Évaluation de l’instrument « fonds de solidarité prioritaire · cep cadre d'exécution...

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1 SOFRECO RAPPORT FINAL Christian DESSALLIEN Jean-Luc PERRAMANT (Février 2014) E1717 Ministère des Affaires Etrangères et Européennes Direction générale de la mondialisation, du développement et des partenariats Évaluation de l’Instrument « Fonds de Solidarité Prioritaire » CCTP N° 16-2013

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  • Abréviations

    1 SOFRECO

    RAPPORT FINAL

    Christian DESSALLIEN

    Jean-Luc PERRAMANT (Février 2014)

    E1717

    Ministère des Affaires Etrangères et Européennes

    Direction générale de la mondialisation, du développement et des partenariats

    Évaluation de l’Instrument

    « Fonds de Solidarité Prioritaire »

    CCTP N° 16-2013

  • 2 SOFRECO

    Ce document est un rapport établi à la demande du ministère des Affaires étrangères.

    Les analyses et commentaires développés n’engagent que leurs auteurs et ne constituent pas une position officielle.

    Remerciements Les auteurs tiennent ici à remercier l’ensemble des interlocuteurs rencontrés pour

    leur disponibilité et la qualité de leurs contributions.

  • Table des matières

    Evaluation de l’Instrument “Fonds de Solidarité Prioritaire (FSP)” – CCTP N°16-2013 3

    TABLE DES MATIERES

    TABLE DES MATIERES .................................................................. 3

    ABREVIATIONS ............................................................................... 6

    RESUME EXECUTIF ........................................................................ 9

    1 OBJECTIFS ET DEMARCHES DE L’EVALUATION ..............16 1.1 Rappel des objectifs de l’évaluation ...................................................16 1.2 Problématique de l'évaluation et référentiel du FSP .........................17 1.3 Démarche suivie ...................................................................................19

    2 PRESENTATION DU FONDS DE SOLIDARITE PRIORITAIRE ..........................................................................21 2.1 Genèse ...................................................................................................21 2.2 Conception initiale ................................................................................25 2.2.1 Principes généraux et définition du Fonds de solidarité prioritaire ...25 2.2.2 Objectifs, nature des projets, des bénéficiaires et des

    financements ...........................................................................................27 2.2.3 Types de projet et modalités de mise en œuvre ...............................28 2.2.4 Pilotage stratégique et approbation des projets ................................29 2.2.5 La réforme comptable concomitante .................................................30 2.2.6 Les responsabilités dans la mise en œuvre des projets du FSP ......31 2.3 Description des évolutions sur la période et situation actuelle ......32 2.3.1 Des efforts de consolidation en début de période .............................34 2.3.2 Une grave crise financière qui culmine en 2004 ...............................35 2.3.3 Une baisse concomitante des effectifs de l'assistance technique ....37 2.3.4 Le transfert d'une partie des projets à l'AFD .....................................38 2.3.5 Une profonde modification des modalités de traitement

    budgétaires et comptables du FSP.........................................................39 2.3.6 Une modification de la maîtrise d'ouvrage en 2010 et des

    améliorations du dispositif en fin de période ..........................................41 2.3.7 Une ponction de 50% des moyens du FSP en fin de période ..........43 2.3.8 Situation actuelle du dispositif et coûts de gestion............................44

  • Table des matières

    4 SOFRECO

    2.4 Bilan des financements mobilisés et des projets financés ..............49 2.4.1 Évolution des financements mobilisés ..............................................49 2.4.2 Un portefeuille important de projets, dont le flux annuel s'est

    réduit rapidement ....................................................................................50

    3 ANALYSE DU FONCTIONNEMENT DU FSP .........................54

    4 DIAGNOSTIC GENERAL ........................................................70 4.1 Un instrument qui garde toute son utilité ..........................................70 4.2 Dont la mise en œuvre souffre encore de graves faiblesses ...........71 4.3 Dont la logique a été mise à mal par les procédures budgétaires ..72 4.4 Qui est maintenant réduit à la portion congrue .................................73

    5 REPONSES AUX QUESTIONS DE L’EVALUATION .............75 5.1 Pertinence et impact .............................................................................75 5.2 Efficacité ................................................................................................89 5.3 Cohérence .............................................................................................92 5.4 Efficience ...............................................................................................98 5.5 Partenariat ...........................................................................................106 5.6 Questions relatives aux recommandations .....................................109

    6 CONCLUSION DE L'EVALUATION .....................................113

    7 RECOMMANDATIONS .........................................................118 7.1 Au plan de la conception générale et de la cohérence ...................118 7.2 Pour accroître l'efficacité et les impacts du FSP.............................120 7.3 Pour améliorer l'efficience du FSP ...................................................120 7.4 Pour assurer la défense de cet instrument ......................................124

    8 ANNEXES .............................................................................125 A1- Analyse descriptive du portefeuille des projets financés par le

    FSP depuis 2000 .................................................................................126 A2- Note d'analyse transversale post-missions.....................................206 A3- Résultats de l'enquête courriel .........................................................288 A4- Synthèse des opinions des services ................................................391 A5- Opinions collectées auprès des ministères associés au Comité

    des projets du FSP .............................................................................395 A6- Description sommaire de l'approche projet pratiquée par 3

    autres donateurs .................................................................................401 A7- Personnes interrogées en France.....................................................437 A8- Documents consultés ........................................................................441

  • Table des matières

    Evaluation de l’Instrument “Fonds de Solidarité Prioritaire (FSP)” – CCTP N°16-2013 5

    TABLEAUX

    Tableau 1 - Évolution des ETI sur la période 2001-2013 37 Tableau 2 - Estimation des effectifs assurant le fonctionnement du FSP 48 Tableau 3 - AE et CP mobilisés de 2000 à 2013 pour le FSP (en M€) 49 Tableau 4 - Projets en nombre, montants alloués, types et montants unitaires moyens 51 Tableau 5 - Classement par importance des principales thématiques du FSP 85

    ENCADRES Encadré 1 - L'aide projet 18 Encadré 2 - Liste des pays de la ZSP au 14 février 2002 22 Encadré 3 - Principes de réforme du dispositif de l’aide française, Mémorandum de la France au CAD (04/2000) 25 Encadré 4 - Définition du FSP, Mémorandum de la France au CAD (04/2000) 26 Encadré 5 - Le COS : membres et modalités de fonctionnement, Décret n°2000-880 29 Encadré 6 - Le comité des projets : Membres et modalités de fonctionnement, décret n°2000-880 30 Encadré 7 - Formations FSP entre septembre 2003 et août 2004 34 Encadré 8 - Le FSP : État des lieux, Note CID/SME/PAF du 26/5/2004, Annexe 3 p 27 36 Encadré 9 - Principes et modalités du transfert d’une partie des projets du MAE à l’AFD 38 Encadré 10 - Modalités de traitement budgétaires et comptable du FSP, note du 07/02/2012, Direction du Budget 40 Encadré 11 - Missions des services de gestion de la DPR : PRG et RES 46 Encadré 12 - Extrait du document préparatoire au dernier COS de 2004 (pages 15 et 21) 99

    FIGURES Figure 1 - Structure logique de l’instrument FSP 19 Figure 2 - Schéma d’ensemble de la démarche de l’évaluation 20 Figure 3 - Évolution du périmètre de l’aide projet de la coopération française depuis sa création 24 Figure 4 - Chronogramme rétrospectif de la vie du FSP 33 Figure 5 - Dispositif de mise en œuvre et de gestion du FSP et de ses projets 45 Figure 6 - Projets par année et type, en nombre et montant 51 Figure 7 - Montant moyen par projet, type et année (Mo€) 52 Figure 8 - Total des projets du FSP (hors thématiques transférées à l'AFD) 53 Figure 9 - Appréciation du fonctionnement du FSP par fonction 69 Figure 10 - Évolution des allocations FSP et autres instruments 74 Figure 11 - Synthèse des jugements de l’évaluation 117

    file://VM-FILE/VOL1/COMMUN/Economie/03%20Contrats/01%20Contrats%20E/MAE%20(Evaluation%20FSP)%20-%20E1717/08%20Rapports/4%20Rapport%20final/Version%205%20revu%20VAP/Rapport%20final%20soumis%2020.02.2014.doc%23_Toc380676673file://VM-FILE/VOL1/COMMUN/Economie/03%20Contrats/01%20Contrats%20E/MAE%20(Evaluation%20FSP)%20-%20E1717/08%20Rapports/4%20Rapport%20final/Version%205%20revu%20VAP/Rapport%20final%20soumis%2020.02.2014.doc%23_Toc380676673file://VM-FILE/VOL1/COMMUN/Economie/03%20Contrats/01%20Contrats%20E/MAE%20(Evaluation%20FSP)%20-%20E1717/08%20Rapports/4%20Rapport%20final/Version%205%20revu%20VAP/Rapport%20final%20soumis%2020.02.2014.doc%23_Toc380676675file://VM-FILE/VOL1/COMMUN/Economie/03%20Contrats/01%20Contrats%20E/MAE%20(Evaluation%20FSP)%20-%20E1717/08%20Rapports/4%20Rapport%20final/Version%205%20revu%20VAP/Rapport%20final%20soumis%2020.02.2014.doc%23_Toc380676677file://VM-FILE/VOL1/COMMUN/Economie/03%20Contrats/01%20Contrats%20E/MAE%20(Evaluation%20FSP)%20-%20E1717/08%20Rapports/4%20Rapport%20final/Version%205%20revu%20VAP/Rapport%20final%20soumis%2020.02.2014.doc%23_Toc380676680

  • Abréviations

    6 SOFRECO

    ABREVIATIONS

    AAP Autorisation d'affectation de programme ACCORD, COREGE, CHORUS

    Applications de gestion budgétaire et comptable interministérielles

    AE Autorisation d'engagement AFD Agence française de développement AKDN Aga Khan Development Network AP Autorisation de programme APD Aide publique au développement

