aide au livre coup de coeur (pistes pour approfondir les

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AIDE AU LIVRE COUP DE COEUR (pistes pour approfondir les recherches) bien sûr : copié/collé interdit (et visible) : seulement se documenter et enrichir sa propre réflexion AVEC VOS PROPRES MOTS A. LES OEUVRES MODERNES 1) LA TRESSE de COLOMBANI (différents prix, littéraires, se renseigner) https://onechapteraday.fr/book/laetitia-colombani-la-tresse/#:~:text=La%20Tresse%20conte%20le %20r%C3%A9cit,soci%C3%A9t%C3%A9%20qui%20leur%20est%20hostile. http://www.lecture-ecriture.com/13568-La-Tresse-Laetitia-Colombani https://roseaux.co/2019/11/la-tresse-sexisme-racisme-capitalisme/ https://fr.wikipedia.org/wiki/L%C3%A6titia_Colombani https://www.telerama.fr/livre/la-tresse-allume-la-meche-du-feminisme,n5909423.php étudiez le ton réaliste (ex précis): le reportage social sur nos sociétés au XXe s , l’histoire de l’émancipation féminine, les pbs actuels qui persistent (ex d’actualité)… FILMOGRAPHIE : https://www.senscritique.com/top/resultats/Les_meilleurs_films_sur_le_feminisme/858059 BIBLIOGRAPHIE : grands classiques sur les combats féminins : «Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne» (1791) Olympe de Gouges. ...CONNAITRE «Une Chambre à soi» (1929) Virginia Woolf. .... «Le Deuxième Sexe» (1949) ... «Le Carnet d'or» (1962) ... «Je sais pourquoi l'oiseau chante en cage» (1969) ... «Parole de femme» (1974) ... «Ainsi soit-elle» (1975) Passionnante étude de la condition féminine à travers LA PEINTURE : https://www.musba-bordeaux.fr/sites/musba-bordeaux.fr/files/lart_au_prisme_des_inegalites_femmes- hommes.pdf 2) SI C’EST UN HOMME de Primo LEVI https://primolevi395540505.wordpress.com/2018/01/05/analyse-du-livre-si-cest-un-homme-deprimo- levi/ https://fr.wikipedia.org/wiki/Si_c%27est_un_homme https://lettres.ac-versailles.fr/spip.php?article560 https://www.laparafe.fr/2016/06/si-cest-un-homme-de-primo-levi-leloquence-de-lindicible/ il y a une extraordinaire sociologie d’un camp de concentration : il faut faire un portrait du fonctionnement du camp (liste des bâtiments, leur usage, le travail, l’infirmerie, les sélections, l’économie parallèle, etc. ainsi que les variations du portrait du détenu (avec ses points communs)

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Page 1: AIDE AU LIVRE COUP DE COEUR (pistes pour approfondir les

AIDE AU LIVRE COUP DE COEUR (pistes pour approfondir les recherches) bien sûr : copié/collé interdit (et visible) : seulement se documenter et enrichir sa propre

réflexion AVEC VOS PROPRES MOTS

A. LES OEUVRES MODERNES

1) LA TRESSE de COLOMBANI (différents prix, littéraires, se renseigner)

https://onechapteraday.fr/book/laetitia-colombani-la-tresse/#:~:text=La%20Tresse%20conte%20le %20r%C3%A9cit,soci%C3%A9t%C3%A9%20qui%20leur%20est%20hostile. http://www.lecture-ecriture.com/13568-La-Tresse-Laetitia-Colombani https://roseaux.co/2019/11/la-tresse-sexisme-racisme-capitalisme/ https://fr.wikipedia.org/wiki/L%C3%A6titia_Colombani https://www.telerama.fr/livre/la-tresse-allume-la-meche-du-feminisme,n5909423.php

étudiez le ton réaliste (ex précis): le reportage social sur nos sociétés au XXe s , l’histoire de l’émancipation féminine, les pbs actuels qui persistent (ex d’actualité)… FILMOGRAPHIE : https://www.senscritique.com/top/resultats/Les_meilleurs_films_sur_le_feminisme/858059 BIBLIOGRAPHIE : grands classiques sur les combats féminins : «Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne» (1791) Olympe de Gouges. ...CONNAITRE •«Une Chambre à soi» (1929) Virginia Woolf. .... •«Le Deuxième Sexe» (1949) ... •«Le Carnet d'or» (1962) ... •«Je sais pourquoi l'oiseau chante en cage» (1969) ... •«Parole de femme» (1974) ... •«Ainsi soit-elle» (1975) Passionnante étude de la condition féminine à travers LA PEINTURE : https://www.musba-bordeaux.fr/sites/musba-bordeaux.fr/files/lart_au_prisme_des_inegalites_femmes-hommes.pdf

2) SI C’EST UN HOMME de Primo LEVI https://primolevi395540505.wordpress.com/2018/01/05/analyse-du-livre-si-cest-un-homme-deprimo- levi/ https://fr.wikipedia.org/wiki/Si_c%27est_un_homme https://lettres.ac-versailles.fr/spip.php?article560 https://www.laparafe.fr/2016/06/si-cest-un-homme-de-primo-levi-leloquence-de-lindicible/

il y a une extraordinaire sociologie d’un camp de concentration : il faut faire un portrait

• du fonctionnement du camp (liste des bâtiments, leur usage, le travail, l’infirmerie, les sélections, l’économie parallèle, etc.

• ainsi que les variations du portrait du détenu (avec ses points communs)

Page 2: AIDE AU LIVRE COUP DE COEUR (pistes pour approfondir les

• et le portrait des nazis, leur vision du monde et par conséquent leur rapport avec les détenus

• donner des ex précis et rattacher au titre à expliquer : on peut avec une certaine stratégie consciente (calculée) détruire ce qu’il y a d’humain en l’Homme, et parallèlement les bourreaux sortent de l’humanité aussi

• donner la définition de l’autobiographie, du témoignage – expliquer la fin de la vie de l’auteur (lire les annexes et en tirer des idées)

• BIBLIOGRAPHIE ET FILMOGRAPHIE : https://lettres.ac-versailles.fr/spip.php?article562 L’ART parle de la Shoah : https://www.telerama.fr/sortir/quand-la-memoire-de-la-shoah-inspire-lartcontemporain,n6118782.php http://www.ac-grenoble.fr/disciplines/artpla/wp-content/uploads/2017/05/ art_contemporain_et_shoah_stage_8_novembre_v6.pdf http://www.memorialdelashoah.org/upload/minisites/voyages/f-m-s/medias/05_cr_03_biran/art.htm

3) PETIT PAYS de Gaël FAYE une étude très intéressante : http://www.littafcar.org/wp-content/uploads/2019/07/DP_Petit_Pays_UL.pdf FILMOGRAPHIE https://www.avoir-alire.com/petit-pays-eric-barbier-la-critique https://www.leblogducinema.com/critique/critique-film/petit-pays-le-chaos-a-hauteur-denfantcritique- 3524079/ https://www.lapresse.ca/cinema/critiques/2020-08-28/petit-pays-l-inaccessible-neutralite-1-2.php https://www.lepoint.fr/afrique/petit-pays-un-film-hommage-pour-temoigner-d-une-tragedie-10-03- 2020-2366547_3826.php#

4) LA PESTE de CAMUS

*parler d’apologue, d’allégorie

*réfléchir sur le nazisme et sur la condition humaine (piste historique et

philosophique : qu’est-ce qu’être un homme? (cf premier site) > Primo

LEVI serait un bon élargissement

*et bien sûr une réflexion personnelle attendue sur la pandémie du

Coronavirus

*s’intéresser aussi au système d’énonciation (qui parle?)

*qu’est-ce qu’une chronique ?

*comment comprendre les derniers mots ?

