viet dien u linh tap
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Maurice Durand
La dynastie des Lý antérieurs d'après le Viêt điên u linh tâpIn: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 44 N°2, 1951. pp. 437-452.
Citer ce document / Cite this document :
Durand Maurice. La dynastie des Lý antérieurs d'après le Viêt điên u linh tâp. In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient.
Tome 44 N°2, 1951. pp. 437-452.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/befeo_0336-1519_1951_num_44_2_5179
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/author/auteur_befeo_93http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/befeo_0336-1519_1951_num_44_2_5179http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/befeo_0336-1519_1951_num_44_2_5179http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/author/auteur_befeo_93
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LA
DYNASTIE DES LY ANTÉRIEURS
D'APRÈS
LE VIÊT BIEN U UNH
TAP
par
Maurice DURAND
Le troisième et le quatrième textes du Vi$t di$n и link
tâp
Щ. fa} Щ Щ $^гs.
A.
à 7 ^е ťE.F.E.O., f° 3 b et à a et b, exposent la
vie
de deux héros historico-légen-
daires
du
Vièt-Nam :
Trieu
Viêt-vuomg Ш
Ш
ï
&
Lý-Phát-Tú
^\%^.
Ces
deux personnages appartiennent
à
la période que
les histoires officielles
du Vièt-Nam
placent sous
l'égide
de la dynastie des Lý
antérieurs
(5ДД
à 602
ap.
J.-C). En
Chine, pendant ce temps, régnèrent
successivement
comme
dynastie
principale : les
Nan
Leang
j§ Щ
les Tch'en Щ,
et
les Souei Щ.
Le ms.
A. Л
7
rédige
en deux textes séparés une histoire
que les autres
manuscrits du F.
&.
U. L.
T.
racontent en
un
seul
texte, plus long.
Il
ne
s'étend pas
sur les événements qui amenèrent la fondation
de
la dynastie
des
Lý Antérieurs par
Ly-Bôn ф: ;Ц\ Or le
Bai
Vi$t SúKý, les rédactions antérieures et postérieures
des
Annales
vietnamiennes
et
les
histoires
non
officielles font
une place
à
Ly
Bon
dont
l'action a
précédé
et permis les exploits
de
TrieuVièt-VuongetdeLy
Ph^t
Tu.
En 54 1 ap.
J.-C.(1),
7'
année
Ta-t'ong
^
fpj
des
Leang, paraît sur
la
scène
de
l'histoire vietnamienne Lý
Bon
ou Lý Bi.
Depuis la répression de la rébellion des
sœurs Trung
'$&
par le
général chinois
Ma
Yuan
fa fê (4о-Лэ ар.
J.-C), les
territoires au sud du
Yue
(Viet) étaient retombés sous
l'administration
directe
de la
Chine dont le contrôle
s'exerçait
jusqu'aux frontières du Lin
yi
Щ
g,
dans le Centre
Vièt-Nam actuel.
Durant
cette
période un
double
courant
se
fait de la Chine vers le Kiao-tcheou
§ Щ (Giao-châu). Courant culturel : la
Chine,
pays suzerain, exporte sa culture
et sa civilisation;
les
élites du Giao-châu formées à la chinoise deviennent
de
plus
en plus nombreuses et le gouvernement
chinois est
obligé peu à peu
de
leur ouvrir
(*>
Je suis l'édition des annales imprimée
en
1800
sous
le titre
Bai Viçt
5£>
Ký
Jç i& ýl
£ où se
trouvent
les considérations
de Lè-vàn-Hu'U
^ jc» auteur
du
Bai Viçt
Sû>
Ký
primitif (début
du
xiii*
siècle), de
Ngô-Sî-Liên -^ ffc
д||5
auteur
du
Bai
ViçtSà>
Ký Toàn Thu
A Ш к Ш
£
#
(**79), àe Ngô-Thi-Si ^ l# ft (1736-1780)
et de
Nguyèn-Nghiém,
Ша Ш (17°8-i775). J'indiquerai
cette
édition
par l'abréviation £K F.S.JL Mes renvois avec
cette
abréviation concerneront le
q.
5 du
Ngoai In,
Annales des Lý antérieurs. Les autres abréviations
utilisées
seront : B.V.S.K.T.T. : Bai
Vif't
Sto Ký Toàn Thw; V.B.U.L.T. : Vign
Biçn
и
link tçp. Les
cotes des ouvrages
sont celles de l'Ecole
Française
d'Extrême-Orient.
«8.
-
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43 8
MAURICE
DURAND
l'accès aux fonctions administratives, soit de leur pays, soit de la Chine elle-même W.
Courant humain :
l'émigration
chinoise vers
leurs
colonies du
Sud,
constante depuis
la première conquête chinoise
(111
ap.J.-C), semble s'être amplifiée à la suite des
troubles
qui
suivirent la chute des Han.
De
nombreux réfugiés
chinois
s'installèrent
au Giao-châu et
y
firent
souche.
Quelques générations s'attachaient à leur
patrie
d'adoption
et
devenaient gens
du
Giao-châu.
Leurs
intérêts matériels
et
les unions
qu'ils contractaient dans
le pays
les détachaient insensiblement
de
leur patrie.
Devant
la
politique chinoise
ils finissaient
par réagir comme
de véritables
autochtones.
Parfois
les
révoltes
contre les gouverneurs chinois trouvaient en
la
personne
de ces descendants de
Chinois
des
chefs audacieux
et
obstinés (*).
Ainsi
Ly-Bôn
ou Lý-Bí était descendant à la septième génération de Chinois
émigrés en Giao-châu à
la
suite
des
troubles de
la
fin
des
Han
postérieurs.
Il était
originaire
de
la
préfecture
de
Thai hinh ^ ̂
W
dans le Giao-châu. Ce Thai binh ne
correspond pas à
la
province
de même nom
dans le Nord-Viet-Nam actuel.
Les
commentateurs vietnamiens le
rattachent
à
l'ancienne
province
de
Phong, le Phong-
châu Щ Щ qui,
d'après eux,
s'étendait sur la
majeure partie
de la province
actuelle
de Scn-tây \\\ Щ (*).
lia
famille de Ly-Bôn avait probablement réussi
à
faire
fortune
à
Thái-binh
et
de
génération en génération son
crédit
s'y était
affermi.
Cependant
Ly-Bôn
n'aurait pas été amené à jouer le rôle de
chef
de révolte si
les
circonstances
ne
s'y
étaient pas prêtées. A l'influence
de sa
famille, Ly-Bôn ajoutait
des qualités
personnelles susceptibles
de lui
attirer la confiance des
révoltés. Il
était
suffisamment
cultivé
pour avoir
été
haut
fonctionnaire des
Leang; suffisamment doué
de qualités
guerrières
pour que les Chinois lui aient confié la
direction
d'une
province
frontière comme celle
du Kieou-tô
(Cipu- âu'c) fa {*» M, l'ancien Kieou-tchen
(*)
Les
Vietnamiens
font commencer les débuts de l'accès des
élites du
Sud aux fonctions
publiques en
Giao-châu
et en Chine à Ly-Tiên 2pi j|§, originaire du Kiao-tche
(Giao-chi)
-?£
jČJt et
gouverneur de
cette province
sous
l'empereur
Ling-ti jg
^ (168-189 ap.
J.-C.);
cf. Tràn-
Trong-Kim,
Viçt-Nam
Sů>
Lwqk,
édit.
1920,
p.
3a.
(*) Le plus bel exemple de
cette
assimilation des Chinois par
les pays
du Sud
est
Tchao T'o
(Triêu
Dà)
Ш PÈ-
(•) Le B.V.S.K. dit g| Щ
-jfc
^ J^ : «Originaire de Thái-binh de Long-humg». Certaines
traditions vietnamiennes
rapportent erronément,
à mon avis, que Ly-Bôn était
originaire
de
Long-
nu'ng
du Thái-binh (cf. Nam Phmg, n° i3 1, p. 48).
О
Ainsi le
Cwomg
Mue,
Nguyên-Thuc-Khiêm dans Nam
Phong,
n° 1З1, Hoàng-xuân-Hân dans
son commentaire du
Bai
Nam Quóc Sà>
Diên
Ca édité par la maison Sông-Nhi
en
19Д9 à Hà-nôi.
Le
Phong-châu Ц. j\\ d'après le Dictionnaire géographique фЩЦ Ш л
été fondé en tant que circonscription administrative par les Leang ; les Souei en ont
fait le
Hu>ng-
châu JE
*Щ .
Cependant les
traditions vietnamiennes ont le souvenir
d'un
Phong-châu qui
existait
dès les débuts de
leur
histoire
légendaire.
Les commentateurs
du
Cwomg Mue, 1, q. f. a
r
expliquent
que
cette circonscription
devait
se trouver
dans
les limites
approximatives du territoire
des préfectures actuelles de Vïnh-tuwg
-fc
Щ. et de Lâm-thao
jjtér
Щ de la province de So>n-
tây.
D'autres
traditions
le
placent
un
peu
plus au
nord,
dans
la
région
de
Viôt-tri,
Bach-hac.
(|«j
; les
Souei rétablirent
l'ancien nom de Cûni-chân et les
T'ang
reprirent
le
nom de
Ai-châu.
Puis alternativement on
employa
ces deux désignations. Le
nom
ne
figure
plus dans l'organisation administrative actuelle. Sur le
Cúm-dÚH; fa {*, cf. Aurousseau, La première conquête des
pays
annamites, in
BEFEO, tome XXIII,
p. 931, note 7, etRolfStein, Ып-Yi, p. 35-36. С est une
commanderie
créée
par
lesWou ^ 22a-
980 av. J.-C.); elle fut
maintenue
du m* au ti* siècle. Dans la
tradition vietnamienne,
si l'on
se
reporte au tableau des quinze provinces du royaume de Ván-lang
(СМ.,
q. 1,
f.
