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La Lettre du Plan Séisme – 1 er trimestre 2013 1 k www.planseisme.fr Liste des principaux séismes de la crise sismique (Source : CEA/LDG) Séismes Pyrénées – Didacticiel réglementation – Retour séismes Emilie-Romagne – Vidéos SISMIK ZOOM : BCSF DOSSIER : Exercices de crise sismique L’équipe du site internet du Plan Séisme vous souhaite une très bonne année 2013 ! Crise sismique dans les Pyrénées (ouest de Lourdes) Depuis la fin décembre 2012, l’on observe une crise sismique modérée dans les Pyrénées, dans une zone située au sud-ouest de Lourdes. Parmi plusieurs dizaines de petits séismes de magnitude locale voisine de 3.0, quatre séismes de magnitude plus importante ont été ressentis par la population (cf. tableau ci-dessous). L'équipe de sismologie de l’Observatoire Midi-Pyrénées (OMP) s'est donc rendue sur place dès le 1 er janvier 2013 afin d’installer trois stations sismologiques temporaires au plus près des répliques, ceci afin d'assurer un suivi le plus fin possible de leur répartition. Le choc principal de cette crise, de magnitude locale de 4.8 selon le CEA/LDG, est quant à lui survenu à 00h35 dans la nuit du 30 au 31 décembre 2012. Ce séisme d’intensité épicentrale de l’ordre de V a donné lieu à de nombreux témoignages spontanés auprès du Bureau Central Sismologique Français (BCSF). Ces témoignages indiquent que les secousses ont été ressenties dans une zone très étendue s’étendant jusqu’à Bordeaux au nord. Des témoignages sont également parvenus au BCSF pour les trois autres chocs de cette séquence, mais en nombres beaucoup plus limités. Cette petite crise sismique survient dans une zone des Pyrénées où la sismicité est fréquente et régulière, bien que modérée. Cette région se trouve ainsi, selon le zonage sismique de la France au sein de la zone de sismicité « moyenne », soit la zone de sismicité la plus élevée pour la métropole. Plus d’une dizaine de séismes avec des intensités épicentrales de VI ou plus y sont ainsi connus depuis le grand séisme de 1660. Le dernier en date est celui du 17 novembre 2006 survenu à l’Est d’Argelès-Gazost avec une magnitude locale de 5.2 et une intensité épicentrale de VI. Le massif pyrénéen est par ailleurs la première région en France à bénéficier d’un système de génération automatique de cartographies de l’ampleur des secousses appelées « ShakeMap » 1 . Ces cartographies automatiques sont générées pour tout séisme de magnitude à 3.0. 1 Le logiciel ©ShakeMap a été développé par le service géologique national américain (USGS)

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Liste des principaux séismes de la crise sismique

(Source : CEA/LDG)

Séismes Pyrénées – Didacticiel réglementation – Retour séismes Emilie-Romagne – Vidéos SISMIK

ZOOM : BCSF DOSSIER : Exercices de crise sismique

L’équipe du site internet du Plan Séisme vous souhaite une très bonne année 2013 !

Crise sismique dans les Pyrénées (ouest de Lourdes) Depuis la fin décembre 2012, l’on observe une crise sismique modérée dans les Pyrénées, dans une zone située au sud-ouest de Lourdes. Parmi plusieurs dizaines de petits séismes de magnitude locale voisine de 3.0, quatre séismes de magnitude plus importante ont été ressentis par la population (cf. tableau ci-dessous). L'équipe de sismologie de l’Observatoire Midi-Pyrénées (OMP) s'est donc rendue sur place dès le 1er janvier 2013 afin d’installer trois

stations sismologiques temporaires au plus près des répliques, ceci afin d'assurer un suivi le plus fin possible de leur répartition.

Le choc principal de cette crise, de magnitude locale de 4.8 selon le CEA/LDG, est quant à lui survenu à 00h35 dans la nuit du 30 au 31 décembre 2012. Ce séisme d’intensité épicentrale de l’ordre de V a donné lieu à de nombreux témoignages spontanés auprès du Bureau Central

Sismologique Français (BCSF). Ces témoignages indiquent que les secousses ont été ressenties dans une zone très étendue s’étendant jusqu’à Bordeaux au nord. Des témoignages sont également parvenus au BCSF pour les trois autres chocs de cette séquence, mais en nombres beaucoup plus limités.

