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BURE : STOP ! Déchets nucléaires 2014 WIPP Site d’enfouissement pilote américain l’accident mystère à 650m sous terre ! GEOTHERMIE Qui décide du destin d’une région ? TRANSPORTS Un train déraille fin 2013 en région parisienne et laisse des traces... radioactives NE PAS ENFOUIR ! NI ICI, NI AILLEURS www.burestop.eu CIGEO / BURE = DEUX CONVOIS / SEMAINE DE DÉCHETS ATOMIQUES DANS NOS GARES JUSQU’EN 2155 7

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Page 1: BURE : STOP - Réseau Sortir du nucléaireBURE : STOP ! Déchets nucléaires 2014 WIPP Site d’enfouissement pilote américain l’accident mystère à 650m sous terre ! GEOTHERMIE

BURE : STOP !Déchets nucléaires2014

WIPP Site d’enfouissementpilote américainl’accident mystèreà 650m sous terre !

GEOTHERMIEQui décide du destin d’une région ?

TRANSPORTSUn train déraille fin 2013en région parisienneet laisse des traces... radioactives

NE PAS ENFOUIR ! NI ICI, NI AILLEURSwww.burestop.eu

CIGEO / BURE=

DEUX CONVOIS / SEMAINE

DE DÉCHETS ATOMIQUES

DANS NOS GARES

JUSQU’EN 2155

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é d i t oL’ANDRA s’estengagée* début 2013 :“Les études ont montré

que le stockage n’aurapas d’impact avant 100 000 ans (...).”Pas de problèmes techniques,pas de déformations desgaleries, pas de corrosions des matériaux, pas de mauvaisbéton, pas de dégradations des colis, pas de chutes decolis, pas de câbles qui cèdent,pas d’incendies, pasd’explosions, pas d’infiltrationsd’eau, pas de fuitesintempestives, pas de rejetsincontrôlables, pas d’erreurshumaines, pas d’oublis, pas de mauvais étiquetages,pas d’accidents de transports,pas de séismes, pas de failles,pas de corruption, pas d’arrangements pas clairs,pas d’oublis, pas de raisond’État, pas de secrets...

VOUS Y CROYEZ ?NOUS PAS, rejoignez-nous !- - - - - - - - - - - - - - - - A ce jour, il n’y a pas de déchets nucléairesà BURE contrairement à certaines idées reçues ;juste des technocrates, qui tentent de faire croire à l’incroyableet/ou de passer en force.- - - - - - - - - - - - - - - - Attention, le faux-débatpublic 2013 conclut qu’il nefaut rien précipiter. Illusion !Rien ne contraint l’Andra àchanger sa feuille de route.La date d’arrivée despremiers colis radioactifs,fixée à 2025, n’est pasremise en cause...Si on laisse faire.* ENGAGEMENT TEXTUEL DE L’ANDRA (AGENCENATIONALE POUR LA GESTION DES DÉCHETSRADIOACTIFS) DANS LE DOSSIER DÉBAT PUBLIC 2013

PAGE 4 > Transports atomiques à très très hauts risques

Le déraillement d’un train de déchets nucléaires est possible... et le risque zéro n’existe pas.

PAGE 6 > DÉBAT PUBLIC... SANS PUBLICBien chahuté et devenu totalement virtuel, le débat public se paie enplus des fausses conclusions !

PAGE 8 > Enfouir : le pari impossibleDéchets MAVL, hydrogène et bitumes, un mélange détonant oula bombe souterraine à retardement.

PAGE 10 > WIPP (USA), LE SITE D’ENFOUISSEMENT MODÈLE QUI NE L’EST PLUSOu la preuve grandeur nature qu’enfouir c’est aller au-devant de graves ennuis !

PAGE 12 > La géothermie prouvée sous BURE !L’eau chaude sous BURE bel et bien confirmée par un expertsuisse. Préserver cette ressource : une évidence.

PAGE 14 > CIGEO : QUI PAIERA LA NOTE ?Et si la caisse était tout simplement vide...

PAGE 16 > Donne sous-sol contre illusoire exemplarité : le mauvais deal

Des éoliennes, du solaire, du propre et du “durable” au-dessus contreun sous-sol truffé de millions de m3 de déchets très atomiques.

PAGE 18 > ACHETER DU SILENCECompensation ou corruption ? Au choix.

PAGE 22 > CHERCHE MÉMOIRE POUR 1000 MILLIONS D’ANNÉES

L’Andra compte sur l’homme comme rempart contre l’oubli, inquiétant non ?

PAGE 24 > Que faire ? Stopper tout !

POUR EN SAVOIR PLUS :www.burestop.eu - www.sortirdunucleaire.org

ww.mirabel-lne.asso.fr - pandor.at/fr

- - - - - - - -AU SOMMAIRE - - - - - - - -

PAGE 20 > Mais de quel côté penche la justice ?Requêtes et recours multiples sans succès.

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Le super gros lot : la poubelle atomique au-dessus, en-dessous

LA RÉAL I TÉ

P O L IT I Q U E D “ E XC E L LE N C E ”

C O N D IT I O N N E M E NT

STO C K A G E I R R É V E R S I B LE

C H A NT I E R

C O N ST R U C T I O N G A LE R I E S

130 ANS DE DOUBLE CHANTIER DE

CONSTRUCTION+ REMPLISSAGE

ON AURA CHAUD

L’HIVER... BURE 2025A force de se focaliser sur l’enfouissement sous BURE, une étape intermédiaire est passée sous silence, celle qui touchera les habitants de très très près, et qui donnera peut-être à certains l’envie de partir vite fait bien fait, vers des campagnes moins menaçantes.

Il y aura déjà une poubelle atomique en surface, assortie d’un chantier / remplissage simultané unique au monde.

!

!

!

!

A vant d’enfouir, il faudra stockerles déchets atomiques en sur-face, le temps de les refroidir et

le temps de les descendre. Il faudramême sans doute les conditionner surplace, dans de gros fûts qui fuiront unjour. Et tout cela pendant 130 ans, letemps de remplir et de boucler définiti-vement la poubelle souterraine. Il faut s’attendre donc à un immense dé-pôt nucléaire en plein champ. C’estpour ça que l’Andra achète à tour debras et à bon prix tout le territoire au-dessus du futur site souterrain. Lorsquele “Labo” est arrivé en Meuse/Haute-Marne, les promoteurs de l’enfouisse-ment se sont bien gardés de dire qu’il al-lait y avoir aussi cette première étape destockage en surface, qui va toucher nonplus les générations futures mais tous les

habitants du coin, dans quelques an-nées, demain. Les transports nucléairesaussi impacteront fortement l’environ-nement mais... motus. Et comme unesurprise n’arrive jamais seule, il estprévu de remplir le site de déchets ato-miques pendant que le chantier secreuse, de quoi rendre plus serein en-core. Mais avec quels risques ?Ça n’a pas frappé les esprits des élus lo-caux visiblement. Ils ont du mal à lecroire, ou alors ils n’ont pas compris, oualors ils préfèrent se taire ? En tout cas,pas un mot, aucune explication aux ri-verains qui vont se cogner dès 2025 lesdéchets en plein air à leur porte. Un “La Hague/Soulaines/Marcoule” gi-gantesque, avec toutes les nuisances (su-perdurables) qu’on n’a pas encore ima-ginées. Et que l’on nous tait.

STO C K A G E AT T E NT E

T R A N S P ORT S

R E M P L I S S A G E G A LE R I E S

De quels déchets parle-t-on ?Déchets nucléaires de Haute et Moyenne Activité à Vie Longue (HA MA-VL) = 3,3 % duvolume total de déchets, mais ils concentrent plus de 99 % de leur radioactivité totale.Issus du fonctionnement des centrales nucléaires (combustible), démantèlement, etc.Durée de vie toxique : de milliers à des millions d’années. L’emprise de CIGEO pourraitvarier du simple au double, selon les futures orientations de politique énergétique.

Autrement dit, du chaud, du lourd !

Bure, Bonnet, Ribeaucourt, Mandres, entre ces 4 villages, un futur no man’s land...! 350 hectares au minimum sacrifiés au stockage nucléaire d’attente / installations de surface

! 15 km2 d’installations souterraines (emprise qui pourrait passer à 25 km2)à 500 m sous terre

! 220 km de galeries souterraines (Bure-Paris à vol d’oiseau)! 100 km de galeries de liaisons

! 5 km de double descenderie vers le stockage

! 43 000 m3 de déchets de haute etmoyenne activité à vie longue (estimation 2010) / 54300 m3 en 2030100 000 m3 à terme, à minima...

! 240 000 colis de MA-VL + 62 000 colis de HA-VL + 5500 colis de combustibles usés non retraités...

! Du MOX (?), produit hyper toxiqueissu du retraitement, combustible nucléaire constitué de 7 % de pluto-nium et 93 % d'uranium appauvri

! 2 transports nucléaires/semaine pendant 130 ans, avec quel impact ?

! Construction : des millions de m3

de terre excavée, de m3 de béton, de m3 d’eau utilisée (pompée où ?), des milliers de transports/camion

! 130 années d’exploitation...

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Des maires portent plainteQuinze jours après, les élus de Seine-Saint-Denis se sont mobilisés. Le mairede Drancy a décidé de porter plaintecontre l’Etat pour mise en danger de lavie d’autrui. Le maire du Blanc-Mesnil,ville voisine de la gare, exige la réalisationd’un audit indépendant. De son côté, legouvernement a demandé une enquêtesur les raisons de l’incident. Près de15.000 wagons de déchets dangereux (dediverses natures, chimique, nucléaire, etc.)par an, passent par cette gare de triage enplein milieu d’une zone urbaine dense. Lemaire du Blanc-Mesnil veut estimer lespertes financières pour ceux qui ne peu-vent plus construire, vendre ou agrandirleur maison aujourd'hui. Récemment, lapréfecture de Seine Saint Denis a informéles élus locaux que les risques étaientaussi élevés qu'autour de certainesusines. Elle leur a donc demandé de nepas autoriser de nouvelles constructionssusceptibles d'augmenter le nombre d'ha-bitants dans un périmètre de 620 mètres

autour de la gare."Et pour les 30.000 per-sonnes qui vivent dans ce périmètre, ils peu-vent crever", s’insurge un maire...

Transports Cigéo/BURE : 130 ans de risque d’accidentset une exposition radioactiveinévitableL’Andra a présenté dans son dossier dudébat public en 2013, normes lénifianteset scénarios simplifiés à l’extrême, autre-ment dit, tout sauf un plan de transports.N’est annoncé aucun risque.Normal, la politique du pire en matièrede transit nucléaire n’est viable que sousle sceau du Secret Défense, pratiqué de-puis toujours. Comme si, pour les dé-chets atomiques, prendre le train commetout un chacun et passer par les gares desusagers était un fait banal et sans risque.Pourtant un trafic intolérable est prévu.Par an, une centaine de trains composésde dix wagons contenant des déchetsmoyennement et hautement radioactifs

CONVOIS à très hauts risques

Un déraillement dewagon bourré de déchets atomiques est possible. C’est arrivé dans la gare de triage de Drancy, région parisienne, dans un bassin de vie de 30 000 personnes,le 23 décembre 2013.

Un déraillement de train... de déchets nucléaires est possible

GARE DE DRANCY, FIN 2013UN WAGOND IMMOBILISÉ,UNE PRÉFECTURE DÉPASSÉEET DES TRACESBIEN EMBARRASSANTES...

A REVA signale, suite à l’accident,qu’aucune fuite n’a eu lieu. La

firme souhaitait faire repartir le convoitel quel, mais AREVA, à la demande dela SNCF, s'est vue obligée de déchargerles déchets et de les recharger dans unautre wagon. Ce transbordement, réa-lisé avec une grue spéciale en catiminientre Noël et Nouvel An, est le premieropéré par AREVA sur la voie publique.Heureusement, la manoeuvre, très ris-quée, n'a pas engendré d'accident dansune zone très peuplée. Mais le vraiproblème, dévoilé après le départ desdéchets, est signalé le 10 janvier parl’ASN (Autorité de Sûreté Nucléaire).Elle a découvert sur le wagon qui est,lui, resté sur le triage pendant des se-maines, un point de contamination af-fichant un débit de dose de 56 micro-sieverts/heure, plusieurs dizaines defois supérieur au niveau officiellement“normal” de radioactivité admis par lesnormes, alors que celui-ci n’a pas subide dommage lors de l’accident. Lacause n’est pas directement liée au dé-raillement, mais au chargement du co-lis semble-t-il. Inquiétant non ? Qui assure et assènedepuis des années que les convois nu-cléaires sont juste anodins ?

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LES CONVOIS RADIOACTIFS

CRÉENT DE L’EMPLOI

... DANS LES FORCES DE L’ORDRE C’EST DÉJÀ ÇA !

