veille n°2 les indicateurs et les écoles du supérieur
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Cet article fait un point sur les indicateurs utilisés pour évaluer le fonctionnement des écoles du supérieur.TRANSCRIPT
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LES INDICATEURS ET LES ÉCOLES DU
SUPÉRIEUR
VEILLE TECHNOLOGIQUE – N°2 – FEVRIER 2011
INTRODUCTION
Le marché de l’éducation entre dans une nouvelle phase.
Avec la crise économique, la compétitivité entre les écoles
commence se durcit, même si l’entente est toujours
cordiale. La concurrence entre les écoles d’ingénieur et
l’université apparait et enfin, la reconnaissance par les
étudiants (ou par les parents des étudiants) des
accréditations, des critères de qualité, de la prise en
compte des classements, nous laisse penser que la
prochaine étape, dans l’amélioration du fonctionnement
des écoles, seront la mise en place de tableaux de bords et
du management de la qualité dont les finalités seront de
piloter, plus finement qu’actuellement, la stratégie
éducative et surtout de garantir une certaine transparence.
L’objet de cette note est de faire un point sur les
indicateurs existants, en préciser le contexte d’utilisation et
d’identifier les risques ou les contraintes liées à la mise en
place de ceux-ci au sein des écoles. Nous sommes
conscients que toute école accréditée par la CTI dispose
déjà de certains de ces indicateurs.
Nous nous limiterons aux indicateurs destinés aux écoles du
supérieur et qui permettent de piloter le système éducatif.
Les indicateurs comme PISA, PIRLS, TIMSS, sont utilisés
pour comparer une validation d’acquis dans le primaire et
le secondaire. Nous éviterons aussi de nous référer aux
classements réalisés par certains périodiques ; ceux-ci
manquant de pertinence, de fiabilité et de lisibilité. Nous ne
parlerons pas non plus du classement réalisé par
l’université Jiaotong (1) qui concerne principalement les
universités et dont les résultats et le mode de calcul sont
critiqués.
LES INDICATEURS EXISTANTS
Au niveau international, des enquêtes sont régulièrement
exploitées pour élaborer des stratégies d’éducation.
L’UNESCO, l’OCDE, la Banque Mondiale ou, plus près de
nous, EUROSTAT disposent d’indicateurs permettant de
comparer les systèmes éducatifs. Les indicateurs étant
adaptés aux besoins spécifiques des organisations.
Dans tous ses projets, l’UNESCO encourage la mise en place
d’indicateurs pour vérifier le bon fonctionnement des
systèmes éducatifs et justifier des fonds dépensés (1). Ceci
est plus particulièrement valable en zone d’éducation
d’urgence (2) compte tenu des missions de l’UNESCO. A ce
titre, elle a formalisé le déploiement d’un système
statistique allant du niveau international au niveau local
avec comme objectif l’éducation pour tous. Ce formalisme
intègre l’aspect système d’information (architecture,
données, contexte d’application, etc.) et les indicateurs. Les
indicateurs sont généralement orientés vers les écoles
primaires mais peuvent être appliqués aux écoles du
supérieur. L’approche est systémique et concerne tous les
champs liés à l’éducation. On y trouve l’accès à l’éducation,
l’enseignement et apprentissage, les enseignants et autres
personnels d’éducation et la politique éducative et
coordination. Il est à noter que l’UNESCO a produit un
document dont l’objectif est de construire un tableau de
bord pour l’enseignement supérieur.
L’OCDE utilise aussi des indicateurs pour évaluer les
systèmes éducatifs et plus particulièrement pour en
mesurer l’efficacité (3). Au-delà de l’utilisation des résultats
de l’enquête PISA, des informations sur les ressources
financières et humaines investies dans l’éducation,
l’environnement pédagogique et l’impact économique sont
présentées. Les données proviennent des états membres.
Elles sont compilées puis restituées par l’OCDE.
Au niveau national, une majorité d’écoles d’ingénieurs ont
à remplir, tous les ans, l’enquête SISE. Il s’agit d’une
collecte d’information sur les étudiants inscrits dans les
écoles. Elle entre dans la production des enquêtes de
l’OCDE et a pour finalité la production d’atlas nationaux (4),
de revues statistiques. En matière d’accréditation et de
certification, la CTI et l’AERES s’appuient entre autre sur les
documents de l’ENQA (5). On trouve, dans ces documents
les lignes directrices nécessaires à l’élaboration d’un plan
qualité aussi bien pour les écoles que pour les organismes
d’accréditation. Des recommandations (lignes directrices)
concernant l’approbation des programmes et des diplômes,
l’évaluation des étudiants, le management de la qualité des
enseignants, les outils pédagogiques, le système
d’information, et le management de la qualité sont
proposées pour l’évaluation de la qualité dans les
établissements. L’objectif est de fixer, des critères
élémentaires de qualité afin que les organismes pairs
puissent évaluer et éventuellement de comparer
qualitativement les écoles du supérieur. Il est à noter que
l’information du public est une des rubriques du document
de référence. La CTI s’appuie sur les recommandations
d’EUR-ACE pour l’accréditation des programmes en
ingénierie.
