adorno l'idée de l'histoire nature

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  • 7/24/2019 Adorno L'Ide de l'Histoire Nature

    1/11

    L'Homme et la socit

    L'ide de l'histoire-nature (expos du 15-7-1932 la Kant-Gesellschaft)Theodor Wiesengrund Adorno, Philippe Despoix

    Citer ce document Cite this document :

    Adorno Theodor Wiesengrund, Despoix Philippe. L'ide de l'histoire-nature (expos du 15-7-1932 la Kant-Gesellschaft) . In:

    L'Homme et la socit, N. 75-76, 1985. Synthse en sciences humaines. pp. 107-116.

    doi : 10.3406/homso.1985.3066

    http://www.persee.fr/doc/homso_0018-4306_1985_num_75_1_3066

    Document gnr le 06/01/2016

    http://www.persee.fr/collection/homsohttp://www.persee.fr/doc/homso_0018-4306_1985_num_75_1_3066http://www.persee.fr/doc/homso_0018-4306_1985_num_75_1_3066http://www.persee.fr/author/auteur_homso_173http://www.persee.fr/author/auteur_homso_495http://dx.doi.org/10.3406/homso.1985.3066http://www.persee.fr/doc/homso_0018-4306_1985_num_75_1_3066http://www.persee.fr/doc/homso_0018-4306_1985_num_75_1_3066http://dx.doi.org/10.3406/homso.1985.3066http://www.persee.fr/author/auteur_homso_495http://www.persee.fr/author/auteur_homso_173http://www.persee.fr/doc/homso_0018-4306_1985_num_75_1_3066http://www.persee.fr/doc/homso_0018-4306_1985_num_75_1_3066http://www.persee.fr/collection/homsohttp://www.persee.fr/
  • 7/24/2019 Adorno L'Ide de l'Histoire Nature

    2/11

    l ide

    de l histoire-nature

    (expos du 15-7-1932 la Kant-Gesellschaft)

    TH.W. ADORNO

    Adorno

    ne

    dfinit pas

    l histoire-nature en

    termes d'ontologie historiste.

    l ne s agit

    pas pour lui de construire des objets, des images archaques,

    mais

    e comprendre la

    facticit

    historique dans

    son historicit mme commeistoire-nature.

    Il

    cite l'appui le mythe de Kronos, celui qui dtruit ses propres

    ratures,

    ses

    enfants.

    La

    philosophie

    de

    l histoire

    est

    ainsi confronte

    un

    ntrelacement de l instant original et du nouveau

    en

    devenir, la

    tche

    de la

    hilosophie

    tant de dgager ces deux

    moments,

    de les distinguer

    et

    de lespposer.Pour Walter Benjamin auquel Adorno se rfre

    aussi

    longuement, la nature

    st

    dialectise

    dans

    les signes de l histoire. La dialectique historique n estas simple reprise d'un moment

    pr-historique,

    c'est le matriau historique

    ui-mme

    qui se transforme

    en

    mythe

    et en histoire-nature.

    Adorno does

    not

    give

    a

    definition in terms of historist ontology. He

    does

    not aim at constructing objects, archaic images, but to understand historical

    facticity in

    its historicy as

    nature-history.

    He illustrates

    his

    interpretation

    by

    referring

    to

    the myth of Kronos who destroys

    his own

    creatures, his children.

    The philosophy of.

    history

    is thus confronted to an

    interweaving

    of the

    original

    instant

    with

    the

    one

    immediately

    coming

    after.

    The task

    of

    philosophy

    being to break

    down

    two instants, to

    distinguish and

    to

    oppose

    them.

    La conception de l'histoire-nature est relier au cadre de travail

    philosophico-historique d'un matriau

    prcis,

    avant tout jusqu

    prsent esthtique.

    Le

    plus

    simple

    pour prsenter

    cette

    manire de

    concevoir la nature historiquement est de donner les sources

    d o

    ce concept d'histoire-nature provient.

    Je

    me rfre aux travaux

    de

    G.

    Lukacs et de W.

    Benjamin.

    Lukacs

    a

    utilis un terme dans la

    Thorie du

    roman

    qui

    mne

    ce concept :

    celui de

    deuxime

    nature.

    Le

    cadre

    de

    ce concept

    est le

    suivant :

    Lukacs

    se reprsente sur

    un

  • 7/24/2019 Adorno L'Ide de l'Histoire Nature

    3/11

    108

    TH. W.

    ADORNO

    plan philosophico-historique

    gnral

    un

    monde

    plein de sens (sinner-

    fllt) et vid de sens {sinnnentleert), (monde immdiat et alin,

    monde

    de

    la

    marchandise),

    et

    cherche

    dcrire

    ce

    monde alin.

    Celui-ci,

    en

    tant

    que

    monde

    des choses

    produites et perdues

    par

    l'homme,

    est

    nomm

    monde de la convention.

