chapitre 3 : mondialisation et développement du libre...

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Chapitre 3 : Mondialisation et développement du libre échange Introduction : préalable : contre les idées reçues, on part de l’idée que l’on a intérêt à l’échange. On peut acheter des biens et services que l’on ne peut produire ou qu’il est plus avantageux de faire produire par les autres (on peut pendant ce temps consacrer ses facteurs de production à une production qui me permet, après en avoir vendu une partie, d’acheter plus de biens que je ne fabrique pas que je n’aurais pu en produire en y consacrant mon capital et mon travail) - L’intérêt du LE réside donc dans la possibilité d’importer. S’il faut exporter, c’est que celui qui vous a vendu des B et S veut être payé. Importer, ce n’est pas s’appauvrir, au contraire…C’est faire travailler les autres à sa place. - Un pays dont la BC devient fortement excédentaire n’est pas forcément en bonne santé : si c’est une conséquence d’une forte compétitivité ou d’une forte tendance à l’innovation, c’est un bon excédent qui ouvre des possibilités nouvelles d’importations et donc d’enrichissement. Mais cet excédent peut aussi être la conséquence d’une faible croissance du PIB et donc de la demande interne ce qui freine les importations : une faible croissance n’est pas un signe de bonne santé économique, de compétitivité… (France 92) - Un pays ne peut durablement être déficitaire à moins que tous les partenaires acceptent ce déficit. C’est le cas des US : gros déficit du CE (cas la Chine en particulier) mais confiance dans le $ (la création de $ permet de financer le déficit) et grosse capacité de production donc d’honorer les créances Vocabulaire et notions de base : - Parler de « déficit » ne signifie pas toujours la même chose. Dans le préalable, on a évoqué le « déficit » dans le sens du « déficit du commerce extérieur » : le pays importe davantage qu’il n’exporte. Un pays peut importer et exporter des biens (balance commerciale) des services (balance des invisibles) des revenus et des capitaux. L’ensemble de ces échanges sont enregistrés dans la Balance des Paiements. Lorsque l’on parle du commerce extérieur, on évoque les échanges de biens et de services. « Déficit » peut s’appliquer aussi au « déficit public » c’est-à dire une situation où l’Etat (le gouvernement) a plus de dépenses (salaires des fonctionnaires, dépenses d’infrastructure) que de recettes (TVA, impôt sur le revenu…). Ces deux « déficits » , budgétaire et commercial, n’ont pas, entre eux, de liens logiques évidents. L’un concerne le financement de l’Etat, l’autre la capacité du pays à être compétitif. - Ne pas confondre : 3 marchés Le marché monétaire où l’on échange de la « monnaie de base » cad où les banques commerciales vont se refinancer auprès de la banque centrale. Le marché des changes où l’on échange des devises cad des euros contre de $ par exemple. C’est sur ce marché que s’établit la « parité » entre deux monnaies cad le taux de change (1 euro = 1,25$) en fonction de l’offre et de la demande de chaque monnaie. Si la demande d’euro augmente, l’euro va s’apprécier par rapport aux autres monnaies (1 euro = 1,50$ par exemple). Si l’offre d’euro augmente (cas d’une défiance vis-à-vis de l’euro par exemple) l’euro va se déprécier (1 euro = 1,1 $)

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Chapitre 3 : Mondialisation et développement du libre échange

Introduction : préalable : contre les idées reçues, on part de l’idée que l’on a intérêt à l’échange.

On peut acheter des biens et services que l’on ne peut produire ou qu’il est plus avantageux de faire

produire par les autres (on peut pendant ce temps consacrer ses facteurs de production à une

production qui me permet, après en avoir vendu une partie, d’acheter plus de biens que je ne fabrique

pas que je n’aurais pu en produire en y consacrant mon capital et mon travail)

- L’intérêt du LE réside donc dans la possibilité d’importer. S’il faut exporter, c’est que celui

qui vous a vendu des B et S veut être payé. Importer, ce n’est pas s’appauvrir, au

contraire…C’est faire travailler les autres à sa place.

- Un pays dont la BC devient fortement excédentaire n’est pas forcément en bonne santé : si

c’est une conséquence d’une forte compétitivité ou d’une forte tendance à l’innovation, c’est

un bon excédent qui ouvre des possibilités nouvelles d’importations et donc d’enrichissement.

Mais cet excédent peut aussi être la conséquence d’une faible croissance du PIB et donc de la

demande interne ce qui freine les importations : une faible croissance n’est pas un signe de

bonne santé économique, de compétitivité… (France 92)

- Un pays ne peut durablement être déficitaire à moins que tous les partenaires acceptent ce

déficit. C’est le cas des US : gros déficit du CE (cas la Chine en particulier) mais confiance

dans le $ (la création de $ permet de financer le déficit) et grosse capacité de production donc

d’honorer les créances

Vocabulaire et notions de base :

- Parler de « déficit » ne signifie pas toujours la même chose. Dans le préalable, on a évoqué le

« déficit » dans le sens du « déficit du commerce extérieur » : le pays importe davantage qu’il

n’exporte. Un pays peut importer et exporter des biens (balance commerciale) des services

(balance des invisibles) des revenus et des capitaux. L’ensemble de ces échanges sont

enregistrés dans la Balance des Paiements. Lorsque l’on parle du commerce extérieur, on

évoque les échanges de biens et de services.