Cette petite crise sismique survient dans une zone des Pyrénées où la sismicité est fréquente et régulière, bien que modérée. Cette région se trouve ainsi, selon le zonage sismique de la France au sein de la zone de sismicité « moyenne », soit la zone de sismicité la plus élevée pour la métropole. Plus d’une dizaine de séismes avec des intensités épicentrales de VI ou plus y sont ainsi connus depuis le grand séisme de 1660. Le dernier en date est celui du 17 novembre 2006 survenu à l’Est d’Argelès-Gazost avec une magnitude locale de 5.2 et une intensité épicentrale de VI.

Le massif pyrénéen est par ailleurs la première région en France à bénéficier d’un système de génération automatique de cartographies de l’ampleur des secousses appelées « ShakeMap » 1 . Ces cartographies automatiques sont générées pour tout séisme de magnitude à 3.0.

1 Le logiciel ©ShakeMap a été développé par le service géologique national américain (USGS)

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ShakeMap du séisme pyrénéen du 31/12/2012 (Source : projet SISPyr)

Opérationnel pour le grand-public depuis décembre 2012, ce système mis en place dans le cadre du projet SISPyr a ainsi permis la génération rapide de cartes quelques minutes après l’occurrence de chacun des principaux séismes de cette séquence.

A noter également que, conscient de la réalité du risque sismique régional, les autorités avaient organisé en 2012 deux exercices de crise sismique dans le département des Hautes-Pyrénées, avec des épicentres virtuels situés à proximité de la ville de Lourdes.

Didacticiel réglementation parasismique Disponible en ligne depuis 2007, le didacticiel sur la réglementation parasismique (qui était accessible depuis le site internet du Plan Séisme ou à l’adresse drps.brgm.fr) a été entièrement refondu de manière à tenir compte du nouveau corpus réglementaire, entré en

vigueur en 2011. L'objectif du didacticiel est de mettre à disposition des utilisateurs des informations simples sur la réglementation parasismique applicable aux bâtiments. Il permet à chacun de savoir, selon le lieu d'implantation du projet, la catégorie de bâtiment et le type de travaux envisagés, si son projet de construction ou de modification d'un bâtiment existant est concerné par les règles parasismiques, et si oui, quelles sont les règles à

appliquer. La refonte de cet outil a également été l’occasion de l’intégrer pleinement dans le site internet du Plan Séisme.

Ce didacticiel est accessible à l’adresse suivante : www.planseisme.fr/-Didacticiel-.html

Crise sismique d’Emilie-Romagne (Italie) de mai 2012 : Retours d’expérience Une crise sismique importante a eu lieu en mai 2012 dans une région située en Italie, à la limite entre les régions Emilie-Romagne, Lombardie et Vénétie, proche des villes de Bologne et de Modène (cf. Lettre du Plan Séisme du 3e trimestre 2012). Une série de séismes est ainsi survenue le mardi 29 mai, dont trois séismes de magnitude supérieure à 5. Ces séismes faisaient suite à un premier séisme de magnitude Mw=5.9 survenu environ à 15 km à l’Est le dimanche 20 mai (cf. carte ci-après).

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Localisation et magnitude des principaux séismes (Source : MEDDE/BARPI)

Le bilan de ces secousses est relativement lourd. On a recensé suite à la première secousse du 20 mai : 7 victimes, plusieurs dizaines de blessés et plusieurs bâtiments historiques effondrés. Suite aux différents événements du 29 mai le bilan s’est alourdi de 20 victimes, 350 blessés et plusieurs bâtiments historiques et industriels effondrés supplémentaires. Ces bâtiments avaient été pour la plupart endommagés ou fragilisés par le premier séisme du 20 mai. Suite à ces séismes, plus de 10 000 personnes ont été déplacées au total.

Survenu dans une zone de sismicité faible à modérée à l’échelle de l’Italie, cette crise est révélatrice de ce qui pourrait survenir dans certaines régions de France métropolitaine. En particulier, les caractéristiques sismotectoniques des séismes survenus, la nature du bâti et les contextes socio-culturels et industriels sont proches de ceux rencontrés en région PACA, ce qui rend ce retour d’expérience particulièrement important pour la communauté scientifique française.