    L o aucun but n est

    immdiatement

    donn, les

    crations

    (Gebilde)

    que l'me dcouvre dans son devenir humain (Menschenwerdung) comme

    thtre

    et

    substrat de son

    activit

    parmi les hommes

    perdent

    l'vidence

    de

    leur enracinement

    dans des ncessits suprapersonnelles, dans celles

    du

    devoir-tre

    ; elles

    constituent un

    simple tant, peut-tre puissant,

    peut-

    tre pourri, mais

    elles ne

    portent ni la conscration de

    l'absolu en soi,

    ni

    ne sont

    pour

    l'me

    les rceptacles

    naturels

    de

    sa

    dbordante

    intriorit.

    Elles

    forment

    le

    monde

    de

    la

    convention

    :

    un

    monde

    tout puissant

    auquel

    n'chappe que la partie la plus intrieure de l'me,

    et

    partout

    prsent

    dans

    sa

    multiplicit

    l ensemble

    indominable {unbersichtlich\ un monde aux

    lois rigoureuses qui

    aussi

    bien

    dans

    le devenir

    que dans

    l tre, impose la

    ncessit

    de son vidence

    au

    sujet connaissant, mais

    qui

    pourtant n offre ni

    un

    sens

    au sujet en

    qute d'un

    but,

    ni

    un lment

    immdiatement

    sensible

    au

    sujet agissant. Ce monde

    est

    une deuxime

    nature

    ; comme la

    premire,

    la

    premire

    nature

    est

    pour Lukacs la nature, elle aussi aline, dans

    le

    sens des

    sciences

    naturelles il ne

    peut

    tre dtermin que comme

    systme de ncessits

    connues,

    trangres

    au

    sens

    et

    reste pour

    cette raison

    insaisissable et

    inconnaissable

    dans

    sa

    vritable

    substance

    (1).

    Que le

    monde de la convention et la

    manire

    dont il est produit

    historiquement soit un fait (Tatsache),

    que

    les choses qui

    ne

    peuvent

    plus tre dchiffres et

    qui

    nous sont

    devenues trangres se

    dvoilent

    comme

    chiffres, tel

    est

    le

    point

    de

    dpart de la

    problmatique

    que je prsente

    ici.

    Du point

    de

    vue

    de la

    philosophie

    de l'histoire

    de

    problme

    de

    l'histoire-nature se

    pose

    tout d'abord

    comme

    possibilit de reconnatre, d'interprter ce

    monde

    tranger, chosiste

    (dinghaft) et mort.

    Lukacs

    a dj

    aperu

    l'tranget et le caractre

    nigmatique de ce problme. Pour

    russir

    vous prsenter

    l'ide

    d'histoire-nature,

    il

    faut d'abord faire

    l'exprience

    de

    quelque

    chose

    qui se rapporte

    au

    Traumasein que cette

    question

    signifie.

    L'histoire-nature n'est pas

    une

    synthse

    des

    mthodes

    des sciences

    naturelles et

    des

    sciences hitoriques,

    c'est

    un changement de

    perspective.

    A l'endroit

    o

    il

    se

    rapproche

    le plus

    de

    cette

    problmatique Lukacs

    dit

    :

    la

    seconde

    nature,

    celle des crations humaines (Menschengebilde)

    ne

    possde aucune

    substantiate lyrique

    : ses formes sont trop rigides pour

    s adapter l instant

    crateur

    de

    symboles

    ;

    le

    sdiment de contenu de ses lois

    est

    trop dtermin

    pour

    pouvoir

    abandonner

    les

    lments

    qui

    servent

    de

    point de dpart (Veranlassung)

    essayiste

    dans

    la posie

    lyrique ; mais ces

    lments

    vivent

    si exclusivement

    par la

    vertu de ces

    lois,

    manquent

    tellement de capacit d'existence

    sensible

    indpendante

    de celles-ci, qu'ils se

  • 7/24/2019 Adorno L'Ide de l'Histoire Nature

    4/11

    L

    IDE

    D HISTOIRE - NA

    TURE

    1 09

    voient

    sans

    elles

    rduits au

    nant. Cette

    nature n est pas muette,

    sensible

    (sinnfiillig) et trangre au

    sens

    comme la premire

    :

    elle est

    un

    complexe

    de

    sens

    fig,

    incapable d veiUer

    nouveau l intriorit

    ;

    elle

    est

    un ossuaire

    d intriorits mortes et ne pourrait

    pour

    cette

    raison

    tre

    veille

    si

    cela

    tait possible

    que

    par l'acte qui la cra dans son existence

    premire et

    la

    maintint

    dans

    son

    existence thique

    (sollenden), l'acte mtaphysique

    d'un

    rveil spirituel,

    jamais

    par contre mme

    d tre

    vcue par une autre

    intriorit (2).

    Le problme

    de

    ce rveil, mis

    ici

    sur

    pied comme possibilit

    mtaphysique, est celui-l

    mme

    qui est compris sous celui d'histoire-

    nature. Ce que

    Lukacs

    a

    ici

    en

    vue est la

    transformation

    de

    l historique

    (Historischen),

    en

    tant

    que

    rvolu, (Gewesenen)

    en

    nature

    ;

    l'histoire fige est nature,

    ou

    bien

    le

    vivant fig de la nature est

    simplement

    devenu

    (Gewerdenheit)

    historique.

