
3.1.2.7 Effets des différents traitements sur le rendement en biomasse ........................ 27
3.1.3 Restitution des résultats de l’expérimentation ......................................................... 29
3.2 Discussion ....................................................................................................................... 30
3.2.1 Analyse prospective du diagnostic participatif ........................................................ 30
3.2.2 Amélioration des facteurs de production ................................................................. 31
CONCLUSION ET PERSPECTIVES ..................................................................................... 35
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ................................................................................. IX
1
INTRODUCTION
Sur les 820 millions de personnes touchées par l’insécurité alimentaire dans le monde, les
22,8% résident en Afrique et plus précisément en milieu rural comme le cas au Sénégal où
11,3% de la population totale est concernée (FAO et al., 2019).
Le mil, Pennisetum glaucum, représente la sixième céréale la plus importante au monde après
le riz, le blé, le maïs, l’orge et le sorgho en termes de surfaces emblavées et de production
(ICRISAT, 2016). Sa production mondiale, qui était de 32 millions de tonnes en 2016 est surtout
concentrée en Afrique et en Asie (FAO, 2018). L’Afrique contribue à hauteur de 46 % de la
production mondiale en 2013 (Moumouni, 2014). Elle vient principalement des pays d’Afrique
de l’Ouest dont le Nigeria qui est le leader, suivi du Niger, du Mali, du Burkina et du Sénégal,
pays qui occupe la 5 ème position avec une production annuelle de près de 600000 tonnes
(Moumouni, 2014). Au Sénégal, la culture du mil occupe 56% des surfaces emblavées en
pluviale avec une production de 891000 tonnes en 2017 (ANSD, 2018). En conséquence, le mil
constitue un pilier important de la sécurité alimentaire car cette céréale est la base de
l’alimentation quotidienne des populations rurales dans certaines parties du pays.
Malgré cette place importante que le mil occupe au Sénégal et dans la commune de Nguekokh
en particulier, sa culture est pratiquement extensive avec peu de technologies améliorées. Elle
se fait en période pluviale avec une seule récolte annuelle. La culture du mil connaît beaucoup
de difficultés avec des rendements stagnants à environ 0,8 t/ha, alors qu’en intensive avec des
variétés améliorées, les rendements atteignent 3,5 t/ha (Christianson et al., 1990 ; Diouf, 2001 ;
Catalogues variétale du Sénégal, 2012). Les raisons de ces faibles rendements du mil sont certes
nombreuses, mais le faible niveau de fertilité des sols, qui par ailleurs continuent à se dégrader,
l’inefficacité actuelle des formules de fertilisations développées depuis les années 70 appliquées
toujours et partout sans prise en compte de la variabilité pédoclimatique en plus des pratiques
culturales sont sans doute au cœur des problèmes. À cela, s’ajoute la faible adoption
/ méconnaissance des nouvelles variétés plus productives développées par la recherche,
conséquence de l’inefficacité de la vulgarisation des produits de la recherche. Le faible
rendement de la production du mil est peut-être aussi dû à la faible densité de semis du mil
(12346 poquets par ha) comparativement au maïs et au Sorgho semés jusqu'à plus de 55 000
pieds par ha.
Dès lors, il apparaît nécessaire, voire crucial, d’identifier les causes exactes de cette faiblesse
de rendement pour développer des alternatives afin d’améliorer durablement les rendements du
2
mil. Ce qui pourrait contribuer à faire face à l’insécurité alimentaire en milieu rural comme
dans la commune de Nguekokh où les terres deviennent de moins en moins accessibles.
Hormis les politiques de stabilisation de la fin des années 70 suivies des premiers programmes
d’ajustement structurel au milieu des années 80 (Diarra, 2005), à nos connaissances, il n’y a
pas d’autres études s’intéressant à la faiblesse des rendements du mil, faites dans cette zone
précise. C’est pour cette raison essentielle que le programme USAID Feed the Future
Sustainable Intensification Innovation Laboratory (SIIL) coordonné au Sénégal par l’Institut
Sénégalais de Recherches Agricoles (ISRA) en collaboration avec Peace Corps Senegal (PCS)
ont jugé utile de mener cette étude dans la localité de Nguekokh, qui se trouve être parmi les
zones d’influence de ce programme.
L’objectif général de ce travail est de contribuer à la lutte contre l’insécurité alimentaire dans
la commune de Nguekokh par une amélioration de la production de mil. De façon spécifique,
il s’agit (1) d’identifier les contraintes liées à la production du mil dans la zone, (2) afin de
proposer des axes d’intensification possible de la culture du mil à travers :
Une démonstration des potentialités de la variété Thialack 2 plus productive comparée
aux accessions de mil local.
Une augmentation de la densité de semis du mil.
Et une optimisation de la fertilisation minérale.
Ce travail s’articule autour de trois grands chapitres. Le premier est une synthèse
bibliographique. Le deuxième présente le matériel et la méthodologie adoptée pour atteindre
les objectifs visés. Le troisième est consacré aux résultats et à la discussion. Une conclusion
assortie de perspectives sont proposées au terme de ce travail.
3
CHAPITRE I : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
1.1 Le mil
1.1.1 Origine, distribution géographique
Originaire de son ancêtre sauvage Pennisetum spp, le mil perlé a été domestiqué il y a 4000 ans
avant J.C. en Afrique de l’Ouest (Manning et al., 2011 ; Clotault et al., 2012). De récentes
recherches archéologiques et botaniques ont confirmé que le mil pénicillaire a été domestiqué
pour la première fois en Afrique, dans le Sahel au Nord de l’actuel Mali, il y a environ 4 500
ans (ICRISAT, 2015). Le mil perlé a atteint l’Amérique tropicale au XVIII ème siècle et les Etats-
Unis d’Amérique au XIX ème siècle où il est considéré presque comme une culture fourragère
(Andrews et Kumar, 2006). Sur le continent africain, on le trouve largement dans les pays de la
frontière Sud du désert du Sahara allant du Sénégal pour s’étendre vers la Somalie (Kurauchi
et al., 2009).
1.1.2 Position taxonomique et description de la plante
Le mil (Pennisetum glaucum.) appartient au règne Plantea, à la division des Magnoliophyta, à
la classe des Liliopsida, l’ordre des Cyperales, à la famille des Poaceae, à la sous-famille des
Panicoideae, à la tribu des Paniceae et du genre Pennisetum selon la classification
phylogénétique (Marchais et al., 1993).
Le mil est une plante à métabolisme de type C4, ce qui lui confère une efficience hydrique plus
importante que celle des plantes de type C3 (Edwards, 2012)
Le mil a un système racinaire fasciculé (Figure 1 a) qui peut coloniser un profil de sol jusqu’à
3,6 m de profondeur et explorer les couches les plus profondes du sol en cas de stress hydrique
(Ferraris, 1973).
Son port est érigé (Figure 1 b) et sa hauteur varie généralement entre 1 et 3 m et peut même
atteindre 4 m dans les zones humides (CIRAD-GRET, 2002). Les tiges du mil sont densément
velues, solides et pleines. Ses feuilles alternes sont longues, assez minces et peuvent être lisses
ou poilues avec une longueur qui peut varier de 20 à 100 cm pour une largeur comprise entre 5
et 50 mm (Moumouni, 2014). La longueur de l’épi (Figure 1 c) varie de 10 à plus de 1000 cm
de longueur (Ahmadi et al., 2002).
Le mil est une espèce diploïde avec 7 paires de chromosomes (2n=2x=14), annuelle, sexuée,
hermaphrodite, ce qui explique sans doute son hétérogénéité non négligeable.
4
La fécondation croisée est favorisée parce que les organes mâles et femelles n’arrivent pas en
maturité en même temps (protogynie). C’est une espèce allogame (70 %) pour laquelle la
pollinisation est anémophile et occasionnellement entomophile (Ahmadi et al., 2002).