« Déficit » peut s’appliquer aussi au « déficit public » c’est-à dire une situation où l’Etat (le

gouvernement) a plus de dépenses (salaires des fonctionnaires, dépenses d’infrastructure) que

de recettes (TVA, impôt sur le revenu…). Ces deux « déficits » , budgétaire et commercial,

n’ont pas, entre eux, de liens logiques évidents. L’un concerne le financement de l’Etat, l’autre

la capacité du pays à être compétitif.

- Ne pas confondre : 3 marchés

Le marché monétaire où l’on échange de la « monnaie de base » cad où les banques

commerciales vont se refinancer auprès de la banque centrale.

Le marché des changes où l’on échange des devises cad des euros contre de $ par exemple.

C’est sur ce marché que s’établit la « parité » entre deux monnaies cad le taux de change (1

euro = 1,25$) en fonction de l’offre et de la demande de chaque monnaie. Si la demande

d’euro augmente, l’euro va s’apprécier par rapport aux autres monnaies (1 euro = 1,50$ par

exemple). Si l’offre d’euro augmente (cas d’une défiance vis-à-vis de l’euro par exemple)

l’euro va se déprécier (1 euro = 1,1 $)

Le marché financier (la bourse) où l’on échange des actions et des obligations et où la valeur

de chaque produit (le cours de l’action) suit la loi de l’offre et de la demande.

Dans ce chapitre, ce sont les marchés financiers et le marché des changes qui nous intéressent.

Ces deux marchés sont dans la pratique confondus et fonctionnent 24 heures sur 24 grâce au

développement international des places financières (Wall Street, Euronext, Tokyo, City…) et

aux NTIC. (Voir la libre circulation des capitaux.)

- Commerce extérieur et variation du cours des monnaies :

Pour un pays si X > M la monnaie de ce pays s’apprécie sur le marché des changes

Pour un pays si X < M la monnaie de ce pays se déprécie sur le marché des changes

De plus,

Si la monnaie d’un pays s’apprécie prix exportations et prix importations

Si la monnaie d’un pays se déprécie prix exportations et prix importations

Questions : Avantage d’un Euro fort ? Risque d’un Euro fort ? (Une monnaie forte est une

monnaie qui s’apprécie sur le marché des changes)

Une dévaluation est une décision politique qui vise à laisser sa monnaie se déprécier sur le

marché de changes. Quel est l’avantage recherché dans la dévaluation ? Quel est le risque

d’une dévaluation ?

- Des indicateurs indispensables :

Taux d’ouverture = X+M

2*PIB

Taux de couverture = X

M

Termes de l’échange = prix des exportations

Prix des importations

Dégradation des termes de l’échange : pour se procurer le même montant d’importations, il

faudra exporter davantage car le prix des importations a augmenté plus vite que celui des

exportations.

Amélioration des termes de l’échanges : pour se procurer le même montant d’importations il

faudra exporter moins car les prix des importations a augmenté moins vite sue celui des

exportations

Elasticité de la demande par rapport aux prix = % de variation de la demande en réaction à une

variation de 1 % du prix

Question : une amélioration des termes de l’échange est elle toujours un avantage ?

I. L'évolution récente des échanges internationaux

1. Les aspects de la Mondialisation

Définitions :

Internationalisation : "Echanges de biens, de services, de capitaux et de main d'œuvre qui résulte de l’essor des échanges internationaux, résultat d’une ouverture croissante des économies".

Mondialisation : "Passage d'une économie internationale (échanges de biens, services, capitaux et main d'œuvre) à une économie mondiale caractérisée par un vaste marché mondial, s’affranchissant de plus en plus des frontières politiques des Etats".

Globalisation : en économie synonyme de "globalisation financière". Marché unique et mondial de capitaux monétaires et financiers permis par "la règle des 3D" (décloisonnement, déréglementation, désintermédiation).

Rq : la mondialisation se définit en termes géographiques alors que la globalisation est davantage économique. La « globalisation », c’est aussi « mondialisation » en anglais…

L’évolution du commerce international :

- Une forte progression en lien avec la croissance : ouverture croissante depuis un demi-

siècle . Le montant total des exportations depuis un demi-siècle augmente plus vite que le PIB

mondial : une part de plus en plus importante de la production est échangée à l’international.

doc1 P66

- Le monde est dominé par une Triade/ montée de la Chine et des pays de l'Est :

Europe/US/Japon. Le commerce intra zone est dominant : 80% des échanges de la France se

font intra CEE. Le premier partenaire pour les échanges extérieur est l’Allemagne. La Chine

est un partenaire qui monte comme les pays de l'ancien bloc communiste (et la Russie

d'abord...). Les petits pays (Luxembourg, Belgique…) sont « naturellement » les plus ouverts

(taux d’ouverture) alors que les grands restent très fermés (US) : c’est une simple conséquence

de la taille. doc3 P 67

- Structure par produits : de la matière première à la matière grise : Les exportations de

produits agricoles augmentent mais augmentent moins vite que les échanges de produits finis

et de services. doc 2 P66

- Commerce intra branche et intra firmes : Les échanges qui se développent sont des

échanges intra branche et intra entreprises . Caractéristique du commerce Nord/nord. Doc4

P67. Pour l'intra entreprises, cela accentue les replis du commerce international en cas de crise

puisque la moindre activité des groupes se concrétise par moins d'échanges intra firmes sous

forme d'import/export

- Des stratégies des firmes renouvelées : des firmes qui ne sont plu s seulement des FMN mais

des firmes "globales". Utilisent la DIT et favorise le développement de l'échange international

par l'échange intra firme et l'IDE.