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CONCLUSION
Un premier survol de la bibliographie montre que les
indicateurs existent. On peut se poser la question de leur
exploitation par les écoles... La raison principale n’est pas le
manque d’intérêt mais probablement un manque de temps
lié une surabondance d’information. Comment identifier,
parmi tous ces indicateurs ceux qui permettront aux écoles
de se positionner et d’améliorer leurs performances ?
Une deuxième hypothèse est liée à la périodicité. L’enquête
SISE, est demandée annuellement et représente souvent
une charge conséquente pour les écoles. À contrario, la
fréquence de l’audit CTI, occasion de produire des tableaux
d’indicateurs, est trop importante. Les rédacteurs de l’audit
ont parfois changé de service. Il y a risque de perte de la
« mémoire » des indicateurs.
En ce qui concerne les indicateurs existants, il faut rester
critique. Quand les données existent, on constate des
problèmes quant à la fiabilité des indicateurs produits. En
effet, les méthodes de productions varient parfois d’une
année sur l’autre, au grès du demandeur, voire au grès du
résultat. Il en découle des problèmes de présentation et de
diffusion des résultats. Au final, les gestionnaires des écoles
y font très peu référence pour piloter leur stratégie
éducative.
Le rôle des associations d’écoles est essentiel. La mise en
place d’une entité chargée de produire, commenter et
diffuser les indicateurs pourrait améliorer la lisibilité de
ceux-ci et favoriser l’apparition d’indicateurs stables. Par
une maitrise de la diffusion des chiffres, des modes de
calculs des indicateurs et des commentaires, elle pourrait
jouer un rôle similaire à celui joué au niveau international
par Jiaotong.
Il reste cependant que les écoles sont les fournisseurs de
données et que toutes les indicateurs résultants
dépendront d’une part du système d’information dont elles
disposent et d’autre part de la volonté de l’école à diffuser
ces informations parfois sensibles. La solution est donc
dans les mains des organismes d’accréditation/certification.
Encourager, par exemple, le management de la qualité
pourrait être bénéfique pour tous. D’un côté, les
organismes d’accréditation et de certification auraient la
garantie de l’application des textes de référence et d’autre
part, les écoles pourraient disposer d’outils de pilotage en
phase avec leurs besoins et tendre vers la certification. Il y
aurait alors accroissement global de la qualité et une
amélioration de la visibilité pour toutes les écoles.
RÉFÉRENCES
1. Université Jiaotong. ARWU 2010. Le Monde. [En ligne]
2010. [Citation : 31 01 2011.]
http://www.lemonde.fr/mmpub/edt/doc/20100812/13984
57_5eeb_arwu2010.pdf.
2. Carrizo, L., Sauvageot , C. et Bella, N. Outils
d’information pour la préparation et le suivi de plans
d'éducation. s.l. : UNESCO, 2003.
3. INEE. Normes minimales d'éducation en situation
d'urgence, de crises et de reconstructions. Paris : UNESCO,
2004.
www.ineesite.org/minimum_standards/INEE_MSEE_Fr.pdf.
ISBN 1-58030-C34-0.
4. OCDE. Regards sur l'éducation 2009: Les indicateurs de
l'OCDE. Paris : Editions OCDE, 2009.
www.oecd.org/edu/rse2009. ISBN 978-92-64-04098-4.
5. Ministère de l'Education nationale. Géographie de
l'école. Ministère de l'Education nationale. [En ligne] mai
2005. [Citation : 18 01 2011.]
http://www.education.gouv.fr/pid315/geographie-
ecole.html.
6. ENQA. Standards and Guidelines fo Quality Assurance in
the European Higher Education Area. Helsinki : ENQA, 2009.
ISBN 952-5539-05-9.
Thierry HUET est consultant pour les écoles du supérieur. Il propose d’assister celles-ci dans leur fonctionnement en les assistants dans la mise en place de processus qualité, la mise en place de formation ou de coopération à l’international. Dr Thierry HUET [email protected] http://www.aperto-nota.fr
ESIEE-Amiens, ISCPA Paris, ESILV, EBS Paris, ESC, ESAM Paris