    Le discours de l'ossuaire

    contient

    le

    moment

    du chiffre ;

    savoir, tout cela

    signifie

    quelque

    chose mais

    doit tout

    d'abord tre

    dterr.

    Cet ossuaire Lukacs

    ne

    peut

    le penser

    autrement

    que

    sous la

    catgorie

    de rveil

    thologique,

    sous l'horizon eschatologique. C'est

    Benjamin

    que

    l'on

    doit le tournant dcisif quant au problme de l'histoire-nature

    ;

    il

    a

    ramen le rveil de la

    seconce nature

    d'un loignement infini

    une

    infinie

    proximit, et

    en a

    fait un

    objet

    d'interprtation

    philosophique.

    A partir

    du

    moment

    o

    la philosophie saisit le moment

    de

    l'veil

    de

    ce qui

    a

    caractre

    de

    chiffre

    (Chiffrenhaft),

    de

    ce

    qui

    est

    fig,

    elle

    en

    arrive former et

    affiner

    le

    concept d'histoire-

    nature. Deux

    citations de Benjamin

    sont

    complmentaires

    celles

    de Lukacs :

    La nature

    leur (aux potes allgoriques) apparat comme pass

    (Vergdngnis)

    ternel

    dans

    lequel

    le

    coup

    d oeil saturnin de chaque gnration

    a

    reconnu

    l'histoire (3).

    Lorsqu'avec le

    Trauerspiel

    l histoire

    se

    dplace

    vers

    le

    thtre,

    elle le fait

    en

    tant qu'crit (Schrift).

    Sur

    le visage de la

    nature

    apparat histoire

    dans

    les signes crits

    du

    pass (4).

    Il

    y a l quelque chose, par principe

    de diffrent de la

    philosophie de l'histoire lukacsienne

    ;

    par deux fois apparat le mot pass

    (Vergdngnis)

    et phmre (Vergnglichkeit).

    C'est certainement

    dans ce moment

    caractre

    phmre

    que

    s'inscrit le

    point

    o

    histoire

    et nature

    convergent le

    plus profondment. Alors

    que

    Lukacs laisse

    l'historique (Historische) en

    tant

    que

    rvolu (Gewese-

    nes)

    se

    re transformer

    en nature,

    l'autre

    face du

    phnomne est ceUe

    o

    la

    nature

    mme

    se prsente

    comme

    nature phmre

    (vergngli-

    che),

    comme histoire.

  • 7/24/2019 Adorno L'Ide de l'Histoire Nature

    5/11

    110

    TH.

    W.

    ADORNO

    Les questions poses

    selon

    l'ide

    d'histoire-nature

    ne sont pas

    pensables comme interprtation de l'histoire

    concrte.

    Benjamin

    part

    du

    fait

    que

    l'allgorie n'est

    pas

    un rapport

    de simple

    contingence secondaire.

    Elle

    n'est pas un signe contingent pour un

    contenu

    que celui-ci

    masquerait, mais

    entre

    l'aUgorie et le signifi (Ge-

    meintem) allgorique existe une relation chosale (Sachbeziehung)

    :

    l'allgorie est

    expression

    (5). Allgorie

    veut

    dire, de

    manire

    courante, reprsentation sensible d'un concept,

    cest

    pourquoi on la

    dit

    abstraite et contingente.

    La

    relation de ce qui

    apparat

    (Erscheinen-

    den) allgorique

    et

    du

    signifi

    (Bedeuteten) n'est pas

    contingente

    et

    simple

    signe

    (zeichenhafte) mais

    quelque

    chose de particulier

    se

    joue

    l elle

    est expression et

    ce qui se

    joue dans son

    espace,

    ce qui s'exprime n'est rien d'autre qu'un rapport

    historique.

    Le

    thme

    de

    l'allgorique

    est

    tout

    simplement

    histoire. Qu'entre ce qui

    apparat, la

    nature,

    et le signifi, nommment l'phmre, il s'agisse

    d'un rapport historique s'expUque ainsi :

    la

    vision

    profonde et

    romantique de ces penseurs,

    le fait

    d'avoir port

    la smiotique dans ce

    domaine,

    sous la

    catgorie

    dterminante de temps,

    leur permet de

    fixer

    le

    rapport

    entre

    symbole

    et

    allgorie de manire

    pntrante

    et formelle. Alors que

    dans

    le symbole la sublimation

    (Verkldrung)

