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!«• Année N° 5217 Sainte Panle LE NUMÉRO 5 CENTIMES Samedi 2fi Janvier 1901 LITTORAL ORGANE QUOTIDIEN DES STATIONS HIVERNALES Journal Politique, Littéraire et Mondain de Cannes et de l'Arrondissement de Grasse ABONNEMENTS Cannes, Alpes-Maritimes & Basses-Alpes. . Fr. Autres départements > Etranger & Union Postale i Six mois 15 18 25 Un An 22 2* 40 l~es Abonnements partent du tti et 1O de obftque mola Fortuné ROBAUDY, Fondateur A)lJlBCT*DR-RtDÀCTlOR INCHEF: H . " G . BON Aduiiiitntioi et lédMtien : Rwe Hoche, 94, CANNES Annoncée (7 oel., 4"* page,. O' 2 5 Annonces légales (9ool., 4'p') O ' 2 B . . P ) B Annoncée légales [3™ 1 page). O'6O w^ . i » m « KO-o x«r G K a la U(me Annonces (3"* page) ... O'SO Chronique locale 1 fr. » Echos Avis de Décès, de Messe et de Remerciements. î fr., lj 2 fr. » ligne Paraissant à midi et donnant les dernières dépêches A PROPOS D'URE ÉTOILE C'est bien ui<o étoile qui nous est apparus l'autre ?oir au Casino, mais uue étoile qui, suivant les lois de la gravitation tt do la translation, se déplace, rapide, comme ces corps célestes traversant notre horizon du- rant les uuits d'été. Etoile lixe à Paris, météore en Province. Cleo de Mérode est, à cette h«ure. u t <• ui e •rrante, qui, sottie dt so i oibite, chercha sa place dais l'e-| ur:e in- fini... Ceux qui, favorisés des dieux, l'a- vaient aperçue déjà sous d'autres cieux, se demandaient, non sans in- quiétude, quand elle entreprit sa course vagabonde , comment elle pourrait, une fois sortie de son ath- mosphôre, de son ambiance, se livrer aux évolutions, nous voulons dire aux ébats, qui ont assuré sa renommée et "a, gloire. Les pointes savantes, le tacqueté menu, le jeté-battu hardi comportent une mise en scène superbe, des dé- cors splendides «t tous les accessoi- res susceptible» de donner,un instant, au spectateur, l'illusion des choses qu'on veut lui montrer. A l'Opéra, cette illusion est facile; au théâtre In- do-Chinos, ell« était possibleeneore, mais comment produire celte impres- sion un peu partout, en Province,sur des scènes, souvent insuffisantes, sans décors, sans mise en scène, sans accessoires, sans corps de bal- let, sans entourage d'aucune sorte ? En homme expert en la matière, l'imprésario du Mlle Cleo de Mérode a tourné habilement la difficulté. Ne pouvant présenter l'étoile dans le ca- dre qui lui eût convenu, il nous l'a montrée sans oadre d'aucune sorte. Pour cela, il s'est adressé à M.Victor Meusy, qui, sous ce titre suggestif : Vers l'Etoilf... a brodé un à-prop -. en un acte, dans lequel il s'agit natu- rellement d'une danseuse, Un directeur de théâtre est à la rechercho d'une étoile. Sur des in- dications qui lui ont été données, il se rend chez un imprésario qui, lui a-ton dit, détient une perle. Là, on lui présente le sujet, et, pour qu'il puisse l'apprécier, l'étoile exécute de- vant lui les danses daos lesquelles elle excelle La scène représente le bureau de l'imprésario et c'est que Cleo de Mérode se présente devant le public dans lesdiiïé.rentescréations lui ayant valu ses principaux suece;. Evidemment, l'idétde Victor Men- sy eu vaut bien i">a autre. '. sans doute, tous les jours des ballerines s'exhibent .i des directeurs dans des conditions identiques, mais le public n'est guère initié à ces détails d'ar- rière coulisse et, pour apprécier un spectacle quelconque, il préfère l'ap- parat auquel il est habitué, et qui est nécessaire pour lui donner la sensa- tion d'art qu'il recherche. C'est dire que, malgré le bonim»nt (rue du Paris style), malgré la verve de Meu=y, spirituellement interprétée par Mlle Darmoy et MM. J. Prevel et Barthier, la ballo Cleo de Mérode a paru sur la scène de la rue Bossu dans des