2. Les causes de la mondialisation

- la réduction des coûts des transports pour des raisons technologiques liées directement au transport,

mais aussi par l'émergence des NTIC (règlement, commerce, activités de service...). Pour le future, la

hausse du prix de l'énergie est anticipée par les acteurs de la mondialisation à travers le gigantisme des

moyens de transport

- la mise en place après guerre d'organismes et de négociations favorables à l'ouverture internationale

(GATT, FMI, Banque mondiale, OMC) doc 2 P68

-la conviction politique de l'intérêt partagé de l'ouverture (qui va se traduire dans un premier temps par

la constitution de zones de libre échange) voir la théorie du libre échange

La théorie du Libre échange :

C’est une thèse d’inspiration libérale qui nait au 18ième

siècle avec les auteurs classiques. 3 versions à

retenir.

- La thèse des avantages absolus : Adam Smith dans « la richesse des Nations » 1776

Chaque pays à intérêt à se spécialiser dans la production où il détient un « avantage absolu » par

rapport aux autres pays en termes de coûts de production. Si vous êtes les plus efficaces dans la

fabrication du vin, vous vous spécialisez dans cette production en abandonnant les autres productions

aux pays meilleurs que vous dans ces autres domaines. C’est à travers l’échanges que chaque

participant gagne : chaque participant après l’échange aura autant de biens que s’il ne s’était pas

spécialisé et il restera à chacun un surplus de production qui aurait été impossible sans la

spécialisation. La DIT a les mêmes effets que la division du travail dans la manufacture d’épingle.

Meilleure productivité dans un domaine spécialisation dans cette production productivité

dans toutes les productions = coûts unitaires enrichissement général

Problème de cette thèse : certains pays ne sont « meilleurs » en rien. Ils seraient alors exclus de jeu de

l’échange international selon le thèse de Smith. La thèse de Ricardo résout le problème en affirmant

que tous les pays ont intérêt à se spécialiser, même ceux qui n’ont pas « d’avantages absolus ».

- La thèse des avantages comparatifs : David Ricardo, Principes de l'économie politique et de l'impôt, 1817

Chaque pays a intérêt à se spécialiser dans a production où il est le meilleur ou le moins mauvais. Ainsi, Ricardo montre que bien que le Portugal produise le vin et le drap moins cher que l’Angleterre, l’écart de coût est plus fort sur le vin que sur le drap. Le Portugal a alors intérêt à se spécialiser là où il est le meilleur, en vin, l’Angleterre là où il est le moins mauvais, en drap. En se spécialisant chaque pays parviendra grâce à l’échange à retrouver le niveau de vin et de drap qui aurait été produit en autarcie et la spécialisation leur permettra de dégager un surplus de vin et de drap. Exercice simplifié P69

- Une formulation plus récente : le théorème HOS (Heckscher Ohlin Samuelson) :

Chaque pays a intérêt à se spécialiser dans les productions où il détient la meilleure « dotation naturelle » en facteur de production.(capital/travail)

Voir la "remontée de filière à la chinoise

3 .Les avantages et les inconvénients de l'échange international?

Faut-il aller vers davantage de libre échange?

Avantages :

- un enrichissement par l'exportation : on fait entrer des revenus, on stimule la croissance, on

crée de l'emploi

-un enrichissement par l'importation : accès à des produits moins chers, à des produits don t

on ne peut pas disposer, à des nouvelles technologies : moyen d'améliorer la satisfaction du

consommateur mais aussi de doper la croissance potentielle future.

Doc2 P70 : - favoriser la spécialisation : baisse des coûts unitaires

- élargir les marchés : économies d'échelle

- favoriser les transferts de technologie

Au final : enchaînement baisse des coûts unitaires....déversement.

mais : le libre échange n’est pas la règle actuellement dans les échanges entre les pays : de

nombreuses mesures protectionnistes restent en vigueur. Mais le mouvement se fait effectivement vers

le libre échange depuis la fin de la seconde guerre mondiale.

Si le libre échange est si difficile à imposer, c’est que l’aspect positif du libre échange reste discutable.

Inconvénients :

- les délocalisation (mais attention les relocalisation)

- bouleversement sectoriel et pour l'emploi

- la concurrence déloyale : dumping social , dumping fiscal, dumping environnemental

- la perte d'indépendance et de savoirs faire (exception culturelle?)

- appauvrissement de certains pays "piégés : l'échange inégal et la dégradation des termes de

l'échange

II- L'ouverture internationale mise en question

1. Les arguments protectionnistes

Les théories du libre échange expliquent elles la réalité ?

