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Atelier International du Grand Paris
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VALLÉE DE LA BIÈVRE :L’INDUSTRIE DE LA SANTÉ
S
Pierre Alain Trévelo et Antoine Viger-Kohler, architectes et urbanistes, agence TVK, Agence TVK, membre du Conseil scientifique de l’AIGP
Jean-Marc Nicolle, premier adjoint au maire du Kremlin-Bicêtre, conseiller régional d'Île-de-France et délégué spécial au Grand Paris
François Loscheider, Secrétaire général, Conférence territoriale de la Vallée Scienti-fique de la Bièvre
François Chevillard, Délégué général, Medicen Paris Région
Xavier Hagnerelle, Directeur de Villejuif BioPark
Patrick Olivier, Directeur de la stratégie, Agence Régionale de la Santé
Conférence-débat le 23 mai 2013
1925 création de l’institut du
cancer à Villejuif (futur IGR)
1964Décision du
déménagement de l’institut
1980 Inauguration
de l’IGR sur le plateau
des Hautes-Bruyeres
création de l’association
Cancer-Campus
Définition du cône francilien de l’innovation
2006
2008
2003
création de la Conférence
territoriale de la Vallée
Scientifique de la Bièvre
2011création de la ZAC Campus
Grand parc
2013 signature du CDT Campus
Sciences et Santé
2020
2024
mise en service de la gare
Vilejuif IGR sur la ligne 15
mise en service de
l’interconnexion avec la ligne 14
La Vallée scientifique de la Bièvre
70km²
18 communes - 600 000 habitants - 1 SDT et 1 CDT
35 400 étudiants soit 6% des étudiants franciliens
216 000 emplois
La filière biosciences : 5 CHU, près de 500 entreprises, 46 000 salariés, 10 % de la recherche
scientifique française dans ce domaine
L’Institut Gustave Roussy
530 médecins, 965 soignants, 356 lits200 000 consultations par an
270 chercheurs, 240 ingénieurs, 2800 étudiants
Le campus Grand Parc
100ha - 110 000 m² pour l’accueil d’activités de soins, R&D, formations, labo de recherche
30 000m2 pépinière d’entreprise - 140 000m2 pour une offre tertiaire pour des entreprises du domaine de la santé
16 000 emplois hospitaliers
Le projet en bref - Vallée de la Bièvre
Les étapes du projet de territoire
2009/2010 : Travaux avec le secrétariat d’État au Grand Paris (intervention du ministre aux 4ème assises de la Vallée Scientifique de la Bièvre le 17 juin 2010)
2010-2012 : Études du groupement TVK + Acadie + IAU pour le Schéma de référence puis le Schéma de développement territorial (SDT) de la Conférence territoriale de la vallée scientifique de la Bièvre
3 juin 2010 : Adoption de la Loi n°2010-597 relative au Grand Paris qui définit notamment les CDT
17 juin 2010 : Adoption du Schéma de référence pour l'aménagement et le développement de la Vallée Scientifique de la Bièvre
12 octobre 2010 : Premiers échanges entre les maires et le préfet de Région
26 septembre 2011 : Création de la ZAC Campus Grand Parc
16 juin 2011 : 1er comité de pilotage pour la définition du SDT de la Vallée Scientifique de la Bièvre et du CDT Campus Sciences et Santé
9 février 2012 : Signature des accords cadres du SDT et du CDT
30 novembre 2012 : Validation du projet du CDT Campus Sciences et Santé
27 mai-29 juin 2013 : Enquête publique sur le CDT Campus Sciences et Santé
28 octobre 2013 : Signature du CDT Campus Sciences et Santé après enquête publique
27 janvier 2014 : Loi n° 2014-58 de modernisation de l'action publique territoriale et d'affirmation des métropoles (MAPTAM) - Les 18 communes du SDT sont dans le périmètre de la future métropole créée au 1er janvier 2016.
