1887 10 22 l'idée ouvrière

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PREMIÈRE. ANNÉE, 7 c r-N o;, M iïlr im ES Du;22;ÀU;2d^p^y|È|^|^ _ Nous rappelons a la pressé Bourgeoise et à la population Hâvraise, que nous mettons à leur dïspositiorï une colonne de notre journal pouvant faire plus vu son exiguïté pour y réfuter nos idées , et nos théories. Les articles devront être signés; et seront publiés iii-extënso. ' Nous prions nos amis et dé- positaires qui ne nous ont pas encore soldé, de bien vouloir adresser le produit leur vente â rADMINISTÏtATElïR. M EETI NG DE PROTESTATION Nos amis de la Ligue des Aoti- ' patriotes vont organiser un meeting & Paris pour protester contre les tor- tures que nos gouvernants font su- bir aux détenus politiques. A ce su- jet ils nous prient d'ouvrir une sous- cription dans Vidée Ouvrière pour les aider dans leur propagande. Nous nous associons aux compa- gnons de Paris, et Vidée Ouvrière fait appel à tous les travailleurs conscients, pour les aider dans ces justes protestations. Ii n'est pas un coeur humanitaire, qui ne s'indigne contre cette façon cynique de se dé- barrasser des hommes qui ont la franchise de dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas. Il faut que tout ce qui se fait dans l'ombre j entre ces murs infects et puants, soit porté à la connais- sance du peuple. Il faut que le monde entier sache que dans les prisons de notre soi- disant république, les détenus poli- tiques sbfït traités comme autre- fois l'Inquisition traitait les héréti- ques. Si le bûcher n'existe plus ni torture, nos bons bourgeois ont inventé d'autres procédés, quiMs^ sent bien .loinderrière'eux les atro-v" cités des Doges de; Venise, La faim, la privation d'air, les: tortures physiques et morales, sont trop mesquines pour la nouvelle aristo- cratie financière. POUR LES DÉTENUS 1 Souscription pour l'organisation d'un Meeting de protestaion contre les tortures quesubissent lés con- damnés politiques Vidée Ouvrière '. . . . 1 fr. Une Révoltée ... . Ofr. 10 Une Révolutionnaire consciente . . Ofr. 25 Total.... lfr.35 Toutes les souscriptions qui nous seront adressées, nous les ferons parvenir à la Ligue des Anti-Patri- otes. LA CURÉlï Nous assistons à un bien ignoble spectacle, depuis que la bourgeoi- sie préside à nos destinées. Il était de mode au lendemain de la chute de l'empire de flétrir lés honteë de cet infâme régime et de lui opposer les vertus républicaines. Charlata- nisme pour faiïe gpber au peuple la nouvelle pilule. Tout gouvernement est corrupteur, par ce là seul qu'il est gouvernement. . * Comme la République actuelle n'est rien autre que l'empire, avec étiquette: différente; un avilissement moral, une corruption inouïe, une vergogne sans égale, devait être le terme logique de son développement. Ainsi est-il de tous les gouverne- ments, qu'ils soient de droit divin de droit populaire, qu?|ls émanent ; de la sainte ampoule ou du suffrage universel; tous s'ëhfeïrènt dans la fange, > '/"" Sans remonter au delà du XIXe siècle, sans rappeler les turpitudes ; du règne de Louis XV qui précédée : rent la révolution de 1789 et 1893;; j la demi douzaine de gouvernements que la France a subis depuis 80 ans ; tous sans exception sont tombés ; sous le haut le coeur de dégoût que leur crapulerie inspirait au peuple. Aujourd'hui toutes les formes du gouvernement on t été mises à l'essai"; , toutes sô sont trouvées aussi défee^ ! tueuses; entraînant les mêmes maux, l Déjà la v critique' expérimentale du ' peuple avait réduit a. l'absurde les . \ gouvernements de forma esBentàëlïfe , nient autoritaire, ceux de droit divin Elus moins mitigé : la monarchie ourbonnienne fait rire, les d'Orlé- ans sont ignobles; les Bonaparte infâmes. Les partisans de ces fer- mes antidiluviennes ont des appétits de grands sauriens qu'ils voudraient satisfaire, c'est là toutes leurs con- victions. Restait une autre forme de gou- vernement, le parlementarisme. Les amis du peuple, (d'ailleurs bourgeois) qui rêvaient de faire son bonheur et ne cherchaient que le leur, prônè- rent ce système ; il leur permettait de jouir autant qu'an autre en y à* joutant l'inestimable avantage d'être totalement les maîtres ; à la richesse qu'ils détenaient précédemment ils ajoutaient le pouvoir5 tous leurs voeux étaient réalisés. ' Dès lors disaient-ils, avec ce puis^ sant levier, le suffrage universel; plus n'est besoin au peuple de re-, courir à ses muscles pour se; faire ! rendre justice. La route de l'huma- nité au lieu d'être couverte ron^ ces et.d'épines, sera un grand bou- leyaçd tout macadamisé, peut-être même pavé en bois; Mais combien la réalité devait-être différente de ce mensonge intéressé que lés farceurs du libéralisme fai- saient bonacement avaler au peuplé ! Nous le savons aujourd'hui. Depuisdi* sep antvno^s assis-

