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01 Octobre-Novembre-Décembre 2017 artistique poétique

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N° 01 Octobre-Novembre-Décembre 2017

artistique poétique

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Edito

Daouda Mbouobouo

COMME une lueur dans la pénombre de la lumière, la poésie fait son bonhomme de chemin dans les

cœurs les plus enroués. COMME l’espoir qui fait vivre, la poésie malgré toutes les réticences à la fin

s’impose dans les sensibilités humaines. COMME une ombre errante, la poésie se propage tout doucement

et atteint efficacement les consciences les plus irréductibles. COMME un symbole fort, la poésie traduit un

ART de vivre ! Notre revue ART et VERS est là pour le confirmer. Nous y sommes ! Des plumes parmi

les plus illustres se sont mises ensemble pour faire vibrer les mots. Les plumes parmi les plus sensibles se

sont mises ensemble pour traiter nos maux. Laissons-nous bercer par ces sons multicolores. Soyons

réceptifs, n’opposons aucune résistance (rime, rythme etc). Laissons-nous naïvement entrainer. Ne nous

laissons pas entraver par ces ruptures d’un autre genre. Laissons-nous simplement séduire par la volonté de

partager. Nous construirons à jamais ce bateau indépendamment des secousses des vagues, des secousses

telluriques, des fréquences de vent. Le ton est donc donné avec ce tout premier numéro dont l’écho au loin

se fera entendre.

COMME une lecture doucereuse qui enivre au matin, bonne lecture à toutes et à tous !

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Mes arachides du village

Me voici dans cette ville ubuesque

Mes arachides à la main

C’est elle qui me distingue des autres

C’est elle qui m’identifie aux autres

Me voici toujours dans ce labyrinthe

A la recherche de la vie

Me voici très loin de mes terres

Avec des hommes

Des femmes venues d’ici et d’ailleurs

Me voici isolé dans cette ville

Qui résume le monde

Me voici dans cette ville

Où le voisin vient d’ailleurs

Me voici dans cet ensemble de buildings

Où le maître mot c’est l’argent

Ici personne ne se connaît réellement

Nous nous y sommes trouvés

Parce que nous aspirons à grandir

Et chacun y va de son étoffe

Me voici dans ce taxi serpentant la ville

Me voici dans cet autobus m’entraînant vers l’inconnue

A la recherche de la vie

Très loin, loin de mes terres

Me voici, mes arachides à la main

Ainsi différent des autres arachides

Et de loin attirant l’attention des autres

Et qui subitement m’interpelle

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Ce sont nos arachides, celles de mes terres

Elles sont grosses comme vous les voyez

Elles sont charnues comme vous les constatez

Elles sont donc assez particulières

Elles proviennent de chez nous

Dans le nord du pays

Car je viens de là-bas à des milliers de kilomètres d’ici

Elles poussent mieux dans nos zones sahéliennes

Et nous l’utilisons pour faire bien des choses

On peut les manger crues

Comme je le fais en ce moment

On peut même les préparer

Comme une sauce tout simplement

On peut en faire avec des légumes

Et elles sont un signe de bonnes récoltes

Quand les fleurs s’ouvrent au soleil

Tenez-vous pouvez les gouter

Mais tenez donc goutez-les !

Elles vous feront autant de bien

Elles ne vous feront aucun mal

Car je les savoure quand je suis seul

Je les savoure pour masquer mes soucis

Je les savoure pour ne pas égarer mon palais

Quelque part dans mon taudis de la ville

Il n’y a qu’une vieille dame qui a su les conserver

C’est chez elle que je me ravitaille en permanence

Je la connais depuis que je suis en ville

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J’avais entendu parler d’elle par des aînés