Grand Paris Express
Orly
Atelier International du Grand Paris
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De l’hôpital isolé au campus urbain
L’institut Gustave Roussy (IGR) – l'industrie et recherche de pointe pour des soins personnalisés
« Le lien en matière d’essai clinique attire les entreprises. C’est la médecine translationnelle, c’est à dire le rapprochement du laboratoire de recherche et de l’hôpital où l’on fait des essais cliniques. Le but est d'aller plus loin dans le développement des produits et de faire de la médecine sur mesure. »
François Chevillard
Avec 530 médecins assistés par 965 soignants, 356 lits et 88 places en hôpital de jour, ce sont plus de 200 000 consulta-tions par an qui sont réalisées à l’Institut Gustave Roussy, un des centres mondiaux de lutte contre le cancer et le premier en Europe. Le bâtiment principal construit dans les années 1980 a récemment été restructuré par l’agence AIA et a été augmenté d’un nouvel espace de 18 000m². Le rassemble-ment d’une aussi grande quantité de malades en un même lieu a permis de développer un pôle de recherche et d’ensei-
gnement d’envergure internationale qui regroupe 270 cher-cheurs, 240 ingénieurs, et 2800 étudiants. L’Institut Gustave Roussy est en effet à la pointe de l’innovation en matière de recherche translationnelle qui fait le lien entre la recherche fondamentale et la recherche clinique. Si tous ces chiffres donnent l’impression d’une médecine très industrielle, en réalité la recherche actuelle s’oriente vers le développement de soins plus personnalisés. Les rapprochements de plus en plus importants avec les laboratoires de recherche indus-trielle, notamment dans le domaine des biotechnologies, offrent en effet la posibilité d’expérimenter et de développer des traitements de plus en plus adaptés à la singularité de chaque patient. Pour permettre aux malades de bénéficier de techniques de soins de pointe, aux chercheurs de bénéficier des dernières technologies et aux entreprises d’avoir à la fois accès à un terrain d’expérimentation et aux avancées de la recherche médicale, il est désormais nécessaire de favoriser la proximité entre structures de soins, de recherche et entre-prises.
De “Cancer Campus” à “Campus Grand Parc” : la création d'un biocluster
« Le profil d’une "biotech" c’est un capital très fort, un très gros potentiel, un très gros chiffre d’affaire, mais une faible masse salariale très diplômée. »
Xavier Hagnerelle
L’association Cancer Campus a été créée en 2006 à l’insti-gation de l’Institut Gustave Roussy pour favoriser les syner-gies entre hôpital, industries de la santé et recherche et pour développer un parc immobilier adéquat aux interactions de ces trois milieux. Elle a déjà permis la création en 2011 de Villejuif Biopark, qui abrite une pépinière d’entreprises et un hôtel d’activité. Le projet Campus Grand Parc autour de la future gare de métro qui desservira l’Institut Gustave Rous-sy va permettre de continuer cette dynamique afin de faire émerger un biocluster. Il est prévu de construire 110 000m2 pour l’accueil d’activités de soins, de R&D, de formations, de laboratoires de recherche, 30 000 m2 pour une pépinière complémentaire de celle de Villejuif Biopark et 140 000 m2 pour une offre tertiaire, notamment pour des entreprises du domaine de la santé. On retrouve comme à Paris-Saclay cette volonté d’accueillir des antennes de grandes écoles spécia-lisées. L’Institut Gustave Roussy développe par exemple le projet d’une école de formation continue pour professionnels de santé : l’Ecole des sciences du cancer – Paris Sud. Le renforcement de la présence d’entreprises devra aussi per-mettre de créer un pôle novateur sur les métiers intermé-diaires, en favorisant les partenariats avec les écoles d’ingé-nieurs.
