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1 Page AD 96 Ce livret comporte sur la page de droite un condensé des notions à savoir et sur la page de gauche des illus- trations de ces notions. Pour une meilleure visualisation, afficher en page dou- ble; pour une meilleure compréhension on peut repas- ser en page simple.

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Ce livret comporte sur la page de droite un condensé des notions à savoir et sur la page de gauche des illus-trations de ces notions. Pour une meilleure visualisation, afficher en page dou-ble; pour une meilleure compréhension on peut repas-ser en page simple.

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BLE

D’HIVER

ELEMENTS POUR LA CONDUITE DE LA CULTURE DU

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BIOLOGIE DU BLE

EMBRANCHEMENT : Spermaphytes (Phanérogames) - S\E : Angiospermes - CLASSE : Monocotylédones - FAMILLE : Graminées

CARACTERES GÉNÉRAUX

APPAREIL VÉGÉTATIF −Racines fasciculées. −Tige creuse (chaume). −Feuilles engainantes à nervures parallèles, oreillettes poilues, ligule courte.

INFLORESCENCE −Epi : le rachis porte de 15 à 25 épillets constitués chacun de 3 à 4 fleurs autofécondables.

GRAIN −C’est un caryopse : fruit sec indéhiscent dont les parois sont soudées à celles de la graine. −Poids spécifique : 75 kg/hl en moyenne (de 70 à 80, des blés mauvais aux très bons).

CYCLE VÉGÉTATIF

PÉRIODE VÉGÉTATIVE −Germination, levée : conditions sur :

•la graine (entière, vivante, mûre, semée en surface) ; •le sol (tassé en profondeur, chaud, humide oxygéné). •Particularités des graminées >>> coléorhize, coléoptile.

−Tallage (1 à 5)* : formation du plateau de tallage ; émission des talles qui sont des pousses plus ou moins indépendantes par rapport au pied mère (2)* ; sortie des nouvelles racines. Avantages : en particulier augmentation du nombre d’épis.

PERIODE REPRODUCTRICE −Stade A ou ébauche de l’épi (3)*. Intervient avant la fin du tallage. Croissance maximum des feuilles. −Stade B, fin tallage (4)*-début montaison. Redressement (5)* et inhibition du tallage. La phase A-B correspond à un tallage actif. −Montaison, de 6-7 feuilles (6)* jusqu’à une douzaine (8 ; 9)*. Croissance très forte, régression des talles herbacées lorsque le maître-brin atteint le stade 2 noeuds (7)*. −Gonflement : l’épi gonfle la gaine de la dernière feuille (10)*. −Epiaison et fécondation (10-1 à 10-5)*, cette dernière étant non apparente. −Floraison (10-5-1 à 10-5-3)*. La fécondation est terminée, les anthères sortent. −Grossissement du grain (10-5-4)* : croissance de l’ovaire (grain aqueux). −Maturation du grain (11-1 à 11-5)* : accumulation d’amidon (phase critique), perte d’humidité (grain laiteux, pâteux, rayable à l’ongle, cassant sous la dent).

ACCIDENTS DE VÉGÉTATION

EXCÈS DE FROID −Sur plantule : nécrose des tissus, bris du rhizome. −Sur épi : coulure.

EXCÈS D’HUMIDITÉ −Jaunissement du blé.

EXCÈS DE CHALEUR −Echaudage.

VERSE PHYSIOLOGIQUE −Variété ?, excès d’azote ?, manque de lumière ?.

EXIGENCES DU BLÉ

CLIMAT −Hiver froid, mais après température douce. Faible pluviosité d’hiver et de printemps.

SOL −Texture fine, structure stable, bonne profondeur.

( )* correspondance échelle de Feekes

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AVANTAGES INCONVÉNIENTS PRÉCAUTIONS À PRENDRE

POMMES DE TERRE

TB Libèrent le sol assez tôt. Le sol est propre, finement travaillé et enrichi en éléments fertilisants du fumier décomposé.

Les risques de battance sont accrus par la finesse de la terre, la structure peut se dégrader, surtout en terre légère.

En terre légère, battante, préférer un labour sans façons superficielles plutôt que l’inverse, afin de reformer des mottes.

BETTERAVES TB Laissent un sol propre. La structure du sol est assez bonne si la récolte a été faite en période non humide. Le blé bénéficie de l’apport de fumier sur betteraves et de l’enfouissement des collets.

Le sol est parfois gâché par les charrois, bien que même au Nord de la Loire, les variétés nouvelles permettent une préparation du sol en temps voulu. et non plus en en période humide. Les collets risquent d’être enfouis de façon inégale d’où une difficulté de répartition de l’azote au printemps.

B ien répart i r les verts avant l’enfouissement et les enfouir de façon homogène. Le semis direct, après préparation minimum du sol (rotavator), est souvent préféré.

PRAIRIES B Améliorent la structure par leurs racines fasciculées, et la stabilité structurale par enrichissement en matières organiques, à condition qu’elles aient occupé le sol au minimum 2 ou 3 ans. Enrichissent le sol en azote quand le pourcentage de légumineuses est suffisant.

Risquent de laisser une terre creuse si le retournement n’est pas fait assez tôt et si le tassement est insuffisant. Laissent des larves de taupins. Après légumineuses, nécessitent des apports importants en P et K pour équilibrer la richesse en azote.

Déchiqueter le gazon avant le labour qui doit être réalisé au moins un mois avant le semis et rouler fortement au croskill. Traiter contre le taupin. Apporter une fumure P-K importante surtout après prairie de fauche.

MAÏS B Laisse une terre propre. Enrichit le sol en matières organiques et en éléments fertilisants.

Au Nord de la Loire, les variétés nouvelles permettent une préparation du sol en temps voulu. La simazine a une rémanence sur le blé. L’enfouissement des tiges peut donner une terre creuse et entraîner un “effet dépressif” de la nutrition azotée.

Broyer les tiges et bien enfouir avec parfois un apport d’azote ammoniacal pour hâter leur décomposition). Le semis direct, avec préparation minimum du sol (rotavator) est parfois préféré.

POIS B Libèrent le sol assez tôt. Enrichissent le sol en azote.

Laissent une terre sale. Nettoyer le sol en été par déchaumage suivi du hersage des levées.

COLZA B Libère tôt le sol, permettant de déchaumer et de nettoyer le sol.

Sol appauvri et sale. Risque de piétin. L’enfouissement des tiges peut donner entraîner un “effet dépressif” de la nutrition azotée.

Déchaumer tôt puis détruire les levées. Faire un apport léger d’azote à l’enfouissement des tiges (7-8 kg/t de M.S.).

BLÉ AB Libère tôt le sol, permettant de déchaumer et de nettoyer le sol. Est un précédent surtout valable pour un deuxième blé après prairie.

Favorise le piétin et la mouche du blé. Salit la terre en favorisant le développement des graminées adventices : vulpin, folle avoine, chiendent.

Déchaumer précocement. Cultiver des variétés peu sensibles au piétin. Accroître les quantités d’azote. Eventuellement brûler les pailles.

ORGE M Libère tôt le sol, permettant de déchaumer et de nettoyer le sol.

Favorise le piétin. Donne généralement des rendements plus faibles.

A déconseiller.

PRÉCÉDENTS

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LE BLE TENDRE D’HIVER - GENERALITES

ÉLÉMENTS STATISTIQUES PLACE DANS LA ROTATION

QUALITES D’UN BON PRÉCÉDENT −Libérer le sol suffisamment tôt. −Laisser une terre propre. −Conférer au sol une bonne structure. −Laisser si possible le sol enrichi en éléments nutritifs.