    ASECNA Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar ASI Attaché de sécurité intérieure CAD Comité d'aide au développement CCCE Caisse centrale de coopération économique C2D Contrat de désendettement et de développement CD/FSD Crédits déconcentrés/Fonds social de développement CE Commission européenne CEP Cadre d'exécution prévisionnel

    CICID Comité interministériel de la coopération internationale et du développement COCAC Conseiller de coopération et d'action culturelle COS Conseil d'orientation stratégique CP Crédits de paiement CR Compte rendu DAEI Direction des Affaires Economiques et Internationales DAF Direction de l'administration et des finances DB Direction du Budget DCP Documents cadres de partenariat DCSD Direction de la coopération de sécurité et de défense DFID Department for International Development

  • Abréviations

    Evaluation de l’Instrument “Fonds de Solidarité Prioritaire (FSP)” – CCTP N°16-2013 7

    DGAPS Direction générale des affaires politiques et de sécurité

    DGCID Direction générale de la coopération internationale et du développement DGM Direction générale de la mondialisation

    DGRCST Direction générale des relations culturelles, scientifiques et techniques DMA Décision ministérielle d'affectation DRH Département de la formation DOS Document d’orientation stratégique genre DSI Direction des systèmes informatiques DSP Documents de stratégie-pays EJ Engagement juridique ETI Expert technique international ETP Équivalent temps plein UEMOA Union économique et monétaire ouest-africaine FAC Fonds d’aide et de coopération FACREF, COREGE Logiciels de gestion utilisés dans les ambassades

    FED Fond Européen de développement FEI Fonds Exceptionnel d'investissement FNUAP Fonds des Nations-Unies pour la population FPC Fiche de prise en considération FSD Fonds social de développement FSP Fonds de solidarité prioritaire GAVI l'Alliance mondiale pour la vaccination et l’immunisation HCCI Haut comité pour la coopération internationale LFI Loi de finances initiale LOLF Loi organique relative aux lois de finances MAAF Ministère de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt MAAIONG Mission d'appui à l'action internationale des ONG

    MAAPRAM Ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation, de la Pêche, de la Ruralité et de l’Aménagement du Territoire MAE Ministère des Affaires étrangères MAP Modernisation de l’action publique MCC Ministère de la Culture et de la Communication MEDDE Ministère du Développement durable MESR Ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche METL Ministère de l'Égalité des Territoires et du Logement MINEFI Ministère de l’Économie et des Finances

    MREDFP Ministère de la réforme de l’État, de la décentralisation et de la fonction publique NAE Notifications d’autorisations d’engagement NAPA Notification d'autorisation de programme affecté

  • Abréviations

    8 SOFRECO

    NU Nations Unies

    OCDE Organisation de Coopération et de Développement Économiques

    OHADA Organisation pour l'Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires OIT Organisation internationale du travail OMD Objectif du millenium pour le développement OMS Organisation mondiale de la santé ONG Organisation non-gouvernementale OSC Organisations de société civile PAP Projets annuels de performances PLF Projet de Loi de finances PMA Pays moins avancés PNUD Programme des Nations Unies pour le Développement PPP Pays pauvres prioritaires PRG Mission des programmes PTF Partenaires techniques et financiers RES Mission du réseau RGPP Révision générale des politiques publiques RP Rapport de présentation

    SARAFINA Logiciel de gestion de la DGCID/DGM pour le suivi administratif et financier des projets FSP jusqu’au 1er septembre 2012

    SCAC Service de coopération et d’action culturelle SCG Service commun de gestion SCTIP Service de coopération technique internationale de police TD Télégramme diplomatique TdR Termes de référence TGE Trésorerie générale pour l'étranger

    TIDEJ-FSP Logiciel de gestion de la DGM pour le suivi administratif et financier des projets FSP depuis le 1er septembre 2012 UNFPA United Nations Population Fund UNICEF Fonds des Nations-Unies pour l'enfance VI Volontaire international ZSP Zone de solidarité prioritaire

  • Résumé Exécutif

    9 SOFRECO

    RESUME EXECUTIF

    Cette évaluation est une occasion unique d'observer et d'apprécier l'un des instruments de l'aide française au développement. Elle s'est déroulée sous de fortes contraintes de temps mais les évaluateurs ont pu cependant effectuer toutes les investigations prévues et ils livrent dans ce rapport l'essentiel des éléments dont ils ont pu disposer ainsi que des réponses argumentées à toutes les questions posées. Ils proposent également des pistes de recommandations pour l'avenir. Il est important de souligner que les jugements qui sont portés sur l'instrument Fonds de solidarité prioritaire (FSP) dans ce rapport ne permettent en aucune façon de le comparer, en termes de performances, avec les autres instruments de l'aide publique française qu'il n'était pas donné d'analyser ici. Cette évaluation a porté exclusivement sur le FSP, sa cohérence, son évolution, son efficience, ses résultats et son intérêt pour l'aide publique française.

    Une évolution marquée par un affaiblissement continu

    Le FSP, créé en 2000 pour prendre la suite du Fonds d’aide et de coopération (FAC), est un outil projet mis en œuvre par le ministère des Affaires étrangères (MAE) et ses ambassades pour apporter des appuis ciblés dans les pays en développement. Après une période de fonctionnement de 12 années, les principaux constats qui peuvent être faits sur cette période d'activité sont les suivants :

    - Le FSP était relativement bien conçu au départ, avec la volonté de corriger les défauts que connaissaient les projets du FAC, l'instrument qui l'a précédé. Il instituait notamment une formulation plus structurante des projets, exigeait des objectifs précis, des indicateurs de succès définis, un recours plus fréquent à l'évaluation ;

    - Mais le fonctionnement de cet outil s'est trouvé immédiatement confronté à des difficultés de gestion financière liées, (i) à la réforme comptable dont la mise en œuvre avait été mal anticipée, (ii) à un brassage d'agents entre les pays de l'ancienne zone du FAC et les nouveaux pays entrant dans la zone de solidarité prioritaire (ZSP) qui n'étaient pas familier avec l'approche projet, (iii) à la mise en place de

  • Résumé Exécutif

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    SOFRECO

    nouveaux outils informatiques qui certes garantissaient un bonne maîtrise de la dépense locale mais n'ont plus permis d'avoir une vue d'ensemble de la consommation de crédits pluriannuels affectés qui constituent le caractère principal des projets du FSP ;

    - En fin de période, une amélioration est engagée avec une meilleure prise en compte des règles de budgétisation sur la base d'un schéma de gestion des AE conforme à la LOLF et une amélioration des outils informatiques permettant de gérer les AE et les CP suivant les mêmes règles de budgétisation. La pluri annualité des projets du FSP reste acquise mais le FSP doit désormais fonctionner avec des autorisations d’engagement (AE) ouvertes en loi de finances en fonction des prévisions d’engagements de l’année et sans possibilité de report, dans le cadre d’une programmation pluriannuelle à inscrire dans le budget triennal et dans le module de programmation de Chorus. Des difficultés sont encore ressenties au niveau des projets en raison de défauts de prévision et d'un dispositif qui ne permet pas toujours une attribution flexible des CP au plus près des besoins.

    - Après une première période (2000-2004) au cours de laquelle la Direction générale de la coopération internationale et du développement (DGCID) a fait des efforts pour consolider techniquement le FSP (réunions du Conseil d'orientation stratégique, préparations d'instructions, formation du personnel), mais alors que les difficultés de gestion étaient graves (crise des crédits de paiement - CP, sous-financement des projets, suivi financier défaillant), le Comité interministériel de la coopération internationale et du développement (CICID), dans sa réunion de juillet 2004, a décidé de renforcer l'Agence française de développement (AFD) en amputant le FSP de plusieurs grands domaines d'intervention (agriculture et développement rural ; santé et éducation de base ; formation professionnelle ; environnement). Cette décision politique a marqué un tournant car après 2004 le Conseil d’orientation stratégique (COS) du FSP n'a plus été réuni et les efforts de consolidation de l'outil ont été interrompus. Ils ont repris en 2010 puis en 2012 et 2013 ;

    - Durant toute la période 2000-2012, les financements affectés au FSP n'ont pas cessé de se réduire (division par 10 en 11 ans) au point que l'importance de cet instrument est devenue quasiment négligeable au sein de l'aide publique au développement (APD) française (0,6% du total en 20111). Suivant les dispositions financières en place actuellement, qui prévoient d'allouer à cet instrument 20 à 22 Mo€ d'AE par an (hors projets Muskoka) il ne devrait plus rester du FSP en 2014-2015 qu'un encours d'environ 60 projets de l'ordre de 1Mo€ chacun en moyenne, dans une vingtaine de pays en développement, recevant chacun des appuis représentant en moyenne 1 Mo€ par an. Ce montant d'AE annuel (20Mo€) représente moitié moins que la subvention accordée par l'Etat français aux ONG de développement et l'équivalent de 4 projets moyens de l'AFD ;

    - Cette décroissance des moyens alloués au FSP s'inscrit évidemment dans les tendances actuelles de l'aide française (stagnation générale et réduction de la part des dons, importants financements accordés au multilatéral). Mais les subventions à l'AFD pour des projets sur dons se

    1 FSP/P209+P110+P301 - Source : PLF 2013, Politique française en faveur du développement, DPT Annexes p 68.

  • Résumé Exécutif

    Evaluation de l’Instrument “Fonds de Solidarité Prioritaire (FSP)” – CCTP N°16-2013

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    sont maintenues depuis 2008 alors que les financements du FSP chutaient fortement. C'est que le FSP est utilisé comme une variable d'ajustement : i) La moitié de son budget est prélevé depuis 2011 pour subventionner des agences multilatérales (projets Muskoka) et ii) les crédits du FSP diminuent tandis que les autres moyens d'intervention du MAE ont été maintenus à niveau (bourses, échanges d'expertise, autres moyens bilatéraux d'influence).

