agamben linguagem morte eleusis certeza sensivel

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particule morphologiquement et smantiquement rattache au Da : le pronom dmonstratif diese (ceci). De mme que la pense de Heidegger dans Sein Jz?l Zekt commence par l'tre-le-lM Daseinj, la Phnomnologie de l'esprit hglienne s'ouvre sur la tentative de la certitude sensible de . prendre Le-Diese p (#tz. Diese nehmenj. Existe- t-il une analogie entre l'exprience de la mort, qui, dans Sein und Zeit, ouvre .1'.E.t.re2, la pos- sibilit a'ulhentique d'tre son l, son ici, et l'exprience du 4( prendre le Ceci hy qui, au dbut de la Pknomnologie, atteste que le discours hglien commence partir du nant ? Avoir pos au dbut le Dtzsein - ce nouveau commencement que Heidegger donne la philosophic - au-del aussi bien de la Haeccetas mdivale que du Je du, subjectivisme moderne - constitue-t-il vrai- menl aussi un dpassement du sujet hglien, du Geist comme das Negative ? .<- DEUXIEME JOURNE Ha ! springen jetzt die Pforten deines Heiligtums von selbst O Ceres, die du in Eleusis throntest ! Begeistnmg trunken fiihlt' ich jetzt Die Schauer deiner Nhe, VerstXnde deine Ofenbarungen, lch deutete der Bilder hohen Sinn, vernhme Die Hymnen bei dcr Gtter Mahlen, Die huhen Sprche ihres Rats. - Doch deine Hallen sind verstummt, o Gttin ! Geflohen ist der Gtter Kreis zurik in dcn Olymp Von den geheiliglen Alt:ren, Geflohn von der entweihten Menschheit Grab Der Unschuld Genius, der her sie zauGrte ! - Die Weisheit Deiner Priester schweigt ; kein Ton der heil/gen Weihn Hat yich zu uns gcrettet - und vergebens sucht Des Forschers Neugier mehr als Liebe Zur Weisheit (sie besitzen die Sucher und Verachten dich) - um sie zu meistern, graben sic nach Worten, In die Dein hoher Sinn geprget wr ! Vergebens ! Etwa Staub und Asche nur crhaschten sie, 27 ( ' ; h' -. - moaq w% 4.Jh. i l is 1 t. M A C, . .% I t, k. 6 Y l (( v /k b' t 1 /. .a' J 1 -. . . . 1 $ f' e.

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Hegel, linguagem, morte, filosofia, poesia, arte.

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Page 1: Agamben Linguagem Morte Eleusis Certeza Sensivel

particule morphologiquement et smantiquementrattache au Da : le pronom dmonstratif diese(ceci). De mme que la pense de Heidegger dansSein Jz?l Zekt commence par l'tre-le-lM Daseinj,la Phnomnologiede l'esprit hglienne s'ouvresur la tentative de la certitude sensible de. prendre Le-Diese p (#tz. Diese nehmenj. Existe-t-il une analogie entre l'exprience de la mort,qui, dans Sein und Zeit, ouvre .1'.E.t.re2, la pos-sibilit a'ulhentique d'tre son l, son ici, etl'exprience du 4( prendre le Ceci hy qui, au dbutde la Pknomnologie, atteste que le discourshglien commence partir du nant ? Avoir posau dbut le Dtzsein - ce nouveau commencementque Heidegger donne la philosophic - au-delaussi bien de la Haeccetas mdivale que du Jedu, subjectivisme moderne - constitue-t-il vrai-menl aussi un dpassement du sujet hglien,du Geist comme das Negative ?

.<-

DEUXIEME JOURNE

Ha ! springen jetzt die Pforten deines Heiligtumsvon selbst

O Ceres, die du in Eleusis throntest !

Begeistnmg trunken fiihlt' ich jetztDie Schauer deiner Nhe,VerstXnde deine Ofenbarungen,lch deutete der Bilder hohen Sinn, vernhmeDie Hymnen bei dcr Gtter Mahlen,Die huhen Sprche ihres Rats. -

Doch deine Hallen sind verstummt, o Gttin !

Geflohen ist der Gtter Kreis zurik in dcn OlympVon den geheiliglen Alt:ren,Geflohn von der entweihten Menschheit GrabDer Unschuld Genius, der her sie zauGrte ! -

Die Weisheit Deiner Priester schweigt ; kein Tonder heil/gen Weihn

Hat yich zu uns gcrettet - und vergebens suchtDes Forschers Neugier mehr als LiebeZur Weisheit (sie besitzen die Sucher undVerachten dich) - um sie zu meistern, graben sic

nach Worten,In die Dein hoher Sinn geprget wr !

Vergebens ! Etwa Staub und Asche nur crhaschtensie,

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Page 2: Agamben Linguagem Morte Eleusis Certeza Sensivel

'Worein dein Leben ihnen ewig nimmer wiedenkehz't.

Doch unter Moder und Entseeltem auch gelielenGich

Die ewig Toten ! - die Geniigsamen - Umsonst -

es bliebKein Zeichen deiner Feste, keines Bildes Spur.Dem Sohn der Weihe war der hoehn Lehren FlleDes unaussprechlichen Geftihles Tiefe viel zu

heilig,,, Als dgss .r

. trocltne Z eichen 'ihr.er 'wr.' digte.Schon der Gedankc fasst die Seele nicht,Die ausser Zeit und Raum in Ahndung der Unend-

lichkeitVersunken, sich vergisst, und wieder zum Bemzsst-

sein nunErwacht. Wer gar davon zu andern sprechen

wollte,Sprch. .er mit Engelzungen, fhlt' der 'Worte

Armut.Ihm graut, das Heilige so klein gedacht,burch sie so klein gemacht zu haben, dass die

Red' ihm Snde deuchtUnd dass er lebend sich den Mund verschliesst.Was der Geweihte sich so selbst verbot, verbot ein

weisesGesetz den rmern Geistern, das nicht kund zu

(M1, si maintenant .les portes de ton sanctuairepouvaient s'ouvrir d'elles-mmes, Crs,toi qui trnes Eleusis !