Le fruit est un caryopse nu de forme ovoïdale ou elliptique et longue d’environ 4 mm et de
couleur variable (blanche, jaune, gris ou bleu), les 1000 graines pèsent 4 à 8 g environ
(Denis ,1984).
Figure 1 : Description du mil : système racinaire (a), tige avec feuilles (b) et épis du mil (c)
1.1.3 Phénologie du mil
Le cycle phénologique du mil est marqué par trois (3) phases : la phase végétative, la phase
reproductive et la phase de maturation (Figure 2). La diversité des cultivars, l'existence de mils
hâtifs (65 à 90 jours) et tardifs (110 à 120 jours) rendent difficile la détermination de la durée
exacte de chaque phase.
La phase végétative
Cette phase débute par l'émergence de la coléoptile et continue jusqu'au point d'initiation de la
panicule. La levée débute avec l’apparition de la première feuille, 4 à 5 jours après semis (JAS),
et à sa fin, apparaissent les bourgeons de toutes les feuilles (chez les variétés précoces, 6 à 7
feuilles sont déjà développées) ainsi que les racines séminales et les racines adventives.
Le tallage débute environ 15 jours après levée (JAL) et se poursuit durant 10 à 20 jours chez
les variétés précoces (Maiti et Bidinger, 1981).
a b c
5
Phase reproductive
La phase reproductive est marquée par l’épiaison, la floraison et la fructification, l’allongement
des entre-nœuds des tiges à partir de la base (Loumerem, 2004). L’épi développe des épillets
sur lesquels émergent des fleurs femelles d’abord et deux à trois jours après s’effectue la
floraison mâle. La floraison s’effectue du sommet de l’épi vers le bas et se termine entre 5 à 6
jours plus tard par la fécondation marquant ainsi la fin de la phase reproductive (Maiti et
Bidinger, 1981).
Phase de remplissage et maturation des grains
Le développement et la maturation du grain passent par 3 phases (laiteuse, pâteuse et vitreuse)
et arrivent à maturité physiologique 20 à 50 jours après la floraison selon les variétés (Maiti et
Bidinger, 1981). Six à sept jours après la pollinisation, le grain se développe rapidement et
devient visible. Durant ce stade, l’enveloppe de la graine s’engorge d’un liquide qui au début
est clair et puis devient laiteux. La fin de cette phase est marquée par la sénescence des feuilles
les plus basses et du développement d’une petite couche de tissu foncée dans la région du hile
de la graine (Loumerem, 2004).
Figure 2 : Phases de croissance et du développement du mil (Maiti et Bidinger, 1981)
0 : Levé ; 1-3 feuilles ; 2 – 5 : feuilles ; 3 : Initiation florale ; 4 : Apparition dernière feuille ;
5 : Gonflement ; 6 : 50 % floraison ; 7 : Grain laiteux ; 8 : Grain pâteux ; 9 : Maturité
6
1.1.4 Exigences pédoclimatiques de la culture du mil
Le mil est une céréale dont les exigences paraissent les plus faibles en matière de fertilité du
sol. Le mil est très souvent cultivé sur les sols sableux, acides, pauvres en argile, mais ne
supporte pas la salure et l’excès d’eau. Le sol optimal est un sol sablo-argileux, bien drainé et
bien structuré pour faciliter la croissance du système racinaire (Caron et Granes, 1993).
Le mil est une plante photopériodique de type C4 (Edwards, 2012), qui exige une forte intensité
lumineuse (Moumouni, 2014). Le métabolisme de type C4 permet au mil de mieux tolérer la
sécheresse grâce à une meilleure efficience d’utilisation de l’eau. Ce qui favorise sa culture
dans des régions où la pluviosité annuelle se situe entre 150 et 800 mm (Loumerem, 2004).
En termes d’exigence de température, le mil supporte mieux que les autres céréales les
températures élevées. Avec une présence suffisante d’eau dans le sol, la formation des grains
et le développement floral peuvent se dérouler à des températures élevées. La plante est sensible
à des températures basses (< 10°C) durant les phases de germination et de floraison (Loumerem,
2004). La température moyenne pendant toute la végétation doit être d'environ 28°C
(Eldin, 1990).
1.2 La fertilisation minérale et densité de semis du mil
1.2.1 La fertilisation minérale du mil
Pour se développer, toute plante a besoin d'eau, de lumière, de carbone, d'oxygène et de divers
éléments. Ces éléments minéraux et l'eau sont fournis par le sol et leur insuffisance au moment
nécessaire, pourrait limiter leur croissance et leur développement se traduisant par de faibles
rendements.
La fertilisation a pour objectif de maintenir ou d'améliorer le pouvoir nutritionnel d'un sol en
vue de satisfaire les exigences des cultures et d'atteindre les potentialités de production du
milieu tout en respectant l'environnement. De ce fait, l’utilisation des engrais minéraux doit être
faite de façon raisonnée d’où la nécessité de connaitre les besoins en matière de fertilisation.
Selon Dutordoir (2006), les limites du nombre de talles fertiles, de la période de floraison et
donc de la réponse « plastique » du mil vont être fixées par les nutriments présents
(la fertilisation) au niveau du substrat. Au Sénégal, la dose de fertilisation appliquée sur la
culture du mil a été recommandée par l’Institut Sénégalais des Recherches Agricoles (ISRA)
dans les années 70-80 et correspond à 150 kg/ha de NPK plus 100 kg d’urée.
7
1.2.2 Les lois de la fertilisation
La loi de restitution des sols, qui veut que les exportations d’éléments minéraux soient
compensées par des restitutions pour éviter l’épuisement des sols : exportations =
restitutions (Figure 3)
Figure 3 : Loi de restitution
Source : UNIFA, 2005
Loi des accroissements moins que proportionnels : cette loi stipule que quand on
apporte au sol des doses croissantes d’un élément fertilisant, les augmentations de
rendement obtenues sont de plus en plus faibles au fur et à mesure que les quantités
apportées s’élèvent (Figure 4)
Figure 4 : Loi des accroissements moins que proportionnels
Source : UNIFA, 2005
8
Loi du minimum ou d’interaction ou loi de Von Liebzieg : cette loi dit que
l’importance du rendement d'une récolte est déterminée par l’élément, qui se trouve en
plus faible quantité par rapport aux besoins de la culture. L’action d’un élément peut
être modifiée par la présence ou l’absence d’un ou plusieurs autres éléments (Figure 5)
Figure 5 : Loi du minimum
Source : UNIFA, 2005
1.2.3 Densité de semis du mil
Par définition, la densité de semis désigne le nombre de poquets ou de pieds par unité de surface.
Elle peut aussi s’exprimer en kg de semence par ha ou alors en nombre de pieds par ha. Elle est
en fonction de la culture implantée, de la date de semis, du type de variété, des conditions de
semis et du type de sol.
Le mil est habituellement semé en poquets, dont l’espacement varie entre 0,45 m x 0,45 m et 1
m x 1 m en fonction du système de culture et de la nature du sol (Ahmadi et al., 2002).
Dans le Sahel, les agriculteurs sèment à de faibles densités (10 000 à 30 000 plants ha-1) et
pratiquent le démariage pour favoriser le tallage et pour que les talles fertiles contribuent au
rendement en grain (Bidinger et Raju, 2000). Au Niger, en sols sableux, on sème à 1 m x 1 m
soit 10 000 poquets/ha (Illiassou, 2009). Au Sénégal, la densité la plus répandue pour le mil en
milieu paysan est de 12 346 poquets à l’hectare, ce qui correspond à des écartements de
0,90 m x 0,90 m (Siene et al., 2010). Selon Siene et al. (2010), les densités élevées provoquent
une compétition entre les plantes. En effet, pour exprimer pleinement le rendement, il faut que
la plante utilise efficacement les ressources mises à sa disposition : lumière, eau, éléments
nutritifs et cette optimisation physiologique au niveau de la plante individuelle exige que la
densité de population dans la parcelle soit modérée. Selon Diouf (1990), la densité de semis du
9
mil impacte son tallage parce que si cette densité est élevée, elle peut augmenter les rendements
du mil en cas d’utilisation d’engrais minéraux (Shapiro et Sanders, 1997).