LES PRINCIPAUX PRÉCÉDENTS

−Cf. tableau ci-contre

RÉCOLTE DE BLE EN 1995 (BLÉ TENDRE ET BLE DUR)

PRODUCTION EN Mt (1991) (1988) SUPERFICIE EN Mha (1988) RENDEMENT EN q (1988)

AFRIQUE 13,7 8,7 15,6

AMÉRIQUE DU NORD 110,1 43,0 25,6

USA 65,4 54,0 49,0

Canada 27,2 33,0 16,0

AMÉRIQUE DU SUD 16,6 9,7 17,0

ASIE 201,5 84,5 23,8

Chine 106,4 95,0 85,0

OCÉANIE 15,6 9,0 17,2

EX URSS 108,0 84,0 84,0 48,2 22,4

EUROPE 130,8 85,0 75,0 27,3 47,9

France 29,6 34,0 30,5 4,5 4,4 66,0 63,0

Allemagne 15,8

Grande Bretagne 12,9

Italie 8,2

Espagne 5,0

TOTAL 596,8 554,0 507,0 230,0 25,8

dont blé tendre 526,0 ( à signaler que la demande mondiale en blé tendre en 1995 a été de 566 Mt )

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EXTENSIF RAISONNE INTENSIF HAUTEMEN

RENDEMENT 66,7 79,0 90,4 95,1

PRODUIT BRUT 5 936 7 033 8 046 8 464

CHARGES PROPORTIONNELLES - semences - engrais P K - engrais N - désherbant - fongicide - insecticide

268 298 167 29

239 224 455 42

137

196 254 322 234 337 82

406 376 371 234 474 110

TOTAL 662 1 097 1 538 2 095

MARGE BRUTE 5 274 5 936 6 508 6 369

INDICE 81 91 100 98

comparaison des differents systemes de production

mise en place des éléments constitutifs du rendement d’une céréale à paille

———-des grains———

des épillets poids de 1 000 grains

formation - - - - - - - - - - - - - - -- -- -- —— des fleurs———————— grains/épi

——des épis——————————————

épis/m²

—plantes/m²—-

——TALLAGE — ————MONTAISON————— ———MATURATION———

stade feuille tige épi

TALLAGE MONTAISON ÉPIAISON

semis 4F 5-6 F 6-7 F

phase végétative et mise en place du grain grossissement du grain

NOMBRE DE PLANTES/m²

NOMBRE EPIS/m²

POIDS DU GRAIN

AUGMENTATION DU RENDEMENT / TEMOIN (EFFET

q/ha

10

+ 11,6

5

+ 6,6

+ 6

+ 2

0

N : +30u X X X X

Fongicides X X

X X Subs. Croiss.

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COMPOSANTES DU RENDEMENT ET FACTEURS DE PRODUCTION

La céréale suit un cycle végétatif bien précis où chaque phase correspond à un stade de développement bien déterminé. Sachant que :

RENDEMENT = NB DE PLANTES / m² X NB D’ÉPIS / PLANTE X NB DE GRAINS / ÉPI X POIDS D’UN GRAIN

on peut résumer de la façon suivante, selon les stades de développement, les éléments constitutifs du rendement et les facteurs extérieurs pouvant les influencer :

PHASE VÉGÉTATIVE : DU SEMIS À FIN TALLAGE

•date et densité du semis •qualité du désherbage •protection des semences

NOMBRE DE PLANTES / m² (1)

•fertilisation azotée •substances de croissance •désherbage •protection contre les champignons

•alimentation en eau •fertilisation azotée

NOMBRE D’ÉPIS / m² (2)

NOMBRE DE GRAINS / ÉPI (3)

POIDS DU GRAIN (4)

PHASE DE MISE EN PLACE DU GRAIN : DÉBUT TALLAGE À DÉBUT

PHASE DE GROSSISSEMENT : DÉ L’ÉPIAISON À LA RÉCOLTE

Pour (1) et (2) on peut soit augmenter la densité de semis, soit favoriser le tallage. (3) est déterminé dès le début du redressement.

FACTEURS DE PRODUCTION

−Il y a relation étroite entre le climat de l’automne et de l’hiver et le niveau de récolte. Comme il n’est pas possible d’intervenir sur le CLIMAT il faut donc INSTALLER CORRECTEMENT LA CULTURE.

−L ’ IMPLANTATION se fera par un semis précoce d’automne d’où : •semences certifiées, traitées, avec un excellent taux de germination ; •adapter le semis au peuplement ; •désherber avant l’hiver ; •protéger éventuellement contre limaces et pucerons d’automne.

−INTERVENTIONS EN COURS DE VÉGÉTATION •Alimentation en eau : même dans le Nord de la France l’irrigation pourrait être un moyen de régularisation des rendements. Un apport d’eau à la montaison entraîne une augmentation du peuplement épis et un accroissement du nombre de grains par épis. Le blé est en outre très sensible à la sécheresse à l’épiaison. •Alimentation minérale : apporter les quantités les plus importantes d’azote début montaison (stade épi à 1 cm) -calculer les apports en fonction des bilans d’azote dans le sol - effet positif de P2O5 s’il est apporté au tallage avec un ammonitrate - ne pas négliger K2O. Avant tout, apporter la fumure de fond pour la culture et non plus pour la tête d’assolement. •Lutte contre le parasitisme (mauvaises herbes - champignons - limaces - insectes). •Utilisation des substances de croissance. Voir ci-contre les résultats d’une association {azote-fongicide-substance de croissance}.

CHOIX D’UN SYSTÈME DE PRODUCTION

EXTENSIF L’objectif est de réduire les charges proportionnelles.

RAISONNÉ Chaque technique culturale est raisonnée en fonction de sa probabilité de rentabilité.

INTENSIF Recherche du produit brut maximum sans se préoccuper des coûts.

HAUTEMENT INTENSIF Faire croître un maximum d’épis pour améliorer les rendements ce qui suppose que l’on sème plus dense.

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SEMENCES ET VARIETES

CRITÈRES DE CHOIX DES VARIÉTÉS

ADAPTATION AUX CONDITIONS DE CULTURE •Sol (limoneux, argileux, caillouteux, filtrant, battant, profond,...). •Climat (risques de gel, de sécheresse, pluies, températures, développement des parasites,...). •Date de semis prévue (précédent). •Equipement disponible. •Techniques culturales prévues. •Commercialisation.

COMPATIBILITÉ AVEC LES OBSERVATIONS •Alternativité (généralement critère n°1, fonction de la date de semis), voir encadré ci-dessous : ALTERNATIVITÉ . •Précocité (généralement critère n°2, pour les risques d’échaudage mais aussi les gels tardifs). •Résistance au froid (gel). •Résistance aux ennemis et parasites (ou /et emploi de fongicides ?), voir aussi ci-dessous : TRAITEMENT DES

EMENCES . •Résistance à la verse (fumure azotée, substances de croissance ?). •Productivité (généralement critère n°3 mais ?). •Qualité.

Lors du choix enfin, se méfier des variétés trop récentes, mais aussi abandonner les trop anciennes. Remarque : il y a quelques années, les variétés de blés hybrides avaient suscité de grands espoirs (cf phénomène

d’hétérosis), non concrétisés depuis. Cependant au catalogue 1996, deux hybrides ont fait leur apparition. Leur intérêt ne serait pas dans les gains de rendement en conditions normales, mais en conditions difficiles. Sans traitements fongicides et lors de fortes pressions maladies, les rendements peuvent être supérieurs de 17 à 26% par rapport aux témoins. Ils ont en plus une faculté de tallage impressionnante qui peut faire envisager de les semer à 100 grains par m². A suivre.

Le T2 contient de l’oxyquinoléate de cuivre ß’ (bétaxate) et de l’anthraquinone. Il apporte une protection fongicide de base contre la carie, la fusariose et la septoriose du blé et a une activité corvifuge.

Pour lutter contre la mouche grise, le taupin, on peut compléter le T2 par un insecticide : ce sont les compléments MG à base le lindane + endosulfan ou encore le Capfos (fonofos). Ou bien opter pour un traitement T4 (bétaxate + anthraquinone + lindane + endosulfan). Austral, à base de téfluthrine apporte une protection fongicide de base et une lutte contre la mouche grise, le zabre et les taupins. Ce produit semble intéressant pour les semis

tardifs. La gamme comprend

ensuite de nombreuses spécialités qui permettent de compléter ou de renforcer l’activité sur carie, charbon nu, fusariose... Ce sont les T6, T7, T8... dont la formulation contient du bétaxate, de l’anthraquinone, du lindane (+endosulfan), en association avec une triazole. Les derniers nés sont Celest et Elyxor (fludioxonil) pour renforcer l’efficacité sur carie et fusariose, Gaucho pour se protéger contre les pucerons (imidaclopride).

Attention : n’est pas équipé en matériel de traitement des semences n’importe qui et ne pas croire qu’une bétonnière peut suffire. Une des meilleures solutions reste encore l’achat de semences traitées.