Ivre d'enthousiasme, je sentirais maintenantle frisson de ta prsence ;

je comprendrais tes rvlations,j'interprterais le sens lev des images,

je percevrais 1es hymnes qui retentissent aux repasdes dieux,

les hautes sentences de leur conseil. -

Mais ton temple est devenu muet, desse !

des dieux s'est enfuie de nouveau vers

tun,Was er in heil'ger Nacht gesehn, gehrt, gefihlt :Dass nicht den Besscrn selbst auch ihres Unfugs

parbeau de l'humanit profane !

a fui devant le tomtres se tait, aucun cho des

Ixa sagesse de ses prsaints mystres

' et c'est en vaine s'est consen' jusqu nous -

nhercheur exerce sa cttriosit,que le c

l'amour de la sagesse (les chercheurs) plus que@

('. 28j

29).l

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3

ses charmes,

In seiner Andacht strt', ihr hohler WrterkrnmIhn auf das Heil'ge selbst erzlrnen machte, dieses

nichtSo in den Kot getreten wiirde, dass man demGedchtnis gar' es anvenraute, - dass es nichtZum Spielzcug und zur Ware des Sophisten,Die er obolenweise verkaufte,Zu des beredten Heuchlers Mantel oder garZur Rute schon des frohen Kmaben, und so leer

laa troupel'Olympe,

fuyant 1es autels sacrs ;

et le gnie de l'inconnu, qui 1es avait attirs ici-bas

Am Ende wrde, dass es nur im WiderhallVon fremden Zungen seines Lebens Wurzel htte.Es trugen geizig deine Shne, Gttin,Nicht deine Ehr' auf Gass' und Markt, venvahrten

sieIm innern Heiligtum der Brtzst.Dnzm lebtest du auf ihrem Mund nicht.1hr Leben ehrte dich. In ihren Taten lebst du noeh.

Auch diese Nacht vernahm ich, heil'ge Gottheit,Dich,

Dich lenbart oft mi'r auth deine: Kinder Leben,Dich ahn' ich oft als Seele ihrer Taten !

Du bist der hohe Sinn, der treue Glauben,Der, eine Gottheit, wenn auch Alles untergeht, nicht

wankt.

Page 3: Agamben Linguagem Morte Eleusis Certeza Sensivel

prtendent lravpirziset,,hRt:mpn''>ntl.. otrrspo. urla satisfaire,

ils foulllent pour dterrer des paroleso ton esprit sublime et pos son empreinte !

En vain ! ils n'ont recueilli que de la poussire etdes cendres,

dans lesquelles ta vie ne reviendra jamais pour eux.Mais i1s se complurent aussi dans la pourr'iture et

la mom,ceux qui sont ternellement morts - 1es gens

satisfaits. ert vain

; il ne reste aucun signe de tes ftes,aucune trace de ton image !

Pour le 5ls de l'initiation, l'abondance des ensei-gnements sublimes,

la profondeur du sentiment inexprimable taientbien trop sacrcspour qu'il estimt leurs signes desschs.La pense elle-mme ne peut saisir l'mequi en dehors du temps et de l'espace,plonge dans le pressentiment de l'insni,s'oublie elle-mme, puis s'veille de nouveau la

conscience.Celui qui voudrait en parler d'autres,mme s'il parlait la langue des anges, sent ia pau-vret des paroles ;

il frissonne d'avoir conu si petitement la chosesacre,de l'avoir, par leur tnzchement, faite si petite,de sorte qu'en parler 1ui semble un pchet que, vivant, il se ferme la bouche.Ce que l'initi s'est ainsi interdit lui-mme,une sage 1oi lui interdit de ne pas rvler auxesprits indigentsce que dans une nuit sacre ii a vu, entendu,senti --'

afin que le meilleur cle lui-mme ne soit pas troubldans sa contemplation

par leur grossier vacarme, alin que leur bavardagevide

ne l'irrite pas lui-mme contre la chose sacre,que celle-ci ne soit pas trane dans la boue de

telle sortequ'on puisse en faire un objet de mmorisation- a5n qu'elle ne devienne pas le jouet et la mar-

chandise du sophisteqai l'a vendue pour quelques oboles,le manteau de l'hypocrite disert, ou mmela frule avec laquelle on chtie le joyeux garon,et qu' la lin elle devienne vide, au pointde.. ne puiser la vie rque vdans l'.cho de bouches

trangres.Tes fils, desse, avares de ton honneur,ne l'ont pas por't dans la rue et sur le march,i(s l'ont conser'v prcieusementdans le sanctuaire intime de lcur cur.C'est pourquoi tu n'as pas vcu sur leur bouche.Leur vie te rendrait honneur. C'est dans leurs actes

que tu vis encore.

Cette nuit encore je t'ai sentie, sainte divinit.Souvent aussi tu m'es rvle par la vie de tes

enfants.Tu es la pense sublime, la foi fidlequi - parce qu'elle est une divinit -

ne chancelle jamais, mme si tout s'croule.)

(Hegel 1, pp. 231-33.)