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publicación anarquista francesa, 1887

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PREMIÈRE.ANNÉE, N° 7 c r-N o;, ;è M iïlr im ESDu;22;ÀU;2d^p^y|È|^|^ _

Nous rappelons a la pressé Bourgeoise et à la population Hâvraise, que nous mettons à leur dïspositiorï

une colonne de notre journal— né pouvant faire plus vu son exiguïté

—pour y réfuter nos idées ,

et nos théories. Les articles devront être signés; et seront publiés iii-extënso.'

Nous prions nos amis et dé-

positaires qui ne nous ont pasencore soldé, de bien vouloiradresser le produit dé leur venteâ rADMINISTÏtATElïR.

M EETI NG

DE PROTESTATION

Nos amis de la Ligue des Aoti-'

patriotes vont organiser un meeting&Paris pour protester contre les tor-

tures que nos gouvernants font su-

bir aux détenus politiques. A ce su-

jet ils nous prient d'ouvrir une sous-

cription dans Vidée Ouvrière pourles aider dans leur propagande.

Nous nous associons aux compa-

gnons de Paris, et Vidée Ouvrière

fait appel à tous les travailleurs

conscients, pour les aider dans ces

justes protestations. Ii n'est pas un

coeur humanitaire, qui ne s'indignecontre cette façon cynique de se dé-

barrasser des hommes qui ont la

franchise de dire tout haut ce quetout le monde pense tout bas.

Il faut que tout ce qui se fait

dans l'ombre j entre ces murs infects

et puants, soit porté à la connais-

sance du peuple.Il faut que le monde entier sache

que dans les prisons de notre soi-

disant république, les détenus poli-

tiques sbfït traités comme autre-

fois l'Inquisition traitait les héréti-

ques. Si le bûcher n'existe plus ni

là torture, nos bons bourgeois ontinventé d'autres procédés, quiMs^sent bien .loinderrière'eux les atro-v"cités des Doges de; Venise, La faim,la privation d'air, les: tortures

physiques et morales, sont trop

mesquines pour la nouvelle aristo-

cratie financière.

POUR LES DÉTENUS 1

Souscription pour l'organisation d'un

Meeting de protestaion contre les

tortures quesubissent léscon-

damnés politiques

Vidée Ouvrière '. . . . 1 fr.Une Révoltée ... . Ofr. 10

Une Révolutionnaire consciente. . Ofr. 25

Total.... lfr.35

Toutes les souscriptions qui nousseront adressées, nous les ferons

parvenir à la Ligue des Anti-Patri-otes.

LA CURÉlï

Nous assistons à un bien ignoble

spectacle, depuis que la bourgeoi-sie préside à nos destinées. Il était

de mode au lendemain de la chute

de l'empire de flétrir lés honteë de

cet infâme régime et de lui opposerles vertus républicaines. Charlata-

nisme pour faiïe gpber au peuple la

nouvelle pilule. Tout gouvernementest corrupteur, par ce là seul qu'ilest gouvernement. . *

Comme la République actuelle

n'est rien autre que l'empire, avec

étiquette: différente; un avilissement

moral, une corruption inouïe, une

vergogne sans égale, devait être le

terme logique de son développement.Ainsi est-il de tous les gouverne-

ments, qu'ils soient de droit divin

où de droit populaire, qu?|ls émanent; de la sainte ampoule ou du suffrage

universel; tous s'ëhfeïrènt dans la

fange,> '/""

Sans remonter au delà du XIXe

siècle, sans rappeler les turpitudes; du règne de Louis XV qui précédée: rent la révolution de 1789 et 1893;;j la demi douzaine de gouvernementsque la France a subis depuis 80 ans

; tous sans exception sont tombés; sous le haut le coeur de dégoût queleur crapulerie inspirait au peuple.

