al'ecole primaire
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LE "DESERT": SESREPRESENTATIONSSPAT~ES
AL'ECOLE PRIMAIRE B. Andricux - M. Mas on
REHG (groupe de Recherche sur l'Enset'gnement de ['Histoire et de la Géographie) IUFM de Grenoble - secteur Recherche -France
•
Ce travail a éte présenté par Mme Michell Masson lors du sfage d~ géogr,aehie. 11 sept~m~re 1992 a la 3e". e cZl'conscn.ptw1Z scolaire d'Aoste. Il propose une réflexion et une piste de travail sur la façml de mener des activités ,n géograPhie à partir des idées et des savoirs quI' les enfmrts pos èdenf déja sur un ertaitl sujet (/eun représentatimlsspatiales) pour arriver à les/aire évoluer à travers la confrontation avec le ~ autres enfants et avee I s dOtlnées rePéré s dans différents document .
Cette démarche prena1zt en compte les connaissances des 1'11
fa nts et se proposant l'objectif d faire evoluer leurs conceptiotls, se situe da1ls la ligne des activités proposées plllsieurs fois daus notre revue surtout en sciences, en langue, etc.
PROBLEMATIQUE
Le Programmes j aliens de 1985, pré isé en ce qui concerne la Région Autonome du Val d'Aoste par des addi ti ns en 1988, autorisent par leur ouverture tou les renouvellements de l'enseignernent de la Géogra
prue. , h' d ' f' .La geogr p l Y est e Ime comm un ouW "d'élaboration et de prop sition d modèle d'ex-
Fig. ] -Etat des représentatiol/s spatiales mitinles: le désert VII par déS élèves de 8/9 mls (CE2J
plication de l'intervention des homme sur le territoire.". Les e seignants sont en parliculi r invités à dépasser le déterminLme simpliste de la géographie
. traditionnelle. Le milieu est présenté comme le produit de l'action humaine et non comme un donné, meme si l'attenlion esl attirée sur la nécessaire pri e en compte des com posante de la biosphère, dans )es déclsions humaines pour sensibiliser les
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élèves aux problèmes écologiques. Une di lincLion e t faite entre: - !'espace physÌque "condition
et résullat de l'intervention humain sur la planète" ...
- l'e pace repré enlé "expresion des systèmes de valeur "
- l' space projeté ' ehamp cles activités possibles ou hypotbèse d'intervention"
- "l'espace codifié conventionnellernent par la cartographie
t le mod' li ations repr' sentative qui ont utilisée. par le langage cientifique" ou e pace représenté graphlquement. Mais Ies orientations de l'en
eignement de la geographie définies, l'en 'eignant doil elre capable de l metLr en oeuvre. Pour l'aider, de objeclif ont exprimés en tenne de eapacilé. Pour permettre l'acqui ition de ces capacités, des thèmes centraux sont propo és, organisés en une progre sion. Elle e ,t un "pas age progre sii d'une siLuation simple ' une situation plus complexe, de l'expérience directe du milieu à l'expérience à par tir des médias pour aTTiver à distinguer netlement l'iei de l'ailleurs." L'idé est, c mme dan le, In 'lr uetion OfficieUes fran çai e d'aillcurs, de partir de
l'e pace vécu à parLir duquei sel'ont construils "1es premier schémas de référene". A cet espace véeu seront confrontés des milieux diIférents et sont alor expre ' sérnent cités Ies milieux "Lypiques de différenl zone climatiques de la terre".
Dans ce contexte, c'e t pour aider les en ' eignants à appliquer ces programmes riches en potentialités qu'une démarche appropriée leur est proposée, pcrmettant aux élèves d'aborder ces quesUons san ' paur autant fauser l'image qu'il peuvenl e Iai
re d'un "ail1eurs" basé ur le zo.nes climatiques. En effet, l'étudc des mili ux des différentes zones climatiques s1 un thème qui risque d'enc1encher lou les déternùnisme , d'auLant pius facilement que l'enseignant n'e t pa [ormé au ruveau disciplinaire ou que es connaissances datent de deux v ire lrois déc<,nnles. il 'agit d'éviter le pIan da sique:
1- Les conditions natw'elles: Relief- Climat - Végétation;
2 - Les Hommes et les activités hum;lines, générateur du lien délenniniste Nature -Homm ' .
Au si proposons nou aux maitre. une démarche, pour lraÌter à j'école primaire une zone
, "
. .. ,~~ ..~ ..