Mission post-sismique de l’AFPS

Avec le soutien du Ministère de l’Ecologie, du Développement Durable et de l’Energie (MEDDE), l’Association française du génie parasismique (AFPS) a effectué une mission post-sismique qui s’est déroulée du 17 au 23 juin 2012. Elle était constituée de 8 membres de profils variés, couvrant l’ensemble des spécialités liées au génie parasismique (sismologues, géotechniciens, ingénieurs structures, etc.). Une restitution des principaux enseignements de cette mission a été réalisée le 14 novembre 2012 à Paris.

Cette mission s’inscrit dans la continuité des missions réalisées par l’AFPS suite à des séismes destructeurs en Italie : séisme de Molise en 2002 et séisme de l’Aquila en 2009. La mission a pu engranger et analyser des données multiples relatives à la sismologie, aux dommages affectant des bâtiments et des infrastructures, et à la gestion de crise. Compte tenu de la similarité de contextes (géologiques, tectoniques, administratifs, vulnérabilité du bâti, nature des enjeux, etc.) entre cette région d’Italie et la métropole, une telle mission a été menée dans le but de tirer le maximum d’enseignements des constats effectués, afin d’améliorer la mitigation du risque sismique en France.

Pour synthétiser ce retour d’expérience, un rapport de mission a été rédigé par l’équipe pluridisciplinaire de cette mission. Ce rapport conclut que cette séquence d’événements en Emilie-Romagne est particulièrement intéressante à analyser car les séismes qui se sont produits peuvent typiquement se produire dans les régions les plus actives du territoire français métropolitain. Plus particulièrement, les principaux enseignements de cette mission sont les suivants :

k Bâti historique : proposition de dispositions préventives ;

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Ruine de l’entrepôt de l’usine de céramiques Sant’Agostino (Source : AFPS)

k Bâti industriel : les dégâts occasionnés sont relativement importants et il semble qu’une bonne partie d’entre eux aurait pu être évitée par l’adoption de mesures constructives adaptées ;

k Bâti courant : les observations confirment la vulnérabilité notable du bâti courant existant, lequel présente des facteurs de vulnérabilité aujourd'hui bien connus : mauvaise qualité des maçonneries, faiblesse des liaisons entre éléments de contreventement, non-respect de dispositions constructives simples, etc. ;

k Gestion de crise : cette séquence sismique a permis de mettre en lumière la multiplicité des domaines concernés par la gestion de crise, du sauvetage des personnes aux mesures dédiées à la relance du secteur économique, ainsi que l’impact bénéfique d’une gestion de crise organisée.

Retour d’expérience du BARPI sur les installations industrielles

Au sein de la Direction Générale de la Prévention des Risques (DGPR) du MEDDE, le Bureau d’Analyse des risques et Pollutions Industriels (BARPI) est chargé de rassembler et de diffuser les informations et le retour d'expérience en matière d'accidents technologiques. Une équipe d'ingénieurs et de techniciens assure à cette fin le recueil, l'analyse, la mise en forme des données et enseignements tirés, ainsi que leur enregistrement dans la base ARIA (Analyse, Recherche et Information sur les Accidents).

Un retour d’expérience spécifique a été réalisé pendant l’été 2012 suite aux séismes en Emilie-Romagne. Un rapport, référencé ARIA n°42563 et 42566 présente les principaux éléments de ce retour d’expérience, spécifiquement pour les bâtiments industriels. En particulier les effets des mouvements sismiques sont analysés pour les bâtiments en éléments de béton, les bâtiments à structure en acier, les silos, les infrastructures. Les conséquences économiques ainsi que les suites données et les enseignements tirés de ces événements sont ensuite présentés.

Ces retours d’expérience permettent d’acquérir des enseignements de première importance pour la prévention du risque sismique en France. Du fait de la rareté des événements affectant le territoire français, ils permettent d’analyser des événements survenus dans des contextes voisins en termes de sismicité, de bâti, d’enjeux, d’organisation de ce qu’on peut observer en France. Ainsi les retours d’expérience suite à des séismes en Italie (2009, 2012) ou en Espagne (2011) permettent d’obtenir des informations pour le contexte métropolitain alors que des séismes au Chili (2010), Haïti (2010) ou Japon (2011) permettent quant à eux d’acquérir de l’expérience transposable au cas spécifique des Antilles.

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SISMIK – Le Magazine du risque sismique et du risque volcanique Dans le cadre du volet « immatériel » du Plan Séisme Antilles, des actions de sensibilisation, d’information et de communication (opérations « SISMIK ») sont mises en œuvre par la DEAL Guadeloupe en lien avec le comité séisme de la Guadeloupe, instance de pilotage du Plan Séisme Antilles.