TRAITEMENT DES SEMENCES Les céréales d’automne doivent être exposées à une période de froid pendant la saison hivernale. Sans cela la montaison des épis ne se déclenche pas.

Il y a correspondance entre date de semis et degré d’alternativité

BESOIN EN FROID ALTERNATIVITE

MAXI très hiver

hiver

hiver à demi hiver

demi hiver à demi alternatif

demi alternatif

alternatif

alternatif à printemps

MINI printemps

ALTERNATIVITE

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Sable

Sable limoneux

Limon

Argile limoneuse 29-49%

Argile

pH optimum 6,5-7 6,8-7,2 7,3-7,6 7,0-7,4 7,2-7,6

pH OPTIMUM SELON LE TYPE DE SOL POUR DES TENEURS EN MATIERES ORGANIQUES NORMALES

Argile 10% 20% 40% ou humifère

kg/ha CaO 1 500-2 000 2 000-3 000 3 000-4 000

QUANTITE DE CaO EN kg/ha NECESSAIRE POUR REMONTER LE pH D’UNE UNITE

Teneur en argile

Inférieur à 10%

10 - 20% 20 - 30% Supérieur à 30%

MO INRA Laon 2,0 à 2,4 2,0 à 2,4 2,0 à 2,7 2,3 à 4,0

TENEURS MOYENNES EN MATIERE ORGANIQUE POUR DIFFERENTS SOLS DU NORD DU BASSIN PARISIEN

Teneur en argile

Inférieur à 10%

10 - 20% 20 - 30% Supérieur à 30%

P2O5 Dyer (%) INRA Laon

0,22 - 0,25 0,25 - 0,27 0,27 - 0,30 0,30 - 0,35

P2O5 Joret-Hebert (%)

0,14 - 0,20 0,16 - 0,22 0,17 - 0,24 0,18 - 0,25

P2O5 critique (mg/l)

18 - 24 22 - 29 28 - 33 35 - 50

TENEURS SATISFAISANTES EN PHOSPHORE DANS LE NORD DU BASSIN PARISIEN

Teneur en argile

Inférieur à 10%

10 - 20% 20 - 30% Supérieur à 30%

K2O écha. (%)

INRA Laon

0,15 - 0,20 0,20 - 0,25 0,24 - 0,32 0,26 - 0,35

KBM (mg/l) SAS

18 - 24 22 - 29 28 - 33 35 - 50

TENEURS SATISFAISANTES EN POTASSE DANS LE NORD DU BASSIN PARISIEN

Teneur en argile

Inférieur à 10%

10 - 20% 20 - 30% Supérieur à 30%

K2O écha. (%)

INRA Laon

0,15 - 0,20 0,20 - 0,25 0,24 - 0,32 0,26 - 0,35

KBM (mg/l) SAS

18 - 24 22 - 29 28 - 33 35 - 50

TENEURS SATISFAISANTES EN POTASSE DANS LE NORD DU BASSIN PARISIEN

Teneur en argile

Inférieur à 10%

10 - 20% 20 - 30% Supérieur à 30%

MgO Barbier-Morgan (mg/l)

SAS

17 - 24

22 - 29

28 - 33

35 - 50

MgO éch. (%) INRA Laon

0,07 - 0 09 0 08 - 0,12 0,10 - 0,13 0,11 - 0,15

TENEURS SATISFAISANTES EN MAGNESIUM DANS LE NORD DU BASSIN PARISIEN

DOSES P2O5 ET K2O A APPORTER

ELEVEE MOYENNE FAIBLE

Céréales en régime

d’enfouisse-

P205

60 - 80

80 - 100

120 - 150

ment des pailles et résidus

K2O

50 - 70

80 - 100

100 - 130

Céréales en régime d’enlève-

P205

70 - 90

90 - 110

130 - 160

ment des pailles et résidus

K2O

100 - 120

120 - 150

150 - 180

TENEUR DU SOL

EXPORTATIONS TOTALES SUR BLE

DES ELEMENTS MAJEURS SELON LES RENDEMENTS OBTENUS

ELEMENTS NUTRITIFS

EN kg/ha 60 70 80 90 100 110

N

175

200

225

250

275

300

P2O5

72

81

90

99

108

117

K2O

155

161

167

173

179

185

RENDEMENT EN GRAIN EN q/ha

REPARTITION DES BESOINS EN N, P, K

Unités

250

225

200 K2O

175

150 N

125

100

75

50 P2O5

25

2è Noeud Floraison

Début de Fin de Epiaison Maturité

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FUMURE DE FOND PHOSPHO-POTASSIQUE ET AMENDEMENTS

Dès l'époque “blé à la montaison” il est bon de faire des prélèvements d’échantillons de terre en vue de leur analyse et pouvoir disposer peu après (2 mois environ) d’un ensemble de résultats interprétés et de conseils agronomiques.

En apportant engrais et amendements, l’objectif doit être double : −corriger les points faibles décelés à l’analyse ; −maintenir les niveaux lorsqu’ils sont jugés satisfaisants.

AMENDEMENTS

CALCIUM Règle d’or : chauler régulièrement pour éviter de laisser les sols s’acidifier sous la double action du lessivage (300 à

600 kg CaO / ha / an) et des exportations par cultures. Rappel du rôle du calcium

−maintien le pH (le blé comme beaucoup de cultures exige un pH > 6,5) ; −conserve la structure ; −valorise les apports d’engrais ; −aide les micro-organismes.

Apports −entretien : 1 à 2 tonnes CaO / 2-3 ans : ha −redressement : dose d’entretien + enrichissement (cf. tableau)

MATIÈRE ORGANIQUE Si le sol en est correctement pourvu, continuer le même régime de restitution sans approfondissement du

labour. Si les teneurs sont insuffisantes : −incorporer au sol la totalité des résidus de récolte et si possible des sous-produits (dont le fumier) ; −réduire la profondeur de labour.

Remarque : des teneurs trop élevées en M.O. peuvent être le fait d’un mauvais fonctionnement biologique du sol.

FUMURE PHOSPHO-POTASSIQUE P2O5 et K2O sont une alimentation de base pour les céréales - ils sont par exemple indispensables pour l’émission des

racines de tallage et la rigidité des pailles - aussi la culture doit trouver à tout moment de son développement de quoi satisfaire ses besoins. Ces besoins étant répartis dans le temps (cf. graphique) un manque quelconque à un stade précis peut compromettre le rendement.

Pour trouver les doses juste (se méfier des extrêmes), il suffit généralement de restituer les quantités utilisées par la culture précédente et perdues par lessivage ou rétrogradation.

FORME DE L’ENGRAIS Selon l’ITCF, il vaut mieux utiliser un engrais phosphaté très solubles et faire des impasses plutôt que

d’épandre un engrais peu soluble tous les ans soit dans l’ordre : super, phosphate bicalcique ou alumino-calcique, scories et phosphate finement moulu. Même en sol acide la plante à du mal à extraire les éléments des phosphates naturel dits pour cette raison engrais vieux.

L’engrais potassique à préférer est le chlorure de potasse. La fumure phospho-potassique pourra être réalisée par des apports d’engrais binaires d’équilibre 1-1. Pas d’apport binaire

NP ou ternaire NPK qui correspond à un gaspillage d’éléments fertilisants (N) et source de pollution.

APPLICATION PRATIQUE Pour une fumure de 80 à 120 unités/ha incorporée au sol aux préparations superficielles on peut retenir :

SCORIES POTASSIQUES 0-12-12 700 à 1 000 kg / ha

PHOSPHOPOTASSIQUE 0-20-20 400 à 600 kg / ha

SUPERPOTASSIQUE 0-25-25 320 à 500 kg / ha

MAGNESIE Un des grands “oubliés” de la fertilisation. Comme pour le Ca, les sols (sauf les très riches) ont naturellement tendance à

s’appauvrir sous l’effet du lessivage (20 à 40 kg MgO/ha/an) et des exportations (10 à 30 kg/ha/an). En sol correctement pourvu des apports sont à faire de façon régulière pour maintenir le niveau : 100 à 150 unités MgO / 3 ans / ha.