Page 3: AIDE AU LIVRE COUP DE COEUR (pistes pour approfondir les

*en quoi le roman est-il un apologue ? (cf le contexte historique proche) ;

en quoi la peste est-elle une allégorie ?

https://culturelivresque.fr/la-peste-d-albert-camus/ https://www.etudes-litteraires.com/camus-la-peste-etude.php https://www.franceculture.fr/litterature/comment-albert-camus-a-ecrit-la-peste#:~:text=Le %20roman%20d'une%20%C3%A9pid%C3%A9mie,%2C%20le%20d%C3%A9sespoir%2C%20la %20lutte. https://www.superprof.fr/ressources/langues/francais/lycee-fr3/1ere-s-fr3/fiche-livre-la-peste.html https://www.lepetitlecteur.fr/la-peste/analyse/ https://libresavoir.org/index.php?title=La_Peste_d%27Albert_Camus http://www.gallimard.fr/Footer/Ressources/Entretiens-et-documents/Histoire-d-un-livre-La-Peste-d- Albert-Camus https://www.etudes-litteraires.com/camus-la-peste.php https://www.20minutes.fr/arts-stars/culture/2765919-20200423-pourquoi-peste-albert-camus-livreideal- relire-pendant-confinement

FILMOGRAPHIE *LA PESTE 1992 *CONTAGION LA PESTE DANS LA PEINTURE : elle est très représentée (se renseigner sur l’histoire des pestes en Europe, la dernière au 19e s) https://www.google.com/search? q=la+peste+dans+la+peinture&rlz=1C1GCEA_enFR873FR874&oq=la+peste+dans+la+peinture&a qs=chrome..69i57j0i22i30.5345j0j9&sourceid=chrome&ie=UTF-8

BIBLIOGRAPHIE SUR L’EPIDEMIE https://www.franceculture.fr/litterature/lepidemie-en-litterature-a-travers-6-grands-romans

*************** 5) LA METAMORPHOSE de KAFKA *ne pas oublier le registre fantastique : attention, pas le fantastique traditionnel (surnaturel inquiétant), mais un fantastique moderne (l’étrange accepté comme normal – fait partie de la littérature de l’absurde du XX e s qui s’est développée après « l’absurdité » de la 2e guerre mondiale) *se demander qui est l’insecte dans cette famille… *étudier le contexte : regard porté sur les marginaux (montée de l’antisémitisme) *bien sûr regard porté sur les relations familiales (biographie de Kafka) *absolument étudier l’histoire de la littérature de la métamorphose : ne pas oublier l’Antiquité : les Métamorphoses d’Ovide ! (se renseigner) *connaître la définition d’une nouvelle *travailler sur la notion d’apologue https://comptoir.org/2016/09/23/la-metamorphose-de-kafka-laliene-nest-pas-celui-quon-croit/

Page 4: AIDE AU LIVRE COUP DE COEUR (pistes pour approfondir les

https://major-prepa.com/langues/anglais-langues/analyse-ouvrage-the-metamorphosis-franz-kafka/ http://philo-lettres.fr/litterature-etrangere/kafka-metamorphose/ https://fr.wikipedia.org/wiki/La_M%C3%A9tamorphose FILMOGRAPHIE Les métamorphoses au cinéma • La Belle et la Bête. (1946) de Jean Cocteau. ... • Dr. Jekyll et Mr. Hyde. ... • La Mouche. (1986) de David Cronenberg. ... • La Piel que habito. de Pedro Almodóvar. Film d'horreur, Thriller, Drame | 1h59. ... • Spider-Man 2. de Sam Raimi. Film d'action, Film fantastique | 2h07. ... • Tootsie. (1982) ... • Spider-Man 3. de Sam Raimi. ... • Le Loup-garou de Londres. (1981) Extrait du film inspiré de la nouvelle : https://consent.youtube.com/m?continue=https%3A%2F%2Fwww.youtube.com%2Fwatch%3Fv %3DUPGIvly6Tpo&gl=FR&m=0&pc=yt&uxe=23983172&hl=fr&src=1

POUR LA PEINTURE : vous pouvez trouver facilement des métamorphoses ou du fantastique moderne (Magritte, un surréaliste – attention, Kafka n’a rien à voir avec le surréalisme)

6) FAHRENHEIT 451 de BRADBURY *savoir définir la science-fiction et son histoire *savoir définir le mot utopie (son histoire, le premier livre de Thomas More) ainsi que la dystopie (son histoire, son enjeu). Attention : il s’agit toujours de sociétés que l’on veut parfaites (soit pour tous : utopie), soit pour les dirigeants (dystopie) ; elles reposent sur des règles précises et choisies : il faudra expliquer leur fonctionnement *le thème central étant la lecture, il faudra relever avec précision les arguments pour et contre la lecture en opposition avec la télévision, et se demander tous les sens de l’incarnation finale d’un livre (fin), ainsi que le rapport entre interdiction de lecture et fascisme (autodafés historiques : être précis) *ne pas oublier le texte de VOLTAIRE : « De l’horrible danger de la lecture » à expliquer https://www.bacdefrancais.net/de-l-horrible-danger-de-la-lecture-voltaire.php *relever également tout ce qui rappelle l’époque nazie (dans le film également: des costumes aux comportements , civils ou non) *travailler sur la notion d’apologue http://www.buzz-litteraire.com/fahrenheit-451-de-ray-bradbury/ http://docremuneres.forumparfait.com/fahrenheit-451-ray-bradbury-analyse-de-l-oeuvrevt7544. html https://fr.wikipedia.org/wiki/Fahrenheit_451

FILMOGRAPHIE critique du film sur le livre : https://fr.wikipedia.org/wiki/Fahrenheit_451_(film,_1966)

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POUR LA PEINTURE voir ARCHIMBOLDO (baroque) le bibliothécaire https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Biblioth%C3%A9caire lire d’autres livres de science-fiction / de dystopie...

B. LES OEUVRES DU 19e s

a )LE ROMANTISME

7) LE DERNIER JOUR D’UN CONDAMNE de Victor HUGO *bien expliquer dans la biographie de Hugo sa lutte contre l’injustice sociale et sa lutte contre lapeine de mort https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Biblioth%C3%A9caire *se préparer une argumentation pour ou contre la peine de mort https://www.lyceedadultes.fr/sitepedagogique/documents/francais/Aurelien_francais2B/ 09_2nde_fr_A1_L_argumentation_Notions_de_base_%20Le_dernier_jour_d_un_condamne.pdf

*ne pas oublier de se renseigner sur les pays où elle est encore possible, et étudier l’histoire de la peine de mort (le livre de Hugo a eu son poids) https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Dernier_Jour_d%27un_condamn%C3%A9 https://www.lepetitlecteur.fr/le-dernier-jour-dun-condamne/analyse/ *malgré l’étude précise des derniers jours d’un condamné, pourquoi cette œuvre est-elle romantique ? (définition, caractéristiques ?) PEINTURE (réaliste et non romantique) https://lycee-kleber.com.fr/wp-content/uploads/2019/02/emile-friant.pdf https://consent.youtube.com/m?continue=https%3A%2F%2Fwww.youtube.com%2Fwatch%3Fv %3DgJ6u5IFSteA&gl=FR&m=0&pc=yt&uxe=23983172&hl=fr&src=1

* sur mon site : images romantiques et réalistes dans « ROMAN » FILMOGRAPHIE https://consent.youtube.com/m?continue=https%3A%2F%2Fwww.youtube.com%2Fwatch%3Fv %3D3rghcrqXCm4&gl=FR&m=0&pc=yt&uxe=23983172&hl=fr&src=1

b) REALISTES ET NATURALISTES (EN GENERAL)

PEINTURE : sur mon site : images romantiques et réalistes dans « ROMAN » on peut prolonger l’étude du réalisme par le Nouveau Réalisme et l’hyperréalisme moderne en peinture: même site, fichiers suivants *pour le réalisme, il faudra relever tous les éléments du reportage social non idéalisé : ce qui relève de l’époque : lieu, coutumes, hiérarchie sociale et rapports entre les classes, économie, politique, vie quotidienne, métier… *pour le naturalisme (réalisme qui se veut scientifique, en rapport avec la science de l’époque : étude de la nature humaine sous l’influence de l’hérédité et du milieu social), il faudra étudier l’évolution de la « tare héréditaire » et ses manifestations jusqu’à la

