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Denis Gratton COLLECTION « Je veux quon parle d e n o u s » 23 Au cœur de la francophonie Une visite à l’École élémentaire catholique Saint-Joseph d’Orléans

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Denis Gratton

COLLECTION « Je veux qu’on parle de nous »23

Au cœur de la francophonieUne visite à l’École élémentaire catholique Saint-Joseph d’Orléans

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Une visite à l’École élémentaire catholique Saint-Joseph d’Orléans

Denis Gratton

Au cœur de la

francophonie

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Nous tenons à remercier sincèrement la direction, le personnel et les élèves de l’École élémentaire catholique Saint-Joseph d’avoir rendu cet ouvrage possible.

L’un des plus beaux voyages…

La lecture des livres de cette belle collection m’épate. Mais, en même temps, elle ne

m’étonne pas.

Ce que je revis en lisant ces livres n’est que fidèle à ce que j’ai vécu au cours des

30 dernières années de ma vie. Ce que je ressens, ce sont cette même joie et cette

même fierté que j’ai toujours ressenties à circuler dans les corridors et les classes

de nos écoles. Comme enseignant, comme directeur, comme surintendant ou,

aujourd’hui, comme directeur de l’éducation.

Ce que je revois, ce sont les visages de gens qui ont comblé ma vie, des élèves ayant

une soif d’apprendre, la collaboration de personnes passionnées et le dépassement

quotidien de mes collègues de travail.

J’entends leurs voix et leurs rires. Et je ressens toutes les espérances de tous ces

passagers partant ensemble pour l’un des plus beaux voyages. Celui de l’éducation

et de la réussite de chaque enfant qui entre chez nous.

Ce récit de la collection « Je veux qu’on parle de nous » est la suite du travail entamé

par Michel Gratton, qui s’est éteint le 13 janvier 2011. Avec sa simplicité et son

émerveillement, Michel a su nous raconter l’esprit et la vitalité qui règnent au sein des

20 écoles qui lui ont ouvert leurs portes. Je profite de l’occasion pour remercier Denis

Gratton, son frère, d’avoir bien voulu prendre le flambeau pour assurer la continuité de

cette belle collection. Tout comme Michel, Denis sait capter l’essence même de l’âme

d’une école pour la raconter avec perspicacité et tendresse.

Bonne lecture!

Bernard Roy

Directeur de l’éducation

Conseil des écoles catholiques du Centre-Est (CECCE)

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L’École élémentaire catholique Saint-Joseph d’Orléans a célébré son 10e anniversaire en 2013, même si son histoire a débuté il y a plus

de 70 ans.

Il va sans dire qu’une courte leçon d’histoire s’impose avant d’aller plus loin...

La première école Saint-Joseph, située sur le boulevard du même nom, a été construite en briques rouges au début des années 1940. Cette petite école de village accueillait à l’époque tous les élèves francophones d’Orléans.

En 1969, l’année où la province de l’Ontario a commencé à subventionner les écoles de langue française, le nouveau conseil scolaire qui a hérité de l’école Saint-Joseph a décidé de la convertir en dépôt scolaire.

Les élèves de l’élémentaire allaient dorénavant fréquenter l’école Présault, qui avait été construite en 1955. Et les élèves de l’intermédiaire, c’est-à-dire les élèves de la 7e et de la 8e année, allaient pour leur part fréquenter l’école Léo D. Côté, ouverte en 1969.

Mais qu’est-il advenu de l’école Saint-Joseph dans tout ça?

Eh bien! sans le savoir, plusieurs élèves d’Orléans se rendent aujourd’hui là où cette école avait pignon sur rue.

Je vous explique.

En 1984, le conseil scolaire a vendu l’école Saint-Joseph, devenu un dépôt scolaire, à un homme d’affaires du nom d’Ernest Lacroix. Selon ce que l’on raconte, M. Lacroix aurait, le même jour, vendu l’édifice à la chaîne de restauration rapide McDonald’s.