CONVOIS DE DÉCHETS NUCLÉAIRES, DANGERSLe risque zéro n’existe pas. Officielle-ment les Castors (wagons) seraient conçuspour résister à un incendie de 800 °Cpendant une demi-heure. Pourtant, lorsde l’accident du tunnel du Mont-Blanc en1999, la chaleur a atteint 1200 °C, pen-dant plusieurs heures. Et un convoi nu-cléaire traverse en moyenne une dizainede tunnels...- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -

VOID-VACON : uneplate-forme... nucléaire !Fin 2013, les riverains de la plate-formeLMC, à Void-Vacon (sud Meuse) s’inter-rogent. La plateforme, filiale d’ArevaTransport, installée depuis 2009, étaitconçue à l’origine pour le transport depièces mécaniques à destination des ins-tallations nucléaires. Depuis 2013, elle sert d’aire de repos(nuitée) pour des camions chargés de ma-tière radioactive, UF6 naturel, UF6 ap-pauvri, UO2 selon l’Autorité de Sûreténucléaire. Areva reconnaît au moins1350 transports de matières sensibles etde matières radioactives en 2013. Mais encore ? Quels risques ? "Ce ne sontpas des déchets nucléaires comme à Bure,mais c’est de la radioactivité qui circuledans notre commune, sans que l’on sache.On veut être informé ", exige un habitantd'une commune voisine.Meuse, terre d’accueil du nucléaire ? En-core une fois, ça se décide où ?- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - Le directeur de la maîtrise desrisques de l’Andra joue les VRP(...) les voies de chemin de fer, les routes, lesvoies fluviales : comment va-t-on les dévelop-per ? À la fois pour répondre aux besoins deCIGEO, mais aussi pour faire de CIGEO uneopportunité pour le territoire puisque l’onsait que les voies routières sont aussi le pou-mon économique du territoire.(Fabrice Boissier/Andra - CPDP 2013)

Rejets : jouer sur les mots ettaire l’essentielCigéo/BURE va produire des rejets gazeux radioactifs pendant aumoins 130 ans (tritium, carbone 14, krypton 85, etc.). Selon l’Andra, tout sera mesuré avantd’être dispersé dans l’air par des chemi-nées de ventilation en surface. Pourtantdilution ne veut pas dire disparition.Quels effets de l’accumulation de ces pro-duits radioactifs dans l’eau, la chaîne ali-mentaire, sur le vivant ? Comment étudie-t-on cela sur d’aussi longues périodes ?Sur quelles données, quelles projectionss’appuient les promesses de l’Andra ? Les normes dites “réglementaires”, sont-elles établies pour protéger l’homme et l’environnement ou pour protéger une industrie et ses rejets ?L’Andra, pour finir de troubler les esprits,affirme que le résultat sera en-dessous del’impact de la radioactivité naturelle. Iln’y a pourtant strictement aucun rapportentre la radioactivité naturelle et celleartificiellement produite par l’homme.Une politique de communication tou-jours biaisée, une fausse vulgarisation à lalimite du crédible, pour qui prend-on leshabitants des abords de la future poubelleatomique...- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -

Dès 1998, des preuves de contamination d’une partiedes transports nucléairesD’après une étude datée de 1998 ja-mais démentie de Wise Paris, orga-nisme indépendant, au moins un tiersdes transports de déchets nucléairesétaient contaminés à cette époque, auvu et au su des industriels et des pou-voirs publics qui n’ont rien fait. Ainsi, « TRANSNUCLÉAIRE (transpor-teur par rail des matières nucléaires)(...) indiquait qu’en moyenne 26 % desemballages de combustibles irradiéset 36 % des transports arrivant à Va-lognes en provenance des centralesfrançaises entre janvier et novembre1997 étaient contaminés ». Qu’en est-il aujourd’hui ?

(les plus dangereux), sillonneraient laFrance pour converger vers le centred’enfouissement Cigéo /Bure. 13 000 transports soit 13 000 possibili-tés d’accidents ? Deux fois par se-maine, seraient traversées - sans enêtre averties - les grandes aggloméra-tions comme Caen, Paris, Amiens,Reims, Lyon, etc. De même que, pluslocalement, les villes de Bar-le-Duc,Commercy, Ligny-en-Barrois, Gon-drecourt-le-Château, Joinville, etc.Et par route, combien de camions pas-seraient dans les villages meusiens ouhaut-marnais ? 2025 approche, certains habitantscommencent à poser à leurs élus desquestions sur le trafic à venir mais l’in-formation détaillée manque. Seuls lespréfets sont avisés des transports dematières dangereuses et de leur itiné-raire. Les maires de communes tra-versées ne le sont pas, encore moinsles usagers des gares SNCF.Impossible de signer un chèque enblanc à l’Andra et aux producteurs dedéchets qui s’engagent sans rire sur un“zéro impact radiologique” de Cigéo/Bure alors que les faits prédisent toutle contraire. Outre l’extrême danger que ferait cou-rir chacun de ces convois à la popula-tion -le risque zéro en matière nu-cléaire n’existe pas-, il est évident queceux-ci contamineraient durablementl’environnement traversé.

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Les populations

à proximité sont-elles

conscientes des relargages

de gaz et des dépôts de

radionucléides qui se retrouveront

ensuite concentrés dans toute

la chaîne alimentaire

(eau, cultures, pâtures,

faune sauvage, potagers,

champignons…) ?

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Débat public,le gros fiascoL’appel au boycott de la coordination BURESTOP, a été largement soutenu et relayé. Résultat : au lieu de ronronnergentiment comme prévu, le pseudo-débat de 2013 a mis en lumière Cigéo/BURE.Le dossier de l’Andra est bourréd’incertitudes majeures, le public n’a pas “confiance”.Et la Commission particulière du débat n’est pas d’accord sur son bilan “public”.

Les ferments de l’échec annoncé

Tel qu’il était conçu, organisé etvendu, ce débat public ne débou-chait sur aucune possibilité de

choix pour les participants. Le rendez-vous était truqué. En l'occurrence, l’op-tion de l’enfouissement, objet de tantd’oppositions et de craintes, est considé-rée comme acquise par les pouvoirs pu-blics. Mais pas pour le “public” ayant vupasser cette décision au-dessus de sa tête,sans jamais aucune concertation sérieuse.Le président de la Commission particu-lière, M. Claude Bernet, n’a pu que pren-dre la mesure de l’énorme malaise quientoure le projet Cigéo/BURE. Pour au-tant, il n’en n’a pas tiré les leçons. Ré-sultat ? Un débat qui a viré totalementvirtuel, des conclusions artificielles et...un problème de fond qui n’est toujourspas résolu. Un mérite toutefois, une bellefocalisation médiatique, rarement en fa-veur du projet ! Côté structures officielles,selon le directeur général de l'Institut deradioprotection et de sûreté nucléaire(IRSN), « le débat public a montré quel'acceptabilité du projet Cigéo n'allait pasde soi. »

Un bilan arrangéLe bilan et les conclusions rendus en fé-vrier 2014 ne font pas l’unanimité ausein de la Commission particulière. Selon

Reporterre, pour Ariane Métais, l’une dessix membres de la CPDP, « les statistiquessur internet occultent l’échec du débat pu-blic. Le compte-rendu est un copier-collerdes remarques des internautes. Mais un dé-bat public ne peut pas consister seulement enun forum internet. On est dans le quantita-tif, absolument pas dans le qualitatif ». Avecdeux autres des membres de la CPDP,elle s’est désolidarisée du rapport : « Va-lider le compte-rendu, c’est nier les condi-tions insatisfaisantes d’un débat dans lequeltout n’a pas été fait pour recréer un dialogueavec les opposants ». Une grave dissensionque M. Bernet, tout fier de ses chiffres, atenu à ne pas ébruiter.

Un nouveau bruit de fond... “Il faut revoir le calendrier”, “Trop d’in-certitudes”, ou encore “Cigéo reporté”,autant de messages trompeurs véhiculésaujourd’hui par les médias, qui peuventprêter à confusion. La conférence de ci-toyens, organisée en marge du débat pu-

blic, donnait déjà le ton : “il est urgentd’attendre”. Cette idée d’un nouveau ja-lonnement du projet, intégrant une étapede stockage pilote, semblerait créée detoutes pièces, en tout cas hors débat pu-blic. Nombre de contributions mettenten évidence les incertitudes technolo-giques majeures du projet Cigéo /BURE.Celles-ci doivent conduire logiquement àl’arrêt du chantier le plus pharaonique,coûteux et risqué du siècle plutôt qu’àune pseudo pause.

...qui ne doit tromper personneEt si ce soi-disant délai, non chiffré et nondaté en passant, n’était qu’un nouveauhochet agité pour calmer l’opinion miseà mal par les remous du débat ? Ou en-core pour remanier les cartes autour de lafumeuse réversibilité promise et impos-sible à mettre en oeuvre ? En attendant l’Andra continue toujours àcreuser. Rien de changé fondamentale-ment à son calendrier, ni à sa mission.

POUBELLEDÉFINITIVE

DE LA CNDPDÉBAT 2005+2013

CONFIRMÉ EN 2013

TTE

STÉ EN 2005

ZÉRO ! Déchets nucléaires,

on veut décider !

SUJET CHAUD

17 JUIN 2013,2E RÉUNION PUBLIQUE

À BAR-LE-DUC :COLÈRE BRUYANTE

DANS TOUTE LA SALLE,DÉSARROI DE M. BERNET

QUI L’ANNULEAINSI QUE TOUTES LES SUIVANTES...

DÉBAT PUBLIC sans public

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UN DÉBAT HOULEUX" L’appel à boycott a mobilisé beaucoupde monde et a abouti au bout de deuxtentatives houleuses et médiatisées àl’annulation des 14 réunions publiques." Prévu pour durer 4 mois, le débat a étéprolongé de 2 mois." La CPDP a lancé alors un système deréunions contradictoires virtuelles... viason site internet uniquement." Une conférence de citoyens a été orga-nisée, en marge du débat : 17 personnesrecrutées par institut de sondage, cen-sées représenter la population.

QUE DE LA “COM...” Le premier débat public en 2005 démon-trait l’hostilité à l’enfouissement. Pour-tant la loi de 2006 qui a suivi n’en a pastenu compte. Celui de 2013 portait uni-quement sur le projet déjà ficelé Cigéo,toutes les grandes options étant déjàprises (contrairement à ce que préconi-sent la Convention d’Aarhus et une di-rective européenne).

LES DÉCISIONS SONT PRISES... AILLEURSLe débat public 2013 était conçu pourfaire accepter la poubelle avec tous sesrisques majeurs et prévisibles ; certaine-ment pas pour donner au “public” le droitde peser sur les décisions.L’enjeu de la poubelle nucléaire de BUREest immense. Derrière, c’est tout le parcélectro-nucléaire qui attend : 1 -) pour affirmer que les déchets les plusdangereux ne sont plus un problème, 2-) pour vendre un nucléaire soi-disant“propre” et décrété indispensable.

34 ans que les populations exprimentnon pas des “peurs ancestrales” maisdes inquiétudes légitimes et avancentdes contre-arguments sérieux. Le vraidébat sur les dangers de l’enfouisse-ment a commencé dès les années 1980,mené par des citoyens et des scienti-fiques indépendants, sans écho poli-tique et c’est bien là le problème.- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -

Principale conclusion du pseudo Débat Public sur le projet Cigéo : « De nombreuses questions évoquent le pas-sage d’un laboratoire de modélisation à uneactivité industrielle avec la nécessité de réa-liser un prototype ou un démonstrateur. »Pourtant, selon l’analyse* de MirabelLorraine Nature Environnement, sur les1.508 questions, 497 avis, 154 cahiersd’acteurs et 24 contributions recueilliespar la CPDP (Commission Particulièredu Débat Public), la notion de réalisationd’un démonstrateur n’est que très va-guement abordée dans une unique ques-tion, aucun avis, un seul cahier d’acteuret deux contributions !Pour autant les commissions nationaleset particulières du débat public (CPDP/CNDP) ont conclu que le projet Cigéopeut démarrer sa mise en œuvre, àcondition de passer par une phase piloted’enfouissement des premiers colis dedéchets radioactifs. Exit les autres pro-positions -pourtant majoritaires- des par-ticipants au débat public et, en particu-lier, celles déjà avancées lors du débatpublic de 2005 : ne pas enfouir car lesrisques sont démesurés, poursuivre lesrecherches sur les différentes solutionsde gestion, prendre le temps nécessaire,étudier la solution de l’entreposage pé-rennisé comme alternative à l’enfouisse-ment, respecter les générations futures…

Prudence de façadeAvril 2014, l’ASN (Autorité de Sûreté Nu-cléaire) ne croit plus à une demanded’autorisation en 2015 comme prévu.L’IRSN plaide elle pour que la loi sur laréversibilité précède le dépôt du dossier.

Mais quoi qu’il en soit la date de 2025n’étant pas remise en cause, l’autorisa-tion d’un site pilote à Cigéo, c’est déjàl’autorisation d’enfouir !