Qui eux aussi avaient été en ville

Et ceci bien longtemps avant mon départ pour la ville

Aujourd’hui j’y suis tout comme mes aînés l’étaient

Et j’apprécie mieux les arachides de mon village

Vous qui venez de l’Ouest, du Sud,

Vous qui venez de l’est, du Littoral

Vous qui convergez vers le Centre, cette mégapole

Vous qui venez tout comme moi à la recherche du pain

N’hésitez pas au passage à apprécier mes arachides

Certes elles m’identifient à vous

Mais sa vertu reste la même

Car je vous apporte dans cette ruée de vives secousses

Mon brin de soleil

Je vous apporte mon pays

Je vous apporte mes traditions

Je vous apporte mon pan de sel

Je vous apporte ma musique

Cette musique qui m’isole de tous bruits

Cette musique qui me galvanise au plus profond

Cette musique qui me fait vibrer au loin

Je vous déporte et vous apporte gracieusement ma culture

Voyez-vous quand j’écrase ces gousses cossues

Je suis emporté par le vent et la dépêche des esprits

A cet instant je plane et séjourne dans l’autre dimension

Je communique avec le chant de mes pairs qui m’habitent

Me voici dans ce taxi

Mes grains d’arachides dans la main

Et perdu du regard dans cet amas de ferrailles qui roule

Entourés de mes semblables bipèdes

Qui viennent aussi de quelque part

Une complexité réunie à côté de mon grain qui me détermine

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Il m’aura suffi de quelques heures pour le comprendre

Il m’aura suffi de quelques minutes pour l’intégrer

A l’instant où cette passagère

Sans doute conquise par sa grosseur et sa rutilance

S’écria !

Il aura suffi d’une seconde

Dans l’autobus mes arachides à la main

Pour illustrer mon passé parmi tant d’hommes

Pour profiter de l’occasion

Pour vanter les mérites de mes graines

Pour leur donner des cours sans avoir été à leur école

Avec mon accent déformé par leur langue

Simplement parce que moi

Mes graines d’arachides n’ont aucun secret.

Daouda Mbouobouo

Poème extrait du recueil Le griot des temps modernes Editions L’Harmattan Paris.

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Rompre le silence

« Chut »

M’a-t-on dit : « Si tu restes sage sans crier, je ne te ferais aucun mal »

Je dus me résigner à garder ma bouche muette pendant que je subissais sa sale besogne.

Dans mon cœur le chagrin m’a consumé, sur mon corps son parfum m’a pourchassé

Les yeux fermés, je me revivais en martyr, portant malheureusement le silence

De chaque scène de ce moment où je fus brisé.

Je porte ma dignité en deuil depuis qu’il l’a violée

De sa verge infâme sur l’autel du plaisir

Comme une bête frêle, elle lui fut offerte en holocauste !

« La parole est d’argent mais le silence est d’or »

A quoi me servirait-il de porter un si précieux sur un corps souillé ?

Si des mots en argent, je ne pus l’acheter, si des maux, le silence ne put l’enterrer.

J’aurai souhaité recevoir en injures toutes les pièces d’argent du monde

Que de porter en opprobre sur un corps Sali, le silence d’un corps avachi

Aujourd’hui, je porte ma dignité en deuil depuis qu’il l’a violée

De sa verge infâme sur l’autel du plaisir

Comme une bête frêle, elle lui fut offerte en holocauste !

Dans la Rue, l’histoire me montre du doigt, narrant aux commères du temps

Les frasques de sa précieuse victoire

Mais dans les regards curieux, la gêne des hommes

Qui étonnés par mon calme me rétrocèdent la responsabilité de l’acte

Les railleries des grands carrefours, je suis le sujet des grandes satires

Que les griots se chargent d’en faire d’immortels exemples

Aujourd’hui je porte le deuil de ma dignité

Qu’il a de sa verge une fois et toujours violée

De ma voix timide, je me joins aux victimes du monde

Et je dis NON au viol !

Yane Balog

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Photo Solitude Audrey-Parme Estevant

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Offre ton cœur à l’Amour

Ouvre ton cœur à l’Insatiable,

Ouvre ton esprit à l’Inoubliable,

Savoure ces instants sans remords

Car la vie tend ses bras à la mort

Donne ton cœur en pâture

Aux fauves, aux assoiffés de cupidon

Bientôt, tu commettras un parjure

Car l’amour est bien plus qu’un don

Vas cueillir toutes ces roses rouges

Sans oublier ses anges-gardiens,

Les ronces. Ils suceront ton sang rouge

Car le prix du bonheur, c’est la perte d’un bien

Libère-toi et donne-toi sans arrière-pensée

Vis à fond ce sentiment à double tranchants

Il ne peut ni être remplacé ni être compensé

Mais prudence avec tes désirs et tes penchants.

Parce que la vie tend ses bras à la mort

Profite du bon temps sans remords

Offre ton cœur à la vie, à l’amour

Prépare ton esprit au dégoût.

Léonce Kamano

10

Marine

à Arthur Van Hecke

Tu es là

Tu es là

et ma main sur la feuille

joue avec la lumière

l’aquarelle

et la gouache

le crayon

le fusain

Tu es là

Tu es là sur la toile

dans le soleil en fleurs

dans le bois de l’érable

sur la plume et l’oiseau

sous la vague et le sable

et sur la ligne bleue

de l’horizon en mer.