Aujourd'hui toutes les formes du

gouvernement on t été mises à l'essai";, toutes sô sont trouvées aussi défee^!tueuses; entraînant les mêmes maux,lDéjà la vcritique' expérimentale du'peuple avait réduit a. l'absurde les .

\ gouvernements de forma esBentàëlïfe ,nient autoritaire, ceux de droit divin

Elusoù moins mitigé : la monarchie

ourbonnienne fait rire, les d'Orlé-ans sont ignobles; les Bonaparteinfâmes. Les partisans de ces fer-mes antidiluviennes ont des appétitsde grands sauriens qu'ils voudraientsatisfaire, c'est là toutes leurs con-victions.

Restait une autre forme de gou-vernement, le parlementarisme. Lesamis du peuple, (d'ailleurs bourgeois)qui rêvaient de faire son bonheur etne cherchaient que le leur, prônè-rent ce système ; il leur permettaitde jouir autant qu'an autre en y à*

joutant l'inestimable avantage d'êtretotalement les maîtres ; à la richessequ'ils détenaient précédemment ilsajoutaient le pouvoir5 tous leursvoeux étaient réalisés.

'

Dès lors disaient-ils, avec ce puis^sant levier, le suffrage universel;plus n'est besoin au peuple de re-,courir à ses muscles pour se; faire

! rendre justice. La route de l'huma-nité au lieu d'être couverte dé ron^ces et.d'épines, sera un grand bou-leyaçd tout macadamisé, peut-êtremême pavé en bois;

Mais combien la réalité devait-êtredifférente de ce mensonge intéressé

que lés farceurs du libéralisme fai-saient bonacement avaler au peuplé !Nous le savons aujourd'hui.

Depuisdi* sep antvno^s assis-

LIDÉE OUVRIÈRE-

tons à des saturnales qui remettenten mémoire les plus mauvais joursde l'histoire des peuples.

Et d!abord quels seront nos maî-

tres, ou style officiel, ceux,qui au-

ront la lourde tâche de s'occuper de

nos intérêts ? Centres gauches, op-

portunistes et radicaux se ,,dispu-tent la timbale ; tous gaurets avi-

des de se gorger à l'auge gouverne-mentale grognent à qui mieux mieux.

Ils ont les dents longues et vou-

draient s'engraisser au plus -vite,craignant que dans" quelques heuresd'autres ne viennent prendre leur

place.Ils fcmt beaucoup de bruit, les di-

vers clans s'invectivent mutuelle-

ment, afin d'amuser la galerie, qui

distraite, les laisse s'emplir ventre

et poches. Ils ne sont d'accord quesur Un point, la Curée.

Les purs des purs, ou du moins

ceux qui se donnent tels* ne valent

pas mieux que lès autres. Des plusmodérés au plus intransigeants, une

idée séiilë 1§s domine, gruger le

peuple. La bande des Lefebvre-Ron-

cier, desWilson,desMarsoulan, des

Caffarel et Cic, est légion.Au peuple de voir s'il veut garder

longtemps encore celte vermine quile ronge. Il lui suffirait d'un brin de

bonne volonté pour s'en débarras7ser. Espérons que, écoeuré,, il, se

mettra à la besogne, et ce jour-là ne

s'amusera pas à nettoyer les éca-

rtes d'Augias avec dés plumeaux.Quant a nous nous rappelerons le

mot d'Anarcharsis Cloots : France

débarrasse-toi des individus !>et,

l'appropriant à la circonstance nous

dirons : France débarrasse-toi de

la gale !

Al X MALHEUREUX

Venez,vousaccabl'ssous le fahi des misères,Nouspublionsledroitde vibre en travaillant,Nousdonnon*,ôvertusqu'enfermentlesGlossairesTonsensinexpliqué*fier, fraternel,vaillantlLa faute est-aileà nom, ditet tortionnaire»,Si l'êtreinsatiableaffamela cité?Si tantdchaillonntuxprèsdesmillionnairesVouscrtent: fiendtsl*pain,purcrainteo'tcharité!

Toutautreestnotrevoix,lesberceauvetlescrèchesN!ontrim à redouterdenosdésirsardents,Nousfêtomlespéranceendes oasisfraîches,Semeurs,laterreàtous,nosvoeuxsontfécondants!Commevousbuthérons,nous partonsla cognéeOàfarbredoittomberfour d'utiles travaux;Pourrehausserta vigneet ton sangterreignée,Nousversonsta liqueurendesbanquetsnouveaux,

Quandnousallonsainsivert d'autresdestinées,QuandPOUSdisons:Mortelslevez-vousradieuxl

Sanctifiezlavie; etde vas maisonnéesChassezlesImposteurs,l'êgosme,te*ditux,Plusdesoldatscruelssortis4evo%entrantes,Plusd'otjrts.plusdegueux,plusdetombalssan~

| (liants,|

Peuplesc'esttropsouffrir,nonplusdefunérailles,Laterreestpourlespeuplcsccquut lechênegland.,

L E X T R E

;'• D/E>/P;/Â Ri S.

