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NOTE DE PRESSE VIVRE VIEUX ? VIVRE HEUREUX ! AVEC « EVIA » 03 Février 2016

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  • NOTE DE PRESSE

    VIVRE VIEUX ? VIVRE HEUREUX ! AVEC « EVIA »

    03 Février 2016

  • Vivre vieux vivre heureux avec EVIA – Note de presse 1

    VIVRE VIEUX ?

    VIVRE HEUREUX !

    AVEC « EVIA »

    Le cdH propose le plan « EVIA » (Emploi-Vie de qualité-Autonomie) pour

    permettre aux aînés de conserver leur autonomie et de leur donner la possibilité de vivre chez eux plus longtemps.

    NOTE DE PRESSE

  • Vivre vieux vivre heureux avec EVIA – Note de presse 2

    1. L’ALLONGEMENT DE LA VIE ET LE VIEILLISSEMENT DE LA POPULATION : UN ENJEU MAJEUR DU 21ÈME SIÈCLE !

    Aujourd’hui, plus de 2,5 millions de Belges ont au moins 60 ans. A l’horizon 2060, ils seront 4 millions. Le nombre de personnes âgées de 65 ans ou plus et de 85 ans ou plus va donc être respectivement multiplié

    par 1,7 et par 2,9. Cette évolution aura des effets majeurs sur le fonctionnement de notre société et le bien-être de tous.

    Les transformations démographiques importantes qui nous attendent s’expliquent par deux facteurs : tout d’abord, les baby-boomers nés entre 1945 et 1970 se muent en papy-boomers. Ensuite, nous vivons toujours

    plus vieux : l’espérance de vie était de 45 ans en 1885 pour un peu plus de 80 ans aujourd’hui1.

    Conséquence, le nombre de seniors en situation de dépendance va croître de façon significative dans les prochaines décennies, particulièrement entre 2030 et 2060. En effet, c’est à partir de 75 ans que le

    risque de perte d’autonomie est important2. Or, c’est précisément cette catégorie de la population qui devrait tripler d’ici un peu plus de 40 ans.

    Nous vivrons donc plus longtemps, mais aussi plus longtemps en situation de dépendance. Pour une espérance de vie moyenne de 80,2 ans,

    nous vivons, en théorie, en toute autonomie jusqu’à 75,4 ans. Durant les dernières années de notre vie, nous rencontrons des difficultés plus ou moins grandes pour accomplir des tâches quotidiennes comme se laver, descendre les

    escaliers, faire ses courses ou encore cuisiner. Sur base d’une extrapolation à partir de données existantes3, le CEPESS estime que nous pourrions vivre en

    2060 jusqu’à 87,3 ans, dont 79,9 ans de manière autonome et 7,4 ans en situation de dépendance. Outre le nombre plus élevé d’aînés dépendants, ceux-ci devront donc vivre plus longtemps avec leurs soucis de santé et leurs difficultés

    du quotidien.

    En Belgique, on observe une forte propension à entrer en maison de

    repos, par rapport à d’autres pays. En Wallonie et à Bruxelles, sur 1000 personnes âgées de 65 ans et plus, 86 sont hébergées en institution spécialisée pour personnes âgées, ce qui représente le taux le plus élevé parmi 27 pays de

    l’OCDE. Ce phénomène s’explique à la fois par le grand nombre de places créées ces dernières décennies en institution etpar la forte propension que nous avons à

    opter pour la maison de repos lorsque nous sommes confrontés à une situation de perte d’autonomie ou de solitude.

    Il en résulte qu’à politique constante, il faudrait créer jusqu’à 36.800

    nouvelles places en maisons de repos d’ici 2040 et jusqu’à 7.200 places à Bruxelles, soit respectivement 14 et 3 nouvelles maisons de repos par

    an ! Cela reviendrait à créer 1.533 places en Wallonie et 300 places à Bruxelles chaque année. A titre de comparaison, entre 1997 et 2011, la Wallonie a ouvert annuellement 220 places sur son territoire. D’un point de vue financier, ce

    scénario est difficilement soutenable pour les Régions qui ne pourront financer à