conditions peu favorables. Empressons-nous de dire que, malgré cei défectuosités absolu- ment énévilables dans une tournée de ce genre— Cleo de Mérode a produit une impression profonde sur le»spec- tateurs. Ceux qui, la connaissant dé- jà, avaient pu l'apprécier ailleurs,ont retrouvé avec plaisir enelle la grâce, la souplesse, la légèreté qui lui ont valu ses succès.et ceux qui la voyaient pour la première fois se sont inclinés devant sabeauté souveraine, que nul ne consteste. Cleo de Mérode, qui écrit à ses heures, a dit quelque part : « La danse est une langue compri e de tous les peuples ; elle est au geste ce que la poésie est à la prose. » En effet, tous les peuples ont dansé et dansent encore. Le jeu anctstral s'affina graduellement l'art de la sé- duction féminine, s'est élevé a des complexions savantes, exprimant avec un charme et une délicatesse in finis les sentiments de l'âme hu- maine, Ciéo de Mérode nous a fait appré cier tour à tour la danse grecque, la danse sous Louis XVI, la danse pay «ane, la danse Espagnole, la danse Cambodgienne, etc. Dans toutes ses créations, elle s'est montréa la bal- lerineexperte que l'on connaît ; mais il semble qu'elle a particulièrement plu dans Phryué, la Fandango et la Cambodgienne. Gracieuse et lente dans Phryné, vivo et alerte dans le Fandango, elle « dans la Cambodgienne déployé ces qualités diverses. Coiffée d'un casque d'or à la pointe rigide, bardée de métal à même la peau, elle se dres- se, mince, fine, caresse l'air de ses bras cerclés d'or, plue sesjambes au pur dessin, où des bracelets tintent, cambresa taille frêle, sous la cuiras- se lourde ; elle s'agenouille, se lève, échappe a quelque étreinte, se brise et se redresse au gré du rythme lent d'une musique bizarre. Ses yeux, ses larges yeux doux «t mouillés, sont couverts à demi des paupières som- bres, où se glisse un regard d'ironi- que tentatrice. Kl le est belle ainsi comme une dées- ; , grave comme une prêtresse ofli- ciant l«s cadences d'un culte boudhi- que. Elle «st mieux encore, la Silo- me. nubile à peine,mais instruite dé- jà de toutt» las grâces perverses de la femme. On raconte qu'au moment Cleo de Mérode créa cette danse au théâ- tre ludo Chinois, elle reçut d'un lu- dieu, de passage à Paris, un compli- ment se trouvait le passage sui- vant : « Tu «s la danseuse sacrée des pagodes, et dans tes yeux, faits de diamants et d'opale, siège la rê- verie convenant aux heures saintes du poudja. » Ce que I Indieu dit de la prètiesse, un grec ancien, revenant parmi nous, le dirait de Phryné et nous le disons, nous, de la ballerine dan- sant la Valse des Rosés. Femme selon le poète, Cleo de Mé- rode a la grâce daus la démarche, le ciel dans les yeux et l'amour dans les mouvements. C'est pour cela qu'elle plaît,qu'elle charme—et qu'on l'applaudit HENRY DK FORVII.LF. S TÊ2 NAT SÉANCE DU20 JANVIER 1901 M. Fallières préside et ouvre la séan- ce a 2 h. «j. Haute C««r Un scrutin est ouvert pour la nomina- tion de la commission de la Haute-Cour. Sont nommés : M. Cordelet, 111 voix il. Dussolier, 1S7 voix Chovet, 132 — Develle, 131 Franck Chauveau, 130 —Cuzot, 128 — Katier, 127 — Valle, 123— Maxime Lecomte, 117. Le scrutin est ouvert pour la nomina- tion do cinq membres suppléants. MM. Tillaye, 141 voix — Th. Giraud, 142 — De Verninac, 135 — Monsservin, 131 — Bernard, 120. Le scrutin est ouvert pour l'élection d'un vico-président qui remplacerait M. Fallières, si celui ci était empêché : M. Demole est élu par 117 voix. On reprend la discussion sur le régi- me des successions. L'article 11 est adopté par 152 voix contre 122, après le rejet d'un amen- dement de M. Prevet La discussion est ensuite renvoyée à lundi. A Itt Ualftan BLANC, taiîlttir, rue d'Antihfi, 30, on tronre un g'and choix de Drjipenes uouvel.ts pour .;i Sai.