vaccin pneumococcique chez l'enfant

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Revue de presse scientifique susceptibilite aux antibiotiques a ete mesuree d'apres les cultures bacteriologiques des expectorats, puis un genotypage des souches a ete realise en cas de resistance reconnue. Plus de 1 500 patients ont ete testes. La prevalence des TMR est estimee & 39 O/o, dont 6% de resistances extensives. Seulement la moitie des patients ayant une tuberculose resistante extensive n'ont jamais ete traites pour tuberculose, 67 0/0 ont ete hospitalises recemment et tousles patients presentant une resistance extensive sont en fait co-infectes par le VlH, 99 o/0etant decedes. La mediane de survie est estimee & 16 jours awes diagnostic. Le genotypage montre que les souches sont sirnilaires dans 85 O/o des cas. On voit donc qu'il devient urgent de mettre en place des programmes d'intervention en sante publique afin de traiter de maniere efficacement les TMR et les co-infections. Ganghi N., Moil A., Lancet368 (04/11/06) 1575-1580 Vaccin pneumococcique chez I'enfant e vaccin pneumococcique conjugue heptavalent est actuelle- ment oonsidere comme I'arme privilegiee de prevention des patho- logies pneumococciques des jeunes enfants. Des etudes rando- misees en double aveugle ont pennis de montrer son efficacite contre les infections invasives, plus moderee centre les pneumonies et les otites. Sur ces donnees, le vaccin heptavalent a obtenu ragre- ment aux Etats-Unis pour prevenir les infections & pneumocoque. II est recommande chez tous les enfants haut risque de moins de 2 ans et &ges de 2 & 4 ans. Plusieurs schemas vaccinaux sont proposes. I'un consiste & adminis- trer 4 doses de vaccin & 2 mois, 4 mois, 6 mois et entre 12 et 15 mois. Les donnees recueillies par~irde la surveillance sanitaire ont montre que rintroduction du vaccin a permis de diminuer significative- ment la frequence des infections invasives. T#tanos et magnesium U Le t~tanos est une pathologie souvent oubli~e qui est loin de dispara#re. On estime son incidence ~ 1 million de cas par an clans le monde. Les ~tudes ~valuant les interventions th~rapeutiques restent rares, on n'a comptabilis~ que 9 ~tudes de ce genre sur les 30 demi~res ann~es. Certaines d'entre elles ont permis d'~tudier I'int6r#t d'une molecule peu coCJteuseet facilement disponible, le sulfate de magnesium. Ces ~tudes ne sont pas tr~s nombreuses dans la mesure o£Jles industries pharmaceutiques sponsorisant ce type d'~tude pr~f~rent investir dans des moldcules beaucoup plus coOteuses. Une ~tude r~cente rdalis~e au Vietnam montre que les rdsultats attendus du sulfate de magndsium ne sont pas aussi prometteurs qu'on I'esp~rait. II ne permet pas de r~duire la n~cessitd d'une ventilation assist6e et ne diminue pas la frdquence des d~c~s. L'int~r~t du sulfate de magnesium est d'6tre d~nu~ d'effets secondaires, de rdduire I'utilisation d'autres molecules pour contr61er les spasmes musculaires t~taniques et le dysfonctionnement du syst~me nerveux autonome. Une dtude a d'ailleurs ~t~ r~alis~e clans deux groupes de patients, I'un recevant soit une benzodiaz~pine, soit une molecule apparent6e au curare ou encore un anti-calcique de type vdrapamil en adjonction au sulfate de magnesium. L'autre groupe de patients a re~u un placebo conjointe- ment au magn6sium. Les r~sultats ne montrent pas de diff6rence significative entre ces deux groupes de patients. Les m~decins des pays d~velopp~s manquent encore d'expdrience pour traiter le t~tanos car le taux d'immunisation y reste ~lev& Les patients atteints de t~tanos s~v~re n~cessitent un traitement s~datif profond, ou m~me de type hypnotique, et une ventilation artificielle. Les cas les plus s~vdres peuvent n~cessiter une trach~otomie. La question cruciale est de savoir si le sulfate de magnesium permet de r~duire les trach6otomies. Simini B., Lancet368 (21/10/06) 1398-1399 Une etude vient d'etre realisee pour evaluer I'efficacit~ des diffe- rents schemas vaccinaux. Les infections invasives, clans cette etude, sont definies par I'isolement du pneumocoque dans un site normalement sterile chez les enfants de 3 & 59 mois. La sus- ceptibilite antimicrobienne et le serotypage des isolats ont ensuite ete realises. 752 cas et plus de 2 500 patients-contr61es ont ete enr61es. I'efficacite d'une ou plu- sieurs doses vaccinales est esti- mee & 96 o/0chez les enfants sains et & 81 O/o chez ceux ayant des pathologies sous-jacentes. Elle est de 76 % contre les infections resistantes & la penicilline. La vac- cination permet de prevenir les pathologies causees par rensemble des 7 serotypes. Le schema de 3 doses associees & une dose de rappel semble plus protecteur que trois doses vacci- nales isolees. Le vaccin conjugue pneumococ- cique heptavalent permet donc de prevenir les pathologies invasives & la fois chez les enfants sains et chez les enfants ayant une patho- Iogie chronique. II reste efficace m~me en I'absence de la pratique d'un schema vaccinal classique. Whitney C., Pilishvili T., Lancet 368 (28/10/06) 1495-1502 Reponse immunitaire antigrippale anormale n cas clinique recemment rapporte revele qu'une reponse immunitaire tres specifique peut exister chez certains patients, conduisant & la disparition des immunoglobulines durant la phase aigu~ d'une infection & virus Influenza de type A. Au mois de fevrier 2005, un homme &ge de 52 ans, sans antecedents medicaux particuliers, est hospitalise en Unite de soins intensifs pour une dyspnee d'apparition progressive et une baisse de la conscience. II presente une fatigue, des cephalees, des douleurs abdominales et des nausees depuis 4 jours. Durant le transport & I'h6pital, le patient fait un arr~t cardiaque. Differentes etiologies sont propo- sees : choc septique, infarctus du myocarde aigu, choc hemorra- gique... Un traitement antibiotique empirique est administr& sur la base de plusieurs prelevements bacteriologiques : urines, sang, expectorats, selles. Sur le plan biologique, les marqueurs car- diaques sont normaux, on note une hyperleucocytose & 19,6 x 109/L et une hypoxemie. On note une hypo-albuminemie & 16 g/L, associee & une hypo-protidemie 19 g/L et une hypo-gammaglobu- linemie. Une cause virale est alors suspectee. Les serologies EBV, CMV, VIH et parvovirus B19 sont negatives. Mais un virus Influenza A de type H3 N2 est isole dans les expectorats. Le suivi montre un retablissement progressif du taux des immunoglobulines qui se normalisent des le debut du mois suivant. L'hypo-gammaglobuline- mie transitoire observee au debut de I'infection semble ~.tre due uniquement au virus lui-meme et non & un deficit immunitaire. Sur ranimal, on a dej& ete demontre qu'une depletion en cellules [] peut ~tre induite par le virus Influenza. Une hypo-gammaglo- bulinemie retrouvee chez un patient non immunodeprime avec un syndrome septique peut amener le clinicien & soup~onner une etiologie virale et instaurer une therapie antivirale dans les meilleurs delais. LogtenbergS., PasmaF., Lancet 368 (28/10/06) 1546 RevueFran(~aise des Laboratoires, juin 2007,N ° 393 1 7