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chute finale. En rapport avec lastructure du récit qui passe de l’observation au déclenchement de l’expérience naturaliste à laconclusion >> le naturalisme étant d’abord un réalisme, montrer dans les deux courants ce qui n’est pas idéalisé (ex précis!) *VOIR DANS ANNEXE ci-dessous LES PRECISIONS SUR LE NATURALISME

******** 8) MADAME BOVARY de FLAUBERT (attention, n’est pas un naturaliste!)

*comme pour Stendhal, il faudra faire la disctinction entre le personnage d’Emma (romantique) et le récit (réaliste). Ne pas oublier qu’il s’agit d’une critique des clichés romantiques : Flaubert, attiré personnellement par le romantisme (il dira : «Madame Bovary, c’est moi ! »), veut se guérir du romantisme https://www.etudes-litteraires.com/madame-bovary.php https://interlettre.com/bac/705-madame-bovary-de-flaubert-resume-et-analyse-duroman#:~: text=Madame%20Bovary%2C%20roman%20de%20Gustave%20Flaubert%2C%20est %20publi%C3%A9%20en%201857.&text=L'acte%20de%20naissance%20de,absolue%20de %20voir%20les%20choses%22. https://www.espacefrancais.com/gustave-flaubert-madame-bovary/

FIIMOGRAPHIE *il existe plusieurs films que l’on peut comparer entre eux et avec le roman

*voici une critique de l’un d’eux qui parle du sens actuel du roman https://www.avoir-alire.com/madame-bovary-la-critique-du-film

9) BEL AMI de MAUPASSANT (n’est pas classé dans les naturalistes, attention! Méfiez-

vous des sites internet !) https://interlettre.com/bac/352-bel-ami-de-maupassant-resume-analyse-et-commentaire https://www.lepetitlecteur.fr/bel-ami/analyse/ http://www.buzz-litteraire.com/20120330bel-ami-maupassant-analyse-citations/ critique du FILM DE 2012 https://www.elle.fr/Loisirs/Cinema/News/J-y-vais-J-y-vais-pas/Bel-Ami-une-adaptation-decevantedu- roman-de-Maupassant-2094564

10) LA BETE HUMAINE de ZOLA (réaliste et naturaliste : lire un extrait de ses enjeux dans «

Le roman expérimental ») https://interlettre.com/bac/353-la-bete-humaine-resume-analyse-et-commentaire-du-roman https://www.lepetitlecteur.fr/la-bete-humaine/analyse/ https://books.openedition.org/pur/64475?lang=fr https://books.openedition.org/pur/64475?lang=fr

FILMOGRAPHIE https://fr.wikipedia.org/wiki/La_B%C3%AAte_humaine_(film)

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ANNEXE A UTILISER POUR LA STRUCTURE D’UN ROMAN NATURALISTE

LES TROIS PHASES DE L’EXPERIMENTATION NATURALISTE : Exemple de L’Assommoir de ZOLA 19e s

L’EXPERIENCE NATURALISTE

Phase d’observation : description du cadre (ZOLA, L’Assommoir)

- Oh ! c’est vilain de boire ! dit-elle à demi-voix. Et elle raconta qu’autrefois, avec sa mère, elle buvait de l’anisette, à Plassans. Mais elle avait failli en mourir un jour, et cela l’avait dégoûtée ; elle ne pouvait plus voir les liqueurs. - Tenez, ajouta-t-elle en montrant son verre, j’ai mangé ma prune ; seulement, je laisserai la sauce, parce que ça me ferait du mal. (…) Gervaise avait repris son panier. Elle ne se levait pourtant pas, le tenait sur ses genoux, les regards perdus, rêvant, comme si les paroles du jeune ouvrier éveillaient en elle des pensées lointaines d’existence. Et elle dit encore, lentement, sans transition apparente : - Mon Dieu ! je ne suis pas ambitieuse, je ne demande pas grand-chose… Mon idéal, ce serait de travailler tranquille, de manger toujours du pain, d’avoir un trou un peu propre pour dormir, vous savez, un lit, une table et deux chaises, pas davantage… Ah ! je voudrais aussi élever mes enfants, en faire de bons sujets, si c’était possible… Il y a encore un idéal, ce serait de ne pas être battue, si je me remettais jamais en ménage ; non, ça ne me plairait pas d’être battue… Et c’est tout, vous voyez, c’est tout… Elle cherchait, interrogeait ses désirs, ne trouvait plus rien de sérieux qui la tentât. Cependant, elle reprit, après avoir hésité : - Oui, on peut à la fin avoir le désir de mourir dans son lit… Moi, après avoir bien trimé toute ma vie, je mourrais volontiers dans mon lit, chez moi.

Et elle se leva. Coupeau, qui approuvait vivement ses souhaits, était déjà debout,

s’inquiétant de l’heure. Mais ils ne sortirent pas tout de suite ; elle eut la curiosité d’aller

regarder, au fond, derrière la barrière de chêne, le grand alambic de cuivre rouge, qui

fonctionnait sous le vitrage clair de la petite cour ; et le zingueur, qui l’avait suivie, lui expliqua

comment ça marchait, indiquant du doigt les différentes pièces de l’appareil, montrant l’énorme

cornue d’où tombait un filet limpide d’alcool. L’alambic, avec ses récipients de forme étrange,

ses enroulements sans fin de tuyaux, gardait une mine sombre ; pas une fumée ne

s’échappait ; à peine entendait-on un souffle intérieur, un ronflement souterrain ; c’était comme

une besogne de nuit faite en plein jour, par un travailleur morne, puissant et muet. Cependant,

Mes-Bottes, accompagné de ses deux camarades, était venu s’accouder sur la barrière, en

attendant qu’un coin du comptoir fût libre. Il avait un rire de poulie mal graissée, hochant la

tête, les yeux attendris, fixés sur la machine à soûler. Tonnerre de Dieu ! elle était bien gentille !

Il y avait, dans le gros bedon de cuivre, de quoi se tenir le gosier au frais pendant huit jours.

Lui, aurait voulu qu’on lui soudât le bout du serpentin entre les dents, pour sentir le vitriol

encore chaud, l’emplir, lui descendre jusqu’aux talons, toujours, toujours, comme un petit

ruisseau. Dame ! il ne se serait plus dérangé, ça aurait joliment remplacé les dés à coudre de

ce roussin de père Colombe ! Et les camarades ricanaient, disaient que cet animal de Mes-

Bottes avait un fichu grelot, tout de même. L’alambic, sourdement, sans une flamme, sans une

gaieté dans les reflets éteints de ses cuivres, continuait, laissait couler sa sueur d’alcool, pareil

à une source lente et entêtée, qui à la longue devait envahir la salle, se répandre sur les

boulevards extérieurs, inonder le trou immense de Paris. Alors, Gervaise, prise d’un frisson,

recula ; et elle tâchait de sourire, en murmurant :

- C’est bête, ça me fait froid, cette machine… la boisson me fait froid…. Puis, revenant sur l’idée qu’elle caressait d’un bonheur parfait :

Page 8: AIDE AU LIVRE COUP DE COEUR (pistes pour approfondir les

- Hein ? n’est-ce pas ? ça vaudrait bien mieux : travailler, manger du pain, avoir un trou à soi, élever ses enfants, mourir dans son lit… - Et ne pas être battue, ajouta Copeau gaiement. Mais je ne vous battrais pas, moi, si vous vouliez, madame Gervaise… Il n’y a pas de crainte, je ne bois jamais, puis je vous aime trop… NOTES Vitriol : eau-de-vie très forte et de mauvaise qualité Roussin : policier (sorte d’injure plaisante) Avait un fichu grelot : était un fichu bavard

Phase d’expérience : mise en situation du personnage (ZOLA, L’Assommoir, 1877 – XIX e s). Deux années s’écoulèrent, pendant lesquelles ils s’enfoncèrent de plus en plus. Les

hivers surtout les nettoyaient. S’ils mangeaient du pain au beau temps, les fringales arrivaient

avec la pluie et le froid, les danses devant le buffet, les dîners par cœur, dans la petite Sibérie

de leur cambuse. (…) Oh ! le terme de janvier, quand il n’y avait pas un radis à la maison et

que le père Boche présentait la quittance ! Ca soufflait davantage de froid, une tempête du

Nord. M. Marescot arrivait, le samedi suivant, couvert d’un bon paletot, ses grandes pattes

fourrées dans des gants de laine ; et il avait toujours le mot d’expulsion à la bouche, pendant

que la neige tombait dehors, comme si elle leur préparait un lit sur le trottoir, avec des draps

blancs. Pour payer le terme, ils auraient vendu leur chair. C’était le terme qui vidait le buffet et

le poêle. Dans la maison entière, d’ailleurs, une lamentation montait. On pleurait à tous les

étages, une musique de malheur ronflant le long de l’escalier et des corridors. Si chacun avait

eu un mort chez lui, ça n’aurait pas produit un air d’orgues aussi abominable. Un vrai jour du

jugement dernier, la fin des fins, la vie impossible, l’écrasement du pauvre monde.