Eve Cazala

(Ce texte traduit en Chinois a été exposé dans le métro de Wuhan en 2013)

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AFRIKA

Afrique !

Mon Afrique s’endort sur l’épine du mimosa de la colonisation

Sur le trône volcanique de la poésie je suis AFRIKA !

Non ! Mveng jamais mon SENEGAL ne reviendra

Sénégal !

Mon Sénégal la méditerranée m’a volé mon africanisation

Occident ! Occident !

Je t’aurais aimé épiphanie sur l’Afrique hospitalière que je suis

Occident ! Occident !

Je t’aurais chanté pentecôte sur mon Afrique fertile

Mais tu demeures le juste caveau où se tiennent mes pieds de négritude

Loin des bégaiements de ma liberté

Que coule ma servitude dans les oubliettes de ta foi

Comme coulent les amourettes frivoles de Guillaume Apollinaire

Sous le pont Mirabeau !

Que jamais ne se fane ma fleur de négritude Afrique !

Mon Afrique je ne saurais me perdre dans l’acculturation

De l’autre côté !

Je viens de loin

Je viens de très loin…

Par-delà des terres vierges du sahel

Je viens de loin

Je viens de très loin…

Par-delà le pic du kilimandjaro

Je viens de la Gold-Coast

Je suis baptisé RIO DOS CAMAROES

Et je viens de très loin…

Et les princesses de SOWETO de leur gospel

M’ont bercé jusque dans les flancs de l’immigration

Je suis venu vêtu de ma peau d’ébène

Car je suis du Congo fertile

De ma maternelle AMAZONE

Je suis le fils de Sékou Touré

Je suis l’héritage de Sundjata Keita

Je suis AFRIKA l’avenir de Mandela

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Amérique je t’appelle !

Europe je t’appelle !

Asie je t’appelle !

M’entends-tu ? Je te parle ma langue maternelle

Celle qu’on dit muette

Ecoute

Ecoute le tam-tam depuis les beiges de Gorée danse : AFRIKA

Le djembé sur le rythme des danses bambaras et wolofs danse : AFRIKA

Le Mvet depuis le silence de martyr de nos ancêtres danse : AFRIKA

Ma plume dans une symphonie de vers danse : AFRIKA

Je t’appelle par la virginité de mon sous-sol

Je t’exhorte par la profondeur de mes forêts

Je t’invite à l’humanité

Je t’invite à la danse de la fraternité !

Christian Poro ( Le sénégalais)

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Aux abois Akonolinga

Ma ville mon Nyong

Songe à l’union

Pense à former un ensemble

Des fils qui se ressemblent

Ces cœurs n’étant plus à l’unisson

Ouvre-leur de nouveaux horizons

Ces layons demeurant poussiéreux

Et ces cieux davantage nuageux

N’ont rien qui charme

Mes yeux inondés de larmes

Plus personne ne vient du bout du monde

Dans cette atmosphère vagabonde

Ma ville mon Nyong

Songe à l’union

Ma chère terre natale

Foudroyée par une misère fatale

Comme la toile de tes sombres idéaux

Pousse à la ruine de nombreux cerveaux

Floués par l’égoïsme

Meurtris par le népotisme

Aux portes de l’exil

Par delà le péril

Affaiblie par de tels comportements

Quel avenir pour toi terre de diamants

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Ma ville mon Nyong

Songe à l’union

Feuillette sur tes eaux sombres

Le reflet de tes fils vivant dans l’ombre

Ces milliers de destins jetés dans la nature

Comme des esprits en quête d’aventure

Sur la belle côte d’or

Tout espoir naïvement s’endort

Bercée par de belles illusions

Que l’on lui offre à profusion

Mais à défaut de conjurer le pire

De belles paroles peuvent-elles bâtir un empire

Ma ville mon Nyong

Songe à l’union

A l’union des cœurs

Pour chasser toutes tes peurs

A l’union des élites

Pour valoriser tes mérites

Songe à former une solide dynamique

Pour ton éveil économique

Par-dessus toutes considérations

Songe à cette mission

Qu’importe tous ceux qui t’ont trahi

Oh mon beau pays

Rémy Mveng

Poème extrait du recueil Désenchantement Editions L’Harmattan Cameroun

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Amérique

Une cigogne qui passe, tu es mignonne,

Ma Storich*, mon Amérique, tu es mon avenir

Ma descendance, mon espoir, ma liberté guidant le peuple

Un port de l'espoir, au pays d'une statue, de Bartholdi

America, loin de moi, Amerigo, yes I go !