Le doigt dans l’engrenage Après le “laboratoire” de recherches géo-logiques de Bure, le projet industriel Ci-géo poursuit son saucissonnage et seraitmis en place par étapes administrativessuccessives :" Un “démonstrateur” qui sur 2/3 ans ac-cueillerait des emballages de déchetsvides, histoire de tester la solidité des ga-leries censées rester stables et sans dé-formation pendant des millions d’années," Puis le stockage de l’inventaire actuelet futur des déchets de Moyenne et en-suite de Haute activité à vie longue, avecune montée en puissance progressive del’installation (selon l’Andra)," Puis inévitablement, le stockage descombustibles usés qui ne sont pas en-core classés comme déchets mais qui leseront certainement en partie un jour," Enfin, le stockage de déchets en pro-venance d’autres pays européens pourdes questions essentiellement finan-cières, par le biais de dérogations au bé-néfice des pays qui ne choisiraient pasd’enfouir sur leur propre sol, comme lepermet déjà la Directive européenne de2011.Alors même qu’aucun dossier officielde demande d’autorisation n’a encoreété déposé, la méga poubelle euro-péenne Cigéo/BURE est déjà en coursd’instruction…

* DOSSIER EN LIGNE SUR : pandor.at/fr

?

CIGEO / BURE, un démonstrateur pour faireaccepter -en douceur- l’inacceptable !Comme en 2005, les citoyens qui ont accepté de participer au débat publicde 2013 ont été floués, donnant ainsi raison à ceux qui majoritairementrefusaient cette nouvelle étape truquée.

BIDONS VIDES POUR LE DÉMONSTRATEUR...

« Il est juste de

qualifier ce processus

de faux débat : on laisse

croire au public qu’il s’agit

d’échanger sur l’opportunité

de construire le centre de

stockage, alors qu’il n’en est rien. »

Philippe Marzolf, vice-président de la

Commission Nationale du Débat Public

de 2002 à début 2013

(Source : Politis 13/06 2013)

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POURQUOI on n’a pas confiance

Bertrand THUILLIER (Ingénieur agronome, Docteur es Sciences de l’Université de Reims Champagne-Ardenne) livre depuis 2012 son analysecritique et pragmatique desdonnées publiques de l’Andra, et poursuit avec le bilan du débat public 2013...

De l'hydrogène et du bitume, un environnement détonant pour stockerdes déchets nucléaires !

Immenses incertitudes

Selon Bertrand Thuillier, du débatpublic 2013, il ressort essentielle-ment un ensemble d’incertitudes

présentes dans toutes les dimensions duprojet, que ce soit sur la quantité et la na-ture des déchets à stocker, la réelle maî-trise des risques, le coût incertain, lesconséquences économiques sur les ré-gions concernées.Pourquoi toutes ces incertitudes ma-jeures après plus d’un milliard d’eurosdépensés en études, et huit ans après levote de la loi de 2006 favorisant la solu-tion d’enfouissement et la mise en placede ce projet ?Si l’on reprend la question des risques, ilapparaît qu’au démarrage du projet, deschoix de conception ont été faits expli-quant largement ces incertitudes pa-tentes. En effet, la principale idée pour lesdéchets Moyenne Activité Vie Longue

(MAVL) a été de concevoir ce stockagecomme un entrepôt souterrain ouvertpour être réversible, mais avec des al-véoles irradiantes (colis sans protectionradiologique, rendant par voie de consé-quence les alvéoles inaccessibles). Ce choix s’explique aisément pour desraisons de coût -des colis non protégéssont moins volumineux- et de communi-cation, l’irréversibilité est plus difficile àfaire passer auprès des populations. Maisce choix de conception pour Cigéo a pourconséquence de générer trois faiblessesstructurelles extrêmement dommagea-bles pour la sécurité du stockage lors deson exploitation:" Les alvéoles de type entrepôt (jusqu’à500m de long) amplifient et rassemblentdes facteurs extrêmement dangereuxcomme des quantités considérables decombustibles (centaines de tonnes de bi-tume, milliers de litres d’hydrogène), uncomburant inépuisable (ventilation très

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Centre d’entreposage et de conditionnement en surface

pendant 130 ans : 350 ha

Terminal ferroviaireà 1km de Saudron

Pompage d’eau permanent

et obligatoireVentilation

permanenteet obligatoire

PUITS

COUCHE DE MARNES ET ARGILES PEU PERMÉABLES

NAPPE CALCAIRE DU BARROIS (KARST)

ARGILES CALLOVO OXFORDIEN

Action micro-biologique

ARGILES CALLOVO OXFORDIEN

NAPPE CALCAIRE

> 300 m d’épaisseur

aquifères Bassin Parisien et Meuse

INTRUSIONS d’EAURisques accrus

Augmentation de la radiolyse de l’eauAugmentation de la température

Réactions en chaîne

Radiolyse de l’eau H2o, OH, H2, H2o2 ...

H2

Risque EXPLOSION

Déchets bitumineuxRISQUE INCENDIE

Stockage et creusementdes galeries simultanés

(PROJET ÉVOLUTIF)

DESCENDERIE

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forte), et des étincelles (batteries de fortepuissance), le tout en présence de ma-tières radioactives, et dans un milieu sou-terrain qui générera un effet “four” lorsd’un incendie inévitable dans ces condi-tions." Un système réversible oblige à différerles scellements, et entraîne alors des ou-vertures et une ventilation indispensable etcontinue durant toute la durée de l’ex-ploitation. Il laisse alors le stockage com-plètement ouvert sur l’extérieur. Non seu-lement ces ouvertures génèrent descontaminations en surface par tout un en-semble de gaz radioactifs et des possiblesparticules radioactives, mais elles fragili-sent très sensiblement le stockage en rai-son du caractère évolutif de toutes struc-tures souterraines : éboulements,déformations et usures des structures,fluage des terrains, infiltrations…" Des alvéoles irradiantes, par conséquentinaccessibles dès la présence du premiercolis, contraignent à s’assurer que toutepossibilité de contamination des locauxdoit être exclue. En effet, il ne sera alorsplus possible (ou extrêmement périlleux)d’aller rechercher un colis défectueux,par exemple, qui serait tombé, qui auraitgonflé, qui aurait évolué, qui produiraittrop de gaz…Ces éléments structurants expliquent alorsaisément la multiplicité des risques pré-sents et pour lesquels peu de solutionsn’ont semblé réellement convaincantes.

Incompétences ou équation impossible ? Après ce constat et la mise en évidence deces trois faiblesses structurelles, cettequestion est essentielle pour compren-dre une telle situation. Et finalement, peuimporte de prévoir ou pas une étape d’ex-périmentation pilote, annoncée début2014, avec de tels choix initiaux deconception.Plein de respect pour les institutions, etintimement conscient de la qualité des in-génieurs, Bertrand Thuillier s’interroge surl’équation impossible. Celle-ci consiste quand même à vouloir fairecohabiter dans un milieu souterrain un cock-tail de radioactivité extrême, avec du bitume,des métaux pyrophoriques (sodium, magné-sium…), de l’hydrogène, des gaz combusti-bles (alcanes), et avec de surcroît, une forteventilation et de très nombreuses batteries.Le pragmatisme et le bon sens obligentpar conséquent à revenir vers les conclu-sions du débat public de 2005 qui préco-nisaient une solution d’entreposage pé-renne de quelques centaines d’années

(pour refroidissement, dégazage, …) ;cette voie permettait surtout de se laisserle temps nécessaire pour trouver des so-lutions alternatives face à cet impossibleenfouissement. Cette demande alternative, déjà proposéeet encore réitérée avec beaucoup de sa-gesse dans le constat d’incertitudes dudeuxième débat public de 2013 doit main-tenant être écoutée. Il devient impérieux,pour Bertrand Thuillier, de remettre encause la loi de 2006, non seulement à lalumière des informations échangées lorsdu débat, mais aussi en raison du boycottde celui-ci, issu de l’exaspération des ri-verains. Une nouvelle loi pourrait aisé-ment s’inspirer des enseignements de cesdeux exercices démocratiques en prônantune solution d’entreposage à sec à proxi-mité des lieux de production.Enfin, cette conscience citoyenne ne com-prendrait pas très longtemps la continua-tion d’un projet dont on saisit mieuxmaintenant les failles intrinsèques. Et elle n’ignore pas non plus le montantdes dépenses déjà engagées, qui pour-raient vite passer d’importantes à somp-tuaires.

DEUX ENFOUISSEMENTS,DEUX CATASTROPHESDésastre à ASSEen AllemagneEn inaugurant le stockage des déchetsnucléaires dans une mine de sel à Asse, ily a quarante ans, l'Allemagne était à lapointe de la technique. Christian Batailleen 1990, vantait à l’Assemblée nationalel’exemplarité du site (cf p.13). 125 000 fûts faiblement radioactifs ontété entreposés à 750 m de profondeurentre 1967 et 1978. 1300 autres fûts dedéchets “moyennement” radioactifs(mais contenant onze kilos de plutonium)gisent également à 511 mètres de pro-fondeur. Depuis 1988, de l’eau pénètrechaque jour dans la mine d’Asse en plu-sieurs endroits, soit 12.000 litres par jour. En 2008 seulement, la contamination aucésium 137 est révélée. La fermeture dusite a été décidée mais les fûts doiventrester sur place. Les Verts réclament leurdéplacement (évalué à 2 milliards d’eu-ros). Les habitants de la région craignentune contamination de l’eau potable auxalentours de la mine..._ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _

Incendie dans une mineen Alsace, STOCAMINESTOCAMINE, ancienne mine de potasseen Alsace, a stocké 44.000 tonnes dedéchets ultimes (arsenic, amiante,chrome, mercure, cyanure, résidus élec-troniques...) entre 1999 et 2002. Un in-cendie de plus de deux mois en septem-bre 2002 a tout stoppé. Depuis la situation est ingérable et ca-tastrophique : menace de pollution de laplus grande nappe phréatique d’Europe,incapacité des pouvoirs publics à trouverdes solutions, atteinte de la santé desmineurs... Une association de consommateurs, laCLCV, demande le déstockage total des44.000 tonnes de déchets dangereux.Suite à une concertation publique, et à lademande de l'Etat, fin 2013, l'exploitantStocamine a présenté 5 scénarios de fer-meture. Selon les scénarios, le coût dudéstockage varie de 84 à 150 millionsd'euros et sa durée de 7 à 11 ans. Unscénario minimal doit être mis en oeuvreen 2014, qui prévoit le déstockage de11% des déchets, principalement ceuxde mercure. Inquiétant ! Comme à BURE, étaient van-tés au début le caractère exceptionnel dusite, l’emploi, la réversibilité en cas de pé-pin, une surveillance via un CLIS, unemanne financière conséquente...

La production d'hydrogène par les déchets MA-VL, un danger explosif(…) En ce qui concerne certains déchetsMA-VL (bitumes, autres déchets com-portant de la matière organique), lesrisques d’explosion sont réels de par laproduction d’hydrogène, conséquencede la radiolyse des colis. En effet, en cas de dépassement de plusde 4% d’H2 dans tout espace qui ne se-rait pas correctement ventilé (alvéole,galerie, hotte, colis), la moindre étincellepeut produire une explosion. (…) Cetteproduction continue d’hydrogène inter-dit, par voie de conséquence, tout arrêtde la ventilation (y compris pour fermerles alvéoles) durant une période de plusde 6 à 10 jours.

Risque d'incendies réelLes risques d’incendie sont sans douteles plus graves et difficiles à gérer par laprésence concommittante de l’hydro-gène, des colis inflammables (de l’ordrede 9700 tonnes de bitume pur), et decette ventilation obligatoire.Extraits : Analyse 2012 / Bertrand Thuillier

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POURQUOI on n’a pas confiance

WIPP (Nouveau-Mexique) est lepremier site d’enfouissementaméricain en grande profondeurde déchets nucléaires enfonctionnement au monde. C’est aussi un centre “pilote”,co-géré par AREVA, présentécomme une vitrine.

Quinze ans après sa mise enservice, incendie souterrain,accident d’origine inconnueet contamination en surface ont tout bloqué.Oui, l’accident est possible et sa gestion impossible.Le projet Cigéo, c’est un WIPP puissance... 1000(?).

WIPP : incendie et contamination dans le premier site d’enfouissementau monde. Quelle leçon ?

L’impensable est arrivé

L e 5 février 2014, un incendie sur uncamion se déclare dans la zone nord

du centre d’enfouissement à moins650m de déchets nucléaires militairesaméricains du WIPP (Waste Isolation Pi-lot Plant) au Nouveau-Mexique. Le 14 février, zone sud, une balised’alerte entre en fonction sous l’actionde rejets radioactifs. Il semblerait qu’unou plusieurs des 258 colis de déchetsenfouis (dans la salle 7/zone 7) soient lasource des rejets radioactifs et chi-miques. La radioactivité a parcouru 900m de tunnels et une distance d'au moins2,4km comprise entre la zone des rejetset la station de surveillance de l’air ensurface mise en alerte. De l’américium241, du plutonium 239+240 sont re-trouvés dans des filtres. 21 employés duWIPP sont informés qu'ils ont été testéspositifs à une contamination radiolo-gique interne, principalement à l'améri-cium 241. Une grande inquiétude saisitles riverains qui déplorent le manqued’informations claires et exactes. A sa-voir que la détection des poussières aé-riennes de plutonium et d’américium

est complexe, longue et coûteuse. La villeproche, Carlsbad, exige des explications,la presse du Nouveau-Mexique se veutalarmante...Selon Don Hancock, expert, le 22 mars,“un mois après les faits, nous ne savons tou-jours pas ce qui s'est passé. Des rejetscontaminants pourraient encore se pro-duire. De plus, la quantité de radioactivitérejetée dans l'atmosphère peut être à jamaisinconnue”. L’ampleur des dégâts souter-rains matériels est quasi impossible àévaluer tout comme les moyens à mettreen oeuvre. L’information officielle se veutrassurante et minimisatrice mais le pu-blic n’a pas confiance. Quelles sont lescauses exactes du sinistre (explosion , ef-fondrement d’une voûte dans la forma-tion géologique de sel ?), les quantité etnature des rejets contaminants ; le tauxde contamination de l’environnementen surface et sous terre... Quelles suitesà envisager ? Le site est fermé provisoi-rement, aller voir ce qui se passe aufond semble d’une grande complexité etdangerosité... Le puits d’accès principalest hors service à cause des dépôts desuie sur l’équipement électronique.