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Revue de presse scientifique

susceptibilite aux antibiotiques a ete mesuree d'apres les cultures bacteriologiques des expectorats, puis un genotypage des souches a ete realise en cas de resistance reconnue. Plus de 1 500 patients ont ete testes. La prevalence des TMR est estimee & 39 O/o, dont 6% de resistances extensives.

Seulement la moitie des patients ayant une tuberculose resistante extensive n'ont jamais ete traites pour tuberculose, 67 0/0 ont ete hospitalises recemment et tousles patients presentant une resistance extensive sont en fait co-infectes par le VlH, 99 o/0 etant decedes. La mediane de survie est estimee & 16 jours awes diagnostic. Le genotypage montre que les souches sont sirnilaires dans 85 O/o des cas. On voit donc qu'il devient urgent de mettre en place des programmes d'intervention en sante publique afin de traiter de maniere efficacement les TMR et les co-infections.

Ganghi N., Moil A., Lancet 368 (04/11/06) 1575-1580

Vaccin pneumococcique chez I'enfant

e vaccin pneumococcique conjugue heptavalent est actuelle- ment oonsidere comme I'arme privilegiee de prevention des patho- logies pneumococciques des jeunes enfants. Des etudes rando- misees en double aveugle ont pennis de montrer son efficacite contre les infections invasives, plus moderee centre les pneumonies et les otites. Sur ces donnees, le vaccin heptavalent a obtenu ragre- ment aux Etats-Unis pour prevenir les infections & pneumocoque. II est recommande chez tous les enfants

haut risque de moins de 2 ans et &ges de 2 & 4 ans.

Plusieurs schemas vaccinaux sont proposes. I'un consiste & adminis- trer 4 doses de vaccin & 2 mois, 4 mois, 6 mois et entre 12 et 15 mois. Les donnees recueillies par~ir de la surveillance sanitaire ont montre que rintroduction du vaccin a permis de diminuer significative- ment la frequence des infections invasives.

T#tanos et magnesium U Le t~tanos est une pathologie souvent

oubli~e qui est loin de dispara#re. On estime son incidence ~ 1 million de c a s

par an clans le monde. Les ~tudes ~valuant les interventions th~rapeutiques restent rares, on n'a comptabilis~ que 9 ~tudes de ce genre sur les 30 demi~res ann~es. Certaines d'entre elles ont permis d'~tudier I'int6r#t d'une molecule peu coCJteuse et facilement disponible, le sulfate de magnesium. Ces ~tudes ne sont pas tr~s nombreuses dans la mesure o£J les industries pharmaceutiques sponsorisant ce type d'~tude pr~f~rent investir dans des moldcules beaucoup plus coOteuses.

