Barbe-Bleue, espoir des femmes Dea Loher

La compagnie

La compagnie des CriArts est fondée en mai 2009 par Julie Louart et Mathieu Lourdel, rencontrés aux Cours Florent.

Leur première création, Terres Mortes de Franz Xaver Kroetz, rencontre un succès public. Ils gagnent ainsi le soutien de la direction des cours Florent : deux postes de professeur auprès des jeunes élèves. Terres Mortes peut ainsi être joué à Paris. Ils montent ensuite les Quatre Jumelles de Copi au Théâtre de Ménilmontant. Ils poursuivent sur la lignée des auteurs allemands en s'attaquant à Barbe bleue, espoir des femmes de Dea Loher et Trust de Falk Richter.

Résumé

« Parce qu'elle pensait que ce n'était qu'un jeu pour moi. Parce que je ne pouvais pas l'aimer comme elle m'aimait. Et c'est comme ça que tout a commencé. »

Dans une rue à putains, dans un bar de nuit, sur le quai d'un métro, cinq femmes cherchent quelqu'un à aimer. Et Henri, vendeur de chaussures, les tue.

Ce n'est pas qu'il y prenne du plaisir. Il doit se délivrer de l'amour factice que ces femmes croient ressentir pour lui. Un amour qui ne pourra jamais égaler celui de Juliette.

À travers cette relecture du conte de Barbe-Bleue, Dea Loher mélange comique et tragédie dans une pièce où l'amour, poussé au-delà de ses limites, rejoint l'enfer...

Coordonnées

J. Louart : 06 75 82 50 78

M. Lourdel : 06 10 22 88 64

Mail : lescriarts@gmail.com

Site : laciedescriarts.free.fr

AUTEUR Dea Loher

Née en 1964 à Traunstein, à la frontière autrichienne, elle poursuit des études de philosophie et de littérature puis part au Brésil pour un an. Elle y trouve la matière de sa première pièce, L’Espace d’Olga, questionnement sur les rapports de domination entre un bourreau et sa victime. En 1988, elle s’installe à Berlin et suit les cours d’écriture scénique de l’École supérieure des beaux-arts. L’Espace d’Olga, achevée en 1990, est aussitôt publiée (Verlag der Autoren). En 1992, Tatouage, remporte le Prix de la meilleure pièce contemporaine d’un jeune auteur du Goethe Institut et le Playwrights Award du Royal Court. Cette pièce, comme toutes celles qui suivront, donneront lieu à de nombreuses créations en Allemagne, en Autriche et en Suisse. En 1993, elle est auteur en résidence au Schauspielhaus de Hanovre et commence un fructueux compagnonnage artistique avec le metteur en scène Andreas Kriegenburg ; y seront successivement créées ses pièces Léviathan, Un autre toit et Adam Geist. Cette dernière obtiendra le Prix de la meilleure pièce du Festival contemporain de Mülheim en 1997. En 1998, Manhattan Medea est mise en scène au Festival Steierischer Herbst de Graz en Autriche. Barbe-Bleue, espoir des femmes est le fruit d’un atelier d’écriture et de mise en scène au Residenz Theater de Munich, mené avec Andreas Kriegenburg. En 1999, elle écrit Les Relations de Claire pour le Burgtheater de Vienne. En résidence au Thalia Theater de Hambourg à partir de 1999, elle y écrit pour le metteur en scène Dimiter Gotschev : Le Secteur tertiaire (2001), puis pour Andreas Kriegenburg : Entrepôt du bonheur (sept pièces courtes créées au long de la saison 2002-2003) et Innocence (créée en octobre 2003). Au terme d’une résidence de plusieurs mois au Brésil (Goethe Institut /Festival International de São Paolo), elle écrit La Vie sur la praça Roosevelt, créée à Hambourg en juin 2004 et qui part en tournée au Brésil. Pour le Thalia Theater de Hambourg, elle écrit également Quichotte dans la ville, créée en 2006, puis Le Dernier Feu, qui lui vaut d’être de nouveau lauréate du Prix de Mülheim en 2008. Sa dernière pièce Diebe (Voleurs) est mise en scène en janvier 2010 par Andreas Kriegenburg au Deutsches Theater de Berlin, dont elle est devenue auteur associée. En France, ses textes, traduits par Laurent Muhleisen (avec Olivier Balagna pour Manhattan Medea) ont paru à L’Arche Éditeur, principalement créés, dès 2003, par Michel Raskine, Marie-Jeanne Laurent, Gilles Dao, Véronique Widock.