    1 SPF, DGSIE, 2015. 2 INSEE, DREES, 2007. 3 DGSIE, BFP, Joint-Action EHLEIS, ENEO, 2013; INSEE, DREES, 2007.

  • Vivre vieux vivre heureux avec EVIA – Note de presse 3

    la fois la construction de nouvelles institutions et surtout augmenter chaque année de façon significative les moyens prévus pour couvrir les frais de

    fonctionnement des maisons de repos. Si notre politique se limite à créer, comme hier, toujours plus de maisons de repos en Wallonie et à Bruxelles, le

    vieillissement coûtera aux contribuables wallons et bruxellois 29,5 milliards d’euros entre 2016 et 2040 (investissements et frais de fonctionnement cumulés sur 24 ans). De plus, il faudrait compter 1,5 milliards d’euros de dépenses

    publiques, chaque année, pour faire tourner le système. Et nous ne comptons pas les dépenses d’entretien, de rénovation et de mise aux normes qui

    s’ajouteront à l’addition. C’est un véritable tsunami financier qui se prépare.Nous devons absolument l’anticiper dès aujourd’hui.

    Rappelons que le secteur des maisons de repos est déjà sous pression !

    Aujourd’hui, la durée d’attente pour entrer en maison de repos est longue (4 mois en Wallonie et 6 mois à Bruxelles en moyenne) et la pension légale ne suffit

    pas pour payer le coût de l’hébergement (1.189 euros de pension pour un salarié4, pour un coût d’hébergement moyen d’environ 1.300 euros, suppléments non compris), remettant en cause l’équité d’accès entre seniors. A politique

    constante, nous allons vers de nombreuses impasses : l’allongement de la durée d’attente avant d’accéder à une maison de repos ; la dégradation de la

    qualité des services offerts et des conditions de travail ; unsecteur à deux vitesses, où le prix des maisons de repos excèdera encore davantage les revenus liés à la pension…

    Si la maison de repos permet de répondre aux besoins et aux aspirations d’un certain nombre de seniors, il convient aussi de rappeler que malheureusement

    un aîné sur trois est placé en maison de repos contre son gré (soit 21.000 personnes en Wallonie et à Bruxelles)5, qu’un senior sur deux souffre de solitude, et que ce sentiment est légèrement plus important en

    maison de repos6. Enfin, la grande majorité des personnes âgées souhaite rester vivre chez elle.

    Il est frappant de constater que beaucoup de personnes en maisons de repos ne sont pas en situation de dépendance. Ces personnes autonomes représentent environ 37% des résidents en maisons de repos pour personnes

    âgées à Bruxelles et 28% en Wallonie7.

    Plusieurs facteurs permettent d’expliquer cette forte propension à entrer

    en maison de repos :

    Il n’y a pas assez de services prestés à domicile, en raison

    d’une offre insuffisante et du prix des prestations. Il y aurait en Wallonie et à Bruxelles 159.000 aînés confrontés à une perte d’autonomie sévère8, alors qu’ils ne sont que 72.000 à recourir à des

    aides à domicile. Les bénéficiaires d’aide à domicile ont également tendance à limiter le nombre de prestations par mois et le nombre

    d’heures prestées. De plus, les aînés qui font appel à ce type d’aide limitent la fréquence des visites et le nombre d’heures prestées (5 prestations de garde à domicile en moyenne par mois par

    bénéficiaire, 5h de prestations par semaine).

    4 ONP, Statistique annuelle 2014. 5 TEST-ACHAT, 2011. 6 FONDATION ROI BAUDOUIN, 2012. 7 Mutualités Chrétiennes, 2012. 8 EUROSTAT, SILC, 2013.

  • Vivre vieux vivre heureux avec EVIA – Note de presse 4

    Pas assez de logements adaptés aux besoins des aînés en situation de dépendance.Environ 6% de l’actuel parc de logements

    est considéré comme adapté9. A titre de comparaison, la Suède compte près de 10% d’habitations adaptées, la Suisse et le

    Danemark 13% et les Pays-Bas 16%.