Considérant que la télévision est un média privilégié pour toucher la plus grande partie de la population, le comité séisme de Guadeloupe a décidé de lancer à la fin de l’année 2010 la diffusion d’un magazine télévisé mensuel sur les risques sismiques et volcaniques.

14 émissions mensuelles de 7 minutes, réalisées par l'entreprise Extérieur Jour, ont été diffusées à plusieurs reprises de décembre 2010 à janvier 2012 sur la chaîne Guadeloupe Première. Ces émissions étaient divisées en deux parties :

k Une partie « météo des séismes » : l’actualité des séismes s’étant produits le mois précédent dans l’archipel et l’activité de la Soufrière, présentée par l’Observatoire volcanologique et sismologique de Guadeloupe ;

k Une partie « reportage » sur diverses thématiques relatives aux risques sismique et volcanique : surveillance, connaissance, information préventive, construction parasismique, actions sur le bâti, …

Les 14 reportages réalisés à cette occasion peuvent être visualisées en visitant les comptes Plan Séisme des plateformes Vimeo, YouTube et DailyMotion.

k Actualisation FAQ réglementaire

k Mise en ligne du didacticiel de la règlementation parasismique dans sa version actualisée

k Mise en ligne du rapport de veille scientifique sur l’alerte sismique précoce

k Mise en ligne des 14 vidéos SISMIK

k Mise en ligne du guide méthodologique « séismes » sur les exercices de sécurité civile

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Zoom sur...

Le Bureau central sismologique français Par Antoine Schlupp - Chef de projets

et Christophe Sira - Chargé des études macrosismiques

Une action à l’échelle nationale Le Bureau central sismologique français (BCSF) a pour missions, en interaction avec la communauté scientifique et les observatoires sismologiques français, de collecter, d’archiver et de diffuser l’ensemble des informations relatives à la sismicité française (y compris DOM ROM).

L'importance des missions du BCSF, créé par un décret interministériel en 1921, est régulièrement rappelée par le Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, le CNRS-INSU et le Ministère de l’Intérieur. Le BCSF, service d’observation national labélisé par le CNRS-INSU, est rattaché à l'Université de Strasbourg au sein de l’Ecole et observatoire des sciences de la terre (EOST).

Des données sur les effets des séismes collectées auprès des citoyens, des autorités et par des missions d’experts L’alerte rapide donnant la localisation et la taille des séismes de magnitude supérieure à 4.0 est assurée en France métropolitaine par le LDG (Laboratoire de détection et de géophysique du CEA) et aux Antilles par l’Institut de physique du globe de Paris (OVSG-OVSM) à partir de réseaux de stations sismologiques.

Le BCSF est pour sa part responsable de la collecte des informations concernant les effets des séismes (effets sur les personnes, les objets, le mobilier et les bâtiments selon leur vulnérabilité). Ces données, appelées « macrosismiques », sont porteuses d’informations clefs et uniques pour l’étude du risque sismique.

Le BCSF utilise plusieurs moyens pour collecter ces données. Tout citoyen ayant ressenti le séisme peut témoigner spontanément en répondant à un questionnaire sur le site www.franceseisme.fr ou

Cartes produites à partir des données sur les effets des séismes collectées suite au séisme de Barcelonnette du 26 février 2012 de

magnitude Ml 4.5 (Source : BCSF)

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Les séismes en France métropolitaine sur la période 1980 – avril 2012

(Source : BCSF)

via son smartphone par l’application SismoCom. Une page dédiée au séisme est ouverte sur le site dès la réception d’une alerte LDG ou d’un communiqué de l’OVSM ou de l’OVSG (IPGP) pour les Antilles. Depuis 2000, le BCSF a ainsi collecté plus de 52000 formulaires archivés en base de données dont 13087 pour le seul séisme de Rambervillers de 2003 (magnitude 5.4). Lorsque le séisme dépasse la magnitude de 3.7 (LDG), une enquête officielle auprès des mairies, gendarmerie et sapeurs-pompiers, via les Services Interministériels de Défense et de Protection Civile (SIDPC), est ouverte permettant de connaître la fréquence des effets sur chaque commune. En cas d’observations de dégâts sur divers bâtiments, le BCSF coordonne un Groupe d’Intervention Macrosismique (GIM) parmi 60 membres experts en macrosismique originaires de 20 organismes pour évaluer le type et la fréquence des effets notamment sur les bâtiments selon leur vulnérabilité.