- Les effets bénéfiques de la spécialisation entre PD et PVD sont vraisemblables (lien Nord/NPI). On voit la spécialisation des pays dans la DIT à travers les stratégies d’implantation des FMN : conception et ingénierie au Nord, usine et fabrication dans les NPI

- Mais ce sont des logiques centrées sur les prix. Or le commerce international repose de plus en plus sur la compétitivité hors prix. C’est particulièrement vrai des pays développés qui rassemble l’essentiel des échanges internationaux.

- Ces logiques peuvent expliquer le développement du commerce inter branche (PD/PVD). Or l’essentiel du développement du commerce international relève d’un commerce intra branche ! La thèse Ricardienne explique donc de moins en moins les échanges internationaux.

Les avantages d’un protectionnisme limité:

Des thèses favorables au protectionnisme :

- Friedrich List, Système national d'économie politique, 1841 : le protectionnisme éducateur.

Pour List, un pays en retard de développement qui entre sur le marché mondial n'a aucune

chance de se développer car il est concurrencé. Une certaine dose de protectionniste est

bénéfique à l'industrialisation d'un pays en retard, alors que pour Ricardo, seul le libre-

échange permet l'industrialisation. Il s'oppose aussi à Smith dans la mesure où List établit une

hiérarchie entre l'agriculture et l'industrie. Ainsi, un pays ayant un avantage absolu en

agriculture doit, pour Smith le valoriser et importer des biens industriels, pour List, fermer ses

frontières et développer son industrie afin d'être en position de force dans ce secteur.

L’idée forte de List est que l’avantage comparatif n’est pas donné mais se construit. (Voir le rôle

de l’Etat dans le développement des NPI). Fermer transitoirement les frontières permet à l’industrie

naissante de se protéger de la concurrence étrangère tout en réalisant des économies d’échelle sur le

marché intérieur. Une fois le coût unitaire suffisamment abaissé, on peut à nouveau ouvrir les

frontières… et faire face à la concurrence internationale.

- Des arguments « pragmatiques » : certains domaines relèvent de la souveraineté nationale et

ne peuvent donner lieu à un partage dans la DIT. Exemple de l’indépendance alimentaire,

énergétique…

Certains domaines donnent lieu à un échange inéquitable sans que l’on puisse facilement le

mettre en évidence : « dumping social » des pays du Sud, « dumping environnemental » pour

la Chine et les pays de l’Est…. Il faudrait intégrer ces dimensions pour pouvoir raisonner

comme Ricardo ou Smith. (Évaluer le coût des dégradations environnementales ?)

- Dans une tradition plus marxiste ou tiers-mondiste 70’s :

L’échange inégal : les pays du Sud sont spécialisés dans des productions à faible Valeur

ajoutée (produits faiblement transformés, produits de base) alors que les pays du Nord sont

spécialisés dans des productions à forte Valeur Ajoutée (produits fortement transformés, à

forte valeur technologique…). L’échange entre le Nord et le Sud est donc inégal et

s’apparente au pillage du Sud par le Nord.

La dégradation des termes de l’échange : il y aurait une tendance longue à la détérioration

des termes de l’échange pour les pays en vois de développement… Faiblesse des prix des

produits faiblement transformés… Hautement discutable.

Les pratiques protectionnistes restent toujours d’actualité :

Ce qui montre bien que les pays ne croient pas vraiment aux bienfaits systématiques du Libre échange.

On distingue le protectionnisme offensif du protectionnisme défensif

Protéger une industrie naissante Protéger une activité en déclin

pour partir à la conquête des marchés (agriculture, chantier naval, mines…) pour

extérieurs, subventionner une activité éviter les mutation trop brutales d’activité et

d’exportation (Boeing Airbus…) . permettre la reconversion (voir les accords

Efficace dans le cas des NPI multifibres = efficacité limitée, coût

important.

Types de mesures protectionnistes

- Protectionnisme ouvert = augmentation des taxe douanières, pratique de quotas sur le

marché

Intérieur. Ce type de protectionnisme est en régression avec le

GATT et l’OMC

- Protectionnisme déguisé = les normes (sécurité, hygiène, anti pollution, anti « dumping

Social »…), frais élevés de mise sur le marché, préférence

nationale dans l’attribution des marchés publics, aides publiques

directes (Europe) ou indirectes (US par la recherche)

Les conflits sont mis en débat devant l’OMC et donnent lieu à des sanctions et parfois des

mesures de rétorsion. Les problèmes des subventions publiques font naître des négociations

mouvementées. Agriculture : entre les PVD et l’Europe, Aéronautique : entre US et Europe…

Dangers du protectionnisme : 1 .mesures de rétorsion, 2. ne pousse pas à l’effort

de productivité, ce qui empêche la réouverture des frontières à l’échange international,

3.pratique de prix élevés par des entreprises en situation faiblement concurrentielle, ce qui nuit

au pouvoir d’achat et à la demande interne et donc à la croissance

Conclusion : Mondialisation de la production et émergence des NPI : les NPI dans les

années 80 (Taïwan, Singapour, Corée, Hong Kong) puis de la Chine et de l’Inde dans les

années 90 et 2000 connaissent des taux de croissance du PIB forts, en lien direct avec

d’importants excédents commerciaux. Parallèlement, les pays africains restent les plus en

marge du commerce international et sont aussi les plus pauvres. (PMA)

Et si le commerce international était le moyen du développement ?

