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en Andalousie

Tels des "Christophe Colomb" qui, le 3 août 1492 en partant d’Espagne, a découvert l’Amérique le 12 octobre 1492, nous sommes 48, ce 6 juin 2018, à prendre le risque de quitter Cesson-Sévigné pour découvrir l’Andalousie.

Comparaison osée ?

Pas tant que cela !

Christophe Colomb avait un sponsor, Isabelle de Castille, pour l’aider dans ses démarches financières. Nous, nous avons un "ange gardien", Nicolle, responsable des "explorateurs" que nous rêvons d’être. De plus, la langue espagnole n'a pas de secrets pour elle, ce qui facilitera (oh combien !) les échanges.

Nous sommes tous là, à 5 h 45 précises. Nicolle avait promis, à tout retardataire une amende, au défendant très agréable : offrir l’apéro (gratuit pendant la durée du séjour) à chacun des participants. Le car, lui, se fait attendre. A son arrivée, force est de constater qu’il manque deux places.

Pas de panique ! Un taxi sera diligenté pour véhiculer deux dames, telles des VIP. Elles nous rejoindront à Nantes.

Pendant ce temps, Jean-Yves, avec sa courtoisie habituelle, vole au secours d'une voyageuse dont l’original du passeport est resté sur son bureau. Quelque tours de roues de voiture et hop, le problème est réglé. Par ailleurs, Ie taxi de ces dames est avancé.

A peine 2 h plus tard, notre avion nous dépose à Malaga. Nous découvrons notre lieu de villégiature, l'hôtel Royal Al Andalus à Torremolin

Celui-ci s'avèrera très confortable, entouré de jardins tropicaux, avec une piscine à la disposition des amateurs. Ils la testeront et, à voir leurs mimiques, nous pouvons dire : l'eau est fraîche !

Aïe ! Ce n'est pas grave, car nous n'aurons que peu de temps pour flâner dans l'hôtel.

Tôt le lendemain matin, nous allons "être mis dans le bain" et vivre à l’heure espagnole : prendre le rythme des journées bien remplies avec des levers bien matinaux.

Heureusement, le thermomètre ne commettra jamais d'excès pendant notre séjour. Stéphane notre guide pour toute la semaine, pourtant natif de Normandie, nous impressionnera par sa connaissance de l'Andalousie.

Disponible et attentif au bien-être du groupe, nous sommes très chanceux. Avec Antonio, notre chauffeur, nous allons parcourir, en toute sécurité, plus de 1 800km, tant est dense notre programme : Grenade, Ronda, Marbella, Puerto Banùs, Cordoue, Séville, Malaga et autres petits villages pittoresques.

L'Andalousie, est un tableau géant !

Les dépliants publicitaires disent vrai !

Le bleu de la mer et celui du ciel, le jaune du soleil qui darde ses rayons près de 320 jours par an, offrent à nos yeux éblouis un contraste saisissant avec la blancheur immaculée des maisons peintes à la chaux et le vert des oliviers et autres palmiers et orangers.

Qui n'a pas rêvé voir ce merveilleux pays ?

D'emblée nous éprouvons une sensation envoutante engendrée par l’ombre et l'étroitesse des ruelles, les balcons en fer forgé garants de l'intimité des habitants, la quiétude des après-midi et l'effervescence de la nuit,

C’est aussi, nous le verrons, l’art de faire la fête, les nombreuses ferias et même la ferveur des processions en témoignent.

L’accent chantant de leur parler, s'avère quelque peu ensorceleur. Pour nous plier au rituel Andalou, nous adopterons, lors des repas, les spécialités des régions : les tapas, même si, parfois ils seront surprenants par leur taille et leur saveur, le jambon des gros porcs bruns, nous goûterons au manzanilla, au Xérès, même à la queue de bœuf, mais si !

Malheureusement, pas à la siesta, notre emploi du temps serré nous empêchera de la pratiquer.

L’Andalousie, est surtout une terre de brassage de cultures (Maures, juifs, Catholiques, gitans…).