Initié aux Antilles en collaboration avec le BRGM, le BCSF met par ailleurs en place un réseau de citoyens témoins (projet SISMOTem-Antilles soutenu par le MEDDE) travaillant ou vivant à proximité de stations sismologiques qui seront sollicités en cas de séisme pour transmettre les effets observés.

Des données macrosismiques et instrumentales analysées L’ensemble des données macrosismiques est analysé afin d’estimer l’intensité macrosismique (sévérité de la secousse au sol, échelle EMS98) pour chaque commune concernée. Le BCSF a ainsi évalué 79000 intensités communales dont 38700 ces 12 dernières années.

Lors de séismes de magnitude supérieure à 3.7 en métropole, le BCSF informe les services de la Sécurité Civile, les partenaires scientifiques ainsi que le grand public par des communiqués (envoi des communiqués dans les 3h suivant l’occurrence du séisme).

Par ailleurs, le BCSF réalise un catalogue de sismicité national en utilisant l’ensemble des pointés disponibles auprès des observatoires sismologiques (RéNaSS et OSU associés, LDG et pays frontaliers). Un catalogue unifié de la sismicité instrumentale de l’hexagone « BCSF-LDG » reprenant les années 1962-2009 est en cours de réalisation (collaboration BCSF, LDG,

RéNaSS et OSU) et sera achevé et diffusé courant août 2013. Ce projet « SI-Hex » (soutenu par le MEDDE) permet de réaliser le catalogue national de référence qui se substituera aux anciens catalogues

LDG, RéNaSS, CSEM et BCSF. La réalisation d’un catalogue unifié « BCSF-LDG » sera étendu aux données post 2009 en s’appuyant sur les méthodes mises en place lors du projet SI-Hex.

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Le BCSF remplit également des obligations d'expertises pour la déclaration de l'état de « catastrophe naturelle » d'une commune. Il réalise un rapport pour la commission CATNAT reprenant les résultats des analyses macrosismiques.

Une diffusion large, rapide et libre des données Le BCSF, au titre d’un observatoire national labélisé par l’INSU, rend accessible, sans restriction d’usage, les données d’observations acquises dans la limite du respect de la loi informatique et libertés sur les informations individuelles collectées.

Les témoignages des citoyens, convertis en intensités, permettent de diffuser immédiatement, avec une mise à jour toutes les 5 minutes, des cartes de la sévérité de la secousse au sol par commune. Les témoignages reçus dès les premières minutes après le séisme représentent une aide précieuse à la gestion de crise et sont attendus par le Centre opérationnel de gestion interministérielle des crises (COGIC), le MEDDE, les différents observatoires. Ils sont également utilisés dans le projet SISPyr pour générer des cartes automatiques de secousse « shakemap » dans les Pyrénées.

Le bilan des données macrosismiques, les intensités communales, les cartes associées et les catalogues de sismicité sont publiés régulièrement et disponibles librement sur le site www.franceseisme.fr.

Les données collectées depuis 1920 sous forme papier sont consultables dans un site unique au BCSF. Leur numérisation et leur archivage informatique, qui restent à faire, faciliteraient leur accessibilité et surtout les protègeraient de toute dégradation potentielle.

Le BCSF est plus que jamais à l’écoute de ses partenaires et met l’ensemble de ses moyens au service de la recherche et des gestionnaires de crises dans l’objectif de mieux connaître le risque sismique et d’en réduire les conséquences.

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Malgré la relative rareté des séismes graves survenant sur le territoire français, l’occurrence d’une telle catastrophe n’est pas à exclure. Se préparer à faire face à un tel événement dont les conséquences pour la population, l’économie et l’environnement sont dramatiques, est une mission essentielle de l’ensemble des acteurs concourant à la réponse de sécurité civile. Cette préparation est d’autant plus importante dans des contextes de sismicité modérée tels que celui de la France métropolitaine, où les périodes de retour des séismes destructeurs limitent l’expérience des services concernés.

