veille et sécurité sanitaire des toxiques–rôle des agences régionales de santé

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Page 1: Veille et sécurité sanitaire des toxiques–Rôle des Agences régionales de santé

Congrès STC 2014 219

18Veille et sécurité sanitaire des toxiques—Rôle desAgences régionales de santéA.M. Durand , B. Morel ∗Direction de la santé publique, agence régionale de la santéRhône-Alpes, 69000 Lyon, France∗ Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (B. Morel)

Introduction Les Agences régionales de santé (ARS) sont garantesde la sécurité sanitaire des populations sur leur territoire. Àce titre, elles mènent des actions de prévention, assurent uneveille sur les menaces à la santé publique qui lui sont signaléeset coordonnent la gestion des événements portant ou pouvantporter atteinte à la santé publique. Pour mener à bien leursmissions les ARS s’appuient sur un réseau de structures régio-nales de vigilance et d’appui représentées, dans le champ de latoxicovigilance, par les centres antipoison et de toxicovigilance(CAPTV). Ce dispositif régional s’inscrit dans le système natio-nal de toxicovigilance arrêté par le décret 2014-128 du 14 février2014.Observation Entre septembre et novembre 2012, les ARS desrégions Provence Alpes Côte d’Azur et Rhône-Alpes ont été infor-mées par le CAPTV de leur région de la survenue de syndromesatropiniques survenant de facon concomitante chez des patientsrésidants dans différents départements des 2 régions (19 patientsen Paca—12 en Rhône-Alpes). Le point commun entre les cas recen-sés était d’avoir consommé du pain noir ou des préparations à basede farine de sarrasin issues de l’agriculture biologique contenantdes graines de Datura.Cette alerte gérée par les ARS en lien étroit avec les CAPTV permetd’illustrer le rôle des ARS :— réception et analyse des signaux et alertes transmises par sespartenaires ;— en lien étroit avec la cellule de l’Institut de veille sanitaire enrégion, recensement et description des cas, investigations épidé-miologiques pour rechercher la cause, suivi de l’épidémie ;— mise en place des mesures visant à accélérer le diagnostic et letraitement de nouveaux cas : information des médecins traitants,des services hospitaliers concernés ;— mise en place des mesures visant à prévenir la survenue denouveaux cas : dans le cas présent, s’agissant d’une alerte alimen-taire, transmission des informations et mise en alerte des directionsdépartementales de la protection des populations des départementsconcernés. Celles-ci sont chargées des analyses dans les aliments etdes enquêtes de tracabilité ;— gestion de la communication grand public en lien avec le(s) pré-fet(s) ;— information du niveau national pour sensibiliser les autres régionspouvant être concernées par l’alerte, diffuser en cas de nécessitéles messages d’alertes internationaux et faire évoluer si nécessaireles textes réglementaires ;— mise en place des mesures de santé publique permettant de pré-venir la survenue de situations identiques : messages et actions deprévention, financements d’actions dans le cadre du projet régio-nal de santé ou du plan régional santé environnement, programmed’inspections. . ..Conclusion Pour mener à bien leur mission d’autorité sanitairegarante de la sécurité sanitaire des populations, les ARS s’appuienten tant que de besoin sur un ensemble de partenaires régionauxet sur les structures régionales de vigilance et d’appui dont fontpartie les CAPTV. La stratégie nationale de santé qui constitue lesfondements de la prochaine loi de santé publique met en placeles outils de la coordination des différentes structures d’expertiserégionale par les ARS. La bonne collaboration entre ARS et CAPTVest donc appelée dans un proche avenir à se structurer et serenforcer.

Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir deconflits d’intérêts en relation avec cet article.

http://dx.doi.org/10.1016/j.toxac.2014.09.021

19Intoxication par airbag : étude rétrospective descas répertoriés dans les centres antipoison francaisentre janvier 2010 et juin 2013G. Evrard 1, P. Boltz 2, J.M. Sapori 3, I. Brisset 4, M. Labadie 1,∗1 Centre antipoison et de toxicovigilance, CHU Pellegrin, 33076Bordeaux cedex, France2 Centre antipoison et de toxicovigilance, hôpital Central, 54035Nancy cedex, France3 Centre antipoison et de toxicovigilance, hospices Civils 69424Lyon cedex 03, France4 Centre antipoison, hôpital Fernand-Widal, 75475 Paris cedex 10,France∗ Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (M. Labadie)

Introduction Un véhicule sur 1000 et par an déclenche son airbag.Il existe des risques liés à ce dispositif pour protéger l’occupant duvéhicule qui doit se déployer en quelques millisecondes. Outre lerisque traumatique, il existe un risque moins connu, toxique, liéà l’exposition au gaz issu de la réaction explosive qui permet degonfler l’airbag.Méthodes Une extraction à partir de la Banque nationale des casd’intoxications des centres antipoison francais a été réalisée entrejanvier 2010 et juin 2013 : chaque cas a nécessité un retour au dos-sier SICAP (Système d’Information des Centre Antipoison) : marqueet année de circulation du véhicule, nature de l’airbag, symptômes,gravité, évolution.Résultats Ont ainsi été recensés 22 cas dont 18 symptomatiqueslors de l’inhalation du gaz contenu dans les airbags. Les symptômesmis en évidence, majoritairement d’ordre ORL et respiratoires,avec une imputabilité très probable dans la grande majorité descas, sont en général non sévères et réversibles. Les 6 cas les plussévères ont un score PSS2 pour leurs symptômes (Tableau 1). La toxi-cité du gaz semble liée à la nature chimique du gaz, mais aussi à latoxicité particulaire. Les symptômes mis en évidence ne remettentpas en cause la balance bénéfice/risque de l’utilisation de l’airbag,mais il n’est pas exclu que des signes plus sévères que ceux relevésdans notre étude à petit effectif, puissent être observés. D’autreséléments sont en jeu dans l’exposition, notamment l’année de miseen circulation et la marque du véhicule, la cinétique de l’accidentet l’existence ou non de bris de glace associé.Conclusion La toxicité des airbags est un sujet peu connu. Elleentraîne des signes majoritairement respiratoires paraissant peusévères et d’évolution favorable.

Tableau 1 Résumé des symptômes des 22 cas exposés ainsi que leurscore de gravité PSS.

Symptômes PSS0 PSS1 PSS2

Aucun symptôme 4Irritation des voies aériennes supérieures 5 2Dyspnée 2 4Conjonctivite 3 0Brûlure 3 0Ulcération muqueuse 0 1Toux 2 1Céphalée 1 0

Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir deconflits d’intérêts en relation avec cet article.

http://dx.doi.org/10.1016/j.toxac.2014.09.022