On ne sait toujours pas ce qui s’est passé Tout le mois d’avril, le département del’Énergie (DOE) envoie des employés,en combinaison étanche et équipés d’ap-pareils respiratoires, dans la structuresouterraine afin de mener des investiga-tions sur la cause et l’étendue de cettefuite radioactive mystérieuse. Les condi-tions de recherche sont longues, difficileset dangereuses.Le centre étant fermé, le DOE envoiejusqu’à 10 camions par semaine de dé-chets -destinés au stockage WIPP- aucentre de stockage de déchets faible ac-tivité du Texas situé dans le comté d’An-drews. Prévus pour être stockés pendantau moins un an, ce délai est allongé, ceque contestent certains représentants po-litiques et associatifs environnementauxlocaux. Fin mai 2014, la raison de l’accidentn’est toujours pas connue avec préci-sion : réactions exothermiques dans unou quelques fûts de déchets entre unoxydant et un réducteur ? Sont annoncésde 18 mois à 3 ans de fermeture du cen-tre d’enfouissement. Le fût retrouvé ou-

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WIPP, PREMIER SITE OPÉRATIONNEL AU MONDE DE STOCKAGE

EN FORMATION GÉOLOGIQUE PROFONDE : LA SUPER VITRINE... JUSQU’AU 5 FÉVRIER 2014

ACCIDENTAU WIPP :LA PREUVE QUE

LA RÉVERSIBILITÉ

EST UNE PROMESSE

IMPOSSIBLE

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Depuis 20 ans, toujours les mêmes

doutes !Si ça fuit ?La radioactivité peut-elle être contenuedans des bidons sous terre ? C’est bienbeau de dire qu’on sait emballer mais laquestion n’a toujours pas de réponse :ça tiendra combien de temps ?

Si le sous-sol bouge ?Garantir qu’aucun séisme profond n’ar-rivera jamais à BURE, et que ça tiendrale choc si ça arrive, comment y croire ? A Fukushima, tout était promis sûr, ba-lisé et prévu et l’impensable est arrivé.

Si l’eau circule ?L’eau présente dans l’argile sera un vec-teur inéluctable de transport de la ra-dioactivité qui un jour s’échappera descolis enfouis. Elle va suivre les réseauxde failles souterraines (niés par l’An-dra). Elle va aller où ? Dans les nappesphréatiques, lesquelles ? Vers le Bas-sin Parisien ? On ne sait pas maîtriser laradioactivité en surface, alors perduedans le sous-sol, ça peut donner quoi ?

Si les galeries ne tiennent pas le choc ?Les galeries à -500m vont être sou-mises à des pressions considérables,comment évolueront-elles au fur et àmesure que les années s’accumulent ?Un petit séisme par là en plus et c’est lacatastrophe...

Si on s’est trompé ?Qui sera responsable d’un accident,d’une fuite, d’une contamination ra-dioactive incontrôlable, au regard desgénérations qui arrivent ? Les mandatsdes élus et les lois se suivent, diluanttoujours plus les responsabilités. Et lePrincipe de précaution, et l’éthique danstout ça ?

Si on perd la mémoire ?Comment et qui peut garantir la mé-moire et l’emplacement d’un tel sitesouterrain sur des centaines et milliersd’années ? Le niveau de technologiedes sociétés à suivre, quel sera-t-il, plusélaboré, radicalement différent ou alorsinexistant ?

- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -“Cigéo, c’est tout sauf un cimetière. On va enterrer

une matière vivante durantdes milliers d’années.”

Bertrand Thuillier, ingénieur agronome

vert en zone 7 témoigne d’un manque destabilité chimique pour ce type de dé-chets FAVL ou MAVL. Or il y en a demême nature dans une zone déjà remplieet fermée provisoirement. Le maire deCarlsbad et le Ministère de l’environne-ment du Nouveau Mexique exigent lebouclage définitif de celle-ci. Ils ont peurque l’accident se reproduise à plus grandeéchelle... Preuve magistrale que la réver-sibilité est une promesse impossible. Fer-mer définitivement dans ce cas précis estune solution à très court terme, qui ne ré-soud rien : que va-t-il advenir derrière lesscellements ? Le risque de réaction exo-thermique peut se produire derrière...

Similitude sérieuse entre Cigéo/BURE, gigantesque projet d’enfouissement souterrain des déchets les plusdangereux et le site du WIPP Impossible de ne pas faire le parallèleavec Cigéo, le “très grand frère” du WIPP(garanti à l’origine pour 10 000 ans etstoppé au bout de 15 ans). Au WIPP, 96%des déchets sont des FAVL (Faible Activitéà Vie Longue). Le souci de réaction oxy-dant/réducteur (bitumes/nitrate d’ammo-nium par exemple) est posé de façon cru-ciale par les déchets MAVL (MoyenneActivité à Vie Longue) qui sont prévus àCigéo/Bure en très très grande quantité. Ils’agit de déchets très irradiants, inappro-chables. Le scénario du WIPP serait pra-tiquement ingérable dans Cigéo.Quels décideurs et politiques vont-ilsprendre enfin conscience que concen-trer des milliers de fûts de déchets nu-cléaires aux fond de galeries, inaccessi-bles au moindre problème, c’estrassembler tous les ingrédients pour unecatastrophe environnementale ?

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B O N à S A V O I RLe WIPP est conçu pour accueillir, ausein de cavités creusées dans du sel àenviron 660 mètres de profondeur,176 000 m3 de déchets dits transura-niens (contenant notamment de l’Amé-ricium et du Plutonium), issus d’activi-tés nucléaires de défense (recherchesmilitaires et production d’armes nu-cléaires). Cette installation est en ex-ploitation depuis mars 1999. Areva a été retenu en 2007 au sein du consortium chargé par le Ministèrede l’Energie des États-Unis (DOE) de lagestion et de l’exploitation du site destockage WIPP, au Nouveau-Mexique.

Quand un homme du sérail parle<< Projet CIGEO à Bure : commentl’aventurisme des nucléocrates s’apprête à engager la France dans un désastre sans précédent qui pourrait bien, un jour, être qualifié de crime contre la biosphère.

Le stockage souterrain, sur le long terme,est toujours dangereux, parce que peu ac-cessible et donc très difficile à contrôler.Un mouvement de terrain, le développe-ment de fissures, l’extension d’un réseauphréatique peut entraîner une pollution ir-réversible, extrêmement dommageablepour la santé de personnes, sur des su-perficies considérables.Le danger majeur de l’entreposage sou-terrain de déchets très actifs envisagé àBure (Cigéo), est le confinement très im-portant qui y est envisagé. (...) N’importequel ingénieur thermicien le confirmeraitimmédiatement, le moindre dégagementde chaleur, même s’il ne s’agit pas d’uneexplosion brutale, transformerait un loge-ment, nécessairement exigu en four. Lestockage en milieu confiné, qui ne permetpas d’évacuer cette chaleur, en l’absencede moyens mis en oeuvre avec dépensed’énergie (ventilation) que par conductionest par essence dangereux, surtout quandle dégagement thermique peut s’avérerbrutal, lors d’explosions, pouvant engen-drer des fissurations, la destruction d’unsystème de ventilation, l’endommagementd’un puits, de galeries d’accès. (...) Des fissurations résulteront égalementdu creusement de nombreuses galeries,comme cela a été le cas à Asse, en Alle-magne...(...) Ces considérations rapides font que laconclusion s’impose, vis à vis d’un projetcomme Cigéo. Le seul système destockage tout à la fois actuellement prati-cable et politiquement responsable est unstockage en surface, qui permet une éva-cuation illimitée de calories, à un rythmeélevé et continu, par convexion, sansrisque de surchauffe accidentelle, avec ac-cessibilité garantie.(...) L’idée d’entreposer dans des galeriesdes déchets dont la durée de vie se chif-frerait en milliers de générations humainesajoute le risque d’une contamination dela croûte terrestre, sur des étendues quepersonne aujourd’hui ne saurait suspecter,du fait des incontrôlables circulationsphréatiques, si ce système venait à se dé-velopper, comme on peut le craindre s’ilest donné suite au projet Cigéo, pour desimples et évidentes raisons de profits etpour enlever des pieds des nucléocratescette épine appelée “déchets”.

Hans Zumkeller (pseudonyme) Chef de service au CEA Extraits APPEL DE GENEVE II - 14/02/2014

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Ces critères sont fixés par l'Autoritéde Sûreté Nucléaire (Règle Fonda-

mentale de Sûreté, 1991 et Guide de Sû-reté, 2008). L’Andra a conclu dès 2005 àl’entière faisabilité du stockage souter-rain à Bure et affirme encore aujourd’huiqu’il n’y a pas de ressource géother-mique potentielle attractive à l’aplombde la zone.Pourtant en 2002 déjà, André Mourot,géophysicien, informait le CLIS* de Bureque les rapports du BRGM**, servicegéologique de l’État, prouvent que Burese trouve pile sur une zone de bon po-tentiel pour la géothermie. Et pour An-toine Godinot, géologue, le problèmereste entier : il y a de l’eau chaude à 68°-69°C dans le sous-sol de Bure à une pro-fondeur de 1.900 m.

L’Andra mise en demeure...Le 17 décembre 2012 les associationsBure Stop55, le Réseau Sortir du Nu-cléaire, Mirabel LNE, Les Habitants vi-gilants de Gondrecourt, le Cedra et l'Aso-dedra ont mis l'Andra en demeure d'undédommagement pour "sous-estimationdu potentiel géothermique du site de Bure".Dans un courrier du 18/01/13 à l'avocatdes associations, l'Andra, qui refuse deverser le dédommagement, reconnaîtmaintenant qu'il y a de la géothermie"banale", selon elle, sous Bure. Banale ?Tiens donc !

Depuis les années 1980, on exploite enFrance ces eaux chaudes profondes. Cesinstallations en région parisienne, visi-tées par de nombreux étrangers, avecdes débits s'étalant de 80 à 300 m3/hfournissent chacune 39 700 MWh/an(moyenne sur 31 installations) à un prixparticulièrement compétitif. Ainsi la géo-thermie alimente-t-elle 50% des réseauxde chaleur du Val-de-Marne.Il en faut plus pour impressionner l'An-dra pour qui ces exploitations de la ré-gion parisienne n'ont rien d'exception-nel. Comprenez que ce simple adjectif“exceptionnel”, est un jugement de va-leur. Ce qu'on pourrait pourtant mettreen production dans la zone de transpo-sition, c'est une vingtaine de doubletsgéothermiques aussi “banals” que ceuxexploités en région parisienne depuisplus de 30 ans.

Tout faire pour protéger CigéoLes qualificatifs : "faible", "nettement in-férieurs", "capacité de production... très fai-

ble, du fait d'un mélange d'argile aux grès",ou "les grès se chargent en argiles, la pro-ductivité attendue est faible" dont l'agencea rempli ses exposés et documents pen-dant 10 ans n'étaient que tricheries pourprotéger le projet Cigéo.En conclusion du forage EST433 de2008, l'Andra n'y est pas allée par qua-tre chemins : “La production mesurée entest dans EST433 (5 m3/h) est nettement in-férieure à la gamme de débits des exploita-tions géothermiques (150 à 400 m3/h).”écrit-elle sans rougir dans sa Synthèse2009. Or les Cahiers des charges révèlentque la puissance maximale de la pompeétait de 6 m3/h ! Et tout le système étaitenglué de boue gélatineuse artificielle,photos à l'appui. Il était donc im-possi-ble d'avoir plusque 5 m3/h quelle que soit la puissancede la ressource géothermique ! Quel manque de respect pour les élusqui font confiance aux scientifiques ! Lesassociations n'en resteront donc pas là,affaire à suivre.

POURQUOI on n’a pas confiance

L’installation d’un stockagenucléaire souterrain est soumiseà des règles préalables : pas de ressources exploitables,ni de potentiel géothermique àl’aplomb du site. Logique non ?D’une part pour préserver desressources, d’autre part pour prévenir de dangereusesintrusions dans la poubellenucléaire à long terme.Un rapport d’un cabinet d’expertSuisse indépendant a confirmé laressource fin 2013.

Géothermie : 10 ans de tricheries pour protéger Cigéo

ALORS BURE, CONFORME OU PAS ?

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EAU CHAUDECONFIRMÉE :

QUI DÉCIDE À PRÉSENT

DE SON UTILISATION

POTENTIELLE ?