Nous aurons tout loisir d'admirer l’empreinte des civilisations qui se s’ont succédé, se

mariant en fabuleuses et chatoyantes arabesques. Nous sommes subjugués par la délicatesse de l’art mudéjar*, mais aussi par le faste baroque de ses cathédrales et églises.

La fascination qu'exerce la vision de tant de réalisations est telle que nous gardons

le silence ! Il m’est difficile de décrire et de faire ressentir l’envoûtement que crée la vue

de ces splendides monuments qui font l’histoire de l’Espagne et plus particulièrement de

l’Andalousie.

Dès nos premiers pas dans Grenade nous prenons le pouls du pays. Grenade bénéficie d'un environnement de toute beauté, avec, en toile de fond, les cimes de la Sierra Nevada qui culmine à 3 478m. La richesse de l'architecture de ses monuments est exceptionnelle. Aujourd’hui encore, elle garde toute son authenticité.

L'Abaycin, ancien quartier arabe, bâti sur une colline, ressemble à une médina. Il déborde de charme avec les carmenes* et ses patios fleuris.

Nous apprécions flâner dans les petites ruelles pavées qui montent énormément, nous arrêter sur des placettes bordées d'orangers, découvrir des églises qui furent des mosquées. Nous marchons beaucoup... nos chaussures s'en souviendront mais nos efforts sont récompensés par la beauté du lieu qui favorise une certaine langueur.De cet endroit, nous avons une vue imprenable sur l'Alhambra.

L'Alhambra, mot arabe, signifiant la citadelle rouge est une véritable forteresse (2 200 m de remparts) constituée de quatre monuments : l’Alcazaba, les Palais nasrides*, le Palais Généralife et le palais de Charles Quint. Les rois catholiques pour laisser leur empreinte, ordonnèrent la construction au XVIème siècle

de la Chapelle Royale (La Capilla Real).

C'est un mausolée d’architecture gothique, achevée au XVIIIème siècle, édifiée pour accueillir les dépouilles royales. Le Généralife est une maison de campagne des rois nasrides*, immense jardin avec des fontaines, des patios agrémentés de jeux d'eau.

Le calme et la sérénité sont omniprésents : ça fait du bien de s'y promener l

Nous apprécions ces moments-là.

Le lendemain, direction Ronda, tout au long du parcours nous découvrons des plantations d'orangers et citronniers à perte de vue.

À Ronda c'est spectaculaire, la ville est divisée en deux par une faille profonde de plus de 100 m. Le Pont Neuf (El puente Nuevo) est véritablement un chef-d'œuvre.

C'est le plus récent des ponts qui traversent la gorge du Tage. Il a fallu 42 ans pour le construire au XVIIIème siècle. Pendant la guerre civile sa partie centrale est transformée en prison.

C'est impressionnant et magnifique du haut du mirador et des points de vue, Il ne faut pas avoir le vertige.

Cela vaut bien une belle randonnée !

Nous pénétrons dans les magnifiques arènes (La plaza de Toros), toujours en activité (les plus vieilles d’Espagne).

Après cette visite nous cernons mieux ce que représente la corrida dans la culture hispanique mais nous restons en retrait par rapport à la violence qu'elle renvoie.

Au Museo Taurino (Musée de la tauromachie), sont exposés des habits rutilants et de nombreux souvenirs et photos évoquant les dynasties de toreros de Ronda : les Romero, Ordonez.

Bien avant nous, des personnages illustres ont succombé au charme de la ville, parmi lesquels Hemingway ou Orson Welles.

Le 3èmejour : nous visitons Cordoue et sa célèbre Mosquée Cathédrale.

Classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, la Mezquita-Cathedral, est pour nous, le joyau de notre séjour. Le lieu est immense !

Il s’agit du monument islamique le plus grand d’occident où se côtoient dans son architecture, le christianisme et l'islamisme.

Au milieu de la mosquée d’un peu plus 23 000m², se trouve une cathédrale majestueuse.

La forêt de colonnes, les arcs bicolores et la décoration lumineuse juxtaposés aux éléments de style gothique, renaissance et baroque de la cathédrale chrétienne érigée en son intérieur, constituent un ensemble architectural remarquable.