Dans le cadre du Plan Séisme (2005-2010), la Direction Générale de la Sécurité Civile et de la Gestion des Crises (DGSCGC) devait réaliser un scénario départemental de crise sismique (SDCS) chaque année. Ces exercices, appelés « RICHTER », permettent, outre l’entraînement des services gestionnaires de la crise (préfectures, services déconcentrés, communes, établissements publics dont les établissements scolaires, etc.), une forte sensibilisation des acteurs et en particulier des collectivités locales. En effet, ces exercices sont basés sur un jeu de données réalistes, incluant une évaluation quantifiée des dommages et des estimations (qualitatives et globales) du nombre de victimes, permettant d’évaluer les capacités de réaction et d’intervention lors de différentes phases de la crise. Ceci permet aux acteurs de prendre conscience de la réalité du risque sismique et des conséquences concrètes qu’il peut engendrer.

Ces exercices contribuent par ailleurs à l’élaboration et l’actualisation des dispositions spécifiques « séisme » du plan ORSEC.

Bien que le Plan Séisme soit terminé, la DGSCGC continue sa politique de réalisation d’un exercice par an auprès des départements situés en zone de sismicité moyenne à forte dans le nouveau zonage réglementaire.

Préparation des exercices

Comme pour la réalisation de tout autre type d’exercice de sécurité civile, la définition des objectifs constitue le fondement des exercices RICHTER : outre les objectifs généraux qui viennent véritablement cadrer l’exercice, il faut également souligner l’importance des objectifs particuliers que peuvent se fixer chaque service joueur, lesquels viennent enrichir

Dossier

Les exercices de crise sismique RICHTER

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Guides de la DGSCGC sur les exercices de sécurité civile :

k Guide thématique « séismes » k Guide méthodologique sur les

exercices cadre et terrain k Mémento en 10 points :

Comment les préparer ? Les réaliser ? Les évaluer ?

Pour aller plus loin

le scénario et permettent de tester de multiples procédures clés de la gestion de la crise sismique.

Ces objectifs peuvent concerner tout ou partie des quatre grandes phases que compte la gestion d’une crise :

k Evaluation de l’ampleur de la crise et de ses impacts s’appuyant sur de multiples canaux de remontée d’informations ;

k Gestion de l’urgence de manière concertée et centralisée avec une montée en puissance progressive ;

k Gestion de crise dans la durée ;

k Gestion post-crise afin de permettre un rapide retour à la normale.

A noter que ces objectifs doivent prendre en compte les spécificités des territoires affectés, qu’il s’agisse de spécificités naturelles conduisant à considérer des effets induits tels que des mouvements de terrain, des tsunamis ou encore des avalanches, ou des enjeux particuliers posant la question des « effets dominos » ou des risques industriel et nucléaire.

Compte-tenu de ces objectifs, il convient ensuite de bâtir un scénario crédible tant sur le plan scientifique que sociétal. Concernant les exercices RICHTER, la DGSCGC confie ainsi au BRGM la réalisation d’atlas de crise permettant une quantification spatialisée des dommages au bâti d’habitation et des victimes, à partir d’une modélisation d’un séisme de scénario et de la prise en compte de la vulnérabilité du bâti. Cet atlas garantit la crédibilité du scénario et offre un cadre pour la rédaction du script qui minute après minute, doit rythmer l’exercice.

L’une des spécificités des exercices RICHTER est d’impliquer l’ensemble des services et organismes devant jouer à la rédaction du script, ce qui permet une plus grande cohérence d’ensemble et une meilleure appropriation de l’exercice. Lors de cette phase de rédaction du script, les réseaux ainsi que les enjeux spécifiques en présence (installations SEVESO, etc.) sont également pris en compte.

Mise en situation

DIFFERENTS « NIVEAUX D’EXERCICE » …

Le jour J, l’exercice RICHTER peut être réalisé avec différents « niveaux ». On distingue ainsi les exercices « cadres » qui consistent à tester la chaine de coordination de la gestion de la crise, les exercices « terrains » qui reposent sur des mises en situation sur le terrain (chantiers sauvetage/déblaiement, opérations de diagnostic, etc.), et « associant la population », ou enfin les exercices « cadre et terrain » associant les deux volets précédemment explicités.

L’un des intérêts des exercices RICHTER est précisément de permettre de mixer ces différents niveaux de jeu. Ainsi, les exercices à dominante « cadre » intègrent-ils par exemple le plus souvent quelques mises en situation sur le terrain.

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Questions/Réponses : le point de vue d’un participant

Entretien avec à J.C. CASTAGNOS Directeur du SIDPC des Hautes-Pyrénées

Quelles sont les spécificités du risque sismique par rapport aux autres crises que le SDIS des Hautes-Pyrénées gère habituellement ?