Le mystre leusinien, voqu dans ce pomeque le jeune Hegel ddie l'ami Hlderlin enao't 1796, a pour objet, comme tout mystre,un indicible des unaussprechlichen GefhlesTiefej. 11 serait vain de rechercher la profondeurde ce q senliment inexprimable p en des motszt en des <( signes desschs p. Quiconque vou-drait rvler autrui l'indicible, devrait parler< la langue des anges p ou, plutt, faire l'exp-

Page 4: Agamben Linguagem Morte Eleusis Certeza Sensivel

: r . . . . . y

)

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71 ,

rience de la f< pauvret des paroles , ,>. Si l'initi ! C est pourquoi il est intressantde remarquer

accompli cette exprience, alors q en parler lui que le mystre leusinien est voqu, inopin-l f nne la

'

ment, une seconde fois dans l'uvre de Hegelsemble une fau'te > et t vivant, i se e

,

bouche p. Ce qui a t . vu, entendu, ressenti au dbul mme de cette Phnomnologie gc

dans la nuit sacre p d'Eleusis, une q sage loi h>' l'esprit qui constitue la premire expression ache-

interdit de l'taler sur la <( rue et sur le march p, # ve de sa pense, dans le premier chapitre inti-

aiin qu'il ne vive pas seulement q dans l'cho de tttl Die sinnliche Gewisskeit oder d/..s Diese und

bouches trangres p, mais soit plutt gard, das Mcinen (La certitude sensible, ou le Ceci et

. dans lerksatnctuaire intime de. leur Lcur )h. ma vise du ceci). Le sens de ce <f mystre yh

Que le philosophe de la dialectique et du l:zoc d la 'Phnomnologieest, '' toutefois, du moins

se prsente ici comme le gardien du silence leu- en apparence, oppos celui du pome Eleusis.

sinien et de l'indicible, est un dtail que l'on tend Dans le premier chapitre de la Phnomnologie,

laisser expditivement de ct. Cet exercice Hegel vise, en efet, le dpassement de la certi-

potique de jeunesse est - dit-on - manifeste- tude sensible. Ce dpassement est accompli

ment compos sous l'influence de l'ami Hlden travers une analyse du Ccci (das Diese) et de

lin, le pote de cette Begeisterung que Hegel I'indication.devait avec tant de dtermination renier dix ans

plus tard. 11 reprsente, pour le philosophe de I.e contenu concret de la certitude sensible

vingt-six ans (qui' par ailleurs, a dj fait ses crit-il - la fait apparatre immdiatement comme

letures dcisives et entretient une correspon- la connaissance la plus riche, comme une connais-

dance philosophique serre avec Schelling), tout sance, certes, d'une richesse ce point inlinie qu'on

au plus un pisode, dont le dveloppement ult- n'en peut trouver aucune limite... cette connais-

d sa pense ne contient aucune trace Sance apparat, en outre, comme la pltts vraie ; car

rieur e. ,

elle n'a encore rien cart de 1 objet, mais 1 a devant

positive.,

soi dans toute sa plnitude... De ce qu elle sait

11 peut sembler superflu de rappeler que de elle exprime seulement ceici : il est ; et sa vrit

telles considrations manquent la correction jent seulement L'tre de la chose. De son ct,,

Cont

hermneutique la plus lmentaire, puisqu elles dans cette certitude, la conscience est seulement

omettent d'examiner prcisment ce qui devrait comme pur moi, ou j'y suis (Ich bin darinj seule-

constituer pour elles le problme, c'est--dire 'le ment comme pur celui-ci, et l'oblet galement

rapport interne entre le t< mystre )' d'f leusl comme pur ceci (Dieses) (Hegel 2, p. 82),

et la pcnse de Hegel. Prcisment en tant que

l'indicible a constitu, une certaine poque si, en eFet, la certitude sensible tente de

pour le jeune Hegel, un problmevital, la manire s'interroger sur son propre objet et demande

dont il en a rsolu le mystre, au cours du dve- <

quzest-ce que le Ceci ? s, elle cst alors contrainte

loppement ultrieur de sa pense, est d'autant de faire l'exprience que ce qui apparaissait

plus significative el mrilerait de faire l'objet comme la vrit la plus concrte est un pur

d'tme considration problmatique. universel :

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Page 5: Agamben Linguagem Morte Eleusis Certeza Sensivel

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''''''.

.)' st donc elle-mme qu'il faut interroger : qu'est- i disons, c'csf ceci, c'est--dire le ceci universel, ou

c e

ce que le ceci ? Prenons-lesous le double aspect de encore il est, c'est--dire l'tre, en gnral. Nous ne

son tre comme le mantenant et comme 'ici, alors nous reprsentons (stellen... vor) pas assurment le

la dialectique qu'il a en 1ui prcndra une fonne aussi ceci universel ou l'tre en gnral, mais nous pro-

le ceci mme. A la question : ! nonons l'universel. En d'autres termes, nouJ neintelligible que r

'est-ce que lc maintenant ? nous rpondrons, par )parlons absolument pas de la mme faon que nous

le : le maintenant est la nuit. Pour prouver visons (meinen, litt. voulons dire) dans cette certi-exemp

it de cette certitude sensible une simple tude sensible. Mais comme nous le voyons. c'est lela vr

fnsante. Nous notons par crit langage qui est le plus vrai : en lui, nous allonsexprience sera su

cette vrit ; une krit' ne pcrd' .ien : tre crite jzzsquh. rfuter.immdiatementnotre avis (unsere

i eu tre conserve. Revoyons 'naintnant lfcfnztng) ;et puisque l'uhiversel est le vrai de la

et auss pi cette vrit erite, nous 'devrons dire alors ccrtitude sensible, et que le langage exprime seule-

mid' IIe s'est vente. ment ce vrai, alors il n'est certes pas possible quequ e

i est la nuit est conserv, c'est-u- nous puissions dire (sagen) un tre sensible quet,e maintenant qu