METTEUR EN SCÈNE

Julie Louart

Professeur de théâtre au Cours Florent, en classe Ulis et éveil maternelle.

Mises en scène : Terres Mortes, Les 4 jumelles,Barbe bleue espoir des femmes, Trust, Epic Failure, Opéra Pop, Abbé pierre Happening...Théâtre: Barbe bleue espoir des femmes, Terres Mortes, 7 péchés capitaux, Trust, Les 4 jumelles, Ventres, Grandes Jambes...Co-fondatrice de la Cie Des CriArts et Créatrice des Cours CriArt'istsCinéma: Éric de Nicolas Simonin - festival de Newport Beach : meilleur short film meilleure interprétation féminine - festival short corner Cannes

D'abord comédienne, je me suis ensuite dirigée vers la mise en scène parce que je considère le théâtre et le cinéma comme deux riches médias pour s'engager artistiquement et politiquement. A mon sens, le divertissement doit être un moyen, et non un but. Pouvoir questionner le public sans le moraliser, travailler sur le sensible, chercher de nouvelles possibilités, partager.

Je vois ce travail comme le moyen d'expérimenter ensemble. L’expérimentation, la recherche, le dépassement de soi sont pour moi les maitres mots du théâtre. Je suis inspirée par le travail de recherches, de recherches collectives, de travail sur le sensible. Evoquer le travail des sens, chercher vers l'ailleurs.

Partager.

Avec des choses fondamentales : comprendre que l’on joue pour un ensemble, pour un espace, pour l’autre. On n’est pas acteur de soi-même.

Avec notre compagnie, nous travaillons dans ce sens afin d'offrir et d'échanger avec le public sur des auteurs, des textes, des thèmes qui nous portent. Je suis toujours dans une perpétuelle envie de découverte, découverte d'auteurs, de textes, d'univers..

Un des stages qui m'aura marqué le plus sera celui avec Ariane Mnouchkine, mais aussi celui avec Masato Matsura sur le théâtre No. Pour faire un bref passage sur mon parcours professionnel, je suis actuellement professeur au cours Florent, je travaille aussi avec des jeunes de classe ULIS afin de leur donner confiance à travers le théâtre.

Par le biais de notre Cie, Cie des CriArts, nous avons monté plusieurs pièces contemporaines (pour la plupart d'auteurs allemands.) J'ai joué aussi dans différentes de ces pièces et ai eu la chance de jouer lors d'un festival au Mali.

Distribution(mise en scène de Julie Louart)

Henri

Nicolas Avinéemise en scene philippe UlysseRôle de Baal dans Baal de Brecht, par Gaspard Monvoisin Courts-métrages: Le russe Nicholaï (2nd role), Action Painting, Ta maman qui t’aime (1er role)LM de J. Petalugga2009-2010: Anime l'atelier théâtre enfant au CSC d'AmiensLangues : ang. all. it.

l'Aveugle

Lola Roy

Théâtre: Élève au Cours Florent

2008 à 2010 plsuieurs expériences théâtrales

2013: représentations auditorium Victor Hugo

Burton's show au Théâtre de Ménilmontant

L'Amour au Théâtre de Ménilmontant

Anne

Julie LouartProfesseur de théâtre pour enfants au Cours Florent Mises en scène et théâtre: Terres Mortes, Les 4 jumelles Trust Epic Failure créationCo-fondatrice de la Cie Des CriArtsCinéma: Éric de Nicolas Simonin - festival de Newport Beach : meilleur short film meilleure interprétation féminine - festival short corner Cannes 2011