    Une utilité reconnue et des résultats incontestables

    Pourtant, et malgré des difficultés de mise en œuvre qui auraient pu être décourageantes, c'est un outil qui reste très apprécié dans les postes et par tous les acteurs qui le mettent en œuvre, y compris les bénéficiaires, et qui est vu favorablement également par les autres donateurs. Certes toutes ces opinions peuvent ne pas être des plus objectives, mais il est indéniable que le FSP possède des spécificités qui expliquent cet engouement :

    - C'est d'abord un outil de dialogue, d'échange, de coopération, mais surtout de relations interpersonnelles. Le mot "partenarial" est trop vague pour le qualifier. Un projet d'une banque de développement peut aussi être qualifié de partenarial. Mais le FSP c'est une main tendue, c'est un expert qui installe son bureau aux côtés des bénéficiaires et connaît leurs difficultés quotidiennes, c'est le partage des efforts pour imaginer et mettre en œuvre des solutions. À ce sujet il est important de souligner que l'intérêt n'est pas pour le seul FSP mais pour le couple FSP et expertise associée, sans laquelle cet outil projet ne se différencierait pas des autres ;

    - C'est aussi un instrument flexible qui peut s'adapter à des situations différentes et répondre à des besoins très diversifiés ;

    - Il est géré avec les partenaires qui co-président les comités de pilotage ;

    - C'est un outil structurant et qui vise à produire des changements durables ;

    - Et, si l'on met de côté les difficultés de gestion financière, c'est un instrument simple à comprendre et à utiliser. En particulier, l'approche structurante (analyses de départ, cadre logique, stratégie d'activités à moyen terme) est très appréciée par tous ceux qui ont eu à travailler avec cet outil.

    Utilisant ces caractéristiques favorables, des centaines d'agents des partenaires nationaux, conseillés par les experts français, œuvrent chaque jour à réaliser les activités prévues dans les plannings des projets, avec une efficience qui est globalement assez bonne, notamment en raison de la forte motivation des équipes. L'approche projet encourage cette mobilisation car les énergies tendent vers un même but, l'atteinte de l'objectif du projet, qui est toujours affiché. Et il est incontestable qu'un nombre important de projets atteignent les objectifs prévus dans des proportions significatives, avec une efficacité estimée par les consultants, à l'aide des évaluations disponibles, aux environs de 60%. Nombre d'observations, faites à l'occasion des missions sur le terrain, en attestent.

  • Résumé Exécutif

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    SOFRECO

    L'impact de ces projets au niveau des pays bénéficiaires est incontestable également (nouveaux services créés, procédures et performances améliorées, compétences renforcées, situation économique ou sociale améliorée pour les plus défavorisés, et bien d'autres choses...). Ces impacts sont toutefois dans une proportion plus faible que l'efficience car certains projets manquent de pertinence ou leurs effets sont contrecarrés par des évolutions défavorables du contexte. En effet, dans les pays les plus pauvres où le FSP est mis en œuvre, les situations qui semblent acquises sont fréquemment remises en question. Par ailleurs, avec des moyens de plus en plus limités mais un champ très vaste (53 pays ont été bénéficiaires du FSP au cours des 5 dernières années et les projets se déploient dans 15 thématiques), la taille moyenne des projets a diminué, comme leur niveau d'ambition. Ainsi, cet instrument est limité dans son rôle de vecteur de la politique française de coopération par la faiblesse des moyens financiers qui lui sont attribués.

    Pour ce qui concerne l'amélioration des relations de partenariat et la valorisation de l'image de la France, la seconde finalité de ces projets, les évaluateurs constatent un résultat paradoxal : Le FSP est basé sur le partenariat, qu'il encourage par ses procédures et développe dans la mise en œuvre des projets. Mais cette proximité avec les partenaires rend impossible à cacher les difficultés de financement dont les projets souffrent. Il s'ensuit une perte de crédibilité, dont témoignent beaucoup des personnes interrogées, et qui est contraire à l'objectif recherché.

    Un outil qui occupe une place unique parmi les instruments de l'aide française

    Si on le considère avec son assistance technique associée, et dans sa version projet-pays, le FSP a toute sa place parmi les instruments de l'aide publique française. Cette place se situe entre l'aide d'urgence, pour les pays en crise ouverte, pour lequel il n'est pas fait, et le développement bien maîtrisé où les projets de l'AFD confiés à des maîtrises d'ouvrage nationales sont préférables. Le FSP est très pertinent pour l'aide aux pays en sortie de crise, fragiles, dont les institutions sont à reconstruire ou réhabiliter. Il convient de rappeler ici qu'une attention spéciale à ce type de pays est demandée à la France par le Comité d’aide au développement (CAD) de l'OCDE2. Pour ces pays, le FSP n'a pas son pareil parce qu'il est assez rapide, très souple et structurant à la fois. Ces pays sont principalement les pays pauvres prioritaires (PPP) définis par le dernier CICID et éventuellement quelques autres pays pauvres que la France pourrait avoir un intérêt particulier à appuyer. Dans ces pays, le fonctionnement idéal du FSP est d'intervenir dans le cadre d'une relation de coopération construite par l'expertise française, éventuellement dotée d'abord de petits crédits d'intervention, un ou plusieurs projets du FSP étant ensuite montés lorsque les conditions de leur succès sont réunies.

    2 Examen par les pairs de l'OCDE sur la coopération au développement, France 2013, recommandation 2.3 p.17.

  • Résumé Exécutif

    Evaluation de l’Instrument “Fonds de Solidarité Prioritaire (FSP)” – CCTP N°16-2013

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    Concernant les domaines d'intervention, le FSP occupe également une place à laquelle aucun autre instrument actuel ne peut prétendre sur les thèmes de la justice, l'état de droit, la sécurité et le renforcement de l'Etat où il peut particulièrement faire valoir les valeurs et les spécificités françaises dans une approche de coopération politique s'appuyant sur des valeurs communes. Sa place est également unique en matière d'appui aux communautés défavorisées et à la société civile grâce aux enveloppes de crédits délégués permettant aux ambassades de mettre en œuvre directement des microprojets (CD/FSD). Tous ces thèmes sont des plus pertinents par rapport aux besoins des pays en sortie de crise.

    Synthèse des résultats d'évaluation

    Par rapport aux critères classiques de l'évaluation, les conclusions des évaluateurs sont résumées dans le schéma ci-dessous.

    0 % 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100de l'approche projet associée à une expertise dédiée, pour intervenir dans les PPP, les pays en sortie de crise ou en situation de fragilité, avec un fonds social ou sur les thématiques de la gouvernance démocratique

    Excellente pertinence

    Cohérence au départ- Trop de pays ciblés- Difficultés mal anticipées de

    la réforme comptable- Pas de culture du résultat

    Cohérence en fin de période

    Perte de cohérence durant la période :- Crise des CP, chute des AE- Manque d'orientations stratégiques- Diminution des effectifs ETI

    Efficience

    Efficacité- 38 % de projets bien réussis- 59 % de projets partiellement réussis- 3 % d'échecs

    Développement

    Perte de crédibilité en de multiples occasions à cause du non respect des engagements financiers pris par la France avec les pays partenairesPartenariat

    Impact

    Des résultats incontestables et bien visibles sur le terrain mais beaucoup de projets non pertinents et un impact réduit en raison du saupoudrage (trop de pays bénéficiaires)

    100%

    70%

    60%

    50%

    60%

    - Déficit de qualité- Difficultés de gestion financière et

    longs délais de réalisation- Projets clôturés sans être terminés

    Selon les évaluations transmises aux évaluateurs

    Note :

    1- Les pourcentages ci-dessus sont illustratifs et ne résultent pas d'un calcul scientifique.

    2- 2- Les justifications des scores qui apparaissent sur ce graphique sont fournies section 5 et 6 ci-dessous (réponses aux questions d'évaluation et conclusions d'évaluation) et aussi annexe 1 section 7 pour ce qui concerne l'efficacité.

    Recommandations

    La disparition du FSP, si la baisse des crédits qui lui sont alloués devait se poursuivre, serait dommageable et rendrait nécessaire à court terme la

  • Résumé Exécutif

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    SOFRECO

    création d'un instrument nouveau avec la perte de savoir-faire accumulé par les maîtres d'œuvre actuels du FSP. Malgré son volume aujourd'hui très faible, le FSP a sa place parmi les instruments de l'aide publique française. Toutefois, il est possible d’en améliorer l’efficience, l’efficacité et les impacts. Des recommandations dans ce sens sont proposées à la fin de ce rapport et résumées ci-dessous. Au plan de la conception générale et de la cohérence, il conviendrait de :

    - Conserver l'approche projet d'investissements pluriannuels structurants, visant à produire des changements significatifs au niveau des pays bénéficiaires ;

    - Conserver au FSP son expertise associée qui lui donne sa capacité d'opération, sa flexibilité, ses capacités relationnelles et de coopération politique d'État à État ;

    - Donner au FSP une place plus précise dans le dispositif de l'aide française en le limitant aux pays les plus pauvres, en sortie de crise, en situation de fragilité, en cours de réhabilitation institutionnelle, et en le concentrant sur les thématiques où son utilité est actuellement irremplaçable : Justice, État de droit, sécurité, renforcement de l'État et CD/FSD.

    Pour accroître l'efficacité et les impacts du FSP il faudrait :

    - Limiter le FSP aux types de projet qui garantissent les meilleurs effets (projets-pays, y compris les CD/FSD, projets inter-Etats ou pluri-États (catégorie nouvelle à créer) ;

    - Redonner au FSP un minimum de moyens en arrêtant les prélèvements sur son enveloppe afin qu'il retrouve un volume de financement de 50 Mo€ d'AE par an qui lui permettrait de viser des objectifs plus significatifs et de faire la preuve de son utilité.

    Pour améliorer l'efficience du FSP il serait nécessaire de :

    - Remettre en place un pilotage stratégique en créant un comité de pilotage du FSP, présidé par le DGM et composé de la DCSD, des représentants des ministères concernés (en fonction des thématiques d'intervention du FSP qui seront conservées), de l'AFD et du Ministère des finances ;

    - Assurer une gestion technique moderne avec des procédures simplifiées et une petite équipe spécialisée ;

    - Améliorer la gestion financière ;

    - Mettre l'évaluation au service de la gestion par les résultats ;

    - Mettre en place des instructions et des formations.