OLIGO-ÉLÉMENTS

Ceux dont la nécessité est parfaitement établie et le rôle au moins en partie connu sont : le Fer, le Manganèse, le Cuivre, le Zinc, le Bore et le Molybdène. Les principales carences à redouter (qui ne sont pas courantes) sont celles en Cu et Mn. Pour savoir si le problème risque de se poser, il faut connaître par analyse la teneur en oligo-éléments des terres. Si le sol ressort comme pauvre, il conviendra d’utiliser en prévention des correcteurs de carence.

ENGRAIS FOLIAIRES

Dans les conditions d’emploi actuelles, compte tenu de leur coût par ha et en l’absence d'effets positifs, il semble raisonnable de ne pas employer sur blé des engrais foliaires (ordinairement apportés en mélange avec les fongicides).

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TECHNIQUES DE TRAVAIL DU SOL UTILISABLES SELON L’ET AT DE LA COUCHE ARABLE ET LES RISQUES DE RELIQUATS D’HERBICIDES

Etat du sol en profondeur Risques reliquats Techniques de travail du sol

Nivellement Etat de compaction possibles

compact Plat à défoncé Non compact à compact Faible à élevé Labour

Non compact

Faible

Labour travail superficiel

aéré Compact Faible Labour

Ondulé Non compact à compact Faible Labour ou

Etat du sol en surface

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PREPARATION DU SOL

Il n’existe pas une méthode optimale, chaque cas est différent, variant en fonction du sol, des conditions climatiques, etc... et de la variété.

Le choix - parmi les trois techniques de préparation : labour, travail superficiel, semis direct - dépend toujours de l’état du sol laissé par le précédent et des conditions de réalisation. Les techniques simplifiées sont à mettre en oeuvre les premières. Dès que le sol devient plastique, sous l’effet des pluies, les techniques simplifiées doivent laisser la place au labour.

Il est bon de rappeler que le blé aime : −un matelas résistant ==> sol ameubli pas trop creux, bien rappuyé en surface ; −un drap fin ==> un peu de terre fine (lit de semence) ; −une couverture rugueuse ==> des mottes en surface (préservent la structure).

PRÉPARATION CLASSIQUE

−Labour léger (15-20 cm), jeté (7-8 km/h). −Reprise à la herse légère ou au canadien (jumelage des roues ou roues squelettes). −Semis.

PRÉPARATIONS SIMPLIFIÉES

DERRIÈRE POMMES DE TERRE ET BETTERAVES −Simple passage de canadien - Semis.

Si le sol a été abîmé : −Déchaumage (covercrop) −Croskill −Semis

S’il y a incorporation de verts de betteraves : −Déchaumage −Labour −Croskil −Herse −Semis

DERRIÈRE MAÏS −Semavator après deux passages de covercrop ou semis direct (peu utilisé).

Si le sol a été abîmé, voir ci-dessus à incorporation de verts de betteraves. DERRIÈRE BLÉ

Les préparations simplifiées - travail superficiel avec cultivateur rotatif et semoir combiné ou travail superficiel avec outils à socs ou à disques (déchaumeuse, covercrop), à dents (cultivateurs,herse) ou rotatifs, suivi du semis - sont possibles si le sol n’est pas trop humide et n’est pas à tendance battante sinon :

−Déchaumage −Labour −2 passages croisés de herse −Semis

DERRIÈRE PRAIRIES

Le travail simplifié du sol pour le blé se généralise. 40% des agriculteurs implantent toujours leur blé avec un labour, 50% parfois sans labour et 9% toujours sans labour.

Dans les prochaines années, un tiers des agriculteurs vont augmenter les techniques sans labour pour implanter les cultures d’hiver.

Les raisons sont le gain de temps ainsi que les économies de main d’oeuvre et de carburant. En revanche, le principal inconvénient redouté est le manque de maîtrise de l’enherbement et du parasitisme.

Déchaumage profond Labour rapide

Semoir combiné Equipement roues AV et AR

Permanente

Prairie dégradée

Déchaumage Labour rapide

Semoir combiné Equipement roues AV et AR

1 à 2 ans

Destruction chimique Weedazol TL 10 l/ha

Destruction chimique Gramoxone ou Round Up

Semis direct

Graminées pérennes

Prairie non dégradée

Destruction chimique Gramoxone ou Round Up

Semis direct

Légumineuses ou RGI

AOUT SEPTEMBRE OCTOBRE

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SEMIS

DATE Elle dépend de la variété, du climat et du sol. •En règle générale les semis précoces permettent les meilleurs rendements (bon enracinement, tallage maximum). Se méfier cependant des semis trop précoces qui risquent d’être envahis par les pucerons (jaunisse nanisante), les mauvaises herbes, les limaces, ou trop sensibles au piétin. Attention à ne pas semer trop tôt une variété précoce à la montaison (à cause des gelées tardives) ou trop tard une variété tardive à maturité (échaudage possible). •A la fin de l’été les terres se préparent plus facilement et les levées sont plus rapides. •Le sol encore peu humide permet à la jeune plantule, bien éclairée, de développer un chevelu racinaire important en profondeur. On peut donc retenir que : •la variété et le climat imposent des dates à ne pas dépasser (gel, sensibilité accrue à la rouille noire et à l’échaudage) ; •ce sont les conditions de travail du sol qui imposent la date. Pour le Nord de la France on pourra semer dès les premiers jours d’octobre (le système sera cependant plus intensif et plus exigeant qu’en semis tardif) avec des variétés hiver à très hiver.

PROFONDEUR Le semis superficiel n’est plus discuté : 2 cm. A 3 cm la levée est retardée, les pertes augmentent. Ne dépasser 4 cm en

aucun cas ; au-delà l’allongement du rhizome ne fait qu’épuiser la plantule et l’exposer au gel.

MODE

SEMIS CLASSIQUE EN LIGNES : espacement 15 à 25 cm. Le grain est enfoui à bonne profondeur par les socs du semoir et recouvert sans être ni roulé ni hersé.

SEMIS DEVANT ROTAVATOR. Le grain tombe en lignes peu écartées mais l’enfouissement n’est pas réalisé par les sabots du

semoir qui ont été enlevés mais par le rotavator. Prévoir 15 à 20% de semences en plus. SEMIS DIRECT APRÈS DÉSHERBAGE CHIMIQUE. Méthode déconseillée sur les parcelles où existe un excès d’eau durant

l’hiver. Il faut une structure favorable et un sol non compacté ni en surface ni en profondeur. Sur précédent paille, brûler les résidus ou les broyer et faire suivre d’un déchaumage très superficiel.

DENSITÉ

Bien entendu celle-ci varie en fonction de la région, du type de sol, de la date de semis, de la faculté de tallage et de la technique utilisée. Les données suivantes ne sont là qu’à titre indicatif, il appartient à chacun de les modifier en fonction des critères ci-dessus.

MÉTHODE CLASSIQUE : 250 à 300 grains/m² pour 230 à 260 plantes à la sortie de l’hiver ; on vise un peuplement épis/m²

de 600 à 700, faculté de tallage de 2,2 à 2,8. MÉTHODE DES SEMIS DENSES : 450 à 500 grains/m² pour 400 à 500 plantes à la sortie de l’hiver ; on vise un peuplement

épis/m² de 750 à 800, faculté de tallage limitée : 1,6 à 2.

PERTES Celles-ci sont de deux sortes : •entre le semis et la levée : les pertes dépendent alors de la faculté germinative (90 à 95%), de la date de semis, du lit de semence qui doit permettre la satisfaction des besoins de la graine pour germer et lever (eau, air, température,...) ; •entre levée et sortie de l’hiver : dans ce cas les pertes dépendent des conditions d’implantation et des conditions climatiques hivernales.

DOSES

A adapter en fonction des observations faites ci-dessus. Pour les calculer ainsi que pour régler le semoir, on peut s’aider de tableaux tels que ceux ci-contre. Dans tous les cas semer au minimum 10% de plus que l’objectif.

Attention pour certaines variétés à ne pas dépasser les densités optima conseiilées sous peine de baisse de rendement.

REMARQUE : il peut être intéressant de prévoir les passages dès le semis par la fermeture périodique (si cela reste compatible avec le pulvérisateur et le distributeur d’engrais) de deux éléments semeurs.