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Quelques semaines plus tard, l’école Saint-Joseph, qui représentait le plus vieux témoin de l’éducation en français à Orléans, disparaissait en moins de deux heures sous les efforts des démolisseurs… et apparaissait bientôt un restaurant McDonald’s.

Donc, la prochaine fois que vous visiterez le McDo du boulevard Saint-Joseph, rappelez-vous que, jadis, des élèves étudiaient à ce même endroit où vous mangez aujourd’hui votre « Big Mac » ou vos « McCroquettes ».

Voilà pour la petite histoire de l’école Saint-Joseph d’Orléans.

Elle est disparue, mais elle n’a jamais été oubliée...

Jamais oubliée, en effet. Parce qu’en 2003, lorsque les élèves du cycle intermédiaire ont été intégrés à l’École secondaire catholique Garneau d’Orléans, l’école Léo D. Côté est devenue vacante.

Puisque l’école élémentaire Présault était devenue un peu désuète, les élèves de cette école ont déménagé dans la grande école Léo D. Côté, comme les élèves de l’école élémentaire Des Villageois, école qui se trouvait ni plus ni moins dans la cour de l’école intermédiaire.

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Tous ces jeunes élèves ont donc hérité d’une école conçue pour les

« grands », et ce « nouveau » lieu d’apprentissage a été rebaptisé l’École

élémentaire catholique Saint-Joseph d’Orléans en mémoire de la petite

école de briques rouges du boulevard Saint-Joseph qui avait vu grandir des

centaines, voire des milliers de jeunes Franco-Ontariens.

Question de ne jamais l’oublier...

« Nous sommes bien ici, dit Anik Régimbald-Cyr, enseignante de 6e année

qui travaille à l’École élémentaire catholique Saint-Joseph depuis neuf ans.

Au début, étant donné qu’il s’agissait de deux écoles amalgamées, il y avait

des petits groupes au sein du personnel enseignant. Mais maintenant, les

enseignants travaillent très bien ensemble et forment une vraie équipe. »

(« Une équipe » a-t-elle dit. On entendra souvent ce mot durant notre visite

à l’École élémentaire catholique Saint-Joseph.)

« C’est la même chose à propos des élèves, reprend Mme Régimbald-Cyr,

ou plutôt madame Anik, comme la nomment les élèves. Ils passent leur

enfance ici, donc ils se connaissent tous et s’entendent formidablement

bien. Nous sommes comme une grande famille unie. »

(« Une famille », voilà une autre expression que l’on entendra souvent.)

Il y a une autre chose de particulier à l’École élémentaire catholique

Saint-Joseph. C’est qu’elle se trouve au cœur de la francophonie d’Orléans.

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Mme Anik explique :

« Nous sommes voisins de l’école secondaire Garneau et du Mouvement d’implication francophone d’Orléans (MIFO). On peut donc faire beaucoup de partenariat avec eux.

« Le 25 septembre dernier, Journée des Franco-Ontariens et des Franco-Ontariennes, on a fait notre “Journée du drapeau [franco-ontarien]” au Monument de la francophonie du MIFO plutôt que de la faire à l’intérieur, dans notre gymnase. Nous y allons chaque année. Et durant la Semaine de la francophonie, on a fait un tournoi d’improvisation avec le MIFO. Et ce n’est pas rare qu’on invite les élèves de Garneau à venir faire des ateliers avec nos élèves. On ne pourrait demander mieux comme voisins! lance-t-elle en souriant.

— Si l’on vous donnait le choix de poursuivre votre carrière ailleurs, madame Régimbald-Cyr, y songeriez-vous?

— Non. Je resterais ici pour l’équipe et pour les élèves. Ce sont de bons élèves de bonnes familles. Les parents sont très actifs dans la communauté scolaire et très engagés dans l’apprentissage de leurs enfants. Ils font partie de notre équipe, de notre famille. »

Michelle Thériault est présidente du conseil d’école et mère d’une fille et d’un garçon qui fréquentent tous deux l’École élémentaire catholique Saint-Joseph d’Orléans.

