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Bidart et l’Uhabia : un enjeu écologique et économique Bidart est face à un enjeu environnemental consi- dérable. En effet, à l’horizon 2015, l’Europe mettra en application sa nouvelle Directive de la qualité des eaux de baignade, avec des seuils de tolé- rance 4 fois plus bas que ceux pratiqués actuelle- ment. Si ces nouvelles normes étaient appliquées dès aujourd’hui, nos analyses d’eaux de baignade entraineraient la fermeture définitive de la Plage de l’Uhabia, voire d’une ou deux de ses voisines (Parlementia et Plage du Centre). Des travaux d’assainissement de grande enver- gure (20 millions d’euros) sont donc lancés pour répondre aux obligations de protection de notre environnement, de nos sols et de nos eaux de baignade. Les résultats obtenus suite aux négo- ciations du renouvellement du contrat de l’Eau et de l’Assainissement donnent à Bidart une partie des moyens de financer ces travaux de façon autonome. Le reste du montant doit bénéficier de financements publics, selon les engagements pris avec les différentes institutions (Conseil général 64, Agence de l’Eau, Conseil régional Aquitaine). www.bidart.fr 11 L E DOSSIE R Rivière de l’Uhabia

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Page 1: Bidart et l’Uhabia : un enjeu écologique et économique...Bidart et l’Uhabia : un enjeu écologique et économique Bidart est face à un enjeu environnemental consi-dérable

Bidart et l’Uhabia :

un enjeu écologique etéconomique

Bidart est face à un enjeu environnemental consi-

dérable. En effet, à l’horizon 2015, l’Europe mettra

en application sa nouvelle Directive de la qualité

des eaux de baignade, avec des seuils de tolé-

rance 4 fois plus bas que ceux pratiqués actuelle-

ment. Si ces nouvelles normes étaient appliquées

dès aujourd’hui, nos analyses d’eaux de baignade

entraineraient la fermeture définitive de la Plage

de l’Uhabia, voire d’une ou deux de ses voisines

(Parlementia et Plage du Centre).

Des travaux d’assainissement de grande enver-

gure (20 millions d’euros) sont donc lancés pour

répondre aux obligations de protection de notre

environnement, de nos sols et de nos eaux de

baignade. Les résultats obtenus suite aux négo-

ciations du renouvellement du contrat de l’Eau et

de l’Assainissement donnent à Bidart une partie

des moyens de financer ces travaux de façon

autonome. Le reste du montant doit bénéficier de

financements publics, selon les engagements pris

avec les différentes institutions (Conseil général

64, Agence de l’Eau, Conseil régional Aquitaine).

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11LE DOSSIER

Rivière de l’Uhabia

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LE DOSSIER12

Assainissement et qualité des eaux de baignade à Bidart Implantation des ouvrages de gestion des flux

Station d’épuration

Bidart

Bassin Contresta (BS2)

1500 m

Bassin Centre (BS1)

600 m

Bassin Bassilour

1000 m

Bassin paysager de

stockage des eaux traitées

Emissaire en mer

723 m

Canalisation de transfert

vers l’émissaire en mer

Porte sur l’Uhabia

Bassin paysager de stockage

des crues de l’Uhabia

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Assainissement et qualité des eaux de baignade à Bidart Implantation des ouvrages de gestion des flux

LEXIQUE D’USAGE DES TERMES D’ASSAINISSEMENT :n Réseau unitaire :

Collecteur où sont mélangées les eaux pluviales et les eaux usées.

n Réseau séparatif : Les eaux pluviales et les eaux usées sont collectées dans deux réseaux séparés et ne sont donc plus mélangées.

n Déversoir d’orage : Ouvrage pour les réseaux unitaires qui au-delà d’un certain seuil déverse dans le milieu naturel.

n Bassin de stockage : Bassin qui permet de stocker les eaux d’un réseau unitaire pour les empêcher de se déverser dans un milieu naturel.

n Emissaire : Canalisation munie d’une pompe de refoulement en amont qui permet d’expulser des effluents en mer vers le large.

n Poste de relevage : Ouvrage muni d’une pompe qui refoule les eaux d’un point bas vers un point haut.

n Effluent : Eau véhiculant une certaine charge polluante.