Tania

Yohann Guion Théâtre: Nous les héros de Jean Luc Lagarce, Mise en scène d’Aurélien Gabrielli,La Fausse suivante de Marivaux, Mise en scène de Barbara FranLes étoiles d’Arcadie d’Olivier Py, Mise en scène de Xavier Bonadonna au Théâtre du Soleil

Judith

Juliette Savary

Promotion 2012:JTN Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de ParisThéâtre :La Fabrique Hugo HorsinCri Et Ga au Théâtre du Rond PointLe ministre des affaires etrangères mise en scène S .ValentiCinema: Tango CM de S.Van BoxsomLe Moine de D. Moll

Ève

Justine Assaf Cinéma :CMLa boîtede FrancisWolffFuck Offde Sandra Bourdonnec et Justine AssafThe mysterious disparition of Paris de Robert Ltheatre Le moche de mayenburg mise en scène Stephanie dussine veillée pour un ange mise en scene Sandra Bourdonnec

Christiane Madeleine Cantarella2008: Classe libre du cours Florent avec J-P. Garnier + Acting in English IntermediateThéâtre: The Changeling de T. Middleton + mise en scène, La Mouette de A.Tchékhov, La Duchesse d’Amalfi de J.Webster + mise en scènePolyglotte en. nl. es.

Juliette Clara DucherThéâtre: Élève au Cours Florent

Montage de textes ( Ça va. Huit femmes. La colère) auditorium Monet

Burton's show au Théâtre de Ménilmontant

L'Amour au Théâtre de Ménilmontant

Le chœur

Rémy Laquittant

Théâtre :2012/13 A La Fraiche, mise en scène par le Collectif A La Fraiche, au Rendez-Vous d’Ailleurs.2012 Les Etoiles d’Arcadie de Py, mise en scène par Xavier Bonadonna, Théâtre du Soleil\Cartoucherie.Danse :Dancin Michel Durand

Xavier Bonadonna2012 Le Nez de Nikolai Gogol [ Theatre du Soleil, Cartoucherie – Mise en scene ] Dans les bois [ Georges Becot ] Les Etoiles d’Arcadie d’Olivier Py [ Theatre du Soleil, Cartoucherie – Theatre de la Jonquiere, Paris – Mise en scene et comedien – Role de FlorianCinéma: Les limiers [ France 2 – Alain Desrochers ] Schwartzkopf – La Palette [ Publicité ]

Interventions artistiques

David Hess crée l'ambiance sonore de la pièce, vêtu en Cupidon, il gère la composition sonore et musicale en direct et conte l'histoire d'Henri Barbe Bleue.

Musique et ambiance sonore

David HessBatterie sous la direction de D. BichonPiano jazz et d'harmonie jazz à la Bill Evans Piano Academyfondateur et claviériste dans Hifi On Steroidsclaviériste dans Graamhcompositeur pour pub et jeux vidéosConcerts :Théâtre Pierre cardin, le Gibus, l’International, le New Morning, la Boule Noire, le Divan du monde...

Chorégraphe

Mathieu Leedéveloppe l'étude sur le corps en mouvement avec M.Franzetti Travail sur le corps avec Nomura Masashi(Maitre No)etYoshito Ohno (Maitre Butō) au Japon. Production :Menga Films Production. Cinéma :2011 Alice et Benj (CM) de C. CausseThéâtre : Tokyo Bar de T. Williams mes: G.Desveaux

Les différents modèles de chaussures ont été créé en collaboration avec Sarah Fouquet afin de coller de près à l'identité de chaque personnage, de sorte qu'à la chaussure on puisse reconnaître la femme. Au delà de l'esthétique et de la forme, une attention toute particulière a été portée sur la

matière. Le matériau doit décrire l'univers de chacune des femmes.