(Le conseil d’école est formé de 13 parents, de membres du personnel enseignant et du personnel non enseignant, ainsi que du directeur de l’école, Stéphane Bergeron, que nous rencontrerons plus tard.)

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Mme Thériault fait partie du conseil d’école depuis maintenant six ans. Lorsqu’on lui demande pourquoi les parents devraient s’impliquer dans le conseil d’école et dans la vie scolaire de leurs enfants, elle répond :

« Il y a tellement de raisons. Ça nous permet de comprendre comment le tout fonctionne. Ça nous permet de voir l’école et de comprendre tous les enjeux. Et aussi, ça nous permet d’apprécier tous les partenaires qui jouent un rôle dans l’éducation de nos enfants. Comme parent, je trouve que c’est très important. J’étais enseignante avant d’avoir mes enfants. J’ai vu l’importance du rôle qu’un conseil d’école peut jouer. Et puisque je suis maintenant à la maison, je peux faire ma part et m’impliquer dans le succès de notre école et de nos élèves. »

Les parents de l’école Saint-Joseph d’Orléans ne chôment pas pour offrir ce qu’il y a de mieux à cette grande famille qu’est la communauté scolaire.

Ils organisent des ventes de cartes-cadeaux. Ils servent la pizza au dîner une fois par semaine. Ils organisent un grand pique-nique en juin pour célébrer la fin de l’année scolaire. En janvier, ils accueillent la communauté à un bingo familial en soirée. Ils offrent aussi des ateliers aux parents.

« Il y a deux ans, explique Mme Thériault, nous avons offert un atelier portant sur le déficit d’attention. L’an dernier, c’était un atelier portant sur l’appui aux devoirs et aux leçons. Il y en a eu d’autres portant sur la grammaire nouvelle et les mathématiques nouvelles. Ce sont des ateliers qu’on offre en soirée et auxquels on compte habituellement plus de 30 participants. Et puisque l’école accueille environ 300 enfants (323 pour être précise), ce sont donc 10 % des parents qui se déplacent. En fait, on compte 200 familles, donc c’est plus que 10 %. La réponse est bonne, les gens souhaitent y participer. Ça se voit aussi au nombre de nouveaux parents qui se joignent au conseil d’école. C’est encourageant de voir que les parents veulent s’impliquer. On forme une belle équipe. » (Encore ce mot...)

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Non, Mme Thériault n’a pas oublié de parler de l’une des activités les plus courues à l’École élémentaire catholique Saint-Joseph d’Orléans, soit le déjeuner annuel de la cabane à sucre organisé tous les printemps en collaboration avec les Chevaliers de Colomb et les Filles d’Isabelle.

« Ils viennent préparer des crêpes sur de grandes plaques installées à l’extérieur, explique-t-elle. Toutes les familles de la communauté sont invitées. Les élèves, les parents, les grands-parents, les frères, les sœurs. Plus de 600 personnes participent annuellement à ce grand déjeuner. Ça nous permet de célébrer ensemble l’arrivée du printemps. »

Il faut souligner le fait que les parents de l’École élémentaire catholique Saint-Joseph d’Orléans travaillent présentement à recueillir des fonds pour installer une nouvelle structure de jeux dans la cour d’école. Il y a déjà un jeu modulaire pour les enfants de la maternelle et du jardin, et un autre pour

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les bambins de la garderie Les petits pinceaux du MIFO, qui est incorporée à l’école. Le temps est venu de doter Saint-Joseph de structures de jeux pour les plus grands.

Il est 8 h, le directeur de l’école, Stéphane Bergeron (monsieur Stéphane) termine la prière et son message quotidien au micro en s’assurant de répéter, comme il le fait tous les matins, les trois valeurs de l’école : Engagement. Respect. Responsabilité.