  • Résumé Exécutif

    Evaluation de l’Instrument “Fonds de Solidarité Prioritaire (FSP)” – CCTP N°16-2013

    15

    Pour assurer la défense de cet instrument il semble nécessaire de :

    - Modifier le nom de l'instrument pour faciliter la communication et faire apparaître l'image de la France ;

    - Mettre en place une communication spécifique et un plaidoyer de manière à justifier les financements utilisés.

  • Objectifs et Démarches de l’évaluation

    16 SOFRECO

    1 OBJECTIFS ET DEMARCHES DE L’EVALUATION

    1.1 Rappel des objectifs de l’évaluation

    Suivant les termes de référence de cette évaluation (C.C.T.P N° 16 / 2013), "Le Fonds de Solidarité Prioritaire est un instrument emblématique de la coopération française. Il est l'un des derniers à permettre le financement de projets par le ministère des Affaires étrangères". Plus de dix ans après sa création la Direction générale de la mondialisation (DGM) a décidé de procéder à son évaluation. Les objectifs fixés à cette évaluation sont très nombreux. Ils sont rappelés dans le tableau ci-dessous, classés par finalités.

    Évaluation de l'instrument FSP Finalités Objectifs

    Aider à la décision - Apprécier la pertinence de l'instrument FSP et son utilité pour l'atteinte des objectifs de l'aide française. Apprécier si cet

    instrument permet de traduire correctement les principes d'intervention retenus pour l'aide publique française ;

    - Comparer la contribution de cet instrument avec celle des autres instruments disponibles ;

    - Décrire les perceptions/opinions des acteurs/partenaires/bénéficiaires relatives à cet instrument. Indiquer comment le FSP est positionné/apprécié parmi les outils d’aide au développement de la France (en fonction des types de projets - FSP et CD/FSD) ;

    - Recommander les améliorations nécessaires pour une poursuite efficace de son utilisation, notamment en termes de types de projets, champs thématiques et géographiques ;

    - Indiquer si - et comment - un dispositif de soutien aux sociétés civiles du Sud peut être mis en place.

  • Présentation du Fonds de Solidarité Prioritaire

    Evaluation de l’Instrument “Fonds de Solidarité Prioritaire (FSP)” – CCTP N°16-2013

    17

    Évaluation de l'instrument FSP Tirer les enseignements et améliorer la conception et la mise en œuvre

    - Décrire les types de projets possibles et leurs modalités de conception, sélection, pilotage, gestion administrative et financière ;

    - Apprécier l'efficience et la qualité de la maîtrise d’ouvrage, du pilotage des projets, de la mise en œuvre (en distinguant mise en œuvre par les postes ou les services centraux et mise en œuvre via un opérateur), les relations avec les partenaires-bénéficiaires (conception, mise en œuvre, suivi-évaluation) et avec les partenaires techniques et financiers, du système de suivi et évaluation des projets ;

    - Identifier les bonnes pratiques et, au contraire, les pratiques à éviter ;

    - Comparer avec les pratiques d'autres bailleurs ;

    - Recommander des améliorations, notamment au niveau de la préparation, de la mise en œuvre (simplification des procédures si possible), de la planification et du pilotage, de la gestion, du suivi-évaluation et de la redevabilité ;

    - Mener une réflexion particulière sur la mise en place d’un dispositif de soutien aux sociétés civiles du Sud et la prise en compte de la stratégie « genre ».

    Rendre compte - Présenter l’instrument FSP, l'évolution de sa conception, l'historique de sa mise en œuvre, établir un bilan (cartographie

    sectorielle et géographique, bilan financier) des projets ;

    - Apprécier l'efficacité de l'instrument : les projets mis en œuvre ont-ils produit les changements escomptés ? Le FSP a-t-il contribué à améliorer les relations de coopération entre la France et les pays bénéficiaires de l'aide française ?

    1.2 Problématique de l'évaluation et référentiel du FSP

    La problématique de cette évaluation est particulière car il s'agit d'évaluer un instrument, c'est-à-dire un moyen, par lequel un ou des objectifs de l'aide française sont atteints. Cet instrument est spécifiquement centré sur une partie seulement de l'aide française : l'aide bilatérale correspondant à la politique de solidarité de la France à l'égard des pays en développement. Le FSP vise des pays pauvres ou des pays fragiles en sortie de crise. Pour ces pays bénéficiaires, il s'agit de contribuer à leur développement, à leur réhabilitation institutionnelle, au règlement de problèmes graves qu'ils connaissent ou à l'amélioration de leurs performances.

  • Objectifs et Démarches de l’évaluation

    18

    SOFRECO

    Et, comme toujours en matière de coopération, le donateur, la France, attend également des effets-retour de ses efforts de solidarité : valorisation de son image, maintien ou augmentation de sa capacité de conseil (influence). Le mot "prioritaire" qui figure dans l'intitulé du FSP signifie qu'il est prévu pour être engagé de manière sélective et concentrée. Enfin, il s'agit d'un outil d'aide projet. L'aide projet correspond à une approche spécifique de l'aide qui a ses principes et une démarche bien définie (voir encadré ci-dessous).

    Encadré 1- L'aide projet

    Qu'est-ce que l'aide projet ?

    - L'aide projet est basée sur une vision du monde où existent des relations de causes à effet. Telle cause provoque tel problème, en agissant sur la cause il est possible de traiter le problème.

    - Pour une thématique et dans un contexte donné, ces relations de causes à effet doivent pouvoir être anticipées pour que la conception d'un projet soit possible.

    - Un projet est un effort dimensionné dans ses moyens, et limité dans le temps, pour atteindre un objectif défini, en suivant une certaine stratégie opérationnelle (agir sur un certain nombre de causes pour produire un résultat).

    - Les observations faites durant la mise en œuvre du projet, puis l'évaluation de ses résultats, permettent de nourrir le corpus de connaissances qui a servi à son élaboration, pour le confirmer ou le modifier, induisant un processus progressif d'amélioration des projets (sur une même thématique et dans un même contexte).

    - Chaque projet a un début et une fin, mais l'approche projet est mise en œuvre suivant un cycle où des opérations de même nature (identification, formulation, mise en œuvre, ...) se répètent pour chacun des projets.

    - L'aide projet nécessite du personnel spécialisé, tant pour son pilotage et sa gestion globale que pour la conception des projets, leur mise en œuvre, leur suivi, leur évaluation et la capitalisation des expériences.

    Ces trois caractéristiques (instrument, solidarité prioritaire, approche projet) permettent de préciser le référentiel du FSP qui servira de cadre pour cette évaluation. Ce référentiel est synthétisé sous la forme d'un schéma qui a déjà été présenté dans l'offre technique puis dans la note de cadrage de cette évaluation mais a été précisé durant les travaux d'évaluation et les discussions avec les parties prenantes. Il est présenté ci-dessous.

  • Présentation du Fonds de Solidarité Prioritaire

    Evaluation de l’Instrument “Fonds de Solidarité Prioritaire (FSP)” – CCTP N°16-2013

    19

    Figure 1 - Structure logique de l’instrument FSP Structure logique de l'instrument FSP

    Finalités

    Objectifs

    Contribuer à renforcer les liens de coopération avec les pays bénéficiaires ainsi qu'à valoriser l'image de la France et augmenter ses capacités de conseil

    Contribuer au développement ou à la réhabilitation institutionnelle des pays pauvres ou des pays fragiles en agissant de manière sélective et concentrée pour les aider à régler des problèmes graves qu'ils connaissent ou à améliorer leurs performances

    Fonctions/Activités

    Réaliser, suivant une approche ciblée et concentrée, dans de bonnes conditions de partenariat, d'efficience, d'efficacité et de complémentarité avec les autres instruments disponibles, les projets

    correspondants à la politique de solidarité de la France en faveur des pays pauvres et fragiles

    Processus répétitif année après

    année et pour

    chaque projet

    Niveau d'évaluation de l'impact

    Niveau d'évaluation de l'efficacité

    fonc

    tions

    dev

    ant ê

    tre a

    ssur

    ées

    Moyens financiers et humains

    Programmation financière

    Sélection des projets à préparer

    Formulation

    Approbation

    Mobilisation des moyens

    Mise en œuvre technique(gestion des activités)

    Evaluation

    Reporting, capitalisation, communication

    Suivi

    Pilotage stratégique

    DémarrageClôture

    Identification des idées de projet

    Contrôle qualité

    7

    6

    5

    43

    10 9

    8

    1

    2

    12

    13 14

    DMASignature

    conv. finct.

    NAE

    Payements

    Clôture comptable

    11

    X

    XX

    X

    X1ère réception CP

    LiquidationsGestio

    n financière

    Engagement

    s

    Niveaux d'évaluation

    de l'efficience

    Pour synthétiser la problématique de cette évaluation, on pourra estimer que le FSP, dans son ensemble, a été un instrument utile s'il est possible de montrer :

    1. qu'il a permis de réaliser des projets qui ont réussi ;

    2. au rythme prévu, dans les pays et les domaines pertinents (pour la France et pour les pays bénéficiaires) ;

    3. sans entrer en concurrence avec les autres instruments

    disponibles ;

    4. ayant ainsi contribué significativement à l'atteinte de deux grands objectifs de l'aide française qui lui correspondent (développement ou réhabilitation institutionnelle des pays pauvres ou des pays en situation de fragilité ; renforcement des liens de coopération avec les pays bénéficiaires ainsi que valorisation de l'image de la France et augmentation de ses capacités de conseil).

    1.3 Démarche suivie L'évaluation a porté sur :

    - la conception du FSP ainsi que ses évolutions,

    - le fonctionnement du FSP dans tous ses aspects,

    - tous les projets financés par le FSP depuis sa création, à l'exception de 5 projets approuvés en 2011 et correspondant à l'initiative "Muskoka",

    - la place du FSP parmi les outils français de l'aide au développement.

