aménagement du l un nouvel avenir se dessine€¦ · peu ou prou la force de sa géographie...
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Le 21 juin de cette année, à Paris, un jury se réunissait pour choisirle projet qui allait être retenu pour les futurs aménagements du Laus :
la construction d’une nouvelle église capable de suppléer la faible capacitéde la basilique ; le réaménagement de l’ensemble du parvis jusqu’à la chambre de Benoîte ; et d’autres aménagements nécessaires à l’amélioration de l’accueil. L’équipe des architectes travaille depuis lors, dans un grand respect du sanctuaire et de ses pèlerins. retour sur une grande aventure qui entre désormais dans une nouvelle étape : celle de la recherche de fonds et de la mise en œuvre.
AménAgement du LAus Un nouvel avenir se dessine
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12 raisons pour envisager de nouveaux aménagements au sanctuaire
Retrouver le sens du Laus
Répondreà la fréquentation croissante
du sanctuaire
1 Mieux marquer le lien entre le sanctuaire et son cadre de nature 4 Les sanctuaires répondent
à de nouvelles attentes spirituellesIls permettent des expériences spirituelles variées (comme le chemin de saint Jacques). Ils sont des lieux de rassemblement des croyants. Ils portent des messages d’une grande actualité, ce qui est particulièrement vrai pour le Laus. Ils créent des espaces de partage, de détente, de discussions sur la foi.
5 Le sanctuaire connaît un renouveau indéniable
• Suite à la reconnaissance officielle du 4 mai 2008.• Grâce au succès des albums des Prêtres. Par la présence de Mgr Jean-Michel di Falco Léandri, évêque de Gap et d’Embrun, dans les médias.• Par l’intérêt des médias chrétiens vis-à-vis de la vie du sanctuaire.
6 La basilique notre-dame du Laus est trop petite pour répondre
aux besoins
Capacité de la basilique : 350 places.Messe dominicale ordinaire : 400 personnes. Sauf en novembre et janvier-février.Messe dominicale estivale : 600 à 800 pèlerins.Grand événement : 1 000 à 2 500 pèlerins.
2 Mieux signifier que la basilique est le cœur du sanctuaire
3 Accueillir pèlerins et visiteurs dès le bas du sanctuaire
Murs, balustrades, bitume… Tous les espaces du sanctuaire ne respectent pas ce lien essentiel avec la nature.
À leur arrivée en bas du sanctuaire, les pèlerins ne peuvent pas voir la basilique.
Actuellement, la réception de l’hôtellerie se trouve au plus haut du sanctuaire et l’accueil du pèlerin sur le côté de la basilique. Il manque donc un accueil en bas, à l’entrée.
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12 raisons pour envisager de nouveaux aménagements au sanctuaire
Faire du sanctuaire un lieu privilégié
de nouvelle évangélisation
S’adapter aux nouveaux besoins des pèlerins
et aux nouvelles normes
7 Favoriser les passerelles entre une démarche touristique
et une démarche spirituelle
La visite de la nouvelle église, intéressante sur le plan architectural, pourra aussi être l’occasion pour les touristes d’entrer dans une démarche spirituelle.
8 Favoriser les passerelles entre la beauté de la nature
et la réconciliationLe Laus est inséré dans un cadre de nature grandiose. Dans cet envi-ronnement, les visiteurs pourront être touchés par le message de réconciliation.
9 La nécessaire réhabilitation de bâtiments vieillissants
Bâtiment Sainte-Marie, grande salle… Autant de lieux qui ont besoin d’être mis aux normes en matière de sécurité, d’équi-pements et de confort.
10 des logements adaptés pour les familles
Les chambres individuelles séparées les unes des autres ne correspondent guère aux besoins des familles. D’où la nécessité de construire des chambres communicantes.
11 Un sanctuaire de montagne plus accessible aux personnes
à mobilité réduiteL’espace doit être repensé pour permettre la circulation des fauteuils roulants mais aussi des poussettes.
12 disposer de salles pour répondre aux besoins des groupes
Les groupes qui viennent au sanctuaire ont fréquemment besoin de salles équi-pées. Actuellement, le sanctuaire n’est pas en mesure d’en mettre suffisamment à leur disposition.
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Zoom sur 350 ans d’aménagements au service des pèlerinsd’une chapelle à une basilique
1640 : construction de la chapelle de Bon-rencontre.
1666-1669 : construction de l’église. XIXe siècle.
des aménagements pour les grands rassemblements
Vue générale, 1955. Construction du grand podium en 1955. Vue générale, 1960.
XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles. 1957-1960.