L'océan nous sépare, faut surfer sur ta toile maritime

Athlétique l'Atlantique, des tempêtes bien musclées

Amérique tu grondes, tes sirènes, à l'appel y'a du monde

Amérique de l'idéal, ô beauté sculpturale, liberté Delacroix

Ta charpente Eiffel, ton visage Bartholdi

Les colombes des grandes découvertes

Les caravelles de la toile du net

De rêve à virtuel, te voilà plus matérielle

Je quitte ma place Kléber, j'embarque en solitaire

Amérique, si nordique dans tes gènes

On a tous nos drakkars, et nos cris barbares, pour réécrire l'histoire

Amérique, j'arrive, je sais que tu existes

Je sais que tu m'attends

Télépathie ou Webcam, je sais on se comprend

Je ne traînerai pas, je prends l'océan

L'océan des plaisirs de pouvoir partir

De pouvoir rêver, le droit d'espérer

America, terre d'espoir, terre promise

Mon mur des lamentations tombera

Mon Mayflower va fleurir

Mon jardin d'Eden s'étendra

Amérique, c'est chronique

Je t'écris depuis si longtemps

Que ce soit la pierre, le papier, les bouteilles à la mer,

Sur le mail ou Meetic

Sur papier Canson, pour ma canzone, la chanson

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America, America, tu me fais attendre, tu te fais désirer

Je me perds, je me disperse sur mes océans

Ma boussole s'agite, elle s'énerve, elle s'excite

Mais faut garder le rythme au gré des vents

Américaine, c'est mon moteur qui te cherche sur les toiles des mers

Moi je suis le Titanic au milieu des icebergs, fatals

Y'a pas de conquête de l'ouest, ça j'en ai pris des vestes !

Tu me tournes le dos, mais je ne me laisserai pas choir

Amérique, titanique je serai ton iceberg

Je crèverai ton cœur à six pieds sous mer,

Et mon trident mortel sera le sceptre de toutes tes terres.

L’idéal est trop souvent comme la ligne d’horizon, impalpable.

Mais il ne faut rien lâcher, c’est un point de mire : ne perdons pas espoir.

Julien Bernard

*Storich = terme en Alsacien, qui désigne la cigogne : cet oiseau est symbole de natalité, en Alsace comme en Amérique ;

d'où aussi le symbole unificateur entre deux lieux géographiques bien éloignés.

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Sensations

Perdre de vue l’horizon,

Le petit point lumineux de la raison.

Se perdre dans les saisons

Et craindre la rébellion.

Ouvrir une porte de notre esprit,

Pour en chasser le gris.

Essayer de colorier un bout de destin,

Sans avoir de tremblement de main.

Pousser loin le regard

A s’en décrocher la pupille,

Pour entrevoir dans le brouillard

L’avenir, je pousse la grille.

Introversion dans le miroir

S’exaltent les lueurs d’espoir,

Se dessinent à l’horizon,

Les couleurs des saisons.

Cath Lefebvre

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Vibrations

Te souviens-tu des jardins

Où nous cherchions les parfums

De rares fleurs indomptables

Tels nos corps déraisonnables ?

Te souviens-tu des musées

Nos silences en pointillé

Face aux œuvres mouvementées

Et nos silhouettes figées ?

Te souviens-tu de nos nuits

Vacillantes sous la pluie

Battements d’ailes meurtries

Frôlant nos cœurs insoumis ?

Te souviens-tu des voyages

Des frontières et des barrages

Comme des amours en cage

Aux impossibles partages ?

Te souviens-tu ?

Un jour près d’un monde en larmes

Aux pulsations incertaines

L’étincelle de nos âmes

S’est enflammée souveraine

Bénédicte Lefeuvre

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Aquarelle « Vibrations » de Bénédicte Lefeuvre

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FUMA YE - L’ARBRE EN TOI

Fuma, Fuma Yé !

Fuma, Fumama Yé !

Au travers de grosses gouttes tièdes

Des horizons apparaissent

Paresse, paresse

Légende Vaudou

Grenier à mil

Révérend Oro

Et mamie Wata

C’est par où, par Pahou ?

Par Cotonou ou Paracou ?

Comment ne pas s’aimer

Comment ne pas semer

Au rythme des djembés

Au son du balafon

Fuma Fuma Yé !