L'agitation en faveur dès condam-nés à mort de Chicago commence à

prendre ici bonne tournure. De tousles groupes de révolutionnaires lesanarchistes seuls et quelques grou-pes indépendants ont tenu à affirmerleur solidarité avec les américains.

Dimanche a eu lieu le premiergrand meeting ; il s'est ténu salle

Fayié, près dé 3i00Ô personnes, y:assistaient. Dans désdiscours éner-

giques et colorés, les divers orateurs

qui se sont succédés ont démontrel'identité de l'exploitation dans tousles pays.

Un compagnon a lu la défense de

Spies^ ou mieux l'accusation qu'illance à ses bourreaux. Avec une ar-

gumentation serrée il met en ïumièrël'affreuse misère des travailleurs des

Étàts'-Unis, l'exploitation inexorablesous laquelle il leur faut courber latète. Cette lecture a été accueillie

par un tonnerre d'applaudissements.A la sortie, les camarades s'étaient

donnés rer.dez-vous salle des Trois-

Lions, 86, boulevard de Belleville,pour s'entendre afin d'organiser unautre meeting. Ils restèrent deuxheures dans l'établissement de cinqà sept, au nombre de 350,. Petit à pe-

; tit, la salle se vidé, il n'y avait plusqu'une cinquantaine de compagnonsquand un ami entra annonçant à

ceux;qui restaient, que l'on assom-mait les camarades sur le boule-vard.

Le fait était monstrueusement e-xact ; sans provocation aucune unebande de 50 sergots environ s'étaitruée sur uue demi-douzaine d'anar-

chistes qui ne songeaient qu'à ren-trer chez eux.

Il parait que les assommeurs de

Gragnon cherchaient le compagnonMéreaux, le gérant du -Révolté. Ilsont une manière à eux de chercher

quelqu'un.Les camarades sortent de l'éta-

blissement pour porter secours àleurs amis.

Un groupe de jeunes gens, voyantle développement de police, crie :« Mort aux vaches ! Mort aux ser-

gots ! » Ceux-ci,-alors, se précipi-tent, sabre au clair, sur tous les pas-sants.

Méreaux, qui était sorti avec eux

fût dès qu'il parut sur le pas de la

porte, désigné par un mouchard auxassassins qui se précipitent sur lui

le sabre au clair. Il fait quelques pas

pour se dégager, mais serré do près

par les poursuivants, il n'a que le

temps de tirer deux coups de revol-

ver. Les agents effrayés s'effacent

contre le mur. Méreaux, s'attendant

$ une riposte de leur part, recula de

d̂eux*ou/êois pas ëttqmba au milieu

Mes ajgèntsVqui étaient embusqués

derrière lui. Si notre §mi avait enconscience de la situation, il pouvaitse sauver en poursuivant sa rpùteet faisant feu sur les agents q&) luiavaient livré passage. ; ; ?Vtl<sLorsque ces derniers furent maî-

tres, de lui, ils le frappèrent de plu-sieurs conps de sabre à la tête, au

ventre, etc.Parmi les compagnons, plusieurs

ont été gravement atteints ; entreautres; un jeune homme de 18 ans

qui atteint au bas ventre, s'est af-faissé. Il a fallu le transporter chezlui dans une voiture.

*Quant aux assassins de Gragnon,il n'y en a eu que deux trop légère-ment blessés.

I_E HAVRE

On nous transmet la note suivante :

Camarades de Vidée Ouvrière,

Il se passe en ce moment au Hâr-vr» un fait incroyable. Une maisonde Paris Jenselme et Ciovient d'en-

treprendre des travaux. Sa pre-mière besogne a été de diminuerle prix de l'heure. Non contente de

cela, elle bafoue les règlements de-

puis longtemps établis par ies ou-vriers et hommes compétents, mem-

bres de la chambre de commerce.Nous ne pouvons comprendre que ,l'on vienne de la capitale des Arts

pour faire marcher des travailleurs

,en arrière.