1993 : évolution du service de restauration
évolution de l’hébergement
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Zoom sur 350 ans d’aménagements au service des pèlerinsd’une chapelle à une basilique
XIXe siècle. 1855. 1892 : élévation de l’église au rang de basilique mineure.
des aménagements pour les grands rassemblements
Vue générale, 1960. Petit podium. Utilisation de chapiteaux 2006-2012.
Années 60. 1995-1997.
1993 : évolution du service de restauration
évolution de l’hébergement
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Laus 2014 : des aménagements réalisés en trois tranches sur trente ansObjectifs du projet « Juste un pas de côté »de l’équipe d’architectes Madec, Jourda et barani• Respecter la géographie sacrée du site en plaçant l’actuelle basilique
au cœur du sanctuaire.
• Ménager la fragilité du site, sa beauté rurale et montagnarde.
• Insérer les futurs aménagements dans le hameau.
• Aménager le site pour les personnes à mobilité réduite.
• Penser la transformation du site sans entraver le fonctionnement
du sanctuaire durant les travaux.
1re trancheéchéancier
Fin des études, demande de permis de construire,
déconstruction des grand et petit podiums : 2013.
Pose de la première pierre de la nouvelle église : 2014.
2015 : consécration de la nouvelle église.
Financement
Appel au mécénat pour la réalisation des principaux
travaux (église, auditorium).
Souscription pour la réalisation de la charpente de la
nouvelle église : achat par les souscripteurs de petits bois
constitutifs de cette charpente.
2e trancheEspace muséographique,
complément de l’hébergement,
bâtiment accueil et administratif,
complément parkings,
aménagements jardin devant bar.
3e trancheAménagements cour Saint-
Joseph, parkings, etc.
des capacités de parking
Un accueilSitué au bas du sanctuaire, provisoirement à la maison dite Brassens réhabilitée, un site d’accueil permettra de renseigner les pèlerins d’un jour et les résidents arrivant à l’hôtellerie.
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Laus 2014 : des aménagements réalisés en trois tranches sur trente ans« Si le Seigneur ne bâtit la maison, les bâtisseurs travaillent en vain » Psaume 126
découverte de la tranche 1Une nouvelle église de 2 500 places
Retirée dans la nature, à la place
du camping Saint-Joseph, au bord
du torrent. Modulaire avec des
chapelles attenantes et un espace
pour les familles. Vaste nef sous une charpente en bois
(composée de petits bois et de tavaillons). Réalisation
d’un lien semi-enterré (galerie, tunnel) entre la basilique
et la nouvelle église.
Une esplanade entre la chambre de benoîte
et la basilique
Libérée par la déconstruction des murs du grand podium
et du petit podium, l’esplanade mettra en valeur
la basilique dès l’entrée du sanctuaire.
Un auditorium de 300 places
Avec 3 salles attenantes de 100 places chacune
Accessible sur trois de ses façades à des altitudes
différentes. Ce bâtiment, simple et compact, possédera
une hauteur ne cachant pas la vue depuis la terrasse du
bar.
Quelles sont vos impressions en travaillant au projet de Notre-Dame du Laus ?Quelles que soient les expériences antérieures, l’aménagement de Notre-Dame du Laus est une première. Dans ce sanctuaire naissant au XVIIe siècle, s’épanouissant à nouveau quatre siècles plus tard, le temps ralenti et fervent a fait vivre une évolution patiente, préservé son authenticité humble, rurale et pieuse, maintenu peu ou prou la force de sa géographie sacrée. Le projet ne pouvait que res-pecter voire restaurer les lieux, rendre hommage aux pratiques, échelles et mesures inscrites de si longue date, à « ce trésor caché ».
De quelle façon exprimez-vousle message du lieu ?La réconciliation, message principal du Laus, œuvre au creux de ce projet. Pour que la réconciliation soit intégrale, il nous est apparu indispensable que, d’une part, les lieux eux-mêmes se rap-prochent d’un état nourri de leur force et beauté originelles, et que d’autre part, le projet n’impose rien, afin de concilier ce qui est déjà là, la longue histoire de Benoîte jusqu’à nous, avec ce qui advient, l’avenir du sanctuaire.Dans notre projet, il n’y a pas de concurrence, pas de dramatisation ni de mise en scène, plutôt la recherche de la simplicité des lieux et des archi-tectures, de l’« à peine vu », de l’« à découvrir », et le chemin qu’il faut parcourir pour y parvenir. La nouvelle église n’occupe pas le centre du sanc-tuaire, elle participe de la géographie sacrée, se met à part, au détour d’un chemin.