'il est trait comme ce pourquoi il s'est fait nous voulons dire (meinen) (pp. 84-85).

dire quasser, comme un tant (seiendes) ;

mais il sepdmontre plutt comme un non-tant Nickt- (Retenons bien ce dernier paragraphe, car il

Reiendej.' sans dte Ie maihtnant lui-mme se annonce dj ce dpassement de l'indicible de

erve bien, mais comme un maintenant te1 qu'il la certitude sensible dans le langage que Hegelcons

'est pas la nuit ;de mme l l'gard du jour qu'il se propose dans le premier chapitre de la Pk-

nllement, le maintenant se maintient, mais tgo:oye. Tenter d'exprimer la cerlitude sen-

est actue tzomintenant tel qu'il n'est paS le jour, bl j njjie pour Hegel faire l'exprience decomme un ma si e s g

me un rtgatif en Xnral. Ce maintenant , ' '

Ou C()m I mpossibilit de dirc ce que nous voulons dire,i se Consen'e n'est donc PaS immdiat, mais

EILI mais ceci non pas comme dans le pome Eleusis,diatis ; car il cst dtermin comme Ce qui

1qS1

t

rc fait qu'autre chose, en raison de l incapacit o est le langage dedemeure et se maintient par

le jour et la nuit, n'est pas. Pourtant il profrer l'indicible (c'est--dire de la <( pauvretsavoir

est encorc aussi simple qu'auparavant, maintenant.. des mots p et des <( signes desschs p) mais

et dans cette simplicit indilrente ce qui se parce que l'universelest prcisment la vrit de

joue encore ors de lui (bei ihrl herspiett) ;aussi la certitude sensible, et c'est, donc, prcisment

la nuit -et le jour sont son tre, aussi bien il cette vrit que le langage exprime parfaitement).peu

t encore jour et nuit ) il n'est en rien affect par Aussitt en effet, que la certitude sensibleeS ,

tre-autre. Un tel moment simple, qui par la tente de sortir de soi et d'indiquer zeigen) cestm

diation de la ngation n'est ni cecl, ni Cela, mais ,

m u.qu elle veut-dire, elle doit alors ncessairement

' Seulement un non-ceei, et qui est ausgi indiffrent ,

iverse: yexprimenterque ce qu elle croyait pouvoir sai-

tre cei ou cela, nous le nommons un Na

'universel est clonc en fait le vrai sir immdiatementdans le geste du montrer est,(Allgemeines). L

de la cenitude sensible. en ralit, un processus de mdiation, ou mieux

c'est aussi comme un universel que nous pro- une vritable dialectique qui, comme telle,

'lonons (sprechen... aus) le sensibie. Ce que nous contient toujours dj en elle une ngation :

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Page 6: Agamben Linguagem Morte Eleusis Certeza Sensivel

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l1

On nous montre le maintenant, ce maintenant-ci.Maintenant ; il a dj cess d'tre quand on le

montre ; le maintenant, qui est. est un autre que

celui qui est montr, et nous voyons que le mante-

nant est, justement ceci, de n'tre dj plus quand

il est. Le maintenant comme il nous est montr est

un pass (gewesenes). et c'est l sa vrit qu'il a

t. Mais ce qui a t, ce qui est passz n'est en faitalijuriement'i'sxem.)c. rwa. gewaen ist, ist qfl.z der

Tat kein Wesen) il n'est pas, et c'tait l'tre que

nous avions afaire.Nous voyons donc dans cette action d'indiquer

uniquement un mouvement dont le cours est le sui-

vant : 1) j'indique le maintenant et il est pass, ou

commc ce qui est suppzim (Aulgehobenesh je

supprime l'tre-iuss ou l'tre-supprim, en d'au-

tres termes la seconde vrit ; je nie uainsi la nga-tion du maintenant et reviens par l la premireafsrmation, que le mantenant est (pp. 88-89).

Montrer quelque chose,dans l'indication (das Diese nehmen, dira Hegel

plus loin), signihe donc uniquement faire l'exp-rience que la certitude sensible est, en vrit, un

processus dialectique de ngation et de mdia-tion ;

autrement dit, que la <( conscience natu-

relle p ldas nattirlicke Bewusstseinj qui voudrait

se poser au dbut comme l'absolu est, en vrit,toujours dj une << histoire p Geschichte, p. 90).

C'est alors que Hegel voque de nouveau. dans

la Phnomnologie,la figtzre du . mystre leu-

sinien p qu'il avait clbr dix ans plus tt dans

le pome ddi Hlderlitl :

vouloir saisir le Ceci

On peut dire ceux qui afhrment cette vrit et

cette certitude de la ralit de.s objets Gensibles.

qu'ils doivent revenir dans les eoles lmentairesde la sagesse, rcvenir prcisment aux anciens

36

mystres d'Eleusis (de Crs et de Bacchus) etqu'il's ont d'abord apprendre le secret de mangerle pain et de boire le vin. Car l'initi ces mys-tres n'aboutit pas seulement douter (zum zwef-fel) de l'tre des choses sensibles, mais encoreen dsesprer (zur Verzweiflung) ; pour une part ilaccomplit l'anantissement de ces chases, et pourl'autre il les voit accomplir cet anantissement. Lesanimaux mmes ne sont pas exclus de cette sagesse,mnis se- mnntrent Jpbltt r-profondment initis

1le ' car ils ne restent pas devant les choses sen-e #sibles comme si elles taient en soi mais ils dses-prent de cette ralit et dans l'absolue certitude deleur nant, ils 1es saisissent sans plus et les consom-ment. Et la nature entire clbre, comme les ani-maux, ces mystres rvls tous, qui enseignentquelle est la vrit des choses sensibles (p. 91).