    Pas assez d’alternatives à la maison de repos pour répondre à l’isolement et la solitude vécue par de nombreux aînés. En

    Belgique, 42% des aînés qui vivent à domicile déclarent se sentir seuls, avec toutefois des variations dans le degré de solitude. Ils sont

    près de 14% à se sentir seuls la plupart du temps ou en permanence, contre 7% en Suède, 6% au Danemark et 4% en Suisse10. De nombreux aînés décident d’entrer en maison de repos pour rompre

    avec cet isolement, par manque d’alternatives (habitat partagé, résidences-services, quartiers reliant…). En l’absence de mesures

    volontaristes, ils seront en 2040 près de 130.000 aînés à souffrir de la solitude la plupart du temps.

    Une politique innovante et volontariste de développement d’alternatives

    à la maison de repos permettrait pourtant d’améliorer la capacité des seniors à vivre plus vieux chez eux ou dans l’habitat de leur choix, de ne plus ainsi entrer

    en maison de repos contre leur gré, d’améliorer leur qualité de vie, de rompre avec l’isolement social et de viabiliser et consolider le secteur des maisons de repos. Une politique aussi ambitieuse est déjà appliquée au Danemark qui a

    ainsi réussi à diminuer significativement la proportion de places en maisons de repos par rapport au nombre d’aînés, en passant de 58 places

    en maisons de repos pour 1000 personnes de 65 ans et plus en 1995 à 48 places en 2011.

    Loin de se limiter à la seule question des pensions et des finances publiques, une

    telle évolution exige une approche globale : la prise en compte d’un continuum de vie (du logement individuel au milieu institutionnalisé et vice-

    versa, en passant par différents types d’habitat intermédiaires) ainsi qu’une approche multi-niveaux (adaptation de l’habitat, aménagement de nos villages et de nos quartiers, du territoire) et multi-services (commerces de proximité,

    mobilité, aide et soins, loisirs, citoyenneté, participation…).

    2. LE CDH PROPOSE LE PLAN EVIA (EMPLOI-VIE DE QUALITÉ-AUTONOMIE)

    Nous avons le devoir d’apporter des réponses qui soient à la hauteur de l’importance des défis du vieillissement et de l’allongement de la vie. C’est plus qu’un devoir : un impératif.

    Sur base d’une série d’études menées par le CEPESS, le cdH propose la mise en œuvre d’un plan « EVIA » pour Emploi, Vie de qualité,

    Autonomie.

    L’originalité d’EVIA, c’est de considérer l’autonomie des aînés et l’amélioration de leur qualité de vie comme des enjeux centraux de

    l’allongement de la vie. C’est de faire en sorte que l’allongement de la vie soit

    9 Enquête SHARE, 2006-2007. 10 FONDATION ROI BAUDOUIN, 2012.

  • Vivre vieux vivre heureux avec EVIA – Note de presse 5

    une véritable opportunité de création d’emplois (secteur de la construction, services, santé) et de qualité de vie, plutôt qu’une charge pour la société.

    Le plan aborde les défis du vieillissement et de l’allongement de la vie de manière globale et intégrée :

    Repenser l’habitat et le territoire pour qu’il y fasse bon vivre vieux (logement, quartier, commune…) ;

    Développer des services qui répondent aux besoins des aînés (aides

    et soins, hôpitaux, transports, commerces de proximité…) et leur permettent de rester le plus longtemps possible dans leur cadre de vie

    familier s’ils le souhaitent ;

    Garantir l’accès pour tous à un logement, un milieu de vie et des services de qualité ;

    Encourager la solidarité spontanée et la participation des aînés à la société, et répondre au besoin de liens humains de tous les aînés

    vivant à domicile ;

    Assurer une offre de places en maisons de repos de qualité, en nombre suffisant. Les maisons de repos doivent aussi être repensées

    en termes de fonctionnement, de localisation et de financement ;

    Faire du vieillissement et de l’allongement de la vie une opportunité de

    création d’emplois et d’une croissance humaine.

    La mise en œuvre du plan EVIA permet d’appréhender l’impact du vieillissement jusque 2040.