    du dclin rvle fugitivement la face transfigure de la

    nature

    dans la lumire

    de

    la

    rdemption, l allgorie prsente

    celui

    qui la

    contemple

    le

    fades

    hippo-

    cratica de

    l histoire

    comme paysage (Urlandschaft) fig. L histoire

    dans

    tout

    ce

    qu'elle

    a, ds le dbut, d'inachev, de douloureux

    et

    de manqu,

    prend

    la

    forme

    d'un

    facis, ou

    plutt d'une tte de mort. Et

    aussi

    vrai qu'il lui

    manque

    toute

    libert symbolique

    de l'expression, toute harmonie

    classique de

    la forme, tout

    ce

    qui est

    humain, c'est

    l historicit

    biographique

    d'un

    individu (einzelnen) et

    non simplement

    la nature

    de

    l'existence

    humaine,

    qui

    s exprime de

    manire significative comme nigme dans cette figure

    de son

    dclin

    naturel. Le cur de la

    vision

    allgorique, de l'exposition

    baroque

    et

    profane de

    l histoire, est

    le rcit de la passion

    du

    monde ; cette

    histoire

    ne signifie

    que par les

    stations

    de son dclin.

    Tant

    de

    signification,

    tant

    d'abandon

    la

    mort,

    parce

    que

    c'est

    la

    mort

    qui

    creuse

    le

    plus

    profondment la ligne de

    dmarcation

    dentele entre physis

    et signification

    (6).

    Que signifie ici

    le

    discours de l'phmre, et

    que veut

    dire

    prhistoire

    (Urgeschichte)

    du signifier

    (Bedeutens)

    ? Je

    ne

    pourrai

    pas dvelopper

    ces

    concepts de manire approprie. D

    s'agit d'une

    forme logique

    diffrente

    par

    principe de

    celle

    de

    dveloppement

    partir d'un projet, dont le moment constitutif

    aurait

    pour

    fondement

    une

    structure conceptualisable

    de

    manire gnrale.

    Cette

    autre structure logique, qui n'est pas

    en

    tant

    que telle

    analyser

    ici,

    est

    ceUe

    de la constellation.

    Il

    ne

    s'agit

    pas

    d'une expUcation

    de concepts, spars les uns des autres, mais d'une constellation

  • 7/24/2019 Adorno L'Ide de l'Histoire Nature

    6/11

    L IDE

    D

    HISTOIRE

    - NA

    TURE 1 1 1

    d'ides

    ;

    savoir

    les

    ides

    d'phmre et de

    signifier, l'ide

    de

    nature et celle d'histoire. Ce

    sont des

    ides auxquelles on ne peut

    pas recourir comme

    des invariants

    ;

    chercher

    les

    expliciter

    ne

    peut

    tre

    l'intention

    en

    question,

    car ces

    ides s'assemblent

    dans la facticit historique concrte

    qui se

    dvoile dans son

    unicit temporelle (EinmaUgkeit) dans le

    lien

    de chacun de leurs

    moments.

    Comment ces

    moments sont-ils relis les uns aux autres

    ? La

    nature en tant

    que

    cration, Benjamin

    la conoit sous le

    signe de

    l'phmre. La

    nature elle-mme est

    phmre, elle recle ainsi

    en

    soi

    le moment de

    l'histoire.

    Chaque manifestation

    de l'lment

    historique

    renvoie l'lment

    naturel

    qui disparat

    en

    lui. Et

    inversement,

    chaque fois

    qu'apparat

    la

    seconde nature, que ce monde

    de la convention s'approche de nous, il se

    dchiffre

    parce que

    c'est

    prcisment son

    caractre phmre

    qui

    se

    dvoile comme

    sa

    signification. La conception

    de Benjamin est

    tout d'abord

    et

    l'on

    doit

    aller plus loin

    telle que

    tout phnomne fondamental (Grund-

    phnomen) pr-historique, existant originellement, pass, signifi

    dans l'allgoris et qui revient dans

    celui-ci,

    doit se

    rpter

    comme

    lettre-caractre

    (Buchstabenhafte). Il

    ne s'agit

    pas de

    montrer

    simplement

    que

    des motifs pr-historiques rapparaissent dans l'histoire

    elle-mme,

    mais que

    la

    pr-histoire

    mme, en tant qu'phmre,

    contient

    en

    elle le motif de l'histoire.

    La

    dtermination

    fondamentale

    du

    caractre phmre de

    ce qui

    est

    terrestre, ne

    signifie

    rien

    d'autre que

    ce

    rapport entre

    nature

    et

    histoire

    :

    tout

    tre et

    tout

    tant n'est saisir

    que

    comme entrelacement d'tre historique

    et d'tre

    caractre naturel.

    En

    tant

    qu'phmre,

    la pr-histoire

    est

    absolument

    prsente.,

    Elle

    l'est

    en

    signe

    de signification.

    Le

    terme

    signification veut

    dire

    que

    les

    moments nature

    et

    histoire,

    ne

    s'ouvrent pas l'un l'autre, mais qu'ils se

    brisent

    et

    s entrelacent en mme

    temps,

    de

    manire

    ce que

    le

    naturel

    apparaisse

    comme

    signe pour

    l'histoire,

    et l'histoire, l

    o

    eUe se donne pour

    le plus historicise,

    comme

    signe

    pour

    la

    nature.