Fig, 2 - Composition d'un dossier documelltaìre: exemPle du do ier remi.s ma élèves travaillant sur le theme des "lIouvelles ressources'" des déserts
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climatique, en l'occurrence la zone déser tique, en respectant l'ensemble cles objectif , contenus el indicaLion: didacliques porté par l s programmes ilatiens. Les choi didactique et pédagogiqu de la démarehe reposent sur l'ém rgence des repréentation paUales que le élè
ve ont élaboré dè le plus jeune age, et que des termes tels qu "désert", "pòle", "tropique" peuven1 faire surgir. A partir de ces représentation ' spatiales initiales, le maltre utili ~era tel ou tel type d'activit ' pédagogique et mettra l'acceni ur tel ou leI contenu disciplinaire d façon à faire évoluer ces représentations vers pl s de sav ir ronstitué. Ce faisanl, il importe de casser le détemlinisme suscité par l'étude dc zone climatiques.
Cette d('marche a été testée pendant deux ans, sur lous les types de zones c1imatiqucs que l'on peul qualifier "d'exotique ": polaire , dé erlique, tropical , équatorial, l'idée étant de n'éludier que d ' zon s net ement di[férenciée sur lesquelles les représentations spatiales pouvaient fonctionner faeilement. La zone tempérée, moins génératrice de stéréotype t d'image mentales, sera tmitée plu ' tard dans le cadre de l'étude de l'Ilalie.
L'objet de eet arUcle est done de présenter un travail sur la zone dé. ertique. effectivement réali~é avec des enfants de 8/ 9 an . (clas e de Cour EIémentaire 2eme année de l'école Ferdinand Buisson de Grenoble, France, en septembre - oetobre 1990) et a partir de résultats, de réfléchir sur l'utilit pédagogique des représentaLion spatiales dans une démarch didactique permeltant aux élèves de con truire leurs savoirs et de faire évoluer leur conceptions vers des conceptiOD plus s ientifiques.
LESREPRESENTATIONS PATIALES INITIALES:
Li figure 1 donne l'état des représentations spatiales iniUales. Elle ont été obtenues à partir de l'in cription au tableau d'un mot inducteu r: 'TIESERT". Chaq ue élève a pu éerire un ou pIusieurs termes faisant référen e pour lui à l'idée qu'il se fait per
( •
Fig. 3 - PanlZeau réalisé à partir du dossier documel1taire de la figu re 2 et agr(l1ldlSSemellts
sonnellemenl du déserl Chaque mot inserit peut étre l'objet d'une iscussion amenant directern ot parfois d'aulre~ propositions meme contradictoire . funsi, certains mots crislallisèrent ce que l'on peut considérer comme cles noyaux durs de repréentali n : cactu , chameau ,
chaleur - séchere e, sable - dune, Touaregs. C tte activité initiale fait comprendre le Son tionnement et l'élaboration cles représentations spatiales. L'irrup-
Lion du mot "pauvre' su cita immédiatement et en réplique le mot "riche". Cet antagoni me créa problème et entraina une demande de justifieation auprès des élèves ayant une image du dé erl aussi oppo ée. Le premi r ju tifia son asserlion en déclarant "ns ne vivenl pas comme nous" elle second n proc1amant: "ils ont du pétrole", L'évol'alion du pétrole fit surgir loute l'actualilé qui mobilisait écrans de télév' ion, presse écrite et
pro"lée depuis aoùt 1990, la erise du Golfe Persique aprè, l'inva, ion par l'[[ak du Kowe'it: "iJ y en a un qui veut la guerre", "Koweyt" , "guerre du Galle", "Irak", "Arabie Saoudile", "6 Frane le sup r" etc.