^on. Jaquettes et Caitumei pour DliueN. Coupe élégante et f;.çon soi* ([née. - Pru iroK mo<éré«. ;N- 438) CHAMBRE i DÉPUTES SÉANCK DU 26 JANVIKR1901 M. Mesureur, vice-président, rem- place M. Deschanel, au fauteuil prési- dentiel et ouvre lu séance à 2 h. 15. Sorltlé» eoogt£r*\lvck. MIIIIHlrea M. Ferrettc questionne lo ministro de la guerre surlo fonctionnement delà Société coopérative militaire établie à Verdun. Il s'agit d'uu cercle militaire qui,gre- vé d'une hypothèque au béuéfico du Crédit Foncier, impose une chargo per- manente aux olliriers qui en font partie. Ce cercle fait concurrence aux cora- mercauts dela ville, car on lui a ad- joint un économat militaire qui fournit des denrées alimentaires aux otliciers mariés. L'orateur dénonce ces abus qu'il faut faire cesser. M. le général André, ministre de la guerre, répond que los cercles militai- res sont des organisations légales, ins- tiliiêos dans l'intérêt des offiieiers. Ce- lui de Verdun appartient en propre aux officiers et doit plus de 300,C>>0 fr.. qui seront amorties on 1!>OS. Pour venir on aide à la situation pré- caire du cercle et évitor une faillite, le ministre a toléré une société coopérati- ve militaire comme celle qui existe à Paris. U. Ferrclte trouve que la coopérati- ve militaire constitue une concurrence déloyale au commerce local et deman- de que les soldats nesoient pas misa l.i disposition de la coopérative. M. PruUhommc-Jlavette demande que le ministre accorde une indemnité aux officiers do la garnison de Verdun. Le général André, répond qu'il étu- diera la question pour toutes les garni- sons dont la situation est analogue. L'incident est clos. l,ea M*lea La discussion do l'interpellation de M. JUorcl, sur les mesures que le gou- vernement compte prendre pour meltro un terme à la crise des tissus de soie pure, est reprise. Les députés des régions, l'indus- trie de la soirio est une ressource,pren- nent tour à toir la parole et, à la tribu- ne,nois voyons successivement défiler: M. Noi'l, député de l'Oise ; M. Rnjon, du Rhône ; M. Colliard, du Rhfinè ; M. Pastre,Au Gard ; M.de Ramel.du Gard, et M. Delombre, des Basses-Alpes. La série dos discours étant épuisée, le président passe au vote des ordres du jour. M. Mesureur annonce qu'il a reçu deux ordres du jour de MM. Debussy et Audiffred. M. Mitlerand, ministre du commer- ce, accepte l'ordre du jour deM. De- bussy. M. Audiffred retire son ordre du joir. M Morel retire également le sien, qui est repris par M. Rnjon. La priorité en faveur de ce dernier est repoussée par37!) voix contre 173. L'ordre du jourde M Debussy est a- dopté par 537 voix contre 1. Cet ordre du jour est ainsi conçu : " La Chambre invite le gouvernement à prendre les mesures nécessaires,lors du renouvellement des projets et con- ventions entre les Etats de l'Europe cen- trale, pour assurer aux tissus de soie pure des garanties équivalentes â celles qoi frappent les autres tissus ». La séance est levée à fi h. 10. Séance lundi à ï heures. LE T R A Y A S B0T.-RESU'BÉS.BV8 Excursions À dus d'âae dans l'Esldrv LA MORT De S. M. la Reine d'Angleterre Lu Minslon française Do Paris : C'est le vice-amiral Bienaimo, chef d'état-major de la marine, qui sorale chef do la mission qui va représenter la France aux funérailles de la reine Victoria. - mr*snjr«" royal ù lu Cliuinki-c il<'i Commune* Londres — A la Chambre des com- munes la séance aété ouverte à 3 b.:!0. Tous los membres présents avaient prè* té serment. Le speaker donno lecture du message suivant, du roi, que lui a remis M. Bal- four Edouard VII, Moi, • Le roi est pleinement assuré que la Chambre des communes participera au profond chagrin que cause â Sa Majes- té et à la