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La ressource géothermiqueconfirmée en 2013L'IRSN***, au cours du débat public2013, a écrit dans sa contribution que "leTrias de Meuse-Haute Marne est potentiel-lement exploitable pour de la géothermie",revenant ainsi sur ses affirmations pré-cédentes.Le CLIS de BURE a commandé une nou-velle expertise au cabinet suisse indé-pendant Geowatt, rendue en novembre2013. Il confirme que des problèmes(dont le fort colmatage de l'appareil detest) ont été rencontrés lors des opéra-tions de forage qui ont limité partielle-ment la réalisation du programme initial.Malgré cela, le potentiel est bien réel etcomparable à ce que l’on observe dansles exploitations géothermiques du Dog-ger du Bassin Parisien. Il pourrait être ex-ploité en surface pour du chauffage oudes activités agricoles ou industrielles. Pour M. Badoux de Geowatt, "l'enfouis-sement des déchets radioactifs empêche l'ac-cès aux ressources géothermiques dans unerégion donnée et crée ainsi une perte au ni-veau économique". ll convient de quanti-fier d’un point de vue économique laressource géothermique et de comparerson apport à celui, supposé, du stockage,afin de déterminer les priorités d’utilisa-tion du sous-sol. Selon lui, une étude defaisabilité technique et financière devraitpermettre de confirmer ces suppositions. Malgré cela, l'Andra dans un courrier auCLIS du 2 décembre 2013, réaffirme,sans faire aucune référence au rapportGeowatt, qu'il n'existe pas de ressourcesgéothermiques profondes exceptionnellesdans la zone étudiée pour l'implantationdu centre de stockage. Elle estime qu'ilest tout à fait possible de réaliser desprojets de géothermie profonde dans larégion, en dehors du périmètre définipour l’implantation des installations sou-terraines (30 km2), si le stockage était au-torisé. Elle aurait même envisagé, faitinquiétant, que l'on puisse exploiter lesous-sol au niveau du stockage...Meusiens et Haut-Marnais ont le droit deconnaître et de préserver la richesse deleur sous-sol. Alors... qui décide ?

* CLIS de Bure : Comité Local d'Information et de Suivi** Bureau de Recherche Géologique et Minière*** IRSN : Institut de Recherche et de Sûreté Nucléaire

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AVEC CETTE POMPE, MÊME EN PLEIN MILIEU DU PACIFIQUE,

ON N’AURAIT PAS PLUS DE 6 M3/H...

NOTRE VERSION

Andra, Prix de lacommunication décomplexéeL’ANDRA a réalisé une exposition bienlisse sur l’histoire de la radioactivité. Avecà l’affiche en vedette américaine HomerSimpson, le sympathique looser qui bossedans une centrale nucléaire. S'y invitentaussi Superman, Spiderman, Hulk, etc. quiauraient tiré des bienfaits de l'atome... Le plus inquiétant, c’est ce manque d’ob-jectivité chronique qui fait que la radioac-tivité deviendrait presque sympa, auprèsdes scolaires, principaux visiteurs. Mais c’est le but non ? Ce sont eux qui vi-vront avec la poubelle nucléaire.- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - De l’art d’enfumer « Ainsi, dans la vie quotidienne, on est enpermanence au contact de la radioactivitécar elle a une présence naturelle (fruits etlégumes, eau minérale et de mer, lait,corps humain), c’est l’utilisation de sespropriétés qui génère des déchets. »Encart ANDRA BURE-SAUDRON / Est Républicain,été 2012 : “Déchets nucléaires, encombrants colis”

- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -Désinformation majeure« Fukushima aura surtout été un problèmemédiatique majeur, avant d’être un désas-tre sanitaire ou environnemental majeur.»Jean-Marc Jancovici, ingénieur, dans une interview à la Tribune. 24actu / 09 mars 2012

L’AFFICHE OFFICIELLEDE L’ANDRA

Le bandeau du site internet de l’Andra : ça fait pas unpeu maîtres du monde ?

D é - c o m m u n i c a t i o n sQuand le député Christian Bataillevantait ASSEPour préparer la loi de 1991 de ges-tion des déchets nucléaires quiporte son nom, Christian Batailles’inspire du site de stockage deASSE en Allemagne et en vante lesmérites : site sec et exemplaire,sans risque de bouleversement. Unpoint noir toutefois selon lui, uneressource en sel porteuse de risqued’intrusion ultérieure à anticiper.Alors qu’en pense-t-il de la géo-thermie sous BURE aujourd’hui ?

RAPPORT BATAILLE n° 1839Assemblée Nationale - décembre 1990QUESTION : Comment se débarrasserdéfinitivement et en toute sécurité desdéchets nucléaires à haute activité ?RÉPONSE : « Votre Rapporteur a eu l’oc-casion de visiter la mine de sel de ASSEen Allemagne. Dans cette anciennemine de sel où ont été au début entre-posés des déchets nucléaires à faible etmoyenne activité sont aujourd’huiconduites des expériences sur le com-portement des formations salifères aucontact des déchets à haute activité.(...)Les visiteurs de la mine de Asse nemanquent pas d’être impressionnés parce site et en particulier par la totale ab-sence d’humidité dans les galeries etpar le parfait état de conservation desfûts de déchets à faible activité entre-posés depuis 1967. A moins de cata-clysme géologique bouleversant toutel’écorce terrestre, on ne voit pas com-ment la radioactivité pourrait, en l’ab-sence de toute circulation d’eau, re-monter à la surface même après unetrès longue période.Toutefois le choix du sel comme lieude stockage présenterait un grave in-convénient. Cette roche est un mineraiqui pourrait avoir dans l’avenir un inté-rêt économique. Il faudrait donc avantde choisir cette roche, réfléchir sérieu-sement aux moyens d’interdire les in-trusions humaines.»26 ans après, à ASSE, la réalité lecontredit totalement : inondationdes galeries, impuissance à gérer lacontamination, fermeture du site... Députés appelés à donner le feu vertou non, à votre avis sincère,Cigéo/BURE, est-ce un projet sûr,crédible et responsable ?

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Le Sénat estime que le coût de l’élec-tricité nucléaire pourrait osciller en-

tre 49.5 ! /MWh et 75 !/MWh. Dès2015, le prix de vente sera réévalué. Ilest actuellement limité par la loi à 42!/MWh. Cela signifie qu’en omettantdes données comme le coût réel du dé-mantèlements des réacteurs, de la ges-tion à long terme des déchets ou l’assu-rance du risque nucléaire, il y aurait 3 à13 Milliards d’euros qui seraient sacri-fiés chaque année dans les oubliettesdes générations futures.EDF et l’ANDRA annoncent que l ‘en-fouissement des déchets HA-MAVL àCigéo pourrait coûter entre 14 et 36Milliards d’euros. Cette dernière esti-mation de 2010 devait être réévaluée en2013 pour le débat public, mais l'Andraa remis le chiffrage à 2014. L’enfouisse-ment supplémentaire des combustiblesusés reste une option lourde de consé-quences et non chiffrée.

Un pari hasardeuxIl paraît que Cigéo serait financé exclu-sivement par les producteurs (78% EDF,17% CEA et AREVA) et que pour cela, ilsprovisionnent les deniers nécessaires.Des provisions ? Pour Cigéo, la loi leurimpose d’avoir d’ici 2016 une tirelirecontenant entre 5 et 9 milliards d’euros.En fait, ils ne sont pas bien sûrs de cechiffre qui dépend du coût global. Maisles producteurs disent disposer de cessommes réservées, sous forme d’actionsen bourse… En gros, en pariant sur 5%de rendement garanti (ce qu’ils appellent« actualisation »), ils prétendent, grâce àenviron 5 milliards d’euros placés au-jourd’hui (ce qu’ils appellent « actifs decouverture » ou « actifs dédiés » ou « pro-visions »), récupérer, au fil du temps,tout l’argent nécessaire pour avoir dans

100 ans un beau site d’enfouissementbien rempli, bien fermé et bien surveilléjusqu’à la nuit des temps. Pour l’heure,ces actions ont fréquemment des ren-dements insuffisants qui sèment ledoute sur la viabilité de ce mode de cal-cul très fortement spéculatif. Il faut aussinoter qu’une partie de ces « provisions »(environ 40%) sont des créances ou destitres de participation (dans AREVA pourle CEA ou dans RTE pour EDF). Ces ti-tres et créances étant majoritairementcroisées entre les producteurs et l’Etat,ce dernier en est le financeur en dernierressort.

La politique... de l’autrucheEt qu’arriverait-t-il si un accident nu-cléaire survenait quelque part enFrance? L’IRSN a déjà calculé que çacoûterait entre 120 et 760 Milliardsd’euros : l’effondrement économique.Que vaudraient alors les actions enbourse et les titres et créances croiséesdestinées à financer la gestion à longterme des déchets radioactifs ? Pour les

producteurs, les solutions à ce cassetête se résument à peu près ainsi : main-tenir artificiellement le prix de l’électri-cité nucléaire au plus bas pour restercompétitifs, minimiser les coûts de lagestion à long terme des déchets ra-dioactifs, maximiser le taux d’actualisa-tion et spéculer sur une rentabilité forteet pérenne des actions et des créancespour les 100 ans à venir, minimiser lesrisques et les coûts d’un éventuel acci-dent tout en prolongeant la durée de viedes réacteurs existants jusqu’à 60 anspour conserver des contreparties... Cequi pour Cigéo signifie : « En avant lesbétonnières et advienne que pourra. Aumoindre pépin, le citoyen paiera ! »Et si ça ne suffisait pas ? La France dis-cute en 2014 de la possibilité d’autori-ser un jour la gestion sur son sol de dé-chets nucléaires en provenanced’autres pays Européens. Une mannefinancière pour Cigéo ?

Article complet et références : http://pandor.at/p/fichiers/MIRABEL_LNE_cout_cigeo_vf.pd

L’HÉRITAGE

Benjamin Dessus deGlobal Chance avait claqué la porte du débat public Cigéoen constatant que le dossier sur les coûts était vide. Il semble qu’il n’y ait pas que le dossier…

Cigéo/BURE : paiera bien qui paiera le dernier

QUI PAIERA LA NOTE ?

L’URGENCE DEPUIS DES

DÉCENNIES, FERMER

LE ROBINET

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Nucléaire : propre et

pas cher ?Achat de consciences,ça coûte combien" 1991 : 5 millions/an de francspour chacun des 4 sites en lice " 1995 : 10 millions/an de francspour chacun des 4 sites en lice" 1998: décret consacrantBURE seul site : 10 millions/ande francs pour la Meuse, idem pour la Haute-Marne" 2000 : passage à l’Euro, 18 millions d’euros/an pour la Meuse, idem pour la Haute-Marne" 2006 : création du GIP : 20 millions d’euros/anpour la Meuse, idem pour laHaute-Marne" 03/12/2009 : Le ministre del’Espace rural, Michel Mercier se dit époustouflé et salue« la citoyenneté des Meusiens qui ont accepté Bure,en rappelant que les fondsd’accompagnement passerontde 20 millions à 30 millionsd’euros dès 2010 »" 2012 : Christian Namy (président du CG 55) demande 40 millions d’eurospour la Meuse, 20 pour laHaute Marne.

Coûts pour enfouir,le yoyo" 2010 : 15 milliards d’euros(Andra)" 2011 : 28,4 milliards (Cour des Comptes, “montantqui sera amené à augmenter”)" 2012 : 36 milliards d’euros, réévaluation provisoire (Andra)" 2013 : aucun chiffre avancéau débat public" Pour certains scientifiques, le coût serait bien supérieur...

QUESTION : comment affirmerque le coût futur du kwh estprovisionné et pas cher si on ne sait pas combien coûtent lesphases déchets, démantèle-ments et stockages multiples ?

Réversibilité ?Un sacré leurre !Encore une fois, les mots employéstrompent. La réversibilité a été et estencore mal interprétée par beau-coup. Rassurer, c’était le but non ?Réversibilité ne veut pas dire récu-pérabilité des déchets. Une fois lesdéchets enfouis, au bout de 130 ans,les galeries seront bouclées DE-FI-NI-TI-VE-MENT. Aller rechercher cequi fuira n’est pas prévu dans laconception industrielle de Cigéo,hors de question.La “réversibilité” concerne la périodede construction du centre souterrain,c’est juste un mot pour faire croireque les décisions successives ne se-ront pas irrévocables. Les députés de-vaient donner en 2015 une durée(jusqu’à 100 ans) à celle-ci, à moinsque le rendez-vous soit annulé. En effet, le projet de Loi de Transitionécologique pourrait bien la redéfinir etl’intégrer en 2014, un comble !

ANDRA : JUGE ET PARTIEL’Andra mène les investigations géolo-giques pour... l’Andra chargée de mettreen oeuvre le projet industriel. Elle creuse,communique, s’auto-valide, se flatte, estcontente de son boulot. Mais qui, autreque des institutions issues du sérail nu-cléaire est censé avoir un regard neutre,indépendant, contraignant sur l’artisan del’enfouissement nucléaire ? Mystère. Leprésident même de la Commission natio-nale du Débat Public trouve début 2014qu’il faut introduire un peu plus d’exper-tise indépendante dans le processus !

- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - Protection sanitaire ?(...) un avenir relativement proche, celuides prochaines générations à venir. Lapréoccupation principale sera à l’évi-dence la protection sanitaire contre lesimpacts radiologiques et toxiques d’unemigration des radionucléides vers la bio-sphère (migration qui, sur cette période,ne pourrait résulter que d’une défail-lance du confinement des déchets). Lasurveillance devra donc porter en prio-rité sur le suivi de ces impacts dans lemilieu aquatique (notamment les nappessouterraines dont la nappe du Barrois),dans l’atmosphère, dans les sols, voiresur certaines espèces. CIGEO - Débat public - Avis délibéré de l’Autorité Environnementale du CGEDD, juillet 2013

Enfouir ne résoudra rienEnfouir ne résoudra rien, les atomesforceront toutes les barrières un jour,ça fuira, c’est prévu. Enfouir une tellemasse de radioactivité est un pis-aller,celui d’une société tributaire du nu-cléaire et impuissante aujourd’huicomme demain face à ses déchets.L’Andra compte sur le concept du “multi-barrières” pour retarder le retour de la ra-dioactivité à la surface. Cahier des charges : isoler les déchetsdans des colis enfouis en grande profon-deur dans l’argile et retarder le transfertvers la biosphère des radionucléides quiun jour sortiront des colis dégradés, ensuivant des fissures et des failles, via l’eausouterraine, au gré des changements dusous-sol (séismes, fracturations,...).Escompter qu’ils seront alors moins ra-dioactifs (décroissance naturelle sur desmilliers/millions d’années) et sans dan-ger est un sacré gros pari sur l’avenir !

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Cigéo la poubelleOn dit aujourd’hui : Cigéo. Qui peut fairele lien avec les effroyables produits ato-miques dont il s’agit ?. Après s’être défini comme un projet decréation d’un stockage réversible profond dedéchets radioactifs en Meuse/Haute-Marne-projet (c’est loin) et réversible (c’est ras-surant)- Cigéo communique toujours plusflou. Aujourd’hui, exit les mots déchetsou radioactifs. On dit : Centre industriel destockage géologique.C’est tellement plus neutre. Mieux vau-drait annoncer la couleur pourtant :BURE, création d’un cimetière profond etirréversible de déchets infiniment ra-dioactifs en Meuse/Haute-Marne, appeléà fuir un jour, sans que l’on sache quand.

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Irréprochable au-dessus,irradié en-dessous, le mauvais deal

Usine SYNDIÈSE (CEA) pour la production de biocarburants de seconde génération

à partir de bois, à Bure-Saudron. Un projet qui va décimer la forêt locale.

Plateforme logistique EDF de pièces de rechange du parc nucléaire à Velaines

Plate-Forme LMC de transport AREVA à VOID-VACON

Les opérateurs du nucléaire se sont engagés en 2006 : “Faire de Meuseet Haute-Marne des terres d’excellence pour la maîtrise de la demanded’énergie et la réduction des émissions de CO2 par les bâtiments”. Un com-ble si l’on anticipe la somme de toutes les nuisances à venir : contami-nation radioactive durable due aux transports et aux activités de surface,conséquences sanitaires globales, désertification rapide de la zone nu-cléarisée, perte de l’identité du territoire...Le piège est bien ficelé. Comment les habitants peuvent-ils avoir main-tenant une vision lucide de l’impact de Cigéo dans un environnementen surface aussi idéalisé ? Les déchets atomiques et leur cortège de pré-judices environnementaux et sociaux bien réels arriveront après, en2025. Du “green-washing” préalable, avant de condamner le sous-sol. Etquelle “excellence” en terme de développement alors que la parole ci-toyenne a été confisquée et la démocratie méchamment égratignée ?

La contre-partie de la big poubellenucléaire, qui très vite va chambouler toute une région, image de marque, valeur immobilière,économie locale ou bien-vivre, est pernicieuse. L’image négative de la poubelle nucléaire -jamais évoquéenulle part- est impérativementneutralisée par du positif :développement durable, fabricationd’énergie propre, développement local et promesses d’emplois...

Archives d’AREVA à HOUDELAINCOURT

La façade accueille l’oeuvre d’un artiste localo-parisien pour “stimuler

l'esprit vagabond du spectateur.”(voir page 22)

Création de FILIÈRES D’ENSEIGNEMENT

dédié aux métiers du nucléaire et du forage à Bar-le-Duc (55)

et Saint Dizier (52)

30 projets de centrales photovoltaïques sur

des bâtiments agricoles+ 200 éoliennes

Ecothèque à BURE (ANDRA)

Un point zéro du milieu AVANT les nuisances à venir

Archives d’EDF à BURE(voir page 22)

LE PIÈGE

SAUDRON

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CARTE PSEUDO IDYLLIQUE D’UN DÉPARTEMENT EN PLEINE COLONISATION NUCLÉAIRE

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BURE

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DOTATION particulièrede 480 euros/an et par habitant dans

les 15 communes du périmètre (dont BURE)Total en 2012 : 1 838 690,94 ¤.

+ 18 nouvelles communes EPCI : 1 836 545,13 ¤

BAR LE DUC

VERDUN

. . . .MEUSEZones d’implantation d’un parc éoliensans équivalent alentour

Zone d’emprise de Cigéo

Zone d’installationsen surface

% de subvention GIP systématiqueinclus dans quasiment tout projetd’économie locale, urbanisme, culturel, privé, etc.(Placement sur carte approximatif)

Campagne d’aides à la rénovation du parc immobilier, public ou privé(Placement sur carte approximatif)

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Les soi-disant atouts! Des millions d’euros chaque année pour laMeuse et la Haute-Marne.! Des éoliennes (200 à terme), surtout dansla partie sud de la Meuse, formidable c’estindéniable, mais soupçonnées aussi d’êtrenécessaires pour faire beau et propre au-dessus.! Le projet Syndièse (CEA), production decarburant à partir de bois qui détruirait laforêt pour une production d’énergie dont larentabilité reste à démontrer.! L’implantation de diverses entreprises liéesau nucléaire (Archives d’AREVA, projet syn-dièse CEA, Archives et plate-forme d’EDF)avec en partie des fonds issus du GIP, soit déjàprès de 11 millions d’euros. A savoir que lesfonds du GIP proviennent des opérateursAREVA, CEA, EDF. ! Des promesses d’emplois qui ne seront quetemporaires : la construction du site et en-suite tout le monde rentre chez soi. Le projetnécessite un savoir-faire spécifique, donc desentreprises extérieures qui feront le boulot.

L’impact négatif jamais mis sur la table! L’asservissement de tous les secteurs de dé-veloppement, de production, du quotidiendes deux départements aux subventions desdéchets nucléaires. Un piège à retardement ?! La transformation d’un territoire “vierge”en zone fortement dédiée au nucléaire.! Les contaminations radioactives à court etlong terme avec ses risques sur la santé hu-maine... Deux arrivées de déchets radioac-tifs par semaine pendant 130 ans, celadevrait laisser des traces... “durables”. Lestockage temporaire en surface va polluerdéfinitivement les terres agricoles d’au-jourd’hui.! La dépréciation certaine des biens immo-biliers et fonciers de la région. Qui ira no-tamment investir et s’installer près d’un telcomplexe ?! La fin des labels et appellation contrôléesur les produits issus du terroir : fromage,conserverie, fruits, vins, alcools... Quel im-pact sur le Champagne, l’eau de Vittel, leBrie de Meaux par exemple ?! L’effondrement des atouts de départements-verts, beaux, productifs et propresjusqu’alors. La ruine de filières d’avenir telque le Bio ? Quid du tourisme vert ?! La perte des emplois induite par ces pro-fondes mutations est à mettre dans la ba-lance des créations d’emplois annoncées.Pourtant qui en parle, qui en tient compte ?

Stockage ICEDA Un horticulteur veutfaire valoir ses droitsEDF voulait stocker 2000 tonnes dematériaux de démantèlement et dé-chets nucléaires sur le site de la cen-trale nucléaire du Bugey (Ain). La société d'horticulture néerlandaiseRoozen a engagé des poursuites de-vant le tribunal administratif, estimantque ses serres jouxtant les terrainsd'Iceda, cela allait compromettre lacommercialisation, dans toute l'Europe,de ses roses et plantes. Le 20 Juin 2012, la Cour d'appel admi-nistrative de Lyon a ordonné l'annula-tion du permis de construire du projetIceda, non conforme au plan local d'ur-banisme (PLU). Les avocats de l’horti-culteur avaient relevé : proximité dan-gereuse du Rhône, manque detransparence du dossier, dangers destransports... Décembre 2012, la com-mune de Saint-Vulbas a toutefoisadopté la modification de son PLU. Le tribunal administratif de Lyon a an-nulé celle-ci mi-avril 2014. Les motifsd'annulation "démontrent l'absence to-tale de transparence et le défaut d'infor-mation des élus comme du public dansla mise en œuvre de cette procédure"...

FUKUSHIMA, L’APRÈSCATASTROPHE NUCLÉAIRELes pays ont pris des mesures visantà protéger leur population : embargoimmédiat sur les produits en prove-nance du Japon en Chine, à Taïwan,afin de prévenir toutes contamina-tions ; contrôles stricts des produitsen provenance du Japon par l’Europe;interdiction d’importation par l’Inde...La méfiance affecte aujourd’hui tousles secteurs du Nord du Japon : pro-duction industrielle et manufacturière,pêche, agriculture, tourisme. Le paysdoit importer de nombreux produitsafin de rétablir la confiance desconsommateurs. La mutation énergétique, diminutionbrutale de la part du nucléaire et re-tard en matière de développementd’énergies renouvelables a un impactcertain sur l’activité industrielle et saproductivité.

Les déchets nucléaires, c’est bon pour l’image ça ?

CADEAUX EMPOISONNÉS

Curieux non que la Meuse, la Haute-Marne, les Vosgesn’aient jamais eu l’idée de faire une étude d’impact de la poubelle nucléaire sur leur économie. Leur économie productive, pas celle des retombées actuellesde la phase “Labo”... Histoire d’anticiper l’avenir.

Une étude a été commandée et réalisée par le Conseil Régionalde Lorraine en 2007, sur l’impactéconomique des deux régionsLorraine et Champagne-Ardenne (90 000 euros par région), mais bien malin qui aura euconnaissance des résultats. Ils n’ont jamais été publiés.

A MÉDITER :Le lobby nucléaire… est comme

un tank qui écrase tout le monde, et surtout le peuple.

(Eisaku Sato, gouverneur de la préfecturede Fukushima de 1988 à 2006)

LA PRIM’ IRRADIEUSE,

NOUVELLE RACE DE

VACHE LAITIÈRE...

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HISTOIRE DE GROS SOUS ?

La Haute-Marne profitera des recettes fiscales du stockage dedéchets radioactifs dans la Meuse(...) Confrontés à la perspective d'un sitede stockage, dont la construction pour-rait débuter en 2017, les conseils géné-raux de la Meuse et de la Haute-Marnetentent d’anticiper les projets de l’Agencenationale pour la gestion des déchets ra-dioactifs (Andra), en se répartissant paravance les retombées fiscales d'un éven-tuel enfouissement.

Transport en pente douceC'est sur le territoire meusien queI'agence nationale envisage le stockage,mais le conseil général de la Haute-Marne a obtenu la création d’une des-cenderie de 5 km démarrant sur son sol.En 2005, l’Andra avait privilégié l’optionde deux puits verticaux pour enterrerles colis de combustibles irradiés. Ellejuge aujourd'hui acceptable l'hypothèsed’un transport en pente douce qui,certes, présenterait davantage de risquesde défaillance qu'un puits vertical, maisdont l'impact, en cas d'accident, seraitpotentiellement réduit.Plus motivé par la diplomatie territorialeque par des nécessités techniques, leprincipe d'une descenderie haut-mar-naise a permis de justifier la création

d'une zone d'activités interdépartemen-tale dont les revenus seront répartis en-tre la Meuse (60%) et la Haute-Marne(40%). Acté le 27 février 2012, le com-promis a fait l'objet d'âpres négociations.Seul département concerné par lestockage, la Meuse pouvait prétendre àl'intégralité des retombées fiscales. Crai-gnant de subir les mêmes inconvénientsque son voisin sans tirer de bénéfices, laHaute-Marne revendiquait un partage à50-50 des éventuelles recettes liées aucentre d'enfouissement.

Encore des zones d’ombreLes deux conseils généraux ont ainsi ad-mis qu'une limite départementale n'aguère de sens au regard d'une installa-tion nucléaire, les accords ne résistentpas toujours au temps. La descenderiepermet d'ancrer physiquement une partie duprojet en Haute-Marne et d'équilibrer la ré-partition de l'activité entre stockage et ins-tallations de surface, estime Bruno Sido,président du conseil général de la Haute-Marne. Les installations ne seront plus nien Meuse ni en Haute-Marne, mais dansune zone commune. Pour autant, la des-cenderie ne constitue qu'une hypothèse detravail, la décision finale appartiendra au fi-nanceur. (...).