3r) le Cuni-chân
est indiqué comme
la onzième
province
et le
Cúm-dún: la quatorzième. Le commentaire de
a
géographie
de
Nguyln-Trai
par Nguyén-thiên-Tung donne Cuni-chân
=
Thanh-hoá,
mais
ne
parle
pas du
-
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LA
DYNASTIE DES LÝ ANTÉRIEURS D'APRÈS LE V1ÊT BIEN П LINH
TAP
439
(Cu'u-chân) fa
Л (1), face au Lm-уИ2) dont les
troupes
essayaient continuellement
de pousser
vers le Nord. En Chine, les Leang, suzerains
du
Giao-châu, étaient plongés
dans
les troubles intérieurs et les
difficultés
extérieures.
Les
gouverneurs chinois
des provinces éloignées
devaient principalement
compter sur
leurs propres
forces
et, à l'occasion, sur l'aide des
gouverneurs chinois
voisins. Le
gouvernement
impérial
ne
prenait
des mesures
importantes
qu'après
l'échec
de
ses
représentants
locaux.
Avant sa révolte
Ly-Bôn semble avoir séjourné
dans la
Chine
des
Leang
où
il
occupait
une charge
publique. Mais ses fonctions lui déplurent
pour des
raisons
que
l'histoire officielle et
la tradition
ne
rapportent pas
avec précision (3). Il
quitta
sa charge
et revint à
Thái-binh.
Avait-il le désir
de
fuir un
pays troublé?
Avait-il
été
maltraité ou avait-il
subi quelque vexation?
L'histoire
vietnamienne cache-t-elle
peut-être une disgrâce de Ly-Bôn, puisque,
après
son retour de Chine et à la veille
de sa révolte, il
se
trouvait commandant
des
troupes
de Ciru-dú>c
qui
deviendront le
noyau de l'armée
des
révoltés
W.
Le gouverneur
du Giao-châu
en 54
1 était Siao
Tseu (TiêuTu») Ц Щ qui s'était
aliéné
les
cœurs
par ses vexations et ses actes
de
violence. Comme les sœurs
Trwng
contre le gouverneur Sou
Ting
(Tô EHnh) Щ ^ Ly-Bôn
rassembla
contre
Siao
Tseu
une
grande
partie
des
chefs
locaux
et
des
gens
avides d'action.
Quelques
noms
sont
parvenus jusqu'à
nous. Tinh Thiêu
$$■
Щ
(5)
qui,
d'après les mss.
A. 1 9 i 9 et
A. 761, avait
été
fonctionnaire
des
Leang et
compagnon de
Ly-Bôn en Chine et
qui
Cû'U-duc. Il
est
probable que la
tradition
vietnamienne
est
erronée et que
sous les
Han le Cû'u-chân
était
la commanderie la plus méridionale de la Chine, comprenant le Thanh-hoá et
une
partie du
Ngbé-an
actuel. A partir
des
Han et au cours
des
siècles,
les
autorités administratives du Cùm-chèn
ont poussé plus au sud les limites de leur juridiction pour suivre les progrès de la colonisation.
Le
Cùni-chân
s'est étendu sur tout le Nghê-an et le
Hà-tinh
actuels et
les
Wou ont dû
créer
le
Cu>u-
du'c avec
la
partie sud
du
Cuni-chân
et
les territoires
qui
s'y étaient
ajoutés. On eut alors
Gu'U-chân
et Cú'u-dú>c, ce dernier se
trouvant
à
la
limite extrême-sud de l'empire
chinois
au
contact
du Lin-
yi.
Ce processus
de l'organisation
administrative
chinoise aux
frontières
était
courant
à
ces
époques
anciennes.
Le
commentaire
du
CM.
dit nettement,
loc. cit.,
«
si
nous
examinons les
Mémoires des Tsin
Щ- ^
pour
l'histoire des
Tsin
Щ- Щ] la
commanderie
de Kieou-tô (Cú>u-dú>c) date des Wou.
C'est le territoire de la province actuelle de Hà-tinhя.
l')
Voir
note précédente.
(*)
Sur
les
problèmes
géographiques,
folkloriques
et
ethonographiques
concernant
le
Lin-yi,
cf. Rolf
Stein,
op. cit.
l») Dans
sa
traduction
du
Bai Viêt Stb Ký Toàn Thw, Henri Maspero dit que
Ly-Bôn
a servi sous
Siao
Tseu et qu'il
servit sous luř«
sans réaliser son ambition». Le B.V.S.K. que j'utilise dit jfc Щ
^f»
Щ Ду Щ
ik.
Щ
«Ly-Bôn,
au service
des
Leang
comme
fonctionnaire, n'ayant
pas
réalisé
ses désirs, retourna à
Thái-binh».
Le texte continue : «à cette
époque, le gouverneur
Siao Tseu
avait
perdu le
cœur
du
peuple
parce qu'il
commettait des exactions
et
était
violent; l'Empereur
(Ly-Bôn)
projeta de lever des
troupes
pour
le
chasser».
Suit
alors le
passage concernant Tinh-
Thiêu; puis
q.
5,
Г
1
y»
le texte reprend
fâ & Ш Ж
Ш Ш tÈ
Ш
Щ
Ш fô
Ш
Щ.
:
ca
cette époque,
il
(Ly-Bôn) était inspecteur des troupes du
Cù>u-du>c;
dans ces
circonstances
les braves
des
châu voisins répondirent
tous
à
son
appel».
J'interprète
les
faits
de
la
manière
suivante
:
Ly-Bôn
servit les
Leang
en Chine comme ses désirs n'étaient pas satisfaits
(ou
bien
: contre ses désirs) il retourna à
Thái-binh
; il occupa ensuite la charge
d'inspecteur
au
Cû'u-
dÚ45 et à ce moment-là se révolta
contre
Siao Tseu. Les manuscrits du
V.B.U.L.T.
font vivre L>-
Bôn
et
Tinh-Thièu
ensemble
en
Chine.
A.
1919 dit qu'après une vexation subie par Tinh-Thiêu
ils retournèrent tous deux
dans leur
pays natal ^
Щ
^ J .
Le
ms. A.
76
1,
£•
19
1*
est
formel
sur
ce point Jj£ Щ §g fëj j§fc f$ «
Bon
et Thiêu revinrent dans leur commanderie
natale».
(*)
Le
B.V.S.K. donne
Ц
fa
fg Щ. Les manuscrits
du V.B.V.L.T.
donnent Ц
fa
Щ ДО1-
(*)
Le V.B.U.L.T.
A. 1919 écrit ^ §g. L'orthographe varie d'ailleurs
suivant
les manuscrits
-
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44 0
MAURICE DURAND
était
retourné en Giao-châu
à
la suite
d'un
affront du ministre de
l'intérieur Ts'ai
Tsouen
Щ
Щ.
Blessé dans son
amour-propre,
Tinh Thieu se
rallia
facilement
à
Ly-Bôn.
tin
autre
adjoint de
Ly-Bôn fut un chef
local W de Chu-diên^ ommé
Trieu-
Túc £§ ~Ш-
Enfin des
noms plus célèbres :
Pham-Tu $£
Ш Ч°* s'illustra contre le
Lin-yi, TriiHi-Quang
Phuc
Ц"
%
fë qui prendra
la
succession
de
Lý Bon et
deviendra
Trièu
Viêt-Vuong, sujet
du
premier
texte
que
nous
publions
Ly-Thiên
Búo
^
frère
de
Ly-Bôn, et Ly-Phât-Tû de la famille de Ly-Bôn,
sujet
du second
texte
que
nous publions.
Siao
Tseu s'avoua vaincu
sans combat,
semble-t-il,
et, par des présents offerts
à Ly-Bôn, acheta la
possibilité
de fuir au Kouang-tcheou
J||
>Щ
,
base des
troupes
chinoises chargées de maintenir l'ordre dans
les
pays au sud du
Yue.
Ly-Bôn s'empara
alors
du
chef-lieu
du
Giao-châu,
Long-bien
§§ fjf
W.
Cependant, au Kouang-tcheou,
Siao
Tseu, en collaboration avec les autorités
locales,
tentait
d'organiser la reconquête du territoire
perdu. H ne put
imposer sa
volonté aux
gouverneurs
Lou Tseu-hiong J$j[ ^ Щ et Souen Kiong Щ |{5) chargés
par
ordre
impérial
de rétablir l'ordre
au
Giao-châu.
En 5Дз ap. J.-C, au printemps,
alors
que
les troupes
de Tseu-hiong et de Souen
Kiong, devaient
se mettre
en
marche,
leurs
chefs
demandèrent
de
remettre
l expédition à l'automne.
Ils
craignaient la
malaria
du printemps.
Leur
suggestion ne fut
pas
acceptée par le gouverneur
du
Kouang,
Siao Ying
Ц (Щ, appuyé par
Siao Tseu.
Tseu-hiong et
Souen
Kiong
se
mirent
en
marche
à contre-cœur. Arrivés
dans la
préfecture de
Ho-p'ou fe W
*4)>
leurs
troupes
subirent
des pertes
dues à la maladie
et
ne poussèrent pas
plus
loin. Cet
échec
de la première tentative d'expédition
contre
Ly-Bôn s'acheva
par
la condamnation
à mort
des chefs chinois, Tseu-hiong
et
Souen- Kiong,
mauvais organisateurs ou
guerriers pusillanimes.
Nos manuscrits
du
V.fï.U.L.T. ne parlent pas
de
cette contre-offmsive avortée.
En accord avec les Annales officielles, ils montrent
que
durant l'année 543 ap. J.-C.
(9* année
Ta-t'ong des Leang), Ly-Bôn, en plus
des difficultés
d'une
situation
extérieure menaçante
du fait des préparatifs
chinois au Kouang-tcheou et
dans
les
provinces
voisines
restées fidèles
aux Leang, dut repousser une attrque
du
Lin-yi
sur
la préfecture frontalière du
Cù u-du'c.
Ce
fut
son
général
Pham-Tu
qui
battit le roi
du Lin-yi et
permit
à
Ly-Bôn
d'organiser le nouvel état et de prendre des
dispositions
pour faire face à une attaque de la Chine
qui
le
considérait
comme un rebelle à
exterminer.