Le SIDPC des Hautes-Pyrénées, en collaboration avec les nombreux intervenants en matière de sécurité civile, gère régulièrement des crises de différentes natures (tempêtes, avalanches, crues torrentielles, inondations... pour ne citer que celles liées aux risques naturels). Bien évidemment, il n'a pas encore été nécessaire de gérer une véritable crise née de la survenance d'un séisme. Pourtant, le risque existe. Les secousses ressenties dans les Pyrénées en décembre 2012 - janvier 2013 nous l'ont une fois de plus rappelé.

Un séisme de grande ampleur est susceptible de causer d'énormes dégâts dans des zones urbanisées, comme par exemple le secteur de Lourdes où le bâti est généralement ancien et construit à une époque où le risque sismique n'était pas pris en compte. Les problématiques habituellement rencontrées lors de la gestion des crises précitées s'additionneraient et seraient affectées d'un coefficient multiplicateur. Chacun peut imaginer, par exemple, les difficultés d'une opération de secours sur plusieurs dizaines d'immeubles effondrés ou bien celles résultant de la nécessité de devoir héberger en urgence plusieurs milliers de personnes pour partie dans les départements voisins.

Une planification existe pour chacune de ces problématiques. Quelle seraient les conditions de la mise en œuvre ? Le seul juge pourrait être - cela n'arrivera jamais, espérons-le - la réalité du terrain. Pour l'instant, seuls les exercices nous permettent de nous tester. Votre département ayant déjà fait l’objet d’un précédent exercice RICHTER en 2009, qu’est-ce que le SDIS attendait de ce nouvel exercice ?

L'exercice, s'est déroulé en deux phases. La première, au mois de mai, a permis à des équipes de différentes nationalités de travailler ensemble sur le terrain, par la simulation d'actions de sauvetage-déblaiement. Un COD, déporté dans les locaux du centre de secours de Saint-Lary permettait d'assurer le suivi du bilan, la coordination des opérations et la prise en charge tant des victimes que des sans-abris.

… POUR DIFFERENTS ACTEURS

Les « acteurs » sont toutes les personnes qui jouent le rôle qu’elles devraient tenir en situation réelle. De ce fait, les exercices RICHTER sont l’occasion de rassembler de nombreux acteurs. Ainsi, à côté des partenaires traditionnels que sont les sapeurs-pompiers et les forces de police ou de gendarmerie, de nombreux opérateurs publics ou privés peuvent également être intégrés à ces exercices.

Il est en particulier très important d’impliquer les communes se trouvant dans la zone impactée par le séisme de scénario, lesquelles peuvent elles-mêmes s’impliquer à différents niveaux selon leurs objectifs et les moyens qu’elles souhaitent mettre en œuvre. Ces exercices doivent notamment permettre aux communes de tester leurs Plans Communaux de Sauvegarde (PCS) ou de les aider à réfléchir à l’élaboration de ces documents.

Enfin, ces exercices constituent également une occasion particulière d’intégrer la population directement, en impliquant par exemple l’éducation nationale, en mettant en œuvre les Plans Particuliers de Mise en Sûreté (PPMS), ou encore en réalisant des exercices d’évacuation dans différents types de bâtiments.

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Dejà 7 exercices richter realisés avec des objectifs specifiques

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La seconde phase, qui a eu lieu en novembre a donné l'occasion au SIDPC de travailler avec les 22 communes volontaires et de tester la coordination entre la mise en œuvre de leurs plans communaux de sauvegarde et l'action des services de l'Etat. De plus, à cette occasion, nous avons "joué" le volet de retour à la normale. Les enseignements tirés pourront permettre la rédaction des procédures départementales et nationales.

Enfin, indépendamment de cela, il faut signaler que les équipes ont changé depuis 2009 ; la majorité des membres du SIDPC qui avaient joué l'exercice de 2009 ont maintenant quitté le service. Ce simple fait, combiné aux conséquences d'un séisme de grande ampleur, justifie l'organisation d'un nouvel exercice. Au final, quels principaux enseignements tirez-vous de l’exercice RICHTER mené en deux phases en 2012 ?

Les difficultés pressenties avant la tenue de l'exercice se sont confirmées malgré l'organisation mise en place. La principale résulte de la communication insuffisante. Elle l'a été à l'intérieur des services intervenant traditionnellement en temps de crise et entre ces services et les communes.