    Tout tre,

    ou

    au

    moins

    tout

    tre

    advenu (gewordene),

    tout

    tre

    rvolu

    se transforme

    .

    en

    allgorie

    ;

    par

    quoi

    celle-ci cesse

    d'tre

    une

    simple

    catgorie

    de l'histoire de

    l'art. Le signifier cesse d'tre un

    problme de

    l'hermneutique philosophico-historique ou mme du

    sens

    transcendental, partir

    du

    moment

    constitutif o

    l'histoire

    se

    trans-

    substantifie en pr-histoire.

    D o

    pr-histoire du signifier. La chute

    d'un tyran

    est

    quelque

    peu semblable, dans le

    langage baroque,

    au

    crpuscule du soleil.

    Cette

    relation allgorique permet en

    soi de

    cerner

    l'ide

    d'une mthode qui pourrait

    russir interprter dans

    ses traits,

    l'histoire concrte comme

    nature,

    et

    dialectiser

    la

    nature

    dans

    les

    signes

    de l'histoire.

    Le

    dveloppement

    d'une

    telle

    conception est

    nouveau

    l'ide

    d'histoire-nature.

  • 7/24/2019 Adorno L'Ide de l'Histoire Nature

    7/11

    112

    TH.

    W. ADORNO

    Aprs avoir ainsi indiqu

    l'origine de

    l'ide

    d'histoire-nature,

    je

    peux

    aller plus loin.

    Le lien

    entre

    ces trois

    passages

    se

    situe dans

    la

    faon

    de reprsenter

    l'ossuaire.

    Chez

    Lukacs,

    c'est

    quelque

    chose

    de simplement nigmatique

    ;

    chez

    Benjamin,

    cela

    devient

    un

    chiffre

    qui est

    lire.

    Mais selon la pense radicale de l'histoire-nature, tout

    tant se

    transforme

    en dcombres

    et fragments,

    en un

    ossuaire,

    au sein duquel on peut dcouvrir sa signification,

    o

    nature et

    histoire s'entrelacent et

    o

    la philosophie de l'histoire trouve l'objet

    de son

    interprtation

    intentionnelle. C'est ainsi un double tournant

    qui

    est

    effectu. D'un

    ct, j ai ramen la

    problmatique

    ontologique celle

    de la

    forme

    historique, et j ai

    cherch montrer

    de

    quelle manire

    historique concrte

    le questionnement

    ontologique

    est

    radicaliser.

    D'un

    autre

    ct,

    j ai

    montr

    comment,

    sous

    le

    signe

    de l'phmre, l'histoire elle-mme

    pousse

    un

    tournant

    qui, dans

    un certain sens,

    est

    ontologique. Ce

    que j'entends ici

    par tournant

    ontologique,

    est

    quelque

    chose de compltement diffrent de

    ce

    qui est aujourd'hui

    couramment compris

    sous ce terme. C'est

    pourquoi

    je ne

    me rclamerai pas plus longtemps de

    cette

    expression,

    mais l'introduis

    simplement

    de manire

    dialectique. L'ide

    que je

    me fais de

    l'histoire-nature

    n'est pas une ontologie historiste

    ;

    eUe n'est pas une

    tentative

    de saisir la relation

    entre des tats

    de

    choses

    qui,

    comme

    sens

    ou

    structure

    fondamentale

    d'une

    poque,

    devrait

    former

    un

    tout,

    et de l'hypostasier de

    manire ontologique,

    comme

    le fit en

    quelque

    sorte

    Dilthey.

    Cette

    tentative

    d ontologie historiste

    a

    chou chez Dilthey, parce

    qu'il n'a

    pas pris la

    fac-

    ticit suffisamment au

    srieux,

    parce qu'il s'est cantonn au

    domaine de l'histoire

    des

    ides (Geistesgeschichte) et,

    qu

    l'aide de

    concepts

    de styles de pense

    inconciliables,

    il

    n'a

    absolument pas su

    saisir

    la raUt

    matrielle (material-gefullte). Il ne s'agit pas,

    la

    place

    de cela, de

    construire

    des images archaques

    (Urbilder) pochales,

    mais de comprendre la

    facticit historique

    dans son

    historicit

    mme

    :

    comme

    histoire-nature.

    Pour

    articuler l'ide

    d'histoire-nature, j'examine un second

    problme

    en partant du

    ct

    oppos (et cela

    va

    directement

    dans

    le

    sens de la discussion francfortoise).

    Ce

    que j ai

    en tte, pourrait-on

    dire, serait une

    faon ^enchanter (Verzauberung)

    l'histoire.

    L historique

    serait

    ainsi,

    dans toutes ses contingences, rendu

    par le

    naturel

    et

    le pr-historique

    mme. Et parce

    qu'il apparat allgorique, le

    point

    de

    rencontre (Begegnende) historique devrait tre

    transfigur en quelque

    chose de

    signifiant (Sinnhaftes).