Nous comprenons l'indignationde nos amis, et nous leur feronsseulement remarquer que ce fait est

général, que l'exploiteur d'où qu'il

soit, cherche par tous les moyenspossibles à rendre la situation destravailleurs de plus en plus précaire.Quand aux contrats que les ou-

vriers ont fait pour tâcher de semettre en garde contre les préten-tions de ceux qui les exploitent, ils

peuvent être certains que les patrons,n'en tiennent aucun compte, car la

féodalité mercantile la pire des aris-

tocraties, envahit la société et fait

rétrograder la civilisation. Le capi-tal écrase, absorbe la petite indus-

trie, le petit commerce, les petites,fortunes : un peuple de citoyens se

transforme à vue d'oeil eh un peupled'esclaves.

D'autant plus nous produisons,d'autant plus nous sommes pauvres:et quand après avoir longtemps tra-

vaillé, longtemps produit, nous

n'avons rien à manger, le capita-liste profite de la circonstance pourdiminuer les salaires et dire aux ou-

vriers on ne travaille plus. C'est le

rôle des Caffarel, aux ouvriers à avi-

ser à se passer d'eux.

Nous consacrerons prochaine-ment un article à, ce sujet,...la ques-tion mérite toute; notre attention;nous donnerons donc satisfaction

LIDËE OUVRIERE IIÏÎ

aux ouvriers qui ont bien voulunous faire cette communication.

Nous avons reçu une plainte desouvriers du port au sujet du procé-dé dont se font les bordées du ma-tin. On n'observe pas les règlements,et on ne 'tient aucun compte de leursréclamations.

Nous prions nos amis du port denous renseigner sur les heures et la

façon dont on lés malmène, quandnous aurons reçu ces renseigne-ments, nous nous ferons un devoir

de.consacrer un article spécial à ce

sujet.Néanmoins nous sommes assurés

que leurs employeurs ne tiendrontaucun compte de leurs protesta-tions ; mais ils verront que nousfaisons tout ce que la presse ou-vrière peut faire, et ils comprendrontque le temps des protestations est

passé, et que le seul moyen d'obte^-nir ce que l'on demande, c'est demettre à exécution ce que l'on

pense. Une bonne tricotée de boisvert vaut mieux que cent protesta-tions, et avancera f heure où nousn'aurons plus ces iniquitds à com-battre.

»« «

Dimanche prochain, conférence

publique salle Franklin, à 3 h. du

soir, sur la caisse civile de retraite,les prévoyants de l'avenir ; par M.

Julien, avocat-député de Loir-et-Cheret M. Duehemin, membre du comitécentral. Sous la prèsidunce de M.

Georges Martin, sénateur de la Seine.

Entrée 25 centimes.

LES VESSIES SONT-ELLES DES

LANTERNES ?

C'est pourtant ce que voudraient

nous faire croire les bourgeois Ha*vrais. Déjà ils nous avaient gratifiéd'un congrès mutualiste, mais cettefois la question est ^changée, c'estsur les prévoyants de l'avenir qu'ilsvont tabler,, nçiiusne* manqueronspas d'aller entendre ce qu'ils vont

proposer pour améliorer le sort désouvriers. Ils ne diront pas que noussommes de parti pris leurs adver-

saires, que nous taisons ce qui ëstscontraire à notre manière de voirles choses: Non, nous ^cherchons'a lumière, nous prenons ce qui estbon sanë regarder d'où nous vient1e progrès. Et ptris nous voudrions"

que tous les travailleurs se rendis-sent à ces conférences, car nous

sommes certains qu'après, avoir en-tendu les conférences bourgeoisesles ouvriers sortiront écoeurés ; etcomment en serait-il autrement ?

Voilà des députés, des sénateurs

qui ont tout ce qui faut, à qui' rienne manque pour être heureux. Voi-là des individus qui vont nous dire

que nous devons penser à l'avenir,que pour éviter; là misère, il fautfonder des caisses de secours, etsurtout respecter les institutionsétablies ; que là seulement est lastabilité du travail.