Alors que des évènements tels que les crues torrentielles ayant affecté la région lourdaise le mois précédent avaient été gérés de manière relativement sereine, il est apparu que les modalités classiques de communication de l'information ne suffisent pas lorsque l'on est confronté à un évènement de l'ampleur d'un séisme

Le COD, qui avait été organisé conformément aux enseignements tirés de l'exercice de 2009 (un noyau capable de produire des décisions stratégiques, des cellules thématiques d'appui recueillant l'information et mettant en œuvre les décisions), n'a pas permis à l'information de circuler de manière optimale. Ce point devra être travaillé de nouveau à l'occasion de prochains exercices. Concernant l'échange d'information avec les élus (points de situation, passation de consignes...), une cellule armée de nombreux agents doit être mise sur pied dès l'installation du COD, à l'image d'une CIP. L'accueil d'agents de liaison des communes principales doit également être organisé. Enfin, s'agissant d'un exercice "total" dans la mesure où il a mobilisé les services de l'Etat, ceux du département des Hautes-Pyrénées, des communes, les opérateurs réseaux, les associations de secourisme... chaque séquence travaillée et les enseignements tirés seront utiles dans la gestion de crises plus traditionnelles.

Retour d’expérience

Comme pour tous les exercices de crise, le retour d’expérience est extrêmement important. Dans le cadre du programme RICHTER, ce retour d’expérience ne s’arrête pas à identifier les points ayant bien ou mal fonctionnés ainsi que des points d’amélioration. Ce retour d’expérience doit en effet permettre de définir la portée des objectifs des exercices à venir.

Les effets dominos que l’on peut constater sur un séisme de grande ampleur démontrent en particulier qu’il

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Questions/Réponses : bilan des exercices RICHTER

Entretien avec à E. CROCHET Chargée de mission risques telluriques à la DGSCGC

6 ans et 7 éditions après le premier exercice, quel bilan tirez-vous du programme RICHTER ?

Ces exercices ont permis aux préfectures concernées de s'approprier un peu plus ce risque qui n'est souvent pas le risque majeur de leur département.

L'ensemble des acteurs ayant participé à ces exercices dans les différents départements, que ce soit les services de la préfecture mais aussi l'ensemble des autres services et même les communes, a profité de ceux-ci pour améliorer leur gestion d'une crise sismique. Que ça soit par la rédaction ou la révision d'un plan communal de sauvegarde (PCS) pour les communes ou du plan ORSEC séisme pour les préfectures.

Les retours très positifs de ces exercices nous encouragent à continuer cette politique d'un exercice par an dans les départements situés en zone sismique moyenne à forte dans le nouveau zonage. Constatez-vous une évolution dans la gestion opérationnelle de la crise sismique telle que « simulée » lors de ces exercices ?

Les retours d'expérience des exercices RICHTER permettent d'améliorer en permanence le dispositif de gestion de crise. De plus, lors de chaque exercice, le département concerné suivant est associé en tant qu'observateur. Cette immersion va lui permettre d’appréhender les problématiques spécifiques liées à ce type de crise. Il pourra alors se servir des enseignements de l’exercice pour travailler à la préparation de son propre exercice RICHTER. A l’inverse, vers quoi évoluent aujourd’hui ces exercices ?

Le premier exercice était purement un exercice cadre, "sur table". Depuis chaque exercice a apporté de la complexité en incluant des nouveaux éléments, tels que chantiers de manœuvre sur le terrain et/ou un travail en "réel" avec les communes impactées.

La dernière "nouveauté", mise en place lors du dernier exercice RICHTER 65, a été de travailler en deux temps. La seconde phase de l'exercice a permis de se transporter quelques heures à quelques jours après le séisme afin de réfléchir sur l'anticipation et de retour à la normale.

est impossible de tout visualiser et de tout tester dans le cadre d’un seul exercice. Il faut donc évaluer avec beaucoup d’attention les exercices précédents pour tester un panel d’événements différents à chaque exercice.

Afin de faciliter la réalisation de ces retours d’expériences, des évaluateurs sont désignés pour chaque exercice avec pour rôle d’observer et d’analyser leurs déroulements.

A la suite des exercices RICHTER déjà menés à ce jour, des avancées notables ont été mesurées dans la prise en compte du risque sismique par les collectivités territoriales au sein de leurs PCS, par les opérateurs dans leurs plans de continuité d’activité, et par les préfectures dans leur perception de la nécessité de redimensionner voire de déporter leurs centres de gestion de crise face aux potentielles conséquences des séismes.