    Dans le cadre de son lancement, le cdH propose deux premières mesures innovantes :

    Lancer la démarche ABCD (Adapter-Bouger-Cohabiter-Disposer) afin d’offrir aux seniors un panel de solutions alternatives à la maison de repos, lorsqu’un problème de perte d’autonomie ou de solitude survient. Ceux-ci

    pourront ainsi continuer à vivre chez eux, même en cas de perte d’autonomie.

    Mettre en place une assurance autonomie afin de couvrir le risque de

    perte d’autonomie. Toute personne confrontée à une situation de dépendance pourra rester vivre à domicile dans les meilleures conditions grâce à des aides et à des services professionnels et matériels financièrement accessibles et à

    un accompagnement de qualité.

    D’autres dimensions doivent compléter le dispositif : citoyenneté et

    participation, aidants proches, prévention aux risques de maladie et de perte d’autonomie (hygiène de vie, alimentation, activités sportives, conditions de

    travail, stress…), mise en place de services de santé, recherche scientifique…

  • Vivre vieux vivre heureux avec EVIA – Note de presse 6

    3. LANCER LA DÉMARCHE ABCD

    Afin de répondre aux besoins liés à la perte d’autonomie des personnes âgées,

    l’adaptation des logements est un élément important. Pour y parvenir, l’objectif à atteindre, selon une évaluation du CEPESS, est que 10% de logements soient adaptés d’ici 2040. Par rapport à la situation actuelle, cela représente le double

    du nombre d’habitations répondant aux besoins des aînés en perte d’autonomie.

    Pour y parvenir, le cdH propose de développer une nouvelle démarche : la

    démarche « ABCD ». Les lettres ABCD correspondent à quatre actions que les pouvoirs publics peuvent mettre en place pour renforcer la possibilité laissée aux aînés en perte d’autonomie d’adapter leur habitat leur permettant decontinuer à

    vivre chez eux ou de choisir de façon volontaire un nouvel habitat mieux adapté :

    A comme « ADAPTER » :

    Adapter l’habitation individuelle par le développement d’une norme de construction des logements : la norme « APIH » (APtitude

    Intergénérationnelle de l’Habitat) qui évaluera le caractère adapté, équipé et adaptable des habitations. Cette norme aura pour but de renforcer l’attractivité des logements mieux adaptés aux besoins des aînés

    et de faciliter leur vie, lorsque ceux-ci sont à la recherche de ce type d’habitat. Elle servira également de référentiel pour développer de

    nouvelles formations dans le secteur de la construction.

    Favoriser l’adaptation à la norme « APIH » d’au moins 25% des logements neufs construits chaque année (information du marché,

    formation du secteur, label, réduction de la TVA à 6% sur le surcoût lié à l’adaptabilité, charges d’urbanisme négociées avec les promoteurs

    immobiliers).

    Adapter les habitations existantes, grâce au développement d’un « Qualipack ». Il s’agit d’un bouquet comprenant un prêt à taux zéro

    remboursable sur sept an ainsi qu’une prime couvrant 20% des travaux et équipements destinés à l’amélioration de l’ergonomie de l’habitat :plan

    incliné, élargissement des portes, salle de bain adaptée…. L’investissement couvert par le Qualipack pourra s’élever jusqu’à 20.000 euros. Par exemple, un aîné qui fait des travaux pour 20.000 euros remboursera avec

    le qualipack 190 euros par mois, contre 265 euros aujourd’hui si le crédit est octroyé par une banque privée. Sur 7 ans, avec la prime, cela

    représente 6.000 euros d’économie ! Avec EVIA, 3.500 qualipack seront octroyés chaque année aux Wallons et Bruxellois.

    Renforcer le rôle des centres de coordination afin qu’ils puissent offrir

    aux personnes confrontés à une perte d’autonomie ou à la recherche d’information un accompagnement personnalisé. Sur base d’un partenariat

    entre les futurs OIP régionaux en charge de la santé et des réseaux de centre de coordination d’aide et de soin, les centres de coordination joueront le rôle de guichet unique pour faciliter les démarches des aînés

    ou de leurs proches. Il aura pour mission de fournir des informations très larges aux aînés, de réaliser des audits (évaluation des besoins, des

    souhaits, de l’habitat…), de conseiller et d’accompagner les bénéficiaires et de mettre en œuvre la démarche ABCD.