1.3 Production et valorisation du mil au Sénégal : cas de Nguekokh
Au Sénégal, parmi les cultures céréalières pluviales, le mil occupe la place la plus importante
aussi bien du point de vue des surfaces emblavées (presque 75 %) que de la production (60 %)
(Ministère de l’Agriculture et de l’Élevage, 2001). Une production de 749 874 tonnes a été
enregistrée en 2015 pour une superficie de 922 008 hectares (ANSD, 2017). Contrairement au
sorgho et au maïs, qui sont cultivés généralement à l’Est et au Sud du pays, zones où la
pluviométrie est plus abondante, le mil se retrouve dans toutes les zones agro-écologiques du
Sénégal.
L’Institut Sénégalais de Recherches Agricoles (ISRA) a mis en place une multitude de variétés
cultivées en fonction des différentes zones agro-écologiques du Sénégal (Tableau1).
Tableau 1 : Quelques variétés de mil cultivées au Sénégal
Source : Catalogue officiel des espèces et variétés cultivées au Sénégal (2012)
Le mil reste la principale culture vivrière pour le monde rural, qui représente près de 70 % de
la population nationale. Malgré tout, il est généralement cultivé de manière extensive avec peu
de technologies améliorées et une faible utilisation des engrais minéraux rendant ainsi les
rendements faibles (500 à 600 kg/ha) (Ministère de l’Agriculture et de l’Élevage, 2001). Elle
se fait soit en culture pure, continue dans les champs de case, soit en rotation avec l’arachide
ou bien du manioc dans les champs de brousse ou alors en association avec le niébé.
Nom de la
variété
Année
d'obtention
Année
d'homologation
Rendement
potentiel (t/ha) Zone de production
Souna 3 1969 - 2,4 - 3,5 Fatick, Kaolack,
Tambacounda
IBV 8001 1980 1987 2,4 - 3,4 Kaolack, Fatick
IBV 8004 1980 1987 1 - 1,5 Thiès, Diourbel,
Louga
IBV 8402 1984 - 2 Thiès, Diourbel
ISMI 9507 1995 2010 2,5 Thiès, Diourbel
Gawane 2006 2010 2,5 Thiès, Diourbel
Thialack 2 2008 2010 2 - 3 Fatick, Kaolack
Sanio - - - Casamance
10
Dans le système agraire du terroir de Nguekokh, trois types de systèmes de production sont mis
en œuvre :
Les exploitations familiales agriculteurs
Les exploitations familiales, qui associent agriculture et élevages
Les exploitations familiales éleveurs
Le mil est cultivé presque sur toute l’étendue du territoire même si l’élevage occupe une place
non négligeable dans cette zone. La superficie totale cultivée par famille varie de 2 à 8 hectares
et certains producteurs associent en général l’agriculture et l’élevage (Diarra, 2005).
Dans ce territoire, les grains du mil sont essentiellement utilisés sous forme de farine pour la
préparation de couscous, bouillie et autres plats (Nielegu, lakhou thiakhane, etc).
Ses sous-produits, telles que les tiges et les feuilles, sont utilisées surtout pour l’alimentation
du bétail, mais aussi pour la construction des habitations, des palissades, des enclos, greniers.
1.4 Les contraintes de la production de mil au Sénégal : cas de la commune de
Nguekokh
La vulgarisation des acquis de la recherche est souvent inadéquate et les paysans sont parfois
réticents par rapport aux innovations. En plus, la plupart des technologies développées n'ont
pas pris en compte les contraintes que doivent surmonter les paysans. C’est ce qui en partie
justifie l’utilisation encore de variétés traditionnelles connues pour être sensibles aux maladies
et parasites devenus endémiques et à faibles rendements résultant de la pauvreté des sols et des
mauvaises pratiques agricoles.
En termes d’attaques parasitaires, Striga hermonthica constitue encore un sérieux problème
pour la culture du mil. Les pertes de rendements dues à cette plante parasite sont comprises
entre 90 à 100 % (Wilson et al., 2000). Le mildiou ou maladie de l’épi vert, causé par un
champignon (Sclerospora graminicola) et le charbon causé, par un autre champignon
(Tolyposporium penicillariae) sont parmi les principales maladies du mil, mais le mildiou est
de loin la maladie la plus fréquente et la plus répandue dans les zones de production du mil. En
effet, les pertes de rendement occasionnées par cette maladie sont estimées entre 20 et 30%
(ROCAFREMI, 2002), en plus des autres dégâts, causés par les insectes et les oiseaux
granivores.
La culture du mil connaît aussi d’autres contraintes socio-économiques, qui peuvent se résumer
essentiellement à l’inadéquation entre le prix des intrants agricoles et aux difficultés d’accès
aux équipements et aux crédits agricoles, qui limitent l’adoption de nouvelles technologies de
11
production. Selon Moumouni (2014), la culture du mil est surtout pratiquée par des paysans ne
disposant pas de moyens suffisants pour investir dans les activités agricoles.
À toutes ces contraintes, s’ajoute la forte réduction des espaces cultivables particulièrement
remarquée à Nguekokh. En effet, la zone est marquée par la proximité de trois pôles actifs :
Mbour, Dakar et les stations balnéaires de la petite côte, qui favorisent une urbanisation
galopante et entraîne une forte réduction des terres arables liées à une forte spéculation foncière.
Les terres deviennent en conséquence de moins en moins accessibles avec une augmentation
du prix de la terre et du fermage qui raréfient les possibilités d’emprunt (Diarra, 2005).
12
CHAPITRE II : MATERIEL ET METHODES
2.1 Présentation du site
2.1.1 Situation géo-administrative
Cette étude est menée pendant l’hivernage 2018 dans la commune de Nguekokh (14°51’N, -
17°00’W), située dans le département de Mbour dans la Région de Thiès au Sénégal (Figure 6).
Figure 6 : Carte de localisation du site d’étude
2.1.2 Situation biophysique
- Le climat : Il est de type nord-soudanais et est balayé pendant 7 à 8 mois par la Mousson
atlantique et de 4 à 5 mois par l’Harmattan, vent sec venant de l’Est (Service Départemental du
Développement Rural de Mbour, 2017).
- Les principaux types de sols : Ce sont des sols de types ferrugineux tropicaux, faiblement
lessivés à texture sableuse appelés « sols Dior », les sols ferrugineux tropicaux à texture argilo-
sableux appelés « Deck Dior » et les sols ferrugineux tropicaux lessivés à texture argilo-
humifère dits « Deck » (Service Départemental de Développement Rural de Mbour, 2017).
13
- La température : De Janvier à Mars, les températures moyennes varient entre 18° à 26°C et
d’Avril en Décembre, elles sont comprises entre 19° et 31°C (Service Départemental de
Développement Rural de Mbour, 2017).
- La pluviométrie : La commune de Nguekokh est caractérisée par une saison pluviale de 2 à
3 mois et une saison sèche de 9 à 10 mois. L’humidité relative de la zone est de 73,4% et son
ensoleillement moyen annuel est de 2800 heures (Service Départemental de Développement
Rural de Mbour, 2017). Cette zone connaît souvent des déficits pluviométriques qui peuvent
être considérables. Ainsi, la pluviométrie moyenne annuelle pour les 10 dernières années a été
de 562,06 mm alors que le cumul pluviométrique en 2018 est seulement de 260,4 mm et surtout
très mal reparti dans le temps comme le montre la Figure 7.