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DESHERBAGE DE PRE-LEVEE ET POST-LEVEE D’AUTOMNE

Parallèlement au choix des variétés, il faut décider d’une politique de désherbage : traitements antigraminées d’automne ou de fin d’hiver ?

PRINCIPE DE LA PRÉ-LEVÉE Le désherbage des céréales en pré-levée se résume par l’utilisation de quatre grandes familles de produits. Ces produits ont

tous une action racinaire, soit de contact, soit systémique : •Urées substituées (néburon, diuron, isoproturon, chlortoluron, méthabenzthiazuron, linuron, métoxuron, chlorsulfuron...), produits systémiques ; •Toluidines (butraline, trifluraline, pendiméthaline), produits faiblement véhiculés ; •Carbamates (triallate), produit faiblement véhiculé ; •Diphényls éthers (nitrofène, bifénox, chlométhoxynil), produits de contact. PREMIER TEMPS : L’herbicide est appliqué avant la levée de la céréale. Le film herbicide est situé à la surface du sol. Les

graines de céréales, par un semis bien recouvert (3 cm), ne sont pas en contact avec le produit. DEUXIEME TEMPS : Les graines de céréales vont germer. Si les conditions de levée sont optimales, la vitesse de germination

d’une grosse graine est très rapide. Le coléoptile passe au travers de la couche traitée très rapidement . Les racines sont encore hors de portée du produit. C’est la sélectivité de position.

Les semences de mauvaises herbes qui sont localisées à la surface vont germer très lentement. Le contact avec l’herbicide sera long. Elles vont végéter plus longtemps dans la couche traitée et absorber le produit qui sera efficace.

L’efficacité de l’herbicide va donc directement dépendre : de la profondeur de germination, du produit et de sa solubilité, du sol et de son pouvoir d’absorption et enfin du climat (humidité). QUAND

•Lorsque l’accès de la parcelle est rendu difficile au printemps. •Lorsque le précédent est une culture salissante (colza, blé, pomme de terre, luzerne...). •En cas de semis précoce (octobre). •Pour limiter la multiplication des mauvaises herbes (une matricaire ou un coquelicot c’est 40 à 50 000 graines d’une durée de vie de 20 à 40 ans).

COMMENT •En adaptant l’herbicide aux mauvaises herbes attendues (connaissance de la parcelle). •En préparant le sol de façon convenable (semavator et chisel sont défavorables, labour : très bien). •En soignant le semis (sur sol nivelé, sans débris végétaux, ... à 2-3 cm de profondeur minimum). •En adaptant la dose en fonction du sol (éviter de réduire en sols lourds ou/et humifères). •En tenant compte de l’humidité du sol (éviter de traiter sur sol sec ou trop humide). •En prenant soin de l’application du produit (volume d’eau : 400-600 l/ha).

DÉCONSEILLÉ •Sur semis tardif. •Sur terres mal préparées (grosses mottes, sols rapportés, terre battante trop émiettée, terre creuse). •Sur semis mal implantés (grains mal recouverts, semis superficiel). •Derrière maïs traité avec des doses élevées d’atrazine. •En cas de risque de gel prolongé retardant la levée.

PRINCIPE DE LA POST-LEVÉE On assiste ces dernières années, à une évolution vers le traitement de post-levée, dès le stade 3 feuilles de la céréale

(décembre sur semis précoces), car plus efficace (traitement à vue) et plus économique. En effet les produits peuvent alors être choisis en fonction du type de sol et de son état hydrique, du stade des mauvaises herbes présentes, de l’importance de l’infestation, et de leur efficacité (actions racinaire/foliaire/de contact). En outre avec un produit (ou un mélange) adapté on peut passer à un programme de traitement raisonné à la parcelle ce qui permet globalement de réduire les doses (en matière active et en volume) et donc le coût du désherbage.

ATTENTION, COMME EN PRÉ-LEVÉE, NE PAS TRAITER SI TEMPS PLUVIEUX (PLUIE > 2mm) OU TEMPÉRATURE TROP BASSE (T° < 5° C).

avantages INCONVÉNIENTS

•Bonne sélectivité et si phytotoxicité, les céréales ont plus longtemps pour récupérer (qu’en post-levée de printemps). •Meilleure régularité d’action sauf sur espèces à levée échelonnée. •Meilleures possibilités d’application en bonnes conditions. •Possibilité de rattrapage au printemps. •Empêche toute concurrence au départ.

•A faire en période de pointe de travail. •Pas toujours adapté à la flore. •Inefficace sur certaines dicotylédones. •Persistance limitée. •Limite les possibilités de remplacement de la culture. •Inefficace en présence de période sèche.

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FUMURE AZOTEE

Si pour la potasse et la chaux c’est durant la période végétative que les besoins sont élevés, pour le phosphore et surtout l’azote, les besoins sont régulièrement répartis et intenses. Et puisque l’azote est le moteur du rendement, la fumure azotée sera calculée en fonction de l’objectif de rendement et fractionnée en plusieurs apports (2 ou 3).

LE PREMIER APPORT AU TALLAGE

Il est destiné à conduire la végétation du blé pour obtenir le nombre optimum de pousses à la fin du tallage. Il agit donc sur les composantes 1 et 2 du rendement : nombre de plantes par m² x nombre d’épis par plante soit le NOMBRE D’ÉPIS PAR m². Remarque : si à ce stade l’azote agit sur le nombre de talles formées, il agit aussi sur la hauteur de paille en favorisant l’allongement des entre-noeuds.

DATE : elle dépend souvent de la portance du sol. Intervenir dès l’apparition de la première talle pour semis tardifs ou dès

que possible à partir du 10 mars (avancer de 1 à 2 semaines avec des engrais à dominante ammoniacale ou uréique). DOSE : elle dépend de 3 facteurs : l’aspect visuel (vert clair ou très vert), le stade de développement et le nombre de pieds

par m². Néanmoins, durant le tallage, les besoins en azote du blé sont faibles : de l’ordre de 50 u/ha. FORME : l’ammonitrate est le mieux adapté ; éviter l’urée ; ajouter 10 à 20 u si apports par des solutions azotées.

DÉTERMINATION DE LA DOSE TOTALE •Faire le choix d’un objectif de rendement. En déduire le besoin total d’azote : 3 unités par quintal. •Déterminer l’azote fourni par le sol. •Soustraire les fournitures du sol des besoins du blé. Faire ce calcul juste avant le 2ème apport.

LE DEUXIÈME APPORT AU DÉBUT MONTAISON Il doit assurer l’alimentation en azote du blé, sachant que les besoins deviennent très importants dès le stade “épi à 1 cm”,

et que toute faim d’azote à partir de ce stade entraîne une chute de rendement. DATE : le deuxième apport ne s’effectue pas à une date mais à un stade : le STADE ÉPI À 1 cm. Pour nos régions (Thiérache-

Hainaut), du 15 au 30 avril en moyenne. DOSE : FORME : éviter les engrais ammoniacaux, l’action devant être rapide (donc nitriques ou ammoniacaux-nitriques).

APPORTS TARDIFS : MONTAISON OU FIN MONTAISON ATTENTION : ils ne présentent pas d’intérêt dans les régions à printemps secs, les risques d’inefficacité étant trop grands. On

peut les envisager : A - POUR ÉVITER UN SECOND APPORT MASSIF L’apport tardif est une partie du 2ème apport. Le fractionnement permet d’améliorer la résistance à la verse et

l’état sanitaire. Mais il faut savoir qu’au delà du stade gonflement la perte de rendement va de 2 à 5 q/ha. STADE : lorsque la dernière feuille est visible sur 50% des tiges et encore enroulée c’est-à-dire 3 à 4 semaines après le stade

épi à 1 cm. Ce dernier se trouve à environ 15 cm dans la gaine. DOSE : dernier tiers du second apport, les deux premiers tiers étant apportés au stade épi à 1 cm. Préférer les engrais solides

pour éviter les brûlures, ne pas mélanger avec un pesticide. B - POUR ENRICHIR LE GRAIN EN PROTÉINE Pour produire un blé panifiable riche en protéines, le fractionnement de l’azote en 3 apports devient

incontournable. L’apport tardif avant gonflement (de 2 noeuds à sortie de la dernière feuille), permet d’augmenter la teneur en protéines de 0,25% en moyenne.