D’une situation insulaire à un campus connecté
« Ce monument a produit une réflexion territoriale intéressante qui vise à faire un projet de renouvellement sur ce territoire. Nous nous intéressons à ce sujet qui est complètement décuplé par les réflexions sur le transport en commun. On passe d’un territoire qui n'en a pas à un territoire où deux lignes de métro se croisent. »
Pierre-Alain Trévelo
Avec comme fond de scène l’autoroute A6, l’ensemble hété-roclite constitué par l’IGR, la redoute des Hautes-Bruyères, les réservoirs d’eau du SEDIF et le parc départemental des Hautes-Bruyères représente aujourd’hui une grande emprise très peu urbaine et difficilement traversable. Le très grand parking à l’entrée de l’hôpital témoigne d’une accessibilité pensée dans les années 70, essentiellement selon la logique du tout-automobile. Dans les années 1920, Gustave Roussy a implanté son institut à Villejuif cherchant à s’éloigner de la pollution de la ville. Mais la situation actuelle d’isolement est plutôt un frein au développement de la recherche hospita-lière et à son rapprochement avec les industries de la santé. Même si ces structures nécessitent un environnement proté-gé pour des questions d’hygiène, de sécurité et de confiden-tialité, leur mise en synergie n'est pas qu'une simple mise en relation fonctionnelle, elle implique une réorganisation spa-tiale. Les échanges entre les différentes structures appelent des lieux de rencontre et de convivialité, et la définition d'une nouvelle urbanité. L'enjeu est de “passer d'une logique de juxtaposition d'ensembles programmatiques à une logique d'interaction urbaine”. La construction de la gare d’inter-
connexion des futures lignes 14 et 15 va améliorer consi-dérablement l’accessibilité du site en transports en commun. Une Zone d’Aménagement Concerté de 70 ha a été créée en 2011 afin de « faire ville » à partir du projet du biocluster. L'aménagement de la ZAC Campus Grand Parc a été confié à la SADEV 94 par la Communauté d'agglomération du Val de Bièvre (CAVB). Elle englobe l’Institut Gustave Roussy et la redoute des Hautes-Bruyères dont le foncier occupé par le ministère de la Défense doit être cédé par l’Etat. Il s’agit de créer un lieu de vie, pas uniquement un lieu de soins. En plus des programmes liés à la santé, il est ainsi prévu la construc-tion de 1720 logements sous forme d’écoquartier dont 40% de logements sociaux, de nombreux services publics, et d’es-paces publics. Le périmètre de l’opération intègre de plus la rénovation urbaine des cités Alexandre Dumas et Armand Gouret et du foyer ADOMA, représentant un ensemble de 700 logements.
Un réseau de parcs pour structurer le campus
« Comment faire ce campus, l’insérer dans un système de santé plus vaste et transcender les coupures pour produire autour du parc des Hautes-Bruyères un périmètre plus large? On passe d’un système de parcs autonomes à un réseau d’espaces verts, un système de campus avec une démarche plus territoriale et progressive. »
Pierre-Alain Trévelo
Le paysage extraordinaire du site actuel, point-haut de l’Île-de-France, et sa forte présence naturelle dans l’environne-ment urbain de la zone dense, ont guidé l’équipe de maîtrise d'oeuvre urbaine dans la définition du projet urbain de la ZAC Campus Grand Parc. L'équipe composée des architectes urbanistes de l'atelier TVK, des paysagistes de l'agence TER et du bureau d'étude technique INGEROP s’appuie en pre-mier lieu sur la mise en réseau des différents espaces verts pour constituer une trame de liaisons douces, faisant le lien au sein du campus et entre le campus et la ville alentour. Un travail important a ainsi été réalisé autour de la notion de po-rosité particulièrement au niveau des limites du site. Un pont paysager sur l’A6 a été imaginé pour connecter la gare avec le jardin panoramique situé à Cachan et faire bénéficier les quartiers pavillonnaires situés de l’autre côté de l’autoroute de la nouvelle accessibilité. D’autre part, le projet conforte le rôle de « balise urbaine » de l’Institut Gustave Roussy qui constitue un repère visible de très loin dans le territoire. La hauteur des nouveaux bâtiments de la ZAC sera limitée afin de laisser à ce monument son rôle de phare dans le campus et le sud parisien.