Styliste

Sarah FouquetCompétences: Ambiance, gamme colorée, matière. Plan de collection vêtement, accessoireet maroquinerie. Prototypes. Détails et finitions.Expériences avec :2011: Pierre Corthay, Bottier contemporain2010: Hans Defoer,Stand sur Mod’amont : 2010: Allison Edmond pour Marie Claire US.

Styliste/conception costumes

Nicolas Candas

Depuis2002 YvesStLaurent,Lanvin,Chloe,Balenciaga Styliste modelliste

2001/2002 NAPOLIPARIS créateur Assistant styliste;modelliste

1996/2001 Aides Paris et Uk Coalition Londres

Les danses et interventions du chœur ont été chorégraphiées par Mathieu Lee

RÉGISSEUR VIDÉO/CAMERAMAN

Guillaume ToselloThéâtre : J'éprouve création de L. MassonMise en scène : Tartuffe de Molière, Jacques le fantaisiste de J. Patucci.Réalisation, cadrage, montage : Bloody Mary , Together alone avec G. Cordeils et elles nous parlent documentaire avec N. DjouderOrganisateur de festivalsProfesseur au Cours Florent

RÉGISSEUR GÉNÉRAL

Cyril Manetta

Théâtre : Guerre de Goldoni mes H. Dalem, Le dindon mes B. MuratMise en scène : Le bouc de Fassbinder ; Le huron opera de GrétryCréation lumières : Formation technique au Théâtre Edouard 7 et assistant de 2 créations de Laurent Castaing , éclairagiste. Créateur lumière pour la Cie de Quat'sous et paradoxe(s).

Notes d'intentions concernant la direction prise pour la mise en scène :

L'accent a été mis sur les interventions artistiques :

David,gère la composition sonore et musicale en direct. Il est le narrateur de ce conte.

Les différents modèles de chaussures ont été créés en collaboration avec une styliste afin de coller de près à l'identité de chaque personnage, de sorte qu'à la chaussure on puisse reconnaître la femme.

Les monologues et interventions du choeur sont choregraphiés sous forme de tableaux (passant du classique au contemporain).

Au delà de l'esthétique et de la forme, une attention toute particulière a été portée sur la matière. Le matériau doit décrire l'univers de chacune des femmes. Par exemple, les chaussures de Judith, la SDF, sont fait de restes et de déchets.

La matière est un thême transversal qui se manifeste également chez Anne, la plasticienne, ou lors de la transformation d'Henri.

Tout tourne autour de l'amour :

Notre objectif est de mettre en parallèle l'amour factice ou impossible omniprésent dans la pièce avec l'amour faux et commercial qui est devenu la norme dans le monde contemporain.

Sur scène comme dans la vie, l'amour est illusoire, fantasmé, impossible, ou imposé.

La mise en scène de chaque scène est adaptée à son personnage central :

Personnages

Henri

Lorsque débute la pièce, Henri est un individu terne et sans envergure. Son horizon se limite à la chaussure pour dame et il s'en satisfait pleinement, au point d'en avoir fait son unique obsession.

Le fond de la scène est un dressing. De nombreuses cases dont certaines contiennent des chaussures pour dame. Au début de la pièce, les chaussures sont neutres, sans âme ni fantaisie. Form Follows Function. Elles sont à l'image d'Henri, qui se laisse trimballer par le temps et le monde.

L'apparition puis le suicide de Juliette vont bouleverser son existence. Rongé par la culpabilité de n'avoir pu empêcher sa mort, il ne peut désormais plus accepter les sentiments triviaux qu'il fait naitre chez les femmes qu'il rencontre.

Dans le monologue de l'escalier, on entend la Sonate au Clair de Lune de Beethoven. Une lumière s'allume et révèle une case où Henri met la paire de chaussures de Juliette. Un drap descend et cache Henri.

Mais c'est son premier meurtre qui déclenche chez lui une véritable transformation. Désormais Barbe-Bleue, il ne désire plus avoir commerce avec la gente féminine. Ce sont les femmes qui, irrésistiblement attirées par lui, courent à leur propre perte.