En 5ââ ap. J.-C.
les
Annales
vietnamiennes
relatent
les
mesures prises par Ly-
Bôn
pour organiser le royaume
indépendant du
Sud et fonder la
dynastie des
Lý
antérieurs. Mesures symboliques et
mystiques
: il
se proclame
Lý
Nam
dé д£ j|j %
,
Lý Empereur du Sud, inaugure pour la première fois dans l'histoire du Viet-Nam
l'institution
d'une ère de règne, l'ère Thièn-duc
Л
fg ou Ère de la Vertu Céleste,
donne à
son
royaume un nom prometteur de pérennité, Royaume de Van-xuân
"Щ fë. ^ ou Royaume
des
Dix-МШе Printemps, élève à Long-bien
même
un
palais
t1) Chefs autochtones. Le Ts'eu Hai donne jj£ Щ Щ ^ £ Щ
£ф «ainsi
sont appelés les
grands chefs
des
Man et
des
Yi».
(*) Essai de localisation m Maspero, B£F£O, X, 58
o-5
8 à, et voir la suite de
mon
développement.
(*)
Essai
de localisation dans
le
Bác-ninh in
Maspero, id. 669.
(*) Ho-p'ou —
Nom
d'une commanderie fondée par
les
Han Occidentaux. Son territoire
s étendait sur le territoire de la sous-préfecture actuelle de Hai-k'ang Щ
J|£
dans le Kouang-tong.
Sous
les
Han Orientaux, il s'étendit
sur
la sous-préfecture
actuelle
de Ho-p'ou. Il
est important
dans l'histoire ancienne du Viét-Nam ; beaucoup d'expéditions chinoises
envoyées contre
ce dernier
pays
l'utilisèrent comme
base de
départ pour leur
infanterie ou
leur
marine.
(*)
La
localisation du
royaume
de
Van-xuân
par Maspero dans
le
BEFEO, t.
X, p.
5 7 1
est diffi-
-
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23/137
LA
DYNASTIE DES LÝ ANTÉRIEURS D'APRÈS LE V1ÊT
BIEN
U LINH ТАР Ш
qui contient toute
son espérance,
le Palais
des
Dix-Mille
Années.
Mesures
administratives :
il
organise
une hiérarchie de
fonctionnaires
et de dignitaires dont
les
posies,
les plus élevés furent
confiés
à ses
compagnons de lutte
: Tinh-Thiêu,
Pham-Tu,
Trieu-Tuc,
qui
devint Grand-Maître -fc Щ.
Cette
même année l'Empereur des
Leang, irrité
de
l'échec
de la première
contre-
offensive
et
de
la
proclamation
de
l'indépendance du
Royaume des
Dix
Mille
Printemps,
envoie contre
Ly-Bôn une seconde expédition
sous
le
commandement
du
général Lan K'in Щ gfc qui
échoue
dans
des
conditions
semblables
à celle
de
Tseu-
hiong et de
Souen Kiong. Ses
troupes, arrêtées par une épidémie, ne dépassent pas
la frontières du Giao-châu.
En
5Д5 ap. J.-C.
les
Leang, devant ces
échecs répétés,
prirent des
mesures
importantes.
Tout d'abord changement dans le
commandement
chinois. Siao
Tseu
est
remplacé par
Yang
P'iao
Щ
[Щ
comme
gouverneur
du Giao-châu.
A
l'exemple des
Han qui avaient envoyé l'un
de
leurs plus grands chefs militaires le général Ma
Yuan contre les sœurs
Tnrng,
les Leang envoyèrent contre Ly-Bôn, Tch'en Pa-sien
(Třen
Bá-tién)
Щ.Щ
.
Ensuite,
ils mirent des
moyens
importants en hommes et
en matériel à la disposition du nouveau commandant du corps expéditionnaire
chinois.
Tch'en
Pa-sien, un des plus
grands
personnages
de
l'Empire
des
Leang,
sut
se
faire obéir
des
gouverneurs
chinois
et
pousser
ses troupes
à aller avec confiance
au
combat.
Le
rassemblement
des
troupes chinoises se
fit
au Kiang-si.
Le
gouverneur
du Ting
tcheou
5Ê
J I-j , Siao Pou
"Щ
%jj
réunit ses
troupes
à
celles du nouveau
gouverneur
désigné du
Giao-châu,
Yang P'iao.
Tch'en
Pa-sien pénétra en Giao-châu
à l'avant-
garde
du
corps expéditionnaire
chinois.
Ly-Bôn subit une série d'échecs et perdit son royaume.
Il
est
d'abord vaincu
à
Ghu-diên.
De
là
il
se
replie sur le fleuve Tô-lich
j§|
Щ {£ dans les environs
du
Hanoi
actuel. H
y subit une
grave défaite et se
retire
dans la préfecture
de Gia-ninh
.Ц j§£.
Les
généraux
des
Leang l'y poursuivent et
l'assiègent.
En 546 ap.
J.-C. Yang
P'iao
s'empare du
chef-lieu
de
Gia-ninh. Ly
Bon se retire
de
plus en plus
vers
la
haute région,
d'abord
à
Tân-xuomg
§f
Щ
dans
le
Phong-
châu, puis
chez les Leao
u lac Bién-triêt JËL ^ffc. Battu par Tch'en Pa-sien il
se
retira dans la circonscription barbare du
Khuat-liêu Jjjj Щ,
où il essaya de
reconstituer ses
forces pour continuer la lutte. A
partir
de ce moment
Ly-Bôn
n'apparaît
plus
comme
le
chef
réel de la résistance vietnamienne.
Il
a délégué
ses pouvoirs
à
Trieu-Quang-Phuc
et
s'il reste
encore roi en titre jusqu'en
548
ap. J.-C., au
troisième mois
lunaire, en
fait,
Trieu-Quang-Phuc
dirige
les
opérations.
A
la
mort
de
Ly-Bôn,
Empereur du
Sud,
Triêu Quang-Phuc se
proclame
roi du
Viet
(4* mois
lunaire commençant le a 4 avril 548).
La
localisation du Chu-diên par Maspero dans le Hâi-du'O>ng
actuel
(BEFEO, ibid,
p. 58 1) ne répond pas à la localisation
traditionnelle
vietnamienne
qui
le place au
phû de Vînh-tu'ô'ng dans le Vïnh-yên
actuel
W.
Cette dernière
localisation
explique
cile к admettre. Le nom de Van-xuàn était l'appellation donnée au Giao-châu indépendant.
Ly-
Bôn
occupait Long-bien comme
capitale
et,
jusqu'à
sa
défaite,
son pouvoir s'étendait au moins
sur la
partie
nord du Fleuve Rouge et particulièrement sur la
région
de Bâc-ninh. Son successeur
désigné, Triêu-Quang-Phuc, essaya de
reconquérir
le royaume de Ly-Bôn et la tradition vietnamienne
dit qu'il y réussit,
s'installa
à Long-bien et se
proclama
roi du
Viêt.
(*) Dans les textes antérieurs à
1
89
1 on
lit phû de Vînh-tuwng dans le Som-tây. Le phû de Vînh-
tu'à'ng a
appartenu
à la province de
So>n-tAy
de
1 8 8
a à
1891.
En 1891, il passa au
dao
de Vïnh-yên
qui
en 1899 devient province de Vinh-yên. (cf. Bic^-dw các
tlnh
Bàc-ky
chez
Lè-van-Tân, 19З0,
Hanoi,
p.
119).
-
8/20/2019 Viet Dien U Linh Tap
24/137
442
MAURICE DURAND >
plus facilement
íes
phases de la campagne que soutint
Ly-Bôn
contre Tch'en Pa-sien.
En effet, Ly-Bôn,
après
avoir
chassé le
gouverneur chinois
Siao
Tseu,
occupa le
chef-lieu du châu de Giao, c'est-à-dire Long-bien. Quand Tch'en Pa-sien
attaqua
Ly-
Bôn,
il réunit ses
troupes
au
Si-kiang
|J ££
ou Fleuve de
l'Ouest d'après Maspero,
alors
que les
textes
vietnamiens ont £Ц
Щ Kiang-si. De
là il marche sur
le
Giao-
châu.
P'iao
[Щ
le
gouverneur
chinois, avec
Tch'en
Pa-sien
en
avant-garde,
arriva
au châu (1); Maspero
traduisant
le B.V.S.K.T.T. dit «au chef-lieu»
(2)
c'est-à-dire
à Long-bien.
Telle
est aussi
la
tradition vietnamienne&h En tenant compte de ces
points, il est plus vraisemblable que Tch'en Pa-sien ait pénétré par
une
voie
terrestre
de la
frontière
nord du Tonkin
actuel
et
aurait
rencontré Ly-Bôn
à
Chu-dièn
;
battu à Chu-diên,
Ly-bôn
se
replie
alors vers
la
région
de Hà-nôi au
fleuve
Tô-ljch
;
battu
au Tô-lich, il
se
replie vers
Bach-hac (Gia-ninh), puis un peu plus à
l'Ouest,
à Tân-xu'O'ng
et enfin chez
les Khuat-liêu qui
devait occuper la haute
région
au nord
du Fleuve
Rouge
: Phu-tho,
Tuyèn-quang,
Thai-nguyên. .
W
B.
V.S.K.
T.
T.,
année
54
1
ap.
J.-C.
—
Le
texte
dit
simplement
«
arriva
au
châu
я
et
non
«
au
chef-lieu du châu».
La
localisation de Maspero
suppose que le
corps expéditionnaire chinois
venait
de la côte
maritime
du
Tonkin
et
remontait
le sông Thái-binh. Aucun texte
ne
le prouve. D'après
les textes nous savons seulement que
lorsque
Pa-sien
arriva
au châu, c'est-à-dire au Giao-châu,
Ly-Bôn
se porta à sa rencontre à Chu-diên.
Si, comme
le
fait
Maspero, nous admettons que Long-
bien
était
près de
Bác-ninh
et Chu-diên près de
Hài-du'cng, on ne. voit pas pourquoi Ly-Bôn,
battu
à
Chu-diên (Hái-duwng)
ne se
soit
pas replié
sur
Bác-ninh
pour
défendre
sa
capitale,
mais
sur Hanoi (Tô-lich).