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LE DOSSIER14

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Comment fonctionne l’assainissement à Bidart aujourd’hui ? :Il existe deux types de réseaux sur notre village : séparatifs et unitaires. Le centre du village est prin-cipalement unitaire. Les eaux unitaires collectées sont dirigées vers la station d’épuration. Quand les réseaux sont séparés, seul celui des eaux usées part vers la station, le pluvial rejoignant le milieu naturel. Aujourd’hui, au niveau hydraulique et en période de pluie intense, la station n’arrive pas à absorber tout ce qu’elle reçoit. C’est ainsi que pour les réseaux unitaires qui «surversent», les eaux chargées sont diffusées dans le milieu natu-rel. Par temps sec la station fonctionne à 30% de sa capacité en hiver, 60% en été, par grosse pluie, la capacité monte à 230%.

En quoi consistent ces travaux ?Ils se décomposent en deux parties : le réseau assainissement de Bidart et la qualité des eaux de l’Uhabia.

Pour éviter que les eaux des réseaux unitaires en cas de débordement aillent dans le milieu naturel, elles seront dorénavant stockées dans les bassins naturels puis acheminées vers la station pour être traitées. Il est bon de préciser qu’en plus de nos effluents nous recevons également ceux d’Arbon-ne et d’Ahetze. Les travaux prévoient la création de trois bassins de stockage enterrés en béton. Il s’agit du bassin de Contresta de 1 500 m3 déjà en fonctionnement, du bassin de Bassilour de 1000 m3 dont les travaux démarrent et enfin celui de l’Uhabia de 600 m3 qui récupérera les effluents du centre ville. Ces trois bassins couvrent la majo-rité du territoire du village et sont renforcés par sept déversoirs d’orage déjà existants. A noter éga-lement la présence de 23 postes de refoulement disséminés sur le territoire.

En plus de ce dispositif, deux autres bassins terras-sés sont prévus : un de 6 000 m3 jouxtant la station d’épuration permettra de stocker des effluents déjà traités avant leur renvoi en mer.

Enfin, un bassin de 50 000 m3 tout près du précé-dent aura pour but de stocker les eaux de la riviè-re lorsque la porte est fermée.

En l’absence de ce bassin, les eaux retenues der-rière la porte provoqueraient une mini-crue..

Avec ce dispositif, pouvons-nous ainsi préserver notre qualité des eaux de baignade ?Si ce dispositif d’assainissement permet de dimi-nuer la charge bactérienne des eaux de l’Uha-bia, il n’est pas suffisant pour que, par temps de pluie, les eaux de baignade soient à un niveau satisfaisant.L’Uhabia par temps sec ne présente aucun dan-ger de pollution sur les plages. Le souci existe en cas de fortes averses car elle reçoit toutes les eaux de pluie du bassin versant, qui sont pol-luées ; (agriculture, assainissement non collectif (fosse sceptique) et pollution des eaux de ruis-sellement). Pour que nos analyses soient satis-faisantes, il faut en outre installer une porte sur l’embouchure de l’Uhabia et un émissaire en mer de 700 m (350 m en terre, 350 m en mer). Cet-te porte fermée par mauvais temps permettra de recréer un immense bassin naturel de réten-tion : le lit de la rivière, dont les effluents seront évacués de nuit par l’émissaire en mer. L’émissai-re servira également a évacuer toutes les eaux traitées de la station. Les eaux chargées rejetées au large bénéficieront de deux facteurs naturels pour l’élimination de la pollution bactérienne : l’effet de dilution dans la masse océanique et la salinité de la mer, néfaste pour la vie des bacté-ries. Le transit de nuit de ces effluents vers la hau-te mer, compte tenu de leur faible durée de vie dans ce milieu hostile, nous permettra à l’heu-re de l’ouverture des bains le lendemain matin d’avoir une qualité des eaux tout à fait accep-table. Par temps sec, la porte ne fonctionnera pas. Si nous nous référons aux statistiques de l’été 2009, elle aurait fonctionné 7 jours pour les 4 mois de saison.

L’enjeu de ces travaux est donc d’éviter des jours de fermeture des plages ?Non, il ne s’agit pas d’éviter un risque de ferme-ture ponctuelle, mais bien celui de fermeture définitive. En effet, à l’horizon 2015, l’Europe, qui a adopté des résolutions beaucoup plus drasti-ques que les précédentes, pourra prononcer en cas d’analyses défavorables, une fermeture défi-nitive des plages concernées.