  • Vivre vieux vivre heureux avec EVIA – Note de presse 7

    La meilleure conception des nouvelles constructions sur base de la norme « APIH » permettra d’adapter et d’équiper plus facilement et à moindre coût

    les habitations. D’ici 2040, au moins 94.000 habitations neuves respecteront des normes d’adaptabilité et 90.000 habitations

    existantes supplémentaires seront équipées et adaptées aux besoins des seniors en perte d’autonomie.

    B comme « BOUGER » :

    Faciliter la mobilité résidentielle en supprimant certains freins au déménagement vers une habitation plus adaptée, grâce au passeport

    « déménager sans frais ». Les services d’accompagnement l’octroyeront aux aînés, sur base d’un audit, afin de les aider à trouver une nouvelle habitation mieux adaptée, à proximité de leur lieu de vie et

    interviendront dans les frais de déménagement. En rythme de croisière, le dispositif pourra bénéficier à 6.000 ménages chaque année.

    Lever les obstacles financiers ou affectifs au déménagement vers un habitat plus adapté ou à l’adaptation de leur logement :

    La vente viagère. Les aînés ont parfois des difficultés

    financières à payer leurs soins et/ou n’ont pas les moyens de réaliser des travaux d’adaptation ou encore de déménager

    vers une habitation mieux adaptée. La vente viagère peut leur permettre de surmonter cet obstacle financier. Les aînés conservent la jouissance du bien et bénéficient d’un revenu

    complémentaire (rente) versée par l’acheteur du bien. Nous proposons de réduire la fiscalité liée à la vente viagère. Les

    droits d’enregistrement seront uniquement à 6%. La base imposable sera liée à la rente et pas à la valeur vénale. Il n’y aura pasd’IPP sur la rente même quand le bien est acheté par

    une personne morale. Une proposition de décret en ce sens a été déposée en juin 2015 par le Président du Parlement de

    Wallonie, André Antoine.

    Les droits de donation : les Régions ont décidé de réduire les taux d’imposition, surtout lorsque la donation porte sur

    une habitation familiale léguée aux conjoint, enfants ou petits-enfants. Portée par le cdH, cette mesure s’inscrit dans

    la présente réflexion. Savoir que son habitation sera occupée par un proche peut faciliter le départ vers un logement mieux

    adapté.

    C comme « COHABITER » :

    Développer l’habitat partagé ouvert aux aînés (colocation, habitat

    kangourou, habitat communautaire…) sur base d’un programme volontariste de soutien du secteur (des subsides, un portail unique, la

    promotion auprès du grand public, la labellisation, des mesures fiscales…). Il s’agit d’encourager les propriétaires de logements trop grands pour leurs besoins, à les transformer en deux ou plusieurs logements, l’un prévu pour

    personnes âgées, l’autre pour de jeunes ménages, avec ou sans enfants (habitat kangourou).

    Le cas échéant, une extension de l’immeuble pourra plus facilement être autorisée. Nous avons intitulé cette formule « parcelle kangourou ». Elle

  • Vivre vieux vivre heureux avec EVIA – Note de presse 8

    permettra également de densifier l’habitat pavillonnaire et de favoriser la cohabitation entre générations.

    D’ici 2040, grâce à la démarche ABCD, 35.000 aînés vivront dans un habitat partagé, soit 3% de la population âgée de 65 ans ou plus.

    D comme « DISPOSER » :

    Réinventer les résidences-services en développant une offre de « quartiers-services » où les aînés pourront être propriétaires ou

    locataire de leur logement, vivre dans un habitat bien inséré dans le quartier et profiter d’un centre de soins et de services disponible 24/24h et

    d’équipements communs. Il convient en effet de renforcer l’offre intermédiaire entre le logement individuel et la maison de repos, comprenant des habitations suffisamment adaptées, équipées et assistées

    (services d’aide et de soins) pour permettre à des personnes dépendantes, voire très dépendantes, de continuer à vivre dans une habitation propre.