Phase de conclusion : après que son mari a succombé à l’alcoolisme et réduit sa famille à la misère, Gervaise, petite fille de la tante Dide, va succomber à son tour, ne pouvant résister à la « fêlure héréditaire ». Désespérée de ne rien trouver à manger, Gervaise rejoint son mari à l’Assommoir, le bistrot qui porte bien son nom… -J’aime les hommes qui ne se saoûlent pas, reprit-elle en se fâchant. Oui, j’aime qu’on rapporte sa paie et qu’on soit de parole, quand on a fait une promesse. -Ah ! c’est ça qui te chiffonne ! dit le zingueur, sans cesser de ricaner. Tu veux ta part. Alors, grande cruche, pourquoi refuses-tu une consommation ?...Prends donc, c’est tout bénéfice. » Elle le regarda fixement, l’air sérieux, avec un pli qui lui traversait le front d’une raie noire. Et elle lui répondit d’une voix lente : « Tiens ! tu as raison, c’est une bonne idée. Comme ça, nous boirons la monnaie ensemble. »

ZOLA, La Bête humaine, 1890 – XIX e s (extrait : la tare héréditaire – se renseigner - se

révèle au personnage qui va devenir un sérial killer)

MAIS LA VUE DE CETTE GORGE BLANCHE LE PRENAIT TOUT ENTIER, D’UNE FASCINATION

SOUDAINE, INEXORABLE ; ET, EN LUI, AVEC UNE HORREUR CONSCIENTE ENCORE, IL SENTAIT

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GRANDIR L’IMPERIEUX BESOIN D’ALLER CHERCHER LE COUTEAU, SUR LA TABLE, DE

REVENIR L’ENFONCER JUSQU’AU MANCHE, DANS CETTE CHAIR DE FEMME. IL ENTENDAIT LE

CHOC SOURD DE LA LAME QUI ENTRAIT, IL VOYAIT LE CORPS SURSAUTER PAR TROIS FOIS,

PUIS LA MORT LE RAIDIR, SOUS UN FLOT ROUGE. LUTTANT, VOULANT S’ARRACHER DE CETTE

HANTISE, IL PERDAIT CHAQUE SECONDE UN PEU DE SA VOLONTE, COMME SUBMERGE PAR

L’IDEE FIXE, A CE BORD EXTREME OU, VAINCU, L’ON CEDE AUX POUSSEES DE L’INSTINCT.

TOUT SE BROUILLA, SES MAINS REVOLTEES, VICTORIEUSES DE SON EFFORT A LES CACHER,

SE DENOUERENT, S’ECHAPPERENT. ET IL COMPRIT SI BIEN QUE, DESORMAIS, IL N’ETAIT PLUS

LE MAITRE, ET QU’ELLES ALLAIENT BRUTALEMENT SE SATISFAIRE, S’IL CONTINUAIT A

REGARDER SEVERINE, QU’IL MIT SES DERNIERES FORCES A SE JETER HORS DU LIT,

ROULANT PAR TERRE AINSI QU’UN HOMME IVRE.

C. LE 18e s

*savoir donner les caractéristiques du courant : L’Esprit des Lumières *ainsi que la définition d’un philosophe des Lumières ainsi que leurs revendications : cf sur mon site dans « SIECLES LITTERAIRES » le fichier « 18e s » *CF 2 EXPLICATIONS DE TEXTE EN ANNEXE pour repérer les idées essentielles à ne pas oublier 11 ) MICROMEGAS de VOLTAIRE -savoir définir la science-fiction et le registre merveilleux *absolument être très riche dans l’analyse et dans les ex précis vu le peu de pages *faire un gros effort sur les critiques du 18e s et sur celles concernant l’être humain *travailler sur la notion d’apologue *connaître la définition du conte philosophique et savoir prouver 1) qu’il s’agit bien d’un conte (caractéristiques à chercher) et 2) qu’il s’agit d’un conte écrit par un Philosophe des Lumières https://lepetitmondedevagabonde.wordpress.com/2016/10/13/micromegas-de-voltaire-resume-etanalyse/ https://www.etudes-litteraires.com/voltaire-micromegas.php https://www.lepetitlecteur.fr/micromegas/analyse/ https://fr.wikipedia.org/wiki/Microm%C3%A9gas https://interlettre.com/bac/796-fiche-sur-micromegas-de-voltaire-resume-et-analyse-du-conte FILMOGRAPHIE *lire le livre si possible ou voir le film tiré d’un récit semblable : LES VOYAGES DE GULLIVER de Johnathan SWIFT, roman du 18e s également : https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Voyages_de_Gulliver (roman) *il y a une quantité de films : des années 30 à 1996 (éviter les dessins animés quand même), étudier la réécriture d’un film sur l’autre https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Voyages_de_Gulliver_(film,_2010)

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ANNEXE : 2 de mes explications de texte pour compléter des idées essentielles :

VOLTAIRE MICROMEGAS ch 4 Etude analytique DEVELOPPEMENT I. UNE DESTABILISATION DU LECTEUR PAR UNE VISION RELATIVE DE LA TERRE 1) la stratégie du conteur -les interventions du narrateur typiques du conte oral : « figurez-vous », « nous, nos » etc -nous sommes dans un conte, et le narrateur utilise un thème traditionnel : le gigantisme >>hyperboles *les calculs mathématiques (taille des personnages, de leurs objets) >>registre merveilleux du conte traditionnel *l’humour du conte traditionnel : repas des géants, comique de situation (se faire piquer par les montagnes, être trop grand pour discerner qc…) *les paradoxes qui déclenchent le sentiment de relativité(confrontations des tailles du Saturnien et du Sirien, la baleine sur un ongle, la profondeur de l’océan/un talon) -nous sommes dans un récit qui préfigure la science-fiction : 2 extra-terrestres qui voyagent à travers l’espace >> on présente au lecteur l’altérité (l’autre, la différence) la plus radicale ; Micromégas et le Saturnien incarnent « l’étranger » le plus absolu, le plus à même de sortir le lecteur de sa zone de confort -nous voyons la Terre à travers les yeux de ces étrangers, comme nous ne l’avons encore jamais vue. Le jeu sur la focalisation interne nous fait percevoir la Terre depuis l’espace, et nous fait deviner sa place dans l’univers. Elle a perdu sa place centrale, et doit se confronter à d’autres réalités (sommes-nous les seuls dans l’univers ? les plus importants dans l’univers ?) L’importance de la Terre est relative face aux autres mondes possibles 2) la description de la planète Terre vue par des géants de l’espace - sa petitesse (insistance du champ lexical) -sa laideur -son mauvais fonctionnement >>nombreux péjoratifs, qui ravalent la fierté du lecteur 3) ses habitants -d’abord suspicion de leur inexistence (on ne les trouve pas) qui accroît le sentiment de petitesse -ensuite suspicion de leur manque de bon sens (seuls des êtres peu intelligents peuvent vivre sur une si mauvaise planète) -ils ne vont être découverts qu’en dernier, après les baleines, avec lesquelles ils sont d’abord confondus (confusion peu valorisante pour un humain) II.LE DEBAT PHILOSOPHIQUE >>TON DELIBERATIF du passage 1) la mise en valeur du débat : -discours direct >> narration vivante, agréable -place au centre du chapitre (qui lui-même est au centre du conte) >> montrer la structure/plan du chapitre -l’origine du débat : l’opinion du Saturnien affirmant que la Terre n’a pas d’habitants 2)le déroulement du débat -la chronologie des arguments est bien soulignée par les connecteurs temporels et logiques -le contenu des arguments des deux personnages : *Saturnien : preuve par le sens de la vue (absence) *Micromégas : appel à la relativité : tous les yeux n’ont pas les mêmes possibilités