Des valeurs que les élèves ne peuvent pas oublier, puisqu’elles sont écrites un peu partout dans l’école. Sur les murs, les babillards, les planchers, ces trois valeurs sont partout présentes dans l’École élémentaire catholique Saint-Joseph d’Orléans. On les observe aussi dans le comportement exemplaire des élèves et le dévouement des membres du personnel.

« J’ai une équipe formidable, lance M. Stéphane en s’assoyant, avant même que je lui pose une question. Je suis ici depuis trois ans et j’aimerais y demeurer le plus longtemps possible. C’est un beau cadeau que la vie m’a offert.

« Nous sommes tellement bien ici, poursuit-il en regardant par la fenêtre. Nous sommes vraiment dans le cœur d’Orléans. Avec l’école Garneau, là-bas, le MIFO, l’église au bas de la côte et nous, la francophonie d’Orléans vit dans notre quartier. Nous sommes une école très francophone, et les employés et les élèves en sont fiers. C’est beau de voir cette fierté francophone dans les classes, les corridors et la cour d’école. »

Jérôme, un élève de 6e année, l’a bien résumé avec ces mots : « Parler français, c’est important parce qu’on aime l’histoire des Franco-Ontariens et qu’on veut que ça continue. »

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Des mots rassurants, n’est-ce pas? Des mots qui habitent l’École élémentaire catholique Saint-Joseph depuis 70 ans.

« Êtes-vous prêt pour un tour de l’école? me demande M. Bergeron.

— Absolument, oui.

— Alors, allons-y! »

Après une visite de la salle d’art et du laboratoire d’informatique, on passe à l’immense bibliothèque où Danielle Lavigne accueille les élèves tous les mardis.

« Je travaille dans quatre écoles de la région, dit-elle. Mais ici, à Saint-Joseph, c’est l’école élémentaire où l’on compte le plus d’emprunts. Les enfants adorent venir ici. Certains viennent même le midi! Et nous organisons chaque année un salon du livre en collaboration avec l’École secondaire catholique Garneau. L’an dernier, plus de 4 000 personnes ont visité notre salon. Cet événement encourage beaucoup les élèves à la lecture. »

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On quitte la bibliothèque et l’on passe devant le gymnase. Je suis renversé par les dimensions de ce lieu de sports et de loisirs. On se croirait dans un gymnase d’école secondaire.

« Nous sommes chanceux, me dit M. Stéphane. Nous avons hérité d’une école construite pour des adolescents. Et ce gymnase est utilisé tous les jours par nos élèves et il est loué par la communauté cinq soirs par semaine. Avec les dimensions de notre gymnase, on peut se permettre d’accueillir

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plusieurs tournois interscolaires. Et c’est vraiment un plus, selon moi. Parce qu’il n’y a rien de mieux que l’activité physique. Nous avons des équipes dans pratiquement tous les sports. C’est l’une des premières choses dont je me suis assuré en arrivant ici.

— Dans tous les sports?

— Oui. Quand Marc Gauthier, l’enseignant d’éducation physique, est venu me voir pour me demander si je pouvais approuver certains tournois, je lui ai répondu que je les approuverais tous, dans la mesure du possible. Je crois qu’il était un peu surpris, mais très satisfait de ma réponse. Le sport est une dimension hyper importante pour moi. J’étais à l’École secondaire catholique Franco-Cité avant, là où il y a un programme sports-études. J’ai toujours trouvé que les élèves qui étaient impliqués dans des activités sportives et qui avaient des habitudes saines n’étaient jamais les élèves en difficulté à l’école. Ils étaient des élèves qui travaillaient fort et qui voulaient atteindre leurs objectifs. Donc, après l’environnement, le développement durable, le recyclage, le compostage et tout ça, j’ai mis l’accent sur la santé et le bien-être. Quand nous visiterons l’agora, vous remarquerez des ballons accrochés au plafond. Chaque élève de Saint-Joseph a signé son nom sur l’un de ces ballons. Et cette signature l’engage à être actif et à avoir des habitudes saines.