Situation métabolique - Vallée de la Bièvre
Contexte
Projets
Organe
A6
Métro 7
Tramw
ay T7
Mét
ro 1
4
Ligne 15
A6 v
ers
Paris
VillejuifIGR
VillejuifLouis Aragon
Campus Grand Parc
Campus Grand Parc
IGRIGR
CHU PaulBrousse
INSERM
BioPark
CHU PaulGuiraud
METABOLISME Le déménagement de l’IGR est prévu dès 1964 sur le plateau voisin des Hautes-Bruyères, le site initial étant trop exigu. Le nouveau bâtiment conçu par l’architecte Pierre Laborde comme un hôpital en hauteur sur plan de basilique est inauguré en 1980. L’IGR est devenu le 1er centre de soins et de recherche dans la lutte contre le cancer en Europe, moteur d’une chaîne d’innovation qui dépasse les murs de l’hôpital et participe au renouvellement des industries de la santé.
GRAND PARISLa construction du métro du Grand Paris, avec une gare d’interconnexion entre les lignes 14 et 15, est un levier pour structurer autour de l’Institut un campus de santé. Il permettra d’intégrer dans une même dynamique urbaine les structures médicales existantes à proximité et d’y développer des activités complémentaires et des logements
HISTOIREL’institut du cancer, rebaptisé Institut Gustave Roussy (IGR) à la mort de son fondateur, est créé en 1925, loin des fumées d’usines, sur les hauteurs de Villejuif à côté de l’hôpital Paul-Brousse.
Atelier International du Grand Paris
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79
58·TVK UnE COnSTELLATIOn DE LIEUx EMBLÉMATIqUES
60·TVK InTER-RELATIOnS VISUELLES
59·TVK InTER-RELATIOnS PAR LA TOPOGRAPhIE
BII2b
PANORAMA170 NGF
C.E.A.
R.E.R. CT.G.V.
2,2 KM3,18 % PENTE
1,6 KM3,1 % PENTE
1,3 KM5,4 % PENTE
D.G.A. BAGNEUX95 N.G.F.
R.E.R. BR.N. 20
E.N.S.-E.S.T.P. CACHAN45 N.G.F.
E.N.S. / D.G.A.VUS DEPUIS
I.G.R.VILLEJUIF
I.G.R. VU DEPUIS
E.N.S. CACHAN
I.G.R. VU DEPUIS
D.G.A. BAGNEUX
I.G.R. VU DEPUIS PANORAMA
FONTENAY-AUX-ROSES
A 6
CAMPUS I.G.R115 N.G.F.
PANORAMA D.G.A. BAGNEUX CAMPUS CACHAN I.G.R. VILLEJUIF
FONTENAY-AUX-ROSESBAGNEUX
CACHAN
VILLEJUIF
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E.N.S.-E.S.T.P. CACHAN45 N.G.F.
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D.G.A. BAGNEUX
I.G.R. VU DEPUIS PANORAMA
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CAMPUS I.G.R115 N.G.F.
PANORAMA D.G.A. BAGNEUX CAMPUS CACHAN I.G.R. VILLEJUIF
FONTENAY-AUX-ROSESBAGNEUX
CACHAN
VILLEJUIF
Interrelations par la topographie - Coupe sur l'axe des campus et photographies des vues d'un site à l'autre - Les inter-relations visuelles sur l'axe des campus qui relie imaginairement les quatre grands sites de la vallée - la topographie permet de créer un espace de co-visi-bilité. / TVK / Acadie / IAU
Les études en images - Vallée de la Bièvre
La ZAC Campus Grand Parc : un site en mutation autour de l’Institut Gustave Roussy
Le territoire de la conférence territoriale de la Vallée scientifique de la Bièvre
Plan d'aménagement de la ZAC Campus Grand Parc - La mise en relation des espaces verts existants crée un réseau de parcs qui structure le campus / TVK Architectes Urba-nistes - CAVB SADEV 94
Perspective aérienne du futur cam-pus Grand Parc - la silhouette monu-mentale de l'Institut Gustave Roussy émergera des nouveaux bâtiments. / TVK Architectes Urbanistes - CAVB SADEV 94
Les grands axes et les grandes emprises extraordinaires
Le "ring des espaces en mutation" le long des RD906, A86 et A6 - déve-lopper des logiques de chaînage pour relier les différents projets pensés sé-parément. / TVK / Acadie / IAU