Figure 7 : Représentation décadaire de la pluviométrie de l’hivernage 2018 à Nguekokh
(Source : poste pluviométrique de Nguekokh, 2018)
2.2 Matériel
2.2.1 Le matériel végétal
Généralement, les producteurs de Nguekokh conservent leurs propres semences à la fin de
chaque campagne hivernale. Or, le mil est une plante strictement allogame (70%) et par
conséquent la reconduction des semences d’une variété pendant plusieurs années aboutit à des
accessions de mil avec des caractéristiques agro-morphologiques divers et généralement moins
productives. Pour les besoins de cette étude, ces accessions locales de mil cultivées par les
producteurs sont ainsi comparées à une variété améliorée, le Thialack 2, qui a été homologuée
par l’ISRA en 2010. La hauteur des plants en maturité de la variété Thialack 2 peut atteindre
250 cm, son cycle de maturation est entre 90 et 95 jours. La variété Thialack 2 s’adapte bien
0
20
40
60
80
100
120
Dec 1 Dec 2 Dec 3 Dec 1 Dec 2 Dec 3 Dec 1 Dec 2 Dec 3 Dec 1 Dec 2 Dec 3
Juin Juillet Août Septembre
Plu
vio
mèt
rie
(mm
)
Mois
14
dans différentes zones du pays et est peu sensible au mildiou. Son rendement potentiel est de 2
à 3 tonnes par ha (t /ha) et la longueur de l’épi peut atteindre 70 cm (catalogue officiel des
espèces et variétés cultivées au Sénégal). Elle a des feuilles qui restent vertes après la maturité
de l’épi contrairement aux accessions locales. Ce qui fait que, le mil de type Thialack 2 est ainsi
considéré parmi les variétés aptes à un double usage (grains pour les Hommes et biomasses
pour les animaux).
2.2.2 Les engrais minéraux utilisés
Les doses de fertilisation minérales par poquet sont constituées de combinaisons d’engrais
minéraux simples urée (46 - 0 - 0), Super Phosphate Double (DSP ; 0 - 25 - 0) et le chlorure de
Potassium (Kcl ; 0 - 0 - 61,3) (Figure 8)
Figure 8 : Les engrais minéraux utilisés : Urée, 46 % N (a) ; DSP, 25 % P (b) ; Kcl, 61,3 % K(c)
2.3 Méthodes
2.3.1 Démarche participative
Afin d’identifier de façon participative les contraintes qui gangrènent la production du mil dans
la commune de Nguekokh, un focus groupe est organisé le 20 juin 2018 dans ladite commune
(Figure 9 a). Lequel focus groupe a eu lieu avec les producteurs des villages de Keur Bakary,
Keur Mbaye Danael, Cop Gayane et Nguekokh Sérère qui se trouvent être des villages
d’interventions du Corps de la paix Sénégal. Au total 37 personnes (tout âge confondu) dont 22
producteurs, 9 productrices, 3 volontaires du corps de la paix venant de différentes régions du
pays, mon maître de stage ainsi que moi-même avons participé à ce focus. Il est constitué de
questions-réponses, de discussions en sous-groupes et de débats ouverts.
En plus du focus groupe, d’autres entretiens semi-structurés (ou semi-directifs) sont organisés
avec cinq autres paysans dans des ménages différents pour avoir plus de précisions sur les
questions abordées.
a b c
15
L’ensemble de ces entretiens et le focus groupe avec la population ont permis d’identifier les
différentes contraintes agricoles de la localité.
Après analyse et hiérarchisation des problèmes, ceux liés aux sols ont demeuré les plus
cruciaux. Pour une prise de décision participative concernant les activités à mener, une séance
de restitution des résultats du focus groupe est organisée le 30 juin 2018 avec les producteurs.
Ainsi, la mise en place de parcelles de tests d’intensifications de la culture du mil est décidée
de façon participative. De ce fait, deux parcelles sont installées: la parcelle 1 dans le village de
Keur Mbaye Danael et la parcelle 2 dans le village de keur Bakary. Ces deux parcelles de tests
ont été distantes de 900 mètres avec des types de sols différents.
Au terme de la conduite des essais, une journée porte ouverte est organisée avec 67 producteurs
dont 16 femmes et 51 hommes venant de 4 villages (keur Bakary, Cop Gayane, Nguekokh
sérère et keur Mbaye Danael) de la commune de Nguekokh. Ceci pour permettre aux
producteurs de voir la différence entre la variété Thialack 2 et les accessions de mil, mais aussi
pour avoir leurs appréciations par rapport aux technologies d’intensification de la culture du
mil testées.
Figure 9 : Un sous-groupe du focus groupe le 20 juin 2018 (a) ; Journée portes ouvertes le 10
octobre 2018 (b)
2.3.2 Dispositif expérimental
Pour chacune des deux parcelles, un dispositif expérimental en split-split-plot (Figure 10) est
mis en place. Chaque dispositif a renfermé trois (03) répétitions (R1, R2 et R3) qui sont séparées
par des allées de 2 m et chaque répétition a comporté deux sous-blocs qui sont séparés par des
allés de 1,5 m (variété ou accession par sous bloc). Les sous-blocs sont ensuite divisés en deux
sous-sous-blocs qui sont séparés par des allées de 1 m (un écartement par sous-sous-bloc).
a b
16
Chaque sous-sous-bloc est découpé en six parcelles élémentaires où sont appliqués six niveaux
de fertilisation (un niveau par parcelle élémentaire). La superficie totale de chaque dispositif
expérimental a été de 1849,5 m2.
V1 : accession de mil
V2 : Thialack
Figure 10 : Description du dispositif expérimental
2.3.3 La parcelle élémentaire et le carré de rendement
Encore appelée unité expérimentale, la parcelle élémentaire correspond à l’unité élémentaire
qui reçoit un traitement. Un traitement correspond à une combinaison des trois facteurs étudiés.
Dans la présente étude, une parcelle élémentaire a comporté 5 x 5 soit 25 poquets à l’intérieur
de laquelle est délimité un carré de rendement de 3 x 3 soit 9 plants. Compte tenu de la
différence des écartements de semis sur la ligne, la superficie de la parcelle élementaire a varié
(20,25 m2 pour l’écartement 1 et 10,12 m2 pour l’écartement 2) ainsi que celle du carré de
rendement (7,29 m2 pour l’écartement 1 et 3,64 m2 pour l’écartement 2) (Figure 11).
68,5 m
27 m
2m
1,5m 1m
T3
E2 : écartement 2 (0,9-0,45m)
E1 : écartement 1 (0,9-0,9m)
17
Vert : poquets des carrés de rendement
Bleu : poquets des bordures
a b
Figure 11 : Schéma de la parcelle élémentaire : Ecartement 1 (a), Ecartement 2 (b)
Les facteurs étudiés sont au nombre de trois :
a. Origine des semences qui a été le facteur principal avec deux modalités (accessions de
mil locales et Thialack 2)
b. Ecartement de semis qui est considéré comme facteur secondaire avec deux modalités
(Ecartement 1 = 0,9-0,9m et Ecartement 2 = 0,9 - 0,45m)
c. Dose de fertilisation qui a été le facteur tertiaire avec (06) niveaux (Tableau 2)
Les doses de fertilisation (Tableau 2) sont calculées à partir du nombre de poquets par hectare
qui varie selon l’écartement de semis, E1 : 12346 poquets/hectare et E2 : 24692 poquets /hectare
Le calcul de ces combinaisons est effectué en se basant sur la dose de fertilisation recommandée
par l’ISRA à savoir 150 kg/ha de NPK +100 kg urée. Dans la présente étude, l’engrais ternaire
15-15-15 est choisi comme engrais de référence pour calculer les combinaisons d’engrais
simple par poquet.