Henri se verse un seau rempli d'eau sur lui-même, et concrétise ainsi sa transformation. Chaque victime lui offre une nouvelle paire de chaussure qui apporte couleur et fantaisie à son dressing. Il reflète l'âme d'Henri qui a trouvé un sens à sa vie dans sa quête.

Ce n'est qu'auprès de l'Aveugle qu'il parvient à retrouver un amour au-delà de toute mesure. C'est auprès d'elle qu'il trouve la rédemption et la mort.

Chaque femme a un univers qui lui est propre, et Henri passe d'un monde à un autre au fil des scènes et des femmes. Outre l'espace scénique, le costume, et surtout les chaussures, seront le reflet de l'identité de leur propriétaire.

Anne

Elle est l'amie mais veut aussi être considérée comme femme. Son rapport au corps est celui d'un travail plastique.

Anne travaille son corps : modification, peinture. Corps mutilée, corps beau, corps laid. Une fois étranglée, un drap tombe et couvre la scène.

Judith

Malgré leurs différences, chacune croit trouver en Henri Barbe-Bleue celui qui saura combler leur vide existentiel. Et ses efforts pour les persuader du contraire ne font qu'attiser davantage leur désir. En définitive, Henri n'a plus d'autre choix que de les tuer les unes après les autres.

Au terme de la pièce, les six femmes qui ont aimé Henri reviennent une dernière fois pour se libérer de leurs attaches et trouver la paix.

Les feuilles mortes où Juliette meurt sont comme un autel où vient se recueillir Henri lors du monologue de la forêt. Les six femmes y mettent le feu, renonçant ainsi à l'amour au-delà de toute mesure et à tous les fantasmes qui les empêchaient d'avancer. Elles sont enfin libres.

Malgré leurs différences, chacune croit trouver en Henri Barbe-Bleue celui qui saura combler leur vide existentiel. Et ses efforts pour les persuader du contraire ne font qu'attiser davantage leur désir. En définitive, Henri n'a plus d'autre choix que de les tuer les unes après les autres.

Au terme de la pièce, les six femmes qui ont aimé Henri reviennent une dernière fois pour se libérer de leurs attaches et trouver la paix.

Les feuilles mortes où Juliette meurt sont comme un autel où vient se recueillir Henri lors du monologue de la forêt. Les six femmes y mettent le feu, renonçant ainsi à l'amour au-delà de toute mesure et à tous les fantasmes qui les empêchaient d'avancer. Elles sont enfin libres.

Note d'intention concernant la création lumière

Toutes les femmes qui gravitent autour de Barbe Bleue et qui finissent par être tuées sont autant d'univers très différents les uns des autres mais qui n'arriveront jamais à tarir les désirs de notre anti héros. Chaque femme est donc un monde en soi et aura sa propre ambiance lumière qui créera sa propre Scénographie.Seul le personnage de l'aveugle qui sera une ombre en fond de scène et qui reviendra régulièrement ne sera pas traitée comme les autres dans l'histoire et par conséquent dans la lumière. Cette ombre symbolise la quête ultime du désir de barbe bleue, quête qu'il n'atteindra jamais car comme dans la caverne de Platon, il n'en voit que la projection sur le mur de ses désirs inassouvis...

Cyril Manetta

Le chœur

Dans le monologue d'introduction, il represente la société, l'Homme que n'est pas Henri. Ils seront aussi à l'origine du rituel des chaussures. C'est lui qui laissera Henri, seul devant son dressing, avec les chaussures de la morte.

Les pensées, les peurs et les doutes de Henri dans le monologue de l'escalier.

Les mâles, la chair, le sexe et le désir dans le monologue de l'Aveugle.

Tout le long de la pièce, leur travail corporel devient de plus en plus décousu. A travers eux, on voit l'evolution d'Henri ( déchéance d'une vie structurée)

Lovely Bones (2010) de Peter Jackson

Le choeur aura pour tache de récuperer les corps, il nettoie la scène de crime.