Dation,la mort douloureuse de sa biou-aimee mero, la feue reine. « Son dévouonieut au bien-être de son pays et de sou peuple, ut son sage et bienfaisant gouvernement pendant les l'A années de sou glorieux règue, resteront à jamais en affectueux souve- nir parmi les loyaux et dévoués sujets des divers territoires de l'empire bri- tannique. » M. Balfour se lève pour proposer une adresso eu réponse au message de Sa Majesté. « L'histoire de la Chambre des com- munes, dit-il , n'ost pas une histoire courte ou dépourvue d'événements , mais je ne crois pas qu'elle se soit réu- nie daus de plus tristes circonstance, ou que jamais lui ait été plus clairement tracé le dovoir d'exprimer l'aflliction universelle qui s'est manifestée non seulement d'un bout à l'autre do royau- me, mais d'un boit à l'autre de l'em- pire. » La ehupelle ardente Londres. — La dépouille mortelle d» la reine a été placée hier, présence de la famille royale et de la Cour, dans la chapell» ardente du château d'Os- borne. Le cercueuil repose sur un supporté- levé seulement à la hauteur d'une mar- che. Il est recouvert de l'étendard rojal sur lequel est drapée une robe royale blanche. Le tout est recouvert par un manteau royal,rouge,garni d'hermine, avec un© large bordure d'or. Un coussin de velours grenat a été placé à la tète du cercueil et supporte l'emblème de l'ordre de la Jarretière, les décorations et la couronne royale en brillants. Un indien se tient debout près du cer- cueil, tandis que, de chaque côté, deux gardes eugrande tenue,le fusil renver- sé, sont immobiles comme des statues. La chainbrejest.remplie de couronnes. Le roi a décide que le deuil conserve- rait un caractère familial jusqu'aux fu- nérailles solennelles. Le» runéraillf « Londres.—Un télégramme de Wind- sor confirme que la dépouille mortelle de la reine traversera Londres.11 ajoute que le roi suivra la procession dans Londres, à cheval, comme menant le deuil. Un certain nombre de chevaux,appar- tenant au roi, sont depuis longtemps dans le parc de Windsor. C'est un de ces chevaux qu'il montera dans cette occasion.Un piqueur est arrivé a Wind- sor pour prendre des dispositions en vue du transport de l'animal à Londres. La dépouille de la Reine sera trans- portée en wagon sa on a Windsor. Le cercueil sera porté par des soldats choi- sis dans les gardes à pied. Il entrera daus la chapelle Saint-Georges par la porte occidentale, connuo sous le nom d'entrée royale, qui ne sert quo pour les mariages et les funérailles des sou- verains. Apres le service funèbre, le corps sera transporté au mausolée de Frogmore, près de Windsor, aux côtés du prince Albeil. Le mausolée de Frogmore s'élève au milieu d'un parc. 11 est constitué par une chapelle mo- numentale surmontée un dôme et éclairée par de magnifiques verrières en plein cintre. Lo plan présente la for- me d'une croix latine,formant ainsi une chapelle centrale et quatre latérales.Au milieu de la chapelle centrale se trouve lo sarcophage royal, relativement peu élevé au-dessus du sol. Une grande fi- gure couchée, on marbre, représentant le prince consort, lesurmonte. Des an- ges debronze agenouillés et les ailes déployées se tiennent a.;x qualro an- gles. Des croix et des couronnes de bronze complètent la décoration. l'uep! a été laissée vide dans ce sacorphage, à côté du prince Albert, et c'est la que la reine Victoria va dormir son dernier sommeil. HOTEL DES FINS G't'id Jardin. Serricn «perial voiture* pour U Tilltt •jil A proiimité àt> l'EgUM Rima. NOS PROCHAINES FÊTES Sous notre merveilleux climat, la na- ture est toujours en fête : La verdure est éternelle ; des (leurs, aux merveilleuses couleurs, aux suaves parfums s'épanouissent partout, dans les parcs et jardins savamment tracés,com-