Page 11: AIDE AU LIVRE COUP DE COEUR (pistes pour approfondir les

*S : appel au sens du toucher *M : les sens peuvent être trompeurs ou mal utilisés *S : côté inhospitalier de la Terre (ses nombreux défauts : thèse suivie d’exemples précis), qui entraîne logiquement un refus d’y habiter, sauf si l’on n’est pas logique (si l’on n’a pas de bon sens >> critique implicite des Terriens). La description de la Terre commencée au début par sa petitesse se poursuit donc par ses défauts : la forme (irrégularité, laideur, repoussant pour les visiteurs, fonctionnement astronomique et conséquences sur la fertilité) *M : réponse en 4 volets : -il ne faut pas forcément attendre de logique de toutes les créatures (suite de la critique implicite) -fatalisme (idée qu’il y a un destin, une Providence) : si la Terre existe, c’est parce qu’il y a une volonté derrière, à découvrir -la critique du côté inhospitalier de la Terre vient des préjugés du Saturnien : dans son monde on ne connaît que la géométrie >> mais nouvelle critique implicite des Terriens : absence de géométrie physique d’une planète = impression de confusion (dons implicitement, on en attend des habitants s’il y en a) -la règle de l’univers = la variété (« toujours »), càd la différence >> c’est Micromégas qui a le dernier mot et remporte donc le débat pour le narrateur (il y met fin) : le Saturnien critiqué par Micromégas fait office de disciple, d’élève III. MICROMEGAS, UN DIGNE REPRESENTANT DES PHILOSOPHES DES LUMIERES 1) un être « éclairé » -la raison contre les préjugés et les apparences >> critique de ceux qui ne fonctionnent pas ainsi (historiens, journaux, Saturnien) -le sens de la relativité -l’acceptation de la différence/de la relativité : elle est inscrite dans la Nature -l’imperfection de la Terre reconnue par le Saturnien et par Micromégas (et par hypothèse « logique », celle de ses habitants), remet en cause la religion officielle qui fait de la Terre une création divine, et par conséquent parfaite (ne pas oublier que Voltaire est déiste, et ne croit pas à ce qui est écrit dans la Bible, considérée comme une superstition) 2) un être cultivé et suivant une démarche scientifique -la quête de la connaissance (découverte et étude d’une nouvelle planète) qui crée à force l’expérience (« mes nombreux voyages ») -des outils de travail scientifiques (microscope)/ ch lex de la science -une démarche scientifique : le principe d’observation (« il examina l’animal fort longtemps ») et l’esprit d’examen impartial (càd l’objectivité scientifique, loin des préjugés : ne pas se fier aux sens, limités, ni aux apparences, trompeuses, ni à ses habitudes de pensée issues de son milieu habituel)>>il faut développer l’esprit critique 3) Micromégas comme son compagnon, par leur taille et leur provenance, ridiculisent l’orgueil humain >> ton ironique -l’ironie est obtenue par le comique de décalage (tailles) -mais aussi par les intrusions du narrateur (passage sur « l’honneur d’exister » avec pronom et adj possessif de la 1e pers incluant le lecteur, par ex) -enfin par la réflexion sur l’âme des baleines *qui rappelle ce que les hommes ont fait aux Indiens (cf la conférence de Valladolid, regardez quelques extraits du film qui lui est consacré) *>>juste retour des choses, puisque l’on confond les Terriens avec les baleines, et si l’on refuse l’âme aux baleines, comme le fait Micromégas, comment l’accorder à des êtres encore beaucoup plus petits, les hommes ? Or l’Homme s’est toujours cru supérieur aux animaux, LA créature supérieure… (renversement de la hiérarchie habituelle)

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INTRODUCTION -présenter le 18e s (siècle des Lumières >> sens de la métaphore ; sens de « Philosophe des Lumières ») -présenter l’auteur et l’œuvre : sens du titre, héros éponyme -présenter le contexte : après un voyage à travers l’espace, les deux géants débarquent sur Terre et partent à sa découverte ; le sujet du texte : l’observation de la planète Terre par les géants, et la recherche de ses habitants, qui déclenche un débat philosophique -problématique : quelles sont les caractéristiques qui font de ce chapitre un texte des Lumières ? -plan : cf développement CONCLUSION -en répondant à la pb, rappeler tous les mots-clés de l’Esprit des Lumières : La première « leçon » de l’apologue (qui correspond au titre du conte : Microméga) : le thème de la relativité >>ridiculiser l’orgueil de l’Homme qui se croit supérieur à tout et le centre de l’univers -acceptation de la différence -refus des préjugés et de l’apparence >>esprit critique, esprit d’observation et d’examen >>intérêt pour la science et sa démarche, appel à la RAISON et non aux 5 sens (limités) ni à l’émotion -habitude du débat philosophique -utilisation du genre de l’apologue (conte philosophique) pour éviter la censure >> récit agréable, comique mais qui comporte une morale de l’Esprit des Lumières

VOLTAIRE, MICROMEGAS, extrait

CONVERSATION AVEC LES HOMMES

« O atomes intelligents, dans qui l’Etre éternel s’est plu à manifester son

adresse et sa puissance, vous devez sans doute goûter des joies bien pures sur votre

globe : car, ayant si peu de matière, et paraissant tout esprit, vous devez passer votre

vie à aimer et à penser ; c’est la véritable vie des esprits. Je n’ai vu nulle part le vrai

bonheur ; mais il est ici, sans doute. » A ce discours, tous les philosophes secouèrent

la tête ; et l’un d’eux, plus franc que les autres, avoua de bonne foi que, si l’on en

excepte un petit nombre d’habitants fort peu considérés, tout le reste est un

assemblage de fous, de méchants et de malheureux. « Nous avons plus de matière

qu’il ne nous en faut, dit-il, pour faire beaucoup de mal, si le mal vient de la matière ;

et trop d’esprit, si le mal vient de l’esprit. Savez-vous bien, par exemple, qu’à l’heure

que je vous parle, il y a cent mille fous de notre espèce, couverts de chapeaux, qui

tuent cent mille autres animaux couverts d’un turban, ou qui sont massacrés par eux,

et que, presque par toute la terre, c’est ainsi qu’on en use de temps immémorial ? »

Le Sirien frémit, et demanda quel pouvait être le sujet de ces horribles querelles entre

de si chétifs animaux. « Il s’agit, dit le philosophe, de quelque tas de boue grand

comme votre talon. Ce n’est pas qu’aucun de ces millions d’hommes qui se font

égorger prétende un fétu sur ce tas de boue. Il ne s’agit que de savoir s’il appartiendra

à un certain homme qu’on nomme Sultan, ou à un autre qu’on nomme, je ne sais

pourquoi, César. Ni l’un ni l’autre n’a jamais vu ni ne verra jamais le petit coin de terre

dont il s’agit ; et presque aucun de ces animaux, qui s’égorgent mutuellement, n’a

jamais vu l’animal pour lequel ils s’égorgent.