Les raisons de la réussite des NPI :

- spécialisation dans les produits manufacturés/ Faible contenu technologique/

combinaisons productives faiblement capitalistiques = appel à une main d’œuvre abondante et

pas chère.

- un Etat puissant qui oriente les productions à développer pour l’exportation, qui maintient

l’ordre parfois par la force, les travailleurs ne bénéficiant que de peu de droits (pas de

syndicats)

- une insertion limitée dans l’échange international : on laisse entrer les produits importés qui

permettent les transferts de technologie venus du Nord mais pas les autres, le marché intérieur

restant faiblement développé puisque la stratégie salariale ne permet pas l’augmentation des

rémunérations. On part à la conquête des marchés extérieurs par une compétitivité prix

que les pays développés ne peuvent approcher du fait de normes de rémunération des

travailleurs plus élevée et d’une protection sociale développée. C’est une stratégie de

développement « extravertie ». On fait appel aux capitaux étrangers.

On comprend que cette stratégie ne convient pas aux pays qui proposent des matières

premières à l’échange international (forte dépendance de ces pays aux termes de l’échange,

aux cours des matières premières qu’ils ne contrôlent pas, risque d’abandon de cultures

vivrières pour l’exportation…). On voit aussi la limite du modèle : les coûts salariaux vont

finir par augmenter et certaines productions vont être délocalisées ; il faut alors changer de

spécialisation et accepter de développer son marché intérieur.

Parfois la mondialisation mène à l'appauvrissement (cas des monocultures d'exportations)

Remarque : on peut souhaiter des mesures protectionnistes pour retrouver des « marges de

manœuvre » en matière de politiques économiques.

Deux formes de la contrainte extérieure

- Si un pays connait de la croissance, le montant des importations de ce pays augmentent. (les

agents consomment aussi des produits étrangers).

Si les entreprises de ce pays ne sont pas compétitives, (inflation plus élevée que chez les

partenaires, monnaie « sur évaluée » sur le marché des changes, faible productivité des

entreprises

Alors…

Lorsque le PIB augmente, le déficit commercial augmente. (cas de la France de 81)

- Les capitaux circulent librement et se dirigent là où la rémunération est la plus forte, là où la

monnaie est forte, là où le système fiscal est le moins contraignant.

Donc pour certains puis, l’ouverture internationale les empêche de mener librement la

politique économique qu’ils souhaitent ou qu’il conviendrait de mener pour lutter contre

certains désordres économiques. Par exemple, la France a du, au début des années 90

(récession de 93) maintenir des taux d’intérêt élevés alors que la croissance était faible dans le

pays. Baisser ces taux aurait pu permettre de relancer l’investissement et la croissance. Or la

baisse des taux aurait aussi induit une fuite des capitaux vers l’Allemagne qui laisse se taux à

des niveaux élevés pour éviter l’inflation qui pourrait naître de la réunification.

2. Rééquilibrer les échanges grâce à la variation des changes ?

Préalables : ne pas exagérer les exigences de compétitivité-prix liées à la mondialisation.(ni

les minorer) D’abord parce que la compétitivité repose aussi et de plus en plus pour les pays

développés sur une compétitivité hors prix. Ensuite parce que l’action sur la compétitivité-prix

met en jeu de très nombreux élément et donc demeure incertaine:

performance

Inflation Droits de douane des autres pays

Productivité coût prix (sur le prix sur le compétitivité

marché intérieur) marché extérieur - prix

Coût des facteurs et

Coût fiscal

Si l’on exige une baisse drastique de la fiscalité sur le travail au nom de la compétitivité-prix,

on voit bien qu’il peut y avoir un effet mais on voit aussi que cet effet reste très incertain et

peut être contré par un hausse de la parité de la monnaie par exemple…

Enfin, les pays développés ne peuvent pas chercher à s’aligner sur les coûts de production des

pays émergents. La différence est trop importante et le but de l’économie n’est pas de

transformer la France en Corée !

Ceci étant dit, certaines PME tournée vers le marché européen et quelques grands groupes sur

des marchés mondiaux doivent bien maîtriser leurs coûts pour ne pas être distancés par la

concurrence ou pour satisfaire les exigences de rentabilité de leur actionnariat. Tout dépend du

marché sur lequel vous êtes implanté et l'état de la concurrence

Préalables 2 : dévaluer peut-être une technique protectionniste. Voir le cas de la Chine.

Deux questions : pourquoi, alors que la Chine a de forts excédents commerciaux, sa monnaie

ne s’apprécie-t-elle pas sur le marché des changes ?

La Banque Centrale chinoise fait baisser artificiellement le cours de sa monnaie en puisant

dans ses réserves de changes. Elle maintient ainsi la compétitivité prix qui pourrait se

dégrader avec une appréciation de la monnaie chinoise

Faut-il dévaluer l’Euro pour que la France retrouve de la compétitivité ?

Le Déficit extérieur de la France se fait d’abord avec l’Allemagne : là, aucune dévaluation

n’est possible. Par ailleurs, une dévaluation est une pratique risquée qui n’a que peut de

chance d’aboutir dans le cas de la France étant donné sa spécialisation dans l’échange

international.