Une chaîne de secteurs stratégiques
Le chaînage et les corridors écologiquesLe chaînage et les polarités
Aménagement de la ZAC Campus Grand Parc 2012-2020 Maitrise d'ouvrage : CAVB/SADEV 94 Mission: Maitrise d'oeuvre urbaine et maitrise d'oeuvre des es-paces publicsMaitrise d'oeuvre : TVK Architectes Urbanistes (mandataire) /TER (paysagistes) /INGEROP (BET VRD, mobilité, environnement)
Élaboration du Schéma de Développement Territorial de la Vallée Scientifique de la Bièvre 2010-2012Maîtrise d'ouvrage : Conférence Ter-ritoriale de la Vallée Scientifique de la BièvreMaîtrise d'oeuvre : TVK / Acadie / IAU
Avenue de la R
épublique
Rue d
e Verdun
Avenue du Président Allende
Rue
Gab
riel
Pér
i
centre ville villejuif
centre ville villejuif
centre ville kremlin bicètre
centre ville l’hay les roses
centre ville cachan
centre ville arcueil
M
M GareChevilly 3 communes
Maîtrise d’oeuvre urbaine
ZAC Campus Grand Parc octobre 2014
CollègeGuy Moquet
Groupescolaire
Joliot Curie
Hôpitalpaul guiraud
Hôpitalpaul brousse
Z.A. de l’epi d’or
Fort de la redoute
Institutgustaveroussy
Sedif
autorouteA6
Parc des hautesBruyères
Parc du8 mai 1945
quartieralexandre
dumas
Groupescolaire Marcel
Cachin
Ecolematernelle
des Hautes Bruyères
Stadenautique Youri
Gagarine
Equipementsport
Equipementsport E.Gérard
Bibliothèque
Centrecommercial
Groupescolaire
du coteau
84
BII2c
67·TVK LES GRANDS AXES ET LES GRANDES EMPRISES « EXTRAORDINAIRES »
68·TVK LE CHAÎNAGE ET LES POLARITÉS
85
BII2c
69·TVK UNE CHAÎNE DE SECTEURS STRATÉGIQUES
70·TVK LE CHAÎNAGE ET LES CORRIDORS ÉCOLOGIQUES84
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67·TVK LES GRANDS AXES ET LES GRANDES EMPRISES « EXTRAORDINAIRES »
68·TVK LE CHAÎNAGE ET LES POLARITÉS
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69·TVK UNE CHAÎNE DE SECTEURS STRATÉGIQUES
70·TVK LE CHAÎNAGE ET LES CORRIDORS ÉCOLOGIQUES
ligne 14
ligne 15
ligne 18
VALLÉEDE LA BIÈVRE
Vallé
e
PARISQuartier Latin
CampusGrand Parc
Génopôle d’Évry
Paris-Saclay
Campus Orsay
Grand Paris Express
Versailles
PanoramaPanorama
Grand Paris ExpressNanterre
SDT
Orly
CDT
VALLÉE SCIENTIFIQUEDE LA BIÈVRE
CAMPUSSCIENCESET SANTÉ
Grand ParisExpress
Noisy-Champs
Atelier International du Grand Paris
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La vallée comme territoire d'échanges : un processus ascendant
Un territoire de visibilité pour des dynamiques d’innovation régionales en matière de santé « Jusqu’alors l’innovation se faisait dans des grands groupes de manière colbertiste, au département R&D. Aujourd’hui le territoire joue un rôle fondamental parce que l’innovation en santé, et même l’innovation tout court, est dans un processus ouvert. C’est une association des sciences de l’ingénieur et des sciences de la vie. On ne travaille pas les uns sans les autres. Dans ce contexte il est important de créer des lieux d’attractivité, des points visibles de loin. »
François Chevillard
Le Campus Grand Parc constitue l’un des points forts d’un cluster de santé qui est en train de se structurer, accompagné par le pôle de compétitivité Médicen Paris-Région. Il vise à créer à l’échelle de la vallée de la Bièvre les mêmes synergies entre recherche fondamentale, clinique et développement industriel des synergies de recherche et de développement que celles qui se constituent autour du projet phare de Villejuif.