  • Objectifs et Démarches de l’évaluation

    20

    SOFRECO

    La démarche méthodologique suivie est présentée schématiquement ci-dessous.

    Figure 2 - Schéma d’ensemble de la démarche de l’évaluation

    Réunion de compte rendu et de suivi avec le Comité de pilotage

    1- Entretiens de cadrage

    2- Bilan-diagnostic préalable(entretiens et analyse documentaire)

    3- Etude organisationnelle du FSP et de ses procédures(entretiens et analyse documentaire)

    Réunion de présentation de l'équipe et de cadrage/validation avec le Comité de pilotage

    Schéma d'ensemble de la démarche de l'évaluation

    4- Revue des évaluations

    réalisées par la DGM

    5- Comparaison avec d'autres donateurs utilisant l'approche

    projet

    6- Enquête par courriels auprès des postes et de leurs partenaires

    8- Phase finale de collecte

    d'opinions et d'informations

    Réunion avec le Comité de pilotage de discussion du rapport provisoire et de mise en débat des conclusions/recommandations

    10- Rédaction du rapport final et de sa synthèse

    9- Rédaction du rapport final provisoire

    7- Réalisation de cinq

    missions de terrain

    Délai de lectureCompte rendu de suivi transmis au commanditaire par

    quinzaine

    2

    3

    4

    5

    6

    1

    Principales dates

    2/9/13

    20/9/13

    28/10/13

    16/1/14

    21/1/14

    20/2/14

    Démarrage

    RemiseAnalyses, constats, conclusions et recommandations

    Prise en compte des commentaires

    L'approche a comporté, en plus des entretiens et de l'analyse documentaire, quatre investigations spécifiques : - des missions auprès des postes dans 5 pays (Bénin, Madagascar, Mali,

    Sénégal, Togo) exploitées dans la note transversale de fin de mission (Annexe A2) ;

    - une enquête par courriels auprès des postes et de leurs partenaires (annexe A3) ;

    - une comparaison avec d'autres donateurs utilisant l'approche projet (AFD, CE, DFID) (annexe A6) ;

    - une revue des évaluations réalisées par la DGM traitée dans l’analyse du portefeuille de projets (annexe A1) en particulier sa section 6 (estimation de l'efficacité des projets). En accord avec le commanditaire il a été convenu de ne pas effectuer une présentation de l'analyse approfondie de toutes les évaluations disponibles, ce qui aurait demandé trop de temps et repoussé la remise du rapport d'évaluation. Chacune des évaluations transmises aux évaluateurs a toutefois été analysée pour permettre l'estimation de l'efficacité des projets présentée en annexe 1 section 7.

    Les évaluateurs ont répondu à toutes les questions posées dans les termes de référence et formé des conclusions pour chacun des critères d'évaluation. Un rapport provisoire a été transmis aux membres du comité de pilotage et discuté lors de la réunion du 21/01/2014. Les évaluateurs ont pris ensuite en compte, dans la mesure du possible, les commentaires émanant du comité de pilotage pour préparer cette version finale.

  • Présentation du Fonds de Solidarité Prioritaire

    21 SOFRECO

    2 PRESENTATION DU FONDS DE SOLIDARITE PRIORITAIRE

    2.1 Genèse

    L'antécédent du FAC

    En 1959, au moment où s'organisait l'indépendance des pays d'Afrique subsaharienne colonisés par la France, un "Fonds d'aide et de coopération", le FAC, a été créé3 pour financer les opérations dans les pays avec lesquels étaient nouées de nouvelles relations de coopération bilatérales4. Le ministre de la coopération (ce sera d'abord un secrétaire d'État aux relations avec les États de la Communauté) est ordonnateur principal du Fonds et il dispose des missions d'aide et de coopération dans les pays partenaires pour la mise en œuvre des opérations. Le FAC va fonctionner pendant 40 ans, mais avec un élargissement progressif de son champ d'action (voir schéma ci-dessous), bien au-delà de l'Afrique, pour traduire une volonté de faire progressivement de l’aide au développement un instrument de l'ensemble de la politique étrangère de la France.

    La réforme de 1998-1999

    La réforme de ce dispositif de coopération est annoncée en conseil des ministres en février 1998. Le Comité interministériel de la coopération internationale et du développement (CICID) est créé en 19985 puis, au 1er janvier 1999, les missions d'aide et de coopération sont transformées en services de coopération et d’action culturelle (SCAC) au sein des

    3 Décret n° 59-462 du 27 mars 1959 et décret n° 59-887 du 25 juillet 1959 4 Le Fac prenait la suite du "Fonds d’investissement et de développement économique et social" (1947-1959) 5 Décret n° 98-66 du 4 février 1998

  • Présentation du Fonds de Solidarité Prioritaire

    22

    SOFRECO

    ambassades, sous l’autorité directe de l’ambassadeur6. Les ministères des Affaires étrangères et de la Coopération sont réunis. La Direction du développement du Ministère de la Coopération et la Direction générale des relations culturelles, scientifiques et techniques (DGRCST) du MAE sont fusionnées dans la Direction générale de la coopération internationale et du développement (DGCID) créée au sein du nouvel organigramme du MAE. Par ailleurs, un organe consultatif, le Haut Conseil de la coopération internationale (HCCI) est également créé. Dans le même temps une redéfinition du FAC est annoncée ainsi que la création d'une Zone de solidarité prioritaire (ZSP), définie comme un ensemble de pays dans lesquels l’aide publique, engagée de manière sélective et concentrée peut produire un effet significatif et contribuer à un développement harmonieux des institutions, de la société et de l’économie. La définition de son contour exact est à la charge du CICID.

    Le décret de 2000 créant le FSP

    Le Décret n°2000-880 du 11 septembre 2000 "relatif au fonds de solidarité prioritaire du ministère des affaires étrangères" crée ce nouvel instrument qui se substitue au FAC. Suivant l'article 1 de ce décret, le FSP "est chargé de contribuer au développement des pays figurant dans la zone de solidarité prioritaire (...), par le financement, sous forme de dons, de projets et programmes d’investissements matériels et immatériels, dans les domaines institutionnel, social, culturel et de recherche. Il peut financer, à titre exceptionnel, des opérations d’aide et de coopération situées le cas échéant hors de la zone de solidarité prioritaire." Ce même décret crée un conseil d’orientation stratégique du fonds de solidarité prioritaire (COS), qui comporte des élus, et un comité des projets, interministériel, chargé d’émettre un avis préalable sur les projets et programmes financés par le fonds.

    La ZSP

    La ZSP comporte 61 pays en 1999-2000 puis, la liste officialisée à l'issue de la réunion du 14 février 2002 du CICID en retiendra 55.

    Encadré 2 - Liste des pays de la ZSP au 14 février 2002

    Les pays présents sur la liste du 14 février 2002 sont les suivants : Proche et Moyen-Orient : Liban, Territoires palestiniens, Yémen. Afrique du Nord : Algérie, Maroc, Tunisie, Afrique sub-saharienne et Océan Indien : Afrique du Sud, Angola, Bénin, Burkina, Burundi, Cameroun, Cap-Vert, Centrafrique, Comores, Congo, Côte d'Ivoire, Djibouti, Érythrée, Éthiopie, Gabon, Ghana, Gambie, Guinée, Guinée-Bissau, Guinée équatoriale, Kenya, Liberia, Madagascar, Mali, Mauritanie, Mozambique, Namibie, Niger, Nigeria, Ouganda, R.D.du Congo, Rwanda, Sao Tomé-et-Principe, Sénégal, Sierra Leone, Soudan, Tanzanie, Tchad, Togo, Zimbabwe. Asie : Cambodge, Laos, Vietnam À titre provisoire : Afghanistan Caraïbes : Cuba, Haïti, République dominicaine.

    6Décret n° 18-1238 du 21 décembre 1998.

  • Présentation du Fonds de Solidarité Prioritaire

    Evaluation de l’Instrument “Fonds de Solidarité Prioritaire (FSP)” – CCTP N°16-2013

    23

    Amérique latine : Suriname Pacifique : Vanuatu

    Le schéma ci-dessous représente l'évolution du champ couvert par le FAC (gris foncé), puis, après la réforme, la ZSP couverte par le FSP (gris clair).

  • Présentation du Fonds de Solidarité Prioritaire

    24

    SOFRECO

    27

    55 pays à partir de 2002

    37363534

    22232425 pays 26

    1917 pays

    1959 1963 1973 1976 1985 1994 1999 2013

    14 pays

    1960 1970 1980 1990 2000 2010

    60

    50

    40

    30

    20

    10 18

    Nom

    bres

    de

    pays

    Sur la période 2000-2012, 63 pays différents ont bénéficié du FSP

    Bénin, Burkina-Faso, Cameroun, Centrafrique, Congo, Côte-d'Ivoire, Gabon, Madagascar, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal, Tchad, Togo

    + Burundi, Rwanda, RDC

    + île Maurice

    +Haïti

    + Cap-Vert, Guinée-Bissau, Sao Tomé

    et Principe + Guinée-

    équatoriale

    + Comores

    + DjiboutiGambie

    + Guinée

    + Angola, la Dominique, Grenade, Mozambique, Saint-Vincent et Grenadines, Sainte-Lucie,

    Seychelles

    + N

    amib

    ie

    + C

    ambo

    dge

    Evolution du périmètre de l'aide projet de la coopération française depuis sa création

    (Pour les pays dont le nom a changé, le nom actuel est utilisé)

    FSPFAC

    Sources : - André Lewin : "Les acteurs de la politique africaine de la France", Géopolitique africaine (Paris), n° 4, novembre 2001, p.242- Site Diplomatie.gouv.fr - Relevés des conclusions des réunions du CICID - Information contenues dans SARAFINA et TIDEJ-FSP

    16 Pays pauvres prioritaires dans lesquels la France concentrera la moitié des subventions de l’Etat (CICID 2013) : Bénin, Burkina-Faso, Burundi, Djibouti, Comores, Ghana, Guinée, Madagascar, Mali, Mauritanie, Niger, Rép. centrafricaine, Rép. démocratique du Congo, Tchad, Togo, Sénégal

    + V

    ietn

    am

    61 pays en

    1999

    Zone de solidarité prioritaire

    Figure 3 - Évolution du périmètre de l’aide projet de la coopération française depuis sa création

  • Présentation du Fonds de Solidarité Prioritaire

    Evaluation de l’Instrument “Fonds de Solidarité Prioritaire (FSP)” – CCTP N°16-2013

    25

    2.2 Conception initiale

    2.2.1 Principes généraux et définition du Fonds de solidarité prioritaire

    Dans le "Mémorandum de la France au CAD", d'avril 2000, sont exposés les grands principes qui ont prévalu pour la réforme du dispositif de l'aide qui s'effectue à cette époque (voir encadré ci-dessous).