Quel est le coût de l’ensemble de ces travaux ?L’ensemble de ces travaux, qui comportent la rénovation, le redimensionnement des réseaux, la création de 3 bassins de stockage, les 2 bas-sins de renfort sur l’Uhabia et la porte de l’émis-saire coûtent 20 millions d’euros. Pour l’instant, tous les travaux déjà en cours (bassin de Contres-ta, bassin de Bassilour, réseaux rue de l’Uhabia et rue de la Grande Plage) sont en dessous des coûts estimatifs.Parallèlement à ce gros programme, un budget de 500 000 euros est nécessaire pour transfor-mer les poches d’assainissement non collectif en collectif.

Assainissement : Un enjeu considérable pour Bidart Préserver notre environnement et la qualité de nos eaux de baignade.Christian Barragué, Adjoint au Maire en charge des Travaux, répond à toutes les interrogations concernant ce dossier.

Raccordement à l’assainissement collectif Tous les riverains raccordés actuellement en assainissement individuel devront d’ici 2 ans maximum, faire le nécessaire pour être branchés sur un réseau d’assainisse-ment collectif. Pour les nouveaux réseaux prévus dans le budget des 500 000 €, les propriétaires des maisons seront informés par courrier. Pour tout ceux qui ne sont pas branchés sur un réseau collectif déjà existant, il vous est demandé de contacter les services techniques, secteur assainissement au 05 59 54 98 76. Un contrôle étendu sur le territoire des branchements individuels est effectué en parallèle.

Riverains de la rue de l’Uhabia et Grande PlageLa nouvelle chaussée sera réalisée avant l’été 2010. Par conséquent, tous les rive-rains sont appelés à se manifester pour des travaux sur les réseaux (réseau sec ou assainissement), avant que le revêtement définitif soit effectué.

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Comment s’est déroulée cette procédure ?Le renouvellement d’une D.S.P*. est une procé-dure encadrée et règlementée. C’est pourquoi la Municipalité a choisi de se faire épauler par un cabi-net-conseil, spécialisé dans ce genre d’exercice.

A l’issue d’une première sélection, 3 entreprises ont été admises à présenter des offres, pour l’eau potable et pour l’assainissement.

La phase de négociation (prévue par les textes) a donné lieu à une rude bataille commerciale. C’est finalement la Lyonnaise des Eaux qui a conservé le Service Public de l’eau potable et qui a remporté la délégation de l’Assainissement.

Dans les deux cas, la durée de cette délégation a été fixée à une durée de douze ans, à compter du 1er janvier 2010.

Quelles sont les prestations obtenues ?n Pour l’assainissement, 2 améliorations sont à mettre particulièrement en avant :

- La gestion active des plages, c’est-à-dire la gestion en temps réel de la qualité des eaux de baignade.

- La fin de l’épandage au profit du compostage, des boues de la station d’épuration. Celles-ci seront dorénavant traitées dans une usine, à Belloc.

n Pour l’eau potable, outre un prix très fortement à la baisse, les améliorations sont surtout à trou-ver du côté d’un rendement optimisé du réseau, de la mise en place de compteurs de sectorisa-tion ainsi que d’actions de communication - sen-sibilisation à l’environnement.

Enfin, la Municipalité a fait le choix de prendre la responsabilité du renouvellement des canalisa-tions d’eau potable ainsi que du remplacement des branchements plombs.

Les Bidartar vont-ils profiter d’une baisse sur leur facture ?La Municipalité n’a, à aucun moment, perdu de vue son objectif initial de faire profiter tous les Bidartar d’une baisse de tarif.

Le pari ainsi relevé a été tenu, puisque, mal-gré le lourd programme d’investissement que

nous devons mettre en œuvre, toutes les catégories de consom-mateurs identifiées devraient être gagnan-tes (familles, profession-nels du tourisme, hôtels et campings, loueurs en meublés…).

Par exemple, une famille ayant une consomma-tion moyenne annuelle de 120 m3 (ce qui est la norme) devrait bénéfi-cier de 12% de bais-se…, mais aussi de la satisfaction plus sym-bolique de savoir que tout est organisé pour qu’en 2015 nos eaux de baignade soient conformes aux directi-ves européennes.

* D.S.P. : Délégation de Service Public. Contrat par lequel une personne de droit public (la Mairie) confie la gestion d’un Service Public dont elle a la responsabi-lité à une délégation publique ou privée, dont la rémunération est liée au résul-tat d’exploitation du service.

Fin 2009, la Commission d’Appel d’Offre (CAO) de la Commune avait en charge le renouvellement des Délégations de Service Public de l’eau potable et de l’assainissement.Emmanuel Alzuri, Adjoint au Maire en charge des Finances, de l’Intercommunalité, de l’Economie et du Tourisme, répond à nos questions.