Page 13: AIDE AU LIVRE COUP DE COEUR (pistes pour approfondir les

-Ah ! Malheureux ! s’écria le Sirien avec indignation, peut-on concevoir cet

excès de rage forcenée ! Il me prend envie de faire trois pas, et d’écraser de trois

coups de pied toute cette fourmilière d’assassins ridicules. - Ne vous en donnez pas

la peine, lui répondit-on ; ils travaillent assez à leur ruine. Sachez qu’au bout de dix

ans, il ne reste jamais la centième partie de ces misérables ; sachez que, quand même

ils n’auraient pas tiré l’épée, la faim, la fatigue ou l’intempérance, les emportent

presque tous. D’ailleurs, ce n’est pas eux qu’il faut punir, ce sont ces barbares

sédentaires qui du fond de leur cabinet ordonnent, dans le temps de leur digestion, le

massacre de millions d’hommes, et qui ensuite en font remercier Dieu

solennellement. » Le voyageur se sentait ému de pitié pour la petite race humaine,

dans laquelle il découvrait de si étonnants contrastes. «Puisque vous êtes du petit

nombre des sages, dit-il à ces messieurs, et qu’apparemment vous ne tuez personne

pour de l’argent, dites-moi, je vous en prie, à quoi vous vous occupez. - Nous

disséquons des mouches, dit le philosophe, nous mesurons des lignes, nous

assemblons des nombres ; nous sommes d’accord sur deux ou trois points que nous

entendons, et nous disputons sur deux ou trois mille que nous n’entendons pas. » (...)

Mais il y avait là, par malheur, un petit animalcule en bonnet carré qui coupa la parole

à tous les animalcules philosophes ; il dit qu’il savait tout le secret, que cela se trouvait

dans la Somme de St. Thomas ; il regarda de haut en bas les deux habitants célestes

; il leur soutint que leurs personnes, leurs mondes, leurs soleils, leurs étoiles, tout était

fait uniquement pour l’homme. A ce discours, nos deux voyageurs se laissèrent aller

l’un sur l’autre en étouffant de ce rire inextinguible qui, selon Homère, est le partage

des dieux : leurs épaules et leurs ventres allaient et venaient, et dans ces convulsions

le vaisseau, que le Sirien avait sur son ongle, tomba dans une poche de la culotte du

Saturnien. Ces deux bonnes gens le cherchèrent longtemps ; enfin ils retrouvèrent

l’équipage, et le rajustèrent fort proprement. Le Sirien reprit les petites mites ; il leur

parla encore avec beaucoup de bonté, quoiqu’il fût un peu fâché dans le fond du coeur

de voir que les infiniments petits eussent un orgueil presque infiniment grand. Il leur

promit de leur faire un beau livre de philosophie, écrit fort menu pour leur usage, et

que, dans ce livre, ils verraient le bout des choses. Effectivement, il leur donna ce

volume avant son départ : on le porta à Paris à l’Académie des sciences ; mais, quand

le secrétaire l’eut ouvert, il ne vit rien qu’un livre tout blanc : « Ah ! dit-il, je m’en étais

bien douté. »

*******************

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VOLTAIRE, MICROMEGAS, extrait, Conversation avec les hommes, ET

INTRO :

Micromégas, « nom qui convient à tous les grands » (ch. 1), est un habitant de la

planète Sirius. Voyageant pour découvrir d’autres mondes, il rencontre un habitant de

Saturne, plus petit que lui, et ils repartent ensemble à la découverte de la Terre. Ayant

posé leurs pieds dans la mer, ils prennent délicatement un bateau avec les doigts, qui

se trouve être rempli de philosophes, et engagent la conversation avec les Terriens.

Dans ce conte philosophique qui utilise avant l’heure certains éléments de la science-

fiction, Voltaire fustige l’orgueil humain, qui ne peut être si grand que parce que ce

dernier n’a aucun recul - ne connaissant que lui-même. C’est donc l’occasion de faire

un portrait ironique de l’être humain, ainsi que de sa condition malheureuse, qu’il se

forge lui-même.

LECTURE

ET : Axe de lecture : l’homme, responsable de ses propres malheurs

3 points : le portrait physique de l’être humain ; les malheurs de l’humanité ou son

portrait moral ; le jugement du sage

I. LE PORTRAIT PHYSIQUE DE L’ETRE HUMAIN

1) le choix de la focalisation interne :

• tout est vu à travers le regard des géants, dont l’immensité se laisse deviner par quelques gros plans, ce qui est très bien vu, puisque le narrateur humain ne peut avoir le recul suffisant pour voir le géant en entier : un talon de géant = un royaume (« tas de boue grand comme votre talon ») ; l’ongle du géant est plus grand qu’un vaisseau humain (« le vaisseau, que le Sirien avait sur son ongle »), et lorsque ce vaisseau tombe « dans la culotte » d’un géant, ils ont bien du mal à le retrouver (« le cherchèrent longtemps »)

• ainsi, les hommes vont être vus de haut et de fort loin : « petite race humaine », « les infiniments petits »,« atomes : hyperbole, car inaccessible à la vue »

et, par contamination, les hommes eux-mêmes adoptent le regard des géants lorsqu’ils

parlent d’eux-mêmes ou de leur monde : « si chétifs animaux, tas de boue, petit coin

de terre » : c’est le phénomène de la relativité : le changement d’échelle entraîne

un changement de point de vue

2) par conséquent, les métaphores utilisées sont à la fois un procédé pour rendre

sensible la petite taille humaine, et des marques de jugement :

• le lexique animalier classe les êtres humains dans l’espèce des animaux : « animaux », notion d’abord rapetissée par l’adjectif chétif et l’intensif « si » (« si

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chétifs animaux »), puis diminuée en « animalcule », grâce au diminutif à effet scientifico-comique (« cule comme vésicule... »)

• et parmi les animaux, dans le monde des insectes, pour leur taille bien sûr, et pour pouvoir rendre d’une seule image l’ensemble de la population terrienne et leurs activités, mais aussi pour le dégoût que l’on a tendance à avoir face à une fourmilière, ce qui pousse à la détruire, réaction que vont avoir les géants (« écraser de trois coups de pied ») ; même effet avec « les petites mites », insectes nuisibles que l’on écrase dès qu’on les trouve...

>>ainsi donc, le portrait physique que l’on fait de l’être humain le diminue, non

seulement du point de vue matériel (« si peu de matière »), mais aussi du point de vue

moral : l’homme, qui se croit supérieur aux animaux, se voit, par métaphore, tel qu’il

est : un être mesquin, à l’esprit étroit et nuisible. Il mériterait d’être éradiqué de la

surface de la terre, avec un bon insecticide...

MAIS S’IL MERITE LA MORT, C’EST QUE LA MORT EST SON LOT QUOTIDIEN,

ET PAR SON PROPRE FAIT : C’EST UN TUEUR, ET TOUS LES MAUX DE

L’HUMANITE VIENNENT DE LA.

II. LES MALHEURS DE L’HUMANITE OU LE PORTRAIT MORAL

1)car l’humanité est malheureuse :

« le bonheur est ici, sans doute ; tous les philosophes secouèrent la tête..; assemblage

de malheureux »

• si la condition humaine est malheureuse, c’est qu’il y a la présence de la mort : « sachez que, quand même ils n’auraient pas tiré l’épée, la faim, la fatigue ou

l’intempérance, les emportent presque tous »

mais on remarque que toutes les causes de mortalité donnée ont pour origine l’homme

lui-même :

*épée = métonymie pour la guerre

*faim = plus un phénomène social pour Voltaire qu’une calamité naturelle : la famine

du peuple vient des guerres qui ravagent les récoltes, ou d’une mauvaise gestion de

l’économie

*fatigue = on peut penser qu’elle est due aux charges excessives de travail dont souffre

le peuple

*intempérance = cette fois-ci, il s’agit plutôt des privilégiés, qui peuvent s’offrir de trop

boire ou manger, ou de vivre une vie déréglée

>>ce sont donc toutes des causes de mort évitables ; on ne parle ni de la maladie,

plus « naturelle » et inévitable, ni des catastrophes naturelles (auxquelles Voltaire est

pourtant sensible : cf tremblement de terre), ni de la mortalité naturelle et inévitable de

l’être humain. Car dans ce texte, Voltaire ne s’intéresse pas à la condition humaine

dans l’absolu, qui relève de la philosophie ou de la religion, et qui ont souvent

mauvaise presse pour les philosophes des Lumières. Mais il s’intéresse aux conditions

de vie, ou de survie, de l’homme sur la terre, qui elles, dépendent de lui seul. Voltaire

croit à la possibilité de bonheur terrestre (une sorte de confort de vie par l’aisance

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matérielle et les plaisirs de l’esprit), mais il s’insurge contre la destruction systématique

de ce bonheur possible par le comportement humain.