Ou'est-ce qui a chang, dans cette expriencedu mystre, par rapport au pome E leusis ? Pour-quoi Hegel voque-t-il de nouveau la sagesse leu-sinienne ? Peut-on dire ici que Hegel ait simple-ment reni l'indicible leusinien, qu'il ait manquau vu du silence prononc avec tant de ferveurdans l'hymne de jeunesse ? Nullement. Nous pou-vons aflirmer, au contraire, que l'indicible estici, en un certain sens, sauvegard par le langagebien plus jalousement qu'il ne l'tait par lesilence de l'initi qui ddaignait les q signes des-schs )> et, vivant, se fermait la bouche. Ceuxqui aflirment le primat de la certitude sensible,crit, en efet, Hegel :

visent (veulent dire) cc morceau de papier surlequel j'cris ccci, ou plutt je l'ai dj crit ;

maisce qu'ils veulent dire ils ne le disent pas fwtz. Jicmci'len, sagen sie llfcl/. Si d'une faon elfective-ment relle i1s voulaient dfrc ce morceau de papier.qu'ils visent, et s'ils voulaient proprement Ie dire

37

( .

Page 7: Agamben Linguagem Morte Eleusis Certeza Sensivel

k.

'j

'

i Meinung d'une certitude sensible. L'initi apprendfcr, daS .i0

# ! sdjre . mais, jl n'adieses Stck PaP ici ne pas dire ce qu i veu ,ie wfrklich , llten sagen),(Wdrln Sd sie wo

s pour autant besoin de se taire. comme danswolleAl. ttflue Pameinevt, Sage.n ssible parce q , ,kt 1 une chose impo lan. le pome d Eleusis, et de faire l exprience de laalors ce sera inaccessible au ,ble qui est vis eSt

1 eu k <f pauvret des mots >>. Tout comme 1 animalle ceci Sensie tt l'universe

y

' la consdenc , rive la vrit des choses sensibles simple-appartient elle pour consegage qu lectivement r ,la tentative e ient ment en les dvorant, c est--dire en 1es reconnais-oi Pendant ceux qui auraS . oseraient.

k- t comme nant, le langage sauvegarde l'indi-ls se dCOmP ient la term sandire, oa ne pottrradescript , i avoue- cible en l'exprimant, autrement dit, en .le.prenant

mmenc ea(j autres quco . , ,- wxixer .wmais devrmenlftu 'm-x--

i ri'est pas dans sa ngativit. La <t sainle loi p de la dessen, d,une chose qtt .fm parler , , .ient lad Eleusis, qui, dans 1 hymne de Jeunesse, inter-ra

(pp. 91-92). disait zt l'initi de rvler en des mots ce qu'elle'est donc it x vu entendu, senti lh d=s la nuit estr le langage, n ava , ,tndicible' pou mece qui est ui com dsormais assume par lc langage mme, quime la Meinlng' Q 'uloir-dire m ,

(j rks chaque ja nature divine )> de ne pas laisser venir laue le vo dite a . a2 irement norl1 reste ncessa implement Meinung u parole. I.,e mystre leusinien de latel e, a;+ .qt en soi, s

mais ce non-uAu w- ,, csment pkgnomno:oguest, donc, le mme mystre quedire :

! et c est prn uiverse , uegatif et u vrit q celtzi voqu dans le pome Eleusis : mais pr-un n

te1 dans saissant comme d.ea le reconna ,) est et le k pren sent le langage a captur et retenu en soi lece qu i ,l'exprirne Pour

le langage ouvoir du silence et ce qui apparaissait d'unePqlr :E!k il )'j -.

;

pour-v indicible <( profondeur p peut tre sauvegardla Parole, tant que ngatif - dans le cur mme 1cours de

- enx venir au se tMais si je veu jmmdiatemenaivine d'nverser

) ue de la parole. Omnis locutio - pourrait-on direi a la nature en que qquc le transformer en reprenant un axiome de Nicolas de Cues -voulokr dire pou vrament

.,

men as le laisserj .'autre, et ainsi ne p ce mor- i'tefabile fatur, tout discours exprime l inefab e ,chose d Iors indquer , ,. rimer cs mots, je peux a

(j.e ce il l exprime ou, en d autres termes, le montres exps alors l'exprience

ier-ci, et je fa sible : pour ce qu'il est : une Nichtigkeit, un rien. 1.nceau de paPIa certitude sen

it la vrit de , ci, vraie nietas pour l'indicible relve donc du lan-'est en fan ci d autres

.q.u ici qui est ul'indique comme unae beaucoup gage et de sa nature divine, et non seulementje smyle simplclui-mme un cns

Irends du silence ou du bavardage d'une conscienceou en nxersel ;

je e 17,

-drequi est un u

i:- ,'ci, c est-et au lieu de savo naturelle qui t ne sait pas ce qu elle dit >y. At en vr'it , Ieinsi comme il es

cp, n,ukr, je travers le rappel au mystre leusinien, la Phno-Zle PCWOCS YC/IOICimmdiat, je

,t;n) (p. 92). ''znologie de l esprit commence par une repriseds en vritPt-cn

I&' krnehmung, 1,n prendre pounvrai) du(une aleusinien '> neilence mystique .: comme le dit un passage dedu q mystre sLe contenu , e cela :

faire srien d autre qu . la Prjacc, sur lequel il conviendrait de rflclsiste, donc, en r toujours ,d sfu.CO: tivit qui eSt attentjvement, l extase mystique, ans sa co' rience de la nfa toutel exp

t vouloir-dire, tl inhrente t0u

dJa9

38't

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Page 8: Agamben Linguagem Morte Eleusis Certeza Sensivel

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que le pursion, n'tait <(

concept h> (der reine Begrif, p. 66).