L'hypothèse traditionnelle
:
Long-bien
= région
de
Hanoi
et Chu-diên
= région
de Vinh-yèn,
suppose
que
les
troupes chinoises soient venues par le Kouang-si ou le Yunnan, que Ly-Bôn
se soit
porté au devant d'elles dans la région de Vïnh-yên pour
essayer
de les
arrêter
et de leur
interdire l'accès de Long-bien (Hanoi). Battu à Chu-diên (Vïnh-yên), il se replia vers Long-bien
(Hanoi)
qu'il essaie de défendre au fleuve Tô-lich.
Battu
au fleuve Tô-lich et en conséquence perdant sa
capitale, il
songea
se emttre en sécurité vers
la
haute
région.
Cette
tactique
fut
suivie
par
Lý-Phát-Тш
devant un corps
expéditionnaire
chinois venu
duYunnan. Maspero
(BEFEO,
t.
XVI, p.
a
5)
reconstruit
cet
épisode
et
fixe
à
Hà-giang
la
rencontre
de
Lý-
Phât-Tu'
et
des
troupes chinoises.
En acceptant la localisation de Chu-diên dans le Vïnh-yên, il faut admettre que le
Marais
de la
Nuit de Triéu-Quang-Phuc
se trouvait
dans cette région. Or,
les
traditions
légendaires
du
Viêt-
Nam rapprochent le
Marais
de la
Nuit
de
Triéu-Quang-Pbuc
de l'ile de Тш-nhiên de la légende
de ChÙMÎông-tù' et Tiên-dung. H y a eu, à mon avis, contamination entre
faits
légendaires et lieux.
An-du'O'ng-vu'cng
reçut la griffe de la Tortue d'Or
dans
la région de
Cô-loa, située
à une vingtaine
de kilomètres de Hanoi, dans la province de Phuc-yên,
limitrophe
de
celle
de
Vînh-yên.
Triêu-Quang-
Phuc, réfugié dans le Marais de la
Nuit,
au Vlnh-yên, près de la haute région du Nord du
Tonkin
actuel,
bénéficie d'un
rapprochement de
lieux.
Sa résistance
aux
Chinois apparut comme
merveilleuse vu ses moyens humains ;
on
imagina
une
aide surnaturelle et
on forgea une histoire
semblable
à celle d'An-du'O'ng-vu'O'ng,
bien
connue dans les sanctuaires
des
provinces limitrophes (Phuc-yên
et Bác-ninh). D'autant plus que l'histoire de la
rivalité
de Triêu-Quang-Phuc et de Ly-Phât-Tù»
rappelait
étrangement la
rivalité
entre An-du>o>ng-vu>o>ng
et
Trièu-Bà.
Le marais d'où
Triêu-Quang-Phuc attaquait les
Chinois s'appela Marais de
la
Nuit parce qu'il
n'en
sortait
que
la
nuit.
Or,
dans
le cycle
légendaire
des
rois
Hùng,
nous
avons
le
Marais
d'Une
Nuit.
Ce
nom apparaît dans
la légende
de Chù>-dông-tû> et de Tiên-dung qui,
exilés
du
royaume
de Ván-lang (région de la province de
Som-tây
et celle de Vinh-yên
d'après
la
tradition
légendaire),
s'en vont au loin à l'Ile de
Tu>-nhiên
(province de
Hà-dông).
Les circonstances étranges de la
disparition de
leur
ville et de leurs personnes en
cet
endroit et en
une
nuit ont
fait
baptiser
le
terrain nu
et sauvage qui en restait :
Marais
d'Une Nuit. La contamination entre
Marais
d'Une
Nuit
et
Marais
de la Nuit
est facile.
Oubliant
la
localisation du Chu-diên dans
le VTnh-yên,
et la localisation du
Marais
de
la Nuit dans
le Chu-diên, on identifia
Marais
de la Nuit
et Marais d'Une
Nuit.
Certaines
traditions même
rapportent
que
Chu>-dong-tù>
était
le
génie qui, monté
sur
un dragon,
vint au
secours
de Triéu-Quang-Phuc dans le Marais de la Nuit.
(*)
Maspero, BEFEO, t.
XVI,
p. 5, n. 1.
(») B.V.S.K.,? я 6.
-
8/20/2019 Viet Dien U Linh Tap
25/137
LA DYNASTIE DES LÝ ANTÉRIEURS D'APRÈS LE VIÊT
BIEN
U LINH
TÂP
Ш
D'après les Annales vietnamiennes, les faits postérieurs à
la
défaite de
Ly-Bôn
se déroulent
de la
manière suivante :
5Д7
ap. J.-C. —
Trieu-Quang-Phuc détient le commandement effectif
des troupes
du Nam-Viçt.
Après
plusieurs
combats livrés contre Tch'en Ра-sien
sans
qu'aucune
décision n'ait
été
obtenue,
il se
replie
dans
la
région marécageuse
connue sous
le
nom de Marais de la Nuit et localisé dans le Chu-diên ^ jt~.
Il
s'y établit
avec
90.000 hommes et, la nuit seulement, mène
des
opérations de harcèlement contre
les troupes
des
Leang.
548 ap. J.-C. —.En avril,
mort
de
Ly-Bôn, Empereur du
Sud.
La tradition viêt- •
namienne le
fait
mourir
de maladie au
dông
des
Khuát-lieu
(ou de Khuat-lièu).
L'histoire chinoise
dit
au contraire que
les Khuát-lieu le
tuèrent et
offrirent
sa
tête
aux Leang.
En
mai, après la
mort
de Ly-Bôn,
les Leang
soumettent le châu de
Giao et
le châu
de Ai, c'est à- dire le Tonkin et le nord du Centre Viet-Nam actuel.
5Д9 ap. J.-C. —
Les
successeurs de
Ly-Bôn continuent
la résistance. Triêu-
Quang-Phuc se maintient dans le Marais de la Nuit. Ly-Thiên-bao et Ly-Phât-Tû»
s'enfuient
chez
les
Ai-lao
et
y
fondent
le
royaume
de
Dâ-nàng.
55o ap. J.-C.
—
Tch'en Ра-sien
est
rappelé en Chine et remplacé par le général
Yang Tch'an (Du»o»ng
San) |§
Щ comme commandant
des
troupes
chinoises
opérant contre Trieu
Quang-Phuc. Yang
Tch'an est défait et meurt. Trieu Quang-Phuc
entre
dans Long bien et s'y fixe.
555 ap. J.-C. — Mort de
Ly-Thiên Bâo
dans son royaume de Da-nâng. Ly-Phât-
Tù> est
proclamé
héritier.
557
ap.
J.-C.
—
Lý-Phat-Tú', avec ses troupes,
descend
vers l'Est et combat
Triêu-Quang-Phuc au Ьиузп de
Thái-binh.
Les adversaires,
n'ayant pu obtenir
une
décision par les
armes, arrivent
à un accord et se
partagent
le
royaume. Quang-
Phuc
conserve sa capitale à
Long-bien,
Phât-Tù' installe la
sienne
à O-duyên.
671 ap. J.-C.
—
Les Souei
envoient
Yang
Sou (Dwo>ng То) Щ. Щ pour réduire
le Giao-chi en révolte.
Les
Annales
des
Souei
nomment
Ly-Xuân ^ ̂ comme
chef
de la
révolte.
602 ap.J.-C.
—
Ly-Phât-Tû'
fait
occuper
Long-bien
par
son
fils
aîné ftai-quyén
fÇ Ш et Ô-duyên par son
général
Lý-Pho-Binh ф. Щ
^J. Les Souei
envoient
Lieou Fang (Lu'u Phu'O»ng) |?|J -fj. Ly-Phat-Tû», vaincu,
est
emmené comme
prisonnier
en Chine. Il meurt en route.
Plusieurs difficultés
se
présentent
dans l'éclaircissement
des faits.
Les textes
chinois
analysés par
Maspero dans son étude sur
les
Lý
antérieurs (BEFEO, XVI,
p. i-2 6),
les
traditions
vietnamiennes
et l'hagiographie du
Nord Viêt-Nam
nous
aideront
à
fixer
certains
points.
Tout d'abord la
succession de
Ly-Bôn^. Quand Tch'en Ра-sien
occupa
le delta
tonkinois, le gros
des
forces
de
Ly-Bôn fut
refoulé
vers
la
haute
région
occupée
alors par
des populations tai.
Selon
la tradition
vietnamienne, Ly-Bôn, suivi
de
son
frère
aîné
Lý-Thien-Báo,
de
ses généraux, Ly-Ph^t Tu» et
Trieu-Quang-Phuc,
s'installe chez les Khuát-lieu
^
qui
occupaient la
région
de
Phú-ho(3). Une
tradition
(») Longuement discuté par Ngô-Thi-Sï dans B. V.S.K.,
f°
6 a.
B.V.S.K.,
f°
5
b.
(s) Hoàng-xuân-Hân, op.
at.
.
-
8/20/2019 Viet Dien U Linh Tap
26/137
444
MAURICE DURAND
chinoise,
citée
par Nguyên-Thuc-Khiêm dans Nam Phong, ne 1З1, p. £9, plaçait
les
Khuát-lieu
à
l'ouest de
Thai-nguyên. Ces deux
localisations
ne
sont
pas
tellement
éloignées l'une de
l'autre ; en tout cas le district des Khuát-lieu se
trouvait
dans
la
haute
Région
tonkinoise au nord
du Fleuve
Rouge.
De
chez
les
Khuát-Ши, toujours
d'après
la tradition vietnamienne, Lý-Ph£t-Tú»
et
Lý-Thién-Báo,
à
la
tête
de
leurs troupes,
pénétrèrent
au
Cù'u-chân
et
au
châu
de Ai. Mais ils y sont
battus
par Tch'en Pa-sien et sont obligés de
se
réfugier
chez
les
Ai-Iao (548 ap. J.-C). L'histoire chinoise ne parle pas du séjour de
Ly-Thiên-
Bào et Lý-rhat-Tů' chez les Khuát-lieu. Par
contre,
elle
parle de la
soumission
du
châu de
Ai.