    Encadré 3 - Principes de réforme du dispositif de l’aide française, Mémorandum de la France au CAD (04/2000)

    - le monde en développement n’est pas uniforme (...) et l'aide doit s’adapter aux besoins des pays (...).

    - la France doit concentrer ses moyens bilatéraux d’aide au développement sur un nombre limité de pays, pour améliorer son efficacité et le Gouvernement a donc choisi de concentrer l’aide bilatérale dans une Zone de solidarité prioritaire. Hors de cette zone, la France privilégiera le canal multilatéral et restera présente par des relations de coopération bilatérale ciblées dans les domaines scientifiques, culturels, techniques ou économiques.

    - l’orientation des politiques de coopération internationale nécessite des décisions régulières du Gouvernement : Le Comité Interministériel de la Coopération et du Développement est créé pour décider des grandes orientations de la politique française de coopération.

    - le dialogue avec la société civile doit être reconnu institutionnellement, notamment pour l’élaboration des politiques d’aide. Le Haut Conseil de la Coopération Internationale est créé à cet effet.

    - l’évaluation des politiques d’aide doit être au cœur du dispositif : un groupe de travail interministériel est chargé d’évaluer les politiques de coopération et leur mise en œuvre au travers des différents instruments de l’aide. Il rapporte au CICID.

    L’aide de la France dans la zone de solidarité prioritaire sera mise en œuvre selon des principes qui privilégient, notamment, une logique de projet : dans un souci d’efficacité de la Coopération, les projets et programmes de coopération pour le développement sont sélectionnés en fonction de leurs mérites propres. Cette mesure permettra d’éviter les logiques d’abonnement en excluant toute programmation ex ante. Les méthodes et les objectifs des instruments bilatéraux de coopération ont été réformés pour s’adapter aux nouvelles orientations. Au sein de la Zone de solidarité prioritaire, la coopération française repose principalement sur l’Agence française de développement, sur le Fonds de solidarité prioritaire et sur la coopération technique. Elle permet ainsi de lutter contre la pauvreté sur trois fronts : celui de l’économie, du social et de l’organisation de la société.

  • Présentation du Fonds de Solidarité Prioritaire

    26

    SOFRECO

    Ce même document définit le Fonds de solidarité prioritaire en voici un extrait ci-dessous :

    Encadré 4 - Définition du FSP, Mémorandum de la France au CAD (04/2000)

    "Le Fonds de solidarité prioritaire du ministère des Affaires étrangères est l'instrument de coopération avec les pays de la zone de solidarité prioritaire dans l'ensemble des domaines institutionnels et de souveraineté. (...). Il a vocation à être mobilisé en faveur du développement institutionnel (développement des capacités nationales, secteurs de souveraineté...), du développement social, culturel et de la recherche. La France apporte ainsi son soutien à la conception et à la mise en œuvre des politiques sectorielles de développement pour l'Etat et pour la société. Le Fonds de solidarité prioritaire est mobilisable dans tous les pays de la zone de solidarité prioritaire. Il intervient uniquement sous forme de dons. Les interventions du Fonds sont sélectionnées selon les mérites propres à chaque projet, sans règle d'attribution automatique par pays. Les projets du Fonds font l'objet d'une contractualisation sur la base d'objectifs précis, dans un cadre pluriannuel, entre la France et le ou les pays partenaires de chaque projet. Cette disposition garantit l'engagement de la France et de ses partenaires autour d'un projet de développement qui comporte les critères nécessaires à son évaluation finale pendant toute sa durée. Le FSP est un instrument privilégié de partenariat :

    - avec les États et les organismes Inter-États. Sa vocation institutionnelle concernant l'ensemble des structures nationales (Ministères, collectivités territoriales, établissements publics, organismes inter-états) se traduit par une nécessaire responsabilisation de ces structures dans la mise en œuvre de projets préparés en étroite collaboration.

    - avec les autres bailleurs de fonds et la société civile. Nécessairement concernés par les évolutions institutionnelles touchant aussi bien les domaines de souveraineté et de défense des droits de l'homme (décentralisation, justice, sécurité...) que les domaines sociaux (santé, éducation, eau et environnement, développement des capacités nationales...). En ce sens le FSP contribue à la rationalisation de l'aide et a conduit, notamment sur le terrain, à une étroite concertation avec les autres bailleurs de fonds et à des cofinancements comme ceux intervenus, par exemple, en faveur de l'UNICEF, du FNUAP, de l'OIT, de l'OMS.

    Le FSP est un instrument privilégié de lutte contre la pauvreté,

    - soit directement à travers ses opérations déconcentrées et de fonds social de développement dédiés pour l'essentiel à la société civile, ou son appui direct aux organisations non gouvernementales et à la coopération décentralisée.

    - soit indirectement par l'impact recherché dans tous les secteurs, principalement dans ceux de l'éducation et de la santé en faveur des plus démunis, du genre et de l'enfance."

  • Présentation du Fonds de Solidarité Prioritaire

    Evaluation de l’Instrument “Fonds de Solidarité Prioritaire (FSP)” – CCTP N°16-2013

    27

    2.2.2 Objectifs, nature des projets, des bénéficiaires et des financements

    Objectifs du FSP

    Suivant son décret de création7, le FSP doit "contribuer au développement des pays figurant dans la ZSP, par le financement, sous forme de dons, de projets et programmes d’investissements matériels et immatériels, dans les domaines institutionnel, social, culturel et de recherche" Si l'on se réfère à la circulaire d'application du décret n° 2000-880 du 11 septembre 2000 relatif au FSP, les projets et programmes du FSP sont principalement consacrés au renforcement de l'État de droit et des capacités nationales et locales, à l'intégration régionale, à l'aménagement du territoire et à la gestion des ressources naturelles, au développement communautaire, à la lutte contre les discriminations de toutes natures, à l'éducation et à la santé publique, à la jeunesse et aux sports, à la promotion de la langue française, à la culture et à la recherche.

    Nature des projets ou programmes

    Suivant les termes de cette même circulaire, les caractéristiques d'un projet ou programme susceptible d'être financé sur le Fonds sont les suivantes :

    - il constitue une opération cohérente fondée sur une démarche partenariale ;

    - il est pluriannuel car il tient compte des rythmes et des contraintes du travail en partenariat ;

    - il vise un ou plusieurs objectifs précis, défini(s) à l'avance et mesurable(s), à atteindre selon un calendrier établi, et qui correspondent à une politique d'intérêt général ;

    - il mobilise un ensemble coordonné d'actions et de moyens ; - ses résultats attendus sont clairement identifiables ; - il prévoit son terme sans appui supplémentaire du FSP.

    Bénéficiaires

    Les bénéficiaires des projets et programmes du Fonds sont des personnes morales : administrations d'État, collectivités locales, associations, fondations, établissements publics de toute nature, groupements publics ou privés d'intérêt général, syndicats, organisations professionnelles, entreprises, organisations multilatérales, régionales ou sous régionales.

    7Décret n°2000-880 du 11 septembre 2000 relatif au fonds de solidarité prioritaire du ministère des affaires étrangères.

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    SOFRECO

    Nature des financements

    Le FSP finance des investissements corporels (travaux de construction, d'amélioration ou de réparation, installations techniques, matériels...) ou des investissements incorporels (études, logiciels, recherches...). La nature de ses interventions consiste principalement en des dépenses d'expertise, conseil, formation, études, ingénierie, prospective, évaluations, appui à la recherche, à l'innovation et à la création, sans exclure un volet matériel d'accompagnement (équipement, fournitures). Les dépenses connexes doivent être limitées aux dépenses indispensables à la mise en œuvre du projet, à l'exclusion de dépenses de fonctionnement à caractère récurrent ou dépassant l'objet ou la durée du projet. L'Ambassadeur, ordonnateur secondaire, peut se voir attribuer, après avis du comité des projets du Fonds, une dotation de crédits destinée au financement de micro-projets de développement à caractère social, culturel ou de lutte contre la pauvreté, d'initiative et de mise en œuvre locale. Les opérations ne correspondant pas à une logique de projet de coopération au développement telle que définie ci-dessus, ne sont pas éligibles à un financement sur le Fonds. Ainsi, aucune dépense destinée à couvrir l'activité propre des services de l'État à l'étranger ne peut être imputée sur le Fonds.

    2.2.3 Types de projet et modalités de mise en œuvre

    Types de projets

    Les projets financés par le FSP appartiennent à l'une des catégories suivantes :

    - projets "Pays" : projets bilatéraux contribuant au développement d'un pays partenaire ;

    - projets "inter-états" : projets bénéficiant à un groupe d'États déterminé, réunis le plus souvent dans une organisation intergouvernementale (par exemple OHADA, ASECNA) ;

    - projets "mobilisateurs" : projets contribuant à l'élaboration de politiques sectorielles de développement (par exemple, lutte contre le sida, culture et patrimoine, sport, femmes et développement...), notamment par l'entremise d'opérations pilotes.

    Modalités de mise en œuvre

    La mise en œuvre des projets et programmes, et des crédits correspondants, peut être confiée à l'administration centrale, à l'Ambassadeur, à l'État bénéficiaire ou à l'organisme intergouvernemental bénéficiaire, selon le choix de l'ordonnateur principal, après avis du comité des projets.