    Mais

    ce n'est

    pas

    l le sens

    de

    ce

    que je

    veux dire. En fait c'est le

    point de

    dpart

    du questionnement,

    le

    caractre

    de

    nature

    de

    l'histoire,

    qui

    est

    tonnant. Mais si la philosophie

    en

    restait

    encaisser

    ce choc,

  • 7/24/2019 Adorno L'Ide de l'Histoire Nature

    8/11

    L

    IDE

    D

    HISTOIRE NA TURE \ \ 3

    savoir, que ce qui

    est

    histoire se prsente, chaque fois, en

    mme

    temps comme nature alors il

    en

    serait

    de mme

    que

    lorsque Hegel

    reprochait

    Schelling

    sa nuit

    de

    l'indiffrence,

    dans

    laquelle tous

    les

    chats sont

    gris.

    Comment chapper

    cette

    nuit

    ?

    C'est

    ce

    que

    je

    voudrais encore indiquer.

    Il faut

    partir

    de ce

    que

    l'histoire,

    telle

    qu'elle se

    prsente

    nous

    se donne

    de

    part en part

    comme un

    discontinu

    ;

    et non seulement

    dans la mesure

    o

    elle

    comprend des

    tats

    de

    choses

    ou

    de faits

    disparates,

    mais

    aussi

    des disparits de

    type

    structurel.

    Lorsque

    Riezler*

    parle

    de trois dterminations de

    l'historicit,

    opposes et pourtant

    replies

    les unes dans les

    autres.

    Tyche, Annanke, et la spontanit,

    je n'essaierai pas, l'aide d'une soi-disant unit

    de synthtiser

    ce

    partage

    de la structure historique par ces dterminations. Je

    pense justement

    que

    la nouvelle ontologie

    a

    abouti

    quelque

    chose

    de

    trs

    fructueux avec la

    conception

    de

    cet tre-disponible (Gefgt-

    sein).

    Cette discontinuit

    au sein

    de

    laquelle

    je

    ne vois pas,

    comme

    dj dit, le droit de transfrer une totalit structurelle (Struktur-

    ganzheit) se prsente, avant tout,

    comme

    quelque

    chose

    qui se

    situe entre le matriau naturel mythique-archaque de l'histoire,

    du pass rvolu, et ce qui y apparat

    dialectiquement

    nouveau,

    nouveau dans un sens

    expressif. La

    problmatique de ces catgories

    m'est claire.

    La mthode diffrencie qui

    mne

    l'histoire-nature

    consiste,

    sans anticiper

    sur

    l'unit de

    cette dernire,

    tout

    d'abord

    accepter

    et prendre

    ces deux

    structures problmatiques et

    indtermines

    dans

    leur opposition, teUes qu'elles apparaissent

    dans

    le

    langage de la philosophie. On doit le

    faire

    d'autant plus que, face

    aux

    rsultats proposs par

    la

    recherche,

    la

    philosophie

    de

    l'histoire

    est

    en

    tout temps confronte un tel entrelacement de

    l'existant

    originel

    et

    du

    nouveau

    en devenir (neu

    Werdenden),

    Je

    rappelle

    que

    dans le domaine de la recherche

    en

    psychanalyse

    cette

    opposition

    est

    examine en

    toute

    clart :

    dans la distinction entre

    symboles archaques auxquels ne se rattache aucune association,

    et

    symbole dynamiques,

    intra-subjectifs

    et

    intra-historiques

    qui

    se

    laissent liminer

    et peuvent

    tre reconstitus en

    actualit

    psychique

    et

    en

    savoir actuel.

    La

    tche de la philosophie de l'histoire est

    en

    premier lieu

    de dgager

    ces deux moments,

    de ls

    distinguer

    et de les

    opposer l'un l'autre

    ;

    et

    c'est

    seulement lorsque

    cette

    antithse

    est expUcite que

    l'on a

    une chance de russir

    construire

    l histoire-nature. Les rsultats pragmatiques qui se

    prsentent

    nous,

    (*) Cf. Kurt Riezler, Uber Gehundenheit und Freiheit

    des

    gegenwrtigen Zeitalters,

    Cohen,

    Bonn

    1929

    ;

    ainsi

    que :

    Parmenides,

    Bd.

    5 der

    Frankfutgter Studien zur

    Religion

    und

    Kultur

    der

    Antike,

    Frankfurt

    1933

    ;

    en particulier sur le

    concept

    de

    Gefuge

    (structure

    disponible),

    pp

    17

    et

    suivantes

    (N.D.T.).

  • 7/24/2019 Adorno L'Ide de l'Histoire Nature

    9/11

    1

    14 TH. W. ADORNO

    nous donnent une indication pour cela, si

    l'on

    observe

    le

    mythique-

    archaque

    lui-mme, ainsi que le

    nouveau-historique (Geschichtlich-

    Neue).

    On peut

    voir,

    dans

    ce

    cas,

    que

    le

    fondement

    archaque-mythique,

    ce prtendu

    mythique substantiel

    qui

    persiste,

    n'est pas

    du tout

    un

    fondement

    statique, mais

    qu au contraire

    dans tous

    les

    grands mythes,

    dans

    toutes

    les

    images

    mythiques

    que notre

    conscience possde encore, le

    moment de la

    dialectique

    historique

    est

    dj prsent ;

    et

    vrai

    dire,

    dj l sous forme dialectique telle,

    que

    les donnes mythiques fondamentales sont

    en

    elles-mmes

    contradictoires et

    se

    meuvent de cette

    faon.