    Ces habitations doivent être localisées au cœur de quartiers de commerces et services, conçus pour faciliter la vie des seniors et favoriser les liens intergénérationnels. L’ambition est de créer d’ici 2040

    une centaine quartiers-services comprenant environ 200 logements individuels chacun, soit +/- 25.000 logements.

    Faire des maisons de repos actuelle de véritables maisons de vie : parce que les résidents des maisons de repos seront à l’avenir plus fragiles, il faut réinventer le concept et permettre aux aînés d’y vivre

    heureux et aux personnels de bénéficier de bonnes conditions de travail. Nous proposons les « maisons de vie », localisées au cœur des quartiers

    où il y a de la vie, des services et des commerces, avec une mixité de fonction dans le complexe (crèches, écoles, centres sportifs ou culturels…), une architecture qui favorise les vues sur le quartier, un réfectoire partagé

    avec les résidents des futurs quartiers-services, davantage de domotique pour assurer une autonomie aux personnes très dépendantes et l’usage du

    numérique pour que les seniors continuent à être connectés au monde entier et à leurs proches.

    Développer des quartiers nouveaux, villes nouvelles qui seront

    aménagés en prenant en considération les besoins des aînés et qui favoriseront les liens intergénérationnels.

    Dans son analyse, le CEPESS démontre que le développement d’alternatives à la maison de repos coûtera moins aux pouvoirs publics et aux

    particuliers et renforcera la qualité de vie des seniors. En effet, la mise en œuvre de la démarche ABCD coûtera approximativement 29 millions d’euros par an en Wallonie et 5 millions d’euros à Bruxelles. Cet investissement permettra de

    réduire de manière significative le nombre de places à créer d’ici 2040 et de générer des économies budgétaires en matière d’investissement en

    infrastructures ou de financement des soins en institution. Ces marges pourront notamment servir à financer la démarche ABCD et l’assurance autonomie.

  • Vivre vieux vivre heureux avec EVIA – Note de presse 9

    4. METTRE EN PLACE UNE ASSURANCE AUTONOMIE

    En prenant appui sur la 6ème réforme de l’Etat et le transfert de compétences en

    matière de santé et d’aide aux personnes, le cdH est à la pointe pour créer une assurance-autonomie, tant en Wallonie qu’à Bruxelles. En Wallonie, la création

    d’une assurance autonomie est sur les rails et a fait l’objet d’un accord de principe en Gouvernement. A Bruxelles, une étude de faisabilité a été lancée, tant sur les aspects techniques que juridiques.

    Cette assurance permettra de répondre au risque de perte d’autonomie dès sa survenance, en couvrant le coût de l’aide et des services professionnels

    auxquels il est fait appel en fonction des besoins. À la clé, répondre au souhait de la grande majorité des personnes de rester le plus longtemps

    possible dans leur lieu de vie habituel.

    L’analyse du CEPESS permet d’évaluer l’impact qu’apporte la création d’une assurance autonomie afin d’assurer à toute personne confrontée à une perte

    d’autonomie l’accès à des aides et à des services de qualité et pour mieux structurer et financer ces aides dans la perspective de l’allongement de

    la vie.

    Face au nouveau risque social que constitue l’ampleur intense des soins de longue durée (« care ») aux personnes en perte d’autonomie à court et à moyen

    termes, la mise en place d’une assurance obligatoire permet de mutualiser à grande échelle les risques et les coûts qui y sont liés. À l’instar d’autres pays

    européens (tels que l’Allemagne, la France ou le Luxembourg), une couverture assurantielle obligatoire et solidaire organisée par les pouvoirs publics évitera que seules les personnes qui en ont les moyens puissent couvrir leur propre

    risque de dépendance via des assurances facultatives. Elle assurera à chacun une couverture plus large et à moindre coût des frais en aides et

    services liés à la perte d’autonomie.