— C’est le slogan de l’école? que je demande à M. Stéphane en lisant sur un mur les mots “En forme “vert” l’avenir”.

— Oui, répond-il, c’est notre thème.

— Vous savez que le mot vert est mal écrit?

— C’est voulu. Ce slogan à une double connotation. Une connotation santé et une connotation environnementale. Donc, “vert” l’avenir. C’est un jeu de mots. »

(J’aurais dû m’en apercevoir, à bien y penser...)

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« Bonjour, madame Laporte, lance le directeur à une dame qui s’affaire à poser des feuilles sur un babillard dans le corridor.

— Elle est enseignante ici? que je demande à voix basse à M. Stéphane.

— Non, Mme Marie-Adèle est bénévole. Elle vient tous les jours donner de son temps généreusement et elle est aussi surveillante à l’heure du dîner. Tous les élèves et les membres du personnel l’adorent. »

Puis, j’ai eu la chance, durant ce tour de l’école, de rencontrer les enseignantes Mme Sylvie, qui est à l’École élémentaire catholique Saint-Joseph depuis neuf ans, Mme Anik, qui enseigne aux élèves de 3e année, Mme Brigitte, qui est à Saint-Joseph depuis son ouverture, il y a dix ans, Mme Carole, Mme Karina, Mme Linda, et tant d’autres « profs » qui m’ont gentiment ouvert la porte de leur salle de classe. Mais je ne peux malheureusement pas tous les nommer dans ce livre. Chose certaine, ils sont aussi passionnés les uns que les autres. Cette passion et ce dévouement des enseignantes et des enseignants me renversent dans chaque école que je visite.

« Allô, monsieur Denis! » crient une vingtaine d’élèves en route vers la récréation.

J’ai cru qu’ils s’adressaient à moi. Mais non. Ils saluaient le concierge qui se trouvait derrière moi!

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M. Denis travaille à l’École élémentaire catholique Saint-Joseph d’Orléans depuis son ouverture, en 2003. « Ça fait 28 ans que je travaille pour le Conseil des écoles catholiques du Centre-Est (CECCE), dit-il, et j’espère finir mes vieux jours ici. J’ai travaillé dans plusieurs écoles dans ma carrière. Mais ici, le personnel est exceptionnel. C’est plaisant de travailler avec ces gens. T’arrives le matin avec le sourire. De la direction aux secrétaires, c’est l’une des plus belles équipes que j’ai vues en 28 ans. »

« Et M. Denis accepte de nous aider avec la surveillance, le midi, enchaîne le directeur. Il n’est pas obligé de le faire, mais il a accepté de s’occuper de la surveillance des élèves de la 4e à la 6e année. »

« Et parfois, de reprendre le concierge, quand un élève a de petits problèmes en classe, l’enseignante l’envoie travailler un peu avec moi. Ça le fait bouger, il se change les idées et ça l’amuse en même temps. »

« Et M. Denis a toujours une bonne blague à raconter » ajoute le directeur en souriant.

J’ai évidemment rencontré plusieurs élèves durant ma visite à l’École élémentaire catholique Saint-Joseph d’Orléans. Des élèves à qui les enseignantes et enseignants ont transmis leur passion. Des élèves confiants, fiers, vifs d’esprit, fondamentalement heureux, la tête pleine de rêves et de projets pour l’avenir, lorsqu’ils seront « grands ».

Comme Marie-Ève, qui deviendra vétérinaire ou médecin. Vétérinaire parce qu’elle aime beaucoup les animaux. Médecin parce que « ç’a l’air “le fun” » et parce que sa sœur aînée étudie en médecine à l’Université d’Ottawa.

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Alexia, quant à elle, deviendra enseignante ou médecin, elle aussi. Enseignante parce qu’elle aime les enfants et que beaucoup de gens lui disent qu’ils la verraient comme enseignante. Médecin parce qu’elle aime soigner les gens et les rendre heureux.