Tout çà messieurs les gouver-nants c'est très beau sur le papierou dans une conférence, mais de làà la pratique il y a loin., C'est trèsheau de ciré aux ouvrier» de fairedes économies, mais encore faut-ilau moins que chacun ait son néces-saire. ,i ,

C'est un peu audacienx de venirdire à des hommes,' supprime unmorceau de pain à chaque repas,donnez un peu moins de fromage àvos enfants, et par ce •

moyen vousarriverez àêtre heureux sur vos vieux

jours. Vous savez bien pourtant quenous manquons de tout, qu'à la

maison le buffet et la huche sont

vides, que nos enfants sont piedsnus, que nos femmes^ se meurentd'anémie faute de no'urriture suffi-sante. Ah ! vous ne connaissez pas

"•

toutes les tortures physiques etmorales que les esclaves de l'usineet des champs 'endure chaque jour,sans quoi vous n'oseriez pas vous

moquer de la classe la plus inté-.ressante et la plus laborieuse, deceux qui produisent tout, meurentde froid et de faim en face de l'a-bondance qu'ils ont créée. -

Mais nous ne voulons pas anti-

ciper sur le sujet de votre confé-

rence, nous attendrons que vous

ayez dcveloppé votre programmeéconomique.

Ce qui nous semble un comblec'est que quand l'on p réconise l'ér

pargne aux autres, l'on donne un

banquet somptueux.

HONFLÉUR

(suite)*

Ces hommes après avoir fait leur

service de' nuit autour des quais,viennent travailler de jour au chan-

tier. Gela se comprendra facilement,au prix que l'état les paie, ils hé

,peuvent subvenir à leurs besoins;'Voici les quelques renseignements'que nous avons recueilli:

Paied'unbrigadier. . . 87fr. parmol».- Gabeloudei*classe '. . 84 »

Gabeloude2*classe . . 76 »Gabelouude3*classe . . 68 »

Et dire que les écrivassiers de,tout acabit; se faisant les plats va-lets de la presse bourgeoise, prêts à.

toute ~sale besogne qui pourrait dé-

*Voirle n»4 deVidéeOuvrière.

Feuilleton de L'IDÉE OUVRIERE— 6 —

ENTRE PAYSANS

(Traduit de VItalien)

Maisils peuvent la perdredela mêmema-nièrequ'ilsl'ontacquise. Jusqu'ici dans cemonde,les hommes«esont fait laguerre' lesuns auxautres; ils ont cherché à s'enlevermutuellementlepain dela boucheet chacund'euxs'estestimeheureuxs'ila pu soumettresonsemblableet s'en servir comme d'unebêtedesomme.Maisil est temps de mettreuntermeàcettesituation.A se fairela guerreon ne gagnerien, et l'Hommen'a récolté detout celaquelamisère, l'esclavage,le crime,Iaprô'ititùtïoset, de temps à autre, de cessaignéesquis'appellentguerreset révolutions.S'ils Voulaient,au contraire, se mettre d'ac-cord, »aimeret s'aiderles uns les autres, onne verraitplusces malheurs; il n'y auraitplus degensquipossèdentbeaucouppendantqued'autresn'ont rien et l'on ferait en sortequetoussoientausti bienquepossible.

Je saisbienqueles riches quise sontha-bituési commanderet à vivresanstravailler,ne veulentpasentendreparlerd'un change-

mentde système.Nous agironsen consé-quence.S'ilsveulentenfin comprendre,qu'ilne doitplusy avoir de haine et d'inégalitéentre leshommes,et que tousdoiventtravail-ler, tant mieux; si aucontraireils prétendentcontinuer&jouirdis fruits de leuis violen-ceset desvolscommispar euxou par leurspères,alorstantpispour eux: ;ils ont prisparforce tout,ce qu'ils possèdent; par?laforceaussi nous le leur enlèverons.Si lespauvressavents'entendre,ils sont lés plusieits. ..._.,;..>; './..'

Jaoquei. —Maisalors;quandil n'y auraplusde messieurs,'commentferat-on pourvivre?Quidonneraà travailler*

Pierre. —Quellequestion? Maisvousvo-yeztous lesjourscommentcela se passé :c'estvousquipiochez,semezet fauchez,c'estvousqui bâtiezlegrainet le portezdans lecrenier,c'est vousqui faitesJevin,l'huileetle fromage,et vousme demandezcommentonferapourvivresans lés messieurs? Da-mandez-moiplutôt comment les messieursferaientpourvivresi nous n'étions pas là,nous pauvres imbéciles,travailleursde lacampagneet de la ville, qui peinons»i lesnouriret--àlesvôtiret qui leur laissonspren-drenosBilesafinqu'ifspuissentse divertir.

Il y a un moment,vous vouliezremercierlespatronspareequils VousfontVivre,yousnocomprenezdoac pas que cesonteuxquiviventdevotretravailet quechaquemorceai

de painau'iUmangentest enlevé à vos en-levéà \oi enfants? quechaquecadeauqu'ilsfontà leursfemmesreprésentela misère,lafaim,le froid,peutêtre mêmela prostitutionpourles vôtres?