Il s’appuie sur d’autres hauts-lieux comme le Panorama, autour du CEA et de l’Hôpital Antoine Béclère à Clamart et Fontenay-aux-Roses, les implantations économiques de grands groupes comme Sanofi, d’entreprises plus petites et de plusieurs campus d’enseignement dans ce domaine. Cependant, la logique de développement de ce cluster ne peut être réduite au territoire de la vallée de la Bièvre. C’est plutôt à l’échelle du cône sud de l’innovation, de Paris jusqu’Evry, voire à l’échelle de toute la métropole où sont répartis les membres de Médicen, qu’un véritable cluster pourra émerger. Comme l’explique François Chevillard l’innovation transcende les spécialités disciplinaires des entreprises et des labos de recherche publics ou privés. Seule une approche territoriale peut permettre de réaliser de réelles liaisons opérationnelles entre les différents acteurs de la santé, pour favoriser à la fois le développement économique et la qualité de l’offre de soins. Celle-ci reste l’objectif principal de l’Agence Régionale de Santé (ARS) qui a fait de la Vallée de la Bièvre son territoire pilote.
Le “campus urbain”, une polarité dispersée
« À l’échelle de ce territoire on a un pôle de recherche tout à fait significatif, même s’il est dispersé. Il est important de dépasser les limites administratives pour reconnaitre les différentes implantations sur ce territoire, ces petits campus enchâssés dans la ville qui créent ensembles un grand campus urbain. Il faut en tirer parti, en faire un moteur de développement urbain, économique, territorial. »
François Loscheider
« Une des caractéristiques de notre territoire c’est qu’il est essentiellement résidentiel. Pour nous, c’est important de tendre vers l’équilibre pour ne pas perdre de l’emploi : nous devons rapprocher logement, emploi et développement économique. »
Jean Marc Nicolle
Les biotech et l’industrie de la santé en général ne sont pas des activités qui créent beaucoup d’emplois, privilégiant un personnel peu nombreux et très qualifié. Même si le projet du Grand Paris a mis l’accent sur la santé et sur le projet phare du Campus Grand Parc, cette spécialisation ne suffit pas à caractériser ce territoire, ni à faire locomotive et freiner la résidentialisation en cours. Le territoire situé entre Paris et Orly subit en effet une pression foncière de plus en plus forte qui va encore s’accentuer avec la construction du futur métro.L’idée plus large d’une vallée scientifique, constellée de petits campus, a initialement rassemblé les acteurs de ce territoire. Ce pôle de recherche significatif représente un potentiel pour développer l’emploi et attirer des entreprises innovantes. Mais le manque de services et l’accessibilité insuffisante sont actuellement un frein à ce développement économique. Le concept de « campus urbain » qui dépasse les limites administratives communales fait aujourd’hui consensus dans la vallée et a permis de poser les bases d’un projet territorial global mêlant des exigences tant en termes d’économie métropolitaine que d’urbanité et d’amélioration de la qualité de vie.
Scénariser la transformation d’un “territoire intermédiaire”
« Le CDT s'est avéré plus complexe que l'élaboration d'un SCOT ou d'un grand plan directeur. Il s’agissait de travailler avec les élus pour comprendre les différentes composantes de ce territoire et voir où il pouvait aller. Cela nous a permis de prendre une distance vis à vis de la planification territoriale à la française qui peut montrer ses limites. L’intérêt était de déceler les dynamiques à l’œuvre, d’essayer de les comprendre pour mieux les utiliser. Nous prenons le temps en compte car le territoire est beaucoup pensé à travers le prisme du Grand Paris Express, mais il ne sera pas là tout de suite. »
Pierre-Alain Trevelo
A l'origine, Pierre Alain Trévelo pointe que le territoire de la Vallée scientifique de la Bièvre est un territoire n'avait pas d'élément “extraordinaire”. L’urbanisation a progressé au cours du XXème siècle avec une certaine hétérogénéité dans les constructions et une très forte présence de la nature. Cette situation intermédiaire entre l’hyperdensité de Paris, et les grands espaces ouverts de la grande couronne comme ceux de Saclay, empêche d’adopter des méthodes
traditionnelles de planification. Pour élaborer le Schéma de Développement Territorial, conjointement avec Acadie, l’agence TVK a adopté une approche fine et dynamique, en partant des composantes du territoire et de ses initiatives grâce à la “scénarisation” qui, à l'instar d'un scénariste de série télévisée, permet “d'identifier des situations et des intrigues, non pas pour leur inventer une fin, mais pour les étoffer au fil des saisons.”