Jérôme n’a pas encore arrêté son choix. (N’est-ce pas normal à l’âge de 10 ans?). Mais il adore les sports, et sa matière favorite est l’anglais parce qu’il peut enfin comprendre la langue de certains de ses coéquipiers au baseball, l’été.

Et Alexandra deviendra médecin, elle aussi. Une spécialiste en cancérologie, précise-t-elle. Parce que sa grand-mère a combattu le cancer deux fois dans sa vie. Et Alexandra ne veut pas que d’autres gens souffrent de cette terrible maladie.

Tous ces gens ont raison de parler d’une belle équipe et d’une grande famille à l’École élémentaire catholique Saint-Joseph d’Orléans. Ça se voit et ça se sent qu’ils sont heureux d’y être. Ça se voit tant chez le personnel que chez les élèves et les parents.

Ils sont, en plus, au cœur de la francophonie d’Orléans et jouent un rôle important dans l’épanouissement de la communauté francophone de ce coin de pays et de tout l’Ontario.

Ces élèves qui parlent de l’importance de parler français et de conserver leur langue maternelle ont déjà compris la richesse de leur culture. C’est rassurant lorsqu’on sait qu’ils seront les leaders de demain.

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L’école Saint-Joseph est née, il y a plus de 70 ans, du désir d’offrir aux jeunes d’Orléans une éducation en français qui les mènera aussi loin que leurs rêves voudront les entraîner.

Ce désir est le même aujourd’hui à cette « nouvelle » École élémentaire catholique Saint-Joseph d’Orléans.

Une école que l’on n’oubliera jamais.

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Conception, mise en pages et impression : Centre franco-ontarien de ressources pédagogiques, 2013.

Dans la même collection

1 Attache ton soulierUne visite à l’École élémentaire catholique George-Étienne-Cartier

2 Ça tient de la magie!Une visite à l’École élémentaire catholique Élisabeth-Bruyère

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10 À l’école des merveilles…Une visite à l’École élémentaire catholique Sainte-Geneviève

11 À l’ombre des 747…Une visite à l’École élémentaire catholique Bernard-Grandmaître

12 Le silence d’une ruche d’abeilles…Une visite à l’École élémentaire catholique La Source

13 La joie parmi les mésangesUne visite à l’École élémentaire catholique Mgr-Rémi-Gaulin

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15 Au pays de JoloUne visite à l’École élémentaire catholique J.-L.-Couroux

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17 Jusqu’au bout du rêveUne visite à l’École élémentaire catholique Saint-François-d’Assise

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19 Zoumi et ses amisUne visite à l’École élémentaire catholique Sainte-Marie

20 Comme une deuxième familleUne visite à l’École élémentaire catholique Sainte-Anne

21 La grande famille de MerrickvilleUne visite à l’École élémentaire catholique Sainte-Marguerite-Bourgeoys

22 La beauté du rêveUne visite à l’École élémentaire catholique L’Envol

23 Au cœur de la francophonieune visite à l’École élémentaire catholiqueSaint-Joseph d’Orléans

Page 20: Au coeur de la francophonie

Lorsque mon frère Michel me parlait de la collection « Je veux qu’on parle de nous », ses yeux s’illuminaient. Il se disait renversé par ces écoles en effervescence qu’il découvrait. Ébahi par le dévouement et la passion des gens qu’il rencontrait. Et émerveillé par les élèves qu’il racontait. « Des élèves aux yeux brillants, gonflés d’espoir en l’avenir et de confiance en eux » a-t-il écrit. Comment pourrais-je dire mieux?

Lorsque Michel a quitté ce monde, j’ai voulu poursuivre son œuvre. Et à mon tour, de rencontre en rencontre, j’ai la chance et le privilège de voir en mouvement ce que mon frère a découvert avant moi, soit « les meilleures écoles… au monde ».

– Denis Gratton