Effet d’une dévaluation : la courbe en J

DévaluationEffet prix

Prix des exportations

Prix des importations

Retour à l’équilibre de la balance commerciale

Quantités des exportations

Quantités des importations

Effet quantité

L’effet prix l’emporte sur

l’effet quantité

L’effet quantité l’emporte sur l’effet

prix

temps

Solde balance

commerciale

Déficit balance

commerciale

Départ de la dévaluation

0

Retour à l’équilibre

Ce qui fonctionne pour la Chine n’est pas forcément valable pour la France. Tout est question de

spécialisation et donc de l’élasticité de la demande par rapport au prix pour les différentes

productions échangées internationalement. Ce que peut craindre la France, c’est le cercle vicieux

d’une monnaie faible. Elle recherche, dans le cadre européen, une logique de monnaie forte.

Cercle vicieux d’une monnaie faible : les entreprises diminuent

leur marge sur X pour

Inflation perte de compétitivité conserver leurs parts de

Marché

Mais compensent par une

Dévaluation Les entreprises reconstituent augmentation des prix sur

leur marge en ne répercutant le marché intérieur

la baisse de la parité sur

leurs prix

Importations plus chères = pas de maîtrise des coûts

Cercle vertueux d’une monnaie Forte : importations moins chères

Effort d’investissement de productivité

Appréciation de la monnaie = entreprises contraintes

de maîtriser les coûts

pour rester compétitives Spécialisation dans de créneaux à forte

VA et à faible élasticité demande/prix

Produits compétitifs

Excédent commercial

C’est cette logique de monnaie forte à laquelle les allemands sont très attachés et qui est aussi celle de

l’Euro. C’est cet Euro fort qui nous a protégé contre le dernier choc pétrolier. C’est cet Euro fort qui

est parfois accusé d’être trop fort avant de s’inquiéter de sa baisse…

Desserrer la contrainte qui pèse sur les politiques économiques?

- La spécialisation : dans le haut de gamme, forte VA, fort contenu technologique… les

entreprises échappent en partie à la concurrence sur les prix : elles peuvent vendre cher. C’est

dans cette vois que les pays développés parviendront à maintenir de l’emploi et de l’activité à

l’échelle internationale. En même temps, il est alors plus important de constituer des pôles de

compétitivité et d’innovation en injectant par exemple des fonds publics pour la recherche :

l’intervention de l’Etat peut alors aider à développer la compétitivité à travers le déploiement

de ses dépenses. Le Danemark est un des pays qui prélève le plus (taux de prélèvement

obligatoire) mais aussi celui qui est en tête de la compétitivité en Europe depuis des années…

- Le protectionnisme transitoire : le temps d’une politique de relance pour que les chiffres du

commerce extérieur ne se dégradent pas trop. Mais on voit bien les inconvénients d’une telle

voie : risque d’inflation parce que les entreprises locales seront moins en concurrence,

dégradation de la compétitivité prix qui rendra difficile la nécessaire réouverture des

frontières, … Il faut l’imaginer avec une politique industrielle qui vise à stimuler la

compétitivité des entreprises nationales. C’est la solution la moins satisfaisante.

- La taxe Tobin : mettre fin à la totale liberté de circulation des capitaux en introduisant une

très légère taxation à chaque mouvement de capitaux (type 0,001% du montant). Les capitaux

spéculatifs seraient alors moins volatiles et les politiques nationales pourraient retrouver une

certaine efficacité. De plus, on gagnerait en stabilité du financement des entreprises et on

éviterait en partie la spoliation du profit par les actionnaires.

Cette proposition a été faite par James Tobin, prix Nobel d’économie, auteur keynésien… La

proposition a été reprise par les altermondialistes d’ATTAC mais Tobin a clairement affirmé

qu’il n’est pas solidaire des altermondialistes. Récemment, cette idée a été reprise par

…Nicolas Sarkozy… Les fonds collectés pourraient servir l’aide au développement. La

difficulté réside d’abord dans la mise en œuvre d’une telle mesure qui nécessite une

mobilisation mondiale (Chine, US, Paradis fiscaux, grandes places spéculatives comme la

City..).

De bonnes raisons de lutter contre la « libre circulation des capitaux » : elle ne permet pas

l’autonomie des politiques d’Etat, elle participe à l’instabilité des bourses et des monnaies, elle

encourage la normalisation fiscale par le bas, elle facilite les délocalisations d’activité…

III- DIT et stratégie des firmes

1. Les choix de la localisation

(source : Brises)

Développement des FMN

Les entreprises sont un des acteurs essentiels de la mondialisation de l’économie. Mais elles

ne la maîtrisent pas, elles agissent pour leur propre compte. Quel est leur rôle, quelles sont nos

attentes vis à vis d'elles.

Firmes transnationales et développement des échanges internationaux

a) Qu’est-ce qu’une firme transnationale (FTN) ?

C'est une entreprise qui a le monde comme champ d’activité (financement,

approvisionnement, main d'œuvre, établissement géographique, débouchés…). Elle divise le

processus productif (DIPP) en fonction de ses coûts et profits escomptés. Seule la maison

mère a une nationalité. Elle possède des filiales (tout ou en partie) et des sous-traitantes

captives. Ex : Nike, Danone, Renault.