Outre les représenlalion alt ndues qui form al le noyau dur ur lequel nous pensions rruonnab\ement pouvoir baser l'é
lude, de idée plu complexes ont urgi avec \'oppo ~itiOil "pauvre/riche". Que les habitant
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l
Fig. 4 - Etat des Tepresl'lltatiollS patiales au terme du trovail
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de dé erts puìssent ètre présenté à la foi comme "pauvre .. et "riches" era le point de départ d'un étud plu large ur
SOll -développemellt. Elle contribua à la construction chez les élèves de notions et concepts à partir d'interrogations personnell : "pauvr .. ? "riche" ? il faut donner une répon e argumentée. De plus, en faisant la liaison "désert - pétrole - guerre du Golfe" , le réfl xions des élève montrent comment le m dia infiu ncent la conslruction de représentations. Certes. ceux-ci favorisent l'enrichis ement des connaissances, mais en méme temp~ font de ces représentation les pièces éclatées d'un puzzle que l'élève rangera dan un ordre per 'ounel qui esl son interprétation d cho . L'un de ròIes de l' nseignant e t oit de mettre un Ol'dre ntre ces pièces. c'esl-à-dire de donner un senso une interprétation à ces informalions reçues de toule parls, soi! de propo er une réorgarri ation de l'inlerprétation initiale de l'élève lui perrnettant d'évoluer vcrs plus de savoir de référen . Mais il import dan~ ce dernier cas de connaìtre le modèle interprétalif des élèves avant d'avoir la prétention de le amener v rs plus de avoir con
I.=0.
iitué, pour évite des avoirs superficiels, sans ancrage, dans l'interprétation du monde de ces élèves, et pire un refus d'adhésion au savoir scolaire.
IADEMARCHE POUR FAIRE EVOL ER l.ES REPRESENTATION
La démarche est relativernent impl : à chaque r présentation
e t oppos 'e une représentation soit différente, soit complérnentaire. Pour ce !aire ont utilisé indépendamment ou conjoinlemenl des pbotographies, des films, des textes, des graphiques, des schémas, des carte etc. Des la emenls, de' lri , des suites logique ... sont opéré entre de élémen i u d représentations initiale, et des données fournies. ny a une mise en ordre des élémenls à di po ition pour aboutir a un r c nlrage des représentation .
Ainsi, dan le ca pré ent, après avoir fait émerger les représentations comme il a élé présenté (une séance d'une heure) , les élèves ont eprouvé le besoin d'établir une c1assification entre le différents mots e l de travailler par lhème el par groupes: "On va e meltre en groupe pour se
répartir le lravail". Sept tbème sont apparus: Ies hommes, les animaux, la vég 'Lation, l techniques modern s, la localisation des déserts dans le rnonde, la famine, la guerre. L'obj ti! élait de réalis r un panneau, base de comlTIunication de la recherche au."'{ autres groupe . Pour chaque thème. l'enseignant a proposé un dossier documentaire, omprenant un questionnaire pour faciliter l'interrogation des documents (pour xemple. voir figu.fes 2 et 3). Le thème choisi, chaque groupe d'élèves e l parvenu l'n troi' emaine , à raison d'lh30 par se
maine, à élargir son champ de connais ances en li ant de manière dirigée grace au questionnaire les documents du dossi r, complétés par des documenls trouvé dan une bibliothèque de quartier et en suivant attentivement les aclualités télévisées. Une séance supplémenlaire a été consacrée à la transmission de ré ultal à la classe sou forme en prernier Iieu de "rnini-conférences" entre les groupe . pui colleclivement Lors de la éance "évaluation". quand le mot "désert" a él écrit de nouveau au tableau, tous le élèves, ont à nauveau proposé plu ieur mots et de ins (figure 4), et par compa, raison avec lelU' premières réali
AVAN T A-P RC,
Fig. 5 - Evolut/OII par exti'llsion: du "c/la7lleaU~ a UlI l'Hsemble d'animaux uivallt dalls le désert
sations, ont pris con cience de l'évol tion de lew's connaissance~... Un panneau géant a été in tallé SlU" un mur de la classe, état collectif d avoir sur la que, tion. Une trace é rile . été également élaborée en commun et figure dans le cahier d chaque éIe e. De plu , individuellement. chaque élève s'est constitué un dosier p rsonnel qu'il peut chaque
jour eruichir par de n()uvelles IcetW'es, dé ouverle et photos.
LES REPRESENTATION A lA FIN DU TRAVAIL
Malgré des pennanence , un cerlain nombre de représ ntations spatial s on l évolu ' pasitivement, meme i quelques autres encore se sont révélées avoir été faussées par le travail opéré (voir ligure 4, Ics repr sentation au terme du lravail) . .
Les changeme nts dans les représentation se sont faits à l'issue de plusielU"s proc ssus.
Le plus simple est ee1ui qui permet une extension cles critère d da sifiealion. Pratiquement à partir d'un mot "noyau", comme par exemple .. 'hameau", va 'organiser toul ce qw a lrait au monde animaI: du "chameau" va d'abord se distinguer le "dromadair ", pui à ces deux animaux vonl s'adjoindre tou ' le serpents, scorplo~ , gerboi e et autres fennecs (voir figure 5). Au coupie "chaleur / écheres e", par oppo i
tion va émerger '1e froid penclant la ouil", "reau dans les oasi ". A còté des cactus apparaissent palmieL, légumes, ceréa1es, fruib:: .,. cultiv 's pré isément dans Ies oasis. D'aulres images ant mises eD opposition ou en omplément des image initiales.