(C'est pourquoi, juste titre, Kojve pouvait

dire que le point de dpart du systme hg-

lien est analogue au moment qui, dans 1es sys-

tmes pr-hgliens, mne ncessairement au

silence (ou au discours contradictoire) n (Kojve

1, p. 1S). Le pmpre du systme hglien consiste

en ce que - grce au pcukoir dtt 'ngatif - ce

moment indicible ne produit plus aucune solulion

de continuit et aucun saut dans l'inefable. A

tout moment est l'uvre le concept, l'haleine

ngative du Geist souffle sur tous 1es moments

du discours, toute parole exprime le caractre

indicible de la Meinung, en la rvlant dans sa

ngativit. C'est pourquoi, comme le souligne

Kojve, le point d'origine du systme hglienet double, en tant qu'il est, la fois, point de

dpart et point d'anive, et peut, en outre. tre

situ loisir n'importe quel moment du

discours.)Ce qui est appris q dans les coles' primaires p

d'Eleusis, c'est, donc, le pouvoir du ngalif que

Ie langage sauvegarde en son propre sein. 11

n'est possible de . prendre le Ceci ,> que si l'on

accomplit l'exprience que la signillcation du

Ceci est, en ralit, un Non-ceci, qu'elle contient,

autrement dit, une ngativit essentielle. Et ce

n'est qu' la Wahrnehmung, qui accomplit fond

cette exprience, qu'appartient, crit Hegel, la

t< richesse du savoir sensible ,>, car elle seule c a

la ngation kat die Negation), la dilrence et

la multiplicit dans son tre p (p. 94). Et c'est,

en efet, . propos de la Wakrnehmung du Ceci

que Hegel articule pour la premire fois parfaite-

ment, dans la Phnomnologie,l'explication de

la signifcation dialectique du terme Aufhebutq :

en fait rien d'autre

40

Le ceci est donc pos comme non-ceci ou commedpass (aufgehoben)

; et, en outre, non pas commenant, mais comme un nant dtermin, ou le nantd'un contenu, du ccci prcisment. Par 1, le sensi-ble est lui-mme encore prsent, mais non commeil dcvrait l'tre dans la certitude immdiate,comme le singulier vis, mais comme l'universel oucomme ce qui se dterminera comme proprit. Ledpasser (das Aufhebcn) prsente sa vraie signifi-cation double que nous avons vue dans le ngatif.11 a la fois le sens de nier et celui de conserver ;

le nant, comme nant du ceci, conserve l'immdia-tet et est lui-mrne sensible, mais c'est une imm-diatet universelle (p. 94).

Si prsent nous revenons au problme quiest l'origine de notre questionnement du textehglien, nous pouvons dire que le mystre leu-sinien, dont l'exposition ouvre la Phnomnologie,a pour contenu l'exprience d'une Nichtigkeit,d'une ngativit qui se rvle toujours dj inh-rente la certitude sensible au moment o elletente de <( prendre le Ceci p das Diese nehmen,p. 93) ; de mme, dans Sein und Zeit, la ngativit- qui toujours dj le traverse - est dvoile auDasein au moment o, dans l'exprience de ce<t mystre )> qu'est l'tre-pour-la-mort, il devientauthentiquement son Da. Etre-le-Dl, prendre leDiese : la ressemblance entre ces deux expressionset leur rapport commun avec la ngativit nesont-ils qu'un puz' hasard, ou bien cachent-ilsun rapport plus essentiel qui reste encore inter-roger ? Qu'est-ce qui, dans le Da comme dans leDiese, a le pouvoir d'introduire - d'initier -

l'homme la ngativit ? Etj surtout, que signi-Iient ces deux particules ? que signilie tre-le-l,prcndre le Ceci ? C'est ce que nous devons pr-sent tenter d'claircir.

Page 9: Agamben Linguagem Morte Eleusis Certeza Sensivel

ExcuRsus 1

(ENTRE LA Dfr/AZAMFET LA TROISIEME Jot/Axf&

ue le problme de l'indication et du <( Ceci

ne soit pas particulier la philosophie hgliolne?!f ne constitue, pour la pense de la Phnom-

nologie, un commencement fortuit parmi d'autres,

tout utfdsf indiffremment possibles, mais soit,

au contraire, e?z quelque sorte, !: thme originel

de la philosophie, cela est vftfepl #e par sa pr-scntation erz I'ln lieu dcisif de l'histoire de la

mtaphysique .. la dtermination aristotlicienne

de la XFIIT-C'C oelx. Am-s avoir numr les dix cat-

gories, Aristote distingue, comme catgorie prc-

mire et suprme (i xupsrll,ra'ri Ts xa1 zptllto x

>&l,= ksvop.l'l'c ;Cat. 2a, ./J), la substance premire

fcpg,.rm nxl des substances secondes /,:T:?at

Qcl(). Tandis que ces decires sont exemplifies

par le nom commun (Av-gptowo, hl), la lgtll'r'c Qcl

est exemplifie par i c1 bqgplocn, T1 zlwo, ce

certain homme, ce certain cheval ( l'origine,

mais encoye dans les pomeshomriquzs, l'article

grec a une valeur pronominale dmonstrative;

afin de lui resttuer cette fonction, Aristote

l'accompagne du prorlo?'?z ; les traducteurs

latins des Catgories traduisent cvz effet Av8pqorx

par homo, et 1 ,r1< ak-pturlo par hic homol. Peu

aprs, c/fz de cayactriser plus prcisment la

signification de la substance (premire), Aristote

42

*

que f()Nfd Stbstatlce (premfjz/ . sjyjjeun tre dtrmin g&e :) nJIIX pixu m;,: v ojsixgyx

;Cat. 3b, 104 car Ia chose qu'elle indique est<( 4'roso:... xx1 :v &p;,Np.(; s un individu et une unit'numrique.