Il ouvre aussi certaine scène pour representer :

La rue et la violence qui y existe sur l'entrée de Tania.

Les consommateurs dans le bar de Eve.

Les passants, amants potentiels de Christiane.

Note du chorégrapheLa nécessité du mouvement, en respectant les intentions d'un metteur en scène ne peut se trouver dans un travail purement chorégraphique chez l'acteur-danseur.La vérité juste d'un corps, se trouve à l'intérieur de lui, en cherchant avec des mouvements simples, qui lui appartiennent. Il ne faut pas le voir, il faut le sentir. Revenir à ce que l'on est, des animaux. Les choses montent alors, et refont surfaces, jusqu'à faire sortir une poésie de l'être là. Le travail de recherche pour les chorégraphies c'est basé sur ce principe là.

Mathieu Lee

La musique et Barbe bleu.

Barbe bleu est accompagné par un piano pendant une grande partie de la pièce, le piano est un choix intéressant au théâtre, tout simplement parce que c'est le seul instrument qui peut remplacer un orchestre, ce qui offre un grand panel de direction a emprunter.

Pour cette même raison dans Barbe bleu il se place aussi dans la tradition de pianiste de cinema / orgue de cinema et même si c'est une pratique qui remonte au début du siècle dernier cette activité s'inscrit dans le spectacle "contemporain". Contrairement à la projection sonore, qui reproduit à l’identique une oeuvre à chaque représentation, la variation possible de jeu qu'il y a entre deux représentations fait de lui un acteur à part entière de la pièce.

La démarche: esquisse et composition.

La difficulté principale a été d'écrire une musique, accessible et suffisamment universelle pour qu'elle reste théâtrale, c'est pourquoi le squelette des compositions n'est pas étranger à la "symbolique des sons" de Marc-Antoine Charpentier (1635-1704) dans son Règles de composition (1690) où il présente les "propriétés des modes", ce grand nom de la musique baroque française a mâché le travaille de nombre de musiciens en proposant un sentiment associé à chaque mode.

Les recherches de Charpentier bien que très complètent mon parient insuffisantes, non pas pour leurs contenus mais par leurs encrages dans la période baroque, c'est pourquoi avant même de poser les doigts sur l'instrument, il me fallu réviser les symboliques musicales antiques, en effet les grecs attribuaient aux modes le pouvoir d'exprimer les divers états de l'âme et de les provoquer chez les musiciens comme chez les auditeurs. c'est la doctrine de "l'ethos" des mode qui leurs accorde a chacun un caractère particulier et un puissance morale. Voilà un très bref résumé de ce qui a été pour moi l'antichambre musicale de Barbe bleu espoir des femmes et ce qui m'a permit de ne pas perdre de vue l'essentiel: une musique accessible et théâtrale.

Des mots de Dea Loher aux touches.

Passer des livres à la vrai pratique musicale ne fut pas simple, après avoir crée le fil rouge des compositions il me fallu apposer des notes sur les mots de l'auteur, pour que lorsque l'acteur parle il n'y est aucune dissonance avec le piano.

Ce fut une démarche très personnelle d'écriture puisque étant synesthésique générale je me suis toujours servie de cette particularité lors de mes compositions pour le théâtre. Associer les couleurs des mots avec les couleurs des notes fut pour moi une priorité, la synesthésie bien que naturelle chez certaines personnes est quelque chose qui peut tout à fait être recréé artificiellement chez l'auditeur, le but de cette démarche n'est non pas de créé un sentiment de synesthésie chez le spectateur mais bien au contraire d'intégrer le piano comme une seconde voix tout à fait naturelle au texte.