4,5 m
2,7 m
4,5 m
2,7 m
0,9m
18
Tableau 2 : Description des différentes doses de fertilisation minérale pour les deux
écartements semis (E1 : 90-90 cm et E2 : 90-45 cm)
Quantité par ha Quantité par poquet
Urée
(kg) NPK (kg)
Urée (g) DSP (g) Kcl (g)
Niveau E1 E2 E1 E2 E1 E2
N1 Témoin 0 0 0 0 0 0 0 0
N2 DR 100 150 12,1 6,03 7,29 3,64 2,97 1,49
N3 25% DR 25 37,5 3,02 1,5 1,8 0,91 0,74 0,35
N4 50% DR 50 75 6,03 3 3,64 1,82 1,49 0,75
N5 75% DR 75 112,5 9,05 4,5 5,47 2,73 2,23 1,12
N6 125% DR 125 187,5 15 7,53 9,1 4,55 3,7 1,86
DR : Dose Recommandée par la recherche ; DSP : Super Phosphate Double ;
KCl : Chlorure de Potassium E1 : Ecartement 1 ; E2 : Ecartement 2
2.3.4 Mise en place et conduite des essais
2.3.4.1 Echantillonnage et caractérisation des sols des parcelles d’essai
Avant l’installation des tests, des échantillons de sols sont prélevés dans les parcelles ciblées
afin de procéder à des analyses au laboratoire. Le prélèvement est effectué comme suit :
- Pour chaque parcelle, dans chacune des trois répétitions du dispositif expérimental, trois
points sont choisis suivant la méthode de la diagonale ;
- Des échantillons sont prélevés sur ces points dans l’horizon 0-20 cm à l’aide d’une
tarière hélicoïdale ;
- Les trois échantillons obtenus dans chaque répétition sont mélangés pour donner un
échantillon composite, ce qui correspond à 3 échantillons composites par parcelle.
Ces échantillons sont analysés au laboratoire du Centre National de Recherches Agronomiques
(CNRA) de Bambey. Les paramètres suivants ont été mesurés :
Le potentiel hydrogène (pH) selon la méthode standard.
Cette méthode a consisté à prélever 10 g de sol non broyé pour chaque échantillon, mélangés
avec 25ml d’eau distillée dans des éprouvettes. Ces dernières sont agitées pendant 1mn puis
laissées au repos pendant 30mn. La lecture est effectuée à l’aide d’un pH-mètre et a consisté à
plonger l’électrode dans la suspension de solution et à lire la valeur du pH.
19
Les teneurs en carbone total, phosphore assimilable et azote total
Les teneurs en carbone total, phosphore assimilable et azote total ont été déterminées
respectivement par les méthodes de Walkley et Black (1934) ; Olsen (1982) et Kjeldahl (1883)
modifiée.
La matière organique
La matière organique est déterminée selon la formule MO = Teneur en carbone x 1,72
(avec 1,72 le coefficient stable des sols cultivés).
La texture des sols
Elle a été déterminée à partir du triangle texturale références des sols
2.3.4.2 Conduite des essais
Le semis des deux variétés de mil est effectué à sec le 10 juillet 2018 dans les deux parcelles à
l’aide d’un rayonneur. Dans le cadre de notre étude, deux écartements de semis sont choisis :
- Pour l’écartement 1, le mil est semé en respectant les normes agronomiques prescrites
par l’ISRA soit 0,9 m entre les lignes et 0,9 m sur la ligne correspondant à 12346 poquets
par ha.
- Pour l’écartement 2, le mil est semé à l’écartement 0,9 m entre les lignes et 0,45m entre
les poquets soit 24692 poquets par ha.
Un démariage manuel à 3 plants par poquet est effectué pendant le premier sarclo-binage à la
houe qui a eu lieu 10 jours après levé (JAL, on considère que la levé c’est 3 jours après la
première pluie utile).
Du fait du déficit pluviométrique très particulier noté pendant l’hivernage 2018 à Nguekokh,
deux irrigations d’appoint de 20 mm chacune sont apportées sur nos parcelles les 26 et 35 JAL.
L’application des engrais est faite de façon localisée à l’aide de gabarits et a eu lieu juste après
le démariage. Les autres opérations culturales après le démariage, ont consisté en un sarclo-
binage au 54ème JAL. En outre, des traitements phytosanitaires à base de Diméthoate sont
effectués suite à une observation de perce-oreilles (Forficula auricularia) pendant la floraison
femelle. À maturité (95 JAL), les épis de mil et la biomasse aérienne sont récoltés pour toutes
les deux variétés.
2.3.5 Observations et mesures
Les observations et les mesures sont réalisées spécifiquement sur les poquets du carré de
rendement.
Le nombre de talles (total et fructifère)
20
Ils sont comptés manuellement en même temps, au moment de la floraison mâle plus
précisément 50 (JAL).
La longueur des épis
Elle est mesurée juste après la récolte à l’aide d’une règle graduée. C’est la partie de l’épi qui
contient les inflorescences sur la panicule de mil jusqu’au bout de celle-ci.
Les rendements
À maturité, les épis et la biomasse de chaque carré de rendement sont récoltés. Le rendement
en biomasse est déterminé à l’aide d’un peson (marque Sharp) après trois semaines de séchage
au soleil.
Après battage, le rendement en grains est déterminé à l’aide d’une balance de précision de
0,001g (marque sartorius).
Les rendements en grains et en biomasse de chaque parcelle utile sont ensuite extrapolés à
l’hectare suivant la formule :
R = (p*12346)/n pour écartement (0,9x0, 9 m)
R = (p*24692)/n pour écartement (0,9x0, 45 m) avec :
- R = rendement à l’hectare
- p= la quantité de la production sur la parcelle utile
- n = nombre de poquet par parcelle utile (en considérant le nombre de poquets survécus)
2.4 Traitement et analyse des données
La saisie des données est faite sur feuille de tableur Excel. L’analyse de variance (ANOVA) est
effectuée sur toutes les variables mesurées, suivie d’un test de normalité et d’un test de
comparaison (test Tukey) seuil 5% en utilisant le logiciel R version 3.2.4.
21
CHAPITRE III : RESULTATS ET DISCUSSION
3.1. Résultats
3.1.1 Résultats du diagnostic participatif
À travers le focus groupe organisé le 20 juin 2018 et les entretiens semi-structurés, les
contraintes de production du mil dans la zone de Nguekokh sont identifiées de façon
participative. Dans le Tableau 3, sont consignées ces contraintes sous forme hiérarchique. Les
contraintes liées aux sols, se traduisant par insuffisance des terres et la baisse de fertilité de ces
terres demeurent les plus cruciaux.
Tableau 3 : Les contraintes de production du mil à Nguekokh
4-Problèmes liés aux matériels
agricoles
Insuffisance des terres ;
Baisse de fertilité des terres 1-Problèmes liés au sol
2- Problèmes liés aux semences
3- Problèmes liés aux ravageurs
5- Problèmes de financement
L’inaccessibilité des semences ;
Méconnaissance des nouvelles variétés ;
La cherté des semences certifiées
Oiseaux granivores ;
Termites ;
Nématodes
Manque de matériels agricoles sophistiqués ;
Matériel agricole archaïque
Difficulté d’accès au crédit ;
Manque de financement
Sources des problèmes Typologie des problèmes
22
3.1.2 Résultats des tests en parcelles expérimentales
3.1.2.1 Caractéristiques physiques et chimiques des sols dans les parcelles 1 et 2
Les caractéristiques physiques et chimiques des sols des parcelles sont consignées dans le
Tableau 4. Il est constaté que les sols des deux parcelles ont des caractéristiques complètement
différentes du point vue couleur (observation). Les analyses d’échantillons de sol ont permis de
confirmer que en termes de phosphore assimilable, la parcelle 2 (25 ppm) présente de meilleurs
résultats par rapport à la parcelle 1 (5ppm) ainsi que pour la matière organique qui correspond
à 0,04 % pour la parcelle 1 et 1,18% pour la parcelle 2.