Ainsi,
dès
5Д7,
du vivant même de
Ly Bon, d'après les
Annales
vietnamiennes
M,
après la
mort
de
Ly-Bôn, d'après les
Annales
chinoises
&\
il
y
eut deux noyaux de
résistance
: l'un au nord du Fleuve Rouge, commandé par
Triêu-Quang-Phuc,
l'autre
au
sud du Fleuve Rouge, commandé par Ly-Thiên-Bào et Ly-Phât-Tu>.
D ne semble pas qu'il faille accorder créance à la tradition
vietnamienne qui
veut
que ces
derniers aient
d'abord suivi
Ly-Bôn
chez
les
Khuát-lieu et de
là
seraient
descendus sur
le Cà'U-chân et le
châu de
Ait3*. D'une manière plus plausible,
il
faut
admettre
que
dès les
premiers
succès
de
Tch'en,
Ра-sien,
Ly-Thiên
Bâo
et
Lý-
Phât-Tû' organisaient la
résistance
dans
le
nord du
Centre
Viêt-Nam.
Tch'en
Pa-sien,
après avoir chassé
Ly-Bôn
du d^lta,
se retourna contre
Ly-Thiên-Bào et Lý^
Phàt-Tû'
et les chassait
du châu de Ai.
Les
châu de
Giao
et de Ai étaient
pacifiés
(*>.
Mais, les Annales chinoises, résumées par
Maspero
M, montrent le désordre qui
règne alors à
partir de
bâj dans l'administration chinoise.
Les
troubles intérieurs
en Chine
ont
leur répercussion sur
la
situation
dans
les pays
du
Sud : les préfets
ou gouverneurs se succèdent
;
les
révoltes sont à l'état endémique ;
on change
fréquemment d'organisation administrative;
les
seigneurs locaux
troublent
le pays
par
leurs
luttes intestines.
Dans cette quasi-anarchie, l'histoire vietnamienne donne place à deux règnes,
celui
de
Trieu-Quang-Phuc,
sous
le
nom de
Trieu
Viet-vuo'ng
et
celui
de
Ly-Phàt-
Tú'
sous le
nom de
Ly-Nam-cfê. Ces deux seigneurs, hostiles l'un à
l'autre,
régnaient
parallèlement l'un au nord
du Fleuve Rouge,
l'autre au sud, s'estimant, chacun
de
son côté,
être
le successeur légitime de
Ly-Bôn.
Trieu-Quang-Phuc avait
pris
directement la
succession de Ly-Bôn
chez les Khuat-lièu et Ly-Phât-Tù»
était le
successeur du frère de Ly-Bôn. Ce n'est que tardivement que
les
historiens
vietnamiens, désireux de
mettre
de l'ordre dans la suite
des
dynasties nationales, ont
décidé de considérer
Lý-Phát-Tů>
comme successeur
légitime.
La
deuxième difficulté
réside
dans
la
localisation du
royaume,
ou du
domaine
d'action,
de
Trièu-Quang-Phû'C d'une
part, et du
royaume, ou
du
domaine
d'action,
de Lý-Phat Tu» d'autre part.
Après avoir
été chassés
par Tch'en
Pa-sien du châu de Ai, Ly-Thiên-Bâo
etLy-Phçt-
Tu
se
réfugièrent
en
5
£9
chez
les
Lieu
barbares du
sud-ouest,
dans
la
région
de
Ai-lao ^ ̂
ou des
Ai-lao (*). Dans leur retraite, ils arrivèrent à
la
source d'un
(»)
B.V.8.K.,P3
b.*) Maspero, op. cit., d'après le Tchen chou, k. 1,
f
9 a.
») B. V.S.K.,
f°
5
b.
-
8/20/2019 Viet Dien U Linh Tap
27/137
LA
DYNASTIE DES LÝ ANTÉRIEURS D'APRÈS LE VIÊT BIEN
U
LTNH
TÂP 445
fleuve
&ào ffi,
W,
sur
un
territoire
nommé Dâ-nâng Щ fg
W.
Cette région
plut
à
Ly-Thiên-Bâo
par
sa fertilité
et
sa
richesse. Il
y fonda
un royaume auquel il
donna
le nom de royaume de
Dâ-nâng
Щ-
•§{?
Щ
et ses
partisans le
nommèrent roi
de
Bào-lang ЦП
Й5
3E. -
Où
placer
ce
royaume
de
Da-nâng?
Une
tradition
vietnamienne
suivie par
M. Rolf
Stein
(3)
fixe le royaume de Da-nâng
à
l'embouchure
du fleuve Ma dans le Thanh-
hoá actuel. Si
l'on
veut
maintenir
une
certaine logique
entre
les
données
fournies
par l'histoire
de Ly-Thiên-Bâo,
Ly-Phat-Tir
et Triêu-Quang-Phuc, il faudrait
placer
ce
royaume
de
Dâ-nâng à l'intérieur
de
l'Indochine et
le localiser
aux sources
du
fleuve
Ma et
plus à
l'ouest, dans
cette région qui chevauche
sur
les
frontières
actuelles
du Tonkin, du
Nord
Laos, du sud du Yunnan et du nord-est de la Birmanie.
Les
raisons de
cette
localisation sont
les suivantes
:
i° Lý-Thién-Báo ne fonde ce royaume
qu'après avoir
été chassé du
châu
de Ai,
c'est-à-dire
du
nord
du Centre
Viêt-Nam actuel. Dès
bâ'j
ap. J.-C,
«le
Tonkin
et l'Annam
du
Nord étaient reconquis» par les Chinois W;
3e
L'ancien
Ai-lao comprenait
des populations
tai
dont
les ancêtres demeuraient
au
Mont
Lao
au
Yunnan
Ts'eu hai et Dictionnaire chinois des noms de lieux
ф
[§| ....
(•)
B.
V.S.K.,{° 8 b et
Y.B.U.L.T., ms. A.
75
1,
P 90
b.
(>*> Cf. p. 3, supra.
-
8/20/2019 Viet Dien U Linh Tap
28/137
44 6
MAURICE DURAND
les Annales chinoises signalent
la
présence d'autorités
chinoises
au Tonkin et en
Centre
Viêt-Nam, mais aussi
des
soulèvements
des autochtones
contre
la
Chine et
des luttes entre seigneurs locaux M.
Les
Annales
vietnamiennes,
elles, sont
peu
prolixes. Il
semble que Trieu-Quang-Phuc ait été
un
de ces seigneurs locaux du nord
du Fleuve Kouge, avec résidence à Long-bien
et que
même son autorité s'y soit
maintenue
avec
l'agrément des Chinois.
Aussi
quand
Ly-Phât-Tû»
descendit des
régions tai et marcha vers l'est sur le
delta,
il trouva devant lui, non des
troupes
chinoises, mais les troupes
de Trieu-Quang-Phuc.
Par contre, quand Lý-Phat-Tú'
eut battu Trièu
Quang
Phuc et
que celui
ci eut
disparu,
il trouva en face
de
lui
des troupes
chinoises qui
finalement
le
battirent
(2).
De
cet ensemble de données
semi-historiques, semi-légendaires, le
fait que
Trieu-
Quang-Phuc
exerçait
son autorité sur
le
nord du Fleuve
Rouge et Lý-Phat-Tů'
sur
le
sud du Fleuve Rouge est
confirmé par
l'hagiographie du
Nord
Viet-Nam. La
plus
grande partie
des
temples consacrés à Trieu-Quang-Phuc et à
ses
seconds
se trouvent
dans la province de Bac-ninh où
se
trouvait la capitale de Long-bien. Par contre la
plupart
des
temples de Ly-Phât-Tû'
se
trouvent dans
la
province de Hà-dông. La
tradition
vietnamienne
rapportant
le partage du pays
entre nos
deux héros fournit
des données en rapport
avec
les conclusions
tirées
de
l'hagiographie.
En
effet
les enquêtes
menées
par
questionnaires sur
les
directives
de l'Ecole
Française
d'Extrême-Orient donnent tous les
temples de Trieu-Quang-Phuc et de
ses
généraux Tru'omg-Hong et
Tnrcng-Hát
dans le Bâc-ninh. Je signale
les
numéros
n,
i4, 18, 20, 29, 66,
3
1, 28, 29 du dossier Bac
ninh.
Voici, par exemple, sur
Trieu-Quang-Phuc la
tradition du thon de Cu4;rinh Jeř jj£,
xâ
de
Hôi-phu -ff J=L
(anciennement
Coi-giang-trang),
tông de
Hoi-phu,
huyen de
ftông-ngàn ^ ^,
phù
de
Tu>-so'n
jžfí
lij
:
son village
natal
est
en Chu-diên;
sa
naissance fut
annoncée
,
par un présage à ses parents. A
1 8
ans, il
aida
Ly-Bôn,
parvint
au grade
de
général
et
défit
les
Leang.
Les Leang
revinrent
avec
des
troupes et
battirent
JLy-Thiên-Bào
qui
se réfugia au Laos. Triêu Vijt-viro>ng rassembla
les
troupes
décimées
et s'installa
au
quan
de
Vù-ninh
où il éleva une
citadelle.
Beaucoup de gens vinrent à lui.
On
le
pria
d'être
le chef.
Il
accepta. Ce jour-là,
il
vit
en
rêve
une
immortelle
qui
se
disait
fille de l'Empereur
Céleste
et
qui
venait l'aider. Elle lui dit :
«L'Assemblée Céleste
a décidé que vous seriez roi d'Annam. Elle vous dit de
retirer
vos
troupes
à Gia-
trach
(Da-Trach) où
un génie
vous aidera
à
réprimer
les Leang n. A
son réveil,
il
offrit
un
banquet
à ses
trois armées
et se retira au Gia-trach. Il
donna trente lang d'or
pour
élever un
temple
à l'Immortelle. Arrivé au
Gia-trach, il
vit un
génie
humain
monté
sur
un
dragon venir lui
donner
une
griffe
de dragon pour combattre
les
Leang.