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Page 1: Collection de journaux anciens - LITTORA NUMÉRO 5 CENTIMESarchivesjournaux.ville-cannes.fr/dossiers/littoral/1901/... · 2006. 7. 14. · Journal Politique, Littéraire et Mondain

!«• Année N° 5217 Sainte PanleLE NUMÉRO 5 CENTIMES Samedi 2fi Janvier 1901

LITTORALORGANE QUOTIDIEN DES STATIONS HIVERNALES

Journal Politique, Littéraire et Mondain de Cannes et de l'Arrondissement de Grasse

ABONNEMENTSCannes, Alpes-Maritimes & Basses-Alpes. . Fr.Autres départements >Etranger & Union Postale i

Six mois151825

Un An222*40

l~es Abonnements partent du tti et 1O de obftque mola

Fortuné ROBAUDY, FondateurA)lJlBCT*DR-RtDÀCTlOR IN CHEF: H ."G. B O N

Aduiiiitntioi et lédMtien : R w e H o c h e , 9 4 , CANNES

Annoncée (7 oel . , 4"* p a g e , . O ' 2 5Annonces légales (9ool. , 4 ' p ' ) O ' 2 B„ . . P ) BAnnoncée légales [3™1 page). O ' 6 O

• • • w^ . i » • m «

KO-o x«r G K ala U(me

Annonces (3"* page) . . . O ' S OChronique locale 1 fr. »Echos

Avis de Décès, de Messe et de Remerciements. î fr., lj2 fr. »

ligne

Paraissant à midi et donnant les dernières dépêches

A PROPOSD'URE ÉTOILE

C'est bien ui<o étoile qui nous estapparus l'autre ?oir au Casino, maisuue étoile qui, suivant les lois de lagravitation t t do la translation, sedéplace, rapide, comme ces corpscélestes traversant notre horizon du-rant les uuits d'été. Etoile lixe àPar is , météore en Province. Cleo deMérode est, à cette h«ure. u t <• u i e•rrante , qui, sottie d t so i oibite,chercha sa place d a i s l'e-| ur:e in-fini...

Ceux qui, favorisés des dieux, l'a-vaient aperçue déjà sous d'autrescieux, se demandaient, non sans in-quiétude, quand elle entreprit sacourse vagabonde , comment ellepourrait, une fois sortie de son ath-mosphôre, de son ambiance, se livreraux évolutions, nous voulons dire auxébats, qui ont assuré sa renomméeet "a, gloire.

Les pointes savantes, le tacquetémenu, le jeté-battu hardi comportentune mise en scène superbe, des dé-cors splendides «t tous les accessoi-res susceptible» de donner,un instant,au spectateur, l'illusion des chosesqu'on veut lui montrer. A l'Opéra,cette illusion est facile; au théâtre In-do-Chinos, ell« était possibleeneore,mais comment produire celte impres-sion un peu partout, en Province,surdes scènes , souvent insuffisantes,sans décors, sans mise en scène,sans accessoires, sans corps de bal-let, sans entourage d'aucune sorte ?

En homme expert en la matière,l 'imprésario du Mlle Cleo de Mérodea tourné habilement la difficulté. Nepouvant présenter l'étoile dans le ca-dre qui lui eût convenu, il nous l'amontrée sans oadre d'aucune sorte.Pour cela, il s'est adressé à M.VictorMeusy, qui, sous ce titre suggestif :Vers l'Etoilf... a brodé un à-prop -.en un acte, dans lequel il s'agit natu-rellement d'une danseuse,

Un directeur de théâtre est à larechercho d'une étoile. Sur des in-dications qui lui ont été données, ilse rend chez un imprésario qui, luia - t o n dit, détient une perle. Là, onlui présente le sujet, et, pour qu'ilpuisse l'apprécier, l'étoile exécute de-vant lui les danses daos lesquelleselle excelle La scène représente lebureau de l'imprésario et c'est là queCleo de Mérode se présente devantle public dans lesdiiïé.rentescréationslui ayant valu ses principaux suece; .

Evidemment, l ' idétde Victor Men-sy eu vaut bien i">a autre. '. sansdoute, tous les jours des balleriness'exhibent .i des directeurs dans desconditions identiques, mais le publicn'est guère initié à ces détails d 'ar-rière coulisse et, pour apprécier unspectacle quelconque, il préfère l'ap-parat auquel il est habitué, et qui estnécessaire pour lui donner la sensa-tion d'art qu'il recherche.