Simple également, le proce u de généraUsation: à partir
du Kow 'it et de l'Arabie Saoudile, par exlen ion d'abord les identifieatiolls vont e c1iver ifier: le Sahara et ses Touaregs, l'Australie et es indigènes... , puis par localisation SUl' le plani phère, géneralisation: Ies déserls forment deux anneaux autolU" de la Terre, de parI et d'autre de l'Equateur, ur Ies Tropique (v ir figure 6). Cela implique observations, comparai ons, création de repères per
mettant de mettre en valeur des loi , iei une loi de localisaLion des phénomènes étudie .
EDiin, intervienl un dern.ier processu que l'on peut appeler de complexi:fication. TI englobe Ies précédents, mais va plus 10in dans le re ultat de modification des repré. entation pwsqu'il s'agit de la création d'un réseau de repré entations qui comme on nom l'indique va pennettre de nouer des raisonnemenl , done favori er de prises de sens, en aulorisant de interconnexions enlre les noya IX durs et leur extensions réciproques. Un reseau de relations va e mettre en pIace entre Ies faHs repéré qui
vont s'éc1airer Ics W1S Ies autres. Nn i par exempIe, la focali atlon à un lUoment donné sur le pétrole. rit'he e de. déserts, va permettre d'acquérir de nouvelles cOlmaissances par exlen ion: Ies activités récentes comm l'extracUon dlt pétrole vont s'oppoef aux aclivités traditionnelles,
puis à còté du pétrole vont élre amenés d'aulres types de richesses, gaz ou rninerais. A partir de cet apporì. 11 va y avoir pO' ibilité de tissef un réseau de relation permettant une compi xifi· cation de la connais ance (voir figure 7) . Qui dit matières première , dii aussi ID yen de communication moderne nécessaire: face aux caravanes, l'un de noyaux durs cles représen laUon " v nt arriv r oléoducs, gazoduc mais aussi routes surj
lesquelle évoluent des canuons, le touareg devenant chauffeur routier. Cela signifie au si amorce d'industrialisation, de modernité, d adaplation ' la vi occidental , ce qui moclifie l' , sertioo initial : "ils ne vivent pa ' comme nou ". Ces nouvelles activités ont boulever la vi de habitants du désert n nrichissant certains pay: el en appauvri san t certains autres, ceux. qw n'ool pas la chance de poso éder ce fiche 'es. CeHe différence fait que ces territoires sont fragiles, t, comme par exemple en ce qui oncernt le golf . une guerre peut s'enclencher par suite de l'invasion par l'Irak (pay
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a) AllaI/Ile AVANl caurs après le COli rs
b) Extrait dr, pallneOIl de l'étal des rlll>résmtatùms aù terme du trauail (fig. 4)
Fig. 6 - Evolutioll par gbziralisation: du seuI Moyell-0rie'l t à l'ensembie de la zone déserliqll.e
relativemeDt pauvre malgré san pétrole mais densément peuplé) du Kowe"it (pays fiche mais vide). De plus, cette idée d'inégalité de conclitions économique' et technique enLTe le pa~sé et le pré ent d'une part, et d'autre part cntre Ies ét:ats d'une meme zone c1imatique. est l'un des élé-roents qui pelll casser le couple d . termini te région chaude - ré-gion pauvre. Aujourd'hui les habitants d 's dés l't de la zone chaude ayant des nchesses minieres sont soit des autochtones
qui assurent le ~ travaux courants, soit des étranger pour le travaux Ies plus qualifiés ainsi que pour la formatioD prof ssionnelle des habitants du pays: c'est le ca dan la plupart cles pays sous-développés. Mais parfois le habitant du désert onl si peu nombreux et Ies richesse si importantes, comme au Kowe"it, qu'ils se ré ervent l'acquisilion d'une formation technique permettant d'assurer petit à petit eux-memes les travaux les plu spéciali és réalisé, clan .un pre
mier temp par des occidentaux, et qu'ils font appel p ur Ies autres travaux à des travaill urs étrangers de pays sous-développés moins bien dotés, irakiens, indiens, pakistanais ... ED l'occurrence, il e t permis d'expliquer ainsi le pourquoi d'un nombre si important d'étranger dans un pays comme le Koweil ou l'Irak. Les éleves avaient remarqué dans la première séance cette forte presence étrangère dans un pays arabe en liaison avec le prob lème des otages. Ainsi, On
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voi bien qu'avec l'évocation du pétrol , il est possible d'apporter toute le données qui permettent d'élaborer quelques noti n Iiées au concept de sou -développement et d'apporter c)es réponse à des intelTogations d'ordre pratiquement géopolitique à des élè es que l'oIl pourrait supposer à tort extérieurs à des problèmes de ce type. Ce e démarche permet done d'introduire des outils d' in erpréta tion du m nde y compris chez les petits élèves de 7/8 ans, qu'ils pourront éventuellement réinvestir à d'autres occasions. TI est meme po 'sible de relativiser la notiol de richesse: une matière première comme le pétrole st bien une rich sse pour un pays à la condition de permettre SOI1 industrialisation et en tout cas la formation et l'évoluti n de ce qui est la sule "vrai " richesse, sa population. Dans le cas contraire, l'exploitation minière seule ne constitue pas un changement é onomique qualitatif. Ce l 'est qu'une étape permettant une évolution vers le processus de développement.