    C Que

    l'on se

    rappelle

    le

    phnomne de l'ambivalence,

    du

    contresens des mots

    archaques (Urworte)

    J.

    Le

    mythe

    de kronos

    en

    est un exemple

    :

    la force

    de

    cration extrieure

    de dieu,

    et

    le

    fait

    qu'il

    soit, en

    mme

    temps,

    celui

    qui dtruise ses

    propres crations, ses enfants,

    ne

    font

    qu'un.

    Ou encore, la

    mythologie qui

    est

    le fondement

    de la

    tragdie,

    est

    toujours

    en

    soi

    dialectique,

    parce

    qu'elle

    comprend

    le

    dclin (Ver-

    fallensein)

    de l'homme fautif

    par

    son

    lien

    la

    nature

    et,

    qu'en

    mme temps, elle rconcilie ce destin partir

    de

    lui-mme

    (aus

    sich

    selbst heraus)

    ;

    l'homme

    nait ainsi, en tant qu'homme, de

    son

    destin. Le moment de la dialectique

    consiste

    en

    ce

    que

    les

    mythes

    tragiques reclent en

    eux,

    la fois la chute dans la

    faute

    et la

    nature,

    et le moment de la rconciliation, le dpassement (Hinausgehen)

    principal

    des

    liens naturels.

    A

    l'origine,

    la

    reprsentation

    d'un monde

    d'ides

    statiques, non-dialectiques, mais aussi celle des

    mythes

    qui brisent

    toute dialectique, renvoie Platon (7). Le monde

    des

    phnomnes (Erscheinungen) mmes

    est, chez

    Platon, en ralit en

    friche.

    C'est un monde

    dlaiss, mais

    visiblement domin par

    les

    Ides.

    Cependant

    les Ides

    ne

    prennent pas part ce

    monde ;

    et

    comme

    elles ne prennent

    aucune part au mouvement

    du monde,

    elles

    se

    trouvent contraintes, travers cette alination du monde

    de

    l exprience

    humaine aux Ides, de

    se dplacer

    sous les toiles,

    afin

    de

    pouvoir

    rsister

    sa

    dynamique.

    Elles

    deviennent

    statiques

    :

    ptrifies. Cela est dj l'expression de

    l'tat

    d'une

    conscience

    qui

    a

    perdu sa

    substance naturelle

    comme

    immdiatet. -

    Ds l poque

    de

    Platon,

    la conscience est tombe dans la tentation de Vidalisme

    :

    l'esprit,

    banni

    du

    monde, et l'histoire

    aline

    sont ports

    l'absolu

    au prix

    de

    leur

    vie

    (Lebendigkeit). Et nous

    avons

    nous

    dbarrasser

    de la tromperie

    que

    constitue ce

    caractre

    statique

    des lments

    mythiques si nous

    voulons

    aboutir une image concrte de

    l histoire-nature.

    D'un

    autre ct, ce qui est

    chaque

    fois nouveau (jeweilig

    Neue)

    ce

    qui

    est

    produit

    dialectiquement dans

    l'histoire,

    se

    prsente

    comme archaque. L'histoire est le plus mythique, l

    o

    elle

    se

  • 7/24/2019 Adorno L'Ide de l'Histoire Nature

    10/11

    L IDE

    D

    HISTOIRE

    - NA

    TURE \ \ 5

    donne pour le plus historicise. C'est ici

    que

    se trouvent

    les

    plus

    grandes difficults.

    Au lieu

    de dvelopper ces ides de

    manire

    gnrale,

    je

    propose un exemple :

    celui de

    l'apparence (Schein)

    ;

    vrai

    dire,

    je

    parle

    de

    l'apparence

    dans

    le

    sens

    d'une deuxime

    nature,

    telle

    qu'il

    en

    a t

    question.

    En se donnant pour

    signifiante,

    cette

    seconde nature est

    apparence,

    et l'apparence

    en elle

    est produite

    historiquement.

    Elle

    est apparente parce

    que

    la

    ralit

    nous est

    perdue et que

    nous

    croyons la

    percevoir

    comme pleine de

    sens,

    alors qu'elle

    en

    est vide ou que, comme dans

    l'allgorie,

    nous lisons

    sa signification dans ces intentions

    subjectives

    qui nous sont

    devenues trangres.

    Mais ce qui est remarquable,

    c'est

    que l'tre

    infra-historique soit

    une

    apparence

    de

    ce mme

    genre mythique.