Situé juste à côté, l’Alcazar de Los Reyes (Alcazar des Rois chrétiens), avec ses beaux jardins, ses pièces d‘eaux, ses bains arabes ou la salle des Mosaïques nous émerveillent.

On ne peut imaginer le spectacle et la beauté du lieu.

Nous poursuivons notre visite de la vieille ville en découvrant une multitude d’endroits au charme particulier, comme la Calleja de las Flores.

Dimanche, journée que nous n'oublierons pas, d'abord, parce pas prévue, et parce que c'est notre guide qui a fait le choix d’une escapade chez Maria, à Torrox, afin que nous puissions apprécier la cuisine typique de la région.

Mais avant nous visitons Frigiliana. Magnifique petit village blanc, élu plus beau des villages d’Andalousie en1988. Nous flânons avec un immense plaisir dans les petites rues très étroites et joliment pavées aux maisons d’un blanc éclatant colorées par des pots de fleurs accrochés aux façades, ruelles qui serpentent en son centre-ville appelé aussi le «barribarto» par les habitants. Nous y percevons l’influence des maures qui régnèrent jusqu’au XVIème siècle.

Derrière se dresse la colline El Fuente : Une anecdote liée à cette colline, lors de la conquête de Frigiliania par les espagnols en 1569 les soldats arabes et surtout les femmes très combatives préférèrent se jeter dans le vide de son sommet que d’être capturées.

Nous découvrirons aussi Nerja, charmante petite ville, ancien port de pêche, connue pour son célèbre "Balcon de l’Europe", un mirador qui se trouve sur une ancienne forteresse musulmane

détruite par un tremblement de terre. Il doit son nom au roi Alphonse XII.

La vue sur la mer depuis cette falaise est splendide, il fait soleil, on voit jusqu’aux

côtes africaines. Les plages sont d’une diversité étonnante, pourtant elles sont encore préservées d’une urbanisation invasive. Les estomacs crient famine et nous avons hâte de nous poser chez Maria.

Lorsque nous arrivons, tout au bout d'une petite route cabossée, au fin

fond d'un vallon écrasé de soleil, le dépaysement est total.

L'accueil de Maria nous met d’humeur joyeuse et de suite, une certaine atmosphère nous enveloppe et planera tout au long de ce repas typique andalou, concocté, cela se voit, avec passion.

Servis sur des grandes tables "genre banquet" qui incitent à la convivialité, neuf mets espagnols inconnus de nos papilles nous sont proposés.

Avons-nous tous goûté à tout ?

Pas sûr !

L’ambiance est gaie, très gaie.

En Andalousie nous avons appris comment les dames pas encore autorisées à prendre la parole en public utilisaient un éventail pour communiquer subtilement leurs sentiments à la personne de leur choix ou pas.

C'est un art. En fait, il faut le savoir, l'éventail ne fait pas que du vent. Nicolle qui apprend très vite nous fera une démonstration explicite très réussie à la fin du repas. !

Par contre nous n'avons pas appris à danser le "Flamenco", manque de temps !

Cependant nous avons apprécié les soirées "danse" de nos spécialistes à nous !

C'est avec regret que nous quittons Maria et son nid douillet.

De ce lieu, nous avons une magnifique vue sur Frigiliana et Nerja.

Nous ne pouvions visiter l’Andalousie sans voir sa capitale Séville. C’est la 4eme ville d'Espagne célèbre par La Giralda Cathédrale qui occupe 11 500 m² bâtie sur une mosquée détruite par un tremblement de terre Ce minaret, construit par les Maures entre 1184 et 1198, s'élève alors 76 m de haut. Après la reconquête, les chrétiens y ajouteront le clocher. La Giralda est, avec la porte des Maures, un des seuls vestiges de l'ancienne mosquée.

A l’intérieur de la cathédrale, nous pouvons y voir aussi, le mausolée de Christophe Colomb porté par quatre hommes qui représentent les royaumes : de Castille, de Léon, d’Aragon et de la Navarre. Mais est-ce bien lui ?

Juste à côté de la Cathédrale, l'Alcazar Royal, l'un des plus anciens palais du monde, est Inscrit au patrimoine mondial de l’humanité de l’UNESCO.