Pour garder la théâtralité musicale en associant la musique aux mots, je me suis nourrie ensuite de plusieurs registres et techniques, pour pouvoir choisir entre une musique figurative ou bien antinomique, dans le même morceau nous pourrons avoir ainsi des parties absolument tonales et des parties atonales (utilisées le plus souvent dans le cadre d'un "expressionnisme musicale") permettant de cette manière de soulever, par exemple des sentiments d'incertitudes ou d'angoisses, ou bien créé une illusion antinomique alors que c'est résolument figuratif ex: dans le monologue de l'escalier nous avons une musique très douce alors qu'à ce moment Henry est rongé par l'angoisse et la culpabilité, si bien que cette musique qui parait en décalage, appui en réalité la culpabilité d'Henry puisque elle évoque le souvenir de Juliette qui bien que muette dans cette scène tient le role principale.Même si j'ai parfaitement conscience que cela n'apparaitra pas forcement comme quelque chose d'évident pour le spectateur (ça n'est d'ailleurs pas ma démarche) j'espère néanmoins créer chez lui tout comme le sentiment d'Henry une résonance, un souvenir et surtout souligner l'absence. Ce qui semble donc antinomique est pensé parfaitement figuratif.

Bibliographie:Godwin Joscelyn, Les harmonies du ciel et de la terre. La dimension spirituelle de la musique.Méreaux Francois, La musique, de la perception à l'exécution.Rameau Jean-Philippe, La musique raisonnée.Charpentier Marc-Antoine, Règles de composition.Cage John, Le Silence.

Erigene Valentin, Mystére et pouvoir des sons au temps des pharaons.

Réf musicales:Listz, Poème symphonique.Bartok, Barbe bleu, Danses roumaines, Le mandarin merveilleux.Wagner, Tristan et Isolde, Tannhauser.Prokofiev, Pierre et le loup, Sarcasmes.Ravel, Jardin féerique, concerto pour piano en Sol.Debussy, prélude à l'après midi d'un faune, Quatuor a corde, Pélleas et Mélisande.De Falla, Le tricorne.Berg, Lulu, Wozzeck.Poulenc, Gloria, Sonate pour clarinette et piano.Chostakovitch, concerto pour violon n°2Messiaen, St Francois d'Assise, Turangalîla.Ligeti, Le grand macabre.Stockhausen, Tierkreis (zodiaque) pour boite à musique, Hymnen.Schoenberg, la nuit transfigurée, pierrot lunaire.Sibelius, Quatre légendes pour orchestre.Strauss, Salomé, mort et transfiguration.Janàcek, Mladi, Jenufa, Messe glagolitique.Rimski-Korsakov, Schéhérazade.Moussorgski, Une nuit sur le mont chauve, Tableau d'une exposition, KhovanchtchinaMassenet, Manon, Werther, La terre promise.Fauré, Dolly, Pélleas et Mélisande.Saint-Saens, danse macabre.Bruckner, Symphonie n°8.Weber, Der Freishültz.Schubert, Messe en Mi bemol, Symphonie n° 8 et n°9.Paletrina, Messe du pape Marcel.

Pourquoi Barbe-Bleue ?

Le thème central de la pièce est l'amour. Car l'amour est aujourd'hui au centre de toutes les préoccupations. Notre société commerciale nous impose un idéal de couple inatteignable, et nous fait ainsi nouer coûte que coûte des relations bancales, plutot que d'accepter la solitude.

Le seul véritable amour est au-delà de toute mesure. Il ne laisse comme alternative que la réciprocité ou la mort. Les choses ne peuvent se présenter autrement.

Cependant, dans la pièce, la réciprocité n'est jamais là. L'amour partagé est impossible. Une fois rencontré, la seule issue sincère est donc la mort. Parce qu'elle incarne l'innocence et la pureté, Juliette est la seule à l'accepter pleinement et à se la donner.

Henri incarne l'homme terne et effacé qui se laisse porter par la vie sans la goûter ni y prendre vraiment part. Lorsqu'il rencontre l'amour, il le laisse passer et se retrouve seul. Il rate son amour et sa mort, mais l'exemple de Juliette lui ouvre les yeux et il ne pourra désormais plus les refermer.