STADE : lorsque ligule et oreillettes de la dernière feuille sont visibles sur 50% des tiges c’est-à-dire 6 semaines après le

stade épi 1 cm. Ce dernier est à environ 30-40 cm dans la gaine. DOSE : 40 u/ha prises sur le 2ème apport. Employer uniquement des engrais solides.

DOSE TOTALE - 1ER APPORT = 2ÈME APPORT

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DESHERBAGE DE POST-LEVEE DE PRINTEMPS

A l’échelon européen la perte de production due aux mauvaises herbes dans les blés est estimée à 8%. Le désherbage chimique ne peut plus être considéré seulement comme un moyen de lutte contre les mauvaises herbes mais comme une technique culturale à utiliser avec les autres techniques de manière à réaliser un système de culture optimisé par rapport aux objectifs de l’agriculteur.

Sachant que c’est avec les traitements précoces que l’on obtient les meilleurs résultats (les jeunes adventices étant plus sensibles), dès que les grands froids ne sont plus à craindre (pour éviter toute toxicité), il faut penser désherbage. A l'inverse du désherbage de pré-levée, le désherbage de post-levée destiné à lutter contre les dicotylédones mais aussi contre les graminées pourra être adapté à l’emblavement, ce qui est plus rationnel.

La décision de traiter, donc sa rentabilité doit être guidée par la prise en compte de deux facteurs : - y aura-t-il des levées dans la culture, - ces levées entraîneront-elles un préjudice à court terme (baisse de rendement) et/ou aussi à long terme

(salissement et entretien de la parcelle) ? Enfin, avant toute intervention, il convient de prendre en compte la nature et le stade de la céréale, la nature et le stade de

l’adventice, les conditions climatiques.

NATURE ET STADE DE LA CEREALE Le blé d’hiver est assez tolérant à l’ensemble des produits. En ce qui concerne le stade, la majorité des herbicides sont utilisables du stade 3 feuilles à 1-2 noeuds pour les anti-

dicotylédones, et ils possèdent une sélectivité satisfaisante. Le stade 3 feuilles démarre tôt si la culture est semée précocement ; l’intervalle jusqu’au stade 1-2 noeuds sera d’autant plus court que le semis aura été tardif. En outre, lorsque l’application se trouve différée par rapport à la période préconisée, les produits peuvent être agressifs vis à vis de la culture et occasionner des pertes de rendement, la céréale disposant d’un délai trop court pour récupérer.

NATURE ET STADE DES MAUVAISES HERBES Il peut y avoir des graminées et des dicotylédones. L’enherbement est faible à 1-2 plantes par m² ; mais il devient important

à 10-20 pieds par m². Dans le cas des graminées la notion de densité est importante (à cause de leur faculté de tallage). La meilleure efficacité des désherbants est obtenue lorsque les adventices sont jeunes : - plantule : 2 cotylédons + première feuille : très sensible ; - plante jeune : rosette complète ou tige avec 4-5 feuilles : stade plus difficile à détruire ; - plante développée : rosette finie ou tige avec toutes ses feuilles et présence de fleurs : très difficile.

CONDITIONS CLIMATIQUES La température et la pluviosité jouent un rôle important dans la réussite du traitement (cf. tableau). Pour les herbicides à action foliaire un “temps poussant” est favorable, la cuticule des feuilles se comportant comme une

éponge. Par contre à 0°C le produit sera inactif, à 25°C il sera phytotoxique, une gelée en fissurant la cuticule renforcera sa pénétration donc son agressivité, la pluie lessivera le produit, ainsi que la rosée qui équivaut à 2mm de pluie. Donc traiter par temps sec.

Pour les herbicides à action racinaire l’humidité du sol doit être suffisante (en particulier pour les micro-granulés) mais la pluie peut provoquer le déplacement des herbicides s’ils sont faiblement absorbés et solubles et provoquer des phytotoxicités. Les cultures désherbées sont plus sensibles au froid.

Ne pas oublier enfin que la pulvérisation (attention au vent), dans le cas d’un produit à action foliaire (elle doit être soignée et aboutir à une répartition régulière), comme le travail du sol dans le cas d’un produit à action racinaire (pas de sol soufflé, ou avec de grosses mottes, ou avec des débris de récolte) ont eux aussi un rôle primordial dans l’action des herbicides.

AVANTAGES ET INCONVÉNIENTS DU DÉSHERBAGE DE POST-LEVÉE

PRODUITS UTILISES Que ce soit en post-levée précoce ou en post-levée tardive ce sont essentiellement des produits à action foliaire qu’il faut

sélectionner en fonction de la céréale concernée (sélectivité) et des mauvaises herbes présentes (cf. ci-dessus). Contre les graminées les produits à base d’isoproturon sont intéressants. Idem pour le chlortoluron et le métoxuron mais

attention, certaines variétés sont très sensibles. Contre les dicotylédones au stade plantule utiliser les colorants nitrés (DNOC, dinoterbe, dinosèbe, acétate) et si les plantes

sont jeunes : bromoxynil, ioxynil et cyanazine mais respecter scrupuleusement les doses pour éviter les risques de phytotoxicité.

Avantages Inconvénients

•adapté aux mauvaises herbes présentes et à l’intensité de l’infestation. •traitement anti-G et anti-D en un seul passage. •période de traitement plus longue qu’en pré-levée. •permet un rattrapage de pré-levée.

•les conditions climatiques ne permettent pas toujours l’accès à la parcelle. •pas de rattrapage possible en cas d’échec. •sur semis très précoce la culture est restée sale l’hiver. •si phytotoxicité, le temps de récupération est très court. •problème de disponibilité en temps à cause d’autres travaux.

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LES SUBSTANCES DE CROISSANCE

DÉFINITION

Ce sont essentiellement des raccourcisseurs de tige mais d’une manière générale ce sont des substances permettant un contrôle de la croissance, la coordination morphologique et fonctionnelle de la plante. Il faut remarquer que quelques substances sont naturellement présentes dans les plantes UTILITE DE LEUR EMPLOI

A partir du stade épi 1 cm la compétition entre les différentes talles devient importante. Une alimentation déficiente à cette période peut rendre les tiges très fragiles et sensibles à la verse. Cependant, en aucun cas les substances de croissance ne sont indispensables à l’alimentation de la plante. S’il est exact que leur emploi est une assurance contre la verse, il s’avère qu’il n’est valorisé que dans les situations à risque.

Les conditions de culture sont souvent responsables de la sensibilité à la verse : un excès d’azote au tallage augmente le développement végétatif et limite la pénétration de la lumière ; les fortes densités de semis ont un effet analogue et provoquent un allongement excessif des entre-noeuds de la base. recevant peu de lumière les bases des tiges ont une photosynthèse réduite et leur croissance est perturbée. Etiolées, elles sont plus fragiles. La taille du grain, donc la qualité de la récolte, est alors la composante la plus fréquemment touchée par la verse. De plus cette dernière augment et le temps de récolte, et les pertes en grains.

Avant d’introduire les substances de croissance dans un schéma global d’intensification raisonnée, il est judicieux de limiter la verse en raisonnant d’abord les techniques culturales. Cela commence par le choix d’une variété résistante et se poursuit par un raisonnement rigoureux de la fertilisation azotée et une protection fongicide efficace contre les maladies du pied. Malgré tout, en présence de céréales denses et vigoureuses il faut compléter par l’utilisation d’un raccourcisseur de tiges. MODE D’ACTION

DEUX ACTIONS PRINCIPALES −Raccourcissement des tiges (de l’ordre de 10%) qui suivant la date d’application se fera soit sur les 1er et 2ème entre-noeud, soit sur les 3ème et 4ème. −Augmentation de l’épaisseur des parois de la tige d’où augmentation de la force de rupture de la paille

EFFETS SECONDAIRES −Meilleure assise et alimentation. Les régulateurs n’agissent pas sur les racines (ni sur les feuilles, ni sur les épis) ; le système racinaire est proportionnellement plus important que sur une plante non traitée. −Résistance mécanique accrue aux maladies. L'épaississement des tissus ralentit la pénétration du champignon : il y a une barrière physique. Il peut en plus se produire des effets de synergie lors d’association avec des fongicides (surtout vrai pour l’association CCC + Chlorure de choline + Carbendazime). −Maintien de la surface foliaire. −Port des épis plus dressé ce qui provoque une moindre rupture de ceux-ci en conditions climatiques défavorables. −Accroissement des rendements. Si on protège la tige, on protège la canalisation qui achemine la sève et au bout de laquelle se dresse l’épi.