De quelle manière l’architectureva-t-elle aider l’assemblée à prier ?L’architecture accueille, protège, console, installe un temps qui prend son temps, le temps de rester pour se (re)trouver face au sacré, à soi, aux
Philippe Madec, architecte
« Le manteau protecteur de Marie »
L’équipe pastorale témoigne
Sœur Marie Jérémie : « Un projet adapté et original »
La construction d’une église plus vaste nous
semble apporter une réponse adaptée à l’évolution de la vie du sanctuaire. Nous constatons en effet une hausse du nombre de pèlerins aux eucharisties sans pouvoir toujours offrir à chacun de bonnes conditions pour vivre au mieux la liturgie. Le projet Madec offre, de plus, une propo-sition originale, laissant toute sa place à la basilique comme cœur du sanctuaire et lieu de grâce irremplaçable.
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Mgr Jean-Michel di Falco Léandri : « Un projet rare »
Je porte le vif désir que ce concours de maîtrise d’œuvre suscite enthousiasme et créativité. Il répond à un projet rare. Douze lieux seulement
dans le monde ont le statut de sanctuaire avec appa-ritions officiellement reconnues. […]Soyez là où l’on ne vous attend pas, et surtout pas là où vous croyez que nous vous attendons. Suscitez la curiosité dans toutes ses dimensions spirituelles, culturelles, artistiques et esthétiques. »+ Mgr Jean-Michel di Falco Léandri
à l’attention des trois équipes d’architectes finalistes, le 15 mars 2012
Mgr di Falco Léandri avec l’équipe Madec.
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autres, à la nature. Notre architecture est mariale. Dans un plan aux formes souples, elle offre son hospitalité dans des cha-pelles collatérales souter-raines, et sous une haute charpente de petits bois qui réinterprète le man-teau protecteur de Marie. Elle apaise dans ce lieu tout de nature, de terre, d’arbres, de soleil, où résonne le son des cloches de la basilique, brille le sifflement des oiseaux et remonte le chant du torrent. Elle s’installe « un pas de côté » pour prendre le temps de s’y rendre, d’entrer en paix dans la prière en assemblée.
Comment le cadre naturel du Lausest-il pris en compte dans votre projet ?L’homme est consubstantiel de la nature. Notre projet cherche à considérer avec la même bienveillance tout ce qui porte la vie. Il en provient, en découle. Il reconnaît une géographie sacrée, montagne, conque et torrent, constellée par le souvenir tou-jours vif des apparitions. Il s’inscrit dans un écosystème hyperlocal né de l’interdépen-dance de la foi, de la vie quotidienne rurale, du paysage, des torrents, des forêts et de pierres sombres, de lumière et d’ombre.L’écoresponsabilité caractérise notre équipe qui en regroupe des figures recon-nues. Toutes nos décisions sont frappées de son sceau. Imaginer le chantier d’une grande église dans un site fragile et difficile d’accès conforte les choix d’une démarche économe, montagnarde : construire une grande nef en petit-bois et la couvrir de tavaillons – planchette de bois – répond aux conditions et aux savoir-faire locaux, comme reprendre le schiste – une roche – du site comme agrégats pour les bétons ; tirer profit de la température constante du sol pour tempérer économiquement l’église, etc.
extraits de l’interview accordée par Philippe Madec à l’agence Zenit le lundi 9 juillet
Philippe Madec, architecte
« Le manteau protecteur de Marie »La construction d’une
église est la première chose que la Vierge Marie
a demandée à Benoîte lorsqu’elle lui est apparue dans la chapelle de Bon-Rencontre. Aujourd’hui, comme tous les sanctuaires, le Laus est une oasis de lumière où beaucoup de personnes viennent découvrir ou retrouver le sens de Dieu. Une nouvelle église, plus grande, c’est bien : cela permet-tra de mieux accueillir tous ces chercheurs de Dieu que la Vierge veut réunir ici.
Frère Martin : « La réponse à un grand défi »
Une grande église au Laus qui rassemblera
les jours d’affluence les pèlerins venus ici pour accueillir la miséricorde ou célébrer des fêtes diocésaines : sera-t-elle trop grande ? Sera-t-elle souvent uti-lisée ? Comment en trouver le financement ?Quand quelqu’un construit, il ne construit jamais sans espoirs, sans que des rêves dessinent une réa-lité plus grande qu’aujourd’hui ! On construit pour demain et demain n’est pas maintenant… On peut comprendre que toutes les questions se posent, c’est nor-mal, elles ne manquent pas de le faire.Ce que l’on peut affirmer, cepen-dant, c’est que l’espace de silence et de beauté tel qu’il est prévu correspond au calme et à la paix que l’on vient chercher ici. De même le respect de la nature a été un choix très attentif : cet édifice ne sera pas une tache dans ce paysage séculaire ; sa dis-crétion s’inscrit dans le vallon, en contrebas du chemin de l’ange.Car la prière n’est pas ici triom-phante, elle est le chant d’une source.
Père Guy corpataux : « Un espace en phase avec la beauté que l’on vient chercher »
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