On la séparait usuellement avec la firme multinationale dans le sens ou la FMN était

essentiellement nationale et agissait comme tentaculaire avec les autres pays. Depuis, la

différence s'estompe.

b) FTN et développement des échanges internationaux

Le mécanisme : Hausse du nombre et de la taille des FTN depuis les années 60 (progrès

techniques, production de masse et mouvements de fusion-acquisition= concentration

financière et IDE).

Les FTN participent grandement aux échanges mondiaux : soit en relation clients /

fournisseurs, soit elles s’échangent, entre filiales de la même multinationale des produits en

cours de fabrication, ce sont les échanges intra-firmes. Par exemple, Renault fabrique les

moteurs de la Twingo en Espagne ; ensuite, l’entreprise les importe pour les monter sur les

châssis fabriqués en France ; enfin, elle exporte des Twingo pour satisfaire le marché

espagnol. Le moteur passe donc deux fois la frontière. Certains composants peuvent passer

ainsi 4 ou 5 fois des frontières avant que le produit ne soit réellement vendu. Les échanges

intra-firmes représentent le tiers environ du commerce mondial. Cela gonfle les chiffres du

commerce extérieur, d'autant plus que les prix pratiqués sont issus des calculs d'optimisation

des coûts (prenant en compte la fiscalité des différents pays) et non du marché.

Les FTN sont partie prenante de 92% des échanges mondiaux (biens, services, capitaux).

Les FTN ne souffrent d'aucune entrave aux échanges de capitaux, bénéficient de l'ouverture

des frontières et exercent des chantages à l'emploi si une loi tente de les entraver. Elles

exercent des attitudes de groupes de pression.

Firmes transnationales et Nations

Les stratégies de développement des firmes transnationales posent de nombreuses questions.

Nous en avons retenues trois ici : la question des délocalisations et de leurs effets sur l’emploi

dans les pays développés, la question des effets des I.D.E. sur le développement dans les pays

pauvres, enfin la question du poids des firmes transnationales sur les politiques des Etats.

a) FTN, délocalisations et emploi dans les pays développés

+ Délocalisations et nombre d’emplois

Délocalisations : exportation d'entreprises ou d'établissement à l'étranger, abandon de

sous-traitant national au profit d'étranger, création d'entreprises ou de filiales à l'étranger.

Causes : Différences des coûts du travail, marché à conquérir sur place (les voitures

voyagent difficilement…), approvisionnement sur place, imposer ses normes et constituer un

monopole temporaire.

Les conséquences sur la vie économique et sociale du pays d'origine : montée du

chômage à CT, pression à la baisse sur le coût du travail, et en particulier sur la protection

sociale, baisse des coûts unitaires et déversement, gains de PA, développement de nouvelles

activités. En fait, le nombre d’emplois créés est à peu près équivalent au nombre d’emplois

supprimés. Certains secteurs, mais de plus en plus rares, sont protégés : services directs à la

personne. Pour le pays d'accueil, cela favorise sa productivité et ses exportations, cela tire les

salaires et les conditions de travail vers le haut.

+ Transformation des emplois et montée des inégalités

Les produits devenant de plus en plus complexes, cela nécessite une main d’œuvre de plus en

plus qualifiée. Les délocalisations aboutissent à transférer les emplois les moins qualifiés dans

d’autres pays et à garder les emplois de gestion, de contrôle, etc., tous emplois nécessitant des

qualifications élevées.

Les FTN gardent les emplois les plus qualifiés et ceux qui permettent une plus grande

flexibilité. Les travailleurs ne pouvant répondre à l'un de ces deux objectifs constituent le

noyau dur du chômage. Ainsi, les délocalisations accroissent le stress au travail avec toutes ses

conséquences.

Les services sont créateurs d'emplois, ils sont productifs et maintenant, drainent la croissance,

une libéralisation des services serait suicidaire pour notre économie.

Les états doivent chercher à développer les PED pour faire monter les coûts du travail

et éviter les délocalisations sur la base du différentiel des coûts de production.

PS : les effets de l’IDE sont les mêmes que ceux du Progrès technique : tendance à la

destruction d’emplois faiblement qualifiés dans les pays riches, adaptation nécessaire de la

main d’œuvre aux nouveaux emplois proposés.

b) I.D.E. et développement dans les P.E.D.

Les I.D.E. peuvent-ils servir le développement des PED ?

Aspects positifs Aspects négatifs

- Création d'emplois, hausse des revenus, de la

demande, de la production (cercle vertueux de la

croissance).

- Les IDE permettent au PED de bénéficier de la

haute technologie

- Hausse des exportations, redistribution des

revenus.

- Les IDE génèrent des importations (échanges

intra-firmes et croissance économique).

- Les IDE se servent des PED, ils n'ont que faire de

leur développement, ainsi les technologies

transférées ne sont pas forcément porteuses de

développement.

c) Firmes transnationales et autonomie des Etats.

Faible poids des états dans les FTN

- Impossibilité de contrôler les décisions stratégiques des FTN

- Les politiques économiques sont nationales mais elles ne peuvent s’imposer aux FTN

(chantage à l'emploi).