Le général
des
Leang fut battu et
s'enfuit
du pays.
Tru'O'ng-Hông et Tru'0'ng-Hát
sont
deux
généraux
qui, d'après
la
tradition, aidèrent
Trieu-Quang-Phuc. Leur histoire
est
racontée dans le Lïnh Nam Trick Quái.
Ils y
sont
représentés comme
des
modèles
de fidélité.
En
effet,
quand
Trieu Viet-vu'omg
fut anéanti par Ly-Phât-Tu,
ils
refusèrent
de
se soumettre se
cachèrent dans
les
montagnes
et
s'empoisonnèrent pour ne
pas
tomber
aux
mains
de
Ly-Phât-Tu>
(ms.
A. 2107
de
l'E.F.E.O.).
Les
temples de
Ly-Ph^t-Tir
sont indiqués aux numéros 6,
12,
2 à du dossier Hà-
dông, tous dans le phù de Hoài-du'C. Je résume
les
données de la
réponse
des notables
du
village
de
Djch-vong-hau (en
nom
Vóng-cóm). Général
des
Lý antérieurs,
compagnon
de Lý-Thién-Báo,
adversaire
de
Trân Ba-tiên (Tch'en
Ра-sien),
il se
replia
O) Maspero, id., p.
9
a.
P) B. V.S.K.,
f°
îa
a,
et Maspero, if., p. a4.
-
8/20/2019 Viet Dien U Linh Tap
29/137
LA
DYNASTIE DES LÝ ANTÉRIEURS D'APRÈS LE VIÊT
BIEN
D LINH ТАР
Ш
sur le
territoire de
Giâ-nâng (Da-nâng) et se proclama roi
de
Bào-lang. Grâce à
Trieu-
Quang-Phux
qui
chassa
Tch'en Ра-sien, il devint roi
des
Lý. Sur
une demande de
partage du
royaume,
on divisa le territoire aux villages de
Timing et
Ha-cát
(Hà-dông). Par
la suite,
en
partant de
Ô-duyên, il descendit attaquer Trieu-Quang-
Phuc. Celui-ci, battu, s'enfuit vers la mer. Ly-Phât-Tu devint Lý-Nam-dé ;
mais peu
après les
Souei
vinrent
l'attaquer.
Aimant
son peuple,
il
ne voulut
pas
résister et
se
soumit.
Puis
Lu'U Phu'O-ng décida de l'emmener en Chine. Arrivés au port de Tiéu-
nha, le père et le fils
se
noyèrent.
Les
gens de la
région
leur élevèrent un temple.
Texte
111
du
V.B.U.L.T., ms.
A. âl
L'Auguste Empereur,
Eclairé
sur
la Voie,
fondateur du Royaume, au
Courage
Saint
et à
la Valeur
Guerrière divine.
D'après les Mémoires historiques W,
l'Empereur
avait pour
nom de
famille Trieu W ;
(*>
II s'agit
ici des
Mémoires historiques
]£
|g
d'un certain
Bo-Thiên žj£
Ц, une des sources
du
V.B.U.L.T. Cet
ouvrage
ne nous
est
pas
parvenu
et nous n'avons aucun renseignement en
dehors
d'un
passage de Lè-Qui-Bôn, ^ ^ f^- Henri Maspero
date l'ouvrage des
premières
années
du
xiv*
siècle entre
1387
et 1З29
(«Études
d'histoire d'Annam», in BEFEO, 1916,
p.
i3).
M. E. Gaspardone, dans
sa
Bibliographie annamite, n°
3o,
suggère que ce Bo-Thiên pourrait
être le personnage
du
Palais
qui
fut envoyé en
1 128
au marquis Sùng £|, père de
Lý Thàn-tôn
Щ: Щ ijî (1 137-1
1
38), pour
lui
annoncer l'intronisation de son fils.
(•) Triêu. — II n'est
pas
sans intérêt de rapprocher ce
nom
de celui de Triéu V5-vu>o>ng j|j| jj^
2£ alias Triéu Bà ^ fè
(Tchao
T'o) qui
en
908 av.
J.-G. chassa le
roi
An-du>O'ng-vu>o>ng
de
son trône et se
proclama
roi du
Nam-Viét.
Triéu-Bà,
grâce à la traîtrise de son fils Trong
Thûy
1Ф
ftpř»
époux
de
la
fille
d'An-du>O'ng-vu'O>ng,
obtint
la
griffe
de
la Tortue
d'Or
qui lui
permit
de
s'emparer
du
pays
d'An-du>o>ng-vu>o>ng.
Ce
dernier,
au
moment
de
la
fondation
de
la
capitale
de
Loa
1^ |jj|
avait
obtenu de la
Tortue
d'Or
une
griffe douée d'un pouvoir magique. Avec elle,
Gao Lo Щ
Щ>,
ministre de An-du>o>ng-vu>o'ng, construisit
une
arbalète dont
une
seule flèche
mettait
en
fuite
les
ennemis.
Triéu
Bà
vaincu une première fois comprit
qu'il
fallait
dérober
à An-
du'O'ng-vu'omg son talisman. Il
fit
la paix
avec ce dernier
et
demanda
pour
son
fils Trong Thùy
la
main
de Mi-nu>o>ng
jfè
ЭД|, fille
d'An-du'O'ng-vu>o>ng.
Mais Trong Thùy par
une indiscrétion
de
son épouse put dérober la
griffe
de la
Tortue
d'Or. Il
rejoignit
son père Triéu
Bà
et tous deux
attaquèrent
An-du>o ng-vu>o'ng
qui, vaincu, s'enfuit à cheval avec
Mi-nu>o>ng
en croupe. Arrivés
au bord de la mer et acculé par ses ennemis, An-du>o>ng-vu>o>ng invoqua
le
secours de la
Tortue
d'Or qui, jaillissant
hors
de l'eau, accusa Mi-nu>o>ng. An-du>o'ng-vu>o>ng décapita sa fille et
suivit
la
Tortue
dans le Royaume des Eaux. Les thèmes de cette légende sont
sensiblement
identiques
à ceux de la légende de Triêu-Viêt-vu>o>ng
et
de
Ly-Phâtr-Tû>.
Triêu Viét-vu'cng reçoit d'un
dragon,
génie
aquatique, une griffe
destinée
à
être
un
talisman qui doit
lui assurer la victoire
sur
les
troupes ennemies.
Grâce à ce
talisman
Triêu-Viêt-vu»o>ng battra Ly-Phât-Tû». Ly-Phât-Tù'
demandera
la
paix
et
la
fille
de
Triéu
Viêt-vu>o>ng,
Câo-nu>o>ng,
pour
son
fils
Nhâ-Lang.
—
Nhâ-Lang
dérobe la
griffe
de dragon et s'en
va
chez son père. — Ils attaquent Triéu-Viêt
vu>o>ng
qui
est
vaincu et s'enfuit
avec sa fille
Cáo-nu>o>ng. — Arrivé
au bord de
la mer,
Triêu
Viêt-vu'omg,
acculé,
demande
l'aide du Dragon Protecteur.
—
Celui-ci apparaît et accuse
Cào-nuwng
qui
est
tuée par
son
père.
— Ce dernier
disparaît dans
le
Royaume
des Eaux à
la suite du Dragon.
Thèmes identiques dans deux légendes qui, rapprochées des légendes concernant les premiers
âges des
pays
du Sud du Yue,
pourraient
montrer
l'importance de l'élément
maritime
ou fluvial
dans
le
folklore de ces débuts légendaires et l'esprit moralisateur de ce folklore
qui
punit en la
personne
de Triêu Viêt-vu'O'ng
la perfidie
d'un
autre
Triêu : Triéu-Bà.
Pour
la légende
de
Trong-thùy
et
Mi-nu>o>ng, je suis
le texte du Lînh
Nam Trich
Quai,
A.
3107,
f°ss&à35
6.
— Le ms. A.
76 1 du
V.B.U.L.T. rapporte avec assez de détails la légende de
Nhâ-
Lang
et de
Cào-nu>o>ng.
-
8/20/2019 Viet Dien U Linh Tap
30/137
448
. MAURICE DURAND
son nom interdit est Quang-Phuc; il était
originaire
de
Chu-dièn^1).
Quand il occupa
le Marais de la
Nuit(2)
(Da-trach) et
tint
tête aux
troupes
des
Leang, il eut le présage
faste
de la griffe de dragon et,
dès
lors, sa réputation militaire se répandit
davantage.
Lorsque les Leang subirent
la révolte de
Heou King(3>,
ils
donnèrent
l'ordre
à
Tch'en
Pa-sien^ de
revenir;
le général adjoint Yang
Si entra en lutte contre
l'Empereur. L'Empereur
le vainquit complètement.
Le
royaume
fut
alors en paix
et
il
alla
résider à
Long-bien W. Il
se
proclama Triêu, roi de
Viet,
et
resta
sur le trône
vingt-trois ans. Mais Nhà-lang(6> s'empara en cachette de la
griffe de
dragon et,
(*) Chu-dièn ^§c jfj§. On prononce également Ghâu-diên. Henri Maspero (op. cit., p. 6) localise
ce territoire dans le
Hái-du>o>ng actuel
dans le Nord
Viét-Nam.
Les commentateurs
vietnamiens
le
localisent généralement au phù de Vinh-tu>ô>ng dans la province de Vinh-yên (cf. Hoàng-xuân-
Han in Dai Nam Quée Su Bien Ca
(édit.
Sông-Nhî, Hanoi, 19Д9, et
Nguyén-thuc-Khiêm
in Nam-
Phong, n° i3t, p. 49).
(*>
Le
Marais
de la Nuit. — Cette légende de Triêu Yiêt-vu'O'ng se rattache à des légendes plus
anciennes du cycle des empereurs légendaires du
Viêt-Nam,
les empereurs de la dynastie des Hong-
bàng
Щ J?g.
-
D'après le Cwwng Мал, t. b., q. 4,
f°
6
6, Bibl. de l'E.F.E.O., A.