Tandis que les substances secondes correspon-dent, Jorzc, la sphre de signification du uomcommun, la substance premire correspond layrar: de signijication du pronom dmonstratif(Aristote dsigne parfois la substance premiretig:l/crrley7t par rtn norrz propre, par exempkeSocratel. Le problme de l'tre le problmemtaphysique fondamental se retrouve ainsids le dbut insparablede celui de la signilicationdu pronorn dmonstratif et, ds lors, est tou-jours dj rattach la sphre de l'indication.Que le Tl: Tr aristotlicien renvoie explicitement

' l'acte d'indiquer avat dj t relev par lesplus (zucens commentateurs. Ainsi Ammonius(Cat. 48, 1349, 3) crit-il <( ... xal :g= ttlv o5v I Tops'ri peietoc

-chtv-rsxv,

e4 !) ':1 'r' xTi T zrox6tpptvovola p <& le ceci signijie l'indication, le quelquechose l'essence selon le sujet p.

La r;?4,r.n ot'lrylx, en tant qu'ellc signifie un 'rli 'Jt

(cst--dire, en mme temps, le << ceci hh et le. quelque chose p), est, pourrions-nous Jfrc. lepofnf otk s'accomplit le passage de l'indicationla signification, du 'pzoa/rcr au dire. La dimen-sion de signifcation de l'tre est, autrement dit,une zimension-limite de la signification, sonpoint de passage dans l'indication. Si toutc cat-g'orie s'affirme ncessairement partir d'uner;?J)T'n o'ca (Cat. 2a, 34-354, alors 7tx limites dela substancc premire rien ne peut plus tre dit,l'on rlc peut qu'indiquer. (De cc point # vltd,Hegel, dans le premier chapitre de la Phnom-nologie, afjirme simplement que les limites du

'jCCT',

43

l

Page 10: Agamben Linguagem Morte Eleusis Certeza Sensivel

tes au lcllglgf'di fnhrno?zf touioufs

I f commelangage s tenues en fzrs di conlus sont touiou ant que dans

C ' JOFIJ FJS SNTPTCKatip. 11 n est oa seutement*1 ! l hilosophie, - Fl

l'hkstoire de a # yez ueidegger etis galement C

hez Hegel, ?'KIJ stamment ceC J'O1 retroub'e COnwittgenstein -, gc t'tre et l'indf-

Ic problmeriginel cnlrelien o

cation. z,v, qulentre le Jlvc/tre-. oter eyl ,ou jzr: etJJ faut ?t , sstagce yrent

ien de la su-t aristotlic d: la phnompzc?l

u dbutglicrl du Diese a ites.ceiui hg logies non foftucrtaines tlrltz , a.logie il existe c fcf aussi l appno; scoutrons

J abord, nous fe1) selonTout Ij vte par Hegeadiction (sou # aiat est?vrlfd contr 3us

f?el?.rlet et le p

jlle le plus 6oFlc' iverselaquei ue et le plus tl?l

le plus gnr q gfvfyblcgalement a: ,;,, frlt erl eJ/dl, I'IFI T

ela .x?,r..I Qea es ,Le gegve suprm ,

le est galementlemais el 'est possib .et tfn, djitqition n

I dutzc! ucunel cxfstecu-de dveloppements,

e ces deux Jfzrc. HegdMais, crlfr tus singudtmcc encore 17 dre Jcne correspon Je t< pren?zlt u tentative ,t'ttr corrlrlldFl ive J unea mo

t prisonncessairemen1-ceci p reste F vle ponctue

e le Ceci se rgativit, en ftzrll qtt?z

avoir-t* NOn-C'CCi, cmme N

t comme ltrl n) n'esticrnerlt

(Gewesecc tzttf (z

de 2(zGewesen), et t ssage61 ''' XCXS &X XC

tre (Wesen ractrisepas tfn..y)

xristote ca(1036a, 2 , hes dcMtaphysique trts proc

?z des fcrmcs' sence rrcFliF'c C

I es

de Hegelceux

'fos 3L ctlvkotl n''5n, cftov'zb/zhvov zotlsf, T4v

zat'zeztc'rti zlv()

rI'

' atcthlzon n''vonzot ()v&(o vonwb gx oov zoL gallnpazl-

zott, lctlnzof? 54 cov xo? mlkzos? zp zof) (ultvou),

'rltlzov i otjziit'culv Jptcpo#, cllti gsl vo cco n''actfn' cco

yvogtlouat tnzhwlsvzc 6 x 'rn- Lvclezfa ots 8n-lov

czEpov iilo'tv r1'' o'zEt7trs', lk' J.c! lifyovzt!l zat yvopt'ovzal

Tt's zsttTl-ou Lkf.