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    2.2.4 Pilotage stratégique et approbation des projets En même temps que le FSP, le décret n°2000-880 a créé un Conseil d'orientation stratégique (COS) et un comité des projets. Le Conseil d’orientation stratégique du FSP émet des avis et formule des recommandations sur les stratégies de coopération dans lesquelles s’inscrivent les projets et programmes financés par le fonds, sur les principes d’emploi des crédits du fonds, sur l’utilisation des crédits du fonds par secteurs d’activités et par zones géographiques, sur la coordination des interventions du fonds avec celles de l’Agence française de développement et des principaux opérateurs de l’aide publique française au développement, sur la politique d’évaluation des projets et programmes du fonds, sur l’élaboration et la diffusion des informations relatives au fonctionnement et aux réalisations du fonds (article 2).

    Encadré 5 - Le COS : membres et modalités de fonctionnement, Décret n°2000-880

    Le COS comprend (article 3 du décret) : - Le ministre chargé de la coopération et du développement, président ; - Deux députés désignés par l’Assemblée nationale ; - Deux sénateurs désignés par le Sénat ; - Le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, le directeur

    général de l’administration, le directeur général de la coopération internationale et du développement et le directeur des affaires économiques et financières au ministère des Affaires étrangères ;

    - Le directeur du Trésor, le directeur du budget et le directeur des relations économiques extérieures au ministère de l’Économie, des finances et de l’industrie ;

    - Le directeur général de l’Agence française de développement ; - Deux personnalités qualifiées nommées par décret du Premier ministre pour

    trois ans. Le COS se réunit au moins deux fois par an, sur convocation de son président. Le secrétariat du conseil est assuré par la DGCID au ministère des Affaires étrangères.

    Suivant l'article 4 du décret, il est créé un comité des projets du FSP, chargé d’émettre un avis préalable sur les projets et programmes financés par le fonds. Il est régulièrement tenu informé de leur exécution et, lorsqu'elle a été effectuée, de leur évaluation.

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    SOFRECO

    Encadré 6 - Le comité des projets : Membres et modalités de fonctionnement, décret n°2000-880

    Le comité des projets comprend : - Un président désigné par le ministre des affaires étrangères ; - Les directeurs et chefs de service de la DGCID au MAE, ou leurs

    représentants ; - Le directeur des affaires budgétaires, administratives et financières au MAE,

    ou son représentant ; - Trois représentants du ministre chargé de l’économie, des finances et de

    l’industrie ; - Un représentant du ministre chargé de l’emploi et de la solidarité ; - Un représentant du ministre de la justice ; - Un représentant du ministre chargé de l’éducation ; - Un représentant du ministre chargé de la recherche ; - Un représentant du ministre de l’intérieur ; - Un représentant du ministre chargé de l’environnement ; - Un représentant du ministre chargé de la culture ; - Un représentant du ministre chargé de la fonction publique ; - Un représentant du ministre chargé de l’équipement ; - Un représentant du ministre chargé de l’agriculture et de la pêche ; - Un représentant du directeur général de l’Agence française de

    développement.

    Le contrôleur budgétaire du ministère des Affaires étrangères participe aux réunions du comité des projets. Le comité des projets se réunit sur convocation de son président. Il invite à ses délibérations, en qualité de rapporteurs, les représentants des services du MAE responsables de l’élaboration et de la mise en œuvre des projets et programmes inscrits à son ordre du jour. Son secrétariat est assuré par la DGCID au MAE.

    2.2.5 La réforme comptable concomitante Au moment où le FSP se met en place, une réforme des procédures comptables à l’étranger est en cours8 et doit s'achever au 31/12/2003. Alors que les projets du FAC avaient utilisé les agences de la Caisse centrale de coopération économique (CCCE, ancien nom de l'AFD) comme payeur dans les pays en développement, la réforme comptable organise une intégration des dépenses du FSP dans le circuit du Trésor Public9. L'article 6 du décret n°2000-880 prévoit que le réseau du Trésor public exécute les opérations relatives aux projets financés sur les crédits du fonds de solidarité prioritaire inscrits au budget du ministère des Affaires étrangères. 8 Circulaire interministérielle du 27 décembre 1996. 9 La circulaire interministérielle du 5 août 1997 est venue compléter, sur ce point, celle du 27 décembre 1996.

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    Au début des années 2000, les "mises en œuvre locales" font l'objet de délégations de crédits sur le Titre VI (68-91-10) et s'exécutent donc comme des dépenses d'investissement (Notification d’autorisation de programme affecté - NAPA et crédits de paiements). Mais comme la réforme des procédures comptables à l'étranger n'est pas terminée une période transitoire est prévue au cours de laquelle les dépenses des nouveaux projets intéressant un pays entrant dans la réforme sont désormais gérées par le réseau du Trésor public tandis que les projets anciens continuent d'être gérés par l'AFD.

    2.2.6 Les responsabilités dans la mise en œuvre des projets du FSP Le ministre est l'ordonnateur principal. Il est responsable de la gestion budgétaire du FSP. Il émet les autorisations d’affectation de programme (AAP) et les NAPA, met en place les CP, engage et ordonnance les dépenses des services centraux. Il clôture les projets à leur achèvement et réintègre les soldes des autorisations de programmes (AP). Le COS est l'instance de pilotage stratégique et de redevabilité (présence d'élus). Le comité des projets assure une information et une coordination interministérielle. Au niveau de la DGCID, le bureau du FSP assure le secrétariat du comité d'examen, du comité des projets et du conseil d'orientation stratégique ainsi que la gestion administrative des projets. Les bureaux sectoriels contribuent à l'instruction des projets en concertation avec les postes. Ils assurent la coordination technique. Ils suivent et évaluent la réalisation des projets. Deux maîtres-documents servent de support pour l'identification et la formulation des projets : la fiche de prise en considération (FPC), document léger (5 à 7 pages) qui sert à apprécier la pertinence d'une idée de projet au départ, et le rapport de présentation qui permet de décrire complètement le projet et les modalités envisagées pour sa réalisation (de 40 à 60 pages). Préparés par les postes avec leurs partenaires (projets-pays) et par les services (projets inter-Etats et mobilisateurs), ces documents sont d'abord évalués par un comité d'examen interne présidé par le Cabinet du Ministre. Ce n'est que lorsque la FPC d'un projet a été acceptée en comité d'examen que le travail plus lourd de préparation du rapport de présentation peut commencer. Les CD/FSD bénéficient d'une procédure simplifiée qui les dispense de la FPC préalable. Les projets sélectionnés en comité d'examen sont ensuite présentés devant le comité des projets. L'ambassadeur est ordonnateur secondaire. Il représente l'État auprès du partenaire. Il est responsable de l'emploi des crédits et de la réalisation des projets. Il est la personne responsable des marchés, il tient une comptabilité des engagements, liquide et mandate les dépenses.

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    SOFRECO

    Dans le cadre d'une délégation plus ou moins étendue de l'ambassadeur, le SCAC10 est chargé de la mise en œuvre des projets. Il représente le Poste auprès du partenaire et participe au comité de pilotage du projet. Il suit et encadre l'activité de l'assistance technique. Il prévoit, organise, et prépare, les actes de gestion administrative et comptable nécessaires à la réalisation des projets Les assistants techniques participent à la réalisation des projets; sous l'autorité du Poste, et en étroite collaboration avec les agents désignés par le partenaire, ils programment, organisent et réalisent les actions nécessaires à la mise en œuvre des projets. Ils n'ont pas qualité pour engager comptablement et juridiquement les dépenses. Ils peuvent certifier le service fait, ils peuvent être détenteurs temporaires de biens acquis dans le cadre du projet. Le comptable secondaire représente le Trésor Public français. À ce titre il paie les dépenses locales des projets conformément aux règles de la comptabilité publique. Dans les pays sans comptable secondaire, le régisseur diplomatique et consulaire assure cette fonction pour le compte de la Trésorerie générale pour l’étranger (TGE).

    2.3 Description des évolutions sur la période et situation actuelle

    Le chronogramme présenté page suivante décrit les principaux événements qui ont marqué la vie du FSP. L'analyse de l'évolution montre qu'après des efforts de consolidation en début de période, plusieurs événements majeurs sont venus déstabiliser le FSP en cours de période. Puis, après une période sans changement du dispositif (à partir de 2004), des modifications interviennent en 2010, 2012 et 2013.

    10 À partir de 2010 les ASI recevront la même délégation pour les projets sécurité (voir section 2.3 ci-dessous).

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    Figure 4 - Chronogramme rétrospectif de la vie du FSP

    2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

    11/9 Décret n° 2000-880 relatif au FSP du MAE

    15/11 et 20/12

    11/9 17/12

    11/2 25/628/3 5/11

    18/2 30/1123/6

    13/1 26/10

    02/7

    12/4 30/6

    8/11

    26/4 12/9

    28/6 4/12

    9/3 9/11

    14/6

    19/3 16/6 16/4 9/7

    19/11

    1/4 22/7

    3/11

    20/6

    18/10 3/4 9/72/5 20/11

    3/12

    +consultation à domicile pour projet urgent le 15/615/2 Consultation à domicile

    Consultation à domicile le 24/09

    Vade-mecum FSP Juin

    13/2 25/1 30/325/31ère 2ème 3ème 4ème

    13/2 25/1 30/325/31ère 2ème 3ème 4ème

    Chronogramme rétrospectif de la vie du FSP

    22/6 14/1214/22ème 3ème 4ème 5ème 7è 8ème 9ème 10ème 31/7/13

    5/125/6

    20/7 19/66è

    18/5

    6/12 circulaire d'application du décret

    1/1/2002 généralisation de la réforme comptable

    Nov. Session de formation des membres du Comité d'examen

    A partir de 2006, mise en application de la Loi organique relative aux lois de finance (LOLF)

    1999- Création de la DGCID Transformation de la DGCID en DGM en mars

    1/1 Transfert du financement des initiatives ONG du MAE à l'AFD

    1- Textes de création et éléments du contexte

    2- Réunions CICID

    3- Réunions COS

    4- Réunions du comité des projets

    Nouveau guide de l'évaluation Sept.Stages d'été (MAE) à la

    préparation des projetsStages régionaux à

    la préparation et à la gestion des projets

    Décision de transfert de certains domaines d'intervention du FSP à l'AFD

    Nov. Mise en place du COS AFD

    5- Formations FSP et documents de support

    Mode d'emploi CEPInstruction CD/FSD

    Guide des projets

    Documents de stratégie-pays Documents cadres de partenariat DCP réformés

    Adoption Document-cadre de coopération au développement

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    SOFRECO

    2.3.1 Des efforts de consolidation en début de période En début de période, de nombreux efforts sont faits pour faciliter la transition du FAC au FSP et améliorer l'efficience et l'efficacité du nouvel instrument. Un nouvel agent est affecté au Bureau du FSP, des séminaires d'information et des stages de formation sont organisés.