    L’assurance-autonomie proposée est :

    o Globale.Elle contribue à financer le coût des aides et des services

    quels que soient les revenus des bénéficiaires. Chaque personne en perte d’autonomie, qui vit à domicile ou dans le secteur

    semi-résidentiel11, pourra y faire appel selon ses besoins et recevra l’aide et les services en fonction de son niveau de dépendance. Elle s’adresse à l’ensemble des personnes dépendantes quel que soit

    leur âge, ce qui implique de prévoir l’intégration des dispositifs de l’APA12 (personnes âgées à partir de 65 ans) et du BAP13 (personnes

    porteuses d’un handicap de moins de 65 ans) ;

    o Intégrée. Elle développe et rend accessible une palette d’aides et de services variés, de l’aide à la personne et dans les actes de

    la vie quotidienne (s’habiller, se laver, se nourrir, faire le ménage, remplir des documents administratifs) à l’aménagement

    ergonomique du logement, la télévigilance, la livraison de repas ou les aides à la mobilité. La personne assurée pourra faire appel à des services et à des prestataires agréés.

    11 Centres de jour, courts-séjours… 12 Allocation pour l’aide aux personnes âgées. 13 Budget d’assistance personnelle.

  • Vivre vieux vivre heureux avec EVIA – Note de presse 10

    Le CEPESS a réalisé une estimation de son ampleur et en démontre la faisabilité financière sur base des paramètres suivants :

    Les personnes en perte d’autonomie qui y feront appel lors de son lancement sont estimées à 72.650 en Wallonie et à Bruxelles. Une

    augmentation du financement est prévue pour tenir compte de l’accroissement du nombre de bénéficiaires suite à l’allongement de la vie.

    Outre le budget de l’APA (et du BAP), des économies seront dégagées

    grâce aux dépenses publiques non exposées dans le secteur résidentiel suite à la mise en place de l’assurance-autonomie. Dès lors que 50% des

    personnes peu à modérément dépendantes (les catégories « A » et « B » des maisons de repos pour personnes âgées) n’entreraient pas en maison de repos d’ici 2040 grâce à l’assurance autonomie, le CEPESS a estimé que

    l’ouverture de places supplémentaires suite à l’allongement de la vie pourrait être réduite de 10.512 places en Wallonie (soit 38%) et de 2.377

    places à Bruxelles (soit 50%). Les gains qui en résulteraient en dépenses publiques non exposées pour les investissements en infrastructure s’élèvent en 2040 à 27,5 millions d’euros14 et à 85 millions d’euros pour

    les dépenses de soins et d’assistance15.

    Conformément au mécanisme de l’assurance sociale, une contribution est

    demandée à toute personne à partir de 25 ans, modulée en fonction de ses revenus et estimée dans l’étude à 45 euros par an en moyenne.

    Pour les personnes peu à modérément dépendantes, l’assurance-autonomie

    s’avère bien moins coûteuse qu’un séjour en maison de repos. Elle se traduit de plus par une meilleure accessibilité financière pour les services à domicile par

    rapport à aujourd’hui, grâce à un coût horaire moyen divisé par trois.

    L’étude met en lumière une série de constats facilitant la mise en place d’une assurance autonomie efficace. Citons le déficit d’information coordonnée à

    destination des personnes dépendantes et de leurs aidants proches, la dispersion des instruments de mesure de la dépendance ainsi que le manque

    d’enregistrement centralisé des données en matière de prestations, de niveau de dépendance et de coûts au travers des différents services d’aide aux personnes dépendantes… Elle ébauche également les conditions pour un fonctionnement

    optimal de l’assurance, qui prend appui notamment sur les centres de coordination des soins et services à domicile, auxquels elle donne un nouvel élan

    pour assurer l’articulation des dispositifs favorisant l’aide au domicile.

    Enfin, le succès de cette évolution dépend également de la volonté de l’Etat

    fédéral de prendre les mesures nécessaires pour l’accompagner. Il s’agit notamment de renforcer le financement des infirmiers à domicile (qui octroient les soins) qui est une compétence fédérale. Par ailleurs, il convient que l’adoption

    de l’échelle BEL-RAI de calcul de la dépendance soit largement partagée, afin d’adopter une vision large de la prise en compte de la dépendance.

    14 22,92 millions d’euros pour la Wallonie et 4,56 millions d’euros pour Bruxelles. 15 Economie de 69,75 millions d’euros pour la Wallonie et de 15,34 millions d’euros pour Bruxelles.