Tableau 4 : Caractéristiques physiques et chimiques des sols des parcelles 1 et 2
pH
eau
PAss
(ppm)
CT
(%)
NT
(%)
MO
(%)
C/N
Argiles
(%)
Limons
(%)
SF
(%)
Texture
Parcelle 1
7,37
5
0,32
0,03
0,04
13,36
3,24
2,19
94,57
Sableuse
Parcelle 2
8,27
25
0,69
0,06
1,18
13,87
9,57
2,23
88,2
Sablo-
limoneuse Les valeurs présentées sont les moyennes des trois répétions avec : Potentiel hydrogène (pH), Matière organique
(MO), azote total (NT), Carbone / Azote (C/N), Sables Fins (SF), Phosphore Assimilable (PAss), Carbone Total
(CT)
23
3.1.2.2 Effets de l’écartement de semis sur le nombre total de talles par poquet
Dans la Figure 12 sont consignés les effets de l’écartement de semis sur le nombre total de talles
par poquet. L’analyse des résultats a montré que le nombre total de talles par poquet n’a pas
significativement changé d’une parcelle à l’autre (p=0,09).
Cependant, l’analyse statistique des résultats dans la parcelle 1, a révélé que l’écartement de
semis possède un effet significatif (P=0,01) sur le nombre total de talles. Le meilleur résultat
est obtenu avec l’écartement 1 (90-90 cm), qui donne en moyenne 12,31 ± 0,20 talles par
poquets par rapport à l’écartement 2 (90-45 cm) qui donne 9,31± 0,23 talles en moyenne par
poquets.
Par contre sur la parcelle 2, l’analyse statistique a montré que la densité de semis n’a pas
d’influence significative sur le nombre total de talles par poquet (p=0,07).
Figure 12 : Effets de l’écartement de semis sur le nombre total de talles par poquet.
Les valeurs sont les moyennes des 3 répétions. Les lettres en minuscule comparent les effets des écartements.
Ainsi, les moyennes portant des lettres minuscules identiques ne sont pas significativement différentes au seuil de
5% selon le test de Tukey.
3.1.2.3 Effets de l’écartement de semis sur le rendement en biomasse
Les résultats de l’analyse de variance des effets de l’écartement de semis sur le rendement en
biomasse sont illustrés par la Figure 13. Cette analyse a montré que le rendement en biomasse
varie significativement en fonction de la densité de semis. Sur l’ensemble des deux parcelles
0
2
4
6
8
10
12
14
16
18
90 -90 90 - 45 90 - 90 90 - 45
Parcelle 1 Parcelle 2
No
mb
re t
ota
l d
e to
tal
de
tall
es
Ecartement de semis (cm)
bab ab
a
24
l’écartement de semis réduit induit un rendement significativement supérieur (p=0,002) à celui
de l’écartement standard semis (0,9-0,9m).
Sur la parcelle 1, le rendement a plus que doublé (p=0,001) avec l’écartement réduit et
correspond à 7413 ± 314 kg/ha contre 3937 ± 307 kg/ha pour l’écartement standard soit une
augmentation de 88,29% en valeur relative si l’écartement de semis est réduit.
Sur la parcelle 2, cette même tendance se dessine avec une différence hautement significative
entre les effets des différents écartements (p= 0,0007). L’écartement réduit donne un rendement
de 7702 ± 663 kg/ha contre 4249 ± 260 kg/ha pour l’écartement standard soit une augmentation
de 81,26 % en valeur relative.
Figure 13 : Effets de l’écartement de semis sur le rendement en biomasse
Les valeurs sont les moyennes des 3 répétions. Les lettres en minuscule comparent les effets des écartements.
Ainsi, les moyennes portant des lettres minuscules identiques ne sont pas significativement différentes au seuil de
5% selon le test de Tukey.
3.1.2.4 Effets de l’origine des semences sur la longueur des épis
La Figure 14 montre les effets de l’origine des semences sur la longueur des épis. L’analyse
statistique révèle que la longueur des épis varie significative d’une parcelle à l’autre (p=0,04).
La parcelle 2 donne le meilleur résultat (53,67 cm) par rapport à la parcelle 1 où le meilleur
résultat est de 51,04 cm.
0
2000
4000
6000
8000
10000
12000
90 -90 90 - 45 90 -90 90 - 45
Parcelle 1 Parcelle 2
Ren
dem
ent
en B
iom
asse
(kg/h
a)
Ecartement de semis (cm)
a
b
b
a
25
À l’échelle de la parcelle, l’analyse montre que la longueur des épis de la variété Thialack 2 est
significativement supérieure (p=0,03) à celle des épis des accessions de mil sur la parcelle 1.
Par contre sur la parcelle 2, aucune différence significative n’a été notée entre les effets des
deux variétés (p=0,10).
Figure 14 : Effets de l’origine des semences sur la longueur des épis
Les valeurs sont les moyennes des 3 répétions. Les lettres en minuscule comparent les effets de l’origine des
semences. Ainsi, les moyennes portant des lettres minuscules identiques ne sont pas significativement différentes
au seuil de 5% selon le test de Tukey.
3.1.2.5 Effets de l’origine des semences sur le rendement en biomasse
La Figure 15 illustre l’effet de l’origine des semences sur le rendement en biomasse. Une
analyse d’ensemble de la Figure montre que le meilleur résultat (6618 kg/ha) est obtenu au
niveau de la parcelle 2 avec la variété Thialack qui a donné le meilleur résultat dans toutes les
deux parcelles. Néanmoins, l’analyse de variance révèle que ces différences de rendement ne
sont pas significatives (p=0,07) au seuil de 5%. En conséquence, dans la présente étude, le
facteur origine des semences n’influence pas significativement le rendement en biomasse dans
les deux parcelles testées.
0
10
20
30
40
50
60
Variété locale Thialack 2 Variété locale Thialack 2
Parcelle 1 Parcelle 2
Lo
ngueu
r d
es e
pis
(cm
)
Origine des semences
Accession Accession
b
a ab
a
26
Figure 15 : Effets de l’origine des semences sur le rendement en biomasse
Les valeurs sont les moyennes des 3 répétions. Les lettres en minuscule comparent les effets de l’origine des
semences. Ainsi, les moyennes portant des lettres minuscules identiques ne sont pas significativement différentes
au seuil de 5% selon le test de Tukey.
3.1.2.6 Effets de l’écartement de semis selon l’origine des semences sur le rendement en
grains
Les effets de l’écartement de semis selon l’origine des semences sur le rendement en grains sur
la parcelle 1 sont représentés dans la Figure 16. L’analyse statistique a montré une différence
significative (p=0,01) entre les effets des différents écartements selon l’origine des semences.
L’écartement de semis réduit donne le meilleur rendement et ceci quelle que soit l’origine des
semences. Le passage du nombre de poquets par hectare du simple au double est traduit par une
augmentation du rendement en grains correspondant à 222, 2 kg /ha pour les accessions et
311, 2 kg /ha pour la variété Thialack 2. Cette dernière, semée à haute densité offre le meilleur
rendement (1198, 3 kg /ha) par rapport aux accessions de mil qui, semée à haute densité, ont
donné 1007, 4 kg/ha au maximum.
En ce qui concerne la parcelle 2, une attaque d’oiseaux granivores avant la récolte a fait que le
rendement en grains n’a pas pu être évalué.
0
2000
4000
6000
8000
Accession Thialack 2 Accession Thialack 2
Parcelle 1 Parcelle 2
Ren
dem
ent
en b
iom
asse
( k
g/h
a)
Orignine des semences
a a a a
27
Figure 16 : Effets de l’écartement de semis sur le rendement en grains selon l’origine des
semences
Les valeurs sont les moyennes des 3 répétions. Les lettres en minuscule comparent les effets de l’écartement de
semis selon l’origine des semences. Ainsi, les moyennes portant des lettres minuscules identiques ne sont pas
significativement différentes au seuil de 5% selon le test de Tukey.
3.1.2.7 Effets des différents traitements sur le rendement en biomasse
Le Tableau 5 met en évidence les effets des différentes doses de fertilisation sur le rendement
en biomasse du mil sur les deux parcelles. Le meilleur rendement est obtenu au niveau de la
parcelle 2 et le témoin engendre le plus faible rendement dans toutes les deux parcelles. Le
rendement en biomasse n’a pas augmenté proportionnellement à la dose de fertilisation. Par
ailleurs, à partir de la dose optimale, le rendement en biomasse devient presque constant dans
la parcelle 2 et chute pour la parcelle 1 malgré l’augmentation de la dose d’engrais minéral.