Qu'est-ce que produisent les messieursTRien.Donctoutce qu'ilsconsommentesten-levéauxtravailleurs.

Supposonsque demain tous les ouvrier»deschampsdisparaissent; il n'y aura ,plu*>

personnepourtravaillerla terre et tout lamondémourrade faim.Queles cordonniers

'

disparaissent,eton ne feraplusdesouliers; •

queles maçonsdisparaissent,on ne pourraplusfairede maisonset .ainsi de suite. Quechaqueclassede travailleursvienne à man-

querl'une aprèsl'autre, avecelle disparaîtraune branchede la productionet1hommede-vra sepriverdesobjets utilesounécessaires.

Maisquel préjudiceressentira-t-oude ladisparitiondesmessieurs? ce serait commesi disparaissaientlessauterelle». "':

Jacques. —Oui,c'estbiennous,en effet,-

quiproduisonstout, mais comneot feraije,moi,pourproduiredu blé,si je n'aini terre,ni animaux,nisemence. ,'

'XÀ-'9uiwt)i';.?.'

IV lu IDEE OUVRIERE

naturer les travailleurs, viennentencore vous baver dans leurs feuil-les que si les travailleurs ne peu-vent subveniràleur nécessaire, c'estparce qu'ils se livrent à la débauche.Comme si avec de pareils salaires,un travailleur peut taire des extra,même fut-il célibataire; étant donnéles dépenses par mois en prenantunemoyenne:

Nourriture . . . 60 fr.Chambre . . . 9Entretien. . . . 8

Total. 77 fr.

Et lorsque l'on a besoin d'un mor-ceau neuf i pour se le payer, il faut

déménager à la cloché de bois, oubien planter un drapeau à son tro-

quet. Courage messieurs les exploi-teurs, continuez à affamer ceux quiproduisent tout et qui manquent de

tout, jusqu'au jour où conscients

d'eux-mêmes, ils vous feront rendre

gorge de toutes les richesses qu'ilsont produit.

Dans ce bagne industrie], il s'est

passé des faits qui méritent d'être

signalés. Un jeune surveillant connusous le nom de Guignol et fils de

l'exploiteur, se promène toujours.avec une canne à la main ; lorsqu'ilrencontre les apprentis en train de

{"ouer,il s'en sert pour les frapper.

À père pas, plus humain, que son

fils, craignant probablement quecela tournât mal contré lui, défen-dit à ce fléau de porter unie canne.

Depuis il se promène sur les chan-tiers les mains vides, mais il estnon moins exécrable.

(A suivre).

: ÊGiiôs DE LA^SEÉAMI:'

FRANCEf

Amiens (Somme). Si nous vousfaisions cônnaiire toutes les iniqui-tés dont lés travailleurs sont enbûche dans le bagne dit « les An-

glais, » ce serait inutile pour lesidées que nous préconisons, maisles faits qui viennent de se passersont tellement féroces, que noussommes obliges de sortir de notre

tactique qui est de mentionner«seulement » ce qui a trait à laREVOLTE. ,,.

Un garde chiourme du nom de

Savoye profitant de sa force phy-sique s'est rué comme un sauvagesur ujn pauvre malheureux possé-dant bieo la volonté de résister parla violence à ce goujat, niais lèsforcés lui faisant défaut, i| n'a purosser cet individu d'importance.

Nous tenons à faire savoir à ce

drôle, que ce que le camarade n'a

pu faire,, d'autres pourraient biens'en Charger:,

Pas besoin de vous dire que d'a-

près l'énergie que notre camarade afait preuve, son renvoi fut fait im-

médiatement.*

*..+..-.Calais (Pas-de-Calais). — Lundi

17, avait lieu ici, une réunion d'ou-vriers et d'ouvrières sans travail.

Environ 600 personnes, plus une

quinzaine de femmes, s'y étaient ren-dus.. ..'''.

La séance est onverte sans nom-mer dé bureau. Après quelques dis-cours prononcés par des compa-gnons, un denpsamis demande auxassistants c S'il faudra un fouet, pour« les. éveiller ? Voas mourez de faim« chez vous ; vos enfants vous de-« mandent du pain et vous ne poù-« vez leur en donner. Que faudra-rt-« il. donc pour vous faire sortir de« de votre torpeur ? »

Puis on décide, de sommer les pa-trons de reprendre les ouvriers sanstravail où sinon d'agir plus énergi-quement.

C'est par là que Ton eut dû com-mencer !