Sur le plan spatial, le schéma s’attache à augmenter la porosité de ce territoire déjà bien maillé, mais fortement marqué par des infrastructures routières qui font coupure et sont sources de nuisance. La figure du “ring des espaces en mutation”, le long des RD906, A86 et A6, permet de révéler leurs potentialités et de développer des logiques de chaînage faisant liant entre les nombreux projets pensés séparément. De même, la topographie de la vallée, parfois vécue comme une contrainte, pourrait créer des liens plus immatériels, un espace de co-visibilité pour renforcer l’identité de ce campus dispersé. C’est le principe de l’“axe des campus” qui révèle le lien entre les quatre grands sites de la vallée.
Une démarche de coopération territoriale inédite
« On a réussi très rapidement, à créer les conditions d’un dialogue où les élus se sont positionnés pas seulement en tant que décideurs, mais dans un rôle de médiateur. De manière à ce que le travail entrepris au sein de la conférence serve à approfondir notre connaissance et nous permette également de communiquer cette vision du territoire. Pour que tout le monde ait envie de s’approprier le projet, d’y vivre, et de le faire partager. »
Jean Marc Nicolle
En 1998, époque où l’on ne parlait pas encore de la métropole du Grand Paris, les acteurs du territoire ont initié un dialogue, animés par la volonté de ne pas rester tributaire du développement parisien et d’insuffler une dynamique qui agisse en synergie avec celui-ci. Ces discussions ont donné forme en 2003 à la création de la Conférence territoriale de la Vallée Scientifique de la Bièvre, une structure de gouvernance inédite rassemblant collectivités, établissements de recherche et acteurs économiques. Cette instance de partenariat et de visibilité a permis aux 18 villes, 4 intercommunalités et 3 agglomérations qui la composent, de se mobiliser autour de nombreux projets dépassant les périmètres administratifs pour travailler en complémentarité plutôt que dans la concurrence. Elle agit en complémentarité avec les intercommunalités qui ont un rôle plus opérationnel.Cette “maturité politique” du territoire a permis une vraie discussion avec l’Etat dans le cadre du projet du Grand Paris. Comme l’a expliqué Fabien Fabbri, le projet phare du Campus Grand Parc a ainsi pu servir l’intérêt de l’ensemble du territoire dont les spécificités économiques et urbaines avaient été affirmées préalablement dans un Schéma de développement territorial. Grâce à ces travaux préparatoires, la définition du contrat de développement territorial “Campus Sciences et Santé” a pu avancer rapidement, contractualisant le projet Campus Grand Parc entre l’État et la Communauté d’agglomération de la vallée de la Bièvre. Ce CDT a ainsi été le premier signé en octobre 2013.
Territoires d'échanges - Vallée de la Bièvre
Gouvernance
Projets
Pôle
Cluster
HISTOIRE L’urbanisation du territoire au sud de Paris que constitue la vallée de la Bièvre s’est dessinée progressivement au cours du XXème siècle, sans actes de planification massive comme cela a pu être le cas à Roissy, Rungis ou dans les villes nouvelles.
Après-guerre et jusqu’aux années 1970, a lieu un glissement des activités scientifiques depuis le
quartier latin, leur centre historique parisien, vers la vallée de la Bièvre.
Ce glissement continue ensuite vers le sud avec la création du campus
d’Orsay, du Génopôle d’Evry et de Paris-Saclay. Les activités
scientifiques de la métropole sont ainsi regroupées dans un large
territoire défini en 2008 comme un des pôles du Grand Paris, le «cône
sud francilien de l’innovation».
METABOLISME
GRAND PARIS La structure inédite de la Conférence territoriale de la Vallée Scientifique de
la Bièvre, préexistait au projet du Grand Paris. Elle a constitué une base de dialogue
solide permettant aux élus et aux acteurs économiques de faire valoir la spécificité
de leur territoire et d’y développer dans le cadre du Grand Paris un cluster axé sur la santé qui ait sa place face au grand projet
du plateau de Saclay au sud.