  • Vivre vieux vivre heureux avec EVIA – Note de presse 11

    5. UN IMPACT POSITIF SUR LA QUALITÉ DE VIE DE TOUS LES AÎNÉS

    Grâce à la démarche ABCD, le parc de logements comptera en 2040 plus

    de 9% d’habitations adaptées pour 6% actuellement. Compte tenu de la croissance du parc, cela représente un doublement du nombre de logements adaptés. Alors que l’offre de logements adaptés est actuellement déficitaire par

    rapport au nombre d’aînés en situation de dépendance sévère, elle sera ainsi légèrement excédentaire dans 25 ans.

    Grâce à l’assurance-autonomie, les aînés pourront bénéficier d’une offre de services à domicile suffisante, de qualité et accessible du point de vue financier. 82% des seniors souffrant de limitations sévères dans

    l’accomplissement des tâches quotidiennes pourront bénéficier d’aides à domiciles, également plus fréquentes et plus longues. Actuellement, cette

    proportion n’est que de 42% et les prestations s’avèrent relativement limitées et coûteuses.

    La mise en œuvre du plan « EVIA » permettra à une part beaucoup plus importante d’aînés de poursuivre leur vie à domicile : beaucoup moins d’aînés entreront en milieu institutionnalisé contre leur gré

    (actuellement, 33% des résidents intègrent une maison de repos contre leur volonté). Dès lors, en Wallonie et à Bruxelles, le nombre de places en

    maisons de repos pour 1.000 ainés passera ainsi de 86 à 60 unités, soit une réduction de 30% de cette proportion.

    La vie des aînés à domicile sera de meilleure qualité grâce à un habitat

    mieux adapté, des alternatives plus nombreuses (habitat individuel, habitat partagé, quartiers-services), des quartiers mieux aménagés et une offre de

    services de qualité plus abondante et accessible sur le plan financier.

    Le développement de l’habitat partagé, de quartiers-services, de quartiers reliants (linking cities) et d’un dispositif d’aides à domicile

    contribuera fortement à la réduction du sentiment de solitude qui affecte le bonheur et la qualité de vie de trop nombreux aînés.

    EVIA permet de réduire de manière significative le nombre de places à créer d’ici 2040 en maisons de repos. En Wallonie, plutôt que de devoir créer 55.600 nouveaux places en 24 ans, soit 14 maisons de repos par an, le besoin se

    limitera à 8.200 places, soit environ 3 nouvelles maisons de repos par an. A Bruxelles, il ne faudra pas créer de nouvelles places alors qu’en l’absence d’EVIA,

    il faudrait en créer 7.200 places, soit un peu moins de 3 maisons de repos par an. Sur la période 2016-2040, cela représente au minimum une économie budgétaire cumulée de 2,24 milliards d’euros pour la Wallonie et de 493

    millions d’euros pour Bruxelles, dégagée grâce à la réduction des dépenses pour créer de nouvelles maisons de repos et pour en financer

    le fonctionnement. Une partie de ces marges pourra être utilisée pour financer la mise en œuvre du plan EVIA. Pour les particuliers, le plan EVIA limitera l’impact du vieillissement sur les contributions fiscales de chacun et donc sur le

    niveau de vie.

    La qualité de vie des résidents et les conditions de travail du personnel

    seront meilleures. L’offre de places en milieu institutionnalisé sera mieux ajustée à la demande, ce qui réduira les délais d’attente. De plus, grâce à la limitation du nombre de places à créer d’ici 2040, le secteur sera viabilisé et

    consolidé, grâce à l’amélioration des conditions de travail du personnel et de la

  • Vivre vieux vivre heureux avec EVIA – Note de presse 12

    qualité des services offerts. Les maisons de repos seront enfin réinventées en maisons de vie.

    Pour les particuliers, vivre à domicile coûtera moins cher qu’entrer en milieu institutionnalisé. La combinaison du qualipack (pour réaliser des travaux

    d’adaptation et d’équipement d’un montant de 20.000 euros sur son habitation) et de l’assurance autonomie (9h de services par semaine) leur coûtera 285 euros plutôt que 670 euros pour une entrée en maison de repos !