C'est dire que, malgré le bonim»nt(rue du Paris style), malgré la vervede Meu=y, spirituellement interprétéepar Mlle Darmoy et MM. J . Prevel etBarthier, la ballo Cleo de Mérode aparu sur la scène de la rue Bossud a n s des conditions peu favorables.

Empressons-nous de dire que,malgré cei défectuosités — absolu-ment énévilables dans une tournée dece genre— Cleo de Mérode a produitune impression profonde sur le»spec-tateurs. Ceux qui, la connaissant dé-jà, avaient pu l'apprécier ailleurs,ontretrouvé avec plaisir en elle la grâce,la souplesse, la légèreté qui lui ontvalu ses succès.et ceux qui la voyaientpour la première fois se sont inclinésdevant sa beauté souveraine, que nulne consteste.

Cleo de Mérode, qui écrit à sesheures, a dit quelque part : « Ladanse est une langue compri e detous les peuples ; elle est au geste ceque la poésie est à la prose. » Eneffet, tous les peuples ont dansé etdansent encore. Le jeu anctstral oùs'affina graduellement l'art de la sé-duction féminine, s'est élevé a descomplexions savantes, exprimantavec un charme et une délicatesse infinis les sentiments de l'âme hu-maine,

Ciéo de Mérode nous a fait apprécier tour à tour la danse grecque, ladanse sous Louis XVI, la danse pay«ane, la danse Espagnole, la danseCambodgienne, etc. Dans toutes sescréations, elle s'est montréa la bal-lerineexperte que l'on connaît ; maisil semble qu'elle a particulièrementplu dans Phryué, la Fandango et laCambodgienne.

Gracieuse et lente dans Phryné,vivo et alerte dans le Fandango, elle« dans la Cambodgienne déployé cesqualités diverses. Coiffée d'un casqued'or à la pointe rigide, bardée demétal à même la peau, elle se dres-se, mince, fine, caresse l'air de sesbras cerclés d'or, plue sesjambes aupur dessin, où des bracelets tintent,cambresa taille frêle, sous la cuiras-se lourde ; elle s'agenouille, se lève,échappe a quelque étreinte, se briseet se redresse au gré du rythme lentd'une musique bizarre. Ses yeux, seslarges yeux doux «t mouillés, sontcouverts à demi des paupières som-bres, où se glisse un regard d'ironi-que tentatrice.

Kl le est belle ainsi comme une dées-; , grave comme une prêtresse ofli-ciant l«s cadences d'un culte boudhi-que. Elle «st mieux encore, la Silo-me. nubile à peine,mais instruite dé-jà de toutt» las grâces perverses de lafemme.

On raconte qu 'au moment où Cleode Mérode créa cette danse au théâ-tre ludo Chinois, elle reçut d'un lu-dieu, de passage à Paris, un compli-ment où se trouvait le passage sui-vant : « Tu «s la danseuse sacréedes pagodes, et dans tes yeux, faitsde diamants et d'opale, siège la rê-verie convenant aux heures saintesdu poudja. »

Ce que I Indieu dit de la prètiesse,un grec ancien, revenant parminous, le dirait de Phryné et nous ledisons, nous, de la ballerine dan-sant la Valse des Rosés.

Femme selon le poète, Cleo de Mé-rode a la grâce daus la démarche, leciel dans les yeux et l'amour dansles mouvements. C'est pour celaqu'elle plaît,qu'elle charme—et qu'onl'applaudit

HENRY DK FORVII.LF.

S TÊ2 N A TSÉANCE DU 20 JANVIER 1901

M. Fallières préside et ouvre la séan-ce a 2 h. «j .

Haute C««r

Un scrutin est ouvert pour la nomina-tion de la commission de la Haute-Cour.

Sont nommés : M. Cordelet, 111 voixil. Dussolier, 1S7 voix — Chovet, 132— Develle, 131 — Franck Chauveau,130 —Cuzot, 128 — Katier, 127 — Valle,123— Maxime Lecomte, 117.

Le scrutin est ouvert pour la nomina-tion do cinq membres suppléants.

MM. Tillaye, 141 voix — Th. Giraud,142 — De Verninac, 135 — Monsservin,131 — Bernard, 120.