Une analyse comparée des résultats obtenus au niveau des deux parcelles montre que la dose
d’engrais optimale pour la parcelle 2, qui est égale à 75 % de la dose recommandée est inférieure
à celle de la parcelle 1, qui correspond à la dose recommandée par l’ISRA à savoir 150 kg de
NPK + 100 Kg/ha d’urée (46%).
S’agissant des effets intra-parcelle, une différence significative (p=0,04) a été notée entre les
différents traitements sur la parcelle 1. En effet, le rendement obtenu avec le témoin absolu est
significativement inférieur à celui de tous les autres. Le T2 (dose recommandée) a donné le
meilleur rendement (6177 kg/ha) dans la parcelle 1. Sur la parcelle 2, l’analyse de variance a
0
200
400
600
800
1000
1200
1400
90 -90 cm 90 -45 cm 90 -90 cm 90 -45 cm
Variété locale Thialack 2
Ren
dem
ent
en g
rain
s (k
g/h
a)
Ecartement de semis selon l'origine des semences
Accession
a
cb
b
c
28
montré aussi que la dose de fertilisation influence significativement (P=0,03) le rendement en
biomasse. Le meilleur rendement est obtenu avec le T5 (75% dose recommandée) qui donne
7006 kg/ha.
Tableau 5 : Effet des différents traitements sur le rendement en biomasse
Traitement Parcelle 1 Parcelle 2
T1 (Témoin) 2606 ± 1133 c 5190 ± 421 b
T2 (Dose Recommandée : DR) 6177 ± 428 a 5835 ± 312 a
T3 (25% DR) 5575 ± 358 ab 5546 ± 391 ab
T4 (50% DR) 5509 ± 327 ab 6521 ± 501 a
T5 (75% DR) 5994 ± 377 a 7006 ± 412 a
T6 (125% DR) 5814 ± 327 a 5984 ± 387 a
Les valeurs sont les moyennes des 3 répétions. Les lettres en minuscule comparent les effets des traitements.
Ainsi, les moyennes portant des lettres minuscules identiques ne sont pas significativement différentes au seuil
de 5% selon le test de Tukey.
29
3.1.3 Restitution des résultats de l’expérimentation
Au terme de la conduite des essais, une journée porte ouverte a été organisée. Suite à une
évaluation de ces producteurs par rapport à nos technologies, il en découle de cette évaluation
que 71% (Figure 17) des producteurs sont convaincus de la pertinence des technologies
d’intensification du mil proposées à savoir la réduction de l’écartement de semis et l’adoption
des variétés améliorées.
Figure 17 : Pourcentage d’acception des producteurs
71
29
Les produteurs qui acceptent la technologie Les producteurs qui sont retissents
30
3.2 Discussion
3.2.1 Analyse prospective du diagnostic participatif
À l’instar de toutes les zones rurales du Sénégal, la production du mil à Nguekokh souffre de
plusieurs problèmes tels que l’insuffisance des terres et la baisse de la fertilité des sols, qui sont
citées parmi les plus cruciaux. En réalité, ce problème serait une des conséquences directes de
la forte pression démographique entre autre, qui se traduit par une surexploitation des terres
conduisant ainsi à la baisse des rendements des cultures et donc à l’insécurité alimentaire
presque chronique (König, 2012). Une autre explication du manque de terres pourrait être la
position géographique de cette commune. En effet, la zone est marquée par la proximité de trois
pôles attractifs : Mbour, Dakar et les stations balnéaires de la petite côte, qui favorisent une
urbanisation galopante et entraînent une forte réduction des terres arables liées à une forte
spéculation foncière (Diarra, 2005). De ce fait, les terres deviennent de moins en moins
accessibles à cause de l’augmentation de leur prix et du fermage, ce qui rend difficile les
possibilités pour contracter un emprunt.
Parallèlement à ce problème de manque de terres, existe aussi celui des semences qui se traduit
par la méconnaissance des nouvelles variétés ou encore l’inaccessibilité et la cherté des
semences certifiées, indiquent les agriculteurs dans le focus groupe organise à Nguekokh en
Juin 2018. Ceci à notre avis, poserait la question de l’inefficacité de la vulgarisation des acquis
de la recherche, mais aussi parfois de la réticence des paysans par rapport aux innovations.
Selon Garric (2019), cela pourrait être dû au fait que beaucoup de paysans ne voient pas l’intérêt
de payer alors qu’ils n’obtiennent pas forcément de meilleurs rendements avec les semences
certifiées par rapport aux semences paysannes. Et, c’est ce qui, par ailleurs, ressort des résultats
obtenus du focus groupe à Nguekokh où le taux d’adoption des variétés améliorées reste encore
très faible.
Les oiseaux granivores constituent aussi une contrainte de production non négligeable réduisant
ainsi la motivation des agriculteurs à produire du mil (d’après les agriculteurs ayant pris part au
focus groupe de juin 2018). Selon Mbaye (1993), les pourcentages de dégâts sur le mil, le riz
ou le sorgho varient de 10 à 30 % pour ces espèces nuisibles. Dans le cadre de notre étude, il a
été observé que les oiseaux granivores étaient exclusivement à l’origine de la perte de
rendement notée dans la parcelle 2, car celle-ci était très isolée par rapport aux autres parcelles
de mil de la zone.
31
Le manque de financement, de matériels agricoles sophistiqués et d’appui dont se plaignent les
agriculteurs de la commune de Nguekokh comme souvent dans le monde rural serait
étroitement lié à l’absence de politiques agricoles adéquates, cohérentes et durables dans ce
pays.
3.2.2 Amélioration des facteurs de production
Les caractéristiques physiques et chimiques des sols des deux parcelles sont nettement
différentes. En effet, le sol de la parcelle 2 s’avère être le meilleur que celui de la parcelle 1.
Une explication possible de cette situation pourrait être les différents précédents culturaux de
ces parcelles. Par ailleurs, il se trouve que la parcelle 1 avait comme précédent cultural du
manioc, qui selon Akanza et Yao-Kouamé (2011), est réputé comme une plante susceptible
d’épuiser le sol au regard des mobilisations minérales qu’entraîne sa culture. Quant à la parcelle
2, le précédent cultural était constitué de cultures maraichères avec une utilisation non
négligeable d’engrais minéral. Or, les cultures maraichères au Sénégal se font généralement
pendant la saison sèche froide favorisant ainsi un repos du sol avant l’installation de
l’hivernage. Dès lors, la meilleure qualité du sol de la parcelle 2 par rapport à la parcelle 1
pourrait donc découler des résidus d’engrais minéraux utilisés pour les cultures maraichères ou
encore de ce temps de repos dont le sol a pu bénéficier avant l’installation de notre essai.
Ce qui n’est pas le cas de la parcelle 2 où le manioc est enlevé juste avant le semis du mil.
L’écartement de semis réduit (90 - 45 cm soit 24692 poquets/hectare) donne moins de talles par
poquets par rapport à l’écartement de semis standard (90 - 90 cm soit 12346 poquets /hectare)
sur la parcelle 1. Ceci poserait la question de la concurrence des plants pour l'humidité, la
lumière et les éléments nutritifs si la densité de semis est importante. Nos résultats corroborent
ceux de Moulia et al. (1999) ; Siene et al. (2010) qui stipulent que le nombre de talles diminue
avec l’augmentation de la densité de semis. Par contre, cette approche n’est pas vérifiée sur la
parcelle 2 où le nombre de talles n’a pas connu une diminution significative avec
l’augmentation de la densité de semis. Les analyses d’échantillons de sols provenant des
parcelles 1 et 2 ont montré que la parcelle 2 avait des propriétés physico-chimiques bien
meilleures que celle de la parcelle 1. Alors, s’il y a assez d’éléments nutritifs dans le sol, la
concurrence est réduite même si la densité de semis augmente, ce qui pourrait donc justifier la
situation observée dans la parcelle 2. Des résultats similaires ont été obtenus avec les études de
Gala et al. (2011), qui ont montré que le nombre de talles évolue avec l’augmentation
d’éléments nutritifs.