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PENSER LE SYSTÈME OUVERT TVK / ACADIE / GÜLLER GÜLLER / BAS SMETS
Intermédiations et parages : les nouveaux mondes
Pour faire advenir ces transitions et penser maintenant le Grand Paris comme un système ouvert, certains territoires sont amenés à jouer maintenant un rôle majeur. En effet, au carrefour des espèces d’espaces qui composent l’étendue métropolitaine, ces situations que nous qualifions d’intermédiaires ou de parages sont des zones où se nouent des intrigues, des endroits où les différentes composantes de la métropole entrent en conversation et produisent de nouvelles histoires, de nouvelles hypothèses. Ces territoires sont parti-culièrement intéressants parce qu’ils sont capables d’engendrer une intermédiation entre les parties ou les temporalités de la métropole, qui, bien que fonctionnellement interdépendantes, ont pourtant tendance à s’abstraire, à s’ignorer, voire à se protéger les unes des autres. Dans ces situations qui se sont largement inventées toutes seules, ce qui relève ailleurs de la juxtaposition ou du télescopage produit une forme d’inte-raction et d’épaisseur. Grâce à leur apparition, les « usual suspects » du territoire métropolitain (villages clubs, lotissements, zones d’activités, grands ensembles, dalles de villes nouvelles, bases de loisirs, etc.) acquièrent une sorte d’extension commune où leurs états d’âme respectifs se superposent, et qui donne une réalité géo-graphique et sociale à leur proximité purement spatiale.Ainsi, plus que dans une addition interminable de périmètres, l’intermédiation se mettra en place dans un es-pace discontinu, pas forcément cartographiable, mais capable d’intégrer un champ de relations en constante effervescence. Loin de la notion uniformisante de centralité, c’est donc dans ces parages que l’on réinven-tera quotidiennement la métropole. Parce qu’ils ne cessent d’évoluer et de rebondir, ils ne peuvent pas être conçus, programmés et produits à l’avance. Leur vertu fondamentale est d’illustrer et de cultiver l’espoir que les composantes célibataires de la métropole vont pouvoir de nouveau constituer des mondes localement intéressants et résilients.
Scénarisation
Comment penser une planification légère ? Comment penser les multiples échelles des relations métro-politaines dans le temps ? Comment imaginer un projet métropolitain rechargeable et adaptable à chaque période, et issu d’une méthode de collaboration transversale des acteurs ? Et comment accompagner ces dynamiques métropolitaines en constante évolution ? La méthode de la scénarisation permet de préfigurer cela. Car la tâche de l’urbaniste, en se rapprochant de celle du scénariste, consiste aujourd’hui à identifier les situations et les intrigues, non pas pour leur inventer une fin, mais pour les étoffer à mesure, au fil des saisons. La scénarisation n’est pas un récit idéologique, ni un programme sur cinq ans, c’est une oeuvre ouverte, une histoire évolutive et collective, qui, à la fois, suit de près et provoque les avancements de la métropolisation.À la différence d’un simple phasage, la scénarisation intègre des dispositifs rétroactifs qui permettent sa constante mise à jour et sa réévaluation. Les scénarios relatifs à un épisode particulier de l’histoire d’un ter-ritoire peuvent alors être associés aux pistes alternatives et aux potentiels imprévus qui les accompagnent. Le but de cette méthode est de recharger ou de réinventer l’outil de la planification, en convoquant toutes les temporalités, de celle du vécu individuel à celle des processus prospectifs propres à l’action collective, en tissant les liens nécessaires entre des histoires apparemment secondaires et d’autres plus connues, pour construire un récit global.
Et le Grand Paris ? - Vallée de la Bièvre
Image et textes extraitsde «Système ouvert, les nouveaux mondes du Grand Paris», in Systèmes métropolitains du Grand Paris – TVK / ACADIE / GÜLLER GÜLLER / BAS SMETS, AIGP, 2014
Atelier International du Grand Paris
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