SOURCE : Article La Gazette.fr - 01/10/2012

LE MAGOT DE BURE ATTISE LES CONVOITISES

Inquiétants marchandagesParce que Cigéo va continuer à engendrer des subventions, une nouvelle zone serait créée, à vocation interdépartementale (ZID), à cheval sur les deux départements et qui disposera d’une fiscalité propre. En effet, alors que la poubelle nucléaire sera en Meuse, comment calmer la Haute-Marne qui veut continuer à toucher le magot ? Le sésame, une double descenderie de 5 km ou tunnel d’accès en pente à 10% dont l’entrée se trouverait en... Haute-Marne.C’est judicieux côté sûreté ou c’est un arrangement diplomatique ?

Poubellesouterraine

ConditionnementStockage aérien MEUSE

Z.I.DHAUTEMARNE

Descenderie de 5 km

en pente

Entrée descenderie

La Commission Nationale d’Evaluation(CNE) a besoin d’en savoir plus à ce sujetLa CNE, dans son rapport n°5/2011a reconnu qu’il est indéniable que le choix de la descenderie“faciliterait les négociations avec les instances locales”, en élargissant le périmètre desinstallations de surface audépartement voisin. Mais elleestime indispensable de disposerd'une étude sur les perturbationshydrauliques et géologiques quipourraient être provoquées par lecreusement de la ou desdescenderies. On devra traverserdes terrains calcaires aquifères,éventuellement karstifiés. Selon la CNE : “Il faudra s’assurerque les eaux de la formation neviendront pas s’infiltrer dans lesniveaux sous-jacents.”

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Acheter un territoire

Pour la Meuse, le GIP (Groupementd’Intérêt Public) c’est “un partenaireau service du développement de la Meuseet de la réalisation de vos projets”. Pourla Haute-Marne il permet “de financerdes projets structurants et des projetséconomiques sur tout le territoire dépar-temental”. Ce ne serait pas plutôt unpartenaire au service de l’installationde la poubelle nucléaire souterrainedont personne ne veut nulle part, im-possible à fourguer sans appât finan-cier sérieux ?

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Tout passe maintenant par les sous des déchets nucléaires, ou presqueLe piège est tellement bien fait que de-puis des années, presque aucun projet(public ou privé) en Meuse ne peutplus se faire sans passer par une de-mande d'aide financière partielle auGIP. De 2007 à 2012, le GIP Meuse atraité 1438 dossiers (58% pour la zonede proximité de Bure, 41% pour le dé-partement) et 592 communes ont tou-ché des subventions. Communautés decommunes, collectivités, entreprisesprivées, associations sont aussi concer-nées. Montant de l’aide pour la Meuse:156 400 683,63 ! euros.Les dossiers traités sont multiples, listeau hasard : réhabilitation de logements,

création de groupes scolaires, réhabili-tation d’une station d’épuration, res-tauration de toitures et vitrauxd’églises, restructuration de réseauxd’assainissement, construction de mai-sons de retraite, réfection de gymnases,aménagement urbain et paysager com-munal, réfection de quartiers, festivals,création de pistes cyclables et piéton-nières, acquisition de matériel pour denombreuses entreprises, création decommerces, restaurants, etc. La Haute-Marne est logée à la même enseigne.A savoir aussi que les fonds du GIP re-partent en partie à leur donateurs :construction de sites EDF, AREVA,CEA (projet Syndièse)...

- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -La patronne de l’Andravante les mérites du GIP« Le GIP ? C’est gagnant-gagnant ! (...)Nous sommes le gros contribuable (taxeprofessionnelle) du département et leplus gros employeur. Quand vous ditestrès particulier, c’est vrai. Ce sera uneinstallation unique en France. Soit onvoit tout noir (la poubelle nucléaire dela Meuse…), soit on parie sur un savoir-faire français dont la genèse et la crois-sance sont à Bure où nous recevonsdes ministres étrangers et d’éminentsscientifiques. Pourquoi font-ils autantde kilomètres pour voir Bure ? Pourvoir une simple poubelle ? Nous devons

travailler à obtenir puis renforcer laconfiance. (...). Les taxes qui financentle GIP sont fixées par le gouvernement.Pourtant, là encore, il y a deux visions: la première qui consiste à dire quel’Andra achète les élus, la seconde estportée par le Parlement et le gouverne-ment pour aménager un territoire quis’engage. C’est un gagnant-gagnant. »Marie-Claude Dupuis, directrice de l’Andra, “Labo de Bure: pour ou contre ? Le débat”... Est Républicain 17/02/2010

NDLR : La confiance ne s’achète pas...même par le plus gros contribuable dela région. Etre le plus gros employeur,cela reste à prouver. De nombreux élusdéplorent justement le manque de créa-tion d’emplois. Quant au territoire quis’engage, c’est sans concertation avecles habitants.

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Yves le Bars, ex-président de l'Andra :

« Il me pèse d'entendredire que l'Andra

a manipulé le chéquier. »

Aujourd’hui les sous du nucléaire(AREVA, CEA et EDF) sont versés via un GIP, Groupement d’Intérêt Public. 60 millions d’euros par anpour ces deux départements, ce n’est pas rien, alors qu’aucundéchet nucléaire n’est arrivé.

Objectif : en faire profiter tous les habitants, presque toujoursà leur insu. Tous futurs coupablessans le savoir ?

HISTOIRE DE SÉDUIRE

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I NJUST ICE

Requête au Tribunal administratif de Nancy... sans succès1999 : Requête contestant un ArrêtéPréfectoral qui avait omis de faire uncertain nombre de prescriptions dé-coulant de la loi sur l'eau, obligatoire-ment concernée par les travaux qu'en-tendait mener l'Andra. Cette requêtesoulignait par ailleurs l’incapacité lé-gale d’un commissaire enquêteur quiavait été rémunéré par l’Andra dansles cinq années précédant l’enquêtepublique et était assortie d'une de-mande de sursis à exécution. Elle a étérejetée par le Tribunal administratif.Le CDR55 est alors allé en Cour admi-nistrative d’appel, sans plus de succès.

Recours en Conseil d'Étaten 1997 sur la non consultation des populations... sans succès Dans ses conclusions, le Commissairedu Gouvernement soulignait que la loin'avait effectivement pas été respectée,puisque le débat avait été mené sansque la population elle-même y ait été as-sociée alors que la loi Bataille de 1991parlait de "consultation des populationsconcernées". Si le Conseil d'État l'avaitsuivi, cela aurait entraîné l'annulationdes différentes décisions prises par lasuite (dont le décret d'autorisation deconstruction du labo !) et auraitcontraint les pouvoirs publics à com-mencer par un véritable débat ouvert àtout un chacun. Pourtant le Conseil d'État a refusé de

suivre les conclusions du Commissairedu Gouvernement : fait extrêmementrare ! Du coup, l'affaire a été portée de-vant la Cour Européenne des Droits del’Homme, puisque que les simples ci-toyens avaient été écartés du débat auprofit de représentants dits qualifiés,que les pouvoirs publics s'étaient choisieux-mêmes comme interlocuteurs. Aquoi la Cour a répondu que si la "ver-sion française" de la Convention Euro-péenne des droits de l'Homme indiquebien que les droits reconnus doivents'appliquer "sans aucune distinction",cela "n'interdit pas toute distinction detraitement dans l'exercice des droits etlibertés reconnus".

Recours sur les subventions verséesavant le Décret... sans succèsSuite au classement sans suite d'uneplainte au pénal déposée devant le Tri-bunal de Grande Instance de Bar-le-Duc par deux conseillers régionaux etdeux simples citoyens pour dénoncerles subventions d'alors 5 Millions defrancs par an et par département ver-sées depuis 1994, autrement dit avant

même l’enquête publique devant pré-céder le décret d’autorisation deconstruction du “Laboratoire de re-cherches géologiques"*, le CDR55 s'esttourné vers le Tribunal Administratif deNancy. Il faisait valoir en particulierque ces subventions, selon la loi, nepouvaient être versées que par le Grou-pement d'Intérêt Public associé, quilui-même ne pouvait être créé qu'unefois l'autorisation de construction don-née et les travaux engagés. Et pourtant le CDR55 a été débouté,même après avoir porté l'affaire de-vant la Cour Administrative d'Appel.Certes celle-ci a reconnu que "les sub-ventions n'étaient pas prévues par la loiet altéraient le débat démocratique"mais, malgré tout ("quand bien même",comme dit le jugement), les requérantsn'étaient pas en mesure de prouverque ces subventions avaient eu un effet"automatique" sur l'avis des communesconsultées parallèlement à l'enquêtepublique. Conclusion : la requête estrejetée.* Le Procureur avait en effet conclu que l'affaire ne re-levait pas de son tribunal, en disant : “Il est de la com-pétence des juridictions administratives d’apprécier si lessubventions versées s’inscrivent dans le cadre de la loi du30/12/1991.”

Que faire lorsque sont imposés sans concertation des projets à fort impact pour les populations locales ?L’association meusienne CDR55 (Burestop55) a engagé des requêtes et recours, sans succèsjusqu’alors.

Le nucléaire, pas vraiment solubledans la démocratie

« LA RAISON

DU PLUS FORT

N’EST PAS

TOUJOURS LA

MEILLEURE. »

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Générations futures :elles vont adorerSelon l’Andra, une fois le stockagerempli, “les prochaines générationspourront alors prendre part auxdécisions...”. Ouf elles, elles pourrontprendre part aux décisionscontrairement à la génération actuelle. Fort à parier qu’elles ne remercierontpas les adorateurs de l’atome duXXIe siècle car ces déchets pèserontlourd dans leur destinée, surtout sielles ne consomment plus d’électricitéd’origine nucléaire.

Les SAFER achètent desterres -beaucoup- pour le compte de l’AndraLes deux SAFER* (Lorraine et Cham-pagne-Ardenne) font de la prospectionactive et achètent pour le compte de l’An-dra des réserves foncières, autour deBure. Ces réserves, serviront de monnaied’échange lorsqu’il faudra exproprier lespropriétaires le moment venu. L’Andraposséderait début 2014, en direct ou viales deux Safer, 2000 ha (terres et forêts)en Meuse et Haute-Marne. Maurice Mi-chel, président de l’ASODEDRA (Vosges)a interpellé sans succès nombre d’élus :«Vous paraît-il bien conforme à l’éthiquequ’un organisme dont la vocation est de pro-téger la vie agricole, apporte son concours,direct et/ou indirect, à la réalisation d’unprojet qui aura pour effet de laisser aux gé-nérations futures une terre irrémédiable-ment endommagée ? »* Sociétés d'Aménagement Foncier et d'Établissement Rural

- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -Les déchets FA-VLaprès l’échec cuisant de 2009, reviennent... dans l’AubeLes déchets de faible activité à vie longue(FA-VL) cherchaient en 2008 un site d’en-fouissement à -200m. Sur les 3115 com-munes directement démarchées danstoute la France, la plupart refusaient,principalement face à l’hostilité des ci-toyens avertis des dangers du projet. Juin2009, l’échec est total pour l’Andra qui selance dans de nouvelles recherches avecune tactique différente : approcher lescommunautés de communes ayant déjàdes installations nucléaires.

Soulaines-Dhuys joue la carte du “oui-mais-non”Février 2013, à une large majorité, lacommunauté de communes de Soulaines-Dhuys (Aube), qui accueille déjà deuxcentres de stockage de déchets nu-cléaires, a donné un accord ambigu pourdes sondages géologiques : “Nous noussommes prononcés pour favoriser des inves-tigations pour des sondages géologiques,mais pas pour la construction d'un centre destockage...”. Juillet 2013, l'Andra a lancédes investigations géologiques sur cinqcommunes. Un troisième centre destockage des déchets radioactifs pourraitdonc s’implanter dans le Soulainois... Les élus locaux annoncent la couleur, lesretombées financières doivent pleuvoir !Comme si une nouvelle poubelle nu-cléaire locale était une chance...

AU FAIT, LE DESTIN DES RÉGIONSLORRAINE/CHAMP.-ARDENNE,C’EST GROSSE POUBELLE ATOMIQUE DE LA FRANCE ?Toute la gamme des déchets nucléaires (trèsfaible, faible, moyenne, haute activité à viecourte ou longue) est, soit stockée, soit enpasse d’y être, sur une zone minuscule.BURE-SOULAINES = 60 km. Côté développe-ment territorial, cela ne peut pas être dû auhasard. Sacré coup de bol ou triste sort ? C’est certain, les habitants n’ont pas toutesles billes en main pour décider de leur destin.

- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - BURE / MEUSE : PROJETENFOUISSEMENT

MA HA-VL

AUBE +MEUSE +

HAUTE-MARNE

TROISDÉPARTEMENTS

MITOYENS :

HISTOIRE D’ENFOUIR1980 à 1990 : 4 sites explorés dans le nord-ouest sans prévenir, fortes oppositions.1990 : Arrêt des travaux - moratoire Rocard.1991 : Loi Bataille du 31/12/1991.1992/1993 : 2 sites nommés dans le nord-ouest sans prévenir, fortes oppositions.1994 : Appel à candidatures - 4 sites retenus(Gard, Meuse, Haute-Marne, Vienne), fortesoppositions mais élus locaux appâtés.1999 : Décret. Bure retenu “labo” dans l’argile,aucune concertation des populations.2000 : Repli de la mission “granite”, envoyéesur 15 nouveaux sites et obligée de tout stop-per, face, au bout de 3 déplacements, à uneopposition très radicale.2005 : Premier débat public. Conclusion, le pu-blic préfère le stockage en surface.2006 : Loi sur la gestion des déchets nu-cléaires, l’enfouissement à BURE est pourtantretenu seule voie de référence. 2007/2012 : Qualification du territoire (ZIRA),passage de Cigéo en conception industrielle.2013 : 2ème débat public, boycott réussi.2015/2018 (?) : Préparation par l’Andra dudossier d’autorisation de construction.Suite aux remous du débat public, Andra etpouvoirs publics tentent d’apaiser les crainteset de faire croire que le processus est freiné,mais continuent... à creuser.2025 ? Arrivée des premiers colis de déchetsnucléaires sur site, si on laisse faire !