Une ~tude r~cente rdalis~e au Vietnam montre que les rdsultats attendus du sulfate de magndsium ne sont pas aussi prometteurs qu'on I'esp~rait. II ne permet pas de r~duire la n~cessitd d'une ventilation assist6e et ne diminue pas la frdquence des d~c~s. L'int~r~t du sulfate de magnesium est d'6tre d~nu~ d'effets secondaires, de rdduire I'utilisation d'autres

molecules pour contr61er les spasmes musculaires t~taniques et le dysfonctionnement du syst~me nerveux autonome. Une dtude a d'ailleurs ~t~ r~alis~e clans deux groupes de patients, I'un recevant soit une benzodiaz~pine, soit une molecule apparent6e au curare ou encore un anti-calcique de type vdrapamil en adjonction au sulfate de magnesium. L'autre groupe de patients a re~u un placebo conjointe- ment au magn6sium. Les r~sultats ne montrent pas de diff6rence significative entre ces deux groupes de patients.

Les m~decins des pays d~velopp~s manquent encore d'expdrience pour traiter le t~tanos car le taux d'immunisation y reste ~lev& Les patients atteints de t~tanos s~v~re n~cessitent un traitement s~datif profond, ou m~me de type hypnotique, et une ventilation artificielle. Les cas les plus s~vdres peuvent n~cessiter une trach~otomie. La question cruciale est de savoir si le sulfate de magnesium permet de r~duire les trach6otomies.

Simini B., Lancet 368 (21/10/06) 1398-1399

Une etude vient d'etre realisee pour evaluer I'efficacit~ des diffe- rents schemas vaccinaux. Les infections invasives, clans cette etude, sont definies par I'isolement du pneumocoque dans un site normalement sterile chez les enfants de 3 & 59 mois. La sus- ceptibilite antimicrobienne et le serotypage des isolats ont ensuite ete realises. 752 cas et plus de 2 500 patients-contr61es ont ete enr61es. I'efficacite d'une ou plu- sieurs doses vaccinales est esti- mee & 96 o/0 chez les enfants sains et & 81 O/o chez ceux ayant des pathologies sous-jacentes. Elle est de 76 % contre les infections resistantes & la penicilline. La vac- cination permet de prevenir les pathologies causees par rensemble des 7 serotypes. Le schema de 3 doses associees & une dose de rappel semble plus protecteur que trois doses vacci- nales isolees.

Le vaccin conjugue pneumococ- cique heptavalent permet donc de prevenir les pathologies invasives & la fois chez les enfants sains et chez les enfants ayant une patho- Iogie chronique. II reste efficace m~me en I'absence de la pratique d'un schema vaccinal classique.

Whitney C., Pilishvili T., Lancet 368 (28/10/06) 1495-1502

Reponse immunitaire antigrippale anormale

n cas clinique recemment rapporte revele qu'une reponse immunitaire tres specifique peut exister chez certains patients, conduisant & la disparition des immunoglobulines durant la phase aigu~ d'une infection & virus Influenza de type A.

Au mois de fevrier 2005, un homme &ge de 52 ans, sans antecedents medicaux particuliers, est hospitalise en Unite de soins intensifs pour une dyspnee d'apparition progressive et une baisse de la conscience. II presente une fatigue, des cephalees, des douleurs abdominales et des nausees depuis 4 jours. Durant le transport & I'h6pital, le patient fait un arr~t cardiaque.

Differentes etiologies sont propo- sees : choc septique, infarctus du myocarde aigu, choc hemorra- gique... Un traitement antibiotique empirique est administr& sur la base de plusieurs prelevements bacteriologiques : urines, sang, expectorats, selles. Sur le plan

biologique, les marqueurs car- diaques sont normaux, on note une hyperleucocytose & 19,6 x 109/L et une hypoxemie. On note une hypo-albuminemie & 16 g/L, associee & une hypo-protidemie 19 g/L et une hypo-gammaglobu- linemie.

Une cause virale est alors suspectee. Les serologies EBV, CMV, VIH et parvovirus B19 sont negatives. Mais un virus Influenza A de type H3 N2 est isole dans les expectorats. Le suivi montre un retablissement progressif du taux des immunoglobulines qui se normalisent des le debut du mois suivant. L'hypo-gammaglobuline- mie transitoire observee au debut de I'infection semble ~.tre due uniquement au virus lui-meme et non & un deficit immunitaire. Sur ranimal, on a dej& ete demontre qu'une depletion en cellules [] peut ~tre induite par le virus Influenza. Une hypo-gammaglo- bulinemie retrouvee chez un patient non immunodeprime avec un syndrome septique peut amener le clinicien & soup~onner une etiologie virale et instaurer une therapie antivirale dans les meilleurs delais.

Logtenberg S., Pasma F., Lancet 368 (28/10/06) 1546

Revue Fran(~aise des Laboratoires, juin 2007, N ° 393 1 7