2)et la cause principale sur laquelle s’attarde le texte en est la guerre :

• le mot de « guerre » n’est pas prononcé, mais le mot « querelle », qui s’emploir plutôt dans un contexte individuel et qui relativise une entreprise trop souvent jugée glorieuse : ce ne sont que « chamailleries »

• mais ce qui est grave, c’est qu’une chose de si peu d’importance entraîne des milliers de morts : « cent mille » répété 2X, puis « un million »

• par contre, le ch lex du meurtre est très représenté, avec des mots violents et répétés : « massacrés, s’égorgent (2X dans la même phrase), massacre, tuez, assassins » : les mots ont une connotation intensive et volontaire : massacrer, égorger, assassiner ne peut se faire qu’en connaissance de cause, il ne s’agit pas de mort accidentelle, ni même d’auto-défense : c’est la volonté consciente de faire du mal à autrui

• et les adjectifs qui accompagnent les mots de ce ch lex portent tout le poids du jugement du narrateur : « horribles querelles » est une sorte d’amplification tragique, « assassins ridicules » est surprenant, mais se comprend par rapport à l’expression entière, qui relativise l’entreprise guerrière : « fourmilière d’assassins » (le mobile fond avec la taille, il ne reste qu’un sentiment d’absurdité) ; expression auxquelles vient s’ajouter la métaphore de « rage forcenée », qui semble donner une explication à une entreprise si ridicule - explication en rapport avec le portrait physique - si l’homme est un animal devenu méchant, c’est peut-être qu’il a la rage ? En tout cas, « forcenée » fait écho à « fous » (« cent mille fous de notre espèce ») : la Raison, en laquelle croient les Philosophes, ne peut admettre une entreprise de ce genre

• car les causes de la guerre ne sont pas dictées par la raison, elles la scandalisent même :

-un vêtement ( « chapeau-turban ») ! La prise de distance à laquelle nous oblige le

narrateur ( plan d’ensemble et réduction microscopique des 2 armées en prise, qui ne

se distinguent que par leur mise - focalisation externe de ce passage : on ne nous

explique pas les raisons, on enregistre seulement sans comprendre) est très efficace

: les raisons politiques ou racistes (monde occidental chrétien contre monde oriental

musulman) sont ainsi rendues ridicules

-« un tas de boue » ! les entreprises de conquête, avec la vertigineuse réduction

spatiale (plongée d’une caméra située bien haut), sont également ridiculisées, un

simple « tas » ne pouvant être une raison suffisante d’exterminer, et la « boue » enlève

toute noblesse à l’entreprise

-l’argent, l’appât du gain ou la gloire deviennent également absurdes : ils sont

présentés sous la forme d’une périphrase « savoir s’il appartiendra à un certain homme

qu’on nomme Sultan....ou à César » qui réduit l’ensemble à un changement de nom :

quelle importance ? d’autant plus qu’aucun ne connaît ce dont il s’agit (« n’a jamais vu

ni ne verra jamais (répétition) le petit coin de terre dont il s’agit »

-l’absurdité est donc présentée en gradation montante : la suite de ce crescendo se

trouve du côté des soldats qui risquent leur vie : ils ne connaissent même par celui qui

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leur dit de la risquer : «aucun de ces animaux..n’a jamais vu l’animal pour lequel ils

s’égorgent »

>>ainsi le thème de l’ignorance (« je ne sais pourquoi, n’a jamais vu ni ne verra, n’a

jamais vu : rép des termes et des négations ; pronoms indéfinis « l’un - l’autre » gardant

les protagonistes anonymes et montrant donc leur interchangeabilité) aboutit

logiquement au thème de l’animalité (soldats comme les chefs), puisque ces

agissements manquent totalement d’intelligence, considérée comme une

caractéristique humaine

-mais la gradation n’est pas achevée : elle culmine dans la double opposition finale :

* « du fond de leur cabinet » (à l’abri, alors que les autres sont exposés : lâcheté ?)

* «ensuite font remercier Dieu solennellement » (alors qu’ils ont ordonné « le

massacre d’un million d’hommes » : scandaleux, au niveau moral, allusion au Te

Deum, cantique chanté lors de la messe célébrée en l’honneur de la victoire - critique

de la « charité » des rois qui se disent très-chrétiens)

>>ainsi donc, grâce au procédé de distanciation, la guerre est présentée non

seulement comme absurde, mais encore comme un crime moral, dont le bénéfice

même est nul : les 2 armées s’auto-annulent (match nul) : « cent mille qui tuent cent

mille »

3)par conséquent, s’il n’y a pas de raison logique, à la guerre, il faut que les hommes

soient fous, ou méchants : « assemblage de fous, de méchants et de malheureux » et

cela pose le problème cette fois philosophique du mal : « nous avons plus de matière

qu’il ne nous en faut pour faire beaucoup de mal, si le mal vient de la matière ; et trop

d’esprit, si le mal vient de l’esprit ». Les 2 « si » mis en balancement symétrique

montrent qu’il s’agit d’un problème non encore élucidé, et pour Voltaire c’est là le vrai

malheur de la condition humaine, au sens absolu du terme, cette fois-ci (sujet de

Candide, par ex)

4) par la suite, les hommes méritent plus la pitié que le châtiment (« ne vous en donnez

pas la peine (d’écraser la fourmilière) », « se sentait ému de pitié pour la petite race

humaine » : c’est pitié de voir que des êtres si petits et fragiles creusent leur propre

tombe pour d’autres petites raisons.

CEPENDANT, MEME SI LA QUESTION DU MAL NOUS DEPASSE, LES HOMMES

PEUVENT AU MOINS L’AMOINDRIR. ET LE ROLE DU SAGE SERA D’EDUQUER

CES FOUS POUR LES RENDRE UN PEU MOINS FOUS...

III. LE JUGEMENT DU SAGE

1) le défaut fondamental de l’homme est l’orgueil, la source de toute dissension, qu’elle

soit intellectuelle (« nous nous disputons sur deux ou trois mille que nous n’entendons

pas ») ou politique (« Sultan, César »). Et le pire orgueil pour un Philosophe des

Lumières est celui qui s’éloigne le plus de la Raison, car fondé sur l’irrationnel : le

dogme religieux. Il prétend à la connaissance universelle, alors qu’il n’a aucune preuve

de ce qu’il avance : « qu’il savait tout le secret, que cela se trouvait dans la Somme de

St. Thomas ».

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Ce défaut est épinglé dans la fin du texte sous la forme d’un gag : un « thomiste »

(disciple de St.Thomas) prétend dévoiler les secrets de l’univers à plus savant que lui.

Son orgueil se manifeste d’abord par son impolitesse : « coupa la parole », et le

passage atteint le comique de situation, en 3 points qui en font une saynète bien

rythmée :

-présentation du personnage par lui-même : promesses hyperboliques (« savait tout

le secret »), comme le soldat fanfaron

-jeu de scène fondé sur le paradoxe : « il regarda de haut en bas les deux habitants

célestes », alors qu’il se trouve en position de microbe sur leur ongle : comique de

situation et de caractère (« de haut en bas = regard méprisant, alors que son infériorité

ne fait aucun doute)

-ce accompagné d’un monologue tout aussi fanfaron dans une phrase très bien

construite : élargissement progressif : « leurs personnes, leurs mondes, leurs soleils,

leurs étoiles » : rythme pair, répétition de leurs, crescendo spatial - noter également

les pluriels qui indiquent l’étendue de l’univers) puis, après cette majestueuse

accumulation en cascade, une chute brutale et courte, qui se termine sur le mot

« homme » (au singulier, comme le seul point important de l’univers) : « tout était fait

uniquement pour l’homme ». Nous atteignons la critique religieuse : celle des dogmes

affirmant que l’homme est le seul centre de l’univers, et que tout tourne autour de lui

(y compris les autres planètes)

-suit un comique de mise en scène et de situation qui met fin à ce beau discours :

l’éclat de rire « homérique » des 2 extraterrestres (eux, à la différence des hommes,

sont presque des « dieux» !) qui fait chuter cet argument anthropocentrique - et tous

les fous qui le partagent - dans la culotte (ce n’est pas un endroit noble) d’un

extraterrestre (il est le contre-argument en personne, ce qui n’a pourtant pas gêné le

« petit animalcule en bonnet carré ») et qui de plus n’arrive plus à retrouver l’auteur de

l’argument - et ses compagnons de folie - tellement il sont petits ! Car les Philosophes

croient à la pluralité des mondes, l’antropocentrisme n’étant pour eux que le produit

d’un orgueil démesuré et sans fondement.