A cAté de certe évolution indéniable dans les représentations spatiale il demeure néanmoins un certain n mbre de permanences. La plus importante e t celle de ìa coulem jaune attribuée au désert a1lié au c uple nomadi me - touareg. En eliet, meme si les élèves se sont rendus compte qu'à caté des Touareg il existait d'autres habitanls
AVAN1
du dé erL tel5 que cultivateurs, commerçant , arti an , ouvrier , mineurs, chauifeur de poids lourds...cette prégnance de premières images peut etre expliquée par un fai pone uel dans le vécu de élèves: la venue à l'école en juin de la rneme année d'un parent d'élève, Touareg d'origine, rcvètu de l'habit traditionnel. Les élèves ont rappelé effectivement ce te visite lor8 de l'appel à justification. Mais de manière plu générale, la permanence p ut tre globaA
l ment attribuée aux perceptions reçues à partir des dOCllment photographiques ou télévisuels di ponibles à lravers tous les médias, li re et publicité s des agences de voyage , mettant surtout en évidence le caté traditionaliste des dé erts. La documentation issue des agences de voyage avait pourtant 'té utìlisée pour m ntrer que dans cer taines oasis, l'agriculture faisait plac . au tourisme, le marques de la vie traditionnelle devenant un folklore, argument de venle de circuits et é~ jours tourisliques. Il n'est rest ' chez le élèves, que quelqu s laches verte SUl' de océans de jaune. l'idée au présent qu'à còté des nomades il exi te des , édentaires vivant d'agriculture dans le oasis, le tourisme étant lotal menl passé sous ilence. Mai ur tout il y a eu une sorte de renforcemeot de certains n oyau.x durs des représenta
tions, panni celles-ci c 11 du nomade - louareg.
Enfin, souvent par généralisanon excessive, il est pos ible d'aboutir à une r présentation qui dépasse l'effet attendu. Dans le cas présent, les habilant~ du dé ert qui au départ emblaient plu "pauvr ,. que "ric~es" sont parfoi "tous devenus exces ivement riches", rejoignant n cela par un phénomène de balancier. une autre repré entation colIeetive. basée celle-ci sur l'exce sive modernité comme la préc dente l'ét.ait par son excessif paséisme, c De des princes et au
tres émir du dé ert vivant clan cles palai climatisé obligatoirement à piscine, grace au pa tol que con litue le pétrole.
Ce qui impor te. c'esl, qu'audelà des permanence et de cxcès, l enfants puis ent trouver par c tte démarche un moyen d'enricbir et de complexifier leur vision du mOllde. de dé pour interpréter t déchiffrer le moude. Meme si ies répon e. apportée à leuf' interrogations peuvenl n'elre qu provisoirement satisfai antes, elles out un prernier pas vers une compréhension plus ralionalisée de ce qui le entoure. Dans ce cas, "compréhen ion" l à entendre au sens étyrnologique du terme "prendre avec soi du ~ens", un sens qui erait un peu plu eo accord avec le avoir de référi'nce, ainsi intégré dans Wl schéma interprétatif personnel renouvelé.
A-rRES
Ji
Fig. 7 - EVO/UtiGlI par complexi/icatio ll
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