2674),
ce marais
doit
être
localisé
dans
l'ancienne
sous-préfecture
de
Bông-kêt
Jjj£
-jsjjjf
,
phù
de
Kiên-xu>o>ng,
^
Щ aujourd'hui phû de Khoai-châu
^jjj ]\\
,
huyén
de
Bông-yên ^ £ On
l'appela
Marais
de
la
Nuit,
parce
que
Ly-Bôn
et Triéu-Quang-Phuc, acculés par Tchen Ра-sien
s'y
réfugièrent et
n'en sortaient que la nuit pour harceler leur ennemi. — Une
autre
explication de ce nom
est
donnée
par
le
Lînh Nam Trtch Quai. Autrefois, la fille d'un roi des Hông-bàng, Tiên-dung Mi-nu>o>ng
|||j
'&L Ш
Шч
la Princesse à la Mine de Fée, au
retour
d'une croisière
arriva
à un îlot fluvial où
demeurait Chú>-Bóng-tu>
||J
^. Leur
rencontre,
comparable à
celle
d'Ulysse et de
Nausicaa,
se termina
par
un
mariage. Le roi
fut
irrité de
cette mésalliance
de
sa
fille et
chassa les deux époux
qui, grâce à des procédés magiques, développèrent
une ville féerique
dans le lieu qui serait
maintenant l'île de Tù>-nhièn g ffo Щ
et
de là
dominèrent
la
région.
Le roi Hong
crut
à
une révolte
et envoya des troupes
châtier
sa fille et son
gendre.
Ces derniers ne voulurent pas combattre leur
Б
ère et, à l'approche
des
troupes
royales,
au beau milieu d'une
nuit,
la cité féerique disparut.
n'en
reste qu'un terrain nu au milieu
d'un
marais. Les gens appelèrent cette
île,
l'île de Tu>-
hién
et le
marais,
Marais
d'Une Nuit.
*>
Heou King fj| зр; (5 oa-5
5
a). Personnage de l'histoire
des
Leang. Gouverneur du
Ho-
an il
se
rallia
aux
Leang
en
5 4 7
En
5 4 8 ,
il fut vaincu par les Wei. Peu après, il
se révolta,
s'emparae la capitale et intronisa un fils de l'empereur, puis il
assassina
ce fils
et, en
55 1,
se
proclama
mpereur
des Han. L'année suivante, il fut mis
en
déroute par Wang Seng-pien j£ ff Щ et Tch'enа-sien et s'enfuit au Tchô-kiang où il fut tué (cf. Giles, n° 665).*) Tch'en Pa-sien (5о
3-5
5
9). — Originaire de Wou-hing ^ M, autre
nom
Hing-kouo Щ
ggj
,
servit
les Leang qui l'employèrent au Giao-châu. Giles in
A
Chinese biographical Dictionary
lace
sa campagne dans
les pays
du Sud
en
546-547. Après sa campagne
contre
le Giao-châu, ilarticipa
en
Chine à la répression de la révolte de Heou King Щ JP; et
aida
à
l'établissement
de'empereur King-ti ^ fâ des Leang méridionaux. Il
devint
ministre des travaux et fut
comblé
'honneurs par King-ti. Commandant
en
chef, premier ministre, il fit
abdiquer
l'empereur
en
saaveur et,
en 557,
monta sur le trône avec le titre de Wou-ti j£
^, fondant une nouvelle
ynastie,
celle
des Tch'en J3|f . Il régna sans incident jusqu'en ЬЬд, converti au bouddhisme enouvernant sagement son royaume (d'après Tt'eu Hat et
Giles).
Pour Yang-ti, d'autres
versions
onnent Yang Tch'an.*) Long-bien. —
H.
Maspero localise cette
ville
non loin du Bâc-ninh actuel (Etudes d'histoire
'Annam,
p. ao,
a3,
a 4).
La
tradition vietnamienne a tendance à placer Long-bien dans la régione
Hanoi.
En fait le problème de la localisation de cette capitale
est
à reprendre
entièrement.
•) Fils de Ly-Phât-Tû', époux de Câo-nu>o>ng, fille de Triéu Vièt-vu>o>ng. Il dupa sa femme et'empara de la griffe de dragon que détenait son
beau-père.
Privé de ce secours magique,
Triéuié>vu>o>ng,
attaqué par
Ly-Phât-Tû»
et Nhà-Lang, dut s'enfuir. Cet
épisode
légendaire
est
narréans le L'mh Nam Trích Quái et dans tous les recueils historiques et légendaires postérieurs au.B.U.L.T.. D'après
une note
du
Bai Vift
Sw
Ký
Toàn Thw
(édit.
jap. Bibl. de
l'E.F.E.O., A.
7), ilxistait au village de На-тф, sous-préfecture de Tù'-lièm, le temple de Bát Lang Than Щ) )рф
qui
tait dédié à Nhà-Lang.
-
8/20/2019 Viet Dien U Linh Tap
31/137
LA
DYNASTIE DES LÝ ANTÉRIEURS D'APRÈS LE VIÊT BIEN
V
LINH
TAP 449
p
о
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ж Л Й
ш
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И
•к
iff
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л
ш
M
m
m
ш
ш
л
*
Í s
о
о Ж
о
и
Ж
m
Texte
III
du V.B.V.L.T.,
me. A. 47.
-
8/20/2019 Viet Dien U Linh Tap
32/137
45 0 MAURICE DURAND
avec son
père,
projeta
d'attaquer
par
surprise
l'Empereur.
Celui-ci emmenant
sa fille s'enfuit vers le sud et
se
jeta
dans la
mer.
Par la suite, il manifesta sa puissance
surnaturelle;
les
gens du royaume élevèrent un temple à l'embouchure du Bai-
nha
W
et lui offrirent des sacrifices comme
Génie
du Bonheur.
Sous
la dynastie des Trân,
en la
première année de la période Trung-hrng Í2),
un
décret
impérial
le
nomma
Auguste Empereur
Eclairé
sur
la
Voie
;
la
quatrième
année,
on
lui conféra en
outre
les deux caractères
Khai-co> (Fondateur du
Royaume) ;
en
la vingt
et unième
année de
la
période
Hu>ng-long(2), on
ajouta
les
quatre
caractères Thánh-liet Than-vù (Guerrier Génie à
la Sainte
Splendeur). -
Texte IV du
V.B.U.L.T., ms.
A. 47
L'Auguste
Empereur,
Héroïque, Glorieux, Humain, Pieux, Respectueux,
Intelligent, Saint et
Guerrier.
L'Empereur
avait
pour nom
de
famille
Lý
;
son
nom interdit est Ph^t-Tù»
f$j
^
3>.
Il
fut
général
de
la
famille
de
Thiên-Bâo
Ц (3>,
puis Empereur
du
Sud
des Lý postérieurs
(Щи
Lý Nam-Bé).
Au début, le
frère aîné de l'Empereur du
Sud
des
Lý antérieurs (Tien Lý Nam-dé),
Thiên-Bâo
et Phat-Tû', général
de sa
famille,
se réfugièrent
au dông 4)
de
Dâ-nâng
à la source
de la rivière
Bào 5)
dans
l'Ai-lao (5).
L'Empereur y fonda
un royaume
du nom du dông [de Dà-nàng] et
se proclama
roi de Bào-lang. A sa
mort
le peuple
(*) Une note du même D.V.S.K.T.T. localise Bai-nha Jç ;}f| dans la sous-préfecture de Bai-an
-Jç
tÇ
de la province actuelle de
Nam-dinh. Cf.
également Maspero, op.
cit., p. 16.
—
Selon
le
Cuw>ng
Mue,
t.
b., q. à, f° i3 b,
le
Bai-nha se serait appelé autrefois Bai-ac ^^-| ou 3$. Ш'
(*) Cette période
s1
étend de
1
a
8 5
à
1 s 9
3. La période Humg-long
va
de
1 2 9 3
à
1 3 1
4.
(5)
Ces deux
titres
posthumes
montrent
l'expansion
grandissante
du bouddhisme
en
Giao-
châu. Dès le début du
vi*
siècle,
le bouddhisme s'était
profondément
répandu en
Chine
et dans
les États vassaux
comme
la
Corée
et
le
Viêt-Nam
(Wieger,
Bouddhisme, édit.
1 9 1
o, p.
109).
La
tradition
vietnamienne rapporte qu'à
l'époque
des
Lý
antérieurs
Ti-ni-da-lu'u-chi (chin. P'i-ni-touo-
liou-tcheu Ifljfc ^ ^
^fé Í), Vinïtaruci (cf.
Wieger,
id., p. 127) passa quelques
années
(5 80-
5g 4) à
la pagode de Phap-vân (village de Ván-giáp,
huyên
de Thuwng-phuc, province de
Hà-dông)'
II
y
traduisit des textes religieux
et
en
694 y
mourut. Il passe
pour le
fondateur en Viêt-Nam de
la
secte
mystique
du
dhyana dont
le
patriarche
chinois
est
Bodhidharma (cf.
Mât-Thé,
Vift-Nam
Phât-giao
sfo-hwc,
Hanoi, édit. Tân Viet, 1944, p.
89).
Il
est intéressant
de
rapprocher
la
présence de
Vinïtaruci
dans la partie sud du Fleuve Rouge dans la province de
Hà-dông,
et le
fait
que
L\-Phât-Tû>
dominait cette
région. D'autre part
l'hagiographie du Nord
Viêt-Nam
nous a
montré
la prépondérance des temples de Lý-Phat-Tú' dans la province de Hà-dông. Il en
est
de
même pour
Ly-Thiên-Bào
dont
le
seul temple
signalé
par l'enquête se trouve au village de
Phú-mý
huyên de Ttc-liêm, phu de Hoà-dùc, province de Hà-dông.
(4)
En
vietnamien
nous
avons deux
mots
de
même
son, mais transcrits par
des
caractères
légèrement
différents,
l'un
avec
la
clé
«eau
я
Щ
l'autre
avec
la
clé
«montagne»
|||jjj.
Le
sens
du
premier
est
«cavité,
antre,
vallée
profonde» ; celui
du second
est «montagne aride, antre,
cavité».