Le scrutin est ouvert pour l'électiond'un vico-président qui remplacerait M.Fallières, si celui ci était empêché :

M. Demole est élu par 117 voix.

On reprend la discussion sur le régi-me des successions.

L'article 11 est adopté par 152 voixcontre 122, après le rejet d'un amen-dement de M. Prevet

La discussion est ensuite renvoyée àlundi.

A Itt Ualftan BLANC, taiîlttir, rued'Antihfi, 30, on tronre un g'and choix deDrjipenes uouvel.ts pour .;i Sai.^on.

Jaquettes et Caitumei pourD l i u e N . — Coupe élégante et f;.çon soi*([née. - P ru iroK mo<éré«. ;N- 438)

CHAMBRE i DÉPUTESSÉANCK DU 26 JANVIKR 1901

M. Mesureur, vice-président, rem-place M. Deschanel, au fauteuil prési-dentiel et ouvre lu séance à 2 h. 15.

Sorltlé» eoogt£r*\lvck. MIIIIHlrea

M. Ferrettc questionne lo ministrode la guerre surlo fonctionnement delàSociété coopérative militaire établie àVerdun.

Il s'agit d'uu cercle militaire qui,gre-vé d'une hypothèque au béuéfico duCrédit Foncier, impose une chargo per-manente aux olliriers qui en font partie.Ce cercle fait concurrence aux cora-mercauts de la ville, car on lui a ad-joint un économat militaire qui fournitdes denrées alimentaires aux otliciersmariés.

L'orateur dénonce ces abus qu'il fautfaire cesser.

M. le général André, ministre de laguerre, répond que los cercles militai-res sont des organisations légales, ins-tiliiêos dans l'intérêt des offiieiers. Ce-lui de Verdun appartient en propre auxofficiers et doit plus de 300,C>>0 fr.. quiseront amorties on 1!>OS.

Pour venir on aide à la situation pré-caire du cercle et évitor une faillite, leministre a toléré une société coopérati-ve militaire comme celle qui existe àParis.

U. Ferrclte trouve que la coopérati-ve militaire constitue une concurrencedéloyale au commerce local et deman-de que les soldats nesoient pas misal.i disposition de la coopérative.

M. PruUhommc-Jlavette demandeque le ministre accorde une indemnitéaux officiers do la garnison de Verdun.

Le général André, répond qu'il étu-diera la question pour toutes les garni-sons dont la situation est analogue.

L'incident est clos.l,ea M*lea

La discussion do l'interpellation deM. JUorcl, sur les mesures que le gou-vernement compte prendre pour meltro

un terme à la crise des tissus de soiepure, est reprise.

Les députés des régions, où l'indus-trie de la soirio est une ressource,pren-nent tour à toir la parole et, à la tribu-ne,nois voyons successivement défiler:M. Noi'l, député de l'Oise ; M. Rnjon,du Rhône ; M. Colliard, du Rhfinè ; M.Pastre,Au Gard ; M.de Ramel.du Gard,et M. Delombre, des Basses-Alpes.

La série dos discours étant épuisée,le président passe au vote des ordresdu jour.

M. Mesureur annonce qu'il a reçudeux ordres du jour de MM. Debussyet Audiffred.

M. Mitlerand, ministre du commer-ce, accepte l'ordre du jour de M. De-bussy.

M. Audiffred retire son ordre dujoir.

M Morel retire également le sien, quiest repris par M. Rnjon.

La priorité en faveur de ce dernier estrepoussée par37!) voix contre 173.

L'ordre du jourde M Debussy est a-dopté par 537 voix contre 1.

Cet ordre du jour est ainsi conçu :" La Chambre invite le gouvernement

à prendre les mesures nécessaires,lorsdu renouvellement des projets et con-ventions entre les Etats de l'Europe cen-trale, pour assurer aux tissus de soiepure des garanties équivalentes â cellesqoi frappent les autres tissus ».

La séance est levée à fi h. 10.

Séance lundi à ï heures.

LE T R A Y A S B0T.-RESU'BÉS.BV8

Excursions À dus d'âae dans l'Esldrv

LA MORTDe S. M. la Reine d'Angleterre

Lu Minslon françaiseDo Paris :C'est le vice-amiral Bienaimo, chef

d'état-major de la marine, qui soralechef do la mission qui va représenter laFrance aux funérailles de la reineVictoria.