PRODUITS - DOSES ET PÉRIODES D’APPLICATION

On traitera dès que l’épi décolle du plateau de tallage (épi à 0,5 cm) et si possible par temps poussant. Si les conditions sont très défavorables, on peut attendre le stade épi 1 cm, voire 2 cm.

Dans la plupart des cas il sera utile de dissocier l’application du fongicide et celle du régulateur de manière à intervenir au bon stade contre les maladies du pied ; (le seuil d’intervention n’est généralement atteint qu’au stade 1-2 noeuds, stade trop tardif pour l’application du raccourcisseur).

Pour les produits et les doses, cf. tableau. Ils sont soit à base de CCC, soit à base d’éthéphon.

RÉSULTATS

En limitant principalement la verse, les substances de croissance permettent des gains de rendement minimum de 3 q/ha pour un coût maximum de 1,5 q/ha. L’augmentation de rendement sera d’autant plus forte que le rendement attendu est important.

Mais leur emploi seul est un gaspillage car elles permettent de mieux valoriser une fumure azotée volontairement limitée auparavant. Il faut enfin une bonne protection phytosanitaire pour que tous les facteurs de production soient à leur optimum.

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LES TRAITEMENTS FONGICIDES (1)

LES MALADIES

Il faut distinguer celles qui provoquent des fontes de semis (fusariose, septoriose) et que l’on combat par le traitement des semences (voir chapitre semences et variétés), de celles qui attaquent les parties aériennes (piétin, fusarioses, oïdiums, rouilles, septorioses) pour lesquelles des applications de fongicides pendant la période végétative sont nécessaires. CARACTÈRES GÉNÉRAUX DES MALADIES

LA MAÎTRISE SANITAIRE

Observation, raisonnement et vigilance sont les règles nécessaires à suivre. OBSERVER Le suivi régulier de la parcelle, une fois par semaine (traverser le champ dans le sens de la diagonale en s’arrêtant une

vingtaine de fois pour arracher une touffe et détecter ou non les maladies) permet de raisonner la lutte, d’intervenir au moment opportun et dans les meilleures conditions.

RAISONNER Les contraintes économiques conduisent à travailler à partir de seuils d’intervention. ÊTRE VIGILANT Eviter l’utilisation répétée de certains produits afin de maintenir leur efficacité -c’est l’alternance-. Enfin la réduction des

risques de pollution entraîne la conception d’une lutte raisonnée respectueuse des équilibres naturels.

LES TRAITEMENTS

suite page suivante

NOM DE LA MALADIE LIEU DE L’ATTAQUE SYMPTÔMES OBSERVATIONS

PIÉTIN VERSE Gaine à la base des tiges Taches allongées, brunes autour, Favorisé par semis précoces,

FUSARIOSE Gaine à la base des tiges Taches brunes diffuses plus ou Désinfection des semences : fonte

OÏDIUM Feuilles Feutrage blanc superficiel devenant

ROUILLES Feuilles Epis

Pustules de couleurs variées : jaunes, petites, arrondies, alignées entre les nervures : grave

SEPTORIOSES Feuilles Taches brun clair en losange. Les gaines peuvent jaunir et les noeuds se

TRAITEMENT MALADIE STADE REMARQUES RISQUES PRODUITS

OPTIONNEL Piétin verse Fin tallage Si densité élevée Simple

1ER TRAITEMENT

Piétin verse Fusariose

(Septoriose)

1er noeud visible Début montaison

Maximum Faible

Faible à nul

Performant (complet ou association) Simple si piétin seul

Aucun traitement

INTERMÉDIAIRE

Rouille (Oïdium)

(Septoriose)

Apparition sur la dernière feuille

Début gonflement

Reculer alors le 2ème traitement au stade épiaison

Si septoriose Si oïdium et rouille

Si oïd., rouil. et sept.

Freiner dévelopmt —> 2ème trait. Spécifique

Spécifiques (1+2) + produit simple 3

2ÈME TRAITEMENT

Septoriose Fusariose (Oïdium) (Rouille)

Mi-épiaison

OPTIONNEL Septoriose Fin floraison Simple

Très faibles ou Faibles à très faibles : aucun traitement Faibles fus. et sept., faibles oïd. et rouil. : produit complet Forts fus. et sept.,faibles oïd. et rouil. : produit efficace (1 et 2)

Forts sur tout : association de produits efficaces

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LES TRAITEMENTS FONGICIDES (2)

SEUILS D’INTERVENTION ET TRAITEMENTS

Il faut surveiller plus particulièrement les périodes suivantes :

1. REDRESSEMENT À 1 NOEUD (STADE 6) Observer la base des tiges : piétin verse. TRAITEMENT OPTIONNEL.

•Si plus d’une tige sur cinq est touchée profondément sur la dernière ou l’avant dernière gaine par les maladies du pied, traiter avec un produit simple spécifique (méthyl-thiophanate, carbendazime , prochloraz ou cyprodinil).

2. 1 NOEUD À 2 NOEUDS (STADE 7) Observer la base des tiges et les feuilles : piétin verse, fusariose et éventuellement septoriose : TRAITEMENT

INDISPENSABLE . •Si potentiel élevé, semis précoce, forte densité et fumure azotée élevée, utiliser un produit polyvalent performant dit “de base” (BMC + manèbe ou mancozèbe). •Si plus d’une tige sur cinq est atteinte par les maladies du pied, traiter avec un produit polyvalent particulièrement actif (carbendazime associé à un autre produit).

3. MONTAISON - TOUT DÉBUT GONFLEMENT (STADE B)

Observer les feuilles : rouille jaune, éventuellement oïdium et septoriose : TRAITEMENT INTERMÉDIAIRE.

•Dès l’apparition des premières pustules de rouille jaune et si les foyers sont en extension dans la parcelle, traiter avec un produit spécifique. •Idem si 20 à 25% de la surface supérieure des feuilles est recouverte par des pustules d’oïdium. •Dès l’apparition des premiers symptômes de septoriose sur l’une au moins des 3 dernières feuilles du haut, traiter avec un produit polyvalent particulièrement actif contre la septoriose.

4. MONTAISON OU TOUT DÉBUT ÉPIAISON (STADE 10.3)

Observer les feuilles : rouille brune.

•Si premières pustules sur l’une des feuilles supérieures et si les températures sont élevées : utiliser un produit spécifique ou polyvalent actif sur rouille.

5. ÉPIAISON (80% DES ÉPIS SORTIS : STADE 10.5)

Observer les épis et les feuilles : complexe parasitaire au complet : TRAITEMENT INDISPENSABLE .

•Si les conditions climatiques sont identiques au 2 première remarque : utiliser un produit polyvalent. •Idem si septoriose sur une des 3 feuilles supérieures (ou si on craint la fusariose : période humide avec brouillard à la sortie des épis). •Si l’oïdium recouvre plus de 50% de l’une des 3 dernières feuilles, utiliser un produit polyvalent ou un produit spécifique.

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LES RAVAGEURS DES CEREALES

Sept cents espèces différentes sont présentes dans les champs. Seules six d’entre-elles menacent les cultures des céréales. Ne traiter que lorsque cela est nécessaire (pas de traitement systématique) avec des produits conseillés (protection des alliés, respect de l’environnement.