GLANES

L'Europeattend, follicite,h fondationd'unenouvellesociété.Le vieux systèmeest à bout•t le nouveau n'est point assis, et ne le serapas, sans de longues et furieusesconvulsionsencore. NAPOLÉONI"

(IfémorioJdeSU-Bélène)

A la Bévuedite Comique

Une foisparvenus, ces gens-li haïssent lepeuple, parcèquele peupleleur rappelle1ori-

Î'intidont ils rougissent; impitoyablespour

'affreusemisèredes masses, ils 1attribuent&la paresse,à la débauche,parce quecette ca-lomniemet à l'aise leurbarbare égoïsme.

EugèneSUE.

SOUSCRIPTION

EN FAVEUR DU JOURNAL

(suite)-Liste H" 20. Laigle,Lambert,lacitoyenne

Berthier, chacun0 fr.25 Lion Renard, Am-broisin Inouïs,Mort à tons les bourgeoisduHavre, chacun 0 fr. 40. La cito\enue .LouisBlanc, Joulie, chacune0 fr. 50. Pour le nou-veau-né, Jerrino, chacun0 fr. 30. Excédentd'écot, 0 fr.70 Anonymes,0 fr. 10et 0 fr 7o.

Total... 4fr. 20

Liste; N° 110. Lecorchenr, Forestier,unanarchiste, chacun0 fr. 35. Un anti-payeur,Broco:révolutionnaire,un inconnu,Raymond,tin grand Rony, chacun 0 fr. 15. Unanarcho,

,Briere ruedes3 couronnes,Toucbard,chacun0 fr. «0. Unaffreux,0 fr,30. Un quia soute-nu SimonSrënsetqùi en a assez,un Pied-Plat,Gautr», EmeTynede Joug, chacun 0 fr: 10.T. 0 fr. 3». Total... 3 fr. 35

Total...? fr 85

Listesprécédentes....75fr. KO

Montantjnàqu'à ce jour de là Souscriptionperniancntepuurledéoetoppenicntdujournal3/' 50

Total général.... 86 fr. 83

(à suivre).

' Voit les'À*% 4^8,et 6 aelldtt Ouvrière,

pour le (léyeloppewent du journat

Trochû,3 fr.

PETITE CORRESPONDANCE

B>,àAzày-sur-G'er,F.à Amienc,M. à Ar-meniièrep,M. à Guii-e,reçu tuni>rtset man-dats.

COMMUNICATIONSET CORRESPONDAN-CES

La Liguedesanti-patriotes,sectionde St-De-nis, à envoyé 5 fr. au comp. Jahh. Produitd'une collectefaite à la fêtede familledes h~bres-penseurssocialistes.Verbe par le comp*V. Pièrrét.

Le groupe dé Qt-Denis a envoyé1 fr.àu;conop.Leboucher. Produit d'Unecollecteau* 'onttpatriotes,Verséparle coinp.Piérret. '];)

CONVOCATIONS

Tous lesdimanchesà 8 h. salle Mercier,6,placeThiers,soiréefamilialeet chantante,or-ganisée par la Liguedesanti patriotet,et lesPieds-Plats,

Leservicedequelquesnumérosd'essaiserafait.:d toiitepersonnequi nousen fera là demàndèf!oudontonnousferaparvenirl'adresse.

'

Adresserfondset correspondancesà fADMI-NISTRATEURderidée Ouvrière 25,rue de»Gattons,LeHavre.

Nousne saurionstrop recommanderaux ca-maradesdenousadresserleurs copiespour lemardimatinau "plustard ; pour les convoca*(tonset communication»urgentes,le mercredi.

EN VENTEDANS NOS BUREAUX:

Evolution et Révolution. Élise»Rtelug.- 0. *9

Dieu et l'EUt. ificfcdBakounine...6. 60.Entre Paysan*, (a*édition) 0. 10Lee Produits de la terre..... 0. ift,

. Les Produits de l'industrie..... 0. 05Portrait de Michel Bakounine (pho-

tographie) Ô. 5oLa « Révolte * Journal hebd6ma>

daire paraissant le samedi le n» 0. 05

ON DEMANDE ££Z

S'adresser aux bureaux de l'Idée

Ouvrière, 25, rue des Galions, tous

les jours de 7 h. du matin, àX h. .du.

soir.

Pour paraîtreprochainement:

Pourquoi et comment Je suis

COMMUNISTE ANARCHISTE

Par un JeuneRévoltéde Sairil-Denis

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ImprimerieL. MBQrf,*5,ruedes fc»Hons-Havr