C’est un palais fortifié d’une beauté incroyable où l’on ne peut qu’être séduit par

l’harmonie qui émane du riche mélange des cultures. Nous sommes fascinés par la dentelle de pierre, la finesse le travail du marbre et de la marqueterie.

Le palais et les jardins de Pierre le Cruel et de Charles Quint, citadelle musulmane et ses jardins ornés de fontaines, jets d'eau, bassins, sculptures et arbres fleurs apportent un charme extraordinaire à ce lieu enchanteur. Nous continuons notre visite par le quartier de Santa Cruz, le plus typique de Séville.

Les rues étroites, les façades des maisons colorées, créent une ambiance chaleureuse. A l’intérieur on tombe sur des patios qui sont à couper le souffle.

Une pause pour déjeuner dans un magnifique restaurant Le Marco.

Nous profitons d'un tour panoramique de la ville le long du Guadalquivir qui fera ce qu'est Séville aujourd'hui : une ville ancrée dans l'histoire avec la Torre Del ORO, l'Ile de Carturja et la Place d'Espagne mais aussi ouverte sur l'avenir, en témoigne le Métropol Parasol, la plus grande structure en bois au monde.

Nous passons un peu de temps sur cette sublime Place d’Espagne, et là, ce qui s'offre à notre regard est tout simplement grandiose ; je sais, je me répète.

En forme de demi-cercle, c’est une des pépites de l'exposition ibéro-américaine de 1929, le monument qui nous aura le plus marqué avec la Mezquita-Cathedral.

Tout autour de la place des céramiques finement colorées illustrent toutes les régions d’Espagne.

Nous avons aimé "lambiner" dans le magnifique Parc Maria Luisa situé près de la Place d'Espagne. C'est un jardin à l'andalouse, parsemé de fontaines, de statues, des allées joliment pavée avec un grand plan d'eau avec des cygnes, une petite île centrale remplie d'oiseaux, un kiosque pour se détendre au frais sur des bancs en céramique. La tentation est grande d'y faire une petite sieste !

Déjà notre dernier jour, hélas !

Et, ce matin la visite de Malaga est comme une récompense.

Il y fait bon vivre et cela se voit. Ville située dans le sud de la péninsule ibérique, à environ 100 km du Détroit de Gibraltar.

Aux panoramas inégalables que ce soit au sommet de son Alcazaba, de son château du Gibralfaro de sa spectaculaire Cathédrale.

Ville natale de Picasso dont le musée a stimulé le centre commercial.

Ah !

N'oublions pas la dégustation du célèbre vin de Malaga, je sais que certains se sont laissés tenter mais...

chut !

Réputée pour sa beauté, maintenant nous en sommes de fervents convaincus, l'Andalousie offre, en plus, des vallées fertiles et de vastes pâturages, où l'on pratique l’élevage du porc ibérique. Les arbres fruitiers y abondent également : orangers, citronniers, pommiers, figuiers, châtaigniers, amandiers et vignes.

Depuis le XXème siècle, en plus des cultures traditionnelles telles que : oliviers, vignes, orangers, on y voit pousser, la canne à sucre, l’avocat et des fruits exotiques, ananas, mangue car la région bénéficie en effet d’un micro climat tropical.

Demain c'est le départ, les valises sont presque fermées, demain le réveil, sans aucune pitié, nous annoncera d'une sonnerie péremptoire, c'est l'heure ! L’avion n'attend pas !

Mais, ce soir, nous n'allons pas faillir à la tradition des remerciements et du cadeau souvenir, bien mérités, à la responsable du groupe et de son charmant conjoint.

Les chants de marins font, avec un effectif restreint, ce qu'ils peuvent pour honorer ce moment empreint de nostalgie.

Nous chantons comme pour nous mettre du baume au cœur en sachant que, demain sera un autre jour.

Nicolle merci ! Il te reste à apprendre la langue de notre future destination.

Ce 13 juin 2018 à 12h00 nous redécouvrons CESSON !

Hourrah !

Nous sommes tous de fins explorateurs !

À la fin de ce voyage nous pouvons dire tout simplement : le bonheur n'est pas une destination mais une façon de voyager (Margaret Lee Runbeck).