    Encadré 7 - Formations FSP entre septembre 2003 et août 200411

    " (...) le Département a décidé (...) d'organiser, à Paris et dans les postes, des stages ayant pour objectifs d'apprendre à concevoir et à mettre en œuvre des projets de qualité, conformes aux instructions et recommandations des instances compétentes. (...) Initiée au cours des années 2000 à 2003, cette activité de formation, menée en étroite collaboration entre la DGCID (CRH et Bureau du FSP) et la DRH (Département de la formation), a connu un certain développement pendant l'année 2003-2004, du fait notamment de l'affectation au bureau du FSP d'un agent supplémentaire."

    Entre septembre 2003 et août 2004, 49 journées de formation sont organisées, rassemblant au total 202 participants. Une formation est également organisée pour les membres du comité d'examen (interne) des projets pour faciliter la lecture des documents qui leur sont soumis.

    Des efforts sont également faits pour maîtriser/adapter les applications informatiques. Cette question dépasse le simple FSP puisque les applications concernent l'ensemble des opérations du MAE et également celles qui sont conduites avec les Finances en utilisant des applications dédiées. Des passerelles de communication sont mises en place entre les postes et la centrale et, durant une période, des disquettes de données sont même échangées mensuellement.

    11Note DGCID/SME/PAF/FSP du 02/11/2004.

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    Parallèlement, les formats des documents utilisés pour la préparation des projets (fiche de prise en considération et rapport de présentation) sont revus et deux modes d'emploi sont préparés, l'un relatif à la gestion du cadre d'exécution prévisionnel des projets12, l'autre pour la conception et la mise en œuvre des CD/FSD13. Un "Guide sur la méthode de projet et les projets financés sur Fonds de solidarité prioritaire" est établi, destiné principalement aux assistants techniques affectés sur les projets. Ce document, diffusé sous forme papier, n'est plus disponible depuis plusieurs années14. Il présentait l'information nécessaire à la conception d'un projet, à l'élaboration d'une fiche de prise en considération, à la rédaction d'un rapport de présentation, à la réalisation ou à l'évaluation d'un projet financé sur le Fonds de solidarité prioritaire. Cependant, pour l'ensemble des procédures et règles de gestion des crédits des projets FSP, le seul document disponible en début de période reste le "Guide de la gestion locale", document très complet, mais datant de la période du FAC et qui n'a pas été actualisé. Un travail de refonte de ce guide, pour en faire un manuel des procédures du FSP est envisagé en 2003-2004, mais n'est finalement pas réalisé. C'est en 2010 seulement qu'est créé un Vade-mecum du FSP15, qui n'est pas aussi détaillé que le guide de la gestion locale sur les procédures de gestion. En fin de cette première période, les procédures de modification des projets en cours de mise en œuvre sont allégées, ce qui donne au FSP une souplesse qui lui était nécessaire. Le Conseil d'orientation stratégique se réunit 4 fois, en 2001, 2002, 2003 et 2004, puis ne se réunit plus. Le comité des projets s'est réuni régulièrement, 39 fois sur la période 2000-2012, avec un rythme d'au moins 3 réunions par an jusqu'en 2007 et de 2 réunions depuis 2011.

    2.3.2 Une grave crise financière qui culmine en 2004 L'extrait, présenté ci-dessous, d'une note dressant l'état des lieux du FSP en mai 200416, permet de rappeler la nature et l'importance de cette crise.

    12 Circulaire n° 2471 du 2 août 2004 relative à la gestion du cadre d'exécution prévisionnel des projets (CEP). 13 Nouvelle instruction relative aux enveloppes de crédits déconcentrés/ Fonds Social de Développement (CD/FSD) du 2/8/2004. 14 Il doit en exister encore quelques exemplaires car il est mentionné dans les réponses à l'enquête courriel. 15 Le Fonds de Solidarité Prioritaire - L’outil projet du ministère des Affaires étrangères et Européennes, Vade-mecum FSP, SPR/RES/Pole appui financier/Juin 2010, 34p. 16 Note CID/SME/PAF du 26/5/2004, Le Fonds de Solidarité prioritaire. état des lieux, Annexe 3 p 27.

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    SOFRECO

    Encadré 8 - Le FSP : État des lieux, Note CID/SME/PAF du 26/5/2004, Annexe 3 p 27

    « Le décrochage entre les autorisations de programme et les crédits de paiement du FSP a débouché sur une crise majeure. Dans le contexte de réforme et de mise en place d’un nouvel instrument, l’impact de l’écart entre les crédits de paiement et les autorisations de programme cumulé au cours des dernières années a été retardé mais son importance n’en est pas moindre. Le contexte de restriction et de régulation budgétaires l’a aggravé.

    Pendant quelques années, le déficit des crédits budgétaires a pu être comblé partiellement par la trésorerie de l’AFD (38 M€ en 1999, 29 M€ en 2000), gestionnaire jusqu’en 2002, de la majorité des projets.

    L’entrée de nouveaux pays dans la ZSP s’est traduite par l’instruction de projets dont la mise en œuvre a été plus lente que dans les pays relevant du FAC mais cette lenteur n’a fait que retarder l’expression des besoins de crédits de paiement.

    On observe que les autorisations de programmes se décaissent à un niveau et à un rythme variable. Le calcul effectué "en masse" par le bureau du FSP fait ressortir qu'une AP se consomme en moyenne à hauteur de 91 % de son montant total, les dépenses étant réparties à raison de 9.5, 26.5, 25, 20 et 10 % par an, entre la date de début et celle d'achèvement des projets. On peut déduire à partir de ce calcul le montant annuel des besoins de CP. Le retard observé dans l'exécution des projets a temporairement masqué la crise alors qu'elle était mécaniquement portée en germes par ce "décrochage" entre AP et CP (voir graphique ci-dessous).

    Par ailleurs, l’adaptation du FSP à des formes d’intervention exigeant des rythmes de décaissement plus rapide a aggravé la tendance.

    Au total, le déficit cumulé des crédits de paiement en 2004, s’élève à environ 150 M€ dont l’étalement n’est possible que si le chapitre 68-91 dispose d’une dotation adaptée et supérieure à celle qu’il a connu depuis la création du FSP.

    La dotation exceptionnelle de 50 M€ allouée en conseil restreint du 10 mars 2004 va permettre de faire face aux situations les plus difficiles. Elle génère une "inversion" momentanée de la courbe des CP par rapport à celle des besoins calculés sur la base citée ci-dessus.

    Pour l'avenir, il convient de rétablir un niveau de crédits de paiement répondant aux besoins des échéances en arriérés et à venir, soit un abondement exceptionnel sur trois ans permettant de résorber les arriérés et une remise à niveau en loi de finances initiale."

    90

    140

    190

    240

    1999

    2000

    2001

    2002

    2003

    2004

    AAP

    BCP(théoriques)CP

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    2.3.3 Une baisse concomitante des effectifs de l'assistance technique

    Tableau 1- Évolution des ETI sur la période 2001-201317

    Zones géographiques 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013

    AM 128 148 139 123 115 108 115 94 79 82 75 67 56 ANMO 218 238 222 217 193 198 195 171 150 150 133 119 112

    AS 141 190 181 165 158 164 146 133 118 123 102 95 82 DAOI 1 769 1 546 1 363 1 232 1 073 1 074 889 740 611 598 503 443 348 DUE 68 149 133 144 135 158 161 152 122 133 108 105 81 EUC 139 75 73 72 68 66 70 58 55 53 46 37 34 Total 2 463 2 346 2 111 1 953 1 742 1 768 1 576 1 348 1 135 1 139 967 866 713

    Selon la cellule des emplois de la DGM, la réduction du nombre d’experts du MAE est liée à trois facteurs :

    - des transferts d’emplois à l’AFD pour un total de 410 postes de 2006 à 2012 en parallèle aux transferts de compétences à l’agence (décisions des CICID de juillet 2004 et de mai 2005) ;

    - l’abandon progressif de la coopération de substitution ;

    - les suppressions d’effectifs du ministère. L’expertise technique internationale a été, ces dernières années, la variable d’ajustement permettant d’absorber une grande partie des contraintes en ETP, notamment dans le cadre de la révision générale des politiques publiques (RGPP) et de la modernisation de l’action publique (MAP). Elle est encore souvent considérée comme susceptible de générer des économies supplémentaires. En 2014, les suppressions d’ETI devraient s’élever à une quarantaine d’équivalent temps plein (ETP).

    Au plan sectoriel, près de 40% des experts interviennent dans le domaine de la gouvernance (appui à la mise en place de réformes institutionnelles, ingénierie administrative, conception de politiques de développement en liaison avec les bailleurs de fonds multilatéraux, élaboration de politiques

    17Source : Cellule des emplois, DGM.

    ETI

    0

    500

    1 000

    1 500

    2 000

    2 500

    3 000

    2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013

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    de lutte contre la pauvreté). La part restante se répartit entre enseignement supérieur/recherche et culture/francophonie. Au plan géographique, les e