SYNDIESE ou la fin de la forêt locale ?SYNDIÈSE, à Bure-Saudron, est un projetdu Commissariat à l’Energie Atomique(CEA), destiné à produire du diesel ou du ké-rosène à partir de biomasse forestière. Nou-velle énergie propre et rentable ? Non.Chaque année, ce procédé engloutirait90 000 tonnes de biomasse forestièrefraîche issues des ressources locales, soit1/5 de la totalité des ressources forestièresdisponibles en Lorraine – via des processuschimiques complexes et polluants, eux-même très coûteux en énergie (électriciténucléaire y compris). On sait donc désor-mais comment l'Andra envisage de se dé-barrasser des 200 hectares de bois qui doi-vent être déjà rasés pour construire lesinstallations de surface de Cigéo... Alors qu'aucune enquête publique n'a eu lieupour ce projet d'usine classée comme pol-luante (ICPE/SEVESO), le CEA a d'ores etdéjà commencé la construction de son ate-lier de broyage en mai 2013 et multiplie lesappels d'offres pour les travaux.

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C’est bien beau de stocker autant de déchets toxiques en surface ou sous terre mais vu la durée d’activité de la radioactivité qui va être planquée -des milliers, voire millions d’années- comment léguer le cadeau aux générations futures? Comment se souvenir et faire gaffe à ne pas aller creuser et farfouiller dans d’innocents talus ? Il apparaît d’ores et déjà IMPOSSIBLE de transmettre un message pérenne et fiable à nos descendants.

Comment nourrir la mémoire, pré-venir de futures intrusions ? L’An-

dra avance des solutions pour le moinsubuesques ou dérisoires au regard dugigantesque problème posé à La Hagueou à Bure, dans son Rapport d’activité& de développement durable 2011.

Compter sur le papier et sur les riverainsLe bon vieux papier serait le supportd’archivage envisagé. Ainsi lit-on quetoutes les données concernant lesCentres de stockage seraient archi-vées en deux exemplaires sur papierpermanent (600 ans à 1000 ans !), l’unaux Archives nationales de Fontaine-bleau, l’autre sur le site concerné. Si lelangage évolue, le message est-il auto-traduisible ? Comment garantir la pé-rennité d’un site d’archivage sur desmilliers d’années ? Exit alors les sup-ports technologiques du XXIe siècle ?

Land Art pour déchets nucléairesLes populations qui vivent et travail-lent à proximité des Centres destockage seraient le pivot central pourtransmettre la mémoire. En 2011, l’An-dra a mis en place des groupes de ré-flexion sur ces sites pour recueillirleurs critiques et des idées, et sollicitedes artistes contemporains. “Tous lesans, un nouvel artiste apportera sa contri-bution à cette réflexion. L’objectif de cesétudes artistiques : rassembler au fil desannées différentes propositions.”

Alerter les la mission

INDISPENSABLE ACCEPTABILITÉ

Les populations, si on ne leurdemande pas leur avis avantl’installation des stockages, ont un rôle majeur à jouermais après, pour les préserver.“Vers des installations de gestion des dé-chets radioactifs devenant un élémentdurable et séduisant pour leur voisinage/ Qualités requises”. C’est le titre allé-chant d’un fascicule produit en 2009par le Forum de l’AEN* sur laConfiance des Parties Prenantes. Extraits indispensables...

Faire accepter, rendre séduisantLe gros morceau, c’est de la faire ac-cepter, voire aimer, la poubelle ra-dioactive. Selon l'AEN, pour assurerune gestion sûre des déchets radioactifsà long terme, il est crucial que “la po-pulation locale ait accepté de vivre avec etd'aider à la préserver au cours du temps”.Comment une installation et son sitepeuvent-ils mieux s’intégrer dans lacollectivité d’accueil ? Comment lesstockages peuvent-ils “rester séduisantssur le long terme” ?

Faire aimer, voire rendre fierConseil, faire de la poubelle atomiqueun bel objet dont on sera fier : “L’ins-tallation est attrayante, reconnaissable et

à nulle autre pareille. Elle est belle à voiret agréable à vivre”. Autre recomman-dation pittoresque et ingénue, l’inté-gration positive : “L’installation et le siteont un caractère mémorial. L’installationpeut devenir un symbole, un trait bienconnu, emblématique et objet d’admira-tion de la région. Les résidents peuvent ti-rer fierté de l’existence de l’installation;celle-ci peut devenir un élément positif del’identité locale.”

Fondre dans le paysageLe site doit être facile d’accès et convi-vial afin que “les gens aillent vers le siteavec enthousiasme et tirent satisfaction deson utilisation”. Le site doit se fondredans le paysage et respecter l’esprit dulieu, s'intégrera dans le paysage et lecompléter, apprend-on... Tiens, comme le bâtiment des archivesEDF récemment construit à Bure, quireflète le ciel et les champs alentour ?Ou celui des archives d'AREVA custo-misé par un artiste dans le village voi-sin ? AREVA et EDF préparent le ter-rain et appliquent déjà à la lettre laconsigne en Meuse... pour piéger desriverains supposés bien naïfs. Commequoi, rien n’est laissé au hasard...

*Agence de l’Energie Nucléaire : 31 pays membresd'Europe, Amérique du Nord, Asie-Pacifique

Les Archives d’EDF à Bure, face au chantier/Labo“Le batiment (dit passif), mime son environnement,

dans lequel il se fond naturellement.”(Cahier des charges architectural)

“Il s’agit d’un projet stratégique qui doit avoir un impact social et environnemental positif sur la région.” (LAN / Agence d’architecture)

Poubelle, ô ma poubelle, qui est la plus belle ?Pas simple de refiler un stockage nucléaire, conseils aux éboueurs de l’atome...

RELOOKAGEEXTRÊME

OU COMMENT PIÈGER

DES RIVERAINS

SUPPOSÉS

NAÏFS

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Art et rituels peuvent-ils traverser intacts les millénaireset conserver leur significationinitiale, sérieusement ?Selon l'Andra, le message doit être sim-ple et évolutif pour rester compréhensi-ble par tous à travers les époques.“L'émotion doit pouvoir se transmettre parun rite ou une légende de générations en gé-nérations”. Pour Michael Madsen, auteur du filmInto Eternity, le facteur émotionnel estprimordial. A travers l’art et l’émotionque celui-ci génère, l’on pourrait pré-

tendre à l’universel, au-delà des langueset à travers le temps. Ainsi le plasticienallemand Veit Stratmann, pour luttercontre la perte de mémoire, proposed’instaurer un rite issu de la culture ja-ponaise, soit le rehaussement tous les 30ans de la couverture définitive de cer-tains centres de stockage. “À la fin des300 ans de surveillance, la couverture fi-nale atteindrait une hauteur de 57 mètres,deviendrait une colline.” A Bure, est-ce bien judicieux de comptersur la transmission orale dans une zonede 7 habitants au km! en Meuse avec unepopulation très vieillissante ?

L'Andra privilégie non plus science ettechnologie, mais émotion, art et rituel.Quel aveu de la terrible impuissance del’homme face à ses propres déchets nu-cléaires ! Quand on pense que les pre-miers géants de l’île de Pâques de l’an1100 ne livreront jamais leur secret...

Talus remis en herbe

Centre de stockage souterrain bouclé définitivement en 2155

STOCKER LES ARCHIVES SURPAPIER PERMANENT

(ça existe ça ?)UN SUR LE SITE, L’AUTRE AUXARCHIVES DE FONTAINEBLEAU

ET SURTOUTFAIRE CONFIANCE

AUX RIVERAINS (merci), QUI VONT S’APPROPRIER

ET LES NUISANCES ET LE CADEAU EMPOISONNÉ

au fil des millénaires...

Eau chaude ?

LE FACTEUR HUMAIN

LES PISTES ACTUELLES

générations futures, impossible

BURE, dans un possible futur

Transmission de la mémoire des sites :

une bouteille à la mer ?

SIGNALER L’ENTRÉE DE L’ENFERPAR DE L’ART CONTEMPORAIN, LANGAGE DIT UNIVERSELidée privilégiée

INSTAURER LE RITUEL

DE LA COLLINE À 57M,

REHAUSSÉE TOUS LES 30 ANS

FAÇON “SHINTO”

idée du plasticien

Veit Stratmann

PRÉVOIR QUE LE DESCENDANTLAMBDA ARRIVERA LÀ

SANS IDÉE PRÉCONÇUE...

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!" Burestop55 : [email protected] !" Bure Zone Libre : [email protected]

Toutes infos + actualités + dossiers : www.burestop.eu - burezoneblog.over-blog.com Actions : nocigeo.noblogs.orgBrochure ré-éditée avec le soutien financier du Réseau “Sortir du nucléaire” - www.sortirdunucleaire.org

Nous avons besoin de votre soutien et de votre adhésion. MERCI !

Par

nos

soin

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BURESTOP 55 / Collectif Meuse contre l’enfouissement des déchets nucléaires - Bure Zone Libre

L’urgence : sortir du nucléaire au plus vite, et cesser d’accroître les volumes de ces déchets in-gé-ra-bles !

Comment en est-on arrivé là ?R A P P E L

QUE FAIRE ?

PONDREUNE LOI EN 1991QUI FERASEMBLER DE CHERCHER DES SOLUTIONS... MAIS A DÉJÀ TROUVÉ :ENFOUIR

BURE n.m. : Puits de mine vertical intérieur, ne débouchant

pas au jour. ( définitionLAROUSSE )

1978 À 1990 : IMPOSSIBLE DE TROUVER UN SOUS-SOL POUR CACHER 40 ANS DE GROS DÉCHETS ATOMIQUES...

1999 : LE “LABO” IDÉAL EST DÉCRÉTÉ !

<< Ouf, on tient les pigeons ! >>

<< Jamais de déchets

nucléaireschez vous, que de lagéologie. >>

(25 SITES CONTACTÉSAU FINAL DE 1978 À 2001)

Manifs, recours juridiques, pétitions

contre-expertises, demande de référendum

(40000 électeurs Meusiens et haut-marnais

pétitionnaires l’attendent toujours).

Ça résiste dur...

LE DÉPUTÉ BATAILLEAVEC DES BIFETONS EST PARTIÀ L’ASSAUTD’ÉLUS ÀSÉDUIRE.

2014 : ÇA FAIT EXACTEMENT 20 ANS QUE ÇA DURE, QUE L’ANDRA S’IMPLANTE, QUE L’ARGENT COULE À FLOT ET QUE LES HABITANTS N’ONTTOUJOURS PAS LEUR MOT À DIRE.ON SAIT QUE ÇA FUIRA UN JOUR, C’EST PRÉVU, LA TERRE IRRÉMÉDIABLEMENTSOUILLÉE, UNE RÉGION ENTIÈRE SACRIFIÉE SI D’IC I 2018, LA FRANCE LANCE L’IRRÉPARABLE !

BURE : vi llage en Meuse, limite Haute-Marne

1993 :

Les déchets nucléaires,un sacré fardeauC’est tout de même incroyable cette his-toire. Une industrie qui rame depuis prèsd’un demi-siècle pour gérer l’aval de soncycle et personne n’a eu l’idée en haut lieud’arrêter le bazar. Résultat : les déchets atomiques s’accumu-lent chaque année un peu plus. Les produc-teurs ont tenté d’en faire des “matières va-lorisables” théoriques ou des cadeauxinespérés dans des territoires soi-disant enperte de vitesse. Mais la réalité est là : lesdéchets nucléaires sont ingérables.Quelque soit le mode de mise au frais quileur sera appliqué, en attendant que leur ra-dioactivité diminue lentement, ils sont uneffroyable fardeau depuis l’origine, pourpresque l’éternité.

Suivre le bons sens! TIRER LE BILAN de l’impasse dans laquelleest toute la filière nucléaire et dont personnene sortira indemne. ! FAIRE TAIRE une bonne fois pour toutes lesgros mensonges qui font du nucléaire uneindustrie dite propre, sûre et pas coûteuse.! ARRÊTER impérativement de produire denouveaux déchets, chaque jour qui passe ac-croît le stock. Tout mettre en oeuvre pour sor-tir du nucléaire, avec tous les défis, les diffi-cultés et les espoirs que cela peut porter.Après c’est à la collectivité toute entière dedécider, cela semble logique...! GARDER les déchets sur les sites de pro-duction pour limiter les transports à hautrisque ?! Les STOCKER EN SURFACE pour ne pasles oublier et pouvoir les récupérer... aumoindre problème ou quand ça fuira ?

QUOI FAIRE ?