Fuma Fumama Yé !

Et toutes ces plantes sur terre d’argile

Crachats de Jésus

Feuilles rouges des ancêtres

Arbres à calebasses

Et ces odeurs de marché.

C’est par où, par Pahou ?

Par Cotonou ou Paracou ?

Comment ne pas s’aimer

Comment ne pas semer

En toute simplicité

Fuma, Fuma Yé !

Fuma, Fumama Yé !

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Concert d’insectes

Canards chantant

Poursuites de lézards

Et perroquet dansant

Saba saba Yé !

Ndanq, ndanq, dé, dé

Malembé, malembé

Doucement, doucement

Tout doucement

Tout doux semant

Pagayer, pagayer

C’est par où ?

Par Pahou où par Ganvié ?

La vie sauvée pour retrouver la paix.

Comment ne pas mieux s’aimer ?

Comment ne pas mieux semer ?

En toute simple licité

Fuma Fuma Yé !

Fuma Fumama Yé !

Le Fuma c’est comme un grand arbre, fibreux

Le Fuma Yé c’est l’arbre qui est en toi

Le Fumama Yé c’est l’arbre

Que ta mère met en toi

Pour qu’il grandisse…

Patricia Giorgi (GEB NOUT)

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Raconte-moi ton histoire

Où est ta conscience historique ?

Oh toi ma terre ! Oh toi mon Afrique !

Raconte-moi ton histoire

Et je te conduirai à la gloire.

Te souviens-tu souvent de ce temps jadis,

Ce temps où tes enfants dans tes plaines

Sautillaient et chantaient des louanges divines,

Ce temps beau qui évoque le paradis ?

Te souviens-tu aussi de ces chants d’enfants,

Ces chants qui donnaient de la joie à tes rivières,

Ces chants qui suivaient les éléphants

Et qui donnaient de l’élégance à tes clairières ?

Moi je me souviens de ces griots

Qui nous nourrissaient de leur sagesse.

Oui ! Je me souviens qu’ils soignaient les idiots

Et nos terres se regorgeaient alors de leurs prouesses !

Ce temps t’a été arraché,

Ce temps où tu respirais la liberté

Dans tes écosystèmes, ce temps de prospérité

Que tu sembles avoir oublié et panaché.

Que c’est cruel ! la colonisation

Elle est venue du lointain

Et a porté ta béatitude à la malédiction.

Aujourd’hui, ton regard est vague et incertain.

Georges Fangué

23

Le matin

Gouttes de rosée du matin

Celles qui mouillent notre chemin

Celles qui arrosent les fleurs du jardin

Celles qui mouillent les moustaches des félins

Lorena Lefebvre (12 ans)

24

Recension

Vague mélancolique

Cath Lefebvre

Paru aux éditions Thierry sajat

Recueil de 50 pages/préface Daouda

Mbouobouo

Prix : 10 euros

25

« Le hasard en réalité n’existe pas et comme le disait si bien Pasteur : « il ne favorise que les

esprits bien préparés ». Voici un esprit, une âme bien préparée ! Cath Lefebvre qui n’ayant

pas fini de donner raison à ses mots, donne ainsi un sens à sa vie à travers ce recueil, dans

lequel elle a su insuffler la dose d’amour qu’il fallait à l’humain pour se réaliser.

C’est un recueil cathartique de 50 pages, qui ressort en puissance mais exprime tout en

chanson les vicissitudes de la vie alliant nos joies, nos peines, nos douleurs, nos larmes

puisées dans le tréfonds de nos âmes. Une luciole dans la nuit, la nuit de nos maux à travers

une voix qui apaise d’une « vague mélancolique » ; cet océan qui s’étend à perte de vue

comme le vertige d’un homme au crépuscule de sa vie ; une vague conscience tenue au

souffle du vent, un épisode de tourments, de tourbillons agités par le vent de la douleur mais

surtout de l’amour…L’amour douloureux des autres, pour les autres. Une véritable cave aux

trésors, emprunte subitement d’une mélodie que l’on cerne mais dont on n’arrive pas à en

restreindre le champ voire le chant. »

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Société des Poètes et Artistes du Cameroun (SPAC)

Rassembler les poètes et écrivains du monde

dans un esprit d'amour, de paix et de solidarité.

Pour nous conta cter : [email protected]

Président : Daouda Mbouobouo Tél (237) 677 516 461

Déléguée France : Cath Lefebvre

Délégué Côte d’Ivoire : Léonce Kamano

Octobre 2017