44

Ce clrccl?z q ngatil h, ( << nous ne savons pluss'ils existent ou non p) ef indfinissable inhrent

la substance premitre ds lors qu'elle n'estplus actualise et qu'elle reste donc ncessaire-ment prise dans une temporalit et (Or/J unpass, se manifeste galement dans l'expressionemploye par Aristote pour djinir la substance :

1celle-ci est e Tt $v Elvxt. Quelle que soit la faondont cette singulire expression (que les scolas-tiques rendaient par quod quid erat esse) est tra-duite, elle implique la rjrence J?'l pass 4:),'

Nn avoir-t. ,Qu'un ngativit soit ncessairement ithrentela dimension de la substance premire aait

t d'ailleurs dj sopl/gng par les commentateursdu Moyerl z4gc propos de l'asrmation aristt-lict'enne se/or; laquelle la substance prcaz7frc ne

s'ajirme ni cf'ln sujet, ni dans un sujet (Cat. 2a,12-13). Datls un passage du Liber de praedica-mentis, Albert le Grund dfinit le s/fzllf de lasubstance premire prcisment par une doublengation (per duas negationes) ;

Ldu compos, tel que ce cercle-ci, c'ejt--dire ungcs cercles individuels, qu'il soit sensible ou intel-ligible (j'entends par cercles intelligibles, par cxcm.yle, lcs'cercles mathmatkques, et par cercles sensi-bles par exemple les ccrcles d'airain ou de bois),dans ces cas-l il n'y a pas de djinition : c'est,respectivement, l'aide de l'intuition ou de laperception qu'on les connat. ONJNJ ils ne sonf plusactualiss par t'acte de notre intuition ou de notreperception, nous ne savons plus s'ils existcnt oulon, quoiqu'ils puissent foajoxrx tre dfinis et

ctlnaJzl. par lettr notion gnrale.j

t i

Quod JNl!??t per Ncgclinclel diffitlittir, E'a21

)dicitur lfcc neque dc subiecto dicitur tleque i?l

(r

45tt.

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i

l ..

j'

l

Page 11: Agamben Linguagem Morte Eleusis Certeza Sensivel

fcul primaest, tlllifl 5

to est, cctls/ do Et ideo insubiec s essen .

jta ul/irna est jigttilbstando, . i uer?ayirmantem a

su f oJo per ll/frl'rltl diginiri sorlsupsffln yslungi,usa esset 55. od

Xod sibf cL fsfrf per aliquid CNq tiam potui t dij/ jjjmumofuft. Nec e dicandi : tt7 dc cftyuo prae (J

bi esset cclls'tl t kabere cliusi df uon potes

rclfse essen , dc cuttsiscrl?'n fn o jf His ergoffcgfrcr irls ... ufrf ;

? se cr/.i esse' i srl?.n JfJJssl iogos oportet #

y. dgiis segtz.t susl, quiasic pe ujtntce ntlnucgtzlorlcs f jjuijionc

uac rtlnl!n cadem g /V l1fS VNZC fvl

fnt tzbfinitae SrTract. 1I, 1i).rlttnf urpo

cst 1A1

TROISILME JOURNEE

istotliciennez,u scission Jr . ide uvcc le J7rO-

ire, ctlffltbstance Prc?'?l

t commecomrne 5tf ' fcnsiorl e ,lJ>1 de l OS

t cvcc le # pygztfrl et twecnom e jc sopz co ,conde, c'b'fc

f el g uitf4bstmce se cu orfg nS nstitlle IC KO)7

ification) co lzlrc?- cf dire,la sfgn e es n'lo

Ju?'l du lcngcg jouf:ission dl P utraverse

sc jjfccfou, q gj. ,j:

fos et sign iaquefngiccfj uv et sans

la mltzpl's q Iable.'histoire e ste frljorvlt,ll llv:c ve

ftologique Fl'l is tpl-lssroblme t7'? i ue, mcV 6tONfd mt4hss Votltologie , soit plus liToute u c//n cn

i sc rn6l,tl, q y. Iute sciertce qu te trac patort tc coufcxiente, JJAIS entre

mofrls consc gttdiffrence

ue)JJ/.sttpptase rgci-miphq's q djinit, en fait, Pfgnificr et 5: Ia l?xf Jcindiquer et .S !Jc sfpte

le Jpt?irl/ O e

rnerl/ JFVVPKSs foss.

dcll,',v JC?HCNSevltre ces

Je la: J

DII 11 tK (qui,Da et diese (comme fcrc et tkis en anglais,

77fc adverbe de lieu et hic pronom dmonstnatifen latin, mais aussi comme ci (lq et questo Ece)en italien) sonl morphologiquement et tymolo-giquement rattachs. Tous detlx renvoient ',ne

racine, qui correspond la forme grecque TI etla fonne gothique y . Du point de vue gramma-tical, ils appartiennent la sphre du pronom(plus prcisment du pronom dmonstratig,c'est--dire une catgorie grammaticale dontla dfmition constitue depuis toujours l'un despoints les plus controverss de la thorie dulangage. Dans sa rflexion sur les parties du dis-cours (p.J?m 'rit isto, Arist., Pot. 14565, 20), lapense grammaticale grecque ne panrint qu'asseztard isoler le pronom comme catgorie auto-nome. Aristote, que 1es Grecs congidraientcomme l'inventeur de la grammaire, distinraetzniquement des noms (vpvx) et des verbes(p.Gxcz) et classilie tous les autres mots qui nesont ni des noms ni des verbes comme cv?cvlt

(connexions, Rkt. 1407J, 20). Les stociens, quiftzrent les premiers recormatre, parmi 1es

cvttvos, l'autonomie du pronom (mme s'ilsl'assimilaient l'article, ce qtzi n'est pas surpre-na-nt, A'u le caractre pronominal originel de

47

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Page 12: Agamben Linguagem Morte Eleusis Certeza Sensivel

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GIORGIO AGAOENtT

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LE LANGAGEDu mme auteur

chez le plr?zc diteur

ID2E DE I.A PROSESTANZE

ET L RTUn sminaire sur le lieu de la ngativit

Traduit de l'italienpar Marilne l.Aronchez d'autres diteurs

ENFANCE ET HlsTollts (Payot)LA COMMtJNAU'I'#: QUI VIENT (Ed. du Seuil)

Collection <( DETROITS

CHRISTIAN BOURGOIS VDITEUR