Les deux
termes désignent
un territoire habité par
des tribus
montagnardes.
Ainsi
le Dictionnaire de l'AFIMA
explique dông «cho
dân
so>n-cu>ó>c ó> — lieu habité par
les populations
de la
moyenne région».
Les
dông sont des localités, villages ou hameaux avec leurs territoires. Ce
nom
subsiste
encore
dans
la haute région
tonkinoise.
Dans le Bai
Nam Nhat
Thông Chi
(A. 69,
f°
i4
a)
Minh-mênh, en la
19' année de son
règne
(18З8) changea
les
dông
en xâ
{*£ Щ fë
|f£.
Ces dông pouvaient être
fort étendus. Ainsi,
d'après
le
même
ouvrage
f° i5 o,
le dông de
So'n-la
Ц]
Щ
Щ
;
dépendant
de l'ancien
châu
de
Thuân
Щ
j\\
donna son дот au
châu
de So'n-la formé sous les Le; or le
châu de Thuân
comprenait
à
l'origine
neuf dông.
(*)
Tous ces noms ont
fait
l'objet d'un commentaire dans
mon
texte d'introduction.
-
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LA DYNASTIE
DES LÝ ANTÉRIEURS D'APRÈS LE VIÉT
BIEN U NINH
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451
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Texte
IV du V.B.U.L.T., ms. A.
47.
щ
ж
BEFEO, ZLIT S.
-
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45 2
MAURICE DURAND
choisit Phât-Tû> pour le diriger. Il leva
des
troupes, descendit vers
l'est,
eombattit
le roi Triêu à Thai-binh^. Ses troupes ayant
été
battues,
Ph^t-Tû»
demanda
la
paix. Triêu-vu'O'ng ne fut
pas
impitoyable. Il partagea alors le territoire en
fixant
la frontière
à 111e Quân-thanW et
résida dans la
citadelle
de
Ô-duyên*1).
Phât-Tû>
demanda
ensuite en
mariage
pour son
fils
Nhâ-lang,
Cào-n'U'ong,
la
fille
de
Trieu-
vu'cng. Trieu-vu>o>ng y consentit et son gendre habita chez lui.
Nhâ-lang
dupa Cáo-
nu'O>ng,
déroba la griffe du dragon et la remplaça.
Il retourna
chez lui et projeta
avec son
père d'attaquer à l'improviste le roi Triêu. Le roi Trieu, ne
se
doutant de
rien, mit en hâte
son
casque pour l'attendre. Mais Phât-Tù»
continua
d'avancer.
Le
roi Trieu
emmenant alors
sa
fille
s'enfuit vers
le sud. Arrivé à
la côte,
à
l'embouchure
du
£>ai-nha(3),
il dit
en
soupirant
:
«Je
suis à bout ». Sur
ce, il se précipita
dans
la
mer. Ph$t-Tû>, après
avoir vaincu
Trieu,
transféra
sa
capitale à
Phong-châu.
Il
envoya f>ai-Quyèn,
le fils
de son frère
aîné, occuper
Long-bien,
et
son général
adjoint
Lý-Pho-íHnh occuper
ô-duyên.
Les Souei
envoyèrent
Lieou
Fang (Lu'U-
Phu>o>ng) l'attaquer.
Les troupes
de ce
général franchirent le col
de
Bô-long sur
les
circonstances
de
sa
résistance et
Phât-Tû>
fit
sa
soumission.
Il
régna
trente
et
une années
et
mourut.
Par la
suite,
les gens
du
pays
lui
élevèrent
un
temple
à
l'embouchure
du Tieu-
nha W et l'adorèrent comme Génie
du Bonheur.
Sous
les
Trán,
en
la première année
de la période Trung-hu>ng,
un
décret
impérial
lui décerna le titre
ďauguste
Empereur, Illustre
Héros.
La
quatrième année,
on
y ajouta
les
deux caractères : Humain
et Pieux.
La
vingt et unième
année
de la période Hung-long, on y ajouta
les
quatre
caractères
Khâm-Minh-Thanh-Vû (Royal-Éclat-Saint^Guerrier).
W Tous
ces
noms
ont
fait l'objet d'un commentaire dans mon
texte
d'introduction.
(*) D'après le commentaire du B.V.S.K.T.T., serait les deux hameaux de Thuwng-cát et
На-cát de la sous-préfecture de Tù-liêm dans la province de Hà-dông.
(*) Est
localisé
traditionnellement dans le
huyên
de Bai-an, province de Nam-rîinh, au village
de Bôc-bô
Щф.Ье
Bai-nha
hài
kháu
Jç
Jf|
Щ
p
s'est
appelé Bai-achài-khâu jç
^
Щ
p
Lý
Thai-tông
changea
ce
nom
en Bai-an hài khàu -fc *£ Щ p lors de son expédition de toàâ
contre
le
Champa
(Maspero, Le Protectorat générai
d'Annam
sout
let
Tang, in BEFEO,
X. X,
P- 677)- ^ fc .
4) L'orthographe Tou-long ffî Щ
(Bo-long) surtout précisée
par le mot «t passe», Ling Щ
nous reporte à la troisième
passe
des Cinq Passes j££ Ш
^*U(liées
par Aurousseau dans La
Première
Conquête chinoise..., in BEFEO, t. XXIII,
p. 1Д7-1Д8,
et signalé par Chavannes comme
Tune des Neuf Passes j^ ^
e&s
Les deux
plus
ancien* spéciment de
la
cartographie chinoise,m BEFEO,
i. III, p. a a g. Ici encore certaines traditions corrigent en
fpg
\Щ
(Maspero, t.
XVI, p. a 5, n. 1). Le
texte du
D.V.S.K.T.T.
donne
l'orthographe
%$
>g. Notre
texte donne
ffî Ц.
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Lý TÕ Xuyªn
Departed Spirits of the ViÖt Realm
Translated by Brian E. Ostrowski and Brian A. Zottoli
With an Introduction and Pedagogical Notes by Keith WellerTaylor
Cornell University Southeast Asia Program, 1999
-
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ii
TABLE OF CONTENTS
Introduction iii
Translators’ Notes …………………………………………………………………..……....…. vi
Departed Spirits of the ViÖt Realm ……………………………………………………..……... 1
Preface …………………………………………………………………………….…... 2
Sovereigns:SÜ NhiÕp …………………………..……………………………………..……. 5Phïng H ,ng 11TriÖu Quang Phôc and Lý PhËt Tö ………..……….………………….……… 15The God of Agriculture ……………………….…………………….………... 21The Tr ,ng Sisters ………………………………….…………………….…… 22Mþ £ …………………………………………………..…………………….... 24
Ministers:Lý Ho¶ng ………………………………………………….…….…………… 28Lý ¤ng Träng …………………………………………………..…….………. 32Lý Th ,êng KiÖt …………………………………………………….…….…... 34T« LÞch ………………………………………………………………..……… 37Ph¹m Cù L ,ìng 40Lª Phông HiÓu ……………………….…………….………………………… 43Môc ThËn ……………………………….…………….……………………… 47The Tr ,¬ng Brothers ……………………….…………….…………………... 49Lý Phôc Man …………………………………..…………….…...…………... 52Commander-in-Chief Lý .….……………………..…………………………... 55Cao Lç ………………………………………………..……………….……… 57
Spirits from Nature:The Lady God of the Earth …………..………………………………….……. 61The Spirit of Mount §ång Cæ ……………..……………………………….…. 64The Spirit of Long §é ……………………….……………………………….. 66The Spirit of Khai Nguyªn ………….………….…………………………….. 69The Spirit of Phï §æng ………………….…………..………………………... 71The Mountain Spirit and the Water Spirit ….………….……………………... 75The Local Earth Spirit of §»ng Province ………………….………….……… 78The Chief Earth Magistrate and the Rock Noble …………….………….…… 81The Benevolent Deity of the Kingdom-Protecting Shrine ………...………….. 84The Fire Dragon Spirit Lord …………………………………………...……... 86
Slide Images ………………………………………………………….….…………………..… 88
Suggestions for Further Reading ………………………………………..….………..………… 93
Pinyin Equivalents …………………………………………………………..…………..…….. 95
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iii
INTRODUCTION
When, in the 1280s, the Mongol-Yuan dynasty endeavored to subdue the people in the
territories of what is now northern Vietnam, they were twice forced to withdraw in failure.
One of the reasons why local rulers believed they had survived the invasions was that they
had been assisted by the supernatural powers of spirits dwelling in their land, “The Realm of
ViÖt.” So, when the time for passing out rewards came, after the battles were over, the royal
court bestowed honorific titles upon the spirits believed to have been most efficacious
against the foe; there were twenty-seven such spirits or spirit pairs, and, for the next forty
years, these twenty-seven spirits continued to receive acknowledgment as being in aguardian relation with the reigning line of kings.
In 1329, a bookish member of the royal entourage, named Lý TÕ Xuyªn, compiled
biographies for the twenty-seven spirits, which are in fact thirty spirits, six being paired
spirits. He organized them into three categories: sovereigns, ministers, and spirits from
nature. The sovereigns were five men and three women who were believed to have lived in
the past and to have reigned as kings or queens. The ministers were twelve men who were
believed to have lived in the past and to have served their sovereigns with particular loyalty.These twenty people were understood as having acted with remarkable virtue during their
lifetimes, and, consequently, after their deaths, they were assigned by Heaven to remain “on
duty” to protect living people from calamity. The ten spirits in the third category were
comprised of seven earth spirits, two mountain spirits, and one water spirit; these spirits
appear in stories that associate them with rulers and events in the past.
As his preface makes clear, Lý TÕ Xuyªn compiled information about these spirits from
writings and stories available to him. His purpose was to document the events in which the
supernatural powers of these spirits were believed to have been manifested. He wrote his
compilation in the universal language of civilized writing for his time and place, what we
now usually refer to as “classical Chinese,” although this was no less a classical language for
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the Koreans, Japanese, and Vietnamese than it was for the Chinese. Thus, it was meant to be
read and used by educated peo
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