Au contraire, les femmes qu'il rencontre ont également raté l'amour, mais n'en ont jamais pris conscience. Elles comblent leur vide intérieur de faux désirs auxquels elles donnent le nom d'amour. Pour Anne, ce sera le flirt et la séduction, pour Tania la sécurité d'un homme bien à elle, pour Christiane la passion qu'elle a vécu un jour dans sa jeunesse.

Par certains aspects, ces femmes évoquent tous ces gens qui aujourd'hui cherchent une version terne et commerciale de l'amour, la seule qu'ils connaissent, dans un univers de plus en plus virtuel. Henri n'est pas pour elles une personne, mais une image, un avatar, sur lequel elles projettent leurs fantasmes. L'illusion est la même que celle qui règne sur les chats et autres sites de rencontre de notre monde contemporain.

Plus Henri tente de les dissuader, plus elles le trouvent désirable. S'il ne peut pas se donner la mort, il peut en revanche libérer ces femmes en les tuant. Mettant ainsi fin à leurs vaines existences.

Mais pour Henri, c'est aussi une manière de redonner du sens et de la beauté à son existence. À chaque vie qu'il prend, son dressing qui est aussi son être intérieur gagne en richesse et en éclat. En les tuant, ils les connait réellement et non à travers une image.

Ainsi, à la fin de la pièce, il est enfin capable d'aimer. En l'Aveugle, il retrouve Juliette, et peut ainsi rejouer sa première scène. Le parcours d'Henri est une boucle qui commence et finit au même point. Juliette est l'Aveugle et l'Aveugle est Juliette. La dernière scène est joué en début de pièce, et est le contrepoint de la première scène.

La boucle peut se délier. L'Aveugle tue Henri et achève ce qu'avait initié Juliette. Les femmes brûlent leur passé et sont enfin libres.

Nous avons tous été bercé dans notre enfance par les contes de fées, conditionné par une idée de l'amour .Barbe Bleue fait partie de la mémoire collective et s'adapte à l'époque. Cette pièce parle de choses cruelles, noires comme le suicide, le manque d confiance, le meurtre, sous forme de conte, de mythe.Cette pièce traite aussi de la peur de l'engagement, de cette idée définitive que l'on se fait du mariage. Nous nous mettons la pression pour être à la hauteur face à l'autre. Et en mettant trop d'espoir en l'autre, on est forcement déçu.Notre société commerciale nous impose un idéal de couple inatteignable.

A travers les femmes qu'Henri rencontre, on parle de tous ces gens qui aujourd'hui cherchent une version terne et commerciale de l'amour. La seule qu'ils connaissent dans un univers de plus en plus virtuel. Henri n'est pas pour elle une personne mais une image, un avatar sur lequel elles projettent leurs fantasmes.

La collaboration avec différents corps de métiers artistiques et les principaux aspects de la mise en scène renforcent cette idée de conte contemporain.

La musique est composée en direct par une sorte de Cupidon qui orchestre l'ensemble de la pièce. Il représente l'image rêvée de l'amour et de l'espoir et donne de la couleur au texte.Le chœur travaillé comme au temps de la tragédie grecque, intervient comme une sorte de tableau vivant. Chacune des interventions corporelles de ce dernier sont menées par Cupidon et sa mélodie. Cupidon agit comme une sorte de coryphée.Chacun de ces tableaux ponctue la parcours d'Henri dans la boucle de la solitude.On passe du pays du concret et du réel à un univers fantomatique.

Henri passe d'une femme à l'autre. La mise en scène de chaque scène est adaptée à son personnage principal.Henri, personnage terne sans envergure rencontre des femmes qui, au contraire, ont chacune un stéréotype social défini et une identité visuelle propre.Chaque mort est ponctuée par un effet scénique bien précis.

Un travail particulier est fait sur les costumes et surtout les chaussures qui sont les points caractéristiques de la FEMME.

Travail aussi sur la matière avec la rapport du corps à la peinture et le rapport du corps au vêtement.

Tout ça s'appuie sur une mise en scène très visuelle basée sur la limite entre le réel et le mythe.

PLANCHES COSTUMES ET CHAUSSURES