RAVAGEUR ÉPOQUE OU STADE DÉGÂTS TRAITEMENT PRODUITS

LIMACES

Automne : de la levée au début du

tallage

Grains rongés, feuilles lacérées, pieds jaunis,

plantules attaquées, fonte des semis, pertes de pieds, destruction de feuilles

Dès l’apparition des dégâts (plusieurs fois si nécessaire) :

25-30 granulés/m²

60 - 70 gr/m² >>>

Méthaldéhyde, Mécaptodiméthur :

Mesurol Thiodicarbe : Skipper

Bensultap : Malice

PUCERON SUR FEUILLES

RHOPALOSIPHUM PADI

Automne : dès le stade 1-2 feuilles

Couleur assez foncée,cornicules, pattes et antennes

courtes

Jaunisse nanisante : décoloration des feuilles

(jaunissement, rougissement), nanisme

Si le nombre de pucerons est en croissance rapide (+ de 10%

des pieds atteints) Si la population même faible

(1 puceron/plante) stagne pendant plus de 15 jours

Bromophos : Nexion

Deltaméthrine : Decis

TORDEUSE

CNEPHASIA

Courant mai Section des tiges, mutilation d’épis, atrophie des grains

causés par les larves

Si 1,5 à 2 larves/20 talles Malathion +

huile

CECIDOMYIES

Epiaison et floraison Diminution du nombre de grains par épi et du poids des

grains

Si a) vols signalés b) temps calme et chaud

(T°C > 15°C) c) blé à épiaison + moucherons en position de ponte sur épis le

soir

Thiométon +

Endosulfan :

Serk

PUCERON SUR ÉPIS

SITOBION AVENAE

Dès l’épiaison

Pattes, antennes et cornicules longues et

noires

Avortement des épillets, mauvaise alimentation des

graines

Semences en préventif dans le cas de semis précoces

Si population en croissance active

(x2 en 5 jours ; x3 en 8 jours) Si 1 épi/2 infesté par au moins 5 pucerons ou 10 pucerons/épi

Imidaclopride : Gaucho Pirimicarbe : Pirimor Phosalone : Zolone

Bromophos : Nexion Pirèthrinoïdes de + en + utilisés et bon marché :

Mavrik, Karaté, Decis,...

MOUCHE GRISE

Eclosion des larves de janvier à mars

Flétrissement, jaunissement des feuilles centrales ; intérieur

des tiges miné jusqu’au plateau de tallage

Curatifs : ne pas en attendre de miracle

Préventifs : méthodes culturales, semis précoces, traitement des

semences

En curatif : de contact Chlorpyriphos + Lindane

Lorsban En préventif :

Endosulfan + Lindane spécialité de type T4

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POUR REVISER VOTRE COURS

1.Comment est sa tige , 2.Comment sont ses feuilles ? 3.les racines du blé descendent profondément dans le sol : V ou F ? 4.Le tallage débute au stade 3 feuilles : V ou F ? 5.Le tallage c’est la formation de nouvelles pousses plus ou moins indépendantes à partir d'un pied mère : V ou F ? 6.Qu’est-ce que la montaison ? 7.Le gonflement de l’épi débute après sa sortie des feuilles : V ou F ? 8.On récolte le grain lorsqu’il est rayable à l’ongle : V ou F ? 9.En quoi un excès de froid peut-il être néfaste ? 10.Que peut provoquer un excès de chaleur ? 11.Trop d’azote provoque la coulure : V ou F ? 12.Que provoque un manque de lumière au pied du blé ? 13.Quelles sont les caractéristiques du climat idéal pour un blé d’hiver ? 14.Quelles sont les caractéristiques du sol d’une terre à blé ? 15.Quelles sont les qualités d’un bon précédent au blé ? 16.Ce sont les plantes sarclées qui constituent les meilleurs précédents : V ou F ? 17.Le blé aime bien venir après de l’orge : V ou F ? 18.Donner la formule qui donne le rendement. 19.Qu’est-ce qu’un système raisonné de production ? 20.Citer 2 variétés de blé. 21.Il est bon d’apporter la fumure P-K après la levée : V ou F ? 22.Quelle est la quantité de CaO à apporter en entretien ? 23.Donner une fourchette des apports moyen en P-K. 24.Quelles peuvent être les formes de la fumure P-K ? 25.Quand apporter la fumure P-K ? 26.Quel autre élément en dehors de N, P, K, Ca, serait-il bon d’apporter plus souvent ? 27.A quelles doses ? 28.Il est maintenant indispensable d’apporter de engrais foliaires : V ou F ? 29.A quoi doit conduire une bonne préparation du sol pour un semis de blé d’hiver ? 30.Décrire une préparation classique en vue d’un semis de blé d’hiver. 31.Derrière une récolte qui n’a pas abîmé le sol, on peut utiliser un semavator dans tous les cas : V ou F ? 32.En sol humide il faut utiliser une charrue plutôt qu’un rotavator : V ou F ? 33.Derrière labour on peut semer directement avec une herse combinée au semoir : V ou F ? 34.Il est bon de semer un blé derrière une p^prairie : V ou F ? 35.A partir de quelle date peut-on semer dans le Nord ? 36.A quelle profondeur semer ? 37.Quel est l’écartement des lignes dans le cas d’un semis classique ? 38.Quel nombre de grains sème t-on par m² dans le cas d’un semis classique ? 39.Dans le cas d’un semis classique, quel nombre de plantes par m² souhaite-t-on à la sortie de l’hiver ? 40.D ans le cas d’un semis classique, combien d’épis par m² doivent être récoltés ? 41.Reprendre les questions précédentes dans le cas d’un semis à haute densité 42.A quoi sont dues les pertes ? 43.A combien peut-on estimer les pertes hivernales pour un semis réalisé dans de bonnes conditions ? 44.Quel est le poids de 1000 grains de blé (en moyenne) ? 45.Que veut dire traitement de pré-levée ? 46.Les produits utilisé en pré-levée ont une action foliaire : V ou F ? 47.Qu’est-ce qu’un produit de traitement SYSTEMIQUE ? 48.Les graines de mauvaises herbes germent lentement : V ou F ? 49.Un herbicide de pré-levée agit mieux si le sol est sec : V ou F ? 50.Si on envisage de traiter en pré-levée, il est conseillé de semer plus profondément : V ou F ? 51.A quelle profondeur semer si on envisage un traitement de pré-levée ? 52.Contre quelles mauvaises herbes sont dirigés en priorité les traitements de pré-levée ? 53.En traitant en pré-levée, si le traitement est raté on peut remplacer plus facilement la culture : V ou F ? 54.Dans le cas de semis précoces il faut traiter en pré-levée dans tous les cas : V ou F ? 55.Lorsque les terres sont mal préparées, il est déconseillé de faire des traitements herbicides de pré-levée : V ou F ? 56.Quel est le mode d’action des produits de post-levée : foliaire, racinaire ou les deux à la fois ? 57.Quelle est la période d’utilisation des produits de post-levée ? 58.Quelles sont les caractéristiques idéales d’un bon temps pour effectuer un traitement herbicide ? 59.L’isoproturon est un produit utilisé contre le graminées : V ou F ? 60.Il ne faut pas utiliser des produits à base d’isoproturon après le stade épi 1 cm : V ou F ? 61.Il n’est pas bon d’utiliser le même produit pour toutes les variété : V ou F ?

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62.Les phytohormones (exemple 2,4D) permettent surtout de lutter contre les dicotylédones : V ou F ? 63.C’est avant l’hiver que l’on traite contre les dicotylédones : V ou F ? 64.Le premier apport d’azote sur blé se fait au labour : V ou F ? 65.Que représente l’apport d’azote au tallage ? 66.C’est vers le 15 avril que s’effectue l’apport au tallage : V ou F ? 67.Qu’est-ce que le stade épi 1 cm ? 68.Les besoins du blé sont d’environ 3 unités d’azote par quintal récolté : V ou F ? 69.Que fait-on au stade épi 1 cm au point de vue fumure ? 70.Combien d’apports d’azote effectue-t-on en général sur le blé ? 71.On peut faire un dernier apport d’azote courant ou fin montaison : V ou F ? 72.Vers quelle date se réalise le stade épi 1 cm ? 73.Qu’est-ce qu’une substance de croissance ? 74.Citer 2 substances de croissance. 75.Dans quels cas est-il pratiquement obligatoire d’appliquer des substances de croissance ? 76.Citer les principales maladies du blé et leurs symptômes. 77.La fusariose est une maladie des feuilles : V ou F ? 78.Quels sont les trois traitements fongicides généralement conseillés : stades, maladies combattues ? 79.Qu’sst-ce que l’alternance ? 80.Que signifient les lettres BMC en traitement fongicide ? 81.Citer deux matières actives récentes utilisées en lutte contre les maladies fongiques ? 82.Contre le piétin verse il faut intervenir dès le début de l’attaque : V ou F ? 83.Quand faut-il intervenir contre la fusariose ?

POUR REVISER VOTRE COURS (SUITE)

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