L«- mr*snjr«" r o y a lù lu Cliuinki-c il<'i C o m m u n e *

Londres — A la Chambre des com-munes la séance a été ouverte à3 b.:!0.Tous los membres présents avaient prè*té serment.

Le speaker donno lecture du messagesuivant, du roi, que lui a remis M. Bal-four

Edouard VII, Moi,• Le roi est pleinement assuré que la

Chambre des communes participera auprofond chagrin que cause â Sa Majes-té et à la Dation,la mort douloureuse desa biou-aimee mero, la feue reine.

« Son dévouonieut au bien-être deson pays et de sou peuple, ut son sageet bienfaisant gouvernement pendantles l'A années de sou glorieux règue,resteront à jamais en affectueux souve-nir parmi les loyaux et dévoués sujetsdes divers territoires de l'empire bri-tannique. »

M. Balfour se lève pour proposer uneadresso eu réponse au message de SaMajesté.

« L'histoire de la Chambre des com-munes, dit-il , n'ost pas une histoirecourte ou dépourvue d'événements ,mais je ne crois pas qu'elle se soit réu-nie daus de plus tristes circonstance,ou que jamais lui ait été plus clairementtracé le dovoir d'exprimer l'afllictionuniverselle qui s'est manifestée nonseulement d'un bout à l'autre do royau-

me, mais d'un boit à l'autre de l'em-pire. »

La ehupelle ardenteLondres. — La dépouille mortelle d»

la reine a été placée hier, e» présencede la famille royale et de la Cour, dansla chapell» ardente du château d'Os-borne.

Le cercueuil repose sur un supporté-levé seulement à la hauteur d'une mar-che. Il est recouvert de l'étendard rojalsur lequel est drapée une robe royaleblanche.

Le tout est recouvert par un manteauroyal,rouge,garni d'hermine, avec un©large bordure d'or.

Un coussin de velours grenat a étéplacé à la tète du cercueil et supportel'emblème de l'ordre de la Jarretière,les décorations et la couronne royale enbrillants.

Un indien se tient debout près du cer-cueil, tandis que, de chaque côté, deuxgardes eu grande tenue,le fusil renver-sé, sont immobiles comme des statues.

La chainbrejest.remplie de couronnes.Le roi a décide que le deuil conserve-

rait un caractère familial jusqu'aux fu-nérailles solennelles.

Le» runéraillf «Londres.—Un télégramme de Wind-

sor confirme que la dépouille mortellede la reine traversera Londres.11 ajouteque le roi suivra la procession dansLondres, à cheval, comme menant ledeuil.

Un certain nombre de chevaux,appar-tenant au roi, sont depuis longtempsdans le parc de Windsor. C'est un deces chevaux qu'il montera dans cetteoccasion.Un piqueur est arrivé a Wind-sor pour prendre des dispositions envue du transport de l'animal à Londres.

La dépouille de la Reine sera trans-portée en wagon sa on a Windsor. Lecercueil sera porté par des soldats choi-sis dans les gardes à pied. Il entreradaus la chapelle Saint-Georges par laporte occidentale, connuo sous le nomd'entrée royale, qui ne sert quo pourles mariages et les funérailles des sou-verains. Apres le service funèbre, lecorps sera transporté au mausolée deFrogmore, près de Windsor, aux côtésdu prince Albeil.

Le mausolée de Frogmore s'élève aumilieu d'un parc.

11 est constitué par une chapelle mo-numentale surmontée un dôme etéclairée par de magnifiques verrièresen plein cintre. Lo plan présente la for-me d'une croix latine,formant ainsi unechapelle centrale et quatre latérales.Aumilieu de la chapelle centrale se trouvelo sarcophage royal, relativement peuélevé au-dessus du sol. Une grande fi-gure couchée, on marbre, représentantle prince consort, le surmonte. Des an-ges de bronze agenouillés et les ailesdéployées se tiennent a.;x qualro an-gles. Des croix et des couronnes debronze complètent la décoration.

l 'uep! a été laissée vide dans cesacorphage, à côté du prince Albert, etc'est la que la reine Victoria va dormirson dernier sommeil.

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