32
Parallèlement au nombre total de talles, l’augmentation de la densité de semis a permis une
augmentation nettement significative du rendement en biomasse, mais cette fois sur toutes les
deux parcelles. Tout de même, des améliorations de 88,29% et de 81,26% ont été notées
respectivement dans les parcelles 1 et 2 même si le nombre de talles est plus important dans
l’écartement standard dans la parcelle 1. Cela peut être expliqué par le passage de l’écartement
de semis standard (90 - 90 cm) à l’écartement de semis réduit (90 - 45 cm), qui permet de
doubler le nombre de poquets par hectare. Ces résultats sont conformes à ceux de Siene et al.
(2010), qui établissent que les densités élevées permettent de produire les plus grandes
biomasses sèches. Ils sont aussi conformes à bien d’autres études qui ont démontré que le
rendement en biomasse augmente avec l'accroissement de la densité de population comme ceux
de Payne, (1997) et de Bagayoko (2012). Par contre, De Rouw (2004) a établi qu’une densité
de semis élevée n’est pas vraiment nécessaire pour obtenir un rendement élevé dans le Sahel.
En termes de longueur des épis, le Thialack 2 donne le meilleur résultat par rapport aux
accessions locales et ceci dans les deux parcelles. Le caractère épis longs pouvant atteindre 70
cm (catalogue officiel des espèces et variétés cultivées au Sénégal 2012) constitue un caractère
génétique phare de la variété Thialack 2. Donc, il est bien normal que dans le cadre de cette
étude, la variété Thialack 2 présente de meilleurs résultats par rapport à ces accessions de mil.
Cela est d’autant plus plausible que les accessions de mil locales sont issues de semences
paysannes reconduites durant plusieurs années. Or, le mil est une plante allogame à 70%
(Ahmadi et al., 2002), en conséquence, la reconduction des semences d’une variété pendant
plusieurs années aboutit à des variétés paysannes (accessions) qui présentent des
caractéristiques agronomiques plus diversifiées. Selon Sy et al. (2015) presque dans toutes les
exploitations, les semences sont choisies sur la récolte de l'année précédente par le chef de carré.
Cette pratique continue de sélection des semences a fait que les variétés cultivées deviennent
des accessions hétérogènes.
Avec la variété améliorée, Thialack 2, une augmentation du rendement en grain par rapport aux
accessions de mil locale a été notée. Selon Sy et al. (2015), la longueur des épis a un impact sur
le rendement en grains, ce qui pourrait sans doute expliquer d’une part, la différence de
rendement existant entre le Thialack 2 aux épis longs et les accessions de mil aux épis moins
longs. D’autre part, des observations faites sur le terrain nous ont montré que les parcelles de
production de mil étaient bien infestées de mil sauvages. De cette manière, le caractère
allogame, fait que la cohabitation de ces deux types de mil pourrait favoriser le transfert de
gènes conférant ainsi au mil cultivé à Nguekokh des caractères similaires à celui du mil
33
sauvages dont la taille courte des épis, un tallage excessif et naturellement une baisse des
rendements. Il reste que l’origine de ce mil sauvage semble être inconnu à notre avis, pourrait
avoir deux explications : la première met en jeu la présence du mil sauvage dans la semence
des producteurs et la deuxième repose éventuellement sur la présence d’un stock de semence
de mil sauvage dans le sol des parcelles des producteurs.
L’origine des semences n’a pas d’influence significative sur le rendement en biomasse quelle
que soit la parcelle. Les études de Norman et Arkebauer, (1991), ont montré que la production
de la biomasse chez les cultures est fonction de la quantité de rayonnement absorbée par le
couvert végétal et de l’efficience de conversion de ce rayonnement en matière sèche. Ce qui
pourrait bien être à l’origine des résultats observés dans cette étude. Néanmoins, la particularité
du Thialack 2 est que les feuilles restent vertes après la maturité contrairement aux autres
variétés et accessions de mil dont les feuilles se dessèchent à la maturité. Cette particularité
confrère au Thialack 2 sa bonne qualité de fourrage et pourrait être une motivation pour les
paysans de choisir cette variété.
D’une parcelle à l’autre, il a été observé que le rendement en mil et en biomasse change en
fonction de la dose de fertilisation ainsi que de la dose d’engrais optimale. Cette situation
pourrait bien découler de la différence de type de sol notée sur les deux parcelles. Par ailleurs,
les résultats d’analyse de sols ont montré que la parcelle 1 de texture sableuse, était moins riche
que celle de la parcelle de texture sablo-limoneuse, qui d’ailleurs est plus favorable à la culture
du mil.
La baisse de rendement observée à partir de la dose optimale sur chaque parcelle aboutit
pratiquement aux mêmes conclusions que les lois de la fertilisation comme celle des
accroissements moins que proportionnels, qui stipulent que quand on apporte au sol des doses
croissantes d’un élément fertilisant, les augmentations de rendement obtenues sont de plus en
plus faibles au fur et à mesure que les quantités apportées s’élèvent (UNIFA, 2005).
Dans le cadre de ce travail, la dose optimale varie d’une parcelle à l’autre d’où la nécessité pour
chaque producteur de connaitre les caractéristiques de son sol avant d’envisager une fertilisation
minérale.
La faiblesse du rendement notée avec le témoin sur toutes les deux parcelles témoigne de
l’importance de l’utilisation de fertilisants pour accroitre les rendements. Selon la FAO (2000),
les éléments dont la plante a besoin en plus grande quantité sont l’azote, le phosphore et le
potassium. Chez le mil, les éléments Azote, Phosphore et Potassium (NPK) jouent un rôle
34
déterminant dans le développement végétatif et la reproduction du mil (Kimba, 2010). En
conséquence, l’apport de ces éléments explique la supériorité des rendements des autres
traitements par rapport au témoin n’ayant pas reçu d’engrais minéral.
35
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
Les résultats obtenus dans cette étude montrent que la production du mil dans la commune de
Nguekokh souffre encore d’énormes difficultés dont les plus urgentes semblent être liées à la
disponibilité ainsi qu’à la qualité des terres d’une part, et d’autre part à la qualité et productivité
des variétés cultivées. La variété Thialack 2, qui est une variété améliorée de surcroit à double
usage s’adapte bien à Nguekokh et montre des performances bien meilleures que celles des
variétés paysannes. Cette performance est d’ailleurs encore meilleure en conditions de forte
densité de semis avec l’adaptation de la dose de fertilisation optimale mais, varie d’une parcelle
à l’autre et plus le sol est pauvre plus elle augmente confirmant ainsi la nécessite de revisiter
les formules de fertilisation des cultures en les adaptant aux contextes pédoclimatiques. Dans
un contexte de forte urbanisation qui engendre une baisse des terres agricoles et d’une
agriculture, qui se veut de plus en plus durable en termes de productivité, l’intensification de la
culture du mil à travers l’adoption des variétés améliorées ; l’augmentation de la densité de
semis et l’optimisation de la fertilisation minérale pourraient bien constituer une option crédible
afin de faire face à l’insécurité alimentaire en milieu rurale. Des études complémentaires
pourront être envisagées pour :
1. Etablir une méthode simplifiée en vue d’estimer les degrés de fertilité du sol d’une parcelle
pour pouvoir raisonner et optimiser les apports de fertilisants.
2. Améliorer les itinéraires techniques existant prenant en compte les contraintes du milieu afin
d’optimiser la production.
3. Vulgariser les résultats au travers d’essais multi locaux dans plusieurs endroits de la
commune reste cependant nécessaire pour confirmer les potentialités réelles de ces pratiques
d’intensification durables de la culture du mil. Ce qui pourrait contribuer à résoudre le problème
de l’insécurité alimentaire qui affecte la commune de Nguekokh
IX
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