    De

    mme

    que

    le moment de

    l'apparence

    est inhrent chaque

    mythe

    et

    que, sous

    les formes de Vhybris et de l'aveuglement, la

    dialectique du destin mythique

    est toujours

    inaugure par l'apparence,

    de mme

    ses

    constituants (Schein-gehalte) produits historiquement

    sont-ils

    toujours de

    type

    mythique, et

    pas

    seulement parce

    qu'ils

    remontent au pr-historique-archaque, ou que dans

    l'art

    tout ce

    qui a

    un caractre

    apparent renvoie au mythe, (que l'on

    pense

    Wagner) mais parce

    que

    le caractre

    du

    mythe

    mme

    se rpte

    dans

    ce

    phnomne historique de

    l'apparence.

    Dgager ceci serait

    un

    vrai problme de

    l'histoire-nature. Il s'agirait par exemple

    de

    montrer

    que lorsqu'on

    constate

    le

    caractre

    d'apparence

    de

    certains

    logements,

    celle-ci est

    apparente

    la

    pense de ce qui

    est advenu

    de

    tout temps,

    et

    qui

    peut seulement tre reconnu.

    Le phnomne

    du dj-vu, du

    reconnatre,

    serait

    ici

    analyser. Plus

    encore,

    le

    phnomne

    originel (Urphnomen) mythique de l'angoisse se rpte

    devant une

    telle apparence intra-historique aline.

    Une peur

    archaque

    nous surprend chaque fois

    que

    le monde apparent de la

    convention

    nous fait face. Plus

    encore,

    il

    faut remarquer

    le moment

    de la menace qui est toujours le propre de

    cette apparence ;

    qu'elle

    ait pour

    caractre de

    tout engloutir

    comme dans

    un entonnoir,

    renvoie

    aussi

    un

    tel

    moment

    mythique.

    De

    mme le

    moment

    de la

    ralit

    de

    l'apparence par

    rapport

    celui de son simple caractre

    d'image (Bildlichkeit) :

    partout

    o nous

    la

    rencontrons, nous

    ressentons l'apparence comme

    expression,

    elle

    n'est pas

    quelque chose

    dont le

    caractre apparent serait

    simplement carter,

    mais

    elle

    exprime

    quelque chose

    qui apparat et qui indpendamment d'elle

    serait

    indescriptible

    ;

    cela galement,

    est

    un moment mythique de

    l'apparence. Et finalement, le

    motif

    transcendant dcisif du

    mythe,

    celui de la

    rconciliation,

    est encore le propre de

    l'apparence. Je

    rappelle

    l'motion qui accompagne

    toujours les

    uvres d'art

    mineures

    et

    non

    les plus grandes.

    Je

    veux

    parler du

    moment

    de la

    r-

  • 7/24/2019 Adorno L'Ide de l'Histoire Nature

    11/11

    116

    TH. W. ADORNO

    conciliation

    que

    l'on trouve chaque fois

    que

    le

    monde

    est

    reprsent

    avec

    le

    caractre apparent

    le plus accentu

    ;

    c'est l, lorsque

    le

    monde

    est

    le

    plus

    hermtiquement

    ferm

    tout

    sens, que

    la

    promesse

    de

    la rconciliation est

    donne

    de la manire la

    plus

    complte.

    Je

    veux renvoyer avec

    cela,

    la structure

    du

    pr-historique

    de

    l'apparence mme, o

    celle-ci, dans son paratre

    (Sosein), se

    donne

    comme

    quelque

    chose

    de produit

    historiquement :

    c'est

    -

    dire, dans le

    langage

    courant de la philosophie,

    l'apparence

    pro uite

    par

    la

    dialectique

    sujet-objet.

    En

    vrit, la

    seconde nature

    est la

    premire. La

    dialectique

    historique

    n'est pas simple reprise d'un

    matriau pr-historique auquel

    on

    a donn un autre sens,

    c'est

    le

    matriau historique

    lui-mme

    qui se transforme

    en

    mythe et

    en

    histoire-nature.

    Je

    voulais aussi parler

    du

    rapport de

    ces choses

    au matrialisme

    historique,

    mais

    puis

    simplement dire

    ceci :

    il

    ne s'agit pas du

    complment

    d'une thorie par

    une

    autre,

    mais de son

    interprtation

    immanente. Je me place pour ainsi dire en

    instance de juge de la

    dialectique

    matrialiste. On pourrait ainsi montrer que ce qui

    a

    t

    expos,

    est

    simplement

    une

    interprtation

    de

    ses

    lments

    fondamentaux.

    Universit de Francfort (traduit de l'allemand

    par

    Ph.

    Despoix)

    NOTES

    (1) G.

    Lukacs,

    Die Thorie des Romans, Berlin 1920, p. 52.

    (2) idem,

    op. cit, p.

    54.

    (3) W. Benjamin, Ursprung des deutschen Trauerspiels, Berlin 1928, p. 178.

    (4) idem,

    op.

    cit, p. 176.

    (5) idem,

    op. cit, p.

    160.

    (6) idem,

    op.

    cit., p. 164.

    (7)

    pour

    la

    suite cf.

    Kierkegaard, Begriff der Ironie, Berlin-Mnchen, 1929

    p.

    78 et

    suivantes.