2)ainsi le mal est encore plus répandu qu’on ne pourrait penser : il a atteint même ceux

qui devraient être l’élite de l’humanité : ses intellectuels (« tous les philosophes »), qui,

« fort peu considérés » pourtant, ce qui voudrait dire qu’ils se distinguent de la masse

« méchante et malheureuse », ne s’occupent eux aussi qu’à des absurdités :

- « nous disséquons des mouches » : expression polysémique à prendre à la fois au

sens 1er, concret (travail de scientifique) et au sens figuré : « couper les cheveux en

quatre », dont les autre ex suivent : « mesurons des lignes, assemblons des

nombres » : périphrases pour les mathématiques, la physique qui donnent à nouveau

une impression de focalisation externe : ces matières nobles, présentées ainsi

mécaniquement et sans contexte, paraissent absurdes

- et la conscience des limites de leur esprit (« deux ou trois points que nous entendons

= comprenons ») ne les rend pas plus pacifiques : « nous disputons sur deux ou trois

mille que nous n’entendons pas » : n’est-ce pas le sommet de l’absurdité que de

vouloir avoir raison sur ce que l’on ne comprend pas ?

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3)les sages du texte ne sont donc pas les philosophes capturés dans leur vaisseau et

en position instable sur l’ongle d’un extraterrestre, mais les extraterrestres eux-

mêmes, qui pourtant n’étaient pas prévus dans les dogmes humains

-ils ont enfin compris que l’idée qu’ils avaient des hommes au début du texte était en

fait leur anti-portrait (le candide déniaisé est un thème cher à Voltaire) : « intelligents,

dans qui l’Etre éternel s’est plu à manifester son adresse et sa puissance » : antiphrase

ironique pour le lecteur, « goûter des joies biens pures, passer votre vie à aimer et à

penser »

-eux, par contre, sont grands par leur âme comme par leur corps :

*« ému de pitié », « le cherchèrent longtemps,les rajustèrent fort proprement » : se

soucient de ces mites que sont les hommes, alors qu’ils viennent d’apprendre que

l’inverse n’est pas vrai : « leur parla encore avec bonté, quoi qu’il fût un peu fâché (non

pas pour une cause personnelle, mais) de voir que les infiniment petits eussent un

orgueil presque infiniment grand »

*eux, les presque « dieux » (« rire qui est le partage des dieux »), sont capables de

modestie, prêts à juger que des plus petits qu’eux sont au-dessus d’eux : «O atomes

intelligents » (apostrophe noble et emphatique)

*et connaissent le secret de la vraie sagesse : « vous devez passer votre vie à aimer

et à penser ; c’est la véritable vie des esprits », même si leur monde n’est pas non plus

parfait (« je n’ai vu nulle part le vrai bonheur »)

*dans leur bonté, ils veulent bien partager avec les hommes la sagesse ultime, « le

bout des choses », dont tout le reste découle : «un livre tout blanc », càd vide, symbole

de l’humilité absolue dans le domaine de la connaissance. Conformément à la formule

des sceptiques, ce n’est même pas une affirmation (je ne sais rien), mais une question

métaphorique : que sais-je ? Le fin fond des choses nous échappe, et ne cessera de

le faire, même avec des moyens d’approche supérieurs (« je m’en étais bien douté »)

alors nous ne devrions pas en faire un livre « rouge », souillé de sang. Contrairement

à l’orgueil, l’humilité conduit à la tolérance, et donc à la paix.

LE REGARD CANDIDE (PROCEDE CHER A VOLTAIRE) DES DEUX

EXTRATERRESTRES SUR L’HUMANITE PERMET D’EN FAIRE UN PORTRAIT-

CHARGE, TANTOT IRONIQUE, TANTOT INDIGNE. LOIN DE CORRESPONDRE A

L’IDEAL PROPOSE NAIVEMENT AU DEBUT DU TEXTE, LE PORTRAIT DE

L’HOMME PREND L’ALLURE D’UN PARADOXE : SON ORGUEIL EST

INVERSEMENT PROPORTIONNEL A SA TAILLE... IL EST LA SOURCE DE TOUS

SES MALHEURS, ET TRANSFORME SA CONDITION EN ENFER TERRESTRE.

ALORS QU’IL SUFFIRAIT DE METTRE EN OEUVRE LE PROGRAMME QUE

PROPOSE LE TITRE MEME DU CONTE PHILOSOPHIQUE ET LE NOM DU

PERSONNAGE : MICROMEGAS (« PETIT/GRAND »), « NOM QUI CONVIENT A

TOUS LES GRANDS », COMME LE DIT VOLTAIRE AU CHAPITRE 1 DE CE CONTE

: SAVOIR QU’ON EST TOUJOURS PETIT PAR RAPPORT A PLUS GRAND QUE

SOI, ET QUE TOUT EST RELATIF...

Page 20: AIDE AU LIVRE COUP DE COEUR (pistes pour approfondir les

D. LE MOYEN – AGE

12) TRISTAN ET YSEULT (sans nom d’auteur !! car compilation soit par

Bédier soit par Béroul de différents canevas celtes du Moyen-Age)

*se renseigner sur ces canevas européens, leur naissance, leur

évolution (différentes versions de la scène du philtre, à trouver, par ex)

*ne pas oublier qu’il s’agit d’une traduction de l’ancien français du

Moyen-Age en français moderne

*penser à étudier la présentation de la société du Moyen-Age

(mariages, pratique de la justice, de la

politique, de la religion, la cour...)

*les aspects merveilleux (surnaturel rassurant) ; l’aspect « conte » :

personnages avec psychologie peu détaillée, bons et méchants ;

héroïne solaire (cheveux d’or, rayonnement) ; Tristan marqué par

le destin dès son nom

*se demander si l’amour aurait existé sans le philtre, si les amants sont

coupables

*registre épique

*les doublets (deux Yseult, etc) ATTENTION : vérifier que votre édition (Bédier car compilation complète) correspond à l’analyse : https://interlettre.com/bac/712-tristan-et-iseut-de-beroul-resume-et-analyse#:~:text=La%20l %C3%A9gende%20de%20Tristan%20et,une%20histoire%20d'amour%20exemplaire.&text=Cette %20repr%C3%A9sentation%20pessimiste%20de%20l,le%20malheur%20et%20la%20mort. https://www.etudes-litteraires.com/tristan-et-yseut.php https://www.espacefrancais.com/tristan-et-iseut/ https://fr.wikipedia.org/wiki/Tristan_et_Iseut

FILMOGRAPHIE https://www.cinetrafic.fr/liste-film/2345/1/le-mythe-de-tristan-et-iseult *commencez peut-être par la 1e réécriture : L’ETERNEL RETOUR avec Jean Marais https://fr.wikipedia.org/wiki/Tristan_et_Iseut https://fr.wikipedia.org/wiki/Tristan_et_Iseut_(film,_2002)

Page 21: AIDE AU LIVRE COUP DE COEUR (pistes pour approfondir les

IL Y A EGALEMENT BEAUCOUP DE PEINTURES SUR LE SUJET https://www.pinterest.fr/GLSG_Officiel/tristan-iseult/ *notamment le préraphaëlite WATERHOUSE au 20e s https://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:John_william_waterhouse_tristan_and_isolde_with_the_potion.jpg

*EN MUSIQUE ne pas oublier WAGNER