- Enfin, les exigences de compétitivité et de flexibilité sont des arguments pour éviter une

fiscalité ou des mesures sociales et écologiques contraignantes.

Ce n'est pas au politique de répondre aux exigences de l'éco.

Nécessité d'un contrôle international particulièrement en matière fiscale

Flux d’IDE, allégements des coûts, fiscalité, débouchés, sécurité des infrastructures, main d’œuvre qualifiée, concentration financière et

firmes transnationales

2. compétitivité – prix et compétitivité hors prix

Les FTN sont, comme toutes les entreprises dans une économie de marché, à la recherche du

profit maximum (point mort, taille critique). Elles construisent leur stratégie pour atteindre cet

objectif à l’échelle mondiale. Elles sont confrontées à deux problèmes qu'elles doivent prendre

en compte :

- rentabilité immédiate car l'actionnariat est fort et internationalisé.

- concurrence par les prix de plus en plus intense car elles ont des concurrentes.

Ainsi, elles doivent développer la recherche (sans savoir ce qu'elles trouveront) et investir

(avec toutes les incertitudes sur le futur). Elles doivent donc être compétitives

Qu’est-ce que la compétitivité ?

Compétitivité : capacité à résister à la concurrence.

- la compétitivité-prix : prix les plus bas et donc coûts de production

les plus bas.

- La compétitivité structurelle ou hors-prix : caractéristiques du

produit (image de marque, fiabilité, service

après-vente, économie de consommation…).

Améliorer la compétitivité-prix grâce aux IDE

Les firmes transnationales vont avoir une stratégie de localisation de la

production en fonction des caractéristiques propres de chaque espace national de manière à

maximiser leurs profits. La division du processus de production entre des pays différents

exploite les différences de conditions de production entre les pays : dans certains pays, les

matières premières sont peu chères, dans d’autres ce sont les impôts ou le coût du travail. Les

firmes transnationales vont chercher à profiter de tous ces avantages à la fois. Comment ? En

investissant dans les pays où les conditions de production les intéressent. Après avoir défini

les I.D.E., nous présenterons leurs caractéristiques, en particulier la rapidité de leur croissance,

puis nous verrons comment ils sont le vecteur de la nouvelle division internationale du travail.

+ Qu’est-ce que l’IDE ?

Les Investissements directs à l’étranger (IDE) sont des

mouvements de capitaux qui permettent soit de créer une unité de production à l’étranger,

soit d’en acheter une (du moins en partie), qui existe déjà, à l’étranger (acquisition). En

général, à partir de 10%, la FTN a une influence réelle (au dessous on parle d'investissement

de portefeuille).

+ Caractéristiques des I.D.E :

Depuis le début des années 1980, on observe une explosion du

montant des I.D.E. Les I.D.E. ont été multipliés par plus de 100 entre le début des années

1970 et 2000. Ils représentaient 6.5% du P.I.B. mondial en 1985, 17% en 2000.

Les I.D.E. sont pour l’essentiel des investissements croisés entre

pays industrialisés. A la fin des années 1990, les pays industrialisés sont à l’origine de 95%

des I.D.E. et en reçoivent plus de 70% (marginalisation des PED, absence totale de l'Afrique).

Cette explosion des I.D.E. s’est faite dans le contexte de la

globalisation financière. La France est en deuxième position des pays pour les flux d’IDE.

Mais cette performance traduit de nombreuses opérations intra firmes dans le domaine des

assurances et de la banque.

+ I.D.E. et Division internationale du travail :

Les I.D.E. développent des entreprises dans certains pays et pas dans

d’autres. Ils contribuent à spécialiser les économies des pays en fonction de leur dotation en

facteurs de production.

Pour les pays accueillants, c'est un avantage à court terme. Mais il y a des

risques : le pays peut rester cantonné à certaines activités et peut être soumis à la volonté des

FTN ayant investi.

Pour les pays d’origine des I.D.E., ces investissements posent le problème de

la désindustrialisation (coûts de production moins coûteux) et celui des délocalisations .

Les IDE concernent de plus en plus les services (banques ou

assurances, services informatiques, etc.).

Améliorer la compétitivité hors-prix par la différenciation des produits

Les FTN vont chercher à différencier leurs produits de ceux de leurs concurrents afin de

détenir un monopole, limité à un produit très précis qui permet donc à l’entreprise d’engranger

des profits substantiels. La stratégie de différenciation des produits impose des

investissements en recherche-développement importants (sur le plan des caractéristiques

techniques des produits, sur les méthodes de commercialisation et de présentation des

produits…). Elle répond aux désirs des consommateurs de se différencier des autres

consommateurs.

Le choix stratégique entre compétitivité-prix et compétitivité hors-prix dépend d’abord de la

nature du produit, plus le produit est sophistiqué, plus les caractéristiques techniques priment

sur le prix). Pour les produits High Tech, les clients sont dans l’ensemble situés dans les pays

développés, la main d’œuvre capable de concevoir et fabriquer ces produits aussi. Résultat :

les délocalisations sont moins importantes.

Question : la stratégie des FMN se résume-t-elle à la recherche d’abaissement des coûts de

production ?